LEPROJETDEPAYSAGE ENAMONTDELAPLANIFICATION ......sites et de réalisation et avoir des échanges...

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LE PROJET DE PAYSAGE EN AMONT DE LA PLANIFICATION ? Séminaire en Suisse romande 19, 20 & 21 mai 2011 secretariat@paysagistes-conseils.org www.paysagistes-conseils.org

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LE PROJET DE PAYSAGEEN AMONT DE LA PLANIFICATION ?

Séminaire en Suisse romande19, 20 & 21 mai 2011

[email protected]

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SéminaireAPCE

enSuisse

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mai2011

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Notre association des paysagistes-conseils de l’État organise chaque annéeun séminaire ayant pour triple vocation :

� dd’’aabboorrddeerr uunnee tthhéémmaattiiqquuee ayant trait au paysage au moyen de visites desites et de réalisation et avoir des échanges avec les acteurs de cesaménagements

� ddee ddéébbaattttrree eenn aatteelliieerr de questions en rapport avec nos missions afind’être force de proposition vis-à-vis de nos différents interlocuteurs etservices déconcentrés de l’État

� ddee ppaarrttaaggeerr ttrrooiiss jjoouurrss ddee ccoonnvviivviiaalliittéé entre paysagistes-conseils de l’État.

Pour l’année 2011, la Suisse a été choisie comme destination. La thématique générale retenue souhaitait rendre compte, par le biais de dif-férents exemples de démarches en planification et en urbanisme, de la spé-cificité suisse-romande. En effet, en Suisse plus qu’en France, il semble que cesdémarches mettent toutes en exergue la prise en considération du paysage.

� LLee pprroojjeett dd’’aagggglloomméérraattiioonn ffrraannccoo--vvaallddoo--ggeenneevvooiiss a permis d’appréhender comment un plande paysage cherchait à étudier l’emboîtement desdifférentes échelles de projet pour mieuxconstruire une gouvernance du territoire conciliantdéveloppement urbain et cadre de vie. Engagéen 2007, ce projet a pour horizon 2030 et vaconcerner un territoire de 2 500 km2 avec uneadhésion volontaire côté français et côté suisse(plus de 200 communes, 2 cantons suisses, laRégion Rhône-Alpes, des syndicats mixtes, etc.).Cet exemple a, entre autres, permis de découvrirune démarche participative originale et novatrice :les périmètres d’aménagement coordonnéd’agglomération (PACA).

� LLaa ppllaaiinnee ddee ll’’AAiirree a servi de support pour saisircomment les espaces naturels et agricoles étaientpris en compte dans les stratégies dedéveloppement urbain, à travers la notion“d’espaces publics ruraux” et l’affirmation deliaisons douces. Le projet de renaturation d’unerivière (l’Aire) a servi d’armature à ce projetnécessitant un long processus de concertationpour obtenir l’adhésion et la participation desdifférents acteurs de ce territoire et notammentdes agriculteurs. Il s’agissait de réorganiser tout le

INTRODUCTION

04 territoire de la plaine, grâce à la renaturation d’unerivière et de dépasser les seuls enjeux écologiqueset hydrauliques pour chercher de nouveauxéquilibres entre espaces urbanisés et espacesnaturels. Et le tout sans aucune expropriation niDUP car ces procédures n’existent pas en Suisse…

� LLee sscchhéémmaa ddiirreecctteeuurr ddee ll’’OOuueesstt llaauussaannnnooiiss aamplifié cette question de considérer le paysage etl’environnement comme base de développementd’un projet urbain intercommunal. Ses principessont l’urbanisation dense, la mixité des fonctions, laprise en compte du paysage à toutes les échelles,les modes de transports doux et collectifs.

� LLaa ppllaaccee dduu mmaarrcchhéé ddee RReenneennss a servid’exemple pour saisir comment il a été possibled’engager un aménagement concerté et partagéavec la population et les acteurs économiquesprivés pour réaliser l’espace public majeur de la ville.

� LLeess vviiggnnoobblleess ddee LLaavvaauuxx (outre leur saveur ...)ont permis d’aborder l’articulation parfois délicate

entre une mono-production agricole hyper-spécialisée et la préservation d’un cadre paysager historique inscrit au patrimoine mondial del’Unesco.

Les trois ateliers concernaient les questionssuivantes et ont suscité de nombreux échanges etdébats :

� qquueelllleess aarrttiiccuullaattiioonnss ppoossssiibblleess entre des enjeuxde paysage, des enjeux d’écologie et des enjeuxd’usages ?

� éécchheellllee llooccaallee eett éécchheellllee gglloobbaallee :: commentcoordonner les questions liées à la gouvernance età la subsidiarité des territoires ?

� ssuuiittee aauu GGrreenneellllee IIII ddee ll’’EEnnvviirroonnnneemmeenntt :: leprojet urbain pourra-t-il enfin se développer àpartir d’une démarche où le site serait fondateur ?

Au nom de l’APCE, je remercie particulièrementAlice Brauns, Laure Planchais et Marion Talagrand,chevilles ouvrières essentielles pour l’organisationde ce séminaire, ainsi que les membres du comitédirecteur qui ont su se mobiliser.

Merci aussi à tous nos intervenants et rapporteursd’atelier qui ont su nous faire partager avec passionet enthousiasme leurs projets et débats :Nicole Surchat-Vial, Marcellin Barthassat,Sébastien Beuchat, Alexandre Wizard,Georges Descombes, Julien Descombes,Pierre Feddersen, Ariane Widmer, Benoît Biéler,Adrien Mulon, Martin Hofstetter, Laurent Salin,Jean-Marc Vallotton, Vincent Tricaud,Christophe Veyrat-Parisien, Valérie Tairaz,Jean-Marc L’Anton, Jérôme Jeannequin etLaurent Daune.

Merci enfin à tous nos prestataires extérieurs quiont aidé au succès de ce séminaire :Claire Genty, Florence Morisot, Sandra Morant etMonique Chauvin.

Marc Claramunt, président de l’associationdes paysagistes-conseils de l’État

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Ce pays au cœur géographique de l’Europe et endehors de L’UE a un petit territoire, comparé à laFrance et ressent encore plus fortement lanécessité de maîtriser son urbanisation et la qualitéde ses paysages.

Néanmoins, les mêmes questions se posent etnotamment la place de l'agriculture située enpériphérie des villes en Suisse et soumise à fortepression. Alors que l'étalement urbain convoite lesparcelles agricoles, la campagne est devenue lenouveau lieu de promenade des urbains.

Entre espace de production, patrimoine, paysagerural, zone de loisirs, espace naturelet réserve foncière, lesespaces agricolesaccumulent des rôlescontradictoires.

Existe-t-il une autremanière, une autredémarche en Suissepour construire lapériphérie des villesen sortant del'opposition entrel'espace urbain et

l'espace rural ? Quels sont leurs démarches etoutils de planification ? Sont-ils plus efficaces (queceux qu'on connaît en France) pour mettre enplace une démarche qui ar ticule mieux lesdifférents enjeux et échelles du territoire et dupaysage ? Existe-t-il des outils capables de faireémerger de nouvelles formes urbaines et agricolesoù l'espace agricole n'est pas seulement perçucomme un espace disponible, mais comme un réeloutil de production vital à notre société urbaine ?Quelle est la place du projet de paysage dans laplanification urbaine dans les territoires visités ?

C’est sur ces questions de paysages contemporainsque l’expérience suisse nous semble intéressante.

Ces interrogations ont étédébattues à travers l’exemple destravaux de l’agglomération franco-valdo-genevoise réunissant acteursdes deux côtés de la frontière ouencore du schéma d'aménagementde l'ouest Lausannois primé en 2011par le Prix Wakker.

LE CHOIX DE LA SUISSE

06 SOMMAIRE

07 �

13 �

17 �

19 �

21 �

23 �

PROJET D'AGGLOMÉRATION FRANCO-VALDO-GENVOISELE PLAN PAYSAGE, “SOCLE VERT” DU DÉVELOPPEMENT URBAIN

SCHÉMA DIRECTEUR DE L’OUEST LAUSANNOISUN PROJET URBAIN INTERCOMMUNAL AMBITIEUX ET PARTAGÉ

PLAINE DE L’AIRELA RENATURATION DE LA RIVIÈRE, OCCASION D’UN PROJET DE TERRITOIRE

PLACE DU MARCHÉ DE RENENSUN AMÉNAGEMENT CONCERTÉ POUR UN CENTRE REVIVIFIÉ

LES VIGNOBLES DE LAVAUXUNE INSCRIPTION AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO

ATELIERS

� TRAME VERTE ET BLEUE : LE PRIMAT DE L’ÉCOLOGIE OU UNE

ARTICULATION D’ENJEUX PAYSAGERS, ÉCOLOGIQUES ET D’USAGES ?

� LOCAL OU GLOBAL - GOUVERNANCE ET SUBSIDIARITÉ

� GRENELLE II, L’ESOR D’UNE DÉMARCHE OÙ LE SITE

SERA FONDATEUR DU PROJET URBAIN ?

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S’affranchissant des frontières administratives, l’agglomération genevoise,qui compte aujourd’hui plus de 860 000 habitants, s’est développéedepuis ces trente dernières années sans véritable contrôle. Elle s’étenddésormais sur les territoires de deux cantons suisses et de deuxdépartements français. Habitat, emploi, transports, paysages, services à lapopulation, l’agglomération souffre de grands déséquilibres qu’exacerbesa situation transfrontalière. Trouver rapidement des solutions tout enconstruisant une ville durable “compacte, multipolaire et verte”, voila lesprincipaux attendus du projet d’agglomération franco-valdo-genevois.

Mais avant de pouvoir faire une évaluation des résultats - le projet a pourhorizon 2030 - la démarche engagée, par son approche de l’analysespatiale, dans ses partis-pris de gouvernance et de planification partagée,a déjà valeur d’exemple. Une vision large, prospective, transfrontalière, quele plan paysage a contribué à faire émerger.

PROJET D'AGGLOMÉRATION FRANCO-VALDO-GENVOISELE PLAN PAYSAGE, “SOCLE VERT” DU DÉVELOPPEMENT URBAIN

PARTICIPANTS À LA CONFÉRENCE

NNiiccoollee SSuurrcchhaatt--VViiaall,, architecte,urbaniste EPFL FSU, cheffe duprojet d’agglomération à l’Étatde Genève

MMaarrcceelllliinn BBaarrtthhaassssaatt,, architecte,urbaniste SIA FAS FSU, atelierAr-ter et co-auteur du planpaysage du projet d’agglotion

SSéébbaassttiieenn BBeeuucchhaatt,, chef de pro-jet au sein du Projet d’agglotion

franco-valdo-genevoise

Les trois présentations sont à consul-ter en ligne sur le site de l’associationwww.paysagistes-conseils.org

PLAN PAYSAGE DU PROJET D’AGGLOTION

FRANCO-VALDO-GENEVOIS

Il a été réalisé par le bureaugenevois Ar-ter et piloté parMMaarrcceelllliinn BBaarrtthhaassssaatt,, architecte,urbaniste. Plus d’informations : www.projet-agglo.org

CHIFFRES CLÉS

� L’agglomération est la 2ème agglomération aprèsZurich (Suisse) et Lyon (France).

� 860 000 habitants : 50 % dans le canton deGenève, 10 % dans le canton de Vaud (92communes), 40 % en France dans l’Ain et laHaute-Savoie (112 communes regroupées encommunautés de communes).

� 400 000 emplois, dont les 3/4 dans le cantonde Genève.

� 60 000 travailleurs transfrontaliers, résidant engrande majorité en France.

� 2500 km2 résultant de l’adhésion volontaire deterritoires français et suisses (plus de 200communes, 2 cantons suisses, région Rhône-Alpes, syndicats mixtes…).

PAS À PAS

� 2007 : signature d’une charte d’agglomérationengageant 18 collectivités françaises et suisses etfixant les conditions “d’un développementsolidaire durable de l’ensemble du territoiretransfrontalier”.

� 2008 / 2010 : pour un projet vraiment partagé,approfondissement du projet d’agglomération.Études tests d’urbanisme portant sur 11 axesradiaux transfrontaliers à partir de Genève(PACA = périmètres d’aménagement coordonnéd’agglomération), d’études régionales etthématiques (agriculture, corridors biologiques,énergie, stationnement, logement, foncier…).

� 2011 / 2012 : Études d’urbanisme opérationnel(PSD = périmètres stratégiques de développe-ment) ; études et chantiers notamment pour lesprojets de transports publics et de mobilitédouce ; projet d’agglomération actualisé, synthèseprogressive des études locales et thématiques ;création d’organismes de pilotage et de gestionpartenariale des investissements et des dévelop-pements.

Configuration du territoire de l’agglomération, relief, hydrogra-phie, végétation et urbanisation (dessin/montage atelier ar-ter ;document CRFG)

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Périmètre du projet

UN PLAN D’AGGLOMÉRATION : POURQUOI FAIRE ?

Le plan d’agglomération FVG a pour objectifd’accueillir 200 000 nouveaux habitants et100 000 emplois supplémentaires à l’horizon de2030 dans les meilleures conditions possibles. Ilprévoit de corriger les déséquilibres actuels duterritoire en renforçant les transports encommun publics, les emplois dans la partiefrançaise et l’offre de logements côté suisse.L’organisation spatiale générale s’appuie sur lesconcepts de compacité (développement sur despôles et des axes bénéficiant d’une desserte detransports en commun publics en privilégiant desproximités économes en sol et des mobilités nonautomobiles), de multipolarité (investissementsdans les réseaux de transports publics,notamment transfrontaliers, et les mobilitésdouces), et de ville “verte” (maintien d’importantsespaces ouverts proches des secteurs urbanisés,encouragement à la densité, préservation desespaces agricoles, de nature et de paysage, forteprésence de la nature en ville).

8ÈME GRAND PRIX EUROPÉEN DE L’URBANISME 2010

“Le jury a été impressionné par la manière dontles frontières administratives et nationales ont étéfranchies afin de parvenir à une vision communeet à un plan pour l’aménagement del’agglomération de Genève. [...] Le jury a été plusparticulièrement frappé par l’accent accordé aurecours à des consultations et des discussions entable ronde faisant participer la société civile à unlarge éventail d’études locales et thématiques. Il nefait aucun doute que l’organisation et l’exécutiondu projet serviront de référence et d’inspiration àd’autres. [...] Le plan de Genève traite d’unensemble de problèmes extrêmementcomplexes, dans un cadre de grande complexitéadministrative et politique. Il en résulte un plancomplet et convaincant pour le développementdurable sur le plan social et physique”. Conseileuropéen des urbanistes (AEU).www.ceu-ectp.org

LES PACA : UNE DÉMARCHE PARTICIPATIVE ORIGINALE ET

NOVATRICE

Les périmètres d’aménagement coordonnéd’agglomération (PACA), axes radiaux à partir ducentre de Genève, font l’objet d’études tests.Pilotées par un collège où sont représentés lesélus concernés, des experts et des techniciens, cesétudes ont été confiées à 24 équipesinternationales (Suisse, France, Pays-Bas) etpluridisciplinaires (urbanisme, transport, paysage,environnement, économie, programmation). Àchaque phase de l’étude, les propositions sontdiscutées lors de tables-rondes ouvertes à lasociété civile réunissant chaque fois plus de 100personnes (élus, associations, citoyens…). Chaqueétude se conclut par une présentation et uneexposition publique dans l’une des communesconcernées.

Huit PACA (projets d’aménagements coordonnés de l’agglo-mération) chacun développé par trois hypothèses d’étudestests et trois études lignes directrices (dessin/montage atelierar-ter ; document CRFG)

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Depuis les années 1960, Genève a volontairementfreiné son extension. En favorisant le renouvellementurbain des quartiers existants plutôt que laconstruction de logements, en protégeant sonenvironnement, la ville est restée relativementcompacte et a réussi à maintenir une large ceintureverte agricole et naturelle. Dans le même temps,Genève reste économiquement très attractive,l’urbanisation continue de gagner, l’agglomération dese développer. Cependant, peu de logements ontété construits depuis la fin des années 1990 et,fortement contrainte dans le territoire genevois,l’urbanisation s’est donc déversée dans les territoiresfrançais et vaudois voisins avec pour conséquence,étalement urbain et mitage.

Le projet d’agglomération, qui est constitué de trois“volets” (urbanisation, mobilité et paysage) élaborésde manière simultanée, se veut le cadre désormaisd’un développement urbain durable socialement etéconomiquement plus équilibré. L’importancedonnée au “volet” paysage a semblé d’autant plusévidente que les composantes du territoire (lacLéman, reliefs du massif du Mont Blanc, Rhône etses affluents, contreforts du jura…) lui donnentune dimension et des caractères exceptionnels. Aumême niveau que les grands dossiers techniquesdes transports et du développement urbain, cevolet a pris place dans le projet.

En s’intéressant aux thèmes de la nature, del’agriculture, du paysage, en transcendant les échelleset les limites administratives, il est la référence spatialepour équilibrer projet d’aménagement urbain etprojet environnemental, prenant en compte 100 %du territoire : un “socle vert” basé sur la définition desinvariants et des transformations de la “charpentepaysagère” (hydrographie, massifs boisés etagriculture) et sur un maillage d’espaces ouverts, basequalitative pour la densification et la construction desinfrastructures. Référentiel commun à l’échelle del’agglomération pour ce qui est à protéger, valoriseret transformer, le plan paysage, refusant le zoning,permet de mieux identifier des projets structurantset des leviers pour l’aménagement.

Depuis 2007, date du dépôt du premier projet, letravail se poursuit. En 2012, sera proposé au vote undeuxième plan d’agglomération. Dans l’intervalle, desétudes d’urbanisme opérationnel sur les “périmètresstratégiques de développement” à différenteséchelles, des études et des chantiers concrets, dessynthèses des études locales et thématiques ont étélancées… Le plan paysage a lui aussi été complété,amélioré pour une appropriation plus facile parl’ensemble des acteurs concernés. Il doit maintenantfaire émerger des propositions concrètes, lisibles,notamment dans la mise en œuvre des relationsentre la ville et la campagne. Un nouvel état deslieux, plus précis, davantage axé sur le projet, grâcenotamment à la dynamique des projets PACA, esten train d’être réalisé. Ainsi, le plan paysage IIproposera à terme un maillage de 36 projets depaysage axés principalement sur les liaisonspaysagères structurantes et les transitions entreespaces bâtis et agronaturels.

La démarche engagée dans le projetd’agglomération franco-valdo-genevois se poursuitdonc sur le long terme. Et ceci dans l’objectif derépondre le mieux possible aux exigences d’unterritoire aux caractères spatiaux, historiques,politiques et sociaux d’une grande complexité. C’estcette démarche originale et précurseur que le prixeuropéen d’urbanisme a couronnée en 2010.

10 MAILLAGE VERT,UNE DÉMARCHE HISTORIQUE À GENÈVE

La démarche d’inscrire le projet urbain dans unetrame verte n’est pas inédite à Genève. Déjà, dansles années 1930, l’architecte Maurice Braillardavait proposé, dans le cadre d’un plan directeurrégional, un double maillage orthogonal, structured’une ville immergée dans la nature. Le plan pay-sage de 2007 a renoué avec cet héritage.

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11DES LEVIERS POUR LES MESURES D’AMÉNAGEMENT

� ll’’aaggrriiccuullttuurree.. Considérée comme ressort éco-nomique régional par la production de produitsde qualité (encouragement à la production etconsommation locale de saison). Ceci permet degarantir la pérennité des espaces ruraux, fragiliséspar les convoitises des étalements pavillonnaires ;

� llee rréésseeaauu hhyyddrrooggrraapphhiiqquuee.. Sujet à fort enjeu(gestion des crues, qualité de l’eau) et à portéesymbolique et sociale forte, sa préservationou sa valorisation (régime d’écoulementnon perturbé, renaturation, libération dezones d’expansion de crues, gestiondes eaux à ciel ouvert dans les zonesurbanisées…) peuvent en faireaussi un vecteur social etculturel important entre lemonde rural et le monde urbain ;

� llaa bbiiooddiivveerrssiittéé notamment en milieu urbain(nature en ville) ;

� ll’’eessppaaccee ppuubblliicc,, sous différentes formes, àdifférentes échelles, comme lieu de vie quiconvoque une multitude de solutionsd’aménagement en sollicitant fortement l’art desjardins, le mobilier urbain, l’éclairage, etc. L’espacepublic représente la connexion et l’extension deréseaux, de places et de parcs par lesquels

peuvent transiter les relations dequartier, les rapports entre laville et la campagne …

Le plan paysage 2007

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QUATRE GRANDS PRINCIPES POUR LE DÉVELOPPEMENT

DU TERRITOIRE :

� LL’’uurrbbaanniissaattiioonn doit être dense et accompag-née de services de transports collectifs publics.

� LLaa mmiixxiittéé ddeess ffoonnccttiioonnss (commerces, habitat,emploi) doit être respectée pour créer une véri-table urbanité.

� LLee ppaayyssaaggee est pris en compte à toutes leséchelles, il en est de même de l’environnement.

� LLeess ttrraannssppoorrttss ccoolllleeccttiiffss doivent être plus effi-caces, plus nombreux et les mobilités douces àpied ou vélo favorisées.

De plus, la concertation est au centre de ladémarche. Les élus travaillent ensemble etprennent des décisions communes.

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ai 2011À la périphérie ouest de Lausanne, huit communes portent depuis 10 ans,

ensemble et volontairement, un projet territorial de grande envergure. Cesentités urbaines autonomes du canton de Vaud, autrefois agricoles, ont étéconquises depuis par l’industrialisation du fait du faible relief et desbonnes dessertes d’infrastructures. Actuellement en pleine dépriseindustrielle, le territoire est gagné par l’urbanisation. Les communesveulent aujourd’hui transformer un développement désordonné en unprojet choisi, mené de concert. Mis en route en 1999, le schéma directeurde l’Ouest lausannois (SDOL) a été approuvé en 2004. Il entreaujourd’hui dans la phase des réalisations concrètes. L’étude de paysage,lancée dès le début de la réflexion, a joué un rôle important dans cettedémarche intercommunale encore novatrice en Suisse.

Avec ses 65 000 habitants, l’Ouest lausannois est la deuxième entitéurbaine du canton de Vaud. Ce territoire périphérique de 20 km2

environ, inclus dans l’agglomération de Lausanne, a connu depuis lemilieu des années 1970 une urbanisation rapide et dispersée qui aengendré d’importants problèmes de trafic et de pollution. Cettecroissance va se poursuivre à un rythme rapide, car, à l’horizon 2020,20 000 à 30 000 nouveaux habitants sont attendus dans la région. Enl’absence de planification et de projet concerté sur l’avenir urbain dusecteur, la qualité de vie des habitants comme le développementsocial et économique de la région ne pouvaient qu’être sérieusementcompromis.

Intervenir ensemble, c’est la solution qu’ont trouvée les huitcommunes concernées, le canton de Vaud et la ville de Lausanne.Cette décision était pourtant loin d’être évidente en raisonnotamment de la grande autonomie dont jouissent généralement les

SCHÉMA DIRECTEUR DE L’OUEST LAUSANNOISEN PÉRIPHÉRIE DE VILLE, UN PROJET URBAIN INTERCOMMUNAL AMBITIEUX ET PARTAGÉ

PARTICIPANTS À LA CONFÉRENCE

� PPiieerrrree FFeeddddeerrsseenn, architectediplômé de l'École polytech-nique fédérale de Zurich etinscrit au Registre A des urban-istes (REG A)*

� AArriiaannee WWiiddmmeerr,, architecteurbaniste dipl. EPFL / SIA-FSU-FAS, mandatée pour la mise enœuvre du SDOL

� BBeennooîîtt BBiiéélleerr, géographe del'Université de Lausanne,adjoint au bureau du Schémadirecteur depuis 2006

� AAddrriieenn MMuulloonn,, ingénieur enenvironnement de l'École poly-technique fédérale de Lausanne(eplf), responsable mobilité aubureau du Schéma directeurdepuis 2008

* Présentation à consulter en ligne surle site www.paysagistes-conseils.org

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14 communes en Suisse et des disparités sociales trèsfortes entre la ville capitale et les villes satellites. En2000, elles créent ensemble un groupe de pilotage(Gropil) pour réfléchir à l’avenir du secteur etproposer des solutions en matière d’aménagementet de transport. Geste fort et déclencheur, unmoratoire est au même moment adopté pourlimiter les constructions génératrices de fort traficet la construction de centres commerciaux qui,“naturellement”, ont investi ce territoire industrielet ouvrier et à la topographie favorable.

Quatre ans plus tard, le schéma directeur del’Ouest lausannois est voté. En 2011, il reçoit le prixWakker.

LLee ppaayyssaaggee,, ffééddéérraatteeuurr dduu pprroojjeett ddee tteerrrriittooiirree

Quatre grands chantiers d’études sont réalisés surdes secteurs où se concentrent les actionsprioritaires et stratégiques. En complément, desétudes thématiques analysant les transports et lesespaces publics sont lancées dès le début de laconception du SDOL. Une étude de paysage1 estconfiée au cabinet zurichois de Pierre Feddersenavec pour dessein de “relever le potentiel paysagerde l’Ouest lausannois (…), de fédérer une imagecohérente et positive pour toute l’agglomération(…) et de proposer de mettre en œuvre unestratégie de requalification et de revalorisation d’unterritoire aujourd’hui mal connoté”.

LE PRIX WAKKER EST DÉCERNÉ PAR L’ASSOCIATION PATRI-MOINE SUISSE. IL RÉCOMPENSE LES COMMUNES EXEM-PLAIRES EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT URBAIN.

“Le prix Wakker récompense la planification inter-communale, l’exigence sur la qualité architec-turale, la démarche participative du SDOL.”

“Grâce au travail de planification intégrative duSDOL, les fragments de ville se rejoignent petit àpetit au-delà des frontières communales. Desréalisations de qualité trouvent place dans lesnombreux interstices accroissant la densité et laqualité des lieux.”

“Le SDOL promeut une architecture de qualitéau moyen d’études et de planification-test, deconcours et par l’accompagnement des projets enphase de réalisation. Ceci contribue à développerune culture de la qualité.”

“Les habitants sont associés au processus dedéveloppement de leur région (…) Au fil desdémarches participatives qui sous-tendent toutesles actions, le territoire intercommunal prenddavantage conscience de ses richesses paysagèreset patrimoniales, de la valeur de son histoire et deson potentiel de développement.”

Extraits du communiqué de presse du 18/01/2011Pour en savoir plus : www.patrimoinesuisse.ch

Composition du projet paysager de l’Ouest lausannois ensuperposition sur photo aérienne

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15Dans ce territoire de banlieue peu valorisé, l’étudede paysage est donc l’occasion de reconstruire uneimage positive, partagée par tous, objet de fierté.Pour cela, les caractères “positifs” des grandséléments paysagers identitaires du territoire(pénétrante de verdure, parcs, campagnes, collines,bois) sont identifiés, comme les continuités et lesréseaux de parcours attractifs (rives du lac Léman,cours d’eau, voies de chemin de fer, voiriesstructurantes…). Il en est de même des fragmentsde paysage en manque de soin (friches, espacesinterstitiels, résiduels…). Des pistes d’action sontégalement proposées pour les espaces extérieurs,les abords des constructions, les franges urbaines etla mise en valeur du patrimoine industriel tel que legazomètre.

L’étude paysagère réalisée en amont de l’élabora-tion du SDOL a été une aide à la compréhensiondu territoire, un outil de prospective et de propo-sitions pour redonner de la cohérence aux espacesexistants. Cette vision large a “naturellement” induitaussi des réflexions sur la stratégie de mise enœuvre des projets aux différentes échelles depaysage : engagement solidaire des collectivitéslocales sur une image et des principes généraux derequalification et de recomposition ; coordinationdes interventions régionales et intercommunales ;incitation à engager des actions ponctuelles etfaciles à réaliser tout en gardant une cohérenced’ensemble du territoire… Un mode de fabricationde l’espace urbain inédit que le SDOL a reprisdepuis en grande partie à son compte.

1. Étude réalisée en 2001 par Feddersen & KlostermannUrbanisme Architecture Paysage, Zurich. Disponible sur :www.ouest-lausannois.ch

LES ÉLÉMENTS PAYSAGERS PONCTUELS AU QUOTIDIEN

La pénétrante de verdurede la moraine

Le parc des Hautes Ecoles

La campagne de Renges

La colline de Monteiron

Le bois d’Ecublens

LES GRANDS ÉLÉMENTS PAYSAGERS

Les rives du lac

Les cours d’eau boisés

Les voiries structurantes

Les voies des chemins de fer et domaine CFF

Les lignes à haute tension

Les friches, les espaces interstitiels et résiduelsles terrains en attente d’être construits

Les espaces extérieurs, les abords desconstructions

Les franges urbaines et paysagèresLa mise en réseau des centralités existanteset futures

LES ÉLÉMENTS PAYSAGERS DE CONTINUITÉ

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LES PRINCIPAUX AMÉNAGEMENTS RÉALISÉS

� Construction d’un fossé d’assainissement à cielouvert (longueur 1800 m) qui, accompagné d’unedigue et d’aménagements hydrauliques, assure lagestion des eaux de ruissellement, protège desinondations, les villages de la plaine, l’autoroute etle vallon de l’Aire.

� Élargissement du lit de la rivière naturelle pourassurer le passage des crues extrêmes.

� Une promenade est aménagée sur l’une desrives où les grands arbres existants ont été con-servés.

� Une passerelle en bois, réservée auxpromeneurs, permet de passer d’une rive à l’autre.

� Plus en aval, l’aménagement met en parallèle lecanal transformé, la promenade publique et lenouveau cours de l’Aire.

RENATURATION ?

La renaturation consiste en des travaux faisantappel aux techniques permettant au cours d’eaude retrouver : � des biotopes naturels abritant une faune etune flore indigènes diversifiées ;

� le tracé et des berges proches de l’état naturel.

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ai 2011“C’est sur une lecture patiente et précise de l’évolution de ce contexte

territorial que le projet fonde ses propositions de modifications (…). Àproximité du milieu urbain, une coordination attentive avec la planificationurbaine et l’aménagement des espaces destinés aux loisirs est nécessaire.C’est aussi une occasion de mettre en réseau les sites naturelsd’importance particulière dans le but d’assurer leur protection.

Le projet se développe en conformité avec le plan directeur cantonal etle projet d’agglomération franco-valdo-genevois qui définissent lesprincipes d’aménagement des “pénétrantes de verdure” accompagnantles cours d’eau et formant de grands espaces qui s’insèrent dans l’espaceurbain à partir de la campagne.” Julien Descombes, architecte, concepteurdu projet.

PLAINE DE L’AIRELA RENATURATION DE LA RIVIÈRE, OCCASION D’UN PROJET DE TERRITOIRE

PARTICIPANTS À LA VISITE

� AAlleexxaannddrree WWiizzaarrdd, directeurdu service de renaturation descours d'eau du canton deGenève

� JJuulliieenn DDeessccoommbbeess,, archi-tecte dipl. EAUG, FAS, FASP

� GGeeoorrggeess DDeessccoommbbeess,, archi-tecte-paysagiste, Genève

Une plaine maraîchère, anciennement maré-cageuse, incluse dans l’agglomération de Genève,une rivière canalisée, écologiquement morte etengoncée dans ses rives de béton, des crues auxconséquences humaines et économiquescatastrophiques... la situation de la plaine de l’Airen’est guère brillante au début de la décennie 1990. L’Aire n’est pas la seule rivière du canton deGenève qui a, au fil de travaux de drainage ou enraison d’exploitation excessive, perdu ses qualitéssanitaires, écologiques et paysagères. Pour changerradicalement la donne, le canton de Genèveadopte en 1998 un programme de renaturation

des cours d’eau avec, à la clé, l’engagement definancements importants. La plaine de l’Aire, projetphare de ce programme, va permettre de protégerles villages et les terres maraîchères des cruesextrêmes de la rivière et de maîtriser la nappesuperficielle. Les propositions faites par l’agence depaysage Georges Descombes dépassent ces seulsenjeux écologiques et hydrauliques. La renaturationde la rivière est en effet l’occasion d’uneréorganisation du territoire et du paysage de toutela plaine. Une manière de chercher de nouveauxéquilibres entre le développement urbain, laproduction agricole et le milieu naturel.

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LLee ssaauullee pplleeuurreeuurr :: Un témoin de l’an-cienne place particulièrement cher aucœur aux habitants.

LLee ccoouuvveerrtt ddee bbééttoonn pplliisssséé :: 45 m delong, 8 m de large, entre 4, 5 et 5 m dehauteur. Protection contre la pluie et levent, il met en valeur l’espace ouvert dela place. Porté par 5 faisceaux de 3poteaux inclinés, il accueille 5 platanes.

SSooll ddee llaa ppllaaccee dduu mmaarrcchhéé :: Les dallesrectangulaires en béton marbré inter-prètent l’idée du labour ; pour une placedu Marché qui accueille des maraîchers.

UUnnee ssuuppeerrppoossiittiioonn ddee ccoouucchheess :: sous-solaffleurant, bancs de bois émergeants,couvert contre les intempéries, frondai-son des arbres.

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Commune associée dans le schéma directeur del’Ouest lausannois, Renens a fait de la requalificationde son centre une priorité. Le but est de créer, àl’ouest de la capitale vaudoise, une centralitéspécifique, originale et vivante. Pour réussir ce pari,une des conditions est que les commercess’installent de nouveau en centre-ville.L’opportunité de la venue d’un tramway et lestransformations prévues des abords de la gare sontdes atouts certains de la réussite de ce projet. Larénovation de la place du Marché est une autreétape importante.

UUnnee ddéémmaarrcchhee ppaarrttiicciippaattiivvee

Au début des années 2000, l’enseigne desupermarché Coop souhaite profiter du terrainqu’elle détient place du Marché pour construire unnouveau bâtiment intégrant logements, bureaux etcommerces. La municipalité de Renens saisit cetteoccasion pour lancer la rénovation de cet espacepublic central. En 2006, un concours restreint àtrois équipes est organisé et une démarcheparticipative engagée. De nombreux débats publicssont ainsi organisés et la séance du jugement duconcours – situation inédite – est même ouverteau public.

Le lauréat choisi, la concertation se poursuit entrehabitants, architectes, élus… et fait en partieévoluer le projet qui est soumis, en 2008, au votedes habitants. Il recueille 77 % de “Oui”.

UUnn pprroojjeett ccoonntteemmppoorraaiinn qquuii rrééppoonndd aauuxx aatttteenntteessddeess hhaabbiittaannttss

“Évoquer un champ, un labour, une terre fertile etouverte à toutes les cultures. Un lieu pours’identifier, un symbole collectif. Une place dumarché simple pour accueillir toutes les activités,quotidiennes, hebdomadaires, exceptionnelles”.Paysagestion, concepteur de la place du Marché deRenens1.

Grâce au dialogue instauré entre la mairie et lesreprésentants de la Coop, un soin particulier a étéporté à l’architecture du nouveau bâtiment : pas defaçade aveugle, le magasin est contenu en sous-sol,les étages sont réservés aux logements et bureaux ;l’intégration au bâti existant est satisfaisante et lesplaces de parking reléguées en sous-sol. La placedevient un espace très ouvert où des bancs en boisoffrent de nombreuses places assises en partieprotégées par un couvert en béton, élément deconfort important pour les usagers. En intégrant lesrues piétonnes, la place ouvre une perspectiveglobale vers le centre-ville. La construction duparking en sous-sol, qui ne s’étend pas sous la totalitéde la surface de la place, ménage la plantationd’arbres de pleine terre. Démarche participativeoblige, le grand saule qui occupe depuis 30 ansl’espace a été, selon les vœux des habitants,conservé. Après 5 ans de concertation et de travaux,la place du Marché, inaugurée en avril 2011, estaujourd’hui un espace contemporain et vivant.

PLACE DU MARCHÉ DE RENENSUN AMÉNAGEMENT CONCERTÉ POUR UN CENTRE REVIVIFIÉ

PARTICIPANTS À LA VISITE

� MMaarrttiinn HHooffsstteetttteerr,, architecteEPFL-SIA, urbaniste Unil-FSU,chef du service Urbanisme dela ville de Renens.

� LLaauurreenntt SSaalliinn,, architecte-paysagiste, Paysagestion Genève

1. Olivier Lasserre, directeur de Paysagestion est l’auteurdu livre de photographie L’art de la terre, Cultures vues du

ciel, Kubik éditions 2005, mettant en valeur la beauté desgraphisme des terres cultivées. www.olivierlasserre.com

Renens est un archétype de la banlieue industrielle. Comme nombre decommunes rurales que l’industrialisation a conquises, elle a grandi defaçon anarchique autour de sa gare. Dans les années 1970, la place duMarché, aménagée dans les années 1930, est remodelée et devient unlieu de rencontre très prisé des habitants. Une vie sociale intense et variées’y développe. Mais, depuis, la place n’avait plus évolué. Vieillie, commel’ensemble des espaces publics du centre, elle était en train de dépérirface à la concurrence de Lausanne et des grands espaces commerciauxinstallés dans les zones industrielles voisines.

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LES OUTILS POUR LA PROTECTION DES PAYSAGES DE LAVAUX

� Loi fédérale sur l’aménagement du territoire

� Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels

� Inventaire fédéral des sites construits

� Loi cantonale sur le plan de protection de Lavaux

� Inventaire cantonal des monuments naturels et des sites

� Plan cantonal d’utilisation du sol

� Réglementation de la construction

VALEURS DU PAYSAGE DU VIGNOBLE DE LAVAUX

“Le vignoble de Lavaux offre des vues panoramiques d’une beautéextraordinaire. Le paysage culturel est préservé et protégé en tantque paysage clairement défini. Les terrasses viticoles sont aménagéessur des pentes abruptes. Les villages et hameaux sont protégés entant que parties intégrantes du paysage”. Jean Marc Valloton,paysagiste, chargé du dossier de candidature à l’UNESCO.

Les vignobles s’étendent du château deChillon qui marque l’entrée sud deMontreux aux faubourgs est deLausanne.

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Sur une bande étroite d’environ 30 km sur la rive nord du lac Léman, lesvignobles de Lavaux déploient leurs paysages de terrasses bordées demurets de pierres. Inscrits depuis 2007 au patrimoine mondial del’Humanité au titre des paysages culturels, les vignobles actuels sont leshéritiers d’une histoire longue de plus de 1000 ans. Mode d’occupationtraditionnel du territoire associant l’homme et son environnement, ils sontles témoins d’une culture singulière. Entre le lac et les villages, sur les basdes pentes (jusqu’à 600 m d’altitude) du coteau exposé au sud, la culturede la vigne a créé ici un paysage exceptionnel.

LES VIGNOBLES DE LAVAUXUNE INSCRIPTION AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO

PARTICIPANT À LA VISITE

� JJeeaann--MMaarrcc VVaalllloottttoonn,, archi-tecte et urbaniste

UUnnee pprrootteeccttiioonn ddyynnaammiiqquuee eett vvaalloorriissaannttee

Le paysage du vignoble a constamment évoluédepuis le Moyen Âge, mais c’est à partir du XIXesiècle qu’il subit ses plus grandes transformations.Les méthodes de culture sont rationnalisées, lesmurs des terrasses élargis, le drainage généralisépour limiter l’érosion des sols. En 1886, l’épidémiede phylloxera oblige les viticulteurs à changerencore leurs pratiques pour faciliter notamment letraitement chimique des vignes (plantation enlignes plutôt qu’en brassées…). Beaucoup plus tard,dans les années 1970, le développement desagglomérations de Lausanne et de Montreux faitsubir une très forte pression aux paysages deLavaux (mitage, architecture inappropriée, abandonde l’agriculture mixte, disparition des vergers et del’élevage…) qui menace leur cohérence.

Des initiatives individuelles, comme celle dujournaliste et écologiste Franz Weber, desmobilisations populaires (votations) feront prendreconscience aux autorités cantonales et fédérales ducaractère unique et culturel de ces paysages, maisaussi de leur fragilité. Un arsenal efficace deprotection s’est alors développé. Pourtant, face auxenjeux contemporains (pression urbaine, tourisme,pérennité économique…), l’attention portée à ceterritoire fragile devait se doter d’outils deprotection efficaces et valorisants.

C’est dans ce contexte que la reconnaissance ducaractère exceptionnel du vignoble par l’UNESCOs’avère un atout supplémentaire. Outil desensibilisation et d’émulation pour sa préservation,le classement au patrimoine mondial de l’humanitéoblige au respect d’un programme de mesures degestion et de suivi qui doit assurer la pérennité duvignoble et éviter - au risque d’être déclassé et parconséquent perdre des subsides - tout dérapagepar rapport au paysage.

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Une demi-journée a été consacrée, à Lausanne, à la tenue d’ateliers deréflexion. Pour les paysagistes-conseil de l’État, ce fut l’occasion, avec leursinvités suisses, de débattre et de confronter les expériences sur le principede gouvernance, sur les implications de la mise en place des tramesvertes et bleues, ainsi que sur celles de la loi Grenelle II del’Environnement, en matière de projet urbain.

ATELIERS

24 ATELIER #1 - TRAME VERTE ET BLEUE

1. Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et dulogement.

CHEF D’ATELIER ET RAPPORTEUR

� VViinncceenntt TTrriiccaauudd, paysagiste-conseil de l’État

INVITÉS

� CChhrriissttoopphhee VVeeyyrraatt--PPaarriissiieenn,paysagiste dplg, enseignant à laHaute école du paysage del’ingénierie et de l’Architecture(HEPIA) à Genève

� VVaalléérriiee TTaaiirrrraazz, écologue

LLAA QQUUEESSTTIIOONN

“La Trame verte et bleue est un outil d’aménagement du territoire qui viseà (re)constituer un réseau écologique cohérent à l’échelle du territoirenational, pour permettre aux espèces animales et végétales de circuler,de s’alimenter, de se reproduire, de se reposer… En d’autres termes,d’assurer leur survie, et permettre aux écosystèmes de continuer à rendreà l’homme leurs services”.

La mise à jour et la reconnaissance, à l’échelle nationale, d’une trameverte et bleue, visent à enrayer le déclin de la biodiversité au traversde la préservation et de la restauration des continuités écologiques.L’utilisation de cet outil dans les documents de planification (plan locald’urbanisme (PLU), schéma de cohérence territoriale (SCOT) estaujourd’hui un exercice nécessaire, mais délicat. La somme de travailà fournir pour établir un état des lieux pertinent des milieux naturelsà l’échelle d’un territoire et l’étendue des connaissances à mobiliserpour comprendre, même partiellement, les interrelations qui lesrégissent, constituent un obstacle de taille pour élaborer une trameverte et bleue “opérationnelle”. Dans ce contexte, il semble que lamutualisation des compétences de l’écologue et du paysagiste peutêtre très fructueuse. La prise en compte des fonctionnalitésécologiques et spatiales, mêlées au décryptage des valeurspaysagères, constitue une approche susceptible de concilier milieunaturel et activité humaine en mettant à jour de nouvellesreprésentations. L’appropriation, par le plus grand nombre, de cesnouvelles représentations mariant motif du paysage et valeurécologique, peut donner à la trame verte et bleue tout son sens.Quels outils, quelles pratiques inventer pour satisfaire aux attentes etaux exigences du paysagiste et de l’écologue ? Les échelles d’analysede l’écologue et du paysagiste sont-elles compatibles ? Quels peuventêtre les critères retenus lors des arbitrages qui interviennent entre lavaleur paysagère et les enjeux écologiques ? Quel peut être le rôle dela trame verte et bleue dans l’élaboration d’un projet de paysage ?Quelle stratégie mettre en œuvre pour convaincre “les décideurs” ?Questions qui seront abordées au travers d’un travail en cours sur leterritoire frontalier de la commune de Chamonix, qui possède degrandes similitudes avec certaines communes helvétiques.

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25LE PRIMAT DE L’ÉCOLOGIE

OU UNE ARTICULATION D’ENJEUX PAYSAGERS, ÉCOLOGIQUES ET D’USAGES ?

CCOOMMPPTTEE--RREENNDDUU DDEESS TTRRAAVVAAUUXX

LL’’eexxeemmppllee dduu PPLLUU ddee CChhaammoonniixx

Mené par Christophe Veyrat-Parisien, paysagiste etValérie Tairraz, écologue, ce travail sur la constitutiond’une trame verte et bleue a été mené dans le cadrede la révision du PLU de Chamonix. La commandedéfinissait deux missions d’étude distinctesd’environnement et de paysage qui ont été menéesconjointement. La synthèse a été réalisée par lecabinet d’urbanisme en charge de l’étude.

DDeeuuxx aapppprroocchheess ppoouurr uunn oobbjjeeccttiiff ccoommmmuunn

Le paysagiste s’est saisi de la commande pour faireémerger un projet de paysage et de territoire(recherche d’une armature paysagère, d’unmaillage, attention portée au séquençage, àl’emboîtement d’échelles…). L’écologue a établi,quant à elle, un diagnostic pour mettre en évidencedes enjeux de connectivité écologique et élaborerune stratégie de mise en place de la TVB. Les deuxétudes se sont concrètement rejointes au momentde la définition par l’écologue des continuitésécologiques. De cette expérience, il ressort que lacoordination des approches écologiques etpaysagères est indispensable pour que les enjeuxnaturalistes et les enjeux humains puissent secroiser. Méthode d’autant plus nécessaire que lescaractères écologiques, paysagers et économiquesdu site sont exceptionnels.

CChhaammoonniixx :: uunn ssiittee ddee ccaarrttee ppoossttaallee qquuii mmaassqquuee lleeppaayyssaaggee qquuoottiiddiieenn

Ville touristique, Chamonix compte 10 000habitants permanents pour 10 fois plus en saison.Son paysage de vallée et de grands versants estdominé par le massif du Mont Blanc dont lecaractère extraordinaire a fini par masquer lesenjeux du paysage quotidien.

Le travail Christophe Veyrat-Parisien a été“d’évacuer la carte postale” et de faire “baisser lesyeux” des élus et des habitants vers ce paysage“ordinaire”, tout en donnant des éléments pourcomprendre son évolution. Sa démarche a été departir du site pour remonter à l’échelle du territoire.Évitant les outils tels que les systèmes d’informationgéographique (SIG) et l’empilement de couches, il apréféré “bricoler” une cartographie basée sur lesespaces ouverts non urbanisés dans le butd’identifier des objectifs par rapport auxopportunités. Une manière de poser la question del’avenir de ces espaces, de leur usage (public ouprivé,) de leur valeur économique, indissociable deleur valeur environnementale et paysagère. Laquestion des trames vertes et bleues (TVB) a faitnaturellement émerger la question de la maîtrisefoncière et de ses moyens (Zone d’aménagementconcerté (ZAC), Espace naturel sensible (ENS),…)ainsi que celle de la densité dans le cadre général dela constitution d’un projet urbain global de qualité.

TTVVBB :: ddeess ccllaarriiffiiccaattiioonnss eennccoorree nnéécceessssaaiirreess,, ddeessqquueessttiioonnss ttoouujjoouurrss eenn ssuussppeennss

Définis dans la Loi Grenelle II de l’Environnement,les objectifs et les résultats attendus pour la trameverte et bleue ne sont pas encore bien définis.Comment les apprécier ? Sur quels documentsappuyer le travail de définition des TVB ? Il existedes problèmes d’échelle et de validité desdocuments existants.

L’intégration des TVB dans les documentsd’urbanisme pose la question de leur valeurjuridique, réglementaire. Leur représentationgraphique dans les documents d’urbanisme n’estpas non plus réglée.

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CHEF D’ATELIER ET RAPPORTEUR

� JJeeaann--MMaarrcc LL''AAnnttoonn,, paysag-iste-conseil de l’État

INVITÉ

� MMaarrcceelllliinn BBaarrtthhaassssaatt,, archi-tecte et urbaniste, atelier Ar-ter,Carouge

LLAA QQUUEESSTTIIOONN

Au moment où en France, les lois de Grenelle de l’Environnementdonnent la possibilité d'imaginer un urbanisme durable conçu commeune réponse locale avec une vision globale, l'application du principede subsidiarité peut faire débat. Ce principe qui consiste à donner laresponsabilité de la décision à l'autorité publique la plus petite (enFrance la commune), est considéré comme un principe dedéveloppement durable, car il rapproche le niveau de décision descitoyens.

En France, c'est bien à l'échelon communal que se prend la majoritédes décisions concernant l'aménagement de l'espace, notamment parle biais du plan local d'urbanisme, mais c'est un échelon qui manquesouvent de compétence et de recul par rapport au territoireadministré (le fameux esprit de clocher existe encore bel et bien etil n'est pas “aménagement durable” !).

� Comment fonctionne la Suisse sur ce sujet ?

� En quoi la gouvernance est-elle différente en France et en Suisseet quels sont les effets de cette différence sur le paysage ?

� Comment combiner les visions et les décisions supraterritorialeset locales ?

� Le projet de paysage peut-il créer un lieu de consensus etd'articulation entre différentes échelles de territoire et les différentsacteurs liés à ces échelles ?

CCOOMMPPTTEE--RREENNDDUU DDEESS TTRRAAVVAAUUXX

La comparaison des deux systèmes degouvernance et de subsidiarité suisse et françaisétait au centre du débat de l’atelier.

PPeettiitt rraappppeell dduu ccoonntteexxttee ffrraannççaaiiss

En France, la question de la subsidiarité apparaîtavec la loi de 1982 qui amorce la décentralisation.Elle établit une nouvelle répartition descompétences entre l'État et les collectivitésterritoriales et donne le pouvoir de décision auxcommunes en matière d’aménagement de l’espacetout en mettant un point d’arrêt à l’activité de

maîtrise d’œuvre et d’ingénierie de l’État. Les com-munes vont ensuite être obligées de se regrouper(communautés de communes, agglomérations…),cependant, la commune reste le niveau privilégié dedécision.

TTrraaddiittiioonn dduu ppoouuvvooiirr llooccaall ??

La tradition est très différente entre la Suisse et laFrance. En Suisse, le pouvoir local a une longuetradition (500 ans) tandis qu’en France, cela fait àpeine 30 ans que les communes sont auxcommandes de l’aménagement. Alors qu’en France,

ATELIER #2 - LOCAL OU GLOBAL

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27GOUVERNANCE ET SUBSIDIARITÉ

il existe une véritable corrélation entre la taille descommunes et la qualité de leurs aménagements, enSuisse, il y a autant de mauvais ou de bonsaménagements dans les grandes ou les petitescommunes.

Genève est, avec Bâle, une exception à cette règle.Le pouvoir est cantonal et non pas communal.Dans les autres cantons, ce sont les communes quidonnent l’autorisation de construire. Genèveconstruit donc l’intercommunalité à travers sonplan directeur. Les communes doivent, de leur côté,construire leur propre schéma directeur enconformité avec les visions cantonales. Ce travailinstaure un niveau de discussion obligé entre lesdifférentes institutions.

LLééggiittiimmiittéé dduu ppoouuvvooiirr ??

En France, le représentant de communauté decommunes, échelon qui semble le plus pertinentpour les questions d’aménagement et d’urbanisme,manque de légitimité dans la mesure où sonélection n’intervient qu’au troisième degré. Pour lecitoyen français “lambda”, le nom du président dela communauté de communes est souvent inconnu.En Suisse, il n’existe que trois niveaux seulement deterritoire : l’État, le canton et la commune, là où ilen existe cinq en France : l’État, la région, ledépartement, la communauté de commune et lacommune. À chacun de ces niveaux, l’élection estdirecte. La proximité entre les élus et les citoyensest plus importante.

FFiissccaalliittéé ??

En France, la fiscalité est réglée au niveau national.Seul le taux de taxation peut varier d’unecollectivité à l’autre. En Suisse, en dehors de l’État,les cantons peuvent aussi décider de lever destaxes spécifiques. Le canton de Genève a, parexemple, voté un nouvel impôt sur le prélèvementde l’eau pour assurer la renaturation des rivières.Cette même possibilité donnée en France, parexemple aux régions, ne serait-elle pas utile pourrépondre à des problèmes locaux particuliers ?

CCoonncceerrttaattiioonn,, ppaarrttiicciippaattiioonn ??

En France il existe une véritable confusion entreparticipation et concertation. Dans la plupart desprojets, il ne s’agit le plus souvent que d’information,mais pas de démarche participative et encore moinsde vote. La concertation / participation est le plussouvent perçue comme une démarche decommunication plus qu’une démarche de projetcommun.

En Suisse, la question se pose différemment. Leprincipe de la votation fait que le citoyen a lesmoyens, en se saisissant des outils constitutionnels, defaire entendre son avis en cas de désaccord. Cettepossibilité n’empêche pas le fossé entre pouvoirpolitique et pouvoir civil. La question de la manièredont la connaissance peut être développée et lapopulation impliquée dans les projets reste posée. Lemouvement associatif est, en Suisse, un relaisimportant de la concertation.

SSttaattuutt ffoonncciieerr,, pprrééeemmppttiioonn,, pprroopprriiééttéé ??

En Suisse, hormis pour les grands projets routierset ferrés, la préemption n’existe pas. Touteacquisition de terrain est négociée comme lemontrent par exemple les réalisations faites dans lecadre du schéma directeur de l’Ouest lausannois.Ce système implique obligatoirement l’adhésiondes communes et des propriétaires privés. EnFrance, la possibilité de préemption fait que laculture de la négociation et de la concertation estbeaucoup moins forte.

CCaaddrree ddee llaa ccoommmmaannddee dd’’ééttuuddee ??

La Société suisse des ingénieurs et des architectes(SIA) élabore et publie des instruments servant à lapratique professionnelle et détermine les bases pourla mise en œuvre des concours et appels d'offres.C’est à la fois un système de préconisationstechniques et un outil d’encadrement des honorairesqui facilite l’exercice du métier de maître d’œuvredans des conditions économiques honnêtes. Cettenorme met en place une règle de l’Art, un savoir-fairecommun à tous les niveaux, tous les métiers.

28 ATELIER #3 - GRENELLE II

CHEF D’ATELIER ET RAPPORTEUR

� JJéérrôômmee JJeeaannnneeqquuiinn,, paysag-iste-conseil de l’État

INVITÉ

� LLaauurreenntt DDaauunnee,, paysagiste,enseignant à l'HEPIA, HauteÉcole du paysage de l'Ingénierieet de l'Architecture de Genève

LLAA QQUUEESSTTIIOONN

Le Grenelle II de l’Environnement renforce la dimensionenvironnementale dans les PLU et SCoT et poursuit, entre autres,l’objectif d’une consommation économe des sols. Les nouvellesvaleurs attribuées aux espaces naturels et agricoles laissent doncpenser que l’extension urbaine sera désormais plus contrainte.

Cette prise en compte nécessaire de l’ensemble du territoire, dans ladéfinition du projet d’urbanisme, engage alors les acteurs (à l’échellecommunale ou intercommunale) à mener une réelle réflexion sur la“bonne” répartition des rôles dans l'espace.

Est-ce que la “logique de site” ne serait pas la bonne “entrée” pourorganiser cette nouvelle répartition des usages du territoire ?

Est-ce que le Grenelle II de l’Environnement pourra réellement faireémerger une nouvelle forme d’urbanisme recherchée par lespaysagistes et promue par le paysagiste-conseil dans le cadre de samission ? Laquelle ? Avec quels outils existants ou à inventer ?

Quelles sont les conséquences, en Suisse, d’une prise en compte d’unespace agricole “fini” (en termes de surface) ?

Est-ce que cette conscience a permis l’invention de nouvelles formesurbaines en périphérie des villes ? Avec quels outils ? Quelles sont lasingularité et l'histoire de la gestion du sol agricole en Suisse ?

Séminaire APCE en Suisse //

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29L’ESSOR D’UNE DÉMARCHE OÙ LE SITE SERA FONDATEUR DU PROJET URBAIN ?

CCOOMMPPTTEE--RREENNDDUU DDEESS TTRRAAVVAAUUXX

La loi Grenelle II de l’Environnement n’apporte pasd’éléments nouveaux pour une meilleure prise encompte du paysage dans les documentsd’urbanisme. Le mot n’apparaît d’ailleurs jamaisdans la loi. Certains éléments nouveaux introduitspar la loi peuvent malgré tout être récupérés pourparler de paysage. Il en est ainsi de :

� LLaa nnoottiioonn ddee ccoonnssoommmmaattiioonn dd’’eessppaaccee qui doitapparaître dans les documents d’urbanisme. Laprise en compte de l’évolution des espacesagricoles et naturels est désormais obligatoire.Cette évaluation est l’occasion d’évoquer desnotions de paysage, de montrer leur évolution etfaire réfléchir les élus.

� LLaa nnoottiioonn dd’’éévvaalluuaattiioonn eennvviirroonnnneemmeennttaallee (Zonenaturelle d'Intérêt écologique faunistique etfloristique (ZNIEFF); zones Natura 2000…) estégalement une possibilité de faire entrer le paysagedans les PLU et les SCOT.

� LLeess oorriieennttaattiioonnss dd’’aamméénnaaggeemmeenntt s’avèrent aussiun outil important.

LLee ppaayyssaaggee ddaannss lleess ddooccuummeennttss dd’’uurrbbaanniissmmee :: lleessoouuttiillss ddeess PPCCEE

� LLeess ppoorrtteerr àà ccoonnnnaaiissssaannccee.. Ils peuvent se révélertrès efficaces pour introduire le paysage dans lesdocuments d’urbanisme. Malheureusement, lepaysagiste-conseil n’intervient que trop rarement àcette étape. Son avis n’est généralement demandéque lorsque les PLU sont déjà arrêtés. Il estsouhaitable qu’en amont, dès le travail de porter àconnaissance, le PCE puisse saisir les enjeux depaysage et formuler des orientations spatialiséespour favoriser la mise en place d’un réel projet depaysage fondateur du projet urbain.

� LLeess aattllaass ddee ppaayyssaaggee.. Leur utilisation estnécessaire même si elle pose parfois problème enraison de leur disparité et de la mise à jour desdonnées. Ces documents doivent être revus etcorrigés.

� LLeess bboonnnneess ccoommppéétteenncceess.. La réalisation desPLU ou des SCoT souffre de l’absence decompétences telles que celles des paysagistes,environnementalistes, urbanistes. Cette absence estliée à une demande trop faible, mais aussi àl’engagement difficile de professionnels, rebutés parune rémunération insuffisante.

30 AUTEURS ET DROITS

Les textes et les images de ce document sont uniquement destinés à cettebrochure. Leur reproduction pour d’autres propos est interdite.

La version numérique de cet ouvrage, ainsi que ses annexes (voir page 31)et les présentations illustrées des orateurs, sont consultables en ligne sur lesite des paysagistes-conseils de L'État : www.paysagistes-conseils.org

La responsabilité éditoriale incombe au bureau de l’association despaysagistes-conseils de L'État élu pour l’exercice 2011.

Les textes ont été rédigés par Monique Chauvin, journaliste.

La maquette et la mise en page ont été réalisées par Florence Morisot,paysagiste et photographe.

Toutes les photographies sont de Florence Morisot© APCE - F. Morisot - 2011Sauf les illustrations suivantes :� page 2 : image satellite extraite du site Googlemap,� pages 8 et 9 : 2 dessins-monatges de l’atelier ar-ter ; document CRFG,� pages 14 : carte extraite du Schéma Directeur de l’Ouest Lausannois,

L’impression à été confiée aux Imprimeries Sipap Oudin à Poitiers.

Tous droits de reproduction réservés© Association des paysagistes-conseils de l’État, mars 2012

Achevé d’imprimer en mars 2012Imprimeries Sipap Oudin à PoitiersSur papier couché demi mat garanti PEFC

LISTE DES ANNEXES À CONSULTER SUR LE SITE DE L’APCE

Les documents suivants sont à consulter en lien sur le site de l’association des paysagistes-conseils del’État (www.paysagistes-conseils.org,) rubrique “les séminaires/la Suisse” :

À PROPOS DE L’AGGLOMÉRATION DE GENÈVE

� Renaturation des cours d’eau dans le canton de Genève

� Du rapport avec la nature ; le projet de revitalisation de l'Aire

� Genève joue à saute-frontière

� Produire une ville et un habitat de qualité à travers les frontière : l’exemple de l’agglomération franco-valdo-genevoise

� Projet d’agglomération franco-valdo-genevoise - Cahier annexe 1

� L'état du paysage en Suisse

� Projet paysage de l'agglomération franco-valdo-genevoise

� L'agriculture dans l'aménagement du territoire franco-valdo-genevois

� les pénétrantes de verdure

À PROPOS DE L’OUEST LAUSANNOIS

� Projet paysager de l'Ouest lausannois

� Commune d'Ecublens - Concept d'arborisation

� SDOL 2004 - le Schéma d'aménagement de l'ouest lausannois

� les données de base

� les lignes directrices

� la mise en œuvre

� les annexes

� Le cœur de Renens désenclavé

� Risquer la participation

À PROPOS DES ATELIERS

� Initiative pour le paysage

� Le dispositif Trame verte et bleue

� La qualité écologique est-elle analogue à la qualité paysagère ?

� La nature et la ville... un duo possible ?

� L’art de la mémoire

À PROPOS DES VIGNES DE LAVAUX

� La beauté de Lavaux ne suffit pas. Il faut la protéger

www.paysagistes-conseils.org

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paysagistes-conseils.org

Depuis 1993, date à laquelle a été créée leur fonction,les paysagistes-conseils de l’État exercent leur activitéà raison de deux jours par mois dans les DirectionsDépartementales du Territoire (et de la Mer)(DDT(M)) de tous les départements de la métropoleet de l'outre-mer. Plus récemment, le ministère del'Ecologie, du Développement Durable, des Transportset du Logement a souhaité bénéficier de leurscompétences pour assister les Directeurs Régionaux

de l'Environnement, de l'Aménagement et duLogement (DREAL). Placés sous l'autorité des préfets,leur rôle consiste à éclairer les différents acteurs del'aménagement sur l'évolution de la qualité despaysages urbains et ruraux. Ils sont égalementprésents auprès des services centraux du ministère del'Écologie et du ministère de la Culture.

L’association des paysagistes-conseils de l’État publie chaqueannée ses actes de séminaire etrégulièrement ses travaux derecherche.

En 2011, pour fêter ses quinze ans d’existance, l’as-sociation des paysagistes-conseils de l’État a éditéun ouvrage “1995-2010 // Un point détape”.