Les interventions de deuil centrées sur les processus psychologiques et relationnels

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Annales Medico-Psychologiques 171 (2013) 158–163

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

Communication

Les interventions de deuil centrees sur les processus psychologiques etrelationnels

Grief interventions focused on psychological and relationship processes

Emmanuelle Zech *, Emily Delespaux, Anne-Sophie Ryckebosch-Dayez

Institut de recherche en sciences psychologiques, universite catholique de Louvain, place du Cardinal-Mercier, 10, boıte L3.05.01, 1348 Louvain-la-Neuve, Belgique

I N F O A R T I C L E

Mots cles :

Attachement

Deuil

Psychotherapie

Relation therapeutique

Strategies d’ajustement

Keywords:

Attachment

Coping strategies

Grief

Psychotherapeutic relationship

Psychotherapy

R E S U M E

Les interventions psychotherapeutiques de deuil ne s’averent pas aussi efficaces qu’on peut l’esperer. Les

donnees theoriques et empiriques suggerent qu’il faut que l’intervenant identifie et se centre sur les

processus psychologiques qui sous-tendent et maintiennent les difficultes de deuil plutot que sur les

symptomes ou reactions de deuil. En effet, une meme reaction peut etre initiee par des processus differents,

voire opposes. Il semble donc essentiel que l’intervenant adapte ses interventions en fonction des processus

bloques chez la personne endeuillee. Les processus de deuil etant par essence des processus relationnels lies

a la perte d’un lien affectif, le travail sur et par la relation therapeutique apparaıt egalement comme un

facteur fondamental d’efficacite. Cela necessite non seulement la comprehension et le respect de la

personne endeuillee, mais aussi un travail de congruence pour l’intervenant.

� 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

A B S T R A C T

Psychotherapeutic interventions are is not as efficient as one could expect. Theoretical and empirical

data suggest that the therapist must identify and focus on psychological processes that underline and

maintain the grieving difficulties rather than focus on its symptoms or consequences. Different

processes, sometimes opposite ones, can initiate a reaction. It thus seems essential that the therapist

adapts his/her interventions in function of the processes that are blocked in the bereaved person. Grief

processes are in essence relational processes linked to the loss of an affective tie. Working on and with

the therapeutic relationship also appears as a fundamental factor of efficiency. This requires not only

understanding and respecting the bereaved person, but also developing a state of congruence for the

therapist.

� 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

1. Introduction

Est-il possible de favoriser l’ajustement d’une personneendeuillee par une intervention psychologique ? Si oui, quelleintervention sera efficace et sur quels processus agira-t-elle ? Danscet article, nous essaierons de repondre a ces questions enpresentant une breve revue de la litterature theorique et empiriquede la conception prevalente depuis le debut du siecle passe en cequi concerne les processus aidant a l’adaptation a la perte, maisaussi des interventions qui en ont decoule et de l’evaluation de leurefficacite. Les constats etablis ameneront a la presentation d’unmodele d’ajustement au deuil qui permet de mieux integrer les

* Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (E. Zech).

0003-4487/$ – see front matter � 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

http://dx.doi.org/10.1016/j.amp.2013.01.024

donnees de la litterature. Enfin, nous proposerons un modeled’intervention s’axant sur les processus de deuil qui sous-tendentles difficultes des personnes endeuillees, mais aussi sur lesprocessus relationnels qui entrent en jeu dans l’efficacitetherapeutique.

2. Conception classique des interventions de deuil et leurefficacite

Depuis le celebre article de Freud [6], on considerait que « letravail de deuil implique un processus cognitif de confrontation ala perte, de ressassement des evenements anterieurs et, aumoment du deces, de focalisation sur les souvenirs et de travailde detachement du defunt. Cela necessite une tentative active,permanente et difficile ‘‘d’en finir’’ avec la perte » [22]. Ainsi, lesinterventions aupres des personnes endeuillees se basaient

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[(Fig._1)TD$FIG]

Fig. 1. Modele d’ajustement au deuil en double processus.

Traduit de Stroebe et Schut, 1999 [21], reproduction avec autorisation de l’auteur,� Stroebe et Schut, 1999 [21].

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essentiellement sur cette conception et donc sur l’idee qu’il estfondamental de prendre conscience de la realite de la perte et quela suppression ou les evitements sont des phenomenes patholo-giques. Les interventions classiques preconisees proposaient doncdes strategies de confrontation cognitive ou comportementale a laperte et au deces et visaient a faire revivre les emotions liees a laperte de l’etre aime afin que le lien au defunt puisse etre dissous oua tout le moins relocalise. A titre d’exemples, des programmesd’interventions proposaient des strategies d’immersion [14] ou dedesensibilisation systematique [7].

Cependant, lorsqu’on examine la litterature sur l’efficacite desinterventions de deuil [4,18], on se rend compte de maniere tresconsistante que les interventions de prevention primaire, c’est-a-dire celles destinees a toutes les personnes endeuillees, ne sontpas efficaces. Ces resultats suggerent que la plupart despersonnes endeuillees n’ont pas besoin ou ne beneficient pasd’une intervention psychologique et qu’elles s’adaptent par elles-memes a la situation. En ce qui concerne les interventions deprevention secondaire, c’est-a-dire celles destinees aux per-sonnes endeuillees a risques de developper des reactions de deuilcomplique, les resultats sont plutot mixtes, avec des effetsmodestes et temporaires. Les resultats indiquaient egalementque l’adaptation du type d’intervention aux caracteristiques de lapersonne endeuillee, comme le genre, augmentait l’efficacite(une intervention centree sur les emotions etant plus efficacepour les hommes et une intervention centree sur la resolution deprobleme plus efficace pour les femmes). Enfin, en ce quiconcerne les interventions psychotherapeutiques s’adressant auxpersonnes ayant developpe des difficultes de deuil ou de santementale, les revues de litterature indiquaient que les resultats,bien que generalement positifs, etaient moins favorables qu’onpouvait l’esperer (tailles d’effet entre d = 0,052 [9] oud = 0,13 a 0,39 [4]). Cela indiquait clairement que l’efficacitedes interventions psychotherapeutiques de deuil est au mieuxmoderee.

3. Vers une perspective centree sur les processus de deuil etrelationnels

Dans un article recent [29], nous avons donc suggere que lesinterventions de deuil pourraient etre plus efficaces si :

� e

lles s’adressent a des personnes qui desirent recevoir et ontbesoin d’une aide ; � e lles sont adaptees aux types de difficultes specifiques des

personnes qui les recoivent ;

� a u moment ou elles en ont besoin ; � q

1 Les symptomes de deuil seraient absents mais la personne presenterait ceux-ci

plus tard (deuil post-pose) ou somatiserait. Cette categorie de deuil pathologique

est controversee, notamment parce que sa prevalence n’est pas etablie. Il est en fait

difficile empiriquement de la demontrer parce qu’elle peut etre confondue avec un

deuil resilient de type adaptatif.

u’elles sont implementees dans une quantite necessaire etsuffisante (ni trop, ni trop peu).

L’element central de ces hypotheses etait qu’il est essentield’adapter les interventions a la personne endeuillee plutot que deconduire le meme type d’intervention pour tous, que cela necessitede la flexibilite de la part de l’intervenant, et que d’autresinterventions que celles centrees sur la confrontation a la pertepourraient etre efficaces. Cette perspective qui sera developpeeplus precisement ci-apres s’appuie sur deux conceptualisations :d’une part, sur le modele d’ajustement au deuil en doubleprocessus [20,21], et, d’autre part, sur l’approche centree sur lapersonne qui met au centre de l’efficacite therapeutique la relationentre le client/patient et le therapeute.

4. Modele en double processus d’ajustement au deuil (DPM)

Cette nouvelle modelisation s’est basee notamment sur desdonnees indiquant :

� q

ue la confrontation est loin d’etre universelle [24] ; � q ue l’evitement n’est pas forcement pathologique et procure

aussi des benefices [1] ;

� q ue d’autres sources de stress que la perte de la personne sont

presentes dans les situations de deuil [25] ;

� q u’il n’existe pas tant de preuves scientifiques que « le travail de

deuil » fonctionne pour tous (l’efficacite de l’expression desemotions liees au deuil n’est pas demontree) [28].

Ainsi, le DPM integre deux processus d’ajustement au deuil :l’un lie aux stresseurs qui representent la perte de la relation et dulien au defunt et qui incluent donc les aspects de travail de deuil, etl’autre lie aux stresseurs secondaires, consecutifs a la perte, et quiincluent des taches de redefinition de l’identite de la personneendeuillee (veuf plutot que marie), en ce compris l’apprentissagede nouvelles competentes (taches administratives ou menageresqui etaient precedemment effectuees par le defunt) et la gestiondes changements relationnels (soirees avec les amis qui sontencore en couple). Ces deux categories ont respectivement eteappelees orientation a la perte et orientation a la restauration(Fig. 1).

Un autre aspect essentiel du modele, et qui constitue soncaractere innovant par rapport aux modeles anterieurs, est qu’ilpostule un processus regulateur dynamique d’oscillation entre lesdeux orientations. L’ajustement ou l’adaptation au deuil impliquequ’une personne se centre a certains moments sur les taches del’orientation a la perte, et a d’autres moments a celles del’orientation a la restauration. Ce processus d’oscillation impliqueegalement que la personne utilise a la fois des strategies deconfrontation (prendre du temps pour se souvenir du defunt), maisaussi des strategies d’evitement (eviter les endroits qui rappellentle deces) pour faire face au deuil. Les personnes qui se centreraientexclusivement sur une orientation developperaient des deuilscompliques : une orientation extreme a la perte induirait un deuilchronique (les symptomes de deuil sont intenses et prolonges),alors qu’une orientation extreme a la restauration induirait undeuil absent ou inhibe1. Plusieurs etudes ont teste les hypothesesdu DPM et commencent a le confirmer [3,5,15,16,23]. Un recentessai clinique controle randomise a d’ailleurs montre qu’une

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intervention combinant a la fois des activites orientees a la perte etd’autres orientees a la restauration etait plus efficace qu’uneintervention centree sur les taches essentiellement liees a la perte[19]. Mais, l’examen du taux d’attrition en cours de traitement danschacune des deux conditions revelait egalement qu’une minoritesignificative (26 a 27 %) des participants avaient trouve letraitement soit trop difficile et refusaient d’effectuer certainsexercices (raconter l’histoire du deces), soit inefficace.

Pour resumer, le DPM suggere que :

� l’

so

le

in

ajustement au deuil necessite des strategies d’ajustementmultiples et de la flexibilite (le processus d’oscillation) dansl’utilisation de ces strategies ;

� d ans le cas de reactions de deuil compliquees ou pathologiques,

l’intervention psychotherapeutique devrait (re)incorporer desprocessus d’oscillation et encourager l’utilisation d’autresstrategies que celles utilisees de maniere inefficace par lapersonne endeuillee.

Les resultats de l’etude de Shear et al. [19] suggerent aussi qu’ilfaut adapter les interventions aux besoins et difficultes specifiquesde la personne endeuillee.

5. Les interventions centrees sur les processus de deuil

Dans un precedent article [29], nous avons postule que lesinterventions efficaces doivent se centrer sur les processus quisous-tendent les difficultes, en ce inclus l’ambivalence auchangement des personnes endeuillees, plutot que sur lesreactions ou symptomes presentes en consultation, parce queces reactions de deuil observees peuvent en fait etre sous-tenduespar des processus de developpement et de maintien differents. Lespersonnes endeuillees peuvent presenter quatre grands types dedifficultes de deuil2 qui sont interdependantes mais sontpresentees successivement pour des raisons didactiques.

5.1. Les reactions emotionnelles

Alors que les emotions sont generalement adaptatives, ellespeuvent poser probleme a la personne endeuillee pour plusieursraisons : les emotions vecues dans le cadre d’un deuil peuvent etremultiples, contradictoires ou ambivalentes (tristesse vs soulage-ment/joie), complexes et inattendues (jalousie, colere), ou uneemotion primaire peut en induire une seconde (se sentir coupablede se sentir en colere contre le defunt). Elles peuvent aussi ne pas/plus etre conscientes ou encore inexprimees, soit parce que c’esttrop douloureux, soit parce que leur expression est socialementdesapprouvee. Une attitude empathique et non jugeante de la partdu therapeute permet la regulation des emotions parce qu’ellepermet de les reconnaıtre, les distinguer, les experimenter et lesaccepter [12,13].

Au-dela de ces principes generaux d’intervention centree sur lapersonne, les interventions sur les emotions liees a la peur etl’anxiete pourraient etre differentes de celles concernant d’autresemotions negatives comme la tristesse, la colere ou la culpabilite.En effet, la peur et l’anxiete sont de nature prospective, orienteesvers le futur, et sont principalement maintenues par des processusd’evitement, alors que les autres emotions negatives sont de natureretrospective, puisqu’elles concernent quelque chose qui s’est dejaproduit et sont maintenues par des processus de confrontation quine permettent pas une integration cognitive ou une acceptation.

2 Cet article n’abordera ni les processus psychosomatiques ni les processus

ciaux et interpersonnels qui peuvent aussi etre adresses et problematiques pour

s personnes endeuillees. Nous n’exposerons que les processus psychologiques

trapersonnels.

Les strategies d’intervention seraient l’exposition ou la confron-tation pour les premieres, et l’identification des valeurs reveleespar les reactions emotionnelles, la comprehension et l’acceptationpour les secondes.

5.2. Croyances ebranlees et dilemmes existentiels

La confrontation a la mort et a la perte d’une personnesignificative induit egalement des bouleversements dans lescroyances fondamentales qui permettent aux personnes de semaintenir dans des zones de securite, de valeur de soi et demaıtrise. Au deces, naissent des sentiments d’injustice, devulnerabilite, d’incontrolabilite, de perte de confiance ou d’estimede soi, du monde ou des autres et une recherche de sens [11,17].Corollairement, la confrontation a la mort d’autrui met au jour lesdilemmes existentiels relatifs a la mortalite, la solitude existen-tielle fondamentale de l’etre humain, la liberte et responsabiliteindividuelle et le manque de sens donne a la vie [26]. La plupart dutemps, les personnes ne sont pas conscientes de ces croyances etdilemmes, meme si elles fonctionnent au quotidien en fonctiond’elles. Les interventions psychotherapeutiques devraient donc,dans un premier temps, acceder et decouvrir les croyances etvaleurs personnelles poursuivies par la personne endeuillee et lesrendre plus conscientes afin, dans un deuxieme temps, de chercherdes manieres alternatives, symboliques ou comportementales, deles reconstruire ou atteindre [8].

5.3. Les pensees intrusives et les ruminations mentales

Une des manifestations la plus frequente lors d’un deuil est lapresence de pensees recurrentes liees a la personne perdue et audeces. Nous proposons qu’il existe en fait deux categories depensees recurrentes qu’il est utile de differencier parce qu’ellessont sous-tendues par des processus opposes. D’une part, lesruminations mentales qui sont typiquement liees a la depressionsont maintenues par un cercle vicieux qui implique que lapersonne endeuillee se confronte volontairement et cherche acomprendre ses emotions et a trouver des solutions. Cependant,ce type de pensees depressogenes reduit la capacite a imagineret a reellement trouver des solutions ou encore a se distraire etparticiper a des activites sociales qui pourraient alleger l’humeurnegative [10]. D’autre part, les pensees intrusives qui sontpresentes dans les troubles anxieux sont maintenues par unautre cercle vicieux qui implique, non la confrontation, maisl’evitement des pensees anxiogenes (voir etat de stress post-traumatique ou troubles phobiques). Ainsi, les strategiesd’intervention preconisees pour ces deux types de penseesdependent essentiellement du cercle vicieux qui a sous-tendu ledeveloppement et le maintien des pensees douloureuses etpermettent de reinstaurer de la flexibilite dans les processusimpliques : de la distraction et des activites augmentant lespensees positives dans le premier cas et de la confrontation dansle deuxieme.

5.4. Sur-vs des-investissement du lien au defunt

Enfin, une des difficultes centrale du deuil est liee au liend’attachement de la personne endeuillee au defunt [20]. Si lapersonne a un style d’attachement insecure-anxieux, les liensetablis seront trop forts et les strategies d’intervention viseront apermettre un lacher-prise du lien. A l’inverse, une personne avecun style d’attachement insecure-evitant aura tendance a mettre adistance, denier ou eviter le lien au defunt ; et les strategiesd’intervention viseront donc a permettre de confronter le lien, lespertes et a aider la personne endeuillee a s’exprimer aussi nonverbalement.

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6. Integration des interventions centrees sur les processusrelationnels

Il est aujourd’hui demontre que les facteurs relationnelscommuns aux diverses approches therapeutiques, telles quel’empathie, la chaleur, la congruence du therapeute et l’alliancetherapeutique, expliquent 30 % de la variance des resultats positifsd’une psychotherapie alors que les outils et techniques utilisees,quels qu’ils soient (associations libres ou exposition), n’enexpliquent que 15 % [12,13]. La perspective que nous avonsrecemment proposee integre donc comme element essentiel lesaspects relatifs a la flexibilite du therapeute et aux attitudestherapeutiques qu’il developpe dans sa relation au client [27]. Cesattitudes sont d’autant plus essentielles que, dans les situations dedeuil, une relation d’attachement a ete perdue et une relationd’aide se met en place. Ainsi, si le therapeute est consistant, fiableet emotionnellement disponible (empathique, chaleureux, respec-tueux, congruent), cette relation peut devenir un « havre de paix »ou la personne endeuillee peut avoir du repit et aussi une « base desecurite » qui permet :

� d

e renforcer la confiance en soi, la consideration et l’estime desoi ; � d ’explorer des zones d’inconfort, de souffrance, inconnues ou

dangereuses ;

� d e favoriser le changement therapeutique [2].

Ainsi, la relation d’aide ou therapeutique favorise l’oscillationentre des moments de repit et de protection, des momentsd’exploration de soi et des moments de soutien au changement.

7. Conclusions

Le deuil est donc un processus intrapersonnel et interpersonnel.Il est bien etabli que les reactions de deuil sont diverses etmultiples [30] et qu’elles n’indiquent pas en elles-memes que lapersonne devrait forcement recevoir une aide professionnelle. Unememe reaction peut etre sous-tendue par des processus psycho-logiques differents. Une intervention peut etre proposee lorsqueles strategies mises en place ne sont pas efficaces pour la personne(de son point de vue ou si elles generent un dysfonctionnementsignificatif). Les interventions consisteront alors a etre reellementpresent a l’autre et a l’ecouter activement, de maniere empathique,congruente et respectueuse (a son rythme). Elles consisterontegalement a :

� e

xaminer les divers domaines problematiques en explorantl’origine des difficultes, et en particulier les processus qui lessous-tendent, mais aussi le sens qu’ils ont dans l’histoirecomplete de la personne ; � e nvisager avec la personne endeuillee d’autres modes d’ajuste-

ment que ceux qu’elle utilise habituellement mais qui s’averentinefficaces ;

� p ermettre d’instaurer ou de reinstaurer de la flexibilite.

Declaration d’interets

Les auteurs declarent ne pas avoir de conflits d’interets enrelation avec cet article.

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Discussion

Pr J.-F. Allilaire.– Merci de clarifier l’affirmation de la propositiondu debut de votre expose, « Par definition, la suppression est unphenomene pathologique », qui m’a semble regler de faconexpeditive la complexe question du normal et du pathologique.

Pr M. Laxenaire.– J’aurais deux courtes questions.La premiere concerne la frontiere entre deuil normal et deuil

pathologique. Il me semble que les medecins et les psychiatresn’ont a s’occuper que du second. D’ou l’importance de biendeterminer les criteres qui les distinguent (temps, profondeur de ladepression, etc.).

La deuxieme question concerne le travail du deuil. Ne pensez-vous pas qu’il s’agit d’une reorganisation de la memoire ? MarcelProust disait qu’il y avait dans la mort d’un proche une premierephase d’idealisation (« il etait beau, bon, il avait toutes lesqualites ») et une seconde plus realiste (« il n’etait pas si bien quecela »). Debut de la fin du deuil. . .

Pr E. Pewzner-Apeloig.– A propos de ces deux communications,je rebondirai sur la notion d’accompagnement, un terme que vousavez employe tous les deux ; accompagnement des endeuilles,j’entends, car c’est bien de cela qu’il s’agit dans la plupart des cas.

Madame Zech, vous avez dit que le deni peut avoir des effetsbenefiques ; compte tenu de ma propre experience clinique, je suistout a fait d’accord avec vous sur ce point. Toutefois, je voudraisrappeler que la souffrance et la demande d’aide peuvent emergertard, dix ou 15 ans apres le deces ; le deni a certes pu etrenecessaire pour avancer, mais a un moment donne quelque choseresiste, de l’ordre d’une douleur etouffee, et se manifeste sous laforme de symptomes psychosomatiques ou d’une symptomatolo-gie anxieuse ou depressive.

Par ailleurs, a propos des emotions, j’entends bien quel’absence d’expression de l’emotion n’est pas en soi pathologique.Mais il me semble difficile de ne pas evoquer a ce sujet les rituelsde deuil encore largement pratiques dans de nombreuses societesdites traditionnelles, rites au cours desquels l’expression desemotions est en quelque sorte deleguee a un tiers charge del’exprimer en l’incarnant lors d’un ceremonial de deuil souventcomplexe.

Pr. M.L. Bourgeois.– Merci beaucoup a notre collegue belge.Suppression est un faux ami anglais, comme le savent lespsychanalystes, situe entre deni, refoulement et repression. Lesdictionnaires traduisent le mot anglais par supprimer, mettre fin a,maıtriser, et soulignons-le : refouler. Suppression est traduit parrefoulement (psych.) in Robert et Collins. Pour Laplanche etPontalis, suppression : repousser de la conscience ; et repression :refoulement. Ainsi, dans l’inventaire extensif des mecanismes dedefenses de G. Vaillant, le terme suppression revient couramment(ce serait le propre du stoıcisme).

Merci aussi de nous apporter des donnees et des perspectivespsychopathologiques depassant largement la psychologie du senscommun et les opinions personnelles.

Reponse du rapporteur.– Le postulat predominant dans lalitterature jusque dans la fin des annees 1990 est effectivementque la « suppression » est un phenomene pathologique. Le termesuppression est ici une traduction du terme anglais « suppression »qui indique en fait un ensemble de concepts relatifs a l’evitement,au deni, a la repression, a la mise a l’ecart ou encore ladistanciation. Les auteurs classiques considerent que les evite-ments cognitifs, comportementaux ou experientiels de la realite dela perte et les emotions qui y sont associees vont generer ou sontdes indicateurs d’un phenomene ou processus pathologique. Celan’est que partiellement exact, comme l’article le souligne. Lemodele propose postule que les evitements ne peuvent reellementetre problematiques que lorsqu’ils sont extremes, c’est-a-direrealises de maniere exclusive a des processus de confrontation dela realite et des emotions vecues. La plupart des evitementsdevraient donc etre consideres comme adaptatifs.

Sur le meme aspect relatif au deni, il est tout a fait exact que lesdemandes d’aide peuvent venir dix ou 15 ans apres une situationde deuil et donc que la souffrance apparaıtra soit sous la forme d’undeuil « post-pose », d’autres symptomes ou encore de somatisa-tions. La litterature empirique n’a cependant a notre connaissancepas encore reellement confirme ces constats cliniques. En effet, ilexiste peu de preuves empiriques que les personnes qui presententpeu ou pas de reactions de deuil dans les mois qui suivent le decesd’une personne significative developperont plus tard des reactionsde deuil ou de depression (Bonanno et al., 2005). Les personnespresentant un deuil « absent » seraient en fait plutot resilientes ets’adapteraient au deuil sans que des consequences nefastes nesurviennent par la suite. Nous postulons que ces personnespeuvent developper des troubles anxieux, depressifs ou soma-tiques pour une serie de raisons qui ne sont pas exclusivementattribuables a un deuil non resolu, comme par exemple desfragilites genetiques ou constitutionnelles (ex. certains devel-oppant des migraines, d’autres des troubles digestifs ou dusommeil), environnementales (en ce inclus le contexte de vieconjugal, familial, professionnel) ou encore psychologiques (ex.mecanismes de defense privilegies habituellement, strategiesd’ajustement mises en place pour faire face aux evenements devie). Une autre reponse a cette question releve de la repetition desprocessus de deuil au cours de la vie d’une personne. Il est etablique les enfants ou les adolescents tendent generalement as’adapter au deuil d’un parent dans les mois et les anneesconsecutives au deces parce qu’ils s’attellent a ces periodes de leurvie a faire face a d’autres taches developpementales essentielles

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E. Zech et al. / Annales Medico-Psychologiques 171 (2013) 158–163 163

(ex. developpement cognitif, social, moral, identitaire). La pro-blematique du deuil peut devenir une souffrance significative bienplus tard, non parce que cela n’a pas ete traite dans le passe, maisparce que les processus de deuil se reactualisent tout au long de lavie, par exemple lorsque l’enfant gagnera son autonomiefinanciere, se mettra en couple ou aura lui-meme des enfants etque les changements identitaires mettront au jour, avec denouveaux questionnements, le lien et la relation au parent absent.Dans ces cas, comme dans tous les deuils, le deuil est revisite a lalumiere de la situation rencontree ici et maintenant et des besoinspropres de la personne. Le lien causal direct entre deuil absent etdeuil post-pose n’est donc selon moi pas encore demontre.

Dans le meme ordre d’idees, la question de la reorganisation dela memoire fait tout son sens. On sait egalement aujourd’hui,notamment grace aux travaux d’Elizabeth Loftus, que la memoireepisodique, celle qui detient les souvenirs d’evenements etepisodes de vie, est malleable, influencable et subjective. Ainsi,les perceptions, significations et vecus subjectifs d’une pertechangeront tres vraisemblablement au cours de la vie d’unepersonne, en fonction des recits qui en seront faits (voir aussi lestravaux de William Hirst sur l’influence des conversations sur lamemoire autobiographique).

Quant a la question du deuil normal vs. pathologique et descriteres qui permettent de les distinguer, il nous paraıt importanteffectivement, d’un point de vue de la communication entrecliniciens, qu’ils soient psychologues ou psychiatres, et entrechercheurs, que des criteres clairs puissent etre etablis afind’assurer la validite et la fiabilite, d’une part, des resultats derecherche et, d’autre part, des interventions cliniques qui endecouleront. La question est bien plus complexe qu’il n’y paraıt et,bien que des criteres de classification diagnostique psychiatriquesoient proposes pour inclusion dans le DSM-5, ils n’apparaissentpas encore suffisamment valides a ce stade. C’est une des raisonsqui fait que notre perspective d’intervention s’axe sur les processusqui sous-tendent les difficultes presentees par les personnes

DOI de l’article original :http://dx.doi.org/10.1016/j.amp.2013.01.024

0003-4487/$ – see front matter � 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

http://dx.doi.org/10.1016/j.amp.2013.01.025

endeuillees plutot que sur la presence, l’intensite ou la duree desymptomes particuliers.

La notion d’accompagnement nous paraıt aussi preferable acelle d’intervention dans la mesure ou elle refere a une conceptionhumaniste de la personne, qui est fondamentalement libre,autonome et responsable de ses choix et de sa vie et qui dispose deressources. La notion d’intervention implique semantiquementqu’un intervenant agit sur l’autre ou pour l’autre. Cela peutparaıtre contradictoire si l’on considere qu’une intervention est denature a imposer, contraindre, savoir pour l’autre ce qui est bon oumauvais ou encore juger des comportements ou attitudes a avoirou ne pas avoir et donc guider l’autre en fonction de nos proprescadres de reference plutot que de ceux du consultant. La notiond’intervention est ici utilisee dans un sens precis plus restreint etfait plutot reference aux connaissances issues de la psychologiesociale et clinique qui ont montre que toute presence reelle aautrui agit sur l’autre et influence effectivement reciproquementles personnes presentes. La perspective qui est developpee dansl’article est donc impregnee d’un respect fondamental de lapersonne dans sa globalite, en ce compris ses valeurs, ses pensees,ses emotions, ses comportements, ses lacunes ou ressources. Ladeuxieme caracteristique de l’intervention psychologique aupresdes personnes endeuillees qui est proposee et plus « active » duterme s’axe plutot sur l’importance pour le therapeute deconnaıtre les processus impliques dans le vecu des deuils. Celaest important afin qu’il ne se fourvoie pas dans des propositionsd’interventions therapeutiques (intuitives) et qui pourraients’averer contre-productives ou nefastes pour le client/patient.

Enfin, en ce qui concerne les rites de deuil et notammentl’expression des emotions de deuil realisees par des tiers, il nousapparaıt utile de rappeler que les rites permettront effectivementde donner du sens et de la symbolique au vecu de la personneendeuillee et d’accorder une reconnaissance sociale au change-ment qui est survenu ainsi que des regles et normes, des balises decomportement pour la personne endeuillee et son entourage.