Les Pays de la Loire, une région ouverte à toutes les cultures

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◗ INTRODUCTION 5

◗ LES BASES D’UNE POLITIQUE CULTURELLE AMBITIEUSE 9

◗ POUR UNE VIE CULTURELLE ACCESSIBLE À TOUS 13

PLACER LES PUBLICS AU CŒUR DU PROJET CULTUREL RÉGIONAL 15

CRÉER LA RENCONTRE ET L’ÉCHANGE ENTRE LE CITOYEN, L’ARTISTE ET LES ŒUVRES 20

FAVORISER LES PRATIQUES CULTURELLES 21

◗ POUR UNE DIVERSITÉ DE LA CULTURE ET DE LA CRÉATION 25

DONNER LEUR PLACE À TOUTES LES EXPRESSIONS CULTURELLES 27

VALORISER LE PATRIMOINE RÉGIONAL ET LA MÉMOIRE 32

SOUTENIR LA CRÉATION, RENFORCER LA DIFFUSION 37

◗ POUR UN AMÉNAGEMENT CULTUREL DU TERRITOIRE 41

ACCOMPAGNER LES TERRITOIRES 43

ACCOMPAGNER LES LIEUX ET LES ÉVÉNEMENTS CULTURELS 46

ACCOMPAGNER LA FORMATION SUPÉRIEURE ET CONTINUE 49

ACCOMPAGNER L’EMPLOI ET L’ÉCONOMIE CULTURELS 52

SOUTENIR LA CONSTITUTION DE RÉSEAUX D’ACTEURS 57

CONCLUSION 58

SOMMAIRE

((LES PAYS DE LA LOIRE, UNE RÉGION OUVERTE À TOUTES LES CULTURES4

Musée des Beaux Art d'Angers

Introduction (( 5

Placer le citoyen au cœur de notre projet culturel,telle est notre volonté et notre ambition. La vieculturelle, c’est l’âme même d’un territoire. Plus lescitoyens y sont associés, plus le lien social seconstruit, plus les imaginaires se développent. Faited’émotions, d’esthétiques, de savoirs scientifiqueset techniques, et de toutes ces réflexions sur le sensde l’existence de l’humain et de la société, elle estau cœur de la vie de chaque individu.

En Pays de la Loire, de nombreux talents se sont tis-sés au fil de leurs espaces de vie. Dans les réalitésquotidiennes s’épanouissent ainsi les expressionsculturelles et artistiques : architecture et patrimoine,peinture, littérature, musique, technologies depointe… Joachim du Bellay et l’ardoise angevine.Robert Tatin et les paysages de Mayenne. JulienGracq et la vie balnéaire de Saint-Hilaire de Riez.Barbara et la pluie sur Nantes. François Rabelais etles vins de Loire. Le halètement des marées et lesgrands paquebots de Saint-Nazaire, ces châteauxde la Loire contemporains, où l’acier et les maté-r iaux composites se substituent au tuffeau.L’ouverture inlassable au monde de la façade mari-time et l’imaginaire de l’ailleurs, de Jules Verne àRoyal de Luxe ou le bouillon d’influences desmusiques actuelles, de Katerine à Hocus Pocus.

Voilà pourquoi la culture se trouve bien au cœurde la vie de chacun et que cela n’a rien d’un slo-gan. Voilà pourquoi il est de la responsabilité despolitiques publiques de faire émerger la consciencede cette dimension culturelle. Etre reconnu et sereconnaître dans son identité culturelle et doncdans son humanité, cheminer de la culture spon-tanée aux œuvres plus exigeantes permet de se

rendre davantage présent au monde, mais ausside se libérer des routines, des préjugés, des idéesdominantes.

Ne craignons pas de rappeler que l’acquisition dessavoirs et la familiarité avec les œuvres de l’espritsont des voies d’émancipation individuelle. Elles for-gent le jugement. Elles sont des digues contre ledéferlement de la vulgarité marchande. Elles par-ticipent de la construction d’une société ouverteà l’autre dans une région portée par l’héritage deson histoire sociale, où les mouvements de solida-rité se sont toujours rejoints autour de valeurs col-lectives, comme a pu l’illustrer le mutualisme. Lecitoyen instruit, éduqué, informé, cultivé ne se réduitpas à une part de cerveau disponible; il n’est plusun simple consommateur d’images et de bruit. Notredéfi, c’est bien de provoquer le désir culturel, un désirqui participe de la société de la connaissance!

A un moment où les fractures entre les territoiresurbains et ruraux s’accentuent, où les tendancessécuritaires fragilisent les capacités d’action col-lective citoyenne, où les catégories de populations’opposent parfois les unes aux autres, où les ques-tions éthiques émergent plus fortement face notam-ment aux évolutions des sciences, la culture et lesarts sont des éléments forts de la vie sociale. Unesociété de démocratie et de paix passe par lareconnaissance de la liberté, des droits 1 et del’identité culturels de chaque individu dans le cadredes valeurs républicaines ; dès lors, chacun est dis-posé à reconnaître l’autre et exister dans un mondepluriculturel.

INTRODUCTION

1 Cf. la Déclaration de Fribourg pour les droits culturels, 7 mai 2007.


Telle est la philosophie qui guide l’action du Conseilrégional et le fondement sur lequel elle tient etchoisit d’intervenir même si la place de ce champdemeure mesurée au regard des autres champsde compétence aujourd’hui dévolus aux Régions.

L’action publique pour les arts et la culture est aucœur des politiques régionales en matière d’accèsaux services publics et donc d’aménagement duterritoire, d’action éducative pour toutes les géné-rations, de vie associative, de rayonnement et d’ou-verture vers l’extérieur. Elle est donc partieintégrante de la lutte contre les inégalités, contrel’anonymat des grandes cités, contre l’isolementdes campagnes. Elle constitue aussi un champd’innovation et de créativité dans les mutationsque connaissent nos sociétés. Mais surtout, elle estun élément moteur de la construction d’une régiondu vivre ensemble et de la connaissance.

La Région des Pays de la Loire a justement fait dela connaissance un enjeu prioritaire avec l’objec-tif de permettre au plus grand nombre d’accéderaux savoirs et aux savoir-faire. Etroitement associéeà sa vie culturelle, l’animation intellectuelle d’un ter-ritoire se réalise aussi par la présence d’un réseaud’établissements et d’acteurs éducatifs fort, d’uni-

versités dynamiques et ouvertes, d’une recherchescientifique chevronnée, d’activités sportives pourtous. Ce texte pour la politique culturelle vient donccompléter les orientations déclinées dans les dif-férents schémas déjà adoptés pour l’éducation etla formation et pour la recherche.

Voici pourquoi nous nous assignons l’objectif de favo-riser la transmission et l’innovation en agissant contreles inégalités de contexte inhérentes à chacun.

Il s’agit donc de rendre possible une formationculturelle tout au long de la vie, de définir commeprioritaire la rencontre et l’échange entre le citoyenet l’artiste, entre le citoyen et l’œuvre. Cet enga-gement implique d’accepter que cette rencontrene va pas de soi, que les obstacles économiques,sociaux ou éducatifs (notamment pour ceux qui nesont pas familiers avec l’écrit) pèsent lourd et, parconséquent, que des médiations sont nécessaires.

De manière complémentaire, soutenir l’innovationculturelle est aussi un impératif démocratique etsocial car la création constitue sans doute, parmitoutes les activités humaines, celle qui résume etexprime le mieux la civilisation dans laquelle elles’inscrit. La soutenir et la promouvoir, c’est assurerla transmission d’un héritage.

Introduction (( 7

Même si la Région ne dispose de compétenceslégales en matière culturelle que depuis 2004, ellea désormais pris toute sa place aux côtés des com-munes, départements et intercommunalités desPays de la Loire, ainsi que de l’État. En soutenant eten impulsant des projets, en participant à la réno-vation ou à la construction d’équipements cultu-rels, en fédérant les énergies créatrices, la Régiona contribué à façonner une politique culturelleouverte, ambitieuse, dynamique, sur l’ensemble duterritoire, au service de tous.

Aujourd’hui, après trois ans de mise en œuvre d’unenouvelle politique, il est temps de tirer un bilan etde se projeter dans l’avenir. Depuis 2004, l’investis-sement financier de la Région en direction de laculture a été profondément réévalué et augmentédans un souci permanent d’équité entre esthé-tiques, entre acteurs et entre territoires.

Le foisonnement des initiatives qui existent ne doitpas faire oublier la cohérence d’une politique. Elles’ordonne autour de trois priorités :

◗ pour une participation de tous à la vie culturelle:cela suppose de consentir un effort particulier enfaveur de publics qui ne sont pas «spontané-ment» familiers de la culture: les jeunes, les

populations les plus fragiles, certaines catégoriesde salariés… Il faut aussi multiplier les occasions derencontres entre les œuvres, l’artiste et le citoyen,en encourageant résolument la médiation. Enfin,la Région met un accent particulier sur l’actionculturelle à l’école et les pratiques amateurs;

◗ la promotion de la diversité culturelle pour favo-riser la rencontre et la reconnaissance de toutesles expressions et supports (du livre à la vidéo enpassant par la scène) et éviter les tendances àla segmentation des publics. Il s’agit de releverle pari de la création et de l’émergence, ce quine peut être gagné sans une véritable politiquede la diffusion, une diffusion qui concerne éga-lement formes nouvelles et traditionnelles.

◗ donner sa dimension culturelle à l’aménage-ment du territoire. Espaces urbains et ruraux,zones riches et plus démunies, personne ne doitêtre oublié dans l’aménagement du territoirerégional. Le maintien d’équilibres dans l’offreculturelle nécessite une approche économiqueafin que les industries culturelles et l’économiesociale et solidaire ne se voient pas menacéespar des logiques purement marchandes. La cul-ture est à la fois un levier et un enjeu de cettepolitique d’aménagement.

Le chœur amateur de l'ONPL créé en 2005


Ces trois priorités ne sont pas le fruit d’une réflexionen vase clos. Elles résultent notamment des Assisesrégionales, tenues en 2005. Cette vaste consulta-tion a permis de rédiger un Manifeste qui annoncel’ensemble des grandes perspectives régionales.

La Région a donc souhaité que ses orientations etses réflexions d’avenir pour sa politique culturellesoient clairement énoncées, et a adopté un textequi affirme ses choix mais aussi l’approche parte-nariale avec les acteurs et les collectivités. La répar-tition des financements publics sur la culture faitapparaître une intervention moyenne de 8 % pourles Régions, 20% pour l’Etat de plus en plus concen-trés sur les grands équipements de la capitale, 21%pour les Départements et 51 % pour les Communes.

Les équilibres sur les interventions publiques demeu-rent sensibles. Une présence forte de l’Etat apparaîtpourtant fondamentale et nécessaire ; dès lors lesreculs budgétaires, qui risquent de s’aggraver à l’ave-nir, viendraient remettre profondément en cause lavie culturelle de notre pays. Des projets existants setrouveraient alors en péril, délaissant acteurs et ter-ritoires puisque les collectivités ne pourront pas sesubstituer au ministère de la Culture. Dans cecontexte, le dialogue entre les différents niveaux decollectivités territoriales est plus que jamais nécessaire.

La Région, aujourd’hui, tient à rappeler son atta-chement profond au service public de la culture,elle s’engage ainsi à assumer pleinement son rôlede coordination et d’incitation. A travers ce texte,elle choisit de clarifier et d’affirmer les principes etniveaux de son engagement.

Dans le courant de l’année 2007, les échangesavec le Conseil économique et social régional,avec le Conseil régional des jeunes, avec de nom-breux élus et acteurs de la vie culturelle ligérienne,

ont permis de rédiger ce document d’orientation.Il a pour ambition de dessiner les enjeux de la poli-tique culturelle de la Région d’ici à 2015.

En d’autres termes, il propose une véritable straté-gie où chacun trouve sa place pour faire de larégion des Pays de la Loire une région qui crée etqui échange, une région de la rencontre, de lafête, de la pensée, et de la découverte, une régionouverte à toutes les cultures.

La Folle journée de Nantes en Région (La Roche-sur-Yon)

L'Épanchement d’Écho par la cie de l’Entre-Deux (Le Mans)

Depuis 2004, la Région des Pays de la Loire a traduit de manièreconcrète son ambition en matière de politique culturelle.

D’un point de vue global, le budget affecté à la commission Culture,sports, et loisirs pour les interventions culturelles et patrimonialesa augmenté de 17%, pour s’élever aujourd’hui à 30 millions d’euros.Il convient d’ajouter à ce chiffre les nombreuses actions culturellessoutenues à travers d’autres politiques publiques (formation pro-fessionnelle et apprentissage, éducation, solidarités territoriales…)pour un montant annuel total de 18,9 millions d’euros, ce qui porte,en 2007, à près de 50 millions par an l’intervention régionale.

LES BASES D’UNE POLITIQUECULTURELLE AMBITIEUSE

Les bases d’une politique culturelle ambitieuse (( 9

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Les principaux efforts ont été adressés en direction du specta-cle vivant (2 millions d’euros de crédits supplémentaires), maisles arts visuels et le patrimoine ont également fait l’objet

d’évolutions significatives.

Dans son action quotidienne, la Région a tout d’abord participé à ren-dre la culture accessible à tous, ce qui s’est notamment traduit pardes interventions visant à élargir les publics concernés par la vie etles pratiques culturelles.

C’est vrai en premier lieu pour les publics jeunes: le Pass culture sporta été enrichi (intégration de la pratique artistique et de l’engagementcitoyen) et élargi (prise en compte de tous les jeunes âgés de 15 à 20ans, quel que soit leur statut, soit 240000 jeunes concernés); d’autrepart, de nombreux partenariats ont été engagés avec les associationsde jeunesse et d’éducation populaire. Les conventions d’objectifs oules emplois-tremplin mobilisés permettent à ces structures de confor-ter leur rôle d’acteurs culturels à part entière. Dans la même optique,les actions éducatives en matière culturelle ont été multipliées, et cesont désormais 11 actions qui sont intégrées dans la partie enrichis-sement culturel du programme régional d’actions éducatives. Parmielles, on peut mettre en avant le développement important de l’action«Lycéens au cinéma» qui concerne désormais aussi les apprentis :pour l’année scolaire 2007-2008, 14721 élèves sont inscrits, dont37% issus de la filière professionnelle. A noter également que de nou-velles actions ont été lancées depuis deux ans, comme «Les jeuness’exposent», qui permet de valoriser des travaux en matière d’artsplastiques. Enfin, le budget consacré aux actions de sensibilisation aupatrimoine, et particulièrement les chantiers de jeunes bénévoles, aété augmenté de 35 %.

La Région a également développé des actions en direction de publicsen difficulté: c’est vrai pour les personnes en situation de handicap,comme en atteste le soutien à l’association pour adultes et jeuneshandicapés, organisatrice du festival «Handiclap», ou pour les per-sonnes démunies, avec, par exemple, le partenariat avec les Restosdu Cœur pour l’opération «Rendez-vous au cinéma».

L’ouverture à la culture passe aussi par l’accessibilité des œuvres etdes créations. C’est ainsi que les conventions d’objectifs, qui ont étésystématisées avec les principaux acteurs culturels régionaux, intè-grent désormais des actions d’accompagnement des publics.

La Région a également souhaité mettre en place des outils desensibilisation à la culture. C’est dans cet esprit que le site culture.paysdelaloire.fr a été intégré au site portail régionalpour développer son audience et en faire un réel média d’infor-mation culturelle. C’est aussi dans ce cadre qu’est éditéannuellement, depuis l’automne 2006, un guide des lieux d’artcontemporain à destination du grand public. Enfin, la ligne édi-toriale de 303 a évolué, pour en faire aujourd’hui une revuequi embrasse toutes les expressions culturelles.


Les bases d’une politique culturelle ambitieuse (( 11

L’action de la majorité régionale a été infléchiedans le sens d’une meilleure prise en compte etd’une valorisation de la diversité de la culture etde la création.

Cette approche se concrétise en premier lieu parle soutien aux scènes labellisées et aux lieux de dif-fusion indépendants. Là où une seule scène étaitaidée jusqu’alors, les aides apportées aujourd’huiconcernent les 4 scènes nationales, les 15 scènesconventionnées, les 6 scènes de musiques actuelleset de nouveaux lieux (comme le Quai à Angers, leLife à Saint-Nazaire, le 6x4 à Entrammes enMayenne, le Nouveau Pavillon à Bouguenais enLoire-Atlantique…); elles représentent aujourd’huiun montant annuel de 1,1 million d’euros (contre90000 euros en 2004).

En outre, de nouveaux champs d’intervention ontété mis en avant : les musiques actuelles et tradi-tionnelles, pour lesquelles le soutien annuel apportépar la Région a triplé, passant de 350000 euros àprès de 900000 euros entre 2003 et 2007. De même,la Région a reconnu les arts du cirque et de la rue,ce qui se concrétise par les soutiens renforcés à laFabrique Jo Bithume et à Royal de Luxe. Cette évo-lution ne s’est bien évidemment pas faite au détri-

ment des formes musicales plus classiques, commeen attestent l’augmentation du soutien àl’Orchestre National des Pays de la Loire et la priseen compte, depuis 2005, d’Angers Nantes Opéra(soutien annuel en 2007 de 350 000 euros).

La Région a également traduit concrètement sapolitique de promotion de la création contempo-raine en reconnaissant au-delà du Fonds régionald’art contemporain (Frac), l’action menée par dif-férents lieux (2 centres d’art contemporain, 3 arto-thèques): le budget consacré aux arts plastiquesa augmenté de plus 30 % depuis 2003, pour s’éle-ver aujourd’hui à près de 700 000 euros, sans comp-ter la somme allouée à la Biennale « Estuaire »(1 million d’euros).

Un budget de plus de 800000 euros est désormaisréservé aux actions de promotion de la culturescientifique et technique. La création cinémato-graphique a vu son budget passer de 633000 eurosà plus de 900000 euros.

La politique régionale prend aussi désormais encompte les médias associatifs locaux, ce qui per-met un partenariat avec 24 radios associatives (avecmise en place d’un fonds d’aide au fonctionne-

Le groupe angevin Kwal à la grande fête populaire Tissé métisse à Nantes


ment et à la création radiophonique) ; s’agissant destélévisions, une subvention est apportée au grou-pement d’intérêt économique Grand Ouest et lefonds d’aide aux créations audiovisuelles a étéouvert aux magazines.

L’évolution de la politique du livre a permis de sou-tenir, outre les salons et festivals, des centres de res-sources et des résidences d’écrivains, dans un soucide médiation, de sensibilisation des publics et destructuration du secteur.

La notion de patrimoine a été élargie, permettantde prendre en compte de nouveaux domainescomme le patrimoine maritime et fluvial, industrielet archéologique (636 000 euros mobilisés entre2004 et 2007) et le patrimoine industriel. D’autrepart, la Région a amplifié son soutien au Centre cul-turel de l’Ouest (CCO), de manière à accompa-gner la montée en puissance d’un ambitieux projetculturel pluridisciplinaire.

L’intervention régionale prend aussi en comptel’ensemble des cultures qui se manifestent sur son territoire : 100000euros sont ainsi mobilisés endirection d’associations qui promeuvent les culturesbretonnes.

La Région est également soucieuse d’une diffusionoptimale des créations artistiques, ce qui l’a ame-née à initier et soutenir des actions de diffusioninterrégionale, nationale ou internationale.D’unpoint de vue méthodologique, cette nouvelleapproche dans les politiques publiques culturelless’est manifestée par :

◗ la refonte des comités techniques d’expertschargés d’examiner les dossiers de demandesde subvention, ce qui permet de prendre encompte de manière plus large les différentesesthétiques,

◗ la structuration de réseaux de partenaires :on peut citer ici l’organisation de rencontresrégionales professionnelles des techniciens del’audiovisuel, mais surtout la mise en place en2007 du pôle, structure de coordination et d’ani-mation du secteur des musiques actuelles.

La politique régionale est également soucieused’un aménagement culturel équilibré du territoire.

En plus du soutien aux lieux déjà évoqué, on peutmettre en avant l’aide démultipliée à plus de 70 festivals chaque année, pour un montant de 4,4millions d’euros. Ces évènements constituent d’in-contestables leviers pour le dynamisme des terri-toires.

De même, les contrats territoriaux uniques per-mettent la construction d’équipements culturelsde qualité (à peu près 13 millions d’euros sont

consacrés chaque année aux volets culturels etpatr imoniaux des contrats de terr itoire).Globalement, les aides à l’investissement pour laculture ont doublé.

L’action régionale a également permis de déve-lopper des évènementiels régionaux sur tout le ter-ritoire. On pense ici à l’élargissement de la FolleJournée de Nantes en région de 4 à 11 sites (prèsde 50000 spectateurs), à l’opération Voisinages surle spectacle vivant (60 spectacles dans 13 lieux),à l’opération Cinémas d’ici, qui permet en plus depromouvoir des courts-métrages tournés en région,et à la mise en place de tournées régionales dequalité, comme celle de Royal de Luxe en juin 2007dans cinq villes moyennes de la région (une pardépartement).

Le soutien à la filière du livre a été enrichi depuis2005 par les aides aux librairies indépendantes.D’autre part, à travers les emplois-tremplin (69 pourla culture et 19 dans le domaine du patrimoine), laRégion apporte un réel soutien à l’emploi artistiqueet à l’économie sociale et solidaire de la culture.

Enfin, le renforcement de la dimension touristiquedu patrimoine culturel a été particulièrement misen œuvre pour notre action en direction des petitescités de caractère, pour lesquelles 1,1 million d’eu-ros est mobilisé annuellement.

Toutes ces interventions constituent des évolutionsmarquantes depuis trois ans et forment une basesolide pour la déclinaison de nouvelles orientations,qui permettront de traduire encore mieux l’ambi-tion de la collectivité régionale en la matière.

L’ambition d’ouvrir aux peuples les grands lieux de l’art et del’esprit et de reconnaître les expressions culturelles de chacun aparticipé de la construction de la démocratie moderne. La cultureest apparue comme un élément constitutif du pacte social républi-cain. En écho à cela, André Malraux a pu écrire : « L’art, c’est le pluscourt chemin de l’homme à l’homme ».

POUR UNE VIECULTURELLE ACCESSIBLE À TOUS

Pour une vie culturelle accessible à tous (( 13

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La démocratisation de la vie culturelle, engagée avec les loissociales du Front populaire et l’effervescence qu’elles ontsuscitée, a réellement pris place dans les politiques

publiques depuis l’après-guerre. Des initiatives sont apparues etont pris racine. Pourtant, si les pratiques culturelles des citoyensont évolué, les résultats des enquêtes récentes1 montrent que laconfrontation directe et régulière avec les œuvres demeure l’apa-nage d’une minorité de Français et que le « désir » de culture estétroitement corrélé au capital économique et culturel.

Nationalement, il est désormais reconnu que cet objectif estétroitement associé aux problématiques d’inégalités sociales.Pour preuve, son inscription dans la loi du 29 juillet 1998 d’orien-tation relative à la lutte contre les exclusions : « L’égal accès detous, tout au long de la vie, à la culture (…) constitue un objectifnational».

Aujourd’hui, cette démocratisation culturelle demeure un enjeupour l’avenir de notre pacte social, un enjeu qui reste à accompliret qui est partagé par les citoyens : parmi les objectifs assignés àune politique culturelle, l’accès de tous à la culture et aux équipe-ments culturels représente aujourd’hui la première attente desFrançais (46 %)2.

La Région des Pays de la Loire souhaite contribuer à relever ce défi car permettre à chacun d’accéder facilement à la culture constitue unobjectif majeur, qui participe de la réalisation d’un droit à la connais-sance et à la réussite pour tous. Pour que ce projet trouve uneréalité, il ne peut qu’être partagé. Dès lors, la constitution d’unpartenariat étroit avec l’ensemble des acteurs culturels et éduca-tifs, notamment l’éducation populaire, s’impose.

Souhaitant construire une région de la connaissance et de l’émancipation par la culture, notre ambition se déploie dans trois directions :

◗ placer les publics au cœur du projet culturel régional ;

◗ créer la rencontre et l’échange entre le citoyen, l’artiste et l’œuvre;

◗ favoriser les pratiques culturelles de tous.

1 Olivier Donnat, (septembre 2006). « Culture : diversification et logique du cumul », in L’État desInégalités en France, Observatoire des inégalités, Paris, Belin, 2007, pp.169-173.

2 Sondage réalisé par la TNS SOFRES pour Radio France et Arte, les 8 et 9 novembre 2006 auprès d’unéchantillon national de 1000 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans etplus, interrogées en face à face. Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage PCS) etstratification par région et catégorie d’agglomération.



> Les jeunes La Région des Pays de la Loire agit avec laconviction que ses compétences en direction dela jeunesse doivent être réalisées pleinement afind’offrir aux jeunes les meilleures perspectives pos-sibles en résistance réponse aux doutes et auxfreins auxquels ils doivent faire face.

Les Pays de la Loire comptent 3,3 millions d’habi-tants 1 dont 25,4 % ont moins de 20 ans, un peuplus que la moyenne nationale (24,58 %). Il s’agitbien là d’un défi majeur pour l’avenir du territoire.

Le Conseil régional, notamment dans son projetéducatif, a inscrit comme prioritaire l’objectif d’undroit à la réussite pour tous. Il y a associé larecherche d’une équité de moyens afin que lesdifférences sociales qui existent entre les jeunes neviennent pas contraindre ou altérer leurs projetspersonnels et collectifs, ceci se traduisant notam-ment par le développement des aides sociales etla gratuité des manuels scolaires.

Agir contre les inégalités d’une part et promouvoirle faire-ensemble d’autre part, conjuguer éman-cipation individuelle des lycéens et promotioncollective d’une génération, autant de volontésqui témoignent d’un état d’esprit : la confiancedans la jeunesse.

Le développement des pratiques et de l’environ-nement culturels des jeunes constitue l’une descharpentes de cet enjeu. Bien que cela ne soitpas là une compétence obligatoire, la Région s’yengage en partenariat avec le Rectorat, malgréun certain retrait financier de l’État.

Plusieurs leviers sont simultanément actionnés :d’abord l’ensemble des compétences et la stra-tégie engagée en direction de la formation,ensuite la politique partenariale de la Régionavec les collectivités, les institutions culturelles etles acteurs éducatifs et enfin l’accompagnementdirect des initiatives portées par la jeunesse.

En mettant les publics au cœur de son actionculturelle, la Région souligne le rôle que peut jouerla culture dans la cohésion sociale et le dévelop-pement des solidarités entre les générations. Ellemet l’accent sur son importance dans la formationdes futurs citoyens. L’accès à la culture supposel’accès à des valeurs : l’apprentissage d’une cer-taine autonomie, des règles de vie en groupe et encollectivité, le respect des autres, le fait de se consi-dérer comme un citoyen à part entière.

Toutefois, de trop nombreuses personnes restenten marge des œuvres et des pratiques culturellesen raison de freins sociaux, économiques, géo-graphiques, psychologiques.

La collectivité régionale place globalement cetobjectif lié aux publics au cœur de son action

culturelle afin de contribuer à ce que toute œuvre,toute initiative trouve les moyens de rencontrer sonpublic et que la réception qui en est faite sedéroule dans les meilleures conditions.

En plus de cette aspiration touchant l’ensembledes citoyens, et souhaitant également agir encomplémentarité avec l’Etat et les autres collec-tivités locales, la Région des Pays de la Loire tientà identifier ici les catégories de public sur lesquelselle peut plus spécifiquement agir.

Deux axes ont donc été retenus par l’équiperégionale :

◗ une action sur des publics cibles ;

◗ un élargissement des partenariats avec lesacteurs culturels et éducatifs.

PLACER LES PUBLICS AU CŒUR DU PROJET CULTUREL RÉGIONAL

Des publics cibles

1 Source : Insee, recensement de 1999.


A partir de ces leviers, trois outils permettent detoucher les jeunes dans leur vie quotidienne etleur lieu de formation:

◗ les crédits déconcentrés dans les lycées et lescentres d’apprentissage;

◗ un programme régional d’actions éducatives ;

◗ le Pass culture sport.

Les orientations concernant ces différents moyensde développement de la vie culturelle des jeunessont présentées dans la partie «Favoriser lespratiques culturelles».

> Les populations fragiliséeset empêchées

Les Assises régionales l’ont montré : la pratiqueculturelle ne constitue pas une priorité pour les per-sonnes empêchées. On entre ainsi dans un cerclevicieux: leur éloignement de la culture les entretientdans l’idée qu’elle n’est pas faite pour elles.

La Région développe ou soutient des actions endirection de plusieurs publics, notamment :

◗ les publics exclus de la culture pour des raisonséconomiques et sociales, via la conventionconclue avec l’association «Cultures du cœur»;

◗ les personnes en situation de handicap, à tra-vers le soutien au festival «Handiclap» et àl’opération «Passeurs d’images» ;

◗ les détenus, à travers le dispositif «Grained’image» et «La Folle Journée de Nantes» ;

◗ les personnes en grande difficulté sociale, vial’aide au «Rendez-vous au cinéma» des Restosdu cœur.

La Région s’engage à inscrire ces actions dans uncadre plus global qui puisse à la fois intégrer desactions très spécifiques à certains territoires et desdispositions de dimension régionale. Une telledémarche nécessite de travailler en partenariatavec les institutions culturelles et les acteurs quiagissent au plus près des populations fragilisées.

C’est face à cette réflexion et à cette attenteque la Région s’engage à proposer une chartequi puisse inciter les partenaires régionaux(Orchestre national des Pays de la Loire, Fondsrégional d’art contemporain, scènes de specta-cle vivant ou de musiques actuelles…) à incluredans leur programmation des actions de parte-nariat avec les associations œuvrant auprès despublics les plus défavorisés.

Ce dispositif se placera en complémentarité du partenariat construit avec les fédérationsd’éducation populaire.

ACTIONS POUR 2008-2015

• Etablir une charte culture et solidaritérégionale, pour permettre aux plus démunis d’accéder à la culture. Cette action sera initiée à partir de 2008.

• Mieux intégrer les actions d’ouverture aux publics les plus défavorisés dans les conventions de partenariat avec les acteurs culturels.

Les lycéens ont du talent, rendez-vous annuel de présentation des pratiques artistiques scolaires, ici au Palais des congrès et de la culture du Mans en 2007


> S’appuyer sur les acteurs culturels

En organisant les Assises régionales en 2005, laRégion a su offrir un lieu d’écoute, de débats etd’échanges aux nombreux acteurs culturels pré-sents sur son territoire. Ces rencontres ont marquéle début du mandat de manière fondatrice. Ellesont instauré un dialogue avec les professionnelsde la culture, trop souvent tenus à l’écart del’élaboration des politiques publiques. Ce futl’occasion d’accueillir de nouveaux partenairesculturels tels que les fédérations d’éducation popu-laire ou les libraires indépendants.

Cette construction en commun de la politiqueculturelle régionale s’exprime :

◗ à travers des outils (le Pass culture sport, lesconventions d’objectifs) ;

◗ au sein d’instances participatives comme lescomités techniques, le Conseil économique etsocial régional, le Conseil régional des jeunes oule Pôle régional des musiques actuelles.

Il faut souligner que la composition des comitéstechniques a été modifiée afin de mieux prendreen compte la diversité des acteurs et des terri-toires.

La Région est par ailleurs fortement présente dansdes structures qui lui permettent de développer sa politique culturelle : le Fonds régional d’artcontemporain (Frac), l’Orchestre national desPays de la Loire (ONPL), l’Abbaye royale de Fon-tevraud, le Centre de formation des enseignantsdes écoles de musique et de danse (Cefedem), lePôle régional des musiques actuelles, la revue 303.

En outre, depuis 2004, la Région reconnaît leséquipements ressources implantés dans lesprincipales villes. Elle s’appuie sur un réseau dediffusion diversifié : scènes nationales, scènesconventionnées, scènes de musiques actuelles.

Désormais, le soutien à ces partenaires s’effectueselon une logique de projets et non une logiquede guichet, ce qui permet de rendre plus lisible lapolitique culturelle régionale. C’est la raison pourlaquelle les différentes conventions pluriannuellessignées avec les acteurs culturels intègrentaujourd’hui la question de l’élargissement despublics (diffusion, éducation et sensibilisation artis-tique, action culturelle décentralisée, coordinationde projets, innovation, conseils, ressources docu-mentaires…).

Il convient maintenant d’envisager des actionsexpérimentales de développement des publicspour peu qu’elles se construisent en partenariat

> Les salariés La Région est un acteur économique majeur maisson rôle ne doit pas se cantonner au développe-ment des industries et des services. Elle doit éga-lement prendre en compte les conditions de vie etl’environnement culturel des salariés.

La Région entend contribuer au développementde leur pratique culturelle. En matière de lecturepar exemple, certains partenariats pourront servird’appui, comme celui avec l’inter-comités d’en-treprises du Maine-et-Loire ou les actions mises enœuvre par le Centre de culture populaire de Saint-Nazaire.

Héritage de la Résistance, les comités d’entre-prises, constitués dans les sociétés de 50 employéset plus, détiennent des attri butions à la fois so-ciales et éco nomiques. Totalement maîtres de leurbudget pour les activités culturelles, les CE propo-sent des offres de nature très diverse ; néanmoinscertains ont engagé une réelle réflexion sur leurpropre politique culturelle avec des initiatives in-

novantes. Dans les entreprises où les CE vivent,l’ouverture sociale et culturelle des salariés s’entrouve renforcée. De nombreux salariés ne dispo-sent pas de comités d’entreprise, cependant lesregroupements de CE tendent à s’adresser à cessalariés. Cette démarche sera encouragée.

Dans les Pays de la Loire, les regroupements de co-mités d’entreprises sont notamment des interlo-cuteurs permettant de renforcer la valorisationdes politiques culturelles et des initiatives inno-vantes portées par et pour les salariés.


• Passer dès 2008 des conventions avec les regroupements de comités d’entreprises ligérienspour aider à la diffusion de la culture dans lemonde du travail.

Des partenariats privilégiés et renouvelés


• Renforcer le soutien aux associationsd’éducation populaire par le biais desemplois-tremplin et des conventionsd’objectifs.

• Inscrire dans chaque conventiond’objectifs un volet «accès à la culturedes jeunes et des publics fragilisés».


avec des médiateurs ou des associations d’édu-cation populaire. C’est dans ces conditions quepeut être étudiée et testée la gratuité d’accès àcertains lieux.

Enfin, dans le prolongement des Assises régionales,sera mise en place une Conférence permanenteconsultative de la culture. Cet espace de concer-tation permettra notamment d’échanger sur lespolitiques culturelles des pouvoirs publics et plusparticulièrement celles du Conseil régional.

> Reconnaître le rôle des acteurs de l’éducationpopulaire

Depuis leur apparition en France dans la deuxièmemoitié du XIXe siècle, les mouvements d’éducationpopulaire ont promu une démarche citoyenne etpédagogique. Elle combat l’ignorance et les pré-jugés ; elle privilégie la participation à la vie socialeet la prise de responsabilité de chacun.

Cette promotion des individus et de la solidaritéentre les groupes sociaux a trouvé un terrain d’ex-pression fort dans l’action culturelle et l’animationsociale.

Dans les Pays de la Loire, les thématiques de l’édu-cation, de l’accès à la connaissance et del’émancipation par la culture sont historiquementtrès présentes. Tout naturellement, les mouvementsd’éducation populaire y ont joué un rôle impor-tant dans le développement de réseaux attachésà promouvoir la lecture, la musique, le théâtre, lamémoire ou le patrimoine. La vitalité actuelle despratiques amateurs en constitue un signe. En 2005,pour le seul secteur des Maisons des jeunes et dela culture, on comptait 25 établissements, 9 000adhérents et 240 salariés.

Pourtant, ce n’est qu’à partir de 2004 que leréseau de l’éducation populaire est devenu unpartenaire privilégié de la Région. Il constitue unacteur décisif pour que le plus grand nombreaccède à la culture et à la citoyenneté. En soute-nant les fédérations de jeunesse et d’éducationpopulaire, la Région souhaite faciliter l’accès detous aux pratiques culturelles et favoriser la prisede responsabilité associative.

C’est pourquoi seize conventions d’objectifs ontété signées avec les fédérations de jeunesse etd’éducation populaire et une quarantaine d’em-plois-tremplin ont été financés par la Région.

Par ailleurs, le Pass culture sport s’appuie désor-mais sur les têtes de réseau régionales del’éducation populaire, en complément de l’Édu-cation nationale, pour toucher les jeunes les pluséloignés de l’offre culturelle et sportive.

A l’avenir, il est nécessaire de consolider leconventionnement mis en œuvre avec ces asso-ciations. Afin de soutenir leur rôle pour la vieculturelle, il sera inscrit un volet pour le dévelop-pement de projets et d’initiatives de médiationculturelle, en particulier pour les jeunes et lespublics défavorisés, en encourageant des actionsde dimension pluri-départementale.

Par ailleurs, la création déjà bien engagée d’em-plois-tremplin pour développer la structuration deces associations permettra de renforcer lesmoyens de fonctionnement précaires dont ellesdisposent.


• Favoriser, en lien avec les autres collectivités,l’ouverture gratuite de musées ligériens à l’ensembledu public, un ou deux jours par mois, accompagnéed’actions de médiation sur de grands lieux de patrimoine (château de Saumur, château d’Angers,château des Ducs de Bretagne à Nantes).

• Instituer à partir de 2008 une Conférence consultativede la culture, lieu de débat et de coordination des politiques culturelles.


> Associer les organismesrégionaux consultatifs

Pour mener à bien ses politiques publiques, la Ré-gion peut s’appuyer sur la deuxième assembléerégionale, le Conseil économique et social régio-nal (CESR) et un espace participatif pour la jeu-nesse, le Conseil régional des jeunes (CRJ).

Le CESR comporte des membres de la société ci-vile, du monde économique et social. Il rend desavis et des études qui sont préparés par l’une deses sept commissions, soit à la demande du Conseilrégional, soit en s’autosaisissant. Sa commissionCulture, tourisme et sport émet des avis et des pro-positions pour améliorer la politique culturelle ré-gionale.

Le CESR sera, par ailleurs, associé aux débats de laConférence régionale consultative de la culture.

En avril 2006, le Conseil régional a créé le Conseilrégional des jeunes, une nouvelle instance de dé-mocratie participative. Elle s’efforce de représen-ter la diversité des 750 000 jeunes des Pays de laLoire ; elle met à leur disposition un espace de pro-jet et de dialogue, notamment autour des poli-tiques régionales. Le Conseil régional des jeunes

réunit 108 conseillers, moitié hommes, moitiéfemmes, âgés de 15 à 30 ans, issus des cinq dé-partements et de tous statuts (apprentis et ly-céens, militants associatifs, volontaires sans man-dat, militants politiques et syndicaux).

Il est structuré en cinq commissions, dont celleconsacrée au temps libre et la culture pour tous. Ilconviendra de renforcer le dialogue avec cettecommission dans le suivi de la politique culturelleet des outils mis en œuvre en direction de la jeu-nesse (notamment le Pass culture sport).

La Région souhaite que ces deux organes soientparticulièrement associés aux lieux actuels et futursde débat et d’évaluation des politiques culturellesrégionales.


• Associer le CESR à la conférence régionaleconsultative de la culture.

• Associer le CRJ au comité de suivi du Pass culture sport et à l’évaluation de dispositifs culturels tournés vers la jeunesse (comme les actions éducatives).

Réunion du Conseil régional des jeunes à l'Hôtel de la Région


• Créer un réseau interrégional des organisateurs derésidences d’artistes et d’écrivains.

• Favoriser l’intégration d’«ateliers d’artistes» dans lesprogrammes de logements aidés par la Région(logement social, étudiant, et de jeunes travailleurs).


Aller à la rencontre d’un artiste et de son œuvreoffre une formidable chance de découverte del’art, de compréhension du processus de créationet d’enrichissement par l’échange avec lescitoyens. En plus de la rencontre elle-même, il estimportant d’interroger aussi les conditions deréception des œuvres.

Deux dispositifs d’aides régionaux favorisent cesrencontres :

◗ le soutien aux résidences d’artistes et d’écri-vains ;

◗ le soutien aux actions des médiateurs culturels.

Permettre au public d’aller à la rencontre d’uneœuvre en lui fournissant des clés de compréhen-sion, telle est l’une des missions d’un médiateur. Ilfacilite l’accès du plus grand nombre à un spec-tacle, une œuvre d’art, un livre et contribue à di-versifier les pratiques culturelles.

La Région, à travers ses partenariats avec les institu-tions, favorise le développement de services péda-

gogiques, éléments indispensables pour construireune véritable politique des publics. Elle souhaite àl’avenir qu’y soit renforcée la formation des ensei-gnants, premiers médiateurs dans l’espace public.

A cette fin, la création d’emplois-tremplin permetet permettra au secteur associatif et aux lieuxculturels de se doter des compétences profes-sionnelles nécessaires.

La mise en œuvre dúne politique régionaledáide aux résidences dártistes (metteurs enscène, comédiens, musiciens…), ouverte à toutesles expressions et formes dárt, vise à nouer un lienentre les créateurs, les lieux de diffusion et lespublics. Elle encourage la création artistique, aidede nouveaux lieux culturels situés dans les villesmoyennes, à la campagne ou en zone urbaine

sensible. Elle favorise les échanges entre desartistes régionaux et des artistes d’autres payseuropéens.

Selon le même principe, des aides aux résidencesd’écrivains sont allouées par la Région dans desterritoires culturellement isolés. Des expériencespourront être encouragées dans des lieux spéci-fiques comme les foyers de jeunes travailleurs oules centres d’éducation permanente.

Cette politique pourra prendre essor à travers larencontre entre les acteurs agissant pour cetteprésence permanente des artistes et des écrivainset la valorisation des initiatives existantes auprèsdu grand public.

La Région, engagée pour l’accès au logement,favorisera la présence d’ateliers d’artistes dans lesprogrammes mis en œuvre.

CRÉER LA RENCONTRE ETL’ÉCHANGE ENTRE LE CITOYEN, L’ARTISTE ET LES ŒUVRES

Les résidences d’artistes et d’écrivains

Les médiateurs culturels


A destination de la vie culturelle des jeunes et deslieux de formation (lycées et centres d’apprentis-sage), la Région a mis en œuvre trois dispositionset outils complémentaires les uns des autres, pourpartie explicités dans le Schéma régional d’édu-cation et de formation 2007-2011 :

> Des crédits éducatifsdéconcentrés dans les lycées

Le Conseil régional revendique la nécessité de favo-riser l’autonomie des établissements scolaires, d’enreconnaître toute leur capacité d’imagination. Ainsi,des crédits éducatifs, définis suivant les niveaux d’ef-fectifs et de catégories socio-professionnelles repré-sentées, sont délégués au niveau des conseilsd’administration pour donner sens et corps aux pro-jets d’établissements permettant aux jeunes de lesouvrir sur l’environnement social et culturel.

> Les actions éducatives: un programme cohérentd’envergure régionale

Passer d’une logique ponctuelle à un programmeglobal annuel, tel est l’esprit qui structure le pro-gramme régional des actions éducatives, un dis-positif qui permet d’enrichir la vie pédagogique desgroupes et développer une action sur l’annéedébouchant pour certaines vers des rendez-vousrégionaux. Construit sur appel à projets, en parte-nariat avec les communautés éducatives et lesjeunes, il permet d’aborder des enjeux de citoyen-neté et de culture à travers cinq axes :

◗ l’éducation à des enjeux de société1 ;

◗ le développement de l’esprit critique et l’ap-propriation des médias ;

◗ la solidarité envers les autres et l’ouverture euro-péenne et internationale ;

◗ l’enrichissement culturel et sportif ;

◗ l’envie d’entreprendre.

Forte de ce socle commun qui touche, en 2007, plusde 16000 lycéens et 250 établissements, la Régiony favorise le développement de la dimensionculturelle et artistique.

Outre les dispositifs concernant les médias(Télémaque) ou les sciences et techniques (Faitesde la science), les productions artistiques des jeuneset la collaboration entre équipes éducatives etopérateurs professionnels sont mises en valeurgrâce à des rencontres régionales comme «Lesjeunes s’exposent», «Les jeunes ont du talent» ouencore le concert de l’ONPL et leur partenariatavec les chœurs lycéens. La rencontre avec lesartistes prend aussi forme au moment de « la FolleJournée de Nantes en région» ainsi qu’avec ungrand nombre de lieux du livre, de l’art contem-porain (galeries et artothèques) et du spectaclevivant.

FAVORISER LES PRATIQUESCULTURELLES

Soutenir et développer les actionséducatives dans les lycées et les pratiques des jeunes

1 Sciences et techniques, santé, parité homme-femme, la paix et lamémoire. Opération Les lycéens ont du talent favorisant l'expression artistique


• Poursuivre, dans un premier temps, la refonte duPass Culture Sport pour y assigner de véritablesmissions de découverte culturelle.

• Élargir, dans un second temps, le Pass culturesport aux moins de 25 ans.


Cette évolution en faveur de la démarche collec-tive doit continuer de se renforcer pour que le Passculture sport devienne d’abord un outil de décou-verte et de sensibilisation avant d’être un outil deconsommation. Ceci implique d’entreprendre despartenariats plus ciblés, de préférer à la quantité,une offre de meilleure qualité et d’amplifier les opé-rations labellisées qui, aujourd’hui, permettent la ren-contre entre les jeunes et les professionnels. Parailleurs, une gestion simplifiée du Pass avec l’inter-net doit aussi être envisagée.

Une fois cette démarche qualitative engagée,l’élargissement du Pass pourra perdurer afin d’êtreplus en adéquation avec le temps de la jeunesse.

Enfin, il est à noter que depuis 2005, un fonds d’in-tervention jeunesse soutient des projets et des mani-festations portés par des jeunes sur leurs territoireset touchant à la citoyenneté, l’accès à la cultureet au sport, le développement durable et toutesformes de solidarités. Ce dispositif complète l’ac-tion éducative régionale.

Si le succès remporté par ces mesures engage laRégion à les conforter, des évolutions peuvent éga-lement être envisagées, notamment pour aborderde nouveaux domaines culturels encore peuapprochés (musiques actuelles, arts du cirque, patri-moine) mais aussi pour imaginer d’autres types departenariats entre institutions culturelles et lieux deformation.

> Le Pass culture sport : unoutil qui continue d’évoluer

Dispositif de l’action régionale depuis la fin desannées 1990, le Pass culture sport a eu pour voca-tion première de favoriser la seule consommation indi-viduelle des lycéens et apprentis à travers des entréeset des réductions aux lieux culturels et sportifs.

Depuis 2004, une nouvelle dimension lui a été don-née, axée avant tout sur la pratique et l’accès detous les jeunes à la culture (jeunes en formation,salariés ou en recherche d’emploi). Initialementréservé aux lycéens et apprentis, le Pass a donc étéélargi à l’ensemble des jeunes de 15 à 19 ans, cequi correspond en 2007 à 66000 bénéficiaires.

Le dispositif a été transformé au profit de la pratiquecollective, qu’il s’agisse de rencontrer des artistesprofessionnels ou de s’engager dans l’actionsociale, avec l’objectif de nouer une relation plusforte entre les jeunes et l’art, la vie sociale et notrehistoire commune.

De nouveaux partenaires ont été sollicités dans cecadre comptant aujourd’hui plus de 780 pointsrelais (CRIJ, FJT, missions locales, PAIO, centres socio-culturels, MJC, fédérations d’éducation populaire),qui, pour la plupart, utilisent le dispositif comme unatout dans leur plan de formation ou leur projetpédagogique. Le Pass culture sport se construitdésormais avec l’ensemble des acteurs éducatifsqui accompagnent les jeunes dans la recherchede leur autonomie.

Dans ce cadre, un comité de suivi s’est mis en place,intégrant le Conseil régional des jeunes et les diffé-rents partenaires.


• Développer de nouveaux projets associantétablissements et opérateurs sur les thématiquesdes musiques actuelles, des arts du cirque et dupatrimoine.

• Permettre de mettre en place annuellement desjumelages entre des lieux culturels et des lycées oudes Centres de formation des apprentis.

Festival Au foin de la rue 2007 (53)


L’ouverture à tous les publics, à toutes les esthétiqueset la reconnaissance de toutes pratiques cultu-relles sur l’ensemble du territoire : autant d’objec-tifs qui invitent la Région à prendre en compte lespratiques amateurs.

Dans ce domaine, la collectivité régionale doit agiren complémentarité et en appui des autres col-lectivités territoriales.

La Région doit ainsi permettre de favoriser l’émer-gence de pôles ressources, la valorisation et la ren-contre entre des initiatives existantes. En effet, l’essordes pratiques amateurs passe indiscutablementpar la multiplication des espaces de formation etde confrontation, entre amateurs, avec le publicmais surtout – et c’est là un élément-clé – avec lesprofessionnels.

La Région s’est particulièrement investie dans ledéveloppement des pratiques amateurs des artsde la scène à travers :

◗ l’élargissement de la «Folle Journée de Nantes»jusqu’à 11 villes en 2007 qui a permis d’augmen-ter le nombre de masterclass pour les orchestresd’harmonies et d’associer de plus en plus d’en-sembles amateurs locaux à la manifestation;

◗ les conventions d’objectifs avec les associationsdépartementales de développement de lamusique (ADDM) de Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Mayenne;

◗ la proposition au Théâtre régional des Pays dela Loire (TRPL) d’apparaître comme un pôle res-source régional pour le théâtre amateur enassociation avec les structures œuvrant dans cedomaine à l’échelle départementale.

La Région, ayant désormais reconsidéré les pra-tiques amateurs, pourra renforcer la mise en cohé-rence des initiatives, multiples mais pas toujourséquilibrées, en direction des amateurs.

Ainsi, une approche spécifique s’impose en direc-tion de certaines pratiques très présentes et priori-taires en Pays de la Loire mais manquant encorede structuration et donc de référents :

◗ les arts de la rue;

◗ les musiques actuelles ;

◗ les orchestres d’harmonie et batteries fanfares ;

◗ les chorales ;

◗ le théâtre et la danse amateur ;

◗ l’audiovisuel.

La Région peut en favoriser la valorisation par desactions qui, pour certains de ces domaines, restentà initier. Par ailleurs, le renforcement ou l’identifi-cation régionale d’acteurs ressources sur ces dif-férentes thématiques permettrait de construire unelogique de réseau et de territoire, ainsi que desprogrammes régionaux de formation, et donc derenforcer la relation entre amateurs, institutions cul-turelles et artistes professionnels.


• Identifier des acteurs ou initiatives-clés sur les artsde la rue, les musiques actuelles, les orchestresd’harmonie et batteries fanfares, les chorales, lethéâtre amateur, l’audiovisuel dans le but destructurer ces différents secteurs.

• Passer des conventions, dans le cadre desthématiques soutenues, avec des structures ou desorganisateurs d’événements pouvant jouer un rôlede centre de ressources et de conseils.

• Organiser une rencontre régionale des choralesamateurs.

• Lancer un appel à projets destiné aux amateurs sur l’audiovisuel.

Développer les pratiques amateurs

Atelier réalisé dans le cadre des « Lycéens au théâtre » en partenariat avec les associations Théâtre éducation


Les pratiques culturelles viennent parfois se heur-ter à la réalité des distances. La Région des Paysde la Loire, autorité organisatrice du service régio-nal de transport de voyageurs, s’engage:

◗ d’une part, à faciliter la mobilité pour l’accèsaux événements culturels :

– en mettant en œuvre des tarifs très privilégiéspour assister à des opérations signalées d’in-térêt régional comme « la Folle Journée deNantes» ;

– en favorisant, en partenariat avec les collec-tivités, un package de découverte de villesde la région intégrant un titre de transport ;

– en travaillant au rapprochement des disposi-tifs régionaux de transport et de culture pourles Jeunes (la carte Tiva et le Pass culturesport) ;

◗ d’autre part, à associer les usagers à la vie cul-turelle régionale :

– en élargissant à l’ensemble du réseau detransport régional la réalisation de documents(fiches «Regards sur... ») permettant de décou-vrir le patrimoine architectural et naturel visibledepuis le réseau TER;

– en envisageant des animations culturelles lorsd’événements spécifiques dans les trains oules gares des Pays de la Loire.

Faciliter la mobilité pour développer les pratiques culturelles

La diversité culturelle est en soi un enjeu pour les politiquespubliques. Elle implique la reconnaissance de chaque identité indi-viduelle et d’expressions culturelles dans une même sociétérépublicaine. Plus encore, elle va même jusqu’à considérer celle-cicomme nécessairement interculturelle avec une interpénétrationdes éléments de la vie quotidienne transmis par de nombreux vec-teurs (migrations, médias, arts, gastronomie...).

POUR UNE DIVERSITÉ DE LA CULTURE ET DE LA CRÉATION

Pour une diversité de la culture et de la création (( 25

Comme l’affirme la charte de l’Unesco, reconnaître la diversitéculturelle est «propice aux échanges et à l’épanouissementdes capacités créatrices de la vie publique1 ». Une société

qui respire, qui échappe aux replis identitaires, se construit sur ceprincipe humain fondamental. Il est donc essentiel, dans un cadredémocratique, que les collectivités publiques s’engagent pourconsidérer également toutes les formes culturelles qui émergentsur son territoire qu’elles soient nouvelles ou plus traditionnelles.

Depuis 2004, c’est le deuxième objectif que s’est assignée laRégion des Pays de la Loire.

Seule cette diversité autorise l’accès du plus grand nombre auxbiens culturels, d’autant plus que, jusqu’alors, plusieurs esthé-tiques ou pratiques culturelles souffraient d’un certain ostracisme:le patrimoine industriel, les musiques actuelles, les arts du cirqueet de la rue, la culture urbaine. Celles-ci trouvent désormais touteleur place dans le projet régional. C’est un choix politique pleine-ment revendiqué par la majorité régionale.

Soutenir la diversité culturelle suppose de favoriser l’échange etl’innovation, et donc d’avoir confiance dans les forces de la créa-tion. Cette confiance engage la Région à participer, aux côtés desautres collectivités publiques, à la constitution d’un environne-ment favorable au travail de l’artiste et à sa liberté, lesquelsseraient fort menacés si les logiques marchandes dominaient.Cette confiance nous invite aussi à encourager les échanges versl’extérieur. La région des Pays de la Loire a la chance de disposerd’un des plus grands ensembles d’acteurs et d’événements (lesEscales, la Meet, le Festival des trois continents, En route vers lemonde, l’Europa Jazz...) faisant découvrir les cultures du mondequi participent à la construction d’une société interculturelle.Cette dynamique, que le Conseil régional encourage, s’inscrit encomplémentarité d’une politique culturelle vers l’international.

Considérer l’ensemble des expressions artistiques, c’est aussiconsidérer l’ensemble des publics. Parallèlement à la reconnais-sance de toutes les pratiques culturelles, il importe de créer lesconditions pour que les publics soient associés à la diversité desexpressions, pour que, par la contiguïté des formes culturelles,les publics se rencontrent et que leurs pratiques, leur curiositése transmettent les unes aux autres.

1 Art. 2, Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle adoptée à Paris, le 2 novembre 2001.



L’ambition affichée par la Région dans son Manifesteest de se doter d’une capacité à détecter de nou-velles pratiques, qui représentent les formes cultu-relles de demain ; ceci sans oublier les autreschamps culturels. Il s’agit donc de considérer éga-lement les formes nouvelles, classiques mais aussi tra-ditionnelles.

La principale démonstration de cette ouvertures’est concrétisée dans les évolutions qu’elle a favo-

risées au sein de 303, la revue culturelle régionale.Cet outil de diffusion s’est désormais tourné verstoutes les formes d’innovation, d’expression maisaussi tous les héritages, du patrimoine bâti à l’im-matériel. Adossé à un renouvellement dans saforme, 303 constitue désormais un miroir de la diver-sité culturelle régionale, qui l’observe avec excel-lence et audace.

DONNER LEUR PLACE À TOUTES LES EXPRESSIONS CULTURELLES

La rencontre entre les individus et l’art se dérouled’abord dans des lieux spécifiques, au premier rangdesquels la scène en la considérant dans toute sadiversité, qu’elle soit théâtre, friche ou espacepublic.

« Le théâtre a charge de représenter les mouve-ments de l’âme, de l’esprit, du monde, de l’his-toire », écrit Ariane Mnouchkine. Valoriser lesexpressions artistiques associées à la scène, c’estdéfendre une rencontre véritable entre la créationartistique et le citoyen, c’est assumer un égal inté-rêt tant pour l’existence de formes nouvelles etémergentes que pour l’appropriation, la réinter-prétation des répertoires. Par exemple, concernantle théâtre de texte, qui a toujours joué un rôle par-ticulier et moteur dans les arts de la scène, il est indis-pensable de transmettre les héritages classiques,notamment aux plus jeunes, tout en valorisant lesécritures contemporaines.

> Soutenir toutes lesexpressions musicales

Depuis 2004, la Région a pris en compte de nou-velles formes d’expression, comme en témoigne sonsoutien important aux musiques actuelles : finan-cement d’emplois-tremplin, subventions, aide à lastructuration d’un réseau. Sur ce dernier point, lacréation en 2007 d’un pôle régional des musiquesactuelles (« Le Pôle ») permet désormais d’ac-compagner les acteurs du secteur dans leur déve-loppement. Cette structure d’observation et decoordination du secteur dans toute sa diversités’associe d’une part à une politique d’aide aux fes-tivals et aux lieux de diffusion (notamment les scènesde musiques actuelles), d’autre part à un accom-pagnement des structures de formation et d’infor-mation pour lesquelles l’association Trempolinoconstitue le référent régional.

Valoriser tous les arts de la scène

Festival Les Accroche-cœurs (Angers)


• Conforter le pôle régional des musiques actuellescomme outil de coordination et de développement du secteur et consolider l’aide régionale au réseaudes musiques actuelles.

• Poursuivre le soutien déterminé à la diffusion de la musique classique particulièrement à travers les structures emblématiques de la région (comme l’ONPL).


Ce dispositif est complété par d’autres interventionsconcernant la création, les musiques enregistrées,les petits lieux de diffusion (comme les cafés-concerts), les accompagnateurs d’artistes, etc.

A l’avenir, la Région confortera son soutien au Pôlerégional et au secteur des musiques actuelles enrelevant les défis qui y émergeront, comme la ques-tion de l’avenir du disque et des musiques enre-gistrées.

Ce nouvel axe de la politique régionale n’exclutpas l’attention toujours portée aux festivals et auxformes musicales classiques, lyriques ou baroques ;elle traduit tout simplement un rééquilibrage del’action régionale.

La Région continue ainsi d’apporter un soutienconséquent au syndicat mixte de l’ONPL. Cetorchestre, qui dispose du plus grand nombred’abonnés en France, permet de présenter l’ex-cellence musicale classique et contemporaine àun public de plus en plus large. Un tel équipementne pourrait exister sans l’engagement commundes départements de la région et surtout des villesd’Angers et de Nantes. Ces dernières sont aussi àl’origine d’Angers Nantes Opéra, un équipementque la Région tient à soutenir afin de consolider laprésence de la création lyrique sur son territoire.

Ces deux outils font corps avec une politique d’aideaux ensembles classiques remarquables et à unensemble d’initiatives pour la diffusion et la décou-verte musicales.

> Encourager les culturesnouvelles et les arts de la rue

Favoriser le développement des cultures émer-gentes, telles que les cultures urbaines et les arts dela rue et du cirque, est devenu un point fort de lapolitique culturelle régionale depuis trois ans.

Les institutions doivent rester attentives à l’appari-tion de nouveaux phénomènes culturels : desformes issues des cultures urbaines sont devenuesdes modes d’expression privilégiés pour certainsjeunes, ainsi qu’une esthétique et une pratiqueculturelles à part entière. Le parti pris régional estde les reconnaître dans ses différentes politiques.Lorsqu’il s’agit d’expressions musicales, une coor-dination est nécessaire pour éviter la segmentationdes genres ; certaines formes de cultures urbainessont d’autant plus intégrées aux politiques qu’elless’apparentent aux arts de la scène ou aux pratiquessportives. Néanmoins, des initiatives spécifiquesdans ce domaine seront développées en directiondes jeunes en formation.

Quant aux arts de la rue et du cirque, ils contri-buent à désacraliser la culture puisqu’ils se donnentà voir dans l’espace public, des lieux accessiblesà tous. Cette liberté dans l’appropriation de l’es-pace et la relation avec le public favorise uneréelle inventivité des formes. La Région a souhaitéque ces formes puissent exister et être diffusées. Entémoignent les soutiens à Jo Bithume, à Royal deLuxe et à de nombreux projets de création, maisaussi l’intégration de compagnies d’arts de la rueaux dispositifs de diffusion (Avignon, Voisinages) ouenfin l’aide apportée aux festivals de dimensionrégionale (les Accroche-cœurs à Angers, Le Mansfait son cirque).


• Reconnaître les cultures urbaines dans l’ensemble des politiques régionales.

• Organiser chaque année, et dès 2008, une tournée-événement d’une compagnieligérienne dans la région.

Les rois fainéants par la Cie Transe express au festival les Uburlesques à Laval


La diffusion de la culture scientifique et techniqueest indispensable tant elle permet de se familiariseravec les progrès de la science et d’engager undébat éthique sur les choix à engager pour l’ave-nir. Il revient donc aux scientifiques et aux institutionsde susciter la curiosité des individus sur les techno-logies qui font leur quotidien et plus globalementd’aider la société à se déterminer dans l’incertitude.

La condition première est de considérer le rôlemoteur des universités pour l’animation intellec-tuelle d’un territoire. L’enseignement, qu’elles dis-pensent en formation initiale et continueconformément à leurs missions de service public,tend d’autant plus vers l’excellence qu’il est adosséà une recherche soutenue et structurée. Dans cedomaine, la Région s’est, depuis 2004, très forte-ment engagée dans une stratégie partagée et affi-chée au sein du Schéma régional de la recherchequi a été adopté en février 2007. Celui-ci décritégalement toute la complémentarité entre dyna-mique universitaire, scientifique et diffusion de lascience pour aider chacun à l’intégrer à sa culturepersonnelle et agir ainsi en responsabilité.

La politique régionale en matière de culture scien-tifique et technique se décline autour de quatrepréoccupations pour lesquelles des actions sontdéjà mises en œuvre:

◗ mettre en réseau et coordonner les initiatives etles acteurs de la région. C’est dans cet objectifque s’est constituée une commission régionalede la CCST mise en place sous l’angle de la vul-garisation scientifique et associée au Comitéconsultatif régional de la recherche et du déve-loppement technologique (CCRRDT) ;

◗ mieux couvrir le territoire régional. De fait, laRégion a structuré son action autour des pôlesressources identifiés : CCSTI de Laval, Sablé,Angers ainsi que le collectif régional des Expos-ciences et le Cnam à Nantes ; fortes de leursexpériences et des nouveaux métiers demédiation culturelle qu’elles font émerger, ellessont armées pour agir ;

◗ concentrer son action sur les jeunes. Les actionséducatives mises en œuvre par la Régionconsacrent une place particulière à la culturescientifique et technique. Le «PasseportRecherche» propose aux lycéens de devenirreporters sur des thèmes liés à la recherche,d’autres actions comme les rencontres CNRS-Jeunes ou le concours « Faites de la Science»mais aussi autour de l’environnement, entrant

également dans ce cadre. Par ailleurs, la Régiona souhaité que cet objectif se réalise fortementavec les fédérations d’éducation populairedans le cadre de leurs conventions et de l’ac-tion du collectif «Exposciences» ;

◗ organiser le débat public, instaurer un dialogueentre les sciences et la société. La Région a ainsisoutenu le développement d’un outil de diffu-sion que sera le media numérique régional,articulé avec son produit d’appel papier : lemagazine « Têtes chercheuses». Elle réfléchiraaussi à la mise en place d’un centre de res-sources sur le débat public.

La Région est en outre très attentive aux interven-tions artistiques sur les enjeux scientifiques et tech-niques, tant elles permettent de sensibiliser etd’interroger le grand public. A ce titre, un soutienréel est apporté à des événements majeurs commeles «Rencontres internationales de la réalité vir-tuelle» ou les «Utopiales», festival international descience-fiction de Nantes...

La Région confortera ce croisement entre enjeuxculturels et scientifiques, notamment dans ses pro-jets de diffusion (en étudiant par exemple un par-tenariat entre institutions culturelles et médianumérique régional).


• Conforter les conventions cadres signées avec lesprincipaux acteurs (CCSTI, associationsExposciences, Cnam, mouvements d’éducationpopulaire...).

• Faire de l’Espace numérique régional de laconnaissance un outil de diffusion de la culture.

• Constituer une coordination de la culturescientifique et technique en lien avec le CCRRDT.

• Soutenir des projets qui font se croiser la créationartistique et le débat éthique notamment le Prixlittéraire européen de science-fiction des«Utopiales».

Renforcer la politique régionale pour la culture scientifique et technique

Atelier dans le cadre de la manifestation Exposciences


Très attachée à faire exister la création contem-poraine sur son territoire, la Région s’engage pourla promotion de celle-ci avec l’ensemble des pou-voirs publics, considérant cet enjeu progressistevital pour la démocratie et la connaissance. Ellestructure son action avec les collectivités localesà travers un ensemble de pôles ressource.

Le Fonds régional d’art contemporain (Frac) estune association financée à parité par l’État et laRégion. Il a pour mission de constituer une collec-tion d’art contemporain, d’organiser des expositionset de participer au développement, à la diffusionet à la connaissance de la création d’aujourd’hui.Le Frac des Pays de la Loire présente ainsi des expo-sitions dans l’ensemble des départements de larégion, favorise des résidences d’artistes et enrichitrégulièrement sa collection. Celle-ci en fait l’un desFrac les plus importants dans la richesse et le nom-bre d’œuvres en France. Le succès particulier ren-contré à l’occasion de l’exposition Rouge Baiser en2007 (60000 visiteurs) démontre la capacité parti-culière du Frac à mettre la création en contactavec des publics.

Avec cet outil majeur, la présence de centres d’art(le Grand Café à Saint-Nazaire, la Zoo Galerie deNantes et la Chapelle du Génêteil de Château-Gontier) et d’artothèques (Angers, La Roche-sur-Yon, Nantes), la Région dispose d’un ensembleexceptionnel de diffusion de l’art et de sensibilisa-tion des publics pour que la parole des artistesirrigue le territoire et interroge chacun.

Depuis 2006, la Région a fait éditer un guide annueld’art contemporain qui recense les lieux d’artcontemporain en Pays de la Loire.

Enfin, en 2007, la Région a co-financé la Biennaled’art contemporain «Estuaire 2007», organisée parle Lieu Unique, et dont l’objectif était de faire décou-vrir au public des œuvres temporaires ou pérennesd’artistes reconnus, exposées dans plus de trentesites, la plupart du temps en plein air. Cette pro-grammation d’œuvres exceptionnelle a rencontréune résonance internationale.

A l’avenir, la Région souhaite donner plus d’ampleurà la valorisation de la création contemporaine.

Il conviendra de donner notamment au Frac lapossibilité d’organiser de véritables expositionsrégionales dans des lieux de réelle accessibilité,voire de centralité. Jusqu’en 2011, la BiennaleEstuaire permettra d’installer des œuvres demanière encore plus pérenne auprès du fleuve ettendra à y associer le territoire régional et sesacteurs de l’art et renforcer sa démarche demédiation.

Les ateliers d’artistes ponctuent les espaces urbainset ruraux. Ils sont des lieux privilégiés pour rencon-trer un artiste et son œuvre dans des territoires quiparfois les méconnaissent. Une valorisation de cesespaces et des artistes eux-mêmes pourrait pren-dre forme à travers une semaine particulière où ceslieux seraient ouverts au public.

Enfin, de nombreuses œuvres ont pu voir le jourgrâce à la disposition légale du 1% culturel. Cesœuvres, dont la reconnaissance s’efface avec letemps et l’usage des lieux, pourront être remises envaleur à travers un travail de recensement et depublication.

Promouvoir l’art contemporain


• Contribuer à l’organisation d’expositionsrégionales plus visibles mettant en valeurla création contemporaine.

• Organiser une semaine pour l’ouverturedes ateliers d’artistes en région.

• Valoriser les œuvres contemporainesproduites dans le cadre du 1% culturel.

Exposition Rouge baiser du Frac dans le hangar à bananes à Nantes


Dans un monde où les médias se concentrent dansdes groupes économiques de moins en moins nom-breux, la diversité des points de vue et des imagesdevient un enjeu majeur de la démocratie et dela vie culturelle.

La Région a souhaité soutenir particulièrement lesmédias associatifs et locaux afin de favoriser sur sonterritoire la pluralité des points de vue et de ne pasmarginaliser l’expression des territoires au profit d’uncontenu uniformisé. Les radios et les télévisionslocales sont les deux cibles privilégiées de cette poli-tique.

> Les radios associativesCes dernières années, ces structures, issues pourbeaucoup du formidable élan des radios libres, setrouvent directement menacées par la fin descontrats aidés (emplois-jeunes, CES, CEC) et ladécroissance des ressources apportées par le Fondsde soutien à l’expression radiophonique à unmoment où la bande FM est progressivementremise à plat, où nombre de fréquences sontconvoitées par de grands groupes commerciaux.

Depuis 2004, la Région est partenaire des 24 radiosassociatives des Pays de la Loire à travers des cam-pagnes de diffusion sur leurs ondes de messagesd’intérêt collectif. Ce soutien a été amplifié en 2007avec la création d’un fonds d’aide encadré pardes conventions d’objectifs et de moyens. Celaconforte ces radios, les aide à se professionnaliser,leur permet de diffuser des programmes spéci-fiques. Ce dispositif est complété par le finance-ment d’emplois-tremplin et par un fond d’aide àla création de programmes spécifiques, qui permetà chacune d’entre elles d’innover dans leur pro-grammation. Tous ces dispositifs ont été réalisés enlien avec les deux fédérations régionales, porteparole des radios associatives.

> Les télévisions localesLes Pays de la Loire sont l’une des régions quicompte le plus grand nombre de télévisions localessur son territoire. Les unes possèdent un statut asso-ciatif, les autres sont des entreprises privées.Certaines peinent aujourd’hui à présenter des pro-grammes nouveaux et autoproduits.

Depuis 2004, la Région est intervenue de deuxmanières auprès des télévisions locales : elle a étél’une des premières en France à ouvrir son Fondsd’aide aux créations audiovisuelles aux pro-grammes de flux (magazines) qui s’adressent en

premier lieu aux productions destinées aux chaîneslocales. Elle encourage par ailleurs la mutualisationde leurs programmes par les diffuseurs locaux autravers de ce nouveau fonds et avec une subven-tion versée au Groupement d’intérêt économiqueGrand Ouest depuis 2007, destinée au lancementde programmes d’intérêt régional.

Le Conseil régional aidera les différents acteurs dela chaîne audiovisuelle, de la création à la diffusion,à définir les conditions les plus favorables au déve-loppement de la filière en Pays de la Loire et à sonéquilibre économique. Il s’agit donc de renforcerl’existant et d’engager les chaînes locales à sefédérer plus encore.

Aider les médias associatifs et régionaux


• Renforcer le soutien aux magazines télévisuelspour les ouvrir à des thématiques très diversifiées(économie, éducation, formation, citoyenneté...).

• Poursuivre le soutien apporté au Groupementd’intérêt économique Grand Ouest qui favorise lescoopérations entre les chaînes.

• Soutenir la création d’une infrastructure facilitant lacirculation des programmes entre chaînes locales etles retransmissions en direct, en s’appuyant sur letrès haut débit, notamment le programme Gigalis.

• Favoriser la constitution et la conservationd’archives audiovisuelles pouvant être consultéespar les particuliers.

Animateurs bénévoles de Radio Alpa (107.3 FM) au Mans


Le patrimoine doit être soutenu : il est porteurd’identités ; il est la mémoire d’une histoire com-mune aux habitants d’un territoire.

Le patrimoine régional comprend 2000 édifices et5000 objets protégés au titre des Monuments his-toriques, dont certains contribuent fortement àl’attractivité régionale comme l’Abbaye royale deFontevraud, les châteaux d’Angers, de Nantes oude Saumur. Le territoire ligérien compte 51 zones deprotection du patrimoine architectural, urbain etpaysager mais aussi 34 «Petites cités de caractère»et 10 «Villes et pays d’Art et d’Histoire», 5 secteurssauvegardés.

Par ailleurs, le Val de Loire (partie de la vallée de laLoire située entre Sully-sur-Loire, dans le Loiret, etChalonnes-sur-Loire, dans le Maine-et-Loire) a étéinscrit par l’Unesco, en 2000, sur la liste du patri-moine mondial. Cette inscription vient affirmer qu’ils’agit là d’un site exceptionnel, tant pour sa diver-sité biologique que pour sa richesse historique etculturelle.

La Région dispose d’une richesse patrimonialeconsidérable puisqu’elle comporte des sites quitouchent l’ensemble de l’histoire française et unepartie de celle de l’Europe. Cet atout est largementmis en avant dans le Schéma régional du déve-loppement touristique et des loisirs, qui à travers une

stratégie adaptée, associe à la valorisation dessites majeurs, le développement touristique et doncéconomique des territoires.

Cette richesse s’avère plus réelle encore si la notionde patrimoine est acceptée dans sa plus grandeouverture, comprenant aussi bien le monumentalet l’industriel, que le naturel et l’immatériel. LeConseil régional revendique cette diversité deshéritages car elle correspond à la diversité de l’his-toire des hommes. Il revendique également lanécessité d’opérer des choix de conservation fon-dés sur des observations scientifiques, d’où la res-ponsabilité particulière qui lui incombe à travers lescompétences liées au Service régional del’Inventaire. Il revendique enfin le lien politique ina-liénable qui associe à l’acte de conserver et de res-taurer, celui d’animer et de transmettre.

Ainsi, depuis 2004, la Région s’est fortement inves-tie dans des actions de mise en valeur de son patri-moine bâti et naturel y compris dans sa dimensioncontemporaine : aides à la restauration et à laconnaissance du patrimoine industriel, réalisationd’études sur le bâti du xxe siècle ou sur les pein-tures murales, soutien au patrimoine nautique et flu-vial, engagement fort auprès des Parcs naturelsrégionaux, mise à disposition de ressources docu-mentaires sur le patrimoine, éducation au patri-moine et à l’environnement.

VALORISER LE PATRIMOINERÉGIONAL ET LA MÉMOIREFaire connaître la richesse patrimoniale de la région

Le château de Montsoreau (49), un monument du Val de Loire, inscrit au patrimoine de l’Unesco


> ConnaîtreDepuis 2005, la compétence d’inventaire du patri-moine culturel est de la compétence des Régions.La Région des Pays de la Loire, faisant de la connais-sance un enjeu prioritaire avec l’objectif de per-mettre au plus grand nombre d’accéder aupatrimoine culturel, souhaite dynamiser les missionsdu Service régional de l’Inventaire.

> ConserverLes actions de restauration sont d’abord de la com-pétence de l’État. La Région vient s’adosser à cetteintervention parfois pour pallier des désengage-ments mais aussi pour faire rayonner des sites et desterritoires. La mise en valeur du patrimoine supposedonc de concentrer les moyens sur des chantiersprioritaires et l’animation de lieux : l’Abbaye royalede Fontevraud, les châteaux de Saumur, des Ducsde Bretagne ou d’Angers... mais aussi des sitescontemporains comme les grues Titan à Nantes.

Afin d’assurer une certaine continuité dans les poli-tiques de patrimoine, il conviendra d’élaborer avecles partenaires publics, pour une durée assez éta-lée, un plan régional de restauration et de valori-sation du patrimoine régional, notamment industriel.

Il faut également favoriser la réhabilitation et laréaffectation de sites patrimoniaux à des usagescontemporains (services publics, habitations, pépi-nières d’entreprises...). Faire évoluer le patrimoineavec son environnement contribue au dévelop-pement local et à l’aménagement du territoire.

Enfin, afin de valoriser le patrimoine de proximité,la Région passera des conventions avec les Conseilsgénéraux ou d’autres structures comme les «Petitescités de caractère», les «Villes et pays d’art et d’his-toire» ou encore les Parcs naturels régionaux.

> Animer et transmettreEn plus d’une densité de sites, la Région dispose parailleurs d’une richesse d’acteurs œuvrant pour unterritoire local ou pour des thématiques patrimo-niales. Ces médiateurs exercent un rôle importantparticulièrement quand leur démarche patrimo-niale approche la réalité des héritages sans com-plaisance avec l’histoire.

Cette richesse, essentiellement soutenue par lesautres collectivités territoriales, demande encoreà être plus précisément déterminée afin de définirles structures ressources et de favoriser leur rayon-nement dans la région auprès des publics les plusdiversifiés possible.

La Région pourra occuper un rôle d’initiateur pourqu’à l’appui de temps symboliques, des sites etdes formes de patrimoine s’ouvrent communé-ment à la curiosité des publics avec la collabora-tion essentielle des acteurs de médiation. Outre ledéploiement d’une véritable Journée du patri-moine régionale en lien avec l’État, des journéesspécifiques devront mettre en avant certaines thé-matiques afin de faire émerger des richesses exis-tantes et méconnues: l’Antiquité, les parcs et jardins,les châteaux... ceci à partir de forces existantes.

Enfin, une réflexion spécifique sur le patrimoine flu-vial, avec l’appui du service de l’Inventaire et d’in-terventions artistiques (comme il en a déjà étéengagé avec Estuaire), permettra de travailler àune valorisation des richesses de la Loire. La MissionVal de Loire (syndicat mixte associant la Région desPays de la Loire à la Région Centre pour la valori-sation du label Patrimoine mondial de l’Unesco)pourra, à cette occasion, être mobilisée dans lecadre de ses missions d’information et de sensibi-lisation des habitants sur la valeur universelle excep-tionnelle reconnue à leur environnement.


• Mener une étude permettant d’identifier lesstructures ressources suivant les différentesthématiques patrimoniales.

• Elaborer un Plan régional de restauration et devalorisation du patrimoine régional, notammentindustriel, sur 10 ans.

• Mettre en place un guide des lieux patrimoniauxet/ou des musées.

• Faire de la Journée du patrimoine un véritabletemps de découverte de tous les lieuxpatrimoniaux subventionnés, notamment les lieuxprivés aidés à la restauration.

• Développer l’animation du patrimoine enpartenariat avec les sites à travers des journéesthématiques (Antiquité, parcs et jardins,châteaux...).

La Mine bleue (49)


Depuis le début de l’année 2007, la compétenceen matière d’inventaire général du patrimoineincombe aux Régions. Conformément aux dispo-sitions de la loi du 13 août 2004, elle sera mise enœuvre en lien avec les collectivités locales inté-ressées, particulièrement les Conseils généraux, surla base de conventions.

Ce service, composé de chercheurs, de conser-vateurs, de photographes et de personnel admi-nistratif a la mission scientifique de recenser,d’étudier et de faire connaître le patrimoine cul-turel régional.

La Région entend dynamiser ses interventions. Au-delà des études topographiques, qui demeurentle fondement de l’existence de la mission d’in-ventaire général du patrimoine, des approchesthématiques peuvent être envisagées, en échoaux richesses et aux atouts des Pays de la Loire(patrimoine balnéaire, patrimoine industriel, patri-moine des bords de Loire, peintures murales, parcset jardins).

Déployer les missions du servicepatrimoine, en lien avec l’Inventaire

L’Abbaye royale de Fontevraud, fondée au XIe siè-cle et dont la construction s’étale jusqu’à nos jours,est l’un des plus grands ensembles monastiquesd’Europe. Elle est sauvée de la destruction dans lesannées 1970 notamment. En 1991, à la demandedu Conseil régional, l’État transfère au Centreculturel de l’Ouest (association très majoritaire-ment financée par la Région), la gestion et l’ani-mation du monument qui lui appartient. Avec lesautres collectivités parties prenantes de cette asso-ciation, la Région tient à mettre pleinement enœuvre les responsabilités de rayonnement de cesite exceptionnel.

Ainsi, le développement d’un projet culturelemblématique à Fontevraud, « le Jardin descultures du monde», s’inscrit dans l’ambition régio-nale de faire partager le patrimoine ligérien au plusgrand nombre et la volonté de l’associer auxenjeux contemporains.

Quatre éléments sont mis en avant :

◗ la dimension patrimoniale: miroir des sociétéspassées mais aussi contemporaines et à venir, leprojet de l’Abbaye revêt une dimension vivante.Son ambition est aujourd’hui d’accroître l’attraitdu site et d’organiser un pôle de compétencesen matière de médiation et de sensibilisation aupatrimoine. De plus, ce site exceptionnel devratrouver un centre d’interprétation et de connais-sance de sa propre histoire à sa mesure (sous leformat d’un musée de site). Enfin, elle revendiquepour son site une attitude éco-responsable dansle développement de son projet (écotourisme,vélotourisme, développement de l’art de vivre...).

◗ Vivre ensemble dans une société plurielle : fairede l’Abbaye un lieu de rencontres, de partageet d’échanges d’idées, de débats sur lesgrandes questions qui se posent à l’hommeaujourd’hui et auxquelles les religions, la science,

Faire rayonner l’Abbaye royale de Fontevraud


• Améliorer la mise à disposition du grandpublic des bases de données sur internet.

• Mener un travail sur les savoir-faireindustriels et la mémoire sociale etouvrière.

• Favoriser la rencontre entre le patrimoineet d’autres champs culturels tels que lespectacle vivant et l’art contemporain.

• Engager des opérations transversales devalorisation et de diffusion de laconnaissance patrimoniale.


l’art tentent d’apporter des réponses est unenjeu central. Placer le fait religieux au cœur dece projet ancré sur les enjeux de la sociétécontemporaine, organiser les conditions d’undébat libre et ouvert entre christianisme, islam,judaïsme, rendu possible par la laïcité, telles sontles ambitions ici posées. La musique, commeexpression artistique et spirituelle, accompagnede façon privilégiée cette démarche.

◗ Innovation, création: forte du lien possible entrepatrimoine historique et création, l’Abbaye deFontevraud mène un programme d’aide à lacréation et à l’innovation dans les domaines del’image et du design. Nouveaux territoires de lacréation, adossés à la production de masse etsupports d’une nouvelle culture populaire, ils sonten interface directe avec la société contempo-raine et ses enjeux. Les champs concernés sontl’art contemporain sous la forme du dessin, le filmd’animation, les nouvelles images, le multimédia,le design (notamment motion design et webdesign)... Cela se concrétise par des résidences,des ateliers internationaux, des séminaires, despublications, des expositions, etc.

◗ La transmission : le partage des savoirs, la trans-mission constituent l’assise fondatrice dansl’animation du lieu. L’Abbaye confortera cetteactivité tant à travers les actions culturelles asso-ciées à sa programmation qu’à travers desformations spécifiques pour le jeune public sur le

patrimoine mais aussi sur les autres élémentsforts de son projet (fait religieux, image animéeou multimédia...).

Aux confins de trois régions administratives, leConseil régional des Pays de la Loire souhaite favo-riser le rayonnement et les coopérations interré-gionales pour la mise en œuvre de ce projet.Celle-ci devra par ailleurs s’accompagner d’unprogramme de travaux ambitieux piloté par l’État.


• Créer un centre d’interprétation du site.

• Organiser des expositions estivales derayonnement national.

• Développer les résidences d’artistes associés àl’image et au design.

• Encourager dans les différents axes le lien entrecréateurs régionaux et Fontevraud.

• Mettre en œuvre un ensemble de rencontres pourconstituer un centre de dimension nationaled’études et de dialogues entre religions et sociétécontemporaine.

Abbaye Royale de Fontevraud – animation artistique pour « La cité idéale » - oct. 2007


• Développer la sensibilisation et l’éducation aupatrimoine grâce aux actions du service régional del’Inventaire (accueil régulier de classes de lycéens,montage d’expositions, utilisation du centre dedocumentation) et en s’appuyant sur les expériencesréussies menées par le service éducatif de l’Abbayeroyale de Fontevraud.

• Labelliser les chantiers de jeunes suivant leursobjectifs (patrimonial, social, environnemental).

• Organiser des rencontres régionales de chantiers de jeunes.


La perspective d’un patrimoine vivant pour tous àtravers des pratiques culturelles inventives et fac-teurs de lien entre les générations incite à desactions spécifiques pour le public jeune en com-plémentarité avec les autres collectivités.

Pour ce faire, le Conseil régional s’est engagé à sou-tenir les chantiers de jeunes bénévoles qui sensibi-lisent fortement les jeunes à la richesse et à ladiversité de leur patrimoine. Actuellement principalfinanceur public, il participe au fonctionnementde ces chantiers (vie collective, encadrement,matériel).

Concernant les classes du patrimoine, la Régionapporte une aide à lácquisition ou à láména-gement des bâtiments servant de lieux dáccueilainsi qu’à l’acquisition de matériel pédagogique.Elle intégrera par ailleurs des appels à projets asso-ciés au patrimoine dans les actions éducativespour les lycéens et apprentis. La définition de cen-tres de ressources sur le patrimoine dans toutes sesdimensions, notamment contemporaine et imma-térielle, permettra de clarifier l’action des collecti-vités en faveur des actions scolaires qu’ellesorganisent et qu’elles pourront ainsi renouveler.

Sensibiliser les jeunes au patrimoine

Chantier de jeunes bénévoles à Asnières-sur-Vègre (72)


Pour exister, une œuvre doit être vue. Ce principe,la Région y est attachée. Elle souhaite que sonengagement, particulièrement pour le spectaclevivant, permette tout autant la création des œuvres

que leur diffusion. La diffusion d’une création avecseulement trois représentations (ce qui correspondà la moyenne nationale) n’est réellement pas suffisante.

SOUTENIR LA CRÉATION,RENFORCER LA DIFFUSION

En soutenant les artistes émergents, la Région sou-haite favoriser le renouvellement des formes artis-tiques et enrichir le vivier des nouveaux talents. Elleassume donc une part d’échec indissociable dela prise de risque mais nécessaire au renouvelle-ment et au développement des genres.

Des aides à la création de spectacles et à la rési-dence d’artistes sont ainsi allouées après analysepar les comités d’experts de la Région. Ces aides,fondées sur l’analyse d’un projet, trouveront uneattention continue concernant les jeunes talentsdu spectacle vivant, dont la place ne doit pas êtresous-estimée. Elle sera attentive à ce que tout pro-jet de création soit associé à un projet de diffusionet introduira une évaluation de l’activité des com-pagnies et de leur situation économique.

Dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel, laRégion propose, au travers du fonds d’aide à lacréation, des aides au développement de projetsainsi que des aides à la production, en particulierpour des courts métrages, des premiers et desdeuxièmes films. Par ailleurs, la mise en place d’unfonds d’aide à la création audiovisuelle amateurpermettra de faire émerger de jeunes créateursrégionaux.

Enfin, le bureau d’accueil des tournages a pour mis-sion, entre autres, de conseiller et d’orienter notam-ment les jeunes producteurs et réalisateurs.

La jeune création contemporaine épouse parfoisles formes les plus transdisciplinaires. Ces formes,qui se conçoivent dans des lieux parfois très alter-natifs et qui renouvellent la relation de l’artiste aupublic, appellent la Conseil régional à un regardspécifique sur des projets atypiques ou innovants.

Un règlement particulier allant dans ce sens seramis en œuvre.

La commande publique (associée au 1% cultureldes budgets de construction publique), qui fut ini-tiée sous le Front populaire et relancée dans lesannées 1980 au profit de véritables projets artis-tiques, a permis de constituer un vaste musée d’artcontemporain à ciel ouvert embrassant tous lesstyles et tous les supports. De nombreuses inter-ventions prolongent les réflexions d’un «art de l’es-pace» sur le rapport du spectateur et de l’œuvredans son propre environnement ; certaines, instal-lées au sein d’architectures anciennes classées,permettent un dialogue heureux entre art du pré-sent et du passé. Au-delà des œuvres, le 1% a aussidéveloppé la présence d’espaces à fonctionculturelle (comme les ateliers d’artistes) dans cer-tains bâtiments.

La Région des Pays de la Loire souligne tout l’inté-rêt de ce dispositif qui donne vie à l’espace publicet s’engage à le relancer dans les programmesdont elle est maître d’ouvrage.

Permettre l’expression de la création


• Mieux prendre en compte des jeunes talents et del’innovation dans les dispositifs d’aide à la créationdans tous les domaines de la culture.

• Réserver une partie des aides à la création à desprojets atypiques ou innovants, avec un règlementspécifique.

• Engager la relance du 1% culturel dans lesprogrammes dont la Région est maître d’ouvrage.

Spectacle Popper par la Cie Le menteur volontaire (85) présenté dans le cadre de Voisinages


Depuis 2004, la mise en place d’une aide régionaleaux quatre scènes nationales et aux quinze scènesconventionnées favorise le maintien d’un réseau dediffusion de qualité pour le spectacle vivant surl’ensemble du territoire. Ces lieux de diffusion for-ment un maillage indispensable à la vie culturelledes habitants.

La Région a souhaité reconnaître aussi les nou-veaux lieux dont l’ambition rejoint celle des scèneslabellisées par l’État (comme le Quai à Angers oule Life à Saint-Nazaire) à un moment où, faute de

moyens, l’État a choisi de ne plus accompagnerces projets.

La diversité culturelle passe par le soutien à des lieuxde diffusion qui disposent de peu de moyens finan-ciers, humains ou matériels et qui sont souvent maldesservis. La Région s’est donc engagée à préser-ver ces lieux culturels, de type salles d’art et d’es-sai. Elle le fait d’abord à travers des aides à larénovation et à la création de salles de cinéma. Elleaccompagne également le réseau de cafés-concerts.

Favoriser les lieux de diffusionindépendants

Les pratiques et identités culturelles transcendantbien évidemment les limites administratives des ter-ritoires, les politiques culturelles doivent dès lors inté-grer une échelle interrégionale. C’est pourquoi,outre le fait qu’elle accompagne les mouvementsculturels locaux, comme la culture bretonne, laRégion des Pays de la Loire recherche des parte-nariats avec les Régions voisines (Poitou-Charentes,Bretagne, Centre, Basse-Normandie).

Elle s’est ainsi engagée dans deux démarches :

◗ favoriser la diffusion entre régions voisines notam-ment, pour le spectacle vivant, au travers del’opération «Voisinages» ;

◗ valoriser des patrimoines communs commec’est le cas avec la Région Centre sur la MissionVal de Loire et du périmètre du patrimoine mon-dial de l’Unesco.

En outre, la Région aide les créateurs ligériens à dif-fuser leurs œuvres par delà ses frontières notam-ment dans les zones de coopération européenne.

Ces axes de travail seront approfondis, particuliè-rement dans l’optique d’associer à ces initiativesun croisement facilité des publics entre régions voi-sines et des échanges interrégionaux des réseauxde professionnels de la culture.

Développer la diffusion interrégionale

La Région s’est fixé pour objectif de faciliter la ren-contre entre créateurs et diffuseurs, permettantainsi aux créateurs régionaux la diffusion nationalede leurs œuvres. C’est pourquoi elle apporte sonsoutien financier et logistique aux compagnies ligé-riennes diffusant à Paris, présentes au festivald’Avignon ou bien aux festivals d’arts de la rue etdu cirque d’Aurillac, de Chalon-sur-Saône et deCharleville-Mézières dans une logique de profes-sionnalisation de la démarche.

La Région continuera de soutenir particulièrementla présence de compagnies régionales lors du fes-tival d’Avignon. Des partenariats interrégionauxpourront à ce titre être renforcés.

Sur le plan littéraire, la Région finance la mise enplace de stands pour valoriser la production édi-toriale ligérienne dans les grands salons, notam-ment celui de Paris. Elle continuera de développerces initiatives.

Promouvoir une diffusion nationale


La Région des Pays de la Loire a souhaité inscrirepleinement son action et son territoire dans lesenjeux portés par la globalisation. Territoire tradi-tionnellement d’échanges et de croisement desidentités, l’histoire de la région ne peut que favori-ser cette ouverture sur le monde. Celle-ci s’articuleautour de préoccupations complémentaires : lanécessité de voir le territoire enrichi et partie pre-nante d’échanges économiques et humains avecd’autres espaces du monde, l’exigence de soli-darité vers les pays en voie de développement, etla conviction qu’une politique extérieure est aussila garantie d’un développement local.

Une véritable stratégie en direction de l’Europe etde l’international s’est donc structurée afin que laRégion rayonne et agisse, soit dans le cadre de par-tenariats privilégiés (coopérations décentralisées),soit à travers des actions ciblées (notamment finan-cées dans le Frasicod – Fonds régional d’aide etde solidarité internationales pour la coopération etle développement).

Si cette stratégie recouvre tous les champs de l’ac-tion publique, la culture en est une composanteconsidérable tant elle donne corps et vie à l’idéed’échange et répond aux enjeux mondiaux de ladiversité.

Pour la Région, d’une part, une diffusion de ses pro-pres atouts culturels renforce l’attractivité du terri-toire régional en faisant émerger une imagevalorisante et dynamique; d’autre part, les artisteset les populations se nourrissent de la rencontreavec des formes culturelles différentes.

Pour ce faire, la Région souligne l’importance deson partenariat avec les collectivités locales, l’Étatà travers le ministère des Affaires étrangères etCulturesFrance, mais pointe aussi tout l’intérêt dela mobilisation d’un mécénat d’entreprises sur cer-taines opérations.

Encourager coopération et diffusioninternationales

Première sortie du Grand Éléphant de la Galerie des machines à Nantes


L’action culturelle internationale de la Région sedécline ainsi à partir de trois axes :

1. Un volet culturel associé à l’ensemble des coo-pérations officielles décentralisées : en 2008, celacorrespond aux régions européennes partenairesen Europe (Emilie-Romagne en Italie, Schleswig-Holstein en Allemagne, Balaton en Hongrie et Paysbasque) ou à l’International particulièrementauprès du Shandong en Chine.

2. Pour valoriser les artistes, ambassadeurs de larégion, un peu partout dans le monde, la Régiondoit soutenir des initiatives de diffusion. Le parte-nariat avec la Drac et l’association CulturesFrancey contribue.

3. La Région est attentive aux initiatives portées parles autres collectivités locales de son territoire enmatière de coopération décentralisée. Des coo-pérations communes particulièrement avec lesagglomérations sur des opérations choisies serontdéveloppées.

Enfin, il conviendra de mieux utiliser stratégique-ment les leviers de financements européens notam-ment en favorisant avec d’autres partenairespublics la création d’un outil afin de mieux faireconnaître les appels à projet de l’Union Européenneauprès des acteurs locaux.


• Insérer un volet Culture dans lescoopérations décentralisées portées parla Région, en particulier avec leShandong dès 2008.

• Soutenir des initiatives de diffusiond’artistes régionaux dans le monde.

• Développer des coopérations culturellescommunes entre agglomérations etRégion.

• Favoriser une meilleure utilisation desfinancements européens pour la culture.

Visite du Frac des Pays de la Loire par 50 jeunes artistes chinois de la province du Shandong

L’aménagement du territoire est entendu par la loi 1 comme lemoyen de créer un développement local et national équilibré, deréduire les inégalités territoriales et d’assurer l’égalité des chancesentre les citoyens en garantissant en particulier à chacun d’eux«un égal accès au savoir et aux services publics sur l’ensemble duterritoire».

POUR UN AMÉNAGEMENT CULTUREL DU TERRITOIRE

Pour un aménagement culturel du territoire (( 41

1 Article premier de la loi du 25 juin 1999 : « la politique nationale d’aménagement et de développement durable du territoireconcourt à l’unité de la nation, aux solidarités entre citoyens et à l’intégration des populations. »

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Dans le cadre de la préparation du Schéma Régional d’amé-nagement et de développement durable du territoire(SRADDT), de grands défis ont été identifiés pour les Pays

de la Loire à l’horizon 2020: le changement démographique etle maintien des solidarités territoriales et générationnelles, laréussite pour tous dans une région de la connaissance, le main-tien de l’emploi en région dans les grandes mutationséconomiques, le défi d’une éco-région, la place de la région enEurope et dans le monde.

La place de la culture dans la majorité de ces défis est incontes-table. Un aménagement culturel du territoire s’impose donc pourcontribuer à l’égalité d’accès à la connaissance, à la culture et auxloisirs, garantir la qualité de la vie, la cohésion sociale et l’ouver-ture des territoires sur le monde.

Les Pays de la Loire présentent une densité particulièrement riched’acteurs culturels. Ainsi, les actions du Conseil régional concer-nent 114 lieux scéniques ; 52 musées de France ; 53 zones deprotection du patrimoine architectural, urbain et paysager ; 35petites cités de caractères (dont 15 labellisées et 20 labellisa-bles) ; 8 villes et pays d’Art et d’histoire ; 1 300 monuments etobjets protégés dont certains contribuent fortement à l’attrait dela région. Le Conseil régional subventionne 36 structures et évé-nements littéraires ainsi que 45 structures, lieux et événementsd’arts plastiques. Il soutient aussi de nombreux festivals.

Construire une région de la connaissance suppose que l’offre culturelle y soit équilibrée. Or, en dépit du relatif équilibre terri-torial de celle-ci, il existe des zones encore dépourvues de toutéquipement ou mal équipées. L’action régionale reconnaît le rôlemoteur des grandes agglomérations dans le développement cul-turel, mais elle prend aussi en compte les villes intermédiairescomme supports d’équipements de proximité.

Si l’ensemble des collectivités territoriales et l’État prennent partà cet effort, la Région tient une place particulière du fait de sescompétences et de son niveau d’intervention. En effet, pourfavoriser un aménagement culturel du territoire, la Région peutnotamment agir à travers :

◗ les investissements importants qu’elle met en œuvre auprèsdes territoires ;

◗ son rôle d’ensemblier des collectivités et des acteurs ;

◗ une implication motrice pour la diffusion ;

◗ sa responsabilité en matière de développement économique;

◗ son action pour la formation supérieure et continue.



La Région s’est déjà fortement engagée dans lapromotion d’un aménagement culturel harmo-nieux du territoire en aidant les communautés decommunes à se doter d’équipements culturels dequalité (salles de spectacles, théâtres, cinémas)d’intérêt local ou régional ou encore à entretenirleur patrimoine à travers une politique de rénova-tion du bâti.

Avec le Contrat territorial unique (CTU), la Régionpropose un véritable outil-levier pour l’investisse-

ment culturel, outil qui peut participer à l’anima-tion culturelle du territoire. En plus de ce dispositif,la Région souhaite accompagner les collectivitéset les acteurs à travers la constitution d’espaces dedébats et de coordination. Enfin, si les CTU consti-tuent une réponse pour l’ensemble des territoiresqui composent la région, le Conseil régionals’attachera aussi à identifier et accompagner plusparticulièrement les espaces en voie de fragilisa-tion pour leur propre développement culturel.

ACCOMPAGNER LES TERRITOIRES

En 2004, partant duconstat que les territoiresadministratifs ne corres-pondent plus aux terri-toires de vie, que lescitoyens veulent partici-per à l’élaboration desdécisions qui les concer-nent, la Région a mis enplace le Contrat territo-rial unique (CTU) afin defavoriser la solidarité desespaces ruraux et

urbains, soutenir les initiatives de maintien des ser-vices publics dans l’esprit de la loi Voynet d’unepart, et d’autre part, de laisser la responsabilité auxélus et acteurs locaux dans un esprit de confiance,subsidiarité et décentralisation. Cet outil se fondantsur le triptyque un territoire – un projet – un contratévite le saupoudrage et s’interdit toute forme declientélisme. Désormais, c’est l’ensemble du terri-toire régional qui peut prétendre à bénéficier, dansles mêmes conditions, d’un CTU (agglomération,pays urbains, pays ruraux, territoires littoraux et insu-laires) : 99% du territoire régional sont aujourd’huicouverts avec un budget de près de 250 millionsd’euros sur 3 ans.

Construit à partir d’un programme d’actions, leCTU a mis en avant une véritable logique de pro-jet dans laquelle la culture a trouvé toute sa place.

D’abord, il s’agit d’un projet d’investissementpour la construction d’équipements comme desbibliothèques, des espaces scéniques... (enmoyenne 20% de l’enveloppe des CTU) où la Régionest souvent le premier cofinanceur auprès des com-munautés de communes.

Équiper et animer à travers les contratsterritoriaux uniques


• Continuer de soutenir l’investissement à l’équipementculturel des territoires à travers les CTU.

• Proposer des études de faisabilité en cas deconstruction d’équipements culturels pour lesterritoires qui le souhaitent.

• Faire connaître, à titre informatif, les normes d’Étatassociées à la construction de certainséquipements comme les bibliothèques.

• Mobiliser via les CTU des financements pourl’animation et l’ingénierie culturelles du territoire.

Salle des fêtes à Averton (CTU Haute Mayenne)

Le Quai à Angers, équipement culturel au service de la création et du public


• Instituer à partir de 2008 une Conférence consultativede la culture, lieu de débat et de coordination despolitiques culturelles.

• Expérimenter des conventions de partenariat (parexemple pour des actions de diffusion) et y inscrire un volet «actions de démocratisation culturelle ».

• Trouver, en concertation avec les Conseils généraux,l’échelon pertinent de prise en charge des conventionsterritoriales de développement culturel.


Le secteur culturel fait intervenir de nombreuxacteurs (professionnels, amateurs, associations,fédérations, collectivités territoriales, État) et denombreux financeurs (collectivités territoriales, Étatet ses services déconcentrés, mécènes privés). Laconstruction d’une politique publique efficace,rapide et pertinente, nécessite une coordinationdes moyens, des initiatives et des énergies.

La régression de la politique culturelle de l’État, lestransferts de compétences aux Départements etaux Régions opérés par la loi du 13 août 2004 et l’im-plication forte des autres collectivités (Communes,

Départements) sont autant d’éléments qui plai-dent pour la recherche de nouveaux modes deconcertation et de coopération.

Depuis 2004, la Région promeut l’approche parti-cipative dans l’élaboration de ses politiquespubliques. Celle-ci s’est concrétisée par de nou-veaux modes de fonctionnement avec le mondeculturel. L’organisation d’Assises régionales, où laculture avait toute sa place, et l’appui régulier surles avis du Conseil économique et social régionalillustrent cette nouvelle manière de conduire lespolitiques publiques.

La concrétisation des objectifs de la politique cul-turelle régionale exige la mise en place d’outils degouvernance adaptés. A partir de 2008, la Régions’engage à constituer une Conférence consulta-tive de la culture, lieu de débat et de coordinationpour les politiques culturelles.

La culture est un domaine où interviennent toutesles collectivités territoriales (Communes, Dépar -tements, Intercommunalités, Régions) particulière-ment depuis les lois de décentralisation de 1982-83.La Région constitue le niveau pertinent pour assu-mer un rôle de coordination. Elle contribue à ratio-

Coordonner l’action des collectivitésterritoriales et des acteurs culturels

Le Quai à Angers, équipement culturel au service de la création et du public

Les citoyens participent aux Assises régionales en 2005

A compter de 2008, le Conseil régionalincitera les territoires qui le souhaitent àune aide à la décision à travers desétudes de faisabilité des équipementsculturels. Par ailleurs, à titre informatif, ilfera connaître les normes nationalesassociées à la construction de certainséquipements comme les bibliothèques,dont le respect permet l’apport definances publiques de l’État.

Bien que l’investissement soit le cœur dudispositif, la Région a souhaité considé-rer la nécessité pour certains territoiresde bénéficier d’aides à l’animation cul-turelle. Les CTU signés à partir de 2008laisseront la possibilité aux territoires quile souhaitent de mobiliser les finance-ments consacrés à l’animation et l’in-génierie culturelles du territoire.

Le Val'Rhonne , une nouvelle

salle dédiée au spectacle(CTU Pays du Mans)


Au-delà du Sraddt qui identifie de manière glo-bale des territoires en voie de fragilisation dans leurpropre développement, il conviendra de poser unregard plus précis sur les territoires pouvant êtrequalifiés de «culturellement fragilisés». Cette fra-gilisation peut être le fait de facteurs différents : dis-parition de services publics, isolement urbain,vieillissement de la population...

Ce travail pourra être mené par l’intermédiaired’études spécifiques.

naliser les différentes interventions publiques, mêmesi son poids financier (8% des financements publics)reste aujourd’hui modeste par rapport auxCommunes (51%), aux Départements (21%) et àl’État (20%). Cette clarification du rôle de chacunne pourra se faire que sur la base du volontariat, dansle cadre de conventions communes.

Il est aussi du rôle de la Région de rendre possibleset d’encourager les coopérations entre les col-lectivités locales, soit à l’échelon intercommunal,soit dans le cadre d’initiatives partagées. La concur-rence culturelle entre territoires apparaissant réel-lement improductive, cette mutualisation et cettecoordination deviennent aujourd’hui une réponsevitale pour des initiatives que les collectivités, sansl’État, ne peuvent plus porter seules.

Pour sa part, il apparaît que la Région peut ainsijouer un rôle de chef de file dans la diffusion, la coor-dination et la mise en réseaux des acteurs et l’ac-compagnement des industries culturelles.

Soutenir les territoires fragilisés


• Identifier par l’intermédiaire d’études spécifiquesles territoires culturellement fragilisés.

• Proposer à ces territoires un appel à projets pour ysoutenir le projet d’un lieu ou d’une compagnie afinde favoriser le développement culturel local.

"Le quai des arts" : salle de spectacles à Vibraye (CTU du Perche sarthois)

Une fois ces territoires identifiés, il leur sera proposéd’y lancer un appel à projets afin de soutenir unlieu dont l’activité serait dynamisante ou d’instal-ler durablement une compagnie dans une logiquede développement culturel local. Le projet pré-senté devra présenter une ouverture forte sur leterritoire.


• Assurer la présence de la Région dans lesgrands équipements (ANO, Le Quai,scènes nationales et conventionnées) vialeurs conseils d’administration.

• Favoriser le soutien aux actions dedémocratisation culturelle dans lesconventions d’objectifs avec les acteurs.

• Permettre par un passeport culturelrégional des échanges de publics entrestructures culturelles.


Si la Région soutient les territoires dans l’investisse-ment et l’animation de leur projet à travers lesContrats territoriaux uniques, l’aménagement cul-turel du territoire passe aussi par l’animation decelui-ci. La Région y participe en accompagnantdes lieux et des événements, qui la structurent etla font rayonner.

Outre le soutien apporté à la création en tant quetelle, elle intervient autant pour soutenir les agglo-mérations qui doivent assumer le fonctionnementdes grands équipements de centralité que pour lesévénements qui maintiennent une vie culturelle etproposent une offre artistique de qualité sur l’en-semble des espaces notamment ceux qui sontéloignés des agglomérations.

ACCOMPAGNER LES LIEUX ET LES ÉVÉNEMENTS CULTURELS

Depuis 2004, la Région a rééquilibré son interven-tion territoriale afin de ne pas cautionner, commeauparavant, l’isolement des agglomérations (ouvilles)-centre face à leurs charges de centralité.

En matière de spectacle vivant, la Région apporteson aide aux quatre scènes nationales (Nantes, Saint-Nazaire, Château-Gontier, La Roche-sur-Yon), à septscènes conventionnées «théâtre – danse – pluridis-ciplinaire» et à neuf scènes avec une activité sur lesmusiques actuelles et traditionnelles. En 2007, le Quaiet le Life ont été intégrés dans ce dispositif. Elle a parailleurs porté une attention particulière à AngersNantes Opéra. La Région, en concertation avec lesautres collectivités, signifiera la pérennisation del’aide en proposant de participer aux conseils d’ad-ministration de ces établissements.

Si l’existence de ces équipements provient d’ini-tiatives souvent communales, la Région doit facili-ter et renforcer le rayonnement de ces structuressur son territoire, notamment à travers des aides àl’investissement et des actions pour les publics asso-ciées aux conventions d’objectifs. Parmi ces actions,la Région réfléchira à un dispositif favorisant leséchanges de publics entre lieux culturels.

La Région a par ailleurs poursuivi son engagementavec la Drac pour aider à enrichir les collectionsdes bibliothèques et des musées des collectivités

pour que ces établissements disposent de vérita-bles fonds spécifiques régionaux ou locaux. Cetteaide se répartit dans le Fonds régional d’acquisi-tion des musées (Fram), le Fonds régional d’acqui-sition des bibliothèques (Frab) consacré auxdocuments rares, anciens ou précieux, et enfin leFonds régional d’aide à la restauration (Frar) qui viseà aider les collectivités publiques à restaurer lescollections muséales ou les ouvrages anciens dontelles sont propriétaires et qui souvent ne peuventêtre communiqués au public compte tenu de leurétat de conservation.

Conforter le rôle des grands équipementsde centralité

Le Life à Saint-Nazaire, lieu international des formes émergentes


> Un soutien aux festivalsAvec le développement d’une politique de soutienaux festivals, la Région contribue à une meilleureirrigation culturelle de son territoire. En 2006, ce sont51 festivals de spectacle vivant qui ont été soute-nus par la Région, principalement dans le secteurde la musique (26), le théâtre (9) et les arts du cirqueet de la rue (8). Ce sont également quelque 30 fes-tivals de cinéma, dont certains ont un rayonne-ment international, qui ont été subventionnés.

Le nombre important d’initiatives culturelles sur l’en-semble du territoire régional appelle à clarifier lesinterventions des différentes collectivités afin quecelles-ci soient en cohérence avec le rayonne-ment de ces initiatives. A cette fin, la Région iden-tifiera et mettra en œuvre un accompagnementpluriannuel auprès des festivals de dimension régio-nale.

Ce nombre appelle aussi à développer la mutua-lisation et la solidarité entre les festivals. Des pistesméritent sans doute d’être étudiées autour de l’em-ploi, de la logistique, de fonds de garantie. Attenduque ceux-ci concernent pour beaucoup lesmusiques actuelles, le Pôle régional pourra jouer unrôle particulier dans cette réflexion.

Le soutien de la Région auprès des festivals seconstruira dans le cadre d’objectifs partagés met-tant en œuvre les priorités culturelles régionales. Elles’attache aussi à valoriser les expériences inno-vantes menées dans certains événements, notam-ment sur le plan environnemental et citoyen, afinque celles-ci puissent s’étendre.

Contribuer au rayonnement de manifestations culturelles


• Labelliser et accompagner pluriannuellement lesfestivals de dimension régionale.

• Mieux intégrer les priorités culturelles régionales(création régionale, actions sur les publics,aménagement du territoire, développementdurable) dans les conventions.

• Favoriser la solidarité entre les festivals.

• Valoriser les interventions environnementales etcitoyennes portées par ces festivals.


• Conforter les dispositifs lancés depuis 2005.

• Fédérer les énergies dans les musiques actuellesautour d’un temps de valorisation de la dynamiquerégionale.

• Créer un Fonds d’aide aux projets émergentsengageant des actions en faveur de certains publics.


> Rapprocher la créationartistique des lieux les pluséloignés du territoire

La Région souhaite rapprocher les spectacles deslieux les plus éloignés des villes culturellement dyna-miques. C’est pourquoi elle est à l’initiative de troisrendez-vous, construits en partenariat avec desacteurs et des territoires, pour réaliser cet objectif :

◗ la Folle Journée de Nantes en Pays de la Loire :l’élargissement à 11 villes de cette manifestationexceptionnelle née à Nantes a été une traduc-tion significative de la volonté régionaled’égalité territoriale, de partage de la dyna-mique métropolitaine et de reconnaissance despratiques amateurs. En 2007, 43 000 spectateurset 2200 amateurs ont assisté ou participé à 151concerts.

◗ les tournées de compagnies régionales : laRégion aide à la diffusion de spectacles decompagnies régionales sur l’ensemble du terri-toire, comme ce fut le cas avec Royal de Luxe,en 2005, pour «Soldes».

◗ l’opération Voisinages: la Région, pour répondreà une diffusion insuffisante, a mis en place un dis-positif de diffusion des compagnies régionalesen collaboration avec 13 scènes des cinqdépartements.

En dehors de ces dispositifs et des grandes mani-festations, la Région demeure aussi attentive à desmicro-projets émergents mais importants pour desespaces peu structurés ou significatifs pour leuraction en direction de certains publics. Elle conti-nuera de réserver des crédits à ces petites initia-tives significatives.

Enfin, pour les musiques actuelles, elle souhaite, enconcertation avec le Pôle, faire émerger un tempsde valorisation de la dynamique régionale desamateurs et professionnels.

Le Tréteau des ménestrels présenteSoldes ! Deux spectacles pour le prix d'un

en région produit par Royal de Luxe


L’objectif de bâtir une région de la connaissanceest inscrit dans le Manifeste régional 2005-2015.Cette ambition se définit autour de six axes, dontcelui d’une culture pour tous. Elle repose sur desmoyens importants puisque près de la moitié dubudget régional est consacré à l’éducation et àla formation.

De manière globale, l’offre en formation culturelledans les Pays de la Loire va de la pré-qualificationà la préparation d’un diplôme supérieur : conser-vatoires de musique, danse et art dramatique,écoles des beaux-arts ou de design, structures deformation initiale ou continue (cinéma, patrimoine).

En matière d’enseignements artistiques, la Régiondispose d’un réseau de sept conservatoires dontdeux de rayonnement régional. Les investissementsessentiellement communaux qui y sont apportéssont parfois cofinancés avec la Région dans lecadre des CTU. La Région considère qu’il est impor-tant que ce réseau continue d’exister à un momentoù le système pédagogique se refond et souhaiteque ces établissements ne soient pas victimes d’undésengagement visible de l’État, désengagementorchestré par la loi du 13 août 2004 toujours inap-plicable en l’état.

En matière de formations culturelles sur le territoire,l’investissement de la Région concerne des projetsliés à l’enseignement supérieur et à la formationcontinue des professionnels.

ACCOMPAGNER LA FORMATIONSUPÉRIEURE ET CONTINUE


• Etablir un état des lieux des formations culturellessupérieures.

• Favoriser le rapprochement des acteurs de cesformations.

• Construire un plan interrégional des enseignementssupérieurs artistiques.

• Favoriser le développement du Cefedem.

• Accompagner une politique de filière autour desmétiers de la création.


La Région a choisi de s’investir dans l’enseignementsupérieur pour répondre à ses préoccupationsd’aménagement du territoire, de développementéconomique et de diversification de l’offre de for-mation.

> Enseignements supérieursartistiques

La Région continuera d’accompagner les ensei-gnements supérieurs artistiques. Aujourd’hui, elleapporte son soutien à des structures qui peuventjouer un rôle moteur au premier rang desquelles leCefedem dans le domaine du spectacle vivant. Leprogramme d’investissement prévu dans le cadredu Contrat de projets État-Région 2007-2013 faci-litera le développement de cet établissement inter-régional. Parmi les structures aidées, figurent aussile CFA de l’Itemm au Mans (pôle de formationd’excellence spécialisé dans les instruments demusique, notamment anciens) ou le Centre natio-nal de la danse contemporaine (CNDC).

Le réseau des trois écoles supérieures d’art et del’école d’architecture fait également l’objetd’aides aux projets.

> Formations culturellesIl y a néanmoins une certaine méconnaissancede l’offre existante, particulièrement s’agissant desformations culturelles supérieures et professionnellesqui, en plus de l’artistique, concernent aussi la ges-tion, la médiation, l’administration... de la vie cul-turelle. En collaboration avec le rectorat et la Drac,

il sera nécessaire d’en établir un état des lieux etd’en identifier les éléments forts, notamment auregard de la situation des régions voisines. Ceci estessentiel pour accompagner les sites universitairesdans des perspectives de soutien et de dévelop-pement de leurs formations, mais aussi pour facili-ter une mise en réseau des acteurs, ce que laRégion encourage, conformément aux orienta-tions prises en matière de recherche et d’ensei-gnement supérieur. Enfin, cette étude constitueraun réel support pour réfléchir, en la matière, à unestratégie partagée avec les Régions voisines.

Par ailleurs, à la suite des efforts de la collectivitérégionale en direction du design et à l’approched’une réflexion de mutualisation des moyens sur lesmétiers de la création autour de Nantes Métropole,la Région apportera un regard particulier à laconstitution d’une politique de filière dans cedomaine, politique qui favorise un développementéconomique efficace et cohérent.

Contribuer à structurer la formationartistique supérieure


Permettre aux professionnels de la culture d’entre-tenir leur savoir-faire, leurs connaissances, etd’échanger, stimule le dynamisme du secteur etdu marché culturels tout en renforçant l’attractivitédu territoire ligérien.

Ainsi, les soutiens de la Région au NTA à Angers, àl’Itemm du Mans, à Staff et au Cefedem méritentd’être soulignés dans le domaine du spectaclevivant, tout comme les aides aux Ateliers d’Angersdans le domaine du cinéma.

A l’avenir, il sera intéressant de travailler avec lesréseaux d’acteurs pour favoriser la mutualisation etla diffusion d’informations notamment juridiques.

Cette offre de formation continue se verra renfor-cée dans le cadre des compétences et de la poli-tique du Conseil régional en matière de formationprofessionnelle.

Renforcer la formation continue des professionnels de la culture


• Renforcer l’offre de formation continue pour élever le niveau des compétences des acteurs culturels des Pays de la Loire (enseignants artistiques, techniciens du spectacle, professionnels des arts plastiques et du patrimoine).

Cours de danse au Centre de formation de la danse et de la musique (Cefedem)


La Région assume pleinement sa compétence devéritable chef de file en matière de développementéconomique. Son intervention auprès des acteurs,définie dans le Schéma régional de développe-ment économique, se fonde sur des critères trans-parents, la volonté d’être associée à des projets etde mettre à disposition des outils d’observation.Elle se caractérise aussi par une politique de struc-turation de filière. Enfin, la Région souhaite partici-per au défi de l’emploi qualifié et stable.

Ces orientations s’appliquent tout à fait à la vie éco-nomique de la culture, avec une attention parti-culière pour les emplois qui en dépendent.

Le tourisme et le développement culturel repré-sentent 11% des emplois régionaux, ce qui en fontdes secteurs économiques non négligeables.Directement associés à la vie culturelle, on peutévaluer à près de 20 000 le nombre d’emplois dansla région: 13 000 salariés permanents pour plus de640 entreprises, 2500 intermittents et environ 8600dans les services publics.

Néanmoins, l’intérêt économique de la culture tientbeaucoup au fait qu’elle crée aussi indirectementdes richesses, que cela soit autour des événements

eux-mêmes ou surtout l’image très attractive desterritoires renvoyée vers l’extérieur en matière dequalité de vie. Signalons que les créations desMachines de l’Ile de Nantes ont fait travailler 63entreprises et leurs retombées, ajoutées au Château,sont évaluées à 130 millions d’euros. Autres exem-ples, le Saumurois, avec ses 72 sites et monuments,capte 70 % du tourisme en Maine-et-Loire. Ouencore, en milieu rural, à Lassay-les-Châteaux, enMayenne, au moment du Festival des Trois éléphants,les commerçants constatent une fréquentationmultipliée par dix. Bien d’autres éléments commeceux-ci pourraient être rapportés.

Néanmoins, si l’investissement public pour la culturefavorise le développement économique, la réflexionne peut se limiter à ce constat. En effet, une partiedes activités culturelles nécessitent un réel accom-pagnement pour insuffler une diversité de l’offre etgarantir l’aménagement du territoire afin que celui-ci dispose d’un maillage d’équipements ou demanifestations.

Il y a dans tous les cas une interaction évidente entreles engagements pris sur la production et la diffu-sion et les intentions portées en matière d’emploiset de développement de l’économie culturelle.

ACCOMPAGNER L’EMPLOI ET L’ÉCONOMIE CULTURELS

Installation monumentale conçue spécialement pour le musée des Beaux-arts de Nantes par l'artiste anglais Anish Kapoor dans le cadre d'Estuaire 2007


La Région intervient auprès de différentes activitéséconomiques et concurrentielles comme les librai-ries et les cinémas. Elle souhaite y voir se dévelop-per le plus de coopérations possibles pour que laqualité et la diversité de l’offre priment et que cessecteurs résistent aux logiques de concurrenceexacerbée.

> Le livreLe territoire régional est riche d’environ 70 maisonsd’édition et d’une centaine de librairies indépen-dantes. L’existence d’un réseau dense et diversi-fié de maisons d’édition et de commerces du livre,permettant l’accès du plus grand nombre à uneoffre de livres, s’avère un enjeu fort.

Mais ce réseau se trouve aujourd’hui confronté àdifférents problèmes, également observés auniveau national : émergence de nouveaux concur-rents et de nouveaux modes de consommationdu livre, concentration du secteur de l’édition entraî-nant des difficultés de diffusion de la production,lourdeur des investissements nécessaires à la moder-nisation et au développement, isolement desacteurs, faible niveau de rentabilité des commercesde livres...

Voilà pourquoi la Région des Pays de la Loire sou-tient la chaîne du livre, d’une part au travers d’aidesindividuelles, d’autre part au travers d’actions col-lectives.

Les aides individuelles pour la filière concernent leséditeurs, les diffuseurs, les libraires. Des maisons d’édi-tion comme Joca Seria, Le Dé bleu, la Maison desécrivains étrangers et des traducteurs, Joseph K...mais aussi des diffuseurs/distributeurs ont été sou-tenus pour des projets de développement : essen-tiellement le lancement de nouvelles collectionsmais aussi l’acquisition de matériel informatique, laréalisation de catalogues...

Concernant les librairies, les conditions d’attributiond’aides portent notamment sur les garanties demaintien ou de développement de l’entreprise, ladiversité de l’offre et la capacité du libraire à jouerun rôle d’acteur culturel. Si toutes les librairies indé-pendantes peuvent bénéficier de subventions, ilfaut noter que les aides sont régulées en fonctionde la capacité financière des entreprises : demanière générale, le taux d’intervention est plusélevé pour les petits lieux de diffusion que la Régionsouhaite valoriser.

La Région entreprend aussi des actions collectivespour faciliter la reconnaissance des professionnelsde l’édition. Les opérations organisées aux salonsnationaux du livre de Paris, Saint-Malo, Montreuil etla 25e Heure du livre au Mans concernent ainsi unevingtaine d’éditeurs régionaux.

Enfin, elle met à disposition de tous les jeunes de 15à 19 ans le Pass Livre (intégré au Pass culture sport).En 2006, près de 40000 jeunes ont bénéficié d’unchèque d’une valeur de 8 euros, ce qui permet derembourser près de 320 000 euros aux partenaires.

L’ensemble de ces actions pour l’économie dulivre se verra discutée et concertée dans le cadred’un futur Pôle régional du livre.

> Cinéma et audiovisuelDans la filière audiovisuelle, comme exprimé aupa-ravant, la Région dispose d’outils pour renforcerl’action des producteurs et des médias locaux. Desfonds d’aide à la création cinématographique, télé-visuelle et radiophonique et un Bureau d’accueil destournages encouragent la mise en contact avec lesressources professionnelles du territoire.

Par ailleurs, l’établissement de spectacle cinéma-tographique constitue un équipement culturel etsocial important. Le maintien d’un parc de sallesdiversifié, permettant de garantir le pluralisme de

Accompagner les industries culturelles et le mécénat

La Très Petite Librairie à Clisson


• Concerter les actions associées àl’économie du livre dans le cadre d’unPôle régional de la lecture et de l’écriturelancé en 2008

• Elaborer un plan régional pour permettrel’aide à l’équipement numérique dessalles de cinéma d’art et d’essai, en lienavec les autres partenaires publics.

• Conforter le bureau d’accueil destournages.

• Aider à la constitution d’une plateformepour le mécénat d’entreprises au planrégional.


l’offre cinématographique, est aussi l’un des objec-tifs de la politique menée en faveur du cinéma.

Compte tenu de cet objectif commun, la Région,l’État et le CNC ont convenu de mettre en œuvredes outils complémentaires pour favoriser le déve-loppement de l’activité des établissements ciné-matographiques situés dans la région. Cette politiquede soutien aux salles doit permettre la persistance,à côté des circuits commerciaux, de réseaux actifsde cinémas indépendants dédiés à la diffusion cul-turelle. Le Conseil régional peut ainsi aider la créa-tion des salles de cinéma privilégiant les zonesdépourvues d’équipement, mais aussi la rénovationpour les salles d’art et essai présentant un véritableprojet de programmation et d’animation.

Ces mêmes salles seront aussi impactées par la révo-lution numérique cinématographique qui exige deslieux de projection qu’ils disposent d’équipementsspécialisés. Certaines salles ne résistent pas à un telinvestissement et les effets peuvent être lourds sur cer-tains territoires. Il y a là un réel enjeu d’aménage-ment du territoire ; il faut donc tirer d’une telleévolution les opportunités qu’elle présente: pour ledéveloppement du cinéma d’auteur d’abord, maisaussi pour la diversification de la programmationque permet la flexibilité du numérique, avec l’espoird’atteindre et de fidéliser de nouveaux publics enmilieu rural et en zone urbaine sensible.

A partir d’une étude sur les salles des Pays de la Loire,leurs activités, leurs souhaits en équipement, lesfinancements possibles des collectivités territorialeset la réalité économique de ce secteur, la Régionélaborera en lien avec les autres partenaires publicsun plan régional d’intervention pour l’équipementnumérique des salles d’art et essai sur des critèresgéographiques et de projets.

> Le mécénatDans le domaine des arts, le soutien privé aux créa-teurs par le biais de commandes et d’aides detoute nature est une constante de notre histoire. Les

vingt dernières années ont montré un rapproche-ment de certains acteurs économiques avec la vieculturelle. Le mécénat acquiert toute sa valeurlorsqu’il est animé d’un esprit d’innovation et d’unsens du risque dans le financement d’actions d’in-térêt général, que ni les fonds publics, ni le marchéne peuvent soutenir à eux seuls. Il permet enfin auxentreprises de prendre pleinement part à la viesociale de leur territoire.

Si de grandes fondations s’investissent réellementau niveau national, le mécénat à l’échelle localeet régionale manque de mise en relation avec lesacteurs et institutions culturels. Peuvent être néan-moins soulignées la création en 2003 d’un club de55 entreprises associé à la SAEML Folle Journée deNantes et la même démarche engagée à l’ONPLavec son propre club, Concerto.

A l’avenir, la constitution d’une plateforme demécénat au plan régional associant partenaireséconomiques et culturels sera susceptible d’amé-liorer les interactions et financements possibles entreces deux mondes.

Tournage du téléfilm Maldonne en Pays de la Loire


La confusion liée à la réforme du régime de l’in-termittence et à sa pérennité a déstabilisé lesemplois de la création. Les filières culturelles repo-sent à la fois sur le travail artistique et sur le renou-vellement de la créativité des auteurs, artistes,créateurs, dans lesquels leurs partenaires écono-miques investissent. Les mutations des filières cultu-relles transforment la place et le rôle des acteurséconomiques, et par conséquent, dans unepériode de mutations, fragilisent la matière pre-mière que sont l’artiste et son œuvre. De telles évo-lutions ne peuvent qu’affecter le travail artistique.Il s’agit donc d’accompagner et de consolider laplace de l’artiste dans le secteur culturel. Si le cadreréglementaire (régimes spéciaux, conventions col-lectives...) est définitivement national, l’accompa-gnement de l’artiste et de son œuvre dans lesterritoires fait nécessairement écho en région. Uneréflexion autour de l’emploi artistique doit s’ouvrircollectivement, sans a priori, dans un contexte desecteur et de territoire. Il s’agirait là d’un chantierdont la future conférence permanente de la cul-ture pourra se saisir.

La politique ici développée pour le soutien à la pro-duction, et particulièrement à la diffusion, est uneréponse directe à la crise des emplois, notammentdu spectacle vivant. La Région, à son niveau, parses politiques culturelles et son approche par filièresartistiques, tend à répondre au mieux à la rationa-lisation du circuit de l’emploi pour la création.

Les activités culturelles sont aussi structurées par lestatut associatif. Les associations faisant partie inté-grante de l’économie sociale et solidaire, la Régiona mis en œuvre une politique d’accompagne-ment de ce secteur en appuyant notamment laprofessionnalisation de sa gouvernance.

Par ailleurs, la mise en place des emplois-tremplin(en 2007, près de 70 d’entre eux concernent laculture) avec des critères ouverts constitue uneréponse volontariste face à la précarisation desemplois culturels et du monde associatif. La Régionfacilitera les relations entre les structures ne pou-vant créer que des emplois à temps partiel pourfavoriser la mutualisation. La création et les aidesaux emplois-tremplin pour la culture seront par ail-leurs amplifiées. Une démarche d’évaluation seraengagée pour réfléchir à l’accompagnement deces emplois dans l’avenir.

Favoriser le lien avec la vie économique nécessiteune excellente connaissance du marché culturel.

La mission d’observation, tout à fait adaptée à lacollectivité régionale, pourra être mise en place ausein des pôles-ressources des différentes filières artis-tiques. Mais un espace centralisateur avec unregard particulier sur l’emploi et les formationsculturels devra être créé à travers un observatoire,associé aux régions voisines.

Soutenir l’emploi artistique et l’économiesociale et solidaire de la culture


• Développer la création d’emplois-tremplin(notamment mutualisés) pour la culture.

• Réfléchir à la création d’un observatoire culturelinterrégional avec les régions voisines.

• Favoriser l’observation de la vie culturelle au seindes pôles-ressources.

Salarié emploi-tremplin du TNT à Nantes


Les «métiers d’art », basés sur des savoir-faire rares,contribuent au rayonnement touristique et cultu-rel de la région.

Elément constitutif du patrimoine et de la créationtraditionnelle, cette filière comporte 217 métiersrépartis en 19 familles : arts et traditions populaires,bijouterie/horlogerie, bois, cuir, facture instrumen-tale, métal, mode, pierre, terre, verre, textile... Cetteactivité est répartie en 3 grands secteurs : métiersde la conservation et de la restauration du patri-moine immobilier ou mobilier, métiers de la tradi-tion, métiers de la création.

Avec la Mission «Pays de la Loire - Métiers d’art »,la Région œuvre pour la reconnaissance desspécificités de ce secteur d’activité et le soutientà travers :

◗ la connaissance des entreprises et de la filièreMétiers d’art en Pays de la Loire : recensementdes professionnels, nomenclature,...

◗ le développement des entreprises : formation,innovation, design, transmission des savoirs-faire,

échanges entre professionnels, attributions deprix,...

◗ l’accompagnement des initiatives des collecti-vités locales et des associations : projets locaux,métiers d’art, accueil d’entreprises, espacesd’exposition, tourisme,...

◗ la promotion et le soutien à la commercialisation:site internet, salons, expositions, notamment dansun cadre collectif, développement à l’internatio-nal, des événements tels que les Journées dupatrimoine,...

Parmi ces métiers, ceux de la conservation et dela restauration du patrimoine, qu’ils soient immobilierou mobilier, jouent un rôle fondamental pour lapérennisation des savoir-faire et la qualité des res-taurations réalisées sur le patrimoine, condition-nant les mises en valeur ultérieures (culturelles,touristiques, ...). La Région continuera de soutenircette spécialité à travers l’action de la délégationBretagne-Pays de la Loire des conservateurs-restaurateurs.

Valoriser les métiers d’art


Fédérer les énergies créatrices est indispensablepour optimiser les politiques de diffusion et d’aideà la création portées par la Région. Elle doit pou-voir mieux contribuer à la co-décision, à l’infor-mation des partenaires locaux, à l’évaluation despolitiques et à la coordination des réseaux.

Ainsi, dans le secteur audiovisuel, la première ren-contre régionale professionnelle des techniciens dela région a été organisée avec le Bureau d’ac-cueil des tournages. Elle a permis, pour la premièrefois, à ces professionnels de se rencontrer etd’échanger autour de leurs pratiques. De telles ini-tiatives devront continuer d’être mises en œuvre.

De même, en 2007, le Pôle régional des musiquesactuelles, dont le nombre considérable d’adhé-rents de toute la région, dès sa création, a démon-tré toute la nécessité, permet à la Régiond’accompagner le secteur dans son organisationet sa volonté de jouer un rôle dans la décisionpublique.

A l’avenir, une réflexion particulière sur la constitu-tion d’un Pôle régional des arts du cirque et de larue devrait permettre d’unifier l’un des secteurs lesplus précaires de la culture. Ce pôle permettrait demieux connaître la situation de ces professionnels,et de favoriser la mutualisation d’outils-ressources.

La Région prendra pleinement part à la réflexionsur la mise en place d’un Pôle régional de l’image.Un tel pôle, dont l’initiative reviendra à l’État, per-mettrait effectivement de coordonner et structu-rer les nombreuses actions d’éducation à l’image.La Région privilégiera l’idée d’une plateformed’acteurs.

La Région s’engage enfin à constituer en parte-nariat avec l’État, un Pôle régional de la lecture etde l’écriture. Cette plateforme régionale aura pourobjectif de favoriser les échanges et la coopéra-tion pour l’économie du livre, la valorisation de lacréation littéraire et la création de dispositifs pourla collaboration et la formation en direction desécrivains, des éditeurs, des libraires mais aussi desbibliothèques et des acteurs de la vie littéraire. Lesréseaux déjà existants de pratiques et de réflexionen écriture et lecture seront encouragés, intensifiés,grâce à des lieux de conseil et de ressources iden-tifiés. Encres de Loire, magazine de la vie littérairedes Pays de la Loire, en constituerait l’outil de dif-fusion de ce pôle.

Ces différents espaces de coordination permettrontde mieux connaître la situation de l’offre culturelleen Pays de la Loire, des éléments très importantspour identifier les évolutions des secteurs culturelset artistiques. La Région a d’ailleurs déjà constituéune base de données (emplois, pratiques, acteurs),permettant de bien connaître l’offre culturelle régio-nale créée dans le cadre d’une étude réalisée àl’occasion de la préparation du Sraddt. Une basede données Techniciens artistes figurants a notam-ment aussi été créée. La valorisation de ces don-nées concernant les lieux et événements culturelspourra se concrétiser par une mise en ligne surinternet de ces informations.

SOUTENIR LA CONSTITUTION DE RÉSEAUX D’ACTEURS


• Constituer un Pôle régional de la lecture et de l’écriture

• Aider à l’émergence d’un Pôle régional des arts du cirque et de la rue.

• Participer à la réflexion sur un futur Pôle régional de l’image.

1ère rencontre nationale des cafés cultures organisée par le Pôle régional des musiques actuelles – janv. 2008

CONCLUSIONComme la démocratie culturelle complète la démocratie politique etla démocratie économique et sociale, ce texte vient compléter lesorientations adoptées dans les schémas régionaux et participe à lacohérence d’une action politique globale pour notre collectivité.

La politique culturelle régionale s’inscrit ainsi au cœur d’une stratégied’avenir pour la connaissance, le vivre ensemble, le développementdurable et la gouvernance collective du territoire régional.

Sa mise en œuvre suppose donc une approche nécessairement trans-versale des problématiques culturelles. Elle suppose aussi ledéveloppement d’une logique partenariale entre la collectivité régio-nale et les acteurs pour la mise en œuvre d’objectifs partagés, au profitde la création artistique, de l’action indispensable en direction despublics et de la participation des citoyens à la vie culturelle. Elle engageune complémentarité avec les autres collectivités, un rôle de soutien,de coordination et d’incitation.

Les orientations culturelles, ici déclinées, viennent remplir l’ambitiond’une région où la réussite et la place sociale de chacun sont renduespossibles par l’innovation artistique et la diffusion de la culture, d’unerégion ouverte sur elle-même et sur le monde, toujours plus dynamiqueet solidaire.


Exposition de Mathieu Mercier en 2006au Frac des Pays de la Loire.

Conseil régional des Pays de la Loire

Hôtel de la Région - 1 rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 9Tél. 02 28 20 50 00 - Fax 02 28 20 50 05www.paysdelaloire.fr

Directeur de la publication : Jacques Auxiette

Co-directeur de la publication : Dominique Roynette

Coordination : Direction de la communication pour la Direction de la culture et des sports

Crédits photos : Région des Pays de la Loire / P-B. Fourny, OuestMédias, A. Le Bot, P. Baudry, A. Cantreau, Ad’Hoc Le Mans, M. Rogers ;Ville de Saint-Nazaire / D. Macel ; Fuzzyon ; Frac des Pays de la Loire ;E. Lizambart ; Les Uburlesques / O. Chambrial ; L. Boegly ; La MineBleue ; Musée d’Angers ; ONPL / M. Roger ; L. Philippe ; J. Bover ;Cefedem ; Mairie de Vibraye ; Mairie d’Averton ; L. Failler ; DR.

Création graphique : Le Kwalé – Nantes (44)

Impression: Imprimerie Grenier – Gentilly (94)

Imprimé en mars 2008 sur papier recyclé Cyclus Reprint avec des encres végétales écologiques – Dépôt légal 1er semestre 2008

Couverture : de gauche à droite,Jazz tempo, événement régional organisé par le collectif régional de diffusion du jazz en Pays de la Loire.Candide par le théâtre MessidorFolle journée à LavalPublic en Pays de la loire Abbaye royale de Fontevraud

Hôtel de la Région 1 rue de la Loire 44966 NANTES cedex 9Tél. 02 28 20 50 00 www.paysdelaloire.fr

Les Pays de la Loire, une région ouverte à toutes les cultures · les expressions culturelles 27...

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