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P. 11 JEU-CONCOURS JOUEZ & GAGNEZ UN IPAD4 n° 63 octobre 2013 Retrouvez toutes les actualités mutuelles de vos régions… régions /// Rhône-Alpes & Auvergne page 7 régions /// Bretagne & Picardie page 8 régions /// Île-de-France & Franche-Comté page 9 revue trimestrielle de votre mutuelle Les Français bénéficient-ils du meilleur système de santé ? Dossier « Les individus font de la collectivité un peuple ; la collectivité fait de chaque individu une personne. » Albert Jacquard* page 3 page 9 Coût de la santé Des centres de santé mutualistes… Une mutuelle qui bouge ! page 11 Scandale du médiator Le droit d'alerte

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P. 11JEU-CONCOURS

JOUEZ & GAGNEZUN IPAD4

n° 63octobre2013

Retrouvez toutes les actualités mutuelles de vos régions…

régions ///Rhône-Alpes & Auvergne

page 7régions ///Bretagne & Picardie

page 8régions ///Île-de-France & Franche-Comté

page 9

n° 63octobre2013

revue trimestrielle de votre mutuelle

Les Français bénéfi cient-ilsdu meilleur système de santé ?

Dossier

« Les individus font de la collectivité un peuple ; la collectivité fait de chaque individu une personne. »

Albert Jacquard*

page 3 page 9Coût de la santéDes centres de santé mutualistes…

Une mutuelle qui bouge !

page 11Scandale du médiatorLe droit d'alerte

Page 2: Les Français bénéfi cient-ils du meilleur système de santégroupeentismutuelles.fr/documents/articles/5... · 2014. 5. 7. · S ELON une enquête réalisée en 2011*, 45,4 % des

SELON une enquête réalisée en 2011*, 45,4 % des Français jugent important que leur com-plémentaire santé propose les services d'un centre de santé. Et pour cause : avec un restant

à charge qui ne cesse d'augmenter, des dépassements d'honoraires qui se généralisent, des diffi cultés à trou-ver un spécialiste rapidement, les patients recherchent le meilleur ratio coût/qualité/proximité. « Historique-ment, les centres de santé mutualistes se sont d'abord engagés sur des services délaissés par l'activité libé-rale », explique Pierre Masson, directeur général adjoint d'Entis. « Il s'agissait et il s'agit toujours de permettre au plus grand nombre d'accéder à des soins courants. Les centres et les réseaux de soin font partie de l'ADN mutualiste. » Les valeurs qui président à la création et à la gestion de ces centres ? La solidarité, la non-exclu-sivité (les centres sont ouverts à tous, adhérents et non adhérents, cmu), la mutualisation des coûts, la qualité des prestations servies. De l'image de dispensaires, les centres de santé mutualistes sont passés à une image d'excellence. Les hôpitaux mutualistes, à but non lucra-tif, sont très bien notés dans les palmarès des hôpitaux.

Maîtriser les coûts

Particularité de l'offre de soins mutualiste : ces centres de santé ont pour actionnaires et promoteurs une ou plusieurs mutuelles. Celles-ci se mutualisent pour offrir des prestations de qualité tout en réduisant les tarifs de 20 à 40 % selon les réseaux et la spécialité. C'est tout particulièrement dans les secteurs de l'optique et du dentaire que s'est développée l'offre. Les tarifs et les marges en optique en France sont très élevés et de l'ordre de 25 % plus chers que la moyenne européenne. Les coûts sont très peu transparents et les prix variables pour une même prestation. Enfi n, les remboursements sont quasi inexistants. Dans l’optique, l’assurance mala-die obligatoire rembourse en moyenne 4 % des dépenses, dans l’audioprothèse 14 % et dans les soins dentaires 32 %. « Les centres de santé permettent de maîtriser le reste à charge des adhérents », explique Sébastien Pommaret, directeur général de l'Union des Mutuelles de France Mont-Blanc qui gèrent les centres de soins, les services infi rmiers à domicile et les œuvres sociales des mutuelles de Haute-Savoie. « L'Union est un moyen pour les mutuelles d'avoir une réponse complète. »

Des prestations de qualité

Onze centres de santé maillent le territoire de Haute-Savoie. La question du maillage géographique n'est pas anodine. « Le service réside aussi dans la proximité, explique Franck Mecca, président de la Mutuelle Fami-liale de Haute-Savoie. Les adhérents nous ont fait part d'un besoin, d'une carence, concernant la consultation ophtalmologique dans la région : très peu d'ophtalmo-logues prennent de nouveaux patients et la majorité pratique des dépassements d'honoraires. Nous avons par conséquent demandé à l'Union des Mutuelles de France Mont Blanc de travailler sur le projet d'une consultation ophtalmologie. » Ainsi, depuis début octobre, le centre de santé de Meythet devient un centre de santé polyvalent avec une consultation ophtalmolo-gie, un cabinet dentaire, orthodontie, bloc pour la pose d'implant dentaire. Objectif : qu'il soit possible d'avoir

un rendez-vous rapidement en secteur 1. « C'est ambi-tieux, sachant qu'en France il y a 9 ophtalmologues pour 100 000 habitants. Et c'est essentiel pour résoudre les questions d'accès aux soins et de prévention, ren-chérit Sébastien Pommaret. Un exemple : l'ambioplie se corrige s'il y a une prise en charge avant l'âge de 5 ans. Le report ou le renoncement aux soins peut avoir des conséquences dramatiques… » Les centres de pré-vention organisent d'ailleurs des campagnes de dépis-tage. L'approche en optique diffère de celle du secteur marchand. Le critère de qualité, avant et après-vente, la

formation de l'opticien sont autant d'éléments garantis-sant un niveau de prise en charge. « Nous avons notre propre laboratoire de prothèse, note encore Sébastien Pommaret, ce qui nous permet de garantir une fabri-cation française et de qualité ». Une origine et une tra-çabilité pas toujours facile à vérifi er ailleurs… Et comme les solutions publiques pour maintenir une offre de soins équitable et accessible semblent fragiles, il y a fort à parier que les mutuelles continuent à jouer un rôle d'ac-teur global de la santé et développent une offre de soin de plus en plus large…

Franck Mecca,Président de la Mutuelle Familiale de la Haute Savoie

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Oui, je suis en colère…Décidément, il est diffi cile de comprendre Marisol Touraine. Entre la parole et les actes, il y a un gouffre, que dis-je un abîme. D'abord, au lieu d'in-terdire purement et simplement les dépassements d'honoraire, elle a préféré tenter de les plafonner, au risque de les généraliser !Voilà qu'elle récidive aujourd'hui concernant l'ACS (Aide à la complémentaire santé) dont bénéfi cient les personnes qui ne dépassent pas de plus de 35 % le plafond de la CMU. Le dispositif est simple : l'or-ganisme complémentaire perçoit une somme pou-vant atteindre au maximum 500 € qui est déduite du montant des cotisations de l'adhérent concerné.Afi n d'assurer un panier de soins minimum, que pensez-vous qu'il soit sorti du réservoir à idées du ministère ? Un décret instituant un seuil de presta-tions obligatoires ? Non, cela aurait été trop simple !Vous êtes bien assis à lire Bonne Santé ? Et bien un appel d’offres national devrait être lancé où seuls 1, peut-être 2 opérateurs seraient retenus !

À la trappe les mutuelles de proximité, les amis d'abord !

Marisol Touraine préfère privilégier les grands groupes nationaux, même assurantiels, dont les valeurs mutualistes et la proximité avec les adhé-rents ne sont plus à démontrer, plutôt que nos mutuelles qui depuis des années aident leurs adhé-rents en diffi culté et cherchent avec eux des solu-tions. Avec ce projet, fi ni le libre choix de l'adhé-rent ! Besoin d'un renseignement ? Vous taperez le 1, le 2 ou le 3 pour avoir quelqu'un au bout du fi l qui ne vous connaîtra même pas ! Quant à vous aider à remplir un papier, nous n'en parlerons même pas !Voilà bien une mesure d'une ineptie totale qui, si elle se confi rme, va éloigner des centaines d'adhé-rents de nos mutuelles ! Après l'ANI qui risque de ponctionner nos actifs individuels, on peut légiti-mement se demander si Marisol Touraine ne sou-haite pas purement et simplement la disparition des petites mutuelles. Dans ce cas, qu'elle ait au moins le courage de le dire.

Bonne Santé mutualiSte

Pierre ZilberDirecteur de la MFCA

Coût de la santé

Des centres de santé mutualistes pour pallier les défi ciences du système

Au fi l des désengagements et des dérembour-sements de la Sécurité sociale, les mutuelles ont développé des centres de santé, en parti-culier en optique, audioprothèses, dentaire et hospitalisation, qui viennent étoffer l'offre de soin en France. Les mutuelles ont fait le choix d'être en même temps des offreurs de soins afi n de peser sur les tarifs et la qualité.

« Les coûts dans les centres mutualistes sont réduits de 20 à 40 % selon les réseaux et la spécialité. »

Selon une enquête de la Drees, 85 % des bénéfi ciaires d'un contrat individuel d'une assurance voient la tarifi cation aug-menter de façon accélérée à partir de 60 ans alors que les trois quarts des bénéfi ciaires d'un contrat individuel d'une mutuelle ont une tarifi cation qui ralentit à partir de cet âge ou qui n'augmente que lentement. Les assurances appliquent en outre plus fréquemment des limites d'âge pour souscrire un contrat (56 % des contrats d'assurance contre 12 % dans les mutuelles). Autre écart de pratiques constaté par l'étude : les assurances répercutent davantage les disparités géographiques de dépassements d'honoraires et de consommations de soins. Selon le lieu de résidence, les tarifs peuvent varier de 25 %. Pour la Drees, toutes ces différences expliquent pourquoi 60 % des plus de 60 ans choisissent d'être couverts par une mutuelle plutôt que par une société d'assurance… ■

Après 60 ans, les tarifs des assurances augmententplus vite que ceux des mutuelles !

Erratum Mutuelle Familiale des Retraités

Une erreur s’est glissée en page 6 du numéro 62. Le Président de la MFR est bien Marius Pilloux, Jean-Luc Bordas en étant le Vice-Président.

Partout en France, pendant le mois d'octobre, des campagnes de sensibilisation ont été menées dans le cadre de l'opération Octobre rose. Objec-tif : un meilleur dépistage, plus précoce.Avec 1 femme sur 8 risquant de développer un cancer du sein, le dépistage précoce améliore les chances de guérison et permet de sauver des milliers de vies. En France, le dépistage organisé – c'est-à-dire la prise en charge à 100 % d'une mammographie tous les deux ans - est accessible à partir de 50 ans et jusqu'à 74 ans, mais il appartient à chaque femme et à son médecin traitant ou son gynécologue de commencer un suivi médical à

partir de 30 ans, en particulier s'il y a des antécédents dans la famille. D'après les données de l'Agence Natio-nale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé, l'ANAES, le dépistage organisé pour les femmes à partir de 50 ans permet de réduire de 30 % la mortalité. L'InVS estime que la mortalité décroît en moyenne par an de 1,3 %. Mais le cancer du sein se déclare de plus en plus jeune : 7 % des femmes touchées ont moins de 40 ans alors que ce chiffre était de 5,6 % en 2002. L'Association "Le can-cer du sein, parlons-en", organisatrice de l'opération Octobre Rose, milite pour que le dépistage concerne toutes les femmes à partir de 40 ans. ■

Ouverture du service ophtalmologie à Meythet

Depuis début octobre, le centre de santé de Meythet propose une consultation avec un médecin ophtalmologue. Le tarif conventionné est appliqué et vous obtenez un rendez-vous dans le mois (contre 6 à 12 mois d'attente constaté dans la région).Prise de rendez-vous et renseignements au 04 50 22 37 13

Du nouveau du côté des réseaux de soins

Autre solution proposée par les mutuelles : des accords avec des professionnels de santé dans le cadre de réseaux de soins agréés. Un appel d’offres est lancé sur le type de prestation, leur qualité et la fourchette de prix pratiquée. En contrepartie la mutuelle fait connaître ou oriente ses adhérents vers ces professionnels du réseau. Les mutuelles disposent de tels réseaux depuis des années, là aussi principalement dans les domaines de l’optique, de l’audioprothèse, du dentaire et de l’hospitalisation. Une loi adoptée le 24 juillet 2013 par l’Assemblée nationale a pour but de permettre aux mutuelles d’améliorer les remboursements de leurs adhérents lorsqu’ils choisissent de recou-rir à un professionnel conventionné faisant partie d’un réseau. Ce texte modifie à cet effet l’article L. 112-1 du Code de la mutualité.

Prise de rendez-vous et renseignements

Optique

2 Français sur 3 portent des lunettes correctrices.

5,3 milliards d'euros, c'est le montant des dépenses d'optique en France en 2011 (source : Drees).

2 millions de personnes renoncent à des soins d'optique pour raisons financières (source : Irdes).

Dentaire

9,8 milliards d'euros, c'est le montant des dépenses dentaires en France.

Les deux tiers des renoncements aux soins pour raisons financières concernent le dentaire.

36 % des dépenses dentaires sont prises en charge par l'assurance-maladie.

38,5 % par les mutuelles.

25,5 % par les ménages

En Chiffres !

Pour lire l'étude complète : www.drees.sante.gouv.fr/comment-les-organismes-complementaires-fi xent-leurs-tarifs,11184.html

OCTOBRE ROSE

Dépister, c'est lutter

*Citation de couverture : Albert Jacquard, Petite philosophie à l'usage des non-philosophes.

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conditions de travail dégradées par les non-remplace-ments, suppressions d'emploi, recours à l'intérim : le personnel soignant est sous tension (lire notre encadré) et a de plus en plus de difficulté à remplir sa mission de services publics.Dans ces conditions, quels critères prévalent dans les choix thérapeutiques ? Quelle place pour la qualité de soins ? Les scandales, là aussi, se multiplient. Erreurs médicales ou de diagnostics, infections nosocomiales, actes chirurgicaux inutiles, droits des patients négligés jettent le discrédit sur l'hôpital public.

Bonne Santé mutualiSte 5

Dossier ///

Si les organismes internationaux citent le système français en exemple et si les Français sont globalement satisfaits dans les enquêtes, ils considèrent néanmoins que les évolutions vont dans le mauvais sens : augmentation du reste à charge, fragilité du financement, du milieu hospitalier, des questions d'éthique… Autant de symptômes qui laissent penser que l'état de santé de notre système laisse à désirer. À l'heure où le ministère promet un check-up, Bonne Santé examine le dossier de ce grand patient.

Avec 11 % du revenu national consacré à la santé, 34,4 médecins en activité pour 1 000 habitants, une espérance de vie à la naissance qui a augmenté

de 2 ans et demi en dix ans et qui place la France en 6e position dans le monde, les résultats de la France en matière de santé restent bons et tou-jours salués par l'OCDE. Alors, qu'est-ce qui ne va pas, docteur ?

Le financement, poumon essouffléde notre système

« Nous sommes le seul pays où l’assurance complé-mentaire privée double l’assurance publique de base pour la quasi-totalité de la population, en cofinan-çant la dépense », rappelle Dominique Polton, direc-trice de la Stratégie des Études et des Statistiques à la CNAMTS. « Dans tous les autres pays, l’assurance privée couvre des populations particulières ou des services supplémentaires non pris en charge par la couverture publique. » Le poids financier des complé-mentaires y est donc en général beaucoup plus faible. Cette spécificité française est-elle une bonne ou une mauvaise chose ? Une conséquence positive est que le reste à charge direct des ménages français (9 %) est le plus faible en Europe, où il est en moyenne de 19 %. Mais cette situation résulte du délestage de l’assurance maladie obligatoire par transfert sur l’assurance com-plémentaire, qui couvre plus de 13 % de la dépense de santé contre 6 % en moyenne en OCDE. Résultat : un système inéquitable. « L’assurance complémentaire est inégalement distribuée, avec des garanties très variables, et financée de manière beaucoup moins équitable que l’assurance maladie publique. »Jusqu'à présent, la question de la maîtrise de la santé globale par les gouvernements successifs passe par le transfert vers les ménages et les complémentaires (on a souvent entendu que l’assurance publique devrait se concentrer sur le risque lourd et laisser le petit risque aux complémentaires). Mais la démarche entraîne des difficultés d’accès aux soins pour les populations les moins aisées, le risque d’une médecine à deux vitesses et, enfin, elle ne garantit pas à long terme la survie du système solidaire…

Des médicamentsplus dangereux qu'utiles ?

Les scandales en matière de médicament ne sont pas une nouveauté. Ils se sont succédés depuis les années 1960. Plusieurs pays se sont dotés, à partir de la fin des années 1980, d’agences voulues « indépendantes ». En France, il faut attendre 1992 pour voir se créer l’Agence du médicament, qui externalise par rapport à l’admi-nistration centrale les missions de la Direction de la pharmacie et du médicament, mise en place en 1978. C’est en 1999 que l’Agence du médicament est trans-formée en AFSSAPS, devenue depuis 2011 l'ANMS. La mise en place de dispositifs publics d’évaluation et de régulation est donc plutôt récente dans l'histoire du médicament. En regard de la Food and Drug Admi-nistration, aux États-Unis, l’AFSSAPS avait moins de poids et, comme le scandale du Médiator l'a mon-tré, était plus vulnérable face aux acteurs industriels et leurs relais politiques. L'affaire est d'autant plus scandaleuse que la solidarité - les fonds publics - a financé un médicament inutile et dangereux. Il y a bel et bien en France un problème de conflit d’intérêts entre l’industrie du médicament et le système de santé français. Un rapport de l’IGAS montre que l’influence de l’industrie est systémique. On pense notamment à la formation et l'information des médecins, souvent plus à l'écoute des arguments des visiteurs médiaux que des avis de pharmacovigilance. L’affaire Diane 35 est par ailleurs moins le symptôme de la défaillance de l’évaluateur public que des stratégies industrielles

pour élargir le champ de prescription d’une molécule au-delà de son autorisation de mise sur le marché. Ne faudrait-il pas faire sauter certains verrous juri-diques qui encadrent le marché du médicament ? Ne faudrait-il pas aussi et surtout une volonté politique qui fait défaut jusqu'à présent, pour des raisons électorales et économiques, avec chantage à l'emploi à la clef, l'in-dustrie pharmaceutique représentant 103 000 emplois ?

L'hôpital sous perfusion

Le rapport de la Cour des comptes sur la Sécurité sociale paru en septembre indique que, pour la pre-mière fois après des années de déficit, les établisse-ments publics ont rétabli leurs comptes. Mais il ne faut pas s'y tromper, ce rétablissement est lié à la cession d'actifs (ventes de terrains, immeubles…) et à des aides financières d'urgence de l'État (400 millions en 2012 contre 275 millions en 2011). La santé financière des hôpitaux reste préoccupante, d'autant que les hôpitaux restent confrontés à des tensions fortes dans le cadre de la réduction du déficit de l'assurance-maladie. Dans ce même rapport, la cour des comptes estime que les hôpi-taux doivent développer l'ambulatoire (4 opérations sur 10 sont réalisées en ambulatoire contre 8 dans des pays comparables) et réduire le nombre de lits. 5 milliards d'économie seraient à la clef. Or, de nombreux services, en particulier les urgences, SAMU et SMUR déplorent le manque de lits… Endettés, pointés du doigt comme mauvais gestionnaires, pris dans l'étau des restrictions budgétaires, les hôpitaux souffrent. Services saturés,

« Endettés, pointés du doigt comme mauvais gestionnaires, pris dans l'étau des restrictions budgétaires, les hôpitaux souffrent. »

Les Français bénéficient-ils du meilleur système de santé ?

2 questions à…Dr Françoise nay,

Vice-présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux & des maternités

Quels sont les choix politiques qui ont le plus nuit à l'hôpital ?

Le changement de conception de l'hôpital est né de l'ins-tauration d'une tarification à l'activité. Le tarif à l'activité implique une conception de l'hôpital comme une entre-prise, comme un "producteur de soin" – une expression utilisée encore récemment par l'Agence régionale de santé d'Île de France dans un de ces documents ! Il faut savoir que l'hôpital est financé par le nombre d'actes et selon leur technicité. Cela change la façon de travailler. Il faut produire plus, et par conséquent réduire la durée de séjour, mais aussi favoriser les actes "rentables". Or, cette notion de rentabilité est peu compatible avec la vocation de l'hôpital, avec la notion de suivi et de prise en charge. Faire sortir très vite de la maternité une jeune maman ou de chirurgie une personne âgée, c'est abandonner la notion de prise en charge globale, la prise en compte du médico-social. Au regard de la tarification à l'acte, il y a de nombreux aspects du soin qui ne "rapportent" pas. Un accouchement normal rapporte moins qu'une césarienne. Une IVG n'est pas très lucrative. L'éducation thérapeu-tique n'est pas très valorisée. Une opération de la vési-cule l'est mais s'il n'y a pas de complications qui viennent allonger la durée de séjour et qui empêchent de faire entrer quelqu'un tout de suite après. On voit les dérives possibles : la sélection de patients, le rejet de patients polypathologiques qui présentent plus de risques de com-plications. Ce n'est pas dans la tradition de l'hôpital, mais cette injonction implicite à faire tourner les lits très vite est une pression sur le personnel soignant. On a aussi supprimé des lits "qui ne servent à rien", d'où des ser-vices qui fonctionnent à flux tendus, comme les urgences. Imposer un taux de remplissage maximal, comme le disait le Pr Grimaldi, c'est un peu comme vouloir n'avoir des pompiers que lorsqu'il y a le feu…

Quelles sont les conséquences de la réduction des coûts ?

Le prochain plan de santé publique le redit : il faut réduire les coûts. Il faut donc produire plus mais avec moins de lits, moins de moyens. Dans un hôpital, 70 %

du budget concerne le personnel, ce qui signifie que l'on réduit aussi les effectifs. Pour réduire les coûts, on a favo-risé les regroupements, les pôles. On se retrouve avec des équipes qui tournent d'un service à l'autre, des équipes volantes, ou bien avec des intérimaires. Avec des consé-quences dont le risque de pertes d'information et de discontinuité des soins… Et derrière tout cela, il y a une redistribution du secteur hospitalier avec une montée en puissance du privé lucratif. Les établissements publics sont encouragés à la coopération avec le privé. Mais ces coordinations sont le plus souvent défavorables au public, le privé se gardant les services les plus rentables… Enfin, recentrer sur les grosses structures crée de l'éloi-gnement, et l'éloignement du renoncement aux soins. C'est en outre un facteur de risque. En Bourgogne, par exemple, avec la fermeture de plusieurs maternités, des femmes se retrouvent à 45 minutes, voire 1 heure, de la maternité la plus proche. Or on considère qu'au-delà de 30 minutes d'accès à la maternité, il y a un risque. C'est souvent le cas en montagne. C'est souvent le cas pour les urgences. Il est vrai que maintenir des petites struc-tures coûte cher. Mais faut-il faire primer l'économie sur

les besoins de santé ? La santé était un secteur qui avait échappé aux logiques de marché. Le pilotage de l'hôpi-tal comme une entreprise a introduit la logique de mar-ché. La santé est du reste une manne, surtout en temps de crise, et d'autant plus que c'est un marché prisonnier, un besoin. Des gens empruntent pour se soigner. Les patients sont prisonniers de ce qu'on leur vend. Toutes les politiques conduites jusqu'ici sont parties du postu-lat qu'il fallait réduire les dépenses et que ce postulat était indiscutable. Il faut pourtant arrêter l'étranglement financier, donner les moyens de moderniser l'hôpital. Il faut repenser les choses en termes de réponses aux besoins des patients…

« Des gens empruntentpour se soigner. »

En Chiffres !Les médicaments

1 500 unités de médicaments par patient et par an (contre 1 000 en Allemagne et 750 en italie).

50 % des plus de 65 ans prennent 1 à 4 médicaments par jour.

38 % des plus de 65 ans prennent 5 à 10 médicaments par jour.

44,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour l'industrie du médicament.

79 milliards d'euros de coût des effets secondaires des médicaments.

144 000 hospitalisations liées à des effets secondaires.

L'hôpital peut nuire à la santé

700 000 infections nosocomiales chaque année.

200 000 à 400 000 opérations inutiles chaque année.

190 000 événements graves (médicament, chirurgie, implant) pourraient être évités.

1 patient sur 10 a un accident médical.

Le financement des dépenses de santé

75,8 % sécurité sociale

13,7 % Complémentaires santé

9,4 % Ménages

1,3 % État (CMu…)

2,7 milliards d'euros : c'est ce que représente le transfert de l'Assurance maladie vers les complémentaires en raison des déremboursements.

4 % : c'est l'évolution des dépenses de santé chaque année.

14,3 milliards d'euros : c'est le montant du déficit que devrait atteindre la sécurité sociale en 2013.

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Une rentrée bien visibleÉlaborée en début d’été, la campagne d’affi chage orchestrée par la Mufti n’a pas manqué ses objectifs.

« Réaffi rmer, la place de la Mufti, au sein de Grenoble où depuis quarante-cinq ans, notre mutuelle assure et protège ses adhérents. Rappeler par un visuel et un slogan adaptés l’importance d’une complémentaire santé auprès d’une population active. S’assurer d’une meil-

leure visibilité était le but de notre campagne d’affi chage », rappelle Aldo Vitale, Président de la Mufti. Présente éga-lement depuis quelques années auprès du FCG (club de rugby évoluant dans le Top 14) de la capitale iséroise, la Mufti grâce à sa nouvelle image entretient sa position de mutuelle de proximité. ■

Encourager la solidaritéLe réseau mutualiste de soin optique de la Haute-Savoie s’associe au Secours populaire français dans le cadre de l’opération “L’Œil Solidaire”.

On peut, aujourd’hui, remplacer ses lunettes et faire don de son ancienne paire au Secours Populaire français, qui acheminera au Salvador le fruit de la collecte. À travers deux actions, lors de l’achat d’un nouvel équipement, les Opticiens Mutualistes s’engagent à la reprise de l’ancienne paire (20 euros*) et le versement de 10 euros au Secours populaire français, et ce jusqu’au 31 janvier 2014. Ce dispositif humanitaire, renouvelé depuis 2010, a permis grâce à la générosité du public via le réseau de magasins Opticiens Mutualistes de présenter un bilan de 9 500 paires de lunettes collectées et un reversement de 95 000 euros au Secours populaire français. ■

*20 euros de réduction pour tout achat d’un équipement com-plet (monture et verres correcteurs) d’un montant minimum de 100 euros. Offres valables dans les magasins participants à l’opération jusqu’au 31 janvier 2014 et non cumulable avec d’autres offres, promotions ou conventionnement.

Forum d'économie sociale et solidaire

Mutuelles et coopératives,de la résistance aux alternatives !Pourrions-nous vivre dans un monde de mutuelles et de coopératives ? Sur cette question, le pari était osé de réunir à Cran-Gevrier, par ce si beau début de week-end du 20 et 21 septembre, le public et des acteurs de l’économie sociale et solidaire. Imagi-née sous une forme interactive cette rencontre a permis d’approfondir leurs idées sur les valeurs d’égalité, de liberté, de démocratie, de solidarité et de prise en charge. La projection, du fi lm de Gilles Perret “Les Jours heu-reux”, et le débat qui suivit sur la création de la Sécurité Sociale de 1945 avec le réalisateur présent et Michèle Dessene (animatrice du forum) mirent les participants dans l’ambiance souhaitée. Le samedi, le décor était posé pour la fusion d’idées. Une exposition sur les origines de la mutualité de résistance, des stands de la Mutuelle Familiale de Haute-Savoie, de l’Union des Mutuelles Mont-Blanc, des Comités d’Actions Mutualistes, de la librairie Jean-Jacques Rousseau de Chambéry. Puis, une centaine de chaises en arc de cercle, une table au centre et une immense télé en carton, des comédiens à la place des orateurs… C’est le théâtre interactif qui fait irrup-tion dans l’activité mutualiste : un chasseur, une mère de famille, une grand-mère dans un fauteuil et la télé qui s’anime. Une scénette réaliste permettant aux partici-pants de plonger dans un débat sur la protection sociale, l’accès aux soins, le mutualisme. Et de nouveau, l’émula-tion du débat sur les coopératives de production, par une nouvelle scène adaptée. Un forum réussi. Chacun a envie de recommencer, d’agir encore, et pourquoi pas sous la même forme… ■La prise en charge

des maladies chroniques

Cancer, diabète, maladies cardio-vasculaires, mala-dies respiratoires, maladies psychiatriques sont les cinq principales maladies chroniques dont souffrent les Français. Leur nombre ne cesse d'augmenter. Or, le système de santé d'aujourd'hui est toujours basé sur une prise en charge des phases aiguës des maladies. Par ailleurs, ces maladies chroniques impliquent des interventions dans différentes disciplines ou auprès de différents acteurs (médecin généraliste, hôpital, spé-cialiste, établissement médical et social…) dont l'orga-nisation est cloisonnée. Enfi n, le tout est tarifé à l'acte ou à l'activité. Par conséquent, pour ces patients, c'est un véritable parcours du combattant pour organiser tout cela et un reste à charge important. Le patient se retrouve tout à la fois malade et coordinateur, sou-vent en diffi culté par rapport à sa vie professionnelle mais en même temps fi nanceur pour partie. À quand donc une prise en charge adaptée selon les patholo-gies et le degré de chronicité ? un parcours de soins simplifi é avec une équipe pluridisciplinaire concertée et de proximité ? une tarifi cation qui ne soit pas péna-lisante ? À quand une politique de santé qui permette de faire reculer les maladies chroniques ? Car on peut se demander à quoi est due l'augmentation de 60 % en dix ans du nombre de cas de ces maladies…

L'offre et l'accès aux soins,facteurs d'inégalités

L’article 5 du Code de déontologie stipule que « le médecin doit soigner avec la même conscience tous ses patients, quels que soient leur condition, leur natio-nalité, leur religion, leur réputation et les sentiments qu'ils lui inspirent ». L’éthique médicale reste en effet

incomplète si elle ne s’attache pas à la question de l’accès aux soins. Or, on constate par exemple que les urgences servent souvent de consultation pour une population qui n'a pas les moyens de faire une avance fi nancière. Le coût des dépenses de santé engendre un report de soin ou un renoncement qui occasionnent un diagnostic tardif de pathologies déjà avancées. La pratique des dépassements d'honoraires, et sa géné-ralisation, aggravent la situation. Au-delà des dispari-tés socioéconomiques, les disparités géographiques de l’offre représentent également un obstacle aux soins. Les incitations pour l'installation des médecins en zone rurale ou en zone urbaine sensible n'ont rien donné. Et que dire du désert hospitalier dans certaines régions ! « À stade égal de diagnostic, dans le cas d'un cancer avancé, explique Gwen Menvielle, chercheur de l'In-serm spécialisée sur les questions d'inégalités de santé, les personnes résidant loin des hôpitaux reçoivent en moyenne moins souvent une chimiothérapie alors que c'est le traitement recommandé dans ce cas. » On peut s'étonner que la distance infl ue sur le traitement reçu, mais c'est le résultat d'une étude que le chercheur a mené avec son équipe… Autre obstacle : les diffi cultés que rencontrent les populations vulnérables, les pri-sonniers, les personnes à mobilité réduite, les sourds-muets, les étrangers ne parlant pas français. Car l’ac-cès aux soins recouvre aussi l’accès à l’information. Le système de soin constitue des réseaux de plus en plus complexes vis-à-vis desquels l’usager peut éprou-ver un sentiment d’impuissance. Cette complexité est discriminante. La simplifi cation du parcours de soin, la production de contenus d’information, la présence de traducteurs, la qualité de l’accueil font le plus sou-vent défaut. Aussi les populations les mieux informées, ayant fait des études secondaires, et habitant dans des régions bien pourvues en médecins et hôpitaux, vivent, plus longtemps en bonne santé… Certains Français bénéfi cient du meilleur système de soin. ■

Bonne Santé mutualiSte

Dossier /// Les Français bénéfi cient-ils du meilleur système de santé ?

Les suicides, tentatives de suicide, arrêts de travail pour dépression, burn out se multiplient chez le personnel hospitalier. Le nombre de suicides des médecins, trois fois supérieur à celui de la population générale, a été dénoncé de nombreuses fois depuis plusieurs années. 14 % des morts de médecins chaque année seraient liés à un suicide contre 4 % dans la population française globale. Le désastre des restructurations hospitalières ne serait pas pour rien dans ce phénomène. La même agence de consulting chargée de restructurer France télécom et eDF s'occupe depuis les dernières années de restructurer la santé publique… ■

et la santédes soignants ?

« À quand une politique de santé qui permette de faire reculer les maladies chroniques ? »

Dans l’assiette aussi, tout est équilibre !

Entis, les mutuelles de l’être, a mis en place des actions de pré-vention au sein de ses agences mutualistes de proximité à desti-nation des adhérents et du public. C’est dans ce cadre que ce 21 mai, l’agence de la Samir de Romans-sur-Isère a accueilli une quarantaine de personnes venues s’informer sur l’équilibre alimentaire. Menée par une diététicienne nutritionniste, la rencontre qui portait sur les interactions entre nutrition, alimentation et bien-être a remporté, de l’avis des parti-cipants et de Martine Comte, conseillère mutualiste, un vif succès. Autre rendez-vous thématique sur "la Petite Enfance" le 25 septembre, dans la même agence animée par une infi rmière puéricultrice. ■

Maladies chroniques et croissantes

1 assuré social sur 5 est atteint d'une des 5 principales maladies chroniques.

28 millions de personnes reçoivent un traitement périodique, au moins six fois par an.

9 millions de personnes sont inscrites au titre des affections de longue durée (ALD).

65 % des remboursements de l'Assurance maladie concernent les ALD.

Tous égaux… en droit

7 ans d'espérance de vie en moins pour un ouvrier par rapport à un cadre.

1,5 à 2 fois plus de chance de guérir d'un cancer pour une personne issue d'un milieu favorisé.

16 % des Français renoncent aux soins, soit 10 millions de personnes.

En Chiffres !

Quand les adhérents décident !

L'assemblée Générale de la MFCA s'est déroulée le 28 juin 2013 à Saint-Yorre. Moment de convi-vialité mais aussi moment de réfl exion, de débat et de décisions pour l'avenir de la Mutuelle Familiale Centre Auvergne. Près d'une cen-taine de personnes présentes ont permis que cette AG soit

un succès. 39 délégués sur 43 convoqués ont pris part au vote des résolu-tions. Les débats ont été riches et ont souligné la crainte des participants face à la dégradation de notre système de protection sociale. L'ANI, sous couvert d'avancée sociale, en liant la couverture complémentaire au contrat de travail, ouvre la voie à un système à 3 vitesses avec les risques lourds pour le régime obligatoire notamment l'hospitalisation, les mutuelles pour les soins comme l'optique, le dentaire, et enfi n une sur-complémentaire pour ceux qui auront les moyens d'être très bien protégés. Bref, une protec-tion dont le niveau sera directement en lien avec celui de votre carte bleue. Sans pour autant sombrer dans la morosité, des pistes ont été tracées pour que la mutuelle continue d'exister en toute autonomie et des décisions ont été prises afi n de nous adapter à l'environnement qui est aujourd'hui le nôtre. Un tiers du conseil d'administration a été renouvelé. Un membre supplémentaire a rejoint le CA qui est composé de 20 membres cette année. Enfi n, c'est par un sympathique buffet que s'est clôturée l'Assemblée Générale 2013. ■

Défi brillateurFidèle à sa politique de préven-tion, la Mutuelle Familiale centre Auvergne a offert un défi brillateur qui a été installé au centre social "La Passerelle" à cusset, qui accueille un nombreux public avec tout près de là, l'école Lucie Aubrac. Déjà en 2009, un appareil avait été ins-tallé avec le concours de la MFCA à la Halle des Sports. Pour le Président Daniel Bernard, la prévention est l'une

des priorités des mutuelles. Par ce don, il souhaite permettre aux témoins directs d'un incident cardiaque d'intervenir et d'augmenter la chance de survie des victimes. Une association était pré-sente ainsi que la Croix Rouge afi n d'expliquer devant un public attentif, les gestes qui sauvent et les bons réfl exes à avoir. Il y a en France 55 000 arrêts cardiaques. Seuls 2 à 3 % des victimes survivent faute de réaction précises et rapides. C'est dire toute l'importance de cette démarche de la Mutuelle Familiale Centre Auvergne. ■

À noter que la Mutuelle Inter Région des Fonctionnaire Territoriaux a tenu égale-ment son AG le 27 septembre à Montluçon. Le débat, introduit par le rapport moral du pré-sident Didier Lavediaux, a été particulièrement riche et a refl été les mêmes inquiétudes. À l'issue du vote concernant le tiers renouvelable du CA, deux nouvelles administratrices, Rachel Contoux et Murielle Tronche, ont été élues et féminisent un peu plus cette assemblée. Un hommage est rendu à Raymond Caron et Gérard Deconhiout pour leur travail assidu au sein de la Mutuelle pendant de longues années et qui n'avaient pas tenu à se représenter. ■

MUFTIMFHS

SAMIR

Région : Auvergne /// Mutuelle Familiale Centre Auvergne

MFCA

MIRFT

Région : Rhône-Alpes

MFCA

Page 5: Les Français bénéfi cient-ils du meilleur système de santégroupeentismutuelles.fr/documents/articles/5... · 2014. 5. 7. · S ELON une enquête réalisée en 2011*, 45,4 % des

Bonne Santé mutualiSte 9

Session de formation des administrateursRégi par le code de la mutualité, les exigences de l’évolution de notre métier rendent les forma-tions obligatoires bien appréciées de tous. Depuis plusieurs années, tous les administrateurs de la MFF suivent ces formations. Cette année, menée par Forma-pass, organisme habilité, la journée de formation s’est déroulée le 17 septembre. En deux séances distinctes, animées par deux formateurs, l’une sur le juridique et les exigences de solvabilité, l’autre sur l’actualité des nou-velles réglementations, les participants ont pu acquérir de nouvelles compétences et enrichir leurs connaissances. Malgré l’intensité et la complexité des sujets, la partici-pation des administrateurs à cette formation témoigne de leur investissement pour que notre mutuelle perdure dans sa mission dans les meilleures conditions. ■

1re partie - Les placements financiersRappel des placements fi nanciers ; Rappel des règles de couverture des engagements réglementés ; Analyse des règles de dispersion et répartition.

2e partie - ActualitéPublication des frais de gestion de la mutuelle.Nouveaux formats informatiques :A/pour les virementsB/responsabilité de la mutuelle accrueC/délai maxi : février 2014 (obtention des agréments de la Banque de France, 1 à 2 mois)ANI : rappel et impacts signifi catifs sur la gestionContrats solidaires et responsables : risques fi scaux

C’est l’avis d’un des conseillers du président de la République. La Mutualité Santé s’est imposée dès le XIXe siècle comme un moteur de la société : elle revendique aujourd’hui 35 millions d’adhérents. Elle est un acteur majeur de la santé. Pourtant, 50 % des mutuelles ont disparu depuis 2006, grigno-tées petit à petit…

Les mutualistes, ce sont d’abord et avant tout des citoyennes et citoyens qui s’unissent, cotisent collectivement pour apporter une réponse à un besoin social com-mun. Proclamant l’égalité entre les sociétaires, ils organisent entre eux un système de solidarité intégrale et de démocratie interne. Ce sont ces valeurs qui les distinguent de toute autre forme d’assurance ou de com-plémentaire santé. La Mutuelle, c’est aussi l’engagement de déve-loppement de centres de santé, d’établissements de soin, de centres d’optique… (68 % du rembourse-ment du prix des lunettes est pris en charge par les mutuelles, contre 3,6 % par la Sécu). Cet engagement est très important dans un pays où on évalue à 10 millions le nombre de personnes qui ne peuvent plus se soigner, ou éprouvent des diffi -cultés à le faire. Avec les Mutuelles, il s’agit de faire de la santé un bien

commun, et non un marché : il s’agit de défendre l’utilité sociale face à la gestion comp-table, voire la recherche de la rentabilité. Les enjeux du combat de la mutualité sont importants : ils concernent la santé des hommes et des femmes de ce pays, la réduc-tion des inégalités et leurs conséquences… Alors, les valeurs d’égalité, de solidarité, de démocratie… un modèle dépassé ? ! ■

La Mutuelle Générale de l’oise et optic 2000 se sont associés pour garantir le choix d’un équipement optique complet et de qualité à prix négocié. L’accord partenarial se porte sur une offre personnalisée totale à prix serré avec un reste à charge limité sur plus de mille références.

une vaste liberté de choix

Outre des options tels l’anti-reflet, la polarisation ou l’antisalissure, c’est dans toutes les collections et à tous les prix que l’on pourra choisir ses lunettes. La structure mutualiste et le célèbre équipementier proposent aussi “2 packs tout compris” répondant à tous types de défauts visuels*. L’offre porte sur un panel de 120 montures Optic 2000, équipés de verres issus des meilleurs verriers fran-çais. En guise d’exemple, une personne pourra à prix serré acquérir son équi-pement optique complet (monture, verres avec traitement durci) pour 39 euros pour les verres unifocaux, et 119 euros pour les verres progressifs.

*Ces offres s’appliquent pour les myopies, hypermétropies ou presbyties et pour les astigmatismes.

Les administrateurs de votre mutuellene “chôment” pas, l’ordre du jour de la journée de formation en témoigne,conforme à l’actualité de notre mutuelle.

Assemblée GénéraleConvoquée par le Conseil d’Administration l’Assemblée Générale s’est déroulée le 18 juin, à Larmor-Plage sous la présidence de M. Gilbert Hochet. Le quorum requis atteint par la présence de 60 délégués présents ou représentés, l’assemblée a pu déli-bérer. Les riches débats ont fait le constat que les pro-messes du candidat M. Hollande n’ont pas été tenues. Pour rappel, ses engagements à supprimer la TSCA (Taxe spéciale sur les contrats d'assurance), renégocier le traité européen, s’attaquer à la fi nance, rétablir une politique sociale exemplaire dans le pays, sont restés lettres mortes. Les délégués s’insurgent sur le fait que notre mutuelle est considérée comme une assurance et soumise à l’impôt sur les sociétés alors que nous sommes une entreprise à but non lucratif. Ils constatent aussi qu’en 2012, près d’un million d’euros de taxes furent ponctionnés sur leurs cotisations. De même l’inquiétude ne cesse de croître concernant l’ANI (Accord National Interprofessionnel), notamment les deux articles sur les complémentaires santé. L’application de l’ANI entravera l’accessibilité aux soins pour tous, creusera les inégalités et aggravera la précarité. Les délégués estiment que les assurés sociaux doivent avoir le choix de leur complé-mentaire santé. ■

Mutation informatiqueAfi n de mieux répondre aux attentes des adhé-rents, et des professionnels de santé, et profi -tant du “calme” du mois d’août, notre mutuelle s’est dotée d’un nouveau logiciel. Après quelques modifi cations et adaptations, ce nouveau système permettra plus de souplesse dans la gestion des dos-siers, répondant au plus près des normes imposées de l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel Résolution). ■

Assemblée Générale

Formation des administrateurs

La mutuelle CPAMIF

La mutuelle CPAMIF est historiquement la mutuelle des caisses primaires d'assurance maladie. Une relation très privilégiée la lie donc aux personnels de la Sécu-rité sociale qui représentent 80 % de ses adhérents. « La mutuelle s'est ouverte depuis 2009 à toutes celles et tous ceux qui désirent bénéfi cier des prestations d'une mutuelle forte d'une expérience de plus de 60 ans, puisque la CPAMIF a été créée en 1944 », resitue Christèle Behr Nanot, directrice de la CPAMIF.

Une mutuelle qui bouge…

Ainsi la mutuelle est dans une dynamique de dévelop-pement, d'où sa nouvelle identité, son nouveau site, ou encore des opérations comme l'opération parrainage. Nous comptons sur vous, nos adhérents, pour nous aider à faire adhérer de nouvelles personnes de votre entourage ! « Cette année, la mutuelle CPAMIF a recruté un déve-loppeur de terrain pour dynamiser la mutualisation et présenter les offres complètes en santé et en prevoyance auprès des entreprises, associations ou collectivités mais également des TNS. Pour conforter sa présence locale dans le 4e arrondissement de Paris, elle a mis en place une opération de "démarchage dans la rue" avec une distribution de brochures comprenant une remise sur la cotisation annuelle pour les nouveaux adhérents se présentant à l'agence. Il s'agissait de créer du mou-

vement en local, autour de l'agence. Et c'était aussi une façon très concrète de montrer que nous sommes une mutuelle de proximité », expliquait Christèle Behr Nanot.

De nouveaux partenariats

La mutuelle a parallèlement développé des partenariats pour proposer à ses adhérents une offre plus complète. Un partenariat avec la Mutuelle Générale de Prévoyance, un partenariat avec la Mutuelle d'Assurance Solidaire pour l'auto et l'habitation, ou encore un partenariat avec Priorité Santé Mutualiste pour le volet prévention. La CPAMIF a en outre rejoint l'union de groupe mutualiste Entis pour renforcer sa dynamique de développement, ce qui permet en même temps d'étoffer l'information santé et prévention à travers le magazine trimestriel Bonne Santé que les adhérents reçoivent désormais. Et cette page CPAMIF dans le magazine permet de mieux faire connaître aux adhérents des services qu'ils ne connaissent pas assez, comme le service assistance et protection juridique inclus dans les prestations de tout adhérent, et qui est un vrai plus en cas d'hospitalisation ou de litige juridique. ■

La CPAMIF a une longue et forte expérience. Un atout sur laquelle elle s'appuie pour évo-luer, pour dynamiser son développement et ses partenariats, pour étoffer sa gamme de prestation. Explications avec sa directrice, Christèle Behr Nanot.

Une mutuellequi bouge !

Votre fidélité récompensée ! Mieux que quiconque, vous connaissez la qualité et le niveau des presta-tions que nous vous offrons… partagez nos valeurs mutualistes avec vos proches et bénéficiez pour vous et pour votre filleul :➔ 20 € en chèque cadeau

pour une adhésion individuelle.➔ 40 € en chèque cadeau

pour une adhésion familiale.

Plus de solidarité, de proximité, d'écoute et de conseils… Au même titre que votre satisfaction, celle de votre filleul sera notre priorité !Pour bénéficier de cette opération, rendez-vous sur notre site Internet ; écrivez à l’attention du service développement [email protected] ; ou encore appe-lez-nous au 01 49 96 43 43.

Le service assistance et protection juridiquede votre mutuelleLa mutuelle CPAMiF offre toute une gamme d'aides en cas d'hospitalisation. Quelques exemples : en cas d'urgence médicale à votre domicile, la CPAMIF peut organiser le transfert à l'hôpital, faire livrer les médi-caments dont vous avez besoin. En cas d'hospitalisation, la CPAMIF organise et prend en charge le transfert de vos enfants de moins de 16 ans chez l'un de vos proches ou bien leur prise en charge à votre domicile par une personne qualifiée à concurrence de 20 h réparties sur deux jours, ou encore leur conduite et leur retour à l'école. La CPAMIF peut aussi organiser et prendre en charge vos ascendants dépendants pour le transfert à votre domicile ou leur prise en charge par une personne qualifiée.En cas d'hospitalisation de plus de 48 h, une aide à domicile pourra assurer tout ou partie de l'entretien courant du foyer. En cas d'immobilisation à votre domicile de plus de 7 jours, en cas de chimiothérapie ou de radiothérapie, ou en cas de décès dans la famille, la mutuelle propose également une aide à domicile. Et si un de vos enfants est malade ou hospitalisé, la CPAMIF prend en charge la garde et le soutien scolaire. Pour connaître l'ensemble de ces aides, rendez-vous à votre agence ou sur notre site Internet 24h/24, 7j/7 n° cristal : 0969 323 103. ■

Consultez notre site internet ! Pour y trouver des informations complètes sur la mutuelle et ses garanties, mais aussi pour créer votre espace adhérent sécurisé et vous tenir informé de l’état d’avancement de vos remboursements !››› www.mutuelle-cpamif.fr

Tous en selle !

Région : Bretagne /// Mutuelle Familiale de France Région : Île-de-France /// CPAMIF

Ancrée dans un territoire fortement empreint de mémoire de luttes collec-tives, la Mutuelle Générale de Belfort participe aux évolutions et initiatives locales, et notamment à la vie associative. Intéressée par le projet du Maillon Solidaire, la mutuelle belfortaine soutient le “rayonnement” de l’association.« Car il s’agit bien là de promouvoir une activité participative, saine et non polluante, non lucrative pour l’entretien et aux petites réparations des “petites reines” des citadins de Belfort », explique Michel Bardot, président du Maillon Solidaire, tout en essuyant une pipette à huile de son chiffon. « Le Maillon Solidaire c’est pour rappeler que l’en-traide existe. Ici, les gens viennent réparer leur vélo, les membres de l’association sont là pour les aider, trouver les bons gestes avec de bons outils, ça crée du lien, et les gens ici et ailleurs en ont sacrément besoin. L’association est aujourd’hui constituée de 135 membres… tous cyclistes. » ■

Région : Picardie /// Mutuelle Générale de l’Oise

Région : Franche-Comté /// Mutuelle Générale de Belfort

PROGRESSIFS OU UNIFOCAUX…

facilitez-vous la vue !

Solidarité « surannée » ?

opération parrainagejusqu’à la fin de l’année !

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En bref & en chiffresJEU CONCOURS BONNE SANTÉ 63

Avez-vous bien lu votre magazine ?Répondez à ce questionnaire pour le vérifi er. Un tirage au sort parmi les bonnes réponses vous fera peut-être remporter un IPAD 16 gigas !

Pour participer, retournez le coupon avant le 15 décembre 2013inclus à l’adresse suivante : Jeu concours Bonne Santé n° 63 entis, les mutuelles de l’être39, rue du Jourdil - Cran-Gevrier CS 59029 - 74991 annecy Cedex 9

Un tirage au sort sera effectué parmi les bonnes réponses.

UN IPAD4 16 GIGAS - WIFIUN IPAD4 16 GIGAS - WIFIJOUEZ & GAGNEZ

une directive du ministère de l'Éducation natio-nale stipule qu'un sac ne doit pas dépasser 10 % du poids de l'enfant.

Avec un cartable de 8,5 kg en moyenne pour un élève de 6e on dépasse de loin cette recommanda-tion. Le 5 octobre, la FCPE et le syndicat national des kinésithérapeutes rééducateurs ont lancé une campagne nationale M'ton dos. 270 kinés offriront des consultations gratuites aux élèves de CM1, CM2 et 6e pour les sensibiliser aux conséquences du port de charges trop lourdes : contractures, asy-métrie de postures, altération du disque interver-tébral, et des douleurs à venir pour l'âge adulte… 64 % des élèves interrogés pour la campagne M'ton dos disent avoir déjà eu mal au dos. ■

16 GIGAS - WIFI16 GIGAS - WIFICARTABLE

M'ton dos

Bonne Santé mutualiSte 11

le gagnant du jeu de juilletest M. Richard François de Loyat (56)adhérent de la mutuelle Familiale de France.

Faut-il réglementer la cigarette électronique ?Santé publique

Le succès des cigarettes électroniques, avec plus d'un million d'adeptes, montre que les fumeurs sont désormais bien conscients de la nocivité de la cigarette classique et nom-breux à souhaiter s'en affranchir. Mais quid de l'e-cigarette et de l'e-fumée inhalée ?

UN PROJET de directive antitabac est actuelle-ment examiné par les instances européennes. L'enjeu ? Déterminer si l'e-cigarette doit être considérée comme un produit pharmaceu-

tique et répondre, à ce titre, aux exigences de confor-mité. Cette décision limiterait notamment l'utilisation des arômes et améliorerait l'étiquetage des substances contenues. Le texte préconise par ailleurs d'harmoni-ser les différentes réglementations en vigueur dans les 28 états membres ainsi que des mesures dissuasives contre l'usage du tabac.

Pas de fumée sans feu

Fabricants et usagers de la cigarette électronique s'in-surgent contre ce projet européen : ils estiment prouvé que l'e-cigarette est signifi cativement moins nocives que la cigarette. Vapoter réduirait les risques de mala-die de 99 %, clament certains, dont des professeurs de médecine impliqués dans la lutte contre le tabagisme, comme Antoine Flahaut, cité par Les Échos : « Ce qui est mauvais dans le tabac qu'on fume, c'est le goudron qui résulte de la combustion et se dépose dans les voies respiratoires, ainsi que le monoxyde de carbone qui se diffuse dans le sang. Or ces deux substances sont absentes des e-cigarettes. » Une étude réalisée par 60 millions de consommateurs montre néanmoins la présence de substances cancérogènes et toxiques en quantité signifi catives, voire supérieures à une ciga-rette classique. Du formaldéhyde et de l'acétaldéhyde notamment. Dans certaines marques, l'étude a trouvé en outre des traces de métaux comme le nickel, le chrome ou l'antimoine.

Un statut juridique vaporeux

Les résultats de ces tests plaident en faveur d'un enca-drement de ces produits qui n'ont pas de statut juri-dique pour le moment, ni produits dérivés du tabac puisqu'ils n'en contiennent pas, ni médicaments en tant qu'aide au sevrage, comme les patchs. Cette absence de

statut juridique permet la commercialisation sans dos-sier scientifi que indiquant la nature des ingrédients. D'ailleurs l'étude de 60 millions de consommateurs révèle des étiquetages peu fi ables : composition affi -

chée incomplète ou mensongère, teneur en nicotine inexacte… Première mesure d'une série que souhaite prendre le ministère de la santé, l'interdiction de vente d'e-cigarette aux mineurs depuis le 27 juin. Les autori-tés de santé craignent en effet que la cigarette électro-nique n'amène les jeunes à passer du vapotage au crapo-tage. Il est par ailleurs question d'interdire l'e-cigarette

dans les lieux publics, d'interdire la publicité, des taux de nicotine supérieur à 18 mg/ml ou encore de limiter la vente à des établissements agréés. À ces intentions s'ajoute celle d'une taxation envisagée pour les produits jugés dangereux pour la santé, comme l'aspartame, les vins transformés et les boissons énergisantes.

Le rapport bénéfi ces/risques

La question de la réglementation soulève celle du rap-port bénéfi ces/risques. The Lancet, la très sérieuse revue scientifi que britannique, a publié des études sur l'effi cacité dans l'aide au sevrage tabagique de la substi-tution de la cigarette classique par la cigarette électro-nique. Si la réglementation freine la diffusion massive, on peut se demander si elle ne prive pas du même coup, au nom du principe de précaution (que l'on n’applique guère pour l'air que l'on respire dans la rue ou pour les divers polluants en vente libre aux rayons produits ménagers ou bricolage) d'un moyen non négligeable de faire diminuer le nombre d'infarctus, d'AVC, de can-cers du poumon et de morts liés au tabagisme. Tout de même 74 000 morts chaque année… ■

« Cette absence de statut juridique permet la commercialisation sans dossier scientifique indiquant la nature des ingrédients. »

Scandale du Médiator

Le droit d'alerte L’affaire du Médiator continue d’ébranler le monde médical. À la fois révélatrice de la puissance des groupes pharmaceutiques et du laxisme des autorités sanitaires, elle porte atteinte au lien de confi ance unissant le médecin et le patient tout en soulevant un grave problème de confl it d’intérêts. Elle pose aussi la question du droit et du devoir d'alerte.

LE PROCÈS du Médiator a été repoussé au 15 mai 2014. En effet, la citation directe initiée par les parties civiles contre Jacques Servier, fon-dateur des laboratoires du même nom, et lui

valant de comparaître pour « tromperie aggravée », est une procédure encore trop fragile eu égard à la com-plexité d’une telle affaire. D’où la demande de complé-ment d'information. Car il s'agit de comprendre com-ment le benfl uorex, principe actif commercialisé sous le nom Médiator de 1976 à 2009, a pu être présenté par les laboratoires Servier comme un antidiabétique sans que les propriétés anorexigènes de la molécule et sa toxicité n’aient été révélées.

Des effets secondaires connus depuis les années 70

C’est grâce à l’acharnement d’une praticienne, la pneu-mologue Irène Frachon, que le scandale a éclaté. Dès 2007, elle interroge la communauté de liens existant entre le benfl uorex et l’isoméride, un autre coupe-faim des laboratoires Servier, et lance une alerte à la commu-nauté des cardiologues et des pneumologues en 2009 : le benfl uorex serait à l’origine du développement de val-vulopathies (une déformation des valves cardiaques) et d’hypertensions artérielles pulmonaires (HTAP).

Les effets néfastes de l’isoméride, qu’il s’agisse de com-plications respiratoires ou d’insuffi sances valvulaires, sont connus depuis les années 70. La prise de conscience se généralise en 1997 à l’occasion d’une mobilisation mondiale contre l’isoméride et du retrait des anorexi-gènes amphétaminiques en Europe et dans les pays anglo-saxons. Si des fonds spéciaux d’indemnisations destinés aux victimes se créent déjà aux États-Unis, Servier ne retire pas le Médiator du marché français. Un traitement à l’isoméride ne devait pas durer plus de 6 mois. Or, on a prescrit le Médiator sur des périodes allant de 10 à 20 ans…

Dysfonctionnements

Bref, ce n’est qu'en novembre 2009 que le Médiator, déjà interdit chez nos voisins espagnols et italiens, disparaît des pharmacies à la demande de l’Afssaps. C’est l’IGAS (l’Inspection Générales des Affaires Sociales) qui a révélé les dysfonctionnements dans la gestion de l’affaire par l’Afssaps. Le manque d’indépendance des experts est mis en cause tout autant que la tromperie commerciale et la stratégie dilatoire appliquées par le groupe Servier, lequel gagne à faire s’éterniser une affaire dont la len-teur n’est pas sans rappeler celle des hormones de crois-sances. L’Inserm chiffre le bilan à 1 300 morts pour 3 100 hospitalisations. Le rapport d’expertise judiciaire estime que l'on pourrait atteindre 1 800 morts à long terme imputables au Médiator. Légèreté des médecins, ambi-guïté des autorités de contrôle, silence des employés du laboratoire. La chaîne des responsabilités est longue.

Un nouveau droit d'alerte

Aussi, c'est suite à l'affaire Mediator, que la loi du 16 avril 2013 relative à l’indépendance de l’expertise en matière de santé et d’environnement et à la protection des lanceurs d’alerte créée un nouveau dispositif d’alerte. Les salariés et membres du CHSCT peuvent l'actionner lorsque « les produits ou procédés de fabrication utilisés ou mis en œuvre par l’établissement font peser un risque grave sur la santé publique ou l’environnement ». Inscrit au code du travail, ce nouveau droit permet au lanceur d'alerte de bénéfi cier d’une protection spéciale compa-rable à celle mise en place pour les salariés victimes de discrimination ou de harcèlement, ou ayant témoigné de tels faits. L'employeur ne pourra pas prendre de mesure de sanction ou de discrimination. L'employeur ne pourra pas non plus bénéfi cier de l’article 1386-11 du code civil selon lequel le producteur n’est pas responsable du dom-mage causé par un défaut de son produit s’il prouve que l’état des connaissances scientifi ques et techniques au moment de sa mise en circulation n’a pas permis de déceler l’existence du défaut… ■

Sport

Les leviersde la motivationLes bonnes résolutions de la rentrée sont déjà loin ? Votre motivation s'émousse ? Ce phéno-mène bien connu est loin de ne concerner que les amateurs et les vacanciers bien intention-nés à leur retour. Les sportifs de haut niveau vivent aussi des baisses de motivation.

La différence avec les pros ? La baisse de motivation entraîne l'arrêt du sport pour nous, la mise en place de solutions pour eux… Précisément, quelles sont ces solutions ? La défi nition des objectifs. En effet, si ceux-ci sont mal défi nis, pas partagés ou injustifi és, il est diffi cile de maintenir le cap. Inversement, la motivation s'appuie sur des besoins physiologiques, sociaux et psychologiques. Résultats, si on n'est pas mordus, mieux vaut :➔ pratiquer un sport collectif ou avec des amis ou

avec un professeur,➔ choisir une discipline qui apporte du bien être

physique, des sensations,➔ se fi xer des objectifs atteignables rapidement et

les redéfi nir une fois atteints.

Enfi n, motivez-vous en vous mesurant aux autres, en cherchant la reconnaissance de vos amis ou en encourageant votre entourage à vous mettre la pres-sion. Ce que les spécialistes appellent la "motivation extrinsèque" Extrinsèques aussi les moyens qui per-mettraient de valoriser le sport selon un sondage Opinionway de juin dernier : 55 % des Français esti-ment qu'il faudrait trouver des solutions pour mieux concilier travail et pratique sportive et 52 % qu'il faudrait des infrastructures plus accueillantes. ■

Le stress augmente le risque d'Alzheimersi une étude publiée par "the American Journal of epidemiology" conclut à l'absence de lien entre la dépression et le cancer une autre étude publiée en septembre dans le Bristish Medical Journal montre que l'exposition au stress augmente de 21 % le risque d'Alzheimer et de 15 % le risque de démence. Le stress, en engendrant des réactions physiologiques au niveau cérébral, hormonal et cardiovasculaire, favoriserait la survenue de dégénérescence cérébrale…

1) Combien de femmes risquent de développer un cancer du sein ?❑ 1 sur 5 ❑ 1 sur 8 ❑ 1 sur 10

2) Dans le budget d'un hôpital, quel pourcentage représente le personnel ?

❑ 70 % ❑ 80 % ❑ 85 %

3) Combien compte-t-on d'ophtalmologues par habitants en France ?

❑ 1 pour 100 000 ❑ 1 pour 900 000 ❑ 9 pour 100 000

4) Quelle substance est absente de la cigarette électronique ?

❑ le formaldéhyde ❑ l'acétaldéhyde ❑ le goudron

5) Quel est le nom de la campagne pour préserver le dos des enfants ?❑ M'ton dos ❑ K'rtable en mousse ❑ Re-pause ton corps

nom :

Prénom :

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CP : Ville :

numéro d’adhér ent :

Page 7: Les Français bénéfi cient-ils du meilleur système de santégroupeentismutuelles.fr/documents/articles/5... · 2014. 5. 7. · S ELON une enquête réalisée en 2011*, 45,4 % des

L E S M U T U E L L E S D E L ' Ê T R E

LES MUTUELLES DE L'ÊTRE

Le Kiosque

Bonne Santé est la revue trimestrielle d’Entis, les mutuelles de l’Être - 39, rue du Jourdil - Cran-Gevrier - BP 9029 - 74991 Annecy Cedex 9 • octobre 2013 • n° 63 • Directeur de la publication : Lucien Carette • Directeur de la rédaction : Damien Fortun • Conseil éditorial : Didier Levallois • Rédaction, conception et réalisation : Critères • Dossier : Valérie Iniesta • Photographies : Shutterstock • Imprimé sur papier recyclé. Numéro de CPPAP : 0910 M 05566

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santé t’appartient !T

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L’acné… le point noir des ados

En navrant les visages de 4 adolescents sur 5, l’acné se manifeste par l’éruption de “boutons”. Le menton, le front, le nez mais également le dos et le thorax sont affl igés par cette maladie bénigne. L’impact psychologique de l’acné sur des adolescents en plein changement hormonal est important. Sa localisation sur le visage intervient dans la relation sociale avec autrui ; le moral en est atteint. Ce mal-être se combat par une prise en charge précoce et une prise de conscience des causes de l’acné. Ainsi de bonnes attitudes sont à apprendre pour limiter les lésions et les cicatrices.

D’abord comprendre…Les hormones sexuelles, lors de la puberté, provoquent par leur augmentation une accentuation de la production de sébum (hyperséborrhée) dans le follicule poli-sébacé (ensemble poil et glande sébacée). La surproduction de sébum provoque, outre la peau grasse, l’obstruction du follicule en créant le fameux point noir. L’écoulement du sébum réduit à néant propulse la proli-fération de bactéries. Le follicule se dilate, jusqu’à se rompre

déclenchant l’infl ammation à la source du bouton rouge (papule) et du bouton rouge à tête blanche (pustule). L’acné évolue par “poussées”. Polymorphe, l’acné se distingue par deux catégories, l’une rétentionnelle (points noirs et microkystes), l’autre infl am-matoire (boutons rouges).

Ensuite agirConsulter est nécessaire, le dermatologue choisira en vue du type d’acné, de l’âge du patient, du mode vie, un traitement médica-menteux et des soins dermo-cosmétiques adaptés. Venir à bout de l’acné n’est pas si simple. Il faut s’armer de patience car les traitements n’éradiquent pas l’affection. Souvent suspensifs, ils permettent une réelle amélioration. Avec l’âge, l’acné “juvénile” s’estompe naturellement, à condition de conserver un traitement d’entretien. Le meilleur atout, pour faire de cet épisode acnéique une période propice à son apprentissage est l’hygiène. Hydrater régulièrement la peau sous traitement, choisir les produits adap-tés, tamponner le visage pour le sécher plutôt que l’essuyer, sont au quoditien les bonnes habitudes à prendre. ■

Avec la rentrée bon nombre d’adolescents (fi lles et garçons) s’approchent au plus près de leur miroir et comptent avec impuissance leurs points noirs, papules et autres pustules. Petit éclai-

rage sur la plus fréquente des maladies de la peau…

.Cicatrice.C’est la principale complication de l’acné.Éviter de se “faire péter” les boutonssemble le meilleur des conseils.

.Hormonal.Tout changement hormonal peut jouer un rôle dans l’acné. C’est à l’adolescence que surviennent le plus de bouleversements hormonaux.

.Point noir..Bouchon de sébum oxydé, bloquant ainsi l’écoulement du sébum.

.Contagieux.L’acné n’est pas une maladiecontagieuse.

.MOTS-.

.CLÉS ///

toujours soucieuse d’améliorer les services aux adhérents, la Mutuelle Familiale de Haute-savoie a mis en place un numéro gratuit pour eux. Non surtaxé y compris dans les forfaits mobiles et box, accessible depuis l’étranger par le suffixe 0033, ce numéro cristal est opérationnel depuis début septembre. Il remplacera à terme le 0820 802 801 qui lui est payant.

N° 09 69 39 96 96

Contre les prédateurs de la santéCatherine Jousse, Christophe Prudhomme, Bernard Teper, Éditions Osez la république sociale

La proie ? La santé, ce secteur qui depuis la fi n des années soixante n'échappe plus guère à la marchandisation et à la privatisation des profi ts à tirer d'un marché dont les clients sont captifs. Les prédateurs ? Warren Buffet, Denis Kessler, Guillaume Sarkozy et d'autres encore. Selon les auteurs, ces prédateurs de la santé mènent depuis longtemps déjà une offensive organisée, ins-

trumentalisent les acteurs de la santé, dirigeants politiques et organismes complémentaires compris, et sapent un système solidaire peu compatible avec leurs exigences de rentabilité. Ainsi la création de l'Agence Régionale de Santé a-t-elle permis la privatisation des secteurs rentables de la santé pour laisser aux établissements publics les secteurs défi citaires. Ainsi, également, le report des dépenses de santé de l'Assurance maladie vers les complémentaires béné-fi cient-ils in fi ne aux assurances privées qui prennent des parts de marché aux mutuelles. Face à ces attaques des prédateurs néolibéraux, cet ouvrage propose une politique alternative avec un fi nancement par les cotisations sociales et une gestion par les élus des assurés sociaux. Bref, que les Français puissent reprendre en main leur système de santé… ■

MFHS,toujours plus accessible !