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LES PLANTES NEPHROTOXIQUES
Famille des graminées :
o Zea maïs : fleur mâle maïs. Coliques néphrétiques, cystite, métrite, formation de calculs.
Famille des Aristolachiacées :
o Aristolochia clematis (Aristoloche clématite)
Biotope :
Prairies humides, terrains calcaires et humides, orées des bois, haies, fossés, jusqu'à 800m d'altitude.
Description botanique :
Plante entière : plante vivace, 30-80 cm, herbacée, à odeur désagréable ; tiges cannelées érigées, non ramifiées.
Feuilles : pétiolées, en forme de coeur, vert clair.
Inflorescence : fleurs groupées par 3-6 sur des pédoncules courts à l'aisselle des feuilles, grandes, en forme de tube renflé à la base et s'évasant (2-3 cm), jaune terne avec une lèvre aplatie brun jaunâtre. Fleurit en Mai-Septembre
Fruit : grande capsule ovale et verte, pendante, à 6 loges, se fendant par 6 valves.
Neurotoxique (dépression) + néphrotoxique + oestrogénique :
Parties toxiques : toutes, surtout les racines graines et rhizome. Principe(s) actif(s) : Une substance amère à noyau tri-terpénique,
l'acide aristolochique + divers alcaloïdes.
Circonstances d'intoxication : mélangé à des plantes fourragères (luzerne).
Espèces : décrit chez les chevaux surtout, mais aussi les bovins et ovins.
Organe(s) cible(s) : Système nerveux central et autonome.
Symptômes : torpeur, parésie, ataxie, paralysie, évoluant vers le coma et la mort. S'accompagne de mydriase, anorexie, polyurie, coliques douloureuses, constipation, pouls faible et rapide.
Lésions : inflammation de l'appareil uro-génital, très peu spécifique.
Utilisation pharmaceutique :
Utilisé en médecine populaire comme emménagogue abortif et ocytocique, diurétique et anti-rhumatismal
o Aristolochia rotunda (Aristoloche arrondie)
Famille des Euphorbiacées :
o Mercurialis annua :
Biotope (plante d'ornement ; plante de montagne ; plante méditerrannéenne) :
On trouve cette plante adventice commune et nitrophile dans les décombres, les jardins et les champs
Description botanique :
Plante entière : herbacée annuelle de 20 à 40cm, dioïque, à tige ramifiée dès la base, dressée et quadrangulaire
Feuilles : opposées, à limbe vert clair, ovale et crénelé, sur un pétiole court
Inflorescence : fleurs mâles groupées en 4 à 12 glomérules formant un épi jaunâtre longuement pédonculé, chacune avec un calice à 3 sépales et 10 étamines ; fleurs femelles axillaires et presque sessiles avec un calice à 3 sépales et un ovaire biloculaire surmonté de 2 styles
Néphrotoxique + hémolyse :
Parties toxiques : la plante même sèche est toxique, avec un pic à la maturation des fruits, en fin d'été
Principes actifs : (tri)-méthylamine, saponosides et hermidine (chromogène)
Circonstances d'intoxication : la plante fraîche étant peu appétente, il y a un risque avec les fourrages contaminés (ensilage de maïs surtout) ou lors de sécheresse
Toxicité : décrite chez les bovins, ovins, le cheval et le lapin
Doses : 15 à 30kg de plante fraïche sont mortels pour un bovin contre 4 à 5kg ou 0,2 à 0,3 kg/j pendant 5 à 6 jours pour un ovin
Organes cibles : rein, foie et tube digestif
Symptômes : oligurie avec une urine colorée (rose clair à brun rouge, brun foncé) car hémoglobinurie et/ou hématurie, dysurie évoluant vers anurie. En parallèle, on observe des troubles digestifs (gastro-entérite, météorisation, salivation, diarrhées, coliques) et une anémie intense avec chute de l'hématocrite. Le lait prend une coloration saumon clair
Lésions : glomérulonephrite, hépatomégalie avec nécrose centrolobulaire, hémorragies du foie et des reins
Traitement spécifique :
Aucun, on peut éventuellement transfuser dans les cas graves
Autres plantes entrainant des troubles rénaux :
o Plantes à oxalates : Néphrite aïgueo Famille des Equisetacées : + symptômes nerveuxo Famille des Fagacées : toujours associé à des
symptômes digestifs (constipation)
LES PLANTES CYANOGENETIQUES Famille des Graminées :
o Sorghum sp. (Les sorghos) :
Biotope :
Céréale cultivée pour les grains ou pour l'ensilage,surtout dans le sud de la France
Description botanique :
Sorghum vulgare technicum : sorgho à balais (1 à 3m, une inflorescence terminale très fournie et très rameuse de 20 à 40 cm, avec des fleurs mâles et hermaphrodites, des grains ocre jaune brillants enveloppés d'une glumelle marron),
Sorghum halepense (Pers.) : sorgho d'Alep (plante vivace 0,5 à 1,5m à rhizome rampant, croissant spontanément dans le sud de la France, à inflorescence en panicule lâche avec épillets sessiles, pubescents, allongés et panachés de violet),
Sorghum vulgare var sudanense (Hitchc.) : sudan-grass (cultivé, ressemble au sorgho d'Alep mais de petite taille) ; c'est le moins toxique
Existence de variétés hybrides
Cyanogénétique + nitrates + photosensibilisation secondaire :
Parties toxiques : uniquement la plante jeune (moins d'1m ou 50 cm pour sudan-grass) ; aucune variété n'est toxique une fois sèche
Principes actifs : un hétéroside cyanogénétique, la dhurrine et des nitrates pour Sorghum vulgare var sudanense
Circonstances d'intoxication : lors de consommation de sorgho sur pied avant maturité ou lors de distribution en fourrage vert
Toxicité : décrite chez les ruminants (bovins et ovins)
Doses : létale pour un bovin à environ 1kg de plante fraîche
Organes cibles : action sur le sang (inhibition du transport de l'oxygène par fixation de HCN sur la cytochrome oxydase)
Symptômes : après une latence courte, on observe des signes de dyspnée, des muqueuses rouge brillant ainsi qu'un état de stupeur, des tremblements musculaires et convulsions, une démarche chancelante. Dans les cas graves, décubitus et évolution brutale vers la mort
Lésions : sang rouge brillant, rumen à l'odeur d'amande amère, muscles foncés, hémorragies et anoxie tissulaire
Traitement spécifique :
Pour un bovin, administrer 3g de nitrite de sodium (NaNO2) et 15g de thiosulfate de soude
o Phalaris canariensis ( Alpiste) :
o Glyceria aquatica (Glycérie aquatique) :
Biotope (plante des marais ; dans les fourrages) :
Dans tous les endroits humides, bords de fossés, étangs, marais, prés inondés...
Description botanique :
Plante entière : graminée vivace pouvant atteindre 2m, à allure de roseau
Feuilles : feuilles à gaine cylindrique, à limbe large de 1 ou 2cm et terminé en pointe avec une ligule courte
Inflorescence : panicule très rameuse bien fournie de 20 à 40cm, à rameaux inégaux, les plus longs étant abondamment ramifiés. Epillets de 4 à 8mm de long avec 4 à 9 fleurs à glumelle inférieure obtuse, sans arête. Fleurs verdâtres panachées de violet
Hétéroside cyanogénétique :
Parties toxiques : toutes les parties de la plante Principe actif : un hétéroside cyanogénétique, la dhurrine
Circonstances d'intoxication : les années sèches (animaux au pâturage attirés par les coins humides)
Toxicité : surtout les bovins
Doses : 5g de plante fraîche/kg de PV sont létaux pour un bovin
Organe cible : sang par inhibition du transport de l'oxygène (fixation de HCN sur la cytochrome oxydase)
Symptômes : l'effet est foudroyant après une latence courte : on note dyspnée, muqueuses rouge brillant, tremblements musculaires,
convulsions, stupeur. L'animal tombe en décubitus et meurt brutalement
Lésions : sang rouge brillant, rumen à l'odeur d'amande amère, muscles foncés, hémorragies et anoxie tissulaire
Traitement spécifique :
Administrer 3g de nitrite de Sodium (NaNO2), 15g de thiosulfate de soude chez les bovins
Famille des Légumineuses :
o Lotus corniculatus (Lotier corniculé)
Biotope (plante de montagne) :
Fréquent dans les pâturages d'altitude, résistant au froid et à la sécheresse, on le trouve jusqu’à 2500m, voire plus
Description botanique :
Plante entière : plante vivace très variable, assez basse (20-30 cm) à tiges épaisses.
Feuilles : trifoliolées avec folioles arrondies à lancéolées.
Inflorescence : fleurs jaunes à jaune avec du rouge, 10-16 mm, par 2-7 en capitules.
Fruits : gousses cylindrique droites, dressées, 15-30 mm.
Cyanogénétique :
Parties toxiques : les feuilles lors de la floraison Principe actif : un hétéroside cyanogénétique, la lotusine
Circonstances d'intoxication : lors d'ingestion
Toxicité : décrite chez les bovins, ovins et caprins
Symptômes : on observe après une courte latence des signes de dyspnée, des muqueuses rouge brillant, des tremblements musculaires et des convulsions. La mort survient brutalement
Lésions : sang rouge brillant, muscles foncés, hémorragies et anoxie tissulaire ; rumen à l'odeur d'amande amère
Traitement spécifique :
Pour un bovin, administrer par voie IV 3g de nitrite de sodium (NaNO2) et 15g de thiosulfate de soude
o Trifolium hybridum( Trêfle hybride)
Biotope :
Espèce cultivée et naturalisée dans les prés, les pâturages et sur le bord des route.
Description botanique :
Plante entière : plante vivace basse, parfois de taille moyenne, glabre et érigée, non radicante aux noeuds
Feuilles : stipules vertes à l’extrémité effilée, folioles ovales à cordiformes
Inflorescence : petites fleurs de 7 à 10 mm, pourpres ou blanchâtres, devenant roses puis marron, en têtes globuleuses longuement pédonculées (têtes bicolores roses à la base, blanchâtres au sommet)
Fruits : gousses contenant 2 à 4 graines
Cyanogénétique + photosensibilisation secondaire :
Parties toxiques : toute la plante Principes actifs : surtout la lotaustraline, un hétéroside
cyanogénétique, mais aussi un produit de dégradation bactérienne de la chlorophylle, la phylloérythrine, dont l'accumulation dans le sang est à l'origine de la trifoliose ; moins de saponine que dans les autres espèces
Circonstances d'intoxication : lors de consommation en grandeds quantitiés
Toxicité : décrite chez les bovins, ovins, le cheval et le porc
Organe cible : foie essentiellement
Symptômes : on en distingue 3 groupes :
o cutanés dominants : photosensibilisation avec signes hépatiques non constants (ictère, cirrhose hypertrophique)
o signes d'intoxication à HCN (lotaustraline) : dyspnée, muqueuses rouge brillant, tremblements et convulsions pouvant conduire à une mort brutale
o parfois météorisation (saponosides)
Lésions : elles dépendent de la substance incriminée mais les plus remarquables sont hépatiques (ictère, cirrhose chronique hypertrophique = " big liver disease" chez le cheval)
o Phaseolus lunatus (Haricot de Java)
Biotope :
Variété cultivée dans les régions tropicales, il est apparu en France suite à des importations frauduleuses
Description botanique :
Plante entière : plante annuelle grimpante Feuilles : feuilles à 3 folioles ovales ou lancéolés, pointues au
sommet, molles et munies à la base de 2 stipules
Inflorescence : fleurs petites et verdâtres
Fruits : gousses courtes, larges, plates, parcheminées, à graines peu nombreuses. Les graines sont de couleur foncée (noire ou marron), aplaties, à stries convergeant vers le hile
Cyanogénétique :
Parties toxiques : la graine surtout Principe actif : un hétéroside cyanogénétique, la phaséolunatine
Circonstances d'intoxication : l'importation du haricot de Java est interdite, celle du haricot de Birmanie l'est si la teneur en HCN excède 20 g/100g. Les cas d'intoxication sont par conséquent liés à des fraudes
Toxicité : touche l'homme et les animaux lors d'introduction frauduleuse dans un aliment composé
Organe cible : action sur le sang (inhibition du transport de l'oxygène par fixation de HCN sur la cytochrome oxydase)
Symptômes : après une courte latence, l'animal présente des signes de dyspnée, des muqueuses rouge brillant, des tremblements musculaires et convulsions ; la mort est brutale
Lésions : sang rouge brillant, rumen à l'odeur d'amande amère, muscles foncés, hémorragies et anoxie tissulaire
Traitement spécifique :
Administrer 3g de nitrite de sodium (NaNO2) et 15g de thiosulfate de soude pour un bovin
o Viscia sp. (Vesces)
Famille des Linacées :
o Linum usitatissimum (lin)
Biotope (consommation humaine ; plante de montagne) :
Espèce cultivée pour ses graines oléagineuses et ses fibres textiles
Description botanique :
Plante entière : plante annuelle herbacée, mesurant 40 à 80cm, à tiges ramifiées sur son tiers supérieur
Feuilles : feuilles alternes, étroites, lancéolées
Inflorescence : fleurs de type V à pétales bleu azur et à 5 étamines bleues
Fruits : capsule à 5 carpelles formant 10 loges contenant chacune une graine aplatie lancéolée d'un brun brillant et à rebords blanchâtre
Cyanogénétique :
Parties toxiques : graines surtout Principes actifs : un hétéroside cyanogénétique, le linamaroside et
la lotaustraline
Circonstances d'intoxication : lors de conditions climatiques exceptionnelles, si un tourteau en farine est distribué en buvée (veau de boucherie)
Toxicité : ovins et jeunes bovins
Doses : en alimentation, pour ses propriétés laxatives, ne pas dépasser 0,5 à 1kg/j pour un bovin ; 0,1 à 0,25kg/j pour un ovin ; 5% de la ration chez le porc et 0,1 à 0,3kg/j pour un cheval
Organe cible : sang par inhibition du transport d'O2 (HCN fixé sur la cytochrome oxydase)
Symptômes : on observe après une latence courte une dyspnée sévère, des muqueuses rouge brillant, des tremblements musculaires et convulsions : la mort survient brutalement. On a rapporté des cas d'intoxication chronique : naissance d'agneaux goîtreux si les mères ont reçu de faibles quantités pendant la gestation (l'acide cyanhydrique est transformé en thiocyanate antithyroïdien)
Lésions : sang rouge brillant, rumen à l'odeur d'amande amère, muscles foncés, hémorragies et anoxie tissulaire
Traitement spécifique :
Administrer 3g de nitrite de sodium (NaNO3), 15g de thiosulfate de soude chez le bovin par voie IV.
Famille des euphorbiacées :
o Manihot utilissima (manioc)
Famille des rosacées :
o Prunus laurocesarus (laurier cerise)
Biotope (plante d'ornement) :
Arbuste très commun dans les haies des jardins
Description botanique :
Plante entière : arbuste ou petit arbre toujours vert pouvant atteindre 8m
Feuilles : persistantes, alternes, coriaces, étroitement elliptiques, longues de 5 à 15 cm, à bord entier ou légèrement denté et faiblement enroulé, glabres, vert sombre, luisantes sur le dessus. Les feuilles froissées dégagent une odeur d'amande amère
Inflorescence : fleurs blanches réunies en grappes dressées, longues de 7 à 15 cm
Fruits : drupes globuleuses ou ovoïdes d’environ 1 cm, noires à maturité
Cyanogénétique :
Parties toxiques : les feuilles et graines Principes actifs : deux hétérosides cyanogénétiques, le
prunasoside dans la feuille et l'amygdaloside dans les graines, qui libèrant par hydrolyse du HCN (acide cynhydrique), duglucose et de l'aldéhyde benzoïque (odeur d'amande amère)
Circonstances d'intoxication : lors de l'ingestion
Toxicité : concerne les ruminants (ovins, caprins, bovins), le cheval, les oies et l'homme
Doses : dose létale pour un bovin, 500g de feuilles contre 115g chez les petits ruminants
Symptômes : après une courte latence, on observe de la dyspnée, des muqueuses d'un rouge brillant, des tremblements et convulsions pouvant aboutir à une mort brutale
Lésions : sang rouge brillant, muscles foncés, hémorragies et anoxie tissulaire ; odeur d'amande amère à l'ouverture du rumen
Traitement spécifique :
Pour un bovin, donner 3g de nitrite de sodium (NaNO2) et 15g de thiosulfate de soude
Utilisation pharmaceutique :
Autrefois, l'onguent de laurier cerise était utilisé par voie externe dans les pharyngites chroniques,
le sirop s'employait par voie interne en phase exsudative des bronchites aiguës et dans les coliques des carnivores,
l'eau du laurier cerise était également employée comme collyre, antiprurigineux, calmant respiratoire et nerveux,
homéopathie : pour son action sédative sur le tube digestif, dans l'EntérylND
o Prunus dulcis var. amara (amandier amère)
Biotope (plante d'ornement) :
Cultivé sur tout le pourtour méditerranéen
Description botanique :
Plante entière : petit arbre de 3 à 5 m de haut, il en existe deux variétés : amara (amer) et dulcis (doux)
Feuille : elle est oblongue, lancéolée et dentée
Inflorescence : fleurs roses ou blanches
Fruits : le fruit sec renferme 1 à 2 amandes riches en huile
Cyanogénétique :
Parties toxiques : le noyau de l'amandier amer (cotylédons de la graine)
Principe(s) actif(s) : un hétéroside cyanogénétique, l'amygdaloside
Circonstances d'intoxication : confusion entre les deux variétés dulcis et amara
Espèces : homme, toutes espèces animales (autrefois utilisé comme purgatif)
Dose létale : 100 g chez l'adulte, 3 à 8 amandes chez un enfant
Organe(s) cible(s) : sang, par inhibition du transport de l'oxygène (fixation de HCN sur la cytochrome oxydase)
Symptômes : après une courte latence, apparition d'une dyspnée sévère avec tremblements musculaires et convulsions ; les muqueuses sont rouge brillant et la mort survient brutalement
Lésions : sang rouge brillant, muscles foncés, hémorragies et anoxie tissulaire ; odeur d'amande amère à l'ouverture des réservoirs digestifs
Traitement spécifique :
NaNO2: 3 g, Thiosulfate de soude: 15 g chez Bv ; on peut aussi donner des plantes cyanogénétiques.
Utilisation pharmaceutique :
le jus d'amande amère était jadis recommandé comme purgatif pour le bétail. Les amandes peuvent s'utiliser à condition de ne jamais dépasser 1 amande pour 20 kg de poids vif ou bien en émulsion (6 g d'amandes dans 100 ml sans dépasser 10 ml/10 kg)
PLANTES AYANT UNE ACTION SUR LE SYSTEME CARDIOVASCULAIRE.
Effet sur la coagulation :
o Famille des Légumineuses :
Mélilotus alba – mélilotus officinalis.
o Famille des Composées :
Ferula sp. :
Férule commune :
Biotope (plante méditerrannéenne) :
Pousse dans les pays méditerranéens sur les collines sèches, en terrain calcaire ; espèce fréquente en Corse
Description botanique :
Plante entière : grande plante herbacée à tiges épaisses et creuses, vivacee, mesurant 2 à 4m
Feuilles : simples, de forme triangulaire et découpées en segments linéaires, les inférieures sont pétiolées et les supérieures engainantes
Inflorescence : ombelles composées portant 20 à 40 rayons de fleurs jaunes, à pétales ovales à pointe recourbée en dedans ; florraison de juin à août
Fruits : fruit ovale de 15 à 18mm un peu ailé, chaque face étant marquée de 3 côtes peu saillantes
Action sur le sang (syndrome hémorragique) :
Parties toxiques : parties aériennes et racines contenant un latex toxique, surtout en début de période végétative
Principes actifs : plusieurs hétérosides à activité coumarinique (férulenol, ferprénine...)
Circonstances d'intoxication : lors de mélange avec le fourrage ou lors de disette (consommation de plante verte qui est plus toxique)
Toxicité : décrite chez les bovins, ovins, équins et porcins
Doses : pour toutes les espèces, de l'ordre de 2.5g /kg PV/jour
Organe cible : sang
Symptômes : installation progresive avec diminution puis disparition de l'appétit, inrumination, prostration. On observe alors un syndrome hémorragique (épistaxis, pétéchies sur les muqueuses, hématurie, diarrhées hémorragiques et ictère) évoluant vers la mort
Lésions : anémie, suffusions multiples, infiltrations hémorragiques et épanchements cavitaires, caillots
Traitement spécifique :
Il est souvent illusoire : vasoconstricteurs et prothrombine, vitamine K et éventuellement, transfusion sanguine
Hémolyse :
o Famille des crucifères :
Brassica oleracea (choux fourrager)
Biotope (consommation humaine) :
Cultivé dans toute l'Europe pour l'alimentation humaine et animale (plusieurs variétés fourragères)
Description botanique :
Plante entière : bisannuelle ou vivace, herbacée assez grande (jusqu'à 1 m),grisâtre. Tige solide lignifiée à la base, portant des cicatrices de feuilles. Racine jamais renflée en forme de navet
Feuilles : glauques et glabres, grandes, pennées et lobées à la base; entières sinon
Inflorescence : fleurs jaune pâle en grappes allongées et ramifiées, les boutons dépassant largement les fleurs épanouies. Floraison de mai à septembre
Hémolyse + Hypothyroïdie :
Parties toxiques : toutes, en particulier les feuilles si elles ont gelé, mais aussi racines et graines
Principe(s) actif(s) : S-méthyl-cystéine-sulfoxide (anémie), glucosinolates : dont progoitrine, sinigrine, gluconapine, glucobracissine...
Circonstances d'intoxication : hémolyse si consommation excessive (> 15-40 kg/j); facteur antithyroïdien = intoxication chez le jeune dont la mère a consommé du chou pendant la gestation
Toxicité : essentiellement chez les bovins et ovins
Doses : l'anémie s'installe progressivement lors de consommation supérieure à 40 à 50kg/j
Organes cibles : sang et thyroïde
Symptômes : chez l'adulte, on observe surtout une crise hémolytique avec ictère, hémoglobinurie et diarrhée, anorexie, chute de lactation ; ily a en outre des problèmes de météorisation car le chou contient des saponosides. Chez le jeune, les signes d'hypothyroïdie dominent: goître hypothyroïdien, mortinatalité... et s'accompagnent de diminution des performances de reproduction chez les mères
Lésions : Insuffisance hépatique et ictère secondaires à l'anémie, goître
Traitement spécifique :
Il vise à pallier les carences qui s'installent : administration de fer lors d'anémie, d'iode lors d'hypothyroïdie
o Famille des Euphorbiacées :
Mercuria annua
Action sur les hématies :
Action sur l’hématopoïèse :
o Famille des ptérydophytes :
Pteridium aquilinum (fougère aigle) :
Biotope (plante des bois) :
Très commune dans les bois, prés, landes et bruyères, elle préfère les sols siliceux et arides
Description botanique :
Plante entière : très grande fougère 0.3-3 m de haut, vit en grandes masses en terrain découvert, à pétiole non couvert d'écailles. Vivace mais les feuilles roussissent à l'automne
Feuilles : la coupe du rachis des feuilles montre un aigle héraldique d'où son nom. Limbe bipennatiséqué ou tripennatiséqué avec des lobes oblongs ou presque triangulaires, velus en dessous. Sporanges naissants sur le bord enroulé des feuilles
Appareil souterrain : rhizome très grand et profond à 30-40 cm (1 seul rhizome peut couvrir un hectare)
Action sur le sang (syndrome hémorragique) :
Parties toxiques : toute la plante, même sèche Principe actif : facteur inconnu responsable du syndrome
hémorragique chez les ruminants ; thiaminase, tanins et hétéroside cyanogénétique dans la plante jeune
Circonstances d'intoxication : chez les jeunes bovins en stabulation libre avec fougère utilisée comme litière ; lors de consommation de la plante en périodes de disette ou mélangée au fourrage
Toxicité : décrite chez de jeunes bovins surtout (3 à 8 mois), ainsi que chez des ovins et chevaux
Organe cible : moëlle osseuse
Symptômes : ils diffèrent chez les ruminants et le cheval : o jeunes ruminants (on parle de ptéridisme) : après quelques
semaines de consommation les animaux présentent un pic d'hyperthermie (41 à 42,5°C), de l'abattement puis après quelques jours des hémorragies avec pétéchies sur les muqueuse, jetage sanguinolent, hémorragies cutanées ("sueurs de sang"), diarrhées hémorragiques, hématurie et mort en 6 à 10 jours
o cheval : mydriase, coliques, convulsions, dyspnée avec polypnée, ébriété, incoordination motrice
Lésions : ulcères de la caillette et de l'intestin grêle, suffusions sanguines dans les muscles, transsudats rosés dans les séreuse, ganglions hémorragiques, aplasie médullaire (chez les jeunes bovins), exsudation séreuse des méninges, du cervelet et de la moelle lors d'intoxication aiguë (chevaux)
Traitement spécifique :
Il est illusoire chez les bovins. On recommande, chez le cheval, d'administrer de la vitamine B1
Action sur le cœur :
o Famille des apocynacées :
Nerium oleander (laurier rose)
Biotope (plante d'appartement ; plante d'ornement ; plante méditerrannéenne) :
Plante ornementale des haies et jardins du Midi
Description botanique :
Plante entière : arbrisseau dressé mesurant 3 à 4 m de haut Feuilles : opposées ou verticillées par 3, longuement lancéolées et
coriaces, à nervures secondaires nombreuses et pennées.
Inflorescence : corymbes terminaux, à corolle infundibuliforme à gorge rose s'évasant en 5 lobes étalés et ornés d'appendices à 3 à 4 dents courtes
Fruits : deux follicules allongés soudés jusqu'au début de la déhiscence, graines duveteuses surmontées d'une aigrette sessile
Cardiotoxique :
Parties toxiques : toute la plante Principes actifs : plusieurs hétérosides cardiotoniques à action
digitalique : oléandroside, nérioside...
Circonstances d'intoxication : lors de consommation de feuilles fraîches (peu appétentes car amères) ou sèches (risque majeur), lors d'ingestion d'eau dans laquelle ont trempé des feuilles
Toxicité : toutes espèces, surtout herbivores mais aussi chien, chat, oiseaux consommant les fleurs, chameau
Doses : 3g de feuilles sont mortelles chez le chien, contre 2 chez le chat, 15 à 30 chez le cheval et 120mg chez le canari
Organe cible : cœur
Symptômes : l'animal tombe rapidement dans un état semi-comateux avec bradycardie, blocs auriculo-ventriculaires et vasoconstriction. On note également des signes de gastro-entérite (vomissements, hypersalivation, diarrhée, coliques), des tremblements et convulsions, une paralysie respiratoire et une fibrillation cardiaque menant à la mort
Lésions : gastro-entérite avec pétéchies sur la muqueuse gastro-intestinale, liquide séro-hémorragique dans les grandes cavités
Traitement spécifique :
Il doit être précoce : administrer de l'atropine et réaliser un lavage gastrique ou faire absorber une substance émétisante
o Famille des liliacées :
Urginea maritima (Scille maritime) :
Biotope (plante de montagne ; plante méditerrannéenne) :
Pousse en zones rocheuses et en sous-bois sur tout le pourtour méditerranéen (Alpes maritimes en France)
Description botanique :
Plante entière : plante herbacée vivace, glabre, de grande taille (1 à 1,5 m)
Feuilles : feuilles très longues (0,5 à 0,8m) et à nervures parallèles, toutes radicales
Inflorescence : fleurs étoilées blanches, groupées au sommet de la tige en une grappe longue et étroite, périanthe de six pièces à peine soudées à la base, 6 étamines, 3 carpelles soudés
Appareil souterrain, fruit : bulbe énorme (10 à 15cm voire plus) pesant 2 à 8kg, composé de nombreuses écailles imbriquées ; capsule ovale à 3 loges contenant chacune 3 ou 4 graines
Cardiotoxique :
Parties toxiques : surtout le bulbe Principes actifs : plusieurs hétérosides cardiotoniques parmi lesquels
scillarène (qui est en outre un diurétique) et scilliroside (raticide)
Circonstances d'intoxication : lors d'ingestion du bulbe
Toxicité : observée chez les ovins et le porc
Organes cibles : cœur, rein et tube digestif
Symptômes : l'animal présente une arythmie avec pouls petit et rapide, des troubles urinaires (polyurie puis anurie) et une atteinte digestive (inappétence, vomissements, diarrhée séreuse puis séro-sanguinolante)
Lésions : congestion sous-cutanée, pétéchies et suffusions endocardiques, gastro-entérite
Utilisation pharmaceutique :
Connu depuis l'Antiquité, le scillarène fut l’un des premiers diurétique utilisés (Egypte et Grèce antique). Le scilliroside est un poison convulsivant utilisé comme raticide : DL chez le rat 0,5 g/kg ; dans les autres espèces, il semble moins actif et possède, en outre, des propriétés émétisantes
o Famille des scrofulariacées :
Digitalis purpurea (digitale pourpre) :
Biotope (plante de montagne) :
On la rencontre dans les bois clairs, sur terrains silicieux et mi-ombragés ; partout sauf en Méditerranée
Description botanique :
Plante entière : herbacée bisannuelle ou pluriannuelle mesurant de 50 à 150 cm ; la première année, rosette dense de feuilles, la deuxième année, hampe florale, robuste, creuse et peu feuillée
Feuilles : feuilles basiliaires et moyennes longuement pétiolées, lancéolées ; feuilles supérieures subsessiles. Toutes sont poilues sur la face supérieure avec une surface gaufrée
Inflorescence : longue grappe unilatérale de fleurs pendantes (en doigt de gant) irrégulières, à corolle tubuleuse rose vif, marquée de tâches pourpres cernées de blanc
Fruits : capsule ovoïde biloculaire
Cardiotoxique :
Parties toxiques : toutes, surtout les feuilles Principes actifs : plusieurs hétérosides cardiotoniques, notamment
digitoxine et digoxine
Circonstances d'intoxication : lors d'incorporation dans le foin ou de consommation sur pied lors de disette
Toxicité : touche toutes les espèces et particulièrement les ruminants (bovins, ovins, caprins et cervidés notamment), le porc et les canards
Doses létales : 160 à 180g de feuilles vertes (bovins), 25 à 30g (ovins et caprins) et 120g (cheval)
Symptômes : on observe des troubles cardiaques sévères (bradycardie, arythmie et syncope cardiaque) et circulatoires (hypotension) ; ils s'accompagnent fréquemment de gastro-entérite souvent hémorragique (avec sang en nature dans les selles), d'une mydriase, de polyurie puis d'anurie
Lésions : congestion veineuse et oreillettes distendues, gastro-entérite (hémorragique ou non)
Utilisation pharmaceutique :
Les digitaliques sont indiqués lors de cardiopathies valvulaires, de troubles du rythme (asystolie, tachycardie, fibrillation) : ils renforcent, ralentissent et régularisent les contractions cardiaques