Élections Législatives 2012 – Morlaix

4ème circonscription du Finistère

Présentation

des 10 candidats

« Le Télégramme »

Francine Remacle. (FN).

« Petit à petit, l'oiseau fait son nid»

Site web31 mai 2012

Deuxième candidature aux législatives pour Francine Remacle (FN) sur la circonscription de Morlaix.

Cette fois, elle espère franchir le cap des 5%, alors qu'elle n'avait recueilli que 1,74% des voix en 2007.

Quel sera votre dossier prioritaire si vous êtes élue?

L'agriculture, car on est tous plus ou moins issus d'agriculteurs. C'était quand même la première richesse de la France. Aujourd'hui, les agriculteurs croulent sous les quotas... Ils travaillent douze heures par jour et ils perçoivent une retraite mensuelle de 600 €. Il y a aussi les petites et moyennes entreprises (PME) qui peuvent faire vivre un pays. Il faut jouer sur la prospérité de la France, sinon ce n'est pas possible. Regardez ce qui se passe en Grèce. Une telle situation nous pend au nez. Il va y avoir une explosion d'ici peu de temps.

Quels sont les trois points principaux de votre programme?

Tout d'abord, il est essentiel de sortir de cette crise et de revoir tous ces traités qui ont été signés par les différents états. Il y a aussi le problème de l'immigration. En troisième lieu, il est nécessaire d'aider les entreprises, de soutenir le savoir-faire de la France...

Mais pour cela, il faut qu'il y ait des lois qui ne nous permettent pas d'aller acheter des produits moins chers en Chine avec le risque que l'on ne puisse plus vendre les nôtres.

Quel score visez-vous au premier tour?

Si j'atteins 5%, ce ne sera déjà pas si mal.

Quel est intérêt de vous présenter à cette élection si vous ne pensez pas figurer au deuxième tour?

N'importe comment, nous aurons des voix, même si je ne me fais aucune illusion sur ma circonscription. En revanche, on progresse sur l'ensemble de la Bretagne. Petit à petit, l'oiseau fait son nid. Si ce n'est pas moi cette fois-ci, ce sera quelqu'un d'autre la prochaine fois. Notre but est d'être représentés à l'Assemblée nationale. Avec les scores que l'on enregistre au niveau national, c'est invraisemblable que l'on ne soit pas représenté depuis 25ans.

Lors de la dernière élection présidentielle, comment expliquez-vous que le FN ait recueilli un pourcentage de voix, sur la circonscription de Morlaix, qui soit près de deux fois inférieur à celui de Marine Le Pen sur le plan national?

C'est une région qui est malheureusement passée à gauche. Et si elle est devenue à gauche, c'est parce qu'elle s'est paupérisée.

On est en train de paupériser les campagnes, en supprimant les postes, les pharmacies, les écoles... Et je suis d'accord avec Agnès Le Brun quand elle dit que Marylise Lebranchu n'a pas fait grand-chose pour Morlaix.

Jacques Chanteau

− Francine Remacle: 68 ans, infirmière à la retraite, domiciliée à Morlaix depuis 1986. C'est sa deuxième campagne aux élections législatives sur la circonscription de Morlaix.

− René Haas, suppléant: 58 ans, ancien militaire dans l'armée de Terre ayant exercé ensuite des activités dans le secteur commercial. Habite à Pont-l'Abbé. Candidat aux législatives de 2007 dans le Sud-Finistère, il avait également été candidat aux élections cantonales de 1994 sur le canton de Plogastel, puis sur celui du Guilvinec, en 1998.

René Delande (Sans étiquette).

«Un électron libre!»

Page web31 mai 2012

Candidat surprise de ces législatives, René Delande ne se présente sous aucune bannière partisane. Adepte de la méthode Coué, le pharmacien henvicois croit dur comme fer en ses chances de victoire.

Quel sera votre dossier prioritaire si vous êtes élu?

Ma priorité sera de sauver les petites et moyennes entreprises, les agriculteurs et les pêcheurs, car ils sont accablés par les banques. Ces PME croulent sous les impôts et les frais en tout genre. L'augmentation de la TVA, instaurée par Nicolas Sarkozy, est une catastrophe. Je suis heureux qu'il ait été remplacé. Je constate également que François Hollande ne fait pas confiance à notre industrie. Je ne sais pas encore comment on réussira à aider les PME, mais j'ai des idées. Il faut remettre à plat les mécanismes du système bancaire et la comptabilité européenne héritée de la Seconde Guerre mondiale. Il faut de nouvelles normes internationales.

Quels sont les autres points importants de votre programme?

Ma priorité, c'est l'économie. Ceux qui produisent les biens de consommation sont les plus touchés par la crise car l'imposition frappe d'abord ceux qui prennent des risques. Je m'opposerai également à l'augmentation des prélèvements sur les salariés et les ménages. En outre, je restructurerai l'ADMR. Enfin, je ferai démanteler la centrale de

Brennilis. Nous avons besoin de l'économie nucléaire mais il faut revoir les normes de sécurité.

Quel score visez-vous au premier tour?

51%! Si les gens veulent bien m'écouter, je leur montrerai que je suis très fort. Je suis meilleur que les autres candidats. Ils n'ont aucune compétence en économie. Prenez Marylise Lebranchu, elle a fait fermer la Manufacture des tabacs quand elle était ministre des PME sous le gouvernement Jospin.

Aux dernières municipales, à Henvic, en janvier2011, vous n'avez récolté que 44 voix. Votre objectif semble totalement irréaliste...

Je ne suis pas d'accord. Je crois en mes chances. Je veux dire aux électeurs "Prenez le pouvoir!". Je suis connu dans la région de Morlaix. C'est même possible que l'ancienne députée henvicoise, Marie Jacq, me soutienne.

Vous vous présentez comme un candidat sans étiquette mais, à titre personnel, êtes-vous de droite ou de gauche?

Je ne suis ni de droite ni de gauche. Je suis un électron libre! Je ne suis inféodé à aucun parti politique, contrairement à mes concurrents.

Kévin Cabioch

• René Delande: 61 ans, domicilié à Henvic et à Morlaix. Pharmacien à Henvic. Candidat indépendant aux élections municipales à Henvic en janvier2011.

• Evariste Delande, suppléant: 26 ans, interne au CHU de Nantes mais originaire d'Henvic. Fils de René Delande. Première candidature à un scrutin.

Ismaël Dupont (Front de gauche).

«Figurer au second tour»

Site web

30 mai 2012

Sorti troisième du scrutin présidentiel sur la circonscription, le Front de gauche ambitionne de marquer l'essai à l'occasion des législatives. Pour Ismaël Dupont, un maintien au second tour est «tout à fait envisageable».

Quel sera votre dossier prioritaire si vous êtes élu?

La défense des services publics et de la protection sociale. Cela va du renforcement d'un service public à l'autonomie, au maintien des capacités d'accueil dans l'enseignement public, en passant par l'abrogation de toutes les lois prises par la droite pour privatiser la Sécurité sociale.

Quels sont les trois points essentiels de votre programme?

Nous souhaitons d'abord lutter contre la précarité et les inégalités à travers un vrai partage des richesses. Cela passe par une augmentation du Smic à 1.700€ brut, par la lutte contre les temps partiels et les CDD imposés, par un revenu minimum d'existence pour les jeunes... Notre deuxième point porterait sur l'Europe, avec la renégociation des traités. Nous voulons qu'il y ait une plus large consultation des peuples, et que les politiques européennes s'orientent davantage vers l'emploi, les salaires, l'équilibre écologique... et non vers le seul pouvoir de l'argent. Il s'agira, en troisième point, de négocier la transition

écologique, à travers un référendum sur la question nucléaire, la création d'un pôle public de l'énergie, le passage à une agriculture moins industrielle et plus créatrice d'emplois...

Quel score visez-vous au premier tour?

Nous voulons améliorer le score réalisé localement par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle (1) et bien sûr atteindre le second tour! Notre défi est bel et bien d'ancrer le Front de gauchecomme une force politique écoutée et crédible sur le territoire.

Doubler les 7,22% totalisés par les trois candidats d'extrême-gauche au premier tour des législatives il y a cinq ans (2), ce n'est pas un peu ambitieux?

Le 22avril nous a propulsés troisième force politique sur le terrain local, nous sommes même la principale force militante de la circonscription, alors oui, nous avons l'ambition de faire un bon score et de changer la société! Je ne me risquerais pas à comparer les chiffres de 2007. Le Front de gauche et la dynamique qu'il a suscitée n'existaient pas encore...

Ismaël Dupont député, c'est une hypothèse que vous envisagez réellement?

Sans problème. J'ai déjà prévu de me mettre en disponibilité de l'Éducation nationale, j'associerai la population à mon travail à travers des ateliers législatifs. Le cumul des mandats? Ça ne sera pas pour moi!

(1) Jean-Luc Mélenchon a décroché, le 22avril, 12,25% des voix sur la circonscription, et 15,46% sur Morlaix. (2) La Ligue communiste révolutionnaire avait rassemblé 3,77% des voix sur Morlaix, le Parti communiste 2,5%, et Lutte ouvrière 1,02%.

Sophie Prévost

• Ismaël Dupont: 32 ans, domicilié à Morlaix. Documentaliste en collège à Morlaix. Inscrit au Parti communiste en 2006, puis au Front de gauche à sa création en 2008. S'est présenté deux fois aux cantonales (à Saint-Pol en 2011, en Normandie en 2008).

• Marie Huon: 23 ans, native de Plouigneau. Assistante d'éducation au collège de Lanmeur, se prépare à l'école d'éducateur spécialisé. A rejoint le Front de gauche en septembre2011.

Yann Vallerie (Jeune Bretagne).

«La Bretagne aux Bretons»

Site web

30 mai 2012

Membre de l'association «Jeune Bretagne», Yann Vallerie soutient la plate-forme régionaliste «Bretagne, nous avons foi en toi!» Le jeune candidat réfute toute assimilation avec l'extrême-droite.

Quel sera votre dossier prioritaire si vous êtes élu?

Organiser l'autonomie fiscale de la Bretagne réunifiée. Ce qui entraîne une modification de la constitution, et un redécoupage territorial autour d'un Parlement breton et de conseils de pays remplaçant les conseils généraux. 80% des impôts partant actuellement de Bretagne transitent par Paris, et 20% seulement sont redistribués vers le territoire local. Nous voulons renverser cette tendance.

Quels sont les trois points essentiels de votre programme?

Mettre tout d'abord en place une préférence bretonne en terme d'accession au logement, à l'emploi, aux appels d'offres publics. Il s'agit de mesures protectionnistes mais ouvertes, au sein d'une Europe des régions fortes, sur le modèle suisse. Nous proposons ensuite, dans le même esprit, une autonomie éducative de la Bretagne: il s'agirait de proposer l'enseignement bilingue (mais non obligatoire) dans tous les établissements scolaires, et

de favoriser l'apprentissage de l'histoire de la Bretagne. Nous voulons enfin désenclaver la Bretagne par rapport aux autres régions (l'axe Nord vers la Normandie, l'axe Sud vers Bordeaux), améliorer les liaisons intérieures (finir la liaison routière entre Rennes et Carhaix, ainsi que l'axe Lorient - Morlaix) plutôt que de dépenser des sommes folles pour rapprocher Brest de Paris, avec toutes les conséquences (flambée de l'immobilier, insécurité, drogue, immigration) liées à l'augmentation du trafic.

Quel score visez-vous au premier tour?

Recueillir 1% des voix serait déjà honorable, vu qu'il n'y a pas eu de candidature autonomiste depuis trente ans.

1% des voix, ça justifie de s'ennuyer à faire campagne?

1.000 votes, ça n'est pas rien. Cette élection nous offre une première tribune. Elle nous permet de travailler avec d'autres mouvements régionalistes (en Alsace, en Occitanie), et surtout de mieux nous faire connaître auprès du grand public, en vue des élections municipales et européennes de 2014.

Vos thématiques protectionnistes rappellent celles du Front national. Vous assumez que le grand public vous assimile à l'extrême-droite?

Ma candidature n'est pas une candidature d'extrême-droite, cet intitulé n'a d'ailleurs plus aucun sens sur l'échiquier politique. Je me considère avant tout comme identitaire et autonomiste. Je ne suis ni de droite, ni de gauche, je suis antimondialiste avant tout.

•Sophie Prévost

• Yann Vallerie: 28 ans, domicilié à Berrien. Auto-entrepreneur en graphisme et multimédia. Président de l'association «Jeune Bretagne» depuis sa création en 2008. Déjà candidat de la «Plateforme électorale bretonne» aux cantonales sur Fouesnant, en 2011.

• Kilian Larzur (suppléant): 21 ans, domicilié à Quimper et étudiant en communication à Rennes. Première candidature à un scrutin.

Agnès Le Brun (UMP)

«Ne pas être déconnecté du terrain»

Site web29 mai 2012

La candidate UMP, Agnès Le Brun, tentera de ravir le siège de député occupé depuis trois mandats par Marylise Lebranchu. La ministre socialiste est d'ailleurs clairement dans son viseur.

Quel sera votre dossier prioritaire si vous êtes élue?

Ma priorité, c'est l'économie. Elle conditionne le social. Il faut harmoniser les règles entre les pays, ne plus pâtir de la concurrence étrangère.

Quels sont les trois principaux points de votre programme?

Je souhaite qu'on amplifie les dispositifs de formation pour les jeunes. Il faut aussi accentuer les aides pour le maintien à domicile des personnes âgées. Autre point, la communication, que ce soit à travers le numérique, les transports ou l'aménagement du territoire.

Quel score visez-vous au premier tour?

La question ne se pose pas en ces termes. Quand on joue au handball, on ne dit pas qu'on va gagner de trois ou quatre buts. On se donne à fond du début à la fin. Ici, c'est

pareil. L'objectif, c'est de tout donner, de convaincre un maximum de monde. De persuader les gens qu'il est important qu'un député les écoute, les représente vraiment et ne soit pas déconnecté du terrain.

Au vu des résultats de la présidentielle, vous avez toujours espoir d'être élue? La présidentielle était un vote anti-Sarkozy. Les législatives, c'est différent. J'ai rencontré des électeurs qui m'ont dit qu'ils avaient opté pour François Hollande mais qui ne voteront pas pour Mme Lebranchu. Ils ajoutaient: «Le changement, c'est maintenant». Il y a une usure du pouvoir. Et elle a fait beaucoup de déçus. Depuis quinze ans qu'elle exerce, on n'a jamais eu son bilan parlementaire, ni ministériel.

Avez-vous pris un coup sur la tête lorsque Marylise Lebranchu a été nommée au gouvernement?

Non. Maintenant qu'elle est ministre, elle est la femme-sandwich de son suppléant, Gwenegan Bui. Elle demande de voter pour elle, alors que si elle est élue, elle ne siégera pas à l'Assemblée nationale. C'est incorrect pour son suppléant et ça floue les électeurs. C'est une candidate de paille, ce n'est pas honnête. Elle aurait dû faire comme Michel Sapin (le ministre du Travail) qui se présente comme suppléant. Moralement, cela aurait été beaucoup plus correct.

De votre côté, depuis 2008, vous êtes candidate à tout...

Ça, c'est l'hôpital qui se fout de la charité! Mme Lebranchu aussi a plein de mandats. Et puis, dès 2008, j'avais dit que je me présenterais aux législatives.

Une victoire de votre part serait une énorme surprise, non?

Ce serait aussi énorme qu'en 2008, quand j'ai été élue maire. C'était inespéré, mais attendu par beaucoup.

Ronan Tanguy

• Agnès Le Brun: 50 ans, maire de Morlaix (depuis 2008), député européen (depuis 2011) et secrétaire de la fédération UMP du Finistère. Candidate pour la première fois aux législatives.

• Gérard Daniélou: 62 ans, maire UMP de Cléder (depuis 2008) et conseiller général (depuis 2004) du canton de Plouzévédé. Président de la station SNSM de Cléder. Suppléant pour la première fois aux législatives.

Patricia Blosse (Lutte ouvrière).

«Pas prêt à baisser les bras»

Site web29 mai 2012

Patricia Blosse se présente sous la bannière de Lutte ouvrière. Sans véritable ambition de résultat, mais avec pour simple objectif de faire entendre la voix des communistes révolutionnaires.

Quel sera votre dossier prioritaire si vous êtes élue?

Nous n'avons pas de dossier prioritaire. Je ne me présente pas en fonction de préoccupations locales, mais pour défendre une politique plus générale. Les problèmes locaux ne pourront pas être réglés si on ne change pas la société au préalable.

Quels sont les trois points principaux de votre programme?

Dans la lignée du programme de Nathalie Arthaud (*), l'interdiction de licencier, tout d'abord, avec la répartition du travail entre tous, sans diminuer les salaires. L'augmentation des salaires et du pouvoir d'achat, ensuite. Il serait temps d'y venir. Et enfin, le contrôle des comptes des entreprises et des banques par les travailleurs. Ce n'est pas que les problèmes locaux ne nous intéressent pas, mais tant qu'on ne sera pas arrivé à ça avant...

Quel score visez-vous au premier tour?

On ne vise rien du tout. On sait très bien qu'on ne fera pas un gros score, mais on ne déprime pas pour autant. On n'est pas là pour faire un résultat important mais pour discuter avec les gens et leur faire passer nos idées.

La possibilité existe néanmoins que vous fassiez moins d'1%...

Ça ne serait pas plus décevant que ça. A contrario, ce n'est pas parce qu'on fera 5 ou 6% qu'on pavoisera. On sera surtout satisfait si on parvient à toucher des gens.

On peut se demander, finalement, si votre candidature sert à quelque chose...

Justement, ceux qui pensent cela ne se penchent pas sur les programmes. Ma candidature a du sens. On ne combat pas dans le vide. On se présente pour avoir le droit à la parole et faire passer nos messages. Ma candidature sert à faire entendre la voix des communistes révolutionnaires. On reste persuadé qu'on peut en finir avec le système capitaliste. On n'est pas prêt à baisser les bras. Un député de gauche de plus ne changera pas grand-chose, sinon ça se saurait.

Vous visez Marylise Lebranchu?

Je ne vise personne.

Pourquoi ne pas vous être associée au Front de gauche?

Contrairement au Front de gauche, qui a une ligne très électoraliste, nous remettons en cause le système capitaliste. Même si ça ne nous empêche pas de nous retrouver ensemble dans la rue.

* La candidate de Lutte ouvrière à l'élection présidentielle a obtenu 0,56% des voix au premier tour.•

Ronan Tanguy

• Patricia Blosse: 52 ans, domiciliée au Cloître-Saint-Thégonnec. Infirmière au centre hospitalier des pays de Morlaix, où elle est secrétaire de la CGT. Première candidature à un scrutin.

• Alice Roudaut (suppléante): 62 ans, domiciliée à Rennes mais originaire de Plouzévédé. Infirmière à la retraite. Candidate titulaire aux législatives en 2007 et en 2002.

Marylise Lebranchu (PS).

«Justice fiscale et sociale»

Site web28 mai 2012

Nous ouvrons notre série d'interviews des dix candidats aux élections législatives (les 10 et 17juin) dans la circonscription avec la députée sortante Marylise Lebranchu (PS).

Quel sera votre dossier prioritaire si vous êtes élue?

Être juste. François Hollande porte cette ambition. Je veux que la justice soit l'objectif de chaque décision.

Quels sont les trois points essentiels de votre programme?

Il faut tout d'abord retrouver de la justice fiscale. Chacun doit contribuer à l'effort de redressement de notre pays en fonction de ce qu'il gagne. L'injustice fiscale a été brutale. Autre point: la justice sociale. J'en ai assez d'entendre parler d'assistanat. Je crois d'ailleurs que c'est ce qui a largement nourri le vote du Front national. Il faut à la fois développer l'emploi à travers la relance industrielle, mais dans le même temps, il faut penser formation professionnelle, salaires, reconversion pour certains... Je rencontre trop

de gens qui, dans leur famille, ont au moins une personne en très grande difficulté. Troisième point: donner à chaque école les moyens de porter les enfants à leur meilleur niveau. La filière bilingue demandera aussi, à terme, plus d'attention.

Quel score visez-vous au premier tour?

Le plus haut score possible pour préparer la victoire au deuxième tour. François Hollande a besoin d'une majorité, sinon les engagements tels que la retraite à 60ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans, ou avant, ne pourront être tenus.

Alors que vous êtes ministre, pourquoi n'avez-vous pas laissé votre poste de candidat à Gwenegan Bui, votre suppléant?

Le discours en 2007 avait été clair lorsque François Fillon avait dit lui-même: «Il faut que les ministres soient légitimés par le score de leurs propres électeurs». Et François Hollande a récemment déclaré, notamment à l'intention des députés sortants: «Vous ne serez légitimes que le jour où les électeurs de votre circonscription auront redit que vous êtes légitimes».

Comment faites-vous, au niveau de votre emploi du temps, pour concilier votre fonction de ministre et mener une campagne électorale?

On applique la technique des trois demi-journées: on est au travail avant 8h. On a ensuite une pause déjeuner très courte, puis une seconde demi-journée qui va de 14h à 20h, et une troisième demi-journée qui peut prendre fin vers 1h - 2h du matin. J'essaie de dormir au moins six heures par nuit.

Jacques Chanteau

• Marylise Lebranchu: 65 ans, née à Loudéac (22) et domiciliée à Morlaix. Maire de Morlaix (1995-1997), députée PS depuis 1997 et questeur à l'Assemblée nationale depuis 2007. Actuellement ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction publique, après avoir été secrétaire d'État au Commerce, à l'Artisanat et à la Consommation (1997-2000) et ministre de la Justice (2000 – 2002)

• Gwenegan Bui, 37 ans, originaire de Vitry-sur-Seine (94) et habitant Locquirec. Vice-président du conseil régional de Bretagne et conseiller municipal d'opposition à Morlaix.

J.-P. Yves Le Goff - (Ric).

«Ne votez pas pour moi»

Site web31 mai 2012

Première candidature dans la circonscription pour le Ric (Rassemblement pour l'initiative citoyenne), que conduira Jean-Paul Yves Le Goff.

•

Présentez-nous le Ric.

C'est un groupement dont le but est contenu dans l'intitulé: Rassemblement pour l'initiative citoyenne. Dans la vie politique, les citoyens sont trop passifs. Il faut recueillir les initiatives d'où qu'elles viennent, dès l'instant qu'elles représentent un intérêt général. Le Ric est une association qui a pour but d'éduquer les citoyens et non pas de s'emparer du pouvoir. Je demande d'ailleurs à ce que l'on ne vote pas pour moi, car je ne veux pas des voix des vieillards d'esprit, des cumulards de mandats, des combinards... Ma candidature est non politiquement correcte, mais ce que je veux avant tout c'est pouvoir jouir de ma liberté d'expression.

Quel sera votre dossier prioritaire?

Comme je ne serai pas élu, je n'ai pas vraiment de dossiers prioritaires.

Quels sont les trois points de votre programme?

Je m'intéresse essentiellement aux initiatives locales. Je suggérerais bien au maire de faire une meilleure information concernant l'annonce des conseils municipaux, afin que les citoyens puissent y assister. Les citoyens sont délibérément écartés par un système qui les rend passifs. Tous les semestres, il faudrait que soit organisée une réunion publique entre les députés et la population, afin que l'on puisse suivre le travail de nos représentants. Je souhaite que notre mouvement suscite une remise à plat de la représentativité des citoyens. Ce n'est pas normal que 70% des députés soient issus du secteur libéral ou de la fonction publique.

Dix candidats, cela peut paraître beaucoup dans la circonscription de Morlaix, mais pour moi, ce n'est pas assez.

Il en faudrait 500, 1.000... Certains des candidats estiment qu'ils sont de bons représentants, car ils ont été désignés par les partis. Mais le système des partis n'est pas bon pour une réelle démocratie.

Quel score visez-vous au premier tour?

Un très petit nombre de voix, d'autant que je n'ai pas d'affiches et qu'il n'y aura pas de bulletins portant mon nom dans les bureaux de vote. Mes bulletins, il faut les imprimer sur le site http://wwlelivrelibre.net/ric - morlaix .html .

Quel intérêt avez-vous de vous présenter, si vous considérez que vous n'avez aucune chance?

Les choses changent lentement et ceci à l'initiative d'individus ou de minorités qui peuvent paraître farfelus et dont la légitimité n'apparaît pas immédiatement.

Propos recueillis par Jacques Chanteau

Jean-Paul Yves Le Goff est âgé de 71 ans. Ce Quimpérois d'origine est domicilié à Morlaix. Il a été journaliste, puis animateur de formation professionnelle. Il prépare actuellement un doctorat sur l'histoire des religions. C'est sa première campagne électorale. Gilles Lerisson, son suppléant, est âgé de 72 ans. Il vit à Objat (Corrèze). Il n'a pas donné suite à nos appels téléphoniques.

Dominique Guizien (EELV)

«Appliquer nos idées»

Site web

1 juin 2012

Dominique Guizien, candidat d'Europe Écologie Les Verts (EELV), croit en ses chances de victoire. Nouveau venu sur la scène politique locale, il met en avant ses compétences obtenues après une longue carrière de haut fonctionnaire.

Quel sera votre dossier prioritaire si vous êtes élu?

Ma priorité sera de faire adopter une loi-cadre sur l'économie sociale et solidaire. Il faut donner un statut à ce secteur qui représente 10% des emplois en France. Il faut également retrouver les valeurs des coopératives qui ont fait le succès de notre région. Par exemple, la Sica avec Alexis Gourvennec. Certaines entreprises comme l'Unicopa et le Crédit Mutuel ont perdu cet esprit.

Quels sont les autres points importants de votre programme?

Je soumettrai une loi sur l'économie circulaire: les déchets d'une filière doivent devenir les matières premières d'une autre filière. Il faut organiser les réseaux industriels au niveau local. Autre point : il faut mieux évaluer les politiques publiques. La fonction de contrôle des parlementaires est aussi importante que la fonction législative. Dans la région, il

faudrait évaluer l'impact de la loi Littoral pour l'aménager au cas par cas. Enfin, nous appliquerons la transition écologique de l'habitat.

Quel score visez-vous au premier tour?

J'espère atteindre la barre des 20% et être le premier candidat de la gauche. Mon objectif est d'être élu. L'écologie de témoignage, c'est fini!(*). Notre message est déjà compris par les électeurs. Maintenant, il faut être élu pour appliquer nos idées.

Craignez-vous de souffrir de votre manque de notoriété dans la circonscription?

Je suis né à Morlaix et je l'ai toujours revendiqué. J'ai beaucoup voyagé grâce à ma carrière professionnelle et à mon père militaire, mais j'ai toujours passé au moins deux mois par an dans la région.

Un écologiste a-t-il vraiment une chance d'être élu dans une région agricole?

Bien sûr. Je vais souvent à la rencontre des agriculteurs. Ça ne sert à rien de les pointer du doigt car ils sont écrasés par un système qu'ils ne maîtrisent pas. Ils comprennent qu'ils sont bernés par la grande distribution, les coopératives comme la Sica et les banques comme le Crédit agricole. Il faut orienter les aides de la Pac vers les filières bio et non vers les grandes exploitations céréalières. C'est un message qui commence à passer chez les agriculteurs.

* La candidate EELV, Éva Joly, a obtenu 2,75% des voix au premier tour de la présidentielle dans la circonscription.

Kévin Cabioch

• Dominique Guizien: 60 ans, marié, sans enfant, domicilié à Plouigneau. Contrôleur de gestion au ministère de la Justice. Première candidature à un scrutin.

• Laurence Mermet: 49 ans, domiciliée à Plougasnou. Enseignante au lycée de Suscinio et collaboratrice des élus EELV au Conseil régional. Première candidature à un scrutin.

Carole Guillerm - (MoDem):

«Pas une parachutée!»Site web

1 juin 2012

À 25 ans, la Brestoise Carole Guillerm est la benjamine des dix candidats de la circonscription. En lice pour le Modem, elle estime pourtant avoir «expérience et légitimité».

Quel sera votre dossier prioritaire si vous êtes élue?

Il s'agira de maintenir et de réimplanter au maximum les services de proximité dans la circonscription. Il ne faudrait pas que le secteur morlaisien devienne un désert, privé d'accès à la justice, à la santé, ou sans accessibilité, par exemple!

Quels sont les trois points essentiels de votre programme?

Tout d'abord, réarmer la production pour dégager des emplois et endiguer le chômage, trop important dans notre territoire. Il s'agira de préserver et de valoriser le savoir-faire local, dans l'agroalimentaire et le tourisme, tout en développant les emplois d'«avenir», dans les nouvelles technologies ou le développement durable. En tant que porte-parole de la jeunesse, je tiens particulièrement aussi à rendre Morlaix plus attractive pour les étudiants. Militante de la réunification de la Bretagne, je souhaite enfin dynamiser le

réseau local des Bretons de l'étranger, susceptible d'inciter de bonnes idées et de bonnes pratiques dans notre secteur.

Quel score visez-vous au premier tour?

L'idée, pour le Modem, est d'apporter une voix dans le débat public, pas de faire un score. Mais si je me fie au profil, d'après moi, historiquement centriste de la Bretagne, ainsi qu'au score de mon prédécesseur - le troisième homme - aux législatives de 2007 (*), la barre des 5% est potentiellement atteignable. Vous êtes Brestoise et avez fait vos études à Brest. Estimez-vous avoir une légitimité sur le terrain local morlaisien?

J'ai de la famille à Morlaix, nous sommes Bretons depuis des générations et des générations. Alors non, je ne suis pas une parachutée, contrairement à ce que certains pourraient penser!

Et votre jeunesse, est-elle un atout ou un handicap en politique?

J'ai la chance, contrairement à Marylise Lebranchu ou à Agnès Le Brun, de ne pas être une «professionnelle de la politique». J'ai des préoccupations de terrain, tout en ayant déjà de l'expérience. Je suis militante depuis plusieurs années. Ma candidature aux dernières municipales sur Brest m'a, à ce titre, énormément appris. Avoir 25 ans, ce n'est pas une tare! Le nouveau président de la République a lui-même, si je ne m'abuse, démarré sa carrière politique à 23 ans. Et il briguait bien un mandat législatif...

* Jocelyn Joncour avait obtenu 9,38% des voix dans la circonscription de Morlaix au premier tour des législatives, en mai2007.

Sophie Prévost

• Carole Guillerm: 25 ans, domiciliée à Brest. Juriste de formation, passe actuellement les concours de la Fonction publique. Militante au Modem (Mouvement démocrate) depuis sa création, en 2007. S'est présentée aux municipales sur Brest en 2008.

• François Thimjo: 54 ans, domicilié à Plougasnou. Enseignant et ostéopathe. Délégué du Modem dans la quatrième circonscription. Première candidature à un scrutin.

Ouest-France – 31 mai 2012Morlaix. Vers un duel Lebranchu contre Le Brun

Jeudi 31 mai 2012

Morlaix

Ce n'est pas le suspense du dénouement qui agite les passions dans la 4e circonscription. Mais l'énergie des candidats, combatifs, sur des sujets qui mobilisent.

Les citoyens de la 4e circonscription vont-ils accorder - pour la quatrième fois consécutive - leur confiance à la députée sortante : la socialiste Marylise Lebranchu, élue depuis 1997 avec un score toujours supérieur à 52 % ? Si ses adversaires politiques, à droite comme à

gauche, n'hésitent pas à souligner que c'est la candidature ou le mandat exécutif de trop, une chose apparaît inédite pour la socialiste : l'importance des enjeux.

Perdre le scrutin signerait son arrêt de mort politique, pour celle qui vient d'être nommée ministre de la réforme de l'État, de la Décentralisation, et de la Fonction publique et se retrouve condamnée à gagner (François Hollande ayant annoncé que les candidats qui perdraient les législatives devraient quitter le gouvernement). En cas de défaite, Marylise Lebranchu passerait donc directement du gouvernement au statut de simple conseillère régionale, sans passer par la case Assemblée nationale. En cas de victoire, elle sera bien élue député, mais ne pourra pas siéger en raison de la règle du non-cumul des mandats, tant qu'elle reste au gouvernement.

Néanmoins, avec 60,71 % des voix pour François Hollande dans la 4ecirconscription à l'élection présidentielle, les pronostics donnent le PS gagnant sans trop d'inquiétude. Mais les statistiques ignorent un paramètre : la pugnacité des autres candidats autour de sujets qui réveillent les passions : plate forme légumière de la Sica à Saint-Pol-de-Léon, port à flots du Diben, centrale à gaz de Landivisiau, enjeux économiques autour de Brit Air, chômage des jeunes, disparition des services publics de proximité dans les communes rurales, etc.

Un caillou dans la chaussureLa principale adversaire, Agnès Le Brun, maire de Morlaix, députée européenne, et secrétaire départementale de l'UMP, n'envisage pas la défaite. Elle qui a reçu Nicolas Sarkozy à Morlaix, quelques jours avant le premier tour de la présidentielle, estime que le score de François Hollande résulte avant tout d'un rejet de la personnalité du précédent Président. Elle a donc sa carte à jouer, en particulier avec les électeurs du Léon, tandis que le Trégor reste rose. Ou rouge. L'élue mise tout désormais sur la campagne de proximité, avec un avantage : son adversaire n'est plus Marylise Lebranchu, considère-t-elle, mais son suppléant, Gwenegan Bui, encore peu connu dans la circonscription.

Pour la candidate UMP, qui ne peut espérer gagner qu'en rassemblant toutes les sensibilités de droite, l'arrivée du Modem fait caillou dans la chaussure. Alors que le parti de Bayrou n'avait pas annoncé de candidat dans la 4e circonscription, Carole Guillerm, 25 ans, dispute à Agnès Le Brun les électeurs centristes. Spécialiste des questions de la jeunesse au sein du Mouvement démocrate, elle entend incarner le renouveau.

Ismaël Dupont (Front de gauche) et Dominique Guizien (EÉLV) entendent aussi tirer leur épingle du jeu. Pas de cadeau donc à la candidate socialiste. Ils espèrent même tirer avantage de sa situation peu lisible d'une ministre en campagne, qui laissera à son suppléant son siège à l'Assemblée si elle est élue. Les critiques contre la professionnalisation des politiques et le cumul des mandats visent à chaque fois les deux principales candidates.

Au-delà de ce duel, arbitré par le Modem, le Front de gauche et les écologistes, cinq autres candidats mènent aussi campagne.

Liza MARIE-MAGDELEINE.