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INSTITUT GABONAIS D'APPUI au DEVELOPPEMENT - Association à but non lucratif - BP 20423 LIBREVILLE GABON : (241) 05-72-19-19 : (241) 05-72-01-01 E-mail : [email protected] - N° Statistique : 095719V Projet de Développement et d’Investissement Agricole au Gabon (PRODIAG) Composante Appui à la Structuration Professionnelle (CASP) Ralph Aymar NDONG NZANG Ingénieur Agronome Décembre 2012 Les filières d’Approvisionnement de Libreville en fruits : Caractéristiques et perspectives de développement République Gabonaise Union - Travail - Justice

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INSTITUT GABONAIS D'APPUI au DEVELOPPEMENT - Association à but non lucratif - BP 20423 LIBREVILLE GABON : (241) 05-72-19-19 : (241) 05-72-01-01 E-mail : [email protected] - N° Statistique : 095719V

Projet de Développement et d’Investissement Agricole

au Gabon (PRODIAG)

Composante Appui à la Structuration Professionnelle

(CASP)

Ralph Aymar NDONG NZANG

Ingénieur Agronome

Décembre 2012

Les filières d’Approvisionnement

de Libreville en fruits :

Caractéristiques et perspectives

de développement

République Gabonaise

Union - Travail - Justice

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PREAMBULE

La présente étude a été réalisée dans le cadre du Projet de Développement et

d’Investissement Agricole au Gabon (PRODIAG) mis en œuvre par l’Institut Gabonais d’Appui au Développement (IGAD). Ce programme est financé par l’Etat gabonais, avec l’appui financier de l’Agence Française de Développement (AFD).

Les résultats exposés ci-dessous sont le fruit d’un important travail d’enquête réalisé durant cinq (5) semaines auprès d’un ensemble de personnes ressources et d’acteurs de la filière d’approvisionnement de fruits, dans les marchés, les supers marchés, les grands carrefours ainsi que dans les espaces Ckdo, de Libreville.

Nous tenons ainsi à remercier, l’ensemble des personnes enquêtées, pour leur coopération, leur grande disponibilité ainsi que pour l’accueil qu’ils nous ont réservé.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION ................................................................................................................... 3

I LES OBJECTIFS ET LA METHODOLOGIE UTILISEE ...................................................... 4

I.1 Les objectifs de l’étude ................................................................................................. 4

I.1.1 Objectif général .................................................................................................................... 4

I.1.2 Objectifs spécifiques ........................................................................................................... 4

I.2 Méthodologie utilisée .................................................................................................... 4

I.2.1 Approche méthodologique globale.................................................................................... 4

I.2.3 Etude bibliographique ......................................................................................................... 4

I.2.4 Analyse des données du SIM ............................................................................................ 5

I.2.5 Enquêtes auprès des acteurs de la filière ........................................................................ 6

II. LES RESULTATS DE L’ETUDE ....................................................................................... 8

II.1 L’analyse de l’environnement de la zone d’étude ......................................................... 8

II.1.1 Caractéristiques sociaux-économiques .......................................................................... 8

II.1.2 Caractéristiques physiques ............................................................................................... 8

II.1.3 Les systèmes de production agricole locaux ................................................................ 10

II.1.4 Les zones agro climatiques de culture des espèces fruitières au Gabon ............... 11

II.1.5 La demande de fruits à Libreville ................................................................................... 11

II.2 L’approvisionnement de Libreville en fruits..................................................................12

II.2.1 L’approvisionnement par les produits importés ........................................................... 12

II.2.2 L’approvisionnement par la production locale .............................................................. 18

II.3 L’organisation de la commercialisation ........................................................................22

II.3.1 Caractérisation des places de marché de Libreville .................................................... 22

II.3.2 Les circuits de commercialisation .................................................................................. 25

II.3.3 Les prix ............................................................................................................................... 25

II.3.4 La répartition de la valeur ajoutée et analyse des revenues .................................... 28

III PROPOSITIONS POUR LE DEVELOPPEMENT DE CES FILIERES ..............................43

III.1 Les facteurs en jeu pour le développement de filières durables .................................43

III.2 Les problèmes propres à la filière ..............................................................................43

III.2.1 Les problèmes identifiés lors de nos enquêtes ........................................................... 43

III.2.2 Les problème et atouts d’ordre général ....................................................................... 44

III.3 Propositions d’action ..................................................................................................45

III.3.1 Augmenter la production locale de fruits pour limiter les importations .................... 45

III.3.2 Pour faire baisser les prix à la consommation actuels............................................... 46

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III.3.3 Pour améliorer l’environnement d’action des commerçants ..................................... 46

III.3.4 Développer la conservation et la transformation des produits ................................. 46

CONCLUSION .....................................................................................................................48

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................49

ANNEXES ............................................................................................................................50

Annexe 1 : Fiche de collecte suivie de prix de détail SIM ..................................................51

Annexe 2: Questionnaire d’enquête pour les Importateurs ...............................................52

Annexe 3 : Questionnaire d’enquête pour les Grossistes ..................................................55

Annexe 4 : Questionnaire d’enquête pour les détaillants ...................................................57

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INTRODUCTION

L’Institut Gabonais d’Appui au Développement (IGAD), crée en 1992 par l’Etat Gabonais et Total Gabon, œuvre pour le développement du secteur agricole au Gabon. Ses actions visent principalement à doter les zones périurbaines d’un tissu agricole de type privé, sous forme d’une agriculture sédentaire, intensive et protectrice de l’environnement. Il concourt aussi à l’approvisionnement des marchés urbains en produits frais locaux de même qu’à la valorisation des potentialités agricoles et para-agricoles par la recherche-développement.

Depuis sa création, la mise en place des périmètres maraichers et vivriers dans les périphéries de la capitale et en provinces, la formation professionnelle agricole, l’installation, et suivi des producteurs indépendants dans plusieurs domaines (maraîchage, vivrier, élevage et transformation des produits agricoles) représentent ses réalisations. A ces dernières, s’ajoutent, la recherche développement sur des systèmes de culture alternatifs au système traditionnel sur abattis-brulis ainsi que le développement d’outils et dispositifs structurant pour un meilleur accompagnement des producteurs.

Le Projet d’Appui au Développement de l’Agriculture Périurbaine (PADAP) mis en œuvre par l’IGAD de 2004 à 2009, a permis une augmentation des productions, agricoles, d’œufs et de viande au Gabon de 2005 à 2009. En effet, il a été observé une augmentation, de la production maraichère, passant de 2342T en 2005 à 3017T en 2009 ; la production vivrière de 607T en 2005 à 1665T en 2009 ; la production d’œufs et de viande passant respectivement de 6592 œufs et 75Tde viande en 2005, à 34072 œufs et 295T de viande en 2009 (Violas, 2009).

Pour donner une suite au PADAP, l’Etat Gabonais a confié à l’IGAD la mise en œuvre d’un nouveau projet couvrant l’ensemble des neuf (9) provinces du pays, il s’agit du Projet de Développement et d’Investissement Agricole au Gabon (PRODIAG).Ce dernier vise une contribution de façon significative au renforcement de la sécurité alimentaire dans les principaux centres urbains par la promotion d’une agriculture entrepreneuriale et respectueuse de l’environnement.

La sécurité alimentaire au Gabon, dépend non seulement de l’augmentation de la production des cultures maraichères et vivrières, mais aussi des cultures fruitières par l’utilisation des variétés améliorées dans les systèmes de productions.

Cependant, l’agriculture gabonaise, a longtemps marginalisé le secteur fruitier malgré l’importance que revête la consommation de fruits dans le maintien de la santé de la population.

C’est dans cette optique, que l’IGAD s’est proposé, dans le cadre de la mise en œuvre effective du PRODIAG, de poser un diagnostic de la filière fruits à Libreville. L’objectif étant d’avoir une situation globale de la filière afin de formuler des propositions efficaces visant à développer ce secteur. Il s’est agit concrètement de mettre en évidence, les origines, les circuits et de quantifier les différents approvisionnements du marché de Libreville en fruits tout en identifiant, de l’amont à l’aval, des potentialités et difficultés propres a cette filière.

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I LES OBJECTIFS ET LA METHODOLOGIE UTILISEE

I.1 Les objectifs de l’étude

I.1.1 Objectif général

L’objectif général de cette étude est de caractériser les filières d’importation et d’approvisionnement local de Libreville en fruits.

I.1.2 Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques assignés à la présente étude, objectifs sur lesquels nous nous sommes appuyés pour mener nos enquêtes sont :

- identifier les principaux circuits d’approvisionnement et les flux respectifs ; - caractériser l’organisation de la commercialisation du marché de fruits à Libreville ; - évaluer les prix de gros, les prix de détail ainsi que leurs variations saisonnières ; - identifier et caractériser les acteurs sur la chaine ; - relever les contraintes et les atouts propres à cette filière ; - formuler des propositions pour le développement de ces filières.

I.2 Méthodologie utilisée

I.2.1 Approche méthodologique globale

Elle a consisté à la délimitation de la filière, nous avons essentiellement abordé les aspects liés à l’approvisionnement importé du marché de Libreville en fruits. Les agrumes, l’avocat, l’atanga, la mangue, la papaye, l’ananas, la pomme de France et l’orange du Maroc constituent les principaux fruits étudiés. Le principe était de suivre les fruits depuis les origines de production en amont jusqu’à la consommation en aval tout en identifiant les acteurs auprès desquels le produit est passé. Les aspects de transformation potentielle de fruits n’ont pas été abordés.

Nous avons dans un premier temps identifié les circuits d’approvisionnement de Libreville et quantifié les flux d’approvisionnement respectifs. Nous avons caractérisé chaque circuit, et étudié la distribution des produits arrivant par chacun des circuits. Tout cela a conduit à la réalisation des graphes de filière d’importation et graphe de filière locale.

Nous avons ensuite réalisé une typologie des acteurs de la filière et procédé à la description de chaque type. Une analyse économique détaillée permettait d’apprécier les revenus d’activité de chacune des situations, suite à la réalisation d’un compte d’exploitation. Au niveau global, la répartition de la valeur ajoutée sur la chaine des valeurs était étudiée.

Nous avons relevé les principaux problèmes auxquels les acteurs font face et identifié les potentialités de la filière, nous avons ainsi élaboré un tableau relatif aux atouts et contraintes de la filière.

Nous avons terminé par l’examen d’un certain nombre de propositions susceptibles de favoriser le développement de cette filière.

I.2.3 Etude bibliographique

La première étape de notre travail a consisté à la recherche bibliographique. Les documents parcourus, disponibles à la bibliothèque de l’IGAD sont indiqués à la fin du présent rapport. Ces documents sont pour la plupart, les études de filières réalisées antérieurement par L’IGAD et le CIRAD. Celles réalisées par IGAD portent sur les filières légumes à Libreville, les filières banane plantain et manioc, les filières d’importation de

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viande ainsi que l’étude sur l’évolution des origines des produits agricoles sur le marché de Libreville, toutes réalisées dans le cadre du projet PADAP. Les résultats de ces différentes études nous ont permis d’avoir entre autres, des pistes par rapport à l’identification des circuits d’importation des vivres frais à Libreville, d’avoir une idée sur les bassins de production locaux, de présélectionner un ensemble d’acteur de la filière ainsi que la fourniture et l’analyse des paramètres physiques du milieu d’étude (climat topographie etc.). Celle du CIRAD, traite des filières fruitières approvisionnant Libreville, et a révélé que l’offre globale en fruits frais sur le marché de Libreville de 1993 à 1995 était d’environ 5.000 tonnes/an, avec 11% pour les productions locales.

I.2.4 Analyse des données du SIM

Le Système d’Information du marché (SIM) se résume essentiellement par le suivi de prix sur le marché et les enquêtes sur l’origine et tonnage des produits.

Le suivi des prix concerne une soixantaine de produits alimentaires dont les relevés sont effectués sur cinq (5) principaux marchés de Libreville (Mont Bouët-, Nkembo, Akébé, pK8, Clando Owendo). Ces relevés sont réalisés deux (2) fois dans le mois à des périodes particulières. La première période est celle partant du 10 au 17 du mois (période de la quinzaine), et la seconde, du 26 au 02 (période de fin du mois). Les données relevées sont saisies sur une base de données puis traitées et analysées. Les résultats obtenus à l’issue de chacune de ces périodes, donnent lieu à l’édition d’un bulletin de relevés des prix qui est diffusé auprès du public cible. Il s’agissait de peser le produit, de relever son poids et de mentionner le prix auquel il est vendu. Pour un produit donné, on effectue des relevés auprès de deux commerçantes différentes par marché à raison de deux relevés par commerçantes. Les données collectées sont saisies sur une base de données avant d’être traitées et analysées. La fiche de collecte de suivi des prix des produits fruits est présentée en annexe.

Les enquêtes sur l’origine des produits, suivies par des enquêtes tonnages, complètent le système de relevé des prix sur les marchés. Ces enquêtes consistent à rechercher l’origine ainsi que les quantités des produits. Au cours de l’année, quatre (4) enquêtes sont réalisées, correspondant aux quatre (4) saisons climatiques selon les dates présentées au tableau ci-après.

Tableau 1 : Dates des enquêtes sur l’origine des produits

Période Dates limites de la période Date de l’enquête

origine

Saison des pluies C1 15/09 – 15/12 Semaine du 15/12

Petite saison sèche 15/12 – 15/03 Semaine du 15/02

Saison des pluies C2 15/03 – 15/06 Semaine du 15/05

Grande saison sèche 15/06 – 15/09 Semaine du 15/08

Source : SIM IGAD

Pour mener ces enquêtes, il est réalisé un zonage qui consiste en un découpage

géographique des différentes zones d’approvisionnement potentielles. Le zonage pour

l’approvisionnement des marchés de Libreville est présenté dans le tableau 2 ci-dessous.

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Tableau 2 : Le zonage des bassins de production périurbains de Libreville

Zone Quartier

Route du Cap A partir du pont Mabala (reprise goudron)

Nord Okala, Delta Postal, Agondje, Avormbam.

Alibandeng Alibandeng

Nord-Est Ambowé, Charbonnage, Bel Air, Nzeng

Ayong, Bambou Chine

Est Du PK 5 au Carrefour Bikélé, Bizango 1…

Sud-Est Mindoubé 1 et 2, Bizango 2 et Rail

Sud-Owendo Akournam 1 et 2, Owendo

IGAD Parcelles IGAD : PK8, ADL, OWENDO

Source : IGAD

De manière pratique, la procédure consiste, sur chacun des marchés à enquêter au moins le tiers (1/3) des commerçantes pour chaque produit. Le principe est d’interroger la première commerçante sur l’itinéraire, de ne pas interroger les deux prochaines, d’interroger la quatrième et ainsi de suite. Les données sont collectées à l’aide des fiches de collecte, puis conservées et traitées sur tableur Excel.

I.2.5 Enquêtes auprès des acteurs de la filière

Nous avons mené deux types d’enquêtes : les enquêtes sur les flux d’approvisionnement et les enquêtes à la distribution. Les questionnaires d’enquête utilisés sont consignés en annexe.

I.2.5.1 Enquête sur les flux d’approvisionnement

Les enquêtes sur les flux ont été menées pendant deux (2) semaines au marché Mont-Bouët précisément au Conteneur et ont concerné principalement les importateurs-grossistes des produits du Cameroun et le chef de secteur. L’approche utilisée lors de ces enquêtes a consisté:

au décompte des camions débarquant aux points de rupture de charge ;

à l’appréciation des quantités de fruits par type de produit ;

à enquêter les grossistes propriétaires de marchandises ;

à compléter les informations d’ordre général auprès du chef de secteur.

Pour cela, nous utilisions un questionnaire d’enquête pour les importateurs-grossistes et un guide d’entretien pour le chef de secteur.

Le nombre d’enquêtes réalisées auprès des différents acteurs est mentionné dans le tableau ci-dessous :

Tableau 3 : Nombre d’enquêtes réalisées par type d’acteur sur les flux d’approvisionnement

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Source : Enquêtes

Au cours de ces enquêtes, l’objectif était d’avoir des informations relatives aux flux d’approvisionnement de Libreville en fruits importés du Cameroun par voie terrestre, avant de suivre leurs distributions sur les places de marché de Libreville.

Pour les produits d’Europe, de l’Afrique du sud et du Maroc(EAM), les enquêtes étaient faites au Port d’Owendo et dans les grandes surfaces. L’approche a consisté à adresser un courrier à la Direction Générale des Douanes Gabonaises et aux Directions Générales de chacun des supers marchés pré-identifiés. Dans ces courriers, nous définissions les objectifs de notre étude et le type d’informations que nous recherchions. Pour ce qui concerne la Direction générale des douanes, aucun chiffre officiel n’était obtenu. Toutes les informations concernant les produits de cette origine découlent directement des enquêtes auprès des importateurs. L’objectif était de caractériser les circuits d’approvisionnement et d’apprécier les aspects qualitatifs et quantitatifs liés à ce type de demande.

Pour les produits du Congo, le lieu enquêté était la gare ferroviaire d’Owendo. Nous avons procédé par entretien d’un des responsables de la gare d’Owendo ainsi que quelques agents et déchargeurs du Wagon bagages. Nous utilisions un guide d’entretien pour le responsable et procédions par simple conversation pour d’autres.

I.2.5.2 Enquête à la distribution

L’enquête à la distribution s’est déroulée pendant trois (3) semaines et a concerné principalement les détaillants des marchés de Libreville et d’Owendo ainsi que ceux des grands carrefours et devantures des Ckdo de Libreville. Les marchés concernés par l’enquête sont entre autres : Mont-Bouët, Nkembo, Akébé, Nzeng-Ayong et Clando Owendo. Nous avons choisi ces marchés premièrement parce qu’ils font déjà l’objet d’un suivi au niveau du SIM (Système d’Informations sur les marchés) mis en œuvre par l’IGAD. A cet effet, nous avions à notre disposition un certain nombre d’informations de base les concernant (prix de gros, prix de détail, origines etc.). En effet, la Situation géographique presqu’au centre de la ville de Libreville et surtout son rôle central joué dans la distribution des vivres à Libreville ont beaucoup orienté notre choix vers le marché de Mont-Bouët. Le marché d’Akébé, de Nzeng-Ayong et de Nkémbo parce qu’ils sont situés dans des quartiers classés parmi les plus grands de Libreville. Le marché du Clando parce qu’il est le plus grand de la commune d’Owendo.

Les carrefours et Ckdo choisis sont respectivement : le carrefour Rio, le carrefour Léon MBA, le carrefour IAI, le carrefour JIJI et le Ckdo aéroport, le Ckdo du PK8, le Ckdo de IAI, le Ckdo d’Owendo. Le choix s’est porté vers ces carrefours et Ckdo à cause, de leurs situations géographiques et de leurs activités économiques.

La première étape de notre démarche a consisté à l’identification des marchés, des carrefours et des Ckdo à enquêter. La seconde était d’attaquer proprement les acteurs concernés en leurs posant quelques questions. A cet effet, on utilisait un questionnaire d’enquête préparé à l’occasion.

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II. LES RESULTATS DE L’ETUDE

II.1 L’analyse de l’environnement de la zone d’étude

II.1.1 Caractéristiques sociaux-économiques

Libreville, capitale politique et administrative du Gabon, est le chef-lieu de la province de l'Estuaire. Officiellement, sa population est de : 753 550 habitants en 2010 (Wikipédia, 2010). C’est la ville la plus peuplée du Gabon. Le nombre de Librevillois dépasse peut-être cette statistique au regard d'une immigration non maîtrisée. La population totale du Gabon est estimée à 1 534 300 habitants en 2010. La figure 1 ci-contre illustre la situation géographique de Libreville dans le Gabon.

Figure 1 : Situation géographique de Libreville (voir ci-contre)

À Mont-Bouët se trouve le plus grand marché du pays avec ses centaines de commerçants au détail. Il existe cependant deux grands hypermarchés, l'un dénommé Mbolo (bonjour en langues gabonaises) et l’autre, Géant Ckdo.

II.1.2 Caractéristiques physiques

II.1.2.1 Le climat du Gabon

De manière globale, le Gabon connait un climat de type

équatorial chaud et humide à quatre (4) saisons (deux saisons sèches et deux saisons de

pluies). Toutefois, on distingue précisément deux (2) types de régimes pluviométriques :

- un régime pluviométrique à tendance bimodal rencontré dans le nord du pays

(deux saisons de pluies clairement distinguées) comme le présente le graphe ci-

après.

Graphe 1 : Régime pluviométrique bimodal cas de la ville de Bitam

Source : Ministère de transport et de l’Aviation civile

Nous pouvons ainsi clairement distinguer les mois de Janvier et Juillet comme les deux

périodes sèches de la ville de Bitam au regard des précipitations observées (en dessous de

50mm). Les mois de février à Juin et d’Août à Décembre constituent les deux périodes

pluvieuses de cette région.

42,5 72,6 175,3 119,2 207,2 131,8 48 63,9 228,6 282,2175,2 59,7

0

100

200

300

400

500

600

700

janv févr mars avril mai juin juill août sept octo nove déce

pluviométrie: moyenne mensuelle de bitamde 1961 à 1990

pré

cip

ita

tio

ns

(mm

)

Mois

Libreville

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- un régime pluviométrique à tendance monomodal rencontré dans certaines zones

du sud du pays (une saison de pluie avec une période de récession des pluies en

Janvier-Février, mais dont les niveaux d’eau ne justifient une saison sèche). Le

graphe suivant présente un exemple de régime pluviométrique monomodal.

Graphe 2 : régime pluviométrique monomodal cas de la ville de Mayumba

Source : Ministère de transport et de l’Aviation civile

Nous observons effectivement une période pluvieuse qui s’étale du mois d’octobre au

mois de Mai et une période sèche à partir de Juin à Septembre.

Graphe 3 : Pluviométrie moyenne annuelle de quelques villes du Gabon

Source : Ministère de transport et de l’Aviation civile

Nous pouvons constater que la région de Cocobeach avec des précipitations de plus de

3000mm/mois est la région où il pleut le plus au Gabon, suivi de Libreville avec plus de 2500

mm/mois. Les régions de Tchibanga et Mekambo présentent les précipitations les plus

faibles du pays (moins de 2000 mm/mois).

Les régimes monomodal et bimodal présentent chacun des avantages et des

inconvénients sur la culture fruitière. Un système de production fruitière en zone à

régime monomodal se caractérise par une bonne floraison en saison sèche à cause

236,6 245,7 219,3 126,3 74,6 5,5 0,4 5,9 44,7 214,4335,9

163,70

100200300400500600700

janv févr mars avril mai juin juill août sept octo nove déce

pré

cip

ita

tio

ns

(mm

)

Mois

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

pluviométrie : moyennes annuelles de quelques villes du Gabon de 1961 à 1990

Pré

cip

ita

tio

ns

(mm

)

Mois

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du stress hydrique occasionné. Cependant, il ne permet d’avoir qu’une seule

production dans l’année.

Le régime bimodal quant à lui, permet d’avoir deux floraisons par conséquent

deux productions dans l’année. Toutefois, si une des saisons sèches est peu

marquée, il est possible d’enregistrer des floraisons médiocres conduisant à de

faibles productions.

La température moyenne mensuelle varie entre 21°C et 30°C et les moyennes mensuelles les plus faibles sont celles de la grande saison sèche. De manière générale, les températures sont constantes et élevées, avec une moyenne annuelle de 26°C et une amplitude thermique maximale de 4°C.

La photopériode est de 12 h de lumière et 8 h d’obscurité. L’ensoleillement varie de 1200 à 1600 h/an suivant les années. Une diminution nette est observée en saison sèche. Ceci peut justifier une différence de rendement observé d’une saison à l’autre pour certaines cultures sensible à l’ensoleillement. L’évapotranspiration est de 1400mm/an.

L’évapotranspiration comme le régime pluviométrique, constitue un facteur important dans la culture fruitière. En effet, les sols des zones de cultures à forte évapotranspiration sont sujets au phénomène de dessiccation. Ce dernier se traduit par une déshydratation progressive des sols cultivables due à l’évaporation de ces derniers et à la transpiration des cultures. Les sols de ce type sont rencontrés dans les zones de savanes du Sud- Est du pays (Franceville). Il convient d’observer dans ces zones des techniques visant à limiter l’évapotranspiration dans les systèmes de culture fruitière comme «le Mulch, les brises vents etc. ». Aussi, la pratique d’une agriculture irriguée serait convenable dans cette région.

II.1.2.2 La topographie et le sol

Plusieurs études ont souvent montré que la ferralitisation est le processus pédogénétique dominant des sols gabonais. Les sols issus de ce processus sont classés comme sols ferralitiques caractérisés par une fertilité chimique faible, un pH acide compris entre 4,5 et 5,5, une somme des bases échangeables faible et une teneur en matière organique faible (Moutsinga, 2010).

Pour améliorer ainsi ce type de sol, des amendements calco-magnésiens qui non seulement relèveront le pH mais assureront aussi la fourniture au sol du calcium et du magnésium doivent être apportés.

II.1.3 Les systèmes de production agricole locaux

Selon Hazorea (1995), les différents systèmes de production locaux pourvoyeurs de fruits sont :

- Le système traditionnel : une partie des fruits est cultivée au voisinage des maisons, les arbres fruitiers étant préservés lorsqu’on fauche et qu’on brûle un nouveau champ. Les fruits à maturation rapide (ananas, banane, plantain et papaye) sont cultivés au milieu des autres produits agricoles dans le nouveau champ. Ce système se caractérise par des bas revenus –

- Le propriétaire-cultivateur : le propriétaire cultivateur possède une bonne position financière. Il plante un verger à titre d’investissement afin de s’assurer un revenu à l’avenir (retraite). Possède les moyens de s’occuper de ses arbres et accède à l’information, s’assure du matériel moderne. Il n’est pas spécialiste, il confie le travail à des ouvriers pas très compétents en matière d’applications des techniques agricoles modernes. Les fruits sont livrés au marché.

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- Les plantations industrielles : ce système de production est limité aux fruits à

maturation rapide comme l’ananas, la papaye et la banane étant donné que les

financiers ne veulent pas attendre longtemps avant de voir les revenus de leurs

investissements.

II.1.4 Les zones agro climatiques de culture des espèces fruitières au Gabon

Il existe quatre (4) zones agro climatiques fruitières au Gabon (Hazorea, 1995), il s’agit :

- de la zone de forêt de basse altitude (Woleu-Ntem, Estuaire, Moyen Ogooué);

- de la zone de forêt de haute altitude (Ogooué Ivindo, Ogooué Lolo, Ngounié)

- de la zone de savane de basse altitude (Nyanga, Ngounié) ;

- de la zone de savane de haute altitude (Haut-Ogooué).

Nous pouvons ainsi observer que les zones favorables à la culture fruitière se

situent géographiquement dans huit (8) provinces du pays (Estuaire, Woleu-Ntem,

Haut-Ogooué, Ogooué Ivindo, Ogooué Lolo, Moyen Ogooué, Ngounié et Nyanga) seule

l’Ogooué Maritime n’est favorable à l’arboriculture fruitière.

Dans chacune des zones précitées, il est possible de cultiver plusieurs espèces fruitières

comme le résume le tableau suivant :

Tableau 4: Les différentes zones agro climatiques et leurs espèces

Espèces Zone A Zone B Zone C Zone D

Agrumes +++

Safou

+++ +++

Avocat

+++ +++ +++ +++

Manguier

+++ +++

Papayer

+++

Ananas +++ +++

Zone A : zone de forêt de basse altitude ; Zone B : zone de forêt de haute altitude, Zone C : zone de savane de basse

altitude ; Zone D : zone de savane de haute altitude, +++ : Favorable à la culture de l’espèce.

Nous pouvons ainsi observer que seule la culture d’avocat est possible dans toutes

les zones agro climatiques précitées.

II.1.5 La demande de fruits à Libreville

Un librevillois consomme en moyenne 13kg de fruits par an (CIRAD, 1995). Sur la base

de ce chiffre, nous pouvons estimer la demande actuelle de la population de Libreville à un

peu moins de 9800T/an. Toutefois, il est possible que la consommation par habitant et par

an, ait évolué. Aussi, une étude à ce sujet pourrait t- elle apporter plus de lumière.

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II.2 L’approvisionnement de Libreville en fruits

II.2.1 L’approvisionnement par les produits importés

Cette étude nous a permis d’identifier deux (2) grands circuits d’approvisionnement de fruits importés au marché de Libreville, il s’agit: du circuit d’importation régionale en provenance du Cameroun par voie terrestre et du circuit d’importation internationale constitué par les produits en provenance d’Europe, d’Afrique du sud et du Maroc par bateau.

II.2.1.1 Le circuit du Cameroun par voie terrestre

L’essentiel de l’approvisionnement de Libreville en fruits frais importés provient du circuit du Cameroun par voie terrestre. Ce circuit fait rentrer environ 86% de fruits frais consommés à Libreville. Les produits sont achetés à l’ouest du Cameroun (marché de vivre de Foumbot) ou au grand marché de Yaoundé. Ces derniers sont chargés dans des Camions avant d’être transportés à Libreville, Le produit est débarqué au marché de Mont-Bouët. A l’arrivé des camions, les marchandises sont directement prises d’assaut par les détaillants ou déposées aux abords de la route pour une vente en gros le long de la journée. Les camions transportant la marchandise en provenance du Cameroun arrivent au conteneur presque tous les jours de la semaine. On observe en moyenne deux à trois camions par jour.

Les résultats des enquêtes sur les flux menées pendant deux semaines (voir Tableau 5), révèlent une variabilité saisonnière des quantités de fruits importés. Ainsi, les informations collectées auprès des importateurs-grossistes nous ont permis d’estimer les quantités annuelles par types de produits et par saison, la saisonnalité des produits est présentée dans le tableau 6 ci-dessous.

Nous avons ainsi identifié trois (3) saisons : une grande saison qui représente la période d’abondance des fruits sur le marché, une petite saison de faible abondance et une saison intermédiaire marquée par une période quasi-inexistante de fruits sur le marché.

Le tableau suivant présente les flux hebdomadaires et annuels obtenus par nos enquêtes.

Tableau 5 : Résultats enquête flux d’importation du Cameroun

Nous pouvons ainsi constater que les flux d’importation du Cameroun varient périodiquement au cours de l’année. Les flux les plus importants sont observés pendant la grande saison de production. Selon nos résultats, le flux global des d’importations de ce circuit est estimé à 6000T/an environ.

Produits Q1(T/Sem) Q2(T/Sem) Q3(T/sem) Q4(T/an)

Avocat 39 32,4 0 1713,6

Atanga 24 15 12 756

Citron 10 7,5 5 330

Mangue 0 0 0 0

Mandarine 0 21 10,5 480

Orange 26 14 13 792

Papaye 13 6,5 3,25 768

Ananas 20 5 0 442

pamplemousse 26 12 13 720

Total 158 113,4 56,75 6001,6

Q1(T/sem): quantité grande saison en tonne par semaine

Q2(T/sem): quantité petite saison en tonne par semaine

Q3(T/sem): quantité saison intermédiaire en tonne par semaine

Q4(T/an): quantité annuelle en tonne par année

Source: Enquêtes

Q1(T/Sem) : quantité grande saison en tonne par semaine

Q2(T/Sem) : quantité petite saison en tonne par semaine

Q3(T/Sem) : quantité saison intermédiaire en tonne par semaine

Q4(T/Sem) : quantité annuelle en tonne par an

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Tableau 6 : Saisonnalité des produits importés du Cameroun

II.2.1.2 Le circuit Europe, Afrique du sud, Maroc(EAM)

Ce circuit représente plus de 13% des importations de fruits à Libreville et concerne les produits entrant au marché de Libreville par le port d’Owendo. Ces derniers y arrivent par la voie maritime en bateau. Les produits sont conditionnés dans des caisses et des cartons et voyagent dans des conteneurs frigorifiques pendant deux à trois semaines. Les principaux importateurs concernés par ce circuit sont pour la plupart les supers marchés comme prix-import, Mbolo, Ckado-Géant et quelques magasins identifiés à petit paris et au port môle. Les produits transportés par ce circuit sont majoritairement : les pommes de France, les oranges du Maroc, le citron jaune etc.

II.2.1.2.1 Les supers marchés

a) CECA-GADIS (voir photo 1 ci-contre)

C’est le plus grand importateur de fruits parmi les supers marchés identifiés, il importe environ 125T/an soit 13 % des importations de ce circuit et 1,8 % des importations globales. Il procède par commandes chaque début du mois auprès des fournisseurs dont les principaux sont AFTEX et POMONA (centrales d’achats en France). Les fruits exotiques sont principalement concernés (pomme de France, orange du Maroc etc). Le voyage dure 15 à 20 jours avant l’arrivée au port d’Owendo. Les transitaires (GETMA, DELMAS) s’assurent de la sortie du conteneur du port avant de le livrer (cela peut durer 2 à 3 jours). Les produits sont distribués à Géant-CKdo, Super Gros, Gabo-Prix et aux petits CKdo en fonction de leurs commandes.

Produits Grande saison Petite saison saison intermediaire

Avocat Avr-Sept Oct-Mars non

Atanga Avr-Juin Sept-Nov Dec-Mars

Mangue Mai-juil Oct-Dec Janv- Avril

Mandarine Non Juil-Oct Août-Juin

Orange Juil-Sept Dec-Fev Mai-juin

Pample Juil-Sept Dec-Fev Mai-juin

papaye Dec-Mai Juil-Oct non

Ananas janv-Août Sept-Dec non

Citron Août-Oct Fev-Avr Mai-juil

Source: Enquêtes

Photo 1 : Entrée du magasin

Géant-Ckdo

Photo 2 : Rayon de fruits

au Géant Ckdo (Ci-contre)

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b) CASINO (voir photo 3 ci-contre)

C’est le deuxième importateur de fruits exotiques après Géant CKdo. Les produits importés proviennent à 99% de RINGIS, qui fait office de plus grand fournisseur en France. Le groupe CASINO compte trois Magasins au Gabon : deux (2) à Libreville (Casino centre ville et Mbolo) et un (1) à Port- Gentil (Casino Port-Gentil). Les quantités importées sont estimées 108T/an de fruits soit 11,5% du circuit et 1,5% des importations globales. La distribution se fait uniquement auprès des trois magasins précédemment cités.

c) Prix-import (voir photo 5 ci-contre)

C’est le plus petit importateur de fruits parmi les supers marchés visités. Il importe environ 80T/an soit 8,5% du circuit et 1,15 % des importations globales. Les commandes sont formulées en début du mois auprès des fournisseurs au niveau des centrales d’achats en France, deux à trois semaines après la marchandise est livrée. La distribution se fait uniquement dans les deux magasins identifiés de prix import situés : l’un au centre ville, l’autre à l’échangeur de LALALA à Droite.

Photo 3 : Entrée du magasin

Géant-CASINO

Photo 4 : Rayon de fruits au Géant CASINO (Ci-contre)

Photo 5 : Entrée du magasin Prix-Import

Photo 6 : Rayon de fruits à Prix-Import (Ci-contre)

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II.2.1.2.2 Les magasins du port Môle et de Petit paris

Nous avons identifié un magasin situé au port-môle, un autre à petit paris, les deux importent les fruits à Libreville. Les pays d’importation sont principalement : la France, le Maroc et l’Afrique du sud. Les produits importés sont essentiellement la pomme de France, l’orange du Maroc et la mandarine du Maroc. Le constat est que ces deux magasins avec un tonnage d’environ 580T, importent plus de fruits exotiques comparés aux supers marchés identifiés. Le tableau ci- dessous présente les quantités de fruits importées par le circuit EAM en fonction du type d’importateur.

Tableau 7 : Flux des importations sur le circuit EAM

Le flux relatif aux importations du circuit EAM est estimé à un peu plus de 900T/an. Le magasin Libre service du Port-Môle et celui de petit- paris (Fruits foods) se présentent comme les plus grands importateurs de fruits exotiques avec plus de 60% des importations de ce circuit.

II.2.1.3 Le circuit du Congo par voie ferroviaire

Plusieurs fruits comme la mangue, l’avocat, l’atanga, l’ananas ainsi que la goyave en provenance du Congo parviennent effectivement au marché de Libreville par train. Les quantités enregistrées au cours de nos enquêtes sont faibles et varient selon les périodes. Les plus grandes quantités sont enregistrées pendant la période englobant les mois d’Avril à Juin et ne dépassent pas 1T/mois. Les plus faibles quant à elles, sont enregistrées pendant la période couvrant les mois de Juillet à Mars et ne dépassent pas les 0,5T/mois. Selon les informations obtenues lors de nos investigations, nous sommes arrivés à estimer une quantité annuelle de 3,5 T environ des fruits qui arrivent à Libreville par ce circuit. Cela représente moins de 1% des importations globales des fruits sur le marché de Libreville. Les acteurs de ce circuit sont principalement des femmes de nationalités Camerounaises et Gabonaises. Ces dernières par correspondance, reçoivent ces produits qui rentrent en territoire gabonais par voie routière via les frontières d’Okondja et de Léconi dans le Haut-Ogooué. Ces derniers transitent par la gare de Franceville avant d’être transportés à Libreville par train voyageur. Les produits sont conditionnés dans des filets ou des sacs et sont entreposés par la suite dans le Fourgon. Cependant, certaines commerçantes traitent avec les entreprises comme TRANSFORM et autres qui disposent des wagons frigorifiques pour faire voyager leurs produits dans de meilleures conditions de conservation dans le train marchandise cependant, nous ne maitrisons pas les proportions. A la gare de Libreville, ces produits sont déchargés et transportés par des jeunes vers un coin de la gare où ils sont vendus en gros. Ils sont par la suite transportés vers les différents marchés de Libreville par les détaillants pour êtres bien sûr vendus en détail.

II.2.1.4 Les flux d’importation globaux

Les résultats globaux des enquêtes sur les flux d’importation de fruits sur le marché de

Libreville sont mentionnés dans le tableau suivant :

Désignations Flux (T)

Grandes surfaces 358

Géant Ckdo 125

Mbolo 108

Prix-Import 80

Port-Môle et Petit paris 580,8

Libre service du Port-môle 360

Magasin Petit- paris 220,8

Total général 938,8

Source: Enquêtes

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Tableau 8 : Les résultats de l’enquête sur les flux d’importation des fruits à Libreville

L’analyse des résultats sur les flux d’importation de fruits à Libreville montre que le circuit du Cameroun avec un peu plus de 86% est essentiel pour l’approvisionnement de Libreville en fruits. Il est suivi de loin par le circuit EAM, avec moins de 14% du volume des importations. Tout compte fait, les résultats de nos enquêtes révèlent un flux d’importation qui s’élève à un peu plus de 6900T. Ce chiffre représente un peu plus du double de celui obtenu par le CIRAD il y’a environ 20 ans (3000T). Cela voudrait dire que les importations de fruits de ce circuit ont largement augmenté ces 20 dernières années. Cette augmentation pourrait être liée à la demande de plus en plus grandissante alors que l’offre locale reste faible.

Désignations Flux importé (T) Pourcentage(%)

Circuit Cameroun 6001,6 86,4298161

Circuit Europe Afrique du Sud Maroc (EAM) 938,8 13,51977995

Circuit Congo 3,5 0,050403952

Total 6943,9 100Source: Enquêtes

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II.2.1.5 Les Graphes de filières d’approvisionnement importé

II.2.1.5.1 Filière d’importation du Cameroun

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II.2.1.5.2 Résumé des importations régionales et internationales

II.2.2 L’approvisionnement par la production locale

Les résultats obtenus sur cette partie de l’étude proviennent non seulement des

enquêtes réalisées sur les marchés selon la méthodologie indiquée plus haut, mais

également s’appuient sur les données du SIM en rapport avec les enquêtes origines et les

enquêtes tonnage réalisées en 2011 et 2012. Plus précisément, pour apprécier les flux

locaux, nous avons procédé comme suit

- Estimation du nombre moyen de détaillants de fruits locaux par marché et par produit obtenu par l’analyse des résultats de l’enquête origine de 2009 à 2011.

- Estimation de l’approvisionnement moyen annuel d’un détaillant par marché et par produit obtenu à travers l’enquête tonnage de fin 2011 à 2012.

CONSOMMATEURS

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En combinant ces deux sources d’informations, nous sommes arrivés à déterminer le nombre de détaillants des produits locaux des marchés de Libreville et les quantités d’approvisionnements moyens respectifs. Cela nous a conduits droit à l’appréciation de l’approvisionnement local de Libreville en fruits qui s’élève à environ 600 tonnes/an.

II.2.2.1 Les zones de production et les producteurs identifiés

Tableau 9 : Les zones de production fruitière locales identifiées

Produits Zones de production

Avocat - Route Bikélé-Ntoum - Woleu-Ntem

Atanga

- Route Kango-Bifoun - Route de Medouneu - Woleu-Ntem

Citron

- Route de Medouneu - Zone de l’Estuaire - Woleu-Ntem

Mangue - Route Bikélé-Ntoum - Quartiers Nord de Libreville

Ananas

- Route Bikélé-Ntoum - Route du cap - Route Kango-Bifoun - Woleu-Ntem

Papaye

- Route d’Ayeme - Route de cocobeach - Route Kango-Bifoun - Route du Cap - Quartiers Est et Nord de Libreville - Alibadeng

Orange - Route Ntoum-Kango - Route kango-Bifoun

Pamplemousse - Route Ntoum-Kango - Route Kango-Bifoun

Source : Enquêtes Origines IGAD

Une analyse du présent tableau révèle que la production fruitière locale est focalisée dans les provinces de l’Estuaire et du Woleu-Ntem. Toutefois, on observe une production atomisée provenant des autres provinces du pays comme le Moyen-Ogooué et la Ngounié.

Il est important de souligner que la production locale de fruits dans la province de l’Estuaire est essentiellement localisée le long des axes de communication. Cela représente ainsi, un avantage pour l’acheminement de ces produits vers le marché de Libreville. Cette production est essentiellement constituée de mangues, des atangas, et d’agrumes, les oranges étant prédominant.

La production locale est saisonnière et la majeure partie est récoltée lors des pics de productions. Le tableau suivant présente la saisonnalité de production fruitière au Gabon.

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Tableau 10: Saisonnalité de la production fruitière locale

De ce tableau, il ressort que, excepté les productions d’ananas et de papaye qui s’étalent sur toute l’année, le reste de la production est très fortement saisonnier (avocat, citron, atanga, mangue, pamplemousse qui ne donne pas chaque année et orange).

La présence permanente de l’ananas et de la papaye sur le marché de Libreville est assurée par la production de la Société Hortha-Gabon. Cette dernière est complémentée par les productions périurbaines le long des axes de communication de l’Estuaire dans le cas de la papaye et de la production du Woleu-Ntem précisément celle de Belle ville à Mitzic dans le cas de l’ananas vers les mois d’Octobre à Décembre.

II.2.2.2 Les circuits d’approvisionnement et les flux

Nous avons essentiellement identifié trois principaux circuits d’approvisionnement local du marché de Libreville, il s’agit entre autres :

- du circuit de l’Estuaire, regroupant tous les produits issus des quartiers de Libreville, de la périphérie de Libreville et du long des axes de communication (route Ntoum-Kango, route Ntoum Cocobeach et la route du cap).

- du circuit Woleu-Ntem, regroupant toute la production issue de Bitam, Oyem, Mitzic Medouneu etc.

- du circuit des autres provinces du pays, regroupant principalement les productions du Moyen-Ogooué et de la Ngounié etc.

Tous ces circuits empruntent naturellement la voie routière pour transporter les produits au marché de Libreville. Le flux cumulé commercialisé au marché de Libreville est estimé à un peu moins de 500T/an. Sur la base d’une autoconsommation et perte évaluées à 30%, ce chiffre peu aller jusqu’à un peu plus de 600 T/an. Ce résultat est légèrement en baisse par rapport à celui obtenu par le CIRAD il y’a 20 ans (772T). Nous pensons que cette baisse pourrait être liée à la cessation des activités du CIAM d’une part et au non encadrement technique des arboriculteurs fruitiers au Gabon d’autre part.

Janvier Fevrier Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre

Produits

Avocat * * * *

Citron * * * * *

Atanga * * * * *

Mangue * * *

Papaye * * * * * * * * * * * *

Ananas * * * * * * * * * * * *

Pamplemousse * *

orange local * *

* : présence sur le marché

Source: enquêtes origines SIM IGAD et enquêtes étude fruits à LBV

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II.2.2.3 Le graphe de filière

Figure : filière d’approvisionnement local

DETAIL

-Marché de Mont- Bouët

Transporteur

Grossiste local

DETAIL

-hypermarchés

-super marchés

-Marchés secondaires

-Grands carrefours

AVAL

AMONT

PRODUCTEUR LOCAL

CONSOMMATEURS

Producteur Producteur/

Transporteur

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II.3 L’organisation de la commercialisation

II.3.1 Caractérisation des places de marché de Libreville

II.3.1.1 Le marché de Mont-Bouët

Le marché de Mont- Bouët comme la plus part des marchés de Libreville d’ailleurs, porte le nom du quartier qui l’abrite. Il est situé géographiquement au centre de la ville. Il occupe une position centrale dans la commercialisation des fruits à Libreville, c’est le pôle central d’approvisionnement et de distribution des fruits. On y trouve à la fois le commerce de gros et de détail, les différentes études de l’IGAD sur le marché de 2009 à 2011 ont dénombré en moyenne un peu moins de 900 détaillants de fruits au marché de Mont-Bouët.

Le marché est divisé en zones, les différentes zones identifiées lors de nos investigations sont :

la zone du Conteneur : lieu de débarquement des produits en provenance du Cameroun, marché de gros des produits comme l’avocat, l’atanga, la mandarine, la mangue, le citron, l’orange et pamplemousse. On y trouve aussi les détaillants de fruits et autres qui vendent à même le sol ;

la zone de Venez - voir : marché de gros et de détail des produits comme l’ananas et la banane dessert de provenances du Cameroun ;

la zone de Petit paris : marché de gros des produits exotiques comme la pomme de France et l’orange du Maroc

la zone du marché Patience Dabany et l’axe la tour- petit paris: marché de détail des produits fruitiers divers.

Photo 7 : débarquement de produits

au Conteneur

Photo 8 : vente d’ananas en gros

au marché de venez-voir

Photo 9 : vue de l’axe

la tour – petit paris

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L’activité commerciale au marché Mont-Bouët est régie par deux modes de payement: le payement Cash ou au comptant et le payement à crédit. L’usage de l’un ou de l’autre est fonction de l’abondance ou de la rareté du produit sur le marché. Lorsque le produit est abondant sur le marché, les grossistes cèdent une partie de leur marchandise à crédit, dans le cas contraire ils privilégient le Cash. Aussi, la vente de gros des produits importés du Cameroun se déroule t-elle généralement très tôt le matin aux environs de 6h00 (heure d’arrivée des camions visée par les grossistes importateurs), au-delà de cette heure, les grossistes sont contraint d’évacuer leurs marchandises à crédit de peur qu’elles ne perdent leurs valeurs marchandes.

Le manque de places de vente surtout pour les petits détaillants fait en sorte que les fruits pour la plupart se vendent à même le sol, en plaine air. Certain détaillant utilise les parasols pour protéger leurs produits des intempéries. L’état d’enclavement avancé et d’insalubrité qui règnent dans les différentes zones du marché sont des facteurs majeurs qui freinent l’activité commerciale de fruits et autres produits au marché de Mont-Bouët.

II.3.1.2 Les autres places de marché, les grands carrefours et espaces Ckdo de

Libreville

Dans le souci d’avoir une vision globale de l’activité commerciale de fruits à Libreville, nous avons étendu nos investigations jusqu’aux, marchés secondaires, des grands carrefours et des espaces Ckdo.

Les marchés de Nkémbo, d’Akébé, de Nzeng, du Clando d’Owendo et bien d’autres petits marchés de la ville ont été visités (Oloumi,Okala,embowé,Rail etc). Trois de ces marchés sont couverts cependant, ils présentent une proportion non négligeable de commerçantes vendant à l’extérieur et parfois sur la chaussé (Nkémbo, Akébé,Nzeng-Ayaong). Une étude de l’IGAD concernant le comptage général des commerçants détaillant de Libreville a estimé à un peu moins de 250 détaillants de fruits de 2009 à 2011 dans les principaux marchés secondaires de Libreville. Dans le reste des marchés comme le Clando et autres, les commerçants vendent en plein air, sur des tables ou à même le sol. L’usage des parasols est le moyen utilisé par ses derniers pour protéger leurs produits du soleil et de la pluie. Ces marchés jouent le rôle de relais de Mont-Bouët dans la distribution des fruits à Libreville.

Photo 10 : marché d’Akébé

vue externe

Photo 11 : marché de Nkembo

vue interne

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Par ailleurs, nous avons observé une activité commerciale des fruits dans certains grands carrefours de la ville (carrefour Rio, carrefour IAI, carrefour Léon Mba, carrefour JIJI etc.) ainsi que devant certains Ckdo de la ville (Ckdo aéroport, Ckdo PK8, Ckdo Clando Owendo etc.).

La situation des commerçants des grands carrefours s’apparente à celle des marchés secondaires ou les commerçantes vendent en plein air avec usage des parasols.

Nous avons effectivement identifié une recrudescence du commerce de fruits devant les Ckdo de la ville. Ces commerçantes comme toutes les autres s’approvisionnent à Mont-Bouët cependant les fruits dans ces espaces coûtent relativement un peu plus cher comparé aux autres espaces de marché. Ces espaces jouent également le rôle de relais à Mont-Bouët dans la distribution des fruits à Libreville.

Photo 12 : vente de fruits au

carrefour Léon Mba

Photo 13: vente de fruits au

carrefour Rio

(Ci-contre)

Photo 14 : vente de fruits au

Ckdo PK8

Photo 15 : vente de fruits au

Ckdo aéroport

(Ci-contre)

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II.3.2 Les circuits de commercialisation

En fonction de la traçabilité du produit, du nombre d’acteurs à travers lesquels passe le produit de l’amont à l’aval, nous avons distingué deux types de circuits : les circuits courts et les circuits longs.

II.3.2.1 Les circuits courts

Ce sont les circuits de commercialisation pour lesquels le marché visé est non loin des bassins de production et entre le producteur et le consommateur n’intervient que le détaillant. Ce circuit concerne les productions locales de fruits le long des axes routiers de la province de l’Estuaire, de la périphérie et des quartiers de Libreville. Les produits concernés directement par ce circuit sont : la papaye et la mangue.

II.3.2.2 Les circuits longs

Il s’agit des circuits de commercialisation pour lesquels le marché visé est distant des bassins de production, entre le producteur et le consommateur se trouvent plusieurs autres acteurs de la chaine. Deux types de circuits longs ont été identifiés : le premier concerne les productions locales de zones distantes de Libreville comme le Woleu-Ntem et les autres provinces, le second concerne les productions importées du Cameroun et de l’Europe. Dans les deux cas il y’a intervention de plusieurs autres acteurs de la chaine entre le producteur et le consommateur (grossiste, collecteurs, transporteurs détaillants etc.) Les produits concernés sont :

- Les produits locaux (avocat, atanga, citron, mandarine, mangue, pamplemousse et orange).

- Les produits exotiques (pomme de France, orange du Maroc, citron jaune)

II.3.3 Les prix

Nous avons essentiellement étudié les prix de gros et les prix de détail ou prix à la consommation.

II.3.3.1 Le prix de gros

Le prix de gros est celui pratiqué entre un grossiste et un commerçant détaillant. Les prix indiqués ci-dessous ont été essentiellement relevés au marché de Mont-Bouët, qui constitue le principal marché de gros à Libreville. Le tableau suivant présente les prix de gros pratiqués au marché de Mont-Bouët pendant notre période d’enquête.

Tableau 11 : Prix de gros moyen des différents fruits à Mont- Bouët relevés du 11 /09/ au 22 /09/ 12

Produits Prix de Gros Moy Fcfa/kg

Avocat 588

Atanga 1236

Mandarine 731

Orange cam 650

Pamplemousse 302

Citron 674

Ananas 357

Papaye 559

Mangue 486

Orange Maroc 1337

Pomme de France 1383

Source: enquête

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Nous avons mené une étude comparative basée sur l’évolution des prix de gros et de détail par spéculation donnés par le système d’informations sur les marchés de 2008 à 2010. Les produits étudiés sont : l’ananas, l’atanga, l’avocat, le citron, la mangue et la papaye. Les Figures 5 et 6 ci- dessous présentent les résultats de cette étude.

Figure 5 : Evolution du prix de gros des produits de 2008 à 2010 (données du SIM)

Source : Rapport SIM – IGAD, 2008-2010

Une analyse de cette étude révèle une différence significative au seuil de 5% du

prix de gros entre les produits au cours des années (p= 0,000). Certains produits

connaissent une évolution stable (atanga et mangue) dont les prix sont

respectivement de 1050 et 400 FCFA/kg de 2008 à 2010. Pendant que d’autres (citron)

présentent une évolution croissante remarquable avec un prix qui passe de 800 FCFA

/kg en 2008 à près de 1000 FCFA/kg en 2010.

L’ananas et l’avocat présentent une évolution de prix semblable, marquée par une

phase de décroissance de 2008 à 2009, puis une croissance de 2009 à 2010. En effet,

le prix de l’ananas qui était de 300 FCFA/kg en 2008 tombe à 200 FCFA/kg en 2009

puis augmente à nouveau en 2010. Tandis que pour l’avocat, il passe de 500 FCFA/kg

en 2008 à 350 FCFA/kg en 2009 pour augmenter à nouveau en 2010, passant de 350 à

500 FCFA/kg.

II.3.3.2 Le prix de détail ou prix à la consommation

Le prix de détail constitue l’interface entre le détaillant et le consommateur. C’est le prix habituel auquel nous achetons les fruits que nous consommons dans les différents marchés, carrefours et espaces Ckdo de Libreville. Les prix mentionnés dans le tableau ci-dessous ont été relevés dans les marchés suivant : Mont-Bouët, Venez-Voir, Nkembo, Nzeng, Akébé et Clando d’Owendo. Le tableau suivant présente les prix moyens relevés sur chacun de ces marchés.

Ananas

Atanga

Avocat

Citron

Mangue

Papaye2008 2009 2010

Années

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1000

1100

1200

Prix d

e G

ros

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Tableau 12 : Prix moyen à la consommation des fruits au marché de Libreville du 23/09 au 02/10/ 12

Une analyse de ce tableau montre que le prix des fruits en FCFA/KG, varie d’un marché à un autre. Le constat général est que plus on s’éloigne du marché de Mont-Bouët plus le prix en FCFA/KG augmente.

Figure 6 : Evolution du prix de détail des produits de 2008 à 2010 (données du SIM)

Source : Rapport SIM – IGAD, 2008-2010

Une analyse de cette courbe révèle une différence significative au seuil de 5% du

prix de détail entre les produits au cours des années (p= 0,000). Certains produits ont

connu une baisse de prix de 2008 à 2010. Il s’agit de l’atanga, l’avocat, la mangue

dont les prix passent respectivement de 2000, 1200 et 1200 FCFA/kg en 2008 à 1600,

800 et 400 FCFA/kg en 2010. Le citron et l’ananas quant à eux connaissent une

augmentation du prix de détail passant respectivement de 1450 et 600 FCFA/kg en

2008 à 1600 et 700 FCFA/kg en 2010. Le prix de détail de la papaye est resté stable

(600 FCFA/kg de 2008 à 2010).

Mont-Bouèt Venez-voir Nkembo Akébé Nzeng Clando Moyenne des marchés

Avocat 1047 995 1197 1191 1231 1214 1146

Atanga 2203 1914 2543 2237 2276 1960 2189

Mandarine 2129 2357 2167 2030 2003 2020 2118

Orange cam 1811 1335 2157 1428 1683

Pamplemousse 758 1131 2033 1308

Citron 1682 1702 2033 1719 1906 1808

Ananas 684 684 688 684 684 644 678

Papaye 631 684 722 659 667 733 683

Mangue 590 667 1681 886 899 886 935

Orange Maroc 1716 1745 1783 2021 2149 1883

Pomme de France 1802 1792 1214 1833 1800 1688

Source: Enquêtes

Produits

Prix en FCFA/KG

Ananas

Atanga

Avocat

Citron

Mangue

Papaye2008 2009 2010

Années

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1800

2000

2200

Prix d

e D

éta

il

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II.3.3.3 Les marges apparentes entre prix de gros et prix de détail

Nous avons mené une analyse comparative entre les prix de gros et de détail, les marges et les pourcentages de variation sont mentionnés dans le tableau suivant.

Tableau 13 : Etude comparative du prix de gros et de détail des fruits au marché de Libreville

Entre le prix de gros et le prix de détail, on enregistre un pourcentage moyen de variation de plus de 100%. Cela induirait que le commerce de détail serait plus lucratif que le commerce de gros.

II.3.4 La répartition de la valeur ajoutée et analyse des revenues

II.3.4.1 la formation des prix

Le circuit du Cameroun étant celui qui approvisionne à un plus de 86% le marché de Libreville en fruits, nous allons de ce fait nous appesantir sur les principaux produits importés du Cameroun (avocat, atanga, citron mandarine, mangue, orange et pamplemousse).

a) L’avocat

b) L’atanga

Produits Prix de gros(FCFA/KG) Prix de détail(FCFA/KG) Marge (FCFA/KG) Pourcentage de variation(%)

Avocat 588 1146 558 95

Atanga 1236 2189 953 77

Mandarine 731 2118 1387 190

Orange cam 650 1683 1033 159

Pamplemousse 302 1308 1005 333

Citron 674 1808 1135 168

Ananas 357 678 321 90

Papaye 559 683 124 22

Mangue 486 935 449 92

Orange Maroc 1337 1883 546 41

Pomme de France 1383 1688 305 22

Source: Enquêtes

Prix de gros moyen au

marché de vivre de

Foumbot :

233 Fcfa/kg

X 2,5

Prix de gros moyen

au marché de Mont-

Bouèt(Conteneur) :

588 Fcfa/kg

Prix moyen de détail

au marché de

Libreville:

1146 Fcfa/kg

X 1,9

X 4,9

Prix de gros moyen au

marché de vivre de

Foumbot :

375 Fcfa/kg

X 3,3

Prix de gros moyen

au marché de Mont-

Bouèt(Conteneur) :

1236 Fcfa/kg

Prix moyen de détail

au marché de

Libreville:

2189 Fcfa/kg

X 1,8

X 5,8

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c) La mandarine

d) Le citron

e) La mangue

f) L’orange

Prix de gros moyen au

marché de vivre de

Foumbot :

292 Fcfa/kg

X 2,5

Prix de gros moyen

au marché de Mont-

Bouèt(Conteneur) :

731 Fcfa/kg

Prix moyen de détail

au marché de

Libreville:

2118 Fcfa/kg

X 2,9

X 7,3

Prix de gros moyen au

marché de vivre de

Foumbot :

400 Fcfa/kg

X 1,7

Prix de gros moyen

au marché de Mont-

Bouèt(Conteneur) :

674 Fcfa/kg

Prix moyen de détail

au marché de

Libreville:

1282 Fcfa/kg

X 1,9

X 3,2

Prix de gros moyen au

marché de vivre de

Foumbot :

125 Fcfa/kg

X 3,9

Prix de gros moyen

au marché de Mont-

Bouèt(Conteneur) :

486 Fcfa/kg

Prix moyen de détail

au marché de

Libreville:

935 Fcfa/kg

X 1,9

X 7,5

Prix de gros moyen au

marché de vivre de

Foumbot :

150 Fcfa/kg

X 4,3

Prix de gros moyen

au marché de Mont-

Bouèt(Conteneur) :

650 Fcfa/kg

Prix moyen de détail

au marché de

Libreville:

1122 Fcfa/kg

X 1,7

X 7,5

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g) La pamplemousse

Entre Foumbot et Mont-Bouët (Conteneur), le prix varie du simple au triple. Les prix de gros pratiqués au conteneur intègrent entre autres, les coûts de transports, la douane, le phytosanitaire, les tracasseries policières ainsi que la marge des grossistes.

Entre le prix de gros au conteneur et le prix à la consommation il y’a aussi de grandes variations. En effet, dans les marchés de distribution, le prix de détail représente le double parfois le triple du prix de gros. Les prix appliqués par les détaillants de Libreville prennent en compte, les taxes municipales, la location de l’espace de commerce, et autres charges liées à l’activité.

II.3.4.2 Typologie des acteurs

II.3.4.2.1 Critères de différenciation

Les critères de différenciation suivants nous ont permis d’élaborer notre typologie:

l’origine des produits importés ;

la position des acteurs sur la chaine des valeurs ;

les moyens matériels de l’activité ;

le type de produits concernés ;

la situation du commerçant dans l’espace géographique du marché ;

le lieu de distribution des produits ;

II.3.4.2.2 Le résumé de la typologie

Le respect des critères de différenciation énoncés plus haut nous a permis de distinguer les types et les sous types ci-après :

Type 1 : les grossistes importateurs :

Type 1.1 les grossistes importateurs des produits camerounais propriétaires de camions

Type 1.2 les grossistes importateurs des produits camerounais non propriétaires de camions

Type1.3 les grossistes importateurs des produits exotiques de provenances de l’Europe, Afrique du Sud, Maroc (EAM) ;

Prix de gros moyen au

marché de vivre de

Foumbot :

115 Fcfa/kg

X 2,6

Prix de gros moyen

au marché de Mont-

Bouèt(Conteneur) :

302 Fcfa/kg

Prix moyen de détail

au marché de

Libreville:

654 Fcfa/kg

X 2,2

X 5,7

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Type 2 : les grossistes intermédiaires des produits camerounais

Type 3 : les détaillants : Type 3.1 les détaillants sédentaires à fruits diversifiés de l’intérieur du marché de Mont-Bouët et des marchés secondaires (Nkémbo, Nzeng, Akébé, Clando); Type 3.2 les détaillants sédentaires à fruits diversifiés de l’extérieur du marché de Mont-Bouët et des marchés secondaires (Nkémbo, Nzeng Akébé, Clando); Type 3.3 les détaillants ambulants de Mont-Bouët ; Type 3.4 les détaillants des fruits exotiques de Mont-Bouët et des marchés secondaires (Pomme, Orange); Type 3.5 les détaillants des grands carrefours et ronds-points de Libreville ; Type 3.6 les détaillants des espaces CKdo de Libreville et d’Owendo ;

Type 4 les déchargeurs ; Type 5 les transporteurs.

II.3.4.2.3 Caractéristiques des différents types

a) Les grossistes importateurs de produits camerounais propriétaires de camion

Ce sont des hommes et des femmes âgés de 42 ans en moyenne, de nationalités camerounaises. Au nombre de trois (3) environ selon nos enquêtes, ils font rentrer des quantités importantes de marchandises au marché Mont-Bouët (Conteneur) par voie routière.

Ce sont de sortes de micro- entreprises bien organisées, possédant un capital et un matériel assez important. Ils sont propriétaires d’un ou de plusieurs camions du type « canter » et de quelques petits bâtiments de stockage rendant de ce fait leur activité plus, dynamique et efficace. Ils effectuent en moyenne trois (3) voyages par semaine, d’une durée de 48 à 72 h pour s’approvisionner. La marchandise est achetée soit auprès des paysans à l’Ouest Cameroun (Foumbot dans le département de la Noun), soit au grand marché de Yaoundé. Ce commerce représente l’unique activité pratiquée par ces acteurs.

Les principaux produits importés sont : l’atanga, le citron, l’avocat, la mandarine, la pamplemousse, l’ananas, la papaye, la tomate, la carotte, l’oignon bulbe etc. Ces derniers sont conditionnés dans des caisses en bois léger, des paniers en raphia ou dans des sacs.

Au marché du conteneur, la marchandise à son arrivée est vendue en gros aux détaillants avec un mode de payement au comptant ou confiée à crédit aux grossistes intermédiaires pour une vente en gros. Les prix pratiqués et leur variabilité sont présentés dans le tableau ci-après.

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Tableau 12 : Prix des produits importés du Cameroun (relevés du 11 au 22 /09/12)

Nous présentons ci-dessous le compte d’exploitation mensuel de ce type de commerçant lequel est propriétaire de camions. Les calculs ont été réalisés sur la base de 2 voyages en moyenne par semaine au moyen d’un canter grand model d’une contenance de 180 caisses environ. La marchandise transportée est composée de : 45 caisses d’avocat, 30 caisses d’atanga, 15 caisses de citron, 20 caisses de mandarine, 10 caisses de mangue, 10 paniers de papaye, 5 sacs d’orange et 5 sacs de pamplemousse. Le reste étant des légumes et autres dont nous n’avons tenu en compte dans l’élaboration du présent compte d’exploitation.

Par ailleurs, nous avons introduit dans le calcule de la vente de marchandise des pertes estimées à 5% et les imprévus liés à l’activité d’environ 10% dans les achats et charges diverses. Les prix retenus dans le calcul lié aux achats de marchandise sont ceux appliqués au Cameroun tandis que pour la vente de marchandise nous utilisons les prix de gros appliqués à Mont-Bouët. Dans les deux cas, les prix utilisés correspondent aux périodes de basses productions des produits.

Tableau 13 : Compte d’exploitation mensuel du commerçant de Type 1.1

Spéculations Poids(Kg) Prix d'achat au Cameroun (Fcfa/caisse) Prix en Fcfa/kg Prix- au conteneur (Fcfa/caisse) Prix en Fcfa/kg au conteneur

caisse d'avocat 60 8 000 à 20 000 133 à 333 30 000 à 40 000 500 à 667

caisse d'atanga 60 20 000 à 25 000 333 à 417 50 000 à 90 000 833 à 1500

caisse de mandarine 60 15 à 20 000 250 à 333 40 000 à 43 500 667 à 725

caisse de citron 50 15 000 -25 000 300 à 500 45 000 à 55 000 900 à 1100

Caisse de mangue 60 5000 à 10 000 83 à 167 15 000 à 25 000 250 à 417

sac d'orange 100 10 000 - 20 000 100 à 200 25 000 à 45 000 250 à 450

sac de pamplemousse 100 8000 à 15 000 80 à 150 20000 à 30 000 200 à 300

Source: Enquêtes auprès des importateurs

Désignation Valeur (FCFA) Désignation Valeur (FCFA)

Fonctionnement 14 010 150 Vente de produits 18 430 000

Entrée du camion au Cameroun (police et gendarmerie) 90 000

Police et gendarmerie côté Gabon 40 000

Police et gendarmerie côté Cameroun 50 000

Au Cameroun 7 880 000

Achat du produit 7 000 000

Douane camerounaise 144 000

Contôle phytosanitaire 80 000

Mairie 48 000

Transporteurs 80 000

Chargeurs 120 000

Gardiennage 8 000

Hebergement, déplacements 400 000

Au Gabon sur le circuit 4 118 500

Douane gabonaise bureau central de Bitam(frontière) 1 260 000

Douane gabonaise bureau central d'Oyem 160 000

Autres postes de gendarmerie sur la route 400 000

Phytosanitaire 199 500

Autorisation de mise en consommation 99 750

Recouvrement 66 500

Quittance PME PMI 232 750

Achat carburant 1 500 000

Entretien camions 200 000

Au marché de gros à Libreville (Conteneur) 648 000

Déchargeurs 240 000Autorisation de stationnement mairie et autres modalités 200 000

Gardiennage 8 000

Hébergement, Déplacements,appels téléphoniques et divers 200 000

Imprévus et pertes (10%) 1 273 650

Résultat Brut d'Exploitation 4 419 850

Dotation aux amortissements: 260 000

Téléphone portable 10 000

Camions 250 000

Résultat Net d'Exploitation (RNE) : 4 159 850

TOTAL EMPLOIS 18 430 000 TOTAL RESSOURCES 18 430 000

EMPLOIS RESSOURCES

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Une analyse du présent tableau montre que le commerce lié à l’importation de fruits, bien qu’onéreux au regard des coûts de cet activité économique, reste néanmoins rentable avec un revenue mensuel de l’ordre de 4 000 000 FCFA. Nous pouvons ainsi constaté que le gros des charges est lié aux taxes douanières et aux tracasseries policières lors du transport. Il est clair que pour ce type d’activité, il est recommandé d’avoir un bon capital financier pour démarrer.

b) Les grossistes importateurs de produits camerounais non propriétaire de camions

Ce groupe concerne des petits importateurs de sexe féminin, âgés de 40 ans en moyenne, de nationalités Camerounaise et Gabonaise. Cependant, nous avons observé plus de camerounaises que de gabonaises. Au nombre de quatre (4), ils font rentrer des quantités de produits moins importantes que les précédents mais non négligeables.

Ils sont non propriétaires de camion et ne possèdent aucun capital. On distingue ceux qui pour s’approvisionner, effectuent le déplacement sur le Cameroun et ceux procédant par commandes étant à Libreville. Dans les deux cas, le lieu d’approvisionnement est le marché mondial ou l’ouest du Cameroun à Foumbot. Le choix du lieu d’approvisionnement étant orienté par le disponible en moyens financiers, l’offre et le coût du produit. La première catégorie effectue un voyage par semaine et procèdent par location des camions pour transporter leurs marchandises jusqu’au Conteneur. Tandis que l’autre catégorie traite directement avec des correspondants au Cameroun via le téléphone ou internet étant à Libreville. Les frais d’achat, de transport ainsi que d’autres charges diverses sont payés d’avance. La marchandise est confiée à un transporteur qui est chargé de la conduire jusqu’au conteneur. C’est la seule activité pratiquée par ces acteurs.

Les produits importés sont les mêmes que ceux des acteurs précédemment décrits plus haut.

Au marché du conteneur, une partie de la marchandise à son arrivée est vendue en gros auprès des détaillants avec un mode de payement au comptant. L’autre partie est vendue en détail par l’importateur lui même au conteneur avant d’effectuer le prochain voyage.

Nous présentons ci-dessous le compte d’exploitation mensuel de ce type de commerçant lequel est non propriétaire de camions. Les calculs ont été réalisés en considérant une situation moyenne de un (1) voyage par semaine au moyen d’un canter petit model d’une contenance de 150 caisses environ. La marchandise transportée est composée de : 30 caisses d’avocat, 15 caisses d’atanga, 10 caisses de citron, 15 caisses de mandarine, 5 caisses de mangue, 5 paniers de papaye, 5 sacs d’orange et 5 sacs de pamplemousse. Le reste étant des légumes et autres dont nous n’avons tenu en compte dans l’élaboration du présent compte d’exploitation.

Par ailleurs, nous avons introduit dans le calcul de la vente de marchandise des pertes estimées à 5% et les imprévus liés à l’activité d’environ 10% dans les achats et charges diverses. Les prix retenus dans le calcul lié aux achats de marchandise sont ceux appliqués au Cameroun tandis que pour la vente de marchandise nous utilisons les prix de gros appliqués à Mont-Bouët. Dans les deux cas, les prix utilisés correspondent aux périodes de basses productions des produits.

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Tableau 14:Compte d’exploitation mensuel du commerçant de Type 1.2

Le revenu mensuel lié au commerce d’importation de fruits est estimé à un peu plus de 1 161 000 FCFA pour l’importateur non propriétaire de camions. Cela montre que cette activité est rentable, des perspectives de développement pourront toutefois être envisagées. Cependant, l’activité reste onéreuse et nécessite de ce fait un capital assez important pour démarrer. Les taxes douanières, les coûts liés au transport et les tracasseries policières représentent les dépenses les plus importantes.

c) Les grossistes importateurs des produits exotiques de provenances de l’Europe, Afrique du Sud, Maroc (EAM)

Il s’agit dans cette catégorie des entreprises et grands groupes bien structurés (Géant Ckdo, Casino, Prix-Import et autres petits magasins situés à petit paris et au port- môle). Au nombre de cinq (5), ils font rentrer des quantités non négligeables de fruits exotiques à Libreville. Ils importent leurs marchandises de l’Europe, de l’Afrique du sud et du Maroc. La marchandise arrive par bateau après un voyage de deux à trois semaines environ. Les produits sont conditionnés dans des cartons ou des caisses et entreposés dans des conteneurs frigorifiques. Ces derniers arrivent au marché de Libreville via le Port d’Owendo. Les fruits exotiques sont les principaux produits concernés par ce circuit (pomme de France, orange et mandarine du Maroc essentiellement).

Les fruits sont vendus principalement en détail au niveau des rayons fruits et légumes des supers marchés. En gros, puis en détail, au niveau des magasins Libre service du port Môle et le magasin de petit paris. Le prix de gros moyen de la pomme de France est de 1383 FCFA/KG et celui de l’orange du Maroc s’élève à 1337 FCFA/KG. En détail, la pomme de France coûte 1688 FCFA/KG et l’orange du Maroc 1883 FCFA/KG.

Pour ce type d’acteur, nous n’avons pas eu suffisamment des informations nous permettant de dresser un compte d’exploitation.

Désignation Valeur (FCFA) Désignation Valeur (FCFA)

Fonctionnement 9 000 200 Vente de produits 10 165 000

Entrée du camion au Cameroun (police et gendarmerie) 70 000

Police et gendarmerie côté Gabon 30 000

Police et gendarmerie côté Cameroun 40 000

Au Cameroun 5 776 000

Achat du produit 3 500 000

Location camion 2 000 000

Douane camerounaise 36 000

Contrôle phytosanitaire 20 000

Mairie 12 000

Transporteurs 20 000

Chargeurs 80 000

Gardiennage 8 000

Hebergement, déplacements 100 000

Au Gabon sur le circuit 2 034 000

Douane gabonaise bureau central de Bitam(frontière) 954 000

Douane gabonaise bureau central d'Oyem 40 000

Autres postes de gendarmerie sur la route 80 000

Phytosanitaire 120 000

Autorisation de mise en consommation 60 000

Recouvrement 40 000

Quittance PME PMI 140 000

Achat carburant 600 000

Au marché de gros à Libreville (Conteneur) 302 000

Déchargeurs 160 000

Autorisation de stationnement mairie et autres modalités 30 000

Gardiennage 12 000

Appels téléphoniques 40 000

Hébergement, Déplacements et divers 100 000

Imprévue(10%) 818 200

Résultat Brut d'Exploitation 1 164 800

Total Amortissement : 3 000

Téléphone portable 3 000

Résultat Net d'Exploitation (RNE) : 1 161 800

TOTAL EMPLOIS 10 165 000 TOTAL RESSOURCES 10 165 000

EMPLOIS RESSOURCES

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d) Les grossistes intermédiaires des produits camerounais

Ce groupe concerne les hommes et les femmes âgés de 45 ans en moyenne, de plusieurs nationalités étrangères, à prédominance camerounaise. Au nombre de 5 identifiés, Ces derniers procèdent par achat de marchandise à crédit auprès des importateurs-grossistes. La marchandise est écoulée pendant une période d’au maximum une semaine auprès des détaillants et des consommateurs. C’est l’unique activité pratiquée par ces acteurs. Les fruits vendus sont uniquement ceux importés du Cameroun. Ils opèrent par la vente en gros le long de la journée, c’est la seule activité exercés par ces acteurs.

Le compte d’exploitation présenté ci-dessous a été réalisé sur la base d’un approvisionnement hebdomadaire moyen composé de : 10 caisses d’avocat, 5 caisses d’atanga, 10 caisses de mandarine, 5 caisses de citron et 5 paniers de mangue. Les prix utilisés dans le calcul des achats de marchandises sont ceux appliqués au Conteneur. Nous avons utilisé les mêmes prix dans le calcul des ventes de marchandise cependant majorés de 10 à 20%. Nous avons aussi introduit dans le calcul de la vente de marchandise des pertes de l’ordre de 30%, mais selon nos enquêtes, les pertes peuvent aller jusqu’à 50%.

Tableau 15 : Compte d’exploitation mensuel du commerçant de type 2

Le revenu mensuel généré est de l’ordre de 200 000 FCFA par mois.

e) Les détaillants sédentaires de fruits diversifiés à l’intérieur du marché de Mont- Bouët et des marchés secondaires (Nkémbo, Nzeng-Ayong, Akébé, Clando)

Les commerçants de ce type sont des femmes âgées de 45 ans en moyenne, de nationalités majoritairement gabonaises mais aussi quelques étrangères (Camerounaises, équato-guinéennes, congolaises etc.).

Ce sont en effet des commerçants possédant légalement des tables ou des étales à l’intérieur du marché de Mont- Bouët et des marchés secondaires (Nkembo, Nzeng ayong, Akébé, Clando). Le commerce est la seule activité pratiquée et la seule source de revenue financière.

Ces acteurs opèrent par la vente de divers fruits dont les principaux sont : l’avocat, l’atanga, le citron, la mangue, la mandarine, pamplemousse et orange locale etc.

Le compte d’exploitation de ce type de commerçant présenté ci-après, a été monté sur la base d’un approvisionnement hebdomadaire composé de : 1 caisse d’avocat, 1 caisse d’atanga, 1 caisse de mandarine et 1 caisse de citron. Cependant, ces commerçantes vendent plusieurs autres choses qui ne sont pas prises en compte dans le présent compte d’exploitatation (légumes feuilles, légumes fruits, jus de citron, aromes etc.).

Fonctionnement 7 157 000 Vente de produits 7 362 000

Achat de produits 7 000 000

Transport 120 000

Appels téléphoniques 10 000

Gardiennage 2 000

Location locale 25000

Résultat Brut d'Exploitation 205 000

Dotation aux amortissements: 5250

Table et banquettes 1250

Parasol 2000

Téléphone portable 2000

Résultat Net d'Exploitation (RNE) : 199 750

TOTAL EMPLOIS 7 362 000 TOTAL RESSOURCES 7 362 000

EMPLOIS RESSOURCES

Désignation Désignation

Photo 16 : Détaillante de fruit à Nkembo

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Nous avons introduit dans le calcul de vente de marchandise, les pertes et l’autoconsommation estimées à 30%.

Tableau 16 : Compte d’exploitation mensuel du commerçant de type 3.1

Nous constatons que le commerce de fruits à Mont-Bouët et dans les marchés secondaires est une activité fortement rentable au regard des revenus mensuels de l’ordre de 370 000 FCFA observés. Cependant, à cause des prix pratiqués dans les marchés secondaires, il y semble légèrement plus rentable mais on y enregistre plus de perte de produit par rapport à Mont- Bouët.

f) Les détaillants Sédentaires de fruits diversifiés à l’extérieur du marché de Mont- Bouët et des marchés secondaires

Dans ce groupe, des hommes et des femmes âgés de 45 ans en moyenne, de plusieurs nationalités (gabonaise, camerounaise nigériane, congolaise, équato-guinéenne etc.).

Ce sont des commerçants illégalement installés à Mont-Bouët et dans les marchés secondaires (Nkembo, Nzeng-Ayong, Akébé, Clando). Ils occupent généralement les emplacements comme les abords des voies secondaires, les trottoirs ou les entrées, du marché de Mont- Bouët et des marchés secondaires. Le commerce est la seule activité et la seule source de revenue.

Les fruits vendus sont divers, les principaux sont l’avocat, le citron l’atanga, la mangue, la mandarine etc.

Pour ce type de commerçant nous présentons un compte d’exploitation monté sur la base d’un approvisionnement par semaine composé de :1 caisse d’avocat, 1 caisse d’atanga, 1 caisse de mandarine et 1 caisse de citron.

Nous avons introduit dans le calcul de vente de marchandise, les pertes et

l’autoconsommation estimées à 20%.

Désignation Valeur (FCFA) Désignation Valeur (FCFA)

Fonctionnement 820 000 Vente de produits 1 192 632

Achat de produits 660 000

Location boxe 25 000

Transport , chargement et déchargement 90 000

Taxes municipales 10 000

Gardiennage 2 000

Taxe d'entretien du marché 3 000

Appels téléphoniques 10 000

Autres dépenses diverses 20 000

Résultat Brut d'Exploitation 372 632

Dotation aux amortissements : 4 250

Table et banquettes 1 250

Téléphone portable 3000

Résultat Net d'Exploitation (RNE) : 368 382

TOTAL EMPLOIS 1 192 632 TOTAL RESSOURCES 1 192 632

EMPLOIS RESSOURCES

Photo 17 : Détaillant de fruits à Mont- Bouët

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Tableau 17 : Compte d’exploitation mensuel du commerçant du type 3.2

La seule activité liée au commerce de détail de fruits à l’extérieur de Mont-Bouët et des marchés secondaires reste une activité fortement rentable. En effet, le revenu mensuel de cette activité s’élève à 545 000 FCFA.

g) Les détaillants ambulants de Mont- Bouët

Les commerçants de ce type sont généralement des jeunes de sexe masculin dont l’âge moyen est de 25 ans. De nationalité à dominance camerounaise, ces acteurs sont très mobiles. Ils sont généralement propriétaires d’une brouette qu’ils utilisent pour se déplacer d’un endroit à un autre à la recherche des clients. L’approvisionnement se fait tous les jours, il résulte d’un accord passé entre le vendeur ambulant et le grossiste-importateur. Une autre activité pratiquée par ce type d’acteur est le transport en brouette des produits des détaillants à l’arrivée des camions.

Les produits sont généralement vendus à Mont- Bouët cependant, il peut arriver que ces

acteurs aillent proposer leur produits hors de Mont-Bouët, à cet instant, les lieux visés sont généralement des espaces à forte affluence et les quartiers résidentiels où le produit est vendu à un prix plus élevé.

Le prix fixé de commun accord par le grossiste est souvent majoré de 5 à 10% par le vendeur ambulant pour dégager une marge bénéficiaire assez satisfaisante.

Le compte d’exploitation ci-dessous a été réalisé sur la base d’un provisionnement mensuel composé d’1 caisse d’avocat, 1 caisse de citron et 1 caisse de mandarine.

Tableau 18 : Compte d’exploitation mensuel du commerçant de type 3.3

Désignation Valeur (FCFA) Désignation Valeur (FCFA)

Fonctionnement 810 000 Vente de produits 1 363 008

Achat de produits 660 000

Transport , chargement et déchargement 90 000

Taxes municipales 30 000

Appels téléphoniques 10 000

Autres dépenses diverses 20 000

Résultat Brut d'Exploitation 553 008

Dotation aux amortissements: 7 250

Téléphone portable 3000

parasol 3000

Table et banquette 1250

Résultat Net d'Exploitation (RNE) : 545 758

TOTAL EMPLOIS 1 363 008 TOTAL RESSOURCES 1 363 008

EMPLOIS RESSOURCES

Désignation Valeur (FCFA) Désignation Valeur (FCFA)

Fonctionnement 132 000 Vente de produits 285 000

Achat de produits 117 000

Emballages 5 000

Appels téléphoniques 10 000

Résultat Brut d'Exploitation 153 000

Total Amortissement : 4 000

Brouette 2000

Portable 2000

Résultat Net d'Exploitation (RNE) : 149 000

TOTAL EMPLOIS 285 000 TOTAL RESSOURCES 285 000

EMPLOIS RESSOURCES

Photo 18 : Vendeur ambulant de fruits

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L’activité liée à la vente ambulante des fruits au marché de Mont-Bouët procure à l’intéressé un revenu mensuel de près de 150 000 FCFA.

h) Les détaillants des fruits exotiques de Mont- Bouët et des marchés secondaires

Ce type concerne les femmes âgées de 35 ans en moyenne, de nationalité béninoise et

togolaise pour la plupart. Elles sont généralement placées aux abords des routes et trottoirs du marché de Mont- Bouët et des marchés secondaires comme Nkembo, Nzeng, et Clando. Le commerce reste la seule activité pratiquée et l’unique source de revenue.

Les principaux fruits vendus par ces acteurs sont : la pomme de France, l’orange et la mandarine du Maroc. La stratégie commerciale appliquée est la vente en détail, les prix appliqués varient selon les marchés. En effet, l’orange du Maroc à titre illustratif coûte 1700 FCFA/kg à Mont- Bouët et Nkembo, tandis qu’elle est à 2000 FCFA/kg aux marchés de Nzeng-Ayong et du Clando.

Le compte d’exploitation ci-dessous a été réalisé sur la base d’un provisionnement mensuel composé de 4 caisses de pomme et 4 caisses d’orange. Tableau 19 : Compte d’exploitation mensuel du commerçant de type 3.4

La vente de produits exotique est une activité qui pourrait procurer aux intéressés un revenu mensuel de l’ordre de 170 000 FCFA.

i) Les détaillants des grands carrefours et ronds-points de Libreville

Ce groupe concerne des femmes de 48 ans en moyenne de nationalités majoritairement gabonaises mais aussi des camerounaises ainsi que des nigérianes etc. Au nombre de 15 environ enquêtées, ces acteurs occupent les abords des grands carrefours et ronds-points de Libreville. Il s’agit entre autres des carrefours, Léon Mba, Feu rouge de Nzeng-ayong, Rio et IAI. Installées depuis 1989 à cause de l’insuffisance des marchés, cas des commerçantes du carrefour Rio, ces dernières, plus nombreuse par rapport aux autres, ne possèdent pas légalement une place de vente. Cependant, elles payent les tickets à la mairie au prix de 500 FCFA par jour, il en est de même pour les autres. Les approvisionnements de façon générale se font le matin très tôt

Désignation Valeur (FCFA) Désignation Valeur (FCFA)

Fonctionnement 278 000 Vente de produits 455 000

Achat de produits 223 000

Transport 20 000

Emballages 5 000

Appels téléphoniques 10 000

Autres dépenses diverses 20 000

Résultat Brut d'Exploitation 177 000

Dotation aux amortissements: 9250

Téléphone portable 3000

parasol 5000

Table et banquette 1250

Résultat Net d'Exploitation (RNE) : 167 750

TOTAL EMPLOIS 455 000 TOTAL RESSOURCES 455 000

EMPLOIS RESSOURCES

Photo 19 : Détaillante de fruits

exotiques au Clando

Photo 20 : Détaillant de fruits au carrefour Rio

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au marché central de Mont- Bouët (Conteneur, Venez voir), la vente se fait toute la journée et les meilleures ventes sont enregistrées dans l’après midi aux heures de pointe (15h à 19h). Le commerce est la seule activité pratiquée et la seule source de revenue.

Les fruits vendus sont ceux produits localement et de la sous région (avocat, atanga, ananas, papaye, orange local etc.) ainsi que les produits exotiques (pomme de France, orange et mandarine du Maroc).

Les problèmes rencontrés par ces acteurs sont principalement les tracasseries inlassables des policiers ainsi que les prélèvements de la mairie.

Le compte d’exploitation ci-dessous a été réalisé sur la base d’un provisionnement mensuel composé de 1 caisse d’atanga, 1 caisse d’avocat, 1 caisse de mandarine, 1 caisse de citron.

Tableau 21 : Compte d’exploitation mensuel du commerçant du type 3.5

Le commerce de fruits dans les carrefours de Libreville n’est pas à négliger car il dégage un revenu mensuel d’environ 200 000 FCFA.

j) Les détaillants des espaces CKdo de Libreville et d’Owendo (déventure des magasins)

Ce type concerne les femmes âgées de 35 ans en moyenne de nationalités à dominance béninoises et togolaises mais aussi quelques gabonaises. Au nombre de 7 enquêtées, ces acteurs exercent une activité commerciale dans les espaces Ckdo de Libreville et d’Owendo. L’autorisation de pratiquer cette activité dans ces espaces est obtenue à l’issue d’un contrat passé entre la commerçante et la Direction Générale de CECA-GADIS, contrat dont les closes aboutissent à la location de l’espace à une somme variant entre 20 000 et 50 000 FCFA. Cette activité représente pour ces femmes l’unique source de revenue.

Les principaux fruits vendus dans ces espaces concernent aussi bien les fruits locaux comme l’avocat, la mangue, la papaye, l’ananas, que les fruits exotiques comme la pomme de France, l’orange et mandarine du Maroc.

Les fruits vendus dans ces espaces sont de très bonne qualité, emballés dans des sachets pour certains, mais surtout ayant un bon aspect.

Le compte d’exploitation suivant a été réalisé sur la base d’un approvisionnement mensuel composé des produits suivants : fruits locaux (1caisse d’avocat, 1caisse de mangue, 1 panier de papaye, 1 sac de pamplemousse) et fruits exotiques (1caisse de pomme de France, 1caisse d’orange du Maroc).

Désignation Valeur (FCFA) Désignation Valeur (FCFA)

Fonctionnement 268 000 Vente de produits 476 000

Achat de produits 223 000

Transport 20 000

Emballages 5 000

Appels téléphoniques 10 000

Autres dépenses diverses 10 000

Résultat Brut d'Exploitation 208 000

Dotation aux amortissements: 9250

Téléphone portable 3000

parasol 5000

Table et banquette 1250

Résultat Net d'Exploitation (RNE) : 198 750

TOTAL EMPLOIS 476 000 TOTAL RESSOURCES 476 000

EMPLOIS RESSOURCES

Photo 21 : Détaillant de fruits

à Ckdo aéroport

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Nous avons introduit dans le calcul de la vente des produits, une majoration de 20% des prix moyens des produits pratiqués dans les marchés de Libreville.

Tableau 22 : Compte d’exploitation mensuel du commerçant de type 3.6

Le revenu mensuel d’un peu plus de 200 000 FCFA généré traduit tout l’intérêt possible autour de cette activité.

k) Les déchargeurs

Ce type d’acteur concerne des jeunes de sexe masculin, de nationalités étrangères mais à prédominance camerounaise, âgés de 25ans en moyenne. Les déchargeurs sont organisés en équipes de 5 à 6 jeunes. Le prix d’un camion déchargé est fonction de sa contenance. Aussi, pour des petits camions, le prix du déchargement est fixé à 40 000 FCFA, pour ce qui est des plus grands, c’est environ le double. Ces jeunes peuvent décharger 2 à 3 camions en moyenne par semaine. Le payement de leurs salaires se fait en fin de chaque semaine. Ce sont des acteurs disposés à faire toute activité qui nécessite la manutention. Un déchargeur au conteneur peut gagner en moyenne100000 FCFA/mois comme le montre le compte d’exploitation ci-dessous.

Tableau 23 : Compte d’exploitation mensuel du commerçant de type 4

La seule activité liée au déchargement de camion au conteneur procure à l’acteur un revenu mensuel de plus de 130 000 FCFA.

Désignation Valeur (FCFA) Désignation Valeur (FCFA)

Fonctionnement 205 000 Vente de produits 418 000

Achat de produits 145 000

Transport 20 000

Emballages 10 000

Appels téléphoniques 10 000

Autres dépenses diverses 20 000

Résultat Brut d'Exploitation 213 000

Dotation aux amortissements: 9250

Téléphone portable 3000

parasol 5000

Table et banquette 1250

Résultat Net d'Exploitation (RNE) : 203 750

TOTAL EMPLOIS 418 000 TOTAL RESSOURCES 418 000

EMPLOIS RESSOURCES

Désignation Valeur (FCFA) Désignation Valeur (FCFA)

Opérations diverses 15 000 Déchargement de caisses 150 000

Achat de gants 5 000

Autres dépenses diverses 10 000

Résultat Brut d'Exploitation 135 000

Dotation aux amortissement s: 0

Résultat Net d'Exploitation (RNE) : 135 000

TOTAL EMPLOIS 150 000 TOTAL RESSOURCES 150 000

EMPLOIS RESSOURCES

Photo 22 : Déchargeurs de camions

au Conteneur

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l) Les transporteurs

a) Les transporteurs par brouette

Cette activité est animée par des jeunes de nationalités diverses (Camerounaise, Malienne, et Gabonaise) dont l’âge moyen oscille entre 25 et 30 ans. Le moyen de transport est la brouette et la plupart en sont d’ailleurs propriétaires. Les quantités transportées sont peu importantes. C’est la principale activité pour ces acteurs, les produits transportés sont des fruits et des légumes de tout genre, de provenance du Cameroun. A l’arrivée des camions, ces derniers procèdent par le transport des produits des commerçants détaillants et grossistes du conteneur vers leurs marchés respectifs. Le prix du transport varie en fonction du chargement et de la distance. Pour un transport interne (dans le marché Mont-Bouët), le prix varie de 200 à 500 FCFA/sac /voyage et pour un transport externe (hors de Mont-Bouët), il varie 1000 à 2000/voyage. Par ailleurs, certain transporteur, à l’occasion deviennent périodiquement des vendeurs ambulants.

Tableau 24 : Compte d’exploitation mensuel du commerçant de type 5-a

Le seul commerce lié à l’activité de transport de marchandise par brouette au marché de Mont- Bouët procure un revenu mensuel de près de 160 000 FCFA.

b) Les transporteurs par voiture

Ce type d’acteur utilise comme moyen de transport un véhicule. Ils parcourent de longues distances et transportent des quantités beaucoup plus importantes. Le prix du transport varie de 5000 à 10000/voyage en moyenne selon le poids de la marchandise transportée. Ainsi, le prix d’un sac ou d’une caisse transportée varie entre 1000 -1500 FCFA. Ces derniers peuvent réaliser 2 à 4 voyages/jour et réaliser ainsi des bénéfices relativement importants.

Désignation Valeur (FCFA) Désignation Valeur (FCFA)

Fonctionnement 60 000 Transport de caisses 225 000

Achat brouette 35 000

Appels téléphonique 10 000

Autres dépenses diverses 15 000

Résultat Brut d'Exploitation 165 000

Dotation aux amortissements: 8 000

Téléphone portable 3000

Brouette 5000

Résultat Net d'Exploitation (RNE) : 157 000

TOTAL EMPLOIS 225 000 TOTAL RESSOURCES 225 000

EMPLOIS RESSOURCES

Photo 23 : Transporteur en brouette

du Conteneur

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Tableau 25 : Compte d’exploitation mensuel du commerçant de type 5-b

L’activité de transport de marchandise par voiture de Mont- Bouët vers les différents marchés de distribution est fort rentable au regard du revenu mensuel estimé à un peu plus de 700 000 FCFA.

Désignation Valeur (FCFA) Désignation Valeur (FCFA)

Fonctionnement 590 000 Transport des caisses 1 500 000

Achat de carburant 300 000

Appels téléphoniques 40 000

Entretien voiture 150 000

Autres dépenses diverses 100 000

Résultat Brut d'Exploitation 910 000

Dotation aux amortissements: 203 000

Téléphone portable 3000

Véhicule 200 000

Résultat Net d'Exploitation (RNE) : 707 000

TOTAL EMPLOIS 1 500 000 TOTAL RESSOURCES 1 500 000

EMPLOIS RESSOURCES

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III PROPOSITIONS POUR LE DEVELOPPEMENT DE CES FILIERES

III.1 Les facteurs en jeu pour le développement de filières durables

La durabilité d’une filière réside au niveau de sa capacité à résister aux fluctuations

économiques, politiques, sociales, techniques et environnementales du milieu dans lequel

elle évolue. Le maintien de l’activité aux travers des revenus rémunérateurs et attrayants

pour les différents acteurs, représente ainsi le préalable nécessaire pour le fonctionnement

d’une filière.

Concernant les produits fruits, un certain nombre de facteurs concourent à rendre

favorable, le développement d’une filière, parmi lesquels :

- L’importance de la demande, car une filière ne peut être dynamique s’il n’existe pas

de débouchés importants auprès de la population locale.

- La compétitivité des produits locaux par rapport aux productions extérieures,

car une filière bien assise doit être capable de répondre à toute forme de

concurrence des produits étrangers.

- Les moyens de conservation et les possibilités de transformation, dans la

mesure où certain produits peuvent devenir plus rémunérateurs si des moyens de

conservation sont mis en place, alors que d’autres peuvent bénéficier de débouchés

supplémentaires dans la transformation.

III.2 Les problèmes propres à la filière

III.2.1 Les problèmes identifiés lors de nos enquêtes

Les problèmes les plus importants identifiés lors de nos investigations sont :

o Le coût élevé des taxes douanières sur les importations des produits ;

o La dépendance importante vis-à-vis des importations du Cameroun ;

o Approvisionnement local faible et saisonnière ;

o Prix de gros et prix à la consommation relativement élevés ;

o Pertes importantes de produits à la distribution ;

o Importance des circuits longs pour certain produits ;

o Mauvais états des marchés ;

o Les tracasseries policières ;

o Le poids des taxes municipales ;

o L’insécurité au niveau des marchés.

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III.2.2 Les problème et atouts d’ordre général

Désignations Contraintes Atouts

Production

locale

Techniques :

- Variétés inadaptées à la demande ; - Absence de conseils techniques ; - Pas d’encadrements techniques ; - Etat défectueux des vergers existants ; - Difficultés d’accès au matériel végétal de

bonne qualité ;

- Difficultés d’accès aux intrants agricoles à cause de la cherté des produits.

Economiques :

- Manque de banques de crédits agricoles ; - Absence d’organisation de la production ; - Offre locale insuffisante.

- Pas de contraintes foncières en milieu rural ;

Transport

Route : Mauvais état des routes, les tracasseries

policières et coûts de transport élevés ;

Mer : Inaptitude des bateaux au transport des

vivres frais (affectant la qualité des marchandises) ;

Air : Très onéreux et transporte des petites

quantités.

Route : voie de plus en plus

désenclavée ;

Mer : rapidité et sécurité de la

voie ;

Air : rapidité et chaine du froid.

Marchés de

gros

Marché de Mont-Bouèt

- Position excentrée et inadaptée au marché, d’où l’étroitesse des opérations de vente ;

- Stockage défectueux (capacité insuffisante de stockage) ;

- Etat d’enclavement avancé et insalubrité des places de vente ;

- Maitrise insuffisante de l’offre ; - trop de taxes municipales. - La dépendance vis-à-vis des importations

Supers marchés :

Système de la TVA fonctionne comme une taxe à

l’importation.

- Marges importantes, activité fortement rentable si le marché est maitrisé ;

- Bonne organisation des grossistes importateurs ;

Marchés de

détail

- Pas de place au Marché Mont-Bouèt, vente à même le sol ;

- Absence de stockage ; - Absence d’eau au sein du marché (Mont-

bouèt) ;

- Prix élevés ; - Perte de produit importante à Mont-Bouèt et

dans les marchés secondaires.

- Proportion de détaillant importante ;

- Grande diversité du produit (choix important grâce aux importations) ;

- Activité assez rentable.

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III.3 Propositions d’action

III.3.1 Augmenter la production locale de fruits pour limiter les importations

L’augmentation de la production locale nécessite la mise en place d’un certain nombre

de mesures parmi lesquelles :

La mise en place d’une unité de production de matériel végétal performant

Une bonne production passe inéluctablement par la fourniture aux arboriculteurs fruitiers

du matériel végétale de bonne qualité (adapté et performant). A ce titre, une reprise véritable

des activités du CIAM, dont le rôle capital serait d’assurer, la multiplication variétale, la

conservation ainsi que l’introduction de nouvelles espèces hautement productives, à travers

les méthodes de production améliorées, est primordiale.

La promotion de l’installation de nouveaux producteurs professionnels et la

réhabilitation des anciens vergers

C’est à ce moment qu’intervient l’IGAD qui à ce titre, devra renforcer l’appui conseils et

techniques afin de réhabiliter les vergers existants. Renforcer les modules de formation sur

les techniques d’arboriculture fruitière ainsi que l’encadrement des jeunes qui s’installeront

sur des nouvelles plantations. L’objectif étant de promouvoir une arboriculture fruitière

professionnalisant car jusqu’à lors, certain en font une activité subsidiaire et cela ne fait pas

évoluer la filière.

L’intensification de la production locale de mangue, d’avocat, d’atanga et du

citron vert

La culture de la variété de mangue améliorée du Cameroun (ADC) pourrait être

développée dans la zone périurbaine de Libreville car elle répond mieux aux réalités

pédoclimatiques de ce milieu. La culture de l’avocat local dont les qualités organoleptiques

sont très appréciées par les consommateurs est à promouvoir, ce d’autant plus qu’elle est la

seule espèce qui s’adapte à toutes les zones agroclimatiques du pays. L’atanga et le citron

se présentent comme les deux produits importés les plus chères et possèdent

respectivement des potentialités dans le domaine de la transformation et de la médecine

traditionnelle d’où l’intérêt du développement de ces cultures.

La facilitation à l’accès aux intrants agricoles

Il s’agira de diminuer les taxes d’importation sur les fertilisants agricoles et les produits

phytosanitaires. Cela aura pour conséquence, la diminution des coûts des intrants au niveau

du principal revendeur (la gabonaise de chimie).

La Promotion de l’utilisation des fertilisants organiques dans les systèmes de

production

Un programme de formation auprès des arboriculteurs fruitiers visant à diffuser les

techniques de fabrication et d’utilisation rationnelle des fertilisants organiques tels que (le

composte, le fumier de ferme etc.), apportera un plus à la filière. La conduite de ce

programme serait organisée par le Ministère de l’Agriculture en partenariat avec l’IGAD.

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III.3.2 Pour faire baisser les prix à la consommation actuels

Diminuer les taxes douanières qui pèsent sur les importations des denrées

alimentaires

La mise en place des politiques visant à réduire les taxes liées aux importations des

produits alimentaires, surtout ceux du Cameroun est souhaitable. En effet,

L’approvisionnement du marché de Libreville est actuellement dominé par les importations

du Cameroun, le coût élevé des taxes douanières liées à cette activité concoure à

l’augmentation du prix à la consommation au marché de Libreville.

Réduire les taxes municipales qui pèsent sur les commerçants détaillants

Les taxes municipales élevées (1000 FCFA/jour) affligées aux commerçants détaillants

qui non seulement, s’approvisionnent à coût élevé, mais aussi vendent des quantités

relativement faibles par jour, est un facteur qui également contribue à l’augmentation du prix

à la consommation.

Création des marchés de relais à la commercialisation des produits locaux

La mise en place des marchés de relais au marché de Libreville permettra, de raccourcir

les circuits longs de commercialisations des produits locaux, dont les coûts de transport

augmentent d’avantage le prix à la consommation.

Faire connaître les bassins de production locaux aux grossistes

Certaines zones de production locales ne sont pas toujours bien connues des

grossistes, les rendant de ce fait dépendant des produits importés du Cameroun. La

pertinence d’un bulletin de suivi des bassins de productions locaux affiché dans les marchés

de gros et même de détail de Libreville, pourrait favoriser la circulation de l’information et

réduire les coûts d’approvisionnement de ces acteurs. Cela pourrait aussi contribuer à la

réduction du prix à la consommation.

III.3.3 Pour améliorer l’environnement d’action des commerçants

Le nombre grandissant des commerçants de fruits à Libreville tend à réduire la capacité

d’accueil du marché. Aussi, le désenclavement des marchés existant ainsi que la création de

nouveaux marchés secondaires permettra à chaque commerçant d’avoir une place de vente,

cela éviterait que les produits soient vendus à même le sol.

Un accent particulier devra être mis sur le suivi de la demande fruitière de la population

de Libreville, des mesures préventives de productions liées à ce type de demande seront

prises.

III.3.4 Développer la conservation et la transformation des produits

Le développement des structures de stockage dans les marchés (chambres froides,

salles de stockage) afin d’augmenter le temps de conservation des produits et de réduire

ainsi les pertes et les dépenses liées au transport des produits.

Concernant le volet transformation, son développement permettra aux producteurs et

aux commerçants de valoriser les avaries de production et de commercialisation. L’atanga

par exemple dont la pulpe est riche à matière grasse, connaît déjà un processus

expérimental d’extraction d’huile. Aussi, certaines techniques de transformation traditionnelle

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permettant d’augmenter le temps de conservation sont connues, ces dernières peuvent

toutefois être améliorées.

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CONCLUSION

La présente étude avait pour objectif de poser un diagnostic global de la filière fruits tout

en mettant un accent particulier sur l’identification des principaux circuits ainsi que les flux

respectifs d’approvisionnement de Libreville et la caractérisation des différents acteurs sur la

chaîne. Les résultats auxquels nous sommes parvenus sont les suivants.

Nous avons identifié deux (2) principaux circuits approvisionnant Libreville en fruits :

- Le circuit d’importation qui est composé essentiellement des importations régionales

(Cameroun et Congo) et des importations internationales (Europe, Afrique du Sud,

Maroc) ;

- Le circuit local composé essentiellement des approvisionnements de l’Estuaire, du

Woleu-Ntem et autres provinces.

Les résultats relatifs aux flux ont révélé un approvisionnement global estimé à un peu

plus de 7500 tonnes de fruits par an dont les importations représentent environ 92% contre

seulement 8% de l’approvisionnement local.

Les résultats obtenus sur la caractérisation des acteurs, nous ont permis d’identifier,

cinq (5) types et neuf (9) sous types d’acteurs, sélectionnés sur la base d’un ensemble de

critères précis.

Par ailleurs, nous avons identifié le marché de Mont- Bouët, comme principal marché de

gros et premier distributeur de fruits à Libreville.

Concernant les revenus de l’activité, nous avons observé une grande différence entre

les acteurs. Les grossistes importateurs présentent les meilleurs revenus allant de 1 million

et plus comparés aux détaillants qui entre eux aussi, des différences ont été observées d’un

marché à un autre.

Dans tous les cas nous avons relevés des taxes de toutes formes (douane, mairie et

autres) qui concourent d’avantage à l’augmentation du prix à la consommation.

De façon générale, nous pensons que malgré les problèmes identifiés, la filière fruits a

sa place au Gabon car elle présente des potentialités qui nous semblent important de

valoriser.

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BIBLIOGRAPHIE

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EDOU EDOU G, 2008 : La filière banane plantain pour l’approvisionnement du marché de Libreville : caractéristiques et perspectives de développement. Institut Gabonais d’appui au développement, Département Appui à la Structuration Professionnelle, Libreville, Gabon. 62p.

EDOU EDOU G, 2008 : Les filières d’importation et de production locale de viandes pour l’approvisionnement de Libreville. Institut Gabonais d’appui au développement, Département Appui à la Structuration Professionnelle, Libreville, Gabon. 74p.

EDOU EDOU G, 2010 : Le système d’information sur les marchés à Libreville en 2010. Synthèse et analyse des données. Institut Gabonais d’appui au développement, Département Appui à la Structuration Professionnelle, Libreville, Gabon. 87p.

GIRONCE E, 2009 : Evolution des Origines des produits agricoles sur les marchés de Libreville.Institut Gabonais d’appui au développement, Département Appui à la Structuration Professionnelle, Libreville, Gabon. 24p.

HAZOREA C, 1995 : Développement de l’Arboriculture Fruitière et de l’Agroforesterie au

Gabon. Water and Trees, Gabon. 91p.

KUPERMINC O, 1995 : Potentialités de Développement de la Production Fruitière dans la

Région de l’Estuaire du Gabon. Etude des filières fruitières approvisionnant Libreville.

Rapport de mission, Libreville. 32p.

VIOLAS D, 2009 : Evaluation du PADAP : Rapport final de mission, septembre 2009,

Libreville, Gabon. 97p.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Gabon_relief_location_map.jpg: Description ogro-

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ANNEXES

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Annexe 1 : Fiche de collecte suivie de prix de détail SIM

SIM - Prix de détail

Province :

Marché :

Type de produits : Fruits

Période :

Date :

Commerçante 1

Commerçante 2

Pesée 1 Pesée 2

Pesée 1 Pesée 2

Produits Poids Prix Poids Prix

Poids Prix Poids Prix

Ananas gros

Ananas Pain de sucre

Atanga gros violet

Atanga petit bleu

Avocat marron ridée

Avocat vert clair

Citron vert

Mangue

Orange

Papaye

Pastèque

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Annexe 2:Questionnaire d’enquête pour les Importateurs

o Fiche n°

o Date

1- Identification de l’opérateur

o Désignation :

o Statut ou raison sociale :

o Capital :

o Localisation :

o Interlocuteur (Nom, Poste et contact) :

2- Activités

o Distribution en gros

o vente direct

a) Produits

o Produits importés

Désignation Fréquence

fournitures

Quantités Pays

d’origine

Fournisseur

s

Voie d’accès

o Produits locaux

Désignation

Fréquence

fournitures

Quantités et

conditionnement

Fournisseurs

b) Circuit commerciaux :

o Produits importés

Désignation Circuit emprunté pays d’origine Circuit emprunté au Gabon

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o Produits locaux

Désignation Circuit emprunté à Libreville Circuit emprunté hors Libreville

3- Charges commerciales

a) Produit importés :

Pour un approvisionnement

Désignation Quantité Prix

d’achat

Frais de

douane

Total

autres

taxes

Transport Autres

charges

b) Produits locaux

Pour un approvisionnement

Désignation Quantité Prix d’achat Transport Autres charges

4- Stratégies commerciales

a) Qualité des produits et conditionnements exigés :

Désignation Exigences produits importés Exigences produit locaux

b) Autres exigences à remplir par les fournisseurs :

c) Raisons justifiants le recours à l’importation

Produit importés Raisons de l’importation

produit Fournisseurs extérieur Fournisseur local

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5- Prix pratiqués :

produit Prix unitaire période

6- Problèmes rencontrés (par ordre d’importance)

1)

2)

3)

4)

5)

7- Propositions envisageables pour améliorer l’activité :

1)

2)

3)

4)

5)

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Annexe 3 : Questionnaire d’enquête pour les Grossistes

Fiche n°

Date

1- Identification du commerçant

o Contact :

o Sexe :

o Age :

o Nationalité :

o Situation matrimoniale

o Taille du ménage

o Source de revenu du ménage :

2- Activités

o Grossite

o Détaillant

a) Produits

Désignation Fréquence

fournitures

Quantité

s

Fournisseur Prix d’achat

en gros

Prix de vente

en gros

b) Stratégies commerciales :

o Qualité des produits

Désignation Exigence produit

3- Charges diverses :

a) Equipement et matériel

Désignation Quantité

(nombre)

Prix

d’achat

Transport Durée moyenne

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b) Autres charges

Désignation Coût du prélèvement Période de prélèvement

- Impôts - Patente - -

4- Problèmes rencontrés (par ordre d’importance)

1)

2)

3)

4)

5)

5- Propositions envisageables pour améliorer l’activité :

1)

2)

3)

4)

5)

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Annexe 4 : Questionnaire d’enquête pour les détaillants

Fiche n°

Date

1- Identification du commerçant

Contact :

Sexe :

Age :

Nationalité :

Situation matrimoniale

Taille du ménage

Source de revenu du ménage :

2- Activités

a) Activité pratiquée en dehors du commerce

b) Part des revenus de l’activité commerciale dans le ménage

c) Financement de l’activité commerciale

d) Période de vente : Toute l’année Par saison

e) Heures et jours de vente :

f) Lieu de vente :

g) Type de fournisseurs : Producteurs Grossistes

Semi-grossiste

Produit Saison ou période Lieu d’échange

h) Identité du fournisseur : Nationalité Sexe

i) Produits :

Désignation Origine Période Fréquence

d’achat

Quantités Prix d’achat Prix de vente

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j) Transport du produit

Produit Moyen de transport Coût de transport

3- Charges intermédiaires de l’activité :

Location

espace

Taxes

municipales

Taxes

syndicales

Gardiennage Frais

d’entretien

Divers

4- Estimation de recette journalière :

5- Stratégies commerciales :

a) Raison du choix des fruits vendus

b) Raison justifiant le choix du marché ou site de vente

c) Raison justifiant la fréquence des approvisionnements et les quantités achetées

d) Estimation des quantités invendues par approvisionnement

Produit Quantité invendues/approvisionnement Pourcentage estimé

6- Problèmes rencontrés (par ordre d’importance)

1)

2)

3)

4)

5)

7- Propositions envisageables pour améliorer l’activité :

1)

2)

3)

4)

5)