LES AMIS DU POUJOULApoujoula.com/pdf/Saison_2015.pdf · 2018-08-06 · igor levit-kit armstrong...

46
IGOR LEVIT - KIT ARMSTRONG - ANDREJ BIELOW - ADRIAN BRENDEL - QUATUOR STRADIVARI

Transcript of LES AMIS DU POUJOULApoujoula.com/pdf/Saison_2015.pdf · 2018-08-06 · igor levit-kit armstrong...

IGOR LEVIT-KIT ARMSTRONG -ANDREJ BIELOW -ADRIAN BRENDEL - QUATUOR STRADIVARI

LES AMIS DU POUJOULA ASSOCIATION DÉCLARÉE À LA PRÉFECTURE DU LOT LE 5 JUIN 2014, NO RNA W461002638

SIÈGE SOCIAL CHÂTEAU DU POUJOULA 46170 CASTELNAU-MONTRATIER, TEL.05 65 21 97 37

L’É

TÉ M

USI

CA

L A

U P

OU

JOU

LA #

2015

IMPRESSUM

Conseil éditorial / photographie : Philippe Froehlicher, Genève

Conception visuelle : KontextKommunikation, Berlin / Heidelberg Markus Artur Fuchs, Sarah Winkler

Impression : CityDruck, Heidelberg

TOUS DROITS RÉSERVÉS @ POUJOULA 2015

1er concert : 18 juillet 2015 à 18 h 30 IGOR LEVIT (piano)

2ème & 3ème concerts : 22 - 23 août 2015 à 18 h 30KIT ARMSTRONG (piano)

ANDREJ BIELOW (violon)

ADRIAN BRENDEL (violoncelle)

4ème concert : 12 septembre 2015 à 18 h 00 QUATUOR STRADIVARI

XIAOMING WANG (violon Aurea)

SEBASTIAN BOHREN (violon King George)

LECH ANTONIO USZYNSKI (alto Gibson)

MAJA WEBER (violoncelle Suggia)3

BIENVENU-

WELCOME

Chers Amis,

Dans le cadre de la transformation des concerts privés en association à but non lucratif, nous avons également souhaité modifier la présentation de nos programmes. En les agrémentant d‘illustrations et de textes plus fouillés, nous espérons les avoir rendus plus attrayants à la lecture.

Ce qui n‘a pas changé toutefois est la cordiale bienvenue que nous adressons à tous les mélomanes intéressés par nos concerts au Poujoula.

Au nom de l‘Association des Amis du Poujoula

musicalement vôtre,

Dirk Ebeling

Dear Friends

Whilst transforming our private concert organization into a non profit-making association – Les Amis du Poujoula – we have also revised the design of our programmes. With illustrations and explorative texts we hope to have made them more attractive to the reader.

What has not changed however is the very warm welcome we give to all music lovers interested in our Poujoula concerts.

Musically yours

Dirk Ebeling

for the association Les Amis du Poujoula

5

Samedi 18 juillet 18 h 30IGOR LEVIT (piano)

J.S. BACH – Variations Goldberg, BWV 988 (ca. 1740)

BEETHOVEN – Sonate N°3 op.2/3 en Do Majeur (1795)I. Allegro con brio II. Adagio III. Scherzo : Allegro IV. Allegro assai

Une critique dithyrambique d’Éléonore Büning à la Frankfurter Allgemeine Zeitung l’a décrit comme un « pianiste du siècle ». Une carrière internationale fulgurante l’a rapidement amené dans les salles de con-cert les plus prestigieuses du monde. Le prix ECHO de l’année lui a été décerné pour son enregistrement des Dernières Sonates de Beethoven. Pourtant, Igor nous fait toujours l’honneur de sa présence au Poujoula dans un programme ambitieux de Bach et de Beethoven.

Depuis l’année dernière, deux concerts qu‘Igor a donnés au pied levé ont fait parler d’eux dans le milieu musical, l’un donné au Musikverein de Vienne en rem-placement d’Hélène Grimaud dans le 4ème Concerto pour piano de Beethoven – un concert ovationné par le public et la critique – et l’autre au Festival de Pâques de Baden-Baden avec Riccardo Chailly et la Philharmonie de Berlin dans le Concerto pour piano de Schumann à la suite du désiste ment en dernière minute de Martha Argerich.

Après les magistrales Variations sur un thème de Diabelli op.120 de Beethoven données l’année dernière, Igor affrontera cette saison les Variations GoldberG, l’autre sommet pianistique construit sur la base d’un thème et de variations. Formant à elles seules la quat-rième partie de la Clavierübung, les Variations Goldberg furent commandées à Bach vers 1740 par le Comte von Keyserling, ex-ambassadeur de Russie à la Cour de Saxe, qui était en proie à de graves insomnies.

7

L’anecdote veut qu’elles portent ce nom en référence à un élève de Bach, le jeune claveciniste Johann Gottlieb Goldberg (1725-1756), qui devait combler par l’apaisement musical les longues nuits de son protecteur mélomane. Les exigences imposées au musicien sont énormes : hauteur de vue, concentration, imagination et virtuosité. D‘une richesse extraordinaire de formes, d‘harmonies, de rythmes, d‘expressions et de raffinement technique, l’œuvre tardive du Cantor de Leipzig est basée sur une technique contrapuntique inégalable. Comme l’a révélé le musicographe Johannes Forkel en 1802, « il s’y trouve entremêlés des canons associant toutes sortes d’intervalles et de mouvements, depuis l’unisson jusqu’à la neuvième ; la mélodie en est facile et coulante. Il y a aussi une fugue régulière à quatre parties et d’autres variations très brillantes pour deux clavecins, enfin un quodlibet (aria), qui suffirait à lui seul à rendre son auteur immortel ». À partir du canevas harmonique d’une paisible sarabande française (l’aria en Sol Majeur), Bach s’est intéressé à la construction formelle et les possi-bilités de progressions harmoniques qu’offre une basse commune de 32 mesures, véritable point de départ des 30 variations qui suivent. Les variations sont agencées selon des relations savantes. Une variation sur trois est un canon. Au nombre de 9, les canons se suivent à inter-valle régulier jusqu’à la 27ème variation dans un décalage croissant (3x3x3), pour aboutir finalement à la 30ème variation à un divertissement dérivé de deux chansons populaires (quodlibet). Le recueil se referme sur lui- même par la reprise de l’aria. Toute la pièce est cons-

truite sur des modules de quatre et d’une mesure à trois temps. Il faut savoir que dans le langage de Bach le chif-fre trois représente le Créateur et que le chiffre quatre signifie ce qui est créé. Ne se limitant pas à mettre en lumière sa science du contrepoint, Bach a synthétisé tout son savoir dans ce que l’on peut justement considé-rer comme sa vision spirituelle du monde.

L’autre partie du programme sera consacrée à la 3ème sonate DE BEETHOVEN. Moins connue que les sonates portant des noms évocateurs, l’œuvre fut dé-diée à Haydn. De style classique et virtuose, elle fut avec l’opus 111 l’un des chevaux de bataille de l’immense Arturo Benedetti- Michelangeli. Avec la rigueur intellec-tuelle pour la forme, la profondeur d’esprit, la palette sonore allant du pianissimo le plus subtil au fortissimo tellurique (mais sans dureté ni coloration métallique), Igor prouvera à nouveau que dans le répertoire de Beethoven il est un digne héritier de l’école « germano- russe » dans la droite lignée de Sviatoslav Richter et d’Émil Gilels.

A noter qu’à la suite du concert au Poujoula, Igor enregistrera les Variations Goldberg chez Sony Classics. L’album sortira cet automne dans un coffret regroupant également les Variations Diabelli et les Variations « The People United Will Never Be Defeated » de Frederic Rzewski. Cette trilogie espacée sur trois siècles forme en quelque sorte l’alpha et l’oméga des variations pour piano.

8

IN MEMORIAMCe concert est dédié à la mémoire de notre ami Arthur A. Hartman (1926- 2015), ancien ambassadeur des États- Unis en France et en Union Soviétique. Tout au long de sa vie, Arthur Hartman s’est inlassablement engagé en faveur du rapprochement des peuples à travers la culture. C’est grâce à son entremise qu’en 1986, après six décennies d’exil, Vladimir Horowitz a finalement pu retourner en Russie et donner deux concerts historiques à Moscou et à Léningrad. Avec Igor Levit, il avait de grands projets aux États- Unis. Son départ nous attriste tous et provoque un grand vide dans l’Association des Amis du Poujoula.

Samedi 22 - dimanche 23 août 18 h 30KIT ARMSTRONG (piano) ANDREJ BIELOW (violon)

ADRIAN BRENDEL (violoncelle)

11

Samedi 22 août 18 h 30

J.S. BACH – Partita N°2 pour violon en ré mineur, BWV 1004 (1721)Allemande – Courante – Sarabande – Gigue – Chaconne

J.S. BACH – Fantaisie chromatique et fugue pour clavier en ré mineur, BWV 903 (1717- 1723)

J.S. BACH - LISZTPrélude sur Weinen, Klagen, sorgen, Zagen S.179 (1854- 1859)

LISZT – œuvre tardive

LISZT : Lugubre Gondola pour violoncelle et piano S.134 (1882)

SCHUMANN – Trio N°2 pour piano en Fa Majeur op.80 (1847- 49)I. Sehr lebhaft (très animé) II. Mit innigem Ausdruck (avec une profonde expression) III. In mässiger Bewegung (dans un mouvement modéré) IV. Nicht zu rasch (pas trop vite)

12

Dimanche 23 août 18 h 30

J.S. BACH – Suite pour violoncelle N°2 en ré mineur, BWV 1008 (1717- 1723)Prélude - Allemande – Courante – Sarabande – Menuet – Menuet - Gigue

MOZART – Sonate pour violon et piano en Si bémol Majeur K.454 (1784) I. Largo – Allegro II. Andante III. Rondo : allegretto

RAMEAU – Trio N°5 pour piano et cordes en ré mineur (Pièces de clavecin en concerts)La Forqueray – La Cupis – La Marais

SCHUBERT – Trio N°1 pour piano et cordes en Si bémol Majeur (1827)I. Allegro moderato II. Andante un poco mosso III. Scherzo - Allegro IV. Rondo – Allegro vivace

13

Château du PoujoulaDÉCOR HISTORIQUE

En 2013, nous avions expérimenté la programmation de deux concerts de musique de chambre d’affilée. Cette formule nous permet d’entendre un répertoire varié de pièces pour solo, duo et trio. Nous sommes heureux que Kit Armstrong, Andrej Bielow et Adrian Brendel aient accepté de revenir au Poujoula pour un double concert ambitieux. Ce trio exceptionnel remporte un succès international à la hauteur de la carrière individuelle des musiciens. Les similitudes avec les débuts du légendaire Beaux- Arts Trio sont frappantes. Compte tenu de l’âge précoce et du style de jeu de Kit, nous serions étonnés si les commentateurs ne fassent pas le rapprochement : justesse du propos musical, délicatesse du toucher, capacité de « fusionner » le piano aux cordes, trois qualités que l’on a associées pendant un demi- siècle au grand Menahem Pressler, l’un des mentors et partenaire de Kit dans la répertoire pour piano à quatre mains.

Depuis la restauration de la grange, nous avons tou-

jours nourri l’espoir d’y entendre un jour les magnifiques Trios pour piano de SCHUBERT. Cette année nous enten-drons le Trio en Si bémol Majeur pour piano et cordes n°1. A notre avis, l’acoustique transparente de la salle révélera toutes les facettes de ce chef-d’œuvre absolu de la musique classique.

Écrit une année avant la mort de Schubert en 1827, le trio en si bÉMol MaJeUr oP.99 ne fut publié par Diabelli que huit ans plus tard. Malgré ses proportions symphoniques, le compositeur réussit à préserver

l’atmosphère intimiste et lyrique d’une œuvre de musique de chambre. Contemporain du cycle de lieder Voyage d’hiver, le trio n’en partage nullement la noirceur. Il serait plutôt l’antidote pour surmonter la mélancolie et affronter une dernière fois sa maladie fatale. Robert Schumann trouva les mots justes lorsqu’il décrit l’esprit de l’œuvre : « Un coup d‘œil au Trio de Schubert op.99 et les troubles de notre existence humaine disparaissent ; le monde redevient frais et lumineux ». Bien que Brahms et Dvorak s’en soient inspirés pour leurs propres trios, et que l’œuvre soit devenue au fil du temps l‘une des plus vénérées de la musique de chambre, le Trio op.99 ne fut jamais exécuté en public du vivant de Schubert. L’autographe a même été perdu. La seule performance que Schubert ait entendue de son trio eut lieu dans le contexte d‘une schubertiade entre amis. Il serait toutefois faux de perpétuer la légende selon laquelle le compositeur ne fut jamais reconnu par ses pairs. En effet, parmi les trois protagonistes de la première audi-tion figurait le célèbre Ignaz Schuppanzigh (1776- 1830). Dans les annales de la musique, ce dernier participa non seulement comme 1er violon solo d’orchestre aux premières de la Neuvième Symphonie et de la Missa Solemnis de Beethoven, mais il fut aussi le fondateur du premier quatuor à cordes professionnel lorsque les difficultés grandissantes des nouvelles partitions dépassaient les capacités techniques des amateurs éclairés. Sa répu-tation rayonnait dans toute l’Europe, particulièrement comme un interprète majeur de la musique de chambre de ses contemporains viennois. Il participa à la création

Château du PoujoulaDÉCOR HISTORIQUE

15

Juillet - SeptembreNATURE - CULTURE

de nombreuses œuvres, dont le Trio « L’Archiduc » et la plupart des Quatuors à cordes de Beethoven. De Schubert, il reçut la dédicace du Quatuor à cordes N°13 « Rosamunde ».

Avec trois chefs-d‘oeuvre absolus du répertoire pour piano, violon et violoncelle, JEAN- SÉBASTIEN BACH est véritablement à l’honneur cette année au Poujoula. Réparties sur les deux jours, ces pièces ont le trait com-mun d’avoir toutes été écrites en ré mineur à Cöthen (1717- 1723). C’est en effet durant ses années passées à Cöthen que Bach en sa qualité de Maître de chapelle à la Cour du jeune prince Léopold composa une série im-pressionnante de chefs-d’œuvres : le 1er livre du Clavier bien tempéré, les Sonates et Partitas pour violon solo, les 6 Suites pour violoncelle solo, les Concertos brande-bourgeois, les Suites orchestrales, les Sonates pour violon et clavecin, les Inventions à deux et trois voix, les Suites françaises, sans oublier l’impressionnante Fantaisie Chromatique et Fugue pour piano.

La particularité de cette période est le style d‘écriture essentiellement profane, contrairement à celui plutôt sacré des périodes de Weimar (1708- 1717) et de Leipzig (1723- 1750). La raison provient du fait qu’à la Cour de Cöthen- Anhalt – une enclave calviniste au milieu des terres luthériennes – la musique instrumentale était proscrite des églises. La musique devait donc être jouée dans un autre contexte et servir d’autres fonctions que celles traditionnellement rattachées à la liturgie. Fort heureusement, le prince, en mélomane ambitieux,

voulait faire de sa chapelle l’un des meilleurs orches tres de l’époque. Le « paradoxe de Cöthen » est que le calvinisme a favorisé de façon fortuite – et peut- être irréversible – le phénomène de sécularisation de la mu-sique. Preuve qu’un cadre rigide et dogmatique n’est pas toujours un obstacle à la créativité et au progrès!

Publiée en 1802, la Fantaisie chroMatiqUe est une pièce majestueuse et intense, telle une cathédrale gothique. Son allure à la fois grandiose et mystérieuse, terriblement expressive, parfois dramatique, impres-sionna fortement les esprits du 19ème siècle. Il n’est pas exagéré de dire que l’œuvre hypnotisait les compositeurs romantiques, fascinés par les possibilités qu’offraient le chromatisme expérimental, les éclairages en clair- obscur, les gammes- fusées montantes et descendantes, les cascades de traits arpégés, la décomposition et recomposition d’accords de sept et huit notes d’une incroyable richesse sonore.

Comme l’a remarquablement décrit dans son analyse de l’œuvre le musicologue François-René Tranchefort, la Fantaisie chromatique et fugue est un diptyque où l’univers mouvementé et tourmenté de la Fantaisie fait place à la rigueur, au calme et à la discipline contra-puntique de la Fugue.

La Fantaisie s’articule en trois parties, d’abord une longue toccata virtuose et passionnée qui donne l’illusion de l’improvisation, puis un ample récitatif arioso dont la ligne mélodique est ponctuée de larges accords, enfin une synthèse du style improvisé du début aux éléments

17

du récitatif de la partie médiane dans une longue succes sion d’interrogations et d’exclamations. La Fantaisie atteint alors son paroxysme avant de retomber dans la tranquillité de la cadence finale.

Le calme de la Fugue contraste avec le déchainement des passions de la fantaisie. Elle débute dans un style contrapuntique sévère, qui se relâchera au fur et à mesure de la progression du mouvement. Du point de vue musicologique, les épisodes chromatiques et enhar-moniques sur lesquels est basé l’ensemble de l’œuvre montrent à quel point Bach s’est intéressé au problème de l’intégration du chromatisme dans le système tonal.

Les sonates et Partitas de bach sont les œuvres les plus complexes écrites pour violon solo au 18ème. Elles recèlent un spectre si large d’émotions que les musico-logues n’ont cessé de rechercher un programme secret qui les gouvernent. Certains entendent les références au Christ, d’autres les éléments autobiographiques de la vie du musicien, en particulier le deuil de sa pre-mière épouse, Maria Barbara, décédée en 1720 alors que le compositeur accompagnait le prince Léopold à Carlsbad. Bach n’apprit le décès de son épouse qu’à son retour à Cöthen, une tragédie qui déclencha pro-bablement en lui le besoin de composer des œuvres ambitieuses et personnelles. Comme le dévot – voire le mystique – Jean- Sébastien aimait les chiffres et les jeux de mots, et qu’il ne faisait jamais rien sans qu’il y ait une signification, il donna un titre italien au recueil, Sei Solo a Violino senza Basso accompagnato, dont les deux

premiers mots peuvent se traduire par « six solos » mais aussi « suis seul » ou « que je sois seul » en allemand.

Alors que les Sonates sont des sonates da chiesa, les Partitas sont fondamentalement des suites de danses. Il ne faut pas donner à cette description une connotation réductrice, et certainement pas en ce qui concerne la divine Chaconne. On a de fait de bonnes raisons de penser que Bach la composa en dernier, et qu’elle fut rattachée à la 2ème sonate pour des questions concep-tuelles, programmatiques et théologiques. Danse ou tombeau ? Telle est peut- être la véritable question ! Selon les recherches de Helga Thoene, une musicologue très respectée qui a réexaminé de façon approfondie et convaincante toutes les hypothèses sur la genèse et le sens de l’œuvre, le recueil des trois sonates serait bien lié aux trois temps forts de l’année religieuse : Noël, Pâques, Pentecôte. Ainsi, la 2ème Sonate et Partita aurait pour lien sous- jacent la mort et la résurrection de son épouse (2ème temps fort, i.e. Pâques). Cette œuvre d’apparence séculaire serait en fait une œuvre sacrée à clefs, qui de façon cryptée fait systématiquement réfé-rence à la liturgie latine, à la numérologie biblique et aux chorals luthériens.

La chaconne, le mouvement final de la Partita, est une série de variations sur une basse répétée. Plus longue que les quatre danses réunies qui la précèdent, elle compte 256 mesures, emploie cinq thèmes dont le principal revient 64 fois. Apothéose du répertoire pour violon, véritable « cathédrale sonore », elle illumine

18

l’univers du violon par sa beauté intemporelle, sa hau-teur de vue, la profondeur de ses sentiments, la com-plexité de son architecture et les difficultés technique imposées aux interprètes. Beaucoup s’accordent à dire que la Chaconne est le plus beau mouvement composé pour violon de l’Histoire de la musique. D’ailleurs, elle est devenue une source d’admiration et d’inspiration pour de nombreux compositeurs. Brahms en fit une transcrip-tion pour la main gauche, Ferruccio Busoni une céléb-rissime pour les deux mains, Andrés Segovia une autre pour la guitare, tandis que Leopold Stokowski s’attela à composer un arrangement pour orchestre complet.

Dans une lettre à Clara Schumann, Brahms décrivit la Chaconne en ces termes : « Sur une seule portée, pour un petit instrument, cet homme a écrit tout un univers de pensées les plus profondes et des sentiments les plus forts. Si je pouvais imaginer un jour pouvoir créer, ou simplement concevoir, une telle pièce, je suis certain que l’excès d’excitation et le bouleversement me conduiraient à la folie ».

Au 19ème siècle, les pièces de Bach étaient longtemps en dormance. C’est grâce à la redécouverte de la Passion selon Saint- Matthieu par Mendelssohn en 1829 que Bach entama sa renaissance. Même si Paganini captiva son audi toire par la virtuosité transcendante de ses récitals, il faut se rappeler que dans l’esthétique des romantiques, le violon solo passait fort mal. Il lui fallait un instrument d’accompagnement. Lorsque Joseph Joachim décida de jouer pour la première fois des pièces de Bach pour

violon seul à Londres, Georg Bernard Shaw s’en plaignit amèrement. Ce n’est qu’avec la génération suivante des Marteau, Huberman, Enescu, Adolf Busch, Szigeti que la musique pour violon seul finit par s’imposer dans le répertoire des concerts.

La 2ème SUITE POUR VIOLONCELLE Comme les Six Sonates et Partitas pour violon seul, les

Suites pour violoncelle solo forment très certainement un cycle avec des correspondances entre les œuvres. Toutes ont la même structure rigide propre à la période du Baroque allemand tardif, à savoir un prélude très libre et original, suivi de quatre danses (l’allemande, la courante, la sarabande et la gigue). La seule différence entre les pièces réside dans le fait qu’avant la dernière danse, Bach fait intervenir tantôt un menuet (suites 1 & 2), une bourrée (suites 3 & 4) ou une gavotte (suites 5 & 6).

Les Suites demeurèrent longtemps dans l’oubli collec-tif. Comme si souvent avec Bach, aucune version auto-graphe n’a pu être retrouvée. Les partitions actuelles se basent habituellement sur la copie faite quelques années plus tard à Leipzig par Maria Magdalena Bach. À la suite de minutieuses recherches, corroborées par les témoignages des enfants et des collègues de Jean- Sébastien, les musicologues s’accordent généralement à dire que la copie de Maria Magdalena reflète assez fidèlement les intentions du maître. Toutefois manquent de nombreuses indications concernant l’articulation. Deux versions découvertes dans l’entourage de C.P.E. Bach montrent également d’importantes différences

19

MusiqueCONVIVIALITÉ

dans l’ornementation. La première édition fut réalisée anonymement en 1824 à Paris, accompagnée d’un préambule de Louis Pierre Norblin. C’est à cet éminent professeur au Conservatoire de Paris et soliste au Grand Opéra que l’on doit leur « découverte ». Toutefois, il qualifia les œuvres d’Études – et non de Suites – , une terminologie qui contribua à ce que les œuvres restèrent longtemps confinées au jardin secret des musiciens et ne furent pas jouées en concert. Alors que l’Édition complète des œuvres de Bach ne fut publiée qu’en 1879, les morceaux finirent par s’imposer au grand public grâce à la passion et la persévérance de l’immense Pablo Casals. Le musicien catalan disait d’ailleurs que son destin fut scellé à l’âge de 13 ans lorsqu’il découvrit dans une échoppe à Barcelone l’édition de 1824. Il mettait les pièces régulièrement à l’affiche de ses programmes, mais il patienta jusqu‘à la soixantaine passée avant de les enregistrer (Rostropovitch fit de même mais attendit un peu trop longtemps). Pierre angulaire de toute disco-graphie, son enregistrement légendaire des Suites fut réalisé entre 1936- 1939 dans les studios d’Abbey Road à Londres. Depuis, il demeure la référence à l’aune de laquelle tous les violoncellistes sont mesurés, fussent- ils les défenseurs d’une « interprétation historiquement éclairée ».

Le PRÉLUDE POUR PIANO Weinen, KlaGen, sorGen, ZaGen (les pleurs, les lamentations, les tourments, le décourage ment) est une transcription de Liszt du thème principal de la Cantate BWV 12 de Jean- Sébastien Bach,

un thème central repris dans sa Messe en si mineur pour décrire les souffrances induites par la crucifixion du Christ. L’œuvre originale fut exécutée pour la première fois en 1714 dans la chapelle ducale de Weimar à l’occasion du troisième dimanche après Pâques (Jubilate). Liszt composa cette œuvre émouvante et profonde à Rome en 1862 à la suite du décès foudroyant de sa fille Blandine à St- Tropez. A cette époque, Liszt traversait une période particulièrement douloureuse dans sa vie, qu’il surmonta par sa croyance inébranlable dans le salut éternel. Deux de ses trois enfants décédèrent et son mariage avec la princesse Carolyne Sayn- Wittgenstein ne fut toujours pas approuvé par le Saint- Siège.

La lUGUbre Gondola est à l’origine une pièce pour piano, l’une des plus importantes de la période tardive de Liszt. Composée en décembre 1882 à Venise, sa genèse est abondamment documentée dans la correspondance de Liszt lorsqu’il était l’invité de Richard Wagner au Palazzo Vendramin. Il devait pressentir la mort imminente du magicien de Bayreuth et anticiper les événements qui allaient marquer la vie de la Sérénis sime, raison pour laquelle il composa une première version sur place (Lugubre Gondola I). Il s’agit de la transfiguration d‘une barcarolle, tragique et hantée, qui plonge l’auditeur dans un univers de brumes funestes et de roulement de vagues. La pièce fut recomposée en janvier 1883 (Lugubre Gondola II, publiée en 1885). L’écriture devint plus riche et ambi-tieuse, mais la pièce conserva l’esprit et l’atmosphère

21

de la barcarolle d’origine. De cette dernière, Liszt tira un arrangement pour piano et violoncelle. Wagner mourut le 13 février. Ses funérailles furent celles que l’on réservait d’habitude aux chefs d’État. La longue procession commença sur la lagune lorsque la gondole funèbre remonta lentement le Grand Canal jusqu’à la gare Santa Lucia, d’où le corps fut rapatrié par train à Bayreuth. Cette magnifique œuvre, contemporaine des cinq tableaux d’Arnold Böcklin intitulés L’Île des morts, a certainement inspiré Rachmaninov pour sa pièce orchestrale éponyme.

Composée à Vienne en 1784, la sonate PoUr Piano et Violon n°32 en si bÉMol MaJeUr K.454 appartient à la grande période d’épanouissement de Mozart. Il y atteint la pleine possession de ses moyens. Datent de cette époque d’innombrables chef-d’œuvres dont les Quatuors à cordes dédiés à Haydn, une grande partie des Concertos pour piano (N°11- 24), les Quatre con-certos pour cor, le Concerto pour hautbois, la Grande Messe en do mineur, la 36ème symphonie « Linz », les deux Quatuors pour piano et cordes, le Quintette pour instruments à vent et piano, la Sonate et la Fantaisie en do mineur pour piano, sans oublier bien sûr les Noces de Figaro… Cette période est caractérisée par un style d’écriture qui allie à la grande virtuosité la profondeur et l’exactitude des sentiments.

La Sonate fut donnée en première audition par la cé-lèbre violoniste Regina Strinasacchi, qui était de passage à Vienne à ce moment. Mozart vantait abondamment

les qualités de la violoniste mantouane, mais il n’eut pas le temps de rédiger sa propre partie. Il joua le concert de mémoire avec une feuille blanche sur l’instrument, ce qui impressionna beaucoup l’Empereur et le public. Du point de vue stylistique, l’œuvre est importante dans l’évolution du genre. En effet, c’est la première fois que le violon s’émancipa définitivement de la domination du piano et devint le partenaire égal. Par la suite, ce furent les vionistes qui pervertirent l’esprit des Duos de Mozart en inversant les poids respectifs, croyant qu’en réduisant le pianiste au rôle d’accompagnateur, ils se mettaient davantage en valeur. Cette pratique, qui découle d’un orgueil démesuré, s’observe encore fréquemment de nos jours. Elle est inexcusable. Beethoven avait déjà parfaite ment saisi le sens profond de cette œuvre char-nière en décrivant l’opposition entre l’éternel féminin, doux et tendre, et l’élément masculin, dominateur et viril. Toute l’œuvre joue sur ce contraste universel pour aboutir à la fusion des deux exécutants.

Le trio PoUr Piano et cordes en Fa MaJeUr oP.80 est le deuxième des trois trios de Schumann. Composé entre 1847 et 1849, peu après le Trio en ré mineur, il fut créé le 22 février 1850 à Leipzig par Clara Schumann.

La conception des trios s’étala sur une longue période préparatoire. De fait, Schumann, fraîchement marié, venait d’achever plus d’une centaine de Lieder ainsi que sa Première Symphonie, une Fantaisie (qui, une fois remaniée, allait devenir son Concerto pour piano) et une première ébauche de sa future Quatrième Symphonie.

22

De tout temps Schumann vouait une profonde admiration pour la musique intimiste des trios, notamment les Trios en Si bémol et en Ré de Beethoven, et le Trio en Mi bémol de Schubert. C’est à la suite de la première audition du Trio en ré mineur de Mendelssohn en 1840 – ein Meister-werk (sic), un chef-d’œuvre – qu’il réfléchit sérieusement à des pièces de musique de chambre pour piano et cordes. Cette orientation s’imposait d’autant plus que sa bien- aimée Clara était l’une des grandes pianistes de sa génération. Par ailleurs, depuis 1838 Liszt l’encourageait fortement à s’engager dans cette voie, convaincu que la créativité débordante de Robert Schumann pouvait don-ner de nouvelles perspectives au monde de la musique après les Derniers Quatuors de Beethoven.

Avant d’intégrer le piano à un ensemble de cordes, Schumann voulait d’abord se familiariser avec les qua-tuors, et gagner ce faisant l’estime de ses pairs. Après s’être plongé avec Clara dans l’univers de la musique de chambre de Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert et Mendelssohn, il composa sa propre trilogie de Quatuors à cordes op.41. Dédicataire des œuvres et lui- même compositeur d’une trilogie, Mendelssohn approuva le résultat.

L’intégration du piano au quatuor à cordes fut l’étape suivante et déboucha en 1842 sur le célébrissime Quin-tette en Mi bémol majeur op.44. Joué pour la première fois au Gewandhaus de Leipzig, l’œuvre devint immé-diatement le cheval de bataille de Clara et contribua énormément à la notoriété du compositeur. Admiré de

nombreux compositeurs (mais ni de Berlioz, ni de Liszt!), le Quintette servit de modèle à toute la musique de chambre romantique. Il fut suivi quelques semaines plus tard par le non moins beau, mais indéniablement moins célèbre, Quatuor avec piano op.49. Écrit dans la même tonalité héroïque, il a le malheur d’être perçu comme le Quintette bis. En 1844, souffrant d’acouphènes, Schumann retomba dans une profonde dépression de laquelle il ne se remit que lentement. En 1845, il publia sa 2ème Symphonie en Ut majeur et le Concerto pour piano.

Les Trios de Beethoven, Schubert et Mendelssohn ne cessaient d’obséder l’imaginaire de Schumann, qui avait lui- même élaboré, puis abandonné plusieurs ébauches en dix ans. En 1847, la mort de Mendelssohn provoqua un nouveau choc. C’est à la suite de cet événement que Schumann se mit à composer ses deux premiers trios, une forme dans laquelle il voyait de nouvelles perspectives musicales.

Si l’op.80 fut esquissé concomitamment à l’op.63, il ne fut achevé que deux ans plus tard en avril 1849. Avec son aîné, il partage certains traits mais il n’en conserve pas moins une individualité propre. Dans un échange avec Reinecke, Schumann disait de l’œuvre : « Elle exerce une séduction plus immédiate, plus charmeuse ». Clara l’adorait passionnément et la joua fréquemment en privé et en concert. La pièce foisonne de références littéraires et d’allusions à la lointaine Bien- aimée, au lied Intermezzo op.39, au 15ème morceau des Davidsbündler-tänze, ainsi qu‘aux lieder op.24 et 48 d’après Heine.

23

« Que le soleil est beau quand tout frais il se lève … »

BAUDELAIRE

ANDREJ BIELOW (violon)

Né en 1981 en Ukraine, Andrej est le lauréat de divers concours prestigieux, dont le Long Thibaud à Paris (2002) et le Joseph Joachim à Hanovre (2000). Andrej s’est produit en soliste au Musikverein de Vienne, au Gewandhaus de Leipzig, au Wigmore Hall à Londres, au Concertgebouw à Amsterdam, … Il a fait plusieurs grandes tournées aux États- Unis et en Asie. Passionné de musique de chambre, 1er violon du Quatuor à cordes Szymanowski, Andrej a notamment accompagné Gidon Kremer, Juri Bashmet, le Beaux Arts Trio. Sa vingtaine d’enregistrements, souvent primés, ont été publiés chez Naxos, CPO, AVI Music et Hänssler Classic.

Parallèlement à ses activités de concerts, Andrej est professeur aux Conservatoires de Hanovre et de Graz. Il donne fréquemment des Masterclass, notamment à la Royal Academy of Music à Londres. Andrej joue l’ex Carl Flesch produit en 1745 par Lorenzo Guadagnini.

« J’ai été impressionné par sa musicalité, sa technique et sa personnalité » Kurt Masur

« Bielow … a créé un univers débordant de fantaisie par sa capacité à trouver l’équilibre entre le panache et le lyrisme, comme s’il inventait un ballet de la comédie dell‘arte »

« … il possède un son pur, flexible et glorieux, jamais forcé, idéal pour ces charmantes miniatures de salon que sont la Canzonetta, le Menuet et la Romance ... » The Strad

ADRIAN BRENDEL (violoncelle)

Très sollicité comme soliste et chambriste dans le répertoire classique et contemporain, Adrian se produit régulièrement à la Philharmonie de Berlin, au Musikverein, au Concertgebouw, au Wigmore Hall, aux festivals d’Aldeburgh, de Salzburg, de Verbier, de la Ruhr, aux Schubertiades. Parmi ces partenaires figu-rent l’Ensemble Nash, Lisa Batiashwili, Imogen Cooper, Till Fellner, Aleksander Madzar, Henning Kraggerud. Adrian se distingue non seulement par la qualité et la musicalité de son jeu, mais aussi par sa grande culture. Il n’est pas surprenant que depuis 1995, Adrian officie avec beaucoup de brio comme directeur artistique du Festival musical de Plush dans le Dorset. Il a réalisé plusi-eurs enregistrements, dont l’intégrale des Sonates pour piano et violoncelle de Beethoven avec son illustre père Alfred Brendel chez Philips, ainsi que des œuvres du XXème siècle. Il joue sur un Stradivarius.

« Adrian Brendel est tout sauf un showman : son ton clair et précis penche vers le raffinement classique, exposant toujours par sa profonde compréhension de l’œuvre les intentions du compositeur ... En deux heures on en apprend plus sur le développement artistique de Beethoven qu’en suivant des séminaires entiers consacrés à ce sujet. » Berliner Tagesspiegel

25

KIT ARMSTRONG (piano)

Né 1992 à Los Angeles, Kit est considéré comme l’un des grands prodiges de l’Histoire de la musique. Paral-lèlement à sa carrière de virtuose et de compositeur de premier rang, Kit détient plusieurs maîtrises en science naturelles et parle 6 langues.

En 2001, à l’âge de 9 ans, Kit est admis à l’Université de l’Utah en facultés de biologie, physique, mathéma-tiques et musique ! En 2003, il entre au Curtis Institute et poursuit en parallèle ses études de chimie et de mathématiques à l’Université de Pennsylvanie. En 2004 il déménage à Londres pour parfaire à la fois son édu-cation musicale au Royal College of Music et étudier les mathématiques pures à l’Imperial College (2004- 08). Ensuite, il rejoint l’Université Pierre- et- Marie Curie à Paris, où il décroche en 2012 une maîtrise en mathéma-tiques (avec les honneurs du jury).

Depuis l’âge de 8 ans, Kit se produit régulièrement en concert. Il a joué dans les salles les plus prestigi-euses du monde et accompagné des chefs d’orchestre aussi prestigieux que Riccardo Chailly, Christoph von Dohnanyi, Sir Charles Mackerras, Esa- Pekka Salonen, Kent Nagano. En 2003, il a participé au 150ème anniver-saire de Steinway & Sons à Carnegie Hall. Depuis 2005, Alfred Brendel est son mentor. Il est difficile de suivre la liste de ses compositions. L’année dernière on décomptait 1 symphonie, 5 concertos, 6 quintettes, 7 quatuors, 2 trios, 5 duos, 21 pièces pour piano, dont plusieurs ont été primées.

En 2013 Sony a sorti le premier album de Kit avec des œuvres de J.S. Bach, de G. Ligeti et de lui- même. Les commentaires sont élogieux :

La revue Diapason saluait en lui « un musicien hors du commun et loin de la sécheresse expressive et émotion-nelle que son profil intellectuel pourrait laisser supposer … un artiste d‘une maturité remarquable et d‘une intelligence supérieure qui le destinent à une carrière exception nelle ».

Voici un pianiste d‘une envergure exceptionnelle, destinée à fréquenter les plus hautes cimes de son art – Alfred Brendel

Avec Bach, plusieurs chemins mènent au Graal. Il y avait ceux choisis par Edwin Fischer, Wanda Landowska, Walter Gieseking, Rosalyn Tureck, Sviatoslav Richter, Glenn Gould, Gustav Leonhardt, Angela Hewitt pour n’en citer que quelques uns … A notre avis, par la noblesse, la clarté et la luminosité de son jeu, Kit n’est pas sans rappeler l’inoubliable Dinu Lipatti.

À noter que les trois musiciens ont publié chez Genuin Classics un enregistrement de trios de Beethoven et de Haydn salué par la critique.

26

Château du PoujoulaSE SOUVENIR DE

L‘HISTOIRE SANS VIVREDANS LE PASSÉ

Samedi 12 septembre 18 h 30QUATUOR STRADIVARI (quatuor à cordes)

HAYDN – Quatuor à cordes en sol mineur op.74 N°3 « Le cavalier » (1793)I. Allegro II. Largo assai III. Menuetto (allegretto) IV. Allegro con brio

MOZART – Quatuor à cordes en Fa Majeur N°23 KV 590 (1790)

V. Allegro moderato VI. Allegretto VII. Menuetto VIII. Allegro

SCHUBERT – Quatuor à cordes en ré mineur D. 810 (1824) « La jeune fille et la mort »I. Allegro II. Andante con motoIII. Scherzo – allegro molto - Trio IV. Presto

Samedi 12 septembre 18 h 30QUATUOR STRADIVARI (quatuor à cordes)

29

Le concert que donneront Xiaoming Wang, Sebastian Bohren, Lech Antonio Uszynski et Maja Weber en sep-tembre est à marquer d’une pierre blanche. Non seule-ment il permettra de retrouver un quatuor à cordes au Poujoula après une absence remarquée de dix ans – une omission difficilement justifiable pour la plus noble des formations musicales ! – , mais les amateurs de violons auront l’incroyable chance d’entendre un ensemble composé uniquement d’instruments provenant de la facture d’Antonio Stradivari (1644- 1737). Il va sans dire que les instruments du célébrissime maître de Crémone ne sont prêtés qu’à des jeunes musiciens exceptionnels. Toutefois, lorsque l’on rassemble quatre grands talents autour d’un dénominateur commun prestigieux, le résul-tat d’ensemble ne correspond pas toujours à la somme des individus. Que les auditeurs soient rassurés : leurs craintes sont infondées ! Par la parfaite harmonie entre le style lyrique, la profondeur du discours, la très grande virtuosité individuelle et collective, le Quatuor Stradivari atteint des sommets faisant honneur à leurs maîtres du Quatuor Alban Berg.

Ce concert hors normes a été rendu possible grâce à l’entremise de Yasuyo Yano, la remarquable pianiste qui nous avait enchantés avec Giuliano Carmignola lors du renouveau des concerts au Poujoula en 2009. Nous tenons également à remercier la Fondation Habisreutinger de Saint- Gall d’avoir accepté de mettre à disposition les précieux instruments.

Le concert s’articulera autour de la Vienne classique. Dans la première partie nous entendrons le qUatUor en sol MineUr oP.74 n°3 de Joseph haydn, plus com-munément surnommé le « Cavalier » et le dernier de la deuxième série des trois quatuors op.71 et 74. Ces six quatuors ont été commissionnés à Vienne par le comte Anton Apponyi, sans doute sur le conseil avisé du baron van Swieten, un diplomate et mécène emblématique de Haydn, Mozart et Beethoven. Dédicataire de la Première Symphonie de Beethoven, van Swieten est aussi celui qui fit découvrir à Mozart le Clavier bien tempéré, une expérience qui eut une profonde influence sur l’évolution de son écriture. Composés en 1793 pendant l’interlude viennois du compositeur entre ses deux voyages trépidants à Londres, les quatuors op.74 furent spécialement écrits pour les Hanover Square Rooms. Ces vastes salles de concert, que l’on appelait aussi les Queen’s Concert Rooms, pouvaient accueillir plus de 800 auditeurs et furent pendant un siècle le principal lieu de la vie musicale londonienne. Grâce au soutien de l’infatigable Johann Peter Salomon – lui- même un compositeur, violoniste, chef d’orchestre et organisateur de concerts –, l’ancien maître de chapelle d’Esterhazy remporta un énorme succès en Angleterre. Le nom de Salomon n’est pas tombé dans l’oubli, car les grandioses « Symphonies londoniennes » (N°93- 104) sont parfois appelées les « Symphonies Salomon ».

Avec les quatuors Apponyi (op.71 & 74) et Erdödy (op.76), on atteint l’apothéose de la forme classique

30

du quatuor. Ils se caractérisent par un style brillant, ample et expressif, un sens tonal aventureux et un rythme marqué.

Le Quatuor op.74 N°3, le plus célèbre de la série, porte le surnom de Cavalier en raison du rythme rebondissant des 1er et 4ème mouvements. Comme les Symphonies « londoniennes » contemporaines, les quatuors de l’opus 74, par leurs sonorités orchestrales, la gravité du propos, la maîtrise du développement thématique, les modula tions tantôt mystérieuses ou théâtrales vers les tonalités éloignées, ont marqué les esprit aux abords de la Tamise, un succès qui ne s’est jamais démenti depuis.

Ensuite nous aurons la chance d’entendre le 3èMe

qUatUor PrUssien en Fa MaJeUr KV 590 de Mozart. Dernier quatuor du compositeur, postérieur de quelques mois à la Symphonie Jupiter, l’œuvre fut composée en 1789, une année avant sa mort. Contrairement aux deux précédents quatuors – dont le dédicataire est également l’empereur Frédéric- Guillaume II de Prusse, un violoncelliste averti qui avait auparavant commis-sionné à Haydn la série des six Quatuors op.50 –, le 23ème Quatuor de Mozart équilibre à la perfection les quatre pupitres, sans doute parce que Mozart n’avait pas trouvé le mécène tant attendu. Œuvre de résignation composée en pleine détresse morale, admirée par Haydn, son frère franc- maçon, le quatuor avait exigé un effort inhabituel du génie de Salzbourg, preuve que

le quatuor à cordes demeure la forme musicale la plus ambitieuse qui soit.

Dans la deuxième partie du concert, nous aurons le bonheur – ou la tristesse - d’entendre le bouleversant qUatUor à cordes en rÉ MineUr d.810 « LA JEUNE FILLE ET LA MORT » de Schubert, une œuvre phare du répertoire de la musique de chambre. Écrite en 1824, elle tire son nom du deuxième mouvement Andante con moto. Celui- ci comporte cinq variations sur le thème extrait du Lied D. 531 Der Tod und das Mädchen, dont la source littéraire est un poème éponyme de Matthias Claudius.

Le sujet de la pièce remonte à la Renaissance et se veut un voyage initiatique qui parcourt tous les états d’âme entre l’espoir et le désespoir. Considérée comme le testament du compositeur de sa mort pro-chaine, l’œuvre a la singularité de ne comporter que des mouve ments en mineur. Avec la programmation de cette œuvre, nous pensons avoir trouvé des interprètes idéaux, et d’avoir enfin pu répondre à la demande de nombreux mélomanes du Poujoula. Ne manqueront plus que le 2ème Trio, le Quintette à cordes D.956 et le Quin-tette avec piano « La Truite ».

31

*1 *2 *3 *4*2 *3

Ou une belle déclaration d’amour

à la musique.

32

XIAOMING WANG (1er violon – Stradivarius Aurea)

Né en Chine en 1982, il commença le violon à l‘âge de quatre ans. Parallèlement à la scolarité obligatoire, il reçut pendant 10 ans l’enseignement musical du célèbre pédagogue Xu au Conservatoire central de Pékin. Son talent fut très vite encouragé par la fondation Herbert von Karajan à Vienne. C’est sous la tutelle de Gerhard Schulz, le violoniste mémorable du Quatuor Alban Berg, qu’il s’est ensuite immergé dans la culture Mitteleuropa indispensable lorsque l’on veut s’approprier le style et pénétrer l’esprit de la musique de chambre de la Vienne habsbourgeoise. Xiaoming s’est distingué lors de plusieurs compétitions. Il remporta notamment le 1er prix et celui du jury au Concours international de violon Leopold Mozart.

Il fut nommé 1er violon solo de l’Orchestre du Festival de Verbier (sous les baguettes de James Levine et de Charles Dutoit) et de l’Orchestre de chambre de Verbier (sous Gabor Takacs- Nagy), deux formations de jeunes talents venus des quatre coins du monde, qui chacune ont beaucoup contribué au prestige international du festival. En 2008, il fut promu 1er violon solo de l‘Orchestre de l‘Opéra de Zurich.

*1 stradiVariUs aUrea (1715) En latin, Aurea signifie doré, en or, d’or. Sorti de

l’atelier de Stradivarius en 1715, l’Aurea appartient à ce que les spécialistes appellent l’âge d’or du maître, une période qui s’étale sur une vingtaine d’années environ

entre 1700- 1720. C’est durant cette période que le maître a généralement fait ses meilleurs instruments, dont l’Aurea. On suppose que Stradivarius a proportionné ce violon selon le nombre d‘or (aurea sectio), un terme utilisé pour décrire la relation mathématique selon laquelle la partie la plus petite (i.e. la partie supérieure de la caisse de résonance du violon) rapportée à la plus grande (i.e. la partie inférieur) est identique entre celle- ci et le tout (l’instrument). C’est d’après ce modèle géométrique qu’il a calculé la position optimale des deux ouïes en forme de ƒ pour produire la meilleure sonorité possible. Le résultat est un violon mince et agile, qui brille par son incomparable plénitude sonore. Son histoire insolite peut être retracée jusqu’au milieu du XIXème siècle lorsqu’un dénommé Pr Bartl en fit l’acquisition. Après avoir subi une blessure incapacitante à l’un de ses doigts, loin de désespérer de son sort, il fit convertir son violon pour le jouer de la main droite. Pendant une quarantaine d’années, l‘instrument fut joué de cette manière. C’est probablement en 1909 que le violon fut acquis par un nouveau propriétaire, qui le fit immédia-tement restaurer pour la main gauche. Depuis, nous entendons la sublime sonorité dorée de l’Aurea dans sa configuration d’origine.

SEBASTIAN BOHREN (2ème violon – Stradivarius King George)

Né en Suisse en 1987, il commença à jouer du violon à l‘âge de huit ans. Élève de Jens Lohmann au Conserva-toire de Zurich, il rejoignit par la suite l‘Université de

33

musique de Zurich, ce qui lui permit d’étudier avec des professeurs de renommée mondiale tels que Zakhar Bron – le maître de Vadim Repin et de Maxim Vengerov – et, plus tard, Igor Karsko à Lucerne. Ana Chumachenco compte aussi parmi ses mentors. Lauréat de nombreux concours, il a joué comme soliste et musicien de chambre dans de nombreux lieux prestigieux, tels que le Konzerthaus de Vienne, la Residenz de Munich ou la Tonhalle de Zurich. Il a accompagné divers orchestres dont l‘Orchestre de Chambre de Zurich, l‘Orchestre de Chambre de Lucerne, la Philharmonie des Jeunes à Munich. Sa carrière est sur le point d’inflexion et prête à véritablement décoller.

*2 stradivarius King George (1710)

Datant de 1710, ce précieux violon fut nommé d‘après son propriétaire de l’époque, le roi George III d‘Angleterre. En 1800, l‘auguste monarque le présenta à un officier écossais dont la devise était en raison de son admiration pour l‘instrument « pas sans mon Stradivarius ». Cavalier dans une unité du duc de Wellington, il tomba le 18 juin 1815 lors de la Bataille de Waterloo. Son violon fut miracu-leusement retrouvé en bon état dans la sacoche de son cheval, survivant ainsi aux affres de la guerre. Bernhard Molique, un élève de Louis Spohr, devint le prochain propriétaire avant que l‘instrument ne passe aux mains du baron von Dreyfuss, un étudiant de Molique. La relation entre la famille Dreyfuss et le roi George ne se résuma pas à une transaction financière ponctuelle, car elle dura jusqu‘en 1889. L’expert luthier berlinois August Riechers en

fit ensuite l’acquisition. Puis, ce fut au tour d’un dénommé professeur Meyer de le céder au marchand germano- américain Emil Hermann, qui le revendit aussitôt à Tokyo à un acquéreur inconnu. Peu avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le violon refit soudainement surface à Berlin par un cheminement non documenté.

LECH ANTONIO USZYNSKI (Alto – Stradivarius Gibson)

Né en 1986 en Italie dans une famille de musiciens polonais, Lech Antonio grandit en Suisse et commença à l’âge de six ans à apprendre le violon avec son père. À 13 ans, il se mit également à jouer de l’alto. Quelques années plus tard au Concours suisse de musique de jeunes, il gagna simultanément les compétitions de violon et d’alto. Comme son cadet Sebastian, Lech étudia le violon auprès des professeurs Ana Chumachenco et Zakhar Bron à Zurich, et s’inspira de Rudolf Barshai pour son jeu d‘alto. En 2001, il fonda avec son frère le Trio Élégiaque, avec lequel ils remportèrent le prestigieux Concours Inter-national de Musique de Chambre Gaetano Zinetti.

*3 stradivarius Gibson (1734)Cet instrument fut probablement assemblé en 1734

par les mains tremblantes d’Antonio Stradivari lorsqu’il était nonagénaire. Plus petit que les altos ténors du maître, il s’agit sans doute du dernier contralto sorti de son atelier. Pourtant, l’incroyable beauté et la richesse de timbre du Gibson – l’un des douze rarissimes altos ré-pertoriés dans le monde de la facture de Stradivarius (!) –,

34

sont la preuve de la vitalité artisanale et artistique du créateur, malgré son grand âge. A bien des égards, le Gibson en dit plus long sur le maître et son travail que les instruments les plus précieux provenant de la période d’or. Véritable testament d’une vie, il se démarque par sa perfection absolue et son excellent état de conservation. Ce joyau est nommé d‘après George Alfred Gibson (1849- 1924), un célèbre soliste anglais, professeur de violon à l‘Académie royale de musique et altiste du fameux Quatuor Joachim, formation où il jouait l’instrument qui porte aujourd’hui son nom.

MAJA WEBER (violoncelle – Stradivarius Bonamy Dobrée – Suggia)

Doyenne de la formation Maja naquit en Suisse en 1974. Elle commença à jouer du violoncelle à l‘âge de quatre ans. Elle se forma auprès des professeurs Frans Helmerson et Walter Levin, la figure légendaire du Quatuor LaSalle, ainsi que du non moins fameux Quatuor Alban Berg. Dès un très jeune âge elle s’est mise à jouer de la musique de chambre dans le cadre du quatuor familial. Elle participa aussi au quatuor d’Ars Amata Zurich, puis forma avec sa sœur le Quatuor Amar, avec laquelle elle remporta le 1er prix Bubenreuth, les 2ème prix à Genève et à Graz, et le Prix Millenium à Londres. Elle lança le Quatuor Stradivari et poursuivit ce faisant son idéal de raconter des histoires à travers la musique. Ce n’est pas un hasard que l’adage du Quatuor Stradivari s’intitule « une déclaration d’amour à la musique ».

*4 stradivarius bonamy dobrée – suggia (1717) Le violoncelliste anglais Hancock le joua, l‘érudit

anglais Bonamy Dobrée en fut temporairement l’heureux propriétaire et lui donna son nom, mais l‘histoire émou-vante de ce précieux Stradivarius de 1717 ne commença réellement qu’avec la mystérieuse diva portugaise Guil-hermina Suggia (1885- 1950). Son jeu enchantait le public par l’équilibre rare qu’elle apportait entre la perfection technique et la profondeur du sentiment. Arthur Nikisch – sans doute le chef d’orchestre le plus important de sa génération – en fut envoûté. À la fois extravagante, animée, intelligente et chaleureuse, Suggia vécut de nombreuses vies : à Paris elle fut l‘élève et l‘amante de Pablo Casals, à Londres une personnalité remarquée de la vie mondaine et au Portugal la femme mystique à la recherche de sa terre natale. À la Tate Gallery de Londres est suspendu le célèbre portrait de Suggia où Sir John Augustus la dépeint dans une union harmonieuse avec son violoncelle. À sa mort, l’instrument fut vendu pour financer les bourses d’études à la Royal Academy of Music, dont profitèrent notamment Jacqueline du Pré et Steven Isserlis.

A noter qu’en février dernier le Quatuor Stradivari a enregistré dans l’église de Seon en Suisse les Quatuors prussiens de Mozart. La sortie du disque est prévue pour la fin de l’année.

35

Château du PoujoulaPLAN DE LA SALLE

DE CONCERT

XX

XXXXXX

XXXXX

37

RÉSERVATION–

BILLÈTERIE–

PLAN D’ACCÈS

Lieu : Château du Poujoula, 46170 Castelnau- Montratier

Réservation obligatoire : Maren Dannhorn Laborde Neuve, Lebreil, 46800 MontcuqTéléphone : 05 65 35 18 63 Courriel : [email protected]

Prix de la place :€30 (par concert), respectivement €50 pour le double- concert d’août.

Prix pour les enfants, étudiants, personnes handicapées : €20 (par concert)

Accès au Château : par la route D19 Castelnau- Montratier en direction de Moissac

PAIEMENT EN ESPÈCE, PAR CHÈQUE OU VIREMENT BANCAIRE : BANQUE POPULAIRE OCCITANE CASTELNAU-00840

TITULAIRE : ASS LES AMIS DU POUJOULA, ADRESSE : CHÂTEAU DU POUJOULA, 46170 CASTELNAU-MONTRATIER

CODE BANQUE 17807 GUICHET 00840 N° COMPTE 75419513587 CLE RIB 81IBAN FR76 1780 7008 4075 4195 1358 781 SWIFT (BIC) CCBPFRPPTLS

ASSOCIATION DÉCLARÉE À LA PRÉFECTURE DU LOT LE 5 JUIN 2014, NO RNA W461002638, SIÈGE SOCIAL CHATEAU DU POUJOULA 46170 CASTELNAU-MONTRATIER, TEL. 05 65 21 97 37 E-MAIL : [email protected]

DIRECTION CAHORS

< DIRECTION MOISSAC

CASTELNAU-MONTRATIER

CHÂTEAU DUPOUJOULA

D19

D19

<

D659

D659

39

Dîners au Château 2015MODALITÉS

1er concert : 18 juillet 2015 à 18 h 30IGOR LEVITLe concert sera suivi d’un cocktail dînatoire au château.

2ème & 3ème concerts : 22-23 août 2015 à 18 h 30KIT ARMSTRONG – ANDREJ BIELOW – ADRIAN BRENDELLe concert du 1er soir sera suivi d’un dîner au château, celui du 2ème soir d’un cocktail dînatoire.

4ème concert : 12 septembre 2015 à 18 h 00QUATUOR STRADIVARILe concert sera suivi d’un dîner au château.

Chers Amis,

Les concerts seront suivis d’un dîner ou d’un cocktail dînatoire au château durant lequel vous aurez la possibilité de vous entretenir avec tous les musiciens. Comme lors des précédents dîners, il est demandé à chacun d’apporter un plat pour environ 8 à 10 personnes.

Le nombre de places pour le repas dans les salons étant limité, nous vous saurions gré de commander vos places rapidement et d’indiquer votre participation aux dîners. Nous nous permettrons d’élaborer avec vous le plat à amener.

Les commandes sont définitives et ne peuvent être remboursées.

Maren Dannhorn

Lieu : Château du Poujoula, 46170 Castelnau-MontratierRéservation obligatoire : Maren Dannhorn, Laborde Neuve, Lebreil, 46800 MontcuqTél : 05 65 35 18 63 Courriel : [email protected]

41

MÉCÈNAT–

SPONSORS

Chers Amis du Poujoula, Votre soutien permettra de préserver le très haut niveau musical des artistes, de couvrir leur frais de voyage et d’hébergement, et de conserver l’infrastructure généreuse de la restauration lors des concerts au Poujoula.

Information : [email protected]

Le mécénat contribue de façon décisive à la réalisation de nos concerts. L’Association des Amis du Poujoula souhaite ici rendre hommage à ses donateurs et mécènes, et tient à les remercier très chaleureusement pour leurs généreuses contributions. Sans l’engagement et la passion des sponsors individuels et des entreprises, nous ne pourrions pas attirer au Poujoula des musiciens d’envergure internationale. Si les concerts vous ont satisfaits, qu’ils vous tiennent à cœur, pensez à notre Association. Parlez- en à vos amis. C’est le plus beau compliment que vous pouvez nous faire. C’est aussi le meilleur moyen de poursuivre la belle aventure pour la saison 2016.

Dear Friends of Poujoula, Your support will help preserve the very high quality of musicians we can attract and accommodate and also sustain the generous catering we enjoy at Poujoula.

More information: [email protected]

Sponsorship is fundamental to the existence and quality of our concerts. The Association des Amis du Poujoula wishes to pay tribute to its donors and patrons, and to thank them warmly for their generous contribution. Without the commitment and passion of individual donors and corporations, we would not be able to attract world- class musicians to Poujoula. If the concerts have pleased you, think of our Association. Talk to your friends. That‘s the best compliment you can give us. It‘s also the best way to continue the adventure for the 2016 season.

43

MERCI–

THANK YOU

MÉCÈNESMr Dirk EBELINGMr Philippe FROEHLICHER M. & Mme David DIALLOM. Markus Artur FUCHS

FGP CAPITAL SA, GenèveFGP INVESTMENT INC, Cayman

DONATEURSMr & Mrs Llewellyn AVISSMr John BROWN-PAUL & Ms A THIELEMANSMr & Mrs Alex BRUNWINMme Christiane CONSTANTINMr & Mrs Robin DANNHORNM. Jean-Hugues de FONT-RÉAUXM. & Mme Bertrand de FOUCHIERM. & Mme Roland FROEHLICHERMr & Mrs Paul HAVERKORTM. & Mme Bernard HUYGHEMr & Mrs Laurence KEMMISHMr & Mrs John LEEMs Sophie JOHNSON-FERGUSONM. & Mme Françoise LE JEUNE-CERNAMr & Mrs Richard LESMOIR-GORDONMr & Mme Ingo LUEDKEMr Peter MARTINMr & Mrs Bob OOMKENSMrs Lise OTHMARMrs Lucy RHAMEM. & Mme Jean-Pierre VERNEUIL

BIENFAITEURSMrs France ALLFREYM. Michel BEYRANDMmes Geneviève & Nathalie BOYERM. & Mme Jean CARAYONM. & Mme Bernard ENGISCHMr & Mrs Stephen GARFORTHM. & Mme Lars GEERTSENMr & Mrs Roger LAMBERTHM. & Mme Jean MAHEUMme Annie PATELLIMrs Conrad PAULUSMr & Mrs Tony POLLARDM. & Mme Hendrik SMETSM. & Mme Pierre TRANCARTM. & Mme André VALMARYM. & Mme Jean VALMARYMr & Mrs Marcel VAN OOSTENM. & Mme Antoine VERBERNE

45

IGOR LEVIT-KIT ARMSTRONG -ANDREJ BIELOW -ADRIAN BRENDEL - QUATUOR STRADIVARI

LES AMIS DU POUJOULA ASSOCIATION DÉCLARÉE À LA PRÉFECTURE DU LOT LE 5 JUIN 2014, NO RNA W461002638

SIÈGE SOCIAL CHÂTEAU DU POUJOULA 46170 CASTELNAU-MONTRATIER, TEL.05 65 21 97 37

L’É

TÉ M

USI

CA

L A

U P

OU

JOU

LA #

2015

IMPRESSUM

Conseil éditorial / photographie : Philippe Froehlicher, Genève

Conception visuelle : KontextKommunikation, Berlin / Heidelberg Markus Artur Fuchs, Sarah Winkler

Impression : CityDruck, Heidelberg

TOUS DROITS RÉSERVÉS @ POUJOULA 2015