LECTURES BIBLIQUES DES DIMANCHES

LECTURESBIBLIQUESDESDIMANCHES

AlbertVanhoyes.j.

LECTURESBIBLIQUESDESDIMANCHES

AnnéeC

ARTÈGE

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et a bien conscience de n’être que l’humble servante duSeigneur.EllemagnifieetglorifieleSeigneuretnonelle-même.

L’épisode de la Visitation constitue une préparation auxmystèresdeNoël,c’est-à-direàlavenuedeJésusdanslemondepouryfairenaîtrel’amour,lagénérositéetlacharitéfraternelleuniverselle.

La première lecture précise le lieu où doit intervenir lanaissanceduSauveur.Nousvoyonsque,làaussi,Dieuchoisitlaréalitélaplushumble.Ilnechoisitpasunegrandevillemaisunpetit village comme le note explicitement le prophète : « Toi,BethléemEphrata, le pluspetit des clansde Juda, c’est de toiquejeferaisortirceluiquidoitgouvernerIsraël.»

LespréférencesdeDieuvonttoujoursverscequiestleplushumble.Dieufaitdegrandeschosesavecdepetits instrumentset Bethléem est le symbole, la manifestation de cetteprédilectiondivine.

BethléemétaitlepaysdeDavid,ledernierdesfilsdeJessé.DavidétaitleplusméprisémaisilavaitétéchoisiparDieupourdevenirroidupeuplehébreu.LeMessie,successeurdeDavidetde sa descendance doit naître en ce lieu ! L’Évangile nousrapportecommentlescirconstancesontconduitJosephetMarieàBethléemjustementaumomentdel’accouchement.

Michée annonce que sortira de Bethléem « celui qui doitgouverner Israël. » Or, au moment de l’Annonciation, l’angeavaitannoncéàMariequesonfilsaurait«letrônedeDavidsonfrère»etqu’il régneraitpour toujours sur lamaisondeJacob.Cecirépondà laprophétiedeMichée.Dèssanaissance,JésusestconsidérécommeleMessie,levrairoid’Israël.

Mais Jésusestun roipacifique. Iln’estpasunconquérant

violent.IlestunroiquigouverneaveclaforceduSeigneur,avecla forcede l’amour.LagloireduSeigneur c’est lagloirede lagénérositédivine.

Tout ceci a pour conséquence la paix ! Le prophèteannonce : « Ils vivront en sécurité, car désormais sa puissances’étendrajusqu’auxextrémitésdelaterre,etlui-même,ilseralapaix!»

L’oracledeMichéeannoncenonseulement lanaissancedeJésusàBethléem,maisaussi la très importantediffusionde lafoichrétienne:«sapuissances’étendrajusqu’auxextrémitésdelaterre.»LemystèredeNoëlestunmystèredepaixfondésurl’amour.

La seconde lecture nous présente les sentiments de Jésuslorsqu’il vient dans le monde. Il adhère généreusement à lavolontédeDieu.

L’auteurdelalettreauxHébreuxaffirme:«enentrantdanslemonde,leChristdit,d’aprèslePsaume:Tun’aspasvouludesacrificesnid’offrandes,maistum’asfaituncorps.Tun’aspasacceptélesholocaustesnilesexpiationspourlepéché;alors,jet’ai dit : Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire tavolonté.»

LeChristproclamequel’anciennepratiquedel’immolationdes animaux ne peut satisfaire le Père. Elle est l’expressiond’une certaine générosité qui mérite le respect mais elle n’estpas le moyen d’une véritable union avec Dieu. Les animauximmolésnepeuventpasnousobtenirl’unionavecDieu.Quelleactionpeutavoirlecadavred’unanimalsurlaconscienced’unhomme ? Quel plaisir Dieu peut-il bien trouver dansl’immolationdesanimaux?

EnréalitéDieunedésirepasceculte.Illetoléraitcarilnepouvaitpasyenavoirdemeilleurs.Maiscecultepréparaituneautreoffrande,uneoffrandenonpasextérieuremais intérieureetpersonnelle,uneoffrandenonpasd’animauxmaisl’offranded’unepersonnelibre,uneoffrandequiimpliquetoutenotrevie.C’estpourquoi Jésusdit : «Mevoici,monDieu, je suisvenupourfairetavolonté.»

Jésus s’offre lui-même pour accomplir la volonté de Dieuqui est une volonté de salut, de rédemption et d’amour, unevolontéquiexigelesacrificedenotrepropreexistence.L’auteurde la lettre auxHébreux affirme : «C’est par cette volontédeDieuquenoussommessanctifiés,grâceà l’offrandequeJésusChrist a faitede soncorps, une foispour toutes. » Jésus s’estincarné,ilaprischairdansleseindelaviergeMarie,ilestnéàBethléem, il s’est engagé sur un chemin qui doit le porterjusqu’au calvaire, c’est-à-dire jusqu’au don complet de lui-mêmepournotresalut.

Dès sa naissance, il est possible de prendre conscience del’orientation fondamentale de sa personnalité vers le don. Ens’incarnant,Jésusaccepteuneconditionhumbleetfaible.Naîtredansuneétablecen’estcertainementpaslaconditiond’unroi,c’estuneconditionhumbleetpauvrequimanifestelagénérositéducœurdeJésusdèssonentréedanslemonde.

Leslecturesdecedimanchemettentenreliefcemouvementdel’amourquisemanifestedanslaVisitationdeMarie,danslesprédictionsdeMichéeet surtoutdans l’extrait de la lettre auxHébreux.LemystèredeNoëlestlemystèred’undon:«Dieuatantaimélemondequ’iladonnésonFilsunique»nousditJean(3,7).Et Jésus,envenantdans lemondeaffirme :«Mevoici

D

NoëlMessedujour

Is52,7-10;He1,1-6;Jn1,1-8

anslamessedujourdeNoël,laliturgienenousrapportepas,commeelle le faisaità l’occasionde lamessede la

nuit, la naissance de Jésus à Bethléem, mais nous faitapprofondirlemystèreaumoyendetroismagnifiqueslectures:lapremièreesttiréedulivreduprophèteIsaïe,lasecondedelaLettreauxHébreux,etlatroisièmedel’ÉvangiledesaintJean.

Le prophète Isaïe chante la venue du Seigneur à Sion :«Éclatezencrisdejoie,ruinesdeJérusalem,carleSeigneuraconsolésonpeuple,ilrachèteJérusalem!»LafêtedeNoëlestunegrandeconsolationpourtous,unejoiepourchacun:Dieuse fait proche de nous, il se rendmême présent au milieu denous sous la forme d’un enfant. Il suscite la tendresse, parcequ’ilmanifeste sapropre tendresse lorsde lanaissancedesonFilsàBethléem.

«LeSeigneuraconsolésonpeuple.»Ila,unenouvellefois,manifestésonamour.Ilestpleindecompassionpoursonpeuplemêmelorsquecelui-civientàêtrechâtiépoursesfautes.

« Comme il est beau de voir courir sur les montagnes lemessager qui annonce la paix… » Il nous fait admirer lemessagerdepaix,lemessagerévangéliquequiannoncelapaix,le bien, le salut.C’est lamême clameur que font entendre lesanges qui annoncent la paix à Bethléem : «Gloire àDieu au

plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’ilaime. » « Aujourd’hui vous est né un Sauveur […]. Il est leMessie,leSeigneur.»

Danslepassaged’Isaïe,lemessagerditàSion:«Ilestroi,tonDieu!»LeroyaumedeDieucommenceaveclanaissancedeJésus. Nous pouvons noter à quel point est surprenante lamanifestation de ce royaume : cet enfant ne ressemble pas dutoutàunroi.MaisleroyaumedeDieucommencevéritablementainsi.La transformationde laconditionhumaineetdumonde,commenceaveclanaissancedeJésusquimodifietotalementnosperspectivesafindenousintroduiredanslalogiqueduroyaumedeDieu,royaumedejustice,depaixetd’amour.

«D’unboutàl’autredelaterre,[touteslesnations]verrontle salut de notre Dieu. » Cette prédiction d’Isaïe s’accomplitaujourd’hui. Jusqu’aux confins de la terre, dans tous les pays,oncélèbrelaNaissancedeJésus.Cetévénementquiestdemeurécaché dans un petit village est aujourd’hui célébré dans lemondeentier.

LaLettreauxHébreuxnousaideàcomprendre lagrandeurdecetenfant : ilest leFilsdeDieu.Dieuadécidédeneplusparler par lemoyen de ses serviteurs, les prophètes, comme ill’avaitfaitdanslestempsanciensendenombreusesoccasions,mais par l’intermédiaire de son Fils unique. L’enfant deBethléemne prononcepas encore de paroles compréhensibles,maisdéjàsaprésencenousparledel’amourdeDieu,duprojetdesalutqueDieuestentraind’accomplir.

Ce Fils est le « reflet resplendissant de la gloire du Père,expressionparfaitedesonêtre.»IlpossèdeunerelationuniqueaveclePèreparcequ’ilestvraimentFilsdeDieudanslesensle

plus fort du terme : il est le Fils unique. Il n’est pas possiblequ’ilyenaitunautreparceque,pourainsidire,ilassumetoutela substance du Père, auquel il est égal en Gloire et enPuissance.

«Par lui,dit l’auteurde laLettreauxHébreux, ilacréé lemonde. » Ce fils maintient le monde par la puissance de saparole.Commececiestsurprenant!Cetenfantsansdéfense,quinepeutmêmepasparler,estenréalitélapersonnequimaintientlemondeparsaparole.

Parlasuite,l’auteurdelalettreauxHébreux,résumetoutleprojet de Dieu qui se réalisera par l’intermédiaire du Fils : ilaccompliralapurificationdespéchésetiras’asseoiràladroiteduPèreenhautdescieux.

L’auteur insiste sur la dignité du Fils qui est supérieure àcelledesanges.Jésusestunhumblefilsdel’humanité,maisilestenréalitéleFilsdeDieu,supérieurauxanges.Àaucunange,Dieu n’a jamais dit : « Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’aiengendré»alorsqu’ill’aditàcetenfant.Ilaffirmeaussi:«Jeseraipourluiunpère,ilserapourmoiunfils»et«quetouslesangesdeDieuseprosternentdevant lui».Tous lesanges sontinvitésàadorercetenfantqui reposed’unemanière sihumbledansunemangeoire.

Lepassagedel’Évangile,d’uncontenutrèsriche,reprendetdéveloppe certaines des affirmations déjà contenues dans laLettre aux Hébreux. Il complète la perspective par l’ajout duthèmefondamentaldel’accueildecetenfant.

L’évangélisteaffirmequecetenfantestenréalitéleVerbedeDieu, la Parole deDieu qui se trouvait auprès deDieu dès lecommencement c’est-à-dire dans l’éternité. La Parole est

définitivement son nom. « Jésus » est le nomque l’ange avaitannoncéàMarie(cf.Lc1,31).Cenomsignifie«Dieusauve»car Jésus est véritablement leDieu qui sauve, il est le Fils deDieuquiapportelesalutauxhommes.

LasecondelecturenousparledelanaissancedeJésus,«néd’unefemme»etnousmontrequecettefemmeprendplacedanslesrelationstrinitaires.

« Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé sonFils;ilestnéd’unefemme,ilaétésousladominationdelaloideMoïsepourracheterceuxquiétaientsousladominationdelaLoi et pour faire de nous des fils. » Paul résume ici le projetdivin qui se réalise dans le mystère de Noël. Notre filiationdivineestuntémoignagedufaitqueDieuaenvoyéennoscœursl’Esprit de son Fils « et il crie vers le Père en l’appelant :Abba!»

Marieentredanslesrelationstrinitaires:elleaconçuJésusparl’actiondel’EspritSaint,dansuneattitudededocilitéfilialeenverslePèreetd’amourmaternelenversleFils.Pouvonsdoncreconnaître son extraordinaire dignité, et dans le même tempsnous sommes invités à l’accueillir afin d’être introduits, nousaussidanslaTrinité,danssesprofondesrelationsd’amour.

NotreamoursetourneverslePèrequenousinvoquonsavecunespritfilialenl’appelant«Abba»termearaméenutiliséparJésus et qui veut dire : « père ». Par l’adoption filiale, noussommestousuniscommelefrèredeJésus,FilsdeDieu,etnousrecevons l’Esprit Saint qui créé en nous ce nouvel être, cet«être»defilsdeDieuetquidonneànotreviesaplénitude,unbonheurinimaginable.

Au commencement de cette année nouvelle, nous sommesinvités à avoiruneconfianceprofondecarnous sommesaimésde Dieu. Marie est pour nous le modèle qui nous révèlepleinementcetamourgénéreuxdeDieuet,dansunmêmetemps,elleestcettemèrequinousaidechaquejouràprogresserdanslacharitéfilialeetfraternelle.

E

2edimancheaprèsNoël

Sir24,1-4.8-12;Ep1,3-6.15-18;Jn1,1-18

n ce dimanche, la liturgie attire notre attention sur notrerelation avec Dieu : cette relation est devenue vraiment

étroite,intimeparl’IncarnationdeJésus.

Lapremièrelecturenousparledelasagesse.Dansl’AncienTestament, la réflexion sur le thème de la sagesse, s’était déjàapprochée de la contemplation du Fils de Dieu. La révélationn’enétaitpasencoreparfaite,maisconstituaitdéjàuneformedepréparation.

Dans l’extrait duSiracide, la sagesse se loue elle-même etdit:«JesuissortiedelaboucheduTrèsHaut.»Dansl’AncienTestamentlaréflexionsurlasagesseavaitsaisilelientrèsétroitqu’elleentretenaitavecDieu:lasagesseestsortiedelaboucheduTrèsHaut.Elleenest sortiecommeunsouffle,commeuneparole. Dans cette personnification de la sagesse, il y a doncdéjà une préparation de la révélation duVerbe deDieu, de laParole-personneduFilsdeDieu.

L’AncienTestaments’émerveillaitparcequ’ildécouvraitquecette sagesse personnifiée avait reçu la mission de s’établirparmilePeupleélu.Lasagesseaffirme:«LeCréateurdetouteschoses m’a donné un ordre. Celui qui m’a créée a fixé mademeure. Il m’a dit : “Viens t’établir parmi les fils de Jacob,reçois ta part d’héritage en Israël, enracine-toi dans le peupleélu.” […] Ilm’a faitdemeurerdans lacitébien-aimée,etdans

annonce que celui qui viendra après lui donnera un baptêmebien plus efficace que le sien. Il dit en effet : «Moi, je vousbaptiseavecdel’eau;maisilvient,celuiquiestpluspuissantque moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de sessandales.Luivousbaptiseradansl’EspritSaintetdanslefeu.»

LebaptêmedeJésusseraefficaceenlui-même.LebaptêmedeJeanestunsigne;ilpréfigurelebaptêmeefficacedeJésusetc’est pourquoi Jésus accepte de le recevoir en signe de samissionqui estdemourir etde ressusciterpournousafinquenouspuissionsêtrebaptisésdansl’EspritSaint.

DanslebaptêmedeJésus,ilyalamanifestationdel’EspritSaint. Luc rapporte qu’après avoir reçu le baptême, Jésus setrouvait en prière. Alors le ciel s’ouvrit et l’Esprit Saintdescendit sur lui sous l’apparence d’une colombe. C’est là lesignedelamissiondeJésus.

Puisunevoixsefitentendreducielquidisait:«C’esttoimonFils:moi,aujourd’hui,jet’aiengendré.»

Par ces paroles, Jésus est glorifié par le Père. Le fait derecevoirlebaptêmefutpourluiuneformed’humiliationindue,maisc’estparellequeseproduitsaglorification.

Nous avons ainsi en préfiguration l’ensemble du mystèrepascaldeJésusquisetrouveannoncédansleritedubaptêmedeJean.

Aveclasecondelecture,nouspassonsdubaptêmedeJésusau nôtre propre, à cemagnifique fruit dumystère pascal. Paulnousditquec’est le«baindubaptême, [par lequel] ilnousafaitrenaîtreetnousarenouvelésdansl’EspritSaint.»Ilrépondainsiàl’annoncedeJean:«celui-civousbaptiseradansl’EspritSaint»(Lc3,16).

L’ApôtremetenreliefledonmerveilleuxdeDieu.C’estparl’amourgénéreuxduChristqui«s’estdonnépournousafindenousracheterdetoutesnosfautes»que«lagrâcedeDieus’estmanifestée pour le salut de tous les hommes. » Ainsi « notreSauveuramanifestésabontéetsatendressepourleshommes.»

Lagrâcecommuniquéeparlebaptêmeestundongratuit,undonquin’estpasfondésurnosbonnesœuvrespréalables.Cettegrâcenousdonnelalumièreetlaforced’être«ardentsàfairelebien»etnous«apprendàrejeterlepéchéetlespassionsd’ici-bas,pourvivredanslemondeprésentenhommesraisonnables,justes et religieux » dans l’attente, pleine d’espérance, de lamanifestationglorieuseduChrist.

LebaptêmenousmontrequeJésusestvenupoursauvertousles hommes. Il s’estmanifesté dans « la réalité de notre chairmortelle1 » comme nous l’indique la prière d’ouverture de lamessedecedimancheafinderépandresagrâcesurtoutechair.

Accueillons la révélation du baptême de Jésus comme unerévélationdesadouceur,desonhumilité,maisaussicommeunerévélation de l’extraordinaire fécondité de son humiliation parlaquelle intervient sa glorification. Elle consiste, avant tout,dans le salut qui nous est communiqué à tous, profitons-enpleinement!

1.Latraductionfrançaisenerendpasleterme«mortel».

TEMPSDUCARÊME

L

3edimanchedecarême

Es3,1-8.13-15;1Co10,1-6.10-12;Lc13,1-9

aliturgiedecejournousparledelamiséricordedeDieuetinsiste particulièrement sur la nécessité de notre

conversion.La première lecture manifeste la miséricorde de Dieu qui

prendpitiédesonpeupleoppriméenÉgypte.Lasecondelecturenousrappellecertainsévénementsdel’exodequinoussontdesavertissements.Dansl’Évangile,Jésusinsistesurlanécessitédelaconversion.LamiséricordedeDieunepeuts’exercersinousnousfermonsàelle,sinousnenousconvertissonspas.Maiscequiestfondamental,c’esttoujourslabontéetlamiséricordedeDieu car c’est par elle que la conversiondevient le fondementd’unesolideespérance.

LapremièrelecturenousprésenteMoïsequi,aprèsavoirfuil’Égypte,seréfugiedans lepaysdeMadianeetdevientberger.Alorsqu’ilmène le troupeaudesonbeau-pèreJéthro, il reçoitunevisiontrèsétrange:ilvoitunbuissonquibrûlemaisneseconsumepas.

CebuissonetunsymboledeDieu.Dieuestunfeuardent.Dieuestamourdira Jean (1Jn4,8-16).MaisDieuestun feuardentquineseconsumepascarilestéternel.

Moïse veut s’en approcher pour voir ce spectaclemerveilleuxmaisleSeigneurleretientetluidit:«N’approchepasd’ici !Retire tessandales,car le lieuquefoulent tespieds

estuneterresainte!»Celieuestuneterresaintejustementenraisondecetteapparitiondivine.

LeSeigneur se définit comme« leDieude tonpère,Dieud’Abraham,Dieu d’Isaac,Dieu de Jacob. »NotreDieu est unDieu de relations personnelles. Il n’est pas unDieu de forcesaveuglesetnaturellescommelaplupartdesidolesdespaïens.IlestunDieuquiveutétablirdesrelationspersonnellesavecnousafindenousfaireentrerdanslajoie,lapaixetlafélicité.

Le Seigneur fait ensuite une déclaration qui manifeste samiséricorde:«J’aivu,oui,j’aivulamisèredemonpeuplequiestenÉgypte,et j’aientendusescrissous lescoupsdeschefsdecorvée.Oui,jeconnaissessouffrances.»

Dieun’estpasindifférentauxsouffranceshumaines.Ilyestmême très attentif. Son attention n’est pas seulement passivemaisse traduitparuneaction. Ilditdonc :«Jesuisdescendupour ledélivrerde lamaindesÉgyptienset le fairemonterdecetteterreversuneterrespacieuseetfertile.»

Le Seigneur fait sortir son peuple du pays de l’esclavagepour l’introduire dans un pays qui est spacieux, un pays oùcoulentlelaitetlemiel,unpaysdanslequelilserapossibledevivre la relation avec le Seigneur dans la paix et dansl’abondance.

Moïse demande à Dieu de lui révéler son nom afin qu’ilpuisselecommuniqueràsesfrères:«J’iraidonctrouverlesfilsd’Israël,etjeleurdirai:“LeDieudevospèresm’aenvoyéversvous.” Ils vont me demander quel est son nom ; que leurrépondrai-je?»

Dieurépondetseprésentealorsaumoyend’uneexpressionénigmatique:«Jesuisceluiquisuis.»LenomdeDieunepeutpasêtreconnu,Dieuestmystérieux.

Mais le Seigneur accepte cependant d’avoir un nom quipourra être prononcé par son peuple. Les exégètes expliquentquelaformule«Jesuisceluiquisuis»signifieprobablement:«jesuisavecvousetjeseraiavecvous.»«Jesuisceluiquiserendprésent pour vous libérer. »C’est une formule qui donneconfiance et espérance à l’homme et qui met en lui la forcenécessairepourrejoindreDieu.

La première lecture nous révèle donc ainsi un Dieu quiétablit des relations personnelles avec nous, unDieu plein debonté,unDieuSauveur,libérateur.

Mais il faut que la conversion de l’homme réponde à lamiséricordedeDieu.Sileshommessefermentàlamiséricordedivine,ilrespecteleurlibertéetn’intervientpasenleurfaveur.

Danslasecondelecture,Paulrappellequedansl’histoiredel’Exodeontrouveuncertainnombred’avertissementsquinousconcernent,nousleschrétiens.Ilnesuffitpasd’avoirétélibérésparDieu,ilfautaussicorrespondreàsagrâce.

L’Apôtre affirme : « Nos ancêtres ont tous été sous laprotection de la colonne de nuée, et tous ils ont passé lamerRouge.Tous,ilsontétépourainsidirebaptisésenMoïse,danslanuéeetdanslamer[pourPaul,latraverséedelamerRougeestunepréfigurationdubaptêmechrétien];tous,ilsontmangélamême nourriture, qui était spirituelle ; tous, ils ont bu à lamêmesource,quiétaitspirituelle.»

Cettesourceétaitdel’eauquisurgissaitd’uneroche.Selonla tradition hébraïque, Paul explique que cette rocheaccompagnait les israélites. Cette roche, c’était le Christ. Decette roche qui préfigurait leChrist surgissait l’eau vive, cetteeaudontJésusàabreuvélaSamaritaine.(Jn4,14).

nouvelle, un nouveau départ, une création nouvelle. Dans cescirconstances, il trouve donc lemoyen de libérer cette femme,mais sans contredire la loi mosaïque. Il accepte que l’onappliquecetteloi,maisilajouteunecondition:«Celuid’entrevous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter lapierre.»

Il ne s’oppose pas, au moins directement, à la lapidation,maisilajouteunecondition:celuiquiveutjugeretcondamnerdoitêtre,lui-même,innocentdetoutefaute.

Mais qui est absolument innocent ? Les scribes et lespharisienssaventbienqueJésuspeutliredanslesconsciences.Ilssaventqu’ilsnepeuventfeindred’êtretotalementinnocents.Ainsi « ils s’en allaient l’un après l’autre, en commençant parlesplusâgés.»Pluslongueestlavie,plusnombreusessontlesoccasions de chute. Les plus anciens se sentent coupables etrenoncentainsiàappliquerlapeine.

ÀlafinJésusdemeureseulaveclafemme.L’Évangilenouspermet alors d’assister à un dialogue très émouvant. Jésus estl’uniqueinnocent,leseulquineportepaslepoidsdelafaute,le seul qui pourrait jeter une pierre ! Il s’adresse alors à lafemme : « Femme, où sont-ils donc ? Alors, personne ne t’acondamnée?»Elleluirépond:«Personne,Seigneur.»EtJésusluidit:«Moinonplus,jenetecondamnepas.»Maisilajouteimmédiatementunechosetrèsimportante:«Va,etdésormaisnepècheplus.»

Jésus ne se contente pas de libérer la femmedu châtimentqu’elle mérite, il lui enseigne la voie juste, il la libère de latentationdupéché.

Au terme de cet épisode qui aurait pu très mal finir pourcettefemmeilestfortprobablequ’elles’estamendéeetqu’elle

a été intérieurement libérée de ses tendances pécheresse. Laparole de Jésus : « Va, et désormais ne pèche plus » lui estdevenue un programme de vie, d’une vie belle et libérée dupéché,d’uneviegénéreuse.

Dans la seconde lecture, Paul qui était particulièrementobservantde laLoi rapportequ’il a été libéréd’unpéchépluscaché et plus profond et donc plus inconscient : le péché deceluiquisecroitbon,parfaitet irréprochableetqui,par là,selaissealleràl’orgueil.

PaulpensaitposséderlajusticequidérivedelaLoi.Ilétaitun pharisien très généreuxmais il pensait ne pas avoir besoind’êtrelibérédupéché,s’enconsidérantcommeimmunisé.

Aumomentdesaconversion,JésusluifaitcomprendrequecettejusticequiprovientdelaLoin’estpaslavraiejusticeselonDieu.Illuifaitcomprendrequ’ilfautêtrelibérédesonorgueil,desasuperbe,qu’ilfautaccepterd’avoirbesoind’êtresauvé.

C’estàcemomentquePaulcomprend lavérité. Ilpensait,auparavant,faireunebonneœuvreenpersécutantleschrétiens.Ilcomprendalorsqu’ilfaisaitunechoseinjusteetcriminelle.

Il comprend qu’ayant été vaincu par le Christ, désormaistout le reste n’a pas d’importance : « Tous les avantages quej’avaisautrefois,jelesconsidèremaintenantcommeuneperteàcause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance duChristJésus,monSeigneur.»

Paul considère que tous les avantages dont il bénéficiaitauparavant étaient, en fait, des désavantages. Ses vertushumainesn’ontplusdevaleurcarlaseulechosequicompteestla relation personnelle avec le Christ dans l’humilité et dansl’amour.

L’Apôtre affirme : « À cause de lui, j’ai tout perdu ; jeconsidèretoutcommedesbalayures,envued’unseulavantage,leChrist,enquiDieumereconnaîtracommejuste.Cettejusticenevientpasdemoi-même,c’est-à-diredemonobéissanceà laloideMoïse,maisdelafoiauChrist:c’estlajusticequivientdeDieuetquiestfondéesurlafoi.»

LarelationdefoiavecleChristestunerelationquilibèrelapersonnedupéchéetquil’établitdansledomainedel’amouretdelagrâce.

PaulcomprendqueleChristestvéritablementlesauveuretque pour être sauvé il faut le suivre et adhérer à sonmystèrepascal:«Ils’agitdeconnaîtreleChrist,d’éprouverlapuissancede sa résurrection et de communier aux souffrances de sapassion.»

Nousretrouvonsici lesdeuxaspectsdumystèrepascal: laparticipationauxsouffrancesduChristquiestlaconditionquinousouvre la participation à sa joie, à la vienouvelledans sarésurrection.

Paulconsidèrequ’iln’estpasencoreparvenuautermemaisil s’efforce de poursuivre sa course pour gagner le Christ :«Oubliant ce qui est en arrière, et lancévers l’avant, je coursverslebutpourremporterleprixauquelDieunousappellelà-hautdansleChristJésus.»

En ce dimanche nous sommes tous invités à unrenouvellement intérieur : nous devons laisser derrière nous lepassé,nospéchés,pouraccueillir lanouveautécrééeparDieu,lemystèrepascaldeJésus.Notresalutnousvientdel’amourduChrist. Il nous a aimés jusqu’au bout, jusqu’à enmourir pournous sur la croix afin de créer pour nous et en nous un cœur

Donner sa vie pour les autres n’est pas demandé à tous :c’estunfaitrare.Celaneseproduitpastouslesjours,celaneconcernequepeudepersonnes.En revanchenouspouvons, etdevons, tous les jours, servir les autres. Toute notre viechrétienne doit être un service. Jésus a voulu nous enmontrerl’exemple d’une manière très significative, par l’épisode dulavementdespieds.

Jésus,Maître et Seigneur, dépose ses vêtements, prend unlingequ’ilsenoueautourdelaceinture,versedel’eaudansunbassin et commence à servir comme doit le faire un esclave.Laverlespiedsdeshôtesestunetâched’esclave.

Simon-Pierre ne veut pas accepter d’être servi de la sorte.Pour lui, le Seigneur ne peut pas renoncer ainsi à sa dignité.Effectivement, le Seigneur renonce à sa dignité pour servirhumblement:ils’humiliedevantsesdisciples.JésusditalorsàPierre : « Si je ne te lave pas, tu n’auras point de part avecmoi.»

Nous devons tous accepter d’être lavés par le Seigneur,d’être libérés de nos péchés, afin d’avoir part avec lui. Enparticulier,nousdevonsaccepterd’êtrepurifiésparlesacrementdelaréconciliationafindepouvoirparticiperàl’eucharistie.

AprèscesparolesdeJésus,Pierreaccepte.Iln’apasencorecompris,maisilcomprendraplustard.

De cette manière, Jésus nous donne un enseignementfondamental,explicitelesensdetoutlemystèrepascal.Ilavaitdit : « leFilsde l’hommen’estpasvenupour être servi,maispourservir,etdonnersavieenrançonpourlamultitude»(Mc10,45).LaPassiondeJésusestunservicepousséàl’extrême,unservicedanslequeltoutel’humanitédeJésusest,pourainsidire,consuméepournous.

Cecidoitnousfairecomprendrequel’eucharistien’estpasautrechosequeJésusquisemetànotreservice.Ilsefaitnotrenourriture,notrebreuvage.Iln’estpaspossibledesemettreauserviced’autruid’unemanièrepluscomplète,plusparfaitequecelle-là. Jésus insiste sur ce sens du service parce qu’il estessentielàlaviechrétienne.Leschrétiensnesontpasdestinésàêtreservis,maisàserviretàvivredans l’amourd’unemanièreeffective.

Notrevocationestunevocationàl’amour.Dieunousacrééspournouscommuniquersonamouretpournousrendrecapablesdevivredansl’amour.Maisl’amoursansleserviceestunamourvide, il n’est pas l’amour authentique. Réciproquement, leservice sans amour n’est qu’un esclavage, il est indigne de lapersonnehumaine.C’estlegrandenseignementqueJésusnousdonneaucoursdeladernièreCène.

En recevant la communion, nous acceptons d’êtretransformés par le Seigneur Jésus, de devenir des serviteurschacun selon notre vocation. Toutes les vocations ne sont pasidentiques,mais toutes lesvocationssontuneformedeservicedans l’amour.Aimeret servir, telest legrandenseignementduJeudiSaint.

DemandonsauSeigneurdeplacerdansnotrecœurunespritd’amour et de service afin de transformer lemonde autour denous.Si,tous,plutôtquederechercherl’argent,lepouvoiretleplaisir, nous avions cet esprit d’amour et de service, alors lemonde deviendrait un paradis. Notre vocation chrétienne estd’orienterlemondeencesens.

N

VendrediSaintCélébrationdelaPassionduSeigneur

Is52,13-53;He4,14-16.5,7-9;Jn18,1-19,42

oussommesleVendrediSaint,unjourdeténèbresetdelumière.Toutel’ÉglisecommémorelaPassion,lamortet

la mise au tombeau de Jésus. La liturgie nous offre desplendides textesquipeuventnourrirnotreméditationpendantdenombreusesheures.

Lapremière lecture, tiréeduLivreduprophète Isaïe,est lechantduServiteursouffrant,uneprophétiesuperbe.Lasecondelecture,tiréedelaLettreauxHébreux,nousrappellel’offrandeduChristdanslescrisetleslarmes,ladouleuretlasouffrance.L’Évangile est laPassiondenotreSeigneur JésusChrist selonsaintJean:unrécitdeglorification.Enfait,laPassiondanslesquatre Évangile n’est pas un récit triste, mais un récit quimanifeste la gloire de Jésus, la gloire de celui qui a aiméjusqu’aubout.

La prophétie d’Isaïe est véritablement impressionnante.C’est un texte unique dans tout l’Ancien Testament. Il parled’unpersonnagequisouffrepourlespéchésdesautres.Letextedit:«Iln’étaitnibeaunibrillantpourattirernosregards,sonextérieur n’avait rien pour nous plaire. Il était méprisé,abandonné de tous […], semblable au lépreux dont on sedétourne.»

Les souffrances qu’il accepte pour nos péchés sont, elles

parfaitementexplicites. Jésusparlaitde«se relever»que l’onn’interprètepasnécessairementdanslesensde«ressusciter».Ilparlaitde«seréveiller»etlesdisciplesnecomprenaientpasàquoi se référaient ces paroles. C’est pourquoi ils ne sontabsolumentpaspréparésàlaRésurrectionduSeigneur.

Voyantlapierreenlevée,MariedeMagdalan’enconclutpasqueleSeigneurestressuscité,maisqu’«onaenlevéleSeigneurde son tombeau. » Pour elle, la Résurrection est une choseimpensable.LeSeigneurestmort. Ilnepeutpassortir seuldutombeau.Iladoncétéenlevéet«nousnesavonspasoùonl’amis.»C’estuneviolationdusépulcre.TelleestlaconclusionàlaquellearriveMariedeMagdala.

Mariecourtrapporter lachoseauxdisciplesquiserendentimmédiatement au sépulcre afindevérifier son récit.LesdeuxdisciplesenquestionsontSimon-PierreetledisciplequeJésusaimait.L’évangélistenotequel’autredisciple,bienquecourantplusviteetétantarrivéenpremiercarilestplusjeune,estpleinde respect pour Pierre, considéré véritablement comme le chefdesapôtres.C’estpourquoi il n’entrepas immédiatementmaisattendafinquePierreentreenpremier.

«Simon-Pierre,quilesuivait,arriveàsontour.Ilentredansletombeau,etilregardelelinceulrestélà,etlelingequiavaitrecouvertlatête,nonpasposéaveclelinceul,maisrouléàpartàsa place. » Tout cela est véritablement étrange, qu’est-ce quecela peut bien signifier ? Si des malfaiteurs avaient enlevé lecorps de Jésus ils auraient certainement pris avec eux lesbandelettesetlelinceul.Ilsn’auraientpaslaissélesbandelettesausoletlelinceulpliéàsaplace.

Lorsque l’autre disciple entre dans le sépulcre, il voit luiaussilesbandelettesetlelinceul,etacommeuneillumination.Ilcomprend : lecorpsdeJésusn’apasétévolé.Jésusa repris

vie:uneviedifférentedelavieterrestre,uneviedanslaquelleles bandelettes et le linceul n’ont plus aucune utilité. L’autredisciple«vit,etilcrut.»

L’évangélisteobserveparlasuite:«Jusque-là,eneffet,lesdisciplesn’avaientpasvuque,d’après l’Écriture, il fallaitqueJésus ressuscite d’entre les morts. » Jean veut nous fairecomprendre que laRésurrection de Jésus n’a pas été pensée àpartirdel’Écriture,maisqu’aucontraire,c’estellequiéclaireetilluminel’Écriture.C’estseulementaprèscetévénementquelesdisciplesontcompriscequevoulaitréellementdirel’ÉcritureetcequesignifiaientlesprédictionsdeJésus.Avantilsnesavaientpaslesinterpréter.LaRésurrectiondeJésusestl’événementquiailluminél’espritetlecœurdesdisciples.

Jésus ressuscité est source de lumière, d’une lumièreréconfortante et positive. Sa Résurrection révèle le sens de saPassion.Sans laRésurrection, laPassionde Jésus apparaîtraitcommeunévénementdramatique,unterribleéchec,unefinsansespérance.LaRésurrectiondonne toute savaleur à laPassion,démontre qu’elle n’est pas une défaite, mais une victoire, lavictoire de l’amour. Le Bon Pasteur a donné sa vie pour sesbrebis (Jn 10, 11).Comme le dit Jésus, « Il n’y a pas de plusgrandamourquededonnersaviepoursesamis»(Jn15,13).JésusavécusaPassionavecamouretc’estpourquoiilaobtenulaRésurrection. Il a reçu une vie nouvelle différente de la vieterrestre.Ilaobtenuuneviemystérieuse,unevieéternellepleinedebeauté.

Accueillons cemessage de laRésurrection de Jésus.Noussavonsquenousnepouvonslaconnaîtrequedanslafoi.D’unpointdevuehumain,elleestunévénementinexplicable.Maislafoinouspermetdepercevoirlesinterventionsdivinesdansnotrevie et nous fait accueillir cette puissante lumière qui illumine

non seulement le mystère de Jésus, mais aussi toute notreexistence.

Dans la première lecture,Pierreproclame lemessagede laRésurrection.DanslamaisonducenturionCorneille,ilprendlaparoleetannoncequeJésusquiestpassédanslepaysyfaisantlebienetguérissanttousceuxquisetrouvaientsousl’empiredudiable, a été injustement et cruellementmis àmort,maisDieul’aressuscitéletroisièmejouretilestapparuàbeaucoup.

Ces apparitions confirment de manière positive ce que lesépulcrelaissaitentendre.Pierreaffirme:«Illuiadonnédesemontrer,nonpasà tout lepeuple,maisseulementaux témoinsqueDieuavaitchoisisd’avance,ànousquiavonsmangéetbuavecluiaprèssarésurrectiond’entrelesmorts.Ilnousachargésd’annoncer au peuple et de témoigner que Dieu l’a choisicommeJugedesvivantsetdesmorts.»

Jésusressuscitéestemplideforce.Cependantsapuissancenes’exercepasenpremier lieudans le jugement,maisdans lefaitde remettre lespéchés.Par saPassion, ilnousaobtenu lepardondenospéchés,quelsqu’ilssoient,mêmelesplusgraves.

LapremièreforceduChristressuscitéestuneforcedesalut.Ilestaussiunjuge,carilestnécessairequ’àlafinleshommessoientjugésselonqu’ilsaurontaccueilliourefuséJésus.

Danslasecondelecture,Paulnousrévèlelesconséquencesde laRésurrectiondeJésuspournotrevie. Ilaffirmequenoussommesressuscitésaveclui.

Danslepassagedel’ÉpîtreauxRomainslulorsdelamessede la nuit (Rm6, 3-11), l’Apôtre expliquequepar le baptême

detoi,moi,jenetomberaijamais»(Mt26,33;Mc14,29).«Jedonneraimavie pour toi ! » (Jn 13, 37). Pierre était empli deconfiance en lui-même et cette présomption n’avait eu pourrésultatquesontriplereniement.

Maisilaétéprofondémenttransforméparsaparticipationàla passion de Jésus, par son reniement et son repentir.MaintenantilnerépondplusavecprésomptionàlaquestiondeJésus, ilneditpas :«Seigneur je t’aimeplusqu’eux.» Il estdevenuplushumble.Ilditdonc:«Oui,Seigneur,jet’aime,tulesais.»Ils’appuiesurlaconnaissancequeJésusadelui,nonsur sa propre assurance. Il ne se compare plus aux autres. SaréponseàJésusestexemplaire.

Jésusluiditalors:«Soislebergerdemesagneaux.»Illuiconfie son troupeau. Nous comprenons ainsi que laresponsabilité que le Seigneur confie à Pierre est fondée surl’amourquePierreéprouvepourlui.Iln’estpaspossibled’êtrepasteur dans l’Église sans avoir, à la base, une relation forted’amourenversleSeigneur.

Jésus répète une nouvelle fois la question, mais sanschercher à le faire se confronter aux autres : « Simon, fils deJean, m’aimes-tu ? » Et Pierre confirme sa réponse : « Oui,Seigneur,jet’aime,tulesais.»

PuisJésusdemandepourlatroisièmefois:«Simon,filsdeJean,est-cequetum’aimes?»Pierreetpeinéparcettequestionet lui répond : « Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que jet’aime. » Pierre continue à s’appuyer sur la connaissance deJésus,nonsursapropreassurance.

Par ces trois réponses humbles et généreuses Pierre réparesontriplereniement.LeSeigneurluiaoffertlagrâcederéparerce qui était abîmé, de réparer l’erreur qu’il avait commise en

raisondel’excessiveconfiancequ’ilplaçaitenlui-même.Mais cette troisième fois, Jésus ajoute quelque chose en

plus;ilnesecontentepasdeluidire:«Soislepasteurdemesbrebis. » Il lui révèle le sort qui lui est réservé, le martyre :«Amen,amen, je te ledis :quand tuétais jeune, tumettais taceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu serasvieux, tu étendras lesmains, et c’est un autre qui temettra taceinture,pourt’emmenerlàoùtunevoudraispasaller.»

Etl’évangélisteexplique:«JésusdisaitcelapoursignifierparquelgenredemortPierrerendraitgloireàDieu.»Samortsera douloureuse mais a un sens très positif. Sa mort glorifieDieucommeJésusaglorifiélePèreparlasienneetaétéglorifiéparlui.

Jésusajoute:«Suis-moi.»Ilnes’étaitjamaisainsiadresséàPierreavantsapassion.Illuiavaitdit:«Làoùjem’envais,tunepeuxpasmesuivrepourl’instant;tumesuivrasplustard»(Jn 13, 36). Il ne lui était, en effet, pas encore possible de lesuivre. Jésus devait, seul, ouvrir la voie du salut et ne pouvaitavoir de collaborateurs dans cette œuvre. À cemoment Pierredevait seulement accueillir la grâce. Il ne pouvait contribuer àl’œuvredusalutde l’humanité.Maisaprès lapassiondeJésuset sa propre conversion, Pierre s’ouvre à cette collaboration.Jésusluidit:«Suis-moi!»Pierreal’honneurdepouvoirsuivreJésus afin demanifester son amour pour lui par sa générositéenracinéedanslagrâceduSeigneur.

Dans lapremière lecture,nousvoyonscommentPierre suitJésus avec générosité. Le texte nous rapporte une persécution.LesapôtresquiannoncentlarésurrectiondeJésussontarrêtésetcomparaissentdevantleSanhédrinquirappellesoninterdiction

d’enseigneraunomdeJésus.Mais Pierre refuse de se soumettre à cette interdiction et

déclare:«IlfautobéiràDieuplutôtqu’auxhommes.LeDieude nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en lependant au bois du supplice. C’est lui que Dieu, par sapuissance, a élevé en faisant de lui le Chef, le Sauveur, pourapporteràIsraëllaconversionetlepardondespéchés.Quantànous,noussommeslestémoinsdetoutcela,avecl’EspritSaint,queDieuadonnéàceuxquiluiobéissent.»Pierres’opposeàl’interdictiondesgrandsprêtresavecbeaucoupdecourage.

En conséquence les autorités leur infligent un châtimentparticulièrement dur : la flagellation. « On interdit alors auxApôtres,aprèslesavoirfouettés,deparleraunomdeJésus,puisonlesrelâcha.Maiseux,ensortantdugrandconseil,repartaienttout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliationspourlenomdeJésus.»

Cesderniersmotsdémontrentlaforcedel’amourdePierreet des autres apôtres pour Jésus. C’est ici que se vérifiel’authenticitéde l’amouretquese révèle lemystèrede Jésus :un mystère de mort et de résurrection, de souffrances et deglorification. Pierre éprouve la joie de pouvoir souffrir paramour pour Jésus, de pouvoir le suivre dans sa passion ensachantqu’illesuivraaussidanssaglorification.

NousvoyonsdansquellemesureJésusméritenotreamouretnotredon:jusqu’aumartyrsitelleestlavolontédeDieu.

L’extrait du livre de l’Apocalypse, que nous lisons commeseconde lecture, est particulièrement intéressant car on y voitl’Agneauquiaétéimmolé,acclamé.CetAgneauc’estJésusquia versé son sang sur la croix. L’Agneau immolé et glorifié est

Le passage de l’Apocalypse termine avec une affirmation :«AlorsceluiquisiégeaitsurleTrônedéclara:“Voiciquejefaistouteschosesnouvelles”.»

La première chose véritablement nouvelle accomplie parDieuc’estlarésurrectiondeJésus,saglorificationcéleste.Elleestlecommencementdetouteunesériedenouveautésauxquelsnousparticiponsnousaussi.

Selon l’Apocalypse, ces nouveautés sont unmonde remplide joiedans lequel iln’yaplusdesouffrancesetde tensions,dans lequel il n’y a plus aucune rancœur, aucune haine maisseulementl’amourquivientdeDieuetquitransformetout.

En ce dimanche, accueillons le commandement de l’amourcommelaprésenceduChristdansnoscœurs.Accueillonslafoidans leChrist ressuscité qui fait naître en nous l’espérance etl’amour.

L’

6edimanchedePâques

Ac15,1-2.22-29;Ap21,10-14.22-23;Jn14,23-29

Évangile de ce dimanche nous rapporte une promesseextraordinaired’intimitéaveclePère,avecJésusetavecl’EspritSaint.Danslediscoursaprèslacène,Jésusdéclare:«Sivousm’aimiez,vousseriezdans la joiepuisque jeparsvers lePère,carlePèreestplusgrandquemoi.»

Laviechrétiennedoitêtrevécuedans l’intimitéavecDieu,Dieudoitêtrenotrehôteintérieur.Nousdevonsêtreconscientsduprivilègeextraordinairequinousestconcédé.L’amourpourJésus nous incite à observer sa parole. Si nous agissons ainsi,alorslePèrequinousaimevientennous,ilétablitsademeure.

La communion eucharistique manifeste cette inhabitationdivineetlarenforce.NousnesommesjamaisseulscarDieuesttoujours avec nous, il daigne habiter en nous.Nous n’aurionsjamais pu imaginer un privilège plus grand. Nous sommes letemple deDieu comme le dit saint Paul dans plusieurs de seslettres(1Co3,16-17;6,19;2Co6,16;Ep2,21).

Cetteinhabitationappelle,denotrepart,unprofondrespectetune sincèredocilité.Nousnepouvonsdéplaire ànotrehôteintérieur,nousdevonsvivreenharmonieaveclui,uneharmoniepleinedeconfianceetd’amour.

Jésus annonce ensuite la venue de l’Esprit Saint, du«Consolateur»quiconsoleralesdisciplesdesonabsenceetlesencouragera,lesréconfortera.

L’EspritSaintaunrôleimportantàjouerdansl’intimitéque

JésusetlePèrenousoffrent.Ilvientennous.Ilpénètreennouscarilpeutpénétrertoutcequ’ilsouhaite.

Jésusdit:«Ilvousenseigneratout,etilvousferasouvenirdetoutcequejevousaidit.»L’EspritSaintdoitnouspermettred’intérioriserl’enseignementdeJésus.

Au cours de la vie publique de Jésus, les disciplesentendaient son enseignement mais ne le comprenaient pastoujours car ils avaient le cœur endurci. Il ne suffit pasd’entendre,ilfautquelemessagesoitaccueilli,qu’iltrouveuneplace dans le cœur. Les disciples n’ont pu faire cela avant lapassion. Mais par sa passion et sa résurrection, Jésus nous aobtenu l’Esprit Saint qui vient en nous pour nous donner uneconnaissanceintérieuredesonenseignement.

L’Esprit Saint nous donne le goût des choses spirituelles.L’hommenaturelapprécieleschosesetlesavantagesmatériels:l’argent,larichesse,lesplaisirs.Maisbiensouventilnesaitpasapprécierleschosesspirituelles:lafoi,lavied’unionauChrist,aubesoinautraversdessouffrances,l’amourauthentique!C’estl’EspritSaintquinousfaitapprécierceschoses.

L’Esprit Saint nous enseigne la docilité intérieure à lavolonté de Dieu en nous faisant comprendre qu’elle estl’expression de son amour et il n’y a donc pas de plus grandbienpournousquecettedocilité.

Cepassagedel’Évangileaétéchoisiafindenousprépareràla fêtedePentecôtequiestdésormaisproche. Ilnousfautêtretoujours plus dociles à l’Esprit Saint afin de devenir de vraischrétiensauplusprofonddenotreêtre.Cecinepeutintervenirqu’autraversd’unlongexercice,d’undynamismecontinuel.

Jésus annonce ensuite : «C’est la paixque je vous laisse,c’estmapaixque jevousdonne.»Lapaixqui estundondu

Dans la seconde lecture, Paul affirme que : «Nous avonscommencépar recevoir leSaint-Esprit.»Nousn’enpossédonspas encore la plénitude que nous n’atteindrons qu’au ciel.Cependant l’Esprit est déjà présent en nous, nous sommes letempledel’EspritSaint,commeseplaîtàlerappelerl’Apôtre(1Co3,16.6,19;2Co6,16;Eph2,21;2Tm1,14),etilnousouvrelaviespirituelle,lavieintérieure.

Ilvientenparticulierenaideànotrefaiblessepourorienteretélevernotreprièrejusqu’àDieu.Paulconfesseque,parnous-mêmes,nousnesavonspasmêmequoidemander«carnousnesavonspaspriercommeil faut.»L’EspritSaintquinousaétédonnéest,ennous,lasourcedelavraieprière.

Paul rappelle aussi que nous gémissons intérieurement carl’Esprit gémit en nous et nous fait désirer l’adoption filiale,c’est-à-dire notre condition finale lorsque nous seronspleinementlesfilsdeDieudanslagloireéternelle.Alors,notrecorpsaussiconnaîtralaRédemption.

L’Esprit Saint nous communique la foi, l’espérance etl’amour et en particulier, fait jaillir en nous ces fortesaspirations qui sont la condition du progrès spirituel.Qui n’apasune telleaspirationspirituellen’estpasunvraichrétienetnepeutrecevoir lagrâcedeDieucarceluiquinedésirepaslagrâce est fermé à elle. L’Esprit met en nous cette profondeaspiration qui se fait entendre « par des cris inexprimables. »NotreprièreestalorsagréableàDieucarcommeleditl’Apôtre,« Dieu, qui voit le fond des cœurs, connaît les intentions del’Esprit»etlesagréetoujours.

Nous devons prendre conscience de la nécessité danslaquelle nous sommes d’être dociles au Saint-Esprit afin devivrepleinementnotreviechrétienne.Nousdevonsentendreetlaisser s’exprimer les fortes aspirations qui nous ouvrent à la

grâcedeDieuafinqu’ilpuisseenrichirnotreviedetoutcequiest bon, digne et généreux. Par l’Esprit Saint, qui nous a étéobtenupar laPassionetnousa été communiquéau jourde laPentecôte, nous pouvons devenir véritablement chrétiens,animésdel’EspritdeJésus.

N

SolennitédePentecôteMessedujour

Ac2,1-11;Rm8,8-17;Jn14,15-16.23b-26

ous célébrons aujourd’hui la fête de Pentecôte, fêtedécisivepourlaviedel’Église.

DanslesActesdesapôtres,l’événementdelaPentecôteestrapporté avecmoult détails.L’Esprit semanifeste, descend surlesapôtresquisontrassemblésavecMarie.Ilssemettentalorsàparler dans des langues différentes. La foule est étonnée carchacun les entend parler dans sa propre langue. Cettemanifestationdel’actiondel’Espritestvraimentexceptionnelle.

L’Esprit semanifesteau traversdediverssymbolesquionttousunsens.

Le premier est le vent : « Soudain il vint du ciel un bruitpareilàceluid’unviolentcoupdevent:toutelamaisonoùilssetenaientenfutremplie.»Letermehébreu«ruah»quenoustraduisonspar«Esprit»signifieaussi«vent».L’Espritsoufflecomme le vent. L’esprit est une force, une puissance. Sonextraordinaire dynamismemet en nous une force inexorable sinousluisommesdociles.

Lesecondsymboleestlefeu.L’Espritnesecontentepasdenousmettreenmouvement,decommuniquerunegrandeardeurintérieure. Son dynamisme est d’origine intérieure, il estprofond.Cetteardeur,c’estl’ardeurdel’amourquinouspousseàaccomplirdesœuvresauservicedesautres.

N

SolennitéduCorpsetduSangduChrist

Gn14,18-20;1Co11,23-26;Lc9,11b-17

ouscélébronsaujourd’huiunefêtequidoitêtretrèschèreànoscœurscarelleestcelledugranddonqueJésusnous

afaitavantsapassion.LagénérositéduSeigneursemanifestedansl’Évangiledece

jour, mais plus encore dans la seconde lecture qui raconte laDernièrecène.Lapremièrelecture,extraitedulivredelaGenèseapporteunéclairagecomplémentairesurceprofondmystère.

Dans l’Évangile, nous pouvons remarquer la générosité deJésus.Une foule importante l’a suivipour écouter saparole etlui demander de guérir des malades. Maintenant le jourcommenceàdéclineretlafouleafaim.

Face à cette situation les disciples proposent à Jésus unesolutionréaliste,unesolutiondebonsens:ilsconsidèrentqu’ilesttempsderenvoyerlafoulepourquechacunpuisseallerdansundesvillagesvoisinsetytrouverlanourritureetlelogement.

MaisJésusproposeunesolutionautre.Ilditàsesdisciples:«Donnez-leurvous-mêmesàmanger.»

LesdisciplesfontremarqueràJésusqu’ilestimpossibledetrouver de la nourriture pour une foule si nombreuse. Ilsdisposent seulement de cinq pains et de deux poissons. Jésusleur ordonne alors : « Faites-les asseoir par groupes decinquante.»Ilprenddanssesmainslepeudenourriturequ’ilaàsadispositionet,enpriantlePèrecéleste(il lèvelesyeuxet

prononce la bénédiction) il multiplie les pains. Il partage lescinq pains, en donne les morceaux aux disciples pour qu’ilspuissent les distribuer à la foule.Ainsi touspeuventmanger àsatiété.

Cemiraclemanifeste lapuissancedeJésusenmêmetempsque sa générosité.Tout lui vient de son union auPère : Jésuslève lesyeuxaucieletprononce labénédictioncar« lesdonsles meilleurs, les présents merveilleux, viennent d’en haut, ilsdescendent tous d’auprès du Père de toutes les lumières »commeleditsaintJacques(Jc1,17).JésusesttoujoursuniauPèredans l’amour reconnaissant,dans l’amour filial, et ilpeutainsiaccomplirdesmiracles.

Mais cet épisode est, en réalité un événement prophétiquequiannonceuneautremultiplication:lamultiplicationdupaineucharistiquequiestunemanifestationbienplusimportantedela générosité du cœur de Jésus. En disant à ses disciples :«Faitescelaenmémoiredemoi»(Lc22,19etlieuxparallèles;1Co11,24),Jésusaouvertlavoieàlamultiplicationdupaineucharistique.

Danslasecondelecture,Paulnousrapportel’institutiondel’eucharistiedurantlaDernièrecène.

Le commencement du passage nous rappelle lescirconstancesdouloureusesetinjustesaucoursdesquellesJésusa institué l’eucharistie : « La nuit même où il était livré, leSeigneur Jésus prit du pain… »Nous savons par le texte desÉvangile qu’il l’avait déjà annoncé explicitement : «Amen, jevous ledis : l’undevous,quimangeavecmoi,vame livrer»(Mc14,18etlieuxparallèles).

Il est bien conscient et sait par avance tout ce qui va lui

advenirdurant sapassion, il connaît lesconséquencesdecettetrahison et toutes les souffrances et humiliations qu’il devrasubir, mais Jésus, maintenant, anticipe tout cela et en faitl’occasiond’undoncompletde lui-même.Ilanticipe l’élémentderupture,àsavoirlatrahison,lasouffranceetlamort,pourenfaire lenœuddel’alliance.Enprenant lecaliceildit :«CettecoupeestlanouvelleAllianceenmonsang.»

C’estuneextraordinaire transformationquimanifeste toutelagénérositéducœurdeJésus.Ilasusesaisirdescirconstanceslesplusdouloureuseset lespluscontrairespouraller jusqu’auboutdel’amour.Nousneréussironsjamaisàbiencomprendreledon de son propre corps et de son sang qui est un excèsd’amour.

Lorsque nous recevons la communion, nous recevons ennousledynamismemêmedel’amourqueJésusamanifestédansla Dernière cène. Nous devons donc, nous aussi, devenircapablesdesaisirlesoccasionsquesontl’injustice,lesoffensesettoutcequiestcontraireàl’amourpourobtenirlavictoiredel’amour,enunionavecleChrist.

L’eucharistie a pour fonction de nous introduire dans leroyaumedel’amouretdenousrendrecapablesdevaincretoutesles circonstances, même les plus injustes, douloureuses ethumiliantes. La joie de Jésus sera dans notre cœur si noussommesunisàluidanslemystèreeucharistique.

Lapremièrelecturenousoffreunelumièrecomplémentaire.Ellenous rapporte l’histoiredeMelchisédék, roideSalemquioffritdupainetduvin.Ilyabienunrapportentrecerécitdulivre de la Genèse et l’institution eucharistique au cours delaquelleJésusoffre,luiaussi,lepainetlevin.

L

3edimanchedutempsordinaire

Ne8,2-4a.5-6.8-10;1Co12,12-14.27;Lc1,1-4;4,14-21

eslecturesdecedimanchenousmontrentl’importancedela parole deDieu. L’extrait deNéhémie nous rapporte la

lecture solennelle de la loi deMoïse à Jérusalem au retour del’exil.L’ÉvangilenousrapportelesévénementssurvenusdanslasynagoguedeNazarethaucoursdesquels Jésus, aprèsavoir luunpassageduprophète Isaïe, le commente endisant : «Cetteparole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’estaujourd’huiqu’elles’accomplit.»

Le contact, la fréquentation de la parole de Dieu qui estprésente dans la Bible nous est nécessaire. Nous devons êtrebienconscientsdel’importancequ’elleapournousguider,nousconforteretnousaiderdansdenombreusescirconstances.Illuifautnousilluminerdelafoietmettreennousledynamismedel’espéranceetdelacharité.

La première lecture nous parle du scribe Esdras qui, enrevenant d’exil avec ses co-nationaux, a organisé une lecturesolennelledelaloideMoïse.

Une tribunedebois a étéconstruitepourcetteoccasionetc’estàpartirdelàquelaLoiestproclamée.Esdrasouvrelelivreen présence du peuple et tous se lèvent. Alors il bénit leSeigneur et tous répondent : « Amen, Amen » en levant lesmains. Puis ils s’inclinent et se prosternent face contre terredevantleSeigneur.

Les lévites lisent ensuite le livre de la Loi. Ils le font ensélectionnant un certain nombre de passages dont ils donnentensuite lesens.La loideMoïseestécriteen languehébraïquemais les exilés revenus après 50 ans ne la connaissent plus.Durant la captivité àBabylone ils se sont habitués à parler enaraméen. Ilsontdoncbesoind’une traductionquiest faiteparleslévites.Aprèschaquepassageluenhébreu,lelecteurs’arrêteetletraducteurendonnelesens.C’estainsiquelalecturepeutêtrecomprisepartous.

Il est très important de comprendre le sens des lectures.Avant le second concile du Vatican, au cours de la messe,l’Écriture sainte était proclamée en latin mais le peuple necomprenaitpluscettelangue.Leconcileaintroduitl’usagedelalanguevernaculairedanslaliturgiedesortequelecontactavecl’Écritureestdevenubienplusfacilepourlesfidèles.

LapremièreréactiondelafouleàlalecturedelaLoiestunegrandeémotion.Lepeuplepleuredejoiemaisaussidedouleurcar la Loi éclaire et rend conscients des péchés et donc de lanécessitédelapénitence.

ÉcouterlaparoledeDieuestunechosemagnifique.Enelle,c’estDieului-mêmequinousparle,quiprendl’initiativedesetourner vers nous et d’établir un contact avec nous. Lorsquenous lisons la Bible nous devons penser qu’elle contient laparole de Dieu qui établit un contact personnel, profond etréconfortantentrel’hommeetsonCréateur.

MaisEsdrasditàceuxquipleurent:«Cejourestconsacréau Seigneur votre Dieu ! Ne prenez pas le deuil, ne pleurezpas ! » Il ajoute ensuite : « Allez, mangez des viandessavoureuses, buvez des boissons aromatisées, et envoyez unepartàceluiquin’ariendeprêt.CarcejourestconsacréànotreDieu!»

Cette invitationestpleinedesens.Lafêtenepeutpasêtrecomplète si les plus malheureux, les plus pauvres, ceux quin’ont rien pour festoyer, ne reçoivent pas un peu de ceux quisontdanslajoie.

Dans cet extrait du livre de Néhémie nous trouvons uneinformationimportante:aprèsladureépreuvedel’exil,méritéeparlepeupleenraisondesespéchésetdesoninfidélité,celui-cicomprendqu’ilesttoujoursaimé,qu’ilesttoujourslepeuplebéniparDieu.

L’Évangilenousemmène jusqu’à lasynagoguedeNazarethpouryassisteràune lectureordinairede laBiblemaisqui,encetteoccasion,devientextraordinaire.

Lepassagequenouslisonsdanslaliturgiedecedimancheestprincipalementextraitduprologuedel’ÉvangiledesaintLuc(Lc1,1-4)danslequell’auteurexpliquequed’autresont,avantlui,entreprisderapporterlesévénementsdelaviedeJésusmaisqu’iladécidédelefaireluiaussi,delivrerluiaussiuncompterenduordonnéafinquelesfidèlespuissentrendrecomptedelasoliditédesenseignementsqu’ilsontreçus.

Lucveutoffrirauxchrétiensuntextefondésuruneenquêteprécise, sur des informations sûres de sorte que la foi soitsolidementenracinéesurl’authentiquerévélationdeDieu.

Après ce prologue, l’Évangile de ce jour nous parle descommencementsduministèredeJésus.Aprèslebaptêmeet lestentations,ilretourneenGaliléeet,aveclapuissancedel’EspritSaint, il commence à enseigner dans les synagogues. NousvoyonsicisonenseignementàNazareth,lavilledanslaquelleilagrandi.

Jésusentredanslasynagoguelejourdusabbat,cejoursaint

etenlargesansrienprendre.Ilssontdéçus.MaisSimonauneinspirationetdit:«Mais,surtonordre,

jevaisjeterlesfilets.»IlreçoitcetteinspirationdeDieu.C’estune inspiration de foi, une foi qui n’est pas seulement«intellectuelle»maisquiest«active»,quipousseàl’action.

Noussommes,nousaussi,appelésàdonnercetteréponsedefoi.Lorsquetoutnoussembleinutile,lorsquelavienoussembleabsurde, nous devons nous tourner vers le Seigneur qui nousadresse une parole de confiance, d’encouragement. Si nousaccueillons cette parole, nous pouvons avoir une réactionpositive.

Le conseil donné par Jésus à Pierre se révèleextraordinairementfécond:«Ilslefirent,etilsprirentunetellequantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firentsigne à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider.Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel pointqu’elles enfonçaient. »Cette pêche estmiraculeuse, elle est lesigne de la puissance de la parole de Jésus. Il n’est pas unhommecommelesautres,ilestleFilsdeDieuetparticipedoncde sa puissance créatrice. Lorsqu’une personne se metgénéreusement à son service, elle peut accomplir des chosesextraordinaires.

La pêche miraculeuse provoque chez Simon une profondeimpression; ilyvoit lamanifestationdelapuissancedeDieu.LeprophèteIsaïead’ailleursuneimpressionsemblablelorsque,dansletemple,ilalavisiondeDieu(Premièrelecture).

Simonestsaisid’un«effroi»religieux,letermeutiliséparl’Évangilemanifestelefaitquelacrainteéprouvéeparl’apôtreest trèsgrandedevant lamanifestationde lapuissanceetde lasaintetédeDieu.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe a une visionimpressionnante:«JevisleSeigneurquisiégeaitsuruntrônetrès élevé ; les pans de son manteau remplissaient le Temple.Desséraphinssetenaientau-dessusdelui.Ilsavaientchacunsixailes :deuxpoursecouvrir levisage,deuxpoursecouvrir lespieds,etdeuxpourvoler.Ilssecriaientl’unàl’autre:“Saint!Saint !Saint, leSeigneur,Dieude l’univers.Toute la terre estrempliedesagloire.”»

Les séraphins proclament la sainteté de Dieu. Nousreprenons leurs paroles au cours de chaque messe. Maiscomment lesprononçons-nous?Peut-être le faisons-nousaveclégèreté et sanspenser à la saintetédeDieuqui estunechoseextraordinairequinousdépassetotalement?

C’estpournousunegrâcequedeprendreconsciencedelagrandeur et de la sainteté de Dieu. Elle donne un contactauthentiqueetprofondaveclui,uncontactquenepeuventnousdonner,desprièressuperficielles.

DemandonsauSeigneurcettegrâced’être,commelefurentIsaïe et Pierre, profondément impressionnés par sa grandeur etsasainteté.

DevantcettevisiondeDieu, Isaïe s’exclame :«Malheuràmoi ! Je suis perdu, car je suis unhommeaux lèvres impures,j’habiteaumilieud’unpeupleauxlèvresimpures.»Leprophèteserendcomptedesonimpuretéencomparantsavieetlaviedetoutlepeuple,àlapuretéimmaculéedelavisiondeDieu.

C’est alors que celui-ci intervient pour le purifier. Un desséraphins prend un charbon ardent de l’autel du temple ettouche la bouche du prophète en disant : « Ceci a touché teslèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché estpardonné.»

À cet instant Isaïe se sent prêt pour samission, il dit lui-même:«J’entendisalorslavoixduSeigneurquidisait:“Quienverrai-je?Quiseranotremessager?”Etj’airépondu:“Moi,jeseraitonmessager:envoie-moi.”»AprèsavoirétépurifiéparDieu,Isaïeestprêtàpartirenmission.

De la mêmemanière, à la fin de l’Évangile, Simon-Pierrereçoit une mission de Jésus. Le Seigneur lui dit avant tout :«Soissanscrainte!»Ilmetainsifinàsacrainte.Puisilluifaitune promesse : « Désormais ce sont des hommes que tuprendras.»

Lamissiondepierreserasemblableàcelledupêcheur,maisdans sa nature même elle sera différente. Les hommes nepeuvent être attirés comme lepoisson.Êtrepêcheurd’hommesest, en réalité, une activité divine et l’apôtre, l’homme n’estqu’un instrumentdans lesmainsdeDieu.Cet instrumentpourêtreutile,doitêtregénéreuxafind’accomplirl’œuvreduChrist.

Àlafin,PierreetsescompagnonslaissenttoutpoursuivreJésusetseprépareràleurmissiondepêcheursd’hommes.

Être pêcheur d’hommes est une chose très importante quinécessiteunengagementtrèsfort.Lafatiguequienrésulten’estpasmoindrequecelledelapêche!DanslasecondelecturePaulaffirmequ’ils’estdonnéplusdepeinequelesautresdanssonactivitéapostolique,mais ilajoute :«Àvraidire,cen’estpasmoi,c’estlagrâcedeDieuavecmoi.»Cen’estpasl’œuvredel’hommemaisduChrist,delagrâcedeDieu,quirendpossiblesdeschosesimpossibles.

Lamission de Paul consistait à annoncer l’Évangile de lamortetdelarésurrectionduChrist.Ila,dèslecommencement,

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Si27,4-7;1Co15,54-58;Lc6,39-45

ans l’Évangile de ce jour, Jésus nous propose quelquesréflexions formuléesdemanièresemblableàceque l’on

trouvedansleslivressapientiaux.Notreviedoitêtrevécueavecsagesse car, autrement, elle s’engage sur demauvaisesvoies etpeutmalsefinir.

Lapremièrechoserequiseparlasagessec’estdechoisirunbonmaître.Sansmaîtreonnepeutpasapprendrelasagesse,onmanque d’expérience. Il faut, en effet, profiter de l’expériencedesmaîtres.

Jésusnousrendattentifsàcepointendisant:«Unaveuglepeut-ilguiderunautreaveugle?Netomberont-ilspastousdeuxdans un trou ? » Si nous choisissons un aveugle pourmaître,c’est-à-direunepersonne ignorantequinepossèdepas lavraiesagesse, alors nous courons certainement de grands risques, lerisqued’unéchec.

Jésus dit ensuite : « Le disciple n’est pas au-dessus dumaître;maisceluiquiestbienforméseracommesonmaître.»

Il nous faut choisir Jésus commemaître car il est l’uniquemaîtreempliparlasagessedivine.Seulsceuxquiontapprisdeluipeuventbienguiderlesfidèles.

Dans le même temps, ces réflexions nous invitent à êtreattentifs car de nombreux maîtres se présentent dans notremonde,quiprétendentconnaître levraichemin, levraisensdenotrevie.Mais,enréalité,ilsn’ontpaslavraiesagesse!

NousdevonstoujoursreveniràJésuspourqu’ilnousguidevers la plénitudede la vie. Il veut notrebien et nousdemanded’êtredocilescarilnousconduitàlacommunionavecDieuetàlacommunionavecnosfrèresetnossœurs.

Jésus formule ensuite une demande en utilisant une imagesymbolique assez paradoxale : « Qu’as-tu à regarder la pailledansl’œildetonfrère,alorsquelapoutrequiestdanstonœilàtoi,tunelaremarquespas?»

Nous devons reconnaître que, spontanément, nous sommesportés à l’indulgence à notre égard et à l’exigence à l’égardd’autrui. En fait, il nous faudrait faire le contraire : êtreexigeantsavecnous-mêmesetindulgentsaveclesautres.

Nous sommes indulgents avec nous-mêmes car nousconnaissons notre personnalité et toutes les circonstances qui,aumoinsenpartie,expliquentnotrecomportement.C’estainsiquenousréussissonstoujoursàjustifierdenotreattitude,mêmelorsqu’elle est erronée, nous arrivons toujours à lui trouverquelqueexcuse.

Mais lorsqu’il s’agit des autres, nous ne pouvons pas liredans leurcœuretnous les jugeonsde l’extérieur,souventavecsévérité.

Jésus nousmet en garde contre cette tendance car elle esttrès dangereuse pour notre vie de charité. Si nous sommesindulgents avec nous-mêmes et exigeants avec les autres, alorsnous nous trouverons toujours au milieu de tensions,d’incompréhensions et de conflits dans la communauté. Si, enrevanche, nous sommes exigeants avec nous-mêmes etindulgentsaveclesautres,laviedanslacommunautéchrétienneseravécuedans lapaix,dans la joieetdans la compréhensionréciproque.

Jésus porte plus avant la symbolique de son image :«Commentpeux-tudireàtonfrère:“Frère,laisse-moiretirerlapaillequiestdans tonœil”,alorsque tunevoispas lapoutrequiestdansletien?Espritfaux!Enlèved’abordlapoutredetonœil ;alors tuverrasclairpour retirer lapaillequiestdansl’œildetonfrère.»Nousvoyonsicicequ’ilyadedéplacédansnotre réaction spontanée. Il nous est difficiledevoir la poutrequi est dans notreœil alors que nous voyons la paille qui estdansceluidenotrefrèresansaucuneffort.Nousdevrionsêtre,avant tout, préoccupés à enlever la poutre qui se trouve dansnotre œil, c’est-à-dire à corriger nos défauts, notrecomportementetalorslapaillequiestdansl’œildenotrefrèrenenousseraitplusunobstacle.

Ilesttoujoursutiled’aiderlesautresparunconseilouuneobservation,maisceladoitêtrefaitavechumilité.Lorsquenousobservonset faisonsnoter ànos frèresundéfaut,nousdevonsêtre conscients de nos propres défauts. C’est seulement ainsiquel’onpratiquevéritablementlacharitéfraternelle.

Paul,danslalettreauxGalates,nousexhorteà«porterlesfardeaux les uns des autres » (Ga 6, 2) c’est-à-dire à êtrecharitables, indulgents et compréhensifs. C’est ainsi que l’onaccomplit la loi du Christ qui est la loi de la vraie charité.Lorsque nous jugeons les autres nous nousmettons en dangernous-mêmes, car, comme le dit le Seigneur, « la mesure dontvousvousservezpourlesautresserviraaussipourvous»(Lc6,38etlieuxparallèles).

La dernière partie du passage de l’Évangile utilise l’imagedes fruits. Jésus affirme : « Jamais un bon arbre ne donne demauvaisfruits ; jamaisnonplusunarbremauvaisnedonnedebonsfruits.Chaquearbresereconnaîtàsonfruit:onnecueillepasdesfiguessurdesépines;onnevendangepasnonplusdu

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2S12,7-10.13;Ga2,16.19-21;Lc7,36-8,3

n ce dimanche, la liturgie nous présente la miséricordedivinedontleCréateuruseàl’égarddel’hommepêcheur.

La première lecture nous montre David qui, accusé par leprophète Nathan, confesse son péché et reçoit le pardon. Laseconde lecture parle de la justification qui est une rémissiondes pêchés par la foi. L’Évangile nous rapporte lemagnifiqueépisodedelapécheressepleined’unamourcompatissant.

Dans l’Évangile, nous pouvons noter trois attitudesdifférentes face au péché : celle de la pécheresse, celle dupharisienetcelledeJésus.

La pécheresse fait preuve de douleur et d’amour. Elle estemplie de douleur en regardant son existence marquée par lepéchéetellepleure.Maisellenedemeurepasrenferméesursadouleur.EllesetourneversJésus,ellesepréoccupedelui.Ellefait preuve, à son encontre, d’un très grand amour car elle estpleine de confiance en sa miséricorde. Cette confiance luiinspire des gestes affectueux et tout lui est occasion demanifester son amour reconnaissant à Jésus : elle lui lave lespieds de ses larmes, elle les sèche de ses cheveux et lesembrasse.Elleversesurluil’huileparfuméequ’elleaapportée.Cettefemme,cettepécheressenousoffreunexemplemagnifiquede l’amour,unexemplequenousdevrionssuivre lorsquenousavonspéché.

Le pharisien ne voit pas ce qu’il y a de beau dans cetteattitude. Il jugeet ilcritique ! Il jugeetcritique lapécheresse,maisaussiJésus.Iljugecettefemme,toutd’abordenaffirmantqu’elle est une pécheresse. Ce faisant, il ne tient pas du toutcomptedelamanièredontellesecomporte,desonattitude.Illafixedansunecatégorie,elleestdéfinitivementpécheresseetnepeut en sortir. Bien évidemment il se met à distance de cettecatégoriecarilconsidèrequ’ilestbienplusprochedeDieu.Lepharisien juge aussi Jésus. Il l’a probablement invité pour sefaire une idée sur ce prophète que la foule suit avecenthousiasme.Ilestcontentetsatisfaitdepouvoirconfirmersonjugement négatif sur lui : si Jésus était un prophète il nelaisseraitpasunepécheresses’approcherdelui.

Finalement Jésus intervient. Pour corriger l’image négativeque Simon s’est faite de lui, il pourrait lui dire qu’il a bienconscience que cette femme est une pécheresse.Mais il n’agitpasainsi.S’ill’avaitfait,soninterventionauraitétéfatalepourcettefemmecarelleseseraittrouvéeenbutteauméprisetauraitfini par se décourager. Simon, quant à lui, se serait trouvéenfermédansuneattitudepharisaïque.Or,JésusveutencouragerlapécheresseetpousserSimonàlaconversion.

Il commence par une parabole. Un créancier a deuxdébiteurs : l’un d’eux lui doit cinq cents pièces d’argent etl’autreseulementcinquante.Ilremetleursdettesàtouslesdeux.Jésus demande à Simon : « Lequel des deux l’aimeradavantage ? » Et Simon n’a pas de difficulté à répondre demanière juste : «C’est celui à qui il a remis davantage, ilmesemble.»Jésusluiditalors:«Tuasraison».Simonpeutêtrecontentdelui.

MaiscetteautosatisfactionnedurepaslongtempscarJésuspassealorsàl’attaque:ilopposelagénérositédecettefemmeà

l’accueilqueluiaréservéSimon.Jésus insiste beaucoup sur la générosité dont elle a fait

preuve. Par la suite, il parlera de ses péchés, mais il veutcommencer par parler de sa générosité, de la démonstrationd’amour à son égard.De son côté, Simon a été plutôt réservédans son accueil et n’apas témoigné à Jésus ces signes et cesattentionsquel’onahabituellementpouruninvité.

Ens’adressantàlafemme,Jésusluidit:«Tespéchéssontpardonnés. »Avantmême de parler des pêchés, il lui parle depardon!

Ilestcertainqu’enentendantcesparoleslapécheresses’estsentie comprise. Elle n’est pas seulement pardonnée, elle estreconnue et honorée. Jésus fait son éloge en mentionnant sesgestesd’affection.

Danslaparaboledufilsprodigue,nousvoyonsquelepèrerendhonneuràsonfilsrepentiquirevientdanssamaison:illuifaitporter leplusbeaudesvêtements, il luimetunanneauaudoigtetdeschaussuresauxpieds.Ilfait tuer leveaugraspourunefête(cf.Lc15,22-23).

JésusfaitcomprendreàSimonqu’ildoitprendremodèlesurl’attitudedelapécheresse.Lasituationesttotalementretournée.Simon pensait être lemodèle et considérait que la pécheresseétaitunefemmeméprisable.MaisJésusluifaitcomprendrequ’ildoitimiterlagénérositédecettefemme.

La délicatesse et la bonté dont fait preuve Jésus dans cescirconstances sontmerveilleuses.Dans l’Évangile, Jésus révèlelamiséricordedivined’unemanièreextraordinaire.Illefaitparlesparabolesqu’ilraconte,commeparexemplecelledel’enfantprodigue, mais aussi par l’attitude qu’il manifeste envers lespêcheurs.Ilaccepted’êtreappelé«l’amidespêcheurs»(Lc7,

L


Is66,10-14c;Ga6,14-18;Lc10,1-12.17-20

a liturgie de ce dimanche traite de la question de lamission. L’Évangile nous livre le récit de l’envoi en

mission de soixante-douze disciples. La première lecture nousparledelatendressedeDieuquienvoiesapaixsurJérusalemetlasecondenousparledepaixetdemiséricorde.

L’extrait de l’Évangile est très intéressant car il nous offreuneremarquableouverturesurlamissionuniverselle.Lenombredesoixante-douzeaunevaleursymbolique,ilsignifielatotalitédes nations. Dans le livre de la Genèse il est fait mention desoixante-douze nations différentes. Cet envoi des soixante-douzeestdonclesignedecequelamissiondoitêtreadresséeàtouteslesnations.

Ils’agitbiend’unsigneetnonencoredelamissioneffectivecar,avantlarésurrectiondeJésus,elledemeurelimitéeàIsraël.Cependant laperspectiveuniverselleestdéjà indiquée.Elleestd’ailleursaussiprésentedanslesparolesdeJésusquiditquelamoisson est abondante et qu’il y a donc besoin de beaucoupd’ouvriers. Il prie donc le maître de la moisson d’envoyer denouveauxouvriers.

Cette demande de Jésus est toujours valide. L’Église doitprierlemaîtredelamoissond’envoyerdesouvriersetchacundenous doit le faire avec un cœur ouvert et une attitudemissionnaire.Notre prière nedoit pas être limitée à nospetits

besoins, à la nécessité. Une prière est chrétienne seulement sielleaunedimensionuniverselle.DansleNotrePère,Jésusnousinviteàdemander:«Quetonrègnevienne».Ilnousfaitainsiprierpourlamissionuniverselle.

Jésus envoie ses disciples « commedes agneaux aumilieudes loups. » Leur mission n’est absolument pas de naturemilitaire,cen’estpasuneconquête.Lesdisciplesn’ontpaslesmoyens d’entreprendre une propagande ou de conquérir desterritoiresennemis,maisilsontaveceuxlapromessedivinederépandrelapaix.

Jésus dit à ses disciples : « Dans toute maison où vousentrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.” » Lesconquérants qui partent pour établir des empires nes’embarrassent pas de ce message de paix. Les messagers del’Évangile,eux,sontlàpourrépandrelapaixetn’ontdoncpaslapossibilitéd’userdemoyensviolents.

Lapaix,c’estlasatisfactiondesplusprofondesaspirationsde l’homme. La première parole que Jésus adresse à sesdisciples est : « La paix soit avec vous ! » Par sa Croix, il aobtenularéconciliation,larémissiondespêchésetdonclapaixavecDieu,lapaixdanslesconsciencesetentrelespersonnes.

Un certain nombre de détails dans les propos de Jésusmontrequelesmessagersdel’Évangiledoiventpropagerlapaixsans relâche, ne doivent s’arrêter devant aucun obstacle et nedoivent pas limiter la portée de leur action en raison desobservances légales hébraïques. Jésus dit à deux reprises :«Restezdanscettemaison,mangeantetbuvantcequel’onvousservira », «Dans toute ville où vous entrerez et où vous serezaccueillis,mangezcequ’onvousoffrira.»

Pourquoi insiste-t-il tant sur ce simple point de

comportement ? En fait l’observance des règles alimentairesrigidesde la loimosaïqueétaitunobstacleaux relationsentrelesHébreuxet tous les autrespeuplesde la terre.Aujourd’huiencore,lesjuifsobservantsneconsommentquedelanourriturekasher, c’est-à-dire une alimentation pure qui correspond à laLoietauxtraditions.

MaisJésusnousditdenepasnouspréoccuperdecesrèglescar elles peuvent devenir un obstacle. Les messagers del’Évangile doivent être ouverts et conciliants, ils doiventtoujourscherchercequiunitlespersonnesetnepasacceptercequisépare.

La paix ne peut être offerte que lorsque la communicationestpossible.Làoùilyaunebarrière,onnepeutpasparlerdepaix.Labarrière,enelle-même,marqueunecertainehostilité.

Paul reprendcetenseignementdeJésus lorsqu’ildit :«LeroyaumedeDieuneconsistepasendesquestionsdenourritureoudeboisson; ilest justice,paixet joiedans l’EspritSaint»(Rm 14, 17). Dieu veut que tous ces fils vivent dans la paix,danslajoieetdansl’amour.

Comme le dit la première lecture, Dieu est plein detendresse. Il nous invite à la joie et promet de manifester sabonté,sagénérosité :«Jedirigeraiverselle lapaixcommeunfleuve,etlagloiredesnationscommeuntorrentquidéborde.»

Letextehébreuemploieleterme«Shalom»quenousavonsl’habitude de traduire par paix mais il a aussi le sens deprospéritéetd’abondancecartelssontlesfruitsessentielsdelapaix.

La générosité divine se manifeste par une multitude degestesde tendresse : «Vous serez commedesnourrissonsque

prieravecpersévérance.»Dans sa réponse, Jésus veut nous encourager à beaucoup

prierennousoffrantuncertainnombred’exemplessuggestifs.Ildit que, si un homme se laisse convaincre par une requêteinsistante, à plus forte raison Dieu, qui est si bon, ne peutmanquer d’écouter notre prière. Nous devons donc avoirconfiancedanslefaitquenousseronsécoutés.Jésusnousdit:« Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ;frappez,laportevousseraouverte.»

Lapremièrelecturenousprésentel’exempled’AbrahamquiauneprofondeconfianceenDieuetn’apaspeurd’insisterdanssaprière,dedemandertoujourspluscarilsaitqueleSeigneurestbon.Cependantils’arrêteàdixjustesdesortequesaprièren’obtient pas lamiséricorde et le pardon deDieu pour la citépécheresse.

En revanche Jésus est le seul qui a obtenu la miséricordepour tous. Il l’a obtenu par sa prière mais surtout par sasouffranceetsadocilitéàDieudanssapassionavecunamourinfinipourlePèreetpournous.C’estcetamourquidonneàlaprièreuneforceinvincible.

Pourquoi,dans l’Évangile, leSeigneurnousparle-t-ilde lanécessitédeprier?La raisonprincipaleestque laprièrenouspermetd’entrerdansunerelationtoujoursplusforteettoujoursplusprofondeavecDieu.

La prière nousmet en contact avec le Père céleste avec leChristetavec l’EspritSaint.Le faitmêmedeprierest, en lui-même,trèsbénéfique.Onadit,àproposdespersonnesâgées:«tantqu’unepersonneestcapabledeprier,ellen’estpasinutile

surlaterre.»Jésusnousinviteàprieravecpersévérancepourapprofondir

notre relation filiale avec le Père céleste. Il possède cetterelation d’une manière parfaite mais veut que nous entrions,nous aussi, dans ce lien de confiance affectueuse avec le Pèrecéleste.

En outre, il nous enseigne à bien prier : il nous donne laformule de la prière, le Notre Père, qui contient toute lasubstancedenotrerelationavecDieu.

DanscetteprièrelespremièresdemandesconcernentlePèrecéleste lui-même : « Père, que ton nom soit sanctifié, que tonrègne vienne. » Jésus nous enseigne à nous préoccuper de lagloireetdurègnedeDieu.Iln’yapas,enréalité,dechoseplusimportantepournousquecesdeuxéléments.Nousdevonsfaireuneffortpoursortirdenospréoccupationsimmédiatesquinousétouffent et nous empêchent de penser à ce qui est important.Nous devons faire un effort pour penser à la sanctification dunom de Dieu, c’est-à-dire à la manifestation de la sainteté deDieudansnotrevieetdanslemonde.

Nous devons désirer intensément que le nom deDieu soitconnu,vénéréetaimépartousleshommesetqu’ainsilemondepuisseêtretransformé.Rienn’estpluspuissantquel’amourdeDieupourfaireprogresserlemonde.

Les deux premières demandes du Notre Père sont lefondement de toute la prière. Si nous voulons être de vraischrétiens,nousdevonsnouspréoccuperdelagloiredeDieuetde son règne.Dansun autre passagede l’Évangile, Jésus dit :«Cherchezd’abordsonRoyaumeetsajustice,ettoutcelavousseradonnépar-dessuslemarché»(Mt6,33;Lc12,31).

Les deux premières demandes du Notre Père sont

importantescarellesnousmettentdansuneattituded’amourquin’est pas égoïste mais reconnaissante envers le Père. Il nouscomblededons!Nousdevonsl’aimeretrépondreàsonamourparunamourreconnaissant,unamourquicherchesagloireetletriomphedesonrègne.

LasecondepartieduNotrePèreconcernenosbesoins.Nousdemandons avec une confiance filiale à Dieu de nous donner,chaquejour,notrepainquotidien.

Cette demande peut avoir un sens bien plus profond quecelui d’une nourriture matérielle. Saint Cyprien nous dit quenotrepainquotidien leplusessentiel, c’est l’eucharistie.Nousdevons souhaiter que tous les chrétiens se nourrissent souventde ce pain, au besoin de manière quotidienne, pour êtretransformésparleChristetrecevoirtoutelalumièreetlaforcedesagrâce.

Mais nous devons et nous pouvons aussi certainementdemander notre nourriture corporelle et tout ce qui estnécessaireànotrevieetauprogrèsdenotreexistence.

NouspouvonsnoterquedansleNotrePère,Jésusnousfaitadresser nos demandes en mettant les verbes au pluriel. Il nenous enseigne pas une prière individuelle mais une prièrecommunautaire. Même dans la prière, Jésus nous invite àpratiquerlecommandementdel’amourenversleprochain.

Nous nous unissons à notre prochain pour adresser nosdemandes au Père. Nous pouvons, en particulier, penser auxpersonnesquineprientpas,quin’ontpaslajoiedeprier,àceuxà qui ilmanque une chose essentielle dans la vie : la relationfiliale avec Dieu. Nous devons penser à eux avec charité

L


Jr38,4-6.8-10;He12,1-4;Lc12,49-57

aviedeJésusn’apastoujoursétéfacileetilnousavertitque notre vie chrétienne ne le sera pas non plus. Dans

l’Évangiledecejour,ilparledepaixetdedivision,ilnousditqu’iln’estpasvenupourapporterlapaixmaisladivision,c’est-à-dire la contradiction et l’hostilité. La seconde lecture nousparledecettehostilitédespêcheursqueJésusadûaffronter.LapremièrelecturedécritlasituationdélicateduprophèteJérémiequipréfiguredemanièreimpressionnantemaisimparfaitelesortdeJésus.

Jérémie est à Jérusalem pendant le siège établi par lesBabyloniens.Ilaffirmequ’iln’estpaspossiblederésisteretquecela ne pourrait que faire empirer la situation. Il estmieux detraiteravecNabuchodonosor.

Maislafoule,etspécialementseschefs,nesontpasdecetavis. Ils veulent résister à outrance et sont prêts à soutenir lesiège jusqu’au bout. Ils sont furieux contre Jérémie qu’ilsconsidèrentcommeundéfaitiste.

LeroiSédéciasn’osepass’opposeràeuxlorsqu’ilsveulentchâtierdurement leprophète. Il laissefaire. Ilssesaisissentdeluietlejettentdansuneciternepleinedevase.

La situationduprophèteest terrible. Jérémieparle aunomdeDieumaisilsemblequeleSeigneurneleprotègepas,qu’ill’abandonne aux mains de ses ennemis et le laisse dans une

situationdésespérée:ilestaufondd’uneciternedanslavase,ilvamourir.Maiscetteimpressionesttrompeuse.Dieuestattentifà Jérémie et provoque l’intervention d’un Éthiopien, Ebed-Melek qui sauve le prophète. Le roi l’autorise à faire sortirJérémiedelaciterneavantqu’ilnemeure.

Jésusa,àplusieursreprises,étécomparéàJérémiecarilsetrouvait dans une situation semblable à celle du prophète. Luiaussi annonçait une catastrophe terrible : la destruction deJérusalem et l’incendie duTemple.C’est pourquoi il a dû, luiaussi, affronter l’hostilité de ceux qui ne comprenaient pas ledesseindivin.Lasecondelecturenousdit:«Méditezl’exemplede celui qui a enduré de la part des pécheurs une tellehostilité.»Jésuss’estsoumisausupplicedelacroixmalgrésonignominie et nous a ainsi rachetés, nous a obtenu la gloiredivine.

Si tel fut le sort de Jésus nous ne pouvons pas penser enavoir un meilleur, nous ne pouvons penser que notre vie sedéploiesansjamaisrencontrerdedifficultésoudecontrariétés.

Nous voulons tous la paix, une situation tranquille. MaisJésus n’est pas venu pour porter la paixmais pour nous faireconnaître la réalité de notre situation si conflictuelle puisqu’ilnousfautluttercontrelepéchéetcontrelemal.

Nousnepouvonspasaccepterdecompromis.Jésusaffirmedonc : « Pensez-vous que je sois venumettre la paix dans lemonde?Non,jevousledis,maisplutôtladivision.»

Ilfautprendreunedécisionclaire:demeureravecJésusouêtre contre lui. Comme tous ne font pas le même choix, ladivision survient nécessairement entre les hommes. Jésus dit :« Car désormais cinq personnes de la même famille seront

divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils sediviseront:lepèrecontrelefilsetlefilscontrelepère,lamèrecontre la fille et la fille contre lamère, labelle-mèrecontre labelle-filleetlabelle-fillecontrelabelle-mère.»

Lespersonnesnesontpastoutesd’accordentreellescaruncertainnombresuiventl’Évangileetseconformentàl’appelduSeigneur à vivre une vie de charité honnête et généreuse alorsque d’autres ne veulent pas écouter la Parole de Dieu etaccueillirlesjustesexigencesdesaLoi.Ellespréfèrentchercherleur intérêt par tous les moyens et c’est ainsi que naît ladivision.

Nousdevonsêtreprêtsàaffronterlesdivisionssansjamaismanqueràlacharité.Jésusapriépourceuxquilecrucifiaienteta affronté l’hostilité en ne répondant pas à la violence par laviolenceetàl’injureparl’injuremaisenrépondantaumalparune surabondance de bien et une surabondance généreuse degrâce.

Nous devons, nous aussi, être prêts à affronter l’hostilité,nous devons être solidaires de l’Église qui, dans un pays oùdansunautre,subitdespersécutions.

NousdevonsaccepterdeprendrepartàlapassionduChristpour avoir part, nous aussi, à la joie et à la gloire de sarésurrection. Tout cela doit être accompli en union avec leSeigneurquiveutmettrelapaixennoscœursmalgrétouteslesdifficultésquenousrencontrons.Certes,certainescirconstancessemblentsidéfavorablesqu’ilneparaîtpaspossibledetrouverla paix mais Jésus, avec son amour, nous donne une sérénitémerveilleusequipeutnouspermettredelesdépasser.

La direction que nous devons prendre est évidente : nousdevonsêtrefidèlesauxChristetàsaloid’amour,amourenvers

sansme préférer à […] sa propre vie, il ne peut pas êtremondisciple»)nousmontrebienqu’ilnousfautélimineretarracherde notre cœur toutes les affectionsmêlées d’égoïsme.L’amourpournotrevieestunamourintéresséetJésusnousdemanded’yrenoncer pour accueillir son amour qui est complètementdésintéresséetimmensémentgénéreux.

Jésusdoitsemontreraussiexigeantjustementpourpouvoirse donner à nous. S’il se contentait, de notre part, d’uneaffectionlimitée(cequireviendraitpournousàletraitercommeunamiparmid’autres)alorsilnepourraitpassedonnerànous.

Iln’estpas,eneffet,unamiparmid’autres.IlestleFilsdeDieu qui possède toute notre personne et qui veut que nousadhérionspleinementàluidanslafoi,l’espéranceetl’amour.

NousdevonsaccueillirJésuscommenousaccueillonsDieului-même. Le premier commandement est « Tu aimeras leSeigneurtonDieudetouttoncœur,detoutetonâmeetdetoutton esprit » (Mt 22, 37 ; Mc 12, 30). Donc Dieu veut nousposséder totalement et, en un certain sens, il ne laisse pas deplacepourquelqu’und’autre.

Nous devons toujours tendre à cet amour très fort, total ettrès exigeant. Nous devons, dans notre vie, accueillir DieucommeDieu,accueillirJésuscommeFilsdeDieuquialedroitd’être aimé par toute notre personne et avec toute la force ettoutenotrecapacitéd’aimer.

SinousrecevonsainsiJésusetquenousportonsnotrecroixalors Dieu nous fera participer à son amour pour tous leshommes. Il nous faut porter notre croix car un amour aussiradical se manifeste dans le renoncement à la quête de notrepropreintérêtetdenotresatisfaction.

Dieuaimenotrepère,notremère,nosfrèresetnossœurs!

Si nous lui sommes unis dans l’amour, alors, avec lui, nousdéborderonsd’amourpour lesautres,maisd’unamourpurifié,désintéresséetgénéreux.

Cetteperspective,quiestcelledel’Évangile,n’estpasfacileà comprendre car comme le dit la première lecture : « Quelhomme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peutcomprendre les volontés du Seigneur ? » Dieu, en un certainsens,veuttoutmaisilnousdonnetout.

Nous avons souvent des difficultés à le comprendre.Nousdevons donc demander à l’Esprit Saint de nous guider et denousfairegrandirdans l’amour.SalomonditaDieu :«Etquiaurait connu ta volonté, si tu n’avais pas donné la Sagesse etenvoyéd’enhauttonEspritSaint?»

Danslasecondepartiedel’Évangile,Jésusnousparledelanécessité qu’il y a à réfléchir avant de prendre une décisionimportante.Ildonnedeuxexemples.

Le premier est celui d’un homme qui veut construire unetour. Il doit commencerpar s’asseoirpourprendre le tempsdecalculer la dépense et s’assurer de ce qu’il a les moyens del’achever.S’iln’agitpasainsi,toussemoquerontdeluicarilnepourrapasterminerlestravauxqu’ilaentrepris.

Le second exemple est celui d’un roi qui part en guerrecontre son ennemi. Il doit, lui aussi, bien réfléchir avantd’entreprendre une œuvre de ce genre et s’il se rend comptequ’il ne peut pas la mener à terme, il lui faut envoyer unambassadeurplutôtqu’unearmée!

Jésus dit que celui qui veut le suivre doit commencer parréfléchircar ildoitbienprendreconsciencedesconséquences,desconditionsnécessairespourêtresondisciple.

Quelles sont ces conditions ? Que faut-il faire pour êtrediscipledeJésus?Faut-ildonnerunepartdesesbiens?Faut-ildonnerunegrandepartdesesbiens?

L’exigence de Jésus est bien plus radicale que tout cela :«Demême,celuid’entrevousquinerenoncepasàtoutcequiluiappartientnepeutpasêtremondisciple.»

Jésus, une nouvelle fois, se montre très exigeant. Il nousdemandeenrenoncementtotal,unrenoncementabsolu.

Celanesignifiepasque,pourêtrediscipleduChrist, tousleschrétiensdoiventvendretoutcequ’ilsontet ledonnerauxpauvres. Cela veut dire que chaque chrétien doit se détacherprofondémentdetouteformedecupiditéetdetoutattachementauxrichessesmatérielles,auxbiensterrestres.

Le chrétiendoit accepter que son cœurne soit pas occupépar ces choses, il doit n’ymettre que Jésus. Il doit lui laissertoute laplace. Ildoit toujoursdésirer faire lavolontéde Jésusquiestunevolontéd’amour.S’ilenvaautrement, si soncœurestdivisé,ilnepeutpasêtrevéritablementundisciple.

Nous devons demander au Seigneur la force d’aller del’avant et de ne pas accepter de partager notre cœur. Il doitpleinement appartenir à Jésus afin que nous soyons unis à luid’unemanière authentique. Nous serons alors ses disciples etnous recevrons de lui toute la force de son amour quitransformeranotrevieenymettant lapaixet la joieetdonclevraibonheur.

La seconde lecture nous montre la délicatesse de l’amourqueJésusmetdanslecœurdesesdisciples.

L’amourdePaulpourJésusesttrèsardent,ilvitpourluiau

Nous devons savoir trouver des solutions pour aider ceuxquisontdanslebesoin.Ilnefautpassuccomberàl’inertiemaisêtreentreprenants.

Ilestfréquentqueleschrétienssoientgénéreux.L’Églisenedoitpashésiteràprendredes initiativesen faveurdeceuxquisont dans le besoin.Chacun des chrétiens peut collaborer auxactionsmisesenplaceparl’Égliseafindeprogressersurlavoiedelagénérositéplutôtquedeselaissercontaminerparl’espritdumondequinousentraîneàlapoursuiteduprofitpartouslesmoyenspossibles.

La première lecture nous montre cet esprit du monde. LeprophèteAmoscritiqueavecvigueurl’attitudedumondequiesttoujoursàlarechercheduprofitauxdépensdelajusticeetdelavérité. Il affirme : « Écoutez ceci, vous qui écrasez le pauvrepouranéantirleshumblesdupays.»

L’espritdumonden’aaucunepitiépourlespauvresmaissecontentedejouirdesavantagesquelasituationoffre,aubesoinpar des moyens malhonnêtes : « Nous allons diminuer lesmesures, augmenter les prix, et fausser les balances. » LeSeigneur n’accepte pas tout cela, il ne peut le tolérer ! NousdevonsdoncêtreclairsetavoirconsciencedecequeleSeigneurnousengageavecénergiesurlavoiedelavraiegénérosité.

La seconde lecture nous parle, elle aussi, de la générositémaisd’unemanièrecomplètementdifférente.

Entantquechrétiens,nousdevonsêtregénéreuxenverstousleshommesetcettecharitéuniversellesemanifestedemanièreparticulièredanslaprière.Alorsquelesmoyensmatérielssonttoujourslimités,ellepeutatteindrelespersonnesoùqu’ellesse

trouvent.EnécrivantàTimothée,Pauldit:«J’insisteavanttoutpour qu’on fasse des prières de demande, d’intercession etd’actionde grâce pour tous les hommes. »Nousvoyons ici lagénérosité chrétienne. Nous devons avoir un cœur ouvert aumondeentier.

L’Apôtreaffirmequ’ilfautprierdemanièreparticulièrepourceux qui sont au pouvoir car ils ont des responsabilités trèsimportantes, leurs actions interfèrent sur la vie de tous leshommes. Si ceux qui sont au pouvoir agissent d’une manièrejuste et généreuse, alors la paix est assurée et les chrétienspeuventmenerleur«viedanslecalmeetlasécurité,enhommesreligieuxetsérieux»aumilieudeleursfrères.

Dieu veut que notre prière et notre charité soientuniversellescarsonamourestuniversel.PaulaffirmequeDieu«veutquetousleshommessoientsauvésetarriventàconnaîtrepleinement la vérité. »LeSeigneur ne s’occupepas seulementdusalutdupeupleélumaisdetousleshommesetveutquetouspuissent bénéficier de la rédemption obtenue par la croix deJésus.

Paul continue : « Il n’y a qu’un seulDieu, il n’y a qu’unseulmédiateurentreDieuetleshommes:unhomme,leChristJésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous leshommes. » La dimension universelle du salut est ici encoreprésente.

Nous devons toujours vivre dans l’amour de Dieu et enunion avec lui et étendre notre charité à tous ceux qui en ontbesoindanslemonde,maiscelasevérifiebienplusencoredanslacélébrationdel’eucharistie.

Laprièredesfidèles,laprièreuniversellequel’onproclame

aprèsavoirrécitéleCredovadanscesens.C’estuneprièrequiveut répondre à l’invitation de Paul qui nous recommande deformuleràDieudesdemandesetdessupplications,desprièresetdesactionsdegrâcespourtousleshommes.

Accueillons cette invitation du Seigneur qui met en notrecœurunamourfortetgénéreuxetnousguideainsiverslavraiejoie.

l’AncienTestament leur prescrit de crier : « Impur ! Impur ! »(Lv13,45).

CesdixlépreuxontsuqueJésusdoitentrerdansunvillageet ils vont à sa rencontre. Ils s’arrêtent assez loin de lui etcrient:«Jésus,Maître,prendspitiédenous.»

Jésus leur dit simplement : « Allez vous montrer auxprêtres.»

Leslépreuxdevaientseprésenterauxprêtresmaisseulementaprès leurguérison.Lesprêtresn’avaientpaspour fonctiondeles guérir, mais de s’assurer que leur guérison était bienintervenue. Ce rôle revenait aux prêtres car ces élémentsconcernaient lapureté.Les lépreuxnepouvaientpasparticiperauculteenraisondeleurimpuretémais,aprèsleurguérisonilsyétaient,ànouveau,admisetc’estpourcetteraisonquedevaits’exercerlecontrôledesprêtres.

LorsqueJésusinviteleslépreuxàseprésenterauxprêtres,illeurditaufond:«vousserezguérisencheminetvouspourrezalorsvousprésenterauxprêtres.»Etc’esteffectivementcequiadvient puisqu’ils sont guéris, le texte grec dit, « ils sontpurifiés».

Ce miracle est véritablement merveilleux car il changetotalement la vie de ces lépreux qui pourront enfin agirnormalementetavoirdescontactsaveclesautres,avoiruneviebelle et heureuse. Les lépreux ont obtenu ce grandmiracle deJésus.

Quedoivent-ils fairealors?L’und’entreeuxseposecettequestion.L’Évangiledit:«L’und’eux,voyantqu’ilétaitguéri,revintsursespas,englorifiantDieuàpleinevoix.Ilse jeta lafacecontreterreauxpiedsdeJésusenluirendantgrâce.»

L’évangéliste nous fait noter que cet homme était unsamaritain et cette information est significative. Les autresétaient probablement des Hébreux qui considéraient leurguérisoncommenormale,due.

Jésusobservealors:«Est-cequetouslesdixn’ontpasétépurifiés?Et lesneufautres,oùsont-ils?Onne lesapasvusrevenirpourrendregloireàDieu;iln’yaquecetétranger!»

Jésus est attristé parce que les neuf autres ne sont pasrevenus.Ilremarquequelemiraclequ’ilaaccomplin’apaseulerésultatqu’ilauraitdûavoircarilvitpourlagloireduPèreetsesmiracles, il lesaccomplitpourglorifier lePère. Ilest forcédeconstaterqueneufdesdixlépreuxn’ontpasrendugloireauPère.

Ilditausamaritainreconnaissant:«Relève-toietva:tafoit’a sauvé » et celui-ci est le seul à entendre ces paroles trèsimportantesdelabouchemêmedeJésus.

Nous ne pouvons pas avoir une véritable relationpersonnelle avec Dieu sans lui rendre grâce. Ce point estabsolumentfondamentalpournotreviedefoi.

LechrétiendoitêtreunepersonnequirendcontinuellementgrâceàDieucarilreçoitcontinuellementdesgrâcesdelui.Ilnebénéficie pas toujours de grâces exceptionnelles mais d’unemultitudedepetitesgrâcesquirendentsavieplusbelle.PaulditauThessalonicienspeuaprès leurconversion :«Rendezgrâceentoutescirconstances:c’estcequeDieuattenddevousdansleChristJésus»(1Th5,18).

« En toutes circonstances », et donc aussi dans lesdifficultés!Eneffet, lagrâcedeDieunousestdonnéetoutaulongdenotrevie,mêmeaumilieudesépreuvesetbiensouventles grâces qui nous sont alors accordées sont plus précieuses

que celle que nous recevons dans des circonstances plusjoyeuses.

En ouvrant nos yeux et notre cœur nous pouvons nousapercevoirdecequeleSeigneurvientànotrerencontredanslescirconstances douloureuses et nous offre un soutien trèsprécieux qui manifeste sa délicatesse. Lorsque nous noustrouvons dans des difficultés, la providence du Seigneur semanifestedansdepetitssignesquenousdevonsdécouvrir.

Paulreprendcettemêmeperspectivedanslasecondelecture.Il affirme que pour vivre avec le Christ il est nécessaire demouriraveclui.Ilestnécessaire,pourobtenirlesalutquiestenJésus-Christ et la gloire éternelle, de passer au travers desdifficultésetdessouffrances.Pauldit:«Sinoussommesmortsavec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l’épreuve,avecluinousrégnerons.»Faceauxdifficultésnousnedevonspasnous laisserallerà la tristessemaisnousdevonsouvrir lesyeuxetcomprendrequeDieunenousabandonnepasmaisque,làaussi,ilmanifestesonamouretsagénérosité.Nouspourronsalorsrendregrâceetêtreconfiants.

Pierre ne dit pas autre chose : « Mais, puisque vouscommuniez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afind’êtredanslajoieetl’allégressequandsagloireserévélera»(1P4,13).

L’enseignementquenousoffrentleslecturesdecedimancheest très important car il nous rappelle quenousdevons fondernotre vie sur un amour reconnaissant envers Dieu qui nous aappelés à l’existence, nous a donné la grâce du baptême etnourrisdesaparole.

était bien plus important qu’aujourd’hui. Cela signifiait ques’établissaitunrapportdurabled’hospitalité.

Ceux qui entourent Jésus sont stupéfaits de son initiative.Letextedit:«Voyantcela,tousrécriminaient:“Ilestallélogerchezunpécheur”.»

Tous sont scandalisés et ne comprennent pas. Ils ne serendentpascomptedecequeJésusestvenupourtransformerlasituation et non pour maintenir les choses dans l’état danslequelellessetrouvent.Ilestvenuapporterlanouveauté,ilestvenu pour apporter la nouvelle alliance qui changeprofondémentlasituationdel’hommedevantDieuetdevantlesautres.

L’initiative de Jésus est féconde car elle provoque chezZachéeuneconversionradicale.Sagénérositéouvrelecœurdecethommeriche.

Le cœur de Zachée manifeste ses potentialités qui étaientcachées sous un épais tapis de respectabilité et de quête desrichesses. Il dit à Jésus : « Voilà, Seigneur : je fais don auxpauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort àquelqu’un,jevaisluirendrequatrefoisplus.»

Cette décision est d’autant plus généreuse qu’il la prendsansqu’elleaitétédirectementsollicitée.Zachéeaaccueilli lagénérositédeJésusdanssoncœurets’estainsiconverti.

Jésusobservealors:«Aujourd’hui, lesalutestarrivépourcettemaison, car lui aussi est un fils d’Abraham. »Zachéenedoit pas être méprisé, il faut le respecter mais il faut surtoutl’encouragersurlechemindubienetdelacharité.

Jésus,àlafindecepassage,précisesamission:«Eneffet,le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui étaitperdu.»

Jésusestlesauveur,celasignifiequ’ils’intéresseàceuxquisont perdus, méprisés et rejetés. Dans un autre passage del’Évangile,ildit:«Jesuisvenuappelernonpaslesjustes,maislespécheurs»(Mt7,13etlieuxparallèles).

Jésus est venu pour sauver les hommes et son contacttransforme profondément notre personnalité en la mettant enrelationdirecteaveclagénérositédivine.Cetterelationproduitdesfruitsabondantsdebienetdecharité.

La première lecture élargit la perspective en nous faisantcomprendrequetoutcequiestbonestlerésultatdel’amourquivientdeDieu.

DanscepassageextraitdulivredelaSagesse,l’auteurnousdécrit le cœur de Dieu en s’adressant à lui. « Seigneur, tu aspitiédetousleshommes,parcequetupeuxtout.Tufermeslesyeuxsurleurspéchés,pourqu’ilsseconvertissent.Tuaimeseneffettoutcequiexiste,tun’asderépulsionenversaucunedetesœuvres, car tu n’aurais pas créé un être en ayant de la haineenverslui.»ToutcequeDieuacréépossède,deparcefait,unegrande dignité et cela est d’autant plus vrai concernant leshommes.

L’auteurcontinu:«Tuépargnestouslesêtres,parcequ’ilssont à toi, Maître qui aimes la vie, toi dont le souffleimpérissable anime tous les êtres. Ceux qui tombent, tu lesreprendspeuàpeu, tu lesavertis, tu leur rappellesenquoi ilspèchent, pour qu’ils se détournent du mal, et qu’ils puissentcroireentoi,Seigneur.»

Dieu est source d’amour, il est source de conversion et degénérosité. Nous devons toujours garder à l’esprit cet élémentquidoitnousencouragerdanschacunedenosentreprises.

Nousnedevonspasaltérer l’imagedeDieuetenfaireunecaricaturemaisilnousfauttoujourssavoirqueDieuestamour,qu’ilestcompassionetmiséricordeetque,delasorte,ilengagetousleshommessurlavoiedel’espérance.

Danslasecondelecture,Pauls’adresseauxThessaloniciensetleurparledel’accomplissementdel’appeldivinàlasainteté.

Dieu nous appelle à la foi au Christ et, par cet appel,transformenosexistences.L’Apôtreexhorte:«QuenotreDieuvous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé ; par sapuissance, qu’il vousdonned’accomplir tout le bienquevousdésirez, et qu’il rende active votre foi. Ainsi, notre SeigneurJésusaurasagloireenvous,etvousenlui ;voilàcequenousréservelagrâcedenotreDieuetduSeigneurJésusChrist.»

Paul demande ensuite aux Thessaloniciens de ne pas selaisser troublerpardeprétendues révélationsprivéesoupardefausses lettres qu’on lui attribuerait prétendant que le jour duSeigneurestarrivé.

On trouve toujours des personnes qui cherchent àimpressionner au moyen de visions apocalyptiques et quiannoncent des catastrophes et des conflits en tout genre. Leschrétienssedoivent,eux,detoujoursconserverleuroptimismespirituel.Ilnefautpascéderàl’optimismefacileetbonmarché,il ne faut pas être naïfs, mais nous devons toujours garder àl’espritqueDieuœuvredansnotremondeetque,parlagrâceduChrist,ilchercheàfaireprogresserlebien.

eux un encouragement à préparer le royaume de Dieu sur laterre.

E

34edimanchedutempsordinaireFêteduChrist,Roidel’univers

2S5,1-3;Col1,12-20;Lc23,35-43

ncejour,noscœurssontemplisdejoiecarnouscélébronslasolennitéduChrist-Roi.Jésusest le roide l’universet

celadoit nous réjouir,mais la liturgienous fait comprendre lesensdecetteroyauté.Ilnel’estpasd’unemanièrehumainemaisd’unemanièreplusprofonde,plusmystérieuseetpluscachée.

La première lecture nousmontre que David a été reconnucommeroipartouteslestribusd’Israël.

AprèslamortdeSaul,sonautoritén’avaitétéreconnuequeparlatribudeJudaetcen’estqueplustardquetouteslesautreslereconnurentcommeroi.DaviddevintleroidetoutIsraël.

Jésus est le fils de David, ce fils que lui avait promis leprophèteNathan(2S7,8-16)etquidevaitêtreroi,posséderletrônedeDavidsonpèreetrégnerpourtoujoursconformémentàcequel’angeavaitannoncéàMarie(Lc1,31-33).

L’Évangile nous montre la manière dont Jésus est devenuroi. Il l’est devenu par saCroix, c’est-à-dire par la souffrancequ’ilaacceptéepoursauverleshommes.

Alorsqu’ilestsurlacroix,leschefsd’Israëlsemoquentdeluiendisant:«Ilenasauvéd’autres:qu’ilsesauvelui-même,s’ilestleMessiedeDieu,l’Élu!»

Ces mots, « Il en a sauvé d’autres », font référence auxnombreuxmiraclesdeJésusquiaguéridesmaladesetressuscitédesmorts.

Mais bien plus que la santé du corps, Jésus voulait leurdonnerlesalutdel’âme,c’est-à-diredetouteleurpersonne.Iladonc,pourcela,renoncéàsesauverlui-même.

Jésus refuse de se sauver lui-même et accepte plutôt de seperdre,desouffriretdemourirpourlesalutdumondecarcelaest nécessaire afin de libérer l’homme du mal qui estprofondémentenracinédanssoncœur.Ilnepeutaccomplirunetelle œuvre sans souffrance, sans accepter de mourir enexpiationdespéchés.

Lorsqu’ilsdisentàJésus«SituesleroidesJuifs,sauve-toitoi-même ! » les soldats ne comprennent pas ce qu’il lui fautaccepterpourdevenir roi. Il lui fautêtre solidairedeshommesmêmedanslessituationslesplusdifficiles, lespluscruellesetlesplusinjustes.

Undesmalfaiteursluidit:«N’es-tupasleMessie?Sauve-toi toi-même,etnousavec !»Mais l’autrecomprendbienquec’est par sa Croix que Jésus entre dans son royaume. IlcomprendqueJésusremportelavictoiresurlemaletsurlamortenacceptantlessouffrances.Plutôtquedel’insulterilluidit:« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer tonRègne.»

Ilestprobablequecemalfaiteurn’aqu’uneidéeobscuredelanatureexacteduroyaumeduChristmaisilal’illuminationdela foi, il seconfieàJésusalorsquecelui-ci semble totalementimpuissant. Il se confie à Jésus alors qu’il entre dans sonroyaume.

Jésus lui répond : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui,

Alors qu’il cherche à clarifier la situation, un ange duSeigneur lui apparaît et lui dit : « Joseph, fils de David, necrainspasdeprendrechez toiMarie, tonépouse : l’enfantquiestengendréenellevientdel’EspritSaint.»

«Ne crains pas de prendre chez toiMarie, ton épouse » :cettephraseest,pourJoseph,unegrande libération.L’ange luiannoncequelavolontédeDieuestcontraireàladécisionqu’ila arrêtée. Joseph doit prendre avec lui Marie, son épouse, etassumer la responsabilité de père du fils deMarie. L’ange luidit:«Tul’appellerasJésus.»Parcetacte,endonnantlenom,Josephassumeralaresponsabilitépaternelle.

NouspouvonscomparercedrameintérieurdeJosephàceluiprésent aumoment du sacrifice d’Abraham. Celui-ci, qui étaitparfaitementdocileàDieu,avaitcrudevoirsacrifiersonproprefils, porteur des promesses divines. Il s’était résolu à offrir lesacrifice.Maisl’angeduSeigneurl’avaitarrêtéenluidisantqueDieu n’exigeait pas un tel sacrifice. Ainsi Abraham avaitconservésonfilsetoffertensacrifice,àlaplacedel’enfant,unbélierquisetrouvaitlà.

Cette épreuve fut très dure et difficile pour Abraham etquelque chose de similaire est advenu à Joseph : perdre lapersonne la plus chère,mais ensuite, grâce à une interventiondivine,laretrouver.

NouscomprenonsainsiquecetteépreuveaétépourJosephl’occasion d’une profonde purification de son affection. Ilsouhaitait certainement prendre Marie comme épouse et avoiravecelledesrapportsconjugaux.Maissuiteàcetteinterventiondivine, son cœur a été profondément purifié et il est devenucapabledevivreavecMaried’unemanièreparfaitementchaste,respectantenellelamèreduFilsdeDieu.

Les épreuves ont toujours une grande utilité dans la vie.Nousdevonslesaccueilliravecfoietavecespéranceetchercherà comprendre, au travers d’elles, ce que peut bien vouloirpurifierourenforcerleSeigneurdansnotrevie.

L’épreuvearenforcél’amourdeJosephpourMarieet,danslemême temps, a purifié cet amour de sa tendance naturelle àentretenirdesrapportsconjugaux.

Josephavécucedrameavecunegrandedocilité àDieuetest ainsi devenu le père putatif de Jésus. Afin d’apporter unautreéclairage,laliturgienousproposecommesecondelectureun extrait de la Lettre aux Romains qui parle de la foid’Abraham.

Abrahamestlepèred’Isaacmaisbienpluslargementd’unetrèsnombreusedescendancecar ilacruà laparoledeDieu. Iln’avait pas de fils. Dieu lui a promis une descendance plusnombreusequelesétoilesducieletlesabledelamer.AbrahamacruenDieuetgrâceàcettefoiilestdevenupère:pèred’unemultitude, mais surtout père d’une immense descendancespirituelle dont nous faisons, nous aussi partie. Le texte dit :« Espérant contre toute espérance, il a cru. » Abraham a faitpreuve de sa très grande foi d’une manière éminente lors dudramatiqueépisodedusacrificed’Isaac.

Abrahaméclaire ainsi l’histoire de Josephnous permettantde comprendre quelque peu la sainteté véritablement profondedel’épouxdeMarie.

Josephestpournousunmodèledefoi,dedocilitéàDieu,unmodèled’amourpaterneletd’amourconjugal,unmodèledecequ’estuneviepleinementconsacréeàlagloiredeDieudanslesecretetladiscrétion,sansjamaischercheràêtrevu,admiré,

estimé. Joseph a simplement cherché à être juste, c’est-à-diredocile à Dieu en tout afin d’accomplir l’œuvre de Dieu etcoopérerdecettemanièreausalutdumonde.

L’

NativitédesaintJean-BaptisteMessedujour

24juinIs49,1-6;Ac13,22-26;Lc1,57-66.80

Églisecélèbreencejour,laNativitédesaintJean-Baptiste,leprécurseur du Seigneur. Cette fête est d’une très grandeimportancecar leBaptiste est lapersonneenqui culmine toutl’AncienTestament.

L’ÉvangiledujournousrapportelanaissanceduBaptisteetlamanièredont luiaétéattribuésonprénom,choisiparDieu.Les deux autres lectures complètent la perspective parl’évocationdesonministèreetsonannonceduSauveur.

La naissance de JeanBaptiste est l’occasion d’une grandejoie.L’ange avait annoncé àZacharie que la venue de son filsseraitpourtousunegrandesourcedejoie(Lc1,14).Élisabethn’était plus en âge d’avoir des enfants, mais le Seigneur amanifestéenellesamiséricordeetapermis,parextraordinaire,cettenaissancedonttoussesontréjouisavecsamère.

Lorsquesurvientlemomentdedéciderlenomquidoitêtredonnéàl’enfant,l’ÉvangilemontrequelaProvidenceluiporteune attention toute spéciale : une intervention divineparticulièrementsurprenanteluiattribueunnominattendu.

Il eut été normal, et tous s’y attendaient, que l’enfant soitprénommé «Zacharie », comme son père.Cependant, samèren’estpasd’accordetveutqu’ilseprénomme«Jean»carJean

estunprénomquienhébreusignifie«Dieufaitgrâce»,unnomquiconstituetoutunprogramme.

Lesparentsprésentss’opposentàcelacarpersonnedanssaparentèlenes’estjamaisappeléainsi.Ondemandealorspardessignesà sonpèrecomment il souhaite l’appeler.Zacharie écritsurunetablette:«Jeanestsonnom.»

Cette décision résulte d’une inspiration divinepuisqu’Élisabeth et Zacharie, ne s’étant pas concertésauparavant,n’avaientpuarrêtercechoix. Ils s’accordentsur lenom qui doit être donné à l’enfant, et ce nom significatifannonceuntempsdegrâces.

ToussontémerveillésetZachariequis’étaitmontréréticentlorsque l’ange avait annoncé la naissance de l’enfant et pourcelafrappédemutismeparDieu,retrouvemaintenantlaparole.

À cet instant, sa bouche s’ouvre, sa langue se délie, ilretrouve la parole et semet à bénirDieu.Zacharie chante unemagnifiqueactiondegrâceset,danssonBenedictus,annonceetpréditdegrandesetbelleschoses.

Les personnes présentes sont impressionnées par cetévénementcarilestévidentqueledoigtdeDieuestprésentencetenfant.Toussedemandent:«Queseradonccetenfant?»

Effectivement, Jean-Baptiste, en grandissant, manifesteraprogressivement une inclination hors du commun pour la vied’union avec Dieu. L’Évangile dit : « L’enfant grandit et sonesprit se fortifiait. » Il aura, par la suite, l’inspiration d’allervivredansdes régionsdésertiques. Ilmanifestera ainsi la forteimpulsionspirituellequi leconduiraàvivreenermiteoudansunepetitecommunautéquivitdansledésert.Noussavonsqu’ence temps-là il y avait une communauté à Qumran formée depersonnes retirées dans le désert afin de préparer les voies du

Seigneur. Il est possible que Jean-Baptiste ait eu des contactsavec celle-ci, mais jusqu’à ce jour, nous ne pouvons ni ledémontrer,nil’infirmer.

Jeanestdoncprédestinépourunemissionimportante:celledepréparerlesvoiesduSeigneur.

Lorsqu’il veut faire grâce, manifester sa puissance, leSeigneur prépare ses fidèles avec beaucoup d’attention afinqu’ilssoientenétatdel’accueillir.SiDieunepréparepasleurvenue,sesgrâcesnepeuventêtrereçues.

La mission du Baptiste est de préparer le peuple pour lavenueduMessie.Danslapremièrelecture,nousentendonscesparolesduServiteurduSeigneur:«J’étaisencoredansleseinmaternelquandleSeigneurm’aappelé;j’étaisencoredanslesentraillesdemamèrequandilaprononcémonnom.»

LamissionduServiteurestensuitedécritedelasorte:«[LeSeigneur] a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’aprotégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi sa flèchepréférée, ilm’a serrédans soncarquois. »Labouchede Jean-Baptisteestcommeuneépée tranchantecar ilprêcheavecunetrès grande énergie. L’Évangile nous le présente comme unprophèteardentquiprêcheunbaptêmedeconversionenvuedela rémission des péchés : « Il parcourut toute la région duJourdain ; il proclamait un baptême de conversion pour lepardon des péchés » (Lc 3, 3). Il nous rapporte aussi que leprophète n’épargne pas ses auditeurs, les qualifiantd’«engeancedevipères!»(Lc3,7)afindelesébranler,delesrendreplusattentifsetdisponiblesàlagrâcedeDieu.Iln’apeurde personne, pas même du roi Hérode dont il réprouve lemariageavecl’épousedesonfrère.

entrouvantlemartyreàRome.

La seconde lecture met en parallèle le sort de Paul et sacertitude d’être sauvé.Dans ce passage de la Seconde lettre àTimothée, il exprime la conscience qu’il a d’être parvenu autermedesavie:«Carmoi,mevoicidéjàoffertensacrifice,lemomentdemondépartestvenu.»Danslesantiquessacrifices,onprenaitlesangafindeleversersurlavictimeàbrûler.

Puisilpoursuit:«Jemesuisbienbattu,j’aitenujusqu’aubout de la course. » Paul est aussi certain de recevoir larécompense : « Je n’ai plus qu’à recevoir la récompense duvainqueur:danssajustice,leSeigneur,lejugeimpartial,melaremettra.»

Les circonstances préoccupantes dans lesquelles se trouvePaul sontconsidéréespar lui comme laconclusionnormaledesa mission et non pas comme une défaite mais bien unelibération.C’estpourquoiildit:«LeSeigneur,lui,m’aassisté.[…]J’aiéchappéàlagueuledulion.»Durantsonprocès,Paulest libéréausensoùleSeigneurl’aaidéàtriompherdetouteslesdemandesetdetouslespiègestendusparsesadversaires.Ilproclamealors:«LeSeigneurmeferaencoreéchapperàtoutcequ’onfaitpourmenuire.Ilmesauveraetmeferaentrerauciel,dans sonRoyaume. »Nous voyons ici que le salut dont parlePaul n’est, bien évidemment, pas un salut dans le temps, auniveauhumain,maisunsalutdansl’éternité.

Paulconclutendisant:«Àluilagloirepourlessièclesdessiècles. » Il sait que sa mission s’achèvera avec son martyre,maisilsaitaussiquesonmartyren’estpasunedéfaitemaisbienplutôtuneconclusiontriomphaleàunemissionparticulièrementféconde.

La fêtedes apôtresPierre etPaulnousmetdans la joie etdanslaconfiance.NoussavonsqueleSeigneurveillesurnous,quelaProvidenceguidel’Église,quelesapôtresPierreetPaulcontinuentàintercéderpourelleetàlaconduiresurlessentiersdel’histoire.

Malgré les circonstances difficiles, les dangers, l’Églisepoursuit son chemin. Nous devons, nous aussi, avancer avecconfiance,avecfoienDieuetavecuneinébranlablefidélitéenl’ÉglisefondéeparleChristsurl’apôtrePierre.

L

TransfigurationduSeigneur

6aoûtDn7,9-10.13-14;IIP1,16-19;Lc9,28-36

aliturgiedecetteannéenouspropose,pourcettefêtedelaTransfiguration, de lire l’Évangile de Luc après avoir

entenduuneprophétiedeDanielquimentionnel’apparitiondeDieuetduFilsdel’homme.Ensuite,unpassagedelasecondelettre de Pierre rappelle combien est important et réconfortantcetévénement.

LaTransfiguration intervient àunmomentparticulièrementcritique de l’Évangile. Jésus n’est pas accepté. Pierre a bienreconnuqu’ilestleMessie,leFilsdeDieu,maisJésusaalorsannoncé sa passion et Pierre a alors réagi d’une manière trèsnégative.Jésusl’acorrigéavecénergie.

C’est dans ces circonstances préoccupantes que le Jésusprend avec lui Pierre, Jean et Jacques. Avec ses trois apôtresprivilégiés,ilmontesurlamontagneetcommenceàprier.

Avant chaquedifficulté, avant les événementsque l’on saitêtredouloureux,ilfautprier,prierintensément.

Pendant que Jésus prie, son visage change d’aspect, il esttransfiguré et ses vêtements deviennent d’une blancheuréclatante.

La Transfiguration est une manifestation de la relationintimequeJésusentretientavec lePère.La lettreauxHébreuxdit que le Christ est « Reflet resplendissant de la gloire du

Marie, glorifiée, ne nous abandonne pas et nous pouvonssentirsaproximité.Quececirépandelajoieetlaconfiancedanstoutenotrevie.

E

ExaltationdelaSainteCroix

14septembreNb21,4b-9;Ph2,6-11;Jn3,13-17

n cette fête de l’exaltation de la Sainte Croix, nousrendonshommageà l’instrumentde lavictoireduChrist.

La croix était un instrumentde supplice,maisgrâce à l’amourduChristelleestdevenueuninstrumentdevictoire.

Laliturgienousproposetroislecturesmaisseulelasecondeparledelacroix.Cettelecture,extraitedelaLettredesaintPaulaux Philippiens, décrit l’ensemble du ministère du Christ, deson humiliation à sa glorification. En fait, l’Évangile et lapremièrelectureparlentbiendelacroix,maisindirectement,enrapport à l’épisode du serpent d’airain. Jésus dit à Nicodèmequ’ildoitêtreélevécommeleserpentdansledésert.Ilfaitainsiréférence à un dramatique épisode de l’histoire de l’exode dupeuplehébreu.

Le Livre des Nombres rapporte que le peuple hébreu, aucoursdesoncheminaudésert,contestaitlesdesseinsdeDieuetl’autoritédeMoïseendisant:«Pourquoinousavoirfaitmonterd’Égypte?Était-cepournousfairemourirdansledésert,oùiln’yanipainnieau?Noussommesdégoûtésdecettenourrituremisérable ! » Le peuple fait alors référence à la manne, donmerveilleux de Dieu. Les Hébreux en sont lassés et ont desdésirsinsatisfaits.

LeSeigneur, afindemettreun termeàcette rébellion, leur

envoie des serpents venimeux. Le peuple reconnaît alors sespéchés et demande à Moïse d’intercéder auprès de Dieu :«Nousavonspéché,enrécriminantcontreleSeigneuretcontretoi.IntercèdeauprèsduSeigneurpourqu’iléloignedenouslesserpents.»

Moïse se tourne alors vers le Seigneur qui lui indique leremède à ce châtiment : « Fais-toi un serpent, et dresse-le ausommet d’unmât : tous ceux qui auront étémordus, qu’ils leregardent,etilsvivront!»

NouspouvonsnoterqueleSeigneurchoisitunsymboledumal afin de remédier à ce châtiment. Le peuple souffrait desmorsures des serpents et le Seigneur utilise justement cesymbole pour ramener la foi. Celui qui regarde le serpentd’airaindoitlefaireavecunegrandefoidanslabonté,lajusticeetlagénérositédeDieu.CeregardlemetenlienaveclabontédeDieuetluiprocurelaguérison.

Dans l’Évangile,JésusditàNicodème:«DemêmequeleserpentdebronzefutélevéparMoïsedansledésert,ainsifaut-ilqueleFilsdel’hommesoitélevé,afinquetouthommequicroitobtienneparluilavieéternelle.»Moïseavaitélevéunserpentd’airain. C’estmaintenant le Fils de l’homme, Jésus, qui doitêtreélevévivantsurlacroix.

Ce verbe « élever » est très important.Dans l’Évangile desaint Jean, il est employéun certain nombre de fois etmet enrelief la valeur de la Passion et de la croix de Jésus. C’est leverbeparlequell’évangélistementionnel’exaltationdelaSaintecroix, la glorification de la Sainte croix qui n’est pas unabaissementmaisuneélévation.

La croix semble être un échec, un supplice infligé à un

VendrediSaint–CélébrationdelaPassionduSeigneurDimanchedePâques–VigilePascaleDimanchedePâques–Messedujour

TEMPSPASCAL2edimanchedePâques3edimanchedePâques4edimanchedePâques5edimanchedePâques6edimanchedePâquesSolennitédel’AscensionSolennitédePentecôte–MessedelaveilléeSolennitédePentecôte–Messedujour

SOLENNITÉSDUSEIGNEURDURANTLETEMPSORDINAIRESolennitédelaTrinitéSolennitéduCorpsetduSangduChristSolennitéduSacré-CœurdeJésus

TEMPSORDINAIRE2edimanchedutempsordinaire3edimanchedutempsordinaire4edimanchedutempsordinaire5edimanchedutempsordinaire6edimanchedutempsordinaire7edimanchedutempsordinaire8edimanchedutempsordinaire9edimanchedutempsordinaire10edimanchedutempsordinaire11edimanchedutempsordinaire

12edimanchedutempsordinaire13edimanchedutempsordinaire14edimanchedutempsordinaire15edimanchedutempsordinaire16edimanchedutempsordinaire17edimanchedutempsordinaire18edimanchedutempsordinaire19edimanchedutempsordinaire20edimanchedutempsordinaire21edimanchedutempsordinaire22edimanchedutempsordinaire23edimanchedutempsordinaire24edimanchedutempsordinaire25edimanchedutempsordinaire26edimanchedutempsordinaire27edimanchedutempsordinaire28edimanchedutempsordinaire29edimanchedutempsordinaire30edimanchedutempsordinaire31edimanchedutempsordinaire32edimanchedutempsordinaire33edimanchedutempsordinaire34edimanchedutempsordinaireFêteduChrist,Roidel’Univers

SANCTORALPrésentationduSeigneurSaintJoseph,épouxdelaBienheureuseViergeMarie

AnnonciationduSeigneurNativitédesaintJean-Baptiste–MessedelaveilleausoirNativitédesaintJean-Baptiste–MessedujourSaintsPierreetPaul–MessedelaveilleausoirSaintsPierreetPaul–MessedujourTransfigurationduSeigneurAssomption–MessedelaveilleausoirAssomption–MessedujourExaltationdelaSainteCroixTouslesSaintsCommémorationdetouslesfidèlesdéfunts–3emesseDédicacedelaBasiliqueduLatranImmaculéeconception

Achevéd’imprimerenoctobre2012PourlecomptedeséditionsARTÈGE

parSARLPulsio,75018Paris

CompositionetmiseenpagesréaliséesparCompo66–Perpignan

25/2012

LECTURES BIBLIQUES DES DIMANCHES

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