Les civilisations

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Pour tout l’or d’Afrique L’éveil de l’Afrique 162 Au pays de l’or 164 Trafic intense à l’est 166 L’Amérique précolombienne Les Indiens d’Amérique du Nord 170 Étonnants Olmèques 172 Dans les cités mayas 174 La gloire des Mayas 176 Les Aztèques et le culte du Soleil 178 Le fabuleux marché de Mexico 180 L’Inca, fils du Soleil 182 Vivre au rythme des saisons 184 Au secours, les Vikings !

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SommaireLes empires du Moyen-Orient

Mésopotamie, terre des premières cités 8L’invention de l’écriture 10Au service des dieux 12Terribles rois assyriens 14La splendeur des Babyloniens 16Les mille éclats de l’empire perse 18Les Hébreux à la recherche d’une terre 20Un nouveau royaume : Israël 22« Un seul Dieu tu adoreras » 24Jour après jour… 26Au temps des Romains 28L’Égypte et le Nil 30Vingt siècles de puissance 32Le pharaon, roi tout-puissant 34Dans un village, au fil des jours 36À la gloire des dieux 38Des dieux très puissants 40Après la mort… la vie ! 42Un chantier pharaonique 44

Sur le rivage de la MéditerranéeTrès commerçants, ces Phéniciens ! 48L’alphabet est inventé ! 50Carthage, la fière cité 52La Crète, l’ île de Minos 54Au palais de Cnossos 56Les premiers Grecs 58Les cités grecques 60

Athènes au sommet de sa puissance 62La bataille de Marathon 64Dans la cité d’Athènes… 66Les dieux sont partout ! 68En l’honneur d’Athéna 70Les jeux d’Olympie 72Un roi à la conquête du monde 74Merveilleuse Grèce ! 76Les Sept Merveilles du monde 78La naissance de Rome 80Mystérieux Étrusques 82Conquérante République ! 84Des dieux par milliers 86Rome, l’impériale 88Sous le soleil de Pompéi 90L’armée en campagne 92Du pain et des jeux ! 94La mort de l’Empire romain 96Un riche héritage 98

L’Europe des Barbares

Les Celtes à la conquête de l’Ouest 102Au cœur des tribus gauloises 104Une religion très mystérieuse 106La vie animée d’un bourg 108Et Rome regarda vers la Gaule 110Valeureux Germains 112C’est tout une légende 114Les Vikings, rois des mers 116

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Au secours, les Vikings ! 118Tous égaux devant la loi 120Bien au chaud à la maison 122Aux quatre points cardinaux 124

Dans le lointain OrientAu bord de l’Indus et du Gange 128Paix rime avec prospérité 130Une brillante civilisation 132Quand la Chine s’éveille 134Qin, le premier empereur 136Une muraille à perte de vue 138Les Fils de Han 140Quels génies, ces Chinois ! 142Au pays du Soleil levant 144Splendeur et pauvreté 146Le temps des samouraïs 148Au pays des Khmers 150Angkor, la magnifique 152L’empire des steppes 154Dans les mers bleues du Sud 156Les géants de l’ île de Pâques 158

Pour tout l’or d’AfriqueL’éveil de l’Afrique 162Au pays de l’or 164Trafic intense à l’est 166

L’Amérique précolombienneLes Indiens d’Amérique du Nord 170Étonnants Olmèques 172Dans les cités mayas 174La gloire des Mayas 176Les Aztèques et le culte du Soleil 178Le fabuleux marché de Mexico 180L’Inca, fils du Soleil 182Vivre au rythme des saisons 184

Index 186Crédits iconographiques 190

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D’après la légende...Il était une fois, dans le pays de Sumer, le puissant roi d’Uruk,Enmerkar, qui voulait soumettre la riche cité d’Aratta, dans l’actuelIran. Un jour, il envoya au maître de ce lieu un messager chargé derapporter un butin d’or et d’argent.Comme les deux seigneursn’arrivaient pas à se comprendre,l’envoyé dut faire de nombreuxallers-retours entre les deux cités,jusqu’au jour où il tomba épuiséaux pieds du roi d’Uruk, incapablede répéter le message. On racontequ’Enmerkar inventa alors l’écritureen transcrivant sur une tabletted’argile les paroles qu’il voulaittransmettre.

L’invention de l’écriture

Pour répondre aux nécessités du commerce et aux besoins d’une

administration naissante, l’écritureapparaît au pays de Sumer vers 3300 av. J.-C. En permettant decommuniquer et de fixer durablementle langage et la pensée, cette inventionest décisive. Elle fait entrer l’homme dansl’Histoire car elle permet de reconstituer sa vie avec une plus grande précision.

Sur cette tablette d’argile, des pictogrammes sont gravés et disposés en colonnes.

Des scribes enregistrent le nombre de têtes de bétailque le propriétaire d’un domaine vient d’acheter.

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Et dans l’histoire vraie...Cette légende est éloignée de la réalité, mais s’en inspire quelquepeu. Les cités prospères du pays de Sumer tirent leur richesse de l’agriculture et de l’élevage.Elles échangent également des marchandises entre elles et avecles pays plus lointains comme l’Iranou l’Égypte. Elles ont alors besoind’un système qui permette de garderla trace des biens produits et mis en circulation. Les scribes, qui ont la tâche de stocker les récoltes et les têtes de bétail des domainesappartenant aux temples, prennentl’habitude vers 3300 av. J.-C.d’enregistrer chaque produit.Pour cela, ils gravent sur une tabletted’argile humide une encocheaccompagnée d’un dessinschématique représentant l’objet.De cette façon, ils élaborent unsystème basé sur des pictogrammes.

Dessins, signes et rébusSi ce procédé permet de traduire en signes des mots facilementreprésentables, il ne peut exprimer des idées ni décrire des situations compliquées.Les Sumériens pensent alors àutiliser des pictogrammes pournoter des sons et des syllabes.Ainsi sont nés les phonogrammes– ancêtres de nos lettres – qui,associés, forment des mots puisdes phrases, à la manière desrébus. Cette première écriture qui transcrit la languesumérienne comporte 300 signes.Elle est appelée “cunéiforme” carses signes ont la forme de coinsou de clous (ce qui se dit cuneusen latin). Ils sont le résultat d’uneévolution qui transforme peu àpeu les dessins en signes abstraits.

Étoile

Oiseau

Vache

Épid’orge

Les empires du Moyen-Orient ● Les Mésopotamiens

Premier texte de loi rédigé vers 1760 av. J.-C., au temps d’Hammurabi, roi de Babylone.

Évolution de l’écriture sumérienne : du pictogramme au cunéiforme.

Prenez des notes !Les scribes, les seuls à savoir lire et écrire,utilisent l’argile comme support, car elleabonde en Mésopotamie alors que le boiset la pierre sont rares. Sur des tablettesencore molles, ils gravent les signes avec des tiges de roseaux taillées en pointe :les calames. Ils consignent d’abord lesinventaires de produits et, plus tard, les lois,les légendes et les événements historiques.Après avoir été cuites au four ou séchéesau soleil, les tablettes deviennent dures et se conservent très longtemps.

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Un fructueux commerce Pendant des siècles, les Crétois tirentleur richesse et leur puissance ducommerce des métaux, marchandisestrès recherchées pour fabriquer des outils et des armes. Pour seprocurer de l’étain et du cuivre qu’ils revendent ou transforment,ils échangent de l’huile, du vin,du blé, les produits de leur artisanatet de leurs fonderies. Aux multiplesports qu’ils contrôlent dans toute laMéditerranée, les marchands crétoisimposent le versement d’un tributannuel, une sorte d’impôt.

Un pont entre trois continentsEntre 2000 et 1450 av. J.-C., la Crètevoit se développer une civilisationbrève mais brillante, qui influencerala future Grèce. Sorte de pont entrel’Europe, l’Asie et l’Afrique, cette îletire les plus grands bénéfices de sasituation exceptionnelle. Des peuplesvenus d’Asie Mineure ou de l’actuelLiban y développent l’agriculture,la pêche et surtout le commerceavec les îles voisines. Leurs bateaux,dirigés par des navigateursexpérimentés sachant utiliser les astres pour s’orienter, sillonnenttoute la Méditerranée orientale.

La Crète, l’ île de Minos

Cette belle île, située à mi-chemin entrela Grèce et l’Égypte, émerge des flots

bleus de la Méditerranée. On raconte que Minos y résidait. Fils de Zeus et de laprincesse Europe, il monta sur le trône de ce petit royaume grâce à Poséidon, dieu dela mer. Forts de cette légende, les souverainsde Crète portèrent tous le titre de “Minos”.

MER MÉDITERRANÉE

ÉGYPTE

GRÈCE

MalliaCnossos

Phaïstos

La mer, jamais très loin, inspire les artistes qui décorent les murs des palais.

CRÈTE

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À la fois prêtre et roiCette grande puissance maritime estdirigée par des prêtres-rois qui sontà la fois souverains et chefs religieux.Ils résident dans d’immenses palais, signes d’une grande richesseaccumulée au fil du temps. Desconseillers et des scribes les assistenten tenant les comptes et en notantles directives royales sur destablettes d’argile. Dans les salles du palais, qui servent également de sanctuaires car il n’y a pas de temple, les prêtres-rois président aux cérémonies religieuses. Avec lepeuple, ils vénèrent la déesse-mèrequi symbolise la terre nourricière,le taureau qui représente l’énergievitale, et toutes les divinités peuplantles bois, les grottes et les montagnes.

Catastrophes en sériesL’histoire de la Crète ancienne est liée auxcatastrophes naturelles qui la ravagentpériodiquement. Vers 1750 av. J.-C.,un violent tremblement de terre détruittoutes les cités de l’île, qui sont par la suitereconstruites. Vers 1450 av. J.-C., le volcande Théra (actuelle île de Santorin) explosesous le coup d’une violente éruption.S’ensuivent des tremblements de terre et des raz-de-marée qui atteignent la Crète et détruisent en partie ses cités.Cette fois, les palais ne sont pas rebâtis et les Crétois ne peuvent rien faire face aux guerriers grecs qui déferlent sur leur île. La civilisation de la Crète s’éteintbrutalement vers 1400 av. J.-C.

Sur le rivage de la Méditerranée ● Les Crétois

TE

Le prêtre-roi, reconnaissable à sa coiffure emplumée,donne ses audiences dans la salle du trône.

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La mer pour unique horizonCes peuples d’origine germanique habitent une multitude de petits royaumes indépendants qui s’étendent le long des côtes norvégiennes, au Danemark et dans le Sud de la Suède. Les Vikings ne forment donc pas une seule nation, même s’ils ont en commun des habitudes de vie, des croyances, une langue – le vieux norrois –, et surtout la mer. Présente partout autourd’eux, elle leur est familière et tout les pousse à la fréquenter :le sol gelé pendant les longs mois d’hiver, les terres insuffisantes pour

nourrir la population, le systèmed’héritage qui favorise seulementl’aîné des enfants, le bannissementobligeant les coupables de crimesgraves à quitter leur patrie…

Reconnaissables entre tousLes bateaux vikings ont la silhouettede longues barques dont la proue et la poupe sont identiques. Ilsavancent à l’aide d’une grande voilerectangulaire tissée en laine ou en lin,et avec des rames en cas de calmeplat. Leur étroite coque, faite deplanches qui se chevauchent commedes tuiles, fend rapidement les vagues.Leur gouvernail – un aviron fixé àl’arrière – facilite les manœuvres, etla petitesse de leur quille leur permetd’approcher les rives de près et de remonter les fleuves. Ces bateauxsolides et légers sont le résultat d’une

longue mise au pointet ils assurent aux Vikings une

supériorité absolue sur l’eau

pendant des siècles.

Les Vikings, rois des mers

Qui sont ces hommesdu Nord surgissant

des brumes glaciales deScandinavie à partir duVIIIe siècle ? Non seulementde grands guerriers et desmarins – Vikings signifie“guerriers de la mer” –,mais aussi des marchandsqui dessinent une Europenouvelle.

Dans les pays scandinaves, terre et mer s’épousent.

Ce grand navire retrouvé à Oseberg, en Norvège, accueillait 30 personnes.

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Comment dompter les flots ?À chaque besoin correspond un type de bateau. Pour naviguer à l’intérieur des estuaires profondsou entre les îles, les Vikingsembarquent sur des karvs. Pourparcourir de longues distances, ilspréfèrent le knorr, un bateau pluslarge qui peut transporter hommeset marchandises. Les raids sontgénéralement effectués avec deslangskips, embarcations longues et effilées qui sont tirées sur la terre ferme en un tour de main.Les Vikings utilisent au mieux leurs

navires grâce à une remarquableconnaissance de la mer. Le long des côtes, ils naviguent à vue, maispour s’orienter au milieu de l’océan,ils doivent faire preuve de sang-froidet d’ingéniosité. Ils évaluent leurvitesse en fonction de la force et dela direction du vent, et grâce au bruitdes vagues contre la coque. Ils se fientaux astres et à leur position dans le ciel, ils utilisent des sortes de cartesmarines gravées sur des plaquettesde bois et enfin, ils mettent à profittout un savoir transmis par denombreuses générations de marins.

L’Europe des Barbares � Les Vikings

Proue ou poupeen forme de têtede dragon.

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Et le drakkar, alors ?Pour toi, c’est le nom des bateaux vikings… Grande erreur ! Drakkarsignifie en fait “dragons” en vieux norrois. Comme les navires vikings portaient souvent, à la proue et à la poupe, une tête de dragon destinée à chasser les mauvais esprits qui hantaient les mers, on a assimilé le mot drakkar au navire. Et la confusion s’est ainsi faite !

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À l’école de l’IndeMalgré le rayonnement de sa brillantecivilisation, ce n’est pas la Chine quiinfluence le plus l’Asie du Sud-Est,mais l’Inde, son autre riche voisine.Tous les royaumes de cette régionsont très tôt “indianisés”, qu’ils soientbirman (Birmanie actuelle), siamois(Thaïlande), khmer (Cambodge) ou cham (au sud du Vietnam).Ce prestige tient à l’expansion del’hindouisme et du bouddhisme nésen Inde, et au développement ducommerce maritime. Dès les premierssiècles de notre ère, des marchandsindiens abordent les côtes

indochinoises pour se procurer des épices, des métaux précieux etde l’ivoire. Ils font alors connaîtreleurs techniques, leurs lois et leur écriture qui sont adoptées.

Du riz en abondanceJayavarman II se proclame “empereurdu monde” en 802. Sous son règne,les Khmers étendent leurs conquêtes,mais surtout développent destechniques agricoles très évoluéesqui leur assurent une granderichesse. Un système ingénieux de canaux est construit à travers leschamps. Il est alimenté par les pluies

Au pays des Khmers

Dans la péninsule indochinoise, le petitroyaume des Khmers parvient à gagner

son indépendance à partir du VIe siècle,à résister aux assauts répétés des Cham,ses voisins, et à agrandir son territoire.Au IXe siècle, le royaume devient un empire.

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OCÉAN INDIEN

INDE

CHINE

BIRMAN

S

KHMERS

CHAM

Angkor

empire khmer à son apogée (début XIIIe siècle)

Les Khmers défrichentde nombreuses terresavec l’aide des éléphants.Ils inondent ensuite les nouvelles parcelles et les transforment en rizières où ils repiquent le riz trois fois par an.

SIAMOIS

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de la mousson et, en saison sèche,par l’eau stockée dans d’immensesréservoirs artificiels, les barays.Les rizières demeurent ainsi inondéestoute l’année, fournissant trois récoltes : de quoi nourrir la population et stocker le graindans des réserves pour le vendre.Les surfaces cultivables sont agrandiesgrâce à de nombreux défrichementset le pays devient le grenier à riz de toute l’Asie du Sud-Est. À la findu XIIe siècle, les Khmers sont les maîtres d’un empire quicomprend, en plus du Cambodge,le Vietnam du Sud, le Laos,

Que d’or !À la fin du XIIIe siècle, un Chinois raconte dans son carnet les fastesde la cour khmère. Il décrit le roi paré d’un diadème, de bracelets en or, de lourds colliers de perles et tenant à la main une épée en or. Lorsqu’il sort de son palais, debout sur un éléphant dont les défenses sont revêtues d’un fourreau d’or, le souverain estentouré de ses courtisans, épouses et concubines également à dosd’éléphant ou portés sur des brancards en or, et accompagnés de porteurs de parasols au manche en… or !

la Thaïlande et la Birmanie. Le roiJayavarman VII (1181-1218)immortalise sa gloire dans la pierreen agrandissant Angkor, la capitale.En 1431, le pillage de la ville par les envahisseurs siamois marque la fin de la splendeur khmère.

Entre Shiva, Vishnu et BouddhaPropagé par les marchands indiens,l’hindouisme est adopté par les souverains khmers qui favorisentparticulièrement le culte de Shiva et de Vishnu. À leur avènement,ils se doivent d’honorer ces dieuxpar la construction d’édificesreligieux dans leur capitale qui necesse ainsi de s’agrandir au fil dutemps. Quand le bouddhisme devientreligion d’État avec Jayavarman VII,il se superpose aux croyanceshindoues et de nouveaux templesornés de statues de Bouddhasurgissent aux côtés des anciens.

Dans le lointain Orient � Les Khmers

Temple d’Angkor,la capitale khmère,consacré à Vishnu.

Jayavarman VII représentepour le peuple khmer le parfait souverain.

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Ghana, l’empire de l’orAu bout de l’unedes principalesvoies caravanièresd’Afrique du Nord setrouve Koumbi Saleh, lacapitale de l’empire duGhana dont le rayonnement estgrand entre le VIIIe et le XIe siècle.Là, les marchands arabes et berbères affluent, chargés de piècesd’étoffes et de plaques de sel qu’ils échangent contre de l’or.Ce commerce florissant profitesurtout au souverain. Il prélève destaxes sur toutes les marchandises quientrent et sortent de son royaume,et détient le monopole de l’or.Sa capitale, grandiose, est composéede deux cités. L’une, musulmane,est peuplée de négociants venus du Maghreb. L’autre abrite le palaisdu roi et sa cour ; elle est entouréede bois sacrés où sont pratiqués les rites de l’animisme, la religiond’Afrique noire.

Lorsque le roi paraîtIl gouverne avec l’aide de dignitaireset tient régulièrement des séancespubliques. À ces occasions, il paraîtsomptueusement vêtu, protégé par un parasol – signe de sa dignitésuprême – et encadré de pages portantdes boucliers et des épées en or.Tous les matins, il parcourt sa capitaleà cheval, s’arrête pour écouter lesplaintes de ses sujets et rend aussitôt

Au pays de l’or

En Afrique occidentale, entre le fleuveSénégal et la boucle du Niger,

les gisements d’or abondent. Ce métalprécieux que l’on vient chercher de trèsloin est à l’origine de la fortune et de la splendeur de deux puissants empires.

OCÉANATLANTIQUE

OCÉANINDIEN

Koumbi Saleh

Niani

empire du Ghana (VIIIe-XIe siècle)empire du Mali (XIIIe-XVe siècle)routes de commerce

Poisson utilisé commepoids pour peser la poudre d’or.

Sénégal

Niger

Ni vu ni connuAu Ghana, on pratique un curieuxcommerce sans se voir ni se parler.Les marchands déposent leursarticles à vendre pendant la nuit et se retirent. Quand ils reviennent, le lendemain, ils trouvent en face de chaque objet une quantité d’or. Si elle leur convient, ils l’emportentet laissent la marchandise. Sinon ilsreprennent leur bien et laissent l’or.

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autorité directe le royaume du Mali,berceau de son empire, où se trouvela capitale Niani. Et ce sont desenvoyés impériaux qui surveillentles territoires conquis, tel le Ghana,et qui mobilisent des guerriers encas de conflit. Sur les rives du Niger,des cités comme Tombouctou et Djenné abritent l’essentiel ducommerce saharien et de superbesmosquées en argile sont édifiées.

Pour tout l’or d’Afrique

Grâce à sa mosquée et au marché qui se déroule chaque semaine à ses pieds, Djenné devient un grand centre religieux, intellectuel et commercial.

la justice. Malgré sa nombreusearmée, il ne peut empêcher en 1076 la conquête de son empire par les Almoravides musulmans issusd’une tribu du Sahara.

Mali, vaste et riche empireLa disparition du puissant Ghanaprofite au petit royaume du Maliqui, à partir du XIIIe siècle, s’étendpour devenir pendant deux sièclesl’empire le plus grand et le plus riched’Afrique de l’Ouest. Pour administrerson vaste territoire compris entrel’Atlantique et la boucle du Niger,l’empereur, appelé Mansa, instaureun système souple. Il place sous son

Un pèlerin en orImagine une caravane de 60 000 hommes, des milliers de dromadaires chargés d’or, 500 esclaves précédant leur maître… C’est ainsi que le roi du Mali, le Mansa Moussa, quitte Niani en 1324 pour se rendre en pèlerinage à La Mecque. En chemin, au Caire, il distribue de telles quantitésd’or que la valeur du précieux métal baisse pendant plusieurs années !

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L’Inca, fils du Soleil

Le mot “inca” désigne à la fois le peuple qui conquiert

et domine le plus vaste empired’Amérique du Sud, et l’empereurlui-même, qui se dit le fils du Soleil. Ce dernier personnifie le pouvoir exercé sur les populationstrès diverses composant l’empire,qui atteint son apogée au XVe siècle.

Des souverains tout-puissantsParmi les nombreuses tribus quipeuplent le Pérou, les Incas créent auXIIe siècle, dans la vallée de Cuzco, unÉtat dirigé par un premier souverain,Manco Cápac. À partir du XIVe siècle,ils dominent leurs voisins par la forcedes armes. Le règne de Pachacutec,débuté en 1438, marque le débutd’une grande et rapide expansion.À l’arrivée des Espagnols en 1532,l’empire inca compte entre 5 et 10 millions d’habitants et s’étendsur 4000 km le long de la cordillèredes Andes. L’empereur en est lemaître absolu et prétend avoircomme ancêtre le Soleil, le dieuInti. Il ne regarde jamais celui qui lui parle et on ne l’approche que lesyeux baissés. À sa mort, son corpsest conservé dans son palais où lesserviteurs continuent de s’empresserautour de lui, puis il est momifié.

Quito

Machu PicchuCuzco

AMÉRIQUE DU SUD

OCÉAN PACIFIQUE

empire incafrontières actuelles

OCÉAN ATLANTIQUE

Cordillère des Andes

L’empire inca regorged’or, utilisé pourfabriquer les objets les plus précieux :masques, vases et statuettes déposésdans les tombes des nobles.

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La route incaDe Cuzco partent les quatre grandesroutes de l’empire reliées pard’innombrables chemins secondaires.Ce réseau de 16000 km est très bienadapté au relief montagneux :des escaliers et des tunnels permettentde franchir pentes et montagnes, tandisque des ponts de corde suspendusenjambent les rivières. Ces voiespermettent le déplacement des armées,des marchandises – à dos d’homme ou à dos de lama – et des messagers del’État, les chasquis. Ces derniers doiventinformer l’empereur de toutévénement survenu sur son territoire,en se relayant tous les 2 ou 3 km. Ainsi,une information peut être transmiseentre Quito et Cuzco, soit une distancede 2000 km, en quelques jours à peine.

L’Amérique précolombienne � Les Incas

Cuzco, la capitaleDans la cité fondée en 1200 se dresse lepalais de l’Inca, véritable ville en miniaturehabitée par des centaines de femmes,les concubines de l’empereur, et desserviteurs. À proximité se trouve la Maisondes femmes choisies (les “Vierges du Soleil”), où plus de 1 500 jeunes filles sontenfermées pour servir le dieu Soleil. Rienn’est plus beau que le Jardin doré, unédifice aux murs couverts de plaques d’or,qui abrite les momies des empereursdéfunts. La forteresse de Sacsahuamán,avec ses impressionnants murs d’enceinte,protège Cuzco de l’ennemi.

Dominer par la forcePour contrôler un territoire si vaste aux peuples si divers,les empereurs imposent uneorganisation centralisée par des méthodes parfois brutales.Ils rendent obligatoires l’usaged’une langue commune, le runasimi(baptisé “quechua” par les Espagnols),ainsi que le culte du dieu Soleil.Des populations entières, quirésistent à la domination inca,sont déplacées et remplacées par des colons fidèles. À l’intérieur des quatre grandes provincesordonnées autour de Cuzco,des fonctionnaires règlent la vie du peuple en distribuant les corvées, en collectant les impôts et en rendant la justice.

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