Les Lettres rue, -...

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PRIX DE L'ABONNEMENT : Toulouse Dép. Etr. Un an 44 fr. 5o lx. 5u fr. 6 mois 23 fr. 26 fr. 29 fr. 3 mois 12 fr. 14 fr. 16 fr. Les abonnements ne sont reçus que pour 3 mois , 6 ,mois ou un an, et ne com- mencent que du ter ou du 16 de chaque mois. PRIX DES INSERTIONS, 30 c. la ligne. PRIX DES RÉCLAMES , 60 e. la ligne. JOJAL Les Lettres non affranchies ne sont pas reçues. Ce journal parait tous les jours, excepté le mercredi. SOMMAIRE. TOULOUSE, 19 septembre : Faits divers ; congrès méridional ; congrès vinicole de Bo-deaua, discours de M. le duc de Nemours; s rv r des princes à F urdeaux , distribution des prix de la Société d lOrtiCUlture. - 1NOUVELLES DE LA SUISSE. - PARIS, 15 septembre : Nouveau moyen d'éteindre les incendies; faits divers. 16septembre. - ÉVÉNEMENTS D'AFRIQUE. - AFFAIRES D'ESPAGNE. - VARIÉTÉS: Le sculpteur aveugle du Tyrol.- FEUILLETON : Agib (Suite et fin). TOULOUSE, 19 Septembre. La maladie des pommes de terre menace d'envahir le midi. On nous écrit la lettre suivante : Fos , le 18 septembre 1845. L'apparition dans nos contrées du fléau destructeur de la pomme de terre , donne de sérieuses inquiétudes. Si la saison qui est déjà avancée n'en atténue les ravages , le pays est perdu. L'arrière récolte (maïs et sarrasin) est belle ; néanmoins elle ne suffira pas à l'alimentation de la classe pauvre , c'est de la pomme de terre qu'il lui faut , sans elle il n'y aura que misère. SOUSCRIPTION OUVERTE A LA RECETTE GÉNÉRALE EN FA- VEUR DES HABITANTS DE LA COMMUNE DE CORNEBARRIEU. Montant des précédentes listes, 1,095x' 80 M. Lotion, percepteur à Villemur, 5 Un anonyme, 50 M. P. de Carbonel, recev. général du département, 200 Total général, 1,280fr 80 On lit dans la France Méridionale : L'exécution de l'excellente mc3ure relative aux cours d'eau , ar- rêtée par M. le préfet de la Haute-Garonne, avait éprouvé quelques difficultés à la Lande, par suite du mauvais vouloir de certains pro- priétaires. Hier, des procès-verbaux ont été dressés. La population a applaudi à cet acte de rigueur. C'est une affaire qui intéresse à un trop haut point le bien général , pour que l'autorité cesse un instant d'y donner tous ses soins. M. Forcade, chirurgien aide-major au 9' régiment de chasseurs à cheval employé à l'armée d'Afrique, vient d'envoyer à M. le maire, pour le cabinet d'histoire naturelle de Toulouse, une rare collection de serpents. Ces reptiles ont été pris dans le désert de Sahara. M. Forcade ajoute que si la flore de l'Algérie lui procure quelque chose de curieux, il s'empressera de l'adresser à M. le maire. Par ordonnance royale, du 29 août dernier, M. Deville (Ray- mond-Pierre-Gustave) , a été nommé agent de change sur la place de Toulouse , en remplacement de M. Montané, démis- sionnaire. Lundi , 15 , à 5 heures du soir, une femme inconnue , mais que l'on croit Espagnole, âgée de 38 à 40 ans, a été trouvée noyée dans la Garonne , au quartier des Sept-Deniers. Elle a été transportée à la morgue. Aucune blessure n'a été trouvée sur son corps. Feuilleton du Journal de Toulouse du 19 septembre. AGIB. {Suite et fin.-Voir notre journal des 13, 14, 15 16, et 18 septemb.) Quand Ulysse, durant ses longs voyages, abordait dans un pays inconnu, on lui demandait : Qui es-tu ? d'où viens-tu ? Et il se gardait bien de dire la vérité. Minerve ne le lui permettait pas. Lorsqu'enfin il arriva à Ithaque, il prit les habits d'un mendiant , et , à la faveur d'un langage emprunté, il trompa son fidèle Eumée, son fils Télémaque, son père Laërte et Pénélope elle-même. Quand il eut tué les poursuivants , et que la chaste Pénélope lui demanda le récit de ses aventures , il altéra encore la vérité et ne parla à sa femme ni de la belle Calypso , ni de Circé , la fille du Soleil. C'était là la manière des Grecs ; les Turcs, sans l'adopter précisé- ment , ont pour principe qu'il ne faut jamais confier son secret à une femme. M. de Néris avait quelques-unes de leurs façons de voir ; il n'avait pu entièrement se soustraire à tous les préjugés orientaux de son beau-père Hadgi-Hassan. Il jugea donc convena- ble de ne pas parler à Mlle Rose de la belle Aischah ; quel bien pouvait-il espérer de cette confidence ? Aucun: il s'était rendu coupable d'un de ces torts que les femmes ne pardonnent que diffi- cilement ; dans l'intérêt de Rose elle-même , il valait mieux le lui laisser ignorer. - Rose, lui dit-il , vous m'avez parlé de votre désespoir lorsque votre père m'eut refusé votre main; vous devez comprendre le mien. J'étais décidé à prendre parti dans l'armée de S. M. Louis XV, ou à m'embarquer sur un de ses vaissaux , à quitter Marseille, à me faire tuer ou à revenir avec une réputation digne de vous et une les Annonces et Avis Doivent être remis la vcitte et se paient d'avance. oN S'A1tONNE au 8t7BEAU duJOUENAL rue St-Rome, 46, A TOULOUSE. Chez les Libraires, Bureaux des Messagerie. et Directeurs de Postes. CHEZ LEIOLLIVET ET C Office- Correspondance rotrt da:ne-des-viciotre, rue, -6 (Place de la Bourse). entrée parla rue Brougniart A PARIS. La foire de Montastruc a été renvoyée à samedi, 20 du courant, »Nous avons même été admis à les exposer au roi. à cause du mauvais temps. » S. M. , dans sa justice , avait ordonné à ses ministres de faire étudier sérieusement la question vinicole. Une grande manifestation du corps médical se prépare en ce » Cet ordre , dont nous filmes témoins , nous ne connaissons au- moment. Les médecins de Paris ont pris l'initiative pour la réali- cul' résultat utile de son exécution. sation d'une idée qui peut produire les plus heureux résultats si, » Au contraire , cette période a été marquée par des aggravations comme il y a lieu de l'espérer, les médecins notables de province de tarifs de douane , des surtaxes intérieures et de nouvelles en- répondent à l'appel qui leur est adressé. taxes. Le ter novembre prochain s'ouvre à Paris ni) congrès médical 1) Serait-ce qu'on douterait de la réalité de nos maux ? Nous qui a pour but de centraliser tous les efforts des médecins , des avons demandé qu'on fit une enquête. Nos pétitions, renvoyées par pharmaciens et des vétérinaires de France, afin que la loi dont la les chambres aux ministres, sont demeurées sans effet. présentation aux chambres est promise pour la prochaine session, » Dans ces circonstances, et déjà certains de votre sympathie par offre le moins de lacunes possibles. les espérances que vos paroles ont répandues dans plusieurs locali- Une commission permanente pour l'organisation de ce congrès tés vinicoles, nous venons solliciter voire bienveillant appui. a été nommée par les délégués des diverses sociétés de méde- » Nous connaissons les l'imites que les règles de la constitution as- cine de la capitale. C'est au trésorier de cette commission ( rue signent à l'action des princes, mais nous savons aussi qu'elles ne Neuve-des-Mathurins, ne 10), que les adhésions doivent être s'opposent pas à la légitime influence qu'assurent aux convictions de adressées. V. A. R. le rang qu'elle occupe auprès du trône, et la confiance Pour que la loi promise offre les garanties désirables , il faut que le roi, voire auguste père, accorde à 13 sagesse de votre esprit et que tous les besoins soient connus, tous les abus signalés Or, quels à la sûreté de vos jugements. moyens d'obtenir ce résultat, si ce n'est d'appeler au congrès les » Nous n'hésitons donc pas , Monseigneur , à vous supplier de hommes que leurs talents ont investis de la confiance publique fixer titi moment votre attentive sollicitude sur les intérêts des po- dans les diverses branches de l'art de guérir? pulations vinicoles. Les hommes les plus éminents à Paris et dans les départements » Quand Votre Altesse Royale aura daigné les étudier sur les ont déjà fait preuve de sympathie en faveur du congrès. Tout fait lieux mêmes , quand elle se sera convaincue par une vérification espérer que cette réunion sera imposante par le nombre et par les personnelle des faits , que tout ce qui se rattache à la propriété ou lumières de ceux qui y prendront part. à la culture de la vigne est dans un état de détre,se incontestable , ; r son cour et Dur soit intel- ou r t ' d Lyon, 15 septembre. Le 6 août dernier, à 6 heures du matin, 66 pigeons ont été lan- cés à Villefranche, par M. Debeurre. Ce n'est qu'à la date du 6 septembre, que M. le maire de Villefranche a reçu la nouvelle du retour de 58 des voyageurs ailés dans la ville de Liége, d'où ils avaient été apportés. On en a signalé 2 arrivés le même jour, 1'un 5 heures, l'autre à 6 heures et demie du soir. A la date du 5 septembre, an des pigeons retardataires est arrivé à Liège ; il en reste encore 8 égarés. Lorsque les pigeons-voyageurs furent lancés à Villefranche , la pluie tombait par torrents ; leur ascension s'est faite au milieu des éclairs et des éclats du tonnerre ; ils s'élevèrent à une très grande hauteur On est surpris de ce qu'étant partis au milieu .d'un orage aussi violent, il y en ait eu si peu d'égarés. - On lit dans les journaux de Lyon Un proprétaire de la Croix-Rousse a pour locataire d'une des mansardes de sa maison un pauvre ouvrier, père de famille. Le propriétaire , n'ayant pas touché le montant des deux derniers ter- mes, s'est rendu récemment chez son locataire. Grand émoi dans la femille de l'ouvrier. Celui-ci était malade ; il n'avait aucune res- source ; il ne pouvait pas payer. Le propriétaire, après s'être rendu compte de la situation exacte de son débiteur, lui dit : « Vous ne pouvez rester ici » L'ouvrier comprenait que le propriétaire le chassait faute de paiement ; mais celui-ci reprit aussitôt : « Vous êtes trop mal, votre famille est trop nombreuse; vous descendrez deux étages et vous aurez deux chambres. Le prix de votre loca- tion restera le même et vous me paierez quand vous voudrez. » Bordeaux, 17 septembre. - Le Congrès vinicole a ouvert le 16 septembre sa première session. M. Princeteau , président du comité vinicole de la Gironde, a adressé à M. le duc de Nemours un discours où il a exposé à S. A. R. les souffrances de l'industrie périodique et qui se terminait ainsi : « Monseigneur, voilà nos maux et leurs causes. e Nous les avons depuis long-temps signalés aux ministres et aux chambres ! fortune qui pût contenter Notre pète, lorsque je lis la rencontre d'un vieux Maure qui m'engagea à le suivre. Il me conduisit dans la maison dont vous m'avez vu sortir, et qui, sans que personne s'en doutât , était occupée par le fils d'un visir. Hadgi-Hassan , c'était son nom , me proposa de servir le sultan son maitre , et accompa- gna cette offre des promesses les plus magnifiques. J'acceptai sous la condition que je ne tirerais jamais le sabre contre des chrétiens , et qu'on ne me forcerait jamais à changer de religion. On me revè- lit alors d'une robe d'honneur, et je partis avec le fils du visir. Vous me vitesau moment où je m'embarquais, et il est vrai que je suivais volontairement Hadgi-Hassan, c'était le parti le plus prompt pour m'enrichir; mais il est vrai aussi que lorsque je vous aperçus sur le port, j'abandonnai tout projet d'ambition, et je voulus voler vers vous. Alors on s'empara de moi brusquement, et vous avez été té- moin de la violence qu'on me fit. M. Bernard était à deux pas des amants, et il écoutait leur con- versation ; il crut devoir prendre la parole. - Halte-là , dit-il à M. de Néris, je vous ai vu à Constantinple; vous m'avez fait l'honneur de me rendre visite dans le khan où je logeais; vous n'étiez point officier du sultan, vous étiez maitre de danse. Permettez, répondit M. de Néris : quand j'arrivai à Contantino- ple, tout avait changé de face; la Sublime-Porte, qui jusque-là se préparait à la guerre, venait de signer un traité de paix avec la Perse, et mes services se trouvèrent inutiles; cependant je fus pré- senté à Sa Hautesse , et elle daigna m'admettre au nombre de ses serviteurs; j'eus le bonheur de lui plaire, de contribuer à l'éclat de ses fêtes, et elle a récompensé mon zèle ave in- d nificence p a e m n que n'auraient pu le faire tous nos souverains d'Europe réunis. Les Turcs, ajouta-t-il sérieusement, ne connaissent pas nos danses , et ne se soucient pas de les apprendre; le n'ai donc jamais été maître de danse comme le croit à tort M. Bernard. p e , p ons po pu n CO sera nous n en ou ligence , un besoin de porter cette conviction jusque dans tes hautes régions du pouvoir , et d'imprimer ainsi une salutaire impulsion à des réformes qui feront bénir à jamais le règne qui les réalisera. » Monseigneur, nous remercions Votre Al esse royale d'avoir Lieu voulu nous admettre auprès d'elle. Cette faveur, que nous re- gardons comme or heureux présage, restera pour nous le sujet d'une profonde reconnaissance. » - La réponse du prince n'a pu être recueillie que sur les souvenirs des assistants. Ce n'est qu'approximativement que nous pouvons en donner la substance. « Monsieur le président, Messieurs, » Je vous remercie des sentiments de confiance dont vous me » donnez les preuves en m'exposant l'état de vos souffrances. Elles » avaient déjà fixé mon attention. Tout ce que vous venez de me » dire excite vivement ma sollicitude, et je tâcherai de m'éclairer » davantage sur les causes de vos malheurs, en recueillant sur la » question des intérêts vinicoles de nouveaux renseignements. » Messieurs , vous avez déjà pressenti une partie de ma réponse » en rappelant les limites dans lesquelles petit s'exercer l'influence » des princes , agissant dans l'ordre légal d'un gouvernement tons- » titutionnel. Les réformes dépendent surtout , vous le savez , de la » majorité des chambres législatives. J'aurai soin de parler de vos e réclamations aux ministres , et aux divers membres de l'admirais- e tration. Je rapporterai également vos justes doléances au roi mon » père, qui voudrait voir , soyez-en certains , votre industrie par- » ticiper à la prospérité générale. » Je comprends combien vos intérêts sont graves et importants. e Pour les aider à sortir en partie de leur fâcheuse position , il se- » rait utile de toucher à des questions douanières , et on ne peut le » faire qu'en heurtant des industries qui prospèrent au moyen des » lois acquises ; je reconnais néanmoins que le vôtre a droit aux e mêmes bienfaits et aux mêmes faveurs. » Je vous réitère de nouveau la promesse d'étudier cette ques- » lion si intéressante. Mes sympathies lui sont acquises ; et com- » ment ne pourrais-je pas les accorder aux maux qu'éprouvent » les propriétaires de vignes, alors que j'ai reçu dans leur pays et » de toute la population un accueil si flatteur et tant de marques » de dévouement pour le gouvernement du roi! Ces explications, quoique assez vagues, ne manquaient pas de vraisemblance, surtout dans un temps où l'on regardait l'Orient comme le pays des merveilles, et où l'imagination des Occidentaux se figurait le sultan comme aussi riche que l'avaient été jadis le roi Salomon et la reine de Saba ; et , en effet, puisque le fils d'un visir avait si prodigieusement enrichi M. de Néris, pourqui le grand sul- tan n'aurait-il pas eu le même pouvoir s'il s'en était mêlé ? Il y avait un point délicat sur lequel Mne Rose désirait que le jeune homme s'expliquât , et elle n'osait pas néanmoins le demander clai- rement. On se représente la Turquie comme peuplée de sérails et de harems, et tontes les fois qu'on parle d'un riche Turc, on se figure qu'il est le maure d'une armée d'esclaves, lesquels gardent sous les verroux les belles odalisques de leur seigneur. Le jeune amant lut facilement dans les yeux de MII t Rose ce qu'elle n'osait pas dire, et il se hâta d'en appeler à M. Bernard lui-même, qui, ayant ha- bité Constantinople, pouvait être garant de ce qu'il allait avancer : il jura d'abord qu'il n'avait jamais eu qu'un seul amour, celui qu'il ressentait pour la jeune fille, et il ajouta qu'il n'y a pas de lieu où la constance soit plus aisée qu'en Turquie, puisque les femmes y sont renfermées. Les 'fores rte permettent pas à un étranger, à un homme d'une religion différente de la leur, quelque riche qu'il soit, de prendre pour femme une mahométane, ni d'avoir un sérail; il faut, pour qu'une chose pareille se rencontre, un ca< bien ex- traordinaire, et M. de Néris se garda bien de dire que c'était préci- sément ce qui lui était arrivé. Il fit donc comme Ulysse, il déguisa ses aventures, et traitant son mariage avec' Aischah ainsi qu'un rêve dont l'imposture se dissipe au réveil, il berça la jeune fille de la douce illusion d'avoir toujours été aimée et d'avoir été seule aimée. Les femmes sont si bonnes et si indulgentes quand elfes aiment, que probablement Mlle Rose eût pardonné à M. de Néris s'il lui Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

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PRIXDE L'ABONNEMENT :

Toulouse Dép. Etr.Un an 44 fr. 5o lx. 5u fr.6 mois 23 fr. 26 fr. 29 fr.3 mois 12 fr. 14 fr. 16 fr.

Les abonnements ne sontreçus que pour 3 mois , 6,mois ou un an, et ne com-mencent que du ter ou du 16de chaque mois.

PRIX DES INSERTIONS,30 c. la ligne.

PRIX DES RÉCLAMES ,60 e. la ligne.

JOJALLes Lettres

non affranchies ne sont pasreçues.

Ce journal parait tous les jours, excepté le mercredi.

SOMMAIRE.

TOULOUSE, 19 septembre : Faits divers ; congrès méridional ;congrès vinicole de Bo-deaua, discours de M. le duc de Nemours;s rv r des princes à F urdeaux , distribution des prix de la Sociétéd lOrtiCUlture. - 1NOUVELLES DE LA SUISSE. - PARIS, 15septembre : Nouveau moyen d'éteindre les incendies; faits divers.16septembre. - ÉVÉNEMENTS D'AFRIQUE. - AFFAIRESD'ESPAGNE. - VARIÉTÉS: Le sculpteur aveugle du Tyrol.-FEUILLETON : Agib (Suite et fin).

TOULOUSE, 19 Septembre.

La maladie des pommes de terre menace d'envahir le midi. Onnous écrit la lettre suivante :

Fos , le 18 septembre 1845.L'apparition dans nos contrées du fléau destructeur de la pomme

de terre , donne de sérieuses inquiétudes. Si la saison qui est déjàavancée n'en atténue les ravages , le pays est perdu.

L'arrière récolte (maïs et sarrasin) est belle ; néanmoins elle nesuffira pas à l'alimentation de la classe pauvre , c'est de la pommede terre qu'il lui faut , sans elle il n'y aura que misère.

SOUSCRIPTION OUVERTE A LA RECETTE GÉNÉRALE EN FA-VEUR DES HABITANTS DE LA COMMUNE DE CORNEBARRIEU.

Montant des précédentes listes, 1,095x' 80M. Lotion, percepteur à Villemur, 5Un anonyme, 50M. P. de Carbonel, recev. général du département, 200

Total général, 1,280fr 80

On lit dans la France Méridionale :L'exécution de l'excellente mc3ure relative aux cours d'eau , ar-

rêtée par M. le préfet de la Haute-Garonne, avait éprouvé quelquesdifficultés à la Lande, par suite du mauvais vouloir de certains pro-priétaires. Hier, des procès-verbaux ont été dressés. La populationa applaudi à cet acte de rigueur. C'est une affaire qui intéresse à untrop haut point le bien général , pour que l'autorité cesse un instantd'y donner tous ses soins.

M. Forcade, chirurgien aide-major au 9' régiment de chasseursà cheval employé à l'armée d'Afrique, vient d'envoyer à M. lemaire, pour le cabinet d'histoire naturelle de Toulouse, une rarecollection de serpents. Ces reptiles ont été pris dans le désert deSahara. M. Forcade ajoute que si la flore de l'Algérie lui procurequelque chose de curieux, il s'empressera de l'adresser à M. lemaire.

Par ordonnance royale, du 29 août dernier, M. Deville (Ray-mond-Pierre-Gustave) , a été nommé agent de change sur laplace de Toulouse , en remplacement de M. Montané, démis-sionnaire.

Lundi , 15 , à 5 heures du soir, une femme inconnue , mais quel'on croit Espagnole, âgée de 38 à 40 ans, a été trouvée noyée dansla Garonne , au quartier des Sept-Deniers. Elle a été transportée àla morgue. Aucune blessure n'a été trouvée sur son corps.

Feuilleton du Journal de Toulouse du 19 septembre.

AGIB.

{Suite et fin.-Voir notre journal des 13, 14, 15 16, et 18 septemb.)

Quand Ulysse, durant ses longs voyages, abordait dans un paysinconnu, on lui demandait : Qui es-tu ? d'où viens-tu ? Et il segardait bien de dire la vérité. Minerve ne le lui permettait pas.Lorsqu'enfin il arriva à Ithaque, il prit les habits d'un mendiant ,et , à la faveur d'un langage emprunté, il trompa son fidèle Eumée,son fils Télémaque, son père Laërte et Pénélope elle-même. Quandil eut tué les poursuivants , et que la chaste Pénélope lui demandale récit de ses aventures , il altéra encore la vérité et ne parla à safemme ni de la belle Calypso , ni de Circé , la fille du Soleil.C'était là la manière des Grecs ; les Turcs, sans l'adopter précisé-ment , ont pour principe qu'il ne faut jamais confier son secret àune femme. M. de Néris avait quelques-unes de leurs façons devoir ; il n'avait pu entièrement se soustraire à tous les préjugésorientaux de son beau-père Hadgi-Hassan. Il jugea donc convena-ble de ne pas parler à Mlle Rose de la belle Aischah ; quel bienpouvait-il espérer de cette confidence ? Aucun: il s'était renducoupable d'un de ces torts que les femmes ne pardonnent que diffi-cilement ; dans l'intérêt de Rose elle-même , il valait mieux le luilaisser ignorer.

- Rose, lui dit-il , vous m'avez parlé de votre désespoir lorsquevotre père m'eut refusé votre main; vous devez comprendre le mien.J'étais décidé à prendre parti dans l'armée de S. M. Louis XV, ouà m'embarquer sur un de ses vaissaux , à quitter Marseille, à mefaire tuer ou à revenir avec une réputation digne de vous et une

les Annonces et AvisDoivent être remis la vcitte

et se paient d'avance.

oN S'A1tONNEau

8t7BEAU duJOUENALrue St-Rome, 46,A TOULOUSE.

Chez les Libraires, Bureauxdes Messagerie.

et Directeurs de Postes.

CHEZ LEIOLLIVET ET COffice- Correspondance

rotrt da:ne-des-viciotre,rue,-6 (Place de la Bourse).

entrée parla rue BrougniartA PARIS.

La foire de Montastruc a été renvoyée à samedi, 20 du courant, »Nous avons même été admis à les exposer au roi.à cause du mauvais temps. » S. M. , dans sa justice , avait ordonné à ses ministres de faire

étudier sérieusement la question vinicole.Une grande manifestation du corps médical se prépare en ce » Cet ordre , dont nous filmes témoins , nous ne connaissons au-

moment. Les médecins de Paris ont pris l'initiative pour la réali- cul' résultat utile de son exécution.sation d'une idée qui peut produire les plus heureux résultats si, » Au contraire , cette période a été marquée par des aggravations

comme il y a lieu de l'espérer, les médecins notables de province de tarifs de douane , des surtaxes intérieures et de nouvelles en-

répondent à l'appel qui leur est adressé. taxes.Le ter novembre prochain s'ouvre à Paris ni) congrès médical 1) Serait-ce qu'on douterait de la réalité de nos maux ? Nous

qui a pour but de centraliser tous les efforts des médecins , des avons demandé qu'on fit une enquête. Nos pétitions, renvoyées par

pharmaciens et des vétérinaires de France, afin que la loi dont la les chambres aux ministres, sont demeurées sans effet.

présentation aux chambres est promise pour la prochaine session, » Dans ces circonstances, et déjà certains de votre sympathie par

offre le moins de lacunes possibles. les espérances que vos paroles ont répandues dans plusieurs locali-

Une commission permanente pour l'organisation de ce congrès tés vinicoles, nous venons solliciter voire bienveillant appui.

a été nommée par les délégués des diverses sociétés de méde- » Nous connaissons les l'imites que les règles de la constitution as-

cine de la capitale. C'est au trésorier de cette commission ( rue signent à l'action des princes, mais nous savons aussi qu'elles ne

Neuve-des-Mathurins, ne 10), que les adhésions doivent être s'opposent pas à la légitime influence qu'assurent aux convictions de

adressées. V. A. R. le rang qu'elle occupe auprès du trône, et la confiance

Pour que la loi promise offre les garanties désirables , il faut que le roi, voire auguste père, accorde à 13 sagesse de votre esprit et

que tous les besoins soient connus, tous les abus signalés Or, quels à la sûreté de vos jugements.

moyens d'obtenir ce résultat, si ce n'est d'appeler au congrès les » Nous n'hésitons donc pas , Monseigneur , à vous supplier de

hommes que leurs talents ont investis de la confiance publique fixer titi moment votre attentive sollicitude sur les intérêts des po-

dans les diverses branches de l'art de guérir? pulations vinicoles.

Les hommes les plus éminents à Paris et dans les départements » Quand Votre Altesse Royale aura daigné les étudier sur les

ont déjà fait preuve de sympathie en faveur du congrès. Tout fait lieux mêmes , quand elle se sera convaincue par une vérification

espérer que cette réunion sera imposante par le nombre et par les personnelle des faits , que tout ce qui se rattache à la propriété ou

lumières de ceux qui y prendront part. à la culture de la vigne est dans un état de détre,se incontestable ,; r son cour et Dur soit intel-ourt

'd

Lyon, 15 septembre.Le 6 août dernier, à 6 heures du matin, 66 pigeons ont été lan-

cés à Villefranche, par M. Debeurre. Ce n'est qu'à la date du 6septembre, que M. le maire de Villefranche a reçu la nouvelle duretour de 58 des voyageurs ailés dans la ville de Liége, d'où ilsavaient été apportés. On en a signalé 2 arrivés le même jour, 1'un

5 heures, l'autre à 6 heures et demie du soir.A la date du 5 septembre, an des pigeons retardataires est arrivé

à Liège ; il en reste encore 8 égarés.Lorsque les pigeons-voyageurs furent lancés à Villefranche , la

pluie tombait par torrents ; leur ascension s'est faite au milieu deséclairs et des éclats du tonnerre ; ils s'élevèrent à une très grandehauteur On est surpris de ce qu'étant partis au milieu .d'un orageaussi violent, il y en ait eu si peu d'égarés.

- On lit dans les journaux de LyonUn proprétaire de la Croix-Rousse a pour locataire d'une des

mansardes de sa maison un pauvre ouvrier, père de famille. Lepropriétaire , n'ayant pas touché le montant des deux derniers ter-mes, s'est rendu récemment chez son locataire. Grand émoi dans lafemille de l'ouvrier. Celui-ci était malade ; il n'avait aucune res-source ; il ne pouvait pas payer. Le propriétaire, après s'être renducompte de la situation exacte de son débiteur, lui dit : « Vous nepouvez rester ici » L'ouvrier comprenait que le propriétaire lechassait faute de paiement ; mais celui-ci reprit aussitôt : « Vousêtes trop mal, votre famille est trop nombreuse; vous descendrezdeux étages et vous aurez deux chambres. Le prix de votre loca-tion restera le même et vous me paierez quand vous voudrez. »

Bordeaux, 17 septembre.- Le Congrès vinicole a ouvert le 16 septembre sa première

session. M. Princeteau , président du comité vinicole de la Gironde,a adressé à M. le duc de Nemours un discours où il a exposé àS. A. R. les souffrances de l'industrie périodique et qui se terminaitainsi :

« Monseigneur, voilà nos maux et leurs causes.e Nous les avons depuis long-temps signalés aux ministres et aux

chambres !

fortune qui pût contenter Notre pète, lorsque je lis la rencontre d'unvieux Maure qui m'engagea à le suivre. Il me conduisit dans lamaison dont vous m'avez vu sortir, et qui, sans que personne s'endoutât , était occupée par le fils d'un visir. Hadgi-Hassan , c'étaitson nom , me proposa de servir le sultan son maitre , et accompa-gna cette offre des promesses les plus magnifiques. J'acceptai sousla condition que je ne tirerais jamais le sabre contre des chrétiens ,et qu'on ne me forcerait jamais à changer de religion. On me revè-lit alors d'une robe d'honneur, et je partis avec le fils du visir. Vousme vitesau moment où je m'embarquais, et il est vrai que je suivaisvolontairement Hadgi-Hassan, c'était le parti le plus prompt pourm'enrichir; mais il est vrai aussi que lorsque je vous aperçus sur leport, j'abandonnai tout projet d'ambition, et je voulus voler versvous. Alors on s'empara de moi brusquement, et vous avez été té-moin de la violence qu'on me fit.

M. Bernard était à deux pas des amants, et il écoutait leur con-versation ; il crut devoir prendre la parole.

- Halte-là , dit-il à M. de Néris, je vous ai vu à Constantinple;vous m'avez fait l'honneur de me rendre visite dans le khan où jelogeais; vous n'étiez point officier du sultan, vous étiez maitre dedanse.

Permettez, répondit M. de Néris : quand j'arrivai à Contantino-ple, tout avait changé de face; la Sublime-Porte, qui jusque-là sepréparait à la guerre, venait de signer un traité de paix avec laPerse, et mes services se trouvèrent inutiles; cependant je fus pré-senté à Sa Hautesse , et elle daigna m'admettre au nombre de sesserviteurs; j'eus le bonheur de lui plaire, de contribuer à l'éclat deses fêtes, et elle a récompensé mon zèle ave in- d nificencep ae m nque n'auraient pu le faire tous nos souverains d'Europe réunis. LesTurcs, ajouta-t-il sérieusement, ne connaissent pas nos danses , etne se soucient pas de les apprendre; le n'ai donc jamais été maîtrede danse comme le croit à tort M. Bernard.

pe , pons popu nCO sera nous n en ouligence , un besoin de porter cette conviction jusque dans tes hautesrégions du pouvoir , et d'imprimer ainsi une salutaire impulsion àdes réformes qui feront bénir à jamais le règne qui les réalisera.

» Monseigneur, nous remercions Votre Al esse royale d'avoirLieu voulu nous admettre auprès d'elle. Cette faveur, que nous re-gardons comme or heureux présage, restera pour nous le sujetd'une profonde reconnaissance. » -

La réponse du prince n'a pu être recueillie que sur les souvenirsdes assistants. Ce n'est qu'approximativement que nous pouvons endonner la substance.

« Monsieur le président, Messieurs,» Je vous remercie des sentiments de confiance dont vous me

» donnez les preuves en m'exposant l'état de vos souffrances. Elles» avaient déjà fixé mon attention. Tout ce que vous venez de me» dire excite vivement ma sollicitude, et je tâcherai de m'éclairer» davantage sur les causes de vos malheurs, en recueillant sur la» question des intérêts vinicoles de nouveaux renseignements.

» Messieurs , vous avez déjà pressenti une partie de ma réponse» en rappelant les limites dans lesquelles petit s'exercer l'influence» des princes , agissant dans l'ordre légal d'un gouvernement tons-» titutionnel. Les réformes dépendent surtout , vous le savez , de la» majorité des chambres législatives. J'aurai soin de parler de vose réclamations aux ministres , et aux divers membres de l'admirais-e tration. Je rapporterai également vos justes doléances au roi mon» père, qui voudrait voir , soyez-en certains , votre industrie par-» ticiper à la prospérité générale.

» Je comprends combien vos intérêts sont graves et importants.e Pour les aider à sortir en partie de leur fâcheuse position , il se-» rait utile de toucher à des questions douanières , et on ne peut le» faire qu'en heurtant des industries qui prospèrent au moyen des» lois acquises ; je reconnais néanmoins que le vôtre a droit auxe mêmes bienfaits et aux mêmes faveurs.

» Je vous réitère de nouveau la promesse d'étudier cette ques-» lion si intéressante. Mes sympathies lui sont acquises ; et com-» ment ne pourrais-je pas les accorder aux maux qu'éprouvent» les propriétaires de vignes, alors que j'ai reçu dans leur pays et» de toute la population un accueil si flatteur et tant de marques» de dévouement pour le gouvernement du roi!

Ces explications, quoique assez vagues, ne manquaient pas devraisemblance, surtout dans un temps où l'on regardait l'Orientcomme le pays des merveilles, et où l'imagination des Occidentauxse figurait le sultan comme aussi riche que l'avaient été jadis le roiSalomon et la reine de Saba ; et , en effet, puisque le fils d'un visiravait si prodigieusement enrichi M. de Néris, pourqui le grand sul-tan n'aurait-il pas eu le même pouvoir s'il s'en était mêlé ? Il yavait un point délicat sur lequel Mne Rose désirait que le jeunehomme s'expliquât , et elle n'osait pas néanmoins le demander clai-rement.

On se représente la Turquie comme peuplée de sérails et deharems, et tontes les fois qu'on parle d'un riche Turc, on se figurequ'il est le maure d'une armée d'esclaves, lesquels gardent sous lesverroux les belles odalisques de leur seigneur. Le jeune amant lutfacilement dans les yeux de MII t Rose ce qu'elle n'osait pas dire,et il se hâta d'en appeler à M. Bernard lui-même, qui, ayant ha-bité Constantinople, pouvait être garant de ce qu'il allait avancer :il jura d'abord qu'il n'avait jamais eu qu'un seul amour, celui qu'ilressentait pour la jeune fille, et il ajouta qu'il n'y a pas de lieu oùla constance soit plus aisée qu'en Turquie, puisque les femmes ysont renfermées. Les 'fores rte permettent pas à un étranger, à unhomme d'une religion différente de la leur, quelque riche qu'ilsoit, de prendre pour femme une mahométane, ni d'avoir un sérail;il faut, pour qu'une chose pareille se rencontre, un ca< bien ex-traordinaire, et M. de Néris se garda bien de dire que c'était préci-sément ce qui lui était arrivé. Il fit donc comme Ulysse, il déguisases aventures, et traitant son mariage avec' Aischah ainsi qu'unrêve dont l'imposture se dissipe au réveil, il berça la jeune fillede la douce illusion d'avoir toujours été aimée et d'avoir été seuleaimée.

Les femmes sont si bonnes et si indulgentes quand elfes aiment,que probablement Mlle Rose eût pardonné à M. de Néris s'il lui

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v Pour mieux apprécier vos besoins, je vous prie, M. le prési-dent, de me remettre votre discours. »

SSEJOUR. DES Pâl3xLc A B )RDLAUX.Bordeaux, 17 septembre,

La Société d'Horticulture de la Gironde a célébré, hier , sa se-conde fête de l'année. titi attrait bien puissant devait ajouter à sasolennité : tMm. la duchesse de Nemours avait promis d'honorer desa présence la distribution des récompenses; aussi la Société n'avait-elle rien négligé pour rendre la cérémonie aussi belle que possible,et il faut convenir aussi que rien n'a manqué pour cri rehausserl'éclat, et la rendre digne de la gracieuse princesse qui avait bienvoulu y paraître.

Depuis plusieurs jours, de grands préparatifs étaient faits à lasalle du grand-théàtre, qui avait été choisie comme le lieu le plusconvenable pour donner plus de pompe à la fête qui se préparait ;en entrant sous le péristyle, ou pouvait se croire dans un jardin em-baumé, et enrichi des plantes les plus précieuses ; depuis la portejusqu'au premier escalier, de magnifiques orangers étaient disposéscil allées.

Les deux petits pas-perdus de chaque côté du grand escalierétaient transformés en un parterre odorant, où se jouaient millefleurs rares et variées, qui, parla diversité de leur couleur et deleur forme, la brillante parure de leurs tiges, présentaient un coup-d'oeil enchanteur. Les deux rampes en pierre de l'escalier avaientdisparu sous la mousse émaillée de daihias aux mille formes, dontil était impossible de nombrer les espèces. L'exposition avait été dis-posée dans la salle du Foyer et dans celle des Grands-Hommes; elleprésentait, comme les précédentes, les assortiments les plus divers,les choix les plus rares de tout ce que nos jardins produisent de plusbeau et de plus remarquable en fleurs et en fruits.

La salle présentait un aspect vraiment féerique et une magnifi-cence admirable. Un éclairage éblouissant se répandait à flots sur lestoilettes les plus riches et les plus élégantes qui garnissaient toutesles loges. Des dispositions avaient été prises par les commissairespour que l'ordre fût constamment maintenu , et hâtons-nous dedire qu'il n'a pas été un seul instant troublé.

Le plancher du théâtre avait été enlevé ; le bureau avait été éta-bli au fond de la salle ; les dames patronesses étaient sur des ban-quettes cri velours cramoisi qui avaient été disposées sur toute lalongueur de la scène ; à gauche, se trouvait une estrade garnie detapis, où deux fauteuils avaient été placés, l'un pour la duchesse deNemours et l'autre pour ülme le comtesse d'Oraison, sa dame d'hon-neur; vis-à-vis , et de l'autre côté de la salle , trois fauteuils pourMme la marquise de Castelbajac , présidente, et Ai'l' Rouliet etBaour, vice-présidentes.

Un grand espace couvert de mousse, sur laquelle avaient été ré-pandus une profusion de dalhias, avait été.ménagé entre les deuxrangs de banquettes des dames patronesses.

Aime la duchesse de Nemours est arrivée à trois heures : elle ad'abord parcouru les deux salles d'exposition, et a fait ensuite sonentrée dans la salle, donnant le bras à M. le maire, et accompagnéedes dames patronesses, de M. le général Boyer, de M. le préfet etdes commissaires de la fête.

S. A. R. a pris place sur le fauteuil qui lui était réservé, et lesofficiers de la Société s'étant rangés autour de la table sur laquelleétaient plagiées les médaüies que la société devait décerner, M. lemai: e, président de la société, a ouvert la séance par te discours sui-vant, que nous sommet heureux de reproduire

(( Madame et Messieurs,» C'est la seco:nfe fois que j'ai l'honneur de p:ésifer la société

d'horticulture de la Gironde. A l'époque de sa première réunion ,j'étais peu confiant, je l'avoue, dans son avenir : etc -ortait d'unecrise qui avait menacé son existence, et mon insuffi5...::'e devait na-turellement inc faire craindre de ne pouvoir pas la relever. Les ef-forts réunis de tous nos sociétaires, ceux de nos dames patronessessurtout, ont replacé la Société au rang qui loi appartient.

» Mais ce qui désormais assurera sa durée et j'ose (lire sa propé-rité,c'est le haut patronage que tille la duchesse de Nemours et nosprinces veulent bien lui accorder ; leur présence à cette réunionprouve tout l'intérêt que LL. AA. RR. portent au développementde la culture des jardtus, l'une-des branches les plus utiles de l'agri-culture.

» Je ne devrais peut-être aujourd'hui, Messieurs, en présenced'une aussi noble, d'une aussi gracieuse princesse, je ne devrais, dis-jeTous parler que de la partie agréable de l'agriculture, c'est-à-direde la culture des fleurs; mais S. A. R., dont le jugement est siéclairé, me blâmerait, sans doute, de passer entièrement sous si-lence la partie la plus utile de l'horticulture, celle du jardinage pro-prement dit, destinée à trous procurer des légumes et des fruits sa-voureux.

» Notre Société a pour bat, en effet, de développer la culture desplantes légumineuses et des fruits, pour fournir ainsi à bon marchéaux classe, pauvres, nue nourriture saine et abondante; aux classesriches un ornement pour leur table en même temps qu'un alimentsuave et rafraichissant pendant les jours brillants de l'été.

eût tout avoué; elle n'en fut pas moins heureuse de croire qu'ilavait été aussi constant qu'elle-mème.

On choisit cinq ou six diamants qu'on envoya à M. Guillaumeon le pria de tes garder en souvenir de la reconnaissance qu'on avaitpour lui, et comme un dédommagement du mécompte qu'il éprou-vait. Quelque temps après, les noces de M. Néris et de Mlle Ber-nard furent célébrées ; cette seconde femme ne fit pas !sept toilettescomme la première et ne fut pas présentée sept fois à son époux ,mais l'amour prodigue du jeune homme n'oublia rien pour rendreson mariage aussi brillant que possible ; il y convia toute la ville ,et il en prolongea la fête au elà du terme ordinaire. Il songea en-suite à sa fortune, acheta la plus belle maison de la ville, la meublaavec magnificence ; il eut des équipages, un nombreux domestique ,et devint propriétaire d'un assez grand nombre de terres , de boisassez spacieux pour qu'un milan se fatiguât à les traverser dans unseul jour.

- Julien, lui disait sa jeune femme, tout ce luxe n'est rientoute cette richesse est importuna

; élevée au milieu de l'or et desdiamants, j'apprécie moins qu'un autre leur éclat, et j'aurais volon-tiers acheté ta constance au prix de la pauvreté; je n'ai pas été sou-mise à cette épreuve ; le ciel m'a tout donné : un amant fidèle, unefortune immense ; je suis la femme la plus heureuse du monde.

M. de Néris , de son côté , commençait à sentir combien lesFrançaises l'emportent sur les femmes de l'Orient ; Rose l'aimaitavec vivacité , sans gardes , sans verroux ; libre et gracieuse au mi-lieu de ceux qui l'entouraient, elle n'avait des sourires d'amour quepour son seul époux ; un grain de coquetterie semblait encore ajou-ter à-ses charmes et donnait une saveur nouvelle à sa tendresse detous les jours , M. de Neris la quittait sans crainte et c'était sanssoupçons qu'il apprenait en rentrant au logis qu'elle était sortie

:quelle différence avec l'amour passif d'Aischa ! L'une était mai-ttreâ e du coeur de son mari, l'autre se regardait comme la première

» Jusqu'ici , il faut le dire , cette culture a été un peu négligéechez nous : nous nous sommes trop fiés à la nature , oubliant quec'est urne mère avare qui rie récompense ses enfans qu'autant qu'ilsméritent ses faveurs par un travail assidu. Néanmoins les progrèssont sensibles , et tout fait espérer qu'avant peu trous pourrons ri-

avec la capitale» .filais laissons de côté Pomone pour n'adresser notre culte qu'à

Flore , la déesse des fleurs. Comment ai-je pu l'oublier un momen tau milieu de tant de gracieuses dames , vouées à son culte , et quireflètent autour de moi son image.

» Le goût des fleurs a pris, depuis quelques années , un dévelop-pement inconnu: c'est là un signe infaillible du progrès bornant-taire , car la culture des fileurs est inséparable du calme de l'ameet des passions. Aussi la vit-ou toujours se propager parmi les na-tions policées et en raison directe de leur civilisation. C'est donc uneeeuvre noble et grande que nous poursuivons en cherchant à déve-lopper ce goût parmi nos concitoyens , puisqu'il se lie étroitementavec l'élégance des mveurs et l'u tanné.

»Rien n'est plus propre en effet à polir les mcsursque la vue desfleurs. Tous les êtres animés semblent participer à nos passions; lesélémens renversent les ouvrages des hommes ; les animaux s'entre-détruisent : la fleur seule est l'image de la douceur et de la paixella n'use de sa courte vie que pour jouir de l'existence et répandreautour d'elle ses bienfaits. Sa forme est élégante et svelte , soit

odeur suave : elle embellit la plus belle , embaume son haleinepat fume ses vètemeus et ajoute ainsi au charme de la beauté sesplus séduisons appas.

» Aussi , dans l'antiquité , la culture des fleurs fut-elle conf=iée àune déesse , et c'est pour cela que nous avons mis la Société (tesfleurs SOUS le patronage ,l'une noble princesse et sous celui des da-mes de Bordeaux , afin de lui assurer une prospérité durable.

» Puissent nos vieux être exaucés ! Puisse cette Société prospérerà l'égal de ses années; répandre parmi nous le goût des fleurs et desjardins , et contribuer ainsi à l'embellissement (le la vie ! »

Après ce discours, qui a été couvert d'applaudi sernens, I. Ra-mai, secrétaire-général , a présenté le rapport de la Société; M.Hausmann, sous-préfet de Blaye, rapporteur, a fait ensuite connaî-tre les décisions du jury

iii. le président et M. l'archiviste ont présenté à Mme la duchesse,pendant la séance , au nom de la Société , quatre diplômes , dontun pour S. A. R. , un second pour Mgr le duc de Nemours , et lesdeux autres pour Mgr le duc et Mme la duchesse d'Aumale.

Ces diplômes étaient renfermés dans des boites de satin blanc,véritables petits chefs-d'oeuvre d'élégance et de bon goût.

fies diplômes sont imprimés sur du papier porcelaine , en lettresd'argent ; les quatre coins sont relevés par des ornements du mêmemétal , qui sont exécutés avec une habileté remarquable.

Avant son départ , Mme la duchesse de Neinours a témoigné àplusieurs reprises combien elle avait été satisfaite de l'ordonnancede cette fête , la plus belle , sans contredit , dont les annales de laSociété d'Horticulture garderont le souvenir.

Bordeaux, 18 septembre.Hier matin, à huit heures, Mgr le duc de Nemours est parti

pour le camp, accompagné de quelques officiers supérieurs, pourassister aux grandes manceuvres qui ont eu lieu dans la journée.

Mine la duchesse de Nemours s'y est rendue vers midi, accom-p,.gtrée de Mme la comtesse d'Oraison et de M. le général Boyer.

Demain doit avoir lieu la grande revue d'honneur passée par lesprinces.

Samedi matin, les troupes commenceront à se mettre en mou-vement pour rentrer dans leurs garnisons respectives.

Toulon, le 16 septembre.M. le duc de Montpensier viendra décidément débarquer à Ton-

Ien, à son retour d'Orient; il est attendu d'un moment à l'autre,et l'autorité a déjà donné ses ordres pont- que le jeune prince soitreçu avec tous les honneurs dus à son rang. Dès que la frégate àvapeur le Gourer, que monte M. le duc de Montpensier, sera si-gnalée, M. le vice-amiral préfet ira à sa rencontre.

On croit que le prince passera vingt-quatre heures dans notreville, qu'il n'a pas encore visitée.

=NOUVELLES DE LA SUISSE.Berne, 10 septembre.

Le grand-conseil s'est réuni hier en séance extraordinaire; sur2.90 membres, 230 étaient présents. Le rapport du conseil exécutif,dont il a été donné lecture, embrasse six points principaux : 1° Lasituation (lit canton depuis le t*1 avril; 2° l'imposante opposition quis'est manifestée dans le pays coutre t'ultramontanisme; 3° les vicesde la constitution; 4° les actes administratifs du gouvernement dansces moments de crise; 5° les tendances de l'association populaire ; 6°celles de la presse périodique la conclusion est celle-ci : le conseilexécutif demande on l'approbation de ses actes par un vote de con-fiance , ou- l'autorisation de se retirer.

L'avoyer Neuhaus a pris la parole pour développer les motifs qui

ont engagé la majorité des membres du conseil exécutif à convo-quer le grattd-conseil. « Ce sont, a-t-il dit, les attaques continuellesde fa Prusse qui nous forcent à demander au grand-conseil si noussommes ou non dignes de la confiance du peuple; les débats publiésferont connaître la véritable situation du pays; les propositions quenous avons formulées dans le sens d'une réforme constitutionnelleprouveront d'ailleurs suffisamment que nous ne voulons pas resterstationnait es. »

Après avoir entendu M. Neuhaus, l'assemblée s'est ajournée aulendemain, sans prendre aucune décision.

Le grand-conseil de Lucerne s'est également réuni fe 9, et anominé une commission chargée d'examiner la question de l'amnis-tie recommandée par la diète.

Le 8, on a saisi dans le Rohrisch (Argovie) une caisse venant deNeufchâtel et contenant cinq à six cents fusils, que l'on supposeprovenir de la fabrique de Saiut-Etieone Ces armes, que l'on at-tendait à Lucerne, ont été tranportées àZofingue.

Berne, 11 septembre.Le grand conseil cil assemblé depuis ce matin. M. Neuhaus a

fait uri discours qui n'a pas duré moins de deux heure, un quart.Il a d'ailleurs parlé en homme qui voulait enlever le vote du grandconseil.

Enfin la proposition du gouvernement a réuni une majorité im-posante.

Le grand conseil vient d'adopter à la majorité de 138 voix contre42 la résolution suivante

Le grand conseil de la république de BerneAprès avoir entendu le rapport du conseil exécutif sur la situa-

tion politique actuelle du pays ;Confiant dans le conseil exécutif, arrête :

Sont approuvés les principes développés dans le présent rapport,tendant à suivre dans l'administration de l'état un progrès soutenu,en se maintenant (tans les voies légales , et à combattre avec forcetoute tendance illégale.

PARIS, 15 septembre.- On écrit d'Eu , le 14 septembre :Aujourd'hui , de onze heures à midi , le roi s'est promené à pied

dans la ville , accompagné des généraux Athalin , Gourgaud etF=iant , de ii. le préfet de la Seine-luférieure et d'officiers d'ordon-nance. En passant sur la place , S. M. s'est arrêtée pour voir défilerla garde nationale qu'une cérémonie religieuse avait réunie dansl'église.

A deux heures, le roi est sorti de nouveau à pied, accompagnédu maire et de l'adjoint, du commandant de la garde nationale etde quelques membres du tribunal de commerce. S. Al. est rentréeau château à trois heures.

- Dans sa séance d'aujourd'hui, l'Académie des Sciences s'estencore occupée de la maladie des pommes de terre. M. Payen, quidéjà s'était saisi de la question, est arrivé, par l'emploi du micros-cope, à constater dans les tubercules altérés la présence de végé-taux parasites très-petits auxquels il rapporte définitivement lacause de l'épidémie. En donnant lecture de la correspondance, lesecrétaire perpétuel a mentionné plusieurs communications danslesquelles on a envisagé la question d'une manière moins désespé-rante. Les végétations crysptogamiques ont été généralement ob-servées dans les débris des plantes ravagées, mais on hésite à enfaire le point de départ d'un mal dont elles peuvent encore passerpour une simple conséquence. Dans cet état de choses, l'Académiea dû nommer une commission dont les membres soumettront à unediscussion approfondie un sujet qui, par son importance, a lieu depréoccuper sérieusement les corps savants.

- Aujourd'hui , on a publié le deuxième tableau rectificatif deslistes des électeurs censitaires et des jurés. Le résumé de ce tableau,en ce qui concerne les électeurs censitaires aptes à élire des députés,présente 516 additions et 3t retranchements , ce qui porte le nom-bre total des électeurs à 16,925.

Au 1e1 septembre il y avait eu 522 additions et. 30 retranche-ments.

- L'Académie des beaux-arts a nommé le successeur de M;Bosio.

M. Lemaire a été élu au premier tour de scrutin.M.M. les Académiciens étaient au nombre de trente-un. M. Le-maire a obtenu dix-huit voix; M. Rude , dix ; M. Simard, deux;

M. Fovatier , une.

- M. le ministre de l'agriculture et du commerce vient de déci-der qu'une école, d'agriculture pratique serait annexée avec leconcours de l'Etat , à l'asile agricole fondé à Montbellet

, près deMâcon, pour les enfants pauvres et abandonné., Cette école formerad'habiles fermiers , d'intelligents métayers , le bons employés defermes , propres à hâter les progrès de l'agriculture

Vingt-quatre bourses de 225 fr. chacune sont déjà fondées à cette

esclave de son seigneur et maitre. Aischah ne paraissait que lorsque - Mon mari, dit Rose.Agib la faisait appeler ; elle tremblait devant lui et baissait les - Ah ! vous êtes cette jeune fille qu'il aimait avant de venir âyeux ; le cercle rétréci de ses idées ne s'étendait pas au-delà du sé-rail où elle avait été élevée , et elle ne pouvait jamais entretenirAgib que des querelles de ses eunuques , des tracasseries de ses es-claves , ou des caquetages du bain. Rose , au contraire , avait unevie commune avec. M. de Néris : elle s'occupait de sa fortune , par-t ageait ses plaisirs et ses peines 'lui donnait des conseils , et étaittout à la fois pour lui un Mentor vigilant , un ami dévoué et unemattresse fidèle ; le nouveau marié oublia donc facilement sa pre-mière femme, et jusqu'aux merveilles du paradis de Mahomet ,dont Hadgi l'avait entretenu si souvent ; il se félicitait d'avoir cachéses aventures de Constantinople , et il était aussi heureux que safemme.

Le seul plaisir que M. de Néris ne partageât pas avec Rose , étaitcelui de la chasse. Dans l'été

, il habitait avec elle une de ses mai-sons de campagne à quelques lieues de la.ville , et dès que le jourse levait , il partait accompagné de ses chiens et de ses piqueurs, etil ne rentrait que le soir, après avoir couru les plaines et les bois.Rose restait ait logis.

Un jour qu'elle attendait le retour de son mari, la porte du salons'ouvrit tout d'un coup, et elle vit entrer un homme d'une figurevénérable et triste, qui se présenta devant elle en croisant ses brassur sa poitrine et en implorant sa pitié

; il était vêtu à l'orientale;mais sou turban déchiré, sa robe sale et sa barbe souillée de pous-sière indiquaient assez que ce malheureux venait réclamer quelquessecours.

- Agib, dit-il en s'adressant à la jeune _femme, Agib, où estAgib?

- Agib ! répéta Rose d'un air étonné.- Oui, mou fils Agib, ou, pour lui donner le

donnent les chrétiens, M. de Nérisnom que lui

Stamboul ?-A Constantinople? Oui, monsieur, répondit Rose, qu'un léger

effroi fit frissonner.-- Il vous a donc épousée, ma fille ? Votre premier mari est

donc mort ? ou bien Agib vous a achetée de cet homme qui n'étaitpas digne de vous posséder.

Quoique ce nom d'Agio frappât pour la première fois les oreillesde Rose , et qu'elle ne comprit pas bien ce que lui disait l'étranger,elle répondit cependant :

- Je n'ai jamais eu d'autre mari que M. de Neris.Alors Hadgi'Hassan (car c'était lui-même) s'avança vers la jeunefemme.

b- ien est ainsi , lui dit-il , ne m'imputez pas le retard qu'-a

subi vôtre mariage , il est vrai que lorsque le démon Eblis s'est emparé de ma fille Aischah , j'ai fait venir avec moi M. de Néris àConstantinople et qu'il est devenu le mari d'Aischah...

- Le mari d'Aischah !s'écria Rose.- Oui , de ma fille ; mais quand j'ai vu qu'il vous regrettait etque l'amour seul d'Aischah ne suffisait pas à son bonheur , je l'aiengagé à vous faire venir auprès de lui , pour que vous fussiez saseconde femme.Sa seconde femme ! dit Rose... Aischali !... Parlez , expliquer-vous. M. de Néris a été marié ?- A Stamt.oul , dit iiadgi-Hassan

, où il a fait le bonheur dema fille , dont Eblis e tranché les jours... Agib , Agib est mon fils-Ce n'est pas le sultan qui l'a enrichi ?

- C'est moi.Et il a épousé votre fille ?

- La belle Aischah , dit Hadgi en versant quelques larmes.-Rose pâlit ; l'étoffe qu'elle brodait s'échappa de ses mains.

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école ; sur cette somme , 450 fr. seront affectés à la nourriture et àl'entretien des élèves; les 75 fr. de surplus resteront à la massepour être distribués , à la fit) de l'année , à titre d'encouragementsaux élèves qui montreront de l'aptitude et du zèle. il serait a désirerque tous nos départements fussent pourvus de semblables iristitu-lions.

- On vient de publier à la mairie du l0e arrondissement lesbans du mariage de M. le due de Blacas avec Mlle des Cars.

- On lit dans l'Ami de la Religion :Sur le mont Saint-Georges, dans la vallée de l'Inn, il existe une

abbaye de Bénédictins, mère de toutes celles qui postérieurementont été fondées en Tyrol. L'on y conserve l'image miraculeuse dela mère de douleurs, qu'avait placée sous un tilleul, dont elleporte encore le nom, le preux et vaillant chevalier Rutbold d' Ai-bling. Une solennelle neuvaine, destinée à célébrer la dixièmefête séculaire de l'érection de cette statue, s'est terminée le 29juillet. Elle avait éné ouverte par une procession solennelle, sortiede l'antique église de l'abbaye de Fiecht, et à laquelle assistai! lecomte de Brandis, gouverneur-général de la province. L'on se feraune idée du pieux concours de la population tyrolienne, lorsquel'on saura que la sainte Eucharistie e été distribuée à près de vingt-quatre mille pélerins, sans y comprendre ceux qui avaient participéaux sacrements dans les églises paroissiales de la vallée.

-Les plans du Campo-Santo de Paris sont à l'étude, et il est pro-bable que l'entreprise recevra bientôt un commencement d'exécu-tion. Voici les détails que publie le Bulletin des Arts : « Le menu-ment doit occuper ua terrain de 2 hectares 5 ares, aux portes deParis , en dedans des fortifications : il aura la configuration exté-rieure d'une gigantesque cathédrale gothique, avec son portait ,ses bas-côtés, son chueur et son absyde ; le vaste espace renfermédans cette enceinte architecturale du style fleuri du quatorzièmesiècle , comprendra six préaux entourés de constructions massiveset voûtées , dans le style roman à plein cintre ; ces constructionsn'auront qu'un seul étage percé de fenêtres rondes et carrées ; lerez-de-chaussée offrira sur quatre faces une galerie ouverte d'unseul côté , sous laquelle seront disposés les tombeaux décorés destatues et de bas-reliefs.

» L'édifice reposera sur des caves qui accueilleront des sépultu-tures moins ornées , recouvertes seulement de pierres , de marbreset de lames de métal avec des inscriptions. L'étage ménagé au-dessus des galeries , et réservé exclusivement à des chambres sépul-crales pour les familles et les corporations , devra plus particulière-ment sa décoration à la peinture murale. Dans les galeries, chaquetombe aura la même dimension , c'est-à-dire une arcade entière ,dans les souterrains , le soi et les murs se chargeront égalementd'épitaphes ; à l'étage supérieur , les chambres seront de différen-tes grandeurs. Il est problable que ces chambres ne recevront quedes corps embaumés. Les préaux , plantés d'arbres verts et tapissésde gazon, auront aussi leur morts et leurs attributs funèbres. Urgechapelle s'élèvera au centre du Campo-Santo , qu'elle dominerapar son clocher et qu'elle abritera en quelque sorte sous une ombrereligieuse. Le caractère de ce monument sera magnifique et solen-nel à l'extérieur , lugubre et imposant à l'intérierur. On comprendtout ce que l'art trouvera de travail et d'honneur dans la créationde ce musée de la mort , la statuaire surtout et la peinture à fres-que , qui n'ont pas d'autres ressources que les allocations du budgetdes beaux-arts. »

NOUVEAU MOYEN D'ÉTEINDRE LES I 'CENDIES.Il y a dix ans à peu près, en préparant de l'oxigène par le pas-

sage du chlorure sur la chaux vive chauffée au rouge, M. Gaudins'aperçut que le feu de son fourneau s'était éteint, sans pouvoirse rallumer, par suite de la chute de quelques gouttes de chlorurede calcium qui étaient tombées sur le charbon. Frappé de ce phé-nomène, M. Gaudin en conclut que le chlorure de calcium mêlé àl'eau serait très-bon pour arrêter les incendies, et après quelquesétudes dans cette direction, il acquit la conviction que ce sel étaitpréférable à tout, soit pour son bas prix, soit par ses propriétés. Eneffet, il est incongélable, incristallisable et indécomposable par lecharbon embrasé, qu'il éteint sur-le-champ en le couvrant d'unvernis indestructible. L'auteur s'empressa d'instruire l'Académiedes Sciences de ce résultat. Une commission fut nommée, qui, aprèsavoir entendu M. Gaudin, le renvoya, pour tout rapport, par devantle préfet de police, qui mit à sa di-position une faible somme pourpréparer un tonneau de mélange qui serait déposé à l'état-majordes sapeurs-pompiers pour être employé au premier feu. M. Gau-din, comme de raison, n'augura rien de bon de cette façon de pro-céder, pensant qu'en f ce d'un incendie, on n'aurait pas assez deprésence d'esprit pour bien juger l'effet de ce mélange pyrofuge; etc'est en effet ce qui arriva. On éteignit bien un feu, mais celui-cin'était pas grand, on n'en put rien conclure.

L'auteur s'adressa ensuite à M. le ministre de la marine, luidisant qu'un essai comme il l'entendait ne coûterait que 200 fr.Celui-ci, après avoir consulté le conseil des travaux de la marine,

- Il m'a trompée , se dit Rose , il a aimé une autre femmeElle éclata en sanglots , et comme l'imagination va toujours plus

loin que la réalité , elle pensa que M. de Néris avait fait comme lesriches Turcs , et qu'il avait eu à Constantinople un sérail rempli desplus belles femmes de la Grèce et de la Géorgie.

- M. de Néris s'était donc fait mahométan ? demanda-t-elle.- Jamais , dit Hadgi.- Mais, du moins , ajouta-t-elle en rougissant, il vivait comme

vous vivez tous à Constantinople; il suivait vos coutumes, et il avaitde nombreuses femmes.

- Abraham, Mahomet , Ali, Abou-Beer et tous nos saints pro-phètes en ont toujours agi ainsi; mais Agib s'y est toujours refusé.

- Il aimait donc bien votre tille ?- Sans doute , dit Hadgi , et Allah l'en récompensera.- Vous l'rppelez Agib? demanda encore la jeune femme.- C'est ma fille qui lui a donné ce nom à cause de sa grande

beauté; ne trouvez-vous pas qu'il le mérite? .

Hadgi, quand il eut ainsi parlé , s'éloigna un peu de Rose et allas'asseoir sur an canapé de soie qui ornait le fond du salon ; il avaitcompris qu'Agib était absent , et il attendait son retour avec lecalme et la tranquillité qu'il mettait à toute chose. Ce qui l'étonnaitun peu, c'était l'état de cette jeune femme dont le visage s'était

tout-à-coup couvert de larmes et qui continuait à sanglotter.Ces femmes infidèles, pensait-if, sont gaies ou tristes sans

raison apparentes, et les larmes sont pour elles une contenance.Pourquoi cette femme pleure-t-elle? Ce serait à moi de pleurer,moi qui ai perdu ma fille Aischah, et qu'Allah vient de traitercomme il a traité autrefois le prophète Job.

Las de chercher la raison qui pouvait ainsi troubler Rose, le bonHadgi finit par croire qu'elle pleurait avec lui la mort d'Aischah, etque, le voyant couvert de lambeaux, sa misère lui arrachait les,'larmes; il allait se rapprocher d'elle pour le remercier de cet inté-

e)

en référa au ministre du commerce, lequel, sur l'avis du comitéconsultatif des arts et manufactures, répondit que le sel marin se-rait moins coûteux, abstraction faite des droits; en conséquence%1. Gaudin lut remercié. Le comité des arts et manufactures saitbien pont tarit qu'on ne peut eu aucun cas faire abstraction des droits,et, qui plus est, que le sel marin n'est d'aucun secours dans uniuceunie, attendu qu'il est volatil au rouge cerise, et abandonne,par conséquent, le poste au moment décisif.

11 est bleu certain que dans tes grands incendies l'eau seule nepeut rien. Le feu la dissipe immédiatement en vapeur et même ladécompose, de sorte que le charbon brûle aux dépens de son oxy-gène, et l'hydrogène dégagé augmente la déflagration. Ceci n'estcontesté par personne ; il est même admis par tous les officiers desapeurs-pompiers que le jet de pompe à incendie ne sert dans lesgrands feux que pour abattre les tisons et dépouiller le bois de soncharbon embrasé.

L'auteur fit l'année dernière un essai à Châlons-sur-Seine avecson mélange, et il éteignit immédiatement une poutre embraséequi était au centre d'un bûcher composé de fagots et de bois de dé-molition. Ce t'ait eut pour témoins le maire, plusieurs industriels etun officier de sapeurs-pompiers, qui rie put se défendre d'un cer-tain étonnement à l'aspect de la rapidité de cet effet.

M. Gaudin a donc cette année prié le ministre des travaux pu-blics de nommer mi ingénieur qui pût examiner la question et luifaire un rapport. M. Combes , ingénieur en chef des mines , chargéde ce travail , a conclu qu'un essai serait très utile. Enfin , le mi-nistre de la mariae a été saisi de nouveau de cette question. Voicice que se propose l'auteur : On fera avec du vieux bois deux bûchersassez gros pour que l'un d'eux résiste à une pompe ordinaire ,marchant à toute volée. M. Gaudin prétend qu'eu faisant jouer uneautre pompe semblable , mais avec son orifice de jet réduit de 9110et alimenté par son eau pyrofuge , il éteindra le feu de l'autre bû-cher. Cc qu'il y a de certain , c'est que partout où ce dernier jetsera porté , quelle que soit l'intensité du feu , celui-ci sera éteint,tandis qu'avec l'eau ordinaire, le jet est dévoré saris laisser de traces,quand il y a une certaine intensité de feu.

L'auteur propose donc à la marine de garnir ses réservoirs d'in-cendies d'une solution de chlorure de calcium , ou , ce qui revien-drait au même , d'eau mère des marais salans, qui n'a pour ainsidire pas de valeur.

respondalice particulière.)'CoiPARIS , 16 septembre.

Le 3 010 est à 83 fr. 90 c.Le5010està 118fr. 15 c.Actions de la banque ,13,333 fr. 00 c.L'actif espagnol est à 37.

Saint-Pétersbourg, 30 août.L'empereur est sérieusement inquiet des suites de la campagne

entreprise dans le Caucase, et le prince Woronzoff a reçu l'ordrede se rentre cri Bessarabie pour avoir avec S M. une entrevuedans laquelle sera réglée la conduite ultérieure de cette guerre ,ou prétend que la pensée de pénétrer dans l'intérieur du pays estetrtièreme:_t due à l'empereur, et que ce plan de campagne étaitcontraire à l'avis de (cas ses généraux et du prince Woronzoff lui-mème; mais il a fallu se résigner à exécuter, coûte que coûte,l'idée favorite du maître. On n'évalue pas à moins de 160,000hommes les forces réunies sur tontes les lignes du Caucase ; maisun morne découragement règne parmi ces troupes, et la dernièreexpédition en a fourni des preuves irrécusables.

On sait aujourd'hui à St-Pétersbourg que les soldats russes ,malgré leur obéissance ordinairement aveugle aux 'ordres de leurschefs, ont refusé de marcher à l'ennemi, et qu'il a fallu, renouvelantun exemple autrefoisdonné par Pierre-le-Grand , faire feu sur lestroupes auxiliaires indigènes pour les forcer à combattre. Quant auxofficiers , ils ont fait des prodiges de valeur ; aussi ont-ils été cruel-lement décimés par l'ennemi. Lors de l'attaque contre Dargo , lesmontagnards , repoussés de position en position , avaient empilé,pour en former un dernier retranchement , les cadavres russes,affreusement mutilés.

A cet horrible aspect, les assaillans, démoralisés, s'arrêtèrentcomme frappés de stupeur, et les ofii..iers, ne pouvant décider leurssoldats à faire un pas rie plus, s'élancèrent seuls en avant et franchi-rent, non saris la joncher de nouveaux cadavres, l'épouvantable for-tification formée de débris humains. Le prince 1Voronzoff lui-mêmea dû payer de sa personne et mettre l'épée à la main pour se dé-fendre.

Tous ces efforts n'ont abouti qu'à la conquête d'un monceau decendres ; car, avant d'évacuer Dargo, les montagnards y avaient misle feu, de même qu'à tout le pays environnant ; et la disette a bien-tôt, comme on sait, obligé l'armée russe à rétrograder.

= On écrit d'Aix-la-Chapelle (Prusse), 10 septembreVoici une variété de la maladie des pommes de terreAux environs du village rie Haaren, près rte notre ville , depuis

rèt, lorsque les aboiements des chiens se tirent entendre, et que lacour se remplit de valets et de chevaux : c'était M. de Néris qui re-versait de la chasse. Mme de Néris quitta alors sa place, et s'appro-chant d'une fenêtre qui donnait sur la cour :

- Agib ! Agib, cria-t-elle, arrivez sans retard, votre beau-père est ici, le père de la belle Aischah vous attend.

- Agib, dit Hadgi dès qu'il fat en présence de son beau-fils,quand tu m'as quitté pour revenir dans ton pays, je t'ai dit : Monfils, si jamais la pauvreté te visite encore, reviens à moi, et je par-tagerai de nouveau mes richesses avec toi. C'est moi que le malheura visité. Le sublime sultan a été circonvenu par les ennemis duvisir mon père, et la colère du commandeur des croyants s'est allu-mée il a fait rouler à ses pieds la tête de Nouredin-Ali.

AI. de Néris poussa un cri.- iIon père, continua Hadgi, est allé rejoindre Aischah... Le

sultan ne s'en est pas tenu là; il a confisqué tous nos biens, il a faitraser nos maisons, et moi, le filsainé de Nouredin, j'ai été obligé defuir le courroux du sultan, sans un esclave pour me servir, sarisune ipièce d'or pour acheter du pain... Allah soit béni

11l. de Néris ne le laissa pas achever :- Hadgi , lui dit-il , tous mes biens sont à loi : je les tiens de

ta générosité , reprends-les.:. Cette terre , la maison que je possèdeà la ville , tout est à toi.

Il envoya ensuite chercher la caisse qui contenait ses diamantsl'ouvrit et montrant au musulman les pierreries qui y étaientencore :

- Ceci est aussi à toi , ajouta-t-il.Ha jgi se tourna vers la jeune femme- Je viens de voir tes yeux se remplir de larmes , lui dit-il , et

j'ignore le sujet de tes chagrins ; mais console-toi : un mari tel quele tien est le plus précieux de tous les trésors.

- Tu as encore un bijou que tu tiens de moi , Agita , dit-il

gasei mou. -svasw;.v.*+.mw

1 une huitaine 'de jours, ors 4q ISéndanl l'obs ré en re lesplants de pommes de terre tfErre qui e 'tonne lesu uet

ceux-ci mr*pe fourmillentde pe its glob rillgtits, {don`i l'éclatret:emble à cilui des sers Ihisans.

Iudépendam.met)t de'« ela',' les pommes . de ferre de cette--»csont pourries, elles sont rotnplres d'un ju3ui envenime les Mlles,et lorsqu'on les coup- et qu on en approcheE4es yeux les Itâôi'èoux,elles y causent une irritation semblable à ce

,îiTi edt les

oignons. ,._.=-- La cour d'assises de l'Aisne a jugé dernièrement un mari

accusé d'avoir voulu faire périr sa femme et sa belle-mère en met-tant le feu à la maison qu'elles habitaient ; il a été condamné emort.

Cet homme , nommé Cirier, n'a pas cherché à se défendre.« j'ai voulu, a-t-il dit, donner la mort à ma femme et à ma

belle-mère ; j'ai mis le feu à la maison qu'elles habitaient. Troistentatives avaient été faites sans succès. A la quatrième j'ai réussi.Pendant l'incendie , je me suisjeté dans un champ de seigle, et delà je contemplais les dévastations causées par le feu. Je me suislaissé aller au sommeil dans ce champ de seigle. Le lendemain , jeme suis rendu à Saint-Quentin, où j'ai révélé mon crime à la jus-tice. Je croyais ma belle-mère et ma femme grillées ; j'étais vengé]je pouvais mourir satisfait.

- On écrit de Breslau, le 8 septembre , à la Gazette de Co-logne :

Ce matin, à sept heures , M. Ronge a été arrêté au moment oùil allait prendre le chemin de fer pour se rendre à Brieg, où ilvoulait célébrer le premier service divin. Il a été conduit immédia-tement devant le président de police, M. Heinsk. Cette arrestationsubite et tout à fait inattendue fait le sujet de toutes les conversationsde la ville. L'interrogatoire a duré huit heures et demie , rien n'ena transpiré au dehors. Il parait cependant que M. Ronge a été pro-visoirement mis en liberté, puisqu'il a pu continuer son voyage avecun convoi extraordinaire.

- On écrit de Brunswick que la réunion des Amis de luniisresfixée pour le l'r octobre vient d'être défendue.

- La diète germanique vient de clore sa session et de s'ajournerau 8 janvier prochain. La plupart des représentants des divers Etatsde la confédération ont déjà quitté Francfort.

- Deux moissonneurs et une jeune fille travaillaient dans unchamp situé près de Boulogne, à côté de l'église Saint-Léonard. Ilprit fantaisie aux moissonneurs de faire rire cette jeune fille, d'uncaractère assez sérieux, et pour cela ils l'étendirent sur l'herbe, ladéchaussèrent et lui chatouillèrent impitoyablement la plante despieds; la pauvre fille rit en effet, mais bientôt le rire cessa; des mou-vements convulsifs agitèrent sa poitrine, elle se souleva et retombaen poussant un cri sourd;... elle était morte !

NOUVELLES D'ANG =TE E .

Londres , 13 septembre.La reine a nommé inspecteurs du séminaire de Maynooth le due

de Leinster , le comte de Kenmare, le comte de Rosse, M. DavidRichard Pigot et sir Thomas Francis Fremantte. Trois de ces ins-pecteurs sont catholiques romains , savoir : le due de Leinster , lecomte de Kenrnare et M. Pigot , procureur-général whig pourl'Irlande. Le comte de Rosse est un tory modéré, et sir ThomasFremantle est secrétaire de l'Irlande.

- On lit dans le Times du 13 septembre :Le gouvernement vient de conclure avec la compagnie de la na-

vigation à vapeur de l'Océan-Pacifique un arrangement pour letransport des malles sur la côte ouest de l'Amérique, entre Valpa-raiso et Panama: C'est là un fait important , car les malles devanttraverser l'isthme à Chagres , pourront être apportées régulière-ment par les vaisseaux de la compagnie royale des Indes-Occidenta-les, au lieu de faire le grand tour en doublant le cap Horn.

- Les Molly-Maguires reparaissent en Irlande. M. Hue Ache-son de Dillagh, près Balliuagh, a reçu le 4 de ce mois par la postela lettre suivante :

Monsieur, je vous avertis expressément et an besoin je vousprie de quitter ce pays-ci d'ici trois semaines; sinon, aussitôt cetemps écoulé, préparez-vous pour l'éternité ; le décret de votremort est signé par un juge et un jury des fils de Molly-Maguire,parce que vous êtes un des chefs de ces vipères orangistes de Satanou fils du diable, de même que vous êtes un des plus méchants ap-puis de Peel on diablotins de Lucifer. Vous serez prochainementappelé au fond de l'enfer devant votre chef de comté GeorgeBell Booth, et vous aurez à répondre de vos paroles prononcées le12 juillet, relativement aux funérailles de Molly-Maguire. Rappe-lez-vous aussi ce que vous avez dit à Killnaleck, rappelez-vous quela Mère ne plaisante pas ; ainsi, partez quelques jours après quevous aurez reçu Bette lettre. Mort ! mort ! mort

» Donné de ma main.» MOLLY-MAGUIKE. »

consens-tu à me le donner?M. de Néris ôta de son doigt l'anneau constellé qu'il tenait en effet

rl'Hadgi , et il le remit à son beau-père.- C'est bien , reprit Hadgi , cet anneau me suffit ; c'est un

talisman précieux celui qui le porte ne peut jamais être aban-donné par Allah ; je vais retourner dans mon pays , et la vertude cet anneau apaisera le sultan et me fera rentrer dans tous mesbiens.

Hadgi embrassa son beau-fils, et malgré les plus vives instancesil ne voulut pas accepter autre chose, et il reprit le chemin de Mar-seilleet de son pays.

Quand le superstitieux musulman se fut éloigné et que les deuxépoux furent seuls :

- Vous savez tout maintenant, dit M. de Néris à sa femme, etje n'ai plus de talisman, je n'ai plus l'anneau de Salomon, me par-donnez-vous?

Rose pardonna, mais le souvenir de la première femme de M.de Néris, les noms d'Aischah et d'Agib suffisaient pour la troubler;c'était la goutte d'absinthe qui altère la plus douce liqueur ; sans cesouvenir elle eût été trop heureuse, et le bonheur complet n'estpas de ce monde.

De nos jours, beaucoup de jeunes Marseillais vont à Constanti-nople; mais le sultan a sévèrement défendu à ses visirs et aux filsde ses visirs de marier leurs filles à des giaours, et surtout de leurdonner des caisses pleines de diamants; c'était bon il y a cent ans.

;llaxls-Avcaxn.

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Page 4: Les Lettres rue, - images.jdt.bibliotheque.toulouse.frimages.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1845/B315556101_JOUTOU_1845_0… · On lit dans la France Méridionale : ... chirurgien aide-major

Au-dessous de 'la signature est dessiné un cercueil. C'est la,deuxième lettre de ce genre que reçoit AI. Acheson. L'aisé desenfants de M. Booth a été amené dans la prison de Cavas pour-qu'il puisse reconnaitre.l'assassin de son père. Plusieurs individusavaient été réunis devant lui ; il a indiqué celui que l'accusationsignalait, et a dit qu'il était presque certain que c'était là la per-sonne qui avait tiré un coup de feu sur son père. Al. de Bell n'estpas encore de retour d'Angleterre, c'est pourquoi l'accusé reste enprison. Tous ceux gui"ont-pu voir Haany ne doutent pas que ce uesoit lui qui ait assassiné M. Booth.

,NOUVELLES D'AFRIQUE(Correspondance particulière).

Oran, 10 septembre.Le bâtiment à vapeur le Phare, parti le 30 août pour Djemma-

<Ghazaouat, est rentré le 4 septembre après avoir visité divers pointsde la côte ; il avait à bord AI. Martemprey, chef d'escadron d'état-major, envoyé en mission.

Au départ du Phare de Ghazaouat le bruit était accrédité sur cepoint qu'Abd-el-Kader se trouvait chez les Kabyles de la rive gau-che de la Malouïa ; ses cavaliers , au nombre de 300 environ ,avaient fait plusieurs tentatives contre nos tribus de l'extrême fron-lière , qui sont fort inquiétées , ce qui a décidé l'autorité à prendre

-des mesurés pour mettre un terme à un état de choses qui pourraiten se prolongeant , nuire à nos intérêts.

On entasseà Djemma-Ghazaouat des approvisionnements consi-dérables pour les colonnes qui opéreront de ce côté au printemps ,afin de mettre les Kabyles de la frontière à la raison. Ou assureque l'empereur Abdherraman nous autorise à pénétrer sur le terri-toire de ses états si les circonstances l'exigent, et des personnesqui ont la prétention d'être bien informées affirment que nos colon-nes donneront la chasse à Abd-el-Kader , si ce dernier ne fait acte-de soumission au sultan de Maroc.

Dans l'intérieur de la province tout est calme en ce moment, etce calme est dû eu grande partie à l'établissement de nombreuxpostes militaires.

Au S.-E. de la subdivision de Mostaganem, nos colonnes sont'forcées de parcourir le pays de temps à autre pour rassurer les tribussoumises.

AFFAIRES D'ESPAGNE.NOUVELLES DE MADRID.

Madrid, 14 septembre.

- Ces jours derniers un vol des plus déplorables a été commis à.Madrid. Le Musée d'Histoire Naturelle a été dépouillé , sans qu'onsache par qui ni comment , de plusieurs objets dont la valeur intrin-sèque n'était pas considérable , mais qui parait être incalculablesous d'autres rapports , attendu qu'ils étaient considérés comme lesplus précieux et les plus rares parmi les curiosités que renferme cecabinet. Toutes les investigations faites pour découvrir les auteursde ce vol n'ont donné jusqu'à présent aucun résultat.

-- La Gaceta de Madrid du 13, publie une nouvelle dispositionadoptée par le gouvernement au sujet du port que les journaux de.vrout payenà la posté ; c'est la troisième depuis un mois. Par suitede cette nouvelle disposition , qui déclare nulles et non avenues lesdeux premières , les imprimés périodiques auront à payer les taxesfixées dans le tarif publié en 1836 , c'est-à-dire 100 réaux pour.chaque arrobe , ce qui équivaut à environ 6 c. par numéro. Cettemesure n'est que provisoire, et en attendant que les essais qu'onTait maintenant dans le service postal permettent de réformer letarif de manière â concilier les intérêts des particuliers avec ceux dutrésor.

- Toutes les personnes arrêtées à la suite des événements qui ont$u, lieu dans la nuit du 5 au 6 à Madrid, ont comparu déjà devant leconseil de guerre. Dix-sept accusés déclarés innocents ont été mis enliberté; il n'en reste que cinq , auxquels on a donné un délai pourrepousser les charges qui résulteraient contre eux. Dans tous lescas, il parait qu'il n'y aura pas de sang versé.

- L'Heraldo a reçu de son correspondant d'Alicante , sous la datedu 10, la nouvelle qu'une conspiration venait d'être découverte danscette ville ,et que plusieurs officiers en activité et en disponibilitéavaient été arrêtés. Ni la feuille officielle ni tous les autres journauxné parlent de cette conspiration.

NOUVELLES DE CATALOGNE.On écrit; -deBarcelone , le 12 au matin :Par suite d'un jugement du conseil de guerre, on a fusillé avant-

hier trois frères, nommés Estape , qui avaient volé, le 2 de ce mois,la diligence de Saragosse : l'exécution a eu lieu à San-Andres , oùréside la famille Estape. Lasur de ces malfaiteurs a été condamnée,tomme complice , à dix ans de réclusion. Les condamnés ont refuséde recevoir les secours de la religion , ce qui est fort rare en Espa-gne, même parmi les plus grands criminels.

-L'escadre française a été en vue de Barcelone une partie de lajournée d'hier. Comme elle se trouvait à l'entrée de la nuit loin dumouillage et que le vent était contraire , elle a gagné le large.Cette escadre se compose de sept vaisseaux et un bateau à vapeur.On pense qu'elle reviendra aujourd'hui, et qu'elle mouillera dansnotre rade. On sedispose ici à la très-bien recevoir.

- Mgr Echanove. archevêque de Tarragone, qui depuis envi-ron dix ans était éloigné de son siége par suite des discordes civileset résidai( à Rome, vient de'reutrer en Espagne. Arrivé le 9 de cemois à Perpignan, il a passé un jour à l'évêché, et le 11 il a fran-

chi la frontière par le Perthus. Comme la plupart des prélats espa-gnols, Mgr Echanove est âgé de plus de soixante-dix ans; aussi pen-dant son long voyage Mgr l'archevêque a éprouvé beaucoup desouffrances.

- Le nouveau capitaine-général de la Catalogne, don ManuelBreton , vient de publier à Barcelone , à la date du tu septembre,le bando suivant

Art. 01. Ceux qui conspireront contre le gouvernement de S.M. , la constitution de l'état et les lois , aussitôt le crime prouvéseront fusillés.

Art. 2. L'usage et la détention des armes défendues par les loisseront punis sévèrement

; dans cette prohibition sont compris lescannes et les couteaux pointus , même ceux qui ne sont pas àressort

Art. 3. Tout individu , dont les moyens d'existence ne serontpas connus , et tout ouvrier trouvé au cabaret ou dans les lieux pu-blics pendant lus heures de travail , sera regardé comme en état devagabondage , et puni conformément à la loi sur les vagabonds.

Art. 4. Tous ceux qui feront la contrebande , ainsi que les com-plices et receleurs , seront punis sévèrement , quelle que soit leurposition.

Art. 5. Les voleurs seront punis promptement et exemplaire-ment.

Art. 6. Les joueurs, quelle que soit leur position, seront pour-suivis également comme vagabonds , et leurs noms publiés dans lesjournaux. Les mêmes mesures seront appliquées aux maîtres desmaisons où l'on se réunira pour jouer.

Art. 7. Toutes les armes devront être livréesjaux alcal,les dans ledélai de trois jours , sous des peines sévères.

Art. 8. L'usage des gourdins et des bâtons est également défendu.Art. 9. Dans le cas où l'ordre public serait troublé, tous les

employés du gouvernement devront se présenter immédiatement àleurs chefs, afin de se mettre à la disposition de l'autorité supérieureà Barcelone , dans le fort des Atarazanas , et, dans les autres villes,à J 'endroit qui sera désigné par les autorités respectives.

Barcelone , le t septembre. MANUEL BRETON.

VARIÉTÉS.

LE SCULPTEUR AVEUGLE DU TYROL.

A M. RCC!IE , CONSEILLER A LA COUR DE CASSATION , A PARIS.

Itinsbruck , 8 août 1845.Je sors d'une maison d'Innsbruck qui vous aurait vivement inté-

ressé. Dans cette maison , je n'ai va qu'une pauvre chambre où iln'y a pour tous meubles qu'un misérable lit , un clavecin à demi -brisé , et un banc sur lequel sont posés quelques tronçons de boiset quelques outils de ciselure. C'est la demeure d'un vieillard ap-pelé Kleinhans , que la nature a condamné à la plus cruelle des in-firmités , et qui , par sa patience , est devenu un vrai phénomène.

A l'âge de cinq ans, Kleinhans fut atteint d'une petite vérole quilui rongea les yeux et le rendit complètement aveugle. Avant d'êtrefrappé de cécité, il avait souvent joué avec ces figurines en bois quel'on fabrique de tous côtés dans les industrieuses vallées du Tyrol ;il s'était essayé lui-même d'une main débile à tenir un couteau , àébaucher une statuette. Quand la lumière lui fut ravie , il songeaitsans cesse à ces images de Vierge et de saints qu'il avait contem-plées avec tant de joie , et qu'il aurait voulu imiter. Il les repre-nait entre ses mains , les palpait , et se consolait encore de ne plusles voir en les mesurant du doigt. A force de les reprendre , de lestourner en tous sens , il en vint peu à peu à pouvoir discerner parle toucher les justes proportions d'une figure , à disséquer , pourainsi dire, sur le bois , sur le marbre, sur le bronze , les traits duvisage , les différentes parties du corps humain , et à juger de ladélicatesse d'une couvre d'art.

Lorsqu'il eut acquis cette étonnante rectitude de tact , un jour ilse demanda s'il ne pourrait pas lui-même parvenir à remplacer parla fine impression de ses doigts l'organe dont il était privé. Son pèreet sa mère étaient morts. I l se trouvait seul , dénué de toute fortu-ne , de tout secours ; et , plutôt que de mendier, il résolut de secréer par sa propre force un moyen d'existence. Il prit une plan-chette , un ciseau , et se mit à l'eeuvre. Ses premiers essais furentbien pénibles et bien tristes. Que de dessins imparfaits ! que decoups de ciseau manqués ! que de fois le malheureux aveugle dé-truisit par une entaille trop profonde une oeuvre à laquelle il avaitdéjà consacré de longs jours de travail ! Tout autre que lui auraitété découragé de tant de difficultés ; mais il avait l'amour de l'artet la puissance de la volonté. Après tant. et tant d'efforts , il arrivaenfin à tenir son ciseau d'une main si ferme, à le faire entrer avectant de précision dans le bois , à sentir si nettement l'un après l'au-tre chaque pli d'un vêtement , chaque contour d'un membre , qu'ilvoyait , pour ainsi dire, par les doigts, la figure qu'il dessinait seformer et s'animer. Bien plus , il en est venu , chose incroyable,à se graver par le toucher dans la mémoire les traits d'un visage, età le reproduire avec une ressemblance parfaite. J'ai vu au muséed'Innsbruck un buste en bois de l'empereur Ferdinand qu'il a faitd'après le buste d'un artiste viennois , et qui est tout aussi ressem-blant que l'original. J'ai vu chez lui le portrait d'une de ses paren-tes qu'il a ciselé en lui passant à diverses reprises la main sur le vi-sage , et qui est , dit-on , d'une porfaite exactitude.

Kleinhans a maintenant soixante etdix ans. Il est droit et robus-te ; sa figure a une grande expression de douceur et de bonté , et iltravaille chaque jour comme dans sa première jeunesse. Dans lecours de sa longue carrière , il a fait trois cent cinquante Chriss de

4 A311<T t 3 TETribunal de première instance de

Poix (Ariège.)

Étude de M' LABAT, avocat , avoué ,n Foix.

A YEDBB , sur Iicitatiou ,Entre majeurs et mineurs, les étrangers

admis, EN TROIS LOTS.

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lis sont l'un et l'autre d'un bon produit,qui peut être augmenté.

3e Lot. Une MAISON bâtie en pierre etmoktlons , vastes locaux, et un lopin deterrain , le tout servant à l'exploitationdes moulins , à Barthalé ou Prat-del-

différentes grandeurs, une statue de saint Jean-Népomucène et unecentaine de têtes de Madone ou de saints. Il m'a montré dans sonatelier un crucifix de trois pieds de haut , auquel il a lui-mêmeadapté une mécanique de son invention qui relève graduellement latête du Christ, ouvre ses yeux et ses lèvres, puis les referme peu àpeu , et fait retomber le front pâle du Dieu mourant dans l'agoniede sa passion.Tarit d'aeuvres surprenantes n'ont point enrichi l'infatigable

Kleinhans. Ses compatriotes n'ont pas su apprécier le génie labo-rieux d'un tel homme, et l'on n'a rien fait pour lui donner unesituation meilleure. Plus tard, peut-être, on lui élèvera un splen-dide tombeau. En attendant, il est encore seul dans sa pauvrechambre obscure, et vit au jour le jour du produit de ses sculp-tures.

Mais il a le ceeur gai. Nul vain désir ne l'agite. Nulle ambitiond'honneur ou d'argent ne le trouble dans ses rêves d'artiste. Sa pen-sée est toute remplie des images célestes qu'il a reproduites et qu'ilveut encore reproduire. Il se met à l'ceuvre dès le matin, et à me-sure qu'il avarice dans son travail, son visage s'anime, son ame sedilate.Je pensais, en le regardant ciseler devant moi un groupe de

saints d'une grâce remarquable, à l'harmonieux Beethoven frappéde surdité. Kleinhans a pourtant une satisfaction que Beethoven nepouvait plus trouver. «Je sens, me disait-il, chaque ouvrage desculpture qu'on me présente, et chaque ouvrage que je fais. Je lesens dans ses plus minutieux détails, et j'en jouis comme si je levoyais de mes propres yeux. »

Il a lui-même composé la musique et les paroles d'un cantiquedans lequel il exprime avec une touchante résignation ses émotionsd'artiste aveugle. Il m'en a chanté toutes les strophes, en s'accom-pagnant de son mauvais clavecin; et j'ai essayé de les traduire, maisje n'ai pu conserver le naïf caractère de l'original.

« Voyez le pauvre aveugle dans sa misère. Il faut qu'il s'en aillede par le monde chercher son pain de chaque jour. Nulle plume nepeut dépeindre ce que l'aveugle doit endurer. Prenez pitié de lui,ô Dieu puissant.

» Tobie lui-même a attesté le malheur de la cécité. Il eût vouluplutôt souffrir toute autre infortune. Il eût voulu mourir quandl'hirondelle lui ravit la lumière.

» Lorsque, par une belle matinée de printemps, les rayons dusoleil enchantent tous les regards, l'aveugle seul ne jouit pas decelle douce clarté. Nuit tableau, nulle couleur ne sourit à ses yeux.Hélas ! C'est une amère privation.

-

» Mais je veux louer le Créateur quoiqu'il m'ait fait aveuglef, jeveux lui rendre hommage quoique je vive dans les ténèbres. Il m'adans sa bonté, accordé la grâce précieuse de pouvoir ciseler sonimage.

» Un jour aussi je me réjouirai quand mes yeux se rouvriront ,quand je pourrai contempler la splendeur du Très-Haut. C'est luiqui est le bon pasteur, il garde lui-même ses brebis aveugles; lors-que le fil de la vie mortelle se brise, il leur montre la lumière dociel.

» Pauvres aveugles, pauvres sourds et infirmes, adorez la provi-dence de Dieu. Voyez, que n'a-t-il pas pas souffert lui-même surla croix pour nous ! Notre infirmité n'est-elle pas une faveur qu'ilnous a faite ? Sans cela peut-être, par combien d'erreurs et de pé-chés nous serions éloignés de lui. »

Quand ce noble artiste eut achevé son religienx cantique, je luiserrai les mains avec une profonde émotion ; Je pris, pour la sommemodique qu'il me demandait, les deux seules figurines qui lui res-taient, et je les emportai comme un souvenir d'une des meilleuresheures de voyage.

X MARMIER.

DECÉS DU 18 SEPTEMBRE.

Sperte (Marie-Aune) , 73 ans , veuve Cau-Irat , cultivateur ,née à Earce (Ariège) , rite de la Trille , 1.Lacaze (Marie), 56 ans , domestique , née à Thinau (Tarn-et-

Garonne) , quartier de St-Martin du Touch.Toulan (Marie) , 57 ans , veuve Sourda , officier retraité , né àToulouse , rue des Abeilles , 5.Bru (Marie-Anne) , 1 an, née à Toulouse, rue de la Vache , 7.Grimaud (Madelame), 95 ans , veuve Alaurel , charpentiernée à Caussade (Tarn-et-Garonne) , rue des Potiers , 1.

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grammes , donnera une seule séance par jour , à la salle desConcerts (autrefois l'Athénée) , de deux heures à quatre heures.

La première séance aura lieu le 18 du courant; clôture définitivele 92 septembre.Prix des places : premières , 9 fr. ; les secondes , 1 fr.

L,OD01iTINEet l'ELIXIR ODONTALGIQUE ne doivent pasêtre confondus avec les autres dentifrices, carils portent le double cachet de la science et de l'utilité, et c'est àce titre que nous en recommandons l'usage. (Extrait du journal de

médecine, Gazette des Hôpitaux, tome 7, n° 96). - Dépôt, à Tou-louse, chez Al. Jèze jeune, coiffeur, rue de la Pomme, et chezM. Férié neveu, quincailler, rue dQ la Pomme; à Moissac, chezM. Rousseau, parfumeur.

SPECTACLE DU 19 SEPTEMBRE.THÉATRE DU CAPITOLE (à 7 heures).

1. L'Ecole des Maris, comédie en trois actes. - 2. Lucie deLammermoor, grand opéra en quatre actes.

1

FI

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o n ; s d pendent e -a traiter du r: A d.tions à Mes iiuccess on de feu Joseph Lapasset, ditJean Laborde, de Montferrier.

L'adjudication aura lieu le 4 octobre1845. Il y aura réunion des lots.S'adresser à Me Labat , avoué, poursui-vant la vente pour les époux Belot ; et àM' Delpeeh , avoué co-licitant pour lesautres parties, à poil. 15027-3t

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