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1 RUE EUGENE ET ARMAND PEUGEOT 92500 RUEIL MALMAISON - 01 76 73 30 00 MARS 09 Mensuel OJD : 25475 Surface approx. (cm²) : 3327 Page 1/8 EYROLLES 9262319100524/GST/AVO/2 Eléments de recherche : EDITIONS EYROLLES : uniquement les ouvrages parus après 2001, toutes citations Les dangers qui guettent 'es salariés Les cancers professionnels n'en finissent pas de menacer. TMS et troubles psychosociaux explosent. Mais il y a aussi, des nanoparticules présentes dans les écrans plats aux ondes Wi-Fi, des risques dont on n'a pas encore pris la mesure. ^^^^k \ epuis le scandale de l'amiante ^^ et sous la pression d'une régle- mentation contraignante (res- ponsabilité de l'employeur de- f I puis 1991, document unique ' depuis 2001, application de Reach en 2008, etc.), les risques professionnels sont mieux identifiés et maîtrisés. Dans la droite ligne d'un rapport de l'Igas sur « la traçabilité des expositions professionnelles », le Sénat a adopté un amende- ment visant à creer un carnet de santé des tra- vailleurs qui doit permettre de mieux suivre les ex- positions aux risques professionnels. Un dispositif qui sera intégre au projet de loi Grenelle I Pour au- tant, les générations futures ne sont pas à l'abri de scandales ravageurs. Les risques professionnels reflètent l'évolution dcs activités. L'amiante, par exemple, interdit en France en 1997, est une bombe à retardement qui constitue la deuxième cause des maladies professionnelles Les troubles musculo-squelettiques (TMS), mal du siècle, progressent de 20% par an En paral- lèle émergent des risques professionnels dus à l'utilisation de nouveaux produits ou technolo- gies. C'est le cas de ceux liés aux nanoparticules et à la teléphonie mobile, dont les effets potentiel- lement nocifs sur la santé sont difficiles a

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Les dangersqui guettent'es salariésLes cancers professionnels n'en finissent pas de menacer.TMS et troubles psychosociaux explosent. Mais il y a aussi,des nanoparticules présentes dans les écrans plats auxondes Wi-Fi, des risques dont on n'a pas encore pris la mesure.

^^^^k \ epuis le scandale de l'amiante^^ et sous la pression d'une régle-

• mentation contraignante (res-• ponsabilité de l'employeur de-

f I puis 1991, document unique' depuis 2001, application de

Reach en 2008, etc.), les risquesprofessionnels sont mieux

identifiés et maîtrisés. Dans la droite ligne d'unrapport de l'Igas sur « la traçabilité des expositionsprofessionnelles », le Sénat a adopté un amende-ment visant à creer un carnet de santé des tra-vailleurs qui doit permettre de mieux suivre les ex-positions aux risques professionnels. Un dispositif

qui sera intégre au projet de loi Grenelle I Pour au-tant, les générations futures ne sont pas à l'abri descandales ravageurs. Les risques professionnelsreflètent l'évolution dcs activités.L'amiante, par exemple, interdit en France en1997, est une bombe à retardement qui constituela deuxième cause des maladies professionnellesLes troubles musculo-squelettiques (TMS), maldu siècle, progressent de 20% par an En paral-lèle émergent des risques professionnels dus àl'utilisation de nouveaux produits ou technolo-gies. C'est le cas de ceux liés aux nanoparticules età la teléphonie mobile, dont les effets potentiel-lement nocifs sur la santé sont difficiles a

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évaluer Dans ces domaines, la legislation esta inventer Timidement, Grenelle II prevoit parexemple de renforcer l'encadrement reglementaire existant et de developper les recherches sur lesondes électromagnétiques En attendant, le principe de precaution devrait s'imposer maîs il seheurte bien souvent aux intérêts dts lobbys industnels et a la schizophrenie des travailleursconsommateurs Preuve d'une meilleure reconnaissance dcs maladies professionnelles, lessommes consacrées a leur indemnisation sont enaugmentation constante depuis 1995 et atteignaient en 2006 plus de 1,73 milliard d'eurosTour d'horizon des principaux risques qui menacent la sante des salaries

APRÈS L'AMIANTE,LES FIBRES CÉRAMIQUESRÉFRACTAIRESLJ amiante est interdit depuis le Ie janvierI I a i 9 9 7 Maîs on n'en a pas fini avec les

lUdff drames causes par cette roche fibreuse En2007, le nombre de maladies professionnelles reconnues par la CnamTS a fléchi pour la premierefois 6 292 cas ont ete reconnus, c'est a dire 6,5 %de moins qu'en 2006 Maîs cela ne doit pas faireillusion Compte tenu du délai de latence des pa-thologiLS induites par l'amiante (une trentained'années) et des quantites de fibres restant confinees dans de nombreux bâtiments, l'Institut deveille sanitaire (InVS) estime que le pic de morta-lite serait atteint entre 2020 et 2030 on enregistrera alors chaque annee entre Sco et 1600 decesdirectement imputables a l'amiante Sachant,comme l'a clairement affirme une mission senatonale en 2005, que «le risque amiante est essen-tiellement un risque professionnel »Les pathologies de l'amiante ne sont pas toutesmortelles les trois quarts des 6292 maladies professionnelles reconnues en 2007 sont des lesionspleurales benignes et des fïbroses interstitiellespulmonaires (asbestoses) Maîs 121 dégénèrescences broncho pulmonaires malignes, 390 meso-thehomes malins primitifs, 12 autres tumeurspleurales primitives et 5 5 cancers broncho pulmonaires primitifs ont également ete reconnusen 2007 Ce qui place les pathologies liées al'amiante au deuxieme rang des maladies profes-sionnelles (lom derrière les TMS), maîs - et detres lom au premier rang en termes de coût pourl'assurance maladie 866,3 millions d euros, c'esta dire 46,7 % du montant total des depenses liéesaux maladies professionnelles Et ce n'est pas fini

293 876salariés sont exposesaux rayonnementsionisants.

6292maladiesprofessionnelles liéesa l'amiante ont etéreconnues parla Cnam en 2007.

34200TMS ont etereconnues maladiesprofessionnelles parla CnamTS en 2007.

Coût:

736millions d'eurosen 2007.

7,4millions de journéesde travail perdues

«Les salaries des usines produisant de l'amianten'ont pas ete les seuls touches, commente MicheleGuimon, mgenieure au departement expertise etconseil technique de l'Institut national de recherche et de securite (INRS) Un tiers des malades de l'armante vient du BTP » Or ces popula-tions sont difficiles a sensibiliser d'une part, parceque, hormis sur les chantiers de desamiantage, ledanger de l'amiante n'est pas toujours clairementperçu par les salaries, d autre part, parce que lesecteur du BTP est constitue d'une kyrielle dePME avec lesquelles il est difficile de bâtir une politique de prevention « Le nombre de pathologiesliées a l'amiante ne diminuera que si ces entreprises sont plus actives en matiere de prevention »,prévient Michele Guimon

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Entre-temps, un nouveau risque aura pris de l'am-pleur, celui hé aux fibres céramiques réfractaires(FCR). Ces fibres isolantes, utilisées en lieu et placede l'amiante, sont à present classées par les ins-tances européennes cancerigènes de catégorie 2,autrement dit parmi les substances pour lesquellesil existe une forte présomption de cancéngenicité.Elles peuvent générer le même type de cancers pul-monaires que l'amiante. Les FCR sont, certes,moins répandues que ne l'a eté l'amiante dans lesannées 70 et So. on n'a jamais consomme plus dc20 DOO tonnes de ces fibres par an, alors que, pourl'amiante, on est monté jusqu'à 170000 tonnes.A l'heure actuelle, 70% des FCR ont été remplacéespar d'autres fibres. Maîs on en consomme tou-jours plus de 2 cco tonnes chaque année s. G.

"Le déman-tèlementdes centralesnucléairesde la premièregénérationpourrait générerde nouveauxtypes de risques."Alain Rannou,chef du seivice d'étudeset d'expertiseen radioprotectiona l'Institutde radioprotectionet de sûrete nucleaire.

LA SOURDE MENACECANCERS

|rotéiformes et évolutifs, les produits CM R"(pour cancérigènes, mutagènes ou repro-toxiques) font l'objet d'un classement régu-

lièrement mis à jour et d'une reglementation ri-goureuse. Depuis le décret du 28 septembre 2007,l'Inspection du travail hérite d'un pouvoir decontrôle renforcé et peut prononcer un arrêt tempo-raire d'activité. Mieux identifiés, les risques sontnormalement mieux maîtrisés. « Ces dernières dé-cennies, les choses se sont nettement améliorées,sauf dans les PME», note Raymond Vincent, res-ponsable du laboratoire caractérisation des risqueschimiques a l'INRS Pourtant, selon des esnmationsde l'InVS, la part des cancers liés au travail se

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situe entre 3 et 6 %, soit entre 5 DOO eti o DOO cas par an. D'après l'enquête « Surveillancemedicale des risques » (Sumer) menée en 2002-2003, plus de 2,5 millions de salaries sont encore ex-poses à des produits CMR, soit 15,5 % des sala-riés Parmi les expositions les plus courantes, cellesaux gaz d'échappement diesel, aux poussières debois, au tnchloréthylene ou au formol. Les ouvriersde l'industrie chimique, de la réparation automobile,de la métallurgie, de l'industrie du bois, de laconstruction représentent 70% des salaries exposésParmi les établissements qui continuent d'utih-ser des agents CMR, 40 % seulement ont procédéà une évaluation des risques liés à cet emploi. Dans30% des cas, la prévention se limite encore à l'at-tribution d'équipements de protection individuelle.Jugeant la situation préoccupante, le magazineSanté & travail a lancé un appel à la mobilisationcontre les cancers professionnels. Il sera adressé auConseil d'orientation sur les conditions de tra-vail, qui succède au Conseil supérieur de la préven-tion des risques professionnels. Les signatairessont favorables à un durcissement des sanctionsencourues en cas d'infraction et appellent a la res-ponsabilisation dei donneurs d'ordres à l'égarddes sous traitants Sur ce point, trois fédérationsprofessionnelles, celles de la métallurgie (UIMM),de la chimie (UIC) et des fabricants de peintures(Fipec), ont signé en avril 2008 avec le ministere duTravail un accord sur la prévention des risquesCMR qui vise à améliorer l'évaluation des risques,la substitution des produits dangereux et la protêtlion des salariés dans les entreprises sous-trai-tantes Le plan santé au travail 2005-2009 sou-haite par ailleurs promouvoir le principeobligatoire de substitution des substances les plusdangereuses, s. o.

PAS DE RÉPITR LES TMSa courbe semble ne jamais devoir s'arrêterde monter 2 ooo cas en 1992, 5 DOO en1997, 21 ooo en 2002, près de 34200 en

2007... Le nombre de maladies professionnellesreconnues par la Cnam au titre du tableau 5 7 inti-tulé «affections pénarticulaires provoquées parcertains gestes et postures de travail » augmentede 20% par an depuis une dizaine d'années Lestroubles musculo-squelettiques regroupent toutesles maladies affectant les muscles, les tendons et lesnerfs situes au niveau dcs articulations desmembres supérieurs ou inférieurs. Simples dou-

leurs et gênes lors de certains mouvements, ilspeuvent devenir très invalidants.Les troubles musculo-squelettiques sont naturel-lement lies à un risque biornécanique gestes répè-tes, port de charges, travaux de force Maîs passeulement « Les facteurs environnementaux etles risques psychosociaux (perception négative dela situation de travail, manque d'entraide) peuventégalement jouer un rôle important dans leur appa-rition, explique Jean-Jacques Atam-Kouadio, chefde projet TMS au département homme au travailde l'INRS. C'est pourquoi il est difficile de bâtirune stratégie de prévention. »Au hit-parade des activités les plus génératricesde TMS reconnus en tant que maladies profes-sionnelles, la CnamTS place l'industrie du boisau premier rang ; viennent ensuite le commerce ali-mentaire, l'industrie chimique et la plasturgie, lamétallurgie et le BTP. Parallèlement, un reseaude surveillance épidemiologique mis en place parl'Institut national de veille sanitaire en 2002 dansles Pays de la Loire a fait apparaître que les ou-

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''On ne viendrapas à boutdes troublesmusculo-squelettiquestant que lesentreprises serontdans une logiquede court terme."Evelyne Escriva, chargéedu pro] et TMSà l'Agence nationalepour l'améliorationdcs conditions de travail

vriers (qualifiés ou non qualifiés) et les profes-sionnels des soins à la personne sont les plus expo-ses. Troisième source d'information, l'enquête Su-raer de 2003 (menée conjointement par laDirection générale du travail et la Dares auprèsde 50000 salariés et de i 800 medecins du tra-vail) fait apparaître une tendance intéressanteles facteurs purement biomécaniques de TMS(position statique, gestes répétitifs, manutentionmanuelle, vibrations transmises aux membressupérieurs, contrainte posturale) sont en baisse Enrevanche, d'autres facteurs progressent : rythmede travail de plus en plus soutenu, sollicitationsextérieures, interruptions urgentes, travail ha-ché... Si bien que le secteur tertiaire devient, luiaussi, pourvoyeur de TMS.« Sans être pessimiste, )e ne vois aucun signe d'amé-lioration à moyen terme, commente Évelyne Es-criva, chargée du projetTMS à l'Agence nationalepour l'amélioration des conditions de travail(Anact). Pourenrayer les TMS,les entreprises nepeuvent se contenter de traiter les facteurs pri-

maires. Elles doivent disséquer tous les processet repenser l'ensemble de leur organisation. » Onen est encore lom... « Compte tenu de révolutionde l'organisation du travail, on peut encore s'at-tendre à une sérieuse augmentation des TMS dan sles dix ans qui viennent, confirme Jean-JacquesAtam-Kouadio. D'autant que tous les effets desefforts faits en matière dc prévention risquentd'être réduits à néant par un phénomène inéluc-table : le vieillissement de la population au travail.Or les TMS sont directement corrélés à l'âge dessalariés » s. G.

LA MONTEE DES RISQUESPSYCHOSOCIAUX

Y a-t-il un lien de cause à effet entre la fortemédiatisation du stress et des suicides autravail et leur développement ' « Trop fa-

cile i tranche Philippe Douillet, responsable duprojet prévention des risques psychosociaux àl'Anact. La montée de ces risques est réellementliée à l'évolution de l'organisation du travail et à lacroissance des activités de services, mettant Ic sala-rié directement en contact avec le client. La relationhumaine est en effet un facteur important derisques psychosociaux. »Ces derniers trouvent dans les injonctions contra-dictoires faites aux salariés un terreau idéal : exi-gence de rapidité et de qualité ; activités de servicestaylonsées, demandant un engagement psychiquefort maîs sans aucune autonomie .. Encore peureconnus en tant que maladies professionnelles,les risques psychosociaux se traduisent, selon uneétude épidérmologique de l'InVS(menée en 2006dans les Pays de la Loire, en Poitou-Charentes,Midi-Pyrénées et Paca auprès de 73 500 salariés),par des affections de l'appareil locomoteur (59 %),une souffrance psychique (21 %), des troubles del'audition (6,5 %) . L'INRS a élaboré une grilled'analyse pour aider les entreprises à dépister lesrisques psychosociaux en étudiant une batteried'indicateurs lies au fonctionnement de l'entre-prise (temps de travail, turnover, relations sociales,organisation du travail... ) et a la santé des salaries(accidents du travail, maladies professionnelles,stress chronique, situations graves ou dégradées.. ),les acteurs de la prévention peuvent élaborer unedémarche.Malheureusement, la prise en charge des patho-logics liées à ces nouveaux risques est encore tropsouvent individuelle : « Mieux vaudrait s'attaauer àleurs causes profondes, liées à l'organisation

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du travail, a la culture d'en-treprise, aux methodes de management plaide Philippe Douillet Jesuis frappe par la façon dont lesrisques psychosociaux affectent lescadres Si même I encadrement neparvient plus a donner de sens a sontravail, e est que l'entreprise ne va decidement pas bien » De ce point devue, la crise actuelle pourrait porter lephénomène a son paroxysmePour sortir dc cette spirale, les professionnels de la sante comptentbeaucoup sur Samotrace une etudemenée par l'InVS avec 120 medecinsdu travail des regions Centre, Poi-tou-Charentes, Pays de la Levre etRhône-Alpes Le bilan final ne seratire que dans un an, maîs les premiersresultats donnent des pistes intéres-santes 37%desfemmesetz4%deshommes sont concernes par la souffrance au travailSi les femmes souffrent davantage, e est parcequ'elles occupent plus souvent des postes en relalion directe avec Ic public Parmi les secteurs d'activitc ou Ic niveau de souffrance psychique est leplus eleve, cette etude distingue particulièrementla production d'électricité, de gaz et d'eau (45 %),l'administration (43 %), les adn iles financieres(42 %) et les services collectifs sociaux et personnels(40 %) Des informations qui devraient permettrede mieux comprendre, donc de mieux prevenir,des risques dont on parle beaucoup maîs dont oncommence tout juste a prendre la mesure s G

UN RISQUE NUCLÉAIRESOUS CONTRÔLE?Lj f^\ ans les dix ans qui viennent, le risque nuI jl lcleaire ne devrait pas connaître d'evolu

• -S lion spectaculaire », estime Alain Rannou,chef du service d'études et d'expertise en radioprotection a l'Institut de radioprotection et de suretenucleaire Pour l'IRSN, ce risque est donc souscontrôle La totalité des 293 876 salaries exposesaux rayonnements ionisants est en effet suiviechaque annee les travailleurs de I industrie nucleaire, bien sur, maîs aussi des secteurs moins ex-poses, tels que la sante (medecine et radiologie), larecherche medicale et pharmaceutique, la defense La directive europeenne Euratom de 1990(transposée l'an passe dans le droit français) prevoiten effet que tous les travailleurs appelés a intervemr dans des sites exposes a des rayonnements lom

sants doivent bénéficier d une protection equivalente a celle des travailleurs employes a titre per-manent par I exploitation medecins, experts, inte-rimaires ou sous-traitants Ils font donc tousl'objet des mêmes contrôlesLa dosimetrie individuelle (interne et externe)effectuée sur chacun de ces salaries fait apparaîtreque 96 % d entre eux ont reçu une dose individuelleinférieure a i mSv, valeur correspondant au seuilbas de délimitation de la zone surveillée En 2007,32 salaries ont reçu une dose induiduelle supeneure a 20 mSv (limite maximale reglementaire) plus de la moitié dans des activites medi-cales, vétérinaires (16 cas) ou de recherche (2),l'autre moitié dans l'industrie non nucleaire (12 cas)Et seulement 2 cas dans le nucleaire, naturellementsuivie de tres pres « Le secteur medical et l'industrienucleaire n'ont pas la même culture de prevention »,expliqueAlam RannouLa mise en cause de la fiabilité des laboratoires demesures d'EDF est toutefois venue jeter le troublesur les conditions dans lesquelles ecs mesures sonteffectuées Le 12 janvier, l'Autorité de surete nucleaire a suspendu l'agrément des laboratoires charges de mesurer les indices de radioactivité dans l'environnement (air, rivières, nappes phreatiques,faune, lait ) des 5 8 reacteurs du parc français Orces mêmes laboratoires mesurent la dosimetne destravailleurs les salaries, maîs aussi les 22 DOO soustraitants qui effectuent So % des activites de mamtenance En accord avec ses partenaires sociaux,EDF a pris le parti d'externahser la maintenancede ses centrales pour reduire la duree des « arrets de

"80% desmesures prisespour venir a boutdes risquespsychosociauxne sont que despansementsstages de gestiondu stressou Ticket Psyne s'attachentqu'auxconséquencesdu malaise Pasa ses causes "Benedicte Haubold*,experte en risquespsychosociaux au seindu cabinet ArtelieConseil* Auteur des Risques/wychosonsMX editions Eyrolles2008

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tranche », plusieurs dizaines d'entreprises sous-traitantes peuvent intervenir.Alexandra Colineau, lauréate du prix de l'informa-tion sociale remis par l'Ajis en 2008, a fait des révé-lations inquiétantes : « Les sous-traitants reçoiventSo % de la dose collective d'irradiation subie dansl'industrie nucléaire. Cette dose est contrôlée grâceau film et au badge dosimétriques que chaque sala-rié doit porter. Quand ces indicateurs montrentque la limite réglementaire a été atteinte, le salariédoit "se mettre au vert" (c'est-à-dire au chômage) enattendant que la dose redescende. » « Pour garderleur boulot, il arrive que certains dissimulent leurfilm ou leur badge quand ils se trouvent dans deszones où ça crache», lui a confié Philippe Caens,électricien chez un prestataire d'EDF. Difficile, ce-pendant, de mesurer l'ampleur du phénomène et sesrépercussions sur la santé des salariés, s. G.

LE MONDE INCONNUDES NJUNOPARTICULES

'infiniment petit recèle encore de grandesi incertitudes quant aux effets sur la santé> des travailleurs. Déjà présents dans les pein-

tures, les écrans plats, les crèmes solaires, etc., les na-nomatériaux préfigurent pourtant la prochaine ré-volution industrielle. Le marché mondial, estimé àplus de 700 milliards d'euros en 2008 par la Com-mission européenne, devrait atteindre les i ooo mil-liards vers 2015 et générer l'emploi direct de plus de2 millions de personnes. En France, d'après l'Agencefrançaise de sécurité sanitaire de l'environnement etdu travail (Afsset), i o 270 salariés sont exposés auxnanoparticules dans les laboratoires de recherche ouen production industrielle. « Une étude italiennequi peut être extrapolée estime à 300000 le nombrede personnes potentiellement exposées en Francesur toute la chaîne », ajoute Éric Gaffet, chercheurau CNRS, qui a présidé le groupe d'experts à l'ori-gine du rapport de PAfsset sur les nanomatériauxrendu public en juillet dernier.Mais les risques que fait peser l'invisible sur la santérestent difficiles à évaluer. En se faufilant dans l'or-ganisme par voie cutanée, respiratoire ou diges-tive, ces particules pourraient entraîner des patho-logies pulmonaires, cardiaques, etc. Le noir decarbone, utilisé depuis longtemps dans la fabrica-tion de pneumatiques, est classé cancérigène, etplusieurs études comparent les nanotubes de car-bone à l'amiante. Considérant ces résultats comme«un signe d'alerte majeur», le Haut Conseil de lasanté publique préconise, dans un avis publié enjanvier dernier, « la mise en place rapide de mesures

3OOOOOpersonnes seraient,en France, au contactde nanomatériaux,dont on ne connaîtpas encore les effetssur la santé.

de protection contre des expositions susceptiblesd'induire un risque sanitaire sérieux pour les pro-ducteurs et utilisateurs de nanotubes de carbone ».Et invite le gouvernement à œuvrer au niveau euro-péen pour qu'un dispositif similaire à Reach soitadopté. S'ensuit une série de recommandations quirejoint celles déjà émises par PAfsset. L'agence es-time « plus prudent de déclarer les nanoparticulescomme niveau de danger inconnu et de les manipu-ler avec la même prudence que les matières dange-reuses ». Elle préconise, en plus de protections col-lectives et individuelles spécifiques, de minimiser lenombre de personnes entrant dans les zones, denommer un réfèrent « nano », de renforcer le suivimédical et l'information des travailleurs.Arkema applique ces conseils presque à la lettresur son site de production pilote à Lacq (Pyrénées-Atlantiques), qui emploie moins de 20 salariés.Les équipements de protection y représentent plusde 30% de l'investissement total. « Nous avonspar exemple adopté un système de filtre, d'aspira-tion à la source, en parallèle des protections

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individuelles comme la combinaison, lemasque, les gants et les lunettes, témoigne DanielBernard, conseiller scientifique chez Arkema, parailleurs président de la commission de normalisa-tion Afnor "nanotechnologie". Nous avons aussimis en place un suivi médical personnalisé maîs,pour l'instant, nous ignorons quoi suivre. »Les entreprises et les laboratoires de rechercheconcernés sont-ils aussi bons élèves ï Difficile àdire. Pour en avoir le cœur net, l'Afsset a envoyéun questionnaire 3219 entreprises. Seules 16%l'ont retourné, se déclarant apparemment cons-cientes des dangers et traitant le risque « nano »comme le risque chimique. « Le risque industrieln'est pas totalement maîtrisé, maîs les grosses so-ciétés le gèrent, estime Alain Lombard, toxico-logue et gérant d'Allotoxconsulting. La situation estdifférente pour des labos universitaires ou pourdes PME qui n'ont pas de quoi investir dans desmoyens de sécurité. » L'Union des industries chi-miques et ACT nano (Action collective transrégio-nale nanomatériaux) devraient bientôt diffuser unguide de bonnes pratiques destiné aux PME. s. D.

L'INQUIÉTANTMYSTÈRE DES ONDES

I I y a de la friture surlesondes Wi-Fi des biblio-thèques de Paris Victimes de malaises, plu-sieurs bibliothécaires continuent d'exercer leur

droit de retrait. En novembre 2007 déjà, la munici-palité avait désactivé les bornes Wi-Fi à la suite deplaintes d'une quarantaine d'employés. Elle les avaitrebranchées un an plus tard, après que des mesureseurent révélé un niveau d'ondes inférieur au seuil ré-glementaire. En février, Bouygues Telecom a étécondamné à démonter une antenne relais àTassin,dans la banlieue de Lyon. Ces bras de fer illustrentl'inquiétude croissante de l'opinion publique quantaux dangers potentiels des champs électroma-gnétiques.Et pour cause. Avec 48 millions d'abonnés en Franceet plus de 36000 stations GSM, les effets toxiquessur la santé pourraient être dévastateurs. Les étudesles plus alarmantes montrent notamment que lerisque de tumeur du cerveau est accru après plusde dix ans d'utilisation d'un mobile. Récemment,le rapport Bioinitiative conclut que les normesactuelles d'exposition (fixées par une directive euro-péenne de 2004) sont inadaptées. Le Parlementeuropéen a adopté la même position. Maîs lacommunauté scientifique continue de se déchirer.En 2003 et 2005, les travaux de l'Afsset sur la

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stations GSM environsont installéesdans l'Hexagoneet personne ne peutdire aujourd'huiquels sont les risquescourus par lessalariés directementexposés.

téléphonie mobile ont suscité une vive polémique :des lanceurs d'alerte comme Priartem ou Agir pourl'environnement ont dénoncé les liaisons dan-gereuses entre plusieurs experts et des opérateursde téléphonie mobile. Les méthodes de tra-vail de l'Afsset ont été épinglées en 2006 dans unaudit conjoint de l'Igas et de l'Inspection généralede l'environnement, pointant les liens de troismembres avec Bouygues Telecom et FranceTélécom.Reste que personne ne sait aujourd'hui quelsrisques courent les salariés directement exposés, enparticulier les techniciens de maintenance. L'étudedu laboratoire lyonnais Unité mixte de rechercheépidémiologique et de surveillance transport, tra-vail, environnement (Umrestte) qui va démarreren mars en partenariat avec les services dc santéau travail devrait alimenter le débat. « L'idée estd'évaluer l'exposition professionnelle en obser-vant les conditions de travail des techniciens desprincipaux opérateurs et des sous traitants pen-dant six mois », explique la coordmatrice, AmélieMassardier-Pilonchery, assistante hospitalière uni-versitaire à Lyon Sud. Seule limite, l'étude est finan-cée par la Fondation santé et radiofréquences, sub -ventionnée elle-même pour moitié par lesopérateurs du secteur. Sur le terrain, Philippe Ant-zenberger, délégué syndical SUD, témoigne qu'« ily a souvent un problème de coordination entreopérateurs. Résultat : nos techniciens intervien-nent sur nos antennes éteintes quand les autresautour continuent de fonctionner ». Peu deCHSCT et de médecins du travail s'intéressent à cesquestions. Médecin du travail chez France Télé-com à Toulouse, Marie Cabrol suit une formationaux radiations électromagnétiques. « Nous exa-minons spécifiquement les techniciens et les in-terrogeons sur d'éventuels maux de tête, fatigue,vertiges. » La vigilance, donc, reste de mise. • s.D.