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ASSET MANAGEMENT

P.3 | Actualité

LIMITER L’IMPACT DE L’AGRICULTURE SUR NOTRE ENVIRONNEMENT

N° 10 - Juin 2016

LES CHRONIQUES DE L’ISR

P.4 et 5 | Point de vue académique

PRIX DU CARBONE : EMPRUNTER PLUSIEURS CHEMINS

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Chers lecteurs,

Alors que nous espérions fêter avec vous ce dixième numéro des Chroniques de l’ISR, cet éditorial est placé sous le signe d’une grande tristesse, à la suite de la disparition de Manuel Doméon. Les Chroniques avaient été lancées sur une idée de Manuel, qui portait l’ISR au sein d’Edmond de Rothschild Asset Management et au-delà.

Responsable de la gestion ISR d’Edmond de Rothschild Asset Management, dans le Groupe depuis plus de 15 ans, il avait d’abord géré un fonds valeurs moyennes avant de lancer le fonds Ecosphere puis de créer le fonds Europe-SRI, première pierre de la fondation d’une gestion ISR reconnue. Nous gardons de lui l’image d’un homme de conviction, curieux et persévérant, d’un professionnel expérimenté et d’un collègue disponible et toujours à l’écoute.

Ce numéro est dédié à sa mémoire autour de sujets démontrant une fois encore que les enjeux de gouvernance et de responsabilité environnementale sont au cœur des évolutions de la finance. En France, la polémique autour du PDG de Renault a provoqué une évolution législative : le vote sur le « Say on Pay » jusqu’ici consultatif va devenir contraignant, comme aux Pays-Bas ou en Suisse, renforçant le rôle des assemblées générales. Les réflexions qui entouraient la COP 21 se prolongent également autour d’un article consacré au prix du carbone et d’un sujet sur la réduction des émissions de méthane liées au secteur agricole.

Nous chercherons à prolonger le travail de Manuel, d’abord par ces Chroniques, et surtout par un engagement sans cesse renouvelé pour porter l’investissement responsable au cœur de tous nos métiers avec la même passion et la même exigence.

Bonne lecture.

Clémence Moullot et Philippe Uzan

Edmond de Rothschild Asset Management co-sponsorise la Chaire Finance Durable et Investissement Responsable, co-dirigée par l’École Polytechnique et la Toulouse School of Economics sous l’égide de l’Association Française de la Gestion financière (AFG).

ÉDITORIALE

Philippe UzanDirecteur des gestions

Clémence MoullotAnalyste-gérante ISR

3 ASSET MANAGEMENT - LES CHRONIQUES DE L’ISR

Penchons-nous sur les dangers du méthane et les améliorations à l’étude pour réduire les émissions du secteur agricole. Nous avions étudié l’impact de ce gaz au sein du secteur pétrolier dans le numéro précédent1.

Le méthane constitue une vraie menace. Le potentiel de réchauffement global2 de ce gaz dans les chiffrages actuels est de 25 fois celui du CO2 et représenterait près du quart du réchauffement climatique actuel3. Cependant, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a récemment recommandé de relever ce potentiel à 34 fois.Dans son dernier rapport, le GIEC note que sur la dernière décennie, la part anthropique des émissions globales de méthane, c’est-à-dire liée aux actions de l’Homme, pourrait atteindre jusqu’à 65%. Selon Philippe Ciais, climatologue français et membre du GIEC, 70% des émissions anthropiques de méthane émanent du secteur agricole, dont une grande partie est issue de la production de viande et de lait.Ce chiffre, qui ne prend pas en compte les émissions de CO2 liées à la consommation d’énergie, les émissions de protoxyde d’azote (N2O) dues à l’utilisation d’engrais azotés, la consommation d’eau, ou encore la dégradation des sols, pourrait

LIMITER L’IMPACT DE L’AGRICULTURE SUR NOTRE ENVIRONNEMENT

ACTUALITÉA

ESTIMATIONS MOYENNES DES SOURCES D’ÉMISSIONS DE MÉTHANE (EN MILLIONS DE TONNES PAR AN) :

continuer à progresser fortement. En effet, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prévoit que la consommation de viande devrait doubler d’ici 2050.

Pas question de regarder passer les trains à la manière des vaches. Les spécialistes de la Global Research Alliance, organisation regroupant plusieurs pays dont la France, ont pour but de mettre en commun les bonnes pratiques et les avancées

de la recherche permettant de limiter l’impact environnemental du secteur agricole. Parmi les propositions du groupe de travail sur le bétail, figurent l’amélioration de la qualité du fourrage qui facilite la digestion des bovins, la sélection génétique des races, voire même la modification du rumen4 afin de neutraliser le potentiel

méthanogène5. La solution devra également passer par une réduction de notre consommation de viande et l’apparition de nouveaux aliments nutritifs dans nos assiettes.

Bon appétit.

1. Les Chroniques de l’ISR N°9 – Mars 2016.

2. Le Potentiel de Réchauffement Global (Global Warming Potential - GWP) permet de mesurer la quantité de chaleur piégée par masse de gaz et la durée dans l’atmosphère. Il est utilisé pour convertir l’impact des différents gaz à effet de serre dans une mesure unique, le dioxyde de carbone équivalent (CO2-e). En termes généraux, la multiplication d’une masse d’un gaz particulier par son Potentiel de Réchauffement Global donne la masse des émissions de dioxyde de carbone qui produirait le même effet de réchauffement sur une période de 100 ans.

3. Source : Rapport Rising Risk de Environmental Defense Fund – Janvier 2016.

4. Partie du système digestif des ruminants.

5. Production de méthane.

Améliorer la qualité du fourrage

et la sélection génétique des races afin de

neutraliser le potentiel méthanogène

Edmond de Rothschild Asset Management a signé, en avril dernier, une lettre de soutien aux initiatives mises en place aux États-Unis et au Canada dans le but de limiter les émissions de méthane dans le secteur du pétrole et du gaz.

SOURCES NATURELLES ACTIVITÉS HUMAINESZones humides 217 Secteur Pétrole et Gaz 96

Sources géologiques 54 Fermentation entérique (gaz produit par la digestion des ruminants)

89

Eau douce 40 Les décharges, le fumier et les eaux usées liés à l'élevage de bétail

75

Animaux sauvages 15 Rizières 36

Termites 11 Combustion de biomasse 35

Hydrates de gaz 6

Feux de fôret 3

Permafrost 1

Total 347 Total 331Source : Philippe Ciais et al 2013.

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PRIX DU CARBONE : EMPRUNTER PLUSIEURS CHEMINS 

Disposer de prix du carbone est considéré par un grand nombre d’acteurs (chefs d’État, dirigeants d’entreprises, économistes) comme indispensable pour transformer l’économie mondiale en profondeur, et la rendre compatible avec une trajectoire 2 degrés1. L’idée centrale est de créer, pour les entreprises et les financiers, une incitation positive à mettre au point et déployer des solutions bas-carbone, qui sont valorisables du fait du prix du carbone. Actuellement, une quarantaine de pays a mis en place une taxe carbone et/ou un marché de quotas. Les prix varient de quelques euros la tonne de CO2 à plus de cent (pour la Suède). La France a pour sa part mis en place une taxe carbone (dite « contribution climat-énergie ») sous forme d’une composante carbone de la taxe sur les carburants et les combustibles. Elle s’élève cette année à 22 euros la tonne de CO2, pour atteindre 30,5 euros en 20172, puis 56 euros en 2020 et 100 euros en 2030.

L’accord de Paris, conclu à l’issue de la COP21, mentionne l’utilité du prix du carbone dans son article 137. Le texte « reconnaît combien il importe de fournir des incitations aux activités de réduction des émissions, s’agissant notamment d’outils tels que les politiques nationales et

la tarification du carbone ». Parallèlement, il importe de faire baisser les montants des subventions allouées aux énergies fossiles (500 milliards de dollars annuels), ce qui est facilité par la baisse du prix

du baril de pétrole. Ceci peut se faire par une pression de la communauté internationale, qui doit être différenciée. En effet, les subventions aux entreprises du secteur énergie fossile aux États-Unis ne sont pas de la même nature que celles qui sont faites aux ménages des

pays pauvres.

FAIRE PREUVE DE RÉALISME

Pour rester sur une trajectoire 2 degrés, il faut aller vite, faire avec les « imperfections politiques » et les différences entre les pays et les secteurs. L’objectif consiste à chercher un chemin aussi réaliste que possible. Il est contreproductif de viser la mise en place d’un prix mondial unique ou d’un marché mondial de quotas de CO2. Dans ce contexte, le débat taxes/quotas est stérile. Dans les faits, les pays et groupes de pays mettent toujours en place des dispositifs hybrides (taxes, quotas, règlements, subventions), ou des « bouquets de mesures ». Les règlements, normes et

La perspective de la COP21 a suscité de nombreux débats sur la manière d’installer un ou des prix du carbone. Dans les années à venir, il est à souhaiter que de plus en plus de pays passent à l’acte. Il reste à savoir le chemin qui sera emprunté, au vu de l’intensité des débats et des nombreuses expériences d’ores et déjà lancées.

POINT DE VUE ACADÉMIQUE

Alain Grandjean est diplômé de l’École Polytechnique et de l’École Nationale Supérieure de la Statistique et de l’Administration Économique, docteur en économie de l’environnement et cofondateur de Carbone 4, cabinet de conseil spécialisé dans la stratégie carbone. Il est co-auteur du rapport « Mobiliser les financements pour le climat » avec Pascal Canfin, ancien ministre délégué au Développement, et a écrit de nombreux livres sur le sujet du climat. Ségolène Royal a confié à Gérard Mestrallet, Pascal Canfin et Alain Grandjean une mission sur le prix du carbone au niveau européen, dont le rapport devrait être publié mi-juillet.

Alain Grandjean Rendre

compatible l’économie

mondiale avec une trajectoire

2 degrés

La convergence éventuelle et à terme des prix du carbone pourrait s’envisager à travers les connexions de marchés

ou de dispositifs en cours de mise en place. Elle s’opérerait également par des mécanismes rééquilibrant la concurrence comme le mécanisme d’inclusion carbone (MIC), qui vise à soumettre les importa-tions à des obligations d’achats de quotas.

Le même signal prix exprimé en euros à la tonne de CO2 a des effets très différents sur des secteurs divers quand il est ramené en euros à la tonne d’unité d’œuvre et en ratio coût du CO2 / coût de l’unité d’œuvre. Pour ne prendre qu’un exemple, une taxe carbone de 20 euros la tonne de CO2 représente 32% du prix (HT) d’une tonne de ciment5 et 3% de celui d’un MWh électrique produit en France et vendu sur le marché de gros

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subventions sont souvent vus par les économistes théoriciens comme non optimaux, et par les économistes néolibéraux comme contraires au libre-échange qui serait un idéal économique. Ce point de théorie se discute, et, dans la pratique, on constate que ces dispositifs peuvent être mis en place dans nos démocraties et qu’ils peuvent être efficaces sur la baisse des émissions dans certains secteurs (comme le bâtiment, un enjeu central, ou la voiture, et ce même si le scandale Volkswagen a montré qu’il fallait une « police » de l’environnement forte et crédible). Il est bien sûr nécessaire de bien identifier les secteurs « éligibles ». Notons que ces signaux réglementaires impliquent de fait un signal prix carbone implicite parfois élevé.

UNE CONVERGENCE À TERME

Chaque pays ou groupe de pays réalise en matière de « bouquets de mesure » ses propres arbitrages ; viser un accord sur le meilleur dispositif théorique et encore plus sur l’affectation des recettes qui en résultent est profondément irréaliste. C’est pourquoi, il est souhaitable qu’un club de pays et d’entreprises volontaires, aussi large et représentatif que possible, s’engage à mettre un prix au carbone mais à l’intérieur d’un corridor (une fourchette de prix croissants dans le temps). Ce club peut s’articuler avec l’initiative de la Banque Mondiale baptisée « Carbon Pricing Leadership »3. Nous avons proposé, dans le rapport intitulé « Mobiliser les financements pour le climat – Une feuille de route pour financer une économie décarbonée »4, la fourchette 20/25 dollars croissant à 60/80 en 2030. Ces chiffres sont à discuter.

L’INSTAURATION D’UN PRIX DU CARBONE PEUT ÊTRE CONSIDÉRÉE :

comme reflétant la valeur actualisée des dommages présents et futurs à l’environnement. Il est alors unique (mais impossible à calculer car il suppose une modélisation parfaite desdits dommages et de leurs valeurs pour les générations actuelles et futures).

comme un signal incitant les acteurs à modifier leurs comportements et à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Il est alors logique d’imaginer qu’il puisse varier selon les secteurs d’activité et les pays. Un prix de 50 euros la tonne de CO2 n’a pas les mêmes conséquences macroéconomiques au Nigéria et en France.

comme devant refléter le coût des émissions à éviter par un acteur donné qui serait amené à rester sur une trajectoire deux degrés. ce serait alors l’équivalent d’un coût de reconstitution du capital naturel, provisionné dans les comptes de l’acteur.

En fonction de la philosophie retenue, la logique de calcul du ou des prix au carbone n’est pas la même. À ce stade c’est manifestement la philosophie incitative qui est dominante dans le monde et explique le recours à des bouquets de mesures diversifiés.

en 2014. Traiter par un même dispositif des secteurs réagissant si différemment au signal prix ne peut que conduire à un nivellement vers le bas. Ainsi, les secteurs les plus impactés exercent une pression sur le politique pour limiter les impacts. Sauf à mettre en place des mécanismes de compensation (allocations gratuites par exemple) peu optimaux en matière de lutte contre le changement climatique. La même remarque est à faire sous l’angle régional : un même prix a un impact très différent en fonction du stade de développement économique du pays concerné.

1. Objectif de limiter la hausse de la température mondiale à 2 degrés.

2. Source : Loi de finances 2015. Les hausses annuelles de la taxe carbone devront cependant être votées chaque année.

3. Coalition internationale pour une tarification mondiale du carbone qui réunit 25 pays et acteurs locaux et 100 entreprises.

4. Rapport de la commission Pascal Canfin – Alain Grandjean publié en juin 2015.

5. Le « contenu carbone » du ciment est de 0,8 tonne de CO2 par tonne ; à 20 euros la tonne, le coût du carbone est de 16 euros, rapporté à un prix de 50 euros, par exemple, car ce prix fluctue, soit 32%. Si on considère un prix plus élevé pour le ciment, par exemple de 150 euros la tonne, cela ne change pas la conclusion (le CO2 pèse alors 10%).

Appliquer un même dispositif à l’ensemble des acteurs pourrait conduire à un nivellement vers le bas

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Nous avons récemment rencontré Naturex, le leader mondial des ingrédients naturels de spécialité d’origine végétale. Le Groupe transforme racines, fleurs, fruits et légumes en extraits naturels (colorants naturels, antioxydants, fruits et légumes de spécialité, etc…). La demande des consommateurs pour des produits « naturels » est de plus en plus importante. Ainsi, en février dernier, le groupe de confiserie américain Mars a annoncé bannir purement et simplement les colorants artificiels dans ses produits. Cette pression de la demande est visible à la fois dans l’agroalimentaire et les produits de soin.

Naturex se positionne sur ce marché en forte croissance1 avec un savoir-faire reconnu. Fondé à Avignon en 1992, le Groupe est présent sur les cinq continents. Il a développé des relations étroites avec ses partenaires et s’approvisionne directement auprès des producteurs locaux tout en mettant à leur disposition le savoir-faire de ses ingénieurs agronomes. Avec son programme baptisé Pathfinder, le Groupe met en avant ses pratiques de sourcing durable qui garantissent également la sécurité de son approvisionnement.

Naturex figure dans l’indice Gaia qui répertorie les Midcaps aux pratiques ESG les plus vertueuses.

1. Le Groupe table sur une croissance de 6 à 8 % par an pour le segment Produits Naturels.Les informations sur les valeurs ne sauraient être assimilées à une opinion d’ Edmond de Rothschild Asset Management sur l’évolution prévisible desdites valeurs et, le cas échéant, sur l’évolution prévisible du prix des instruments financiers qu’elles émettent. Ces informations ne sont pas assimilables à des recommandations d’acheter ou de vendre ces valeurs au sens de l’article R. 621-30-1 du Code Monétaire et Financier.

CONSEIL DE LECTURE : Ce recueil de cinq reportages réalisés par des journalistes du Monde, en collaboration avec des juristes internationaux, met en lumière l’explosion des crimes environnementaux. Du commerce illégal du bois de rose qui détruit la forêt de Madagascar au recyclage interdit des déchets électroniques en Chine, les journalistes ont remonté cinq filières de trafic international. Cette criminalité environnementale se situerait au 4e rang mondial des activités illicites après les stupéfiants, la contrefaçon et le trafic des êtres humains.

En plus des conséquences environnementales, les conséquences sociales sont souvent désastreuses : financement de groupes armés, absence de conditions minimales de sécurité pour les ouvriers, travail des enfants, etc. Le livre montre à la fois que les moyens pour surveiller et empêcher ces crimes manquent, mais aussi que la législation n’est pas adaptée : aux États Unis, le détenteur d’un kilo de poudre de corne de rhinocéros, deux fois plus chère qu’un kilo de cocaïne, ne risque qu’un an de prison, contre 10 pour le détenteur de cocaïne.Le livre n’est pas qu’une dénonciation. Ainsi, en postface, Laurent Neyret, professeur de droit à l’université de Versailles, propose des solutions concrètes pour lutter contre ces « écocides ».

NATUREXNaturex développe une expertise dans l’extraction végétale et le développement d’ingrédients naturels permettant de répondre aux demandes d’industriels, opérant sur les marchés de l’agroalimentaire, de la santé et de la beauté.

À LA RENCONTRE DES SOCIÉTÉS

© istockphoto

LES PRÉDATEURSLa nature face au crime organisé

Une enquête Le Monde2015, Ed. Ateliers Henry Dougier, 128 pages.

7 ASSET MANAGEMENT - LES CHRONIQUES DE L’ISR

L’ÉQUIPE ISR EN ACTION

LA RÉMUNÉRATION DES DIRIGEANTS A CRÉÉ DES REMOUS EN ASSEMBLÉE GÉNÉRALEAlors qu’en 2015, les actionnaires des entreprises françaises avaient dû se prononcer en assemblée générale sur le sujet des droits de vote double, cette année, le thème phare concernait les rémunérations des dirigeants.

Pour la première fois en France, lors de l’assemblée générale de Renault du 29 avril 2016, une résolution « Say on Pay »1 visant à instaurer davantage de transparence quant à la rémunération des dirigeants des entreprises a été refusée par

une majorité des actionnaires (54%). Cette démarche de « Say on Pay » n’est que consultative, et non contraignante. Le conseil d’administration de Renault est ainsi passé outre cet avis et a approuvé la rémunération du PDG.

Le 9 juin dernier, les députés ont adopté un amendement au projet de loi Sapin II qui vise à encadrer davantage la rémunération

des grands patrons. Ainsi, le vote de l’assemblée générale devient contraignant et non plus seulement consultatif. Une vérification a posteriori par les actionnaires du salaire variable est également prévue.

Quant à la réglementation britannique, elle impose un « Say on Pay » contraignant sur la politique de rémunération, tandis que le vote est consultatif en ce qui concerne les montants. Ainsi, BP a été contraint cette année de réactualiser sa politique de rémunération, en vue d’obtenir en 2017 l’approbation des actionnaires.

LE CLIMAT ÉGALEMENT AU MENU

Lors des assemblées générales, les dirigeants et les actionnaires ont également été nombreux à aborder les questions de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) comme par exemple le changement climatique chez Total.

1. Procédure de consultation des actionnaires sur la rémunération individuelle des dirigeants mandataires sociaux.

2. L’Accord de Paris a été adopté le samedi 12 décembre 2015, par consensus par l’ensemble des 195 parties. Il s’agit d’un accord historique qui doit permettre de lutter contre les changements climatiques.

3. Du nom du Ministre de l’Economie en fonction au moment de l’introduction de ce dispositif.

Le producteur et fournisseur d’énergie a profité de l’occasion pour publier, conformément à ses engagements auprès de ses actionnaires, un rapport lié aux problématiques du climat qui devrait mettre la stratégie du groupe en cohérence avec l’Accord de Paris2, notamment avec l’objectif de porter la part des énergies renouvelables dans le portefeuille du groupe à 20% dans 20 ans.

Notons aussi que 10 résolutions externes en lien avec le climat ont été déposées chez Exxon. Par exemple, une résolution demandait au pétrolier d’évaluer l’impact financier des politiques publiques environnementales sur son activité suite à l’Accord de Paris sur le climat adopté lors de la COP21. Malheureusement, une seule a obtenu la majorité des voix : les actionnaires pourront désormais présenter des candidats pour intégrer le conseil d’administration. Rejetée l’année dernière, cette disposition permettra peut-être à un investisseur pro-climat d’entrer au conseil d’administration du groupe pétrolier.

LES « BONS BRETON » SUSCITENT L’OPPOSITION

D’autres résolutions continuent de susciter l’opposition des actionnaires comme les « bons Breton3 ». Ce dispositif, qui permet aux sociétés françaises d’émettre au profit des actionnaires des bons de souscription d’actions pour souscrire à de nouvelles actions à un prix d’émission largement inférieur au cours de Bourse, en cas d’offres publiques les visant, a été accepté de justesse chez PSA Peugeot Citroën (68% d’approbation).

Le vote de l’assemblée

générale devient

contraignant

Chez Edmond de Rothschild Asset Management, nous dialoguons avec les entreprises en amont de leurs assemblées générales, pour mieux comprendre leurs résolutions et leur expliquer notre politique de vote.

CONCORDIA - INTEGRITAS - INDUSTRIA

Juin 2016. Document non contractuel exclusivement conçu à des fins d’information.

Avertissement : Les données chiffrées, commentaires et analyses figurant dans cette présentation reflètent le sentiment du Groupe Edmond de Rothschild sur les marchés, leur évolution, leur réglementation et leur fiscalité, compte tenu de son expertise, des analyses économiques et des informations possédées à ce jour. Ils ne sauraient toutefois constituer un quelconque engagement ou garantie du Groupe Edmond de Rothschild. Tout investisseur potentiel est invité à se rapprocher de son prestataire ou conseiller, afin de se forger sa propre opinion sur les risques inhérents à chaque investissement indépendamment du Groupe Edmond de Rothschild et sur leur adéquation avec sa situation pat-rimoniale et personnelle. À cet effet, il devra prendre connaissance des documents d’informations clés pour l’investisseur (DICI) remis avant toute souscription et disponible sur le site www.edram.fr ou gratuitement sur simple demande au siège social de Edmond de Rothschild Asset Management. Principaux risques du fonds Edmond de Rothschild Euro Sustainable Growth : risque de perte en capital, risque de gestion discrétionnaire, risque actions, risque lié à la sélection ISR, risque lié aux petites et moyennes capitalisations.

Directeur de la publication : Philippe Uzan – Crédit photos : Istock by Getty images

EDMOND DE ROTHSCHILD ASSET MANAGEMENT (FRANCE)47, rue du Faubourg Saint-Honoré – 75401 Paris Cedex 08 Société anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance au capital de 11 033 769 euros Numéro d’agrément AMF GP 04000015 - 332.652.536 R.C.S. Paris

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