l'essentiel - Les activités de Médecins du Monde en 2011.

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Chiffres clés - programmes internationaux et en France

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Soigner et témoignerMédecins du Monde soigne les populations les plus vulnérables, les victimes de conflits armés, de catastrophes naturelles, ceux et celles que le monde oublie peu à peu. Association de solidarité internationale, l’action de MdM repose sur l’engagement de volontaires, logis-ticiens, médecins, infirmières, sages-femmes...Association indépendante, Médecins du Monde agit au-delà du soin. Elle dénonce les atteintes à la dignité et aux droits de l’homme et se bat pour améliorer la situation des populations.

Notre identité

Le mot du président

À l’issue de l’assemblée générale de Médecins du Monde, qui s’est tenue à Paris le 2 juin 2012, l’association a élu un nouveau conseil d’administration présidé par le Dr Thierry Brigaud. Ce fut pour lui l’occasion de réaffirmer un certain nombre de priorités.

L’association doit maintenir une présence forte à l’international pour organiser une réponse adaptée aux urgences, comme en Côte d’Ivoire, dans la région du Sahel, au Pakistan et au Yémen. En Syrie, c’est la violation des droits humains et plus particulièrement ceux des blessés et du personnel de santé que nous dénon-çons. Pour cela, nous construisons des modes nouveaux d’intervention, parfois à distance faute d’accès facilité au ter-rain, en nous adaptant de façon perma-nente aux contextes.

En Europe et en France, le réseau inter-national de Médecins du Monde s’op-pose au discours de la peur. En parlant de libre circulation des personnes, les migrations internationales pourraient être vues comme une opportunité pour l’Europe et non comme un danger. Ac-tuellement, les parcours migratoires se révèlent souvent désastreux et leur coût humain est inacceptable, particulière-ment en matière de santé.

Ici et là-bas, en France et à l’étranger, la promotion de la réduction des risques est nécessaire pour lutter contre les en-démies que sont le sida et les hépatites B et C. Le plaidoyer pour l’octroi de mé-dicaments génériques accessibles pour soigner les patients atteints d’hépatite C va dans ce sens. Plus généralement, la promotion de la santé est un moyen de lutter contre les inégalités sociales que subissent les populations exclues.

Le modèle associatif et militant de Méde-cins du Monde permet de promouvoir une approche alternative et respectueuse des populations en s’appuyant sur des partenariats plus équilibrés avec des ac-teurs de la société civile.

Dr Thierry Brigaud Président de Médecins du Monde France

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Notre identité

RESSOURCESHUMAINES

 » 2 000bénévoles

 » 328 salariés

 » 110 expatriés dont 45 volontaires

 » 1 290 salariés nationaux

BUDGET MDM FRANCE64 M€

En chiffres

RESSOURCES MDM FRANCE

DÉPENSES

78,5 %missions sociales15,5 %recherche de fonds6 %fonctionnement

RESSOURCES

63 % générosité du public29 % subventions publiques7 % subventions privées et mécénat 1 % autres

Ici et là-basMédecins du Monde conduit des actions partout dans le monde : à l’international, dans plus de 60 pays, mais aussi en France.

Aujourdhui et demainMédecins du Monde ne mène pas seulement des actions d’urgence, mais aussi des programmes de long terme.L’association maintient ses activités au-delà des crises afin de participer à l’effort de reconstruction d’un pays. Sur place, la formation d’équipes médicales et les liens avec les partenaires locaux garantissent le suivi des projets dans la durée.

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Une mobilisation collective pour plus de liberté et de justice socialeLes révolutions arabes (Egypte, Libye, Tuni-sie mais aussi Yémen et Syrie), les prémices d’un changement politique en Birmanie, le mouvement des indignés en Espagne et ailleurs sont là pour rappeler la légitime aspiration des peuples à accéder à plus de libertés et à prendre part aux décisions qui les concernent contre les inégalités crois-santes. En valorisant les approches com-munautaires et le partenariat, MdM cherche à dessiner un humanitaire plus équilibré. L’association s’appuie sur son ancrage dans la société civile pour défendre l’accès

Un contexte international en profonde mutationEn 2011, malgré un contexte politique et social dégradé, MdM a poursuivi ses actions auprès des plus pauvres en travaillant étroitement avec les partenaires locaux et les communautés.

aux soins. Ainsi, à travers la campagne « La santé n’est pas un luxe », MdM a interpellé les dirigeants du G20, présidé en 2011 par la France, pour qu’ils prennent des engage-ments fermes en faveur d’un accès gratuit aux soins pour les plus vulnérables.

L’impact de la crise économique La crise touche de plein fouet une part grandissante de la population et affecte en premier lieu les personnes vulnérables, que Médecins du Monde rencontre chaque jour dans ses programmes en Europe. Le renforcement des actions de MdM en Grèce pour venir en aide aux

plus précarisés en est le meilleur exemple. Dans les pays les plus pauvres, la baisse des financements publics et privés remet sévèrement en cause les politiques de développement mais aussi dix années de politique d’accès aux antirétroviraux sous l’égide du Fonds mondial. Elle se traduit déjà par des interruptions de traitement pour certains patients, notamment en République démocratique du Congo, où MdM continue d’être présent.

Une aggravation de l’insécurité humanitaire pour le personnelL’année 2011 a débuté par les décès de

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deux Français, tués après avoir été enlevés en plein coeur de Niamey, au Niger, lors d’une opération militaire menée contre leurs ravisseurs. Cette même année s’est terminée par l’assassinat de deux collè-gues de MSF à Mogadiscio. Cette évolution majeure des contextes dans lesquels nous intervenons nous contraint à nous adapter. Ainsi, au Sahel, avec l’accord de notre per-sonnel africain, nous avons regroupé les activités sur les zones les moins exposées et limité certains déplacements. En Somalie, l’impossibilité de se rendre dans le pays et nos légitimes inquiétudes sur la contribu-tion de l’aide humanitaire à l’économie de

guerre nous ont amené à interrompre notre action à Merka. Nous avons maintenu notre présence dans le pays grâce à l’ouverture d’un programme d’amélioration des soins de santé sexuelle et reproductive pour les déplacés et les populations urbaines les plus vulnérables dans le Puntland à Bos-saso, cette zone présentant à ce jour des conditions de sécurité plus favorables.

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41 % Afrique21 % Amérique latine22 % Asie3 % Europe10 % Maghreb et Moyen-Orient3 % Projets divers (Adoption, Opération Sourire,

missions exploratoires, missions internationales régionales et projets transversaux)

RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DESDÉPENSES DES PROGRAMMES INTERNATIONAUX

 »  65 programmes

 »  44pays

 »  6800000 personnes ciblées (personnes qui pourraient recourir aux services délivrés par MdM)

 »  1000000consultations médicales

BÉNÉFICIAIRES(personnes ayant bénéficié d’un ou de plusieurs services délivrés par MdM)

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Désastres naturels, crises et conflits : renforcer notre présenceLe 14 janvier 2010, un séisme dévastait Port-au-Prince et ses environs. À la fin de cette même année, le choléra faisait son apparition dans le pays. Forts de nos partenariats anciens en Haïti, nous avons pu répondre efficacement à ces catas-trophes. En 2011, près de 4 000 consul-tations médicales ont été réalisées chaque semaine dans cinq zones d’intervention. Des activités de prévention et de prise en charge du choléra ont permis de réduire les effets de l’épidémie. Sur la période 2010 et 2011, l’ensemble des fonds collectés après le séisme a été engagé pour mettre en œuvre nos projets dans ce pays. Dans les années à venir, MdM y maintiendra ses acti-vités, notamment dans les zones rurales. Durant l’année écoulée, nous avons su nous mobiliser face à des urgences. Ainsi, à la suite d’une période de sécheresse et de crise alimentaire majeure dans la Corne de l’Afrique, MdM est intervenu au Kenya, en Éthiopie et en Somalie pour renforcer l’accès aux soins des populations vivant aux abords des camps de réfugiés. En Côte d’Ivoire, afin de réduire l’impact de la crise politique sur la mortalité mater-

nelle et infantile, MdM a décidé de soute-nir les urgences obstétricales et de santé sexuelle et reproductive à Abidjan puis dans les départements oubliés de San Pédro et de Sassandra, dans le sud-ouest du pays. Mobilisées lors du terrible tsu-nami qui a touché le Japon, les équipes de MdM poursuivront en 2012 le soutien psychosocial mis en place auprès des familles et personnes sinistrées. En Tunisie, à la frontière libyenne, le travail mené avec des associations africaines pour accueillir des réfugiés fuyant la guerre en Libye a confirmé l’efficacité d’une approche par-tenariale dans un contexte d’urgence. En Syrie, l’impossibilité d’apporter des soins aux populations civiles contraint nos équipes à intervenir aux frontières, en Jor-danie et au Liban, pour soigner les per-sonnes qui fuient le pays.Nous devons rester vigilant, la confusion entre humanitaire et militaire est toujours d’actualité. La réforme du système huma-nitaire des Nations unies se poursuit, avec la participation de l’Union européenne depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Elle met à mal le principe de neutralité inscrit dans «  le consensus humanitaire européen » et officialise d’une

certaine manière la subordination des acteurs humanitaires au pouvoir des États. Face à cela, l’indépendance financière de l’association est un élément clé pour résister à cette subordination.

Réduction des risques : une dynamique vertueuseL’Afghanistan, la Birmanie, la Géorgie, la Tanzanie et demain le Kenya. Autant de pays, autant de projets où les équipes de Médecins du Monde ont su développer et transférer un savoir-faire dans le champ de la réduction des risques, liés à l’usage de drogues notamment. La lutte contre la transmission du VIH et des hépatites B et C au sein de groupes vulnérables a contribué à améliorer l’état de santé des personnes, tant au niveau individuel que sur un plan collectif. Parallèlement, nous portons un plaidoyer à l’échelle locale et internationale, expliquant notre démarche dans le but de faire évoluer les politiques publiques. Celles-ci privilégient souvent des approches répressives, au détriment des principes de santé publique.

Renforcer les actions de santé sexuelle et reproductive et structurer le plaidoyer L’ouverture d’un programme à l’intention des femmes enceintes au Laos, les réelles avancées des actions de plaidoyer en Uru-guay en faveur d’une interruption volontaire

L’action internationale de MdM s’est structurée en 2011 autour de quatre thématiques prioritaires visant à réaffirmer notre présence auprès des populations les plus fragiles et les plus en marge du système de l’aide.

Les programmes internationaux

Guinée

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Burkina Faso

Mali

Rép. dém. du Congo

Madagascar

Tanzanie

Somalie

Niger

ÉgypteMexique

Guatemala

Haïti

Nicaragua

Colombie

Éthiopie

Vietnam

Indonésie

IndePakistan

Yémen

Afghanistan

Birmanie

Népal

Rwanda

Algérie

Turquie

SyrieTerritoires palestiniens

Tchad

Serbie Roumanie Bulgarie Moldavie

Soudan

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Angola

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Russie

Japon

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de grossesse sûre et légale, la pour-suite des projets au Sahel, en Haïti, au Liberia, au Guate-mala, au Mexique ou au Népal sont autant d’exemples de l’implication forte et durable de l’association sur cette thématique en termes de soins et de ren-forcement des systèmes de santé. Méde-cins du Monde milite également en faveur d’un accès universel aux services de santé sexuelle et reproductive en accord avec les textes internationaux et régionaux définis-sant le droit des êtres humains, en particulier celui des femmes, d’accéder à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité.

Témoigner de l’impact qu’ont les politiques migratoires sur la santéLes projets que nous menons en Europe et

à ses portes, en Algérie, en Turquie ou au Mali, nous permettent d’être au plus près des personnes migrantes. Aux actions de soins médicaux et psychologiques menées s’ajoute notre volonté de témoigner de l’inhumanité des politiques européennes qui stigmatisent et marginalisent ces per-sonnes. MdM insiste sur le fait qu’en par-lant de libre circulation des personnes, la migration pouvait être vue comme une opportunité pour l’Europe et non comme un danger. Pour cela, l’association s’appuie sur les échanges de pratiques entre les pro-grammes, en associant à toutes les étapes les partenaires nationaux.

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SyrieTerritoires palestiniens

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PROGRAMME D'URGENCE

PROGRAMME D'URGENCE ET DE LONG TERME

PROGRAMME DE LONG TERME

L’ADOPTION INTERNATIONALEHabilité depuis 1988, Médecins du Monde est aujourd’hui le premier organisme agréé pour l’adoption en France, avec plus de 3800 adoptions au cours des 20 dernières années dans un contexte où l’adoption internationale subit de profonds chan-gements. En tant qu’ONG médicale, MdM donne la priorité aux adoptions dites « complexes » : enfants porteurs de pathologies médicales (cardiopathies, anomalies des membres, fentes labio-palatines...), enfants âgés de six ans et plus, fratries d’enfants. En 2011, 131 enfants sont arrivés en France et ont été adoptés par 119 familles. MdM entend réduire les risques liés à l’adop-tion internationale et favoriser le développement de pratiques éthiques respectant l’intérêt premier des enfants.

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Les missions en FrancePeut-on encore qualifier le système de santé français de meilleur au monde quand celui-ci répond de moins en moins aux besoins des personnes précaires ? Si l’accès aux soins est un droit reconnu à tous, il n’est pas effectif pour tout le monde, même en France, où le personnel et les équipements médicaux comptent parmi les plus expérimentés et perfectionnés au monde.

Difficultés d’accès aux soins et aux droitsDésormais, bénéficier de soins curatifs et préventifs semble de plus en plus relever du parcours du combattant dès lors que l’on a des moyens financiers limités, que l’on soit français ou pas ! En effet, les centres de santé de MdM ne désemplissent pas et les équipes mobiles multiplient les interventions auprès de personnes qui ne se rendent pas dans les lieux de soins et dont les besoins vitaux les plus élémentaires – avoir un toit, un accès à l’eau potable et à la nourriture – ne sont pas satis-faits. Ces personnes accèdent de plus en plus difficilement au système de soins ou n’arrivent pas à faire valoir leurs droits à la couverture maladie sans une aide préalable alors que les dispositifs juridiques de lutte contre les exclusions sont censés les proté-

ger. En conséquence, près d’un quart des patients des Caso ont consulté de façon tardive, phénomène en nette hausse par rapport aux années pré-cédentes (de 11 % en 2007 à 24 % en 2010). Les enfants, qui représentent 12 % des consultations dans les Caso, n’ont toujours pas accès, pour bon nombre d’entre eux, à la vaccination ni même à une simple couverture maladie alors que des épidémies à potentiel létal (rougeole, tuberculose) font leur retour en métropole et en Europe.

Notre système de santé solidaire remis en questionSi la crise économique mondiale contribue à l’aggravation des inéga-lités sociales de santé, avec la recru-descence du chômage, des emplois précaires et du surendettement, c’est surtout la remise en question de notre

système de santé solidaire, d’une part, ainsi que les effets collatéraux de politiques sécuritaires sur les enjeux de santé publique d’autre part, qui concourent à la dégradation de l’accès aux soins des personnes précaires. De fait, on assiste à une baisse des rem-boursements de l’assurance maladie, à une augmentation des franchises et du forfait hospitalier, et donc du reste à charge. Par ailleurs, 6 % des assurés n’ont pas de complémentaire santé, soit 4 millions de personnes, et on observe des situations paradoxales où des patients, en raison d’un effet de seuil, se retrouvent « trop pauvres » pour payer une mutuelle mais « trop riches » pour bénéficier de la couverture maladie uni-verselle complémentaire (CMU-C). Ces éléments permettent de comprendre entre autres pourquoi, en 2011, 30 % des Français ont déclaré retarder leur recours aux soins ou même y renoncer, faute de moyen.

Des réponses sécuritaires données au détriment des enjeux de santé publiqueÀ cette s i tuat ion s’ajoutent des réponses publiques souvent plus sécuritaires que sociales, notamment envers les populations à la marge que sont les personnes se prostituant, les usagers de drogues, les personnes à la rue et les migrants, qu’ils soient

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ACTIONS AUPRÈS DES PERSONNESSE PROSTITUANT

PARRAINAGEDe nombreux enfants, souvent de milieux défavorisés, venant de France et du monde entier, sont régulièrement hospitalisés dans les établissements de la région parisienne ou de Guyane pour des pathologies qui ne peuvent être traitées près de chez eux. Tous ces enfants n’ont pas la chance d’être accompagnés de leurs parents. Depuis 1988, la présence des bénévoles de la mission parrainage de Médecins du Monde a apporté un soutien affectif à plus de 2 150 enfants isolés.

citoyens européens ou non. La réin-troduction en 2003 du délit de raco-lage passif dans la loi pour la sécurité intérieure a eu pour effet d’éloigner les personnes se prostituant vers des lieux plus isolés, plus exposés aux violences et aux pratiques à risque. Dans ces conditions, les programmes de préven-tion contre le VIH sont moins efficaces, comme le rappelait dernièrement le Conseil national du sida. Par ailleurs, il n’existe toujours pas de réponse suffisante à l’épidémie d’hépa-tite C, qui frappe près de 60 % des usa-gers de drogues par voie intraveineuse, alors que l’Inserm recommande la mise en place de dispositifs innovants tels que les salles de consommation supervi-sées, qui ont fait leurs preuves à l’étran-ger. Enfin, l’accroissement des expul-sions des lieux de vie sans proposition de relogement et la remise en question de dispositifs tels que l’aide médicale d’État et le droit au séjour pour soins des étrangers gravement malades, qui traduisent la volonté délibérée du gou-vernement de dissuader les migrants de rester sur le territoire français, aggravent les conditions de vie et d’accès aux soins des patients d’origine étrangère. Cette mise en danger physique à court et moyen termes reflète donc une ten-sion entre logique sécuritaire et enjeux de santé publique, le plus souvent aux dépens de ces derniers.

PATIENTS ACCUEILLIS DANS LES 21CASO

29 466  » 2 000 bénévoles

 » 90 salariés

 » 40 627 consultations médicales

 » 70 actions mobiles de proximité

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/ Allemagne / Argentine / Belgique / Canada / Espagne / France / Grèce / Japon / Pays-Bas / Portugal / Royaume-Uni / Suède / Suisse

Le réseau internationalEn 2011, le réseau international, qui compte 13 associations, s’est mobilisé en Haïti mais aussi au Japon et en Grèce.

La direction du réseau international (DRI) a pour mission de coordonner et de développer le réseau international de Médecins du Monde sous l’impulsion de MdM France et de MdM Espagne, les deux plus importantes associations du réseau, et des deux délégués au réseau international, le Dr Françoise Sivignon et le Dr Hervé Bertevas. Elle accompagne les différentes associa-tions du réseau dans leur développe-ment institutionnel en fonction de leurs besoins et moyens. En 2011, le travail en Haïti s’est poursuivi à un rythme soutenu. Alors que les équipes faisaient

face à l’épidémie de choléra, une bonne coordination sur le terrain a permis de prendre en charge les populations dans des délais très courts grâce à la mise en place de structures intégrées.

Au cours de l’année, deux associa-tions du réseau ont été durement touchées par leur contexte national :• MdM Japon a réagi immédiatement au séisme du 11 mars 2011 en déployant ses équipes sur les zones sinistrées. Le travail de soutien se poursuivra sur le long terme pour aider les plus pauvres.• MdM Grèce subit quotidiennement

En 2011, le réseau nternational de Médecins du Monde a mis en œuvre :

 » 151 programmes internationaux dans...

 » 64 pays

 » 190 projets nationaux dans...

 » 13 pays

Budget MdM réseau international : 113 M€

les conséquences de la crise financière qui touche son pays. Le nombre de patients grecs n’ayant plus accès aux soins est en constante augmentation.La mobilisation des ressources finan-cières est un défi permanent. MdM a ainsi décidé d’étendre ses possibili-tés de financement à l’international par l’ouverture en janvier 2012 d’une structure à New York.

» [email protected] + 33 1 44 92 14 80 www.mdm-international.org

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Rigueur de gestion et transparence financièreMdM est agrée par le Comité de la charte du don en confiance et s’attache tout particulièrement à respecter les principes du Comité de la charte, dont la rigueur de gestion et la transparence financière.

Contrôles par des organismes externesMdM est soumis au contrôle de la Cour des comptes et les comptes de l’asso-ciation sont certifiés par le commissaire aux comptes, le cabinet Deloitte.Des audits approfondis sont menés par les bailleurs de fonds publics français, européens (notamment ECHO, l’agence humanitaire de la Commission euro-péenne) ou internationaux, comme les Nations unies.

Le Comité des donateursMdM s’appuie sur un comité des donateurs indépendant qui analyse et interroge régulièrement le travail de l’association.

Le périmètre financierLe périmètre financier de MdM France comprend également les flux financiers avec les associations du réseau sur les-quelles MdM France exerce un contrôle financier direct : MdM Allemagne, MdM Japon, MdM Pays-Bas, MdM Royaume-Uni, MdM Suède et MdM Belgique.

Le rapport financier très détaillé de l’association est accessible sur le site internet : www.medecinsdumonde.org.

Médecins du Monde s’engagesur des principes de gestion financière

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La mutualisation des dons : un principe permanentDepuis toujours, MdM a pour principe de ne pas affecter les dons et de mutualiser sur l’ensemble des missions les fonds reçus, sauf indication spécifique du dona-teur. Ce principe clair permet d’intervenir en fonction des besoins réels sur le ter-rain et non en fonction de considérations financières ou de la forte médiatisation de situations d’urgence.Nous partageons et réaffirmons réguliè-rement ce principe de mutualisation avec nos donateurs et ceux et celles qui sou-tiennent nos actions.

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Le bilan présente la situation patrimoniale de l’association au 31 décembre 2011. Le bilan de MdM est sain et permet à l’association d’exercer son activité dans une logique de pérennité et de qualité. L’actif circulant de 42,5 M€ est nettement supérieur au passif exigible de 25,8 M€. Les réserves de l’association, ainsi que

Bilan 2011 ACTIF NET 2011 NET 2010

ACTIF IMMOBILISÉ

Immobilisations incorporelles 103 954 76 485

Immobilisations corporelles 3 655 663 3 827 511

Immobilisations financières 967 583 893 663

TOTAL I 4 727 200 4 797 659

ACTIF CIRCULANT 42 511 437 39 364 685

COMPTES RÉGULARISATION (CHARGES CONSTATÉES D’AVANCE) 346 320 368 047

TOTAL II 42 857 757 39 732 732

TOTAL ACTIF 47 584 956 44 530 391

ANALYSE DU BILAN 2011

la trésorerie disponible au 31 décembre 2011 correspondent à environ 3,5 mois d’activités. L’excédent de 1,3 M€ réalisé en 2011, soit 2 % du budget, s’explique en partie par un montant de collecte supérieur aux prévisions. Le budget voté en 2012 maintient un volume d’activités identique à 2011 tout en étant équilibré.

PASSIF 2011 2010

FONDS PROPRES 17 419 108 15 394 304

(-) DÉFICIT ou (+) EXCÉDENT 1 286 649 2 059 729

TOTAL I 18 705 757 17 454 033

PROV. RISQUES ET CHARGES 307 968 323 450

FONDS DÉDIÉS 2 753 402 5 525 923

DETTES 12 024 479 11 037 269

COMPTES RÉGULARISATION (PRODUITS CONSTATÉS D’AVANCE) 13 793 350 10 189 717

TOTAL PASSIF 47 584 956 44 530 391

La réserve générale de l’associa-tion affectée à l’ensemble des mis-sions sociales reste à un niveau important et représente 3,5 mois d’activités. Cela permet une auto-nomie et une indépendance finan-cière vis-à-vis de l’objet social. Ce niveau répond à une obligation en termes de responsabilité sans objectif de thésaurisation.

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Les ratios d’emplois 2011L’analyse du compte d’emploi des ressources permet d’établir les ratios de dépenses de l’asso-ciation. Ceux-ci n’intègrent quasiment aucune clé de répartition des charges et sont calculés sur la base du « total des emplois de l’exercice ins-crits au compte de résultat (Total 1) » du compte d’emploi des ressources (cf tableau ci-contre).

Les missions socialesElles représentent 78,5 % des emplois en 2011 soit 50,3 M€. Les missions sociales comprennent l’ensemble des programmes en France et à l’inter-national, l’ensemble des services du siège liés à la coordination des programmes et l’ensemble des dépenses liées à la communication et au plaidoyer.

Les frais de recherche de fondsIls représentent 15,5 % des emplois, soit 9,9 M€. L’association maintient un niveau significatif de frais de recherche de fonds, afin de développer les ressources générées auprès du public, des fondations et entreprises privées et des institu-tions publiques. Cet investissement permet éga-lement de maintenir notre niveau d’indépendance financière.

Les frais de fonctionnementIls représentent 6 % des emplois de l’association.

Emplois

Le compte d’emploi annuel des ressources 2011 AFFECTATION DES RESSOURCES COLLECTÉES *

1 - MISSIONS SOCIALES 50 256 236,59 27 768 208,05

2 - FRAIS DE RECHERCHE DE FONDS 9 902 122,12 9 549 629,23

3 - FRAIS DE FONCTIONNEMENT 3 885 079,75 2 868 723,44

I - TOTAL DES EMPLOIS DE L’EXERCICE INSCRITS AU COMPTE DE RÉSULTAT 64 043 438,46 40 186 560,72

II - DOTATIONS AUX PROVISIONS 54 518,00

III - ENGAGEMENTS À RÉALISER SUR RESSOURCES AFFECTÉES 2 041 246,21

IV - EXCÉDENT DE RESSOURCES DE L’EXERCICE 1 286 648,87

TOTAL GÉNÉRAL 67 425 851,54

MISSIONS SOCIALES 6 312 737,70

FRAIS DE RECHERCHE DE FONDS 0

FRAIS DE FONCTIONNEMENT ET AUTRES CHARGES 0

TOTAL (BÉNÉVOLAT, PRESTATIONS EN NATURE, VOLONTARIAT) 6 312 737,70* auprès du public et consommées sur l’exercice

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Pour financer ses actions, MdM s’appuie sur :

Les dons et les legsEn 2011, les dons et les legs ont représenté 63 % des ressources de MdM. 338 500 dona-teurs en France ont fait un don pour un montant total de 32,1 M€. Ce montant est en légère baisse par rapport à 2010, année exceptionnelle liée au séisme en Haïti mais en croissance de 10 % par rapport à 2009.Le montant des legs est de 5,9 M€ en 2011, en croissance significative de 1,5 M€ par rapport à 2010.

Les subventions publiques : Celles-ci représentent 29 % des ressources. Environ la moitié d’entre elles proviennent de l’Union européenne, sous forme d’aide huma-nitaire, à travers l’agence ECHO ou l’agence d’aide au développement.

Les subventions privées :Elles représentent 7 % des ressources et pro-viennent des fondations ou des entreprises privées.

Ressources 2011 SUIVI DES RESSOURCES COLLECTÉES *

REPORT DES RESSOURCES COLLECTÉES AUPRÈS DU PUBLIC

NON AFFECTÉES ET NON UTILISÉES EN DÉBUT D’EXERCICE 10 300 941,70

1- RESSOURCES COLLECTÉES AUPRÈS DU PUBLIC 39 367 345,22 39 367 345,22

2 - AUTRES FONDS PRIVÉS 4 282 871,62

3 - SUBVENTIONS ET AUTRES CONCOURS PUBLICS 18 068 783,92

4 - AUTRES PRODUITS 823 083,36

I - TOTAL DES RESSOURCES DE L’EXERCICE INSCRITES AU COMPTE DE RÉSULTAT 62 542 084,12

II - REPRISES DES PROVISIONS 70 000,00

III - REPORT DES RESSOURCES AFFECTÉES NON UTILISÉES

DES EXERCICES ANTÉRIEURS 4 813 767,42

IV - VARIATION DES FONDS DÉDIÉS COLLECTÉS AUPRÈS DU PUBLIC

(CF. TABLEAU DES FONDS DÉDIÉS) 10 167,24

TOTAL (I+II+III+IV) 67 425 851,54 39 377 512,46

VI - TOTAL DES EMPLOIS FINANCÉS PAR LES RESSOURCES COLLECTÉES AUPRÈS DU PUBLIC 40 186 560,72

SOLDE DES RESSOURCES COLLECTÉES AUPRÈS DU PUBLIC

NON AFFECTÉES ET NON UTILISÉES EN FIN D’EXERCICE 9 491 893,44

BÉNÉVOLAT 3 820 754,20

PRESTATIONS EN NATURE 0,00

DONS EN NATURE 30 908,50

VOLONTARIAT 2 461 075,00

TOTAL 6 312 737,70

100 % des dons reçus en 2011 sont utilisés dans l’année.

* auprès du public et à utiliser sur l’exercice

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Médecins du Monde est une ONG médicale de solidarité en France et à l’international, qui réalise en direct des programmes de soins et des actions de témoignage. Selon les contextes, notamment dans les conflits armés ou lors de grandes catastrophes naturelles, la réalisation des programmes nécessite des moyens financiers importants.

Les ressources de l’association sont composées en majorité de produits issus de la générosité du public, sous forme de dons et de legs pour 39,4 M€, et sous forme d’engagements bénévoles, de volontariat à l’international ou de dons en nature, valorisés à 6,3 M€ en 2011.

Afin d’amplifier l’impact auprès des populations vulnérables, d’assurer la pérennité de ses actions et de garantir un volume important d’activités, l’asso-

Le modèle économiquede Médecins du Monde

ciation a décidé de faire appel à des institutions publiques ou à des fonda-tions et entreprises privées, sous forme de subventions.Les dons contribuent à la coordination permettant d’assurer la qualité et l’effi-cacité des programmes menés par MdM.

Le compte d’emploi des ressources fait apparaître que la générosité du public permet non seulement de financer direc-tement les programmes, mais a égale-ment un effet multiplicateur pour réunir des fonds publics complémentaires et financer ainsi des actions plus nom-breuses et de plus grande envergure.

Le compte d’emplois des ressources met l’accent sur le modèle économique de l’association.

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Campagne 2011

Chaque année, plus de 100 mil-lions d’individus basculent dans la pauvreté à la suite de dépenses de santé trop lourdes (chiffres OMS). Cette réalité s’exprime avant tout dans les pays à faible revenu. Ainsi, en Afrique subsaharienne, moins de 10 % de la population bénéficie d’une couverture maladie. Mais la couverture maladie universelle représente égale-ment un défi dans les pays du Nord. En France, les réformes engagées ces dernières années dans le domaine de l’assurance maladie (franchise médicale, déremboursement de certains médica-ments, offensive contre l’Aide médicale d’État – AME –, qui devient désormais payante…) ne font qu’accroître les diffi-

cultés financières auxquelles se heurtent les personnes défavorisées pour se faire soigner.

« Des limousines comme ambulances »Face à cette aggravation des inéga-lités en santé, Médecins du Monde a lancé en 2011 la campagne « La santé n’est pas un luxe », pour réaffirmer que la santé n’est pas et ne doit pas être un produit de luxe. Limousines-ambu-lances pour transporter brancards et médecins, vitrines blindées pour pré-senter des médicaments, des stéthos-copes, des vaccins et des cartes Vitale « Gold », devenus désormais objets précieux et protégés. Tous les codes

La santé n’est pas un luxe !La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût. Et un coût de plus en plus difficile à surmonter pour les plus vulnérables, que ce soit dans les pays dits riches, ou dans les pays à très faible revenu. Pour des millions d’individus à travers le monde, l’obligation de payer pour accéder aux soins représente une barrière financière infranchissable et une des principales causes d’appauvrissement.

du luxe et de l’exclusivité ont été utili-sés pour une mise en scène peut-être provocante, mais surtout réaliste au regard de la situation sanitaire des plus pauvres.

Un message simple pour le G20 de 2011 présidé par la FranceSortis des limousines transformées en ambulances, les médecins militants de MdM ont déployé une banderole place de la Bourse le jour de l’ouverture du G8 à Deauville et ont porté, lettre après lettre, un message simple à l’attention des membres du G20 qui s’est déroulé à Cannes les 3 et 4 novembre dernier : « La santé n’est pas un luxe ». Alors que la promotion d’un socle universel de protection sociale était à l’agenda de ce G20 présidé par la France, il était crucial pour MdM que l’accès pour tous à une couverture du risque mala-die prenne toute sa place dans le débat et qu’il en ressorte des engagements forts en faveur de l’accès aux soins de santé essentiels.

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Cartes vitales Gold, ambulance limousine,

la santé est un luxe pour les plus vulnérables.

MdM a voulu interpeller les membres du G8 avec un message percutant.

© Benoit Guénot

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© DR/MdM

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Médecins du Monde62, rue Marcadet 75 018 Pariswww.medecinsdumonde.org

Tél. 01 44 92 15 15 Fax. 01 44 92 99 99

ON EST TOUS MÉDECINS DU MONDE

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