Les Scouts - Fédération Catholique des Scouts Baden-Powell ... · 3 Je déteste les brêlages....

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Petit précis de Noeud-rologie MA FARDE DANIMATEUR SCOUT CO03 Les Scouts - Fédération Catholique des Scouts Baden-Powell de Belgique Le B-A BA de l’essentiel pour nouer sans devenir fou Par Herr Doktor Ganse-Estropp

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Petit précis de

Noeud-rologie

MA FARDE D’ANIMATEUR SCOUT

CO03Les Scouts - Fédération Catholique des Scouts Baden-Powell de Belgique

Le B-A BA de l’essentiel pour nouer sans devenir fou

Par Herr Doktor Ganse-Estropp

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Ce cahier s'insère dans la "Farde de l'animateurscout". Il fait partie de la collection "Mon coffre àoutils” destinée à encourager les animateurs àoffrir à leurs scouts des sources de découvertesvariées.

A de rares retouches près, il s’agit d’e la rééditiond’un cahier publié en 1989 sous la houlette deGeorges Morel, fidèle serviteur du mouvement,dont nous avons repris les textes. Nous avonségalement pu reprendre les dessins de l’éditionoriginale, dus au talent de Christian Louis, quipilotait à l’époque le Service Editions.

Merci à eux pour ce travail dont nous pouvonsencore bénéficier aujourd’hui.

Juin 2001

© Les Scouts - Fédération Catholique desScouts Baden-Powell de Belgique

Rue de Dublin 21 -1050 BruxellesTél : 02.508.12.00Fax : 02.508.12.01Mel : LesScouts@Les Scouts.beWeb : www.LesScouts.be

Dépôt légal : D/2001/1239/3-CO03

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Je déteste les brêlages. Déjà quand j'étaissizainier, en guise de préparation à la troupe, ilfallait s'exercer à ce noble art en liant tantbien que mal, avec une fine ficelle deux bâtonsplus fins que des crayon,. Une fois l'ouvrageaccompli, c'était l'heure de l'examen, et levieux-loup en charge de cet office me tordaitma pauvre croix et puis, d'un aircompatissant, me disait : "Tu vois, çabouge : tu n'as pas assez serré…"Un peu plus tard, devenu éclaireur, jeme suis mis à brêler en grandeurnature, deux jours et demi dewoodcraft pour commencer le camp !Brêlages en croix, brêlages en long…tout y passait, jusqu'à plus soif.Quand plus tard, ayant lu Pistes(l'équivalent de l'époque de 'Azimut',NDLR), j'ai timidement proposé en conseil depatrouille d'essayer le froissartage, le CP m'aéconduit directement : "C'est trop long, tropcompliqué, et puis de toute façon, on n'a pasde tarière et tout ça !" Et on a continué àbrêler, comme des moutons. Et dans matroupe, on adorait ça, brêler. Chaque année,c'était la compétition entre patrouilles: à cellequi réaliserait le montage le plus mégalo, leplus tordu, le plus extraordinaire. Et cen'étaient que tours gigantesques, tablessuspendues, tentes sur pilotis, pont-levis surdes ruisseaux franchissables d'une enjambée,bref, l'art pour l'art.

Je déteste brêler. Mais je déteste encore plusdébrêler. A la fin du camp, au démontage, ilfallait tout dénouer soigneusement, rebobinerdes kilomètres de cordes et les ranger dansune caisse. Économie oblige. Mais pourtant,chaque année, au camp suivant, ces cordesfatiguées par dix jours d'efforts intenses etpar les intempéries, cassaient comme du verredès qu'on tentait de les serrer. Alors, onutilisait de la corde neuve, qui, à la fin ducamp, rejoignait les anciennes pelotes dans lacaisse.

Je n'ai jamais pu faire de froissartage…

Aujourd'hui, on nous bassine les oreilles avecles techniques, pardon, les technologiesnouvelles : biochimie, informatique, qui vont, quirévolutionnent déjà notre monde. Et à côté deça, notre woodcraft reste le même qu'il y a 75ans. Ah, quand viendra-t-il , ce héros, ce géniequi fera s'élever ce vieil art ancestral vers lescimes splendides de l'ère spatiale.

C'est un appel vibrant que je lanceà tous les praticiens, lesspécialistes : plongez résolumentdans l'aventure innovatrice.Inventez les brêlages en rond, ledouble brêlage périlleux arrière, lebrêlage multitâche, le biobrêlage.Développez des techniques derelaxation pour les brêleurs

surmenés, des cordes intelligentes pourapprendre le nœud plat…

Noble est notre mission, longue est la route,mais la récompense –une gloire éternelle- estau bout du chemin.

Jean-Pierre DarimontJean-Pierre DarimontJean-Pierre DarimontJean-Pierre Darimont

[article paru dans 'Objectifs' la revue desanimateurs en Mars 1989]

Un appel...Un appel...Un appel...Un appel...

“C'est un appel“C'est un appel“C'est un appel“C'est un appelvibrant que jevibrant que jevibrant que jevibrant que jelancelancelancelance : plongez: plongez: plongez: plongezr é s o l u m e n tr é s o l u m e n tr é s o l u m e n tr é s o l u m e n tdans l'aventuredans l'aventuredans l'aventuredans l'aventureinnovatrice !”innovatrice !”innovatrice !”innovatrice !”

Pierre Joubert, calendrier 1953 © Les Scouts

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INTROINTROINTROINTROLes cordes sont d’utilisation courante dans lamarine à voiles, dans l’escalade des montagneset chez les monteurs en charpente.

Elles sont aussi un outil dont se servent lesscouts. Pour ces derniers, nous décrivons iciquelques nœuds, ceux qui nous semblent lesplus couramment utilisés, ainsi que la manièrede les faire.

Bien sûr, nous n’avons rien inventé : ces nœudset bien d’autres encore, sont connus depuis destemps et des temps. Il existe en librairie desouvrages très complets en la matière, voire deslivres très pittoresques à ce sujet. Loin de nousl’ambition d’en faire autant : nous voulonsseulement aider nos amis scouts que la choseintéresse, à réussir leurs projets.

Au début de cette plaquette, nous rappelonscomment sont faites les cordes ; on a ajoutéquelques notions concernant leur résistance. Cesont des choses que la plupart des filles et desgarçons et même des animateurs, neconnaissent pas ou mal. Au cours des jeux etdes activités, on confie sans hésitation la vie desgars à des cordes et à des nœuds : grimper à lacorde, descendre un raidillon, hisser une caissepar la fenêtre de l’étage, etc.

Soyons conscient de nos responsabilités.

L’incompétence n’est pas une excuse. Dans ladescription des nœuds, je me suis efforcé d’endire le moins possible mais de ne rien oublier dece qui est important… A l’utilisateur d’y prendregarde et de ne pas se contenter d’un coup d’œilsuperficiel : tout a son importance tant pour laqualité du travail que pour la sécurité desutilisateurs.

Et maintenant, allez-y, nouez !

Georges Morel.

Pour l’édition originale, 1989

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Index alphabétique des nœuds décrits

Alouette (tête d’)................................................................................................ 19Anneau de foulard............................................................................................. 34Batelier .............................................................................................................. 17Bois ................................................................................................................... 18Brêlage carré .................................................................................................... 24Brêlage diagonal ............................................................................................... 25Brêlage en long................................................................................................. 26Capelage........................................................................................................... 33Capucin............................................................................................................. 11Carrick............................................................................................................... 14Chaise............................................................................................................... 21Coulant.............................................................................................................. 20Cul-de-porc ....................................................................................................... 30Echelle de corde ............................................................................................... 33Epissure carrée................................................................................................. 29Epissure d’un cordage sur lui-même ................................................................ 30Epissure en œil ................................................................................................. 28Evadé................................................................................................................ 32Galère ............................................................................................................... 33Grappin ............................................................................................................. 18Gueule de raie .................................................................................................. 19Huit.................................................................................................................... 11Jambe de chien................................................................................................. 31Milieu................................................................................................................. 22Palan................................................................................................................. 31Paquet............................................................................................................... 20Plat .................................................................................................................... 12Platelage ........................................................................................................... 27Pêcheur............................................................................................................. 14Pendu................................................................................................................ 20Plein poing ........................................................................................................ 21Prusik ................................................................................................................ 32Raccourcissement ............................................................................................ 31Raie (gueule de ) .............................................................................................. 19Simple ............................................................................................................... 11Surliure.............................................................................................................. 12Tendeur............................................................................................................. 34Tête-de-turc ...................................................................................................... 29Tisserand .......................................................................................................... 13Tour mort et deux demi-clés ............................................................................. 18Vache................................................................................................................ 13Voleur................................................................................................................ 13

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LLLLa matière première descordes peut être soitvégétale, sisal ou

chanvre, soit synthétique,polyéthylène ou nylon, soitd’acier.

Le sisal est le meilleurmarché. Le polyéthylène estun peu plus cher, le chanvrel’est davantage et le nylon

davantage encore.

On peut reconnaître lamatière dont sont faites lescordes à leur couleur : le sisalest blanc jaunâtre, lepolyéthylène estgénéralement rouge orangé,le chanvre est gris et le nylonteint de diverses couleurs.

Les cordesLes cordesLes cordesLes cordes

LLLLes cordes en matièrevégétale se composentde fibres courtes et

minces ; ces fibres sonttordues ensemble pour formerdes fils de caret. Cette torsionprovoque un frottementtellement important qu’ilempêche le fil de se défairequand on fait subir une tensionà la corde.

Les cordes en matièresynthétiques ou en acier sontformées de matières étiréesen fils continus. Ceux-ci sontgénéralement tordus.

On tord ensemble - on appellecela commettre - plusieurs filsde caret pour former destorons. Trois torons sontcommis pour former unecorde, au moins dans le cas leplus simple. Il existe aussi descordes à quatre toronscommis autour d’un toroncentral qu’on appelle l’âme.Certaines cordes subissentplusieurs torsionssuccessives, quatre ou cinq ;dans tous les cas, les torsionssont faites alternativementdans un sens et dans l’autre.

Les cordes de montagneactuelles sont faites de fils denylon non tordus, enveloppésdans une gaine de filstressés. Ces cordes ontl’avantage d’être trèsélastiques, ce qui augmenteleur résistance aux chocs encas de chute notamment.

Noter que les cordes enmatière plastique sont trèssensibles à la chaleur ; ellespeuvent fondre, ce qui bienentendu leur fait perdre touterésistance. La chaleur peutavoir une origine mécanique,par exemple l’utilisation d’undescendeur.

Lorsqu’une corde a étécoupée, elle a tendance às’effilocher : les toronsd’abord, les fils ensuite, sedécommettent. Voilàpourquoi il est important desurlier ou d’épisser le bout detoute corde. Le marchand quicoupe pour un client, 25 m decorde à un rouleaucommence par faire deuxsurliures, puis il coupe entreles deux.

FabricationFabricationFabricationFabrication

Matière premièreMatière premièreMatière premièreMatière premièrePrix comparé descordages, selon leurmatière :

• Sisal = 1

• Polyéthylène = 1,5

• Chanvre = 2,25 à 3

• Nylon = 3 à 4

LES CORDES

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LES CORDESIl est possible de remettre enplace les torons d’une cordequi se décommet. Pour cela, ilfaut retordre dans le sensvoulu, les torons décommis. Dela main gauche, tenir le câble ;de la droite, tordre légèrementle premier toron vers lagauche, comme le montre lafigure ; le remettre en place surune courte longueur et l’ymaintenir avec le poucegauche. Recommencer avec ledeuxième toron et ensuite avecle troisième, en avançant àmesure la main gauche le longde la corde. S’il y avaitplusieurs torsions successives,il faudrait recommencerd’abord les torons eux-mêmeset ensuite, les torons entre eux

et ainsi de suite, en prenantgarde au sens alterné destorsions et en surliant chaquetoron dès qu’il est recommis.

Terminer le travail par unebonne surliure, comme il estexpliqué page 12

RésistanceRésistanceRésistanceRésistance

LLLLorsqu’on achète unecorde, il faut s’informerdes caractéristiques de

la corde auprès du marchandet, notamment de sa chargede rupture. Il s’agit de lacharge sous laquelle desexpériences de laboratoire ontmontré que la corde casse.Les fabricants fournissentnormalement aux revendeursdes fiches techniquesconcernant les essais faits etles conditions dans lesquellesils ont été faits.

Ce tableau a été fait d’aprèsles documents d’un cordiersérieux. Il vaut pour les cordesque fabriquent sesfournisseurs. Il y a desdifférences d’après lesfabricants et il y a lieu des’informer auprès desmarchands. Les chiffres citésici le sont pour donner aulecteur une idée de la charge

de rupture des cordes etorienter son choix d’aprèsl’usage auquel il destine sacorde.

Ce tableau est relatif à descordes ordinaires, toronnéeset neuves.

La charge de rupture descordes de montagne en nylonest du même ordre oulégèrement plus élevée, selonla qualité.

Charge de rupture de quelques cordes

Diamètre Chanvre Polyéthylène Nylon Sisal

10 mm 660 kg 1300 kg 1500 kg 325 kg

12 mm 1180 kg 1950 kg 2200 kg 500 kg

14 mm 1600 kg 2700 kg 3000 kg 700 kg

16 mm 2000 kg 3400 kg 3750 kg -

18 mm 2600 kg 4350 kg 4900 kg -

20 mm 3000 kg 5300 kg 6000 kg -

Charge de rupture

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La charge que doiteffectivement supporter unecorde dépend des conditionsdans lesquelles cette chargelui est appliquée. Supposonsune corde attachée à unecertaine hauteur, un portiquepar exemple. Une personnepesant 50 kilos la prend enmain et s’y suspend enfléchissant lentement les

bras. La charge réelle estalors égale au poids de lapersonne, soit 50 kg. Lamême personne saute,attrape la corde et s’ysuspend : la mise en chargeest brusque. La charge réelleest double, soit 100 kg. Si lamise en charge est précédéed’une chute, dans le cas d’ungrimpeur qui se trouve plus

haut que le point d’attache dela corde et tombe, la chargeréelle est encore plus élevée.

Dans la pratique, aucunutilisateur intelligent neconsidère la charge derupture comme la limiteextrême de la charge qu’ilpeut appliquer à la corde enquestion. On appliquetoujours ce qu’on appelle uncoefficient de sécurité del’ordre de 4 à 6 : une corde qui

théoriquement se rompt sousune charge de 1200 kg estconsidérée comme pouvantavec sécurité, en porter 240(dans cet exemple, lecoefficient est de 5).

Charge de sécurité

Effets des crochets et noeuds

SSSSi on fait subir unetension à une corderectiligne, la charge se

répartit de manière homogèneentre les fils. Mais si la cordepasse autour d’un crochet, lacharge ne se répartit plusrégulièrement ; cetteirrégularité est d’autant plusimportante que le diamètre –DD’ du dessin – est plus petit.Le dessin montre une coupe àtravers le crochet dans le planaxial de la corde. On areprésenté les fibres aa’, bb’,cc’, dd’, qu’on a supposé nontordues pour faciliter lacompréhension. La longueurAA’, prise sur la fibre aa’ estde 4,7 cm, tandis que lalongueur DD’ prise sur la fibredd’, n’est que de 1,5 cm. La

tension subie par la fibre aa’est trois fois plus importanteque celle subie par la fibredd’’, la torsion des fils necompense que partiellementces différences, de sortequ’une partie seulement de lacorde supporte effectivementle charge.

Les nœuds faits dans unecorde provoquent des plisplus ou moins serrés danscelle-ci et qui ont un effetsimilaire. Ils diminuent dansune certaine proportion, larésistance de la corde. Cetteperte de résistance peut allerjusqu’à 50 %.

Mise en charge brusque

LES CORDES

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La résistance d’une cordeneuve est un peu moindre quecelle d’une corde qui a déjà unpeu servi : à l’usage, unecorde s’assouplit et la chargese répartit mieux entre lestorons. Notamment, la pertede résistance résultant desnœuds et crochets est plusimportante quand la corde estneuve. Cet avantage disparaîtcependant, à mesure que lacorde s’use.

➲ Le frottement qui détruit peu àpeu les fibres, effiloche la cordesur toute ou partie de salongueur ;

➲ Les blessures, provoquées parun angle vif sur lequel la cordetendue a pris appui, un objettranchant mis avec elle dans uncoffre au cours du transport,etc. ;

➲ La corrosion, action chimiquede tous les milieux où la corde aété utilisée, eau d’un étang,boue d’une grotte, etc. ;

➲ L’humidité qui provoque desmoisissures, surtout pour lescordes en matière végétale.L’action de l’humidité est la plus

forte dans un milieu fermé, nonaéré, coffre, armoire, sacs, etc.

➲ L’utilisation, même judicieuse etprudente, fait peu à peu perdre àla corde, une partie de sarésistance initiale. Ainsi, unecorde de montagne qui a subi unedemi-douzaine de chocs résultantde chutes de grimpeurs doit êtredéclassée. Il en va de même detoute corde qui a été utilisée dansdes conditions de grande fatigue,même si aucune détériorationévidente n’est décelable.

➲ Il va de soi que toute corde doitêtre examinée soigneusement surtoute sa longueur avant d’êtreremise en place.

Cordage tendu horizontalement

EEEEn fait, une corde n’estjamais tenduehorizontalement ; elle

prend toujours une flèche. Onappelle flèche, la distanceentre la ligne horizontale et lepoint le plus bas atteint par lacorde. La charge, c’est-à-direla force de traction subie par lacorde, varie avec la flèche.Pour une flèche de 30 % de lalongueur de la corde, c’est-à-dire pour une corde de 10 msupportant une personnesituée 3 m plus bas que lespoints d’attache, la charge estégale au poids de la personne,soit 50 kg. Si la corde esttendue davantage, si la flècheest moindre, la charge que

subit la corde – et donc sonpoint d’attache (voir ancrage)– est de plus en plus élevée.Pour diverses flèches, onobtient approximativementles charges suivantes :

Flèche Charge

subie par la corde et l’ancrage

50 % 50 kg x 0.7 = 35 kg

40 % 50 kg x 0.8 = 40 kg

30 % 50 kg x 1 = 50 kg

20 % 50 kg x 1.3 = 65 kg

10 % 50 kg x 2.5 = 125 kg

5 % 50 kg x 5 = 250 kg

Les mouvements brusquesque la personne ferait en sesuspendant à la cordeaugmenterait encore lacharge.

Usure Principaux facteurs d’usure :

LES CORDES

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Des motsDes motsDes motsDes mots

Le bout d’une corde peutpendre librement et ne servir àrien, du moins provisoirement.C’est un brin libre. Dans lecas contraire, c’est un brinengagé.

Une ganse est une boucleouverte ;une boucle est uneganse fermée. Le dessinmontre bien ce que cetteboutade veut dire. Un tourmort est une boucle nonnouée faite autour de quelquechose, cordage, pieu, borne,etc. Une demi-clé est aussiune boucle faite autour dequelque chose mais le brinlibre passe derrière le brinengagé ; la demi-clé se serrequand on exerce une tractionsur la corde.

Coiffer, c’est faire desboucles et les passer autourd’un pieu ou d’une borne.

Frapper, c’est attacher unecorde autour d’une autrecorde, d’un anneau.

Surlier, faire une surliure,c’est nouer des tours de ficelleautour d’un cordage pourl’arrêter, c’est-à-dire pourl’empêcher de sedécommettre.

Episser, faire une épissure,consiste à entrelacer lestorons d’un cordage entreceux d’un autre cordage ou ducordage lui-même pourassembler ou arrêter.

Un hauban, c’est un cordageservant à assujettir un mât,une construction, une tente.

Un hauban peut être munid’un tendeur, pièce de boisou de métal percée de deuxtrous, ou un appareil munid’un pas de vis et qui permetde tendre ou détendrefacilement le hauban. Noterque le hauban est frappédans l’œillet par une bouclenon coulante. C’est là unemanière de faire, à toujoursobserver. Il faut l’expliquer

aux utilisateurs. En effet,serrer là un nœud coulant,déchausse l’œillet.

Une estrope est une cordefermée en anneau par unnœud ou une épissure.

Un lasso est une cordeterminée par un nœudcoulant, qu’on lance pourattraper des animaux.

Pour expliquer à quoi servent les nœuds etcomment les faire, il existe quelques motstechniques que nous utiliseronscouramment dans les pages qui suivent.Pour que les choses soient claires, il ne

sera pas superflu de donner encommençant, quelques précisions à cesujet.

DES MOTS

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ArrêterArrêterArrêterArrêter Il s’agit d’empêcher un cordage dese décommettre. Quand on estpressé, on peut en attendant, y faireun nœud qu’on remplacera au plustôt par une surliure ou une épissure.

Nœud simpleOn le voit sur le dessin ci-contre. C’est un nœud connude tout le monde, facile à fairemais difficile à défaire une foisqu’il est serré.

Ce nœud est si simple qu’il sefait de lui-même. Ceci arrive

couramment quand ondéroule sans y prendregarde, un cordage lové. Ence cas, arrêterimmédiatement l’opération etdéfaire le nœud avant qu’ilsoit serré. Se rappeler queles nœuds affaiblissent la

corde et que le nœud simple,n’est pas simple à défaire.

Nœud en huitIl vaut infiniment mieux que leprécédent.

Il est aussi facile à faire et bienplus facile à défaire. Il est plusgros que lenœud simple,ce qui en fait un

bon nœud pour empêcher defiler une corde passée dans untrou, comme un hauban detente dans un tendeur

Nœud de capucin Et si vous ne trouvez pas lesnœuds précédents assezpittoresques, essayez un nœudcapucin.

Fait à l’extrémité d’une corde, ill’alourdit et permet de la lanceravec davantage de précision.

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SurliurePour surlier, on se sert deficelle mince. Les dessinsmontrent comment on procède.Attention : serrer fort les toursde ficelle et les faire jointifs etréguliers.

On peut avantageusementarrêter un cordage au moyend’une épissure. Nous endécrivons plusieurs types auchapitre consacré à cesastuces.

Si la corde est en matièreplastique, on peut en chaufferle bout et le faire fondre. Maisce ne peut être que provisoire.Une surliure est quand mêmenécessaire.

AssemblerAssemblerAssemblerAssembler Nous décrivons ici quatre nœuds :deux bons nœuds et deux mauvais.Comme ces nœuds se ressemblent,nous attirons l’attention du lecteursur des confusions et des erreurs àéviter.

Il sert à relier deux cordages.

Le premier dessin montrecomment faire. Le secondmontre comment il seprésente une fois serré.

Ne pas lui faire trop confiance,cependant car il a tendance àglisser en se serrant : laisserles brins libres assez longs.

Le nœud plat ne convient paspour des cordes de grosseursnotablement différentes. Luipréférer le nœud de tisserand.

1

2

Nœud plat

ASSEMBLER

13

ASSEMBLER

3Le nœud de vache ne sert àrien car il ne demande qu’àglisser. Il ne faut pasl’employer.

Malheureusement quand onest inattentif, il arrive qu’on lefasse au lieu d’un nœud plat :comparez les fig. 1 et 3.

La fig. 4 montre comment seprésente le nœud de vachequand on le serre : les brinslibres se coincent mal. Et s’ilse bloque et se serre, il esttrès difficile à défaire.

4

Nœud de vache

Le nœud de voleurressemble à un nœud platmais la position des cordesest inversée : les deux brinslibres ne se trouvent pas dumême côté comme dans lenœud plat (fig. 5). C’est unnœud à ne jamais employercar il glisse.

La fig. 6 montre que quand onle serre, les brins libres ne secoincent pas.

Nœud de voleur

5 6

C’est un bon nœud. Il est sûr.En comparant les fig. 1 et 7,on verra en quoi il diffère dunœud plat. C’est le nœud detisserand qui convient quandles deux cordes à assemblersont de grosseurs différentes(fig. 8).

Il convient cependant aussi

pour des cordes de mêmegrosseur. Faire attention àcroiser la corde la plus minceet non la corde la plusgrosse.

Le nœud de tisserand peutse faire simple (fig. 7 et 8) oudouble (fig. 9). C’est le fait decroiser un des brins et de le

croiser sur lui-même quidonne sa sécurité à ce nœud.On retrouve ce principeappliqué pour d’autres nœudsencore, par exemple pour lenœud de chaise.

8 9

Nœud de tisserand

7

14

Nœud de carrick

Ce nœud convient pourassembler de grosses cordes.Il tient bien et ne se serre pastrop, de sorte qu’il est facile àdéfaire même s’il a trempédans l’eau. il se présentecomme un nœud de tisseranddont les deux moitiés sontidentiques. Pour plus desécurité, frapper les deux brinslibres sur les brins engagés, aumoyen de petites surliures.

Nœud de pêcheur

Il se compose de deux nœudssimples, coincés l’un contrel’autre. c’est un bon nœud,solide, sûr et facile à défaire(12). Ce nœud convient pourréunir deux cordes et aussipour réunir deux fils durs, enmatière plastique parexemple. On l’emploiecouramment pour fermer une

estrope (10).

Laisser les brins libres assezlongs. Prendre garde à ne pasfaire les nœuds simples àl’envers (11).

11

10

12

ASSEMBLER

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On ne bat pas des piquets n’importe où, n’importe comment.

Quelques règles à observer :

1 Le câble en charge doit toujours être perpendiculaire aupiquet auquel il est amarré. Tenir compte de la directionprévue de la charge quand on enfonce des piquets.

2 Enfoncer profondément les piquets dans le sol. Pour peuque la charge soit de quelque importance, 50 cm est unminimum mais ce sera souvent insuffisant pour un pont desinge, par exemple ou pour une corde à laquelle quelqu’undoit se suspendre. Pour battre profondément un pieu ou unpiquet, il faut lui tailler une très bonne pointe ; la longueur dela pointe doit être de trois à quatre fois le diamètre dupiquet. Débarrasser le piquet de toute aspérité et en arrondirla tête.

3 Enfoncer les piquets dans un sol solide. Eviter les remblaisnon tassés, les berges de rivière. Se méfier d’un sol où lepiquet s’enfonce trop facilement. Choisissez votre endroit etau besoin, doublez ou triplez votre ancrage.

4 Prévoir des piquets solides. Du bois mort ne convientjamais. Choisir les piquets assez gros ou bien, les doublerou les tripler ; trois piquets de 6 cm enfoncés ensemble etrendus solidaires sont plus solides qu’un seul piquet de 10cm. La figure 3 présente un amarrage 3-2-1 ; dans un terrainconvenable, construit au moyen de piquets de 5 à 7 cm dediamètre et de 1,25 m de long, enfoncés à 70 cm, un telamarrage peut tenir une tonne.

5 Terminer l’ancrage avant de lui appliquer la charge.Surveiller l’ancrage quand on y applique la charge : aumoindre signe de relâchement, faire cesser immédiatementla mise en charge et renfoncer l’ancrage.

AncragesAncragesAncragesAncragesPour amarrer un cordage, on doit disposerd’un ancrage assez solide pour tenir avecsécurité, la charge qui lui est appliquée. onutilise, si la chose est possible, ce qui setrouve disponible : une borne, un anneau defer scellé dans une maçonnerie, un arbre. Adéfaut, on bat des pieux ou des piquets.

Piquets

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Un arbre constitue unancrage solide pourvu qu’ilsoit assez gros et bienenraciné. Méfiez-vous desarbres plantés sur le bord descours d’eau ou des talus.

Un arbre de 20 cm dediamètre (60 cm decirconférence) peut être unancrage solide au ras du sol.A 2 m de haut, l’arbre fléchitsous la charge et l'ancragen’est pas ferme. il balance.Un arbre de 40 cm dediamètre constitue unancrage plus fiable et ce,jusqu’à une certaine hauteur.On peut remédier aubalancement en amarrantl’arbre lui-même à un autre ouà tout ancrage convenabledisponible ; on peutnotamment faire un nœud debatelier autour de l’arbre et

amarrer plus loin le bout libredu câble. S’il faut amarrerune forte charge à un arbre,pensez au genre de racines :certains arbres ont leursracines au ras du sol,d’autres sont enracinésprofondément.

Arbres

Charge suspendueOn peut utiliser soit, unebranche d’arbre, soit unportique ou une potence. Pourune potence, en tout cas etpour un portique si la portéeest assez grande, il seranécessaire d’y mettre desentretoises.

S’il faut suspendre descharges à une branched’arbre, surtout des chargesmobiles comme unebalançoire, il estindispensable que celle-ci soit

très grosse. Une branche tropmince, un point d’attache tropéloigné du tronc, peuvent fairefléchir la branche et la faire serompre, surtout si les mises encharge sont brusques. Onremédie à cet inconvénient enassurant la branche au moyend’une corde attachée plus etprès du tronc.

ANCRAGES

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AmarrerAmarrerAmarrerAmarrer

Nœud de batelier

Il sert à amarrer n’importequoi, un bateau au bout duquai, un pont de singe. Il a leprivilège de se serrer sur lui-même, plus on tire dessus.Laisser toutefois assez delongueur au brin libre. C’est unnœud indispensable, celuiqu’on doit pouvoir faire lesyeux bandés, les mainsderrière le dos, dans une pluiebattante, rapidement et sanshésitation. Le défaire est aussifacile que de le faire.Pour le faire autour d’un pieu,d’une borne qu’on peut coiffer,faire d’abord un tour mort enlaissant le brin libre sous lebrin engagé et en coiffer lepieu (1). Laisser au brin libre

assez de longueur pour faireun deuxième tour mortsemblable au premier et encoiffer aussi le pieu (2).Il faut garder assez delongueur au brin libre pour quele nœud puisse glisser un peuet se serrer (3).Eventuellement, on peutl’assurer par une demi-cléfaite autour du brin engagé(4).

Pour coiffer un pieu, on peut faire les deux boucles d’abord etcoiffer le pieu ensuite. Prendre garde à la manière de faire lesboucles, pour qu’elles donnent bien deux tours mortssuccessifs autour du pieu.

S’il faut passer un cordage autour d’unarbre, d’un rondin, d’un pieu qui doitlui-même être amarré, faire un nœudde batelier sur cet intermédiaire engardant assez de longueur au brin librepour l’amarrage.S’il n’est pas possible de coifferl’ancrage, on fait avec la corde deuxdemi-clés successivement et dans lemême sens autour de ce qui servirad’ancrage.

1

2

3

4

18

Un tour mort et deux demi-clésEncore un de ces nœudsindispensables. C’est celui quiconvient pour amarrer uncordage en charge, tendu. Lefrottement du tour mort résisteà la charge, ce qui permet dedonner un peu de mou au brinlibre pour faire les deux demi-clés.

Si la charge est trop forte,rien n’empêche de faire deuxtours morts pour résister à latension. Pour plus desécurité, frapper le brin libresur le brin engagé, au moyend’une courte surliure.

Nœud de grappinCe nœud dérive du précédent. Au lieu de deux, on fait troisdemi-clés dont la première passe dans le tour mort.Ce nœud tient très bien et résiste à des chocs même violents.Il reste facile à défaire, même si la corde est mouillée. Il nepeut servir à amarrer un cordage tendu mais il est le nœudqui convient pour attacher à une corde, un seau avec lequelon puise l’eau.

Nœud de bois

C’est un nœud coulant fait enenroulant le brin libre de lacorde deux ou trois fois sur letour de corde lui-même. Onpourrait le faire plussimplement en ne passantqu’une ganse sous le tour decorde. Il s’emploie pouramarrer un cordage quirestera plus ou moins tendu.Si on donne du mou et qu’on

secoue la corde, il se défait.On l’utilise pour amarrer unecorde à un arbre qu’il fautabattre par traction, pour lierun faisceau de perches àsoulever, pour tracter unegrume, etc.

AMARRER

19

AMARRER

Tête d’alouette

Pour attacher une cordedouble autour d’un rondin, unetête d’alouette est pratique.Mais on n’attache jamais lebout d’une corde au moyen dece nœud car il glisserait. Fairedeux boucles en repliant uneganse sur elle-même. Rabattreles deux boucles l’une surl’autre et en coiffer le support(9, 10, 11).

9 10 11

Nœud de gueule de raie

Il est beaucoup plus solide quele précédent. Former deuxboucles comme pour une têted’alouette, les tordre une oudeux fois sur elles-mêmes, lesrabattre l’une sur l’autre etcoiffer le support (12).

On l’utilise souvent pourattacher une corde à uncrochet de poulie (13). Maiscomme pour la tête d’alouette,on ne l’utilise que pourattacher une corde double.

Il faut remarquer que lecrochet de la poulie a étémuselé, comme il est conseillédans tous les cas où le crochetn’est pas muni d’un clapet.

12

13

20

Nœuds coulantsNœuds coulantsNœuds coulantsNœuds coulantsUn nœud non bloquant

Passer la corde dans laboucle d’un nœud de chaise(1). On pourrait aussi utiliserune corde terminée par uneépissure en œil.Voir page 28.

Un nœud qui se bloque

Faire deux demi-clés dans lemême sens, avec le brin libresur le brin engagé ; cecirevient à faire un nœud debatelier (2)

1

2

Nœud de pendu

Nœud de paquet

On fait un nœud simple autour du brin engagé de lacorde, puis un autre nœud simple au bout libre de lacorde (voir figure 6). Quand on serre, les deuxnœuds se calent l’un contre l’autre. C’est un bonnœud pour commencer à ficeler un paquet en tirantbien sur la ficelle, le nœud se serre et permet determiner le paquet à l’aise. Ce nœud est utile aussipour ficeler ensemble des lattes, des planches oudes perches, pour lier un fagot ; en ce cas, l’assurerpar une demi-clé car le nœud coulant est serré maisnon bloqué.

Nœud bien connu par les westerns. Les dessins 3,4 et 5 montrent comment le faire.

3 4 5

6

NŒUDS COULANTS

21

C’est un nœud indispensable. Ilfaut pouvoir le faire d’une mainquand on s’agrippe de l’autre,dans le noir au-dessus du vide. Ilsert à bien des choses : às’assurer en montagne, à frapperun hauban à l’œillet du coin d’unetente. Les dessins 1,2,3,4montrent comment il se fait.Sachez aussi le faire d’une main.

BouclesBouclesBouclesBoucles Il s’agit ici de boucles nouéesqui ne glissent pas, de nœudsqui ne soient pas coulants.

Nœud de chaise1 2 3 4

Ce n’est pas un bon nœud. C’est un nœud que l’on utilise parignorance. Il consiste à faire un nœud simple sur la cordedouble. Comme tout nœud simple, il n’est pas simple à défaire.Il peut cependant être utile pour pallier provisoirement uneblessure à un cordage. Si le nœud une fois serré ne peut êtredéfait, c’est donc sans importance.

Nœud de plein poing

22

Sur une corde, il y a moyen de faire uneboucle qui ne soit pas coulante et ce, sansdisposer des deux extrémités de cette corde.Replier une ganse sur elle-même (12 et 13).Passer cette ganse dans les deux bouclesainsi formées (14). On obtient ainsi un nœudde pêcheur (15). Le serrer. On peut alors tirerles deux brins libres et la boucle est faite (16).

Ce nœud est pratique lorsque plusieurspersonnes ont à s’atteler à une longue cordepour tirer une charge. Il vient à point pourassurer une personne au milieu d’une cordée.La boucle est réglable car il est possible dedéplacer le long de la corde dans laquelle ilsson faits, les nœuds simples qui forment lenœud de pêcheur.

Nœud de milieu

12

13

14

16

15

BOUCLES

23

BrêlagesBrêlagesBrêlagesBrêlages

Il s’agit d’assembler des pièces de boisou éventuellement d’autres matières.L’assemblage par brêlages a uncaractère provisoire : en effet, lescordes se détendent après un tempsassez court, notamment à cause desvariations du degré d’humidité del’atmosphère. Voilà pourquoi il estnécessaire de retendre régulièrementles brêlages ou du moins, les tours defrappe.

Nous décrirons ici trois types de brêlages.Nous décrirons ici trois types de brêlages.Nous décrirons ici trois types de brêlages.Nous décrirons ici trois types de brêlages.

Le brêlage carré sert à maintenir solidement ensemble deuxpièces croisées qui ne peuvent pas glisser l’une sur l’autre,notamment une pièce portée et une pièce portante. Ce brêlagese fait en général sur des pièces perpendiculaires entre ellesmais il s’accommode d’une certaine obliquité.

Le brêlage diagonal sert à maintenir ensemble deux piècesqui ne doivent pas s’écarter. rien n’empêche cependant de fairelà aussi un brêlage carré.

Le brêlage en long sert à assembler deux pièces côte à côte.Pour tout brêlage quel qu’il soit, les cordes doivent être misessoigneusement en place, ne pas se croiser ni se chevaucher :les tours de corde seront bien réguliers à côté l’un de l’autre etuniformément tendus. La charge doit en effet s’exercer surplusieurs tours de corde simultanément ; si les cordes ne sontpas bien en place, certaines d’entre elles prennent toute lacharge et d’autres ne travaillent pas.

24

Le brêlage carréLe brêlage carréLe brêlage carréLe brêlage carré

Supposons un bois vertical portant et un bois horizontalporté, ce qui est le cas le plus courant. Commencer par unnœud de bois sur la pièce portante, en dessous de la piècehorizontale portée (1). C’est à tort que certains font là unnœud plat, si pas un nœud de vache.Faire trois ou quatre tours d’assemblage ; comme lemontrent les figures 2 et 3, chaque tour passe à l’extérieurdu précédent sur la pièce portante et à l’intérieur sur lapièce portée. Il est important que les tours soient ainsidisposés en ordre inverse sur les deux pièces afin que lestours de frappe serrent tous les tours d’assemblage demanière égale. Il faut toujours tendre la corde à mesurequ’on la met en place. Faire ensuite trois tours de frappe (4).Il faut serrer la corde à chaque tour, le plus qu’on peut.terminer par un nœud de batelier autour d’une des pièces (5et 6). Ne pas terminer le brêlage par un nœud platassemblant les deux bouts de la corde. Il est très difficile deserrer un nœud plat sans qu’il ne prenne un peu de jeu. Or,le brêlage doit être serré.

1

2

3

4 5

6

BRÊLAGES

25

Il existe une autre manière pratique et sûre de terminer unbrêlage carré si les pièces de bois sont suffisammentgrosses. En ce cas, il existe un vide entre les toursd’assemblage et les tours de frappe (7). On fait faire au brinlibre, un tour mort autour de la pièce de bois et on fait passerdans le vide en question, une ganse du brin libre ;celle-ci estalors coincée sous les tours d’assemblage (8). Cela tient trèsbien ; pour défaire les brêlages ou resserrer les tours defrappe, il suffit de tirer le brin libre. Pour éviter que quelqu’unne le fasse par inadvertance, passer le brin libre dans laganse et serrer (9).

............

7 8 9

Le brêlage diagonalLe brêlage diagonalLe brêlage diagonalLe brêlage diagonal

Commencer par un noeud debois sur les deux piècescroisées (10). Faire ensuite surces mêmes pièces deux outrois tours dans le même sens(11). Continuer par deux outrois tours dans le sensperpendiculaire (12). Ajouterquelques tours de frappe (13).Terminer par un noeud debatelier sur une des deuxpièces (14).

10 11

12 13 14

BRÊLAGES

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Le brêlage en longLe brêlage en longLe brêlage en longLe brêlage en longOn procède comme pour unesurliure. Il reste cependant entrela surliure et les perches, àcause de l’arrondi de celles-ci,un vide dans lequel lesextrémités de la corde ne sontpas serrées sous les toursd’assemblage. Elles peuventdonc glisser et l’assemblage sedéfait. Il n’y a pas d’autresolution que de nouer ensembleles deux bouts de la corde parun nœud plat.Pour assurer le serrageindispensable, on bat des calesdans les vides entre la corde etles perches. On en bat dechaque côté, soit deux cales parligature. Sur le dessin, on ne voitpas la cale qui se trouve derrièreles deux perches. Il estavantageux de donner à cescales un profil triangulaire. Onpeut aussi pallier lesinconvénients de l’arrondi desperches en les entaillant demanière à aménager surchacune d’elles des méplats quel’on fait coïncider . il est inutilede faire la surliure aussi longueque le recouvrement des deuxperches. Deux surliures assezcourtes entre deux extrémités dece recouvrement sontsuffisantes.Cet assemblage permetd’allonger une perche tropcourte. Il permet aussid’augmenter la résistance deperches trop minces ; on lesjumelle par deux ou trois. Ainsion peut pallier le manque depièces de bois de diamètresuffisant ; dans ce cas, faireplusieurs brêlages répartis lelong des pièces de bois.S’il faut assembler des piècesau moyen d’un brêlage en long,ne pas oublier de bien nettoyerles éléments à mettre enœuvre : supprimer toutes lesaspérités, de manière à obtenirdes pièces qui puissent êtrejointives.

BRÊLAGES

27

Le platelageLe platelageLe platelageLe platelage

Il s’agit de former une sortede plancher. Il peut être légercomme le dessus d’unetable ; il peut être plus lourdcomme le tablier d’un pont.Il se fait en fixant destraverses sur deux longeronsservant de support. Engénéral, les traverses sontjuxtaposées.De quel diamètre doit être lebois utilisé pour lestraverses ? C’est selon. Pourune table, des bâtons d’unpouce sont en principesuffisants mais il faut veiller àles prendre bien droits, à lesdébarrasser de toutes lesaspérités, de manière à lesavoir les plus jointifspossibles. Pour unepasserelle, si les longerons nesont pas écartés de plus de40 cm d’axe en axe, ce quidonne rait pour les traversesune longueur de 70 cmenviron, on les prendra d’undiamètre de 4 à 6 cm. Plus onécarte les longerons, plusgrosses doivent être lestraverses.

Trois types d’assemblagesont ici présentés.Le numéro 16 est le plusfacile à réaliser car il suffit deglisser les traverses sous lesganses. Il convient pour destravaux légers et il n’est solideque si les traverses sontjointives.Le numéro 17 est plus solidemais la corde doit être passéeautour de longerons.Travailler avec deux cordesroulées, une pour chaquelongeron et qu’on déroule àmesure que le travail avance.Le numéro 18 est de la mêmefacture. On y a simplementajouté un tour de frappe. Il estindiqué pour un platelage quidoit subir des chocs répétés,comme le tablier d’unepasserelle. Mais si unepasserelle doit demeurer enpermanence, employer desclous. Il est recommandéd’aplanir les traverses àl’emplacement des clous.

16

16’

16’’

1718

BRÊLAGES

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EpissuresEpissuresEpissuresEpissures Episser les cordages, c’est unemanière jolie et efficace de lesassembler et de les arrêter.

On ne peut toutefois pas épisserles cordes de montagne car ellesn’ont pas de torons ; on ne peutque les surlier ou les nouer.

Epissure en œilPour quelqu’un qui n’a jamaisfait d’épissures, c’est celle àutiliser pour s’essayer à cet art,et apprendre.Commencer par arrêter lacorde à dix centimètres de sonextrémité par une surliure trèscourte : deux ou trois tours deficelle simplement nouée.Détoronner ensuite. Il peut êtreutile d’arrêter chaque toron àson extrémité mais ce n’estpas obligatoire.Faire ensuite une ganse avecla corde en rapprochant de lacorde, la partie détoronnée (2).Passer un des torons défaitssous un des torons de lacorde, puis au-dessus dusuivant, puis du suivantencore (3). Recommencerl’opération avec un deuxièmetoron en alternant, c’est-à-direqu’il faut passer en premierlieu en dessous du premiertoron au-dessus duquel on a

passé à l’opérationprécédente (4).Recommencer cette opérationavec le troisième toron. Ledessin représente une corde àtrois torons. Si votre cordedevait avoir quatre torons, onrecommencerait l’opérationune fois de plus.Tirer sur les torons pour serrer.La surliure faite en début detravail pour arrêter le

détoronnage vient se bloquercontre la corde ; maintenantelle n’a plus d’utilité et on peutla défaire.On achève le travail enpassant alternativement au-dessus et au-dessous destorons de la corde, jusqu’à ceque toute la partie décommiseait été utilisée. Noyerl’extrémité des torons sous lestorons de la corde (5).

EpissoirPour glisser plus facilementun toron sous un autre, il estbon de se servir d’un épissoir(1). C’est une pointe bienrégulière et polie, en bois oumême en métal, qu’on glissesous un toron pour ménagerassez de jeu pour y glisserun autre toron.

1

2 3 4 5

EPISSURES

29

EPISSURES

Epissure carrée

Elle sert à assembler deux cordes de mêmediamètre ou de diamètre très peu différent.Décommettre les deux cordes sur une longueurd’une quinzaine de centimètres. Arrêter aubesoin par une très courte surliure. Présenterles deux cordes en face l’une de l’autre encroisant les torons (6).Faire passer un des torons de la corde dedroite sous le premier toron de la corde degauche (7). Recommencer avec un deuxièmetoron et avec le troisième. Continuer à lespasser ainsi alternativement au-dessus et endessous de ceux de la corde de gauche (8).Tirer les torons pour serrer et maintenir lesdeux cordes au plus près l’une de l’autre (9).Recommencer ce travail du côté droit. Il estsouvent plus facile de passer une fois un destorons, puis d’en passer un second plusieursfois (10). Achever le travail en entrelaçant lesdeux derniers torons jusqu’à leur extrémité (11et 12) en nouant les bouts des torons sousceux de la corde.Pour chaque toron, 3 à 5 passages est unnombre convenable. Après le troisièmepassage, on peut amincir le toron de sorte quel’épissure terminée s’amincisseprogressivement jusqu’à la grosseur de lacorde.

12

11

10

9

8

7

6

Tête de turcIl y a bien des procédés permettant d’épisser l’extrémitéd’un cordage pour l’arrêter ou simplement pour faire joli.En voici trois.

Arrêter d’abord le cordage à une bonne quinzainede cm de son extrémité par une très courtesurliure. Détoronner.Tenir le cordage d’une main, la partie détoronnéevers le haut, les trois torons pendantlibrement (13).Prendre un premier toron, lui faire faire une boucleassez lâche et le passer au-dessus du deuxième.On procède dans le sens de la torsion de lacorde (14).Passer ensuite le deuxième toron au-dessus dupremier et du troisième (15).Passer le troisième toron au-dessus du deuxième,puis dans la boucle formée par le premier commeillustré (16).

13 14

15 16

30

On obtient ce quereprésente la figure 17.Serrer (18). Recommencerl’opération avec les troistorons tels qu’ils seprésentent (19), de manièreà obtenir ce que représentela figure 20. Serrer etrecommencer jusqu’àutilisation complète de lalongueur détoronnée.

17 19

18

20

Cul de porcLa marche à suivre ressembleà la précédente mais en diffèrepar la manière de croiser lestorons. On passe en dessouset non au-dessus. Le départest le même. Faire faire uneboucle lâche au premier toronet le passer en dessous dudeuxième (21). Passer ledeuxième en dessous dupremier et du troisième (22).Passer le troisième endessous du deuxième et dansla boucle du premier (23). Onobtient ainsi ce que représentela figure 24.Serrer et recommencer lamême opération jusqu’àutilisation de toute la longueurdécommise. La tresse obtenueest un peu plus grosse quecelle obtenue par une tête-de-turc.

21 22

23 24

Cordage épissé sur lui-mêmeCommencer exactementcomme pour une tête-de-turc(13 à 18).Faire alors revenir les torons lelong de la corde et les passeralternativement au-dessus eten dessous des torons enplace, comme cela a été faitpour une épissure en œil (25,26 et 27). Pour gouverne, lepremier toron sous lequel untoron doit passer, est ce toronlui-même.

25

26

27

EPISSURES

31

Pour augmenter la force de traction, on se sertidéalement d’un palan. En cas de besoin etfaute de disposer de cet engin, on peut seservir du nœud ici décrit (voir figure 3 ci-dessous).Ce nœud est mauvais pour la corde à causedes frottements de corde en charge.Notamment l’extrémité de la boucle subit en unseul point, un frottement sous une forte chargequi provoque une usure anormale. On peutpallier à cet inconvénient en protégeant cepoint par un chiffon.Ce nœud, par un de ses bouts, a la mêmestructure que le nœud jambe de chien. Comme

pour ce dernier, frapper laboucle sur le brin engagé.Lorsqu’on applique la traction,

il est conseillé qu’une personne exerce unetraction directe sur le brin engagé, en mêmetemps qu’une autre le fait sur le brin libre : celapeut soulager quelque peu la corde.Le gain de puissance du brin libre par rapportau brin engagé est en principe, du simple audouble. En réalité, ce gain est moindre à causedes frottements.Quoi qu’il en soit du nœud de palan, n’en faitespas la règle générale. Procurez-vous une oudeux poulies ou un palan. La figure 4 montrecomment s’en tirer si on ne dispose que d’uneseule poulie.

Nœuds utilesNœuds utilesNœuds utilesNœuds utilesDans ces dernières pages, tu trouveras quelquesnoeuds que nous qualifierons d’utiles. Non pasque tous ceux que nous t’avons présentésjusqu’ici comptent pour du beurre, simplementces derniers noeuds n’ont pas trouvé place dansl’un ou l’autre des chapitres précédents.

S’il n’est bien entendu pas indispensable de les

connaître pour faire du scoutisme, il n’endemeure pas moins qu’ils pourront, à l’occasion,permettre à tes scouts de résoudre l’un oul’autre problème : une corde trop longue, unecharge à déplacer de quelques dizainescentimètres, un mât à haubaner, etc.

Nœud de jambe de chienOn l’appelle aussi nœud deraccourcissement. Si les deuxextrémités de la corde sontengagées et si la corde esttrop longue, ce nœud peutservir à la raccourcir.Ce nœud se présente commeune longue boucle prise dans

deux demi-clés. Faire troisboucles l’une après l’autre, dutype de celle qu’on fait pourcoiffer un pieu par un nœud debatelier (1 et 2). Tirer la bouclecentrale à travers les deuxboucles latérales. Le nœudterminé, l’assurer au moyen de

deux petites surliures. Ceci estindispensable si le cordage estamené à se tendre et sedétendre. Ces deux surliuresempêchent les demi-clés delâcher mais ne subissent elles-mêmes pas de fatigue.

Nœud de palan

1

2

3 4

32

Nœud de l’évadéVous connaissez l’histoire dutype qui pour s’évader, doit selaisser descendre le long d’unecorde et veut ensuite récupérersa corde. Voici quelquesmoyens de résoudre ceproblème.Si la corde est assez longuepour être utilisée double, lapasser autour du support.Avant de la laisser pendre,nouer ensemble les deuxextrémités, ceci pour desraisons de sécurité. Descendreen rappel à la chamoniarde..Si la corde est trop courte et sion dispose d’une ficelle ou dequoi que ce soit qui en tiennelieu, faire autour du supportdont la boucle ne se serre pas.Attacher la ficelle dans la

boucle et la laisser pendre (5).Arrivé en bas, tirer la ficelle etrécupérer la corde.Mais il se peut que le supportsoit trop rugueux pour que lacorde puisse glisser, ou bien ya-t-il toutes les malchancesqu’elle se coince. Voici alorsun autre truc possible : il estbasé sur le principe qu’entirant le brin libre, le nœud sedéfait et la corde tombe carelle ne passe pas autour dusupport.Les dessins ((6 et 7) montrentcomment faire. Serrer lenœud : au besoin, tenir enmain la boucle (B) de manièreà ce qu’elle ne se défasse paset qu’elle soit bien serrée sousla corde (C). Si la corde est

assez longue, en laisserpendre le brin libre ; sinon uneficelle ferait l’affaire. Prendregarde de ne pas toucher aubrin libre en descendant.A la rigueur, il est possible derécupérer la corde en lasecouant, ce qui peut faireouvrir le nœud. C’est direcombien la méthode estdangereuse et combien il fautêtre prudent en descendant.Des essais préalables à faiblehauteur sont vivementconseillés.On pourrait aussi utiliser unnœud de bois simple, si lesupport le permet et essayerde le défaire en secouant lacorde.

Nœud de Prusik

Le nœud de Prusik se fait enfrappant une estrope sur uncordage (8). Il peut servir pourfixer sur un cordage, uneboucle de corde qui a peu dechance de glisser si on lacharge (10). Si aucune forcen’est appliquée (9), le nœudglisse facilement mais si oncharge la cordelleparallèlement à la corde, lenœud se cale. Le dessin 8montre comment le nœud sefait.

5 6 7

8

10

9NŒUDS UTILES

33

NOEUDS UTILES

Capelage

C’est le nœud qui convient pourattacher trois ou quatre haubansdestinés à tenir un mât.Commencer comme un nœud debatelier dont on veut coiffer unpieu (11). Croiser les deuxboucles en les tirant l’une àtravers l’autre (12). Coiffer le mâtqu’on veut haubaner, comme il estmontré sur le dessin. Serrer (13).Frapper un hauban dans chacunedes deux boucles au moyen d’unnœud de tisserand. Les deuxbrins libres du capelage peuventêtre utilisés ensemble pour formerun troisième hauban ou à partpour former un troisième et unquatrième hauban. S’ils ne sontpas assez longs pour cet usageon peut, au moyen d’un nœud detisserand, attacher un hauban àces deux bouts libres réunis,comme le montre le dessin 13. 13

12

11

Nœud de galère

Le nœud de galère est celuiqui convient pour faire uneéchelle de corde. Il est facile :on fait une boucle à traverslaquelle on tire une ganse faitesur l’un des brins. Attention :on ne tire pas n’importe quelbrin ; le nœud a un haut et unbas. Les dessins 14 et 15 fontvoir quel est le haut et enconséquence, quel brin doitêtre tiré à travers la boucle. On

voit aussi comment passerl’échelon dans la ganse.Quand on pend une échelle decorde pour y grimper, penserqu’elle a un haut et un bas. Ilest bon d’attacher un chiffonou un ruban de couleur afin demarquer le haut de l’échelle. sil’échelle est pendue de haut enbas, les échelons peuventglisser. Prendre garde aussi debien nouer les deux cordes

dans le même sens. La figure16 représente un échelon avecses deux nœuds ; il s’agit biendu même nœud, fait dans lemême sens mais on l’areprésenté vu sur ses deuxfaces. Noter aussi qu’on aentaillé les échelons pourempêcher un glissementlatéral.

14 15 16

34

Nœud de tendeur

Anneau de foulard

Faire deux boucles qu’on superpose (18). Passer le brin libreL sous le brin de départ D (19). Faire une troisième boucle enpassant le brin L alternativement au-dessus et au-dessousdes tours déjà faits (20). Coiffer de l’ensemble déjà fait, unbois rond, un tube ou un manche de brosse et serrer (21).Amener le brin L à côté du brin D (21). Faire trois nouveauxtours en faisant au brin L exactement le chemin du brin D.Serrer autour du noyau central ; bien ranger les tours decorde , de manière à ce qu’ils soient côte à côte. Couperl’excédent de corde et coudre les deux extrémités ensemble.Rie n’empêche de faire une fois de plus les trois tours, ce quidonne un anneau plus étoffé.Un anneau de foulard se fait le mieux au moyen d’un lacet decuir, d’une cordelière ; c’est plus joli qu’une banale ficelle desisal.

Ce nœud peut remplacer untendeur manquant à un haubande tente. Ce nœud n’est passûr : il glisse facilement. Ne pasl’utiliser pour les haubans d’unmât auquel un gars doit grimper.

18

17

19

20 21

NŒUDS UTILES

35

Et pour conclure...Et pour conclure...Et pour conclure...Et pour conclure...

La question vaut qu'on s'y penchesérieusement. Combien d'animateurs n'ontpas été confrontés au douloureux dilemmedu badge nœud ? Badge parmi les badges !Qu'est-ce que je vais bien pouvoir luidemander de faire comme nœud, moi quisuis à peine capable d'aligner correctementun brêlage. M'enfin, c'est bon pour lui deconnaître tous les nœuds du livre deGeorges Morel. En plus, c'est bien expliqué,y a qu'à suivre le mode d'emploi.

Mais v'la ti pas que ce petit fouineur vient medemander à quoi ça sert d'apprendre lenœud de tête. Le nœud de tête ? Kèsekça ?Ben, la tête de nœud chef... Et en plus il faitde l'humour avec un truc aussi importantpour les scouts d'aujourd'hui ! Mais voilà quele doute m'empoigne, qu'est-ce que ça vabien pouvoir lui apporter d'apprendre cesfoutus nœuds.Et puis qu'est-ce que ça va apporter à lasection qu'il soit un maître es nœud. C'estvrai que le pilotis des renards s'est rétamépar 2 fois durant le dernier grand camp.Pourtant, on leur avait dit que leurs brêlagesn'étaient pas assez serrés, et pour ma part,ça aurait bien mieux tenu avec une bonnetige filetée et quelques boulons. Mais y paraîtque c'est pas scout. Est-ce que c'est plusscout de faire apprendre au gars des trucscomplètement inutiles. Et puis pourquoi ilveut le faire ce badge ? Oh et puis y en amarre, je vais aller écouter les Cranberriesdans l'intendance. In your head...

— Hé, Poulain, ramène, y'a un tendeur denotre tente qui a pété !Zut, flûte et rezut. J'en sais rien moicomment on fait un nœud de tendeur. Et

voilà notre petit badgeur qui se ramène avecsa bobine de corde. En deux tours de main,le voilà qui nous refait un tendeur flambantneuf. Nous, on en a les bras qui tombent,mais on n'ose pas trop le montrer.— Où est-ce que tu as appris ça ? luidemande Aurochs.— Ben dans le livre que m'a prêté Poulain.Tu sais, ce n'est pas la première fois que çaarrive, alors je me suis dis que ce seraitintéressant que quelqu'un sache comment ilfaut faire pour pouvoir réparer les tentes.— Et tu sais en faire d'autres de nœuds...— Ben oui, le nœud de palan pour souleverle moteur de la voiture de papa quand il veutle réparer et le nœud de trépied pour faire lasalle à manger de notre patrouille en formede tour.— Ah bon, et on sait faire tout ça avec unecorde ? lui dis-je.— Ben oui et plein d'autres choses encore...Dis je peux l'avoir mon badge ?

Gérard Martin-Schmets

[article paru dans Le 5ème n°8 du 9 avril 96]

Combien de nœuds faut-il savoir fairepour le badge nœud ?

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