LES NOUVELLES RECETTES DE LA MER · 2017-03-06 · Un magazine du Pôle Bretagne culture...

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Bien connaître les richesses de la mer S’adapter aux nouvelles habitudes alimentaires Innover sur les produits et leur transformation DOSSIER Par l’Espace des sciences/ Maison de la mer Lorient LES NOUVELLES RECETTES DE LA MER Énergie Kemwatt stocke l’électricité à grande échelle Santé Dans les arcanes d’Alzheimer L’actualité scientifique en Bretagne n° 350 - Mars 2017 - 3 www.sciences-ouest.org Biologie Un mécanisme du cancer mis en lumière Environnement Études d’impact en cours

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Bien connaître lesrichesses de la mer

S’adapter aux nouvelleshabitudes alimentaires

Innover sur les produits et leur transformation

DOSSIERPar l’Espace des sciences/Maison de la mer Lorient

LES NOUVELLESRECETTES DE LA MER

Énergie Kemwatt stockel’électricité à grande échelle

Santé Dans les arcanesd’Alzheimer

L’actualité scientifique en Bretagne n°350 - Mars 2017 - 3€ www.sciences-ouest.org

BiologieUn mécanisme du cancer mis en lumière

Environnement Étudesd’impact en cours

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L’AGENDA DE LA RÉDACTION 20

L’ÉPREUVE PAR 7 CATHERINE ANDRÉ,chercheur en génétique moléculaire 22Une interview non scientifique

DÉJÀ DEMAIN LES BRÈVESCE QUE JE CHERCHEParSOFIAN BERROUIGUET, psychiatre et doctorant en sciences de l’information« J’ai conçu une application pour aider les psychiatres. » 4LA VIE AUTOUR DES ÉOLIENNES MARINES 4SOIGNER LE DIABÈTE AUTREMENT 6

DÉJÀ DEMAIN LES ACTUSDANS LES ARCANES D’ALZHEIMER 8CANCER : UN NOUVEAU MÉCANISME MIS EN LUMIÈRE 9

n° 350 MARS 2017

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Consommez-vous des produits de la mer ?Sûrement, car ils véhiculent des images positives :nature, fraîcheur, riches en oméga-3 et enoligoéléments… Mais faut-il pour autant enmanger régulièrement ? La question des risquesest bien sûr traitée par les chercheurs et lesprofessionnels de l’agroalimentaire quis’interrogent également sur l’évolution deshabitudes d’achat - différentes selon que l’onhabite plus ou moins loin du littoral - et les

nouveaux modes de consommation.Spécialiste de ces sujets, l’Espace des sciences/Maison de la Mer Lorient vous propose ce dossierpour découvrir les recherches en cours surl’amélioration de la conservation, de la préparation,ou encore du décorticage des crustacés ainsi queles innovations alimentaires de demain.Aurons-nous de la spiruline au menu ?

DOMINIQUE PETIT DiRectRice De l’espace Des sciences/Maison De la MeR loRient

Des sardines à la spiruline !

OLIVIER BOITET/PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP

UNE MER PLEINE DE SAVEURS! 10 à 18DANS LE POISSON, TOUT EST BON ? 12/13L’ART DE BIEN PRÉSERVER 14INVENTER LES PRODUITS DU FUTUR 15DES ALGUES BIENTÔT AU MENU 16DU PLANCTON FAIT MAISON ! 17INNOVANTES SUR TOUTE LA LIGNE 18

Un magazine du Pôle Bretagne culture scientifique réalisé par l’Espace des sciences

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LE DOSSIER

POINTE SÈCHE PAR WILLIAM AUGEL

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Une quinzaine d’études d’impact sonten cours autour des quatre futureséoliennes flottantes, entre Belle-Île et

Groix. Ces études réglementaires sont réali-sées à la demande de la société Eolfi, quimène le projet de ferme éolienne(1). La zoned’implantation, 17 km2 et deux couloirs decâblage possibles vers Lorient ou Plouharnel,est étudiée sous ses aspects humains (pêche,loisirs, surveillance maritime), physiques(sol, houle, courant, vent), environnemen-taux et paysagers.

Les mammifères marins et les oiseaux ontété observés par Bretagne Vivante pendantplus d’un an, depuis des navires. La sociétéQuiet-Oceans (Plouzané) a conduit l’étudeacoustique sous-marine. L’étude et des prélèvements de poissons et de crus-tacés sont réalisés par TBM E n v i -ronnement (Auray) et Créocéan(Nantes). Cet aspect est important carce territoire fait vivre des pêcheurs. Aprèsavoir échangé avec les comités des pêches,les spécialistes de Créocéan embarquent surdifférents navires de pêche (chaluts de fondou à grande ouverture verticale, casiers,filets) pour vingt-deux campagnes scienti-fiques jusqu’à la fin de l’année. Les espèces

commercialisées (anchois, bar, lieu jaune,merlu, langoustine) ou non (dragonnet lyre,petite sole jaune, tacaud, chinchard) sontmesurées et pesées. Des statistiques précisessont établies, qui complètent les données del’Ifremer, des criées et des comités des pêches.

Flottant sur 60 m d’eau, les éoliennesatteindront 175 m de hauteur en bout depale. Elles seront visibles depuis le continentet les deux grandes îles morbihannaises.L’étude paysagère a montré qu’à 20 km dedistance, les quatre éoliennes auront l’appa-rence « d’un objet d’un centimètre de haut, àun mètre du regard. » Soit « une allumettetenue à bout de bras », estime Thomas Bor-denave, qui supervise ces études chez Eolfi.

Le rapport global, complété par In VivoEnvironnement (La Forêt-Fouesnant), serabouclé en juin et des suivis réguliers

seront organisés après l’instal-lation. La ferme pilote permettra

de tester un nouveau type de produc-tion et d’installation électrique. Les qua-

tre éoliennes de 6 MW fourniront 24 MWen 2020.(1)la pMe eolfi a remporté cet appel à projets avec cgn europeenergy. les flotteurs et l’ancrage sont conçus avec Dcns et vinci,les turbines sont réalisées par general electric.Rens. : www.eolfi.com

Des études d’impact sont en cours entre Belle-Île etgroix où quatre éoliennes flottantes seront implantées.La vie autour des éoliennes marines

CE QUE JE CHERCHEDR

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Déjà demain

« J’ai conçu une application pour aider les psychiatres. »

«Mon objectif est de développer uneapplication pour aider les psy-chiatres à décider de la pres-cription, garder le contact avec

les patients pris en charge pour des mala-dies psychiatriques(1) et prévenir les risquesde suicide. Je m’intéressais déjà à l’utilisa-tion des nouvelles technologies pour resteren contact avec les patients. Juste avant departir un an en tant que chercheur en méde-cine à Madrid, en 2014, j’avais rencontré Phi-lipe Lenca, de l’Institut Mines-Télécom àBrest (IMT Atlantique), qui m’avait proposéde réfléchir à ce projet. J’ai démarré unethèse à l’IMT Atlantique en 2015, afin decréer l’application dans un environnementadapté à l’analyse de données. Les étudesont été faites en Espagne, sur 4345 patientsen consultation externe et 353 en hospitali-sation. Dans un premier temps, on s’est servide l’application pour recenser les médica-ments prescrits. Nous avons constaté desprescriptions de médicaments en dehorsdes maladies pour lesquelles ils étaientautorisés et des surdosages. C’est un phé-nomène connu, si un médecin voit qu’unpatient est plus équilibré avec une dose éle-vée, il aura tendance à maintenir cette dose.L’application pourrait permettre de faire desrecommandations aux médecins, par com-paraison avec des cas similaires. Elle pour-rait aussi être utilisée par le patient, quirépondrait à une série de questions sur sonétat de santé. Plutôt que d’attendre la pro-chaine consultation, il serait possible dediminuer la dose de médicaments dès qu’ilva mieux, ou au contraire de l’augmenter. »PROPOS RECUEILLIS PAR MARYSE CHABALIER(1)pratiquement toutes les maladies ont été représentées dansl’étude : principalement des troubles schizophréniques, maisaussi des dépressions ou des insomnies.

Rens. : Sofian Berrouiguet,[email protected]

CHANGEMENT DE TÊTE

UNE DIRECTRICE EN GÉNÉTIQUE� emmanuelle génin a remplacé claudeFérec(1), pionnier du dépistage et de larecherche en génétique moléculaire sur lamucoviscidose, à la tête de l’uMR génétique,génomique fonctionnelle et biotechnologie(2)

à Brest.(1)lire Sciences Ouest n° 254-mai 2008, Épreuve par 7.(2)unité mixte de recherche université de Bretagne occidentale,inserm, Établissement français du sang et chRu de Brest.Rens. : http://bit.ly/2mdWKkb

STOCKER LES DONNÉES� la Région Bretagne va financer undatacenter destiné aux établissementsd’enseignement supérieur et de rechercherennais. il leur permettra d’héberger et detraiter leurs données. il associera lesuniversités, le chu, des écoles d’ingénieurs,inria(1), le crous et l’académie de Rennes.(1)institut national de recherche en informatique et en automatique.

Rens. : http://bit.ly/2lq0Wy9

SOFIAN BERROUIGUETPSYCHIATRE ET DOCTORANT ENSCIENCES DE L’INFORMATION

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LES ÉCHOS DE L’OUESTSofian Berrouiguet estmédecin psychiatre au CHUde Brest et doctorant ensciences de l’information àl’IMT Atlantique. L’équipe du chercheur a étéreçue le 14 février àl’ambassade de France àMadrid, en présence de lasecrétaire d’État à la Rechercheespagnole. Les scientifiquesont obtenu un soutienfinancier et politique.

RECHERCHE

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UN LABORATOIRE FLOTTANT CONSTRUIT À SAINT-MALO� propulsé grâce aux énergies renouvelables (éoliennes à axe vertical, aile detraction intelligente, panneaux photovoltaïques) et à l’hydrogène (produit àpartir de l’eau de mer), Energy Observer(1) partira au printemps prochain desaint-Malo pour un tour du monde de six ans et cent une escales ! « Autonomeen énergie, il avancera sans émission de carbone, sans particules fines et sanspolluants », explique victorien erussard, malouin et futur capitaine dutrimaran. le but : éprouver les innovations technologiques et les rendreapplicables à grande échelle(2). Des documentaires de sensibilisation serontaussi réalisés par le futur chef d’expédition, Jérôme Delafosse, explorateurmalouin. Depuis 2015, une trentaine d’ouvriers polyvalents œuvrent à laconstruction et à l’aménagement du navire dans la cité corsaire. le projet estparrainé par nicolas hulot et Florence lambert, directrice du cea-liten, et a reçu le soutien financier des groupes accorhotels et thélem assurances.les collectivités bretonnes comme la ville de saint-Malo et sa cci devraientsoutenir financièrement les prochaines étapes. (1)construit en 1983, Energy Observer est le trimaran de compétition qui a remporté le trophée Jules verne en 1994, avecsir peter Blake. (2)avec le laboratoire d’innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux(cea-liten) à grenoble et chambéry.Rens. : Amadea Kostrzewa, tél. 06 43 50 67 23, [email protected]

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LE DIGITAL HONORÉ� les talents du numériquedu grand ouest ont étérécompensés lors de lapremière édition du West Webawards, organisé parl’accélérateur de start-up WestWeb valley, le 9 février à Brest.Rens. : west-web-valley.fr/west-web-awards-succes

VISITE AUSTRALIENNE� la ministre de l’Éducation de l’australie du sud a été reçue à Rennes le 20 janvierdernier. elle a échangé avec desreprésentants de plusieurs établissementsd’enseignement et de recherche bretons etligériens. ces rencontres marquent le débutd’un partenariat avec l’australie sur laformation et la recherche.Rens. : u-bretagneloire.fr/node/638

DES OSCARS POUR DES ENTREPRISES� l’entreprise secure-ic(1), spécialisée dansla sécurité des cartes à puce, a reçu le prixdes sciences et technologies de l’édition 2017des oscars d’ille-et-vilaine. triskem, quiconçoit des réactifs chimiques pour détecterla radioactivité a, elle, reçu le prix dudéveloppement à l’international.(1)voir Sciences Ouest n° 317-février 2014, les puces contre-attaquent.

Rens. : http://bit.ly/2lZhDAu

PRIX INTERNATIONAL

Aux origines de la cyclopie

S on nom officiel est holoprosencépha-lie, mais la maladie est plus connuesous le nom de cyclopie. « On pense

qu’elle concerne une naissance sur 10000 dansle monde », indique Véronique David, de l’Ins-titut de génétique et développement deRennes(1). La maladie présente un degré desévérité variable, allant de cas passant parfoisinaperçus, à ceux non viables, avec un œilunique et absence de séparation des hémi-sphères cérébraux. L’équipe de la chercheusea étudié le génome de 257 malades et leurfamille. Elle a découvert que dans 70 % descas d’origine génétique, un des parents pos-sède une mutation associée à la maladie, sansêtre atteint. « On a démontré qu’il fallait l’ac-cumulation de petits défauts sur plusieurs gènespour que la maladie apparaisse», expliqueValérie Dupé, membre de l’équipe. Tous lesgènes impliqués jouent un rôle dans la régu-lation de la protéine SHH(2), qui est responsa-ble de la mise en place de la latéralisation lorsdes premières semaines de développement.(1)cnRs, université de Rennes 1. (2)sonic hedgehog.

Rens. : Véronique David, tél. 02 23 23 45 43,[email protected]érie Dupé, tél. 02 23 23 38 07,[email protected]

VERS UN RÉSEAUINTELLIGENT� le projet smile(1), qui vise à mettre en place un vasteréseau électrique intelligenten Bretagne et dans les paysde la loire se concrétise.l’association, qui compte 160 adhérents, a officiellementété lancée le 7 février dernier.À cette occasion, le point a étéfait sur la vingtaine de projetsdéjà prévus pour 2017.(1)smart ideas to link energies, voir SciencesOuest n° 341-avril 2016.

Rens. : http://bit.ly/2kGsNcI

DES CAPTEURS SURL’HYDROLIENNE� l’entreprise sabella s’estassociée à Rtsys, spécialistede l’acoustique sous- marine.Des capteurs équiperontl’hydrolienne qui sera ànouveau immergée au largede l’île d’ouessant en maiprochain. ils mesureront lecourant et la houle.l’hydrolienne sera aussiéquipée de caméras etd’hydrophones.

Rens. : www.rtsys.eu/fr/civil

VICTOIRE D’ÉTUDIANTSMORBIHANNAIS� les étudiants encyberdéfense de l’ensibs(1)

ont terminé premiers desécoles d’ingénieurs lors de lacompétition capture the Flag,organisée lors du Foruminternational de lacybersécurité à lille les 24 et25 janvier derniers. ils sont3es au classement général,qui comptait 75 équipes. (1)École nationale supérieure d’ingénieurs deBretagne sud.

Rens. : http://bit.ly/2mOd4IN

UN JEU POUR AIDER LES CHERCHEURS ! � envie de découvrir les habitants des sources hydrothermalesmarines et d’aider les chercheurs ? le laboratoireenvironnement profond, du centre ifremer de Brest, a imaginéun jeu participatif en ligne. « Nous avons déployé deux modulesd’observations, l’un au large de la côte Ouest du Canada, l’autreprès des Açores, sur la dorsale médio-atlantique. Ils sontnotamment équipés de caméras, qui ont enregistré des milliersd’heures de vidéos », explique Marjolaine Matabos, responsabledu projet. ces images devraient permettre de mieux connaître la dynamique des populations,mais leur analyse automatique n’est pas bonne. les chercheurs comptent donc sur les joueurspour repérer les crevettes, vers ou moules. le jeu progresse par niveaux : l’annotation d’uncertain nombre d’images débloque de nouvelles espèces à identifier.Rens. : http://deepseaspy.ifremer.fr, Marjolaine Matabos, tél. 02 98 22 43 05, [email protected]

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LIVRES Les coups de cœur de la Bibliothèque de Rennes Métropole

Retrouvez ces ouvrages en prêt au 3e étage de la Bibliothèque de Rennes Métropole, Les Champs Libres - pôle Sciences et vie pratique.www.bibliotheque-rennesmetropole.fr

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À QUOI PENSENT LES PLANTES ? � grâce à la biologie, oncomprend les mécanismesdu végétal, mais commentdéfinir “l’intériorité d’uneplante” ? peut-on parler desensibilité, de mémoire,comment envisager le tempsde la plante ? chercheur enécologie végétale, Jacquestassin pose une questionétrange : est-il possible de semettre à la place d’uneplante ?Jacques Tassin, Odile Jacob, 2016.

NÉANDERTAL, MON FRÈRE� silvana condemi,paléoanthropologue, etFrancois savatier, journalistescientifique, font un état deslieux des connaissances surnéandertal : ses origines, sonmode de vie et les hypothèsessur sa disparition. Quoi queles néandertaliens n’ont pastotalement disparu : leseuropéens et les asiatiquespartagent 1 à 4 % de leuraDn.

Silvana Condemi et François Savatier,Flammarion, 2016.

TUER LE CANCER� patrizia paterlini-Bréchot,hématologue et oncologue, adéclaré la guerre au cancer.Dans ce livre, elle raconteson parcours de chercheuse :comprendre lefonctionnement complexedes cellules cancéreuses etles détecter. elle et sonéquipe ont mis au point untest sanguin innovant capablede diagnostiquerprécocement le cancer.

Patrizia Paterlini-Bréchot, Stock, 2017.

6 SCIENCES OUESTN°350MaRs 2017

Déjà demain

LES ÉCHOS DE L’OUEST

DEUX ÉCOLES SE RAPPROCHENT� l’École nationale supérieure de techniquesavancées de Bretagne (ensta) et l’institutMines-télécom atlantique ont signé unpartenariat le 2 février dernier pour renforcerleur coopération en matière de formation etde recherche. À terme, les deuxétablissements souhaitent créer un pôled’ingénierie d’excellence. Rens. : http://bit.ly/2kYZYHY

PARTENARIATS ENTREPRISES

UN RACHAT QUI COMPTE� Éco-compteur(1), société lannionnaisespécialisée dans les capteurs pour compterles piétons et les cyclistes en extérieur, aracheté Quantaflow (paris), qui développe lemême type de technologies pour l’intérieur.l’objectif est de devenir leader mondial dansla mesure de flux de personnes.(1)lire Sciences Ouest n° 335-octobre 2015, Des cyclistes comptabilisés !

Rens. : http://bit.ly/2jQWVAW

L’UBL S’AGRANDIT� l’université de Bretagne loire, qui réunitdepuis un an les universités de Bretagne etdes pays de la loire ainsi que des grandesécoles et des organismes de recherche, aaccueilli dix nouveaux membres le 6 févrierdernier. parmi eux, les chu d’angers, Brest,nantes et Rennes et centralesupélec.

Rens. : u-bretagneloire.fr/node/686

Soigner le diabèteautrement

A gir sur un nerf pour combattre l’obé-sité et le diabète de type 2. Cette idéen’a encore été testée que sur quinze

miniporcs de l’unité AniScan(1) de l’Inra deRennes, mais semble prometteuse(2). Charles-Henri Malbert, directeur de l’unité, s’est inté-ressé au nerf vague, qui transmet les signauxde satiété depuis le système digestif jusqu’aucerveau. « Avec nos collègues australiens, nousnous sommes aperçus que les capteurs (auniveau du tube digestif) sont comme anesthésiéschez l’homme obèse », explique-t-il. Il fautalors plus de temps et de nourriture avantque le signal de fin de repas ne soit envoyé.Pour pallier ce déficit, les chercheurs ont eul’idée de placer des électrodes autour du nerfvague, au niveau de l’abdomen. Celles-cienvoient régulièrement des signaux élec-triques, qui rétablissent le fonctionnementnormal de structures cérébrales jusqu’alorsaltéré par l’obésité. Le premier effet visibleest que les porcs obèses stimulés mangentmoins. Un second effet, inattendu, intéresseencore plus les chercheurs : la stimulationélectrique augmente la libération d’une hor-mone, qui favorise l’utilisation du glucosepar les muscles, et rétablit la sensibilité à l’in-suline. « Cet effet est très intéressant, se réjouitle chercheur, car près de la moitié des obèsesmorbides(3) sont atteints de diabète de type 2.Celui-ci s’installe lors d’une diminution de lasensibilité à l’insuline. Le muscle ne joue alorsplus son rôle de puits à glucose. » Les premierstests sur des patients devraient avoir lieudans le courant de l’année. Mais, avant, ilfaudra former des chirurgiens, car c’est lapremière fois que de la neurostimulation estutilisée dans l’abdomen !(1)lire Sciences Ouestn° 271-décembre 2009, l’histoire des petits cochons.(2)Étude parue en janvier dernier, dans la revue Diabetes. (3)Dont l’iMc estsupérieure à 40 kg/m2.

Rens. : Charles-Henri Malbert, tél. 02 23 48 50 71,[email protected]

Stockage d’énergie à grande échelle

L ’entreprise Kemwatt(1), issue de l’Insti-tut des sciences chimiques de Rennes,a retenu l’attention des investisseurs

début février à Paris, lors du France TechTransfert Invest. Pour la première fois enFrance, des start-up issues de la recherche ontprésenté leurs projets devant des investisseurseuropéens experts dans leur domaine detechnologie. L’entreprise rennaise a été sélec-tionnée parmi les trois meilleures de sa caté-gorie et participera à l’European VentureSummit, où elle rencontrera d’autres finan-ceurs potentiels. La start-up a récemmentconçu son premier prototype de batterie de

taille industrielle, basée sur des réactionsd’oxydoréduction. Il pourrait stocker la puis-sance électrique nécessaire à une trentainede maisons, et ainsi pallier les creux de pro-duction des sources d’énergie renouvelable.La spécificité de la start-up est d’utiliser desréactifs qui ne corrodent pas les composantsde la batterie. « Nous avons bon espoir quenotre système dure 15-20 ans sans problèmede maintenance », explique François Huber,le directeur général de Kemwatt.(1)anciennement ionwatt et soutenue par la société d’accélération dutransfert de technologies (satt) ouest valorisation, lire Sciences Ouest n°326-décembre 2014, pour piéger l’énergie du vent.Rens. : François Huber, [email protected]

un nouveau traitementcontre le diabète pourraitvoir le jour grâce à uneéquipe rennaise.

les batteries d’une start-up rennaise ont été repéréespar un jury d’investisseurs européens.

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En mer, les plateaux continentaux(1)

sont entaillés de canyons. Ceux-cimesurent plusieurs dizaines de kilo-

mètres de long, pour une profondeur de2000 m en moyenne. Ces grandes valléessous-marines sont propices pour apporter lessédiments riches en matière organique descôtes vers les fonds marins. Lenaïck Menot,chercheur à l’Ifremer de Brest, étudie la bio-diversité des canyons du golfe de Gascogne.Il a participé à une étude internationale,publiée le 31 janvier dernier. Le but était defaire le bilan des recherches menées sur lesujet à travers le monde. Cette synthèse anotamment permis de mieux cerner lescauses de l’hétérogénéité des habitats et dela faune, au sein d’un même canyon. Et cettediversité est élevée : rien que dans le golfe deGascogne, soixante formes de coraux diffé-rentes ont été identifiées. À chaque grandtype d’habitat corallien est associé à un typede faune spécifique. Mais ces environne-ments sont menacés. Des déchets d’originehumaine ont été repérés dans tous lescanyons étudiés. La pêche pèse aussi sur cesmilieux. Pas directement, car elle est interditeà plus de 800 m de profondeur, mais les cha-lutiers qui pêchent en bordure des canyonsremettent en suspension des sédiments

anciens. « Des collègues espagnols, qui ont étu-dié un canyon en Méditerranée, ont noté un picde sédimentation du lundi au vendredi, de 9 hà 17 h », raconte le biologiste. Ces périodescorrespondent aux horaires de pêche. Cesédiment, appauvri en matière organique,ensevelit la faune des canyons. (1)le plateau continental s’étend entre la côte et 200 m de profondeur.

Rens. : Lenaïck Menot, tél. 02 98 22 45 52,[email protected]

Dans le monde entier, les canyons sous-marins abritentdes écosystèmes riches, méconnus et menacés.Plongée dans les canyons

LE CHIEN, ALLIÉ DU CHERCHEUR� après les golden retriever et les maladies de peau(1), c’est au tour deschiens de chasse d’aider les scientifiques à débusquer l’origine génétiqued’une maladie. il s’agit d’une neuropathie caractérisée par l’absence desensibilité à la douleur au niveau des extrémités des membres, qui peutaboutir à des automutilations chez certaines races de chien de chasse. Dansune étude publiée en décembre dernier, l’équipe génétique du chien del’institut de génétique et développement de Rennes(2) a comparé le génome de28 chiens atteints de la maladie à celui de 34 chiens sains. et là, bonne pioche :les chiens malades partagent tous la même mutation. cette découverte a étévérifiée sur 250 chiens de chasse et 900 chiens d’autres races. un testgénétique pour détecter la maladie chez le chien a été développé. lesscientifiques traquent à présent son équivalent chez l’homme, qui provoquedes neuropathies similaires, heureusement rares.(1)lire Sciences Ouestn° 295-février 2012, un modèle fidèle à l’homme. (2)unité mixte de recherche 6290, cnRs, universitéde Rennes 1, Biosit.Rens. : Solenne Correard, tél. 02 23 23 67 50, [email protected]

UN TICKET POUR BREST � Depuis janvier, l’incubateur de l’institutMines-télécom atlantique à Brest accueilleune start-up d’origine russe, Real speaker.son fondateur, viktor osetrov, est l’un deslauréats de la seconde édition du French techticket, concours qui vise à inciter lescréateurs d’entreprises étrangers à s’installeren France. il a créé un logiciel qui retranscritautomatiquement l’oral en écrit, à partir devidéos et en prenant en compte lareconnaissance labiale, pour une meilleurereconnaissance des mots.Rens. : http://bit.ly/2mGS5r2

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DÉTECTION AU LASER � les lasers peuvent être utilisés pourdétecter facilement la présence de produitschimiques ou de bactéries dans l’eau. le projet Deep Blue, lancé en janvier dernierpour deux ans, vise à améliorer la méthode. il associe la société oxxius, fabricante delasers et basée à lannion, le laboratoireFoton(1) et l’ifremer. les équipes vont travaillersur des lasers émettant des longueurs d’ondecourtes, c’est-à-dire dans le bleu, le violet oul’ultraviolet, ce qui permettra d’obtenir desrésultats plus précis. cette techniquepeut-être utilisée pour faire des analyses dansles domaines de l’environnement,l’alimentation et la santé. (1)unité mixte de recherche 6082, cnRs, institut national des sciencesappliquées (insa), université de Rennes 1.

Rens. : foton.cnrs.fr/v2016/spip.php?article1630

POUR UN BON ÉTAT SANITAIRE DU MILIEU MARIN� le rapport “stratégie pour le milieu marin” de l’unioneuropéenne établit un cadre permettant aux États membresd’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies marines, etde prendre toutes les mesures nécessaires pour réaliser oumaintenir un bon état écologique, sanitaire et productif dumilieu marin d’ici à 2020.

Rens. : eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?qid=1487859582506&uri=CELEX:52017DC0003

EUROPE

Le diaporama www.espace-sciences.org/so350/canyon

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8 SCIENCES OUESTN°350MaRs 2017

Chaque année, environ10000 Bretons sont tou-chés par la maladie

d’Alzheimer. À l’Institut derecherche Dupuy-de-Lôme àVannes, la biochimiste Caro-line Corbel explore une pistecontre cette pathologie. « Jerecherche des molécules d’ori-gine naturelle qui inhibent unevoie d’activation de la maladied’Alzheimer », explique-t-elle.Depuis sa thèse, soutenue en2011 à la Station biologique deRoscoff(1), Caroline Corbelpoursuit une idée qui pourraitaboutir cette année(2).

« La maladie d’Alzheimer pro-vient notamment d’une modifi-cation d’une protéine dans lescellules du cerveau », résume lachercheuse. Elle veut empêchercette transformation. Chez unepersonne en bonne santé, laprotéine Tau stabilise le “sque-lette” de la cellule : elle sert deciment au neurone. Chez lesmalades, cette protéine esttransformée par l’interactionde deux autres protéines entreelles, appelées CDK5 et p25.

Quand ces deux-là s’associentpour former un complexe, lesprotéines Tau ne fonctionnentplus normalement et s’agrè-gent : le neurone se déforme etmeurt. Résultat, des régions ducerveau s’atrophient.

3200 molécules testéesLa biochimiste vannetaise

veut trouver une molécule quistoppe l’interaction entre CDK5et p25. Sans inhiber les autresprotéines de la cellule, afind’éviter des effets secondaires !Où la trouver ? Caroline Cor-bel a testé 3 200 moléculesnaturelles. Elles lui ont été

fournies par un “chimiothé-caire”, autrement dit un chi-miste(3) qui a une collection demolécules extraites de plantes,d’algues, d’animaux... Celles-là proviennent d’une bactériede la peau d’un poisson-coffre,d’une éponge marine ouencore du bourgeon d’un peu-plier noir.

Les résultats de ce “criblage”ont été obtenus en janvier dernier. « Parmi les 3200 molé-cules, 18 présentent des pro-priétés intéressantes, expliqueCaroline Corbel. Une étude doitpermettre de quantifier l’interac-tion entre ces molécules et les

protéines p25 et CDK5. Et nouscherchons la molécule qui seraefficace à la plus faible concen-tration. » Les trois moléculesles plus actives seront testéesen avril sur des cellules neuro-nales de rat, en collaborationavec l’animalerie de l’Univer-sité de Bretagne Occidentale, àBrest. Autre aspect importantde cette recherche, réalisée encollaboration avec la physico-chimiste Véronique Le Tilly(4),les scientifiques vérifient queces molécules ne sont pas desperturbateurs endocriniens.

2000 patientsLa recherche clinique

avance aussi dans notrerégion. Une dizaine de neuro-logues et gériatres, aux CHUde Rennes, Brest et à Saint-Brieuc, y participent. Avec unecentaine d’autres hôpitaux enFrance et dans le monde, ilsmènent des recherches réunis-sant jusqu’à 2 000 patients. « Des laboratoires médicaux,comme Roche, Lilly ou Merckdéveloppent des traitements,

SANTÉ Des biologistes et médecins bretons combattent la maladie d’alzheimer. les uns en étudiant des protéines, les autres avec leurs patients.

Dans les arcanes d’Alzheimer

Déjà demain

Lorsqu’une personne a lamaladie d’Alzheimer, lesprotéines Tau (ici en rouge)ne fonctionnent plus. Lesneurones se déstructurentet meurent.INSERM/U837

La semaine du cerveau Rennes participe à la Semaine du cerveau, du 13 au

18 mars. Cette manifestation gratuite, organiséedans plus de trente villes en France, est coordonnée àRennes par le CHU et l’Université de Rennes 1, sousl’impulsion des chercheurs en neurosciences. Plus devingt conférences, ateliers et visites de laboratoires sontproposés. L’Espace des sciences participe à l’événement.

Programme et informations : bit.ly/sem-cerveau. Lire aussi p. 21. NG

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Dans 50 % des cas decancers chez l’homme,on retrouve des muta-

tions du gène p53, un gène“suppresseur de tumeur” pré-sent dans toutes les cellules denotre corps. « p53 code en effetpour la synthèse de la protéinedu même nom chargée de repé-rer les éventuels dommages cau-sés à l’ADN, de les réparer ou lecas échéant de provoquer la mortde la cellule, explique OlivierBillant, ATER(1) à l’unitéInserm(2) située à la Faculté demédecine-UBO de Brest. Maisune fois mutée, la protéine p53ne peut plus agir contre les cel-lules cancéreuses alors libres deproliférer. »

Mutants contre sauvagesPour comprendre pourquoi

l’action antitumorale de p53est ainsi neutralisée, OlivierBillant s’est intéressé auxmutations de p53 les plus fréquentes parmi les 30 000répertoriées par l’IARC(3). « D’après la littérature, cesmutations entraînent souvent lacoexistence d’une protéine sau-vage (normale) et d’une protéinemutée », explique-t-il. Or, c’estcette protéine mutée qui estaccusée de neutraliser l’actionantitumorale de la protéinesauvage par un effet que l’onqualifie de “dominant néga-tif”. « Fallait-il encore caractéri-ser les mécanismes de cet effetalors peu documenté que nousavions observé chez les mutantsles plus fréquents de p53. »

Une maladie à prion ?La première hypothèse de

l’équipe consistait à vérifier sila protéine mutée se compor-tait comme un prion, c’est-à-dire comme une protéinecapable de changer de struc-ture 3D dans l’espace et de“s’autopropager” en forçantles protéines sauvages voisinesà faire de même(4). « Nousavons testé cette idée sur des

levures et observé que dès quel’on stoppe l’expression de la protéine mutante, la protéinesauvage retrouve son activiténormale. Sa structure 3D nesemble donc pas avoir été affec-tée par la protéine mutante. L’ef-fet “dominant négatif” induitpar la protéine mutée ne secaractérise donc pas par unmécanisme de type prion. »

Création de complexesPour élaborer de nouvelles

hypothèses, l’équipe s’est intéressée aux rôles des diffé-rents domaines de la chaîned’acides aminés qui composela protéine p53. D’ordinaire,les scientifiques retirent un àun certains domaines de sachaîne d’acides aminés et tes-tent ses nouvelles fonctions. « Ici, nous avons utilisé les douzeprotéines isoformes naturelles dep53, lesquelles se différencientde la forme sauvage par l’ajoutou la perte d’acides aminés aucours de leur synthèse. Nos testsont révélé que deux d’entre ellesagissent par effet “dominantnégatif” », annonce Olivier Bil-lant. « En comparant leur confi-guration et leur activité, nousavons alors compris que cet effetopérait notamment au niveau du domaine de fin de chaîne. »En temps normal, c’est à cet

endroit que s’agrègent les p53sauvages pour créer des com-plexes antitumoraux. « En casde cancer, il arrive que les pro-téines mutées et isoformes s’ylient également formant descomplexes alors inactifs contre la tumeur. »

Si l’identification de cemécanisme ouvre des pistesintéressantes pour le traite-ment des cancers, « il nous fauttoutefois encore trouver le moyende bloquer l’interaction des pro-téines isoformes et mutées avecles protéines sauvages sans pourautant empêcher celle des pro-téines sauvages entre elles »,conclut Olivier Billant avantd’ajouter que les enjeuxdépassent ici le seul cadre ducancer : « Les gènes suppres-seurs de tumeurs p63 et p73,également impliqués dans desmaladies rares du développe-ment humain, pourraient pré-senter en effet le même mode defonctionnement par effet “domi-nant négatif” que p53. »

JULIE DANET

(1)attaché temporaire d’enseignement et derecherche. (2)uMR 1078 inserm/université deBretagne occidentale. (3)international agencyfor Research on cancer. (4)lire Sciences Ouestn° 348-janvier 2017, les maladies à prionsciblées.

BIOLOGIE À Brest, des chercheurs ont caractérisé unmécanisme fondamental de la prolifération tumorale.

MaRs 2017 N°350 SCIENCES OUEST 9

explique Serge Belliard(5), neu-rologue au CHU de Rennes.Nous proposons aux patients deles tester, pour valider la tolé-rance du médicament et son effi-cacité. » Une quarantaine depatients du CHU suiventaujourd’hui deux protocoles :durant un an et demi, ils pren-nent un médicament, font des tests de mémoire et leurhandicap est évalué. Mais trois autres programmes derecherches, conduits depuisdeux ans, viennent d’être arrê-tés car inefficaces.

Cette approche thérapeu-tique s’inscrit dans unerecherche clinique globale. Lesneurologues participent à desétudes de suivi de patients pen-dant plusieurs années. Ils étu-dient des facteurs génétiques,des facteurs de risques, le diag-nostic... Et la situation est com-plexe : outre les protéines Tau,d’autres protéines appelées“amyloïdes” posent problème.« Elles sont produites en trèsgrandes quantité quand le cer-veau est malade. Sont-elles la cause ou le témoin de la mala-die ? C’est la grande question.

Les premiers signesLe problème de cette

recherche est aussi lié... autemps. « Nous ne sommes pasencore capables de détecter lespremiers signes de la maladie,poursuit Serge Belliard. Nousdonnons des médicamentspotentiels à des patients, dont le cerveau perd des cellulesdepuis 30 ans. La maladie estdéjà très avancée. » Pour inter-venir avant les premiers symp-tômes, de nouvelles techniquesd’imagerie cérébrale ouvrentdes perspectives. Serge Belliardles présentera lors de laSemaine du cerveau, à Rennes(lire encadré), avec le médecinnucléaire et chercheur FlorenceLe Jeune.

NICOLAS GUILLAS(1)sous la direction de stéphane Bach. (2)Dansle cadre du projet alzacrib (18 mois), qui seterminera en novembre. (3)arnaud lecomtewww.icbms.fr (lyon) (4)Maître de conférences àl’université Bretagne sud à vannes. (5)sergeBelliard est aussi rattaché au laboratoireinserm u1077 à l’université de caen“neuropsychologie et neuroanatomiefonctionnelle de la mémoire humaine”.

Cancer : un nouveaumécanisme mis en lumière

CONTACTCaroline Corbel, tél. 02 97 01 72 42,[email protected]

CONTACTOlivier Billant,[email protected]

Au laboratoire, encore loindes patients, leschercheurs de l’Insermmettent au point lestraitements de demain.JULIE DANET

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10 SCIENCES OUESTN°350MaRs 2017

Mets réservés aux seulsvendredis, denréescoûteuses et qui nerassasient pas, ali-ments “santé-nutri-tion”... En France, lesproduits de la merfont l’objet de toutes

sortes de clichés et discours. Leur consom-mation n’est d’ailleurs jamais parvenue àégaler celle des produits carnés. Commentl’expliquer ? Est-ce une question de culture,d’accessibilité, de coût, de goût ?

Un marché lié à la techniqueLongtemps réservée aux sociétés littorales,

la consommation des produits de la mer s’est

lentement démocratisée à partir de laseconde moitié du 19e siècle grâce à l’amé-lioration des moyens de transport et deconservation par le froid (lire encadré ci-contre). Un siècle plus tard, tout s’accélère !La production s’industrialise, les premiershypermarchés fleurissent. Dès 1970, réfrigé-rateurs et téléviseurs équipent respectivement80 % et 70 % des foyers(1). Les Français diver-sifient alors leur alimentation au gré d’unmarché qui se mondialise. Ils passent demoins en moins de temps en cuisine. 1986 :la crise de la vache folle. 1996 : le scandalede la dioxine. Ces deux événements ébran-lent la confiance des consommateurs enversles aliments carnés. Les consommateurs setournent alors davantage vers les produits de

la mer qui acquièrent une image de produits“santé-nutrition”(1).

Booster une consommation figéeEn 2015, la consommation de produits

marins (frais ou non, toutes origines et modesde production confondus) atteignait enFrance 34,5 kg/habitant (contre 28,7 en1998)(2). Un chiffre qui stagne depuis quelquesannées. En comparaison, la même année,chaque Français a consommé en moyenne86,9 kg de produits carnés(3).

Face à ce constat, les pouvoirs publics etnombre de professionnels de l’agroalimen-taire cherchent à innover afin de mieuxrépondre aux attentes des consommateurstout en respectant les contraintes des distri-

UNE MER PLEIN scientiFiQues et inDustRiels cheRchent À coMpRenDRe pouRQuoinous Mangeons PLUS DE VIANDE QUE DE PRODUITS DE LA MER.

LE DOSSIER DEEntre la pointe du Raz et lephare de la Vieille, au beaumilieu des écueils et deseaux brassées, ce ligneurtraque des bars trèsrecherchés en raison de laqualité de leur chair. Ils sontenviron deux centsprofessionnels en Bretagneà pratiquer cette pêcheartisanale, dans desconditions parfois extrêmes. OLIVIER BOITET/PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP

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MaRs 2017 N°350 SCIENCES OUEST 11

buteurs et les pratiques des différents acteursde la filière pêche. En 2008, NormapêcheBretagne (aujourd’hui Breizh filière mer) alancé le projet Cogépêche. « Nous avons étu-dié les habitudes de consommation des Fran-çais, la présentation des étals de différentspoints de vente et les besoins des professionnelsde la filière », explique Stéphane Gouin, cher-cheur en marketing agroalimentaire à Agro-campus Ouest, à Rennes.

Une question d’accessibilitéCe projet a d’abord mis en lumière les

aspects positifs et négatifs de l’image que lesFrançais ont des produits de la mer (voir illus-tration p. 12-13). Il a aussi montré que le trio“saumon/crevettes/cabillaud” représente 60 % des ventes de produits de la mer danstous les supermarchés. Selon StéphaneGouin, « les consommateurs justifient leurschoix selon trois critères : 1) la disponibilité des

Àl’époque préhistorique,coquillages, crustacés

et poissons de roche sontcommunément pêchés à la main, au harpon ou àl’hameçon. Au fil du temps,la fabrication de nouveauxoutils (filets, lignes,chaluts...) et d’embarcationsfavorise la diversification et la professionnalisationde la pêche. « Dans lapremière moitié du 18e siècle, la Bretagne Suddevient la première régionproductrice de sardines du

royaume », raconteChristophe Cérino,ingénieur de recherche enhistoire maritime auCerhio(1) de Lorient. Saléeset pressées en barrique,elles sont exportées versles marchés du Sud et de la façade atlantique, àdestination des populationsprécaires. « Ce commercese développe plus encore au19e siècle, favorisé parl’invention de l’appertisation(mise en boîte de conserve).L’huile remplace alors le sel

améliorant ainsi la qualité du produit », précisel’historien. Côté poissonfrais, en revanche, les villesdes terres n’en voient laqueue à un prix accessiblequ’à partir de la secondemoitié du 19e siècle grâce à la révolution ferroviaire et à l’amélioration destechniques de productionde la glace. JD(1)centre de recherches historiques de l’ouest- université Bretagne sud.

Christophe Cérino, tél. 06 07 10 69 41,[email protected]

Une lente conquête des terres

MER PLEINE DE SAVEURS!

P.15Inventer les produits du futurJULIEN MOTA/CENTRE CULINAIRECONTEMPORAIN POUR HÉNAFF SAS/2016

P.16Des alguesbientôt au menuLAURENT GERMAIN/AGENCE DES AIRESMARINES PROTÉGÉES

P.18Innovantes surtoute la ligneMOULIN MARÉE

RÉALISÉ PAR L’ESPACE DES SCIENCES/MAISON DE LA MER LORIENT

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12 SCIENCES OUESTN°350MaRs 2017

produits : ces espèces sont présentes sur les étalstout au long de l’année, 2) leur prix : il varie peu et 3) leur facilité d’utilisation. » Dans lespoissonneries indépendantes, la compositionde ce trio de tête varie néanmoins selon lesdépartements : langoustines vivantes/lieujaune/moules dans le Finistère, lieu jaune/coquilles Saint-Jacques/moules dans lesCôtes-d’Armor, langoustines/sole/merlu dansle Morbihan et enfin moules/merlu/coquillesSaint-Jacques en Ille-et-Vilaine. « Les habi-tants des zones littorales, où l’on trouve ce typede poissonnerie, profitent d’une offre plus four-nie et d’une meilleure connaissance en lamatière, ils se dirigent davantage vers des pro-duits frais, sauvages et entiers, a observé MarieLesueur, ingénieur de recherche à Agrocam-pus Ouest. Tandis que les habitants de l’intérieurdes terres bénéficient d’une offre plus limitée etse tournent davantage vers les produits filetés,en darnes, préparés et/ou en promotion. »

De la nécessité d’innoverFace à ces constats, les chercheurs ont

proposé quelques recommandations auxindustriels afin d’adapter leurs produits aux nouvelles tendances de consommation,qu’ils soient frais, surgelés, en conserve oupréparés : � Développer des produits faciles et rapidesà cuisiner (p. 15). � Mettre au point de nouveaux procédés qui augmentent la durée de conservation des produits tout en respectant leur qualité (p. 14).

LE DOSSIER DE

D’après l’étude Calipso menée parl’Anses(1), 49,5 % des Français pen-sent que la consommation de pro-duits de la mer présente un risque

léger pour la santé et 35,1 % jugent cerisque majeur, incriminant en premier lieules pesticides et les produits chimiques. Cescraintes sont-elles fondées ? Les risques liésà leur consommation sont-ils compenséspar des apports nutritionnels fondamen-taux ?

Un cocktail de bienfaitsD’un point de vue protéique, la viande et

le poisson apportent sensiblement les mêmesbénéfices : leur teneur moyenne en protéinesest équivalente (19-20 g pour 100 g de chair),leur composition en acides aminés identique.Néanmoins, dans le poisson, la teneur en

collagène, protéine constituant le tissufibreux dit conjonctif, est jusqu’à 10 fois plusfaible que dans la viande de bœuf, rendantsa chair plus fondante et digeste(2). Sourceimportante d’oligoéléments (sels minéraux,iode) et de vitamines, c’est surtout au niveaudes matières grasses que le poisson sedémarque des autres aliments. « Sa chaircontient en effet beaucoup d’oméga-3, unegraisse synthétisée uniquement par les végétaux(du phytoplancton ici en l’occurrence) et indis-pensable au bon fonctionnement de notre cœuret de notre cerveau », précise Bernard Schmitt,expert-consultant au Centre d’investigationclinique sur la nutrition humaine (Cernh).Cette teneur en oméga-3 varie néanmoinsselon que l’on consomme du poisson sau-vage ou d’élevage. « Libre de se déplacer enfonction de la ressource en phytoplancton, le

saumon sauvage, par exemple, est l’un des plusriches en oméga-3. En revanche, chez le sau-mon d’élevage, comme pour la viande, la quan-tité d’oméga-3 dépend de la nourriture qu’ilreçoit. »

Des risques identifiésD’après le rapport Calipso, trois catégories

de polluants terrestres sont principalementincriminées dans les risques potentiels liés àla consommation de produits de la mer : lesmétaux lourds (mercure, cadmium, plomb,arsenic...), les hydrocarbures polycycliques(HAP)(3) et les polluants organiques persis-tants (POP). « PCB, dioxines, furanes... Les POP sont stockés dans la matière grassed’abord des poissons, puis des gens qui les man-gent, précise-t-il. Une règle peut néanmoinslimiter la contamination par ces perturbateurs

oMÉga-3 et oligoÉlÉMents contRe MeRcuRe et polluants.consoMMeR Des pRoDuits De la MeR EST-IL SI BON POUR LA SANTÉ ?

� Enrichir le service rendu au consomma-teur en lui délivrant des conseils de prépara-tion par l’intermédiaire du vendeur ou del’emballage (p. 15).� Déployer une théâtralisation plus inci-tative des espaces de vente à travers desdémonstrations en direct ou sur écran, desespaces pédagogiques insistant sur l’intérêtde ces produits pour la santé, des proposi-tions de repas clés en main… � Imaginer de nouveaux modes de commer-cialisation des produits de la mer.

Cette dernière recommandation fait d’ail-leurs l’objet d’un nouveau projet porté parl’entreprise quimpéroise Force Mer et labellisépar le Pôle Mer Bretagne Atlantique. BaptiséValocéan, il vise à mettre en place un sys-tème de vente à distance spécialisé dans lesproduits de la mer et fondé sur une relationdirecte entre les producteurs de la pêche arti-sanale bretonne et les consommateurs. Uneidée novatrice à suivre !

JULIE DANET

(1)Fasquel Dimitri, lesueur Marie, gouin stéphane. 2014. La consommationdes produits de la mer frais. cahier technique. programme cogépêche.les publications du pôle halieutique agrocampus ouest, 24 p.(2)Consommation des produits de la pêche et de l’aquaculture en 2015.Données et bilans, FranceagriMer, juillet 2016 www.franceagrimer.fr/content/download/46570/445195/file/sta-MeR-conso%202015-juil2016.pdf. (3)Consommation des produits carnés en 2014. Données et bilans,FranceagriMer, août 2015 - www.franceagrimer.fr/content/download/40104/372599/file/sta-via-conso%202014-aout2015.pdf.

CONTACTSStéphane Gouin, tél. 02 23 48 54 14,[email protected] Lesueur, tél. 02 23 48 58 62,[email protected]

DANS LE POISSON, TOUT EST BON?

Les+� Fraîcheur� Plaisir gustatif� Convivialité� Image de la nature� Image de la pêche artisanale� Respect de l’environnement� Bon pour la santé� Riche en oméga-3

Perception des produits de la mer par les consommateurs

Schéma inspiré de l’étude Cogépêche. http://halieutique.agrocampus-ouest.fr/pdf/4591.pdf.

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MaRs 2017 N°350 SCIENCES OUEST 13

endocriniens : préférer les produits pêchés dansles mers ouvertes aux eaux brassées(4). »

Les poissons d’élevage présentent quant àeux un autre risque lié à la surpopulation :« Pour prévenir toute épidémie bactérienne, desantibiotiques leur sont donnés. Une pratiquequi, même si elle évolue, est à l’origine du phé-nomène de résistance devenu un problème desanté publique majeur », alerte BernardSchmitt(5). Plus confidentiels, d’autres pro-blèmes guettent les consommateurs. Lesadeptes du poisson cru doivent se méfier del’anisakidose, une infection allergisantetransmise par des larves de vers présentesdans la chair crue ou mal cuite. Pour l’éviter,l’Institut de veille sanitaire (InVS) conseillede congeler tout poisson sept jours avant dele consommer cru.

Un dilemme éclairéSaumon, sardine, maquereau... Ces pois-

sons gras sont à la fois les plus riches enoméga-3 mais aussi en POP. Mais alors de

quel côté la balance bénéfice/risque de laconsommation des produits de la merpenche-t-elle ? Pour le déterminer, l’Ansess’est appuyée pour la première fois, non passur une estimation de l’exposition aux acidesgras et contaminants des participants del’enquête, mais sur la mesure de certainsmarqueurs biologiques (taux d’imprégna-tion) corrélés aux habitudes alimentairesdes individus. C’est ainsi que l’agence estparvenue à établir les recommandationssuivantes :

� Consommer deux portions de poisson par semaine, dont un poisson gras (sau-mon, sardine, maquereau, hareng, truitefumée...).� Varier les espèces et les lieux d’approvi-sionnement (grandes surfaces, poissonne-ries).� Limiter à deux fois par mois la consom-mation de poissons d’eau douce fortement

bioaccumulateurs (anguille, barbeau,brème, carpe, silure).� Cuire à cœur le poisson de mer frais.

� Limiter la consommation de poissons pré-dateurs (lotte, loup, bonite, flétan, dorade,merlu, sabre, thon...) à une seule fois parsemaine.

JD

(1) agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, del’environnement et du travail en partenariat avec le ministère chargé del’agriculture et l’inra dans quatre régions côtières françaises - Étude desconsommations alimentaires de produits de la mer et imprégnation auxéléments traces, polluants et oméga-3 » - août 2006. (2) RapportConsommation des poissons, mollusques et crustacés : aspects nutritionnelset sanitaires pour l’homme, anses - décembre 2010. (3)présents dans l’air,l’eau ou l’alimentation, les hap sont des constituants naturels du charbonet du pétrole, ou proviennent de la combustion incomplète de matièresorganiques (carburants, bois, tabac). (4)lire aussi p. 8-9, l’article sur lesperturbateurs endocriniens. (5)lire le dossier santé humaine, santéanimale, une seule santé dans sciences ouest n° 349-février 2017.

Pour la population en général

Pour les enfants de moins de trois ans, les femmes enceintes ou allaitant

CONTACTBernard Schmitt, [email protected]

DANS LE POISSON, TOUT EST BON?

Les-� Risques liés à la pollution (mercure, métaux lourds, plastique)� Destruction de l’environnement� Prix élevé� Saisonnalité� Difficulté de préparation culinaire (longue, compliquée) � Problème d’odeurs� Fragilité du produit

Perception des produits de la mer par les consommateurs

Schéma inspiré de l’étude Cogépêche. http://halieutique.agrocampus-ouest.fr/pdf/4591.pdf. iFRe

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Comment améliorer la conservationdes produits de la mer sans déna-turer leur saveur et leur texture, niavoir recours aux additifs chi-

miques, souvent mal perçus par le consom-mateur ? L’une des solutions repose sur latechnique dite de biopréservation. « Celaconsiste à ensemencer un aliment avec unmicroorganisme non pathogène pour empêcherle développement d’autres microbes indésira-bles. Un principe semblable à la lutte biologiqueen agriculture », compare Françoise Leroi, res-ponsable du laboratoire EM3B(1) de l’Ifremerde Nantes. Grâce à cette technique, la scien-tifique et son équipe sont parvenus à repous-ser la date limite de conservation (DLC) decrevettes et de filets de poissons en barquetterespectivement de sept jours et de deux jours,des délais non négligeables pour les indus-triels.

Une conservation mixteDans le cadre du projet européen Save-

FishDish que coordonne Françoise Leroi, despartenaires publics et privés français, islan-dais et norvégiens poursuivent un même

objectif : améliorer la qualité et la sécuritédu cabillaud et du saumon (frais, mariné oufumé), deux poissons parmi les plus vendus.Pour cela, ils cherchent à combiner plusieurstechniques, à savoir : 1) l’utilisation du chi-tosan, une molécule aux propriétés antimi-crobiennes extraite des carapaces decrustacés, 2) la mise sous une atmosphèreprotectrice composée de dioxyde de carboneet de diazote, 3) la superréfrigération, unetechnique consistant à conserver le poissonà - 2 °C (juste sous son point de début decongélation), 4) la biopréservation.

Six bactéries en course« Pour trouver les bactéries adaptées à la

conservation des deux poissons visés, nousavons procédé à l’étude de trente-six souchesde notre collection isolées de différents produitsde la mer, explique-t-elle. Notre équipe a ainsiregardé si ces bactéries développaient unebonne activité antimicrobienne contre diffé-rentes bactéries pathogènes pour l’homme oucapables de dégrader la qualité de la chair dupoisson, sans qu’elles-mêmes ne soient respon-sables de l’apparition de mauvaises odeurs (lire

Comprendre ci-dessous) et si elles survivaientau chitosan et à la supercongélation. Nousavons ensuite étudié leur toxicité et leur résis-tance aux antibiotiques. » Six d’entre elles ontété ainsi sélectionnées et testées sur du sau-mon mariné ou fumé. « Certaines sont par-venues à augmenter la qualité sensorielle (odeuret saveur) de ces produits, à repousser la duréede conservation et à diminuer les risques de Lis-teria », se félicite-t-elle. Reste désormais àcomprendre comment elles agissent : produi-sent-elles des bactériocines, de petites molé-cules qui percent la membrane cellulaire desbactéries indésirables et facilitent leur élimi-nation ? Ou entrent-elles en compétitionnutritionnelle en mangeant rapidement lesmolécules nécessaires au développementd’autres bactéries ? Des questions qui ferontl’objet de prochains travaux.

JD

(1)Écosystèmes microbiens et molécules marines pour les biotechnologies.

14 SCIENCES OUESTN°350MaRs 2017

LE DOSSIER DE

L’ART DE BIEN PRÉSERVER À nantes, Des Biologistes pRoposent D’utiliseR Des BactÉRiespouR AMÉLIORER LA CONSERVATIONDes pRoDuits De la MeR.

CONTACTFrançoise Leroi , tél. 02 40 37 41 72,[email protected]

Au Centre Atlantique de l’Ifremer deNantes, une à deux fois par semaine,

une vingtaine de membres volontaires dupersonnel se réunissent sur la plate-forme d’analyse sensorielle, un dispositifdédié aux produits de la mer unique enFrance. Sélectionnés sur les aptitudesnaturelles de leurs sens, ils ont pourmission de décrire les propriétéssensorielles de produits de la mer et sontainsi entraînés à reconnaître une odeur,une saveur ou encore à évoquer leursperceptions en utilisant un langagecommun. « Les projets auxquels le juryparticipe s’intéressent aussi bien à l’influencedes conditions d’aquaculture (nourrissagepar farines animales ou végétales, intensité…)ou des procédés de fumage, sur le goût etl’odeur des produits, illustre MireilleCardinal, responsable de la plate-forme.Actuellement, notre jury travaille plusparticulièrement sur la biopréservation. Il est, par exemple, questionné sur l’effet dedifférentes bactéries sur le ralentissementde l’altération des produits en termes

d’odeurs. Il est ainsi amené à identifier desodeurs aminées, soufrées, de beurre ou defromage qui peuvent se développer sur lesproduits au cours de leur conservation... Et pour les distinguer, le nez humain est

beaucoup plus performant que n’importequel nez artificiel. »

JD

Rens. : Mireille Cardinal, tél. 02 40 37 40 61,[email protected]

COMPRENDRE

Juger des saveurs et des odeurs !La salle d’analysessensorielles du centreIfremer est composée dedix cabines individuelles dedégustation, éclairées parune lumière blanchestandard et équipées d’unsystème informatiquespécifique d’acquisition etde traitement des données.IFREMER/MIREILLE CARDINAL

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MaRs 2017 N°350 SCIENCES OUEST 15

«D’après nos études et enquêtesauprès des consommateurs, leverdict est sans appel ! Pour lesinciter à acheter davantage de

produits de la mer, il importe de développer desproduits simples à cuisiner, qui ont le goût du“frais” et du “fait maison” », annoncent deconcert, Marie-Loïc Garin et Véronique LeBerre, chargées de recherche, développementet marketing au Centre culinaire contempo-rain de Rennes. Ce centre d’un nouveaugenre, unique en France, a pour missiond’accompagner les entreprises qui souhaitentcréer de nouveaux produits. « Nous les assis-tons dans leurs innovations culinaires, maisaussi dans leur façon de s’adresser aux consom-mateurs et dans leur stratégie managériale ausein même de leur entreprise », expliquent-elles.

Bon et bien fait...Parmi les grandes tendances, les consom-

mateurs recherchent des produits proches dunaturel. « Sauf qu’il y a cinquante ans d’habi-tudes alimentaires à déconstruire avant d’ima-giner vendre à tous du jambon naturellementgris et du saumon blanc », soulignent-elles.Mais déjà certains industriels ont choisi dedévelopper des produits contenant peu d’in-

grédients et de remplacer les colorants arti-ficiels par du jus de betterave, les acidifiantspar du jus de citron ou encore les épaissis-sants par de l’agar-agar pour ne citer queces exemples. De nouvelles techniques deconservation sans additifs chimiques sontégalement développées pour préserver aumieux la qualité des produits (lire article ci-contre).

... mais vite fait Bien que les émissions télévisées de cui-

sine jouissent d’un succès incontestable, laconsommation des produits de snacking(1)

explose. Un paradoxe qui montre que leconsommateur souhaite bien manger maissans “perdre” son temps au fourneau. « Uncompromis intéressant est de leur proposer desplats préparés donnant l’impression d’avoir étécuisinés “maison” suivant le concept de “culi-narité”, explique Marie-Loïc Garin. Il peuts’agir de kits à assembler rapidement n’exigeantdu consommateur qu’un minimum de prépara-tion et l’ajout d’ingrédients simples. »

Aujourd’hui, l’innovation alimentaireimplique donc de trouver le bon compromisentre culinarité, naturalité et conservation.Sans oublier de veiller au contexte de produc-tion des aliments. « Concernant les produits

de la mer, les consommateurs portent un intérêtcroissant aux produits bruts (peu transformés)issus de la pêche dite “responsable”, moinsnéfaste pour l’environnement », illustre-t-elle.

Informer le consommateur « Imaginez un filet de cabillaud vendu avec

la peau ou une darne vendue avec l’arête cen-trale. D’aucuns crieraient immédiatement àl’arnaque, assure Véronique Le Berre. Sauf sil’emballage précise que la peau permet au filetde garder ses lamelles bien en place et faciliteainsi sa cuisson. Et que l’arête centrale aide nonseulement à tenir la darne cuite en sauce maisdonne également du goût au plat de la mêmemanière qu’un os à moelle parfume un pot-au-feu. » Ainsi selon ces spécialistes, le packa-ging de demain devra être le support nonseulement d’informations sur la compositiondu produit et la provenance de ses ingré-dients, mais également de conseils de prépa-ration et de recettes faciles à réaliser.

JD(1)prêts à manger.

CONTACTSVéronique Le Berre, tél. 02 99 31 53 07,[email protected]ïc Garin, tél. 02 99 31 45 08,[email protected]

pouR sÉDuiRe, les pRoDuits De la MeR De DeMain DoiventconcilieR NATUREL, SIMPLICITÉ ET RAPIDITÉ EN CUISINE !

INVENTER LES PRODUITS DU FUTUR

Installé dans la zoneAtalante Champeaux, le Centre culinairecontemporain invite depuis2013 les consommateurs et les professionnels àinteragir, cocréer et testerde nouveaux produits,services et matériels.JULIEN MOTA/CENTRE CULINAIRECONTEMPORAIN POUR HÉNAFF SAS/2016

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16 SCIENCES OUESTN°350MaRs 2017

LE DOSSIER DE

Seul 1 % des 75000 à 90000 tonnesd’algues produites en France sontutilisées pour l’alimentation. Maisdans le monde, les algues comptent

parmi les légumes les plus consommés avecplus de 10 millions de tonnes dédiées à cemarché. Un constat qui incite scientifiqueset industriels à chercher ensemble commentdévelopper le marché de l’algue alimentaireen France.

Les terroirs de culture des algues « Bientôt les besoins croissants en algues ali-

mentaires ne pourront plus être satisfaits parles récoltes d’algues sauvages et les quelquescultures existantes en France, c’est pourquoinous devons caractériser génétiquement et iden-tifier les algues de nos côtes les plus intéres-santes pour cet usage afin de les cultiver plusmassivement, souligne Philippe Potin, direc-teur de recherche CNRS en biologie marineà la Station biologique de Roscoff et coordi-nateur scientifique du projet d’Investissementsd’avenir Idealg(1). Nous avons ainsi montré que

l’algue rouge Palmaria, a l’avantage d’avoirun goût peu prononcé, d’être riche en protéines,en fibres mais pauvre en lipides. » La variétébretonne de Porphyra a quant à elle révéléune texture différente de celle de sa cousineasiatique utilisée pour les makis. « Aussi,nous devons apprendre à sélectionner de meil-leures variétés, mais également de bons terroirsde culture, comme le font les Japonais et commenous le faisons pour le vin. »

Les attentes des consommateurs Si l’engouement français pour les algues

est né dans les années 2000 avec le succès de la cuisine japonaise, il est nécessaireaujourd’hui d’identifier d’autres marchéspotentiels. C’est ce qu’a entrepris MarieLesueur, ingénieur de recherche à Agro-campus Ouest, dans le cadre d’Idealg encaractérisant les profils et les attentes desconsommateurs actuels, les produits vendus,les circuits de distribution et les lieux devente : « De cette étude sont ressortis quatreaxes de travail qui guideront le développement

des produits de demain à base d’algues : 1) développer les produits santé et diététiques(déjà en bonne position des ventes dans lesmagasins “bio” et les épiceries fines), 2) com-muniquer sur l’éthique d’une filière responsable,3) développer des produits “nomades” que l’onpeut consommer dans la rue, au bureau..., 4) développer des kits à cuisiner. »

Comment les cuisiner ? En cubes ou en tagliatelles ? Cuites à l’eau

ou au beurre ? Labellisé par le pôle de com-pétitivité Valorial, le projet Sens’Alg (2014-2016) avait quant à lui pour objectif d’aiderles industriels à s’approprier ce végétal enleur apportant des informations et des outilspratiques. Pour ce faire, les partenaires duprojet(2) se sont partagé le travail. « Au Centred’étude et de valorisation des algues, nousavions entre autres objectifs de déterminer lesespèces d’intérêt en fonction notamment deleurs valeurs nutritionnelles et de trouver lestechniques de découpe les mieux adaptées à unusage industriel », explique Hélène Marfaing,chef de projets agroalimentaires au Ceva.Dans le même temps, le centre de ressourcestechnologiques Vegenov s’interrogeait sur lacaractérisation sensorielle de ces végétaux :quelles sont leurs notes aromatiques, leurstextures ? Champignon, carotte, crustacé...Croquante, fondante, gluante... « Il a falludéterminer ces référentiels communs pour leshuit algues bretonnes sélectionnées, expliqueMarie-Loïc Garin du Centre culinaire contem-porain de Rennes. De notre côté, nous avonsenquêté auprès de consommateurs et de profes-sionnels pour savoir, par exemple, ce qu’ils pen-seraient d’une utilisation d’algues en légumesdans des plats préparés. » Si les résultats de ce projet achevé en juin 2016 demeurentconfidentiels, les premiers produits élaborésà partir de ses conclusions devraient êtrecommercialisés d’ici à la fin de l’année.

JD

(1) ce projet, porté depuis 2012 par l’université Bretagne loire etimpliquant 18 partenaires, s’intéresse à l’exploration de la diversitégénétique, métabolique et chimique des macroalgues en vued’applications dans le domaine des matériaux, de la cosmétologie, del’agriculture, de la nutrition-santé et de l’alimentation. (2)ce projet labellisépar le pôle de compétitivité valorial comptait pour partenaires techniquesle centre d’étude et de valorisation des algues (ceva), le centre culinairecontemporain de Rennes, les centres techniques vegenov, adria et iDmeret un consortium d’industriels.

Des pRoJets aspiRent À MIEUX EXPLOITER LES RESSOURCES FRANÇAISESEN ALGUES... notaMMent celles À vocation aliMentaiRe.

DES ALGUES BIENTÔT AU MENU

CONTACTSPhilippe Potin, tél. 02 98 29 23 75, [email protected] Lesueur, tél. 02 23 48 58 62,[email protected] Hélène Marfaing, tél. 02 96 22 93 50,[email protected]ïc Garin, tél. 02 99 31 45 08,[email protected]

Plus de 90 % de laproduction françaised’algues est originaire deBretagne, principalementdes eaux du Parc naturelmarin d’Iroise lequel étudiel’évolution des champsd’algues et des méthodesde prélèvements par lesbateaux goémoniers.LAURENT GERMAIN/AGENCE DES AIRESMARINES PROTÉGÉES

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D’après l’Organisationdes Nations uniespour l’alimen-tation et

l’agriculture (FAO),plus de 900000 mil-lions de personnessouffriraient de mal-nutrition dans lemonde et plus de 2 mil-liards de carences en fer, vitamine A ou en iode... Unconstat alarmant qui risquede s’aggraver avec le besoinen protéines d’une populationen augmentation. Pour contri-buer à résorber ce problème,l’association La Voie Bleue(1)

promeut l’accessibilité auxmicroalgues. « La spiruline, parexemple, requiert moins d’eau quetoutes les autres sources de pro-téines agricoles connues ; elle pro-duit 20 fois plus de protéines parunité de surface que le soja, par exem-ple, et 200 fois plus que le bœuf »,compare Pierre Mollo, cofondateurde l’association et ex-enseignant-chercheur en biologie marine duministère de l’Agriculture et de laPêche. Sa consommation, ainsi quecelle de Chlorelle et d’Odontella (trèsriches en oméga-3), deux autres micro-algues, reste malheureusement trop souvent l’apanage des acheteurs decompléments alimentaires. »

Comme une yaourtièreAussi, pour encourager l’entrée de ces

algues dans notre régime alimentaire, l’as-sociation a mis au point avec sa start-upAlg&You(2), basée à Toulouse, un prototype

de “phytotière”. « Pour produire sa spiruline maison, il suffit

d’ensemencer les dix litresd’eau que peut contenircette sorte de vase trans-parent avec nos souches,explique le spécialistedu plancton. Il faut

ensuite gérer le rythme dela photosynthèse en réglant lesystème électronique de gestionde la lumière, de l’agitation etde la température de votre phy-totière. » On peut ainsi obtenirvingt grammes de pâte de spi-ruline fraîche par jour que l’onpeut conserver une semaine auréfrigérateur.

Plusieurs prototypes sont encours de tests et pourraient êtreégalement déclinés pour lesbesoins de la restauration collec-tive (des enfants et des personnesâgées notamment) afin d’ajusterl’équilibre nutritionnel des repas.

JD

(1)www.la-voie-bleue.org. (2)www.alg-and-you.com.

MaRs 2017 N°350 SCIENCES OUEST 17

une staRt-up DÉveloppe actuelleMent un outil pouR CULTIVER ET PROFITER DES BIENFAITSDe la spiRuline FRaÎche chez soi.

DU PLANCTON FAIT MAISON !

Récoltée traditionnellement sur lesbords des lacs d’eau douce d’Afrique

et d’Amérique du Sud depuis des siècles, la spiruline est l’une des 30000 espèces demicroalgues recensées dans le monde.Elle fait partie de la famille descyanophycées, les premières bactériesayant colonisé les eaux terrestres il y aenviron 3,5 milliards d’années. Ce sont

elles qui, grâce à la photosynthèse, ontproduit l’oxygène nécessaire à l’évolutionde la vie sur terre. Contrairement à leurscousines macroscopiques, les microalguesne sont pas fixées, mais flottent et dériventen pleine eau douce ou salée formant cequ’on appelle le phytoplancton. Invisible àl’œil nu, le phytoplancton est, avec lesforêts terrestres, le poumon de notre

planète : il produit plus de la moitié del’oxygène terrestre et absorbe la moitié dudioxyde de carbone. Consommé par lezooplancton (plancton animal) et les petitsanimaux herbivores, il constitue la baseindispensable de la chaîne alimentaireaquatique.

JD

COMPRENDRE

L’énorme importance des microalgues

CONTACTPierre Mollo, tél. 06 37 27 33 53, [email protected]

Quinze grammes par jour de spiruline suffisent àfournir à notre corps toutesles vitamines etoligoéléments nécessaires.Ce prototype de culturepourrait inciter à saconsommation.LA VOIE BLEUE

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Si certaines enseignes ont choisi deconcocter de nouvelles recettes deterrines et tartares pour valoriserdes poissons difficiles à vendre en

filets ou entiers tels que le tacaud (aux arêtesabondantes), les mareyeurs lorientais sontallés encore plus loin en cherchant de nou-velles espèces intéressantes.

Valoriser des espèces méconnues« Dans le cadre du projet collectif Nutralor

(2015-2016) cofinancé par France Filière Pêche,nous avons identifié quarante espèces, parmicelles fréquemment débarquées sur le port deLorient, qui n’étaient pas documentées d’unpoint de vue nutritionnel ni en France ni enEurope », explique Jennifer Leroux, respon-sable qualité de Moulin Marée (Lorient).Avec le concours de l’Institut techniquede développement des produits dela mer (IDmer - Lorient) et dulaboratoire d’analysesLabexia (Quimper),nous avons ainsidéterminé leurcompositionmoyenne enlipides (dontacides gras),protides, et nutri-ments, hors vita-mines. « Des résultatsaujourd’hui ajoutés aux tablesnutritionnelles de référence(1) »,annonce Jennifer Leroux. De cette étudesont ressorties plusieurs pistes de valorisationde poissons comme le flet, le bogue, l’alose,le béryx ou le loup d’Atlantique. « Peu chers,ces derniers présentent en effet des tauxd’oméga-3 beaucoup plus élevés que le surimiou les crevettes. » Un argument “santé” qui

incite à étudier de plus près leurs utilisationspossibles.

Inventer de nouvelles technologiesDes outils de pêche aux engins de trans-

formation, l’innovation s’illustre à toutes lesétapes de la valorisation des produits de lamer. Comme les industriels, les pêcheurscherchent des moyens d’allonger les délaisde conservation à bord de leurs produits etnotamment des langoustines. « Une foisconfinées en viviers, les langoustines deviennentagressives entre elles, nous apprend Jean-LucLavolé, directeur technique d’IDmer. Pourlimiter les lourdes pertes ainsi occasionnées,nous avons optimisé le fonctionnement desviviers réfrigérés (4-5 °C), oxygénés et dotés

d’une eau bien renouvelée permettant de lesconserver vivantes mais en état de léthargie. »

En 2010, Alexis Taugé créait la sociétéfinistérienne Cinq Degrés Ouest avec l’am-bition d’adapter la technologie dite “haute

pression”, utilisée alors pour pasteuriser àfroid des aliments emballés, à une tout autreapplication : décoller la chair crue des coquil-lages et crustacés, un geste alors entièrementopéré manuellement. « L’ambition du projetHompress était de fournir aux industriels commeGuyader Gastronomie des matières premièrespour leurs recettes comme les chairs crues d’huî-tres, de coques, moules, couteaux, langoustineset autres homards », explique-t-il. « Une foisdécortiqués par notre machine brevetée, nosproduits sont directement surgelés à - 90 °C etmis sous vide. Ils conservent ainsi plus long-temps la saveur et la texture du frais et sontcommercialisables dans toute l’Europe, voireau-delà. » Forte de cette technologie uniqueen Europe, l’entreprise en pleine croissancedéménagera en janvier 2018 au port deKeroman à Lorient.

JD(1)ciqual (anses) et nutraqua (aquimer).

18 SCIENCES OUESTN°350MaRs 2017

LE DOSSIER DE

PROCHAIN DOSSIER : LA MOBILITÉ

SAVEZ-VOUS GOÛTER... LES ALGUES ?� hélène Marfaing et pierre Mollo ontcontribué à cet ouvrage collectif grand publicoù sont ici déclinées 90 créations de chefs et cuisiniers français, japonais, québécois etirlandais. au-delà de ces recettes, cetouvrage est aussi une invitation à desdécouvertes scientifiques, historiques et à une réflexion sur la place des macro- etmicroalgues dans notre alimentation dedemain. Rens. : Édité aux Presses de l’Ehesp, 128 pages, juin 2016.

UN LIVRE

valoRisation D’espèces MÉconnues, nouveaux MoDes De stocKageet De tRansFoRMation..., LES ENTREPRISES DE LA MER S’ACTIVENT.

INNOVANTES SUR TOUTE LA LIGNE

POUR EN SAVOIR PLUSUN DOCUMENTAIRE

MERCURY, FISH AND NUTRITION, THE NET EFFECTS� Réalisé par l’agence américaine d’observation océanique etatmosphérique (noaa) et le centre de recherche sur l’énergieet l’environnement de l’université du Dakota du nord, cedocumentaire (en anglais uniquement) aborde la question desrisques d’exposition au mercure, mais aussi les bienfaits pourla santé liés à la consommation de poisson. comment latoxicité du mercure, a été découverte ? pourquoi et commentles avertissements de sécurité publique sont développés ?ces informations permettront aux consommateurs de fairedes choix éclairés entre les messages parfois contradictoiresdes médias.Rens. : À visualiser sur : www.youtube.com/watch?v=_RgToCLNbPM

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Le béryx (Beryxdecadactylus) estcommunément pêchédans les eaux de l’Ouestécossais, de la Manche etde la mer Celtique. MOULIN MARÉE

CONTACTSMoulin Marée, tél. 02 97 37 30 00,[email protected] Lavolé, tél. 02 97 83 86 83,[email protected] Taugé, tél. 02 98 06 94 13, [email protected]

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CONFÉRENCES21 MARS L’évolution des espèces � Les espèces évoluent, c’est un fait, mais il faut bienavouer qu’il n’est pasfacilement observable dansla vie courante. MaximeHervé, maître de conférencesen biologie animale àl’Université de Rennes 1,vous propose de revivrecomment s’est construite lathéorie de l’évolution.

28 MARSL’océan, l’homme et le plancton

� L’homme vit en étroiteinteraction avec l’océan, quilui apporte une partie de sasubsistance ainsi que lesdeux tiers de l’oxygène,produits par lephytoplancton. Mais cetteinfluence est réciproque.Pierre Mollo, enseignant-chercheur, spécialisé dansl’étude du plancton marin,évoquera ce fragile équilibre.Conférence suivie d’une séance de dédicaces.

4 AVRIL Champs Libres à...François Schuiten

� Le train a profondémentmodifié nos paysages, nosmodes de vie, nos villes.Entre photographies etdessins, François Schuiten,dessinateur de BD etscénographe, met en scènel’histoire du ferroviaire.Conférence suivie d’une séance dedédicaces.En lien avec le projet LGV1H25 auxChamps Libres.

11 AVRILLe pays qu’habitait Einstein

� AlbertEinstein, c’estaussi une viefaite d’exilssuccessifs,arrimée à laphysique.Étienne Klein

raconte ce voyage, de Aarauen Suisse, jusqu’auxÉtats-Unis où Einsteins’installera définitivement.Rencontre suivie d’une séance dedédicaces.

Conférences : 20h30, salle Hubert-Curien, Les Champs Libres, RennesRéservation possible au 02 23 40 66 00,100 places disponibles sans réservationle soir même à partir de 20h - Entrée libre.

À MORLAIX10 MARS Faire de la physique avec Interstellar

� Le film Interstellar abénéficié des conseils d’unphysicien. Mais pour bâtirson histoire, le réalisateurn’a-t-il pas “négocié”quelques petits arrangementsavec la réalité ? C’est cequ’explorera l’astrophysicienRoland Lehoucq.20h, CCI de Morlaix - Entrée libre maisréservation conseillée au 02 98 63 85 64

CAFÉ DESSCIENCES6 AVRIL Du plastique à la mer !� Le plastique est étudié parplusieurs chercheursbretons : Julien Gigault etMikael Kedzierski étudientles nano et microplastiquesqui envahissent l’océan.Stéphane Bruzaud, lui,conçoit des plastiquesbiodégradables.

18h30, espace Magenta, Les ChampsLibres, Rennes - Entrée libre.

Pour en savoir plus et s’abonner à nos lettres d’information :www.sciences-ouest.org, Twitter @sciences_ouest et Facebook

MaRs 2017 N°350 SCIENCES OUEST 19

À L’ESPACE DES SCIENCES

PLANÉTARIUM

LE CIEL, UN JEU D’ENFANT

Découvrir les constellations les plus reconnaissables, repérer lessatellites artificiels qui filent dans le ciel ou visiter la Station spatialeinternationale... : voici le programme de la dernière nouveauté duplanétarium. La séance “1, 2, 3, Soleil” a surtout été imaginée pour

des enfants de 6 à 10 ans, mais les adultes y (ré)apprendront sûrement deschoses. Petits et grands pourront ainsi contempler la voûte céleste comme onne la voit jamais en ville (pollution lumineuse oblige), ou une superbe photode nébuleuse prise par le télescope Hubble. Au menu, également, les planètesdu Système solaire. L’explication du passage du jour et de la nuit et duchangement des constellations visibles selon les saisons devient d’unesimplicité enfantine ! Un condensé de spatial, ajusté en fonction de l’actualité.Rens. : www.espace-sciences.org/planetarium

EXPOSITION

UNE EXPOSITION SUR LES RAILS

Dans quelques mois, Rennes sera à une heure et vingt-cinq minutesde Paris par le TGV. Comment déplacer les 400 tonnes du TGV à320 km/h ? Comment choisir le trajet des voies ferrées ? Commentassurer la sécurité des passagers ? Toutes ces questions trouvent une

réponse dans la nouvelle exposition Grande vitesse, créée par l’Espace dessciences, qui débutera le 2 avril prochain. Et comme l’ensemble des ChampsLibres se met à l’heure des trains, vous pouvez déjà prendre le temps deralentir à la bibliothèque ou réviser l’histoire des trains au Musée de Bretagne,avant de découvrir comment ils ont inspiré l’art dans l’exposition Tous lestrains ont des horloges, qui ouvre aussi le 2 avril.Rens. : Du 2 avril 2017 au 5 janvier 2018, Salle Eurêka, à partir de 6 ans, tél. 02 23 40 66 00

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L’agenda de la rédaction

ET AUSSI... SORTIES ET EXPOSITIONS

DR

RENNES (35)(RE)DÉCOUVRIRLES MATHS 18 MARS Forum des mathématiquesvivantes � Quatre métropolesfrançaises ont été choisiespour organiser la deuxièmeédition de ce forum, qui clôt la semaine desmathématiques. Desanimations variées pour touspublics, intéressés ousimplement curieux de mieuxconnaître ce que sont lesmathématiques d’aujourd’hui.

De 10h à 18hCentre-villeGratuitInformation et inscription http://rennes.forum-maths-vivantes.fr

3 RAISONS D’ALLER VOIR

LE FESTIVAL DEFILMS PÊCHEURSDU MONDE PAR JACQUES CHÉREL, SECRÉTAIRE DU FESTIVAL

MÉZIÈRES-SUR-COUESNON (35)17 MARS Journéespécialeamphibiens � Dans le cadrede l’opérationFréquenceGrenouille, baladefamiliale à thèmeaccompagnéed’un animateur àla découverte desamphibiens etinvertébrésaquatiques desmares de la valléedu Couesnon. 20hEspace natureldépartemental,vallée du Couesnon Tél. 02 99 45 14 59www.ille-et-vilaine.fr

FRANCEARBRES21 MARS Journée internationale des forêts � Une occasion de célébrerla forêt, l’arbre et le bois, dontles services multiples en fontune ressource essentiellepour le développementdurable. Des animations sontproposées en Bretagne du 14 au 21 mars.

Tél. 01 45 49 09 48www.journee-internationale-des-forets.fr

LAVAL (53)INCONTOURNABLE DU 22 AU 26 MARS Laval Virtual � Toute la communauté desnouvelles technologies seréunit lors de ce saloninternational de référence,créé en 1999.

Salle polyvalenteJournées professionnelles du 22 au 24Journées grand public les 25 et 26Tél. 02 43 49 46 46www.laval-virtual.org

GUÉRANDE (44)1ER AVRIL Les premiersmigrateurs � Les oiseauxmigrateurs sontde retour dansles marais, venezles observer etles reconnaîtredans ce siteexceptionnel.9hCpie Loire OcéaneTél. 02 40 45 35 96www.cpie-loireoceane.com

20 SCIENCES OUESTN°350MaRs 2017

OUESSANT (29)13 AVRIL Veillée àl’écomusée � À la lueur desbougies, AurélieProuff nous faitdécouvrir sonlivre De l’eau, duvent, de la lumièreet parfois... desgens au milieu.Heureuseassociation dephotographies etde poésies surl’île d’Ouessant et les montsd’Arrée. 21h Écomuséed’OuessantTél. 02 98 48 86 37www.pnr-armorique.fr/Ecomusee-Ouessant

APPEL À PROJETS � Le 2e Ocean Hackathon se tiendra mi-octobre. Dépôt des défis : www.campusmondialdelamer.fr de mars à juin. Cet appels’adresse aux usagers de la mer (professionnels ou individuels) qui ont des besoins ou des envies d’améliorer, de partager... Nous leur proposons un lieud’expérimentation et l’accès à des données variées provenant du Parc marin d’Iroise, du cap Sizun et de la rade de Brest, fournies par des organismes basés àBrest (Shom, Ifremer, AFB, UBO, CLS...). Pilotage : Pôle Mer Bretagne Atlantique avec le Campus mondial de la mer, French Tech Brest+ et le booster Morespace.Coordination : Technopôle Brest-Iroise.Rens. : Murièle Couchevellou, tél. 02 98 05 07 01, www.tech-brest-iroise.fr.

CAVAN (22)DU 26 MARSAU 13NOVEMBRE Centre dedécouverte du son � Venez ouvrirvos oreilles lorsd’un après-midiludique où vousemprunterez lesentier musical,puis explorerezle jardin sonifèreen terminant parune siestesonore dans lescabanesd’écoute. De 13h30 à 19h30 Parc de loisirs et de découverte Tél. 02 96 54 61 99www.decouvertesonore.info

1. Un festival de cinéma unique en Europesur les liens entre la mer et les hommes. Lamer est aujourd’hui la dernière frontière de laplanète. Les hommes sauront-ils sauvegarderce bien commun de l’humanité, respecter lesenjeux environnementaux et les peuples qui envivent ou bien les océans vont-ils être accaparéspar des multinationales au nom de la croissancebleue, de l’exploitation des ressources énergé-tiques, minières ou touristiques ?

2. Une trentaine de films souvent inédits.Chaque film est une rencontre avec les peuplesde la mer. Américains, Colombiens, Russes,Bretons... disent leur vie quotidienne, leurs pro-blèmes, leurs résistances et leurs adaptationsà travers des longs métrages, des reportages,des fictions et des films expérimentaux. C’estaussi l’occasion de partager l’histoire des Bre-tons de Terre-Neuve ou des Africains du lac Kivu.

3. Un voyage convivial avec des débats. Laprésence d’une quinzaine de réalisateurs desfilms projetés, de spécialistes et chercheurs desocéans, de marins et de pêcheurs en font uneexpérience particulière.

LORIENT (56)DU 13 AU 19 MARS

Différents lieuxTél. 09 54 12 03 34 www.pecheursdumonde.org

PONT-DE-BUIS(29)25 MARS Autour du bocage� Lors de cettebalade,découvrez lestravaux menéspour lapréservation du bocage etapprenez en plussur les arbrestêtards etchampêtres, et la biodiversité quileur est liée. 14hParc naturel régionald’ArmoriqueGratuit, rdv devant la mairieTél. 02 98 81 90 08www.pnr-armorique.fr

LA-CHAPELLE-DE-BRAIN (35)25 MARSMarais deGannedel � Balade natureau cœur de laplus grande zonehumided’Ille-et-Vilaine.Après avoircomprisl’historique dusite et identifié laflore des marais, vous partirez à la rencontre deses habitants à plumes. 9h30Cpie Val de Vilaine GratuitTél. 02 99 72 69 25www.landes-de-cojoux.com

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ET AUSSI... COLLOQUES ET CONFÉRENCESEXPOSITIONS... MUSÉES... CONFÉRENCES... COLLOQUES...L’ÉVÉNEMENT DU MOIS

SEMAINE DU CERVEAU

Ateliers, conférences, expositions, spectacles, débats...Seul ou en famille, venez nourrir votre cerveau !Coordonnée par la Société des neurosciences, cette19e édition internationale est organisée dans plus de

trente villes en France. Pendant toute cette semaine, le grandpublic peut aller à la rencontre des chercheurs pour apprendreà mieux connaître le cerveau et s’informer sur l’actualité de larecherche. Quelques propositions illustrant une programmationriche. À Brest : La peau et les nerfs communiquent ? Quelle drôle d’idée ! (conférence), Le ventre, notre deuxième cerveau(film). À Rennes : Les champs électromagnétiques : quels effetssur le cerveau ? (conférence), La mémoire dans tous ses étatsou Le cerveau humain, Facebook et les Google Maps : quelspoints communs ? (bars en sciences). Vous n’avez que l’embarrasdu choix !

BREST (29) DÈS LE 11 MARSRENNES (35) ET NANTES (44)GratuitProgrammes par ville sur www.semaineducerveau.fr/2017/France.php

LES ACTUS DE BRETAGNE ENVIRONNEMENT�Trois des départements bretons sont en alerte sécheresse de niveau 1 �Consultation publique sur le projet de plan régional Santé-Environnement Bretagne 2017-2021 sur www.bretagne-environnement.org

HILLION (22)ALGUESJUSQU’AU 30 AVRIL Laisse de mer, source de vie � Comme le démontre cetteexposition, la laisse de mer,composée d’alguesarrachées aux fonds marinsqui viennent s’échouer à lafaveur des marées, demeureindispensable à la vie de nosplages et elle passionne lesscientifiques.

Maison de la baieTél. 02 96 32 27 98www.saintbrieuc-agglo.fr

PLOEMEUR (56)13 MARS La diversitédans nosassiettesaffecte-t-elle la biodiversitédes océans ? � Conférence de Marie-JoëlleRochet duCentre Ifremerde Nantes, dansle cadre deslundis de la mer. 18h30 Océanis, salle Port-BlancGratuitTél. 02 97 84 87 37www.ccsti.org

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BREST (29)6 AVRIL Ondesgravitationnelles � Conférence par Jose-LuisJavanillo, duLaboratoired’océanographiephysique etspatiale(Université deBretagneOccidentale), surun thèmescientifique quifait l’actualité. 18hInstitut de recherchesur l’enseignementdes mathématiques GratuitTél. 02 98 01 65 44www.univ-brest.fr/irem

DINAN (22)15 MARS Les trésors du cosmos � Les géologuesréalisentaujourd’hui queles astéroïdes quis’écrasent surterre ont créédes gisements demétaux précieux.Conférence deCharles Frankel. 14h30Centre des congrèsTél. 02 96 85 25 74http://utl-dinan.net/conferences.php

RENNES (35)ASSOCIATIF25 MARS Les samedis de la Mce� Un moment privilégié de partage avec les associations membres de la Maison de la consommation et de l’environnement : lesbénévoles sont présents pour vous rencontreret présenter leur association, leurs actionsainsi que les actions interassociatives de laMce. Tous les 4es samedis du mois.

De 14h à 17hMaison de la consommation et de l’environnement Tél. 02 99 30 35 50www.mce-info.org

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PLEUMEUR-BODOU (22)1ER AVRIL La féeélectricité entre dans les campagnesbretonnes � Jérôme Lucasinvite à découvrirle défi relevé enBretagne de 1920à 1960 par deshommes et desfemmes quivoulaient accéderau progrès pourle développementde leur région.14h30Pôle Phoenixwww.armorscience.com

PLOUZANÉ (29)5 AVRIL Les oiseauxmarins entreciel et mers � Par FabriceGenevois,ornithologue, uneplongée dansl’univers desoiseaux marinsqui ont colonisétous les océansdu globe, depuisles eauxéquatorialesjusqu’aux merspolaires.15h30Ifremer Salle de conférencesLucien-Laubier GratuitTél. 02 98 22 40 07www.ifremer.fr/brest

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« Je mets toute mon énergie à ne pas“utiliser” le chien, mais bien à travailleravec et pour le chien, et pour l’homme. »

22 SCIENCES OUESTN°350MaRs 2017

Président de l’Espace des sciences : Jacques Lucas. Directeur de la publication :Michel Cabaret. Rédactrice en chef : Nathalie Blanc. Journalistes :Maryse Chabalier, Nicolas Guillas. Pigistes :Agnès Boiron,Julie Danet, Claire Vuillermoz. Comité de lecture :Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (informationet communication), Daniel Boujard (génétique-biologie), Michel Branchard (génétique-biologie), Leszek Brogowski (sciences humaines et sociales), Valérie Deborde (délégation CNRS Bretagne-Pays dela Loire), Alain Hillion (télécommunications), Boris Le Guennic (chimie), Gérard Maisse (agronomie), Dominique Petit (directrice de l’Espace des sciences/Maison de la mer Lorient), Nicolas Thély (scienceshumaines et sociales), Paul Trehen (biologie-environnement), Béatrice Viale (transfert de technologies), Christian Willaime (physique-chimie-matériaux).Abonnements : Loren Costiou, tél. 02 23 40 66 59, [email protected]. Publicité : Ouest Expansion - Vincent Denis, tél. 06 08 73 66 15. sciences ouest est publié grâce au soutien de la Région Bretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine. Édition :Espace des sciences. Réalisation :Pierrick Bertôt création graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°350 : 4000 ex. Dépôt légal n°650. ISSN 1623-7110.

Toute la science en Bretagne. sciences ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences,Centre de culture scientifique technique et industrielle (association)Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 [email protected] - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 - Fax 02 23 40 66 41

3€

1Qu’auriez-vous fait si vousn’aviez pas été chercheur ?J’ai été attirée très tôt par les

sciences et la recherche : je voulaisêtre vétérinaire ou travailler sur lecancer. Aujourd’hui je fais un peu lesdeux ! Je suis chercheur engénétique et j’essaie de trouver lesorigines génétiques de maladieshomologues entre l’homme et lechien, dont certains cancers, pourmieux prédire et traiter ces maladieschez le chien et transposer lesrésultats en médecine humaine.

2Aujourd’hui, qu’avez-voustrouvé?Des collègues formidables !

Et c’est important quand on passeplus de cinquante heures parsemaine ensemble... J’ai fait debelles rencontres et de bellesdécouvertes qui ont conduit à desrésultats intéressants et stimulantssur des maladies en dermatologie etneurologie(2), et en cancérologie.

3Le hasard vous a-t-ildéjà aidée ?Je parlerais plutôt d’imprévus.

Je suis plutôt ouverte aux imprévus,tout en étant un peu organisée quandmême !

4Qu’avez-vous perdu?Je parle beaucoup et on me ditsouvent que “j’ai perdu une

bonne occasion de me taire !”

5Que vaudrait-il mieuxne pas trouver?Difficile de répondre à cette

question en tant que chercheur, nous

qui mettons tout notre investissementà chercher ! Ce qui m’inquiète cen’est pas tant de “trouver”, mais c’estque nos trouvailles soient malutilisées. J’y pense beaucoup car,mettant toute mon énergie à ne pas“utiliser” le chien, mais bien àtravailler avec et pour le chien, etaussi pour l’homme, je n’aimeraispas voir nos découvertes se retournercontre les chiens, à cause depressions médiatiques, financières ou de publications.

6Quelle est la découvertequi changerait votre vie ?Je ne sais pas... Je ne crois pas

avoir besoin de changer ma vie. Je nerêve pas de LA découverte. J’aspireplutôt à contribuer à l’édifice desconnaissances en posant denouvelles petites pierres commecelles que nous avons déjà posées,en bonne intelligence et bonnehumeur !

7Qu’est-ce qui vous feraitdouter de la rationalité?Dans ma vie professionnelle

comme personnelle, je suis plutôtrationnelle. La rationalité estimportante, mais il faut laisser laplace à l’inconnu, à ce que nousn’avions pas imaginé... à desconséquences auxquelles on n’avaitencore jamais pensé. En génétique,c’est flagrant : la définition d’un gène,par exemple, a tellement changé !

(1)institut de génétique et développement de Rennes.(2)lire l’article sur des résultats récents concernant desneuropathies, en p. 7 de ce numéro.

L’épreuve par 7

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CATHERINE ANDRÉ, 52ANSCHERCHEUR EN GÉNÉTIQUE MOLÉCULAIRE À L’IGDR(1)Enfin attrapée au vol dans ses recherches et interviewée entre midi et deux parNathalie Blanc.

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Énergie Kemwatt stockel’électricité à grande échelle

Santé Dans les arcanesd’Alzheimer

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Soutien et diffusion à l’International 2 ANS (20 numéros) 76€

Soutien et diffusion à l’International 1 AN (10 numéros) 50€

Achat au numéro 3€

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Le Pôle Bretagne culture scientifique est une initiative de la Région Bretagne, animé par l’Espace des sciences de Rennes

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