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IUFM DE BOURGOGNECentre de Mâcon.
CONCOURS DE RECRUTEMENT :Professeur des écoles.
Les rituels : une cérémonie inutile?
GUILLAUD Emilie
Directeur de mémoire : M. ALCANTARA
2006/2007 n° dossier : 06STA01236
Sommaire
Introduction..................................................................................................................................p 1
I- Réflexions préliminaires
1) Essai de définition : qu'est ce qu'un rituel?.......................................................................p 3
2) Pourquoi des rituels sont-ils mis en place à l'école maternelle? Ce qu'en disent les instructions officielles.......................................................................................................................p 5
II- Le développement de l'enfant
1) Le développement psycho-affectif....................................................................................p 9
2) Le développement cognitif............................................................................................. p 11
III- Les pratiques de classe
1) Quelles activités?.............................................................................................................p 12
2) Mes pratiques en classe...................................................................................................p 19
IV- Quelles progressions?
1) En maternelle ..................................................................................................................p 25
2) Vers les cycles II et III.....................................................................................................p 26
Conclusion...................................................................................................................................p 28
Bibliographie..............................................................................................................................p 30
Annexes
Introduction
A peine sortis du cercle familial, de la crèche ou de chez une assistante maternelle, les
enfants arrivent à l’école maternelle. Nouveaux rythmes, nouvelles personnes, nouveaux camarades,
tout change subitement dans la vie de l’enfant. C’est lors de ces premières années que l'enfant va
devoir se faire une image de ce milieu qui va être le sien. Pourtant, tout est programmé à l’école
pour suivre le rythme du développement des enfants, et ce, en douceur, pour les familiariser avec ce
nouveau milieu. Pas question pour l’école d’opérer une rupture brutale avec la famille et la petite
enfance mais de nouveaux apprentissages vont être initiés. Ainsi, les enfants ont besoin d’un emploi
du temps très rythmé mais surtout très rassurant.
Nous-mêmes, adultes, avons une vie plutôt ritualisée : nous nous levons souvent à la même
heure, mangeons à la même heure, etc. Nous pouvons donc facilement imaginer que la vie des
jeunes enfants nécessite d’être convenablement ritualisée pour leur permettre d’acquérir une
certaine régularité mais surtout pour être rassurés. Connaître à l’avance ce qui nous attend est
beaucoup plus rassurant que d’avoir du changement tous les jours. La comparaison pourrait
également être faite avec les personnes âgées qui, pour la plupart, ne supportent guère les
changements. Mais si les enfants ont besoin d’un tel cadre, quelles dispositions sont donc mises en
place à l’école pour leur adaptation ?
Tout d’abord un emploi du temps assez souple permet de ne pas surcharger les élèves, mais
aussi tout un ensemble de « mini-activités », toujours placées au même moment de la journée et
toujours répétées de la même manière. Ainsi, chaque matin, dans les classes de maternelle, les
enfants manipulent leurs étiquettes-photos, participent à l’appel et trouvent les absents, se
regroupent autour de la maîtresse pour parler des activités qu’ils ont fait la veille ou encore chantent
des comptines apprises ensemble.
Mais à quoi correspondent toutes ces « mini-activités » qui reviennent régulièrement? Elles
apparaissent toujours sous la forme de temps collectifs, à la même heure et sont généralement de
courtes durées. Cependant, elles font partie intégrante de l’emploi du temps établi au début de
l’année, et sont mêmes citées dans les instructions officielles comme apprentissage obligatoire sous
l’appellation suivante : « les rituels ». A chaque école et à chaque classe ses rituels. La plupart du
1
temps on y retrouve les mêmes activités, mais elles peuvent légèrement varier suivant les
compétences que l’enseignant décide de mettre en jeu. De plus, si les rituels apparaissent sous la
forme d’activités courtes et répétées quotidiennement, il est parfois difficile de leur donner une
définition précise. Ainsi, suivant les activités, certains enseignants parleront de rituels alors que
d’autres parleront d’un tout autre apprentissage. Mais malgré de légères différences, la majorité des
enseignants à l’école maternelle est consciente de l’importance qu’il y a à mettre en œuvre des
activités ritualisées qui contribuent au développement de compétences dans différents domaines
(construction du temps, de l’espace, du langage,…), qui sécurisent les élèves et qui organisent la vie
de classe. Les rituels participent à la socialisation scolaire en posant un cadre sécurisant et qui
constitue le groupe en même temps que les apprentissages.
Par ailleurs, lors de la mise en place de ces rituels, on peut observer que certains enfants
agissent par mimétisme. Les rituels relèveraient alors d’une partique mécanique et routinière qui ne
permettrait pas toujours de construire de réels apprentissages. Si tel est le cas, les rituels sont-ils de
véritables apprentissages ou de simples automatismes? Cette question pourrait être reformulée
ainsi : quelle est l’importance des rituels dans les apprentissages et quels en sont les objectifs?
Sont ils réellement garants d’apprentissages réussis à l’école maternelle?
Pour tenter de répondre à cette question, il serait avant tout pertinent de définir plus
précisément ce que l’on peut mettre derrière ce terme de « rituels », car on peut s'apercevoir que ce
terme n'est pas toujours utilisé à bon escient. Il serait également intéressant de voir ce qu’en disent
les instructions officielles avant de s’intéresser de plus près au développement psychologique et
physique de l’enfant afin de vérifier si ces rituels respectent et s’inscrivent bien dans un
apprentissage progressif. Pour finir, je m’interesserai aux pratiques concrètes de différentes classes
et aux possibilités d’évolution des rituels.
2
I- Réflexions préliminaires
1) Essai de définitions : qu’est ce qu’un rituel ?
La définition du rituel paraissant assez complexe, il est intéressant de pouvoir confronter
quelques définitions de sources différentes.
D’après le dictionnaire Petit Larousse illustré (2005), il s’agit d’une mise en œuvre des rites
d’une religion. D’un point de vue sociologique, c’est un ensemble de comportements codifiés,
fondés sur la croyance en l’efficacité constamment accrue de leurs effets, grâce à leur répétition.
C’est aussi un ensemble de règles et d’habitudes fixées par la tradition (ex : le rituel de la rentrée
scolaire).
Selon l’encyclopédie libre Wikipédia1 , un rite ou un rituel est « une répétition d'occasion et
de forme, chargée de signification (action « symbolique »). Il n'est pas d'essence spontanée : au
contraire, le rituel est réglé, fixé, codifié, et le respect de la règle garantit l'efficacité du rituel. »
Pour prendre cette fois un auteur plus proche des problématiques éducatives, notamment
celles de l’école maternelle, Anne-Marie Gioux, un rituel renvoie à un « ensemble d’actes de
paroles et d’objets codifiés de façon stricte, fondé sur la croyance en l’efficacité d’entités non
humaine, un ensemble des règles et des habitudes fixées par la tradition. »2
Il existe également des rites initiatiques appelés aussi rites de passage qui accompagnent
dans certaines sociétes humaines les changements biologiques et sociaux d’un individu.
Enfin il y a des rites pathologiques : les personnes névrosées, dans la névrose
obsessionnelle, tentent de se protéger par le rituel contre un danger vécu comme une attaque
personnelle et il s’agit alors de se protéger contre les « autres ». Cela rejoindrait un peu les troubles
obsessionnels compulsifs (TOC).
Les activités rituelles peuvent être perçues plutôt négativement et se rapprocher de la routine
que l’on pourrait définir de la façon suivante : la routine est un ensemble bien établi d’habitudes qui
crée un climat d’apathie, une absence de vitalité, d’élan, d’innovation, de progrès. Un groupe
routinier redoute alors le changement, les modifications susceptibles de déranger les habitudes.
Les rites, au sens large, peuvent donc se définir comme :
- un ensemble de règles et de cérémonies concernant la pratique d’une religion suivant une liturgie
1 www.wikipédia.org2 Première école, premier enjeux, Hachette éducation, 2000
3
établie (rite romain, rite oriental).
- un ensemble de règles fixant le déroulement d’un cérémonial quelconque (passages aux différents
degrés d’initiation)
- ce qui est accompli selon une coutume traditionnelle (les rites de la vie quotidienne.)
- une façon d’agir propre à un individu ou à un groupe social donné, se caractérisant par
l’invariabilité (les vœux du nouvel an).
Ce sont ces deux dernières définitions qui se rapprochent le plus de ce que l’on peut appeler
« rituel » à l’école maternelle. Les rites ou rituels ci-dessus définis sont constitutifs de la mise en
forme de l’espace et du temps. Ils permettent donc de donner un repère temporel et de rassurer sur
le déroulement des journées. En structurant le temps qui passe, les rituels permettent de faire face à
la nouveauté et l’inconnu puisqu’ils se reproduisent quotidiennement.C’est cet aspect des rituels
qui va prendre tout son sens en pédagogie3.
Dans le cadre scolaire, la définition y est encore plus vaste car beaucoup d’enseignants ne
sont pas tout à fait en accord sur le terme.
« Dans le monde scolaire, le rituel permet de se rapprocher d’une vision du monde partagée par les
adultes et les élèves, vision du monde qui lui donne un sens et qui donne une place à chacun dans
la communauté scolaire. Dans le rituel, au travers de la gestuelle, de la mise en scène et des
pratiques qu’il met en œuvre, c’est la dimension symbolique qui est en jeu…. Le rituel crée un
sentiment d’appartenance, le sentiment d’être une partie du groupe, dans un espace partagé. »,écrit
Patrick Baranger4.
Les rituels à l’école peuvent donc être définis comme des activités structurantes, liées à la vie de
groupe, qui aident l’enfant à établir des transitions entre la maison et l’école ou qui fixent les
conventions du monde social. Ils rassurent les petits, leur donnent des repères. En maternelle, les
rituels favorisent les apprentissages mais servent aussi à régler les comportements. On retrouve ces
aspects soulignés dans les Instructions officielles les plus récentes :
« Le temps du tout-petit est un temps cyclique, caractérisé par le retour régulier d’événements
attendus, et l’on sait qu’une rupture de ces rythmes perturbe le jeune. Les rituels sont
3 Les rituels à l'école maternelle, de la petite section à la grande section, éditions Bordas.4 Cadres, règles et rituels dans l’institution scolaire, Presses universitaires de Nancy.
4
indispensables au temps qui passe. L’enseignant conduit l’enfant à relier les différents systèmes de
repérage (moments de la journée, heures et alternance des activités scolaires) (…) à l’occasion de
chaque activité, il est important de bien marquer les scansions séparant deux moments identifiés en
les reliant aux systèmes d’organisation de la communauté scolaire. »5
Les rituels permettent à l’enfant de confronter son expérience avec celles des autres et ce dans un
cadre qui contient l’angoisse et rassure l’élève : c’est le lieu où il peut prendre des risques sans que
son intégrité soit menacée.
Comme nous pouvons le constater, il existe une pluralité de définitions pour le terme de
rituel. La question que nous pourrions nous poser serait de savoir si le terme de rituel convient
parfaitement à son sens pédagogique. Si nous tentons de faire le lien entre le sens anthropologique
et le sens pédagogique, nous pouvons voir qu’ils diffèrent, le sens anthropologique s’appuyant plus
sur le côté règles codées du terme. Mais le choix du mot pour le sens pédagogique est justifié : le
lien entre les deux est tout à fait clair. Il en ressort l’aspect répétitif, habituel, qui est commun aux
deux points de vue.
Mais que l’on parle de rituels sociaux qui aident le fonctionnement de classe (accueil, habillage,
déplacements dans l’école,…) ou de rituels qui constituent le temps de classe (regroupement du
matin, collation, sieste, comptines,…), toutes ces activités fondent des apprentissages précis
nécessaires en maternelle.
2) Pourquoi des rituels sont-ils mis en place à l’école maternelle ? Ce qu’en disent les
instructions officielles.
Aucun programme n’a été clairement établi quant aux objectifs fixés par les rituels. Ce sont
donc dans les différents domaines de compétences que l’on retrouvera dispersés des points à
travailler lors de ces regroupements quotidiens.
En 1986, un passage des Instructions Officielles décrit précisément les deux objectifs des
rituels :
« - Le premier objectif est de scolariser : l’enfant apprend à se retrouver dans des lieux inconnus,
qu’il visite et parcourt ; il établit des repères qui organisent l’espace, qui distinguent le temps de
l’école et le temps de la maison. Sa vie est ponctuée d’habitudes, de rythmes et de rites nouveaux. »
5 Qu’apprend on à l’école maternelle, 2002
5
« - Le deuxième objectif est de socialiser : des habitudes collectives s’installent, les enfants s’y
intègrent : ils déplacent et rangent les matériels, procèdent chaque jour à des contrôles et à des
mesures (observations du temps, des présences, arrosage des plantes, nourriture d’animaux.) »
Dès lors, le terme de rituel commence à se concrétiser et à se préciser.
En 1995, les IO donnent trois définitions à ce terme. Il s’agit alors :
- de l’accueil quotidien organisé pédagogiquement et riche de nombreuses activités, en particulier
langagières,
- de situations permettant à l’enfant de s’affirmer comme une personne dotée d’une identité, de
reconnaître son prénom, son nom.
- de la mise en place et rappel des repères temporels de la vie collective.
Après cette brève définition, les Instructions Officielles de 1995 donnent l’importance aux rituels
dans le domaine « Découverte du monde » :
« Les activités proposées à l’enfant ont pour but de le conduire à excercer et à développer ses
capacités motrices, affectives, relationnelles et intellectuelles. Il apprend à identifier des sensations
et des émotions, à se mouvoir de façon de mieux en mieux adaptée dans un espace et un temps
donnés, dans un environnement de plus en plus large.
(…) le temps qui passe :
- découverte des rythmes temporels (journée, saison,année) ;
- appréciation progressive des durées ;
- acquisition des systèmes simples de repérage du temps (jours de la semaine, quantièmes, mois,
années) ;
- utilisation et fabrication de calendriers, agendas, chronologie ;
- organisation du passé proche et du passé plus lointain (repérage des événements les uns par
rapport aux autres). »
Nous voyons ici que les rituels sont largement dédiés à la temporalité. En effet, à cet âge-là, l’enfant
distingue simplement le présent et l’avenir proche (tout à l’heure, demain).Il est donc nécessaire
d’approfondir et d’enrichir les rituels liés au temps pour cette raison, mais aussi parce que les tout
6
jeunes enfants sortent à peine du cercle familial et ont besoin de retrouver des moments qu’ils
partagent aussi chez eux (collation, repas, sieste…). Le temps et l’espace sont donc les deux
priorités à mettre en avant grâce aux rituels dès la toute petite section de maternelle.
Quant aux programmes de 2002, publiés dans le livre Qu’apprend-on à l’école maternelle ?,
on y retrouve peu le terme de « rituel » : dans le domaine « Vivre ensemble » (page 101), il est
question de « l’appropriation des règles de vie » qui, doit passer « par la réitération d’activites
rituelles ». Puis, pages 128-129, en passant au domaine « Découvrir le monde » relativement au
temps qui passe, l’attention est attirée sur « l’importance de l’organisation régulière de l’emploi du
temps et des rituels qui marquent les passages d’un moment à l’autre. » L’usage régulier des rituels
est alors « nécessaire dès la première année d’école maternelle. »
Si les passages concernant les rituels dans les Instructions Officielles sont assez succins, le
fait que l’enfant ait besoin de « repères » et de « règles » y est souvent mentionné. L’école constitue
un environnement complexe pour les enfants, de par sa dimension (nombre d’adultes et d’enfants
qui la fréquente, équipements, etc). Les enseignants doivent donc faciliter le passage de la famille
au monde de l’école, en répondant aux besoins et aux exigences des enfants, et en leur permettant
de trouver leur place : l’enfant doit apprendre à trouver sa place parmi les autres, à se repérer dans
un groupe et à en comprendre les règles de fonctionnement. Il se construit ainsi, se respecte et
apprend à respecter les autres. Il devient un sujet, un élève citoyen.
De plus, il est recommandé aux enseignants de s’interroger sur l’organisation du temps qui
doit respecter les besoins et les rythmes biologiques et permettre ainsi le bon déroulement des toutes
premières années d’école (page 99).
C’est en lisant les documents d’application des programmes, Pour une scolarisation réussie
des tout-petits, que l’on voit le terme de « rituel » réapparaître. Les rituels « de transition », c'est-à-
dire les activités menées entre chaque séance, à chaque début et à chaque fin de séance, sont
« sécurisants et éducatifs. » (page 22.) . Ces rituels pourraient être mis en parallèle avec les rites de
passage : ce sont des actions dont nous avons besoin pour passer d’une étape à une autre, qui
permettent la transition entre deux périodes. Il est donc nécessaire de faire comprendre et
d’expliquer aux élèves ce qu’ils viennent de faire et ce qu’ils vont faire par la suite, pour donner du
sens à leurs apprentissages.
Par ailleurs, les rituels sont essentiels lors des collations. Il s’agit alors de rituels plus
« verbaux » que « moteurs ». L’importance est alors donnée aux civilités de table (dire « s’il vous
7
plait, merci »). C’est au moment de la collation (ou découverte gustative, pour prendre en compte
une évolution récente) que la distribution, l’hygiène, le rangement, le nettoyage, représentent autant
d’occasions d’apprentissages que n’importe quelle activité graphique par exemple (page 24). Toutes
ces manipulations motrices et langagières font donc partie intégrante des rituels, et pas seulement
lors de la prise de collation. C’est aussi l’occasion d’instaurer des rituels de politesse, qui
permettent progressivement de construire des règles de vie : se dire bonjour, demander quelque
chose, etc. Enfin, il est normal que l’école maintiennent certains rituels qui proviennent de
l’environnement familial, comme fêter les anniversaires. Ils permettent de donner du sens aux
étapes de l’enfance marquée par les moments forts de la croissance et du développement (page 28).
Nous pouvons donc voir que, si le terme de « rituel » n’est pas très présent dans les textes
officiels, tout ce qui s’y rapporte y est largement représenté. Inhérents à l’école maternelle, les
rituels sont donc un moyen de donner plus de sens aux apprentissages.
Après avoir parcouru diverses définitions, il convient de s’intéresser plus précisemment au
développement de l’enfant pour mieux comprendre ce qui justifie la présence de rituels dans
l’organisation des apprentissages.
II- Le développement de l’enfant.
Pour comprendre l’importance des rituels dans l’apprentissage, il est d’abord essentiel de se
pencher sur le développement affectif et cognitif de l’enfant, pour voir ce que son étude peut nous
apprendre à propos de la structuration du temps et de l’espace. Nous allons donc examiner ces deux
notions à travers quelques références à des théories psychologiques ou psychanalytiques, en
cherchant à vérifier si elles accordent une importance au rôle des rituels dans le développement de
l’enfant.6
6 Les rituels à l'école maternelle, fondements et intérêt pédagogique, limites et conditions de fonctionnement,Anne-Marie Doly, IUFM d’Auvergne, conférence de circonscription, 2004.
8
1) Le développement psycho-affectif de l’enfant
L’entrée en maternelle, comme nous l’avons déjà spécifié un peu plus tôt, implique une rupture
avec le monde familial que l’enfant connaissait jusque là, à moins d’avoir fréquenté une crèche, une
halte-garderie ou une assistante maternelle. La rupture peut s’avérer extrêmement difficile, car
l’enfant doit passer de sa famille, ou de personnes auxquelles il s’était habitué, à un entourage
inconnu et qui plus est, dans un lieu inconnu. Il devient un élève parmi d’autres, alors que jusque-là
il était, le plus souvent, le seul enfant dont on s’occupait. Il va donc devoir comprendre qu’il ne peut
plus se comporter comme à la maison, et même ne plus parler en situation de connivence, et essayer
de vivre en communauté avec les autres.
Pour faire face à la séparation, la plupart des enfants emmène avec eux un objet faisant
partie de leur milieu familial. C’est ce que Donald Winnicott a appelé « l’objet transitionnel », le
fameux doudou. N’est-il pas alors utile d’instaurer un rituel qui concerne ces objets, pour faire
comprendre aux élèves que la famille reste d’une certaine manière présente à l’école mais pas à tout
moment ? Il peut s’agir d’une « boîte à doudous » dans laquelle les enfants viennent y déposer leur
doudou le matin et viennent les reprendre le midi, pour la sieste et le soir pour le retour des parents.
Il est essentiel que les enfants comprennent pourquoi on laisse le doudou dans une boîte pendant le
temps de l’école, et que ce « dépôt » de doudou se fasse en douceur au début de l’année.
L’école doit être un lieu ou les élèves se sentent en sécurité. Tout effort éducatif est en effet
voué à l’échec si l’enfant ne se sent pas en sécurité à l’école. Jean Piaget dit même que « les
apprentissages scolaires ne peuvent se greffer que sur un terrain bien préparé ». Certains
spécialistes prétendent même qu’en Petite section, les enfants ont autre chose à faire qu’à
apprendre. Le rôle de l’enseignant est donc d’aider l’enfant à acquérir son autonomie et aussi à se
socialiser7.
Il existe cependant des élèves qui n’ont pas besoin de doudou « physique » car celui-ci se
matérialise par un pouce sucé ou une langue tétée. Par contre, il est normal que les élèves aient tous
des objets de substitutions, qu’ils se présentent sous la forme d’une peluche, d’une sucette, d’un
morceau de tissu ou d’un pouce. C’est la psychanalyste française Françoise Dolto qui nous explique
pourquoi : elle distingue deux mères différentes qui ne permettraient pas à l’enfant d’acquérir une
autonomie affective et qui le gênerait dans son entrée dans le monde social et culturel.
- la première maman est une maman qui est toujours présente pour son enfant, qui répond
7 L'enfant de trois à six ans, ses besoins, ses intérêts ses problèmes, édition ESF, année 1986.
9
aux moindres demandes de celui-ci, à ses moindres mouvements et dans la plupart des cas
par des réponses matérielles. Elle veille sans cesse sur son enfant et ne sait pas montrer
qu’elle peut lui faire confiance.
- La deuxième maman est une mère peu présente, qui ne répond qu’aux besoins matériels
de son enfant.
Dans les deux cas, Francoise Dolto pense que l’enfant n’apprend que le besoin « physiologique »,
celui qui ne demande qu’une réponse immédiate et matérielle (pour étancher la faim, la soif, etc.) et
ne comprend pas ce qu’est l’attente, le temps, la durée et l’espace du ici et là-bas. Habitué à être
satisfait tout de suite, cet enfant n’utilise pas les objets transitionnels permettant de remplacer la
mère (pouce, doudou, images, souvenirs) et de rester seul en apprenant l’autonomie et la liberté. De
plus, les carences d’origine affective altèrent la constitution de capacités relationnelles des enfants,
donc de leurs capacités verbales.
Il est donc nécessaire de montrer une « vraie » présence, matérielle mais surtout symbolique,
pour que l’enfant puisse avoir des souvenirs lorsqu’il sera seul, puisse en général, accéder au monde
symbolique des représentations, mais aussi de montrer une absence « vraie », qui oblige l’enfant à
trouver des objets de substitution, pour pouvoir entrer dans le temps et l’espace.
Les rituels de présence et d’absence et tous ceux qui constituent l’espace/temps sont donc
importants pour ces enfants.
L’importance des rituels portant sur le temps et l’espace est aussi justifiée par l’égocentrisme
dominant la personnalité enfantine jusqu’aux environs des sept ans. En effet, les représentations
spatiales que l’enfant établit sont toujours en fonction de son point de vision. Les rituels de
regroupement sont donc nécessaires : tous les élèves sont au même endroit en même temps, et font
tous la même chose.
Au niveau du temps, un enfant de trois ans distingue deux éléments : le présent et l’avenir
proche (tout à l’heure, demain). Là encore, les rituels vont permettre de développer une prise de
conscience du temps (le calendrier, les anniversaires…Les rituels devront évoluer en fonction de
l’âge des élèves, bien évidemment.)
Par contre, le regroupement des enfants ne peut se faire que pendant un temps assez court
pour susciter l’émotion, collecter des idées, poser des questions, découvrir un objet…. car il est
10
impossible, à l’école maternelle; d'intéresser tous les enfants en même temps à un même type
d’activité.
2) Le développement cognitif
Selon Piaget, construire ses compétences, c’est assimiler et accommoder le réel, ce qui ne va
pas sans accepter d’aller vers l’inconnu, et même de faire des erreurs. On progresse donc en passant
du connu (répéter), à l’inconnu (inventer, imiter) tout en modifiant ses schèmes d’action pour les
accommoder au réel. L’importance ici est donnée aux rituels de jeux dans lesquels l’enfant pourra
reproduire ce qu’il connaît et le répéter pour que, devenant une routine, des comportements plus
complexes soient rendus possibles en les intégrant. Les coins jeux dans les écoles maternelles sont
souvent constitués de « coin poupée », « coin garage », « coin bricolage », toutes sortes de jeux qui
permettent l’imitation de la vie d’adulte et qui sont également très fructueux pour le développement
du langage oral. La présence de ces coins jeux a souvent été légitimée en prenant appui sur la
théorie du jeu de Piaget, lequel distinguait les jeux sensori-moteurs, les jeux symboliques et les jeux
à règles. L’enfant va pouvoir progresser dans la mesure où les coins jeux permettent le passage des
les jeux sensori-moteurs aux jeux symboliques.
Bruno Bettelheim, psychanalyste et pédagogue américain d’origine autrichienne, insiste lui
sur la nécessité de pouvoir prévoir et anticiper. En effet, ceci suggère que l’enfant n’évolue pas dans
un monde tout à fait nouveau et imprévisible, car ce serait alors pour lui une cause d’autisme. Toute
l’importance est donc donnée au repérage dans le temps. Les rituels sont alors indispensables pour
permettre la continuité entre la maison et l’école mais aussi pour pemettre aux élèves d’anticiper et
de connaître ce qu’il va se passer par la suite. Ils donnent du sens à ce que les élèves font et leur
donne la possibilité de se repérer dans le temps.
Quant à Donald Winnicott, pédiatre et psychanalyste britannique, il pense que la mère doit
interpréter les gestes de son enfant comme entrée en communication pour que celui-ci se rende
compte que ses gestes ont une influence sur le monde qui l’entoure (ex : si l’enfant pleure, on lui
donne à manger). Les rituels sont donc importants pour lui, mais l’enfant doit pouvoir comprendre
qu’il peut changer les choses lui-même, qu’il peut décider et entrer en communication avec les
11
autres. Il devient acteur, sujet, constructeur de sa propre humanité.
Jerome Bruner, psychologue américain, conclue en ayant une vision plus généraliste. Il
insiste davantage sur l’importance des jeux ritualisés proposés par l’adulte qui servent de modèles
aux processus d’apprentissage. Il nous donne ici sa propre définition des rituels : il s’agit donc de
jeux ritualisés ayant une structure de base répétitive et apprenant à l’enfant des processus et des
règles, et comment résoudre un problème. Selon lui, ils reviennent régulièrement en alternance avec
des situations différentes et variées. Ils se répètent dans leur structure de base mais se
complexifient.
Pour un bon développement de l’enfant, les rituels doivent donc être présents, mais pas
trop : si les rituels font défaut, il sera alors difficile pour l’enfant de construire le monde, l’espace-
temps. Et s’ils sont trop présents, alors l’enfant pense que le monde est déjà organisé et qu’il ne peut
rien n'y changer, qu’il ne peut plus être que passif, sans espoir de devenir un jour autonome.
Les rituels apparaissent ici comme des situations pensées et proposées par les adultes pour
aider les enfants à grandir, à étayer leur sortie de l’enfance : la tâche des adultes est alors de mettre
en place ces rituels et de faire en sorte que les enfants leur donnent du sens. Pour que l’intelligence
se construise et que l’enfant entre dans le monde social, il faut une alternance entre les situations
rituelles et non rituelles, entre du connu et de l’inconnu, il faut des situations rituelles qui évoluent
et s’adaptent à l’âge de l’enfant.
III – Les pratiques de classe.
1) Quelles activités?
Après avoir défini ce que pouvaient être les rituels et avoir vu quelques exemples un peu
plus concrets (sur l’espace-temps et l’aspect psycho-affectif à propos des doudous), il est
maintenant nécessaire de se pencher sur toutes les activités possibles à l’école concernant les rituels.
Comme nous avons vu à quel point il n’est pas facile pour tous les enseignants de se mettre
d’accord sur ce qu’est un rituel ou non, il est possible que les activités qui vont être présentées ici
soient perçues comme n’étant pas des rituels pour certains. Bien entendu, tous ces exemples
12
peuvent être modifiés et ne sont en aucun cas les seuls rituels possibles pour ces activités.
Enfin, bien qu’ayant l’intention de montrer l’évolution des rituels dans le cadre de l’école
maternelle à l’occasion d’une quatrième partie, tous les exemples donnés ici couvrent tous les
niveaux de l’école maternelle.
- L’accueil :
« si rituel il doit y avoir, donnons-lui au moins un sens : une volonté de partager ensemble une
nouvelle journée », écrit Anne-Marie Gioux8.
Le moment d’accueil est le plus important : ne permet-il pas de faire passer l’enfant de sa
famille à l’école, mais aussi, en l’accompagnant dans sa structuration du temps, de son temps
familial à un temps social et culturel ? Le temps d’accueil est parfois vécu très douloureusement
par les enfants. C’est en effet souvent l’occasion de verser beaucoup de larmes matinales,
surtout en Petite section. Mais ce passage peut être un moment de relations privilégiées entre
l’enseignant et ses élèves, entre l’enseignant et les parents, entre les parents et les autres adultes
de l’école et entre les parents eux-mêmes, qui en profitent souvent pour échanger quelques mots
lors de l’attente de leurs enfants.
Ce moment d’accueil doit aussi être ressenti par l’enfant ou les parents comme un instant de
convivialité, un moment d’échange privilégié où les parents découvrent ce que sera la journée
de leur enfant.
Plus concrètement, le temps d’accueil peut être échelonné de 20 minutes en Petite section à
10 minutes en Moyenne ou en Grande section. La mise en route des activités nécessite douceur
et progressivité.
Enfin, pour récapituler, lors de l’accueil, il s’agit :
- d’accepter la séparation,
- de se repérer dans un espace aménagé,
- de respecter les règles de vie commune,
- de trouver ses repères et sa place,
- d’échanger et communiquer dans des situations diverses.
8 Dans première école, premiers enjeux, hachette éducation,2002.
13
- Le passage aux toilettes :
Bien souvent, les enseignants ne considèrent pas le passage aux toilettes comme un rituel à
proprement parler, pensant plutôt à cet instant comme un besoin et non un apprentissage. Pourtant,
c’est un moment éducatif à part entière. Si les enfants qui viennent à l’école sont propres, il n’est
pas rare de constater des « accidents » dans les premiers temps de scolarisation. Les élèves sont
capables de dire à l’enseigant ou à l’ATSEM s’ils ont besoin de se rendre aux toilettes, mais pris
dans le jeu ou dans une activité, ou bien même étant trop timide pour demander, il est indispensable
que les passages aux toilettes se fassent de façon régulière. L’enfant doit donc pouvoir franchir
l’étape des toilettes en étant rassuré : cela passe aussi par le respect mutuel de l’individualité. Mais
l’objectif sera bien sur d’arriver à supprimer par la suite les moments collectifs de passage aux
toilettes, car ils sont en contradiction avec les objectifs des documents d’accompagnement.
« Faut-il rappeler que, d’une manière générale, les lieux d’hygiène (toilettes, lavabos) doivent-
être, non seulement adaptés à la taille des enfants, mais aussi très accessibles dans l’espace
pour développer une meilleure autonomie? Il importe que leur accès puisse être libre et, pour
les WC, que leur propreté soit régulièrement contrôlée et l’intimité de l’enfant preservée. Les
passages collectifs aux toilettes sont un archaïsme qu’il convient d’éliminer rapidement »9.
Mais si certains moments sont d’ores et déjà propices à l’autonomie du passage aux toilettes chez
les petits (passage échelonné en se réveillant de la sieste par exemple), d’autres moments sont
prévus pour y aller en collectif. Bien sur, cela n’implique pas que le passage collectif soit à
considérer comme un rite immuable au sens de la répétition d’une habitude pédagogique, mais une
étape d’un temps éducatif.
Les objectifs correspondants au passage aux toilettes, faut-il le rappeler, sont d’abord :
- de répondre à un besoin physiologique de propreté, d’intimité et de confort ;
- de permettre la sensibilisation aux questions d’hygiène du corps et des lieux, favoriser
l’éducation à la santé (connaître son corps, éventuellement celui des autres, en prendre soin soi-
même…),
- de devenir progressivement autonome.
9 Document d'accompagnement, pour une scolarisation réussie des tout petits.
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- L’appel :
« Les absences sont consignées chaque demi-journée dans une registre tenu par le maître. »
(BO, n°23 du 13 juin 1991.)
Si l’appel fait partie des rituels pour les élèves, il correspond avant tout à un acte obligatoire du côté
de l’enseignant qui se doit de remplir le cahier d’appel tous les matins et tous les après-midi et d’y
inscrire les présences et absences afin de connaître le nombre exact d’élève dans la classe par demi-
journée.
Pour les élèves, on peut l’orchestrer de façon à ce qu’il devienne un moment de langage très
important. En effet, il s’agit :
- de répondre aux sollicitation de l’enseignant en se faisant comprendre,
- de prendre l’initiative d’un échange,
- de participer à un échange collectif en acceptant d’écouter les autres en attendant son tour
de parole et en restant dans le propos de l’échange,
- finalement de connaître les fonctions de l’écrit
Plus concrètement, ce rituel peut être matérialisé différemment suivant les niveaux de classe. En
Petite section, il peut être question d’aller mettre sa carte avec sa photo et son prénom dans « la
maison des présents » et de regarder la « maison des absents » pour constater qui n’est pas là.
C’est ici l’occasion de :
- faire le lien entre les différentes « maisons » et ce que lit l’enseignant sur son cahier,
- mettre en place l’attitude d’écoute,
- favoriser l’attention collective,
- se reconnaître en tant qu’élève,
- d’introduire les notions de prénom et de nom propre,
- d’évoquer les absents, de faire des hypothèses sur les raisons de cette absence, et de
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s’intéresser aux autres (ici le langage d’évocation tient un rôle essentiel.)
Pour les plus grands, ce rituel sera associé aux compétences relevant de l’approche des
quantités et des nombres. On décompte le nombre de présents et d’absents, les matérialisant sur une
bande numérique. Cette activité est tout à fait en adéquation avec ce qu’on lit dans les programmes
à ce sujet :
« A l’école maternelle, il s’agit de donner du sens aux nombres par leur utilisation dans la
résolution de problèmes articulés avec des jeux, des situations vécues, mimées ou racontées
oralement. »10
- La date, le calendrier :
Si d’autres rituels permettre la compréhension du temps, c’est bien sur celui de la date et du
calendrier qui reste majeur pour cette notion. Pour les petits, ce rituel consiste à comprendre la
notion de journée mais aussi celle de matin, à acquérir les notions avant/après, à se familiariser avec
la notion de date verbalisée par l’adulte et à comprendre l’idée de succession des jours par les
activités qui leur sont spécifiques (ex dans le cadre du stage filé : le vendredi c’est une autre
maîtresse.). Pour les plus grands, il s’agit de mettre en place une frise du temps, de construire la
notion de semaine avec l’acquisition progressive des jours de la semaine, de se projeter, d’anticiper
dans les activités de la classe puis encore d’utiliser des calendriers annuels pour situer les mois,
d’apprécier le temps qui passe.
De plus, ce rituel permet une progression importante : de la notion de journée, on passe à celle de
semaine, puis de mois, de saison, d’année, d’emploi du temps, etc. On peut également y associer les
mathématiques avec les nombres correspondants aux différents jours.
Les deux objectifs spécifiques à ce rituel pourraient être les suivant :
-apprendre à utiliser des repères temporels
- affiner les représentations temporelles et utiliser un lexique plus précis.
- La météo :
En maternelle, le rituel de la météo peut se concrétiser par une observation quotidienne de
10 Programmes 2002, page 131.
16
l’état du ciel puis par une fabrication d’éléments en tissu ou en plastique (ciel bleu, soleil, nuage
gris clair, gris foncé, nuage et pluie…) pour reconstituer chaque matin l’état du ciel par
manipulation. . On peut ensuite demander aux élèves de verbaliser en utilisant le vocabulaire
approprié « il fait beau temps… » mais aussi de coller sur une affiche des vêtements différents
utilisés selon la météo. Par la suite, dans les autres classes, on peut se servir de supports divers
comme les journaux pour les bulletins météo mais aussi en venir à la notion de « saison ».
Ces exemples ont pour premier objectif la connaissance du temps qui passe. En effet, en
observant chaque jour le ciel, nous pouvons nous apercevoir de l’évolution des conditions
météorologiques selon la période de l’année, et même de la journée. Il s’agit de constater que le
temps du jour précédent n’est pas le même que celui que l’on observe présentement.
La météo permet donc de situer le présent (constatation du temps) par rapport au passé (différents
temps ) et au futur (prévisions) lorsqu’un relevé s’effectue sur une semaine. Mais si l’objectif
principal est de connaître le temps qui passe, la météo permet aussi :
- d’acquérir un lexique spécifique propre à la métérorologie mais aussi au ressenti par la
description de perceptions élémentaires (froid, chaud, humide…).
- De découvrir et explorer les qualités tactiles : c’est chaud, c’est froid, c’est sec…
- De développer une attitude scientifique : obtenir par ses recherches des réponses aux
questions que l’on se pose.
- La collation :
Véritable goûter il y a quelques années (gateaux, céréales, pain et chocolat,etc) aujourd’hui
la collation est beaucoup plus succinte, notamment depuis le Bulletin Officiel du 11 décembre 2003
faisant état du programme de prévention et d’éducation concernant la santé des élèves. Un certain
nombre de mesures de lutte contre les problèmes liés à l’obésité ont donc été mis en place. La
collation a donc une place moins importante au quotidien, mais reste néanmoins un moment
éducatif de taille.
« on a pris l’habitude d’insérer au milieu des activités du matin, un moment de collation. C’est un
moment éducatif important. Le choix des aliments, leur préparation, leur distribution (…) sont
autant d’occasions d’apprentissages. Là encore les rituels sont essentiels. » (pour une scolarisation
reussie des tout petits, 2003).
17
La collation est également un moment où les civilités vont se mettre en place. Si le temps plutôt
réservé aux civilités est celui de l’accueil, celui de la collation reste un insatnt privilégié. Les
civilités amènent l’enfant à prendre confiance en lui, à progresser dans l’estime qu’il a de lui-même
en se reconnaissant, mais aussi en reconnaissant les autres, en se respectant et en respectant son
entourage. On les trouve également dans les regroupements, moments de langage collectif où
l’enfant découvre les usages de la communication réglée.
- Les responsabilités :
Si on en trouve moins fréquemment ches les tout-petits, les responsabilités apparaissent
souvent à partir de la Moyenne, voire Grande section. Il s’agit là de permettre aux élèves d’être
responsables de quelque chose dans la classe pendant généralement une semaine. Donner à manger
au poisson, écrire l’effectif des présents, compter le nombre d’élèves présents, s’occuper de la
météo, du calendrier, arroser les plantes, distribuer le matériel, noter les enfants de la cantine, sont
des reponsabilités que l’on peut trouver dans une classe.
Il s’agit ici de mettre le langage au cœur des apprentissages, et notamment de permettre à l’enfant
de prendre l’initiative d’un échange, de dire ce que l’on fait ou ce que fait un camarade, de jouer
son rôle dans une activité en adoptant un comportement individuel qui tient compte des contraintes
de la vie collective.
Enfin, dans les activités ritualisées, nous trouvons également les rituels de transition : Il
participent en effet à l’organisation réelle des activités et doivent être soigneusement pensés au
même titre que les activités d’apprentissage dans les différents domaines.
Dans ces rituels nous trouvons : le rangement des ateliers, du matériel de la salle de motricité, les
déplacements effectués, le regroupement, les rituels de changement d’activité. Ici, les élèves ont
besoin de comprendre ce qu’il va se passer par la suite, que l’enseigant leur explique. Les rituels
mis en place peuvent être des comptines, des instruments de musiques, etc, pourvu que les élèves
en aient compris le sens au préalable. On peut également trouver, dans les rituels de transition, les
déshabillage et l’habillage. Si cela prend beaucoup moins de temps à partir de la Moyenne section,
c’est un temps à prendre en compte en toute petite et petite section. Le déshabillage aide à la
construction de la notion de temps, au repérage des différents moments de la journée : l’arrivée à
l’école le matin, la fin de la récréation… Il permet de fixer le matin et l’après-midi, le début et le
milieu de la matinée, le début et le milieu de l’après-midi. Les enfants doivent également
comprendre que le déshabillage ne sera pas le même en fonction du moment de la journée. Ainsi, en
18
arrivant à l’école, les élèves doivent retirer leur manteaux et parfois leurs chaussures (en fonction du
choix de l’enseignant) alors que l’après-midi, pour la sieste, les enfants doivent également enlever
la plupart de leur vêtements chauds. Enfin, le déshabillage pour les toilettes n’est encore pas le
même, mettant en jeu la nudité de l’enfant et donc son intimité.
Le déshabillage permet d’aborder avec les enfants le soin du corps, l’hygiène, mais il marque aussi
le changement d’espace, le passage d’une pièce à une autre.
L’habillage permet également la mise en perspective du temps et de l’espace mais il est, pour les
enfants, beaucoup plus complexe que les déshabillages. Il nécessite en effet des actions ordonnées
comme mettre ses vêtements dans le bon sens et une finition correcte tel le boutonnage.
Il est fort à parier que tous les enseignants ne sont pas en accord avec les activités citées ci-
dessus pour apparaître en tant que rituel. Pourtant, ce sont autant d’activités qui se reproduisent
chaque jour et qui ont des objectifs très précis par rapport aux apprentissages. Et l’on pourrait même
aller plus loin puisque même la sieste, la récréation et le temps de restauration scolaire sont des
temps d’éducation qui se reproduisent quotidiennement de la même façon.
2) Mes pratiques en classe
Durant cette seconde année d’IUFM, j’ai été amenée à travailler avec des élèves de deux-
trois ans en stage filé et avec des Moyennes et Grandes sections. Les rituels étant
traditionnellement inscrits dans l’emploi du temps des classes de maternelle, je me suis donc posée
la question du contenu de ces moments d’apprentissage. N’étant présente que pour une période
donnée, j’ai bien sûr suivi les rituels proposés par l’enseignant titulaire, bien que j’ai également
essayé d’en apporter de nouveaux.
- En toute petite et petite section de maternelle :
C’est dans ce niveau de classe que les rituels me paraissent très importants. La mise en
œuvre pédagogique de ma recherche a eu lieu à l’école maternelle de l’Est à Châlon. Ma classe de
Tout-petits/ Petits est constituée de 16 Petits et 6 Petits de deux ans. Dès le début de la journée, nous
commençons les rituels au moment de l’accueil. Il ne se fait pas dans la classe, mais dans le couloir
de l’école où les petits ont l’habitude de circuler. Aucune autre classe ne passe par cet endroit durant
le temps où nous y sommes. J’accueille donc mes élèves et leurs parents qui viennent les déposer.
Après les civilités d’usage, les enfants vont s’asseoir sur les bancs en attendant que tous les élèves
soient arrivés.
19
Vient ensuite le rituel du déshabillage puis le passage aux toilettes. Lorsque cela est fait, les
élèves viennent chercher leur carte qui comprend leur photo d’un côté et leur prénom de l’autre. Au
fur et à mesure de l’année, les élèves essayent de trouver leur prénom et non plus leur photo.Il leur
faudra alors reconnaître leur prénom sans la photo. Ils viennent ensuite mettre leur photo dans la
« maison des présents », s’asseoient sur le banc et écoutent l’appel. C’est souvent à ce moment-là
que vient une personne de la cantine pour faire l’appel du midi : moment qui a été assez délicat au
début de l’année surtout, car les élèves appelés se mettaient à pleurer en prévision de la cantine.
Lors de l’appel, les élèves et moi-même essayons de faire des hypothèses sur les absences :
pourquoi sont-ils absents? Où peuvent-ils se trouver ?... etc. Les enfants se montrent très attentifs à
ce temps-là. Il est nécessaire que les liens entre le travail mené avec les photos et le registre d’appel
que je complète, soient clairement explicités aux élèves.
Nous procédons ici à un travail sur le calendrier, qui se limite aux jours de la semaine.
Comme c’est un peu compliqué pour mes élèves, je leur demande simplement quel jour nous
sommes. Nous avons trouvé une petite astuce qui permet aux élèves de retenir plus facilement : à
côté de l’étiquette du vendredi se trouve ma photo. Je leur dis : « nous sommes vendredi parce que
le vendredi c’est Emilie! ». Je me suis rendue compte que retrouver le nom de la veille reste assez
délicat pour mes élèves, ce qui veut dire qu’il faut encore plus travailler sur les rituels du calendrier.
Vient ensuite l’écriture d’un prénom. J’écris sur une affiche le prénom d’un des élèves et au
fur et à mesure, les élèves citent les lettres. Certains se déplacent même pour comparer les lettres
avec d’autres lettres écrites plus haut (car il reste les prénoms de la veille). Le repérage des prénoms
est un long travail en maternelle, et il est important que cela puisse se faire lors du rituel du matin.
Nous effectuons ici un travail d’étayage pour préparer la lecture, de reconnaissance des lettres puis
de son prénom et du prénom des autres.
Par la suite, nous chantons des comptines puis j’annonce la collation qui arrive après : c’est
ainsi un moment de langage et d’échange, d’émission d’hypothèses si les enfants ne savent pas de
quoi il retourne (la collation dans cette école est en fait plutôt une découverte gustative sur des
thèmes différents chaque semaine : le pain, les condiments…) Les élèves s’installent donc pour la
collation et doivent attendre que tout le monde soit servi : c’est donc un moment de civilité qui est
instauré, un moment appréciable pour l’apprentissage du « vivre ensemble ». On y apprend à se
remercier, à s’attendre mais aussi à faire attention avec la nourriture puis à nettoyer.
Les autres activités rituelles de cette classe que je vais développer concernent l’habillage-
déshabillage, les rituels de transition et le passage aux toilettes.
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A chaque classe correspond ses rituels : si nous avons vu précédemment en quoi consistaient
les rituels, il est évident que chaque classe doit les adapter par rapport à ses élèves. Pour ma part,
certains rituels qui paraissent assez simples à mettre en place sont ceux pour lesquels j’ai eu le plus
de mal à les établir.
En effet, le premier rituel qui a provoqué une inquiétude fut l’habillage-déshabillage. Les
élèves doivent s’asseoir sur des bancs au dessous de leur photo et de leur panière de vêtements de
rechange. Au début de l’année, la plupart des élèves circulaient dans le couloir sans arrêt alors qu’ils
n’étaient même pas déshabillés et il en allait de même pour l’habillage. Les enfants étaient assez
peu autonomes puisqu’ils attendaient que l’ATSEM et moi-même arrivions pour se faire habiller
tout en étant dissipés en attendant. L’enseignante titulaire (qui avait le même souci) a fini par
trouver cette méthode. Chaque élève doit aller s’asseoir directement à sa place en arrivant et
attendre que tout le monde soit prêt, sans traverser le couloir. Cela peut paraître tout simple, mais
pas toujours évident à mettre en place avec 22 élèves de deux et trois ans. Par la suite bien sûr, le
rituel d’habillage a évolué puisque les enfants sont devenus de plus en plus autonomes en
s’habillant tout seuls puis en aidant leurs camarades plus petits ou ayant encore quelques difficultés.
Le deuxième rituel que je redoute particulièrement est le passage aux toilettes. La classe
possède un avantage, c’est qu’elle se trouve juste à côté des toilettes dont aucune autre classe ne fait
l’usage. Cependant, la disposition est telle que les enfants se retrouvent vite serrés et à sauter
partout, le temps que leurs camarades puissent tous accéder aux toilettes. Pour le lavage des mains il
en est de même. La pièce ne dispose que de deux petits lavabos et il est extrêmement difficile de
faire accéder les enfants puis de les faire patienter en attendant les autres, car ces élèves sont très
dynamiques. La solution que j’ai trouvée pour le lavage des mains est de les faire rentrer en classe
avec moi dès que leurs mains sont propres, pendant que l’ATSEM s’occupe de ceux qui restent.
Pour les toilettes, la seule solution que j’envisage serait de faire passer les élèves par petits groupes,
ce qui éviterait les débordements.
Enfin, le troisième rituel pour lequel j’ai éprouvé des difficultés concerne les rituels de
transition : lorsque nous passons d’un lieu à un autre, il est plus commode d’avoir un moyen qui
regroupe les élèves plutôt que de les voir se déplacer « en troupeau ». Au tout début de l’année,
l’enseignante utilisait une corde à laquelle tous les élèves devaient s’accrocher : cette méthode était
assez efficace mais il est évident que s’il est un rituel qui doit évoluer, c’est bien celui-ci. Lors d’un
stage d’observation en Petite section de maternelle, j’ai pu voir que l’enseignante mettait ses élèves
deux par deux. J’ai donc essayé cette technique avec mes élèves mais elle ne fonctionnait pas
vraiment. J’ai donc instauré la farandole, qui reste très difficile pour des Tout-petits. Parfois, même
21
une activité rituelle peut nécessiter une réelle situation d’apprentissage.
Par ailleurs, ma classe étant très dynamique et plutôt kynesthésique, j’ai vu l’utilité
d’essayer de limiter toutes les activités où mes élèves n’étaient pas actifs.
Les rituels m’apparaissent donc à mettre en place en fonction du niveau mais surtout des
élèves, à modifier et à faire évoluer tout au long de l’année.
- en Moyenne et Grande section de maternelle :
La mise en œuvre pédagogique a eu lieu, cette fois-ci, lors de mon stage en responsabilité en
Moyenne et Grande section à l’école de St Loup de Varennes. Cette école de village était très calme,
et la classe de 15 grands et 6 moyens disposait déjà de bonnes habitudes de travail. Ils étaient tous
très intéressés par ce qu’on pouvait leur proposer.
Les rituels dans cette classe étaient très bien organisés : l’accueil du matin s’effectuait dans
la cour. Lors des déplacements, les élèves se mettaient d’eux-même par deux sans problème.
Le rituel de l’habillage-déshabillage se déroulait dans le couloir devant la classe, chaque élève ayant
son propre porte-manteau. Cette activité engendrant trop de bruit selon l’enseignant, celui-ci avait
mis en place des « concours des groupes s’habillant le plus rapidement possible, de ceux qui
s’habillaient en silence…etc. », concours que je n’ai pas souhaité suivre lors de mon stage : j’ai en
effet préféré faire rentrer les élèves pour qu’ils s’assoient en classe lors de bruits significatifs.
La plupart des autres rituels avaient lieu lors des premiers instants en classe : les élèves se
regroupaient devant le tableau où j’étais assise. On commençait alors par quelques civilités (se dire
bonjour, dire bonjour à l’ATSEM) puis nous passions, le lundi matin exclusivement, à la répartition
des responsabilités. Instant crucial pour les élèves qui allaient savoir la charge qui leur serait
attribuée pour toute une semaine.
Nous procédions ensuite aux autres rituels :
- Les présents/absents : l’élève chargé de cette partie comptait chaque élève. Les enfants
mettaient les mains sur leur tête et dès qu’ils étaient touchés par cet élève, devaient baisser leurs
bras pour éviter toute erreur de comptage. Une fois le dénombrement terminé, l’élève devait poser
un aimant sur la bande numérique correpondant au nombre de présents et un sur le nombre
d’absents.
- Le calendrier : l’élève responsable du calendrier devait mettre la chenille du jour sur la
22
feuille correspondante au même jour, puis mettre une croix sur le calendrier, poser le crayon
en face du bon jour écrit de deux manières différentes et enfin placer correctement l’aiguille
de la roue de la semaine.
- Raoul, le poisson : l’élève ayant la responsabilité de Raoul avait pour tâche de le nourrir
de cinq petites boules de nourriture chaque jour.
- Les chefs de rang : dans cette classe, chaque semaine étaient nommés les chefs de début
et de fin de rang. Lors des déplacements, ceux-ci encadraient le rang pour le bon
déroulement de celui-ci.
- Les passages aux toilettes : ils se déroulaient après chaque récréation. Les élèves, s’ils le
souhaitaient, pouvaient aller aux toilettes sous la surveillance de l’ATSEM.
J’ai rajouté, une fois, avant de se mettre au travail, l’étirement : après les rituels du matin,
nous nous étirions pour nous réveiller complètement. En fait, ce rituel signifiait l’entrée dans les
activités à suivre. Je parle ici de rituel car lorsque je n’y pensais plus, les élèves me le rappelaient.
Alors simple automatisme ou rituel? Si l’on s’en tient à tout ce que l’on a vu précédemment, ceci
pourrait être un rituel de transition au même titre qu’une comptine.
Il est pertinent de pouvoir analyser ces différentes pratiques de rituels. Tout d’abord, il est
crucial de ne pas oublier que chaque rituel instauré exige des objectifs. Comme nous l’avons vu
dans les définitions, les rituels ne sont présents que parce qu’ils sont nécessaires aux apprentissages.
Il n’est alors pas question de faire des rituels par simple convenance personnelle, mais parce que
cela a été déterminé dans le cadre des apprentissages à mettre en place tout au long de l’année. En
ce qui concerne ma pratique pédagogique rapportée ci-dessus, je ne reviendrai pas sur les objectifs
correspondants à ces rituels car ils ont été cité précédemment (cf. le § « quelles activités »), mais je
souhaite ici les reprendre afin d’en évaluer l’utilité et de montrer leur lien avec l’interdisciplinarité.
Il est bien évident que les rituels contribuent à l’interdisciplinarité. De plus, il ne faut pas oublier
que le langage doit être au cœur des apprentissages, présent dans chacun des rituels.
Tout d’abord, commençons avec l’accueil : c’est un moment plutôt relié au « vivre
ensemble », qui favorise certaines civilités mais aussi l’apprentissage du respect de soi-même et des
autres. C’est également le moyen d’acquérir du vocabulaire avec des mots nouveaux, c’est donc un
23
moment de langage.
- L’habillage/déshabillage : moment de « vivre ensemble », on y apprend, comme pour
l’accueil, le respect de l’autre. C’est aussi l’occasion d’affiner sa motricité puisque les
enfants assimilent de nouveaux gestes pour s’habiller. Enfin c’est également un outil
d’acquérir un vocabulaire spécifique. En outre, c’est lors du déshabillage que certains
enfants parlent avec l’adulte de ce qu’ils ont fait chez eux (langage d’évocation.)
- Le passage aux toilettes : rituel de « vivre « ensemble », c’est aussi l’occasion de faire des
sciences à travers la découverte de son corps, mais encore d’utiliser le langage d’évocation
pour certains enfants qui choisissent cet instant pour parler avec l’adulte.
- Les rituels de transition : durant les changements de lieux, c’est l’opportunité de dire une
petite comptine de déplacement mais également de faire appel à la motricité (suivant la
forme de déplacement). C’est aussi un instant de « vivre ensemble » où il faut, la plupart du
temps, accepter l’autre en le touchant (donner la main, tenir par les épaules ou les hanches
pour le petit train, …etc.).
- L’appel : si l’appel représente un acte obligatoire pour l’enseignant, il constitue aussi une
opportunité pour travailler le langage d’évocation (pourquoi cet élève est il absent ?) mais
aussi, à partir de la Grande section surtout, avec la pratique du dénombrement, les
mathématiques.
- Le calendrier : il est un outil pour travailler la découverte du monde, pour s’approprier la
notion du temps qui passe, mais aussi permet d’apprendre des mathématiques.
- Raoul le poisson : ce fut par le biais de Raoul que les élèves travaillaient le « vivre
ensemble » (être responsable de la vie d’un être vivant) mais aussi les mathématiques.
C’était l’occasion pour les moyennes sections de travailler le dénombrement jusqu’à 5.
Ces quelques exemples permettent donc de se rendre compte de la présence de l’interdisciplinarité
24
au travers des rituels.
C’est directement sur le terrain que j’ai pu me rendre compte de la difficulté à mettre en place
certains rituels. Il est important de pouvoir les adapter au niveau de classe, en fonction des élèves et
de les faire évoluer tout au long de l’année et à travers les cycles.
IV- Quelles progressions ?
« Lorsque tous les enfants se sont appropriés un rituel, il doit évoluer ou être remplacé. »
programmes 2002-chapitre « vivre ensemble ».
1) En maternelle
Les rituels doivent être inscrits dans une dynamique d’apprentissage et non de
conditionnement. Il est donc nécessaire qu’ils puissent évoluer au cours d’une même année et
durant tout le cycle. Pour gagner en cohérence, il est même conseillé d’établir une progression de
cycle pour les cinq périodes des trois années de l’école maternelle. Pour faire évoluer les pratiques
de la PS à la GS, il conviendra de se détacher progressivement de l’utilisation de l’affectif pour
viser en GS le sens et l’utilité des activités proposées. Mais pour rendre possible une évolution, il
faut bien sûr finir les objectifs de ces rituels.
Nous allons donc tenter de regarder plus précisemment et plus concrètement quelques
activités rituelles pour en dégager les évolutions possibles.
- L’accueil du matin :
Pour structurer le temps, il va falloir faire évoluer les supports, mais aussi faire passer les enfants de
leur temps familial cyclique à un temps culturel et social, plus linéraire.
Au niveau de la socialisation , le contenu reste le même (par exemple l’appel du matin avec le
travail sur les prénoms) mais de nouvelles exigences vont naître (on ne s’attachera plus seulement à
la photo ou au signe.)
- Les rituels de sieste, de passage aux toilettes :
L’enfant ne va bientôt plus dormir l’après-midi (dans certaines écoles à partir de la Moyenne
section, d’autres à partir de la Grande section) et va commencer à aller aux toilettes quand il en a
envie (dans la mesure du possible et sans compter que le passage aux toilettes collectif reste de
25
rigueur.)
- Les rituels de transition :
Pour se déplacer, les rituels vont être plus stables, les enfants prenant l’habitude du déroulement
d’une journée. La mise en place d’un rang devient beaucoup plus rapide, les regroupements et les
sorties en récréation s’effectuent également plus rapidement.
Plus concrètement, des séquences doivent être mises en place sur une année pour permettre une
bonne évolution de ces rituels (des propositions de progressions couvrant les trois années de
maternelle se trouvent dans les annexes.)
2) Vers les cycles II et III
Ayant été pré-recrutée dans trois classes de CM2 et notamment à mi-temps dans une école
classée ZEP à Mâcon, j’ai eu l’occasion de mettre en place certains rituels. N’étant bien sûr pas
complètement formée, j’ai pu, grâce aux interventions d’une conseillère pédagogique, faire évoluer
ces rituels pour qu’ils prennent plus de sens dans les apprentissages, tout en me rendant compte que
les élèves, si grands soient-ils, étaient très attentifs à ces activités.
Par exemple, j’avais instauré l’écriture de l’emploi du temps dès le début de la matinée dans
un coin du tableau. Les élèves appréciaient beaucoup ce rituel car cela leur permettait de structurer
leur journée dès les premiers instants de classe. Nous avions également « le mot du jour » : chaque
matin nous apprenions un mot nouveau. Ce rituel a évolué par la suite pour que les mots soient
rattachés à des apprentissages en cours. Enfin, à chaque fin d’après-midi, je proposais à mes élèves
une lecture offerte (Charlie et la chocolaterie, Roald Dahl). Pensant qu’ils ne seraient pas intéressés
par une telle activité, j’ai été très vite surprise par l’enthousiasme et l’attention qu’ils m’accordaient
à ce moment-là.
Ces exemples pour montrer que, à partir d’une petite expérience de l’enseignement, les
activités rituelles peuvent avoir leur place dans le cycle III. Alors qu’en disent les programmes ? Ils
explicitent bien le fait que les apprentissages construits au cycle I à travers des activités rituelles
trouvent leur prolongement au cycle II.
Ainsi, à propos du vivre ensemble, nous savons qu'à l’école maternelle, on a insisté sur
26
l’articulation entre la construction de l’autonomie de l’élève et l’acceptation de la vie collective à
l’école. Le cycle II constitue une transition entre cette étape et celle du cycle III qui vise à faire
prendre conscience aux élèves que certaines valeurs n’auraient aucune signification sans les
différentes collectivités dans lesquelles s’inscrit la vie quotidienne de l’enfant.
En ce qui concerne la maîtrise du langage, nous savons qu’elle a été le principal domaine
d’activités de l’école maternelle. Elle doit également être l’objet d’autant d’attention tout au long du
cycle II et va se renforcer grâce aux multiples situations de communication qui structurent la vie de
classe et de l’école, mais aussi en impliquant avec des moment visant le développement et la
structuration du langage de chacun. A l’école élémentaire, les nouveaux programmes ont instauré
une demi-heure de débat par semaine pour commencer à formaliser la vie collective. Le principal
objectif est ici de permettre aux élèves de participer aux échanges, de prendre la parole au sein d’un
groupe pour faire avancer une réflexion collective et d’apprendre à écouter les autres.
En mathématiques, les élèves ont déjà acquis certaines compétences dans l’utilisation des
nombres avant d’entrer au cycle II, notamment grâce au rituel de dénombrage du matin. Ces
compétences vont être poursuivies : maîtrise de la comptine orale, utilisation du dénombrement,
mise en relation des nombres dits et de leur écriture chiffrée.
Enfin, pour donner un dernier exemple, en découverte du monde et notamment dans la
structuration du temps qui passe, les élèves accèdent à un usage raisonné des instruments leur
permettant de structurer le temps et de mesurer les durées. Cela va se concrétiser par l’explicitation
de la programmation des activités pendant l’année, de l’emploi du temps au quotidien ; de la
présentation quotidienne des activités de la journée et des bilans du travail effectué et de
l’utilisation des horloges et du calendrier. Il est notamment très utile de travailler avec l’horloge en
donnant aux élèves des consignes de travail sur un durée précise.
Il est donc fondamental de faire évoluer les rituels, non seulement au cours d’une même
année mais également à travers les trois cycles. Si les objectifs ne sont plus les mêmes, l’utilité de
ces rituels peut désormais être considérée comme prouvée.
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Conclusion
La pratique des rituels permettant l’intégration de l’enfant au sein d’un groupe et la
découverte des règles de vie commune a été largement reconnue comme nécessaire aux
apprentissages à l’école. Ces activités peuvent être proposées en de multiples circonstances et
apporter, selon une progression cohérente, une riche contribution à la diversité de ces
apprentissages. Le temps du rituel combine à la fois la dimension affective et l’habitude. C’est un
moment que chaque enfant peut anticiper car il revient automatiquement dans l’emploi du temps.
Ils sont au service de l’enfant, aident à l’organisation du cadre, posent des repères stables et
sécurisants qui permettent à l’enfant d’évoluer et d’élaborer sa pensée. À la fois brefs mais répétés
dans le temps, les rituels représentent un nombre d’heures suffisamment important pour que l’on se
préoccupe de leur intérêt. Il est nécessaire de les considérer véritablement comme une forme
d’apprentissage comprenant des objectifs à atteindre et des compétences à travailler.
Il est important de ne pas se contenter d’envisager les rituels seulement comme une simple
imprégnation mais ne concernant que le moment collectif du début de matinée, et qui ne seraient ni
préparés spécifiquement, ni prolongés car limités dans le temps et dans leur finalités, mais comme
un véritable gage de réussite éducative. Certains pourraient donc considérer qu’il n’est pas
nécessaire de préparer quelque chose de répétitif, or il est bien sûr essentiel d’aborder les rituels
comme une situation d’apprentissage ordinaire.
Si les rituels sont forcément plus présents au niveau de l’école maternelle, il est primordial
de ne pas les restreindre uniquement à ce niveau-là. Comme nous avons pu le voir, ils sont
nécessaires aux apprentissages dans tous les cycles. S’ils sont différents dans leur forme, les rituels
à l’école élémentaire permettent tout à la fois de travailler d’autres compétences et de se fixer de
nouveaux objectifs répondant aux exigences du cycle concerné. Ce sont les pédagogies nouvelles
comme les techniques Freinet qui ont donné du sens aux rituels à l’école élémentaire, mais
aujourd’hui tout le monde s’accorde à reconnaître leur utilité.
C’est lors de l’élaboration de ce mémoire que je me suis vraiment rendue compte de
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l’importance des rituels dans les apprentissages. Spontanément très attentive à ces activités dès le
départ, j’ai pu m’apercevoir qu’il ne fallait pas en minimiser l’importance et ce dans aucun des
cycles. J’ai également pris conscience que si certaines activités rituelles fonctionnaient bien dans
une classe, elles pouvaient aussi ne pas fonctionner dans une autre. L’enseignant doit apprendre à
connaître ses élèves pour pouvoir adapter les activités. De plus, il est impératif d’avoir connaissance
de ce dont les élèves sont capables. Si cela apparaît plus facile dans les grandes classes, une
mauvaise connaissance de l’enfant de maternelle peut faire passer nos élèves à côté des
apprentissages. C’est donc pour cette raison que j’ai dédié une partie de mon mémoire au
développement de l’enfant. Grâce à ces lectures, j’ai pu mieux comprendre la psychologie de mes
élèves, pourquoi, par exemple, ils éprouvaient toujours le besoin de toucher, et il a été par la suite
plus facile d’appréhender les différentes séquences à mettre en place. Il en est de même pour les
activités rituelles. Actuellement dans ma classe de petite section de maternelle, je veille à ce que ces
activités ne soient pas faites trop vite ou bien mal faites.
Je m’attacherai, pour mes classes futures et quel que soit le cycle, à construire des séquences
complètes et évolutives sur les rituels que je pourrai mettre en place. Si ma future classe est une
classe de maternelle, je réfléchirai plus longuement au sens et aux objectifs de mes activités
rituelles. Je tâcherai aussi de les faire évoluer tout au long de l’année pour permettre à mes élèves
de les apprécier sans que cela devienne un simple automatisme sans réflexion aucune. Faire évoluer
les rituels permet de ne pas en faire des activités qui n’ont plus de sens et que l’on fait simplement
par habitude.
Et si les rituels à l’école maternelle et élémentaire sont nécessaires aux apprentissages, nous
pouvons même penser qu’ils sont indispensables à la vie de tous.
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Bibliographie
• Site internet www.wikipédia.fr
• Première école, premiers enjeux, Anne-Marie Gioux, Hachette éducation, 2002.
• L'enfant de 3 à 6 ans, ses besoins, ses intérêts, ses problèmes , ESF, 1986.
• Les rituels à l'école maternelle, de la petite à la grande section , sophie Briquet-Duhazé et
Fabienne Quibel-Périnelle, Bordas, 2006.
• pour une scolarisation réussie des tout petits , document d'accompagnement des
programmes,CNDP, 2003.
• Débuter en petite section de maternelle , Marie Goetz-Georges, Retz, 2005.
• Qu'apprend-on à l'école maternelle ? Les nouveaux programmes, ministère de
l'Education Nationale, CNDP/XO éditions, 2002.
• Les rituels à l'école maternelle, fondements et interêt pédagogique, limites et conditions
de fonctionnement, Anne-Marie Doly, IUFM d'Auvergne conférence de
circonscription,2004.
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ANNEXES
Annexe 1 : Proposition de progression pour les rituels en maternelle. Compétences relevant du LANGAGE
(langue orale et écrite) : travail sur les prénom.
Ces tableaux représentent un exemple possible de construction de séquence. Ils ne sont en aucun cas exhaustifs et doivent se construire en fonction des apprentissages et des projets mis en place. Ce qui est indiqué ici est simplement un exemple concret d'activités possibles.
Répartition annuelle
PS MS GS
1ère période
Comprendre l'association photo prénom.Placer son étiquette (écriture majuscule)
Identifier ses initiales et son prénom parmi d'autres (écriture majuscule)découper ses étiquettes prénoms dans les trois écritures pour signer son travail.
Identifier et lire toutes les initiales et tous les prénoms.Apprendre à écrire son prénom en cursive.
2ème Période
Reconnaître les photos des autresnommer les présents et les absents.
Prendre des indices visuels pour identifier les initiales des autres sur l'horloge des responsables.
Lire les initiales des responsables sur l'horloge.Écrire son prénom en cursive sur son travail.
3ème période
Reconnaître son prénom et certains autres.Nommer les absents.
Identifier les prénoms des autres (en majuscule et en script)Nommer les prénoms des présents et des absents.
Lire les prénoms des présents et des absents sur les tableau école/maison pour renseigner le cahier d'appel.
4ème période
Utiliser son prénom pour indiquer l'activité choisie.
Utiliser des initiales ou son prénom pour indiquer l'activité choisieécrire son prénom en majuscule sur son travail.
Ranger les prénoms : filles/garçons, moyens (majscules)/grands (script)
5ème période
Reconnaître son prénom sans la photo et décrire des indices visuels pertinents (longueur, apparence des lettres).
Identifier les initiales et les prénoms d'une majorité d'enfants de la classe.
Utiliser son prénom pour indiquer les services ou responsabilités effectués.
Annexe 2 : Proposition de progression pour les rituels en maternelle. Compétences relevant de la découverte du
monde: la météo.
Répartition annuelle PS MS GS
1ère période
Observer et nommer quotidiennement l'état du ciel
Reconnaître et nommer le temps qu'il fait.Observation des différentes façons de symboliser l'état du ciel (bulletins radio, télé, journaux,...) confrontation et adoption d'un code pour la classe.
Nommer et qualifier les saisons:l'état de la natureles activités humainesles vêtements et habitudes alimentaires
2ème Période
Représenter le temps qu'il fait.Fabriquer des éléments en tissus ou plastique (nuage, soleil, nuage et pluie...) pour reconstituer chaque matin l'état du ciel par manipulation.
Décrire le temps qu'il fait.Construire et utiliser une horloge météo en fonction des différents types de temps observés et des codes choisis.
Comparer des grandeurs.Relevés de température pour réaliser un graphique des températures.
3ème période
Verbaliser le vocabulaire approprié.Découper, classer et coller sur des affcihes des différents vêtements utilisés selon la météo.
Décrire le temps de façon plus précise suivant l'actualité (brouillard, verglas,...) et les conséquences sur les activités humaines.
Comparer des grandeurs.Construire des outils permettant des relevés de la hauteur de l'eau.
4ème périodeComparer et classer des supports variés représentant différents types de temps.
Rechercher et classer des photos, images, reproductions d'oeuvres et apparier avec quelques comptines ou poésies.
Comparer des grandeurs.Construire un outil pour observer le vent: moulinet, manche à air.
5ème période
Participer de plus en plus activement.Apprentissage de comptines sur les manifestations météorologiques.
Manipuler l'horloge météo en verbalisant le temps qu'il fait et les incidences possibles sur la vie de la classe ou du personnage de la classe.
Comparer des grandeurs.Comparer le nombre de jours de soleil, de pluie, de nuages, dans le mois.
Annexe 3 : Proposition de progression pour les rituels en
maternelle. Compétences relevant de la structuration du
temps et de l'espace : travail autour de la date et du
calendrier.
Répartition annuelle PS MS GS
1ère période
Utiliser des repères relatifs aux rythmes de la journée.Recherche, découpage, mis en ordre et collage en bande de photos d'enfants en activités à l'école.
Passer du temps de l'énonciation à celui de l'évocation.Mise en place d'une frise du temps. Train des anniversaires.
Utiliser des repères relatifs aux rythmes de la semaine.Ecriture de la date à l'aide d'étiquettes : jour, mois, quantième, année.Horloge de la semaine, ephéméride.Affiche du mois constituée des bandes des semaines. Calendrier du mois (cases cochées ou coloriées.)
2ème Période
Construire la notion de matin.Utilisation des feuillets de l'ephéméride: collage sur une feuille de la journée pour constituer un livre de vie mémoire de la classe support du langage d'évocation.
Construire la notion de semaine avec acquisition progressive de l'ordre des jours de la semaine.Marquage des activités spécifiques et anniversaires sur la frise du temps.Utilisation du calendrier de l'avent.
Utiliser des calendriers annuels pour situer les mois.Construction d'un calendrier de l'avent.Dictée à l'adulte d'un bilan journalier des activités écrit sous l'éphéméride et la météo. (imprégnation du sens de l'écriture.)
3ème période
Acquérir les notions: avant/après.Ordonner des séries de trois images du vécu de la classe.
Reconnaître le caractère cyclique de certains phénomènes.Construction de la bande de la semaine ouis de l'horloge de la semaine.
Connaître la succesion des jours de la semaine.Situer passé, présent, et futur.Utiliser : hier, aujourd'hui, demain.
4ème période
Acquérir l'idée de succession des jours par les activités qui leur sont spécifiques (mardi: bibliothèque)
Reconnaître et identifier les jours de la semaine: vers la notion de date.Repérage d'éléments signifiants de ces jours. (initiales des jours...)
Aller vers le temps chronologique. Se projeter dans un avenir plus lointain. Utilisation de divers calendrier.
5ème période
Se familiariser avec la notion de date verbalisée par l'adulte.Ordonner les photos du déroulement de la matinée (imprégnation du code social de gauche à droite.)
Se projeter, anticiper dans les activités de la classe.Réalisation d'un emploi du temps illustré. (photos, éléments découpés, dessins)
Apprécier le temps qui passe.Utilisation d'instruments de repérage chronologiques (calendrier) et de mesure des durées (sablier, horloge...)
Annexe 4: Proposition de progression pour les rituels en
maternelle. Compétences relevant de l'approche des
quantités et des nombres: présents/absents.
Répartition annuelle PS MS GS
1ère période
Lecture d'album à compter. Mise en correspondance, lors de l'appel, d'objets et d'élèves.Emboîtement de cubes et pratique de comptage sur la bande numérique.
Dénombrer les filles, garçons, absents.Utilisation d'une bande numérique double et de cartes à points en volume à remplir avec des objets.
2ème Période
Connaître le début de la bande numérique.Compter les absents. Apprentissage de comptine numériques adaptées au niveau des élèves et aux projets de classe.
Mémoriser des quantités. Mise en correspondance de mots avec les objets d'une collection.Compter les absents sur la bande numérique.
Comparaison de collections (garçons, filles). Un élève lit les prénoms de filles et de garçon pendant qu'un autre met un cube de la bonne couleur dans des boîtes.
3ème périodeConstruire le sens de la correspondance terme à terme.
Mémoriser et communiquer des informations sur les quantités. Compter les filles, les garçons, les absents.
Associer le nom des nombres connus avec leur écriture chiffrée en se référant à la bande numérique.
4ème période
Dénombrer. Comparaison de collectionsmémorisation de la suite du nom des nombres.Apprentissage de comptines numériques.
Être capable d'utiliser les nombres pour anticiper le résultat d'une action sur des positions.Déplacements en avant et en arrière sur la bande numérique.
5ème période Connaître la suite numérique orale jusqu'à 5.
Connaître la suite numérique jusqu'à 19.
Connaître la suite numérique jusqu'à 30.
Annexe 5 : photos d'exemples de quelques activités rituelles possibles
en moyenne et grande section de maternelle. ( cf § « mes pratiques en
classe.)La chenille des jours de la semaine. Les élèves doivent trouver la chenille correspondante à la
feuille et la coller dessus.
Autre vue plus générale. On voit ici les chenilles de la semaine, la bande numérique qui sert à noter
le nombre de présents et d'absents (l'aimant rouge pour les présents et le noir pour les absents).
Plusieurs images sur le calendrier.
Ici nous voyons l'horloge des jours de la semaine et une frise permettant la lecture des différentes
écritures des jours de la semaine (script et cursive).
Ici nous pouvons voir le tableau des reponsabilités sur lequel chaque semaine les élèves sont
inscrits.
Les rituels : une cérémonie inutile?
Résumé : Le rituel est une activité pratiquée quotidiennement en maternelle et qui
apporte aux enfants une sécurité affective leur permettant d'évoluer plus aisément dans le monde
scolaire. Citées dans les programmes, ces activités ont largement leur place dans les emplois du
temps. Elles ne doivent pas être considérées comme de simples automatismes, car malgré leur
caractère répétitif, elles comportent toutes les conditions permettant d'entrer dans les apprentissages.
Mots clés : – activité rituelle
– apprentissages
– socialisation
– maternelle
– répétition