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Cultures et tendances urbaines BORDEAUX N°26/ DÉCEMBRE 2011 / GRATUIT

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let'smotiv bordeaux n°26 - décembre 2011

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Cultures et tendances urbainesBORDEAUX

n°26/ décembre 2011 / GRATUIT

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News

Rencontre Sorj Chalandon

Reportage Indignés sans frontière

Musique Joey Starr, Femi Kuti & the positive force, Kim...

Portfolio Zeloot, La Haye Parano

Cinéma Shame, A dangerous Method, Les crimes de Snowtown,...

Expositions Paula H, Déballées, Joachim Schmid

Théatre & danse Agenda

Chroniques DVD, Livres, bd, disques

High Tech La sélection du mois

Agenda concerts

Guide Bars & restaurants

Billet d'humeur

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SommaireLet’smotiv - décembre 2011 #26

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Let’smotiv Bordeaux est édité par la S.a.r.l.

Médiaculture RCS BORDEAUX

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Ont COLLABOré à Ce n° : François Annycke, F.-X. Béague, Cécile Broqua, Benjamin "Ubuntu" Cordazzo, Cédric Delvallé, Tiphaine Deraison, Guillaume "GW™" Gouardes, Carole Lafontan, Bertrand Latour, Alex Masson, élisa Mignot, Raphaël Nieuwjaer, Baptiste Ostré, Nicolas Trespallé, Cyril Vergès.

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Touche d’espoir Ah ! l’Obama-mania, Yes we can… c’est loin, hein ? Pas plus mal. Ça permet à certains artistes de retrouver leur verve. Prenez Shepard Fairey, alias Obey, « fabriquant de contes-tation de qualité depuis 1989 ». La fameuse affiche Hope, c’était lui. un joli succès. Mais le graphiste a relifté ce poster pop art en remplaçant le visage du célèbre Barack par un illustre Anonymous, en soutien aux militants d’Occupy Wall Street. Le sous-titre ? « Monsieur le président, on espère que vous êtes de notre côté ». naïf, mais direct. Pour l’heure, Obama n’a pas répondu…

En bref…

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Banzaï !Vous espériez du changement en 2012, mais le Jour de l’An tombe un Vendredi 13... Ça promet. Alors filez au Groland ! Le bon président Salengro nous présente son gouvernement : Joeystarr (minist’ des dents et du fil dentaire) Miossec (minist’ des relations grolando-bretonnes) ou encore Denis robert (minist’ de l’argent qui dort). en sus, plein de bon tuyaux : adopter un enfant en échange de quelques VHS, la recette de saumon à « l’huile Catherine Deneuve », et quelques dictons pleins de bon sens grolandais. un Almanache pour l’année ? un compagnon pour la vie ! ❥ éd. de l’amphore, 120p., 15€

Té-lexCet été, les plus de 35 ans ont porté le deuil lorsque Bernard Lenoir a lâché le micro de France Inter. On le comparait abusivement à John Peel alors qu’il feuilletait souvent le sommaire des Inrocks à l’antenne. qu’importe, ça fait plaisir d’apprendre que le papa des Black Sessions revient sur Le Mouv’ en janvier 2012 !

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La 2e édition du festival international du film de Pau se déroule du 6 au 11 décembre. L’invité d’hon-neur est Jean-Pierre Léaud, qui présente le chef-d’œuvre de Jean eustache La Maman et la putain vendredi 9 décembre. Le lendemain, table ronde spéciale consacrée à l’acteur avec présentation du film Le Havre d’Aki Kaurismaki. renseignements www.lefestivaldufilmdepau.fr

Parle à mon c..., ma tête est maladeFourchette, iPod, paire de lunettes, cassette audio… C’est étonnant, tout ce qu’un toubib peut découvrir dans un rectum (si, si, vous avez bien lu). quatre d’entre eux, dont le psychiatre américain Marty A. Sindhian, viennent de publier Stuck Up !. Ce livre illustré d’une centaine de scanners recense tous les objets perdus, oubliés (par exemple lors d’une opération), ou volontairement insérés dans le corps humain. reste à espérer qu’aucun cinglé n’essaiera, pour la beauté du geste, de se l’introduire où vous savez… ❥ 224 p., 14,99€

© Jennifer Hale

Back dans les bacs !238 labels quittent Spotify ! « Notre musique perd toute sa spécificité en étant exploitée comme une marchandise qui a très peu, ou aucune valeur ». Pas de quoi briser le moral du site suédois de musique en ligne : souvent minuscules, ces labels ne sont pas de gros vendeurs. Mais à l’heure ou Coldplay boycotte également Spotify (alignant toute de même des chiffres de ventes impressionnants), c’est l’occasion de rappeler que non, toute la musique n’est pas disponible sur Spotify ou Deezer. et c’est tant mieux : restons curieux et à l’affût. à bon auditeur…

Villa Médicis bisPromise à la démolition, une tour sise à Clichy-Sous-Bois vient d’être rachetée par l’etat. Le Ministère de la Culture souhaite transformer ce bâtiment en Villa Medicis du 93. Pourquoi pas ? Si quelques réacs s’indignent - les sauva-geons ne s’intéressent pas à la Culture, ma bonne dame ! - on peut faire confian-ce à l’initiateur du projet, Jérôme Bou-vier, concepteur du recueil de photos « Clichy Sans Clichés » (2005). reste à espérer que l’etat ne s’arrêtera pas là. Ces cités ne cracheraient pas sur bien d’autres services publics.

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Banksy ou banquier…Pour vivre heureux, vivons cachés ! Ce vieux principe a fait florès chez certains graffeurs. regroupés dans le collectif underbelly Project, ils sont descendus dans des stations désaffectées du métro new-yorkais pour créer. Parfois inaccessibles, ces lieux sont parfaits pour conserver les œuvres à l’abri du regard… et de la spéculation. à Paris, d’autres street-artists tels Workhorse ont fait de même. L’ennui, c’est qu’underbelly Project est annoncé à la foire d’art contemporain Art Basel de Miami. L’art pour l’art, ça va bien cinq minutes…

La 6e édition de la performance culinaire et gourmande « Speed Food » se tiendra samedi 17 décembre au rocher de Palmer à Cenon. Pour honorer la pomme de terre : nicolas Magie (La Cape), Michel Portos (Le Saint James), Frédéric Lafon (L’oiseau bleu), Yohan Alias (Café maritime), thomas Brasleret (Ze rock), Philippe Capdevielle traiteur et Philippe Allaire (Les ateliers culinaires).

Wunderbar !Karl Lagerfeld sera le rédacteur en chef invité de Metro International le 7 février 2012. Il interviendra tout au long du jour-nal, notamment à travers les interviews de ses invités, les illustrations qu’il créera et un visuel détachable. Le créa-teur passera sa journée de rédacteur en chef à la rédaction parisienne du quoti-dien. Il y travaillera avec les journalistes, dessinera des illustrations et commen-tera l’actualité pour cette édition intitu-lée « le monde selon Karl ». Ce numéro marquera aussi le démarrage de la cou-verture par Metro des fashion weeks à new York, London, Milan et Paris.

Bonne causeLe nouvel album photo de reporters sans frontières Izis 100 photos pour la liberté de la presse paraîtra en kiosques et librairies le 15 décembre. tout comme Brassaï, Cartier-Bresson, Doisneau et ronis, Izis compte parmi les plus grands photographes humanis-tes de sa génération. reporter pour Pa-ris Match pendant vingt ans, son œuvre est marquée par le dialogue constant entre les images et les mots, laissant entrevoir la personnalité d’un rêveur attiré davantage par le contrechamp et les personnages secondaires que par le sensationnel.

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ClichésAprès Paris, c’est au tour de Bordeaux d’exposer du 12 janvier au 4 février 2012, à la galerie Arrêt sur l’image, 3 grands noms de l’agence Magnum Photos - Martin Parr, Gueorgui Pinkhassov et thomas Dworzak - qui proposent des photos originales en 3D réalisées avec la console nintendo 3DS 3. Chacun, avec une écriture propre, a utilisé l’appareil photo de la console vidéo pour produire une série exclusive d’une trentaine de clichés explorant des univers très différents et révélant les possibilités qu’offre la 3D en la matière.

Le 22e Festival du film d’histoire de Pessac s’est s’achevée avec une fréquentation du public en hausse et sur le triomphe unanime de Tous au Larzac de Christian rouaud, primé 3 fois (Prix du film d’histoire catégorie documentaire : Prix du Jury, Prix du Public et Prix du Jury IJBA des Jeunes Journalistes). Le thème retenu de la 23e édition est : « Les années 1970, le grand tournant ».

BoussoleJusqu’au dimanche 29 janvier 2012, la Crypte Sainte-eugénie, à Biarritz, ac-cueille Les nouveaux explorateurs, une exposition regroupant les travaux de Laurent Cerciat, Anne Colomes, emeric Lhuisset, richard Long, Bertrand Lozay, Ariane Michel, Lucy & Jorge Orta et Da-vid renaud. une marche au Groenland, un campement en Antarctique, des pierres du tessin, le Mont everest, des morses sur une plage, des paysages étranges, des rebelles kurdes et des in-dividus égarés sur un rocher. tout cela compose le territoire de l’exposition. ❥ renseignements 05 59 41 57 50.

CréaturesDu 7 au 31 décembre, La Gaîté lyrique invite le festival berlinois Pictoplasma à explorer les diverses facettes de la scène internationale du Character design et de l’art figuratif. à chaque édition, depuis 1999, Pictoplasma sélectionne des créa-tions innovantes des studios à la pointe de la recherche et de réalisateurs indé-pendants qui se consacrent à la concep-tion de créatures. Pour la première fois à Paris, Pictoplasma présente une exposi-tion (Digital Monsters, Post Digital Mons-ters, The Missing Link), des conférences, des concerts-performances et des pro-jections. ❥ www.gaite-lyrique.net

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Quart de siècleLa 25e édition du Festival International de Programmes Audiovi-suels se déroulera à Biarritz du 23 au 29 janvier 2012. Plus de 2 000 professionnels sont attendus pour fêter les 25 ans d’une télévision créative, inventive, ambitieuse et parfois surprenante. Plus de 70 programmes internationaux en compétition officielle, plus de 50 programmes hors compétition, un focus sur l’Amérique Latine et l’euroFipa d’honneur qui récompense l’ensemble d’une carrière, complètent cette ambitieuse et vaste programmation. ❥ renseignements www.fipa.tm.fr

tremplin musical étudiant créé à l’initiative du CrOuS de Bordeaux-Aquitaine, Musiques de R.U. convie les étudiants à s’inscrire jusqu’au vendredi 13 janvier 2012 pour déposer leur candidature. 1er prix : 2 000 euros, 2e prix : 1 000 euros, 3e prix : 500 euros. Modalités et dossier à consulter sur www.crous-bordeaux.fr/culture

BientôtDans le cadre de la commande publique sur le corridor du tramway, les artistes sélectionnés pour la station Lagardette (Bassens Carbon-Blanc) sont Antoine Dorotte et Carsten Höller ; pour la sta-tion Gare (Bègles), Liam Gillick et Pascal Convert ; pour la station Place Charles de Gaulle (Mérignac), Michelangelo Pis-toletto, Dewar et Gicquel. Les études seront remises par les artistes fin février 2012 et examinées au printemps par le comité artistique puis par le comité de pi-lotage qui désignera l’artiste lauréat pour chacun des trois sites. Les nouvelles œu-vres doivent être livrées en 2013.

Jeu décisiftitrer sa première exposition du contexte d’un échange final est une décision stratégique assumée par La présence d’un matelas. Les membres du collectif bordelais ainsi que les ar-tistes invités ont eu chacun un rapport suivi avec le contexte culturel local. qu’ils y soient nés ou y aient fait leurs études, qu’ils y soient restés ou par-tis, chacun y a participé en acteur ou spectateur. quelle importance cette ville a-t-elle eu sur leur travail ? Com-ment a-t-elle pu les influencer ou non ? Former leur regard critique ? Du 10 au 15 décembre à La Laiterie.

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Sorj ChalandonChange d’Eirepropos recueillis par ¬ François Annyckephoto ¬ Roberto Frankenberg

Le plus irlandais des journalistes français ? Sorj Chalandon fut mar-qué par cette île, sa culture, ses habitants, son combat. Cette plume historique de Libération (entre 1974 et 2007) fut le porte-voix des revendications irlandaises, au travers d’articles légendaires et en-flammés, décrivant les conditions de vie et le combat des indépen-dantistes. en 2006, Chalandon fut meurtri d’apprendre que l’un de ses meilleurs amis, Denis Donaldson, un héros de l’IrA, était depuis 30 ans un agent de la Couronne. une douleur exorcisée dans Mon traître (2008). trois ans plus tard, la souffrance est toujours présente. et le désormais journaliste au Canard Enchaîné se met à la place du traî-tre, dans Retour à Killybegs, primé par l’Académie Française.

Qu’apprend-on lorsque l’on écrit du point de vue d’un traître ?toute la complexité était là. Dans Mon traître, ma douleur me servait de ma-tériau puisque j’étais le trahi. Avec Retour à Killybegs, je me suis glissé dans la peau du traître. J’ai donc créé un personnage. tout cela m’a obligé à rechercher une forme de traître qui dort en chacun de nous.

Pensez-vous vraiment que « Le sa-laud, c’est parfois un gars formidable qui renonce », un type qui fait le mau-vais choix ? J’ai beaucoup lu sur le sujet, entendu d’autres traîtres encore en vie car ils avaient avoué à temps. Je m’intéresse beaucoup à ces zones grises, ces mo-ments où l’on décide ou pas de longer les murs, où l’on bascule d’un côté ou de l’autre. Je craignais que les lecteurs >

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se disent : « Moi, à sa place, j’aurais fait ceci ou cela ». Heureusement, la réac-tion fut plutôt : « je ne sais vraiment pas ce que je ferais ». J’ai rencontré des ados de 17-18 ans, membres des jurys du Goncourt des lycéens. Ils baissaient aussi les yeux quand je leur demandais leur avis. C’est vraiment une victoire qu’ils ne jugent pas le personnage.

Comment votre entourage et vos amis ont-ils réagi ? Ici et là-bas, en Irlande ?Ce livre a jeté le trouble parce que des amis, des militants, y compris irlan-dais, dont certains ont pris des risques physiquement, m’ont dit : « Tu nous fais aimer un traître ». Ce n’est pas si simple. Je n’ai pas imaginé un traître drapé dans une cape noire. J’ai raconté le personnage que je connaissais riant, chantant, chaleureux, buvant dans les pubs. et comprendre aussi la stupeur de tous, en découvrant que l’homme si

présent dans notre communauté était un ennemi. en fait, il n’a pas été tué le 4 avril 2006. Il est mort le premier jour de sa trahison. Avant même que le meurtre ne soit revendiqué par les républicains, lorsque je demandais qui avait tué Denis Donaldson, on me répondait : « Lui-même ». Cet homme était déjà mort.

Ce livre vient-il clore votre histoire avec l’Irlande ?L’Irlande est redevenue ma sphère pri-vée. J’y ai mes amis, mes habitudes en tant qu’individu. en tant que journaliste, je suis de loin ce qu’il s’y passe, je n’y ai pas fait de reportage depuis longtemps. Avec la trahison de mon ami, c’était de-venu un lieu de douleur, d’obsession. Il était important que j’écrive dessus, comme il était important que j’adopte les deux positions, celle du trahi et celle du traître. Ce livre vient plutôt clore

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l’épisode de la trahison. Le tombeau de mon ami est maintenant refermé.

Ce roman très sensible a été récompen-sé par le prix de l’Académie française. Quelle fut votre première réaction ? J’ai pensé : « Les grévistes de la faim sont devenus immortels ! ». excusez-moi, je suis ému mais ce livre scelle la tombe de cette guerre d’Irlande. et qu’un texte sur la rébellion, la résistance, voire le terrorisme comme l’appelait le gouver-nement à l’époque, que ce texte âpre et dur soit récompensé par l’Académie française, je me suis dit qu’un peu de poussière d’immortalité s’était posée sur leur tombeau ! Je ne m’attendais pas à une chose aussi belle. J’ai raté le Goncourt des lycéens à une voix. Me dire que ce livre a été porté par des aca-

démiciens et des jeunes me donne des frissons. Ce côté universel, je trouve ça magique.

Cela vous porte-t-il ou cela vous freine-t-il dans votre écriture ?Ce livre m’a pris deux ans de ma vie. Depuis que je l’ai rendu, je suis comme vidé, exsangue. Je l’ai écrit avec tout ce qu’il me restait de force. Je n’ai plus de mots, ils ont tous été employés. C’est un peu le même sentiment qu’à la lecture des lettres des condamnés à mort. Comment a-t-on pu écrire après eux ? quand ils écrivent « Au revoir ma petite maman », il faudrait que ces mots soient les derniers. J’ai du mal à remet-tre en route quelque chose. Je ne suis pas encore revenu de Killybegs, en fait. Mais il le faut. /

❥ À lire / Retour à Kyllibegs, éd. Grasset, 336p., 20 e et Mon traître, éd. Le Livre de Poche, 224p. 6 e

Tomboy’ Loudon, Gerry Roche, Denis Donaldson et Bobby Sands à Belfast. © DR

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Manifestation d'Indignés à Paris.

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né en espagne au printemps dernier, le Mouvement des Indignés a essaimé jusqu'aux uSA. Mais la consécration de la droite dans la Péninsule ibérique et l'éviction manu militari du mouvement Occupy Wall Street peturbent ce rassemblement hors-norme. Chronique d'un échec annoncé, les Indignés ? Pas sûr, comme en témoignent ces militants rencontrés sur la route cet automne, conscients du long chemin à parcourir.

Partis à pied de Madrid deux mois plus tôt pour gagner Bruxelles, les marcheurs indi-

gnés sont arrivés à la mi-septembre aux portes de Paris. Ils ont parcouru trente kilomètres aujourd’hui et ce soir, comme chaque soir, ils sont une cinquantaine, un tiers de Français et deux autres d’espagnols, à camper et convier les habitants à échanger. Sous les lampadaires, le « modéra-teur », garant d’un protocole d’as-semblée élaboré en espagne en mai dernier au début du mouvement, demande à la vingtaine de person-nes assises en cercle ses motifs d’indignation. « Je suis Clara, je suis indignée parce que j’ai l’impression d’être esclave de ma vie plutôt que de la vivre. À 25 ans, je ne peux pas envisager l’avenir ». « Je m’appelle Lise, j’ai 28 ans et je suis indi-gnée car j’ai un travail et pourtant,

financièrement, je ne m’en sors pas ». Au fil des interventions, chacun raconte avec ses mots une société, un métier, des services publics, des banques, des lois dans lesquels il ne se reconnaît pas et qui engendrent mal-être et frustrations. Avec ces assemblées quotidiennes, les Indignés veulent redonner à tous une parole qu’ils estiment niée par les pouvoirs économiques et poli-tiques, mais aussi constituer des cahiers de doléances qu’ils portent à Bruxelles, au Parlement européen.

Une étincelle. Les Indignés ne sont pas un parti politique. Cet été, un peu partout dans le monde, ils ont pris possession de places de marché et de mairie pour protester contre des conditions de vie de plus en plus dif-ficiles, pour éveiller un sens critique, une conscience politique, dans >

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Durant la manifestation, une banque est symboliquement transformée en centre social. La marche vers Paris.

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Des indignés tournent les CrS en ridicule devant la banque de France.

Les Indignés originaires d'espagne et du sud de la France rejoignent d'autres marcheurs à Paris.

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une assemblée populaire Place de la Bastille à Paris.

l’espoir d’être plus nombreux à forcer ces pouvoirs à les écouter. Plus qu’ils ne revendiquent, ils appellent. Leurs slogans simples, parfois simplistes, n’ont pas vocation à dessiner un programme politique mais à réunir, au-delà des appartenances. Brandir des expressions telles que « dictature de l’argent », « capitalisme = corrup-tion », « démocratie réelle mainte-nant » en laisse plus d’un sceptique : ces termes galvaudés et cette forme de lutte qui refuse le jeu politique peuvent dérouter. Mais les Indignés

confirment que leurs demandes sont plus que jamais d’actualité depuis la crise économique. Olivier, trentenaire franco-espagnol et directeur artistique dans l’audiovi-suel, est un Indigné de la première heure. Il est ici membre de la « com-mission internationale de Barcelone », créée au début du mouvement pour entrer en relation avec les Indignés d’autres pays. à une heure du matin, Olivier a un rendez-vous Skype avec le « media center », une petite équipe basée en ce moment à Paris dans >

« Une forme de lutte qui refusele jeu politique »

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Le media center parisien. Des manifestants face aux CrS, place de la Bastille à Paris.

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un laboratoire de hackers. à cette tablée d’ordinateurs, connectés à toute heure du jour et de la nuit, ils fument des clopes et coordonnent les différentes marches vers Bruxelles depuis toute l’europe.

Lutte prolongée. en France, même si quelques centaines de personnes se sont agrégées au mouvement, la venue des Indignés espagnols n’a pas entraîné de soulèvement. Dans les médias de l’Hexagone comme dans les discours des politiques, pourtant en campagne présidentielle, leur voix n’a pas porté. L’indignation des Français se serait-elle cantonnée à l’achat d’Indignez-vous, de Stéphane Hessel ? Peu d’Indignés espagnols l’ont lu. D’ailleurs, précisent-ils sou-vent, ils se sont appropriés le nom d’Indignés uniquement parce que la presse les avait baptisés ainsi. à Bruxelles, les Indignés apportent des cahiers de doléances noircis dans tous les pays d’europe mais, surtout, ils viennent défier un pouvoir

politique lointain. Plus que la consti-tution d’une génération européenne voire mondiale, ils marquent la nais-sance d’une nouvelle génération de mouvements sociaux. « Indignés » devient une étiquette que chaque société peut reprendre au service de sa problématique socio-économique. Devant Wall Street à new York ou sur la place Syntagma à Athènes. « Bruxelles n’est pas un aboutisse-ment mais un commencement, ajoute l’un d’eux. L’intention est de créer une conscience collective pour les années à venir ». Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les Indignés sont plutôt réalistes. Leur mouvement ne va pas changer la donne politique ou écono-mique d’ici à demain, pour la plupart, ils le savent. Ils misent plutôt sur une évolution de la société d’ici cinq à dix ans. Sur leur banderole de tête de marche, peinte à Madrid et ache-minée, à pied, jusqu’à Bruxelles, on lit : « Vamos despacio porque vamos lejos », « Nous allons lentement parce que nous allons loin ». /

« Ils misent sur une évolutionde la société d’ici cinq à dix ans »

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❥ À lire / Polka #15 (nov.-déc. 2011), 162 p., 5 e, www.polkamagazine.comÀ voir / William Daniels, www.williamdaniels.net

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Avec sa réputation de formation la plus sauvage de l’état de la pê-che, Black Lips pourrait fièrement rouler des mécaniques et préten-dre au trône tant convoité de plus belle attraction garage. toutefois, trop lettré pour être réduit à une pauvre étiquette, le groupe mérite respect et reconnaissance.

texte ¬ Marc Bertinphoto ¬ DR

Georgia outof their minds

BLACK LIPS + MAGNETIX + BLEACHEDMardi 6 décembre, 20h15, Krakatoa, Mérignac (33700)renseignements www.krakatoa.org

Ces types-là sont d’un bois dont l’es-sence devient rare. Des renégats de belle facture que le punk rock a sauvé du désœuvrement et, comme on le sait, « l’oisiveté est mère de tous les vices »… Adolescents contrariés, bien décidés à prendre leur revanche sur un destin a priorio tout tracé, ils ont scellé leur union au tournant du siè-cle, embrassant une certaine éthique rock’n’roll (is killing my life, dixit Alan Vega), s’entassant dans un van mi-teux, avalant les miles comme autant de Moutain Dew et de chicken wings, goûtant méthodiquement chaque dope dans chaque pays visité, signant sur Bomp ! Records. Sans omettre le tragique : la disparition brutale de leur premier guitariste Ben eberbaugh.

Dutronc. Après quelques changements de line up, Black Lips trouve enfin son équilibre en signant pour le compte de l’écurie In the Red, publiant au passage l’excellent Let It Bloom (et sa savoureuse reprise de Dutronc). Deux ans plus tard, Good Bad Not Evil assoit définitivement leur éthique « flower punk », loin du carcan garage façon Back from The Grave. Hormis un album live enregistré pour le fun à tijuana, le combo maintient sa discographie avec la régularité requise en la matière. Dernière livraison en date, Arabia Mou-tain, confiée aux bons soins de Mark ronson exhale un irrésistible parfum soixante en remontée rolling Stones période Decca, s’imposant comme leur meilleur effort. Got It ? /

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JOEy STARRMercredi 7 décembre, 20h, Le rocher de Palmer, Cenon (33150).renseignements http://lerocherdepalmer.fr

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Joey Starr revient après de belles réussites à l’écran. Il semblerait que plus un rempart artistique (et judiciaire) ne soit infranchissable pour le lascar. Avec Egomaniac, le rap apparemment embourgeoisé claque vigoureusement. n’en déplaise à la police du bon goût, ses crocs encore bien acérés.

texte ¬ Tiphaine Deraisonphotos ¬ Dimitri Coste

Tout n’est pas si facile

revoilà Joey Starr, exhibant sa gueule de métèque, exaspéré par ce qu’il voit tous les jours. toutes griffes dehors, son retour rentre-dedans s’assume complètement. rugissant comme un lion, le puissant MC déploie son flow volcanique sans trop de vociférations « polémiques ». C’est en passant par la case prison qu’il s’est remis à l’écriture après une tournée de reformation avec Kool Shen. Avec son producteur toulou-sain, Kimfou, Didier « B.O.S.S » Morville délivre avec Egomaniac 17 titres plus engagés que jamais. Sous tension mais avec plus de cohérence, l’album est mordant d’efficacité. Les puristes n’en seront pas rassasiés, mais peut-être donneront-ils une chance au rap-peur sorti du pénitencier ?

Militant. toujours politique, le Jaguarr renvoie la balle dans Appel à la Résis-tance à Olivier Besancenot. Son « com-plexe de banlieusard », il le trimballe dans cet album, qui découvre (enfin ?) le véritable Joey Starr. Si sortir de pri-son, c’est une chose, sortir des clichés et des erreurs du passé, en est une autre. Peut-on toujours voir l’ancien ntM comme un rappeur militant après plus de 20 ans de carrière ? Comme bon nombre de sa génération, le temps des responsabilités et de la sagesse est venu. Ce qui ne signifie nullement oublier les codes du hip hop. ni le sens du groove. un retour parfois, en mode mea culpa avec « reprise » du Mamy Blue de nicoletta. On peut se dire qu’on aura tout vu. /

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Héritier du génie afro beat, Femi Kuti, n’est pas le moins doué de sa génération. De retour avec the Positive Force, le fils de poursuit l’œuvre avec pour meilleur allié son saxophone. On n’échappe pas à son destin, ni à un certain déterminisme.

texte ¬ Tiphaine Deraisonphoto ¬ DR

Le sens du combat

FEMI KUTI AND THE POSITIVE FORCEJeudi 8 décembre, 20h15, Krakatoa, Mérignac (33700).renseignements www.krakatoa.org

Ses performances sont reconnues comme rares et inoubliables. une folie douce, nimbée d’humanisme, s’empa-re de ce prince talentueux aux chan-sons qui parlent de politique autant que d’amour. Grand défenseur de son pays, le nigéria, Femi Kuti a repris un flambeau dur à faire brûler, mais qu’il arrive néanmoins à entretenir avec justesse et passion. Mais ce n’est pas le seul Kuti qui se laisse entendre, pe-tits et grands frêres participent à cette générosité musicale. Dans the Posi-tive Force on retrouve en effet : Yeni Kuti, Sola Kuti et Dele Sosimi. une mo-bilisation qui tente encore et toujours de rassembler pour une Afrique unie contre banditisme, spoliation, guerre civile et malversations.

United states of Africa. électrique et lumineux, sur scène il s’épuise, parfois jusqu’à plus de cinq heures de live. Avec Africa for Africa, il revient en force avec un message nullement surranné et plus que d’actualité. Subtil mélange de révolte et de sensualité, un équili-bre se créé alors dans ces rythmiques saccadées aussi généreuses que son charismatique maître de cérémonie, ca-pable d’électriser son audience derrière ses claviers ou en esquivant quelques pas de danse. Aprés avoir chanté lors de l’ouverture de la coupe du monde de football l’an passé, le nouveau maître de Lagos donne rendez-vous – avec la même intensité et la même séduction que son père – pour une nuit forcém-ment inoubliable. /

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L’époque n’en finit pas de bégayer la grammaire 80. C’est ainsi, un truc de génération. Sait-on blâmer aux twenty something de fan-tasmer sur l’indie-pop ou la synth-pop ? Surtout outre-Atlantique. B-52’s revisitaient bien le patrimoine 60. Alors, autant faire preuve d’indulgence avec le cas Austra.

texte ¬ Marc Bertinphoto ¬ Norma Wong

Anne Clark 2

AUSTRALundi 12 décembre, 20h30, IBoat renseignements www.allezlesfilles.com

Les enfants de l’Ontario ne sont pas forcément des émules en puissance de neil Young ou de Gordon Lightfoot. Ainsi, Katie Stelmanis, cerveau glamour à souhait du trio Austra, mène sa formation vers des sommets périlleux mais plutôt bien négociés d’electro-pop. Assez étonnant comme parcours puisque la jeune femme avait entrepris une « carrière » de chanteuse dès l’âge de 10 ans dans le prestigieux Chœur d’enfants de l’Opéra canadien. De toute façon, l’essentiel dans le bel canto, c’est de s’en sortir. La purge peut commencer – Björk, nine Inch nails, radiohead – avant d’intégrer Galaxy et de publier un premier opus en solitaire, Join us (2009), grâce auquel elle ouvre pour Lykke Li ou Cocorosie.

égérie. Avec Feel It Break, la nouvelle égérie de la nation arc-en-ciel a mis plus d’un sceptique dans sa poche. Il faut reconnaître qu’elle sait faire revivre à merveille les canons de Vince Clark et de Dave Ball comme les principes gothiques érigés par the Virgin Prunes et remis au goût du jour par Fever ray ou Bat For Lashes. Si l’on y ajoute des vidéos arty dans l’air du temps, le succès ne pouvait que leur tendre les bras, ceux des kids plus tellement fluo, mais en recherche d’un dancefloor brumeux. Fan ultime – et quel fan –, richard « Death In Vegas » Fearless a invité la blonde sur son sublime Trans-Love Energies. et puis, Hate Crime demeure l’un des plus beaux morceaux 2011, non ? /

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Musicien pour musiciens, vrai légende rock’n’roll, Kid Congo a tra-versé plus de trois décennies avec un flegme et une distinction fort rares dans l’industrie du sentiment. rien d’étonnant à ce qu’il se soit émancipé tardivement après avoir servi plus de nobles causes qu’aucun autre. un chevalier.

texte ¬ Marc Bertinphoto ¬ DR

El Señor

KID CONGO & THE PINK MONKEy BIRDS + CORLEONEMardi 13 décembre, 20h30, Heretic Clubrenseignements www.allezlesfilles.com

Alors que tant de bras cassés polluent les radars, Brian tristan, natif d’el Monte, Californie, demeure un modèle de modestie. un exemple car il suffit de dérouler son cv pour comprendre que Kid Congo Powers est, lui, une vérita-ble légende, un monument. the Gun Club, the Cramps, nick Cave & the Bad Seeds, Die Haut… On en connaît plus d’un capable de vendre père et mère pour même un quart de ces faits d’arme. Pas mal pour un fils de chica-nos, devenu guitariste sur le tard après avoir eu la révélation en découvrant the ramones (à tel point qu’il officiera comme président du fan club !). ¿ El milagro americano ? Quizas, quizas, quizas… en tout cas, le parcours est éloquent à plus d’un titre.

Hidalgo. Après tant d’années au servi-ce de la cause (celles des autres, bien sûr), l’hidalgo à la moustache en filet d’anchois se lance enfin en solitaire en 2005 avec le bien nommé Solo Cholo. Acte fondateur et résumé du parcours où l’on croise notamment Barry Adam-son, robin Guthrie et Fœtus. Depuis, ce fan du regretté Bryan Gregory trace un chemin toujours bien flanqué (the Pink Monkey Birds). retour au primiti-visme binaire, du garage sans la pose, Bo Diddley beat et déluge fuzz. Pulsa-tions essentielles et naturelles ayant trouvé logiquement leur place chez In the red. Le récent Gorilla Rose ne fi-gurera pas en tête des meilleurs opus 2011 des Inrocks, mais vibre dans tous les cœurs purs. /

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Avec leur blase emprunté à un album de John Mayall’s Bluesbrea-kers, circa 1968, ce trio californien d’Oakland, auteur de trois al-bums loin des revivals garage, bluesy et consorts, devrait ravir plus d’un suffrage. Pour quel motif : une pochette rose ? un laisser-aller capillaire ? un goût immodéré du boogie ?

texte ¬ Perry Winklephoto ¬ DR

The Bay City Rollers

BARE WIRES + THE FEELING OF LOVEMardi 20 décembre, 21h, Le Saint-exrenseignements www.allezlesfilles.com

« I didn’t know I loved you (till I saw you Rock & Roll) ». Drôle de prologue pour évoquer un énième combo de la Bay Area (Ty Segall, Oh Sees, Wooden Shjips, Fresh & Onlys, White Fence), dont on se demande si elle ne menace pas la nouvelle décennie d’une refor-mation de Jefferson Airplane ? à vrai dire, non. Conduit par Matthew Mel-ton, natif de Memphis, tennessee, qui partage son temps entre productions solo, Snake Flower 2 et Bare Wires, le groupe se pose quelque peu en outsi-der du moment, malgré un premier for-mat long couvé par Jay reatard. Certes ce dernier n’a guère provoqué d’émoi, mais son successeur, Seeking Love (2010), a su ressusciter un je-ne-sais-quoi glam punk irrésistible.

Vinyl. retour du principe bubblegum, incursion en terre doo-woop, tubes de poche, line up en mouvement (un batteur dans un trio, c’est crucial) et zou ! L’affaire est entendue : Bare Wi-res sera le fils putatif de feu Flaming Groovies, pas tant dans le son, plus dans l’attitude décalée. Leur récent 10 pouces – le format noble du vinyl, 25 cm en version française –, Cheap Perfume s’enorgueillit d’une pochette vintage, prélude à une collection de perles dénuées de prétention et pour-tant ô combien efficaces. en ouverture, the Feeling Of Love, nouveaux poulains de la très recommandable écurie Born Bad records, ayant publié Dissolve Me, manifeste alsacien de space kraut déviant et séduisant. /

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Armé du dernier volet de sa trilogie entamée en 2008, l’infatigable Kim revient au « pays » le temps d’un concert en forme de retrou-vailles avec la ville qui a vu éclore son insolent talent. Musicien to-tal, au sens Ajax d’Amsterdam circa 1974, l’oiseau a du franc-parler, mais sait toujours rester cool.

propos recueillis par Marc Bertinphoto ¬ Mélanie Elbaz

How Abouta Little Fanfare?

Depuis ton départ pour Paris, qu’est-ce qui a fondamentalement changé dans ta carrière ?J’ai fait 220 concerts depuis que j’ha-bite Paris sans compter mes participa-tions. J’ai pu facilement jouer partout, en France comme à l’étranger. L’autre avantage, ce sont les médias. J’ai amé-nagé au moment même de la sortie de mon album Don Lee Doo (2008) et tout était plus simple pour la promo-tion. Mes trois derniers albums ont été

beaucoup plus exposés que les précédents. J’ai

fait mes pre-

mières télévisions nationales en 2009. Je viens de signer chez un nouveau label parisien, Gimme Shelter, dont j’apprécie le fonctionnement. Je suis actuellement batteur de Victorine, A Part time Punk et My Broken Frame en même temps que guitariste pour Ava Carrere et Grand West. Je joue aussi du piano de temps en temps sur des lectures de Mathias Malzieu, j’anime un open mic et je vais bientôt proposer un concert par mois dans lequel je mé-lange des musiciens. J’ai participé aux Kararocké d’ullman, écrit des arran-gements de cordes pour PacoVolume, joué du banjo avec Olivia ruiz pour un

dessin animé, enregistré de la batte-rie pour Lisa Li Lund, joué

a v e c H e r m a n Dune. >

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Pour faire court, à Bordeaux en tant que musicien, je pouvais difficilement proposer des choses du dimanche au mercredi. Ici, c’est possible. et pour moi, faire de la musique, ça doit être tous les jours, comme Coltrane.

Tu t’es rapproché ces dernières an-nées de la scène rémoise. Que t’ap-portent ces nouvelles collaborations ?Les rémois se sont installés à Bordeaux en 2000 quand j’y vivais. On s’est bien entendu avec Benjamin Lebeau, qui, à l’époque, jouait dans Benja et Fatalis avec Guillaume Brière. On était voisins. Je leur ai piqué un Solina, on est de-venus amis. Guillaume est reparti vivre à reims et a monté rodriguez. Puis, le groupe s’est transformé en un orches-tre de 11 personnes, the Bewitched Hands On the top Of Our Heads. un an plus tard, ils m’ont invité à jouer avec eux, on a fait un concert chacun suivi d’une improvisation d’une demi-heure

qu’on peut trouver sur Internet. à cette époque, je venais d’aménager à Paris, reims étant à 50 minutes en train, j’y allais et m’y sentais bien. J’ai ren-contré Clément Daquin de ALB, qui a remixé une de mes chansons et m’a recommandé à Yuksek pour co- écrire un des titres de son disque. Avec eux, je me soucie un peu de l’esthétisme car ils sont sophistiqués. Or, je n’ai pas été habitué à ca. Dans les an-nées 1990, à Bordeaux, nous étions bricoleurs et recherchions l’authenti-cité. On enregistrait sur des magné-tos à bandes, dans des caves, avec 2 francs et des bouts de scotchs. Avec les rémois, c’est différent : ces mecs font des répétitions très sérieuses avec des tonnes de claviers réglés précisément. Ils ont appris à jouer au clic alors qu’à Bordeaux j’avais appris que pour terminer une chanson en concert, il fallait se jeter dans la bat-terie en guise de signe.

© Caroline Keî

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Ton dernier album a été enregistré pour la première fois dans des stu-dios. C’est la fin du home-studio ou bien as-tu enfin les moyens de pro-duire professionnellement ?Si professionnellement signifie ga-gner sa vie avec la musique, alors, ça fait alors un paquet d’années que c’est fait pour moi. Kate Bush n’en-registre plus en studio depuis 1980. François de roubaix enregistrait chez lui. L’amateurisme n’a rien à voir avec l’endroit où on enregistre. Yuksek enregistre dans son local. est-ce un amateur ? Je suis très rarement allé en studio car c’est un endroit qui me donne assez peu confiance, or j’aime avoir le contrôle total. Mes expérien-ces de musicien de studio avec Olivia ruiz ou uminski m’ayant rassuré, j’ai pris confiance. toutefois, j’ai fini le dis-que à la maison comme j’aime bien. Cela ne veut pas dire que j’arrête le home studio. J’apprécie surtout qu’on me laisse tranquille quand j’enregis-tre mes disques.

Dans ces années de dématérialisa-tion, comment faire encore accepter la notion d’album ?J’aime enregistrer des albums et l’idée qu’on entre dans une longue durée. Je reste attaché aux deux faces d’un vi-nyle. C’est très pratique pour construi-re une histoire. Depuis Married On (2002), je construis mes disques d’une façon telle que je me sens bien : une chanson entraînante, quelques airs efficaces puis des passages de plus en plus expérimentaux. Ça laisse aux impatients le choix d’arrêter le disque. Je ne souhaite pas spécialement faire accepter la notion d’album, j’aime sim-plement ce format-là car je le trouve gracieux. Mais ce mot là ne résonne pas bien à notre époque. Ça reviendra, qui sait ? J’adore aussi les singles jeta-bles, donc ce n’est pas un problème.

Un concert à Bordeaux revêt-il une sa-veur « particulière » ?Pas spécialement. J’y ai vécu long-temps, donc ça me colle le blues. /

KIM + INVITéSMercredi 14 décembre, 20h30, rockschool Barbeyrenseignements www.rockschool-barbey.com

« Je ne souhaite pas spécialement faire accepter la notion d’album, j’aime simplement ce format-là car je le trouve gracieux. »

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Ah, La Haye… Le siège de la Cour internationale de justice, la Cour pénale internationale, les bureaux d’europol… Oui, ça fait rêver. et c’est dans cette riante bourgade que Zeloot a étudié la peinture… avant de tout lâcher pour aller travailler dans une ferme ! revenue à La Haye après en avoir taillé quelques-unes, la jeune femme (eline Van Dam pour l’état-civil) découvre sur le tard la bande dessinée. enfant, Zeelot était privée de comics. Ceci est donc plus qu’une révélation : une épiphanie. Crumb, Mœbius, Chris Ware, Daniel Clowes… Autant de grands noms qui poussent l’artiste à reprendre illico les pinceaux. Couleurs acidulées, lettrages biscornus et créatures fantastiques, l’imagination débridée de la jeune Hollandaise s’imprime en sérigraphie sur des tracts, affiches, tee-shirts... Située quelque part entre l’épouvante dérangeante de Shining et le meilleur du design psychédélique des années 60, cette production sau-vage et undergound conquiert d’abord un public d’initiés. Mais peu à peu, celle qui « préfère la rue aux galeries » signe des posters pour des groupes de taille (Sonic Youth, the Decembe-rists) et aligne quelques références balèzes (le label Sub Pop, mais aussi MtV ou Heineken). Ses illustrations, qui marient avec talent humour grinçant et sensualité mélancoliques, nous ont rendus zélés de Zeloot. /

La Haye ParanoIllustration, design graphique // Hollande // www.zeloot.nl texte ¬ Carole Lafontan

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texte ¬ Marc Bertinphotos ¬ DR

Annoncé par le maître hongrois comme son adieu au cinéma, Le cheval de Turin prolonge jusqu’à la déraison les obsessions de Béla tarr. Ours d’argent au dernier festival de Berlin, cette possible épitaphe d’un des plus grands metteurs en scène sauve l’année du désastre. éblouissement avant l’éclipse.

Melancholia

Le 3 janvier 1889, sur la piazza Alberto de turin, Friedrich nietzsche se jeta, en pleurant, au cou d’un cheval de fiacre brutalisé par son cocher. Puis, il perdit connaissance. Après cet événement, il n’écrivit plus jamais et sombra dans la folie. Prologue de l’œuvre au noir à suivre dans laquelle le philosophe alle-mand sera écarté au profit de l’histoire du cheval, de son maître et de la fille de celui-ci, vivant tous trois dans une ferme reculée. Dès lors, qu’advienne l’apocalypse dans une succession de plans-séquences réinventant la grammaire du cinéma. Cette étrange trinité attend résignée la fin du mon-de dans un paysage crépusculaire, balayé par le vent, abandonné de toute civilisation.

Six jours. Cinéaste profondément mys-tique, auteur d’une filmographie à nulle autre pareille, dominée par nombre de monuments (Le tango du diable, Les Harmonies Werckmeister), Béla tarr sera certainement le dernier des purs, capable de saisir toutes les nuances de l’univers sur un visage à la façon de Murnau ou de Dreyer. tout à la fois moderne et expérimental, baroque et organique, vertigineux dans son geste romantique, visuellement époustou-flant (cette science du noir et blanc désormais disparue), ce conte en six jours, hypnotique et désespéré, résu-me la tragédie de la condition humaine. Alors, oui, osons parler de testament. Celui d’une figure intransigeante, d’un artiste incommensurable. /

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LE CHEVAL DE TURINun film de Béla tarr, en salle le 30 novembre.

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texte ¬ Alex Massonphotos ¬ DR

Précédé d’une réputation sulfureuse, Shame n’est pas tant un film provocant que le portrait d’une solitude masculine contemporaine, entre pulsion et refoulé.

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à en croire les médias, on est tous « addict » à quelque chose, le jeu, la boisson, la dope, le sexe ou que sais-je encore. Le mot est devenu un tiroir où l’on range, avant de le refermer à double-tour, toutes sortes de refoulé. Steve Mcqueen l’a bien compris : c’est précisément le sujet de Shame, son second film. en surface, il s’agit du por-trait d’un accro au sexe, Brandon, un type qui baise tout ce qui passe à sa portée. et quand ce n’est pas le cas, il se masturbe en allant sur Internet. une compulsion qui cache d’autant plus un malaise que ce cadre sup’ new yorkais est en apparence le type parfait : beau comme un dieu, doux comme un agneau et avec un salaire qu’envierait un trader. à vrai dire, il pourrait même se satisfaire de sa libi-do devenue une parfaite routine. tout commence à se fissurer lorsque Sissy, sa sœur, refait surface dans sa vie.

Mcqueen n’en dira pas vraiment plus sur ce qui s’est passé entre ces deux-là, quel trauma a massacré leurs vies. à quoi bon, puisqu’après tout le titre donne un indice évident. Comme le fai-sait Bertolucci avec Le dernier tango à Paris, Mcqueen n’est pas là pour expli-quer, mais pour pointer du doigt des plaies et si possible appuyer dessus. Dans Shame, Michael Fassbender est à poil mais c’est la psyché de Brandon qui est mise à nu. Ce, sans mélo, sans rédemption, mais avec une immense compassion. La froideur clinique n’est qu’un trompe-l’œil, le moment clé du film est d’ailleurs une séquence de drague baignée de tendresse, d’hu-manité. C’est d’ailleurs sans doute la vraie provocation de Shame : être, sous ses airs rigides, profondément romantique et raconter la vulnérabilité des hommes modernes, plus fragiles qu’il n’y paraît. /

SHAMEun film de Steve Mcqueen, en salle le 7 décembre.

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texte ¬ Raphaël Nieuwjaerphotos ¬ DR

Après A History of violence (2005) et Les Promesses de l'ombre (2007), Cronenberg retrouve Viggo Mortensen pour un thriller psycha-nalytique et une nouvelle variation sur la figure du père. A dangerous method revient sur la naissance de la psychanalyse. à travers un duel théorique entre Freud et son disciple Carl Gustav Jung, contrariés par une intrigante patiente-maîtresse.

Pulsion de mort

Freud, gardien du dogme et père tout-puissant de la psychanalyse ? C’est le portrait qu’en dessine Cronenberg (comme avant lui le dramaturge Christopher Hampton, dont le film adapte une pièce). un Freud stratège, aussi, puisqu’il se veut défenseur de la cause psychanalytique contre l’an-tisémitisme, la morale bourgeoise et le scientisme. quitte à censurer les inventions conceptuelles de son « fils spirituel », Jung (M. Fassbender), ju-gées trop aventureuses. rigoureux sur le plan historique, le film évite la lourdeur du didactisme, ou de la reconstitution. Cronenberg épure au maximum : la Vienne et le Zurich de 1900 reposent sur des costumes et des lieux baignés d’une superbe et

continuelle lumière de printemps. SM. Les acteurs font preuve d’une sobriété remarquable (notamment Keira Knightley en Sabina Spielrein, dont les crises d’«hystérie » ne versent jamais dans la performance). Comme souvent chez Cronenberg, l’austérité de la mise en scène et l’apparente tranquillité des personnages annon-cent des abîmes charnels et spirituels. Ici, c’est la relation sado-masochiste entre Jung et Spielrein, qui amènera celle-ci à formuler l’idée de « pulsion destructive et sadique », dont Freud déduira la « pulsion de mort ». Avec, hors-champ, un monde qui finit. Dans quelques mois, l’europe va sombrer dans la guerre de 1914. /

A DANGEROUS METHODDe David Cronenberg. Avec Michael Fassbender, Viggo Mortensen, Keira Knightley, Vincent Cassel,... Sortie le 21.12

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texte ¬ Marc Bertinphotos ¬ Mars Distribution

entre film noir et chronique sociale, Les crimes de Snowtown confir-me l’éblouissante âpreté d’un certain cinéma australien - pour mé-moire le sublime Animal Kingdom. Inspiré par le parcours sanglant du meurtrier en série John Bunting, cette œuvre sombre plonge avec force et acuité au cœur du mal.

Ghosts of the civil dead

Snowtown, 145 km au nord d’Adélaïde, capitale de l’Australie méridionale. en-tre août 1992 et mai 1999, 11 meur-tres y ont été commis par celui que l’on considère comme le plus grand tueur en série de l’histoire downunder. Ici, pas besoin de macabre comptabilité, même à l’échelle d’un pays continent. Loin de mener une enquête, Justin Kur-zel retrace le destin brisé de Jamie, ca-det d’une fratrie de quatre vivant dans le morne anonymat d’une banlieue. Parents divorcés, mère dépressive, voisin pédophile, souffre douleur d’un aîné pervers, il n’en faut pas plus pour finir en lambeaux. Jusqu’à l’arri-vée providentielle de John, séduisan-te figure paternelle de substitution et preux chevalier blanc.

Six jours. Las, croyant enfin trouver un adulte capable d’écoute et d’attention, Jamie croise le chemin du diable en personne. une espèce de gourou façon Charles Manson, régnant sur une cour de freaks, où l’on croise de vieux tra-velos, des junkies, des psychopathes. toute une humanité déshumanisée, en pleine perdition, s’inventant son propre système de valeurs sous la férule d’un leader charismatique sûr de son bon droit et de ses sentences définitives à propos des « inutiles ». Porté par une distribution parfaite de bout en bout, le récit se resserre jusqu’à l’étouffe-ment, évitant la tentation du climax cathartique au profit d’une étude sans concession de la monstruosité. Suffo-cant, implacable. /

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LES CRIMES DE SNOWTOWNun film de Justin Kurzel, en salle le 28 décembre.

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From Elle

Du simple dessin coloré et enfantin, Paula H mêle culture rock et garage à sa culture autodidacte créant des affiches déroutantes, inspirées par son groupe JC Satàn. rock psychédélique et représen-tations sacrées comme profanes ne font qu’un dans une exposition qui risque de piquer au vif !

Originaire de turin, cette italienne, née en Argentine, a commencé le dessin en créant des posters pour ses propres soirées. Organisatrice de concerts, elle fait jouer the Ma-gnetix et autres groupes bordelais avant de se lancer dans la création d’affiches. De l’organisation de soi-rées à l’art contemporain, il n’y a qu’un pas. Depuis 2005, elle réalise des flyers et des affiches parfois perturbants, mais toujours symboli-ques ; à décrypter comme des hié-roglyphes. ne se considérant pas comme une « artiste », c’est sous l’in-fluence de dessinateurs loacaux tels Havec, LL Cool Jo ou encore Yoko et Loïc Doudou qu’elle développe les

aspects déroutants de ses traits. « J’ai remarqué avec flickr qu’en fai-sant des dessins pornographiques, j’avais 10 fois plus de visites ! Alors ça m’a amusé et je vais proposer durant l’exposition un calendrier de dessins porno. Pour moi, c’est une expérience et ça m’amuse... » avoue-t-elle. Diable. elle a noué un lien affectif et artistique avec la ville. Pour Paula, Bordeaux représente son nouveau chez soi, « surtout qu’avec la crise en Italie, je n’avais ni logement ni travail ! ». traits fins, corps de femme dévêtus, anges détournés, son œu-vre est parcouru d’un appétit pour l’incorrect, le déviant tandis >

Texte ¬ Tiphaine DeraisonIllustration ¬ Paula H

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que les symboles religieux défilent, détournés et mélangés. qui se ca-che véritablement derrière ce diable féminin ? On ne le saura peut-être jamais, tellement le tout conforte dans un anticonformisme qui de-manderait presque une manifesta-tion pour parjure. Des yeux vides et des personnages désenchantés re-mettant en question les fondements de notre société.électrique. également musicienne, la transalpine sévit au sein de JC Satàn. Ballades amoureuses oscillant en-tre rock psychédélique et et garage autodestructeur, la formation est comme sa dessinatrice : un savant mélange de paradoxes perturbants

et distrayants. à voir sur scène ou à écouter à domicile, deux mondes dif-férents se decouvrent. « À la base, il s’agit avant tout d’un délire avec Ar-thur, on s’amusait et puis on a fait un album et on a commencé à tourner ! ». une musique violente parfois pro-che de l’esprit punk qui s’adonnera à une nouvelle expérience lors du vernissage. en effet, Paula et Arthur seront en duo acoustique pour des chansons d’amour et des ballades hors normes. Des morceaux inédits, doux et lents, à l’opposé de leur habituelle énergie apocalyptique. Le moment parfait pour découvrir qui se cache derrière ce singulier talent. /

NO PROFIT SUICIDE : THE POSTER OF PAULA HVernissage jeudi 8 décembre, jusqu’au samedi 31 décembre, total Heavenrenseignements 05 56 31 31 03

Illustrations © Paula H

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La Galerie Ilka Bree présente jusqu’au 28 janvier 2012 sous le ti-tre Déballées une trentaine d’œuvres sélectionnées dans le fonds constitué depuis son ouverture en 2005. Sculptures, objets, photo-graphies, peintures et dessins provenant d’une dizaine d’artistes se partagent les cimaises et l’espace.

Soit, au hasard, l’occasion de (re)découvrir le travail de la plasticienne israélienne Anat Shalev dont cinq de ses masques sont présentés. Carton, gouache, perles en bois sont ici assem-blés en volume sous une apparence à mi-chemin entre abstrait et figuratif. La palette des couleurs est large, à la fois vive et subtile. Les matériaux sont pau-vres. Ses collages comme ses peintu-res cousues en témoignent également et font toujours l’objet d’une utilisation libre et expérimentale où leur poten-tiel est sans cesse interrogé. en outre, la sphère de l’intime et du personnel n’est jamais bien loin dans les préoc-cupations de l’artiste. Cependant, Dé-ballées réserve une place de choix à la photographie.

Expérience. en particulier aux paysa-ges qui apparaissent comme des por-traits chez l’autrichien Bernhard Fuchs, découpés, recomposés et collés chez l’al-lemande Lilly Lulay ou encore tel le lieu possible d’une expérience scientifique chez l’autre artiste allemand Christoph Keller, à qui le centre Georges Pompidou a consacré une exposition personnelle au printemps dernier. Pas de propos cu-ratorial ici qui réunirait autour d’un sujet savant l’ensemble des œuvres montrées. L’accrochage évoque davantage celui d’un show room et repose sur la volonté de donner à voir, sous la forme de flash back, certaines des pièces ayant parti-cipé à la construction de la programma-tion de ce lieu depuis 6 ans. /

Texte ¬ Cécile Broqua & Cyril VergèsPhoto ¬ Bernhard Fuchs

DÉBALLÉES Jusqu’au samedi 28 janvier 2012, galerie Ilka Breerenseignements www.galerie-ilkabree.com

Œuvres en stock

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L’artothèque de Pessac accueille un second volet du travail photo-graphique de l’artiste allemand Joachim Schmid. Après les séries Photogenetic Drafts et Elf Frauen autour de la notion de Présence, Various portraits explore le thème de l’Absence avec deux projets récents Schemen et The Missing Pictures.

Depuis le début des années 1980, Joachim Schmid récupère, collecte, accumule, archive et recycle des im-ages trouvées sur les marchés, dans la presse ou glanées sur internet. en plus de 20 ans, il a assemblé une in-croyable collection de photographies vernaculaires constituant la matière première d’un travail artistique nourri d’une fascination pour les images elles-mêmes, leurs régimes d’apparitions et pour l’histoire de la photographie comme pratique sociale et culturelle. « En tant qu’archéologue de l’ordinaire et du quotidien, je me sens beaucoup d’affinités avec ces archéologues qui ne s’intéressent pas principalement aux joyaux de la couronne, mais plutôt aux vestiges de la vie quotidienne ».

Souvenirs. Dans la série Schemen (2005), il s’intéresse aux usages, aux codes et aux conventions des photog-raphies de groupe diffusées dans la presse. Il a rassemblé des dessins in-spirés de clichés de presse sans les pho-tographies originales et sans leurs légen-des et/ou textes d’accompagnement. Affranchies du contexte journalistique, les esquisses évoquent des souve-nirs photographiques. Les visages se sont effacés pour révéler la structure hiérarchique du groupe. C’est bien ce travail de mémoire et de décodage que l’artiste entend mener de manière radicale allant même jusqu’à annoncer un moratoire sur la production de nouv-elles photographies, et ce, « jusqu’a ce que les vieilles soient épuisées ». /

Texte ¬ Cécile Broqua & Cyril VergèsIllustration ¬ Joachim Schmid

JOACHIM SCHMID, VARIOUS PORTRAITSJusqu’au samedi 17 décembre, les art au mur, Pessac (33600)renseignements www.lesartsaumur.com

Au détour des images

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L’ALTERMODERNE

Virginia Garetta initie un cycle de conférences mensuelles à la galerie DX sur l’évolution du monde de l’art depuis la fin des années 1980. Le 2e

volet porte sur l’émergence des scè-nes artistiques alternatives et la crois-sance exponentielle des biennales d’art contemporain. De la redéfinition des relations de pouvoir entre le cen-tre et la périphérie de l’ancien monde de l’art à une nouvelle forme de circu-lation artistique dans les réseaux de l’économie et des politiques urbaines de la globalisation.❥ Virginia GarettaJeudi 8 décembre,18h, Galerie DXwww.galeriedx.com

MARCHé DE NOËL

L’espace29 organise du 16 au 18 dé-cembre une boutique éphémère dans ses locaux. Bijoux, mode, accessoires, illustrations et trésors en tous genres confectionnés par des jeunes créa-teurs seront en vente pour l’occasion. Ces 3 jours de portes ouvertes seront ponctués de concerts acoustiques, de performances et de visites des ateliers d’artistes installés dans les locaux de l’espace29. Le tout autour d’une bois-son chaude.❥ Vendredi 16 décembre, de 18h à 22h Samedi 17 et dimanche 18 décembre, de 14h à 19h www.espace29.com

GRACILES MAIS PAS FRAGILES

Le sculpteur anglais Charles Mason est à l’honneur à la galerie Cortex Athletico, où sept de ses pièces sont montrées. à noter, Crutch (2010), un bronze doré, proche de la couleur de l’or rose, à la patine parfaite qui évoque le dossier d’une chaise posé élégamment dans un angle. Outre les jeux de textures, de matité et de brillance qui caractérisent une partie de son travail, l’équilibre faussement précaire des formes présentées est ici particulièrement mis en avant.❥ Charles Mason, Hanging togetherJusqu’au jeudi 22 décembrewww.cortexathletico.com

DANS L’éTERNITé DU BRONZE

L’artiste basque Zigor, installé à Biar-ritz, expose une partie de son travail. Des petites sculptures en bronze dis-posées sur des tables d’architectes sont données à voir dans le white cube de la galerie avec, accrochés sur les cimaises, un ensemble de croquis annotés par l’artiste lui-mê-me ainsi que des dessins réalisés à la brou de noix. Les œuvres mon-trées ici donnent un petit aperçu de la production de ce sculpteur qui travaille principalement le bois dans des dimensions imposantes.❥ Zigor, Du dessin à la sculptureJusqu’au samedi 24 décembrehttp://arretsurlimage.com

Espace 29 Charles Mason, Hanging together

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NOIR C’EST NOIR

Pascal Grandmaison travaille l’ins-tallation, la vidéo et la photographie avec une minutie presque chirurgi-cale. Il élabore un univers formel où s’entremêlent un langage visuel épuré et un regard distancé et précis sur un environnement contemporain. à tra-vers l’œil mécanisé de son objectif, il procède à l’analyse d’un monde dont il s’attache à rendre visible la part d’invisibilité. L’illusion narrative s’es-tompe au profit d’une genèse du mé-dium photographique et d’une mise à l’épreuve du regard.❥ Pascal Grandmaison, Light my fictionJusqu’à fin décembreRenseignements www.eponymegalerie.com

LE TEMPS ET RIEN D’AUTRE

en réunissant les œuvres de 19 ar-tistes parmi lesquels Mircea Cantor, roman Opalka Alberto Giacometti, An-selm Kiefer ou Yves Klein, l’exposition L’étoffe du temps s’articule autour de deux conceptions du temps : le temps intelligent, celui que les hommes cher-chent désespérément à quantifier, à qualifier, à maîtriser, et le temps intui-tif, celui de la contemplation, de la mé-ditation, de l’horloge interne, le temps sous-jacent, de l’ « unus mundi » qui rassemble tout ce qui est vivant.❥ L’étoffe du tempsJusqu’au 14 janvier 2012www.institut-bernard-magrez.com

Zigor,Du dessin à la sculpture

Pascal Grandmaison,Light my fiction

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TUBE Cie Mauvais esprits 6/12

Ces circassiens voient dans le tube la base commune de toutes construc-tions. Des cylindres de toutes sortes, toutes dimensions et toutes matières (tôle, carton, plastique) colonisent le plateau et fournissent à ces acrobates élastiques un terrain de jeux inépuisa-bles. Ils deviennent éprouvettes géan-tes, balançoires, skis courbes, bascule coréenne, mâts chinois. Les corps s’y empilent, s’y appuient, s’y envolent, y chutent dans une chorégraphie milli-métrée et spectaculaire. ❥ 20h30, Le Carré, Saint-Médard-en-Jalles (33165)05 57 93 18 93

MES PAS CAPTENT LE SOL taupes Secrètes Artistes Associés Du 6/12 au 15/12

entre carnet et récit de voyage, le péri-ple initiatique d’un homme en russie, de Moscou au lac Baïkal. La décou-verte du monde le conduit à la re-con-naissance de lui-même. L’invitation au voyage mêle la densité du récit et la vivacité du carnet pour devenir œuvre théâtrale. De rimbaud à Bashung, l’auteur se place dans une filiation à de nombreux poètes. Le principal, Blaise Cendrars, est cité à plusieurs reprises. ❥ 20h30, sauf le 15/12 à 19h et 21h, TNT-Ma-nufacture de Chaussures05 56 85 82 81

SALVES Conception Maguy Marin Du 8/12 au 10/12

Fille d’immigrés espagnols arrivés en France durant la guerre d’espagne, la chorégraphe Maguy Marin offre ici une œuvre à valeur de manifeste. Conçue comme une rafale de mitraillettes dont l’éclat de chaque projectile éclaire la nuit une fraction de seconde, Salves s’inscrit en résistance. une résistance sombre et ténue contre l’oppression. Politique au sens fort, cette pièce tire le signal d’alarme d’un monde malade où la rage l’emporte encore sur le désespoir.❥ 20h30, sauf le 8/12 à 19h30, TnBA, grande salle Vitez, 05 56 33 36 80

LE JOURNAL D’UN CURé DE CAMPAGNE Adaptation Maxime d’Aboville Du 10/12 au 11/12

un jeune prêtre d’origine modeste exerce son ministère avec zèle, dans sa première paroisse. etre chétif et naïf, il est confronté à la dureté de ses paroissiens. Doué d’une singulière sen-sibilité, son itinéraire est un chemin de croix, clairsemé de joies intenses. Publié en 1936, paru dans vingt sept pays, le Journal d’un curé de campa-gne de Bernanos est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature du XXe siècle rendu merveilleusement par le talent de Maxime d’Aboville.❥ 20h30, sauf le 11/12 à 16h, Théâtre du Pont tournant, 05 56 11 06 11

Salves © Drtube © Dr

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Vaguely light + next Days © Dr

Le journal d'un curéde campagne © Dr

UNE NUIT ARABE / LE DRAGON D’OR MeS : Claudia Stavisky Du 13/12 au 16/12

L’auteur allemand roland Schim-melpfennig se singularise par son acharnement à ouvrir la boîte noire du siècle et par son regard acéré sur les dysfonctionnements de notre société. Claudia Stavisky donne une pleine résonnance à son écriture en créant deux de ses textes, dans une même distribution et un décor verti-cal identique. une partition théâtrale vertigineuse entre fantaisie, pathéti-que et fantastique.❥ 20h30, TnBA, grande salle Vitez05 56 33 36 80

VAGUELy LIGHT + NEXT DAyS Chorégraphie : Hervé robbe 14/12

D’un duo bavard et intime à une pièce chorégraphique pure, la soirée joue les contrastes en piochant dans l’œuvre du chorégraphe. Vaguely light d’abord, ou la confrontation amoureuse entre Luis et else. Le vaguement léger le dis-pute aux impacts dans une confronta-tion électrique. Puis, next Days aban-donne le narratif. un seul objectif : le mouvement. tentative de faire du neuf en danse, d’oublier les prétextes et contextes, les propos et concepts. un seul risque, le souffle de liberté.❥ 20h30, Le Cube, Villenave d’Ornon (33140)05 57 54 10 40

L’OPéRA DU DRAGON Cie théâtr’Action 16/12

Fort de son succès la saison der-nière, L’Opéra du Dragon revient à eysines pour deux représentations ! Ce projet artistique propose la ren-contre de deux univers, la culture et la santé, autour desquels se réunissent une soixantaine de per-sonnes, usagers comme personnels soignants. Fable sur le pouvoir, his-toire épique frôlant la farce, la pièce utilise un flot d’images continu où se côtoient réel et fantastique.❥ 20h30, Théâtre Jean Vilar / centre culturel Le Plateau, Eysines (33320), 05 56 39 99 65

LA MAGIE DES IMAGES Cie Piccoli Principi 17/12

La compagnie Piccoli Principi nous en-traîne en une heure dans l’histoire des images, de leurs mystères et de leurs interrogations, voguant subtilement entre tatouages de la préhistoire, fascinantes fresques égyptiennes et très contemporain body art. un pro-pos tantôt léger, tantôt ironique voire inquiétant, instaure une atmosphère énigmatique. La trame de ce specta-cle surprenant rappelle, avec justesse, que derrière tout processus de créa-tion d’une œuvre d’art se cachent des réponses mystérieuses et magiques…❥ 18h, Théâtre des Quatre Saisons, Gradignan (33170), 05 56 89 98 23

une nuit arabe/Le dragon d'or

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La magie des images© Dr

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L’éTRANGE AFFAIRE ANGELICAManoel de Oliveira | épicentre Films éditions

Appelé par une riche famille pour un ultime portrait, Isaac, un jeune photographe, s’éprend de la défunte, Angélica, morte juste après son mariage. Lors de la séance, puis sur les tirages, il la voit s’animer, lui sourire et se retrouve aussitôt hanté jusqu’à l’obsession nuit et jour. Au-

delà de ce macabre résumé, digne d’edgar Allan Poe, l’ultime colosse du cinéma a repris un scénario oublié de 1952 (!) et s’est emparé avec un certain amusement du numérique pour livrer une merveille de poésie, ode à l’amour fou dans la vallée du Douro. Fausse his-toire de revenant, L’étrange affaire Angélica dépasse son objet mortifère, mais nullement nécrophile, vers des motifs symbolistes où s’unissent le réel et le surnaturel dans une étonnante symbiose. un chef-d’œuvre magique et enchanté. > Marc Bertin

Alors que son cru 2011, Pater, a laissé une impression plus que mitigée en raison de sa grande paresse formelle et de son fort parfum démagogique, cette édition de son premier long métrage permet de reconsidé-rer le parcours hautement singulier d’Alain Cavalier, diplômé de l’IDHeC, assistant de Louis Malle, outsider bien que contemporain de la nouvelle Vague. Avec son couple subli-me, formé par romy Schneider et Jean-Louis trintignant, le jeune cinéaste osait alors af-

fronter les tourments amoureux à l’aune de l’Histoire, suivant le par-cours d’un militant d’extrême droite cherchant à assassiner un député. une tentative qui échoue et précipite Clément dans une fuite sans fin dont l’issue ne pourra se révéler que fatale, sur fond d’idéaux trahis et de manipulation. Il est évidemment difficile de faire abstraction de la guerre d’Algérie, qui contamina plus d’une œuvre de Jacques Demy à Jacques rozier en passant par Jean-Luc Godard. Derrière l’apparence d’un drame intime voire « existentialiste », Le Combat dans l’île dresse le portrait sans concession des « deux France » nées après la Libéra-tion. 50 ans plus tard, ce film cingle par son absolue maîtrise et sa confondante modernité. > Marc Bertin

LE COMBAT DANS L’ÎLEAlain Cavalier | Arte éditions

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KILLING BONOnick Hamm |Pyramide Vidéo

Adaptation très libre du destin contrarié de neil McCormick et de son jeune frère, Kill-

ing Bono possédait tout le potentiel pour une espèce de biopic hilarant fa-çon Spinal tap. en effet, comment ne pas transformer le plomb en or avec la carrière calamiteuse du groupe qui a vécu jusqu’à sa fin dans l’ombre du mastodonte irlandais ? tout était là : Dublin à la fin des années 1970, le vent salutaire du punk, la description de l’industrie musicale, l’antagonisme des égos, l’incroyable série de revers, l’ascension irrésistible… Las, en dépit d’une distribution plutôt bien sentie, le film peine à trouver ses marques par manque de confiance en son sujet et une trop grande sagesse. On n’ose imaginer un tel matériel entre les mains du regretté Blake edwards ou celles de Cameron Crowe. > Marc Bertin

DEEP ENDJerzy Skolimowski |Carlotta Films

tourné à la fin des années 1960, dans la grisaille et le frimas de l’east end londonien,

Deep End suit les destinées sentimen-tales du timide Mike, 15 ans, récem-ment embauché dans un lugubre éta-blissement de bains publics, qui tombe rapidement sous le charme de Susan, incandescente collègue plus âgée, maîtresse soumise d’un professeur d’éducation physique assez pleutre. en dépit d’un parfum pop, d’une pho-tographie sublime et d’une bande son parfaite (Cat Stevens, Can), Deep End se pose à l’exact opposé de Blow Up, vision fantasmatique du Swinging Lon-don. L’amour et le désir se fracassant sur l’indifférence et la frustration, l’ob-session devient forcément mortifère. Les élans du cœur sont parfois aussi désespérés que vouloir retrouver un diamant dans la neige. > Marc Bertin

LES COMBATTANTS DE L’OMBREDe Bernard George | Arte éditions

Historien de formation, Bernard George a passé trois ans à recueillir les témoignages de résistants aux quatre coins de l’europe. Si un livre et une plateforme web complètent le « travail de mémoire », c’est fort justement parce que le réalisateur a opéré des choix de cinéaste sur sa mini-série

: s’inscrire dans un espace pour commencer, à savoir le territoire européen. Sans éviter certains écueils, les épisodes gagnent en intérêt dans la dernière partie. Lorsque, pays après pays, la libération se change en désillusion. De la France à la Grèce, de l’espagne aux pays de l’est, une même colère anime encore ces survivants aux visages marqués par le temps. Peut-être malgré elle, Les Combattants de l’Ombre bâtit un pont entre ces résistants et les mouvements citoyens qui agitent à nouveau l’europe. > Baptiste Ostré

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FLORENT MARCHETnoël’s Songs | nodiva/PIAS

Disque de saison mais franchement audacieux tant la tradition des « Christmas albums » semble aux antipo-des hexagonales, Noël’s Songs de Florent Marchet offre son lot de relectures bienvenues de classiques d’ici et d’ailleurs comme de chansons ayant un rapport certain

avec la magie du 24 décembre… Avec chorale et orchestre, l’auteur de Courche-vel musarde ainsi chez Barbara, nougaro ou Jean-Louis Murat sans négliger les figures imposées (Vive le vent, Douce nuit, Petit garçon, La marche des rois, Voici la Noël) quand il ne se pose pas en Brian Wilson (Au pied du sapin). enregistrée dans une optique résolument pop, évitant l’écueil de la niaiserie voire pire celle du second degré, cette petite merveille mélancolique confirme tout le bien qu’il faut penser de l’enfant du Berry. > Marc Bertin

BENJAMIN BIOLAyBest Of | e.M.I

« À mesure que le temps passe, je me-

sure le temps qui passe… » 10 ans après Rose Kennedy, une première compi-lation en forme de bilan pour celui qui a traversé la décennie 0 tel le sauveur incompris d’une certaine chanson fran-çaise. Long est le chemin qui mène aux lauriers amplement mérités : 5 albums studio, 2 b.o, un projet domestique et plus de collaborations que de saints dans le calendrier. rien à redire, l’œuvre est là, dans sa cohérence et son foison-nement, sa volonté d’être pop(ulaire) et sans concession. 19 titres comme une évidence, celle d’un parcours pour le moins exemplaire à l’écart des écoles et des modes. Introduction rêvée pour néo-phytes, florilège parfait à l’usage du fan club et L’eau claire des fontaines pour mieux se noyer. rendez-vous qui sait en 2021 ? > Marc Bertin

LAURA VEIRStumble Bee | Bella union/Cooperative Music

Concept album imagi-né à la naissance de son fils, Tumble Bee ne constitue nullement une « récréation » pour Laura Veirs, cette dernière ayant convié en studio son fidèle producteur tucker Marine ainsi que Colin Meloy (the Decemberists), Jim James et Carl Broe-mel (My Morning Jacket). Puisant autant dans le répertoire des berceuses que dans la somme de Harry Smith, Antholo-gy of American Folk Music, ce recueil de 13 titres fait la part belle à la voix tout à la fois douce et puissante de son interprète. reprises (certains classiques signés Jim-mie rodgers, Woody Guthrie ou Peggy Seeger) ou réinterprétations souvent soulignées par le banjo, ces ballades intemporelles dégagent une indénia-ble saveur americana, mais n’oublient jamais de s’adresser dans toute leur féerie aux enfants. > Marc Bertin

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Disques

WHITE DENIMLast Days of Summer | Dowtown/Cooperative Music

Initialement distribué en téléchargement gratuit entre Fits (2009) et leur livraison 2011 D, Last Days of Summer capture le quartet texan dans une belle phase d’expéri-mentation – peut-être motivée à l’époque par l’arrivée du nouveau guitariste Austin Jenkins. Le groupe reconnais-

sant lui-même que l’objectif était de faire le point, il ne faudrait en déduire pour autant que le présent album soit simplement une collection du pauvre, destinée à étancher la soifs de leurs fans tant ce recueil se révèle cohérent et fourmillant d’idées. Comme si – au hasard – tortoise, Gastr Del Sol, Born ruf-fians et Wilco s’étaient donné rendez-vous en studio. L’humeur libre, qui flirte aussi bien avec le jazz que le folk psychédélique, sied à merveille et convainc de bout en bout. > Marc Bertin

JONATHAN WILSONGentle Spirit | Bella union/Coo-perative Music

D’aucuns qualifient ce genre de geste de « rêverie », on ne saurait leur donné tort. natif de Caroline du nord, Jonathan Wilson s’ingénie à faire revivre l’esprit my-thique de Laurel Canyon, ce phalanstère californien apparu spontanément à la fin des années 1960 et dont le liste des divi-nités est l’une des plus fournies de l’his-toire de la pop west coast. réactionnaire mais nullement nostalgique, heureux dans son temps, l’ancien Muscadine accomplit avec ce deuxième album une tentative de folk-rock totalement épris d’absolu entre quicksilver Messenger et neil Young, Byrds et Jackson Browne. Hormis une surprenant relecture de Gor-don Lightfoot (The Way I Feel), Gentle Spirit s’impose tel un trésor inédit, ressur-gissant avec toute la magie intacte d’une époque fascinante. > Marc Bertin

THE FALLErsatz G.B. | Cherry red / Differ-Ant)

t h e F a l l ? « A n acquired taste »,

disent les Anglais - un goût acquis. Pas inné : on n’a pas spontanément envie, dans l’absolu, de se faire bombarder de remontées acides, sur des rythmi-ques garage ou metal d’un genre qui inspire à Mark e. Smith ce joyeux bras d’honneur musical : « It’s good enough for me : it’s good enough for you ! » (Greenway). Ersatz GB nous offre bien quelques moments d’apaisement, le temps d’une aimable ballade (Happy Song), mais c’est Madame – elena Poulou - qui s’en acquitte. Où est le plaisir, alors ? Dans le simple constat qu’à l’heure de sa 29e livraison an-nuelle, Mark e. Smith reste le meilleur représentant du genre qu’il s’est in-venté, et que ses humeurs ont encore quelque chose à voir avec la vie, la vraie. F-X Béague

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Livres

CULTURE ROCK L’ENCyCLOPéDIEDe Denis roulleau | éd. Flammarion

Auteur d’un Dictionnaire de la littérature rock,

Denis roulleau prolonge le plaisir avec cet abécédaire décalé. ne pas se laisser rebuter par la couverture, détournement (original ?) de la pochette des Sex Pis-tols. Avec ses nombreuses illustrations, photos et citations, la mise en page faussement fouillie fait éclater un esprit Pulp au diapason d’une écriture qui ne se prend pas (trop) au sérieux. Parmi ce répertoire de livres, films, objets ou looks, certaines anecdotes ne surpren-dront pas ceux qui ont le rock chevillé au corps. Ce qui n’empêche pas d’y re-plonger avec plaisir, le livre embrassant au maximum une culture aux contours pas toujours évidents. excepté peut-être pour Pete townsend, selon lequel il n’est pas besoin de jouer du rock’n’roll pour être rock. > Baptiste Ostré

LA DIGNITé DE PENSERroland Gori | éd. Les Liens qui Libèrent

Cet essai se penche sur la crise de civilisation qui traverse de nombreux pays, notamment occidentaux. roland Gori* l’associe à la montée en puissance d’un capitalisme financier concentré sur la vitesse, les technologies d’informations et la tyrannie des nouveautés. un univers qui nous empêche de

prendre le temps de la réflexion et favorise l’aliénation. La solution ? Se mé-nager du temps pour créer. Autrement dit, se donner les capacités à penser et imaginer le monde, à retrouver le sens du récit. une réflexion salutaire en ces temps d’indignation. > Bertrand Latour

* est aussi l’initiateur de l’Appel des appels : collectif national pour résister à la destruction systématique de tout ce qui tisse le lien social.

BURQA DE CHAIR nelly Arcan | éd. Seuil

nelly Arcan ne s’est donné aucune chance de sur v ivre à son

intelligence. Impitoyable, elle l’aura été envers elle-même autant qu’avec les déterminations de l’existence, refusant avec une égale intransi-geance les sorts de « larve » ou de « putain » où elle s’est délibérément abîmée, seules directions possibles de la condition de femme, selon elle. Ce recueil d’articles, d’essais et fragments posthumes traitent entre autres du suicide, du speed-dating ou du pouvoir révélateur d’un décol-leté. tous démontrent à nouveau un sens aigu et terriblement dévastateur de l’image et de la figure de style. A défaut d’avoir été une issue, c’est aussi la propre puissance littéraire de l’auteure qui s’est retournée contre elle. > F-X Béague

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FORMOSELi-Chin Lin | Çà et Là

Pays invité du prochain Angoulême, taïwan a vécu une histoire trou-

blée subissant tour à tour le joug japo-nais puis la dictature du Kuomintang de Chang Kaï-chek. entre propagande anti-communiste et répression de toute aspiration démocratique, le pou-voir en place a construit une Chine bis incitant les jeunes taïwanais à oublier leur origine à travers un enseignement masquant un décervelage en règle. Li-Chin Lin raconte ses années d’enfance et d’adolescence, son application studieuse à devenir une vraie petite chinoise jusqu’à sa prise de conscien-ce née de la répression de tian’anmen. Son parcours de vie se fait dès lors universel dans son refus de suivre une voie toute tracée, celle de la réussite financière, du prestige social pour faire le choix d’une vie enfin indépendante et libre. > nicolas trespallé

LA PETITE AMIEDE MINAMIShungiku uchida | IMHO

Pas de trash pour une fois chez l’indé déglin-

gué IMHO, qui nous offre une romance adolescente aux accents fantastiques entre un lycéen et sa petite amie deve-nue aussi petite qu’une main. On ne saura rien des motifs de la réduction de la dulcinée, la mangaka Shungiku uchida - échappée de l’incontournable revue historique du manga alternatif Garô - préférant se concentrer sur la nature de cette relation bizarre désta-bilisante prétexte à des quiproquos par-fois gentiment polissons. Sans tomber dans le vertige métaphysique du style de L’homme qui rétrécit, les histoires traitent surtout de la difficulté de vivre à deux lorsque l’on est confronté à la différence avec cet humour espiègle et ce voile de gravité pudique qu’on ne trouve plus guère dans la production manga contemporaine. > nicolas trespallé

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PARLE-MOI D’AMOURAline & robert Crumb | Denoël Graphic

Au début des années 1970, le pape de la BD underground est tombé raide dingue d’une juive baba obsédée par la gym et la macrobiotique mais dotée d’ahurissantes formes crumbiennes, Aline Kominski. Depuis lors, le couple d’insubmersibles amoureux s’est mis à exposer son quo-

tidien de freaks dans des comics à quatre mains où l’on parle de jalousie, de peur de vieillir, d’ego, mais surtout de sexe et de fesses ultra-rebondies. Sorte de sitcom familiale déjantée et impudique, l’album préfigure la vague de la « BD réalité » assumant son côté exhib’ et hilarant grâce à l’autodérision incessante des auteurs. Avec son dessin d’enfant névrosé de 4 ans, Aline Kominski minaude génialement en Yoko Ono de service tandis que notre binoclard obsédé préféré geint décidément toujours aussi bien. > nicolas trespallé

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tout un savoir faire au service d’un mariage hautement stratégique. Cependant, le premier nokia embarquant Windows Phone a tout pour plaire. une ligne qui ne laisse pas indifférent, couplée à une interface à la fois séduisante et flatteuse. Mango, la dernière mouture de l’OS de redmond, affirme le choix d’un univ-ers radicalement différent du binôme bouton-application presque infantilisant de l’iPhone. Côté applicatif justement, la suite Office, le Xbox Live et le Kindle d’Amazon sont de la partie. Même si le Market Place est d’ores et déjà suffisam-ment fourni pour la grande majorité d’entre nous, Windows doit, et ils savent très bien le faire, continuer à encourager sa communauté de développeurs pour pouvoir pleinement convaincre. reste à savoir si les jeunes mariés rencontreront un succès commercial. quels qu’en soient les enjeux, et ils sont énormes pour la marque finlandaise, le Lumia 800 n’en reste pas moins un superbe appareil.❥ à partir de 99€ avec abonnement

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Android a 4 ans, la Wii 5 ans, la Gamecube et Windows XP fêtent eux leurs 10 ans. /// Microsoft rachèterait bien yahoo!, ils auraient d'ores et déjà signé une close de confidentialité. /// iPhone 4S passe premier dans la catégorie caméraphone sur Flickr en 5 semaines à peine. /// 1 enfant américain sur 2 veut un iPad pour noël. /// Victoire posthume de Steve Jobs, Adobe abandonne Flash sur les mobiles.

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sélection ¬ Benjamin Cordazzo

Back to the basics

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La portabilité de votre numéro de téléphone mobile d'un opérateur vers un autre passe de 10 à 3 jours ouvrables. /// L’industrie des zombies ne part pas en lambeau puisqu'elle pèse pas moins de 6 milliards de dollars. /// Fratricide, Sony avale erics-son pour plus d’un milliard d’euros. /// 1 smartphone sur 2 vendus dans le monde tourne sous Android.

Té-lex

TriclopeLe Lens Dial Case rajoute un téléob-jectif 1,5x, un grand angle 0,7x et un véritable Fish-eye 0,33x à l’appareil photo récemment plébiscité par An-nie Leibowitz, l’iPhone 4/4S. Pour iphonographes avertis uniquement. 280 grammes.249$, www.photojojo.com

Pas les coudesLa Sur40, un écran de 40’’ Full HD sous Windows 7 avec 50 points mul-titouch simultanés, est aussi équipée de quatre pieds, ce qui lui donne cette apparence de table. Même si Samsung a divisé le prix par deux par rapport à la première version, à 7 600 $ le grand public est encore snobé. qu’à cela ne tienne, de toutes façons elle n’est même pas WiFi la table !

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VEN 2/12

Avez-vous l’opus à l’oreille ? [Scène ouverte] 19:00 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Lazuli + The Velvet Calling [Variété] 19:00 - L’entrepôt, Le Hailllan - 20€. tél 05 56 97 82 82 www.lentrepotduhaillan.com

Jacques yvart : « Mon Brassens à Moi, c’est Toi » [Variété] 20:00 - La Coupole, Saint-Loubès - 10-21€. tél 05 56 68 67 06 www.lacoupole.org

Zaz [Variété] 20:00 - espace Médoquine, talence - 30€.

Anika + Nurses [Indie rock] 20:30 - I.Boat - 10-15€. tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com

Didier Super : « La Comédie Musicale » [Variété] 20:30 - Le rocher de Palmer, Cenon - 18-20€. tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr

La Grande Ecurie et la Chambre du Roy [Symphonique] Programme : Haendel / Le Messie. 20:30 - Le Pin galant, Mérignac - 26-33€. tél 05 56 97 82 82 www.lepingalant.com

Les Voisins d’en Face [rock] 20:30 - Le Cube, Villenave d’Ornon - entrée libre. www.villenavedornon.fr

Brisa Roché + Alba Lua [Pop] 20:30 - Le Galet, Pessac - 12-15€. tél 05 57 93 65 40 www.pessac.fr

Festival Rock Inter Région [rock]Avec Bubble Breizh + Cry Baby + Katy’s Lips + target tug + the Grubs + South Side + Smash + Baxter Fly. 20:30 - rock School Barbey - 10€.

Qui a peur ? [Spectacle musical] 20:30 - théâtre en Miettes, Bègles - 8-12€. tél 05 56 43 06 31 www.theatreenmiettes.org

Walko + Widjan + Lo’Group [Musique du monde]20:30 - La M.A.C, Pessac - entrée libre. tél 05 56 80 78 28

Les Frères Brothers : « Nous irons tous à Capella » [Spectacle musical] 20:45 - théâtre Le Liburnia, Libourne - 11-21€. tél 05 57 74 13 14 www.ville-libourne.fr

Deux figurants : « Le cabaret de la méduse » [Chanson]21:00 - théâtre La Boîte à Jouer - 8€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

étienne Rolin : « Les classiques déboutonnés » [récital] 21:00 - Chez le Pépère - 5€. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Dätcha Mandala + Tibo [rock] 21:00 - el Chicho - 5€. www.elchicho.fr

Confession Altar Boy + April Skies [rock] 21:00 - Le Fiacre - 5€. SAM 3/12

Soy de Cuba [Comédie musicale] 15:00, 20:30 - Casino théâtre Barrière - 40-44€. tél 05 56 69 49 00 www.casino-bordeaux.com

The Irradiates + Arno de Céa & The Clockwork Wizards [rock] 19:00 - Bar tabac Saint-Michel - 3€.

Mostafa El Harfi [Musique du monde] 19:00 - réseau Paul Bert - entrée libre. tél 05 56 79 20 44 http://reseaupaulbert.free.fr/

Franck Dijeau [Jazz] 19:00 - La tour des Chartrons - entrée libre.

Mademoiselle K + Be Quiet [Variété] 20:00 - Krakatoa, Mérignac - 22€. tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org

Juffage + Tak [Pop] 20:30 - Les Lectures Aléatoires - 6€.

Festival Rock Inter Région [rock]Avec Antigel + Paryzyane + undead Strippers + Plaisir Solitaire + Supersonic + the Breeze + the north Odd Preppies + two times Late. 20:30 - rock School Barbey - 10€.

Qui a peur ? [Spectacle musical] 20:30 - théâtre en Miettes, Bègles - 8-12€. tél 05 56 43 06 31 www.theatreenmiettes.org

Widowspeak [Indie pop] 20:30 - I.Boat - 7-10€. www.iboat.eu

Grandjacques + Shitty Old Men [rock] 20:30 - La Brasserie Saint-Léon, Créon - 5€.

Deux figurants : « Le cabaret de la méduse » [Chanson]21:00 - théâtre La Boîte à Jouer - 8€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

Duo Flamenquito : « Canella en Rama » [Latino] 21:00 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Mister Tchang & The Texas Sluts [Blues] 21:00 - el Chicho - 4€. www.elchicho.fr

Wally [Chanson] 21:00 - Le Chat Huant, Sadirac - 7-10€.

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Pat Jordache + Nunna Daul Isuny [Indie pop] 21:00 - Le Saint-ex - 6-8€. www.le-saintex.com

Florent Delvigne [Chanson] 21:00 - Paul’s Place - entrée libre.

Jim Avignon [Outer limits] 22:00 - Café Pompier - entrée libre. tél 05 56 91 65 28 www.cafepompier.com

Mr Be and Mr Fly [Blues]22:30 - Le chat qui pêche – 5€

Apavoramento Sound System + Raziek + Booty Ben [electro pop] 23:45 - Bt 59, Bègles - 6€. tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com

Nina Kraviz + Reminiscence music feat FripOne + Xav Xlab [Deep house] 23:55 - I.Boat - 12-14€. www.iboat.eu DIM 4/12

Concert en balade : ¡ Tango ! [récital]Sophie teboul, piano - Fernando Millet, guitare. Matthieu Sternat, contrebasse. Stéphane rougier, violon. Matias Gonzalez, bandonéon. Danseurs du Ballet de l’Opéra national de Bordeaux. 11:00, 15:00 - Grand théâtre - 6€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Musiques de la Réunion et de la Polynésie [Musique du monde] 14:30 - Musée d’Aquitaine - entrée libre. tél 05 56 01 51 00 www.bordeaux.fr

Qui a peur ? [Spectacle musical] 15:00 - théâtre en Miettes, Bègles - 8-12€. tél 05 56 43 06 31 www.theatreenmiettes.org

MAR 6/12

Black Lips + The Magentix + Acid Baby Jesus [rock]20:00 - Krakatoa, Mérignac - 15€. tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org

The Protolites + Innvivo [Groove] 20:00 - L’Antirouille rock et Chanson, talence - entrée libre. tél 05 57 35 32 32 www.rocketchanson.com

Concert de Noël [récital] 20:00 - espace Médoquine, talence - Gratuit sur réservation. tél 05 57 57 07 20 www.talence.fr

Total Wunderheaven w/ Dj Martial Jesus™ [Mégamix suave et décadent] 20:00 - Wunderbar, Bègles - entrée libre.

David Murray Cuban Ensemble Plays Nat King Cole [Jazz] 20:30 - Le rocher de Palmer, Cenon - 18-22€. tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr

Opéra de Pekin : « Les Femmes Générales de la Famille yang » [Opéra] Direction artistique : Wang Ping. 20:30 - Le Pin galant, Mérignac - 20-27€. tél 05 56 97 82 82 www.lepingalant.com

Quatuor Evoe [récital]1er violon : Yann Brebbia. 2e violon : Cécile Coppola. Alto : Arnaud Gaspard. Violoncelle : Cédric Leprevost. Programme : Dimitri Chostakovitch : quatuor à cordes Op. 11 en ut mineur ; Maurice ravel : quatuor à cordes Op. 35 en Fa Majeur. 20:30 - théâtre du Pont tournant - 12-20€. tél 05 56 11 06 11 www.theatreponttournant.com

Bernard Lavilliers [Variété] 20:45 - théâtre Olympia, Arcachon - 38-42€. tél 05 56 22 01 18 www.arcachon.com

Hospital Ships + Ross Heselton [Indie folk] 22:00 - el Chicho - 4€. www.elchicho.fr MER 7/12

Concert de Noël [récital]19:00 - espace Médoquine, talence - Gratuit sur réservation. tél 05 57 57 07 20 www.talence.fr

Puggy + Invités [Pop rock]20:00 - Krakatoa, Mérignac - 25€. tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org

Lord Of The Dance [Spectacle musical] 20:00 - Patinoire Mériadeck - 41-59€. tél 05 57 81 43 70 www.axelvega.fr

Joey Starr + Invité [Hip hop]20:00 - Le rocher de Palmer, Cenon - 25€. tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr

Olga Mitroshina Blues Project [Blues] 20:00 - L’empire des Sens - entrée libre. tél 05 56 48 80 00 www.lempire-des-sens.fr

ONBA [Symphonique]Programme : Jörg Widmann, Con brio ; Ludwig van Beethoven, Concertos pour piano n°3 & 4 Kwamé ryan, direction. Shani Diluka, piano. 20:00 - Palais des sports - 6-30€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Cyril Mokaïesh + invités [Chanson française] 20:30 - rock School Barbey - 12€.

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The Octave Band + Didascalie [Indie pop] 21:00 - el Chicho - entrée libre. www.elchicho.fr

Ancient Myth + Monsieur Crâne + Mr Sai [Hip hop] 21:00 - Le Saint-ex - 5€. www.le-saintex.com JEU 8/12

Age Tendre et Tête de Bois [Variété] 14:00, 20:15 - Patinoire Mériadeck - 50-54€. tél 05 57 81 43 70 www.axelvega.fr

Barcella [Chanson] 19:30 - Chapelle de Mussonville, Bègles - 6€. tél 05 56 49 95 95 www.mairie-begles.fr

Femi Kuti & The Positive Force [Afrobeat] 20:00 - Krakatoa, Mérignac - 25€. tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org

Jazz en scène [Jazz] 20:30 - Le rocher de Palmer, Cenon - entrée libre. tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr

4 Guys from the Future [electro pop]20:30 - I.Boat - 8-12€. www.iboat.eu

Deux figurants : « Le cabaret de la méduse » [Chanson]21:00 - théâtre La Boîte à Jouer - 8€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

Open Swing [Jazz] 21:00 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Japanese Gum + Voodoomm [Indie pop] 21:00 - el Chicho - entrée libre. www.elchicho.fr

L’étrange Noël du Docteur Larsène [rock] Grandjacques + the Absentees + Dr Gonzo + the Doctors + Flyingdolls + Implore explore. 21:00 - Bt 59, Bègles - 5€. tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com

Stanislas Kazal [electro] 21:00 - Marikita - entrée libre.

Kigma + DCFTD [Dubstep] 23:55 - I.Boat - entrée libre. www.iboat.eu VEN 9/12

Festival Dissidence Rock [rock]Smooth reverend + Lost In the Orchestra + LuxBerline + the Starsheep Groovers + Sweat Baby Sweat. 19:15 - rock School Barbey - 6-10€. tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Apéro Swing [electro] 19:30 - L’Apollo Bar - entrée libre. www.apollobar.fr

M Pokora [Variété] 20:30 - Casino théâtre Barrière - 36€. tél 05 56 69 49 00 www.casino-bordeaux.com

Ensemble orchestral de Bordeaux [récital]Programme : Grieg « Au temps de Holberg », suite pour cordes ; Saint-Saens, Oratorio de noël. Soprano, Pascale Saudray. Mezzo, nadia Derex. ténor, Christian Lara. Basse, Jean-Paul Balsac. Choeurs eVB, Martenot. 20:30 - église collégiale, Saint-émilion - 6-27€. www.eob-bordeaux.fr

Alex Beaupain [Chanson] 20:30 - Le Champ de Foire, Saint-André-de-Cubzac - 9-15€. tél 05 57 45 10 16 www.saintandredecubzac.fr

The Doctors + Cheerleader 69 [rock] 20:30 - Le Fiacre - 5€.

Quatuor Habanera [récital]Programme : Claude Debussy, Lindaraja ; ernest Chausson, quelques Danses, Op.26 (Dédicace, Sarabande et Forlane) ; Maurice ravel, Le tombeau de Couperin (Prélude, Forlane, Menuet, rigaudon) ; Claude Debussy, Sarabande - Danse (tarentelle Styrienne) ; emmanuel Chabrier, Scherzo Valse et Danse Villageoise, extraites des Pièces Pittoresques ; Georges Bizet, Suite des airs de Carmen. 20:30 - Château de la Citadelle, Bourg-sur-Gironde - 5-25€. tél 05 57 94 03 91 www.bourgartsetvins.com

TG + The Dreams + Ultra Macho Punk [Punk] 20:30 - Wunderbar - 4€.

Dj Russ & DJ Steff [r&B] 20:30 - quai Largo - entrée libre. tél 05 56 58 77 27

Deux figurants : « Le cabaret de la méduse » [Chanson]21:00 - théâtre La Boîte à Jouer - 8€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

Monsieur Chouf [Chanson] 21:00 - Le Chat gourmand - entrée libre. tél 05 56 48 24 48 www.lechatgourmand.net

Jim yamouridis + Julien Pras [Indie folk] 21:00 - el Chicho - 5€. www.elchicho.fr

Les Rockeurs ont du cœur [Punk]Les Gaulois + Popo & Les Branlettes + the rookies + Hara Kiri + Los tabascos. 21:00 - Bt 59, Bègles - 7€. tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com

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concerts

Didier Ottaviani Fourtet [Jazz] 21:00 - Centre d’animation Saint-Michel - 5€. tél 05 56 91 32 08 www.centres-animation-quartiers-bordeaux.eu/saint-michel

Roots Zombie + Raggamuffin Punky [reggae] 21:00 - Pharmacie de Garde - entrée libre.

Xunarium + Shalys + Zambu + Khali + Ganesha [trance] 22:00 - La M.A.C, Pessac - 5€. tél 05 56 80 78 28

Rainbow Child [rock] 22:00 - Houses of Parliament - entrée libre. tél 05 56 79 38 03 www.hop-pub.com

Sugar Shot + Lulu [Variété] 23:30 - Lulu dans la prairie, Mérignac - entrée libre. tél 05 56 34 86 02 www.luludanslaprairie.com

Algorytmik + Kormac + DJ Stanbul [electro] 23:55 - I.Boat - 8-12€. www.iboat.eu SAM 10/12

Festival Dissidence Rock [rock]Frankenstein Sexy Freak + Stase + Herein + the 666 revelation + rendez Vou. 19:15 - rock School Barbey - 6-10€. tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Industrial Party [Indus]Dolls Of Pain + Vondage + Sixissix + Dj Set HSD noisemaker. 20:30 - Lucifer - 5€. tél 05 56 99 09 02

Sylvie Vartan [Variété] 20:30 - Le Pin galant, Mérignac - 35-42€. tél 05 56 97 82 82 www.lepingalant.com

Ensemble orchestral de Bordeaux [récital]Programme : Grieg « Au temps de Holberg», suite pour cordes ; Saint-Saens, Oratorio de noël. Soprano, Pascale Saudray. Mezzo, nadia Derex. ténor, Christian Lara. Basse, Jean-Paul Balsac. Choeurs eVB, Martenot. 20:30 - église Saint-Seurin - 6-27€. www.eob-bordeaux.fr

Antheus + Berserkers + Lonely Bones [Metal] 20:30 - Salem, Le Hailllan - 4€. tél 05 56 97 86 08

ONBA [Symphonique]Direction : thierry Fischer. Violon : thomas Zehetmair. Programme : Igor Stravinski, Divertimento, « Le Baiser de la fée » ; Karol Szymanowski, « Concerto pour violon n° 1 op. 35 » ; Modeste Moussorgski, « tableaux d’une exposition » (orchestration Maurice ravel). 20:45 - théâtre Olympia, Arcachon - 21-26€. tél 05 57 52 97 97 www.arcachon.com

Deux figurants : « Le cabaret de la méduse » [Chanson]21:00 - théâtre La Boîte à Jouer - 8€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

Dubamix + Ska Pute Orchestra + Elvis Deppute + Decay [Ska] 21:00 - La M.A.C, Pessac - 5€. tél 05 56 80 78 28

Moon + Apes & Horses [Indie pop] 21:00 - el Chicho - 5€. www.elchicho.fr

La Demoizelle Gabrielle [Chanson] 21:00 - Bar les platanes, Virelade - entrée libre.

Bernard Ancèze [Chanson] 21:30 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Grandjacques + Sumsic + Les Voisins d’en face [Chanson] 21:30 - L’Antidote - 5€.

Midnight Shuffle [Groove] 22:00 - Le Saint-ex - 2€. www.le-saintex.com

Ultimate Falco Night : Jean Johnny & Nena Lennox [Mégamix suave et décadent] 22:30 - Wunderbar - entrée libre.

Siskid + Remain + Mattiu [electro] 23:45 - I.Boat - 10-12€. www.iboat.eu LUN 12/12

Zucchero [Variété] 20:00 - théâtre Fémina - 40-62€. tél 05 56 52 45 19 www.theatrefemina.fr

Austra [electro pop] 20:30 - I.Boat - 10-15€. tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com

Jeune Orchestre Atlantique [récital]Œuvres de Gluck, Herold et Cherubini. 20:45 - théâtre des quatre Saisons, Gradignan - 8-24€. tél 05 56 89 98 23 www.t4saisons.com MAR 13/12

Monsieur Loyal + Alain Ruiz [Chanson] 20:30 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Kid Congo & The Pink Monkey Birds + Corleone [rock] 20:30 - Heretic Club - 8-12€. tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com

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Open Mic #1 [Scène ouverte]Sharitah Manush, Straight as a Mountain, tiou, Moon, April Shower, Pendentif, ross Heselton, Dream Paradise, My Ant. 21:00 - el Chicho - entrée libre. www.elchicho.fr

Kayo Dot [Metal] 21:00 - Le Saint-ex - entrée libre. www.le-saintex.com MER 14/12

Rachael Magidson [Jazz]20:00 - L’empire des Sens - entrée libre. tél 05 56 48 80 00 www.lempire-des-sens.fr

Kim [Pop] 21:00 - rock School Barbey – 12-14€.

Blues a caballo [Blues] 21:00 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com JEU 15/12

Monique Thomas [Gospel] 19:00 - espace culturel, Créon - entrée libre. tél 05 56 30 65 59 http://larural.fr/

The Field [electro] 20:30 - I.Boat - 8-12€. www.iboat.eu

Chéri-Chéri + Tette Chèvre [Punk] 20:30 - Wunderbar - 4€.

Cocoa Tea + Frankie Paul [reggae, dub, dancehall] 20:30 - Le Complexe - 20-25€. tél 05 56 39 87 74 www.lecomplexe.fr

General Levy + Biga Ranx [reggae] 20:30 - rock School Barbey - 20-25€. tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Deux figurants : « Le cabaret de la méduse » [Chanson]21:00 - théâtre La Boîte à Jouer - 8€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

Open Swing [Jazz] 21:00 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Acid Baby Jesus + Bazzooka + Oakland Recycle [Garage] 21:00 - Le Saint-ex - 5€. www.le-saintex.com

Immanu El + Lyan + Feather Drug [Indie rock] 21:00 - Les Lectures Aléatoires - entrée libre.

Stanislas Kazal [electro] 21:00 - Marikita - entrée libre.

Soirée Latina [Latino] 21:30 - el Chicho - entrée libre. www.elchicho.fr

Zorro du cul [Mégamix suave et décadent] 22:30 - Wunderbar - entrée libre.

Jo + Lulu [rock] 22:30 - Lulu dans la prairie, Mérignac - entrée libre. tél 05 56 34 86 02 www.luludanslaprairie.com VEN 16/12

Boulevard des Airs [Ska] 17:00 - Cultura, Bègles - entrée libre. tél 05 57 59 03 70

Le Père Noël n’est pas une ordure [rock]Ouaniman + O.P.A. + Mawyd 20:00 - Salle Delteil, Bègles - entrée libre.

Boulevard des Airs [Ska]20:30 - rock School Barbey - 17€.

Shaolin Temple Defenders [Groove] 20:30 - I.Boat - 10-12€. www.iboat.eu

Aluna + Bruit qui court + Grandjacques [rock] 20:30 - Le Fiacre - 5€.

Padacore vs. Henchman [Indie rock] 20:30 - Les Lectures Aléatoires - 4€.

Deux figurants : « Le cabaret de la méduse » [Chanson]21:00 - théâtre La Boîte à Jouer - 8€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

La guinguette en goguette [Chanson] 21:00 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Verone + Tiou + Morgan Manifacier [Indie pop] 21:00 - el Chicho - 5€. www.elchicho.fr

Olivier Gatto Jazz Combo [Jazz] 21:00 - Centre d’animation Saint-Michel - 5€. tél 05 56 91 32 08 www.centres-animation-quartiers-bordeaux.eu/saint-michel

Gangpol & Mit [electronica]. 22:00 - Café Pompier - entrée libre. tél 05 56 91 65 28 www.cafepompier.com/

Dirty Dancin’ Exported [Dubstep] Subscape + SKS + Yobject + Skank & Stuntman + Lordof Maximus. 23:00 - Bt 59, Bègles - 8€. www.bt59.com

Party Harders + Shore + Mon Colonel + Highbloo [electro]23:45 - I.Boat - 12-14€. www.iboat.eu SAM 17/12

Be Quiet [rock]15:00 - Médiathèque de Mérignac, Mérignac - entrée libre. tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org

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concerts

Sanseverino + Jali [Swing manouche] 20:30 - rock School Barbey – 18-20€.

Adam’ + Ombre Rouge + Invités [rock] 20:30 - Le Fiacre - 5€.

Les Frères Brothers : « Nous irons tous a Capella » [Spectacle musical]20:30 - Centre Simone Signoret, Canéjan - 13-15€. tél 05 56 89 38 93 www.signoret-canejan.fr

Deux figurants : « Le cabaret de la méduse » [Chanson]21:00 - théâtre La Boîte à Jouer - 8€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

DJ Vladigital + Dreego [Cumbia]21:00 - el Chicho - entrée libre. www.elchicho.fr

La Secte du futur + Jungle Hop + Bagarre [Garage] 21:00 - Le Saint-ex - 5€. www.le-saintex.com

Gothic Winter Fest [Punk] the Cemetary Girlz + Castrati + elvira & the Bats + transe-Sex + Sex is Dead + Walk Away. 22:00 - Heretic Club - 6-8€. tél 05 56 87 19 08 www.herecticclub.com

Germans Do It Better : Roman Flugel + Mattiu + F.A.O.N + Larcier [electro] 23:45 - I.Boat - 10-12€. www.iboat.eu DIM 18/12

Irish Celtic [Comédie musicale] 14:00, 17:00 - Casino théâtre Barrière - 32-36€. tél 05 56 69 49 00 www.lucienbarriere.com

Chris Cross Battle [Hip hop] 15:00 - rock School Barbey - 5€. tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

MAR 20/12

La cochonne rit en chœur [Chanson] 21:00 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Bare Wires + The Feeling of Love [rock] 21:00 - Le Saint-ex - 6-10€. tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com MER 21/12

Roger Kemp Biwandu [Groove] 19:00 - L’Apollo Bar - entrée libre.

Olivier Gatto Jazz Combo [Swing]20:00 - L’empire des Sens - entrée libre. tél 05 56 48 80 00 www.lempire-des-sens.fr

Deux figurants : « Le cabaret de la méduse » [Chanson]21:00 - théâtre La Boîte à Jouer - 8€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

Balèti Oc [Folklore] 22:00 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com JEU 22/12

Midi musical : chants de Noël [récital]Chœur de l’Opéra national de Bordeaux. 12:30 - Grand théâtre - 6€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Concert surprise [Indie pop]20:30 - I.Boat - entrée libre. www.iboat.eu

Deux figurants : « Le cabaret de la méduse » [Chanson]21:00 - théâtre La Boîte à Jouer - 8€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

Open Swing [Jazz] 21:00 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Stanislas Kazal [electro] 21:00 - Marikita - entrée libre. VEN 23/12

Midi musicaul : chants de Noël [récital] 12:00 - Grand théâtre - 6€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Deux figurants : « Le cabaret de la méduse » [Chanson]21:00 - théâtre La Boîte à Jouer - 8€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

Hommage à Michael Jackson [r&B] 21:00 - Centre d’animation Saint-Michel - 5€. tél 05 56 91 32 08 www.centres-animation-quartiers-bordeaux.eu/saint-michel

Only Vinyl : Jacques + Xav X-Lab + Signal Sonore + Tuairoze [electro] 23:55 - I.Boat - 5€. www.iboat.eu MER 28/12

Caroline Billa [Jazz] 20:00 - L’empire des Sens - entrée libre. tél 05 56 48 80 00 www.lempire-des-sens.fr

Raw wild [Blues] 21:00 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com JEU 29/12

Open Swing [Jazz] 21:00 - Chez le Pépère - entrée libre. tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

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The Magnetix + JC Satàn + Caroline France Tast Gang [Garage] 21:00 - Le Saint-ex - 5€. www.le-saintex.com

DJ Crois Pas + Robert Alves + Rouge [electro] 23:45 - I.Boat - 8€. www.iboat.eu VEN 30/12

Soiréee Allez Les Filles [Mégamix suave et décadent]DJ Francis, DJ eddie et DJ Marakatoo. 20:30 - I.Boat - entrée libre. www.iboat.eu SAM 31/12

Orchestre Johan Strauss [récital]Direction musicale : Georg Kugi. 20:30 - le Pin galant, Mérignac - 38-45€. tél 05 56 97 82 82 www.lepingalant.com

Make Up your Eyes : Kiki + Reinhard Voigt Live + Shumi & Friends [electro]Pour le réveillon, l’I.Boat propose une formule limitée à 150 personnes (dîner + club) pour 80 euros. (infos sur [email protected]) After à partir de 6h : 10€. 23:55 - I.Boat - 20-25€. www.iboat.eu JEU 5/01/2012

ONBA [Symphonique] Programme : Piotr Ilyitch tchaïkovski, Suite n°4 Mozartiana ; Wolfgang Amadeus Mozart, concerto n°1 pour flûte ; Piotr Ilyitch tchaïkovski eugène Onéguine, air de Lenski (arrangement Guy Braunstein) ; Wolfgang Amadeus Mozart, symphonie n°41 « Jupiter ».

Douglas Boyd, direction. emmanuel Pahud, flûte. Conférence tous publics : mercredi 4 janvier à 18h. 20:00 - Palais des sports - 6-30€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com VEN 6/01/2012

The Velvet Calling [rock] 20:30 - L’Antidote - 2€. SAM 7/01/2012

Strange Hands + Le Pêcheur [Indie rock] 21:00 - Le Saint-ex - entrée libre. www.le-saintex.com DIM 8/01/2012

Hommage à Tasso Adamopoulos [récital]11:00 - Grand théâtre - 6€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com VEN 13/01/2012

Thibault Cauvin : « Cities » [Jazz] 20:30 - Centre Simone Signoret, Canéjan - 9-12€. tél 05 56 89 38 93 www.signoret-canejan.fr

Technicolor #4 : Sound Pellegrino Thermal Team [electro] 23:30 - I.Boat - 12-14€. www.iboat.eu SAM 14/01/2012

Thomas Dutronc [Variété]20:30 - Le Pin galant, Mérignac - 30-37€. tél 05 56 97 82 82 www.lepingalant.com

Luce [Variété] 20:30 - rock School Barbey - 28€. tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Tribute to Windir [Metal]20:30 - L’Antidote - 4-5€.

Jur [Chanson] 20:30 - tnt-Manufacture de Chaussures - 8-12€.

InFiné Live : Rone + SevenFive™ + Dakent [electro] 23:30 - I.Boat - 10-12€. www.iboat.eu MER 18/01/2012

Imany [Variété] 20:30 - théâtre Fémina - 39€. tél 05 56 52 45 19 www.theatrefemina.fr JEU 19/01/2012

Carmen arabo-andalouse [Opéra]D’après Georges Bizet et Prosper Mérimée. Direction musicale : Dominique trottein.. 20:45 - théâtre du Liburnia, Libourne - 16-30€. tél 05 57 74 13 14 www.ville-libourne.fr

Barber Shop Quartet : « Opus #3 » [Jazz vocal] 21:00 - La Boîte à Jouer - 12€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

Erik Baron & Elektrik Strings Arkestra [Jazz fusion] 21:45 - espace culturel du Bois fleuri, Lormont - 8-12€. tél 05 57 77 07 30 www.lormont.fr VEN 20/01/2012

Sophie Agnel + Fanny Lasfargues + Pedram Khavarzamini [Jazz] 20:45 - Le rocher de Palmer, Cenon - 8-12€. tél 05 56 74 80 00 http://lerocherdepalmer.fr

Barber Shop Quartet : « Opus #3 » [Jazz vocal] 21:00 - La Boîte à Jouer - 12€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

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SAM 21/01

Quatuor Hagen [récital]Programme : Haydn – quatuor en Mi bémol majeur op. 33 n°2 (Hob. III 38) « La Plaisanterie » ; Brahms – quatuor n°3 en Si bémol majeur op. 67 ; Mozart – quatuor en ré majeur K. 575 Lukas Hagen, rainer Schmidt, violons. Veronika Hagen, alto. Clemens Hagen, violoncelle. 20:00 - Grand théâtre - 8-35€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Patrick Fiori [Variété] 20:30 - Patinoire Mériadeck - 37-44€. tél 05 57 81 43 70 www.axelvega.fr

Barber Shop Quartet : « Opus #3 » [Jazz vocal] 21:00 - La Boîte à Jouer - 12€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

MER 25/01

Macbeth [Opéra]Opéra en 4 actes. Livret de Francesco Maria Piave d’après l’œuvre de William Shakespeare. Opéra de Giuseppe Verdi. Direction musicale, Kwamé ryan. Mise en scène, Jean-Louis Martinoty.. Orchestre national Bordeaux Aquitaine Choeur de l’Opéra national de Bordeaux. De cour à jardin : rencontre avec les artistes de la production mardi 24 janvier à 18h. Atelier du Chœur : jeudi 12 janvier à 19h. Conférence tous publics : mardi 17 janvier à 18h.20:00 - Grand théâtre - 8-85€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Birdpen [Pop rock] 20:30 - I.Boat - 8-12€. www.iboat.eu

Barber Shop Quartet : « Opus #3 » [Jazz vocal] 21:00 - La Boîte à Jouer - 12€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com JEU 26/01

The King’s Singers [récital]20:00 - Grand théâtre - 8-40€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Barber Shop Quartet : « Opus #3 » [Jazz vocal] 21:00 - La Boîte à Jouer - 12€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com VEN 27/01

Midi musical [récital] Stanislas de Barbeyrac, ténor. Pianistes : Martine Marcuz / Jean-Marc Fontana. 12:30 - Grand théâtre - 6€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Macbeth [Opéra]Voir le 25/01. 20:00 - Grand théâtre - 8-85€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

The New Rope String Band [Spectacle musical] 20:30 - La Caravelle, Marcheprime - 13-16€. tél 05 57 71 16 35 www.la-caravelle-marcheprime.fr

Proxima Centauri : 20 ans ! [Musique contemporaine]20:45 - théâtre des quatre Saisons, Gradignan - 8-24€. tél 05 56 89 98 23 www.t4saisons.com

Barber Shop Quartet : « Opus #3 » [Jazz vocal] 21:00 - La Boîte à Jouer - 12€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com

Bal au chat [Folk]22:30 - Le chat qui pêche – 5€. SAM 28/01

Bernard Ancèze [Chanson] 20:30 - Le troquet, Arcachon - entrée libre. http://le-troquet.com

Raggasonic & Admiral T [reggae, hip hop] 20:30 - espace du lac - 32-35€.

Barber Shop Quartet : « Opus #3 » [Jazz vocal] 21:00 - La Boîte à Jouer - 12€. tél 05 56 50 37 37 www.laboiteajouer.com DIM 29/01

Macbeth [Opéra] Voir le 25/01. 15:00 - Grand théâtre - 8-85€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com LUN 30/01

Ensemble Sagittarius [Baroque]Adriano Banchieri, « La Barca di Venezia per Padova ». Comédie madrigalesque (1605) pour six chanteurs solistes et trois instrumentistes. Michel Laplénie, direction. Henry Dupont, mise en espace. Caroline Arnaud, soprano. Dagmar Saskova, soprano. rodrigo Ferreira, alto. Guillaume Gutierrez, ténor. Olivier Fichet, ténor. Marcos Loureiro de Sa, basse. ronaldo Lopes, théorbe. ronald Martin Alonso, viole de gambe. ronan Khalil, clavecin. 20:00 - Grand théâtre - 8-40€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com MAR 31/01

Macbeth [Opéra] Voir le 25/01. 20:00 - Grand théâtre - 8-85€. tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

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Le Cercle des poètes disparates22, place de la Ferme de Richemond05 57 83 23 01

Où est passé Bino ?… Au Palais des sports !!! Vous y croyez ? Le tenancier le plus rock’n’roll de la ville vient d’ouvrir un cercle ! (Pour pas un rond !) CDPD ! Le Cercle des Poètes Disparates est ouvert 7/7. On y boit (tu m’étonnes !), on ouvre grand ses yeux et ses oreilles (concerts et expos) et on y man-ge la fameuse « tricandille » qui a fait la réputation du patron. nunuches et petites bouches s’abstenir.

PDG 28 rue Sainte Colombe

La Pharmacie de Garde. Doté d’une grande terrasse lounge ouverte sur la place Sainte Co-lombe, l’ex-Inca a viré electro. Dj’s locaux aux platines, la place est chaude et la cave profonde. Le son est bon, la caïpirinha très fraîche. On y retrouve les bonnes têtes du Cafecito.

Calle Ocho 24, Rue des Piliers de Tutelle05 56 48 08 68

Ce bar est une invitation au voya-ge : destination Cuba, patrie du Mojito ! Au programme : salsa, rap latino, latino house, le tout dans une ambiance festive et colorée. Vous ne débourserez pas plus de 4 euros pour goûter l’un des savoureux cocktails servis par l’équipe de richard. Commencez à l’apéro si vous n’êtes jamais venu, le dépaysement sera moins violent. Cours de salsa le jeudi à partir de 21h30.

Ice BarQuai de Bacalan05 57 00 10 15

Après Paris, Saint-tropez, Milan, Stockholm, Londres et Copenha-gue, Bordeaux peut s’enorgueillir de posséder elle aussi son Ice Bar - le plus grand d’europe ! Dès 19h, après avoir enfilé blouson, moufles et chapka (fournis à l’entrée), on peut, pour 20 euros et environ 25 minutes, déguster dans une am-biance à -10° et un décor unique-ment de glace et de jeux de lumiè-res, un cocktail à base de vodka Imperia™ servi dans un verre givré.

Le Saint-Christophe3, rue Saint-James 05 56 44 52 08

Chaque matin, naji va faire son marché afin de préparer son unique plat du jour. C’est la confiance qu’inspire le bon-homme qui fait office de carte. Seul à gérer son tout petit zinc, ce pro des échecs et du bac-kgammon accueille la clientèle dans une ambiance intimiste. Pour un café matinal, un apéro, une lecture de la presse ou un plat sur le pouce. toujours un mot gentil… C’est si rare !

L’Apollo 19, Place Fernand Lafargue05 56 01 25 05

Le vrai souci avec l’Apollo… c’est son succès. C’est toujours plein. Ce bar de quartier style bistrot, est un lieu festif où l’ambiance est toujours au rendez-vous. Au soleil la journée sur la place, ou un soir de match devant l’écran géant, le mot d’ordre est convi-vialité. Chaud le retour après les rhums arrangés.

| bars & clubs |

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Le Milo’s21, rue du Parlement-Saint-Pierre05 56 44 81 96

Des 33 tours collés au plafond, une lumière tamisée et une am-biance années 1970 plongent rapidement dans l’univers du Milo’s. Ce bar atypique de Saint-Pierre est le lieu idéal pour souf-fler un peu. Impossible toutefois d’apprécier le lieu sans goûter à ses maïs soufflés et dorés : les deux anciennes machines mar-chent comme jadis et permet-tent l’assortiment peu commun mais délicieux bière & pop corn !

Le Café Brun 45, rue Saint-Rémi05 56 52 20 49

Dans ce pub à l’allure début du XXe siècle, on ne peut se retrouver qu’entre amis autour d’une bonne gueuze ou d’un cidre pression. Des réclames aux murs, un piano qui attend son heure, une ambiance jazz & blues, un vieux plancher qui grince sans oublier les toilettes qui, cachées derrière une large affiche, en intriguent plus d’un, le Café Brun est le lieu parfait pour « changer d’air ».

Le Saint-Ex54, cours de la Marne05 56 31 21 04

temple du rock’n’roll, le Saint-ex s’est taillé une belle réputation dans le petit cénacle des salles qui comptent en France. Lounge de luxe au rez-de-chaussée, avec comptoir en bois d’arbre et salon à cheminée de marbre attenant, l’établissement dispose égale-ment d’un second bar sans sa légendaire cave moite où les am-plis se règlent sur maximum et la bière se boit au kilomètre sur fond de Doobie Brothers.

Le CIVB3, cours du XXX juillet05 56 00 43 47

Pour découvrir les saveurs d’un nouveau cru, être conseillé sur une appellation, un millésime ou simplement déguster un Bordeaux dans un lieu magique dédié à Bacchus, ouvrez grand les portes du Bar à Vin. toute la palette des Bordeaux - rouges, blancs secs et doux, rosés, Clai-rets, crémants - s’y savoure dans un cadre propice à vous faire voyager à la découverte des ap-pellations viticoles bordelaises.

Grand Bar Castan2, quai de la Douane05 56 44 51 97

Ouvert en 1890, c’est l’un des plus anciens établissements bordelais encore en activité. rénové en 2005, il a retrouvé sa superbe ! Les murs de ro-caille, l’imposant lustre ou en-core le large auvent y sont sans doute pour quelque chose. Aux premier rayons de soleil, on n’hésite pas, été comme hiver, à profiter de sa terrasse idéale-ment placée face au quais ! en cas de petite faim, optez pour le croque-monsieur brioché.

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Vous ici ?

Médiaculture

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CHEZ MICHEL’S31 rue du Pas-Saint-Georges05 56 81 31 56

On se croirait ici dans un troquet parisien. Au cœur de Saint-Pierre, Michel est devenu le rendez-vous de la branchitude. La petite terrasse est idéale pour prendre un café, déjeuner ou dîner. Carte changeante et créative au gré du marché, s’appuyant sur les bonnes bases de la cuisine traditionnelle. Menu midi, entre 9 euros et 13,90€.

PERDI TEMPO25, quai Richelieu05 56 81 17 91

Sur les quais, face à la Garonne, venez déguster un savoureux assortiment d’antipastis préparé par Pas-quale, napolitain de son état, accompagné d’un cocktail concocté avec toute la passion de Washington, le carioca, ou simplement d’un verre de vin de leur sélection... un moment convivial à partager entre amis ou en famille dans un nouvel espace inauguré en janvier.

LB, La Brasserie64, rue Saint Rémi05 56 06 10 20

On y mange des plats du jour soignés (8.90€) cuisinés au re-tour du marché. Les formules sont d’un rapport qualité-prix irréprochable. La terrasse couverte et chauffée, donne sur une des rues piétonnes les mieux fréquentées. Plus de 30 vins au verre et un service continu 7j/7 de midi à 23h30.

| restaurants |

MOSHI MOSHI8 place Fernand Lafargue05 56 79 22 91

Dans une salle voûtée au décor design, ambiance zen et spectacle garanti. Les plats sont réalisés sous vos yeux par les cuisiniers à la gestuelle savante. une des meilleures adresses japonaises de la ville, réputée pour la finesse des plats chauds et la fraî-cheur de ses produits, sushis, sashimis et autres makis. Comptez environ 50 euros par personne, mais c’est justifié !

LES 4 SAISONS D’ESTELLE104, rue Notre Dame09 81 68 12 34

Au cœur des Chartrons, estelle a imaginé un restaurant du midi où la carte se renouvelle tous les jours. Soupes, tartes salées et délices sucrés maison côtoient de savoureux plats composés de produits frais et de saison ! Atmosphère conviviale et déco chinée chic, on se sent tout simplement comme chez soi. un dimanche sur deux, estelle réinterprète le brunch. Formules de 6,50€ à 12,50€.

PINK FLAMINGO12, place Fernand Lafargue05 57 77 07 24

Ici, les pizzas sont réalisées avec des produits frais pour vous faire partager des saveurs rares et surprenantes. La pâte, fine et croustillante, est à base de farine bio française. Les enfants dessinent sur les murs, on mange sur une banquette de coiffeur années 1950 ou dans un studio de musique vintage. Livraisons à vélo !à partir de 9,50€. Formule le midi.

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LE BAR DU BOUCHER5, rue du Parlement Ste Catherine05 56 81 37 37

Vous choisirez votre morceau de viande comme chez le bou-cher, voilà la formule originale et conviviale proposée par l’ancien Herald’s devenu le Bar du Boucher. Voûtes, arcades et vieilles pierres du XVIIIe pour un dîner entre amis, grandes tablées, tapas et sangria. Pierre, noël et Johann, anciens compères du Café rouge, vous accueillent tous les soirs de la semaine, jusqu’à minuit.

FERNAND7-8, Quai de la Douane05 56 81 23 40

Dans ce superbe bistrot au décor intemporel on dé-guste une cuisine bordelaise authentique et généreuse du sud-ouest, ainsi que des fruits de mer de toute fraîcheur. L’accueil y est à l’unisson, sympathique et chaleureux. Formule du midi 13,90€. Menus soir de 27,90€ et 37,90€.

PLANA 22, place de la Victoire05 56 91 73 23

Ancien bar étudiant reconverti en brasserie, le Plana est de-venu le resto incontournable de la place de la Victoire. On y sert des plats copieux à base de produits frais unique-ment, ainsi que des desserts maison. en terrasse ou sur ses grande banquettes, Bob et son équipe vous accueille tous les jours de l’année jusqu’à minuit.

JIN22, rue Fernand Philippart05 56 79 23 30

à dix mètres de la Place du parlement, découvrez un endroit surprenant. JIn allie la modernité du Japon actuel et la cuisine traditionnelle du pays avec une authenticité ga-rantie. réservé aux amateurs de Sushi, maki, sashimi et autres excellents yakitari. Plats à partir de 9€.

LE CAFE DU PORT1, Quai Deschamps05 56 77 81 18

Ancien hangar transformé en restaurant offrant une vue sur la Garonne, le pont de Pierre et l’église Saint Michel. Deux grandes salles entourées de baies vitrées et une petite terrasse très agréable. La carte marie subtilement les délices régionaux ; idéale pour un dé-jeuner d’entreprise ou un dîner romantique. Ouvert 7j/7 midi et soir. Menu midi, 17€, formule groupe, 46€ par personne.

LA TERRASSE SAINT-PIERRE7, place St-Pierre05 57 85 89 17

Au menu, une cuisine du marché de produits frais du Sud-Ouest. Belle sélection de vins de Bordeaux et de grands crus. Salles intérieures joliment rustique et agréable, possibilité de repas de groupes à l’étage. Ouvert 7j/7, midi et soir, service tardif. une des plus belles terrasses de la ville. Formule déjeuner, 14,90€. Menu à 18,90€.

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texte et photo ¬ Guillaume Gwardeath™

Scandale : les fantômes du passé étaient manipulés par un illusionniste. Comme dans ce procédé qui s’intitule le Pepper’s ghost, du nom de son concepteur. une supercherie optique capable de faire apparaître et disparaître un éléphant. Ou, comme dans les maisons hantées d’opérette, assurer la transformation d’une jeune femme en gorille. un principe hérité de la lanterne magique du jésuite Atha-nase Kircher en 1640. un gars hallucinant, qui, en plein obscurantisme chrétien, et pourtant soutenu par le Vatican, avait bossé sur des plans « scientifiques » de l’Arche de noé et de la tour de Babel, s’était essayé au déchiffrement des hiéroglyphes, avant d’échouer lamentablement. L’obstination dans l’erreur est un talent admirable (c’est ce qu’on dit ses admirateurs). Voilà ma façon d’illustrer l’hémistiche « j’en ai poursuivi des fantômes », de Francis Cabrel (l’hémistiche de Cabrel, sans tenter le moindre jeu de mot « l’hémistiche/les moustaches », pour vous dire le respect), paroles qui me hantent et s’imposent à mon esprit à l’heure du bilan de fin d’année. Pas de quoi prendre un rendez-vous pour un IrM de l’âme, mais c’est-à-dire que mes fantômes, c’est dans mon triangle bordelais à moi, celui dont les sommets sont le Dick turpin’s, le Blarney Stone et le Café des Arts, que je les rattrape presque. C’est là où ça c’était hyper bien passé avec ma première meuf, mais, comme il est dit, c’était la chance du débutant. et depuis, j’en ai poursuivi des fantômes. un pour tous, tous pour un, mais toujours tout seul. Comme un mousquetaire discount. Me mêler à la foule des fumeurs pour répandre sur le trottoir un peu de la cendre des rêves, presque aussitôt piétinée par les bottines d’une jolie fille dont les yeux de chat admirables restent fixés sur un au-delà dont j’ignore les bornes et les accidents. /

❥ www.gwardeath.com

Mousquetaire discount

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