Les écoles psychanalytiques : la psychanalyse en mouvement

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Les

grandes découvertes

de la

psychanalyse

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© SETE, 1981, pour le choix des textes

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LES ECOLES PSYCHANALYTIQUES

la psychanalyse en mouvement

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LES ECOLES PSYCHANALYTIQUES

la psychanalyse en mouvement

TCHOU

Chiland Freud Adler Rank

Jung Reich

Horney Fromm Bion Hartmann Castoriadis

A ulagnier Desoille Lowen Janov

Les

grandes découvertes

de la

psychanalyse Collection

dirigée par

Bela Grunberger et Janine

Chasseguet-Smirgel

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Préface

UN PHÉNOMÈNE DÉROUTANT : LES DISSIDENCES

Les divergences entre « écoles » psychanalytiques sont de nature à dérouter le lecteur « naïf » en ce domaine et ne laissent pas de faire problème aux psychanalystes eux-mêmes.

Le terme de « Psychoanalyse » est utilisé pour la première fois par Freud dans un article de 1896, « Nouvelles remarques sur les psychonévroses de défense », dont on trouve la traduction en français dans Névrose, psychose et perversion (Paris, P.U.F.). Il consacre l'abandon de la catharsis sous hypnose et de la suggestion au profit de la règle de libre association. Le premier livre proprement psychanalytique de Freud paraît en 1900, Die Traumdeutung, « L'interprétation des rêves ». À partir de l'automne 1902, Freud réunit quelques collègues chez lui chaque mercredi soir ; cette « Société psychologique du mercredi » deviendra la « Société psychanalytique de Vienne » en 1908.

Dès 1911, c'est la rupture avec Adler. La rupture avec Stekel suit. Et la séparation avec Jung est accomplie en 1913.

Pourquoi ces dissensions, dissidences, dérivations comme on voudra les appeler ? De nos jours on fouille volontiers dans la vie privée de Freud et l'on tire des matériaux dont on dispose des interprétations « sans les associations de Freud ». Freud n'eût pas accepté qu'on publiât nombre de documents qu'on a publiés ; il avait souhaité la destruction de ses lettres à Fliess. On les a publiées, avec certains caviardages étonnants, il est vrai (voir par exemple la lettre 69, Strachey, The Standard Edition of the Complete Psychological Works of Sigmund Freud, I, 259). Quelles que fussent les relations de Freud avec ceux qui se séparèrent de lui et les émotions vécues, l'étude des divergences théoriques montre que la séparation ne s'est pas faite sur des questions de détail.

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Les écoles psychanalytiques

LES PIERRES ANGULAIRES DE LA THÉORIE PSYCHANALYTIQUE

Freud à plusieurs reprises a défini ce qu'il appelle les pierres angulaires de la théorie psychanalytique. Aucun texte n'est identique à l'autre. Mais ils sont cohérents entre eux et montrent une permanence de la position de Freud en même temps qu'une évolution, un enrichissement dans la formulation.

Ces pierres angulaires sont : - la reconnaissance de l'inconscient psychique, non pas au seul sens

qualitatif, mais au sens dynamique, topique et systémique ; les phénomènes inconscients constituent une force organisatrice de la vie psychique et fonctionnent selon d'autres lois que les phénomènes conscients ;

- la libre association d'idées qui consacre le passage de l'hypnose et de la catharsis à la psychanalyse ;

- le refoulement et la défense; - le transfert et la résistance ; - l'existence d'un sens des rêves et des symptômes, sens qui peut

être interprété ; - l'existence de la sexualité infantile ; - et l'infantilisme, persistance à l'âge adulte des vécus infantiles. La sexualité infantile est organisatrice du développement de la

personnalité et de la pathologie. Le complexe d'Œdipe, expression utilisée pour la première fois par Freud en 1910, occupe une place centrale comme noyau de cette organisation.

L'infantilisme est un concept qui revient constamment sous la plume de Freud : importance des vécus infantiles, des pulsions, des fantasmes, des fixations et des régressions. Freud évolue de l'idée d'un événement traumatisant (la séduction par le père par exemple) à l'idée d'une psyché dont l'activité fantasmatique sous la pression des pulsions organise et réorganise tout événement et tout souvenir.

DISSIDENCES ET NÉGATION DE LA SEXUALITÉ INFANTILE

Si l'on garde présentes à l'esprit ces pierres angulaires, il devient facile de voir que toutes les dissidences se sont faites sur la négation de la sexualité infantile.

Freud a une pensée fondamentalement dualiste. Les théories successives des instincts qu'il édifie opposent à la libido, instinct sexuel,

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un autre instinct. Cet instinct, c'est d'abord, dit poétiquement, « la Faim », opposée à l'Amour ; dit prosaïquement, les pulsions d'autoconservation ou pulsions du Moi. C'est plus tard, à partir de 1920, Thanatos opposé à Éros, les pulsions de mort opposées aux pulsions de vie. Le vecteur permanent du système de Freud, c'est la libido.

A juste titre, Freud écrit : « L'idée de la vie, telle qu'elle se dégage du système d'Adler, repose tout entière sur la reconnaissance du rôle prédominant, sinon exclusif, des instincts d'agression. » Il suffit de lire l'article publié par Adler en 1908 « La pulsion d'agression dans la vie et dans la névrose » (traduction française avec une introduction par C. Chiland dans la Revue française de psychanalyse, 1974, 38, n° 2-3, 417-426) pour voir que la pulsion centrale est pour Adler la pulsion d'agression à laquelle s'opposent des pulsions d'organes, parmi lesquelles les pulsions sexuelles.

Avec Jung la libido est désexualisée. Le mot libido est employé, mais il ne s'agit plus que de l'énergie psychique en général. La psychanalyse ne vise plus à l'élucidation des fantasmes individuels et des figures personnelles prises par les fantasmes originels, mais au dégagement des archétypes de l'inconscient collectif.

LA PSYCHÉ MISE EN COURT-CIRCUIT

Devant la théorie de Rank du traumatisme de la naissance comme expérience prototypique de l'angoisse, Freud a quelque temps hésité. Mais l'expérience première de l'angoisse serait éprouvée avant même qu'il y ait une psyché constituée pour l'éprouver. Les frontières entre le Moi et le non-Moi, le sentiment d'unité et de continuité du Moi et la relation objectale impliquant représentation de l'objet ne se construisent qu'au cours de la première année. L'angoisse signale le danger du retour de la perte d'objet, dite par métaphore perte du sein. Reich élimine la psyché d'une autre manière en privilégiant dans l'expérience de l'orgasme la décharge énergétique aux dépens de la vie fantasmatique. « Révolution, copulation » crie-t-on dans la pièce Marat-Sade. Chez Reich cela va jusqu'au délire où il croit enfermer l'énergie cosmique dans ses boîtes à « orgone ».

La sexualité infantile pour Freud est vécue dans le corps, au niveau des zones érogènes, à un moment où il n'y a pas de décharge orgasmique. Et ces vécus d'interpénétration réelle et fantasmatique sont organisateurs pour la vie sexuelle adulte. Ce ne sont point des massages et des exercices corporels, mais l'analyse des fantasmes qui débloquent la vie sexuelle, qui est toujours psychosexuelle.

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L'ÉLIMINATION DE L'INSTINCT

On peut nier la sexualité infantile en méconnaissant sa face psychique. On peut la nier en méconnaissant sa face corporelle.

C'est en ce sens que les culturalistes sont allés. « La psychanalyse devrait dépasser les limites que lui impose le fait d'être une psychologie instinctiviste et génétique », écrit Karen Horney. Partie d'une critique pertinente des conceptions de Freud sur la sexualité féminine, elle en arrive à l'élimination des instincts. Tandis que Freud situait le conflit à deux niveaux, entre l'individu et le monde extérieur (voir « La morale sexuelle civilisée et la maladie nerveuse des temps modernes »), mais aussi à l'intérieur de la psyché entre les deux catégories de pulsions, pour les culturalistes, c'est le seul environne- ment qui est responsable des conflits névrotiques.

COMPATIBILITÉ DES DIVERSES SOURCES DE CONNAISSANCE DU DÉVELOPPEMENT

Quoi qu'ils en disent, Melanie Klein et les kleiniens projettent en arrière dans le temps les fantasmes et les modes d'organisation psychique qu'ils découvrent à partir de l'expérience psychanalytique. Fût-elle précoce, la psychanalyse ne s'effectue pas avec le nourrisson des tout premiers mois de la vie. La psychanalyse suppose le langage ou des modes de communication symbolique ou sémiotique et investigue l'univers fantasmatique. Avant, il n'y a qu'observation de conduites, d'interactions. Décrire une position schizo-paranoïde ou dépressive dans l'analyse comme niveau de fonctionnement n'est pas établir l'existence d'un stade où le fonctionnement serait identique chez le nourrisson de trois mois à celui qui se manifeste chez l'enfant ou l'adulte en analyse. Winnicott fait remarquer fort justement que c'est la désintégration et non l'intégration qui est angoissante.

Les fondateurs de l'Ego-psychology ont eu le souci de la compatibilité entre ce que la psychanalyse nous apprend et ce que les sciences dites objectives nous apprennent : biologie, psychologie de la connaissance, etc. Mais cela les a conduits à la notion de « sphère autonome du Moi », à la mise en dehors du conflit de ces « appareils du Moi » dont les autres sciences font l'étude.

En repérant les différences d'emploi des mêmes mots, un passage de l'une à l'autre théorie est peut-être possible. Quand les kleiniens disent que l'objet est donné avec la pulsion, ils parlent de l'objet investi, source de satisfaction. Quand les « généticiens » de la psychologie du Moi parlent de la relation objectale, ils parlent d'un objet non

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seulement investi, mais représenté. Les fantasmes du nourrisson dont parlent les kleiniens sont-ils des représentations, au sens d'éléments de pensée susceptibles d'entrer dans un système de pensée ? Le désir comme souvenir hallucinatoire de la satisfaction n'implique pas la représentation de l'objet. Piera Aulagnier-Castoriadis a convenu qu'elle avait donné un sens extensif au terme représentation dans La Violence de l'interprétation, terme auquel la tradition philosophique (de Kant à Piaget) donne un sens intellectuel et limité.

Ainsi, les mots employés doivent-ils être définis avec une grande rigueur, d'autant qu'on aborde le domaine difficile de ce qu'éprouve le nourrisson et dont il ne peut pas nous faire part.

SUBVERSION DU LANGAGE

ET PERVERSION DE LA PRATIQUE

Le souci, propre à Freud, de clarté, précision et rigueur dans le langage est totalement étranger à Lacan. On fait gloire à Lacan d'avoir attiré l'attention sur le langage, seul truchement de la cure analytique. Si Freud a écrit que nous ne connaissions de l'inconscient que ce que nous pouvions en organiser avec des représentations verbales préconscientes, il n'a jamais écrit que l'inconscient était structuré comme un langage. L'homme souffrant n'est pas un texte dont il faut rétablir les lacunes. « Le signifiant est ce que représente le sujet pour un autre signifiant » : avec une telle formule, les signifiants flottent dans un éther purifié et de signifiés et de sujets charnels.

Que peut valoir la théorie édifiée à partir d'une pratique pervertie, faite de manipulation du transfert ? Théorie qui n'est d'ailleurs pas un effort de rendre compte de cette pratique, mais un moyen de plus d'assurer la domination du Maître.

L'immense orgueil de Lacan culminera dans cette phrase, citée par Pontalis « Regards sur la psychanalyse en France, (Nouvelle Revue de psychanalyse, n° 20, automne 1979, p. 10) : « L'inconscient n'est pas de Freud mais de Lacan. » Effectivement l'inconscient dont parle Lacan n'est pas l'inconscient dont parle Freud.

L'on conçoit que le passage par le lacanisme ait conduit Deleuze et Guattari de l'Œdipe à l'Anti-Œdipe.

RETOUR À LA CATHARSIS

De nouvelles thérapeutiques sont proposées qui trouvent des demandeurs. Beaucoup d'entre elles se caractérisent par l'économie

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du travail psychique de l'analyse et par un retour à la catharsis de l'ère prépsychanalytique. L'accent est mis sur l'abréaction émotion- nelle, souvent spectaculaire et en groupe, avec une conception très simpliste des relations entre le corps et les phénomènes psychiques. Cependant, de la psychanalyse elles gardent l'idée que l'enfant que nous avons été demeure vivant en nous, que les images parentales continuent d'être agissantes, que les événements de l'enfance ont joué un rôle organisateur.

À QUOI EST DÛ LE SUCCÈS THÉRAPEUTIQUE ?

Certains psychanalystes en sont venus à refuser de considérer la psychanalyse comme une thérapeutique, ce que pour Freud elle était sans conteste, bien qu'il ne s'agît pas de faire disparaître le plus rapidement possible les symptômes, mais par un long détour de transformer le fonctionnement psychique. D'une formulation à l'autre, « rendre conscient l'inconscient », « que là où était le Ça, advienne le Moi », prise de conscience, connaissance, interprétation « vraie » jouent un rôle.

Or les psychanalystes parlent des langages différents, fournissent à leurs patients des codes, des matrices symboliques, des systèmes interprétatifs différents.

On « guérissait » l'hystérie par le magnétisme, l'hypnose, la suggestion. Pourquoi pas par les nouvelles thérapeutiques ? Quels patients « guérit-on » ? Quelle transformation ? Pour combien de temps ?

Quel est le rôle, en dehors de « l'expérience émotionnelle », de la théorie sous-jacente aux paroles de l'analyste ? Y a-t-il une théorie meilleure que les autres, ou faut-il les renvoyer dos à dos et penser qu'aucune théorie à l'heure actuelle ne rend compte « en vérité » de ce qui se passe dans une analyse réussie et ne se passe pas dans les échecs de l'analyse ?

Question centrale, exceptionnellement soulevée par les psychana- lystes, chacun s'en tenant à son système interprétatif.

S'il est aisé de montrer en quoi Adler, Jung, etc., se séparent de Freud sur des points théoriques fondamentaux, et non pas seulement sur des questions de détail ou des querelles de personnes, il est très difficile de répondre à cette question centrale. Chacun pourra citer des patients transformés par une technique qui ne l'avaient pas été par une autre.

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L A F O R M A T I O N A N A L Y T I Q U E

Un temps essentiel de la formation analytique est l'expérience personnelle de l'analyse. Temps que n'avait point connu Freud, quelque rôle qu'ait joué Fliess. Temps que n'avaient point connu les premiers psychanalystes qui lisaient les œuvres de Freud et avaient quelques heures de conversation avec lui. Temps qui apparaît maintenant inescamotable.

Aucune formation universitaire ou professionnelle ne demande ce type d'expérience, cette mise en question personnelle. Aucune ne la remplace.

Chacun reste déterminé par cette expérience et doit quelque chose à la personnalité de celui qui la lui a fait vivre. L'intégration de cette « filiation » se fait conflictuellement avec des réactions de rejet ou harmonieusement dans un dépassement créateur.

Les affrontements théoriques peuvent se doubler d'affrontements personnels, et ce double registre ne rend pas la vie facile dans les sociétés de psychanalystes.

La psychanalyse se trouve à la croisée de multiples chemins. Qu'on la tire d'un côté plutôt que de l'autre, c'est une fausse route. Freud la voulait science ; mais la « répétabilité » d'une expérience originale est impossible et la vérification de phénomènes apparaissant dans le champ de l'observation psychanalytique ne saurait se faire par des observations extra-analytiques. Non étrangère à la médecine, elle n'y est pas congruente. Expérience vécue, et non pur savoir conceptuel, elle n'est pourtant pas l'initiation par un gourou. Freud la récusait comme Weltanschauung et pourtant elle a modifié notre vision de l'homme.

DOCTEUR COLETTE CHILAND

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PREMIÈRE PARTIE

La création de l'Association psychanalytique internationale

et les premiers dissidents

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Le congrès de l'Association psychanalytique internationale à Weimar, en 1911.

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Chapitre I

La création de l'Association psychanalytique internationale

Pour qui veut avoir une idée d'ensemble de l'histoire du mouvement psychanalytique, de ses débuts à l'année 1925, il est recommandé de lire « Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique », que Freud publia en 1914 et où il fait état des premières grandes « dissidences » 1 son autobiographie, Ma vie et la psychanalyse (1925) , ainsi que l'ouvrage d'Ernest Jones, La Vie et l'œuvre de Sigmund Freud 3 Les deux volumes de la correspondance Freud- Abraham fourniront d'inégalables documents à ceux qui veulent comprendre le pourquoi et le comment des défections des tout premiers disciples du fondateur de la psychanalyse. D'autres renseignements utiles leur seront apportés par : La Révolution psychanalytique de Marthe Rober t et Les Premiers Disciples de Freud de Vincent Brome . Trois livres en anglais nous paraissent également intéressants à consulter pour l'étude de l'ensemble des écoles psychanalytiques : Psychoanalytic Pioneers, publié sous la direction de Franz Alexander, Samuel Eisenstein et Martin Grojahn 6 ; Psychoanalytic Schools from the Beginning to the Present, par Dieter Wyss ; Freud and his Followers, par Paul Roazen . Ce dernier volume a pour auteur un critique violent de Freud.

Dans la première partie du présent ouvrage nous étudierons la création de l'Association psychanalytique internationale, désormais

1. Rappelons que « dissidence » provient du latin dissidens, du verbe dissidere. Le préfixe dis désigne la séparation, l'écart et sedere : être assis. Un dissident, au sens littéral, siège séparément.

2. Des extraits de ces deux ouvrages ont été publiés dans Les Névroses : l'homme et ses conflits et Refoulement, défenses et interdits, dans la même collection.

3. Trois volumes, P.U.F., 1958. 4. Deux volumes, Payot, coll. « Petite Bibliothèque », 1964. 5. P.U.F., coll. « Perspectives critiques », 1978. 6. Basic Books, New York-London, 1966. 7. Jason Aronson Inc., New York 1973 (traduit de l'allemand, 1961, Vandenhoek und

Rupzecht, Göttingen). 8. Alfred A. Knopf, New York, 1975.

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c o n f o n d u e a v e c le m o u v e m e n t f r e u d i e n , su iv ie a u s s i t ô t d e s p r e m i è r e s

d é f e c t i o n s . T a n t q u e F r e u d vivra, i l s e r a d i f f i c i l e d e c o n t e s t e r les

d é c i s i o n s d e l ' A s s o c i a t i o n p s y c h a n a l y t i q u e i n t e r n a t i o n a l e , p r i s e s e n s o n

n o m e t a v e c s o n a c c o r d , d e n e p a s a c c o r d e r l e l a b e l « p s y c h a n a l y s e »

à c e r t a i n e s t h é o r i e s e t à c e r t a i n e s p r a t i q u e s . I l e s t f r a p p a n t d e c o n s t a t e r

q u e l ' A s s o c i a t i o n p s y c h a n a l y t i q u e i n t e r n a t i o n a l e e s t c r é é e p a r F r e u d

e t F e r e n c z i a u c o n g r è s d e N u r e m b e r g e n m a r s 1 9 1 0 e t q u e l a p r e m i è r e d é f e c t i o n , c e l l e d ' A d l e r , a l i eu e n 1 9 1 1 ; c e l l e d e S t e k e l s u i v r a e n 1912 ,

c e l l e d e J u n g e n 1 9 1 3 . E n 1914 , d a n s « C o n t r i b u t i o n à l ' h i s t o i r e d u

m o u v e m e n t p s y c h a n a l y t i q u e », F r e u d é c r i t a u s u j e t d e l a f o n d a t i o n d e

l ' A s s o c i a t i o n p s y c h a n a l y t i q u e i n t e r n a t i o n a l e : « I l f a l l a i t q u ' i l y e û t u n c e n t r e a y a n t l e p o u v o i r d e d é c l a r e r : t o u t e s ces a b s u r d i t é s n ' o n t r i e n

à v o i r a v e c l ' a n a l y s e , e l l e s n e s o n t p a s d e l a p s y c h a n a l y s e . » E n m ê m e

t e m p s , l e s s o c i é t é s c o m p o s a n t e s d e l ' A s s o c i a t i o n p s y c h a n a l y t i q u e

i n t e r n a t i o n a l e d e v a i e n t a v o i r p o u r m i s s i o n d ' e n s e i g n e r l a p r a t i q u e d e

l a p s y c h a n a l y s e , d e f o r m e r d e s p s y c h a n a l y s t e s e n s e p o r t a n t g a r a n t e s

d e l e u r s c o m p é t e n c e s . L e s a n a l y s t e s m e m b r e s d e l ' A s s o c i a t i o n d e v a i e n t

a i n s i d é v e l o p p e r les é c h a n g e s m u t u e l s t a n t s u r l e p l a n a m i c a l q u e s u r

l e p l a n s c i e n t i f i q u e e t p o u v o i r s ' o p p o s e r a u « b o y c o t t a g e d e s m é d e c i n s ».

D a n s u n e s e c o n d e p a r t i e , n o u s é t u d i e r o n s u n e a u t r e c a t é g o r i e d e

« d i s s i d e n t s » , p l u s t a r d i f s , q u i s ' é l o i g n è r e n t o u f u r e n t e x c l u s d e

l ' A s s o c i a t i o n p s y c h a n a l y t i q u e i n t e r n a t i o n a l e e n c o r e d u v i v a n t d e F r e u d :

i l s ' a g i t d ' O t t o R a n k ( d o n t n o u s a v o n s p u b l i é d e s e x t r a i t s d ' o u v r a g e s

d a n s le v o l u m e s u r l e c o m p l e x e d e c a s t r a t i o n ) , d e W i l h e l m R e i c h , d e

K a r e n H o r n e y e t d e E r i c F r o m m .

D a n s u n e t r o i s i è m e p a r t i e , n o u s p r o p o s e r o n s l ' e x e m p l e d e d e u x

g r a n d e s é c o l e s p s y c h a n a l y t i q u e s q u i p e u v e n t ê t r e c o n s i d é r é e s , s e l o n l a

p e r s p e c t i v e d a n s l a q u e l l e o n s e p l a c e , s o i t c o m m e a y a n t a p p o r t é d e s

c o n t r i b u t i o n s f o n d a m e n t a l e s à l ' œ u v r e f r e u d i e n n e , s o i t c o m m e s ' e n

é t a n t é ca r t ée s . I l s ' a g i t , d ' u n e p a r t , d e l a p s y c h o l o g i e d u M o i a m é r i c a i n e ,

d ' a u t r e p a r t , d e M e l a n i e K l e i n e t d e s n é o - k l e i n i e n s . C e s d e u x t e n d a n c e s

q u e n o u s a v o n s r e n c o n t r é e s à t r a v e r s les p r é c é d e n t s v o l u m e s c o e x i s t e n t

d a n s l ' A s s o c i a t i o n a v e c les p s y c h a n a l y s t e s f r e u d i e n s p l u s c l a s s i q u e s e t

a v e c d e s p s y c h a n a l y s t e s qu i , q u o i q u e c r é a t e u r s d ' u n e œ u v r e o r i g i n a l e ,

n e s o n t p a s f o n d a t e u r s d ' éco les .

U n e q u a t r i è m e p a r t i e s e r a c o n s a c r é e a u m o u v e m e n t p s y c h a n a l y t i q u e

f r a n ç a i s e t à s e s d i f f é r e n t e s t e n d a n c e s . E n f i n l a d e r n i è r e p r o p o s e r a

q u e l q u e s e x e m p l e s d e « t h é r a p i e s n o u v e l l e s » q u i s e s i t u e n t à l a

p é r i p h é r i e d e l a p s y c h a n a l y s e . N o u s i n t r o d u i r o n s e n m ê m e t e m p s le

p r o b l è m e d e l ' a n t i p s y c h i a t r i e . E n f i n , n o u s c o n c l u r o n s s u r les r a p p o r t s

e n t r e p s y c h a n a l y s e e t m é d e c i n e .

L e p r e m i e r c h a p i t r e d o n n e à l i r e u n e x t r a i t d e « C o n t r i b u t i o n à

l ' h i s t o i r e d u m o u v e m e n t p s y c h a n a l y t i q u e » (1914 ) , o ù F r e u d e x p l i q u e

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les r a i s o n s d e l a c r é a t i o n d e l ' A s s o c i a t i o n p s y c h a n a l y t i q u e i n t e r n a t i o n a l e .

D u r a n t p l u s i e u r s a n n é e s , F r e u d p o u r s u i v i t s e s r e c h e r c h e s d a n s l a

so l i t ude . S e u l l ' é c h a n g e d ' u n e c o r r e s p o n d a n c e t r è s s u i v i e a v e c W i l h e l m

F l i e s s le f a i s a i t s o r t i r d e s o n « s p l e n d i d e i s o l e m e n t ». O n c o n n a î t a u s s i

s o n a m i t i é , s a c o l l a b o r a t i o n , p u i s s a r u p t u r e a v e c J o s e p h B r e u e r , c o a u t e u r

d e s É t u d e s s u r l ' h y s t é r i e ( 1 8 9 5 ) e t t h é r a p e u t e d ' A n n a O. .

S e l o n F r e u d , c ' e s t à p a r t i r d e 1 9 0 2 q u ' u n c e r t a i n n o m b r e d e m é d e c i n s

s e g r o u p è r e n t a u t o u r d e l u i e t s a n s i n t e r r u p t i o n d e p u i s , p o u r a p p r e n d r e

l a p s y c h a n a l y s e . L e p r e m i e r m é d e c i n q u i a p r a t i q u é l a p s y c h a n a l y s e

a p r è s F r e u d f u t u n n o m m é R u d o l p h K e i t l e r q u i s e m b l e n ' a v o i r l a i s s é

a u c u n écrit . C ' e s t vers 1 9 0 1 q u e W i l h e l m S t e k e l s ' a d r e s s e à F r e u d p o u r

u n e c u r e p s y c h a n a l y t i q u e e t d e v i e n t s o n d i sc ip le . I l s e m b l e q u e ce s o i t

vers c e t t e é p o q u e q u ' A d l e r e t F r e u d s e r e n c o n t r e n t p o u r l a p r e m i è r e

fo is , s o i t l o r s d ' u n e c o n f é r e n c e d o n n é e p a r F r e u d à l a F a c u l t é d e

m é d e c i n e d e Vienne , s o i t à l ' o c c a s i o n d e l a p u b l i c a t i o n d e L ' I n t e r p r é t a -

t i o n d e s r ê v e s , A d l e r a y a n t a f f i r m é a v o i r é c r i t u n e d é f e n s e d e l ' o u v r a g e

d a n s l a N e u e F r e i P r e s s e a p r è s q u e c e l u i - c i e u t é t é r i d i c u l i s é d a n s le

m ê m e j o u r n a l . A l ' a u t o m n e 1 9 0 2 , F r e u d l a n c e u n e i n v i t a t i o n à A d l e r , S t e k e l , R e i l t e r ,

e t a u m é d e c i n K a r l K a h a e n p o u r l e u r p r o p o s e r d e s e r é u n i r c h e z lui .

S e l o n F r e u d , ce s e r a i t S t e k e l q u i a u r a i t l a n c é l ' i d é e d e s r é u n i o n s

r é g u l i è r e s q u i e u r e n t l i eu c h e z F r e u d t o u s les m e r c r e d i s s o i r ; c ' e s t a i n s i

q u e n a q u i t m o d e s t e m e n t l a « S o c i é t é p s y c h o l o g i q u e d u m e r c r e d i ». C ' e s t

e n 1 9 0 3 q u e F e d e r n v i n t s e j o i n d r e a u g r o u p e ; e n 1 9 0 5 c e f u t l e t o u r

d e H i t s c h m a n n , e n 1 9 0 6 , c e l u i d ' O t t o R a n k , j e u n e h o m m e d e 2 2 a n s ,

e m p l o y é d e b u r e a u , q u i v e n a i t d e p u b l i e r s a p r e m i è r e œ u v r e : D e r

K ü n s t l e r ( l 'Ar t i s te ) . L a m ê m e a n n é e S a d g e r v i n t s e j o i n d r e é g a l e m e n t

a u g r o u p e ; 1 9 0 8 voi t a r r i v e r F e r e n c z i ; 1 9 0 9 , V ic to r T a u s k ; 1 9 1 0 ,

L u d w i g J e k e l s , H a n n s S a c h s , H e r b e r t S i l b e r e r , p o u r n e c i t e r q u e l e s

a n a l y s t e s q u i o n t l a i s s é u n n o m c é l è b r e d a n s le m o u v e m e n t

p s y c h a n a l y t i q u e . L e s p r e m i e r s i nv i t é s d e l a S o c i é t é f u r e n t , s e l o n J o n e s ,

l e 3 0 j a n v i e r 1 9 0 7 , M a x E i t i n g o n ; l e 6 m a r s 1 9 0 7 , J u n g e t B i n s w a n g e r ; l e 1 9 d é c e m b r e 1 9 0 7 , K a r l A b r a h a m ; le 6 m a i 1 9 0 8 , B r i l l e t J o n e s ;

e n 1909 , K a r j a s d e N e w York.

E n 1 9 0 8 , l a « S o c i é t é p s y c h o l o g i q u e d u m e r c r e d i » d e v i n t « S o c i é t é

p s y c h a n a l y t i q u e d e V i e n n e », p r e m i è r e a s s o c i a t i o n o f f i c i e l l e d e p s y c h a -

na lys t e s . C ' e s t e n 1 9 0 7 q u e B l e u l e r , p s y c h i a t r e c o n n u e t d i r e c t e u r d e

l ' h ô p i t a l d e B ü r g h ö l z l i à Z u r i c h , é c r i t à F r e u d p o u r l u i s i g n a l e r q u e

ses t r a v a u x é t a i e n t é t u d i é s e t é t a i e n t u t i l i s é s d a n s s o n h ô p i t a l . I l a v a i t e n g a g é u n e c o r r e s p o n d a n c e a v e c F r e u d , d è s 1 9 0 4 . E n 1 9 0 6 , c o m m e

n o u s le ver rons , C .G. J u n g , m é d e c i n a d j o i n t d a n s le m ê m e h ô p i t a l ,

9. Voir le volume Les Névroses: l'homme et ses conflits dans la même collection.

Page 27: Les écoles psychanalytiques : la psychanalyse en mouvement

s e f a i t c o n n a î t r e d e F r e u d . D u m ê m e coup , Z u r i c h d e v i e n t u n s e c o n d

c e n t r e p s y c h a n a l y t i q u e . L a r i v a l i t é e n t r e les d e u x villes, o u p l u t ô t e n t r e les p e r s o n n a l i t é s q u i s u i v a i e n t F r e u d à V i e n n e e t à Z u r i c h , va d e v e n i r

u n é l é m e n t f o n d a m e n t a l d a n s les p e r t u r b a t i o n s d o n t va ê t r e l ' o b j e t le

m o u v e m e n t p s y c h a n a l y t i q u e . . . Q u e l q u e s o i t l e j u g e m e n t q u e l ' o n p u i s s e

p o r t e r s u r l a « p r é f é r e n c e » q u e F r e u d va d é s o r m a i s p o r t e r a u x S u i s s e s

e t à J u n g e n p a r t i c u l i e r c o m m e n o u s le v e r r o n s a u c h a p i t r e I I I i l

n ' e n r e s t e p a s m o i n s q u e l a p s y c h i a t r i e e s t d é s o r m a i s o u v e r t e à l a

p s y c h a n a l y s e : l e g r a n d o u v r a g e d e B l e u l e r s u r l a s c h i z o p h r é n i e (1911) ,

d a n s l e q u e l l a m a n i è r e d e vo i r p s y c h a n a l y t i q u e e s t t r a i t é e a v e c les

m ê m e s h o n n e u r s q u e l a m é t h o d e c l i n i c o - s y s t é m a t i q u e , p e u t ê t r e

c o n s i d é r é c o m m e le c o u r o n n e m e n t d e l ' é v o l u t i o n q u i n o u s i n t é r e s s e ici.

E n 1 9 0 8 a l i eu le p r e m i e r c o n g r è s p s y c h a n a l y t i q u e à S a l z b o u r g ; e n

a o û t d e l a m ê m e a n n é e , K a r l A b r a h a m f o n d e l a S o c i é t é d e B e r l i n ; e n 1 9 0 9 , F r e u d e s t i n v i t é à l ' U n i v e r s i t é C l a r k à W o r c e s t e r d a n s le

M a s s a c h u s s e t s o ù i l va s e r e n d r e , a c c o m p a g n é d e F e r e n c z i e t d e J u n g :

« L o r s q u e j e g r a v i s l ' e s t r a d e à Worces t e r , a f i n d ' y f a i r e m e s " C i n q

c o n f é r e n c e s s u r l a p s y c h a n a l y s e " , i l m e s e m b l a q u e s e r é a l i s a i t u n

i n c r o y a b l e r êve d i u r n e . L a p s y c h a n a l y s e n ' é t a i t d o n c p l u s u n e

p r o d u c t i o n d é l i r a n t e , e l l e é t a i t d e v e n u e u n e p a r t i e p r é c i e u s e d e l a

r éa l i t é . » L e s r e l a t i o n s d e F r e u d a v e c l ' A m é r i q u e e t l es p s y c h a n a l y s t e s

a m é r i c a i n s f u r e n t c e p e n d a n t a s s e z vi te p l a c é e s s o u s le s i g n e d e l ' a m b i v a l e n c e , c o m m e n o u s a u r o n s l ' o c c a s i o n d e le vo i r d a n s l a

c o n c l u s i o n d e c e v o l u m e , a u s u j e t d e l a r e l a t i o n e n t r e l a p s y c h a n a l y s e

e t l a m é d e c i n e . E n 1 9 2 5 , d a n s s o n a u t o b i o g r a p h i e , F r e u d écri t , a u s u j e t

d e s A m é r i c a i n s e t d e l e u r a t t i t u d e a p p a r e m m e n t t r è s p o s i t i v e e n v e r s

l a p s y c h a n a l y s e : « M a l h e u r e u s e m e n t l à - b a s auss i , i l y a é t é m ê l é

b e a u c o u p d ' e a u . »

C ' e s t a u c o n g r è s d e N u r e m b e r g e n m a r s 1910 , s e c o n d c o n g r è s

p s y c h a n a l y t i q u e , q u e f u t c r é é e l ' A s s o c i a t i o n p s y c h a n a l y t i q u e i n t e r n a t i o n a l e .

A p r è s l ' e x t r a i t d e « C o n t r i b u t i o n à l ' h i s t o i r e d u m o u v e m e n t

p s y c h a n a l y t i q u e » , n o u s a l l o n s d o n n e r à l i r e q u e l q u e s a r t i c l e s d e s

« S t a t u t s e t r è g l e m e n t s d e l ' A s s o c i a t i o n p s y c h a n a l y t i q u e i n t e r n a t i o -

n a l e ». O n p e u t d é d u i r e d e l a p a r t i e d e l ' a r t i c l e 5 q u e n o u s r e p r o d u i s o n s

q u e l ' A s s o c i a t i o n p s y c h a n a l y t i q u e i n t e r n a t i o n a l e a p o u r s o u c i d e m a i n t e n i r u n c e r t a i n n o m b r e d e n o r m e s e t d e c r i t è r e s d e q u a l i f i c a t i o n

q u i f o n t a c t u e l l e m e n t l ' o b j e t d e vives c o n t r o v e r s e s d a n s c e r t a i n e s soc i é t é s

loca les , e n p a r t i c u l i e r d a n s ce l l e s q u ' i n f l u e n c e l a p r a t i q u e l a c a n i e n n e ,

s o i t d i r e c t e m e n t p o u r d e s r a i s o n s d e p r o x i m i t é g é o g r a p h i q u e e t

i d é o l o g i q u e , s o i t e n r a i s o n d e f a c t e u r s p l u s c o m p l e x e s qu i , d a n s t o u s

10. Freud lui avait écrit plaisamment qu'il le considérait comme son prince héritier.

Page 28: Les écoles psychanalytiques : la psychanalyse en mouvement

les cas, sont à mettre en rapport avec une extension rapide, sans doute trop rapide pour être bien intégrée, de la psychanalyse . Tel est le cas, par exemple, de la psychanalyse argentine : l'Association psychana- lytique d'Argentine (A.P.A.) a connu récemment une scission.

Une nouvelle société s'est créée: l'Association psychanalytique de Buenos Aires (A.P.D.E.B.A.). La première association a vu une partie de ses membres succomber à des pratiques peu orthodoxes (par exemple, celle des séances courtes et à durée variable), une autre partie restant attachée au maintien du cadre psychanalytique dont nous avons signalé, dans le volume sur la cure, toute l'importance, une partie enfin, dont les kleiniens, mais pas eux seuls, décidant de fonder une nouvelle association sur des bases correspondant à leur sens de l'éthique professionnelle. On peut noter ici que par un effet quelque peu pervers (surtout si l'on pense au contexte politique argentin), la pratique lacanienne est mise au compte du « progressisme », tandis que les kleiniens sont qualifiés aisément de «réactionnaires »...

Le manque de place nous a obligés à laisser de côté, dans ce volume, des personnalités aussi importantes que Ludwig Binswanger et Medar Boss.

Deux ans après le premier congrès privé des psychanalystes, eut lieu le second, cette fois à Nuremberg (mars 1910). Dans l'intervalle entre ces deux congrès, sous l'influence de l'accueil que j'avais reçu en Amérique, en présence de l'hostilité croissante qui se manifestait contre la psychanalyse dans les pays de langue allemande et du renfort inattendu qui lui était venu de Zurich, j'avais conçu un projet que j'ai réussi, au cours de ce deuxième congrès, à mettre à exécution avec l'aide de mon ami S. Ferenczi. Ce projet consistait à donner au mouvement psychanalytique une organisation, à transporter son centre à Zurich et à en confier la direction à un chef capable d'en assurer l'avenir. Ce projet ayant soulevé de nombreuses objections de la part de mes partisans, je vais en exposer les motifs avec quelques détails. J'espère réussir à me justifier, alors même qu'on trouverait que mon idée manquait d'opportunité.

ZURICH, CENTRE DU MOUVEMENT PSYCHANALYTIQUE ?

Il m'avait semblé qu'en maintenant le centre de la psychanalyse à Vienne on ne pouvait qu'entraver le mouvement, au lieu de le

11. Tout au long de ce volume, nous, directeurs de la collection, prenons l'entière responsabilité des opinions que nous émettons et qui, bien entendu, n'engagent que nous-mêmes.

Page 29: Les écoles psychanalytiques : la psychanalyse en mouvement

f a v o r i s e r . U n e v i l l e c o m m e Z u r i c h , p l a c é e a u c œ u r d e l ' E u r o p e e t d a n s l a q u e l l e u n p r o f e s s e u r d ' U n i v e r s i t é a v a i t o u v e r t u n I n s t i t u t d e

P s y c h a n a l y s e , m e s e m b l a i t m i e u x se p r ê t e r à j o u e r l e r ô l e d e c e n t r e

d u m o u v e m e n t p s y c h a n a l y t i q u e . J e m ' é t a i s d i t , e n o u t r e , q u ' u n a u t r e

o b s t a c l e r é s i d a i t d a n s m a p e r s o n n e q u e l a f a v e u r e t l a h a i n e d e s p a r t i s

a v a i e n t t e l l e m e n t d é f o r m é e q u e p e r s o n n e n e s a v a i t p l u s e x a c t e m e n t

à q u o i s ' e n t e n i r s u r m o n c o m p t e . Si les u n s m e c o m p a r a i e n t à C o l o m b ,

à D a r w i n , à K e p l e r , d ' a u t r e s m e t r a i t a i e n t t o u t s i m p l e m e n t d e

p a r a l y t i q u e g é n é r a l . A u s s i v o u l a i s - j e m e m e t t r e à l ' a r r i è r e - p l a n , d e

m ê m e q u e j e v o u l a i s é l o i g n e r l a p s y c h a n a l y s e d e l a v i l l e d a n s l a q u e l l e

e l le é t a i t née . D e p l u s , j e n e m e s e n t a i s p l u s t r è s j e u n e e t v o y a n t e n c o r e

u n l o n g c h e m i n d e v a n t m o i , j ' e n v i s a g e a i s a v e c d é c o u r a g e m e n t l a

p e r s p e c t i v e d ' a v o i r à a s s u m e r , s u r m e s v i e u x j o u r s , le r ô l e d e c h e f

e t d e g u i d e . E t , c e p e n d a n t , m e d i sa i s - j e , u n c h e f e s t n é c e s s a i r e . J e

n e s a v a i s q u e t r o p b i e n q u e l l e s e r r e u r s g u e t t a i e n t c e u x q u i s ' o c c u p a i e n t

d e p s y c h a n a l y s e e t j ' e s p é r a i s q u e b e a u c o u p d e c e s e r r e u r s p o u r r a i e n t

ê t r e é v i t é e s s ' i l y a v a i t u n e a u t o r i t é c a p a b l e d e c o n s e i l l e r e t d e

d é c o n s e i l l e r . C e t t e a u t o r i t é m ' a v a i t é t é é c h u e t o u t d ' a b o r d , g r â c e à

l ' a v a n c e q u e m e v a l a i e n t q u i n z e a n n é e s d ' e x p é r i e n c e . A u s s i v o u l a i s - j e

t r a n s m e t t r e c e t t e a u t o r i t é à u n h o m m e p l u s j e u n e qu i , a p r è s m a

d i s p a r i t i o n , s e t r o u v â t d é s i g n é t o u t n a t u r e l l e m e n t c o m m e m o n

s u c c e s s e u r . C e t h o m m e n e p o u v a i t ê t r e q u e C . G . J u n g , c a r B l e u l e r

é t a i t u n c o n t e m p o r a i n et , d ' a u t r e p a r t , J u n g a v a i t à s o n a c t i f d e s d o n s

d e p r e m i e r o r d r e , l es c o n t r i b u t i o n s q u ' i l a v a i t d é j à f o u r n i e s à l a

p s y c h a n a l y s e , s a s i t u a t i o n i n d é p e n d a n t e e t u n e é n e r g i e s û r e d ' e l l e -

m ê m e q u i s ' i m p o s a i t à t o u s c e u x q u i l ' a p p r o c h a i e n t . I l s e m b l a i t , e n

o u t r e , d i s p o s é à n o u e r a v e c m o i d e s r e l a t i o n s d ' a m i t i é e t à f a i r e

a b s t r a c t i o n , à m o n é g a r d , d e s p r é j u g é s d e r a c e q u ' i l m ' a v a i t p r o f e s s é s

j u s q u ' a l o r s . J e n e p o u v a i s p a s p r é v o i r a l o r s q u e , m a l g r é t o u t c e q u i

p l a i d a i t e n s a f a v e u r , m o n c h o i x se m o n t r e r a i t m a l h e u r e u x , s ' é t a n t

p o r t é s u r u n e p e r s o n n e qu i , i n c a p a b l e d e s u p p o r t e r l ' a u t o r i t é d ' u n

a u t r e , é t a i t e n c o r e p l u s i n c a p a b l e d e s ' i m p o s e r e l l e - m ê m e c o m m e u n e

a u t o r i t é e t d o n t l ' é n e r g i e s ' é p u i s a i t d a n s l a p o u r s u i t e , d é p o u r v u e d e

s c r u p u l e s , d e ses i n t é r ê t s p e r s o n n e l s .

U N E A S S O C I A T I O N O F F I C I E L L E

J ' a v a i s j u g é n é c e s s a i r e d ' a d o p t e r l a f o r m e d ' u n e a s s o c i a t i o n

of f ic ie l le , a f i n d e p r é v e n i r les a b u s q u i p o u r r a i e n t se c o m m e t t r e a u

n o m d e l a p s y c h a n a l y s e , u n e fo is q u ' e l l e s e r a i t d e v e n u e p o p u l a i r e .

I l f a l l a i t q u ' i l y e û t u n c e n t r e a y a n t le p o u v o i r d e d é c l a r e r : t o u t e s c e s a b s u r d i t é s n ' o n t r i e n à v o i r a v e c l ' a n a l y s e , e l les n e s o n t p a s d e

Page 30: Les écoles psychanalytiques : la psychanalyse en mouvement

l a p s y c h a n a l y s e . L e s g r o u p e s l o c a u x d o n t d e v a i t se c o m p o s e r l ' a s s o c i a t i o n i n t e r n a t i o n a l e a u r a i e n t e u p o u r m i s s i o n d ' e n s e i g n e r l a

m a n i è r e d e p r a t i q u e r l a p s y c h a n a l y s e e t d e f o r m e r d e s m é d e c i n s e n

se p o r t a n t p o u r a i n s i d i r e g a r a n t s d e l e u r c o m p é t e n c e . J e d é s i r a i s

é g a l e m e n t v o i r s ' é t a b l i r e n t r e les p a r t i s a n s d e l a p s y c h a n a l y s e d e s

r e l a t i o n s d ' a m i t i é e t d ' a p p u i m u t u e l , p a r r é a c t i o n c o n t r e l ' a n a t h è m e

q u e l a s c i e n c e of f ic ie l le f a i s a i t p e s e r s u r l a p s y c h a n a l y s e e t c o n t r e le

b o y c o t t a g e d e s m é d e c i n s p r a t i q u a n t l a p s y c h a n a l y s e e t d e s é t a b l i s s e -

m e n t s d a n s l e s q u e l s e l le e s t p r a t i q u é e .

C ' e s t ce la , e t p a s a u t r e c h o s e , q u e j e v o u l a i s r é a l i s e r p a r l a f o n d a t i o n

d e l ' « A s s o c i a t i o n p s y c h a n a l y t i q u e i n t e r n a t i o n a l e » . M a i s c e l a

d é p a s s a i t s a n s d o u t e l a m e s u r e d e c e q u i é t a i t r é a l i s a b l e . D e m ê m e

q u e m e s a d v e r s a i r e s o n t é t é o b l i g é s d e r e c o n n a î t r e q u ' i l n ' é t a i t p a s

p o s s i b l e d e c o n t e n i r le m o u v e m e n t , j e d e v a i s , d e m o n c ô t é , ê t r e a m e n é

à c o n s t a t e r l ' i m p o s s i b i l i t é d ' a i g u i l l e r c e m o u v e m e n t d a n s la d i r e c t i o n

q u e j e v o u l a i s lu i a s s i g n e r . L a p r o p o s i t i o n f a i t e p a r F e r e n c z i à

N u r e m b e r g f u t b i e n a d o p t é e , e t J u n g , n o m m é p r é s i d e n t , c h o i s i t

c o m m e s e c r é t a i r e R i c k l i n ; o n d é c i d a e n o u t r e l a p u b l i c a t i o n d ' u n e

« f eu i l l e d e c o r r e s p o n d a n c e » , d e s t i n é e à a s s u r e r l e c o n t a c t e n t r e le

g r o u p e m e n t c e n t r a l e t les g r o u p e s l o c a u x . I l f u t d é c l a r é q u e le b u t d e l ' A s s o c i a t i o n c o n s i s t e r a i t à « c u l t i v e r e t f a i r e a v a n c e r l a s c i e n c e

p s y c h a n a l y t i q u e f o n d é e p a r F r e u d , s o i t e n t a n t q u e p s y c h o l o g i e , s o i t

d a n s ses a p p l i c a t i o n s à l a m é d e c i n e e t a u x s c i e n c e s m o r a l e s » ; à « f a v o r i s e r l ' a i d e m u t u e l l e d e ses m e m b r e s d a n s l e u r s e f f o r t s t e n d a n t

à a c q u é r i r e t à p r o p a g e r les c o n n a i s s a n c e s p s y c h a n a l y t i q u e s » . L e s

V i e n n o i s f i r e n t c e p e n d a n t a u p r o j e t u n e v i v e o p p o s i t i o n . A d l e r e x p r i m a

d a n s d e s t e r m e s p a s s i o n n é s la c r a i n t e d e v o i r s ' é t a b l i r u n e c e n s u r e

e t u n e r e s t r i c t i o n d e la l i b e r t é s c i e n t i f i q u e . L e s « V i e n n o i s » f i n i r e n t

c e p e n d a n t p a r a d h é r e r a u p r o j e t , a p r è s a v o i r o b t e n u q u e l ' a s s o c i a t i o n

a u r a i t s o n s i ège n o n à Z u r i c h , m a i s d a n s la r é s i d e n c e d u p r é s i d e n t

q u i d e v a i t ê t r e é l u p o u r d e u x a n n é e s .

A u c o u r s d u C o n g r è s m ê m e se s o n t c o n s t i t u é s t r o i s g r o u p e s l o c a u x :

c e l u i d e B e r l i n , s o u s l a p r é s i d e n c e d ' A b r a h a m , c e l u i d e Z u r i c h d o n t

l e p r é s i d e n t v e n a i t d ' ê t r e a p p e l é à l a d i r e c t i o n c e n t r a l e d e l ' A s s o c i a -

t i o n , e t c e l u i d e V i e n n e d o n t j ' a i a b a n d o n n é la d i r e c t i o n à A d l e r .

S I G M U N D F R E U D 12

12. Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique (1914) in Essais de psychanalyse, Payot, p. 298-300.

Page 31: Les écoles psychanalytiques : la psychanalyse en mouvement

S T A T U T S E T R È G L E M E N T S D E

L ' A S S O C I A T I O N P S Y C H A N A L Y T I Q U E I N T E R N A T I O N A L E

1 - D É N O M I N A T I O N

L e n o m d e l ' o r g a n i s a t i o n s e r a « L ' A s s o c i a t i o n p s y c h a n a l y t i q u e

i n t e r n a t i o n a l e » ( « T h e I n t e r n a t i o n a l P s y c h o - A n a l y t i c a l A s s o c i a -

t i o n » ) , p a r l a s u i t e a p p e l é e s i m p l e m e n t « L ' A s s o c i a t i o n » .

2 - D É F I N I T I O N D E L A P S Y C H A N A L Y S E

L e t e r m e « p s y c h a n a l y s e » se r a p p o r t e à u n e t h é o r i e d e l a s t r u c t u r e

e t d u f o n c t i o n n e m e n t d e l a p e r s o n n a l i t é , à l ' a p p l i c a t i o n d e c e t t e t h é o r i e

d a n s d ' a u t r e s d o m a i n e s d e l a c o n n a i s s a n c e et , en f in , à u n e t e c h n i q u e

p s y c h o t h é r a p e u t i q u e s p é c i f i q u e . C e t e n s e m b l e d e c o n n a i s s a n c e s r e p o s e

s u r les d é c o u v e r t e s p s y c h o l o g i q u e s f o n d a m e n t a l e s d e S i g m u n d F r e u d ,

q u i s o n t à s o n o r i g i n e .

3 - O B J E C T I F S D E L ' A S S O C I A T I O N

a ) F a c i l i t e r les é c h a n g e s e n t r e les p s y c h a n a l y s t e s e t les o r g a n i s a -

t i o n s p s y c h a n a l y t i q u e s a u x m o y e n s d e p u b l i c a t i o n s a p p r o p r i é e s , d e

c o n g r è s s c i e n t i f i q u e s e t a u t r e s r é u n i o n s .

b ) P r o m o u v o i r l a f o r m a t i o n e t l ' e n s e i g n e m e n t q u i f a v o r i s e r o n t l e

d é v e l o p p e m e n t c o n t i n u d e l a p s y c h a n a l y s e .

c ) A i d e r à l a c o n s t i t u t i o n e t a u d é v e l o p p e m e n t d e s o r g a n i s a t i o n s

p s y c h a n a l y t i q u e s .

5 - CONSTITUTION ET QUALITÉ DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION

L'Association est composée de Membres et d'Associés. a) Qualifications pour accéder à la qualité de Membre de

l'Association et la conserver i) Qualité de Membre

Page 32: Les écoles psychanalytiques : la psychanalyse en mouvement

A) Sociétés Constituantes et Provisoires La qualité de Membre de l'Association est reconnue auto-

matiquement pour les Membres des Sociétés Composantes et Provisoires déjà homologuées par l'Association avant le 23 Juillet 1975, à condition que ces Sociétés maintiennent les normes et critères qui étaient en place à cette date pour la qualification et l'admission de leurs Membres. La qualité de Membre de l'Association est, de façon similaire, accordée aux Membres des Sociétés Composantes ou Provisoires reconnues par l'Association à compter du 23 Juillet 1975, à condition que ces Sociétés maintiennent les normes et critères établis pour la qualification et l'admission de leurs Membres, et qui font l'objet d'un accord mutuel entre l'Association et les Sociétés au moment de leur admission dans l'Association. Cependant, les Sociétés peuvent modifier les normes et les critères en accord avec l'Association.

7. FORMATION ET QUALIFICATION DES PSYCHANALYSTES

Le droit de sélectionner les candidats, de superviser la formation et de qualifier des analystes est considéré comme la charge des organismes de formation, mis en place par l'Association ou par l'une des organisations composantes. Elle ne peut pas être déléguée à un psychanalyste considéré isolément. Ces organismes de formation seront régis par les principes définis dans les articles 5 et 6. Les structures officielles reconnues par l'Association accepteront les postulants à la formation, uniquement après qu'ils ont accepté de renoncer à mener un traitement psychanalytique ou à se présenter comme psychanalystes avant d'y être autorisés par les Comités ou Instituts de formation responsables de leur enseignement. Là où des groupes de psychanalystes se développent dans des circonstances qui excluent la participation à une Organisation reconnue, leur développe- ment et leur extension peuvent être poursuivis sous le parrainage direct de l'Association (Voir l'article 6- a) iv) - Groupe d'Études).

Tout Institut de formation ou Comité qui souhaite former un candidat venant d'un pays qui possède une structure de formation agréée doit conférer avec cet Organisme de formation avant d'accepter le candidat.

Un membre n'est reconnu compétent à participer aux activités de formation d'une Société ou d'un Institut de Formation que pour cette Société particulière ou cet Institut de Formation.

Page 33: Les écoles psychanalytiques : la psychanalyse en mouvement

Antipsychiatrie BOSSEUR (Ch.), Clefs pour l'anti-psychiatrie, Seghers, 1974. COOPER (D.), Psychiatrie et anti-psychiatrie (1967), Seuil, 1970 ; The Dialectics of

Liberation, Londres, Penguin, 1968 ; Mort de la famille, Seuil, 1972 ; Le Langage de la folie, Seuil, 1977.

DELACAMPAGNE (Ch.), Antipsychiatrie. Les voies du sacré, Grasset, 1974. LAING (R.D.), Le Moi divisé, Stock, 1970 ; La Politique de l'expérience, Stock, 1969 ;

La Politique de la famille, Stock, 1972; Nœuds, Stock, 1971 ; Soi et les autres, Gallimard, 1971 ; Les Faits de la vie (1976), Stock, 1977.

O R I G I N E DES TEXTES

La Société d'Exploitation des Éditions Tchou remercie les éditeurs qui lui ont permis de reproduire des textes de leur fonds.

P R É F A C E Docteur Colette Chiland

P R E M I È R E P A R T I E La création de l'Association

psychanalytique internationale et les premiers dissidents

I. La création de l'Association psychanalytique internationale S. FREUD : « Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique » (1914), in

Essais de psychanalyse, Payot, 1927, p. 298-300. « Statuts et règlements de l'Association psychanalytique internationale » (extraits). II. Adler ou la compensation de l'infériorité

S. FREUD : « Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique » (1914), in Essais de psychanalyse, Payot, 1927, p.307-312.

A. ADLER : Le Sens de la Vie, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », p. 116-131. III. Jung ou l'introduction de la mystique dans la psychanalyse.

S. FREUD : « Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique » (1914) in Essais de psychanalyse, Payot, 1927, p.312-320.

C.G. JUNG : « La psychologie du rêve, considérations générales » (1928), in L 'Homme à la découverte de son âme, Mont-Blanc, 1962, p.205-215, 219, 226-227.

D E U X I È M E P A R T I E

Seconde vague de dissidents du temps de Freud

I. Rank et le traumatisme de la naissance O. RANK : « L e Traumatisme de la naissance» (1924), Payot, coll. « Petite

Bibliothèque Payot », 1976, p.205-218. II. Reich et la pan-génitalité

W. REICH : La Fonction de l'orgasme (1942), l 'Arche, p.32-37, 39-44, 61-62, 78-81. III. Les culturalistes

K. HORNEY : Les Voies nouvelles de la psychanalyse (1930), l'Arche, p.7-12, 135-146. E. FROMM : La Passion de détruire, (1973), R. Laffont, p.302-303, 309-311, 337-341,

345-346, 359-360.

Page 34: Les écoles psychanalytiques : la psychanalyse en mouvement

T R O I S I È M E P A R T I E

E x e m p l e de d e u x g r a n d e s t e n d a n c e s à l ' i n t é r i e u r de l ' A s s o c i a t i o n

I. M e l a n i e Kle in e t les pos t -k le in iens H. SEGAL : I n t r o d u c t i o n à l 'œuvre de M e l a n i e K le in (1964) , P . U . F . , p. 17-32.

W . R . BION : A u x sources de l ' expér ience (1962) , P . U . F . , p .43-55 .

II . L a psychologie d u M o i H . HARTMANN : « C o m m e n t a i r e s su r la t h é o r i e p s y c h a n a l y t i q u e d u M o i » (1950) ,

R e v u e f r a n ç a i s e d e psychana lyse , 1967, n° 3, p .345-356 , 359-360, 363-365.

Q U A T R I È M E P A R T I E

L a p s y c h a n a l y s e en F r a n c e

I. L e s sociétés a p p a r t e n a n t à l 'Associat ion p s y c h a n a l y t i q u e i n t e r n a t i o n a l e P. DENIS : « P s y c h a n a l y s e hier , r epè res et a n e c d o t e s » , Psych ia t r i e a u j o u r d ' h u i , n° 6,

n o v e m b r e - d é c e m b r e 1971, p .359-362 .

II . L e s sociétés n ' a p p a r t e n a n t p a s à l 'Associat ion p s y c h a n a l y t i q u e i n t e r n a t i o n a l e F. GEORGES : L 'Ef fe t 'yau d e poê l e d e L a c a n et des l a c a n i e n s (1979) , H a c h e t t e , p. 11-18.

C. CASTORIADIS : « L a p s y c h a n a l y s e , p ro je t e t é l uc ida t i on » , (1977) , in L e s C a r r e f o u r s d u L a b y r i n t h e , 1978, p .65-66, 67-82.

P. AULAGNIER : L a Violence de l ' in te rpré ta t ion , (1975) , P . U . F . , p. 130-131, 133-142.

I I I . L'anti-psychanalyse

G. DELEUZE et F . GUATTARI : C a p i t a l i s m e et schizophrénie. L ' A n t i - Œ d i p e , (1972)

É d i t i o n s de M i n u i t , p .60-66 .

C I N Q U I È M E P A R T I E

L a pé r iphé r i e de la p s y c h a n a l y s e

I. L e rêve éveillé

R. DESOILLE : L e rêve éveillé en p s y c h o t h é r a p i e (1945) , P . U . F . , p .145-150 , 196-201.

I I . L e s thérap ies corporel les

A. LOWEN : L a Bioénerg ie (1978) , T c h o u , p .30-35 . F . PERLS : L e Moi, la f a i m , l 'agressivi té (1942) , T c h o u , p. 97-98, 233-237 .

A. JANOV : L e Cr i p r i m a i (1970) , F l a m m a r i o n , p .26-36 , 99. I I I . L ' a n a l y s e t r ansac t ionne l l e

E. BERNE : Q u e di tes-vous ap rè s avo i r d i t b o n j o u r ? (1972) , T c h o u , p. 13-14, 19-31. IV. L'anti-psychiatrie

D. COOPER, M o r t d e la f a m i l l e (1971) , Seuil , p .7-24.

C O N C L U S I O N

P s y c h a n a l y s e et m é d e c i n e

S. FREUD : « P s y c h a n a l y s e e t m é d e c i n e » (1927) in M a vie e t la p sychana lyse , G a l l i m a r d , coll. « Idées » , p .157-158 , 159-160, 176-179, 181-182.

E. JONES : L a Vie et l 'œuvre de S i g m u n d F r e u d (1957) , vol. 3, P . U . F . , p .330-342 .

O R I G I N E D E S I L L U S T R A T I O N S

A F P : 298. A s s o c i a t e d P re s s : 302 (gauche) . K e y s t o n e : 134. R a p h o : 143, 165, 250.

G i r a u d o n : 30, 71, 103, 106, 125, 154, 158, 225, 243, 272. J e a n - L o u p C h a r m e t :

67, 76, 115, 170, 230, 238, 284, 294. B é a t r i c e H a t a l a / C e n t r e G e o r g e s - P o m p i d o u : 207. B e t t m a n n A r c h i v e s : 88. A r c h i v e s J a c q u e s D o n n a r s : 178. Ed . R o b e r t La f fon t :

119. A r c h i v e s de l ' é d i t e u r : 10, 20, 39, 52, 83, 255, 260, 307 (droi te ) . © S P A D E M p o u r les œ u v r e s de P a b l o P icasso .

© A D A G P p o u r les œ u v r e s de R i c h a r d L i n d n e r , R e n é M a g r i t t e e t Ju l e s P e r a h i m .