LE TRANSPORT ROUTIER A MADAGASCAR : QUELLES REALITES …
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Université D‟ANTANANARIVO
Faculté de Droit, d‟Economie, de Gestion et de Sociologie
Département ECONOMIE
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Mémoire pour l‟obtention du
Diplôme d‟Etudes Approfondies es-Sciences Economiques
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Option : Développement
Impétrant : BEZARA Mariot
Encadré par : Madame LALAO RAJAOSON, Maître de conférences
Année universitaire : 2012 – 2013
Soutenu le 14 Mai 2014
LE TRANSPORT ROUTIER A MADAGASCAR :
QUELLES REALITES ET QUELLES
PERPECTIVES ?
Remerciements
Nous tenons à adresser nos sincères remerciements à toutes les personnes qui ont contribué
à la réalisation de ce travail.
Nous voudrions remercier Monsieur RAKOTO DAVID, Doyen de la faculté de Droit,
d‟Economie, de Gestion et de Sociologie, et Monsieur FANJAVA Refeno, chef de Département
Economie pour la facilitation de notre recherche par son autorisation et son assurance à l‟endroit
de chaque étudiant. Ce qui a rendu facile nos contacts auprès de ceux dont nous avons sollicité la
collaboration.
Notre profonde reconnaissance va à l‟endroit de notre Directeur de recherches, Madame
LALAO RAJAOSON, Maitre de conférences, pour ses directives et ses conseils, et surtout le
soutien moral qu‟il nous a prodigué tout au long de l‟élaboration de ce travail.
Nous remercions également tous les enseignants chercheurs du Département Economie,
pour leur contribution à notre formation durant toutes ces années.
Notre gratitude est aussi destiné à :
· toutes les personnes qui nous ont généreusement reçu et ont bien voulu répondre à nos
questions,
· notre famille et à nos amis, pour leur soutient lors de la réalisation de ce travail,
· tous ceux, nombreux que nous n‟avons pas cités et qui, de près ou de loin, ont
contribué à l‟élaboration de ce mémoire.
· enfin, nos parents, qui se sont consacrés et sacrifiés pour nous donner la meilleure
éducation. Qu‟ils trouvent ici les expressions de notre affectueuse reconnaissance.
Liste des acronymes
ADEMA : Aéroport de Madagascar
ATT : Agence des Transports Terrestres
BCM : Banque Centrale de Madagascar
CEAM : Comité des Entreprises d‟Assurances à Madagascar
CEMT : Conférence Européenne des Ministres des Transports
CMC : Commission Mixte de Contrôle
CPM : Coalition Paysanne de Madagascar
DIRT : Direction Inter- Régionale des Transports
DTS : Droit de Tirages Spéciaux
ET : Essence Tourisme
FED : Fonds Européen pour le Développement
FER : Fonds d‟Entretien Routier
GO : Gasoil
INSTAT : Institut National de la Statistique
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
OMH : Office Malgache des Hydrocarbures
PED : Pays en Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PL : Pétrole Lampant
PNT : Plan National de Transport
RN : Route Nationale
SC : Super Carburant
TGV : Train à Grande Vitesse
TPRM : Transport Public Routier des Marchandises
TPRV : Transport Public Routier des Voyageurs
TVA : Taxes sur les Valeur Ajoutées
UCV : Unité de Contrôle de Véhicules
UMC : Unité Mixte de Contrôle
USD : Dollar américain
Liste des graphiques
Figure 1: Représentation du système de transport selon l‟aspect agent économique. ...................... 8
Figure 2 : Représentation du système de transport selon l‟aspect fonctionnement de marché. ........ 8
Figure 3 : Courbe de la congestion .................................................................................................. 22
Liste des tableaux
Tableau 1: Indice de croissance du secteur transport ...................................................................... 31
Tableau 2 : Véhicule estimé apte par genre .................................................................................... 31
Tableau 3 : Système d‟exploitation TPRV ...................................................................................... 32
Tableau 4 : Coopératives en activité pour le TPRV ........................................................................ 33
Tableau 5 : Types de route .............................................................................................................. 36
Tableau 6 : Programmation des projets d‟investissement ............................................................... 37
Tableau 7 : Trafic journalier estimé des voyageurs par pôle .......................................................... 40
Tableau 8 : Taux de croissance réelle du trafic voyageur ............................................................... 41
Tableau 9 : Estimation des trafics journaliers des marchandises .................................................... 41
Tableau 10 : Taux de croissance du trafic marchandise ................................................................. 42
Tableau 11 : Emploi créées par les entreprises de voyages dans le secteur tourisme ..................... 45
Tableau 12 : Volume d‟importations par produits .......................................................................... 60
Tableau 13 : Prix moyen annuel à la pompe des carburants ........................................................... 61
Tableau 14 : Valeur de l‟importation énergétique et de la réserve de la BCM en DTS.................. 61
Tableau 15 : Accidents corporels et mortels ................................................................................... 64
Tableau 16 : Véhicules accidentés par genre .................................................................................. 65
Tableau 17 : Prix d‟éthanol, seuil de rentabilité pour les micro-distilleries ................................... 81
Glossaire
La congestion se manifeste par une diminution de vitesse des véhicules dès lors qu‟il y a
plus de véhicules qui se gênent les uns les autres d‟une façon à peu près linéaire à partir d‟un
certain seuil sur une route donnée.
La politique nationale des transports regroupe les plans d‟action et stratégie dans le
secteur transport prises par le gouvernement. Une politique se définit par les objectifs qu‟elle
cherche à atteindre et par les instruments qu‟elle met en œuvre.
Le péage est un droit à payer pour l'usage d'une autoroute ou une autre voie de
communication.
Le transport est le fait de porter/déplacer des biens et/ou des personnes d‟un endroit
(origine) à un autre (destination), en sécurité (sans dommages ou transformation et sans les
moindres dommages sur l‟environnement).
Le transport multimodal, ou transport intermodal, ou transport combiné, consiste à
assurer un transport en empruntant successivement différents modes de transport. Le transport
multimodal s'est développé surtout en raison de la nécessité d'assurer la continuation terrestre du
fret maritime en simplifiant les manutentions portuaires.
Un modèle est une représentation idéalisée du monde réel construite pour démontrer
certaines de ses propriétés ou encore une représentation schématique de la réalité élaborée en vue
d‟une démonstration.
Une externalité désigne toute situation où les activités d‟un (ou de plusieurs) agent(s)
économique(s) ont des conséquences sur le bien-être (au sens large) d‟autres agents, sans qu‟il y
ait des échanges ou des transactions entre eux.
Coûts sociaux de transports constituent un ensemble assez hétérogène concernant les
nuisances classiques qui sont l'insécurité, le bruit, la pollution locale, auxquelles on ajoutera l'effet
de serre, la congestion et la consommation d'espace.
Sommaire
INTRODUCTION
PARTIE 1 : CARACTERISTIQUES DU SYSTEME DE TRANSPORT ROUTIER A
MADAGASCAR
CHAPITRE 1 : CONSIDERATIONS ECONOMIQUES DU TRANSPORT
Section 1 : Généralités sur l‟économie de transport
Section 2- Les modèles en économie de transport
CHAPITRE 2 : QUELQUES INDICATEURS SUR LE TRANSPORT ROUTIER A MADAGASCAR
Section 1 : Les intervenants dans le transport routier
Section 2 : Les chiffres clés du transport routier
Section 3 : Importance du transport routier
PARTIE 2 : LES PROBLEMES ET LES PERSPECTIVES D’AVENIR DU SYSTEME DE
TRANSPORT ROUTIER A MADAGASCAR
CHAPITRE 1 : ANALYSE DES CAUSES DES PROBLEMES
Section 1- La législation
Section 2- Les contraintes de production et des facteurs de la production
Section 3 : Les causes de rigidité de la demande
CHAPITRE 2 : QUELQUES SUGGESTIONS POUR FAIRE FACE AUX PROBLEMES
Section 1 : Le transport de demain
Section 2 : Autres reformes nécessaires pour soutenir le système de transport routier
Section 3 : Améliorer la demande pour soutenir la croissance de l‟offre
CONCLUSION GENERALE
1
Introduction
Réfléchir sur le développement économique d‟une nation comme Madagascar est une tâche
très difficile du fait qu‟on ne peut pas se limiter seulement à l‟analyse des causes internes du sous-
développement mais qu‟on doit aussi aborder les causes externes. En outre, la croissance
économique est la caractéristique majeure des économies et des sociétés développées. Différents
secteurs de l‟économie doivent apporter une croissance forte pour soutenir le développement. Dès
lors que la croissance économique se tarit, les effets négatifs se multiplient tant pour les
entreprises que pour les ménages. Dans ce cas, on dit que ce pays est touché par le sous-
développement. Ce phénomène n‟est pas nouveau, mais décrire ses répercussions dans notre pays
nécessite une analyse très poussée.
Le secteur transport forme un élément non négligeable pour renforcer la croissance
économique. Le transport est un secteur clé pour le développement d‟un territoire donné. En effet,
de tout temps et de surcroît dans une économie moderne, le transport joue un rôle prépondérant car
il facilite non seulement les échanges entre agents économiques, mais également améliore la
circulation des personnes et des biens, des idées et des services, ainsi que le raffermissement des
liens d‟amitié et de fraternité entre les peuples1. Différentes mesures et stratégies ont été adoptées
pour faire évoluer ce secteur mais le système de transport à Madagascar n‟a pas vraiment connu
un essor spectaculaire. Ainsi, le système de transport existant montre le reflet de ce phénomène du
sous-développement qui touche le pays alors que le transport constitue les « veines » qui font
circuler les produits de notre économie. Mais ce système n‟échappe pas aux effets du sous-
développement et provoque aussi des conséquences néfastes qui accélèrent, à son tour, le sous-
développement.
Il existe différents modes de transport dans notre pays, à savoir le mode routier, le mode
ferroviaire, le mode maritime, le mode aérien, mais le transport routier reste le mode le plus utilisé
autant en milieu urbain qu‟en milieu rural. En ce sens, le transport routier domine presque la
totalité du chemin de distribution. C‟est pourquoi dans ce travail on va aborder seulement les
principales caractéristiques de transport routier à Madagascar pour pouvoir mener à bien notre
analyse. Pour ce faire, nous allons rappeler les théories sur l‟offre et la demande de transport pour
pouvoir analyser les défaillances du système et en donner des solutions correspondantes,
répondant aux exigences de l‟offre et de la demande.
1 José Mvuezolo BAZONZI, « Systèmes de transport pour un développement intégré de l‟Afrique : vers un réseau routier et
ferroviaire panafricain », in Revue africaine des relations internationales, Vol.9, Nos.1&2, 2006
2
Le système de transport dans un pays comme Madagascar éprouve les diverses difficultés
concernant soit les offres fixes, soit les offres variables et la demande. De plus, les répercussions
du problème interne du secteur transport sur l‟ensemble de l‟économie provoquent des effets non
négligeables, surtout que dans notre pays le transport routier assure presque la totalité de la
circulation des produits.
Jusqu‟à maintenant, les théories économiques des transports ont tendance à affirmer que
l‟offre crée sa propre demande. C‟est pourquoi on s‟intéresse à l‟étude de transport, en particulier
l‟offre de transport routier.
Comme stipulé dans la politique nationale de transport, le secteur transport doit favoriser la
croissance économique et une meilleure distribution des biens. On veut savoir dans quelle mesure
les progrès techniques et les législations dans le domaine de transport vont avoir des impacts sur la
situation socio-économique des ménages malgache. En d‟autres termes, on se demande dans
quelle mesure le secteur transport contribue-t-il à l‟amélioration de la situation socio-économique
de la population malagasy. Si on l‟observe l‟état actuel du secteur transport, on peut dire que ses
activités ont du mal à intégrer le progrès technique considéré au premier plan comme une source
d‟efficacité des facteurs de production ; ce mauvais état des choses a des effets néfastes sur le
niveau de vie des malagasy. C‟est en tenant compte de ces hypothèses que nous avons jugées utile
d‟examiner ce secteur.
Ce travail comprend deux parties. La première partie présente les caractéristiques du
système de transport routier à Madagascar. Cette partie se subdivise en deux chapitres. Les
fondements théoriques et conceptuels sont développés dans le chapitre 1. Pour pouvoir présenter
et analyser le transport malgache, familiariser les lecteurs avec le vocabulaire d‟économie de
transport, nous avons jugé utile de commencer par les généralités de l‟économie de transport.
Dans le chapitre 2, nous abordons les indicateurs qualitatifs et le cadre statistique sur la demande
et les offres, en soulignant les faiblesses des statistiques économiques des transports disponibles à
l‟échelle nationale. La seconde partie se rapporte à l‟analyse descriptive des problèmes et
perspectives des transports à Madagascar. Cette partie comporte aussi deux chapitres. Dans le
chapitre 1, l‟analyse descriptive montre les différents problèmes aperçus surtout dans la dernière
décennie. Le dernier chapitre est consacré à des propositions des solutions pour faire face aux
problèmes.
La démarche que nous avons choisie pour répondre à cette problématique relève des
domaines de l‟économie des transports. Pour y faire, nous avons mobilisé différents outils de
l‟analyse d‟économie de transport pour spécifier le système de transport routier dans lequel se
3
réalisent les transports de marchandises et de personnes. La littérature économique montre
plusieurs possibilités de mesurer et d‟expliquer les décisions, les innombrables défaites, les
grandes réalisations au niveau des infrastructures et des activités de transport. On a synthétisé
différents ouvrages d‟économie de transports qui ont exposé auparavant ce thème. Ces diverses
théories récoltées sont portées dans le premier chapitre. La documentation a permis aussi de
constituer les différentes données chiffrées que nous exploitons ici. Mais ces renseignements ne
suffisent pas pour finir ce travail, il nous faut aussi entretenir avec les personnes responsables des
services concernés. Des conversations directes avec les personnels de l‟ATT, de la Direction des
hydrocarbures, du Responsable de l‟information de la Banque Centrale de Madagascar, du
Ministère tutelle et d‟autre sont ainsi été réalisées. Ces entretiens nous permettent de soulever et
de qualifier les points de vue de chaque responsable. On a aussi beaucoup navigué sur le web afin
d‟extraire le maximum d‟informations disponibles dont les plus recensées sont ensuite traitées et
discutées suivant les théories économiques des transports et les grands faits y afférents pour
pouvoir qualifier le transport malgache. Cette analyse descriptive permet aussi de détecter les
faiblesses et les points forts du secteur ; elle facilite la proposition des diverses solutions.
4
Partie 1 : Caractéristiques du système de transport routier à Madagascar
Le but de cette partie est d‟aborder la situation actuelle du transport routier à Madagascar.
Pour cela, le rappel des théories économiques de transport s‟avère nécessaire car elles nous aident
à examiner les réalités du transport malgache. Toutes les observations que nous allons faire sur le
système de transport sont importantes dans la détermination des grandeurs quantitatives ou
qualitatives caractérisant ce système. Ces observations se référent toujours à ces théories.
Nous allons donc présenter dans le premier chapitre les études théoriques de l‟économie de
transport, lesquelles études résultent des évolutions historiques des activités humaines dans le
domaine de transport. Ensuite, nous étalons la recherche sur les réalités concrètes du transport
routier (chapitre 2) en nous basant sur les observations réelles, les résultats des enquêtes menées
par les différentes institutions comme l‟INSTAT, le Ministère du transport, etc.
5
Chapitre 1 : Considérations économiques du transport
Les fondements de cette étude résident dans la présentation des théories économiques des
transports. Cette étude présente les différentes liaisons entre le transport et la mobilité des
personnes, des marchandises et la croissance économique. Ainsi, le transport joue un rôle moteur
dans la croissance économique dans la mesure où il nécessite un investissement très lourd. En
outre, une politique de transport engendre un effet qui se manifeste simultanément avec l‟acte et
une série d‟effets qui se déroulent successivement après cet acte. La construction d‟une voie de
communication dans une zone donnée a beaucoup d‟impacts sur les activités économiques aux
alentours. En effet « l’existence d’une voie de communication conditionne l’exploitation des
richesses dont la découverte et le besoin qu’on en a hâtent »2.
Dans ce chapitre, on aborde dans la première section les concepts généraux de l‟économie
des transports que nous jugeons utiles pour l‟entrée en matière et puis en deuxième section, on
présente quelques modèles qui nous semblent aussi utiles pour examiner la situation économique
du transport à Madagascar.
Section 1 : Généralités sur l’économie de transport
Pour mieux appréhender la réalité du transport à Madagascar, nous allons d‟abord
commencer par les différentes définitions que nous devons savoir pour éclairer nos idées, et ce
n‟est qu‟ensuite que nous évoquerons l‟objet de l‟étude économique des transports.
1- Définitions et concepts
Cette sous-section va nous introduire sur l‟ensemble des vocabulaires souvent utilisés dans
l‟économie de transport. Commençons par les différentes définitions, puis abordons le concept de
l‟offre et la demande des transports, et enfin la notion de politique de transport.
a. Définitions
Selon Larousse, transporter c‟est porter d‟un endroit à un autre. Ainsi, le port/transport se
fait, selon les cas, par l‟homme, par des animaux, par des véhicules, etc. Dans ce travail, on définit
le transport comme porter/déplacer des biens et/ou des personnes d‟un endroit (origine) à un autre
(destination), en sécurité (sans dommages ou transformation et sans les moindres dommages sur
l‟environnement).
2 D. L‟HUILLIER, « Le cout de transport », Cujas, 1961
6
Outre ces définitions de base, il y a beaucoup de termes couramment utilisés dans le
domaine de transport que nous allons définir un à un de manière successive ci-dessous.
· Le jugement de transport : est le potentiel des biens et des personnes à transporter.
· Le mode de transport : est défini à la fois par l‟infrastructure et les moyens de
transport (mode routier, mode aérien, mode ferroviaire, mode maritime).
· Infrastructure de transport : est l‟ensemble des ouvrages en interface entre le sol naturel et
le moyen de transport, et destiné à supporter les activités de transport.
· Le trafic : se définit à la fois par la quantité de biens ou de personnes transportés (trafic
marchandise, trafic voyageur).
· Le tarif : est le prix de vente d‟un produit comme le transport. Il comprend le coût de
production et une marge de profit et/ou de taxe selon les systèmes de tarification.
· Le maître d‟ouvrage : est le propriétaire de l‟ouvrage et des moyens ou de son
financement. Le maître d‟ouvrage des routes naturelles, par exemple, est l‟Etat.
· Le transport pour compte propre (transport privé) : est le transport de personnes ou de
marchandises qu‟une personne physique ou morale effectue par et pour elle-même avec les
moyens dont elle dispose3. Dans le même ouvrage, on retrouve la définition générale du
compte propre formulée comme suit : le transport pour compte propre est établi lorsque la
marchandise est la propriété de l‟entreprise ou a été vendue, achetée, louée, produite,
extraite, transformée ou réparée par elle et est transportée par cette entreprise pour ses
besoins propres à l‟aide de ses propres véhicules et conducteurs ou de véhicules pris en
location avec ou sans conducteur ; le transport doit rester une activité accessoire de
l‟entreprise.
· Le transport pour compte d‟autrui (transport public) : est une profession dont le métier
consiste à exécuter des transports contre rémunération pour les clients qui sont des
entreprises industrielles ou commerciales, des entreprises de service, des administrations
ou encore des particuliers4.
· Le transport durable peut être défini de deux manières5 :
a) Selon l‟OCDE, le transport durable est un transport qui ne met pas en danger la santé
publique et les écosystèmes et qui respecte les besoins de mobilité tout en étant
compatible avec une utilisation des ressources renouvelables à un taux inférieur à celui
nécessaire à leur régénération et une utilisation des ressources non renouvelables à un
3 N. Tien PHUC, « Pour une politique économique des transports » Eyrolles, 1972 4 I. BON-GARCIN et al, « Droit des transports, 1ére édition, Dalloz, 2010 5Institut de l‟énergie et de l‟environnement de la Francophonie, « Glossaire pour le développement durable », Agora 21, Avril
2001
7
taux inférieur à celui nécessaire à la mise au point de ressources renouvelables de
remplacement.
b) Selon le centre canadien, un transport durable s‟entend d‟un système qui permet aux
particuliers et aux sociétés de satisfaire leurs principaux besoins d‟accès d‟une manière
consistante et compatible avec la santé des humains et des écosystèmes, sous le signe
de l‟équité au cœur des générations et entre celles-ci ; est abordable, fonctionne
efficacement, offre un choix de modes de transports et appuie une économie
dynamique ; limite les émissions et les déchets de manière à ce que ceux-ci ne
dépassent pas la capacité de la planète de les absorber, réduit au minimum la
consommation de ressources non renouvelables, réutilise et recycle ses composantes et
réduit au minimum le bruit et l‟utilisation des terrains.
· Le système de transport est un ensemble complexe analysant les relations entre
infrastructures, mobilité et croissance, et pour éclairer les politiques. Le système des
transports est caractérisé notamment par un certain partage entre modes de transport, une
certaine mobilité, un ensemble d‟externalités et des conséquences pour les finances
publiques6.
Les définitions suivantes sont tirées de l‟œuvre de Jacques STAMBOULI7 :
· Le marché des transports : regroupe des services et des champs d‟activité bien différents en
termes de demande, d‟offre, de technologie, de coûts.
· Les effets externes (ou externalités) des transports désignent les conséquences négatives
(ou positives) d'une activité de transport, sans que celui qui la provoque (ou qui en
bénéficie) ait à supporter (ou à acquitter) une compensation monétaire.
· Le système économique de transport est un ensemble organisé d'interactions entre offreurs
et demandeurs de transport.
· Une externalité environnementale des transports est un effet extérieur au système
économique de transport, agissant directement sur un ou plusieurs écosystèmes et
indirectement sur les agents économiques, que le système économique de transport n‟est
pas incité à prendre en compte par une compensation monétaire.
6Conseil d‟Analyse économique, « Infrastructures de transport, mobilité et croissance », La Documentation française, 2007 7Jacques STAMBOULI, « Développement soutenable et valorisation des externalités environnementales des transports », in les
Cahiers Scientifiques du Transport, N° 38/2000
8
Des différentes représentations du système de transport peuvent être dressées, à savoir la
représentation selon l‟aspect HARD, l‟aspect agent économique, l‟aspect fonctionnement du
marché, l‟aspect fonctionnement du marché (coût/prix), l‟aspect partenariat/Dialogue social, etc.
Parmi ces diverses représentations, on va seulement retenir la représentation selon l‟aspect agent
économique et l‟aspect selon le fonctionnement du marché parce qu‟elles permettent facilement de
comprendre le système et correspondent mieux à notre façon d‟analyser ce système.
Figure 1: Représentation du système de transport selon l’aspect agent économique.
Source : Cours d‟économie de transport de RAJAOSON Gédéon, Université d‟Antananarivo, 2010
Figure 2 : Représentation du système de transport selon l’aspect fonctionnement de marché.
Source : Cours d‟économie de transport de RAJAOSON Gédéon, Université d‟Antananarivo, 2010
b- L’offre de transport
La notion d‟offre de transport est assez éloignée de ce que les économistes appellent
d‟habitude l‟offre d‟un bien sur un marché, car le service de transport est loin d‟être homogène. Il
existe différentes « offres de trajets » en réalité très peu concurrentes, surtout entre les modes de
transport. Pour le transport routier, la notion de prix d‟offre disparaît ; c‟est souvent le passager
qui crée et définit lui-même son offre. L‟étude de l‟offre se limite alors sur des contraintes de
production, des facteurs de production, des prix de revient des déplacements, des marchés plus ou
moins concurrentiels.
MAITRE DES INFRASTRUCTURES USAGER
(Etat, Collectivités, Concessionnaires)
(Personne physique ou morale)
TRANSPORTEUR
TRANSPORTEUR
OFFRE FIXE
(Capacité des infrastructures) DEMANDE
(Qualité et Quantité dans le temps)
OFFRE VARIABLE
(Capacité suivant moyens divers affectés pour le transport)
9
Comme la production de tout bien ou service, celle de transport nécessite du capital, du
travail, des intrants et de l‟organisation, avec toutefois des caractéristiques particulières. L‟offre,
comme la demande, est en effet très segmentée. On pourrait avancer que le transport par route n‟a
pas une seule offre, mais bien plusieurs offres de services distincts. On peut voir les sortes d‟offres
suivantes : une offre de transport par autoroute, une offre de transport par voies nationales, une
offre de transport routier local, une offre de transport urbain par autobus, etc.
Le capital se présente sous trois formes distinctes, à savoir les réseaux d‟infrastructures
(routes, pont, les signalisations, etc.), les véhicules (voitures, camions) et les installations fixes
(gares). Il existe deux types de travail utilisé pour produire les services de transport. D‟une part, on
a les emplois d‟entreprises qui vendent ces services. D‟autre part, dans le cas (important en
pratique) du transport par route de personnes, on a le travail effectué par les usagers qui se rendent
à eux-mêmes gratuitement le service de transport en conduisant leur véhicule. L‟énergie, sous la
forme de carburants est le principal intrant du transport par route. Les principaux types de
carburant que nous avons utilisés sont les essences, le gas-oil, le fuel- oïl, etc. Actuellement, les
recherches ont montré que le carburant qui provient des produits pétroliers va disparaître d‟ici peu.
Les carburants de substitution les plus plausibles à l‟heure actuelle sont sans doute les
biocarburants, mais d‟autre pays ont la possibilité de développer des énergies électriques.
Pour le transport routier, la congestion et la vitesse font partie des problèmes traités dans
l‟étude de l‟offre de transport. Sur une route, ou un réseau donné sur lequel circulent des
véhicules, on constate que la vitesse des véhicules diminue avec le nombre de véhicules d‟une
façon à peu près linéaire à partir d‟un certain seuil. Les véhicules se gênent les uns les autres. Si
on définit la congestion par cette gêne, elle apparait toujours sur une route, dès lors qu‟il y a plus
de véhicules sur la route. La congestion est ainsi inhérente à l‟usage d‟une infrastructure finie8.
Pour apprécier la mobilité et son évolution, la congestion apparaît ainsi comme un concept
difficile à manier et de plus mal renseigné statistiquement. Pour cela, on devra chercher un
concept complémentaire plus simple et mieux renseigné : c‟est la vitesse. Le plus important pour
les personnes et pour les biens en matière de mobilité, c‟est d‟être transporté le plus rapidement
possible et à moindre coût. Il relève des faits réels que le transport routier individuel est en
moyenne plus rapide que le transport ferroviaire et collectif (hormis le cas des TGV) et les vitesses
de déplacements ont tendance à augmenter.
8Conseil d‟Analyse économique, « Infrastructures de transport, mobilité et croissance », La Documentation française. Paris, 2007
10
La structure de l‟organisation et la gestion de l‟offre comptent beaucoup pour donner des
services efficaces. Le mode routier est défini par un système très éclaté et très concurrentiel. Pour
le transport de voyageurs, y compris les entreprises de taxi, et autant pour le transport de
marchandises, il n‟y a pas de barrière à l‟entrée. Il est de plus ouvert à la concurrence. Un titulaire
d‟un permis de conduire peut acheter un véhicule et sous quelques réserves créer une entreprise de
transport.
L‟offre de transport routier, même si on le considère comme des techniques mûres qui n‟ont
guère changé depuis leur apparition, a connu un léger changement technique ou institutionnel. Le
transport des voyageurs fait apparaitre des nouveaux types de véhicules. L‟innovation
technologique est plus ou moins fréquente et l‟offre se renouvelle. Dans les pays développés,
l‟invention des autoroutes, voies rapides réservées aux véhicules à moteur et sans intersections, a
complètement renouvelé l‟offre de transport routier. En France, les faits ont montré que
l‟autoroute est plus rapide (vitesse moyenne supérieure d‟environ 70 %), plus sûre (quatre fois
moins d‟accidents au kilomètre), plus fiable (davantage de garantie sur le temps de trajet) et plus
confortable que les routes traditionnelles.
Pareille à toute étude de production, les coûts et les prix sont des éléments clé de l‟étude.
Historiquement à Madagascar, le coût et le prix de transport routier ont considérablement
augmenté. La hausse du coût de certains facteurs de production (travail, carburants, etc.), en dépit
d‟une hausse de la fiscalité, a donc été la source de cette augmentation.
En ce qui concerne le réseau d‟infrastructure, le stock d‟infrastructures de transport a une
longue durée de vie, mais sa qualité est fonction de l‟entretien dont il bénéficie. Une route, un pont
se dégradent sous le double effet de l‟utilisation qui en est faite et du temps qui passe. Pour
maintenir l‟infrastructure en état de rendre les services que l‟on attend d‟elle, des dépenses
d‟entretien sont nécessaires. Deux phénomènes se produisent si ces dépenses ne sont pas faites
régulièrement. D‟un côté, la qualité du service rendu diminue, ce qui veut dire que des coûts
supplémentaires sont imposés aux usagers sous forme de retards, d‟accidents, ou de
surconsommations. De l‟autre côté, l‟économie réalisée par le gestionnaire d‟infrastructure est
compensée, et bien au-delà, par le surcoût mis à la charge des usagers. En outre, vient un moment
où la petite réparation ne suffit plus et où un gros investissement devient nécessaire. L‟économie
faite en retardant l‟entretien engendre un surcoût important. On peut ainsi définir un niveau de
qualité optimal des infrastructures et le niveau d‟entretien qui permet de l‟atteindre au moindre
coût.
11
c- Demande de transport
Les modèles des demandes des transports sont apparus pour la première fois au 19è
siècle
avec les modèles gravitaires utilisés pour la modélisation de la demande de déplacement entre les
agglomérations. Par contre, le développement récent des modèles urbains est daté dans les années
cinquante aux Etats-Unis pour satisfaire aux besoins de développement des automobiles9. Il est
aussi important pour nous de comprendre les motifs qui conduisent les gens à se déplacer et qui
déterminer ainsi les besoins de transport. Il en est de même pour le transport des marchandises.
Les déplacements des personnes sont liés au mode de vie de la population, à l‟organisation
territoriale, à la géographie du pays, au type de développement des villes, etc. De plus, la mobilité
des personnes suit une loi presque stable et ne peut évoluer qu‟à une vitesse très lente pendant une
longue durée. De son côté, l‟analyse de transport de marchandises est souvent incluse dans le
système de production qui débute au niveau de l‟approvisionnement, au cours de la production
lorsque l‟entreprise est dispersée en plusieurs sites de production, et se termine par les étapes de
distribution des produits au niveau des consommateurs finals. Les choix d‟organisation du
transport des marchandises dépendent des calculs économiques. En effet, le choix modal dépend à
la fois du coût de transport et de l‟aptitude du mode à répondre aux besoins comme la vitesse, la
fiabilité, la sécurité, la régularité et la simplicité.
Comme l‟offre de transport, la demande de transport est hétérogène : elle est segmentée en
plusieurs marchés distincts qui répondent à des services de transport non interchangeables. En
général, la demande de transport présente les caractéristiques telles la stabilité du nombre de
déplacement quotidien, la stabilité du temps quotidien consacré au déplacement, la progression de
la vitesse de déplacement, la préférence des usagers pour le transport individuel.
Pour le transport des personnes, la demande de transports interurbains est généralement
fonction des vacances, week-ends, visites, études. Elle est déterminée par la croissance
économique, les revenus des ménages, les loisirs, la motorisation, et le prix des transports. La
demande de transport urbain est fonction du travail (déplacement entre le lieu de résidence de
l‟individu et le lieu de son travail). Pour le transport de marchandise, la demande de transport
joue en grande partie un rôle économique. Cette catégorie de transport est aussi caractérisée par :
- la domination importante de la demande de transport de courte distance que le transport
routier lui seul peut le satisfaire ;
9 Patrick BONNEL, « Prévision de la demande de transport », Rapport présenté en vue de l‟obtention du diplôme d‟habilitation de
diriger les recherches, Université Lumière Lyon 2, Décembre 2001
12
- le poids en charge qui stagne. Mais son évolution touche d‟un côté la structure des biens
chargés qui tendent vers les biens plus légers et d‟autre côté la diminution du poids des
objets à transporter ;
- l‟augmentation de la vitesse qui répond à des conditions exigées par les denrées facilement
périssables. La vitesse devient une condition sine qua non pour l‟utilité de transport pour
certains produits. Pour les produits à grande valeur, la vitesse permet de diminuer les
stocks et le besoin de capital à immobiliser. Elle permet aussi de répondre rapidement à la
demande et d‟économiser la constitution importante et couteuse des biens ;
- la fiabilité des services rendus. On accorde plus d‟importance à des transports qui arrivent
au bon moment, au bon endroit. Le retard est catastrophique pour le demandeur ;
- la sécurité du transport. La marchandise doit arriver à sa destination en bon état.
Il faut noter que la courbe de demande de transport apparait très éloignée de celle de la
demande traditionnelle. Elle n‟est pas inversement proportionnelle au prix car le transport
constitue une chaine de logistique et le coût n‟est autre qu‟un critère parmi d‟autres comme la
vitesse, la régularité, la fiabilité, la sécurité, etc. Généralement, les services de transports ne sont
pas du tout substituables mais le transport routier est le plus reconnu en raison de sa souplesse, de
sa réactivité, de sa vitesse et de sa fiabilité. Le choix modal est difficilement déterminé a priori à
partir des politiques macroéconomiques mais on doit considérer plutôt le niveau microéconomique
par des millions d‟agents en fonction de leurs objectifs et de leurs contraintes propres.
d- Notion de la politique des transports
La politique nationale des transports regroupe les plans d‟action et stratégie dans le secteur
transport prises par le gouvernement. Une politique se définit par les objectifs qu‟elle cherche à
atteindre et par les instruments qu‟elle met en œuvre. Les objectifs fixés sont souvent rattachés au
développement de la mobilité, à la protection de l‟environnement, à la contribution à
l‟aménagement du territoire, à la contribution à la justice sociale, etc. Pour les atteindre, différents
instruments tels que l‟interdiction, la réglementation, l‟impôt, la subvention, l‟autorisation, la
fourniture de biens et services, la tarification sont utilisés.
Les politiques doivent agir sur la demande, plus nettement encore sur l‟offre, sur les
marchés et finalement sur les résultats. En effet, la politique doit établir des règles et des normes,
fixer l‟application tarifaire et le financement. Une véritable politique des transports ne doit pas
seulement inclure les faits existants obtenus à partir d'une enquête mais elle doit aussi anticiper le
développement à partir des résultats obtenus par les modèles. Personne ne peut concevoir une
13
politique de transport que s‟il n‟a une idée de l‟évolution future des trafics tant voyageurs que
marchandises10
.
Les normes et les règles sont très importantes dans le domaine de l‟environnement et de la
sécurité routière. Dans le domaine routier, la stimulation de la concurrence implique surtout la
libéralisation du secteur transport. Cette politique englobe aussi le budget limité accordé au
secteur transport. Le problème de tarification et du transfert modal sont actuellement parmi les
grandes questions posés par l‟union européenne. Depuis 2001, la commission européenne avait
préféré la tarification au coût marginal qui ignore le financement des infrastructures, en
concurrence avec la tarification au coût moyen. En ce qui concerne le report modal, la nécessité
d‟un fort transfert de la route vers le rail, le maritime ou le fluvial, renforcée par l‟idée de la de
congestion routière excessive se trouvait au centre du débat. Pour l‟Union Européenne, la politique
des transports a beaucoup considéré le réseau transeuropéen mais l‟effet-frontière qui freine les
échanges de biens et de personnes entre les différents pays d‟une union économique restera
important, dans la mesure où les frontières sont généralement les lieux pour lesquels le manque
d‟infrastructures de transport est le moins marqué.
2- Le transport dans l’économie
Cette sous-section récapitule sur le plan théorique l‟ensemble des études économiques du
transport. L‟étude va commencer d‟abord par la mise en évidence de l‟importance de l‟activité du
transport en général dans une économie, ensuite aborde les avantages propre au transport routier et
enfin on apparaitra la problématique du transport.
a- Importance du transport dans l’économie
Avant les années 70, il existe peu de livres qui traitent uniquement de l‟Economie des
transports. Ainsi, la plupart des travaux des ingénieurs économistes spécialistes dans le domaine
de l‟économie de transport restent dans le domaine des équipements et de gestion qui sont
rarement inclus dans le mécanisme économique d‟ensemble. Mais actuellement, le transport est
devenu une préoccupation des gouvernements des différents pays du monde car il joue un rôle
essentiel dans le processus de développement durable, en particulier dans la multiplication de
l‟échange, dans la gestion des ressources non renouvelables et dans la lutte contre l‟augmentation
des gaz à effet de serre dans l‟atmosphère11
.
10CEMT, « Quels changements pour les transports au siècle prochain ? », Rapport de la 14è symposium international sur la théorie
et la pratique dans l‟économie des transports, 1997
11I. BON-GARCIN et al, « Droit des transports », 1ére
édition, Dalloz, 2010
14
En ce sens, il nous faut plus d‟analyses pour saisir l‟activité totale de transport dans un pays.
En outre, l‟économie de transport cherche à éclaircir les grands problèmes rencontrés pendant
l‟accomplissement de l‟activité de transport et les problèmes soulevés par la réalisation de ces
activités. Les problèmes des transports traités dans les ouvrages, et qui constituent aussi ceux des
pays qui se situent au niveau de développement, sont les suivants12
: la coexistence de modes de
transports nés à des dates différentes et se partage une demande de transport, les zones de trafic
saturées à côté des zones de trafic déclinant, trafics déficitaires et trafics bénéficiaires, les
éléments à transporter, les modes de transport, les vitesses, les distances, le conflit entre rentabilité
et droit du client à être transporté, les différences de risques et le problème des choix
d‟investissement (entre infrastructures et véhicules, entre modes de transports, recherche d‟un
optimum d‟entreprises, d‟un optimum du secteur de transport, d‟un optimum économique
national).
S‟ajoute à ce sujet, pour plus de précision et d‟après les différents rapports actuels, le rôle
des incitations réglementaires et fiscales, l‟amélioration de l‟accès aux transports publics, le
transport et vieillissement de la population, les rôles des nouvelles technologies de l‟information
dans les transports, la consommation énergétique du secteur transport, les nuisances engendrées
par les différents modes de transport. Maintenant, elle aborde aussi les problèmes de tarification
des infrastructures pour tous les modes de développement durable, de privatisation de certains
services publics, de modération du trafic, d‟amélioration des transports publics, etc.
On peut dire que l‟économie de transport a donné lieu à différents travaux scientifiques. En
ce qui concerne le transport routier, l‟examen du système peut être successivement abordé sous les
points touchant la demande, l‟offre, la concurrence, la coopération et la politique générale de
transport, etc.
b- L’essor du transport routier
On peut dire que le transport routier, comme l‟affirment les nombreux articles sur le
transport, est le mode de transport le plus utilisé surtout dans les pays en développement, car il
peut servir les agents instantanément.
La route est destinée à remplir certaines fonctions traditionnelles. Elles peuvent être
identifiées comme étant celles de faciliter l‟approvisionnement et l‟acheminement des produits sur
les marchés, de permettre la libre circulation des personnes, des biens, des services et des valeurs
(commerce, culture, technologie, savoir, paix,…), de contribuer à l‟accroissement des flux
12 N. Tien PHUC, « Pour une politique économique des transports » Eyrolles, 1972
15
d‟échanges physiques, commerciaux, financiers et de facteurs de production entre les États des
différentes sous-régions afin de soutenir la réduction de la pauvreté et le développement socio-
économique13
.
A cet effet, le transport tient une place importante dans l‟analyse économique. La supériorité
économique d‟un pays est souvent le résultat de l‟infrastructure adéquate de transport mise en
place. Un des plus grands services qu‟on doit assurer à notre pays est de faciliter le transport de
biens et services nécessaire au fonctionnement économique du pays. La liaison entre le transport et
le développement économique se traduit alors par l‟accélération de la vitesse de circulation des
richesses nationales. C‟est pourquoi l‟Etat doit mettre en priorité la mise en place des
infrastructures indispensables au transport.
Le succès du mode routier tourne à la fois du côté de l‟offre et de celui de la demande. En ce
qui concerne l‟offre, on constate :
- l‟omniprésence de l‟infrastructure routière presque dans l‟ensemble du territoire ;
- la variété de services grâce à la capacité d‟emport des véhicules très variée. A la
différence, le chemin de fer et les bateaux ne sont pas adaptés à des envois massifs ;
- le caractère concurrentiel du marché de transport routier en raison de la possibilité des
usagers de choisir en fonction du prix et de la qualité de service rendu.
Du côté de la demande, le succès s‟explique par :
- la nature des biens transportés : le transport routier est bien placé pour transporter les
produits manufacturés à forte valeur ajoutée, ce qui n‟est pas le cas des produits lourds à
faible valeur ajoutée qui sont à la portée que par les transports ferroviaire et fluvial ;
- l‟élévation de degré de spécialisation des unités de production qui sont dispersées à des
lieux multiples, car la spécialisation des unités de production résulte d‟arbitrage entre les
économies d‟échelles et des coûts de transport accrus ;
- la nouvelle pratique logistique où les livraisons à faible quantité se produisent d‟une
manière plus fréquente pour pouvoir réduire les stocks tant en amont de la production
qu‟en aval. Dans ce cas, le transport routier n‟est pas obligatoirement rapide mais doit être
fiable pour éviter toute rupture de stock.
13José Mvuezolo BAZONZI, « Systèmes de transport pour un développement intégré de l‟Afrique : vers un réseau routier et
ferroviaire panafricain », in Revue africaine des relations internationales, Vol.9, Nos.1&2, 2006
16
c- La problématique du transport
Il s‟agit d‟arriver à un fonctionnement cohérent optimal des éléments du système et
d‟assurer le développement dynamique du système, en harmonie avec les contraintes de
l‟environnement. Ceci est dans une optique de viabilité durable.
L‟intérêt de connaitre la structure présente du système porte sur l‟avenir du transport.
L‟étude, la mise en œuvre, l‟évaluation d‟activité de transport et l‟élaboration des politiques ou
stratégie de transport doivent répondre au critère des contraintes de son environnement.
L‟interaction du système et de son environnement devant conduire au développement et créer un
avantage aussi bien pour le système que pour son environnement : on parle alors de l‟efficacité. Il
doit donc y avoir un équilibre interne (entre les éléments du système) et un équilibre externe
(fonctionnement en harmonie avec les éléments de l‟environnement). La gestion des cohérences
revient à la gestion des interfaces.
En général, le secteur transport a été considéré comme un des secteurs d‟activité les plus
réglementés car l‟Etat intervient de plus en plus dans ce secteur, qui génère de nombreux effets
externes. Cette intervention de l‟Etat conduit à un fonctionnement du secteur très éloigné des lois
de l‟économie de marché. Par exemple, le transport routier fonctionne selon les règles d‟une
économie administrée avec contrôle de l‟offre et des tarifs obligatoires.
Les raisons justifiants cette intervention sont nombreuses14
:
- stratégiques, car le bon fonctionnement du système des transports est essentiel en cas de
conflit armé ;
- économique, puisque son bon fonctionnement est nécessaire aux activités de production et
de distribution ;
- sociale, en raison des contraintes particulières qui pèsent sur les travailleurs mobiles ;
- sécuritaires, car les accidents mettant en cause la vie des usagers ou des tiers peuvent être
graves.
3. Effets théoriques d’une amélioration d’un système de transport
Dans l‟étude de rentabilité d‟un système de transport, au regard de celui qu‟on veut faire
évoluer d‟un état initial déterminé à un état final par l‟intermédiaire d‟un projet, les techniciens
apprécient et calculent ou évaluent à priori les impacts directs pour pouvoir décider de
l‟investissement. Les effets indirects concernant l‟environnement du transport s‟évaluent en
général à postériori.
14I. BON-GARCIN et al, « Droit des transports », 1ére édition, Dalloz, 2010
17
a- Effets positifs
Les effets positifs peuvent être directs et indirects.
L‟étude des effets directs tourne au tour du système de transport. Un projet de transport peut
être réalisé s‟il s‟accompagne :
- d‟une augmentation du trafic ;
- d‟une amélioration de l‟accessibilité des régions desservies et de la zone d‟influence ;
- d‟une amélioration de la mobilité ;
- d‟un gain de temps de transport ;
- d‟une diminution des coûts de transport (exploitation des véhicules, prix de transport) ;
- d‟une diminution des coûts d‟entretien des infrastructures.
Les effets positifs indirects regroupent surtout les variations des coûts et des prix,
l‟opportunité de créer des activités aux alentours de la zone, l‟évolution des modes de productions
accompagnée de l‟ouverture des débouchés, amélioration du niveau de vie de la population et
autres. En somme, on parle du changement du contexte socio-économique de la région concernée
voire la nation.
b. Effets négatifs : impacts des nuisances du transport routier
On trouve ici les diverses nuisances causées par le transport routier que nous nous
contenterons seulement d‟énumérer15
.
- Le principal impact est l‟accident ou l‟insécurité routière qui engendre des morts, des
blessés, des dégâts matériels et des coûts financiers ;
- La pollution atmosphérique, résultant de l‟utilisation de l‟énergie pétrolier, se manifeste
par la présence des gaz et des particules détruisant la santé humaine et provoquent des
dégradations matérielles (noircissement et corrosion des bâtiments,…), le retard de
croissance des végétaux et de baisse des rendements agricoles, des coûts financiers et
existence de pluies acides qui a comme conséquence le dépérissement des forêts et la
dégradation des sols.
- La pollution de l‟eau de son côté renforce la dégradation de sa qualité et accélère la
destruction ou la perte de la biodiversité ;
- La mise en place des infrastructures routières se traduit par une grande consommation
d‟espace qui accélère l‟artificialisation des milieux naturels ;
- Les bruits et les vibrations causés par la mise en circulation des matériels affectent surtout
la santé humaine et augmente les coûts financiers ;
15I. BON-GARCIN et al, « Droit des transports », 1ére édition, Dalloz, 2010
18
- La minéralisation du sol accentue les ruissellements et favorise un risque accru d‟accident ;
- La pollution lumineuse engendrée par certaines infrastructures modifie le paysage et
entraine la mortalité des faunes ;
- La pollution visuelle est caractérisée par une mauvaise image de la nature ;
- La congestion, en particulier dans le domaine du transport urbain, prolonge le temps de
transport et provoque du stress chez les usagers ;
- Enfin, le nettoyage des rues, des véhicules et des bâtiments additionnent de plus en plus la
consommation d‟eau.
Section 2- Les modèles en économie de transport
Le modèle est une représentation, une image formalisée, simplifiée et sensée d‟une réalité,
d‟un système, d‟une idée ou d‟un fait dans le but de comprendre et d‟agir. Dans son sens
dynamique, le modèle est une reconstitution simplifiée d‟un processus. C‟est une référence, une
norme, un schéma, une image représentative, une forme. P. Haggett16
en a donné la définition
suivante en1965: « Une représentation idéalisée du monde réel construite pour démontrer
certaines de ses propriétés », et il ajoute : « une représentation schématique de la réalité élaborée
en vue d’une démonstration».
Pour améliorer l‟évaluation du rendement social des solutions alternatives, il est alors
nécessaire de prévoir les trafics que chacun doit assurer ; ensuite élaborer des modèles opératoires
à cet effet. Le problème se pose évidemment pour toute la diversité des activités du transport : les
ponts et les chaussées, les ports, les voies ferrées, les aéroports ou encore les systèmes de
transports publics urbains supportant des trafics qui ne sont pas de même nature.
1- Les modèles de la demande
Dans l‟étude du système de transport, la question est donc de savoir comment se
caractérisent l‟offre et la demande de transport. Il importe également que les chercheurs
participent à la définition de la demande et de l‟offre de transport. Cette étude doit mener à un
schéma d‟une créativité qui va guider les décideurs politiques dans leur prise de décision. En tant
que recherche scientifique, il faut aussi que l‟étude puisse parvenir à élaborer des modèles bien
appropriés. Dans cette sous-section, on va proposer les trois modèles17
ou famille de modèles de
Marc Gaudry dans le domaine de l'analyse de la demande de transport et des modèles d‟offres.
16 P. HAGGETT, « L'analyse spatiale en géographie humaine », 1ère édit, Arnold, 1965
17Marc GAUDRY, « Quelques innovations en économie des transports », Université de Montréal : Centre de recherche sur les
transports, Publication n° 673, Décembre 1989
19
a. Le modèle DEMTEC (DEMande de Transport En Commun)
Ce modèle cherche à expliquer comment on obtient le niveau D de la demande ou encore le
niveau de la clientèle du transport en commun.
On peut formuler le modèle de la manière suivante :
Demande: D (P, T, M, A, ETC.) (1)
Service réalisé: T (D, O, ETC.) (2)
Service offert: O (R(D), C, ETC.) ; (3)
où la quantité de déplacements D, le service T et l'offre O sont expliqués par des catégories
de variables telles les prix P, la motorisation M, le niveau des activités économiques A, les
revenus de l'entreprise R, ses coûts C et d'autres variables, etc.
Le modèle tient compte des trois niveaux du système tels que la demande, la performance et
l‟offre. La performance concerne essentiellement les services réalisés. Ce modèle va être
développé pour comprendre d‟autres niveaux comme la minimisation des coûts, et il est appliqué à
la modélisation des marchés règlementés.
Apres avoir effectué l‟étude, les résultats pour les équations de demande (1) montrent que la
clientèle des adultes est plus sensible au niveau des services qu'au prix. Et cela permet d'isoler
l'influence d'un nombre important de facteurs explicatifs, dont celui du revenu. En ce sens, les
hausses de revenu, toute chose étant égale par ailleurs, impliquent une hausse de consommation,
ce qui suggère que le transport public n'est pas un bien inférieur. Les résultats pour les fonctions
d‟offre (3) donnent une idée de l'impact des hausses de tarif sur le niveau de service (positif) et de
celui (négatif) des hausses de coût, en particulier celles des salaires des chauffeurs.
Le modèle est utilisé par la Société de Transport de la Communauté Urbaine de Montréal à
partir de 1974 et qui montre qu‟à partir d‟utilisation d‟une quarantaine de variables, la prédiction
s‟approchait à 1% du réel et permettait de détecter des irrégularités comme des vols de billets et
d'argent par des groupes d'employés.
b. Le modèle DRAG (la Demande Routière, les Accidents et leur
Gravité)
Il vise à expliquer le niveau de la sécurité routière et à identifier l'existence d'une
substituabilité entre les diverses composantes du risque de conduite. Deux interprétations
possibles ont été proposées :
20
La première consiste à expliquer le niveau de dommages ou pertes L associé à une activité
est le résultat du niveau d'exposition au risque E, de la fréquence des accidents F et de leur gravité
G. Dans ce cas, la fonction de dommages L peut s‟écrire de la façon suivante :
L = E .F. G
Il faut noter que l'étude est souvent partielle et consiste à expliquer une seule composante,
par exemple les accidents mortels.
La deuxième, pour Gaudry, propose que le modèle DRAG pose essentiellement la question
sur le nombre de victimes de la route VI (par catégorie) en fonction de la demande routière DR
(par catégorie), de la fréquence des accidents A (par catégorie) et de leur gravité G (par catégorie).
Dans cette perspective, la structure de ce modèle est la suivante :
Victimes: VI = DR .A . G Performance dommage
Demande routière: DR (Y, Xdr
) Risque d'exposition
Accidents: A (DR, Y, Xa) Risque de fréquence
Gravité (victimes par accident): G (DR, Y, Xg) Risque de gravité
Facteurs subsidiaires: Y (Xy)
où Y désigne des facteurs explicatifs d'intérêt particulier pour lesquels des équations sont
formulées (comme le stock d'automobiles, le nombre de permis de conduire et la consommation
d'alcool ou de tabac) et les X désignent tous les autres facteurs explicatifs appartenant à diverses
classes, dont les prix, les véhicules (nombre et caractéristiques), les réseaux (les lois et leur
application par la police, les niveaux de service des modes, les caractéristiques physiques de
l'infrastructure), les caractéristiques des conducteurs (générales, d'âge, de sexe et de vigilance), les
activités économiques et les motifs des déplacements, et le reste.
Du point de vue de la circulation, il a pu dégager que le modèle permet de constater la
substitution entre les risques associés à l'exposition et ceux qui sont associés à la manière de
conduire. On peut par exemple constater que la neige réduit l'exposition (le kilométrage),
augmente le nombre d'accidents tout en réduisant leur gravité en sorte qu'elle soit sans effet sur le
nombre de morts mais augmente seulement le nombre de blessés.
Les résultats ont ressorti des lois de l‟assurance automobile (appliquée au Québec à partir du
mois de mars 1978), des responsabilités ou des fautes au sens légal et ont influence sur la
formulation de la politique de transport. En plus, les résultats ont montré une corrélation négative
entre les hausses de la consommation d'alcool et le nombre de morts sur la route.
21
c. Famille de modèles probabilistes
C‟est une classe des modèles qui visent à expliquer la probabilité pm pour qu‟un individu
choisisse un mode de transport m, ou la part de marché de ce mode.
En formulant, le model peut s‟écrire :
pm = Um / U , m = 1,..., M ;
où Um = um([XN] , [XS]) , m = 1,...,M;
U = (U1 + ... + UM)
avec [XN] ensemble des réseaux pertinentes et [XS] ensembles des variables
socioéconomiques ; (s = 1,..., S) et (n = 1,..., N)
Cette famille des modèles comprend le LOGIT, les BOX- COX LOGIT, le DOGIT,
INVERSE POWER TRANSFORMATION. Ce sont des familles des modèles qui montrent la
présence de la captivité (fidélité à des marques) et d‟effets de seuil (asymétrie dans la courbe de
réaction de la probabilité à des modifications des X ou des Um).
2- Les modèles associés à l’offre de transport
a- La théorie de la congestion
On considère la demande et l‟offre de transport sur un tronçon de route donné. La
représentation graphique ci-dessous illustre ce modèle. En abscisse, la quantité q d‟utilisation de la
route (le nombre de véhicules*Km), en ordonnées le coût de l‟utilisation par un automobiliste (en
unité monétaire par véhicule*Km). La droite D(q) représente la demande d‟utilisation de la route.
La courbe I(q) le coût supporté par un automobiliste, qui est un coût en argent (carburant,
amortissement) et un coût en temps. Ce coût augmente au fur et à mesure de l‟utilisation du fait de
la congestion.
22
Figure 3 : Courbe de la congestion
Coûts unitaires
Coûts social S(q)
N C
Coût individuel I(q)
M B
L G A
P E F
J H Demande D(q)
O Utilisation de la route q
Source : Conseil d‟Analyse économique, « Infrastructures de transport, mobilité et croissance »,
Le point A à l‟intersection de D(q) et de I(q) décrit la situation d‟équilibre. Cette situation
n‟est pas optimale. Chaque automobiliste marginal impose un effet de ralentissement marginal, et
donc un coût, à tous les autres automobilistes. La somme de I(q) et de cette externalité donne S(q),
le coût social de l‟utilisation de la route après prise en compte de la congestion. Le point B à
l‟intersection de D(q) et de S(q) représente la situation optimale. La meilleure façon d‟aller de la
situation d‟équilibre A (où le prix est L) à la situation optimale B consiste à introduire un péage
BE. On note que ce péage correspond au coût marginal en B, et non pas en A. On voit également
que le gain social du péage est ABC, ce que la société gagne à la congestion à son niveau optimal.
Il n‟est nullement la différence entre le temps passé effectivement et le temps qui serait passé sur
une route vide (LAHJ). On voit également que les recettes du péage sont bien plus grandes que le
gain ou surplus social du péage (MBEP > ABC). Un élargissement de la route déplacerait les
courbes I(q) et S(q) vers la droite et augmenterait le surplus sans « éliminer » la congestion ni
l‟intérêt d‟un péage.
En pratique, il n‟est pas trop difficile de calculer ces courbes. Cette analyse montre que la
congestion est un cas, au demeurant classique, d‟externalité au niveau microéconomique. Elle
fournit une justification théorique au « péage de congestion ».Ce schéma d‟analyse s‟applique
parfaitement (même si l‟application n‟est jamais faite) à la congestion dans les transports publics,
notamment urbains. Il suffit de remplacer l‟augmentation de temps par la diminution de confort. À
Y X
23
offre donnée, plus la fréquentation est grande, plus l‟entassement est grand, et avec lui le coût
individuel et social élevé. On peut ainsi déterminer un niveau optimal de fréquentation qu‟un
péage optimal permettrait d‟atteindre.
Une définition plus économique des coûts de la congestion est ce que la société perd à ne
pas être au niveau optimal d‟usage (et de congestion), à être plutôt en X ou en Y. C‟est ce que l‟on
a appelé le gain social du péage. Le gain en temps engendré par le péage (forcément inférieur au
produit du péage) est une mesure du coût de la congestion dans un centre-ville, ce que la société
perdait à ne pas être à l‟usage optimal de la voirie.
b- Etude de coût, du trafic et du temps
La distance peut être mesurée par ce qui la neutralise, le coût de transport18
. Les coûts de
transport permettent de franchir des lieux différenciés par une distance. La distance en général et
le coût de transport en particulier sont devenus une donne centrale de la question de la localisation
et de l‟interaction. Le coût de transport est une fonction de la distance parcourue. Mais l‟évolution
du coût de transport est fonction des facteurs de production, des progrès techniques, d‟un système
de tarification approprié. La tarification de transport peut être utilisée pour déterminer le coût
global de transport pour l‟ensemble du ménage au cours d‟une période donnée, comme un mois
par exemple en se basant sur le nombre de déplacements quotidiens, le nombre de personnes qui
se déplacent.
Dans le modèle d‟affectation agricole du sol de Von Thünen19
, le coût de transport est
considéré seulement fonction de distance. Le coût de transport T(d) peut prendre plusieurs formes
qui vont :
- de la relation proportionnelle constante T = ad
- à la relation affine T = ad + b
- ou courbe T = bda
Dans le modèle de localisation industrielle d‟A. Weber20
, le coût de transport est un élément
incontournable dans la détermination de cette localisation. Pour le démontrer, Weber a pris
l‟exemple d‟une usine. Pour réaliser ses activités de production, une usine a besoin de trois points
au minimum : une matière première (P), une source d‟énergie E et un marché pour écouler les
produits finis (M) qui ont forcément une localisation séparée formant ainsi un triangle PEM. La
localisation optimale de l‟usine se situe à l‟intérieur de ce triangle, voire dans le centre de gravité.
18P. AYDALOT, «Economie régionale et urbaine », Economica, 1985 19J. H. VON THÜNEN, « Der Isolierte Staat », Perthes, vol I, 1826 20A. WEBER, « Theory of the location of industries », Chicago University Press, 1973
24
Le coût de transport (t) est le facteur central dans la détermination de la localisation. Il est une
fonction du poids à transporter (p) et de la distance à parcourir (d). Weber utilise le triangle pour
démontrer le point minimisant les coûts. Si on pose P : la matière première utilisée avec a la
quantité demandée, E : l'énergie avec b la quantité utilisée, M : le marché avec c les produits
fabriqués, x : le centre de gravité du triangle défini par les sommets P, E et M, C : le coût global
de transport. On peut schématiser le modèle par l‟équation suivante :
Min C = Min (aPx + bEx + cMx).
La notion de distance dépend de la culture, de la politique spatiale et du niveau de
développement. La distance est un écart spatial, elle exprime la séparation spatiale entre les
phénomènes dans un espace donné et recouvre plusieurs formes selon le type d'espace considéré.
Cette distance prend plusieurs formes selon l‟espace considéré et la dimension prise en compte :
distance physique (l‟intervalle spatial qui sépare deux points i j), distance coût (budgétaire pour
mesurer le coût nécessaire pour se déplacer d‟un point à un autre ; le coût peut être monétaire ou
non), distance temps (la valeur du temps de trajet), distance psycho-sociale ou distance politique
(image mentale subjective de la réalité qui est importante dans la prise de décision) sont autant de
formes de cette séparation spatiale entre les lieux.
En ce qui concerne le coût généralisé du transport, l‟analyse économique du transport se
fonde sur le principe de la rareté du temps. Le coût généralisé prend en compte le temps complet
du transport de façon à ce que ce temps soit totalement ressenti. Le rôle clé de la question du
temps se justifie par la relation entre la vitesse du mode de transport et le trafic qui en résulte.
Ainsi, la distance est donc mesurée par le coût généralisé Cg du déplacement. Ce coût est défini
par la relation suivant :
Cg ═ p + h Tg
avec p le prix monétaire du voyage entre un lieu i et un lieu j, h le paramètre monétaire
représentant la valeur moyenne du temps ressenti par les voyageurs, et Tg le temps généralisé entre
i et j.
Suite à cette étude de coût généralisé, l‟estimation de trafic entre deux zones i et j est
devenue possible. Il est intéressant de souligner que le bien transport est un bien supérieur, c'est-à-
dire un bien doté d‟une forte utilité. En ce sens, il y a de forte chance pour que l‟élasticité de la
demande par rapport au prix soit forte. Cela signifie que toute baisse du coût généralisé,
occasionnée par un accroissement des vitesses et /ou une baisse du coût monétaire, va se
transformer en une forte progression de la demande. Le trafic Tij entre deux zones i et j, avec la
logique du modèle gravitaire, va s‟exprimer comme suit :
25
Avec Pi et Pj : Population respective des deux zones géographiques i et j, K paramètre
d‟ajustement, élasticité du trafic au coût généralisé, coût généralisé du transport entre deux
zones i et j.
Les trafics entre deux zones i et j peuvent être mesurés, pour le transport des personnes, par
le nombre des personnes ou voyageurs, les sièges occupés, les voyageurs ou sièges par unité de
temps ou par unité de distance, pour le transport des marchandises par le poids ou le charges ou
volume, poids ou volume par unité de temps, nombre des colis ou de containeurs, nombre de colis
ou de containeurs par unité de temps.
En ce qui concerne la notion du temps21
, ZAHAVI, économiste de la banque mondiale, a
conduit une recherche sur la relation qui existe entre la vitesse de déplacement et le budget temps
moyen, énoncé dans les années 70 sous le titre de « conjoncture de ZAHAVI ». Il décrit cette
relation par la formule suivante :
où T est le temps de transport par personne mobile, a et b sont des coefficient à déterminer,
b peut être interprété comme le temps minimum qu‟un individu allouera au transport. Le niveau
du budget temps moyen de transport associé à la conjoncture de Zahavi est estimé à une heure de
transport. En conséquence, le niveau de b sera juste inferieur à une heure de transport.
En somme, le transport de voyageurs et de marchandises par route est à première vue très
hétérogène, mais a en commun de se constituer de services de transport dont la production
nécessite l‟utilisation d'infrastructures de transport qui englobent la construction et l‟exploitation,
non seulement de ces infrastructures mêmes, mais aussi des systèmes de contrôle du trafic.
21
CETM, « le temps et les transports », 2005
26
Chapitre 2 : Quelques indicateurs sur le transport routier à Madagascar
Evaluer les chiffres sur le transport routier à Madagascar nécessite au moins une grande
finance, un temps plus long, un système d‟information fiable, une grande mobilisation des
ressources humaines, etc. Ce chapitre va exposer les données réelles (qualitatives ou quantitatives)
sur le transport routier dans le pays. Cette tâche semble si difficile car il n‟existe pas vraiment des
statistiques fiables sur le transport routier à Madagascar. En outre, notre pays n‟a pas une réelle
politique nationale de transport. Il faut noter que le gouvernement avait établi un plan sectoriel
routier dans un document intitulé « Plan National Transport 2004-2020 », mais on a du mal à
appliquer les propos à cause surtout du manque de financement et de la crise politique.
Ce chapitre est structuré comme suit : en première section nous présentons l‟organisation
générale du secteur transport à Madagascar, suivie en deuxième section des offres et de la
demande et enfin, en troisième section, nous abordons l‟importance du transport routier pour
l‟économie malgache.
Section 1 : Les intervenants dans le transport routier
Pour la bonne marche du système de transport à Madagascar, différentes entités agissent en
simultanéité afin de concrétiser les divers objectifs fixés par le planificateur qui définit le plan
auparavant. Le système de transport ne ressemble pas à une structure technique qui fonctionne
selon des règles de physique ou de mathématiques mais plutôt à un organisme vivant. Les
organismes engagés dans les opérations de transport constituent un aspect central du système.
Cette section montre les différentes entités agissant sur le système et récapitule ensuite
l‟essentiel du plan national de transport et celui de la politique nationale de transport. L‟arrivée de
l‟économie de marché a eu pour conséquence la transformation de la structure du système
composant l‟État et l‟ATT producteur de l‟offre fixe, les entreprises et leurs personnels
producteurs de l‟offre variable et les usagers.
1- L’organisme public
L‟intervention publique dans le secteur transport se fait soit directement par le Ministère de
transport soit indirectement par l‟Agence des Transports Terrestre.
a- L’Etat
L‟Etat par l‟intermédiaire du Ministère des transports intervient dans le domaine des
transports. Sur le plan institutionnel, la mise en œuvre de la politique et des stratégies du secteur
Transports relève du Ministère des Transports. Le ministère, en partenariat avec les autres entités,
27
conçoit la politique de l‟Etat sur les transports. Le rôle du Ministère de tutelle se concentre surtout
sur la planification des stratégies, la surveillance et la coordination du secteur. Toutes ces
fonctions mettent en priorité l‟importance de la production d‟infrastructure de transport,
l‟élaboration des règles qui ont pour buts de stimuler la concurrence, de respecter les normes et
l‟environnement ainsi que l‟instauration de la sécurité routière. Les infrastructures de transport
impliquent toujours la puissance publique au niveau national ou local. Elles nécessitent des
espaces réservés qui limitent les espaces privés. Elles nécessitent de l‟argent, souvent collecté par
des impôts. Elles impliquent enfin des règles d‟usage et des enjeux de protection de
l‟environnement. Les questions posées aux pouvoirs publics sont de savoir s‟ils consacrent trop ou
trop peu de ressources aux infrastructures de transport.
À court terme, les dépenses d‟infrastructures de transport ont les effets économiques
classiques des dépenses d‟investissement public. Elles entraînent une augmentation temporaire du
PIB, qui disparaît rapidement et laisse un déficit public et un déficit extérieur supplémentaire. Les
longs délais d‟étude et de construction des infrastructures de transport (dix à quinze ans), puis la
longueur de leur durée d‟utilisation (plusieurs dizaines d‟années), invitent en effet à se placer dans
une perspective de temps long et à centrer l‟analyse sur la spécificité des infrastructures de
transport qui est de faciliter la mobilité des personnes et des marchandises, le développement des
échanges et l‟accès des hommes à des territoires plus vastes.
Les normes sont utiles pour protéger les usagers vis-à-vis des irrégularités produites à
volonté ou non par les entreprises. Ainsi, la lutte contre les insécurités routières telles que les actes
des banditismes et les accidents relève du domaine public, car seul l‟Etat peut mener une telle
politique et a le pouvoir d‟exercer le contrôle de l‟application des décisions prises. En outre, les
investissements nécessaires pour l‟instauration des infrastructures de longue durée, l‟application
des normes et des règles nécessitent un financement que seul l‟Etat peut octroyer. Pour assurer les
entretiens routiers, l‟Etat a créé un fonds spécial dénommé Fonds d‟Entretien Routier (FER). C‟est
un fond prélevé sur les carburants et lubrifiants, destinés aux travaux d‟entretien routier.
b- L’Agence des Transports Terrestres
Pour concrétiser le principe de désengagement de l‟Etat et pour fixer les principes de la
politique des transports terrestres, il est créé une agence des transports terrestres. L‟ATT est un
établissement public industriel et commercial, doté de la personnalité morale, jouissant de
l‟autonomie administrative, technique et financière, et placé sous la tutelle financière du Ministère
chargé du budget et de la finance et sous la tutelle technique du Ministère chargé du transport.
L‟ATT comprend les deux organes suivants : le Conseil d‟Administration composé de 12
28
membres nommés par arrêté ministériel, qui a un rôle délibératif, et la Direction générale, dirigé
par un Directeur Général sélectionné par le Conseil d‟Administration à l‟issue d‟un appel à
candidature nationale ouvert, qui exécute les délibérations et les décisions du Conseil
d‟Administration.
L‟Agence dispose d‟un fonds propre composé par les subventions, les dons, les legs, les
produits de ses diverses activités, les rémunérations des services rendus, les emprunts contractés
par l‟ATT, les avances et prêts du Trésor, les produits des aliénations des biens mobiliers et
immobiliers appartenant à l‟ATT, les dotations et les recettes diverses. Par contre, les charges de
l‟ATT sont composées par les dépenses relatives à son fonctionnement normal et aux
investissements nécessaires, les dépenses d‟entretien, de maintenance et de renouvellement des
infrastructures concédées par l‟Etat, les dépenses relatives à la construction ou à la participation à
la construction de nouvelles infrastructures.
2- Les entreprises et leurs personnels
Les entreprises sont formées par les ressources matérielles et les ressources humaines qui
font marcher les affaires de l‟entreprise.
a- Les entreprises
Les entreprises des transports regroupent les opérateurs et l‟ensemble des véhicules
automobiles affectés pour le transport, soient les camions, les semi-remorques, les tracteurs et les
camionnettes pour le transport routier des marchandises, soient les bus, les autobus, les taxis pour
les transports urbains des voyageurs, soient les cars et les Cars
« an-dalana
» ou les taxi-brousse
pour les transports régionaux et nationaux des voyageurs.
Dans la plupart des cas, la propriété de l‟entreprise reste au secteur privé. La responsabilité
de l‟exploitation est assumée par les opérateurs privés. Dans le domaine des transports routiers, les
entreprises privées sont les mieux placées pour répondre aux besoins de la population car c‟est
dedans que les services de transport prolifèrent rapidement. La réalisation des objectifs fixés
nécessite un engagement très fort des exploitants privés. Ainsi, l‟efficacité des plans et des
réformes doit se faire en attirant plus des offres variables, en respectant l‟étendue du marché.
A côté des aides octroyées par l‟Etat, l‟activité subit toute sorte de règlementation sur les
prix, les qualités, la politique des concurrences. Les coopératives doivent répondre aux exigences
des normes et des règles dictés par le marché, en particulier, par le pouvoir public. Mais la
concurrence ne signifie pas que l‟offreur a toute liberté d‟action pour faire n‟importe quoi afin de
convaincre ses clients potentiels à le choisir ou n‟importe quelle autre action pour réduire ses
29
coûts22
. A Madagascar ce sont, en grande partie, les coopératives des transports qui exercent les
transports des voyageurs ou les transports routiers des marchandises tant au niveau urbain qu‟au
niveau régional et national. Chaque coopérative gère individuellement ses affaires.
b- Les personnels engagés dans les transports routiers
Cette catégorie d‟agent est surtout constituée par les chauffeurs, les manœuvres, les
receveurs, les chargeurs, etc. L‟aspect d‟étude sur cette catégorie tourne autour des conditions
sociales des transports routiers tels que les conditions du travail avec le salaire, l‟accès à la
profession et le devenir de celle-ci.
Les recherches et les études scientifiques des conditions de travail des chauffeurs routiers
confirment que la fatigue et le stress des conducteurs sont liés à l‟irrégularité des cycles de travail,
au travail de nuit, à l‟importance des heures de travail et pas seulement à l‟importance des heures
consacrées à la conduite proprement dite. Tous ces phénomènes ont des effets négatifs non
seulement en matière de sécurité routière, mais également en matière de sécurité du travail en
dehors de la conduite, notamment pour les opérations de chargement-déchargement23
.
Le transport routier souffre d‟une image dégradée à cause des difficultés ressenties par les
salariés. Il devient ainsi difficile de recruter des chauffeurs et cela risque de s‟aggraver en raison
de l‟évolution démographique et de la réduction du temps de travail imposée par la loi. Malgré
tout, le secteur des transports routiers est créateur d‟emplois. Mais ces emplois sont marqués par
des conditions de travail difficiles. Il y a deux enjeux dans la formation professionnelle des
chauffeurs : renforcer la professionnalisation du métier de chauffeur afin de revaloriser la
profession et assurer une meilleure sécurité. On peut également remarquer que la taille des
entreprises n‟est pas un élément déterminant pour la durée du travail, mais elle l‟est pour le niveau
des salaires. Les pouvoirs publics doivent rester vigilants à l‟égard d‟une économie de marché qui
pourrait fonctionner sans règles, ce qui se ferait au détriment des salariés les plus vulnérables.
Toute réglementation doit être conçue pour que son contrôle soit possible. Le contrôle doit être
efficace, ce qui suppose que les sanctions soient réellement dissuasives. Les contrôles doivent être
égalitaires, c‟est-à-dire concerner autant les nationaux que les non-résidents et se dérouler en
entreprise et sur la route, car ces deux types de contrôle sont complémentaires.
L‟emploi des nouvelles technologies est une piste à ne pas sous-estimer. Elles peuvent aider
les chauffeurs dans la conduite ou les alerter lorsque les conditions de sécurité ne sont plus
22I. BON-GARCIN et al, « Droit des transports, 1ére édition, Dalloz, 2010 23 CEMT, « Aspects sociaux du transport routier », 1999
30
remplies. Les nouvelles technologies peuvent également aider au contrôle de qualité et quantité de
transport. Elles peuvent aussi améliorer les conditions de travail, par exemple la délivrance
automatique des documents de transport.
3- Les usagers
Les usagers peuvent être des personnes physiques ou des personnes morales. Ces dernières
peuvent aussi emprunter soit le transport pour son compte propre soit le transport pour le compte
d‟autrui. Cet usage apparait sous forme de demande de transport des personnes ou des
marchandises. Leur disposition à payer dépend de leur revenu ou des autres critères comme la
sécurité, la fiabilité des services, etc. Ce sont eux qui ont le choix, en fonction de leurs exigences,
parmi les différentes offres proposées. Les usagers réagissent aux modifications apportées à l‟offre
de transport.
C‟est la population urbaine qui a besoin de plus de service de transport en commun pour le
déplacement professionnel ou pour le loisir, ou encore pour transporter les biens achetés. Les
entreprises comme c‟est le cas de certaines entreprises franches et de certains organismes publics
tels le Sénat, l‟Assemblée Nationale, l‟ADEMA utilisent leurs véhicules pour leur compte propre
afin de ramasser et déposer leurs personnels. Les employés des organismes internationaux et les
personnes qui ont des moyens emploient aussi leurs véhiculent pour leur compte propre. Les gens
ruraux utilisent, par contre, les transports communs pour écouler les produits sur les marchés ou
magasins acheteurs. Les entreprises ont besoin du transport pour fournir à l‟entreprise des
matières premières venant surtout des milieux ruraux ou pour la distribution au niveau des
fournisseurs, ou pour le trajet port-entreprise pour les produits d‟exportation. L‟étude théorique
nous renvoie à l‟étude de la demande.
Section 2 : Les chiffres clés du transport routier
Les données réelles sur la situation des offres variables et fixes de transport routier à
Madagascar seront présentées ici. On va seulement se contenter de donner certaines statistiques
descriptives de la situation de l‟offre et de la demande de transports routiers car d‟autres sont
indisponibles. En conséquence, les données sont largement incomplètes car certains aspects du
transport routier ne seront pas présentés ici ; il se peut qu‟elles soient anciennes, datées de cinq ans
auparavant. Néanmoins, les données peuvent nous conduire à une conclusion. On commence
d‟abord par l‟ensemble des moyens des transports routiers, les coûts et les prix relatifs à l‟exercice
de cette activité. Puis nous découvrirons les offres fixes et les caractéristiques de la demande.
Les taux de croissance du secteur transport de 2007 à 2011sont rapportés dans ce tableau :
31
Tableau 1: Indice de croissance du secteur transport
Unité : %
Branche de transport 2007 2008 2009 2010 2011*
Transports de marchandises 7,8 7,3 ‐10,3 1,0 ‐1,6
Transports de voyageurs 8,1 4,7 ‐18,6 6,7 ‐1,2
Auxiliaire de Transport 7,8 5,9 ‐13,3 ‐0,4 ‐14,1 Source : INSTAT, TBE, Juillet 2013/2011* : Prévision
En général, on constate une diminution importante depuis 2007. Mais on atteint le minimum
en 2009, c‟est sans doute l‟effet de la crise politique subie par le pays depuis cette année-là. Cette
diminution est déjà importante pour les transports de voyageurs et pour les auxiliaires avant la
crise politique ; cela montre seulement que le pouvoir d‟achat des ménages, l‟importation, les
constructions sont en baisse bien avant cet évènement politique.
1- Indicateurs sur les offres variables
Différents rapports ont essayé d‟exposer des chiffres et des explications sur ce sous-secteur
du transport. Les concepts de quantités physiques dans les transports sont simples en apparence
mais trompeurs dès qu‟on cherche à les agréger. Or, c‟est nécessaire pour avoir une vision globale.
a- Le trafic véhicule
Selon le rapport du Ministère des transports en 2010, l‟évolution des véhicules aptes par
genre, entre 1997 et 2006, affiche les résultats suivants24
:
Tableau 2 : Véhicule estimé apte par genre
Unité : nombre
Genre 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
TV 16 141 17 614 19 430 20 167 21 615 15 059 20 459 26 008 23 484 57 061
TBE 1 765 2 349 2 496 2 025 2 589 2 130 2 179 3 273 2 588 3 060
CU 2 646 3 555 4 296 4 354 4 460 5 460 4 263 7 162 6 436 7 072
CSUB 970 1 515 2 224 2 262 2 439 2 314 2 401 4 134 4 326 4 810
TB 11 812 12 271 14 145 13 613 16 372 11 138 16 777 23 339 24 277 23 628
TPP 2 073 2 320 2 614 2 617 3 106 3 311 3 800 5 319 6 042 6 705
CTTE PAX 11 120 11 462 12 407 11 675 13 532 11 363 15 661 23 053 26 322 29 275
CTTE Mses 9 183 8 849 9 338 8 670 10 002 7 357 8 326 11 485 12 034 11 976
Camion 11 947 13 610 14 425 13 590 16 367 13 584 15 415 22 616 23 192 23 552
SR 938 1 333 1 597 1 748 2 255 2 750 3 627 2 678 3 334 3 316
R 982 946 867 791 977 1 444 1 040 1 058 1 060 1 067
TR 909 883 1 263 1 402 1 905 1 806 1 395 2 462 3 027 3 173
VP 24 059 25 987 29 364 29 725 36 340 34 041 35 977 50 236 51 117 57 061
TCS 375 345 455 487 673 2 445 360 530 139 293 Source : Ministère des Transports 2010
24
Ministère des Transports, « Les chiffres clés du transport », 2012
32
TBE = Taxi-Bé CTTE PAX = Camionnette Passagers CU = Car Urbain
CTTE Mses = Camionnette Marchandises CSUB = Car Suburbain C = Camion
TB = Taxi-Brousse TR = Tracteur Routier R = Remorque
TV = Taxi-Ville TPP = Transport Privé de Personnes SR = Semi- Remorque
VP = Véhicules Particulières TCS = Taxi Collectif Spécial
Les sept (7) premiers genres sont des véhicules automobiles destinés à servir le transport
routier des voyageurs ; les cinq (5) autres sont en service du transport routier des marchandises.
Les deux derniers sont spécialement au service des voyageurs. Les conséquences directes de la
crise politique de 2002 est la chute des nombres des véhicules considérés aptes presque pour
chaque catégorie de transport. Le nombre des véhicules particuliers suivi par le taxi-ville aux
services du transport public urbain dominent tous les chiffres par rapport aux autres genres des
véhicules car ce sont les moyens les plus rapides pour atteindre une localité en un peu de temps.
Sont moins nombreux les Remorques, les Taxi-Bé, les Tracteurs routiers et les Semi- Remorques.
Par contre, en termes de variation, les Taxi- Brousses, les Camionnettes passagers et les Camions
sont les genres de véhicule qui ont beaucoup évolué.
Dans le même rapport est indiquée la répartition des véhicules automobile selon leur genre,
par Faritany. Les chiffres affichent que plus de 50% de véhicules se trouvaient dans le Faritany
d‟Antananarivo. Dans l‟ordre décroissant des quantités des voitures, la Faritany de Toamasina,
d‟Antsiranana, de Fianarantsoa, de Toliara et de Majanga suivent respectivement la Faritany
d‟Antananarivo, sauf pour les années 2005 et 2006 où le Faritany de Majanga passe avant celle de
Toliara.
Pour le transport public routier des voyageurs (TPRV), le système d‟exploitation a montré
les chiffres suivants pour les années 2008, 2009, 2010 :
Tableau 3 : Système d’exploitation TPRV
9 – 15 places 16 – 30 places > 30 places
2008 6 037 3 588 777
2009 6 02 4 093 822
2010 4 928 3 330 657 Source : ATT, Avril 2011
Les voitures de 9 à 15 sont les plus présentes sur le marché mais, en proportion, on constate
une nette diminution sur cette catégorie. Les voitures comportant plus de 30 places sont les moins
nombreuses : elles sont surtout utilisées par le transport à longue distance. Pour l‟ensemble des
voitures comportant plus de 16 places (y compris les 30 places et plus), on a enregistré une
augmentation en 2008 et 2009, mais la tendance a suivi le contraire en 2010.
33
b- Les coopératives de transport
En réalité, en dehors du transport pour compte propre, chaque automobile appartient à une
coopérative ou à une société de transport. Actuellement, plusieurs coopératives sont en service
autant pour le transport routier des voyageurs que pour le transport routier des marchandises. Les
données recueillies sur les coopératives et unions concernant le transport public routier des
voyageurs se résument dans le tableau ci-après.
Tableau 4 : Coopératives en activité pour le TPRV
Produit Confédération Coopérative Union Marché
TPRV
Une
Confédération
59 Coopératives 1 Union Zone Urbaine
6 Coopératives 2 Unions Zone Suburbaine
59 Coopératives 4 Unions Zone Régionale
96 Coopératives 4 Unions Zone Nationale
Source : ATT, Novembre 2012
Le marché national accapare 36,92% des coopératives en activité. Le marché urbain capte
22,69% mais elles sont presque concentrées dans la capitale de Madagascar. Le marché suburbain
regroupe le plus petit nombre de coopératives du fait que l‟économie monétaire s‟intègre mal le
milieu rural ; or le transport est un service à vendre. En termes d‟union, c‟est l‟union des
coopératives de transport urbain (UCTU) qui surprend la plus grande proportion des coopératives.
Depuis sa création, l‟ATT n‟a pas encore pris en charge les activités autour du transport
public routier des marchandises (TPRM) faute de textes règlementaires. Les statistiques sur les
coopératives œuvrant dans le domaine des transports de marchandises semblent absentes dans les
différents rapports. On doit donc se contenter d‟exposer et de discuter les faits réels.
Le transport privé routier des marchandises est assuré par les camionnettes, les tracteurs et
les camions à partir du lieu d‟installations de l‟entreprise vers les magasins de distribution qui se
situent soit dans la même localité que l‟entreprise soit dans d‟autres régions, et à partir du magasin
vers les marché. Les moyens des transports appartiennent soit au vendeur soit à l‟acheteur. Le
transport public routier des marchandises utilise les camionnettes, les camions, les semi-
remorques et emprunte les mêmes chemins que le TPRM. Les camionnettes assurent souvent le
transport urbain des marchandises. Par contre, les camions, les semi-remorques sont pour les
transports des marchandises de longue distance. Les tracteurs et les camionnettes sont là pour
servir les zones rurales difficilement accessibles.
34
En observant les données sur les camionnettes marchandises, les Camions, les Semi-
remorques, les Remorques et les Tracteurs marchandises (cf. Tableau 2), on peut avancer l‟idée
que le transport des marchandises a connu une légère hausse.
c- Le prix et le coût de transport
Il est très difficile d‟agréger le coût de transport en absence des données concrètes sur le
transport. En outre, il n‟existe pas chez nous des chiffres sur l‟évolution des coûts et des prix de
transport. Par conséquence, l‟étude se limite alors sur les coûts relatifs à l‟exercice du métier de
transport et sur les enquêtes menées auprès des coopératives concernant les prix.
Rappelons que le coût de transport est fonction de la distance. La totalité des coûts s‟obtient
à partir des coûts de l‟utilisation du capital, du travail, des intrants et de l‟organisation.
L‟ensemble des droits administratifs pour l‟exploitation des véhicules de transport public
routier de voyageurs se résume comme suit25
.
Autorisation d‟exploiter :
- Nouvelle demande : 2 000 000 Ariary
- Renouvellement : 600 000 Ariary (tous les 3 ans)
Licence d‟exploitation : (validité 1 an)
- 9 à 15 places : 30 000 Ariary
- 16 à 30 places : 35 000 Ariary
- 31 et plus : 50 000 Ariary
Augmentation du nombre de places (zone régionale) : (validité 1 an)
- 15 à 18 places : 5 000 Ariary
Autorisation spéciale : (validité 15 jours)
- Déplacement à titre spécial : (familial, sportif, culturel, religieux, …) : 10 000 Ariary
- Transport de dépouille mortelle : gratuit sur présentation des pièces justificatives.
Pour les coûts liés au travail, ils comprennent les participations du véhicule à chaque voyage
(10% du prix payé par un passager pour le cas des transports régionaux et nationaux, et un droit
versé quotidiennement à la coopérative pour le cas des transports urbains des voyageurs), le salaire
des conducteurs, les couts de débarquement de la marchandise, etc. Les couts des intrants sont
formés par les coûts des carburants, de l‟huile, des pneus, des pièces de rechanges et d‟autres. A
Madagascar, les prix du carburant affectent beaucoup le coût de transport.
25
Enquêtes réalisée auprès du Responsable Système d‟Informations de l‟ATT en Novembre 2012.
35
On sait que le matériel des transports se déprécie de manière continue, irréversible, avec le
temps. Les amortissements constatent cette perte de valeur. Le coût de l‟utilisation du capital se
réfère à cette perte de valeur. L‟administration fiscale a préconisé un taux usuel d‟amortissement
annuel des matériels de transport qui varie de 20 à 25%.
En ce qui concerne le coût fixe réalisé par l‟entreprise, dans le cas d‟infrastructures de
transports collectifs, les économies d‟échelle résultent de la répartition des coûts fixes (siège
social, bâtiments, réseau social, coût salarial de l‟encadrement, équipements,...) sur une production
qui augmente. Dans le domaine des transports en commun, l‟existence d‟économies d‟échelle se
vérifie d‟autant plus que la qualité de service est prise en compte26
.
Les chiffres suivants sur les prix de transport sont les produits de l‟enquête menée auprès
des coopératives et de l‟observation directe de l‟environnement du transport. Les tarifs appliqués
par les coopératives du transport urbain dans le capital varient de 200 Ariary à 500 Ariary pour les
Bus selon la distance parcourue, mais le tarif normal est de 400 Ariary. Il n‟y a pas de prix
conventionnel pour les taxi-ville. Pour le transport régional et national de marchandise, le prix par
kilogramme varie de 200 à 250 Ariary. Les tarifs sur le transport national des voyageurs sont
largement variés en fonction de la destination souvent référée à des pôles régionaux, les pôles
relais et les pôles locaux.
2- Indicateurs sur les offres fixes
Le but de cette sous-section est de comprendre le fonctionnement et la capacité des
infrastructures de transport, le niveau du coût d‟investissement, le comportement des maitres
d‟infrastructure (Etat, Collectivité, Concessionnaire) ; bref l‟ensemble des interventions du secteur
public. L‟offre fixe rassemble les routes, les ponts, les panneaux de signalisation, les parcs et
autres, nécessaires pour la bonne marche du système. Ainsi, l‟Etat dans tous ses démembrements
doit intervenir pour la réalisation effective des importants investissements envisagés en
infrastructure de transport.
a- Les projets d’investissement sur le réseau routier
Les infrastructures de transport jouent un rôle prépondérant dans la mobilité des personnes.
L‟accès de personnes et de marchandises à un lieu donné dépend de son existence, et donc la
mobilité en dépend aussi. Les infrastructures de transport existant ont en général en moyen ou en
26 Emilie MUZEREAU, « Analyse et prévision en présence de rupture du degré d‟intégration : application aux trafics de la
RATP », thèse de doctorat en économie, 2004
36
mauvais état. C‟est pourquoi les actions du pouvoir public doivent favoriser la construction, la
réhabilitation et l‟entretien des routes. D‟après le PNT 2004-2020, plan sectoriel routier, le réseau
routier existant compte environ 11900 km de voies pouvant faire l‟objet d‟un aménagement fondé
au moins partiellement sur un tracé existant. Il comprend des routes qui ne sont pas à l‟heure
actuelle circulables mais dont le tracé existe.
Le réseau routier a été réparti en trois catégories de liaisons :
- liaisons principales entre pôles (liaison de niveau 1) : 3537 km ;
- liaisons permettant un accès aux pôles régionaux et pôles relais (liaison de niveau 2) :
5116 km ;
- liaisons permettant l‟accessibilité entre des pôles locaux et des Fivondronana (liaison de
niveau 3) : 3227 km.
Différents types de routes ont été définis pour les besoins de ce projet. Le classement
fonctionnel utilisé dans le cadre de cette étude est le suivant :
Tableau 5 : Types de route27
Classe type/ profil Caractéristiques Linéaire (km) Vitesse de Référence (km/h)
R1 Route Express 2 x 2 voies 9 100
R2 Route Primaire améliorée 989 ND
R3 Route Primaire 1 903 90
R4 Route Secondaire 2 563 80
R5 Route Tertiaire 4 144 60
R6 et R7 Autres routes 2 270 50 Source : Rapport économique et financier 2010-2011, Juillet 2011
La classe « R2 » est une route à 2-voies sur la majeure partie, incluant sur jusqu‟à 30% du
linéaire des sections à 4 voies permettant un dépassement. La classe « R6 » est une route bitumée
alors que la classe « R7 » représente une route non-revêtue.
27
Indicateurs tirés des tableaux 2 et 4 du PNT 2004-2020.
37
Tableau 6 : Programmation des projets d’investissement
2008 2009 2010 2011 2012 Cumul
Constr°/ Rehab° - RN 742 1203 1566 2021 2301
Constr°/ Rehab° - RR 1500 2000 2528 2500 2500
Entretien Périod RN ND ND ND ND ND
Entretien Périod RR ND ND ND ND ND
Total linéaire Km 2242 3203 4094 4521 4801
dont RN 742 1203 1566 2021 2301 7 833
dont RR 1500 2000 2528 2500 2500 11 028
Coûts millions US$ 1 494,37
2008 2009 2010 2011 2012 Moyenne
Entretien Courant RN 9200 11000 11000 11500 12000 10 940
Entretien Courant RR 2663 4163 6163 8691 11191 6 574
Total linéaire Km 11863 15163 17163 20191 23191
Coûts millions US$ 513,29 Source : Rapport économique et financier 2010-2011, Juillet 2011
Dans le domaine de construction, ce sont les routes régionales qui engagent un grande part
des interventions de l‟Etat parce qu‟elles sont dominée par des routes en terre qu‟on doit
goudronner ou des traces de router qu‟on doit rendre accessible. Mais à partir de 2011, l‟Etat
commence à s‟intéresser à la fois pour les routes nationales et régionales. Pour les entretiens, les
chiffres montrent le contraire. Les routes nationales occupent une grande place en ce qui concerne
les entretiens courant avant 2012 où les distances entretenues s‟égalisent presque pour les deux
catégories de routes régionales pour cette année. Mais les actions sont beaucoup consacrées à des
entretiens qu‟à des constructions.
b- Les grandes réalisations
Une vision globale des faits indique que les projets sont difficilement à atteindre pour les
pays comme le nôtre. On va limiter notre étude sur les activités réalisées et les obstacles
rencontrés pendant la mise en œuvre de la politique.
Mais la réalité est totalement différente de la prévision, car la plupart des projets ne sont
réalisées qu‟en petite proportion seulement. Le coût des travaux routiers sur les routes nationales
bitumées est tributaire de la variation difficilement maîtrisable du prix des intrants (bitume, acier,
ciment...) malgré une stabilisation relative du prix du ciment en 2010. Le rapport du Ministère
d‟Etat chargé de l‟économie indique les résultats suivant28
:
En ce qui concerne l‟investissement routier, les réalisations étaient de 91 Km en fin
décembre 2010, soient 22% de l‟objectif. Pour le réseau des routes rurales, avec la limitation des
28
Ministère d‟Etat Chargé de l‟Economie et de l‟Industrie, « Rapport économique et financier 2010-2011 », Juillet 2011
38
moyens budgétaires, les réalisations n‟ont été que de 54 Km sur un objectif initial de 425 km, soit
13%. 59% des activités connexes liées au développement routier sur un objectif de 60% ont été
atteints en 2009 contre 92,6% sur un objectif de 80% en 2010. Durant le quatrième trimestre 2010,
2 ponts (PK 31 + 500) Ifontsy Sud et Nord (PK 36 + 100) ont été reconstruits. Des éléments de
platelage abîmés sur les ponts de Betsiboka et de Kamoro sur la RNP4 ont été remplacés. La RNS
30 reliant Ambanja-Ankify a été réhabilitée. Les travaux de réhabilitation de la RN 43 ont
démarré, 35 km de route ont été réhabilités. La route d‟accès à l‟aérodrome de Mananjary et la
traversée de la ville ont été aménagées. Sur la RN 34 Miandrivazo-Malaimbandy, le terrassement
est réalisé à 100%. L‟étude de faisabilité de la RNS 5 du PK 165 à PK 285 (Soanierana Ivongo-
Mananara) a été réalisée à 65%. L‟étude de l‟aménagement de la RNS 21 à Sainte Marie (PK0-
pk9 + 700) a été réalisée à 32%. Selon le 10ème FED, La RN 13 entre Ihosy et Ambovombe (380
km) et la RN 9 entre Toliary et Manombo (62km) ont été aménagées. La RN 10 entre
Andranovory et Betioky (90 km) a été réhabilitée. L‟autorité de maintenance routière est
opérationnelle à 80%, l‟Office des Travaux d‟Urgence (OTU) à 80% et le RER à 7%. Le taux de
réalisation globale de la réhabilitation et de l‟entretien périodique des routes nationales est de
22,2%. En ce qui concerne la réhabilitation et l‟entretien périodique des routes rurales, les
réalisations 2010 s‟élèvent à 12,8% des prévisions et incluent les routes ex-provinciales, les
voiries urbaines et les routes nationales en terre. Le programme d‟entretien courant des routes
nationales est constitué à 92,7% des linéaires à traiter. 62 % des ouvrages ont été réalisés par
rapport aux prévisions (315 communes bénéficiaires). Le taux de désenclavement des communes
s‟est stabilisé à 63% en 2010 (contre 60% en 2009). L‟état du réseau des routes nationales en bon
état est passé de 31% en 2009 à 23% en 2010. Concernant les ouvrages d‟art, 3 ponts ont été
réparés d‟urgence sur la RN4, et un bac installé. Le programme d‟entretien courant 2010 portant
sur les reliquats de la campagne 2008/2009 (2741) et du programme d‟entretien 2009/2010 (8641
km) fixait comme objectif un linéaire global de 11 382 Km d‟entretien courant du réseau des
routes nationales. Vers la fin du mois de décembre 2010, 6 963 km de routes nationales ont
bénéficié d‟entretien courant de 61%. Le financement est intégralement assuré par le FER
(Redevance sur carburants et lubrifiants). Les entretiens courants (EC de routine, EC améliorant
ou EC spécialisés) concernent à la fois les chaussées, leurs annexes et les ouvrages d‟art.
Les travaux relevant des maîtres d‟ouvrage financés par le FER se subdivisent comme suit :
un linéaire de 3311km (dont AMR) 1957 km pour une prévision de 535 km ; travaux d‟urgence
pour un linéaire de 228 km. Les ressources du FER prélevées sur les carburants et lubrifiants
destinées aux travaux d‟entretien routier, couvrent environ 90% des besoins en entretien courant
39
des routes nationales dont 63% des ressources propres 2010 sont répartis aux routes nationales,
27% aux routes rurales (autres que routes nationales) et 10% aux travaux d‟urgence.
En ce qui concerne les autres catégories de l‟offre fixe, on peut retenir les résultats
suivants29
:
- Textes réglementaires : Projet de textes sur le transport public routier de voyageurs
(TPRV), transport public routier de marchandises (TPRM) et transport public routier de
locations (TPRL) en cours de validation ;
- Gares routières : mise en concession de gares routières nouvellement construites
Ampasampito, Ambatondrazaka, Tsiroanomandidy, Mahajanga ;
- Mise en place des aires de repos : Ranomafana (Sud Est), Ambalavao (Sud) et
Miandrivazo (Menabe) (deux en cours) ;
- Réorganisation de la Gare Routière Ankadimbahoaka Fasanikarana (zone nationale).
- Elaboration des plans de lignes : Antananarivo - Antsirabe, Toamasina, Antsiranana,
Toliara, Fianarantsoa, Mahajanga … ;
- Assainissement des actes administratifs
- Réorganisation de l‟exploitation de lignes suburbaines et régionales : Antananarivo – Ivato,
Antananarivo – Mahitsy, Antananarivo – Ambohidratrimo, Antananarivo – Itaosy,
Antananarivo – Manjakandriana et Ambatomanga ;
- Distribution de subvention pour les transporteurs à Antananarivo et dans les autres grandes
villes : Antsirabe, Fianarantsoa, Toliara, Mahajanga, Antsiranana, Toliara, Toamasina
- Formation de 100 chauffeurs en réserve, plus de 600 opérateurs (dirigeants des Unions et
de coopératives, chauffeurs propriétaires), et plus de 5 000 préposés (chauffeurs, receveurs,
pointeurs, bagagistes …) ;
- Mise en place des Unités de Contrôle de Véhicules (UCV) sur l‟axe RN7 : Antananarivo,
Antsirabe, Fianarantsoa, Toliara
- Mise en place des Commissions de Mixte de Contrôle (CMC) dans les grandes villes :
Antananarivo, Antsirabe, Fianarantsoa
- Contribution dans l‟Unité Mixte de Contrôle (UMC) (transport urbain)
- Mise en place de système de contrôle du transport urbain et suburbain à Antananarivo, en
cours
Concernant l‟ATT, ont été réalisés :
- En novembre 2007, mise en place du siège à Antananarivo ;
29Conférence de presse de l‟ATT en Avril 2011.
40
- Août 2008, mise en place des DIRT dans les ex-provinces ;
- Août 2010, mise en place des 3 représentants interrégionales : Antsirabe, Fianarantsoa,
Toamasina ;
- Octobre-Décembre 2010, mise en place des 3 antennes régionales : Ambatondrazaka,
Sambava, Morondava.
Puisque le pays a des problèmes financiers, face un besoin énorme de financement, il très
difficile de choisir la priorité, et donc, il est aussi très difficile de tenir compte les engagements
financiers prévus dans la loi de finance.
Un des objectifs qui paraît très difficile à atteindre est l‟exercice des contrôles des véhicules
pendant le voyage. Pour le transport urbain des voyageurs, le risque de surcharge avant l‟heure et
la sortie du bureau menace la sureté du service rendu. Pour le transport national des voyageurs,
seul les minibus respectent le nombre de chaise. Par contre, les Taxi-brousse, les Cars an-dalana
ont du mal à respecter le nombre de places. Pour être efficace, le contrôle nécessite une grande
mobilité des unités mixtes de contrôle (police, gendarme, militaire, etc.).
3- Indicateurs sur les demandes
Pour pouvoir améliorer la quantité ou la qualité de l‟offre, il nous faut visionner l‟évolution
de la demande. Les statistiques disponibles sont aussi globalisées et ne permettent pas d‟apprécier
certaines caractéristiques de la demande. L‟estimation des trafics que ce soit marchandise ou
voyageur n‟inclut pas les transports intra zones.
a- Les trafics voyageurs
Le trafic voyageur constitue une part importante de la demande de transport.
Tableau 7 : Trafic journalier estimé des voyageurs par pôle
Unité : nombre
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Antananarivo 7 037 8 444 10 133 12 160 14 592 17 510 21 012
Antsirabe 4 800 5 760 6 912 8 294 9 953 11 944 14 333
Antsiranana 638 766 919 1 102 1 323 1 588 1 905
Fianarantsoa 2 672 3 206 3 848 4 617 5 541 6 649 7 979
Mahajanga 1 085 1 302 1 562 1 875 2 250 2 700 3 240
Morondava 395 474 569 683 819 983 1 179
Taolagnaro 217 260 312 375 450 540 648
Toamasina 2 382 2 858 3 430 4 116 4 939 5 927 7 113
Toliara 793 952 1 142 1 370 1 644 1 973 2 368 Source : Ministère des Transports, 2010
41
En situation hors crise politique la demande augmente en nombre. On peut dire que cette
demande estimée évolue positivement à un taux annuel presque constant. Le trafic augmente
surtout pendant la période des vacances et des fêtes.
En réalité, pour l‟ensemble du pays, le trafic voyageur connait souvent des perturbations qui
ramènent à des taux de croissances négatives et moins forte que prévus.
Tableau 8 : Taux de croissance réelle du trafic voyageur
Unité : %
Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011* 2012*
Transports des voyageurs 3,1 8,1 4,7 -18,6 6,7 -1,2 1,6
Source : Synthèse des TBE n° 3, 9, 13/2011et 2012 : provisoire
L‟effet de la crise politique touche aussi le secteur transport. La diminution du pouvoir
d‟achat des ménages et les nombreuses pertes d‟emplois occasionnées par cette crise affectent le
niveau de consommation. L‟individu choisit de ne pas se déplacer par précaution face à
l‟insécurité pendant le voyage au début de la crise, sauf s‟il en est contraint de le faire. En 2010,
on constate la reprise des activités de transport. L‟année suivante, le pouvoir d‟achat des ménages
commence à se détériorer complètement ; ce qui ramène négativement le taux.
b- Les trafics marchandises
La deuxième composante de la demande de transport est formée par le trafic des
marchandises.
Tableau 9 : Estimation des trafics journaliers des marchandises
Unité : tonne
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Antananarivo 1 657 1 988 2 386 2 863 3 436 4 123 4 948
Antsirabe 845 1 014 1 217 1 460 1 752 2 103 2 523
Antsiranana 245 294 353 423 508 610 732
Fianarantsoa 1 076 1 291 1 549 1 859 2 231 2 677 3 213
Mahajanga 527 632 759 911 1 093 1 311 1 574
Morondava 103 124 148 178 214 256 308
Taolagnaro 46 55 66 79 95 114 137
Toamasina 1 393 1 672 2 006 2 407 2 889 3 466 4 159
Toliara 137 164 197 237 284 341 409
Source : Ministère des Transports, 2010
42
D‟après ce tableau, le trafic des marchandises s‟accroit positivement pour chacun des 9
pôles régionaux. Autant pour le trafic des voyageurs que pour les trafics des marchandises, le
niveau du trafic vers le capital domine une part importante.
Tableau 10 : Taux de croissance du trafic marchandise
Unité : %
Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011* 2012*
Transports des marchandises 8,7 7,8 7,3 -10,3 1,0 -1,6 3,5 Source : Synthèse des TBE n° 3, 9, 13/2011et 2012 : provisoire
Au début de la crise politique, le bouleversement a été vraiment perçu mais moins que celui
du transport des voyageurs. En effet, abandonner certains produits qu‟on a l‟habitude de
consommer n‟est pas facile. L‟individu peut s‟abstenir pour quelques motifs de déplacement mais
ne peut pas descendre au seuil de consommation alimentaire par exemple.
Section 3 : Importance du transport routier
Le transport routier demeure à Madagascar le mode le plus usité avec environ 95% des
déplacements interurbains de voyageurs, et environ 90% de demandes multimodales de
marchandises30
. Cette domination est reliée à plusieurs systèmes physiques du pays comme les
infrastructures, l‟agriculture, les énergies et au système financier et politique. Cette domination
n‟est pas aussi neutre pour l‟économie malgache, elle s‟accompagne à la fois des effets positifs et
négatifs.
1- L’omniprésence du transport routier
Le premier avantage du transport routier résulte d‟un côté de la présence de l‟infrastructure
étendue presque dans l‟île (cf. carte du réseau routier en annexe) et d‟autre coté la présence
massive des moyens de transport routier par rapport aux autres moyens de transports.
a- Des moyens et des infrastructures de transport
D‟après le tableau 2, on compte plusieurs milliers de voitures aptes pour le transport. C‟est
en fonction du genre de voitures et de la longueur des trajets qu‟on les autorise à exercer la qualité
de services. Les usagers ont le choix parmi les types de véhicules qui répondent à leurs besoins en
tenant compte de leur disposition à payer. Les moyens de transports évoluent en termes de qualité
et de vitesse pour certaines catégories des transports. En effet, le transport des voyageurs est
auparavant dominé par les mini- bus mais actuellement les Sprinters dominent. Les automobiles
n‟appartiennent pas seulement à une société comme le cas des transports aériens et ferroviaires, ou
30Ministère des transports, « Politique nationale des transports », 2010
43
la propriété d‟un petit nombre de personnes comme le cas des bateaux. En ce sens, seul le
transport routier peut répondre au besoin immédiat ou en cas d‟urgence qui nécessite son service.
Grâce à sa souplesse, seul le transport routier peut faire des va et vient, s‟arrêter plusieurs fois hors
gare et brusquement sans causer un grand dommage. A Madagascar, le transport routier des
voyageurs vers les pôles régionaux et intra zone, hormis les milieux ruraux difficilement
accessibles, est périodique : les voyages sont organisés quotidiennement. Les locateurs des
voitures comme les touristes peuvent trouver facilement, et dans un bref délai, l‟offre qui leur
convient, surtout dans les grandes villes touristiques. En somme, seul le transport routier est
mobilisable et disponible presque à tout moment.
Du côté de l‟infrastructure, le réseau routier couvre presque toute la partie de l‟île. Contre
les 12 aérodromes gérés par l‟ADEMA et les deux grandes lignes de train qui se subdivisent en
réseau nord (sous la direction de la société Madarail, reliant Antananarivo à Toamasina, Antsirabe,
Ambatondrazaka et Morarano compte 732 km) et le réseau sud (reliant Fianarantsoa et Manakara
d‟une longueur de 163 km), le transport routier est bien placé pour faire circuler les voyageurs et
les marchandises. La présence des infrastructures routières ou des traces des routes dans les
localités loin des centres villes, permet aussi de circuler librement, même avec difficultés, les
biens indispensables à la survie de la population rurale.
b- Le transport des produits agricoles et des produits importés
Grace à la globalisation du commerce, les pays en développement comme Madagascar
peuvent ressentir les goûts du progrès technique développé dans les pays riches. Par contre, les
pays qui n‟ont pas des ressources naturelles ou agricoles peuvent les consommer grâce au
transport. On sait que les transports maritimes et aériens jouent un rôle majeur dans un pays, mais
il ne faut pas oublier que c‟est le transport routier qui assure une part importante à l‟intérieur de
chaque pays et entre les territoires reliés côte à côte par des accords de libre circulation.
Pour les exportations, le chemin de la distribution emprunte maintes fois le service routier de
transport. Dès la collectes des produits, les opérateurs font appel aux automobilistes pour
transporter les produits de leur origine rurale jusqu‟au magasin de l‟exportateur en vue de la
préparation et l‟emballage pour l‟exportation. Et du magasin au centre portuaire, le transport
routier sera toujours utile. Concrètement, ce sont les tracteurs routiers, les camionnettes
marchandises et les taxi-brousse qui servent les milieux ruraux. Les camions et les semi-
remorques sont au service des pôles régionaux et relient le transport de marchandises entre les
villes de district et les grandes agglomérations. Les produits importés suivent généralement le
chemin de distribution contraire à celui des produits locaux destinés à l‟exportation, mais les
44
transports routiers restent le principal moyen de déplacement. Nous n‟avons pas des statistiques
concernant les transports de ces biens mais on se contente seulement de relater les faits réels. Si on
prend par exemple les importations des ciments, de riz, des produits pétroliers, des exportations
des vanilles et des bois précieux qui sortent du port local de Vohémar, où les trains et les avions
sont absents, on se rendra mieux compte de l‟importance des transports routiers dans cette région.
Il en est de même pour les biens qui sortent du port national de Toamasina vers la capitale mais
avec des différences, car le transport ferroviaire conquiert aussi une part du marché. Plusieurs
régions n‟ont ni port ni train ni avion mais seulement le transport routier qui règne en seul maître
et fait sa loi.
2- Autres places du transport routier dans l’économie malgache
Cette sous-section nous décrit les bienfaits de manière directe sur la population malgache,
plus précisément sur son niveau de vie et sa qualité de vie. Les investissements et les législations
se convertissent soit en emploi des travailleurs soit à l‟amélioration de la vie, de la culture et de
l‟environnement physique.
a- Création de l’emploi et la croissance économique
Il ne faut pas négliger que les infrastructures de transport contribuent à la croissance dans les
deux cas suivants : la dépense publique crée toujours, à court terme, des activités et des emplois ;
les impôts et les emprunts qui sortent dans la poche des ménages et des entreprises seront
dépensés en investissement ou en consommation qui auront des impacts sur les activités et les
emplois, sans oublier les emplois détruits. Les infrastructures donnent lieu à des échanges et
agissent à la fois sur le marché de biens et services, du travail et des idées.
Les nombreuses coopératives en service actuellement créent au moins des emplois soit au
niveau de l‟administration des dossiers (concernant les coopératives ou dans les gares routières)
soit au niveau de conduite de l‟automobile (chauffeurs et receveurs des bus). Pour les transports de
voyageurs de longue distance, supérieure à 300 km, le texte en vigueur exige au moins deux
chauffeurs. Dans les usines de productions de biens, il y a au moins des personnels affectés aux
services de transport pour la distribution des biens produits. Il en est de même pour certaines
entreprises commerciales. Pour le cas des entreprises œuvrant dans le transport de marchandise,
les employés sont composés de chauffeurs, des manœuvres pour chaque véhicule et des dockers
pour l‟embarquement et le débarquement des marchandises ; ces derniers sont souvent payés en
fonction des tâches qu‟ils accomplissent ou par heure de travail effectué n‟étant pas un personnel
45
permanent de l‟entreprise : ce sont des ouvriers31
. L‟emploi dans le transport routier a connu une
baisse moyenne de 13,8% entre 2008 et 2009 à cause du recul des investissements et de
l‟insécurité dans le secteur32
. Cette situation est le résultat négatif de la crise politique sur la
circulation des biens et des personnes. Malheureusement, nous n‟avons pas eu de statistiques
claires pour l‟évolution globale de l‟emploi dans le secteur transport sauf uniquement pour le
tourisme. Ce secteur a pu recenser de l‟emploi formé par le transport dans ce secteur.
Tableau 11 : Emploi créées par les entreprises de voyages dans le secteur tourisme
Année 2007 2008 2009 2010
Nombre d‟emploi créé 4 852 5 039 5 301 5 544
Source : Synthèse des tableaux 37 et 60 respectivement du Rapport économique et financier 2009-2010 et du
Rapport économique et financier 2010-2011
Pendant toutes les périodes, allant de 2007 à 2010, le nombre d‟emploi a toujours augmenté,
dépassant 200 emplois créées annuellement.
b- Autres avantages du transport routier
La prolifération du secteur routier a beaucoup contribué au composant du système
économique malgache. Différents domaines s‟ouvrent à la population après une ouverture d‟une
route. Le transport routier contribue au développement des réseaux téléphonique et internet. Le
transport des matériaux tels les câbles, les blocs de fer, des poteaux à tous les coins de la Grande
Ile, nécessitent l‟intervention des véhicules capables de franchir certains endroits difficilement
accessibles.
Le transport routier est aussi porteur des certaines technologies, des informations et des
activités nouvelles, du moins il aide la population à déplacer les équipements ménagers comme la
télévision et les paraboles. Les opérateurs des chaines télévisés gagnent petit à petit la confiance
des ruraux. On peut trouver par exemple des paraboles capteurs de réseau à des lieux très loin du
centre-ville dans la région de la SAVA. Les informations passent très vite avec ce genre de
technologie si bien que les paysans peuvent s‟informer rapidement. D‟autres activités qui se
développent auparavant dans les centres villes sont en train de s‟implanter dans les campagnes
grâce au transport routier tel que l‟organisation des spectacles artistiques qui nécessite de
puissantes sonorisations.
Le transport routier aide aussi le système éducatif et sanitaire. La construction des hôpitaux
et des écoles primaires passe d‟abord par le transport routier pour la livraison des matériaux
31
Nous n‟avons des statistiques claires pour l‟évolution globale de l‟emploi dans le secteur transport sauf pour le tourisme. 32 Bureau de l‟OIT pour Madagascar, « Evaluation des impacts de la double crise sur l‟emploi », 2012
46
comme le ciment, les peintures, les livres scolaires, les équipements médicaux et les médicaments.
Le transport routier contribue aussi à l‟évolution du tourisme à Madagascar. La découverte de
plusieurs sites touristiques n‟est autre que le résultat des efforts fournis par les intervenants dans
ce secteur ; l‟effort de l‟Etat pour la construction et la réhabilitation des routes favorise l‟arrivée
des touristes qui souhaitent découvrir la beauté de notre île.
3- Les autres forces du système de transport routier
Les forces du transport routier viennent de l‟ensemble de mesures prises par chacun des
entités concernées dont les buts convergent vers la consolidation du secteur.
L‟unicité des politiques mises en œuvre à travers le territoire de la république de
Madagascar incite le public en général à agir ensemble. Des particuliers et des organisations
publiques ou privées contribuent ensemble à l‟amélioration du système par une participation
directe ou indirecte. Les usagers, la Direction de la Coopérativisation, l‟Agence des Transports
Terrestres, les Communes, les forces de l‟ordre, la Direction Générale des Impôts, la Direction
Générale de la Sécurité Routière, les compagnies d‟assurances, les concessionnaires automobiles,
les importateurs de véhicules forment ensemble un partenariat.
Pour les autres modes, le rapport qualité-prix est encore meilleur. Le transport aérien est
pratiquement fiable et sûr mais les prix sont, la plupart du temps, hors de la portée du pouvoir
d‟achat de la majorité des malgaches. Le transport ferroviaire est loin de concurrencer le transport
routier sauf pour le cas des marchandises qui sortent du port de Toamasina à destination de la
capitale ainsi que celles qui sont destinées à l‟exportation en provenance des lieux traversés par le
réseau nord. Le transport maritime et fluvial est insuffisant dans notre pays à cause du manque des
infrastructures portuaires et la vieillesse de la majorité des bateaux. Pour les coopératives de
transport urbain, l‟administration communale offre des formations sur la gestion, le management,
l‟exploitation, la sécurité et la sûreté des transports. L‟ATT délivre aussi les mêmes formations
pour toutes les coopératives en activité.
L‟Etat octroie des subventions pour les coopératives sauf pour les automobilistes œuvrant au
niveau national et pour les carburants. Cette subvention rend le transport routier plus compétitif
que les autres modes. L‟ancienneté et la résistance de la structure Coopérative dans le secteur
Transport par rapport aux autres secteurs (agriculture, artisanat …) rendent ce secteur plus solide.
47
La première partie présente à la fois les théories économiques du transport et les réalités du
transport routier à Madagascar. La première s‟attache à la réflexion, à des opinions que les sujets
économiques inscrivent dans leur recherche en se référant à la réalité économique du transport et
propose aussi des solutions pour un meilleur avenir du transport. Le second concerne les faits
réalisés (chiffrés ou non) après chaque activité. L‟Etude du système de transport sur le plan
théorique permet d‟introduire et d‟éclairer les concepts de base afin que les lecteurs puissent
mieux comprendre les résultats des analyses. On a commencé le chapitre 1 par les différents
vocabulaires utilisés dans l‟économie de transport, de la demande en transport, de l‟offre de
transport et celle de la politique de transport. Ensuite, les modèles permettent de dire que l‟offre de
transport a beaucoup évolué par rapport aux moyens, aux législations et aux infrastructures. Ainsi,
la demande évolue aussi grâce au changement structurel d‟un pays, de la nature des biens
transportés et de la satisfaction de certaines conditions de la demande comme la sécurité, le gain
de temps, etc. En contrepartie, ces changements ont aussi influencé la croissance économique où
ils donnent lieu à la libre circulation des biens et des personnes, des idées, des dépenses publiques,
et la création d‟emploi. Par contre, le transport est nuisible pour l‟environnement car il contamine
l‟air par des gaz à effet de serre, le sol par des produits toxiques, la biodiversité par les diverses
constructions. En somme les impacts sur la santé de la population sont non négligeables. Ce
chapitre rappelle surtout l‟évolution du transport dans les pays développés.
Pour Madagascar, le développement du secteur transport dépend étroitement de chacune des
entités concernées telles que le Ministère du transport et ses démembrements, l‟ATT, les
entreprises (coopératives) et leurs personnels, les usagers, les bailleurs de fonds, et sans oublier la
conjoncture économique du pays. En termes de croissance, le secteur a connu un désastre au
niveau des infrastructures et de son financement, surtout pendant les crises politiques. En somme,
les offres fixes se dégradent de plus en plus. En ce concerne les offres variables, on constate une
petite évolution. Le nombre des véhicules en activité ne cesse d‟augmenter mais beaucoup de
régions restent encore enclavées. En effet, plus de 50% des voitures se trouvent dans la province
d‟Antananarivo. Dans le cas du transport public, ces véhicules se sont regroupés en coopératives
et en union des coopératives. La qualité de l‟offre n‟est pas satisfaisante. Cette situation est le
résultat à la fois de non application des règles, de l‟augmentation des coûts des matières première
qui pénalise les producteurs et la recherche de profit individuel sans limites de chaque véhicule
dans chacune des coopératives. La demande varie peu. Cette variation devient négative pendant la
crise qui persiste. Malgré tout, le transport routier domine largement les autres modes de transport
du fait que ses infrastructures recouvrent presque toutes les parties de l‟Ile, ce qui lui met en
48
position de force dans l‟accessibilité des localités et la mobilité des personnes et des marchandises
en dépit de l‟état déplorable des routes. Ainsi, le transport routier est source de création d‟emploi
dans la mesure où le transport de biens et des personnes nécessite des ressources humaines qui
conduisent les voitures et pour l‟embarquement/débarquement des marchandises dans les voitures.
Le nombre d‟emploi dans le transport routier ne cesse d‟augmenter de jour en jour, en particulier,
dans le secteur tourisme. Enfin, l‟étude a permis de dégager qu‟il n‟y a pas d‟équilibre entre les
théories présentées et les réalités du transport malgache. En effet, les théories prennent souvent
comme base d‟étude les économies des pays développés, alors que l‟économie malgache est
encore en phase de transition. N‟empêche que les théories sont très utiles car elles permettent
d‟analyser les décisions projetées par les entrepreneurs, les organismes publics et les usagers.
49
Partie 2 : Les problèmes et les perspectives d’avenir du système de transport
routier à Madagascar
L‟analyse économique présente des divergences vis-à-vis de la façon dont elle perçoit la
réalité économique. Cette divergence s‟est renforcée depuis la naissance de la macroéconomie. Si
la microéconomie explique la réalité au niveau individuel, c'est-à-dire au niveau des entreprises et
des consommateurs, la macroéconomie, par contre, explique cette réalité au niveau global. Dans le
cas du transport, il est très difficile de séparer les actions au niveau microéconomique et au niveau
macroéconomique, car à chaque décision ou politique, on constate toujours un engagement très
fort du pouvoir public. Il en est de même pour l‟analyse des problèmes touchant le secteur
transport et la recherche de solution. Ce qui nous oblige à faire appel à des instruments
microéconomiques et macroéconomiques.
50
Chapitre 1 : Analyse des causes des problèmes
Dans ce chapitre, on essaie de dévoiler les grandes lignes des problèmes qui empêchent le
développement du système de transport. Dans ce cas, rester sur le problème interne du système ne
suffit pas, encore faut-il analyser aussi les éléments de l‟environnement du système ; de même,
l‟explication au niveau microéconomique du problème de transport ne suffit pas, on doit élargir
l‟analyse de façon à aboutir à un résultat qui peut englober les phénomènes économiques
nationaux. Il ne faut pas rester à des explications conventionnelles avancées surtout par les
théoriciens dominant et les bailleurs de fonds traditionnels. La recherche universitaire ne se limite
pas à une théorie mais il faut aussi descendre sur terrain afin de soutirer une conclusion ou une
suite logique de la réalité concrète. L‟explication finie de la réalité économique ne peut pas
dominer la réalité dans le système économique puisque ce dernier est formé par le tout.
Les grands axes des problèmes touchent à la foi la législation, les facteurs de production, les
infrastructures et son financement, l‟environnement physique, et la rigidité de la demande.
Prenons un à un tous ces divers problèmes afin d‟éclairer les blocages qui freinent le
développement de ce secteur.
Section 1- La législation
Pour le bon fonctionnement de la concurrence sur les marchés des transports, il faut que tous
les offrants actifs et potentiels de services de transport soient régis par des lois. Le régulateur doit
intervenir tout particulièrement pour donner plus d‟éclaircissement à la réglementation de l'accès
de tous les exploitants afin que les offres puissent répondre à l‟exigence de transport de bonne
qualité. L‟environnement juridique réunit le code de la route, le code pénal, le droit de l‟assurance,
le code de transport.
Les marchés de transport peuvent être soumis à des anomalies qui, par rapport à l‟époque
que nous vivons, empêchent l‟essor du système d‟exploitation. Pour la suite, on va accorder plus
d‟importance au code de transport routier.
1- Problème de la règlementation
Les règles et les normes sont vraiment nécessaires pour la régulation du secteur transport à
Madagascar car, actuellement, ce secteur connait un éventuel désordre. Avant de voir les
difficultés dans la mise en œuvre de la réglementation, on va voir d‟abord les raisons qui poussent
à règlementer l‟activité de transport.
51
a- Raisons de l'utilité éventuelle de la réglementation33
Il ressort de la définition de la notion de réglementation que cette dernière est nécessaire là
où le marché fonctionne mal. Il est donc compréhensible que la puissance sur le marché,
l‟opportunisme, la rationalité limitée et les externalités soient rangées au nombre des raisons qui
rendent la réglementation souhaitable.
Les forces du marché tendent avec l‟augmentation du profit vers la création de monopoles.
Un monopole peut être efficient, puisqu‟il n‟y a aucune raison qu‟il gaspille de l‟argent, mais les
prix jugés optima par un monopole ne correspondent pas à ce qui serait l‟optimum pour la
collectivité. L‟opportunisme peut se définir comme étant la propension d‟un agent économique à
tirer profit de la survenance d‟événements imprévus ou plus précisément la propension de
l‟utilisateur d‟un équipement spécialisé à s‟approprier la quasi-rente générée par l'existence de cet
équipement au détriment du propriétaire de ce dernier. La rationalité limitée des différents
décideurs et l'absence de pression concurrentielle peuvent engendrer une espèce de nonchalance
qui se traduit par un besoin d'augmentation excessive des facteurs (main-d‟œuvre, énergie, capital,
etc.).
Les externalités sont une cause notoire de défaillance du marché. Les infrastructures de
transport et les véhicules sont sources d'externalités positives et négatives. Il est dans ce cas
nécessaire de réglementer, parce les externalités positives tendent à être insuffisantes et les
externalités négatives excessives. Un des principaux problèmes pourrait être la pollution. Comme
les transports publics polluent moins que les véhicules privés, il pourrait s'avérer nécessaire d'user
de certains incitants (réglementation ou taxation) pour opérer des arbitrages.
Toute politique régulatrice doit prendre en considération l‟asymétrie de l‟information entre
les acteurs concernés. Certains des préceptes classiques de réglementation ont fait abstraction des
coûts considérables engagés par les régulateurs pour leurs activités de suivi et de contrôle. Les
réformes du secteur des transports n‟ont pas véritablement réussi à dépolitiser la fourniture des
services d‟infrastructure de transport ainsi que les services de transport en général. Dans la plupart
des cas, les régulateurs n‟ont pas l‟indépendance envisagée au début de la réforme.
L‟incomplétude des contrats de concession et les problèmes d‟engagement réciproque des
partenaires contractuels ont donné lieu à de fréquentes renégociations de caractère politique.
33 CEMT, « L'offre de transports : les limites de la (dé)réglementation », Table ronde 129, 2004
52
b- Les réglementations, source de débat
Des tentatives d‟application des règles ont été constatées mais peu des règles aboutissent à
leur finalité.
La législation sur la subvention des produits pétroliers34
a été décrétée pour protéger le pays
des hausses des prix des produits pétroliers et de leur conséquence sur l‟économie nationale. Dans
son article premier cette législation stipule qu‟une institution de subvention à titre transitoire des
produits comme le gasoil, le pétrole lampant et l‟essence touriste, a été créée. Les subventions
seront effectuées directement à l‟Exploitant titulaire d‟une Licence de Distribution (article 2). Les
montants des subventions sur chacun des produits précités seront calculés sur la base des
différences entre les prix maxima, toutes les taxes comprises, des produits pétroliers fixés
mensuellement par l‟OMH, et les prix de vente réels aux consommateurs, toutes les taxes
comprises, fixés par le gouvernement (article 3).
Il est à noté que la subvention est octroyée à tous les Exploitants titulaires des Licences de
Distribution sans distinction. Ce qui veut dire que, quel que soit le montant de la subvention, tous
les consommateurs (les voitures) en bénéficient : les étrangers, les particuliers, les offreurs de
services de transport. Dans ce cas, le montant de la subvention est gonflé car on finance à la fois
les organismes internationaux, les particuliers étrangers, les particuliers nationaux (riches ou
pauvres) qui ont des moyens pour financer leur besoin énergétique. Si on se soucie vraiment du
pouvoir d‟achat de la population malagasy dont les 75% pauvres et du manque des ressources
financière de l‟Etat, la subvention doit concerner en priorité le transport pour compte d‟autrui des
marchandises et des voyageurs. Ainsi, l‟Etat peut augmenter le montant de la subvention octroyée
et qu‟il y ait plus de conséquence sur le niveau de prix de l‟offre de service.
En conséquence, l‟exercice de contrôle sur les prix de l‟offre des services de transport paraît
très difficile. Durant cette période transitoire, l‟Etat a beaucoup lutté pour éviter l‟explosion des
prix soit sur les produits pétroliers soit sur les prix de transport. Plusieurs négociations ont été
menées entre l‟Etat et les distributeurs des produits pétroliers pour maintenir les prix de cette
source d‟énergie, entre l‟Etat et les transporteurs pour parvenir à un accord sur les coûts de
transport. Ces luttes incessantes ont des conséquences directes à la fois sur la qualité des produits
pétroliers vendus et sur la qualité de service de transport offert. Actuellement, certains
transporteurs craignent et doutent la qualité des produits pétroliers importés. Au journal télévisé,
ils sont arrivés jusqu‟à dire que les énergies utilisées détruisent si vite le moteur automobile.
34 Décret n° 2000 – 242 portant institution d‟un mécanisme de subvention sur les prix des certains produits pétroliers.
53
La loi portant sur la libéralisation du secteur pétrolier aval35
a pour but de renforcer la
concurrence entre les distributeurs des produits pétroliers à Madagascar. Mais le système
d‟approvisionnement qui a été mis en place ne nous amène pas à une concurrence proprement dite
sur les prix des produits pétroliers. Dans son article 3, la loi prévoit que l‟activité d‟importation,
de transformation, de transport, de stockage et de vente des hydrocarbures sur le territoire de la
République de Madagascar est ouverte à toute personne physique, Malagasy ou Etranger, et à
toute personne morale constituée en société de droit malagasy. Par contre la réalité s‟écarte très
loin de ce que cette loi prévoit. Car, d‟après la chaine d‟approvisionnement indiquée par l‟OMH,
l‟importation directe des produits pétroliers vers le dépôt du port de Toamasina et vers les
logistiques pétroliers S.A est monopolisée par une seule compagnie pétrolière. Seulement, les
distributeurs qui sont au nombre de quatre (Total, Jovenna, Galana, Shell). En conséquence, il y a
peu de chance que la concurrence s‟intensifie entre ces distributeurs ; mais la tendance se dévie
pour le contraire : on assiste à une forme de coopération entre les distributeurs pour soutenir la
hausse des prix.
Une convention entre le Ministère de tutelle, l‟ATT, les coopératives et la gendarmerie a été
établie pour lutter contre l‟insécurité du transport national des voyageurs pendant cette période
transitoire. Cette convention stipule qu‟avant de passer les zones rouges, les voitures doivent
attendre pour former un ou plusieurs convois, au bord desquels deux gendarmes s‟embarquent
dans la première et la dernière voiture pour prévenir d‟éventuelles attaques. Au début de la mise
en œuvre de la solution, le nombre d‟attaques des voitures tend à une baisse. Mais cette pratique
n‟a pas duré car l‟attente d‟autres voitures pour former un convoi a un coût (le temps) et les
passagers désapprouvent le retard. Ainsi, la gendarmerie n‟a pas pu réaliser cette tâche trop
longtemps.
Une autre tentative de contrôle de transport urbain des voyageurs a été opérée. Plusieurs
personnes ont suivi une formation pour conforter la mise en place des Commissions de Mixte de
Contrôle (CMC) dans les grandes villes comme Antananarivo, Antsirabe, Fianarantsoa. Cette
opération est aussi loin d‟être suffisante car ces personnes se limitent seulement aux contrôles
faute de pouvoir légalement arrêter les voitures qui commettent des irrégularités.
D‟après les enquêtes menées par les télévisions ou les rapports sur la corruption, les polices
routières, les gendarmes, c'est-à-dire l‟ensemble du système de contrôle des véhicules est
35 Loi n° 2004-003 du 24 juin 2004
54
largement corrompu. Ce phénomène décourage tout effort de régularisation du système de
transport.
2- Absence de possibilité de concurrence sur le marché
Le marché dépend de l‟environnement juridique à travers lequel se définit le comportement
des agents, des individus et des collectivités. En fonction des règles de droit, l‟Etat peut influencer
le concept des individus. Les règles de droit sont des instruments pour orienter les activités. Les
règles évoluent dans l‟espace et dans le temps. Si elles deviennent incapables de résoudre les
problèmes, le marché devient chétif.
a- De la nature des coopératives
Une coopérative36
est une entreprise qui dispose un capital, avec des membres formés par un
groupement de personnes disposées à atteindre un objectif commun, caractérisée par une gestion
collégiale, composée par des apports des membres égaux à la constitution du capital, impliquant
une participation des membres au fonctionnement.
Une coopérative est une société civile particulière à capital et à personnel variables. Elle
rassemble des personnes qui se sont volontairement regroupées pour atteindre un but commun, par
la constitution d‟une entreprise gérée collégialement, en fournissant une quote-part du capital
nécessaire et en acceptant une juste participation aux risques et aux fruits de cette entreprise, à son
fonctionnement et où les membres participent activement37
.Les coopératives peuvent exercer les
activités, définies dans leurs statuts, dans les branches d‟activité touchant la production et
transformation (agricole, minière, pêche, …), le commerce (centrale d‟achat, collecte,
distribution…), le service (transport, assurance…), l‟épargne et crédit, la production, etc.
Les coopératives travaillant dans le transport des voyageurs ont une particularité différente.
Les moyens de production (les voitures) constituent l‟apport des membres pour la constitution du
groupement. Mais la principale différence réside dans le fait que le moyen de production reste la
propriété de l‟apporteur. Seules les obligations journalières qu‟ils doivent payer à titre de
participation à la bonne marche des affaires courantes de la coopérative.
b- Problème lié à la nature de coopérative
Le fait que les voitures restent la propriété de l‟apporteur va sûrement avoir des
conséquences néfastes sur le système de transport. En effet, chacun des conducteurs des
automobiles va maximiser tout seul son gain. Le niveau de son profit dépend de l‟effort que
36 Loin° 99-004 du 21/04/1999 relative aux coopératives. 37Solofo Honorat RANDRIANASOLO, « Structuration des communautés de base », Septembre 2008
55
chacun fournit pendant la journée du travail. Il n‟y a pas de mise en commun des biens. On peut
dire que les chauffeurs travaillent pour eux-mêmes et non pas pour la coopérative. Par contre, dans
le cas des sociétés commerciales, les apporteurs ne peuvent plus retirer un bénéfice direct de leur
apport, ils doivent mettre en commun, avec les autres apporteurs, les biens qu‟ils ont apportés.
Dans ce cas, on peut aussi avancer que les employés travaillent pour la société.
En conséquence, la maximisation de profit dépend des stratégies qu‟utilise chacun des
véhicules. La stratégie peut être différente pour chacune des automobilistes. Pour les sociétés, les
employés travaillent pour maximiser le gain de la société et, en fin d‟année, le partage des
dividendes sera effectué. Dans ce cas, la lutte intra-coopérative n‟existe plus. Par contre, le
premier combat que les transporteurs ont mené jusqu‟ici est la hausse des prix de transport. Etant
donné que chacun est rationnel, aucun des propriétaires ne sera satisfait qu‟en tirant le maximum
de profit.
En réalité, certains véhicules de transport urbain ne roulent qu‟après avoir rempli toutes les
chaises vides. S‟ils ne sont pas pleins après chaque départ, le temps dépensé par eux à l‟arrêt
suivant dépassera le normal. Ceci est parmi les causes directes de la congestion dans toute la ville
de Tana. Il faut noter aussi que cette concurrence est féroce, la course entre les automobiles
appartenant à la même coopérative ou avec celles d‟une autre coopérative concurrente qui suit la
même ligne est souvent source des accidents. Les surcharges constatées par les autorités de
contrôle sont aussi le fruit de la recherche incessante du profit le plus élevé. Actuellement,
chacune des voitures est libre de rentrer au moment qu‟elles veulent pourvu que la somme
monétaire qu‟il perçoit lui semble suffisante (couvrant le versement journalier, les dépenses en
carburant et son gain, etc.), même s‟il reste encore de nombreux clients qui attendent l‟arrivée des
bus, alors que dans une société, les heures de rentrée et de sortie des voitures sont généralement
contrôlées et respectées.
La recherche de profit individuel amène les automobilistes à ne pas respecter les lois. En
outre, sanctionner toutes les voitures qui dépassent les normes ne semble plus être une solution
tant que la structure de base repose sur la qualité de coopérative. La concurrence déloyale porte
plutôt sur l‟intérêt des propriétaires des véhicules et non sur les prix des services rendus et la
qualité de ce service. Le système législatif et de sécurité doit fournir plus d‟efforts pour enrayer
tous les défauts du système de transport. En matière de législation, à priori, on ne peut pas
contester la régulation et n‟importe quelle règle devient légitime dès lors que le marché devient
incapable de résoudre des problèmes structurels comme le cas d‟un monopole, de concurrence
56
excessive, de contrôle des rentes et profits excessifs, des compassassions des effets externes sur le
marché, et l‟absence ou insuffisance ou la mauvaise qualité d‟information.
3- Le transport et la pollution environnementale
Le transport à Madagascar consomme environ 30% de l‟énergie totale dans le pays ; il
utilise aussi 53% de l‟énergie pétrolière38
. C‟est pourquoi c‟est un secteur le plus pollueur de
l‟environnement. A l‟échelle internationale, une voiture est polluante si elle libère, en termes
d‟indice d‟octane, plus de 15. Depuis la libéralisation du commerce, l‟importation massive des
véhicules d‟occasion est l‟un des facteurs aggravant la pollution dans les grandes villes du pays39
.
La contribution des gaz à effet de serre atteint un niveau de 41%, supérieur à ceux dégagés par les
industries (18%) et la combustion pour le résidentiel et le tertiaire (33%). Les principaux gaz
polluants venant du transport sont le gaz carbonique non nocifs, le monoxyde de carbone qui gêne
l‟absorption de l‟oxygène dans le sang, les oxydes d‟azotes nocifs et le plomb qui ont des effets
néfastes sur la santé.
Le transport n‟est pas aussi neutre du point de vue écologique. Les infrastructures modifient
et détruisent le milieu naturel : elles abattent les arbres, coupent les forêts en deux parties non
communicantes, etc. Ces changements ont des conséquences sur l‟équilibre écologique. Les forêts
qui se situent près des infrastructures routières disparaissent petit à petit. Les animaux s‟enfuient,
voire disparaître, lorsque leur territoire devient plus petit que le minimum vital. La disparition des
arbres provoque l‟absence des pluies et les animaux privés d‟eau meurent. L‟instauration des
infrastructures modifie le paysage naturel. D‟autres nuisances comme le bruit et la pollution des
sols sont aussi les conséquences du transport sur le milieu naturel.
Section 2- Les contraintes de production et des facteurs de la production
C‟est sans doute l‟une des causes les plus importantes du mal qui touche le secteur transport.
Les facteurs de production jouent un rôle primordial dans le succès ou en cas d‟échec de l‟activité.
La production de services nécessite à la fois l‟utilisation de capital et des inputs. Dans la plupart
des analyses économiques du comportement du producteur, on pose comme hypothèse
fondamentale que le producteur maximise ses profits. Nous poserons cette hypothèse
comportementale tout au long de notre analyse.
En ce sens, le capital doit être productif. En effet, les produits doivent être fournis à
l'entretien de l'homme industrieux, jusqu'à ce qu'il ait achevé sa portion de travail dans l‟œuvre de
38 Maminarivo RATOAVELO, « Transport », Mémoire de maitrise en Science économique, Université d‟Antananarivo, 2006 39 Ministère de l‟Environnement, « Madagascar-Programme environnement III », Août 2002
57
la production. Le produit dont il s'occupe, ou le prix qu'il en tirera, doit, en fait, rembourser cet
entretien ; mais il est obligé d'en faire continuellement l'avance40
. De plus, le producteur doit tirer
un revenu supérieur aux coûts. Le revenu de l'entrepreneur peut être défini comme l'excès de la
valeur des produits finis qu'il a vendus au cours de la période sur son coût premier41
. Dans ce cas,
le dirigeant d‟une entreprise a un rôle très important pour qu‟il tire un surplus de revenu. Sa
principale mission consiste à gérer la technologie de production, les facteurs de production, les
matières premières, l‟interface entre les offres fixes, etc. Dès que le problème s‟éternise, les
objectifs fixés deviennent impossible à réaliser.
1- La carence en infrastructure et moyens de transport
Les difficultés constatées touchent aussi autant les infrastructures que les moyens de
transports. Ils sont à la fois insuffisants et imparfaits. Pour plus de détails, nous allons parler
d‟abord des moyens de transport et après des infrastructures.
a- L’insuffisance et l’imperfection des moyens de transport
Les moyens de transport sont quantitativement insuffisants et qualitativement anormaux.
Nous pouvons vérifier directement par l‟observation que dans certaines localités (zones rurales),
on ne trouve aucun signe de véhicule automobile destiné à transporter les biens ou les personnes.
Ces moyens déjà rares sont aussi mal repartis. En effet, dans les milieux ruraux lointains, ce sont
les charrettes qui assurent le service de transport. Les automobiles sont concentrées dans les
milieux urbains ou dans les grandes agglomérations. Pour le transport des voyageurs, les
automobiles qui servent le milieu rural sont largement insuffisantes ; habituellement, il n‟y a pas
de ligne de voyages en permanence que pendant les jours de « Tsena42
». Le comportement
d‟arbitrage résultant de la comparaison entre les gains réalisés en milieu rural et urbain forme la
principale cause de cette insuffisance puisque l„économie monétaire a du mal à s‟introduire dans
le milieu rural43
. En ce sens, l‟accès à la ville de la population rurale est très limité. Or la division
sociale des territoires s‟apprécie dans les interactions entre les différents systèmes de l‟espace
urbain, le système de transport, le système des localisations des dynamiques urbaines et celui des
pratiques et relations sociales44
.
Du fait que les moyens de transport sont moins nombreux et qu‟ils doivent tirer de bénéfice
de l‟activité face à des multiples contraintes, la qualité des services rendus est largement
40 J.-B. SAY, Traité d‟économie politique : de la production des richesses, Calmann-Lévy, 1972 41 J. M. KEYNES, Théorie générale de l‟emploi, de l‟intérêt et de la monnaie, Payot, 1942 42 Rencontre entre les offreurs et demandeurs des biens, qui se tient généralement dans une journée par semaine. 43 Pierre VIAU, « L’agriculture dans l’économie », les éditions ouvrières, 1967 44 A. BONNAFOUS et H. PUEL, « Physionomie de la ville ». Economie et humanisme, 1983
58
imparfaite. La sureté du transport n‟est plus une question d‟actualité. Dans le cas des transports de
voyageurs, encore une fois, le nombre de places n‟est plus respecté, c'est-à-dire que le nombre des
voyageurs dépasse suffisamment le nombre légal des personnes qu‟une voiture peut transporter.
Le coût supporté par les voyageurs n‟est pas seulement la distance coût qui tend à augmenter, mais
aussi les distances psycho-sociales. Il en est de même pour les transports des marchandises. Elles
ne sont plus du tout en sécurité.
Certaines automobiles ne sont pas destinées à exercer le service transport. La qualité des
voitures comme les Cars « an-dalana » n‟est pas faite pour le service. La plupart des voitures
dépasse l‟âge de travail. Les statistiques publiées montrent que le nombre de voiture d‟occasion
importée est largement supérieur à celui des voitures neuves importées. C‟est pourquoi le nombre
des voitures particulières dépasse le nombre des voitures utilitaires.
b- L’insuffisance et l’imperfection du réseau routier
Au vu du flagrant déficit d‟infrastructures dont souffre Madagascar, il a été décidé de
focaliser l‟attention sur celles-ci. La pérennisation des infrastructures et des institutions existantes
est souvent mise à mal par l‟instabilité des institutions, le manque de financement, les
atermoiements des décideurs politiques, et l‟absence de stratégie claire et consensuelle, sans
oublier les aléas climatiques propres à Madagascar.
Pour Madagascar45
, la densité des routes est de 9,7 km de routes revêtues par millier de km2
(5.700 km pour 587 000 km2), soit trois fois moins de la densité de routes en Afrique Sub-
saharienne (estimée à 31 km). En outre, 44 % des routes nationales sont jugées en mauvais état,
contre seulement 31% en bon état. On estime que durant la période 1970-2000, le pays a perdu en
moyenne environ 1.000 km de routes par an, ce qui s‟est traduit par une réduction du linéaire
routier, passant d‟environ 50.000 km au début des années 60 à 38.000 aujourd‟hui, dont environ
5.700 sont revêtus. En 2007, sur 5 700 km de routes nationales bitumées, 56 % se trouvaient en
bon état, 42 % en état passable et 2 % en mauvais état. Sur 6 050 km de routes nationales en terre,
2 % étaient en bon état, 33 % en état passable et 65 % en mauvais état. Le réseau rural (routes ex-
provinciales et routes communales) compte 30 000 km de pistes et semble à première vue bien
couvrir le territoire. Malheureusement, ces pistes sont rarement praticables toute l‟année et
souffrent d‟un manque d‟entretien d‟autant plus lourd de conséquences que la pluviométrie
saisonnière très élevée, ajoutée à un relief accidenté, leur font payer un lourd tribut.
45 Pierre GRAFTIEAUX, « le maitre mot des transports : pérenniser, tant les infrastructures que les réformes institutionnelles »,
2010
59
En conséquence, et d‟après une étude réalisée en 2007, le même rapport indique que
seulement 22,4 % de la population rurale vit à moins de 2 km d‟une route circulable toute l‟année.
Ce qui, bien sûr, porte préjudice au développement, réduit l'accès aux services sociaux, perpétue
l‟enclavement des régions et des villages et bride la lutte contre la pauvreté. Ainsi, de nombreuses
zones demeurent enclavées, l‟accès aux écoles et aux centres de santé de base s‟avèrent souvent
difficiles, le secteur agricole se voit pénalisé par les difficultés rencontrées dans l‟acheminement
des intrants et la sortie des productions, et les coûts de transport érodent le pouvoir d‟achat des
ménages et la compétitivité des produits malgaches sur les marchés internationaux.
A l‟insuffisance des financements viennent s‟ajouter d‟autres points de blocage du
développement de l‟infrastructure. Tout d‟abord, les lois de finance prévoient un financement
extérieur presque à un niveau de 75% de l‟ensemble du budget. En effet, il est prévu dans la loi de
finance 2012 que le programme d‟investissement public sera financé par l‟extérieur à une hauteur
de 74,8%. Ainsi, le secteur transport n‟est pas placé pas au premier rang en termes de priorité du
gouvernement. À cause de la faiblesse des ressources budgétaires allouées aux projets
d‟infrastructure routière, les projets de construction sont largement délaissés par le gouvernement.
En outre, dans le but de maîtriser la crise actuelle, une gestion des finances publiques qui
repose sur une politique de rigueur budgétaire, veillant toujours à l‟équilibre économique et
financier, a été entreprise. Malgré tout, la dépense publique, régie par la politique d‟austérité,
annonçait un fléchissement de 13,4% en 2012 par rapport à la Loi de Finances 2011.
Ce manque de financement et la crise politique qui dure bloquent surtout l‟application des
stratégies dans le domaine de transport. Ces deux choses sont en étroite dépendance. Les crises
politiques qui surviennent presque toutes les décennies empêchent aussi la continuité de l‟aide
extérieure. Durant le sommet de Rio en 1992, les pays riches se sont engagés, pour mettre en place
les stratégies de développement durable, à octroyer de l‟aide au développement aux pays du Sud.
Lors de la Conférence de Johannesburg46
, les résultats se sont révélés très décevants car le
montant de l‟aide aux pays pauvres était très loin des 0.7% du PIB des pays riches. A cette
époque, le chiffre engagé s‟élève à 0,33% de leur PIB. La plupart de l‟aide au développement
envers les pays du sud reste donc un engagement verbal de pays riches. Enfin, la pérennité du
réseau se voit aussi menacée par l‟incivisme (vols de buses métalliques, de platelages de ponts, de
panneaux de signalisation, etc.), la longueur du temps de réaction des autorités face aux dégâts
cycloniques, due à des lourdeurs administratives (manque de procédures expéditives pour la
passation de marché en cas d‟urgence, difficulté à mobiliser des fonds pour ce genre de travaux).
46Jean-Claude VAN DUYSEN et Stéphanie JUMEL, « Le développement durable », HARMATTAN, Paris, 2008
60
2- Le blocage résultant des matières premières utilisées
Différentes sortes de matières premières sont utilisées par le secteur transport routier mais
notre étude se limite uniquement sur la consommation des produits pétroliers. L‟ensemble du
secteur transport utilise presque la totalité de carburant importé et emploie presque la moitié de
réserve de devises de la Banque Centrale.
a- L’augmentation inévitable de consommation des produits pétroliers
Le transport constitue un poste important de consommation d‟énergie et, de plus, c‟est celui
dont la progression est la plus forte47
. Cependant, il a été relativement difficile de proposer des
solutions techniques permettant de réduire de façon conséquente la consommation d‟énergie. En
effet, la situation dans les PED va dépendre de la pénétration de l‟automobile. Le carburant (SC,
ET, PL et GO) constitue le 77% des produits pétroliers importés48
.
Tableau 12 : Volume d’importations par produits
NB : Volume en km3
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Total
Essences 117 105 112 111 104 98 120 766
Gasoil 410 404 425 428 318 377 438 2799 2011 : à partir mai, prévisions OMH /Essences ═ SC+ET
Source : OMH, 2012
L‟allure de l‟importation des essences est en forme de dent de scie et tend à baisser à
l‟exception de la prévision pour 2011 où on constate une nette augmentation. Un surcroit de
l‟importation a été remarqué entre de 2005 et 2008 pour le gasoil. Mais le reflet de la crise
politique sur la consommation est bien vu en 2009, d‟où une chute de l‟importation. La tendance à
l‟élévation a repris à partir de 2010. En somme, la quantité des carburants importés s‟accroit petit
à petit.
Si on regarde du côté des prix moyens pondérés par volumes de vente des distributeurs et en
variation par rapport à l'année précédente, on constate aussi cette allure croissante. Les chiffres
journaliers affichés par les quatre distributeurs locaux révèlent le même état des choses.
47Francis MEUNIER, « Domestiquer l’effet de serre. Énergies et développement durable », Dunod, 2005 48 OMH, 2012.
61
Tableau 13 : Prix moyen annuel à la pompe des carburants
SC ET GO
(Ar/L ttc) % (Ar/L ttc) % (Ar/L ttc) %
2004 1 810 - 1503 1160
2005 2175 + 20% 1868 + 24% 1630 + 40%
2006 2525 + 16% 2361 + 26% 2034 + 25%
2007 2384 - 6% 2306 - 2% 2018 - 1%
2008 2814 + 18% 2772 + 20% 2582 + 28%
2009 2640 - 6% 2586 - 7% 2267 - 12%
2010 2985 + 13% 2968 + 15% 2472 + 9%
2011 3034 + 2% 3023 + 2% 2531 + 2% Source : OMH, 2012
Une remarque généralisée montre que les diminutions qui suivent ne dépassent pas la moitié
des augmentations. Autant pour les indicateurs prix que pour les variations en pourcentage, la
hausse touche tous les produits. Même le gasoil qui est le produit le plus utilisé, son prix reste le
plus bas. Les variations positives deviennent moindres depuis la crise politique, par rapport à des
variations avant 2009 ; cela est l‟effet de la lutte incessante menée par le gouvernement pour
stabiliser les prix des produits à Madagascar. Cette tendance locale est le résultat de
l‟accroissement des prix des barils des produits pétroliers au niveau mondial.
b- Les problèmes engendrés par l’utilisation des produits pétroliers
On peut imaginer d‟avance les effets négatifs causés par l‟emploi d‟une énorme ressource
financière. L‟importation des carburants nécessite la conversion en devise de la monnaie locale.
Une importation rendue nécessaire compte tenu de l‟augmentation des moyens de transport
utilisés dans notre pays. Ce qui accroit parallèlement l‟importation des produits pétroliers. Le
tableau suivant résume la valeur totale de l‟importation des énergies et le niveau de la réserve de la
banque centrale en DTS. On part des données sur les énergies car la consommation en énergie est
en majeur partie dominée par la consommation en carburant.
Tableau 14 : Valeur de l’importation énergétique et de la réserve de la BCM en DTS
Unité monétaire : en millions de DTS
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Valeur 104,7 166,6 194,8 228,1 252,9 365,9 202,3 263,2 397,4
Reserve de la BC 281,41 330,44 337,36 381,57 537,90 641,36 625,58 663,18 715,51 Source : Synthèse des données de BCM, OMH, 2012
Le minimum, en 2003, utilise 36,62% de réserve. Nous pouvons dire maintenant que
l‟importation de nos produits énergétiques utilise en grande quantité la réserve de la banque
centrale.
Cela étant, son impact sur la monnaie malgache est de grande envergure. Dans le cadre du
flottement de la monnaie, le prix d‟une monnaie dépend de la loi de l‟offre et de la demande. Les
62
échanges entre les biens et services entre dans détermination de ce taux de change : il s’agit du
facteur le plus évident49
. Les achats à l‟étranger entrainent le plus souvent des besoins en devises
étrangères. Nous devons importer plus de carburant, donc nous avons aussi besoins de plus de
devises étrangères. Ainsi, la balance commerciale du pays indique toujours un déficit chaque
année. Un déficit des échanges extérieurs se traduit donc par une demande nette de devises, qui
tend à augmenter le prix de ces dernières sur le marché des changes et donc à déprécier la monnaie
nationale. Le pouvoir de la monnaie locale diminue. Dans le pays qui importe la plupart de ses
besoins alors que la monnaie est faible en valeur, c‟est la population en général qui va souffrir. En
outre, les ménages doivent imputer une grande partie des dépenses liées à l‟achat de carburant au
budget familial, s‟il y a une hausse du prix de carburant. Or, cette disposition n‟a pas été prévue.
Ainsi, la hausse du prix est susceptible de chambouler l‟équilibre économique : les frais de
transports risquent de suivre la tendance à la hausse. Si les transporteurs haussent leur prix, la
conséquence sur les prix des produits de première nécessité est pareille.
La pollution environnementale est en partie l‟œuvre du secteur transport. Cette pollution
peut prendre différentes formes : pollution de l‟air (augmentation de gaz à effet de serre),
dégradation du sol, pollution de l‟eau, etc. En prenant l‟exemple du transport urbain aux alentours
de la capitale, l‟ampleur des pollutions s‟aggrave. On sait bien que ces types de nuisance sont
mauvais pour la santé : des maux de tête surviennent souvent après chaque passage, en particulier,
dans le centre-ville. Renforcée par cet état de chose, la santé de la population est fragilisée, les
gens tombent malade et la pollution raccourcit donc la vie de la population.
3- Autres contraintes de production
S‟ajoutent aux différents problèmes que nous avons évoqués, l‟insécurité routière, le coût
des douanes, la taxation très élevée sur les produits pétroliers, le plan d‟urbanisation anciennement
conçu.
A Madagascar, en se référant aux publications des journaux, les attaques des voitures en
service, en particulier le transport des voyageurs, surviennent fréquemment. Ces attaques à main
armée sont présentes sur toutes les lignes nationales mais elles sont devenues constamment plus
fréquentes dans le Sud du pays. Certaines attaques ne portent pas seulement sur les biens en nature
ou en argent des voyageurs mais n‟épargnent aussi la vie des passagers. Divers assauts ont pris la
vie de ses victimes.
49 Jacques GENEREUX, « Economie politique. Les politiques en économie ouverte », HACHETTE, 1992
63
Du côté de l‟importation des matériels de transport, le dédouanement nécessite une
ressource financière hautement élevée. Les impôts et taxes trop élevés engagent les entreprises à
ne pas réduire les tarifs. Car les coûts fixes très hauts doivent être considérés dans le calcul de
l‟amortissement du matériel. Plusieurs voitures sont bloquées par la douane et vendues aux
enchères car le propriétaire n‟a aucun moyen de le prendre. Dans ce cas, les législateurs doivent
décider sur la nature de biens à détaxer si la masse populaire y trouve son intérêt.
Ce système de taxation touche aussi les produits pétroliers. Actuellement, le taux de taxation
applicable à ces produits est de 33,3% du prix à la pompe50
. Sans doute, le montant des taxes et
redevances influence le prix. Le prix du produit est habituellement composé de 45 à 54% du coût
de revient des stocks, du 7 à 10% du frais du passage logistique, 11 à 15% du frais et marges de
distribution, 25 à 30% de taxes et de redevances51
. Cette tendance à la hausse des taxes et de
redevances est profitée par les distributeurs pour augmenter les prix. Mais le niveau des taxes chez
nous est largement inférieur par rapport en France qui représente de 60 % (gazole) à 70 %
(supercarburant) du prix à la pompe en 2004.
Le plan d‟urbanisme actuellement disponible est daté presque depuis l‟Indépendance de
Madagascar. Dans les grandes villes comme à Antananarivo, l‟extension des routes devient
impossible. Par contre, la commune urbaine a distribué de nouvelles autorisations d‟ouverture de
lignes urbaines. En conséquence, les routes sont totalement encombrées avant l‟heure d‟entrée et
de sortie de bureau. Le nombre de retard augmente de façon croissante. Les dossiers qu‟ils doivent
traiter sont aussi retardés.
Des responsables mettent en doute qu‟il y a la falsification des dossiers des camions.
Certains personnes s‟inquiètent que les propriétaires de camion ont pu modifier leur carte grise
durant des années. Si cette pratique persiste, toutes les rues de la capitale risquent d'être
endommagées à cause des allées et venues de ces poids lourds. Et « ce sont les voitures des
particuliers et les taxis-be qui vont en payer le prix fort », s'insurge une victime de l'embouteillage
des poids lourds. La raison de celle-ci c‟est que la commune urbaine d'Antananarivo (CUA) qui
stipule dans ses arrêtés que seuls les camions de 9 à 16 tonnes peuvent entrer dans la ville, de 8h30
à 11h30 et de 13h à 15h. Heureusement que le Ministère des Transports a décidé de modifier
l'ancienne note pour assainir le domaine du transport.
Enfin, les gares ou les stationnements des voitures sont généralement hors normes et mal
organisés. Pendant la saison de pluie, les gares sont presque inaccessibles : des eaux stagnant y
50 Indicateur obtenu à partir de l‟entretien direct avec le D.G des hydrocarbures. 51 OMH, 2012
64
restent constamment. De plus, elles sont très étroites. Les bagages ne sont pas aussi en sécurités
car les coopératives n‟ont pas assez des espaces pour entreposer ces bagages. Les personnels
d‟une coopérative, qui ne portent pas des badges, essaient aussi de prendre directement les
bagages d‟un passager si celui-ci est décidé d‟emprunter leur service.
Section 3 : Les causes de rigidité de la demande
Dans l‟étude de chiffres sur la demande, on a trouvé que la demande de transports routiers
de marchandises et des voyageurs évolue peu selon les estimations du Ministère des Transports.
Différents phénomènes expliquent cette tendance. On peut évoquer l‟insécurité et la nature des
biens transportés.
1- L’insécurité des transports routiers
La sécurité et la sureté des services fournis par le transport routier ne sont pas totales. Les
accidents de la route et les attaques des voitures en service qui se reproduisent fréquemment font
partie des causes. La surcharge des marchandises et des voyageurs figure parmi les causes
d‟accidents routiers. Les automobilistes font charger des marchandises à la place des passagers si
la place est vide avant le départ. C'est ce qu'on aperçoit sur les taxis-brousse, dans les
stationnements régionaux et nationaux. Selon le ministère des Transports, les accidents routiers
deviennent de plus en plus fréquents et tuent beaucoup plus que les attaques à main armée52
. La
hauteur de 80 cm de marchandises sur les porte-bagages, dont 30 kilos par voyageur, est largement
dépassée.
Aucune mesure stricte n'est lancée pour les prévenir jusqu‟aujourd‟hui. La police des routes
accuse les transporteurs d‟abuser le code de la route qui date de 1962. Par contre, le Ministère
tutelle renvoi le tort aux forces de l‟ordre d‟avoir laissé passer les infractions et ne les déclarent
que s‟il y a des graves accidents routiers.
Tableau 15 : Accidents corporels et mortels
Année Nombre d'accidents Corporels Mortels
2005 4 503 575 63
2006 11 414 1 603 108
2007 12 374 1 696 100
2008 11 796 1 645 135
2009 10 321 1 719 158 Source : Comité des Entreprises d'Assurances à Madagascar (CEAM)
52 Rado RAJOELISON, Directeur Général des Transports lors d'une conférence de presse.
65
Un trait marquant de ce tableau est que le nombre d‟accidents mortels ne cesse d‟augmenter.
Le nombre d‟accidents a beaucoup évolué à partir de 2006, l‟année de l‟achèvement de la
réhabilitation des routes nationales reliant les pôles. En 2009, le plus grand nombre d‟accidents
survenus a lieu au début et à la fin des jours ouvrables. Les accidents se produisent essentiellement
pendant les heures de pointe : entre 16h00 à 18h00. Les mois d‟avril et de juillet ont enregistré le
plus grand nombre d‟accidents mortels.
Tableau 16 : Véhicules accidentés par genre
Catégories 2005 2006 2007 2008 2009
Voitures particulières 1 992 3 555 4 007 3 740 3 132
Véhicules à 2 ou 3 roues 348 749 699 468 623
Taxi-ville 402 1 377 1 344 1 122 1 012
Taxi-be / Autocars 597 2 785 2 990 3 109 2 520
Camionnettes et Fourgonnettes 779 1 642 1 812 1 860 1 739
Camions / semi-remorques 385 1 306 1 522 1 497 1 295 Source : Comité des Entreprises d'Assurances à Madagascar (CEAM)
Ce sont les particuliers qui sont les premières victimes des accidents de la route.
Généralement, les voitures particulières se déplacent pour une mission précise. Cette mission se
fait toujours de manière précipitée. A l‟espace de 5 ans, le nombre d‟accidents, tout genre
confondu, a au moins doublé.
2- La constance des produits agricoles
On constate ainsi que l‟offre et la demande des produits agricoles s‟ajustent difficilement,
car l‟une et l‟autre obéissent à des mouvements autonomes qui sont malheureusement très loin de
coïncider :
- la demande alimentaire est rigide parce que le besoin de manger trouve sa limite quand la
satiété est atteinte pendant une pénurie alimentaire ; une personne ou une population
accepte de grands sacrifices pécuniaires pour se nourrir, mais lorsque ce besoin est
satisfait, elle orientera son revenu sur d‟autres dépenses ;
- la célèbre loi d‟Engels tire les conséquences de ces données : quand le revenu s‟élève, les
dépenses alimentaires augmentent à une faible proportion.
La crise financière mondiale a beaucoup ravagé nos exportations en produits agricoles. La
quantité et les prix se détériorent conjointement. De plus, la quantité locale produite stagne. En
2010, toutes nos importations, sauf le cas des produits pétroliers, ont diminué par rapport à l‟année
2009. Le transport routier avait forcement constaté cette diminution. En effet, la stagnation du
niveau de consommation et de l‟exportation empêche les agriculteurs à produire plus ; en
66
conséquence son revenu n‟augmente plus. Dans ce cas, les ruraux ne peuvent plus améliorer sa
consommation des produits importés. Alors que le transport routier lui seul peut servir la demande
de transport pour les produits à exporter et les produits importés.
3- Autres contraintes de la demande routière
Le mauvais état des infrastructures routières rend aussi le transport non sûr et non fiable. Le
transport a une image négative pour centaines personnes. C‟est ce qui démotive les gens riches à
voyager par route, préférant le transport aérien à sa place étant donné leur pouvoir d‟achat élevé.
Cette catégorie sociale représente environ 5% de la population malgache : c‟est un pourcentage
non négligeable.
De son côté, les attaques à main armée menées par les malfaiteurs sont devenues fréquentes.
La diminution du budget du Ministère de la défense pendant cette période de crise rend presque
impossible l‟atteinte des objectifs de sécurité. Les actes commis ne sont pas neutres du fait qu‟ils
vont influencer le choix modal et provoquent ainsi des effets négatifs tels que le traumatisme, la
perte de vie et des biens matériels.
La sécurité et la sureté du transport routier sont souvent remises en question. Les données
chiffrées sur les assauts sont introuvables. Malgré tout, les journaux quotidiens et les télévisions
diffusent plusieurs cas de braquage des voitures. La population et les visiteurs de l‟Ile sont donc
informés de cette situation alarmante. Les touristes empruntent rarement les transports en commun
à cause de l‟incrédibilité du service et de la fréquence des accidents, des attaques aux véhicules.
En somme, la faiblesse de la demande est reliée à la pauvreté et au sous-emploi des forces
actives dans notre pays. Cela signifie que la faiblesse de l‟économie a des conséquences néfastes
sur le secteur transport ainsi que d‟autres.
4-Relations entre les modèles et les réalités du transport à Madagascar
Bien qu‟un modèle soit une représentation simplifiée de la réalité, il ne peut pas saisir tous
les aspects multiples et complexes de l‟ensemble de la vie d‟une société donnée. Malgré tout, il
permet d‟apprécier l‟état d‟un genre d‟activité comme le transport. On a utilisé à plusieurs reprises
les critères dictés par les modèles présentés au chapitre 1 pour juger de l‟efficacité du système de
transport. On a soulevé que la demande dépend du coût, de la qualité, de la sureté, de sécurité et de
la fiabilité du service, du revenu des usagers ainsi que de la conjoncture économique du pays. De
ces variables, on a pu dégager certaines caractéristiques du transport comme la détérioration des
services octroyés, la fréquence des accidents, l‟accroissement du coût de transport, etc. Cela
signifie que le transport malgache est encore loin d‟atteindre le niveau théorique. Ainsi, le
67
transport apparait comme une consommation incompressible. Contrairement à la théorie où les
usagers sont considérés comme rationnels, face à cette détérioration et à cette augmentation des
prix, les usagers augmentent aussi en nombre. L‟ouverture des lignes de bus aux alentours de la
capitale et l‟augmentation des nombres des véhicules en circulation en sont les preuves. Même le
phénomène de la congestion s‟intensifie dans la capitale et les offres variables tendent à
s‟accroitre. Face à la détérioration de l‟infrastructure, les offres et la demande s‟élèvent petit à
petit. La seule explication possible vient de l‟augmentation du nombre de la population et de
l‟absence des choix entre les moyens de transport. Ce que nous voulons démontrer qu‟il y a des
phénomènes sociaux difficiles à expliquer, donc à modéliser. On se demande aussi pourquoi
certains pays s‟en sortent bien et d‟autres comme nous ne s‟en sortent pas alors que les théories
donnent à tous la possibilité de développer son système de transport. La réalité de chaque pays est
différente. En ce qui concerne le contrôle, les pays en développement ont du mal à appliquer les
recommandations car la volonté de les suivre est aussi minime. En somme, les modèles
représentent l‟évolution du secteur transport dans les pays développés.
68
Chapitre 2 : Quelques suggestions pour faire face aux problèmes
Proposer des solutions, vu l‟étendue des activités dans le secteur transport, n‟est pas une
tâche facile. Une réflexion très poussée est indispensable : elle touche à la fois le secteur transport
et l‟ensemble du système économique du pays. Seul le tout est vrai, disait Hegel. De plus, la
réflexion ne doit pas se limiter à la proposition des solutions mais penser aussi à des séries d‟effets
qui s‟en suivent après leur mise en œuvre et les limites de leur application.
Le secteur transport, en tant qu‟une partie du système économique, manifeste différentes
opinions et connaissances concernant les solutions car la connaissance économique l‟est aussi.
« Elle accorde autant de rôle moteur, d’une manière indifférente, à l’argent, au capital, à l’Etat
comme aux individus,…sur les mauvais effets de l’Etat53
». La composition de cette étude repose
sur la conception de l‟avenir du secteur transport en abordant d‟abord les caractéristiques à venir
du système et les rôles primordiaux accordés à l‟environnement dans le processus du changement.
Section 1 : Le transport de demain
Le soutien au secteur transport doit se traduire par la mise en place des services offerts qui
arrivent à répondre aux exigences de la demande de transport et proposent ensuite une diversité
des produits nouveaux. Les dispositifs doivent s‟étendre aux reformes réglementaires, au
financement pour renforcer les infrastructures et aux moyens de transport déjà existant.
1- Nécessité de l’intervention de l’Etat
L‟Etat regroupe l‟ensemble d‟organismes et d‟établissements qui effectuent des décisions à
caractère politique ou collectif. Puisque les infrastructures routières nécessitent un grand
financement que l‟Etat seul peut assurer, son intervention dans tout aspect de l‟activité de
transport est nécessaire et incontournable. L‟Etat joue plusieurs rôles pour atteindre les objectifs
fixés dans le cadre de l‟amélioration de l‟offre de transport : il intervient pour corriger les
inégalités, atténue les conflits entre les individus, en particulier, entre les offreurs, et faire régner
l‟ordre à travers les règles. Son intervention est aussi nécessaire pour éradiquer la concurrence
déloyale et l‟asymétrie des informations. En somme, l‟Etat est le garant de l‟intérêt général où il
prend en charge les différences des coûts. Mais il ne peut pas tout faire ; d‟où la nécessité de
partenariat public-privé. La négociation, la réglementation, les subventions, etc. sont les moyens
les plus utilisés.
53E. T. MANDRARA, « Pour une critique de la doctrine classique du sous-développement », in Cahier Laboratoire de recherche
sur l‟industrie et innovation n°220, Université du Littoral, Côte d‟Opale, Juin 2009
69
a- Pour une amélioration de l’environnement des affaires et des
règlementations
L‟amélioration de l‟environnement des affaires se traduit par une large collaboration des
entités intervenant dans le transport. Un meilleur climat doit être priorisé pour pouvoir développer
les offres. Dans le chapitre précédent, on a déjà parlé des obstacles majeurs aux investissements
des entrepreneurs.
La mutation de la forme juridique doit être concrétisée par une création des sociétés œuvrant
dans le domaine de transport. La constitution des sociétés qui obéissent à des lois économiques
inéluctables est nécessaire pour donner aux équipements leur plein emploi. Cette transposition au
transport de la notion d‟une société ne vient pas seulement du cerveau des théoriciens, mais elle
est l‟aboutissement d‟une évolution déjà ancienne qui s‟est poursuivie au sein même du système
d‟exploitation dans les pays développés actuellement. A partir de là, il n‟est plus question de
maximiser l‟intérêt individuel (par voiture) mais aussi celui des chauffeurs, des chargeurs, des
receveurs, etc. c‟est-à-dire tous les personnels travaillant pour l‟entreprise sociétaire. Tous les
apporteurs deviennent des associés et ils ont le droit de participer aux décisions collectives. Ils
n‟ont plus droit sur les biens qu‟ils apportent mais ils ont droit sur la société ; ils sont rémunérés
en fonction du profit réalisé par la société. Les avantages du changement juridique portent sur la
facilité de l‟organisation, de gestion, de l‟administration interne, du contrôle interne (finance,
associés, activités réalisées), et de gestion des externalités, etc. L‟Etat intervient tout en luttant
contre la formation des entreprises monopolistiques qui peuvent bouleverser tout le système. En
effet, l’objectif de maximisation des profits des actionnaires propriétaires des entreprises peut
s’accompagner de détériorations des conditions sociales et environnementales de sorte qu’il
n’existe pas nécessairement de convergence à priori entre les objectifs de l’ensemble des parties
prenantes54
.
Pour renforcer les mesures prises, l‟Etat doit aussi faciliter la procédure de cette mutation
juridique et celle de l‟ouverture des nouvelles entreprises, et donc des nouvelles lignes. Les
procédures administratives relatives à l‟ouverture des nouvelles lignes ou trajets et à l‟importation
des véhicules de transport sont actuellement trop lourdes et exigent aussi trop de temps. Une entité
spéciale d‟étude des dossiers concernant les demandes d‟ouverture doit être placée dans le plus
bref délai dans les régions ou districts pour travailler avec l‟ATT et le Ministère de tutelle. Sinon,
les représentants de l‟ATT dans les districts ou les régions doivent être placés le plus vite possible.
54 Hervé DEVILLÉ, « Economie et politique de l’environnement. », Harmattan, 2010
70
Suite à cette nouvelle stratégie, on peut dicter un système de tarification du coût à toutes les
catégories des transports. Rappelons que les principaux types de tarification sont la tarification au
coût marginal et la tarification au coût moyen. La théorie économique stipule que l‟équilibre
général optimal au sens de Pareto (équilibre dit de « premier rang »), est obtenu quand le prix de
chaque produit est égal à son coût marginal. Dans le domaine de transport, le coût fixe est très
important. En conséquence, la tarification au coût marginal ne peut pas s‟effectuer car à un certain
niveau de prix, le profit de l‟entreprise est négatif et que l‟entreprise n‟aurait pas intérêt à
produire. On ne peut pas aussi laisser l‟entreprise pratiquée le prix d‟un monopole naturel,
largement élevé. Nous avons deux approches, en termes de tarification, pour concilier les prix
faibles et le profit non négatif55
:
- la première consiste à proposer un prix supérieur ou égal au coût moyen, si on veut réaliser
un profit non négatif, à condition que l‟entreprise ne reçoive pas de subvention. En
équilibre, le prix d‟un service est obtenu à partir de l‟égalité avec le coût moyen. Dans ce
cas, le gouvernement va alors dicter un prix que l‟entreprise peut appliquer. Ce type de
tarification nous permet de connaitre le véritable coût de l‟entreprise et qu‟il permet aussi
de respecter la contrainte d‟équilibre budgétaire. Par contre, la tarification incite à produire
une offre réelle inferieure au niveau optimal ;
- la deuxième consiste à égaliser le prix au coût marginal. Le gouvernement intervient pour
donner son service en allouant des subventions globales pour que l‟entreprise assure ses
activités où le niveau de service fourni sera optimal. Le type de tarification permet aussi de
surveiller le coût. Il faut noter que la subvention n‟a pas pour but de corriger les
fonctionnements inefficaces.
Pour réduire la manifestation permanente des encombrements, surtout pour le transport
urbain, il est difficile de limiter les heures de passage des bus dans des lieux où la congestion
devient trop forte. Mais on peut fixer l‟intervalle de temps entre deux bus et ce temps peut varier
en fonction des heures (heure de pointe et autres). En cas de perturbation causée par des
défaillances de personnes ou d‟équipement, chaque entreprise doit disposer en permanence des
ressources en hommes et matériels disponibles pour une maintenance dans la moindre durée
possible, ou une voiture prête à remorquer la voiture en panne. La construction des couloirs de bus
autour du centre-ville permet de réduire l‟impact de l‟encombrement dans les milieux urbains.
D‟autres moyens de transport comme la libre circulation des pousse-pousse et des camions dans le
centre-ville amplifient l‟état de la congestion. Cette situation a au moins des impacts sur le temps
55Emilie MUZEREAU, « Analyse et prévision en présence de rupture du degré d’intégration : application aux trafics de la
RATP », Thèse de doctorat de l‟Université de Paris I, 2004
71
du voyage et sur la consommation en carburant. Ce qui fait que la règlementation de la circulation
pour ces genres de véhicules est indispensable. Pour cela, on a deux options possibles : d‟un côté,
on interdit la circulation des poids lourds ou des pousse-pousse dans les grandes villes, voire aux
alentours des grandes villes pendant le jour ; il faut aussi éviter que l‟autorisation de circuler
pendant la nuit favorise les vols, (renforcer le contrôle pendant la nuit) ; d‟un autre coté, on peut
créer un trajet pour lesquels les grands camions peuvent circuler librement tout en évitant que le
passage des poids sur ce trajet provoque des embouteillages pour les autres trajets.
En ce qui concerne la subvention, nous dévons changer le motif de l‟octroi de fonds. Nous
ne pouvons plus subventionner le prix à la pompe du gasoil et des essences mais l‟Etat est
encouragé à subventionner les carburants consommés par les entreprises des transports des biens
et des voyageurs pour compte d‟autrui et les transports de marchandises pour compte propre si
cette marchandise est destinée pour le marché. Cette modification permet d‟augmenter le nombre
d‟entreprises subventionnées car la subvention octroyée aux véhicules appartenant aux organismes
internationaux contient une part importante de la subvention déjà distribuée.
Il faut aussi favoriser davantage le transport en commun qui répond à des normes de qualité
et de quantité, c'est-à-dire une qualité de services supérieure qui inciterait les riches à prendre le
transport commun pour la minimisation de leurs dépenses. Le développement du transport en
commun n‟a pas seulement d‟effets sur l‟encombrement et les dépenses de consommation des
gens riches mais aussi sur la consommation nationale d‟énergie pétrolière, sur la balance
commerciale, sur la pollution, etc.
b- Pour diminuer les coûts sociaux du transport (sécurité et
environnement)
Généralement, les mesures prises vont cibler les nuisances du transport, c‟est à dire des
mesures qui tournent autour de la sécurité, de la réduction des gaz à effet de serre, en particulier la
quantité des CO2 dégagée par le secteur transport, et des mesures pour atténuer les bruits. Ces
mesures doivent se traduire en une réduction des coûts ou des dommages engendrés par ces maux.
Ces coûts peuvent être repartis de la manière suivante : les couts médicaux, la perte de capacité de
production, la perte de qualité de vie ou coût de la vie humaine, les dommages causés aux biens,
les coûts des indemnisations et les dommages causés sur l‟environnement.
On peut proposer les mesures suivantes56
:
56
CEMT, « Évaluation économique des mesures de sécurité routière », Rapport de la 117è table ronde d‟économie des transports,
2001
72
En ce qui concerne la sécurité routière, les mesures sont axées sur les individus, les
infrastructures, les véhicules, les mesures d‟après accident et les mesures d‟ordre organisationnel.
Ces mesures sont faciles à appliquer même si certains chercheurs les qualifient comme des
mesures de sécurité routière qui ne visent pas directement à réduire le risque d‟accident ou la
gravité de ce qui surviennent.
- Les mesures tournées vers l‟individu font référence à l‟information, l‟éducation, la
formation, la législation et son application. Elles visent un objectif direct. Le changement des
comportements doit se traduire en moins d‟excès de vitesse, bouclage de la ceinture de sécurité,
ralentissement à l‟approche des tournants, diminution de la conduite sous emprise, etc.
L‟enrichissement du savoir ou un changement d‟attitude doit avoir des effets positifs comme la
connaissance des règles de priorité, l‟élargissement des marges de sécurité pendant les manœuvres
de dépassement, etc. Les contrôles de l‟état des conducteurs (taux d‟alcool) pendant les voyages
sont aussi nécessaires et que son état sanitaire doit être suivi en permanence.
- Les mesures tournées vers les infrastructures doivent se concrétiser par la subdivision du
réseau routier et la définition des caractéristiques de chaque catégorie de route. Concrètement,
l‟Etat doit établir un budget de la politique de sécurité routière après avoir comparé auparavant
leurs coûts et avantages. On peut transformer les tournants dangers en ronds-points, mettre des
feux de signalisation sur les lieux d‟accident, renforcer les mesures visant à limiter les vitesses
(surtout avant d‟entrée et après sortie des tournants, les ponts,…), etc.
- D‟autres mesures visent à contrôler la qualité des voitures, telles que les normes légales sur
les voitures susceptibles d‟exercer les transports. Par exemple on peut vérifier les structures
d‟absorption des chocs, profondeur minimale des sculptures des pneumatiques, le montage de
dispositifs de sécurité comme les limiteurs de vitesse, allumage automatique des feux en conduite
diurne, ceintures de sécurité, le nombre des visites techniques, etc.
- Après l‟accident, d‟autres mesures pour sauver le maximum de nombre de vie doivent être
instaurées. La première est de mettre en place un système d‟alerte rapide (téléphones de secours).
Ensuite, mettre en place des moyens d‟assistance rapide (hélicoptères). Puis, on doit placer des
hôpitaux et des ambulances près des zones stratégiques. Enfin, la communication entre les entités
de contrôles et les véhicules doit être encouragée et favorisée.
- Les mesures d‟ordre organisationnel donnent vie à la politique ou plan de sécurité routière
au niveau national et local. Elles visent la gestion efficace des mesures de sécurité routière.
L‟éducation et l'information, l‟enrichissement des connaissances par des recherches et des suivis,
et la diffusion du savoir acquis aux professionnels partagés à chacun des responsables devraient
73
amener la gestion de la politique d‟une manière efficace et efficiente. Encore, ils ont un but de
faire accepter de nouvelles mesures, d'enrichir le savoir et d'affiner la sagacité des hommes de
science, et de renforcer les compétences techniques des responsables de la définition de la
politique à suivre.
Il faut noter que toutes ces mesures ne sont pas nouvelles dans le domaine de l‟économie du
transport. Les pays puissants ont déjà beaucoup avancé dans la recherche pour rendre le transport
plus confortable. Seuls les pays moins avancés comme Madagascar ont du mal à développer leur
système de sécurité routière mais rien ne nous empêche d‟en faire notre priorité.
Etant donné que le transport est l‟un des plus grands consommateurs de carburants,
il figure parmi le grand polluant de l‟air. C’est la raison pour laquelle ce secteur fait l’objet de
beaucoup de sollicitations pour réduire ses émissions de gaz carbonique57
. Autre coût social sont
les bruit qui causent beaucoup de dommages mais hélas moins considérés dans les calculs
économiques. « Les autres coûts sociaux des transports que sont le bruit, les dommages causés
au paysage, la biodiversité et les écosystèmes (pas encore pris en compte dans les calculs
économiques mais dont la valeur est loin d’être nulle) 58
».
C‟est en 2007 que le gouvernement a essayé de règlementer le rejet de pollution. Les
voitures qui font sortir des fumées noires n‟ont pas le droit de circuler dans les rues. Les pays
développés ont beaucoup avancé dans cette stratégie de lutte contre la pollution. Ils ont remplacé
les véhicules anciens par des véhicules neufs qui peuvent répondre aux normes d‟émissions
imposées. La plupart de nos importation de véhiculent sont des voitures d‟occasion ; ce qui
complique l‟application de cette mesure sur notre territoire mais on doit nécessairement limiter le
rejet des gaz en imposant une norme de pollution pour chaque voiture. On sait que le secteur des
transports dépend largement du pétrole, source du rejet des gaz. Nous devons donc diminuer la
consommation en diminuant le nombre de voitures en circulation par le développement des
transports en commun. On peut aussi recommander l‟importation des véhicules qui consomment
moins de carburant pour exercer le transport en commun. Il faut aussi porter l‟effort financier en
priorité sur les transports de masse. Dans ce cas, la vignette automobile doit inclure un contenu
écologique fort. On doit légaliser le péage urbain et modifier les taxes relatives parkings des
entreprises et des particuliers. Concernant les automobiles, différents programmes de recherche et
développement sont à l‟étude dans les pays riches, tels que la conception des moteurs hybrides
(moteur thermique plus moteur électrique), d‟un cycle combiné qui envisage de construire un
57Francis MEUNIER, « Domestiquer l’effet de serre. Énergies et développement durable », Dunod, 2005, 184 58Conseil d‟Analyse économique, « Infrastructures de transport, mobilité et croissance », La Documentation française. Paris, 2007,
74
cycle thermodynamique dans lequel la haute température des gaz d‟échappement sera utilisée pour
produire, dans un second temps, du travail mécanique, et ainsi augmenter le rendement des
automobiles à des piles à combustible utilisant un combustible ordinaire (essence ou gaz naturel).
Deux méthodes sont en concours pour évaluer les coûts des bruits : d‟un côté, la méthode
classique des préférences révélées, dite hédonique, qui consiste à distinguer le prix de logements
similaires dont l‟un est à l‟écart du bruit et l‟autre exposé au bruit. La variation de prix explique la
perte de valeur liée au bruit estimée par les consommateurs eux-mêmes ; d‟un autre côté, une autre
méthode, de plus en plus utilisée, appelée analyse contingente, s‟appuie sur les préférences
déclarées par les ménages, recueillies selon des protocoles complexes. La réglementation constitue
un outil adapté pour lutter contre les bruits. En général, les textes inscrivent quatre grands
principes du développement durable dans le droit : le principe de précaution, le principe du
pollueur-payeur, le principe de l'action préventive et correction, et le principe de participation des
citoyens59
. On peut alors fixer un seuil de bruit et taxer les véhicules qui dépassent le bruit normal
imposé.
En tout cas, nous ne pouvons pas supprimer en totalité ces types de nuisance mais on essaie
seulement de les limiter. L‟utilisation des véhicules non motorisés comme les bicyclettes nous
conduit à réduire le plus vite possible, voire supprimer les coûts sociaux comme la pollution et les
bruits.
c- Pour un appui au rôle du consumérisme et des chercheurs
« Nul n’est parfait, mais une équipe peut l’être60
». C‟est dans cette optique qu‟on va
mener notre analyse dans cette sous-section. Cette citation nous met en tête l‟importance de mener
les actions collectivement qu‟individuellement. L‟auteur a pu démontrer que la performance
collective est supérieure à la somme des performances individuelles. Il faut que les
consommateurs et les chercheurs acceptent et adoptent ces idées porteuses.
Le consumérisme est un ensemble des actions des consommateurs, regroupés par une
association et une organisation en vue de faire prendre leurs points de vue en considération par les
professionnels. C‟est un mouvement de défenses des consommateurs. L‟association a des objectifs
qui visent la sécurité, l‟information, le rapport qualité-prix, la protection juridique. La protection
juridique doit être accompagnée par des possibilités accrues de recours en justice pour les
particuliers et leur association pour lutter contre l‟injustice commise par les entreprises. Au
moment de la signature du contrat, l‟association peut assister les membres pour minimiser les
59 Yvette LAZZERI, « Le développement durable. Du concept à la mesure », Harmattan, 2008 60 Raymond Meredith BELBIN, « Les rôles en équipe », in Les outils du développement personnel pour manager, Eyrolles, 2010
75
erreurs juridiques. En ce qui concerne le rapport qualité-prix, l‟association pourra faire des
pressions à l‟entreprise pour qu‟elle accroisse la concurrence sur le rapport qualité-prix.
L‟association peut instaurer un centre d‟information sur la qualité et condition des services, la
règlementation en vigueur, la conformité à la norme et les prix. L‟absence d‟une organisation
solide où les usagers peuvent évoquer leurs insatisfactions conduit les transporteurs à ne plus
respecter les besoins des demandeurs car s‟ils respectent ou non les normes, rien ne va changer.
C‟est pour cela qu‟on doit nécessairement mettre en place l‟association des consommateurs. Seule
l‟organisation puissante des consommateurs soutenue par l‟Etat a la faculté de concrétiser
l‟ensemble des mesures prises.
On a beaucoup considéré l‟aide de l‟Etat à la fois en faveur des usagers et des entreprises.
Mais l‟Etat ne peut pas tout faire ; il est limité par son budget face à des besoins de financement
énormes. Il a aussi besoin des autres acteurs de l‟économie. La complexité croissante de la
technique, des règles et de l‟économie exige à toutes les entités qu‟elles coopèrent ensemble et
doivent travailler avec des autres organes ou spécialistes pour assurer le bon fonctionnement du
système. Une cellule de réflexion permanente regroupant le représentant de l‟Etat, les chercheurs,
les entrepreneurs et les consommateurs doit être mise en place le plus vite possible. Quel que soit
la divergence entre les objectifs fixés par chacun, ils sont toujours interdépendants ; ce qui rend
complexe la gestion du système. « C’est cette interdépendance des différentes finalités
économiques qui donne toute sa couleur à la complexité économique … Le pouvoir économique
intègre aussi dans son troisième aspect la capacité de rassembler les acteurs économiques
déterminants61
». La discussion des problèmes et la proposition des solutions convenables font
intervenir toutes les entités. Ce n‟est plus en cas de conflit qu‟a lieu une rencontre entre ces
différents intervenants. La cellule de réflexion doit penser à chaque fois à un meilleur avenir du
secteur transport, donc rechercher toujours des moyens pour faire développer le transport.
L‟efficacité du groupe doit conduire le secteur en tant que moteur du progrès technique et de
croissance économique en favorisant les mécanismes qui peuvent améliorer les progrès techniques
dans le secteur des transports. L‟analyse des innovations dans le domaine de la science
économique s‟est institutionnalisée avec l‟apparition de la théorie du progrès technique de Joseph
SCHUMPETER62
. « La première force motrice des innovations développées dans le secteur des
transports est d’ouvrir la voie à une logique de rendements d’échelle croissants63
». La vitesse est
61
Maurice OBADIA, « Quelle économie voulons-nous ? », Eyrolles, 2008 62 Joseph SCHUMPETER, A Theory of Economic Development, Harvard University Press, Cambridge, 1912 63Yves CROZET, « Les forces motrices de l’innovation dans le secteur des transports », Rapport de la Forum International des
Transports 2010-6
76
l‟une des innovations parues dans le secteur transport dernièrement. La vitesse ne cesse
d‟augmenter tant pour le transport terrestre que ferroviaire. Une mobilité des hommes change à la
fois leurs niveaux moyens de productivité et leurs modes de vie qui commencent par leurs niveaux
de vie. On peut affirmer que les innovations dans les transports sont un facteur majeur de
croissance. Le groupe peut établir les statistiques exactes sur les chiffres du transport routier et
contribue à l‟évaluation des avantages et des coûts de ces objectifs.
L‟ouverture d‟un dialogue suivi et constructif entre les autorités de l‟État et le secteur privé
qui, par son expérience des réalités du terrain, peut proposer et suggérer, dans l‟optique
constructive d‟aider l‟État à exécuter sa politique de transports64
.
2- La nécessité du rééquilibrage modal
On vient de dire dans l‟analyse des problèmes que le chemin est encore long dans le
processus du développement du sous-secteur transport routier. Tout changement amène à des
changements. Le changement en question nécessite une durée un peu longue. Malgré tout, une
refondation totale du secteur transport ou de l‟économie malgache implique un choix correct de la
part des dirigeants pour les investissements en secteur transport et d‟autres. Le choix est correct
s‟il apporte des bénéfices à notre économie. Le processus peut être long mais le fait d‟avoir la
conscience en tête marque le début du changement.
a- L’incontournable changement pour sauver le transport à
Madagascar
Il s‟agit de réduire à volonté la part du transport automobile surtout individuel et
d‟augmenter, en contre partie, celle du transport en commun et des autres modes, principalement
le transport ferroviaire et fluvial. Cette volonté doit, en effet, découler du choix gouvernemental.
Puisque la contribution financière de l‟Etat au transport routier est importante, cette contribution
devrait l‟être pour le transport ferroviaire et fluvial ; mais une part du transport routier devra
affecter à cette nouvelle planification.
Toute activité qui cherche des profits paie des impôts mais il y a des impôts spécifiques pour
le transport routier. Les carburants, les véhicules ou la réparation de ceux-ci sont légalement
assujettis à la TVA au taux normal. Ainsi, les bénéfices des entreprises de transport paient les
impôts sur les bénéfices. La taxe intérieure sur les produits pétroliers (actuellement 33.3% du prix
à la pompe) est spécifique pour le transport qui utilise les carburants. Ils sont imposés à un taux
64
Pierre GRAFTIEAUX, « le maitre mot des transports : pérenniser, tant les infrastructures que les réformes institutionnelles »,
2010
77
supérieur où seule la vente ou la production des biens non désirée par l‟Etat est imposée de la
même façon. Différents rapport dans le domaine des transports ont montré que le chemin de fer et
les bateaux sont moins consommateurs d‟énergie que les voitures des transports routiers.
Puis le transport par route entraine plus de nuisances. Les coûts sociaux vont être réduits à
un niveau inférieur en transférant une partie des trafics terrestres, en particulier le transport des
voyageurs. La réduction des pollutions locales et des gaz à effet de serre constitue l‟impact positif
du report modal. Le chemin de fer et les bateaux sont moins polluants que les voitures. De plus, la
sécurité des usagers devient de plus en plus garantie. Selon les médias, les accidents routiers sont
devenus de plus en plus fréquents. Par contre, dans les pays développés, les accidents des trains se
produisent rarement. Les naufrages se manifestent occasionnellement (elle devient un peu fréquent
pendant la saison de pluie). Même au niveau international, les accidents sur les rails et sur les
navires sont moins nombreux.
Pour diminuer la congestion routière, le développement des transports alternatifs peut nous
apporter des meilleurs résultats. Le coût, en termes de temps, est phénoménal pour le transport
routier (cas de transport urbain aux alentours de la capitale). Pour être efficace, tout projet doit
parvenir à une réduction de la circulation des voitures.
Les rails et les navires ont des coûts d‟investissement initial importants. Ces deux modes de
transport peuvent faire une économie d‟échelle qui doit apporter des solutions au problème de coût
car le coût de transport pose un obstacle au mouvement de biens et service ; il a beaucoup d‟effets
sur une économie échangiste65
. Il y a économie d‟échelle lorsque les coûts unitaires de production
diminuent avec la quantité produite. Dans ce cas, les subventions de l‟Etat doivent être
conditionnées par la réalisation d‟objectifs spécifiés, par exemple en termes de prix de vente, de
qualité ou d‟accès du service pour les consommateurs.
Enfin, l‟état géographique du pays est garant des vies navigables presque dans toute partie
de l‟île. Plusieurs fleuves sont accessibles pendant une année entière. Le trafic fluvial est favorable
au transport vers le centre-ville des produits agricoles. Le transport fluvial économise sans doute,
en termes de consommation de carburant, par rapport au transport routier.
La critique du rééquilibrage modal réside dans le fait qu‟il limite la mobilité et engendre un
énorme coût financier. Malgré tout, si on compare ces faits par rapport à des coûts sociaux du
transport routier, par exemple évaluer en monnaie les coûts résultants des accidents de la route, on
peut dire que les coûts du chemin de fer est inférieur à celui de route. Il faut retenir que le coût
65
Paul KRUGMAN et Maurice OBSTFELD, « Economie internationale », 4è édition, Déboeck, 2003
78
économique du transfert modal varie selon les instruments mis en œuvre, et est beaucoup plus
élevé, par rapport au coût d‟investissements en infrastructures, que le gain environnemental de la
réduction de CO2 ; et le transfert modal est une façon inefficace de lutter contre l‟effet de serre.
b- Les stratégies de mise en place du transfert modal
Pour être riche, il faut travailler disait A. Smith. « Le Travail annuel d'une nation est le
fonds primitif qui fournit à sa consommation annuelle toutes les choses nécessaires et commodes à
la vie; et ces choses sont toujours ou le produit immédiat de ce travail, ou achetées des autres
nations avec ce produit66
». Pour mobiliser ce travail, deux différentes catégories de facteurs ont
été revues par la littérature économique. La théorie classique propose le choix capital pour
mobiliser le travail mais d‟autres préfèrent le rôle de la monnaie, du système et de l‟Etat67
. Le
deuxième choix implique une reconnaissance de l‟Etat en tant qu‟acteur économique. Pour le
transport routier et maritime ou fluvial, les moyens des transports peuvent appartenir à un individu
ou à une société privée. Par contre, les moyens sont les propriétés effectives de l‟Etat ou gérés
seulement par une société privée pour le cas des transports aériens et ferroviaire dans les pays en
développement comme Madagascar. C‟est pourquoi, au début du changement, l‟Etat doit
s‟engager si fort car seul il peut financer ou s‟endetter pour réaliser les projets qui nécessitent des
investissements lourds.
Pour ce faire, des investissements lourds sont nécessaires. La réforme doit toucher le secteur
financier. Pour le secteur routier, il faut rééquilibrer le rapport qualité-prix pour que les prix soient
accessibles pour les pauvres et les qualités de service soient attirantes pour les riches. On peut
ouvrir des lignes d‟autobus environ du centre-ville où les infrastructures existantes sont propices.
Les responsables ont déjà projeté un renouvellement des bus (bus chinois) estimés plus
sophistiqués. En effet, le ticketing numérique et le système d'abonnement mensuel seraient
utilisés. Les abonnés ont à leur disposition un ticket électronique qui détermine ainsi le nombre de
voyages qu'ils vont effectuer. Le système d'abonnement est estimé moins cher que le frais à
chaque déplacement. Les Ministères, les sociétés, les entreprises, les circonscriptions scolaires et
d‟autres sont ainsi appelés à s‟y abonner. C‟est au tour du Ministère et des transporteurs de
concrétiser le projet.
Pour les rails, il faut envisager son développement dans le cadre des dépenses à long terme.
A cet effet, à côté des recommandations pour régler le dysfonctionnement du système (la gestion,
renouvellement de la flotte de locomotive, remise à niveau de l‟infrastructure et le renforcement
66 Adam SMITH, « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations », Adolphe Blanqui, 1843 67 E. T. MANDRARA, « Traité du développement : plein Sud », Harmattan, 2003
79
du parc de matériels ferroviaires), il faut penser à l‟extension du réseau ferroviaire ; ainsi le faible
linéaire du réseau ferroviaire pourrait conduire à la conclusion qu‟il est indispensable de l‟étendre
car le réseau est largement insuffisant. Dans la partie nord de l‟Ile, une région à forte potentialité
économique, les investissements confortatifs doivent porter principalement sur la construction
d‟une voie ferrée.
Pour le transport maritime, il faut construire des ports dans les régions à fort potentiel
économique. Il en est de même pour le transport fluvial, il faut aménager les fleuves navigables et
le Canal de Pangalana pour qu‟ils soient accessibles pendant toute l‟année.
En somme, la définition des investissements dans le cadre d‟une approche chaîne logistique,
où les différents modes de transport sont complémentaires, doit contenir l‟objet de la politique des
transports.
Section 2 : Autres reformes nécessaires pour soutenir le système de transport routier
Pour répondre au problème des carburants et des financements insuffisants, nous dévons
recourir à des solutions alternatives. D‟autres sources énergétiques comme l‟éthanol sont en cours
de recherche. L‟intervention financière de l‟Etat et le développement des partenariats public-
privée pour financier les projets en vue de renforcer le système de transport doivent être étudiés
dans tous leurs états pour le meilleur avenir du secteur.
1- Développement des éthanols
Ce n‟est pas ce que les autres pays avaient réalisé que nous dévons copier bêtement mais
nous devons penser à leur stratégie et étudier la faisabilité et l‟opportunité pour ces genres de
projet dans notre pays. On peut penser que certains projets semblent faciles à mettre en œuvre
pour les pays à vocation agricole comme le nôtre. Des essais en vue de développer les carburants à
partir des végétaux comme la canne à sucre, le blé, la betterave, etc. ont eu lieu.
a- Les raisons en faveur de l’éthanol
Différentes raisons nous poussent à préférer et développer la production de l‟éthanol. Elles
donnent des perspectives particulièrement importantes dans la lutte contre la pauvreté, l‟effet de
serre, ainsi que la tendance à la hausse des prix de transport. L'agriculture ne permet pas seulement
la production de subsistance, elle permet aussi d'obtenir toutes les matières premières dont les
produits artisanaux et manufacturés sont faits. En ce sens, l‟agriculture apparaît essentiellement
comme une source productrice de richesses. La production agricole dépend d‟abord de la fertilité
du sol et du climat, après viennent ensuite les techniques pour la renforcer. Notre pays est
composé d‟une étendue de superficies cultivables pendant toute l‟année. Nous dévons exploiter
80
efficacement ce don de la nature. Sans doute, la production de canne à sucre ne doit pas provoquer
un grand bouleversement au niveau du budget de l‟Etat. Il s‟agit du « produit net » ou le surplus
comme les physiocrates l‟appelaient. Les agriculteurs parviennent non seulement à subvenir à
leurs besoins, mais également à fournir les subsistances et les matières premières aux autres grâce
à la propriété physique du sol, ce qui fait qu'il rend à celui qui l‟exploite plus que ce qu'on lui a
apporté. Il y a en quelque sorte une générosité intrinsèque de la nature, que Quesnay68
appelle le
don gratuit. La découverte des engrais a ensuite renforcer le rendement de l‟agriculture. « En effet,
l’accroissement des rendements agricoles libère des terres arables qui peuvent être mobilisées
soit pour la chimie verte à haute valeur ajoutée69
, … ». Ainsi, Madagascar fait partie des pays
producteurs de canne à sucre (3è derrière le Brésil et l‟Inde). La canne à sucre est cultivée partout à
Madagascar.
L‟implantation des usines de production d‟éthanol sera poursuivie au moins par des séries
d‟effets positifs. La considération que nous apportons à ce projet relève du fait que cette activité a
des effets d‟entrainement importants. Prenons le cas de la société SIRAMA avant les années 2000.
Autour de la société se sont créées diverses activités. Les entreprises privées de transport de
matières premières (canne à sucre), les plantations privées de canne à sucre, les épiceries et
d‟autres activités commerciales se sont développées rapidement. Ensemble, c‟est l‟économie
régionale qui s‟est développée. Nous pensons les mêmes scénarios pour cette usine. C‟est aussi
l‟occasion pour notre agriculture de procéder à la mutation structurelle de manière à ce que la
satisfaction des besoins en carburant nécessite plus de matières premières et les plantations privées
vont fournir plus d‟efforts. Dans ce cas, la présence des ateliers agricoles dévient nécessaire, car la
complexité croissante de la technique et de l‟économie exige des agriculteurs qu‟ils coopèrent
avec d‟autres organes pour assurer les diverses fonctions (techniques, économiques, financières et
comptables, sociales et de gestions). Il s‟agit maintenant des stocks d‟opportunités qui ne
demandent qu‟à être exploités. Des activités sont donc restées perméables à ceux qui veulent
s‟insérer.
Différents rapports ont affirmé que la production de l‟éthanol se fera à moindre coût et
d‟effets environnementaux. En conséquence, le prix du produit est estimé inferieur aux prix des
carburants importés taxés70
.
68 François QUESNAY, « Grains », in Encyclopédie, 1757 69 Francis MEUNIER, « Domestiquer l’effet de serre. Énergies et développement durable », Dunod, 2005 70 Salon de l‟éthanol 2010, du 13 au 16 décembre 2010.
81
Tableau 17 : Prix d’éthanol, seuil de rentabilité pour les micro-distilleries71
Scénario Prix d’éthanol Période de
récupération de capital
Matières premières à faible coût, avec produits dérivés 0,14 USD 10 ans
Canne à sucre, avec produits dérivés 0,26 USD 11 ans
Matières premières à faible coût, sans produits dérivés 0,34 USD 10 ans
Canne à sucre, sans produits dérivés 0,46 USD 10 ans
Source : Idah PSWARAYI-RIDDIHOUGH, «L’éthanol comme combustible domestique à Madagascar », Juin 2011
Du côté du prix ou du côté de période de récupération de capital, le projet est largement
favorable pour la nation toute entière. Les prix affichés ne dépassent pas la moitié des prix à la
pompe des produits pétroliers. Il en est de même pour les projets d‟investissements pétroliers. Ce
même rapport indique que les impacts de l‟utilisation de l‟éthanol se traduisent par des avantages
sanitaires résultant de la diminution des maladies dues à l‟exposition à la pollution de l‟air, la
diminution de la déforestation, etc.
b- Les menaces accompagnées par la recherche de nouvelle source
d’énergie72
L‟analyse économique de tous les scénarios possibles n‟affiche pas seulement des résultats
positifs. La Coalition Paysanne de Madagascar (CPM) met en garde les projets. Elle craint le
développement de l‟éthanol. Ses craintes portent sur les points suivants :
- les projets vont conquérir l‟agriculture vivrière. Pour eux, la priorité c‟est la souveraineté
alimentaire dans toutes ses dimensions. Par contre, la coalition estime un grand déficit dans
la production vivrière suite au développement de l‟éthanol, car il va y avoir une conversion
des paysans vivriers vers cette production avec des salaires et revenus de misère ;
- la coalition souligne également que la production d‟agrocarburant va engendrer une hausse
du prix des denrées alimentaires. L‟orientation des paysans vers la culture de jatropha ou
de canne à sucre affecte considérablement la quantité des produits vendus sur le marché ;
- Enfin, le groupement exprime ses craintes sur les questions foncières. A ce propos, il
souhaite que les terres fertiles soient destinées à l‟agriculture vivrière et non à
l‟agrocarbure.
2 – Révision du plan financier
Nous avons beaucoup parlé des projets qui doivent être accompagnés par une macrofinance.
Le renforcement des infrastructures routières, le rééquilibrage modal, le développement de
71 Idah PSWARAYI-RIDDIHOUGH, «L’éthanol comme combustible domestique à Madagascar », Juin 2011 72 Comité Catholique contre la Faim et pour le développement, « Etats des lieux des agrocarburants dans les pays du sud », Mars-
Août 2008
82
l‟éthanol nécessitent ensemble une grande somme à investir. L‟Etat a été interpelé plusieurs fois à
ce sujet. D‟autres sources de financement sont aussi longtemps ouvertes au pays.
a- Le financement étatique
Il s‟agit donc d‟un investissement à financer par des crédits publics, qui s‟analyse comme
une augmentation de la dette publique ou des emprunts de l‟Etat auprès des institutions financières
internationales ou des autres Etats et organismes. Cela fait intervenir une politique financière et
budgétaire très expansionniste.
Il n‟y a pas de crise économique où l‟Etat ne doit pas intervenir pour le résoudre. Après une
crise dévastatrice, les Etats sont devenus faibles. Malgré tout, ces Etats affaiblis par les crises sont
aussi capables d‟intervenir en proposant des solutions et des plans d‟action. Dans l‟histoire du
monde, la solution ne vient pas seulement du secteur privé. On va citer quelques exemples
marquant les grands faits dans le monde, à partir du début de 20è siècle. Après la 1
ère guerre
mondiale, pour sortir de la crise, l‟Etat allemand avait opté pour une politique économique
expansionniste qui renforçait les investissements publics (construction de 7500km d‟autoroute qui
avait résorbé une grande partie de chômage par exemple) alors que le pays devait payer les
réparations à la France et l‟Angleterre73
. L‟effondrement de Wall Street en 1929 est d‟origine
monétaire : le laxisme du crédit bancaire trouve en fin de cycle sa limite et la cause même de sa
contraction. Selon cette optique, l'Etat peut éviter la crise en injectant des liquidités74
. Après la
2èguerre mondiale, le plan Marshall propose aux pays occidentaux ravagés par la guerre une
politique de reconstruction à partir des dépenses publiques. « ….depuis la fin de la seconde guerre
mondiale… les États-Unis ont poursuivi une politique budgétaire expansionniste, fortement
déficitaire75
». Encore, la crise de 2007 implique toujours une intervention financière de l‟Etat.
Ben BERNANKE, le patron de la Réserve fédérale (Fed) avait fait l'inventaire, devant le Congrès
américain, des outils sur lesquels il compte pour faire maigrir le bilan de la Fed, qui a atteint au
début de l'année 2009 le montant record de 2 300 milliards de dollars, avant de revenir aux
alentours des 2 100 milliards. Il a ajouté ensuite le même jour qu‟il est encore trop tôt
d‟abandonner la politique préconisée. Il disait « s’il est encore trop tôt pour resserrer la politique
monétaire76
».
Et si on devait considérer que notre pays est au début du processus de la révolution
économique ou comme les grands pays secouent plusieurs fois par des crises, l‟Etat aurait un rôle
73
La 2ème
Guerre Mondiale en Couleur, Film documentaire de Jonathan Martin 74Patrick CASTEX, « La chute : théorie de la crise actuelle du capitalisme », Harmattan, 2008 75 Laure KLEIN, « La crise de subprime », Révue Banque, 2008 76 Patrick ARTUS et Marie-Paule VIRARD, « La liquidité incontrôlable », Pearson, 2010
83
à jouer. Actuellement, les sociétés humaines ne peuvent pas fonctionner sans monnaie, sans un
système bien planifié et sans l‟Etat77
, nous dévons en profiter pour sortir du phénomène du sous-
développement qui touche profondément le pays. Les autres pays qui avaient des problèmes
économiques le font mais les autres n‟ont pas osé du fait des que des raisons économiques sont
multiples ; mais tous les pays au monde ont des problèmes économiques ; certains s‟en sortent
bien mais d‟autres non. C‟est ce que Jacques SAPIR78
voulait soutenir en disant « nous sommes
aujourd’hui malades de l’économie, de son fonctionnement… ». Il faut être même d‟agir en
fonction des besoins de la population et agir avec efficacité.
b- Les autres sources de financement
L‟Etat ne peut pas tout faire. Il faut qu‟il laisse des places à des agents privés. Et aucun Etat
dans le monde n‟est indépendant des autres sur le plan financier. L‟Etat peut emprunter auprès des
bailleurs de fonds traditionnels pour financer ses projets. Ou bien, il peut aussi entretenir des
relations avec un Etat, un organisme ou une entreprise pour le même financement. On a souvent
critiqué les bailleurs de fonds en ce sens qu‟ils fournissent des aides empoisonnées, conditionnées.
C‟est au tour des dirigeants de négocier correctement pour que les emprunts soient convertis en
croissance et développement économique. Les financements extérieurs peuvent être bénéfiques, si
par exemple les investissements directs étrangers profitent à la population d‟un pays. Pour le cas
des projets d‟usines de production d‟éthanols, les entreprises concernées sont des investissements
directs étrangers. Les compagnies qui se sont présentées sont le Jason World Energy, Dreyfus,
Bioenergy South Africa, Vertical SEA (Inde), D1 Oils (Royaume Uni).A cette époque, l‟Etat
malgache a mis en place des textes réglementaires concernant les zones d‟investissements
Agricoles et les zones franches industrielles pour faciliter l‟accès à la terre et l‟accord des
avantages fiscaux.
A partir de maintenant, il faut que les emprunts, les investissements directs étrangers soient
bénéfiques pour la population malgache. Il faut que le gouvernement négocie avec les bailleurs de
fonds ou les investisseurs pour que les projets soient créateurs d‟emplois et sources des revenus
suffisants pour les ménages.
Section 3 : Améliorer la demande pour soutenir la croissance de l’offre
Agir seulement sur le côté de l‟offre ne suffit pas. Il faut aussi prendre en compte l‟état de la
demande afin de préconiser des solutions convenables. « On comprend dès lors la nécessité d'une
77E. T. MANDRARA, «Economie et développement. Sujets épistémologiques de J. K. Galbraith », in Cahiers d‟économie de
l‟innovation n° 23, Harmattan, 2006 78 Jacques SAPIR, « Les trous noirs de la science économique », Albin Michel, 2000
84
bonne connaissance de la demande afin de mieux orienter les décisions en adaptant l'offre à cette
demande mais aussi en cherchant à moduler la demande elle-même79
». Pour perfectionner la
demande, nous dévons consulter de près l‟accessibilité de tous, la contribution des individus ou
des sociétés locales et les qualités d‟offre qui vont améliorer la demande.
1- Amélioration de l’accessibilité de tous au service de transport
Nous devons prendre en compte l‟égalité des chances dans la prise des décisions surtout
publiques. Cette inégalité varie en fonction des richesses économiques de la localité où vivent les
individus. Une forte croissance de l‟offre en transport collectif accompagnée par une réduction des
coûts monétaires ou coûts en temps permet d‟améliorer l‟accès de tous à un service donné. Les
gens riches ont facilement accès au service de transport. Par contre, les pauvres ont des difficultés
d‟accès. A Madagascar le problème est très complexe car plus de 75% des malgaches vivent en
dessous du seuil de la pauvreté et que l‟économie rurale a du mal à intégrer l‟économie monétaire
fortement utilisé par le secteur transport. Les mesures doivent préoccuper par le redressement de
cette situation mais sans conséquence d‟exclure ceux qui ont l‟accessibilité auparavant.
Le problème à résoudre semble difficilement à franchir pour les pays pauvres comme
Madagascar. L‟amélioration en service implique une forte politique de subvention en faveur des
ménages et d‟investissement en infrastructures. La subvention est destinée à améliorer les activités
des ménages. L‟Etat peut créer un centre de loisirs en construisant des infrastructures convenables
où toutes les périphéries aux alentours ont accès et empruntent les services de transport avant d‟y
arriver. Concrètement, l‟Etat doit intervenir pour améliorer l‟agriculture pour que les services de
transport soient toujours nécessaires et que la population financiarisée puisse accéder au centre de
distribution et aux loisirs. Améliorer l‟accessibilité de la population malgache au service de
transport revient enfin à renforcer le revenu des ménages, puisque l‟offre n‟est pas gratuite. Dans
ce cas, il faut que les ménages soient employés par les entreprises pour résoudre le problème du
chômage.
2- Amélioration de la contribution régionale au transport national de
marchandises
La mobilité des personnes est très liée à leur mode de vie et à l‟organisation des
agglomérations, et la demande de transport de marchandises dépendrait largement de
l‟organisation du système productif. Puisque l‟agriculture domine, il faut chercher des moyens
pour que les trafics des produits agricoles augmentent. Nous dévons dresser un chemin de
79
Zhi PING Jl, « Transport combine ou transport routier », Thèse de doctorat à l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, 1994
85
distribution qui répond au fonctionnement de l‟économie. Tout d‟abord, il faut augmenter les
rendements de l‟agriculture. En se référant à l‟histoire, un concret développement agricole
implique toujours une intervention de l‟Etat. Après la Deuxième Guerre Mondiale, les pays
européens ont eu recours à l‟intervention de l‟Etat pour mettre en œuvre les plans de
développement agricoles. Certains d‟entre eux ont inscrit dans des textes à titre de lois leur
volonté de donner à leurs paysans ce revenu de parité80
.Avec son plan vert (lois sur l‟Agriculture
de 1955) l‟objectif de parité pour l‟Allemagne fédérale vise une rémunération de la main d‟ouvre
agricole, dans des exploitations ayant des conditions de production moyenne et convenablement
gérées. En France, la loi d‟orientation française(1960) propose d‟assurer progressivement aux
agriculteurs une situation comparable à celle des autres catégories professionnelles ou sociales : la
main d‟ouvre familiale ou non familiale reçoit une rémunération du travail correspondant à celle
aurait pu obtenir dans les autres activités susceptibles de l‟employer.
Après, il faut créer un marché, qui est un centre accessible au transport routier, aux alentours
des producteurs locaux où ils puissent écouler leur produits agricoles ou acheter les autres produits
nécessaires à leur vie. Les producteurs locaux peuvent utiliser le transport à traction animale pour
arriver au marché central. Cette traction animale est favorisée par l‟existence de milliers et de
milliers de bovins éparpillés un peu partout dans l‟île. On peut utiliser cet animal pour tirer des
charrettes pour transporter les marchandises. On peut aussi s‟organiser pour que le système de
collecte, de conservation et de transformation s‟effectue de manière organisée et structurée, et que
le système de commercialisation soit maitrisé dans les agglomérations.
D‟autres solutions aussi efficaces s‟articulent autour de l‟éducation et la santé paysanne, les
rôles des organisations œuvrant dans la formation paysanne, des banques pour le financement des
projets agricoles dans le processus de développement agricole. Toutefois, vu la demande en temps
de la mise en place des infrastructures et, en conséquence, la lenteur du désenclavement de
certaines régions (les milieux ruraux lointains) qui n‟aurait lieu qu‟après les impacts positifs du
développement du pays, l‟amélioration du secteur transport qui suit un processus complexe
nécessite l‟adaptation d‟une solution facilement à mettre en œuvre.
3- L’offre de transport crée la demande de transport
On se demande ici dans quelle mesure l‟offre de transport va améliorer la demande de
transport. En ce sens, les qualités et les quantités offertes influencent le niveau de la demande. La
modification des infrastructures de transport, par ses impacts sur la nature ou l‟importance de la
80 Pierre VIAU, « L’agriculture dans l’économie », les éditions ouvrières, 1967
86
population résidentielle et de l‟activité future, influence la demande future. L‟offre d‟informations
sur les déplacements est un élément primordial dans l‟évaluation du bien qu‟est le transport. La
régularité de tous les réseaux, la propreté des stations, la disponibilité des équipements et l‟accueil
au guichet, déterminent aussi le niveau de demande pour chaque entreprise ou chaque mode. Le
coût généralisé du transport peut l‟influencer aussi. Ce coût généralisé intègre par conséquent la
notion de qualité de service et les prix des transports, parce que les utilisateurs demandent un
service en contre partie du temps qu‟ils offrent en se rendant à la station et en attendant leur bus,
puis en voyageant sur les modes choisis. La réalité du transport malgache est loin d‟être
satisfaisante vis-à-vis de ces critères. Un effort considérable est exigé pour réduire les coûts de
transport et donc les prix de transport. Une offre appropriée améliore sans doute la demande de
transport.
Les problèmes de transport auxquels Madagascar est actuellement confronté sont sérieux et,
à certains égards, s‟aggravent. C‟est pourquoi une action diligente et décisive s‟impose aux
niveaux tant local, régional que national. L‟analyse des problèmes a pour objet d‟expliquer les
grands obstacles à la réalisation des objectifs. Il cherche et explique les causes qui empêchent la
croissance des transports des marchandises et voyageurs, les problèmes technologiques et ceux du
marché des transports ; il vise aussi à nous informer sur les échecs de l‟intervention publique.
La production n‟est pas une fin en soi. Aujourd‟hui, on produit pour consommer, pour se
forger des outils de production plus perfectionnés et pour vendre. Dans cette optique, la
confrontation de l‟offre avec la demande pose souvent des problèmes au fur et à mesure que
l‟échange s‟intensifie. Le marché des transports n‟échappe pas à ce phénomène. Les offres comme
les demandes rencontrent différents problèmes qui sont multiples. Ils sont regroupés autour de la
législation, de la production et de la stabilité de la demande. La réglementation autour des
transports est comme inexistante ou mal appliquée. En fait, la structure des coopératives ne répond
plus à la structure sociétaire exigée par le transport moderne ; ce qui élimine la concurrence entre
les transporteurs. Les règles ne sanctionnent pas les voitures qui émettent des pollutions. Les lois
concernant le financement de la politique publique en matière de transport comme la loi sur la
subvention des produits pétroliers, favorisent le gonflement des dépenses publiques et doivent
faire l‟objet d‟une révision. L‟Etat a du mal à fournir les offres fixes. En conséquence, les routes
sont insuffisantes, en mauvais état à cause du manque de financement. L‟offre variable est
pénalisée par la hausse inévitable des prix à la pompe et la hausse des taxes. Ainsi, les réserves en
87
devises de la Banque Centrale souffrent à cause de l‟élévation du prix des barils au niveau
mondial. Par conséquent la qualité des services rendus est très mauvaise à l‟exception des
Transports Privés de Personnes et Taxi Collectif Spécial. La corruption amplifie le problème : les
administrations, les services de sécurité publique sont les organismes les plus touchés et qui
n‟attirent plus la confiance de la population ; ce qui rend stable la demande. L‟insécurité du
transport routier et la stabilité des produits à transporter viennent ensuite renforcer le problème de
la demande.
Des efforts considérables sont nécessaires pour briser le cercle des problèmes. Ils viennent,
soit par la volonté de l‟Etat, soit par des actions des entreprises et des particuliers. Le processus est
encore loin pour un pays pauvre comme Madagascar. Certaines solutions sont faciles à mettre en
œuvre et utilisent un niveau de financement moins élevé, mais d‟autres sont difficiles à appliquer
et exigent un financement considérable. Mais elles sont indispensables pour sortir le pays du
problème de transport et de l‟économie en général. Premièrement, on a conceptualisé le transport
de demain. Dans cette optique, l‟Etat doit intervenir pour améliorer l‟environnement des affaires et
veiller à la bonne application des règles, assurer la sécurité et renforcer les rôles des organismes
comme le défenseur des droits de consommateurs et affermir la capacité des centres de recherche
en matière de transport. Seul l‟Etat peut mettre en œuvre la politique de rééquilibrage modal qui
consiste à transférer une grande part du transport routier vers les autres modes comme les rails et
les bateaux car la structure géographique du pays nous fournit un atout, en particulier pour le
transport fluvial. D‟autres solutions semblent favorables. Etant donné que la production des
éthanols est en cours de recherche, les résultats des précédentes recherches ont montré qu‟on peut
aboutir à un prix largement inférieur à celui des produits pétroliers du fait que le pays est parmi les
grands producteurs de canne à sucre. Pour cela, il faut que l‟Etat intervienne financièrement car la
plupart des pays riches ont appel à leur Banque Centrale pour résoudre le problème financier alors
que leurs endettements internes ne cessent d‟augmenter. L‟appel à des entreprises étrangères n‟est
pas exclu, si elles sont bénéfiques pour la population malgache. En ce qui concerne la demande, il
faut améliorer l‟accès de tout le monde au service de transport, la contribution des acteurs locaux
tels que les agriculteurs, les entrepreneurs au transport des marchandises ; fournir aussi les offres
de qualité et à moindre coût qui répondent à des exigences de la demande.
88
Conclusion générale
L‟objectif de ce travail était de répondre à la problématique de détermination des facteurs
explicatifs de la croissance du secteur transport, en particulier, du transport routier et cherche aussi
les conditions pour que cette transformation conduise à une amélioration de la vie de la population
malgache. Dans ce sens, ce travail essaie de dégager le poids du secteur transport dans une
économie donnée, voire mondiale. Cette étude permet d‟éclairer les théories économiques du
transport, la réalité et le problème du transport malgache, et de passer à une discussion profonde et
de propose des solutions. Il convient, pour l‟essentiel, de considérer le transport comme un
maillon, non seulement de la chaîne logistique de production, mais aussi du processus de
production global.
On a pu dégager à travers cette étude que le transport routier joue un rôle très important
dans la vie économique d‟un pays comme Madagascar. En effet, il peut à la fois améliorer ou
détériorer le fonctionnement des activités économiques. Différentes variables d‟une économie
agissent simultanément sur le sous-secteur transport routier. Les transports urbains et périurbains
sont étroitement attachés à la transformation de la ville et au phénomène d‟étalement urbain.
Actuellement, les pôles d‟activité (commerces, loisirs, grandes entreprises) se sont implantés de
plus en plus en périphérie des agglomérations. L‟habitat aussi s‟est localisé à des distances de plus
en plus éloignées. L‟ensemble de ce mouvement a donné profit à l‟automobile. En ce qui concerne
la demande, on trouve de nombreux déterminants de la demande de transport qui ne relèvent pas
directement de la politique des transports mais englobent d‟autres phénomènes comme le
développement technique et scientifique, la croissance économique et l‟augmentation des revenus,
l‟évolution démographique et sociale, les styles de vie et les préférences individuelles,
l‟intensification des échanges commerciaux, la possession d‟un véhicule et les motifs affectifs y
afférents, les pressions de la concurrence sur les marchés réglementés et non réglementés,
l‟organisation logistique de la production et de la distribution. De son côté, l‟offre dépend de
différents facteurs tels que la règlementation concernant la libéralisation et la concurrence dans le
secteur transport, des actions du gouvernement comme le financement des infrastructures, de
l‟évolution des facteurs et des coûts de production comme les voitures, les carburants, des
recherches en matière de transport. La gestion du système de transport nécessite un large éventail
de compétences et de mesures accompagnées des instruments économiques, mais également
psychologiques, marketing et influences éducatives et culturelles.
Bien que cette étude reste sur les traits caractéristiques du système de transport à
Madagascar, elle permet de visionner en totalité et de près les avantages et problèmes du transport.
89
Il s‟agit de l‟ensemble des bienfaits du transport et des obstacles rencontrés par ce secteur
d‟activité dans notre pays. Bien que chaque localité ait ses propres avantages et problèmes, ils
varient peu du cas général. C‟est pourquoi on s‟intéresse tant au niveau national que local. Le
transport routier domine largement les autres modes de transport en termes de rapport qualité-prix.
Le réseau routier recouvre en général toute la partie de l‟Ile. Les automobiles sont les moyens les
plus rapides pour atteindre une localité dans l‟immédiat avec un prix largement inférieur aux prix
des autres modes, en particulier l‟avion. Le transport routier a beaucoup contribué aux échanges
entre les diverses localités dans la Grande Ile ; il a concouru à la mise en place des autres
infrastructures comme les écoles, les hôpitaux, etc. Le transport routier est actuellement
incontournable.
En contrepartie, ce même transport rencontre d‟innombrables problèmes ; il s‟affaiblit avec
l‟économie malgache. Une large régression a été constatée depuis l‟Indépendance de Madagascar
en 1960, surtout du côté de l‟infrastructure. Les réglementations dans le domaine du transport
routier sont vieilles, ne répondent plus aux exigences du monde d‟aujourd‟hui et sont mal
appliquées. Les infrastructures se dégradent et diminuent en termes de quantité. L‟élévation des
prix des carburants pénalise à la fois les opérateurs et l‟économie malgache en termes de la
balance de paiement, en particulier la monnaie. Les coûts sociaux tels les accidents et les
pollutions engendrées par cette activité sont lourds. L‟emploi créé dans ce secteur augmente peu et
est considéré en général comme travail difficile. Enfin, le financement des investissements publics
dépend largement de l‟extérieur ; ces impacts sur le financement du secteur sont non négligeables.
La stabilité de la demande, la nature des biens transportés qui sont des produits agricoles à faible
valeur ajoutée, les insécurités, l‟imperfection du service empêchent l‟évolution du secteur
transport.
Des solutions ont été analysées dans ce travail. Une intervention de l‟Etat est nécessaire pour
améliorer le climat des affaires et les règles, minimiser l‟insécurité routière, aider le
développement de la recherche et renforcer les organisations comme les défenseurs du droit des
consommateurs. Comme le transport routier est une activité à fort coût d‟exploitation, le
développement des autres modes (rail, maritime et fluviale) capables de réaliser l‟économie
d‟échelle est indispensable pour sauver le transport en général. La recherche de nouvelles sources
d‟énergie comme l‟éthanol forme une perspective nouvelle. La réforme du plan financier est
obligatoire dans cette perspective. L‟Etat finance en grande partie les projets ou doit chercher
d‟autres sources de financement. Il ne faut pas oublier d‟améliorer la demande par une meilleure
90
accessibilité de la population au service de transport et renforcer la contribution des acteurs locaux
au transport des marchandises après avoir instauré des offres attirantes pour les usagers.
La recherche dans le domaine de transport face aux objectifs du développement durable
préconise plutôt les options fondamentales81
. La marche à pied, la bicyclette, les transports
publics, l‟utilisation de l‟automobile qui consomme moins de carburants sont envisagés dans les
stratégies globales des grands pays. Les politiques technologiques ont opté pour l‟écologie
industrielle qui cherche à dématérialiser pour éviter les gaspillages d‟énergie par exemple. Le
secteur transport ne fait pas exception dans cette stratégie. On se demande à quelle vitesse,
comment et quand ce secteur va-t-il réaliser de tels objectifs.
81
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- Loi n° 99-004 du 21/04/1999 relative aux coopératives
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Nationale des Ponts et Chaussées, 1994, 211 p.
Webographie
- www. Repec.org
Résumé analytique
Le transport constitue les veines d‟une nation. Le développement des activités de transport
assure la croissance économique d‟un pays dans la mesure où il facilité les échange des biens, de
services des idées et des technologies. A son tour, la puissance économique d‟un pays renforce le
système de transport d‟un pays. L‟économie de transport propose divers moyens pour développer
l‟ensemble du système de transport au niveau d‟un territoire ou d‟une zone géographique. Ce
secteur d‟activité implique l‟intervention des différents agents économiques, surtout publique.
L‟étude présente à la fois les aspects théoriques de l‟économie de transport et les réalités
économiques du transport à Madagascar que nous avons collecté à travers des ouvrages, des
rapports et entretiens et des observations directes des faits. Les théories sont les fruits des
recherches et des efforts dans le domaine des transports menées surtout par les pays
développés, représentées par des modèles ; elles représentent l‟évolution du transport dans ces
pays en tenant compte les conditions nécessaires pour soutenir le succès de l‟offre et de la
demande. Pour l‟étude de cas malgache, on a présenté des indicateurs qualitatifs et quantitatifs
tels que la qualité des services, les intervenants dans ce système, les quantiques d‟offres fixes et
d‟offres variables. D‟après cette étude, ces indicateurs ont montré une faible évolution autour du
système de transport à Madagascar car ce système rencontre des obstacles comme les problèmes
infrastructurels, énergétiques, financier, l‟adoption et l‟application des règles et dégagent
d‟énormes coûts sociaux.
L‟essor de ce système repose largement sur l‟intervention publique pour améliorer le climat
des affaires, le financement, la recherche d‟une nouvelle source d‟énergie moins chère, le
développement des autres modes, la réduction des divers coûts sociaux et renforcer les rôles des
acteurs privés. Ces mesures visent aussitôt le renouvèlement des réglementations, la minimiser les
impacts de l‟imperfection et de l‟insuffisance des infrastructures de transport, et l‟augmentation de
la demande ; elles essaient de rendre ce secteur plus productif et en tant porteur de changement
dans la vie socio-économique des malgaches. Différentes acteurs dans ce secteur ou de l‟économie
doivent agir ensemble pour arriver à cette fin. En général, les actions à mener nécessitent une
durée plus ou moins longue. Une nouvelle politique de transport bien planifiée, claire et objective
est à concevoir.
Mots clés : Transport, système, croissance, énergie, infrastructures, réglementation, modèle
Table des matières
REMERCIEMENTS
LISTES DES ACRONYMES
LISTES DES GRAPHIQUES
LISTE DES TABLEAUX
SOMMAIRE
INTRODUCTION ........................................................................................................................... 1
PARTIE 1 : CARACTERISTIQUES DU SYSTEME DE TRANSPORT ROUTIER A
MADAGASCAR .............................................................................................................................. 4
CHAPITRE 1 : CONSIDERATIONS ECONOMIQUES DU TRANSPORT 5
Section 1 : Généralités sur l’économie de transport ................................................................. 5
1- Définitions et concepts ..................................................................................................... 5
a. Définitions ..................................................................................................................... 5
b- L‟offre de transport ....................................................................................................... 8
c- Demande de transport ................................................................................................ 11
d- Notion de la politique des transports .......................................................................... 12
2- Le transport dans l‟économie .......................................................................................... 13
a- Importance du transport dans l‟économie ................................................................... 13
b- L‟essor du transport routier ......................................................................................... 14
c- La problématique du transport .................................................................................... 16
3. Effets théoriques d‟une amélioration d‟un système de transport .................................... 16
a- Effets positifs .............................................................................................................. 17
b. Effets négatifs : impacts des nuisances du transport routier ....................................... 17
Section 2- Les modèles en économie de transport .................................................................. 18
1- Les modèles de la demande ........................................................................................... 18
a. Le modèle DEMTEC (DEMande de Transport En Commun) .................................... 19
b. Le modèle DRAG (la Demande Routière, les Accidents et leur Gravité) .................. 19
c. Famille de modèles probabilistes ............................................................................... 21
2- Les modèles associés à l‟offre de transport .................................................................... 21
a- La théorie de la congestion ......................................................................................... 21
b- Etude de coût, du trafic et du temps ............................................................................ 23
CHAPITRE 2 : QUELQUES INDICATEURS SUR LE TRANSPORT ROUTIER A MADAGASCAR 26
Section 1 : Les intervenants dans le transport routier ............................................................ 26
1- L‟organisme public ......................................................................................................... 26
a- L‟Etat .......................................................................................................................... 26
b- L‟Agence des Transports Terrestres ........................................................................... 27
2- Les entreprises et leurs personnels .................................................................................. 28
a- Les entreprises ............................................................................................................. 28
b- Les personnels engagés dans les transports routiers .................................................. 29
3- Les usagers ..................................................................................................................... 30
Section 2 : Les chiffres clés du transport routier .................................................................... 30
1- Indicateurs sur les offres variables ................................................................................. 31
a- Le trafic véhicule ......................................................................................................... 31
b- Les coopératives de transport ...................................................................................... 33
c- Le prix et le coût de transport .................................................................................... 34
2- Indicateurs sur les offres fixes ....................................................................................... 35
a- Les projets d‟investissement sur le réseau routier ....................................................... 35
b- Les grandes réalisations .............................................................................................. 37
3- Indicateurs sur les demandes ......................................................................................... 40
a- Les trafics voyageurs .................................................................................................. 40
b- Les trafics marchandises ............................................................................................ 41
Section 3 : Importance du transport routier ........................................................................... 42
1- L‟omniprésence du transport routier .............................................................................. 42
a- Des moyens et des infrastructures de transport .......................................................... 42
b- Le transport des produits agricoles et des produits importés ...................................... 43
2- Autres places du transport routier dans l‟économie malgache ...................................... 44
a- Création de l‟emploi et la croissance économique ..................................................... 44
b- Autres avantages du transport routier ........................................................................ 45
3- Les autres forces du système de transport routier .......................................................... 46
PARTIE 2 : LES PROBLEMES ET LES PERSPECTIVES D’AVENIR DU SYSTEME DE
TRANSPORT ROUTIER A MADAGASCAR .......................................................................... 49
CHAPITRE 1 : ANALYSE DES CAUSES DES PROBLEMES 50
Section 1- La législation .......................................................................................................... 50
1- Problème de la règlementation ....................................................................................... 50
a- Raisons de l'utilité éventuelle de la réglementation .................................................... 51
b- Les réglementations, source de débat ......................................................................... 52
2- Absence de possibilité de concurrence sur le marché ..................................................... 54
a- De la nature des coopératives ...................................................................................... 54
b- Problème lié à la nature de coopérative ...................................................................... 54
3- Le transport et la pollution environnementale .............................................................. 56
Section 2- Les contraintes de production et des facteurs de la production ........................... 56
1- La carence en infrastructure et moyens de transport ...................................................... 57
a- L‟insuffisance et l‟imperfection des moyens de transport .......................................... 57
b- L‟insuffisance et l‟imperfection du réseau routier ...................................................... 58
2- Le blocage résultant des matières premières utilisées .................................................... 60
a- L‟augmentation inévitable de consommation des produits pétroliers ........................ 60
b- Les problèmes engendrés par l‟utilisation des produits pétroliers .............................. 61
3- Autres contraintes de production .................................................................................... 62
Section 3 : Les causes de rigidité de la demande .................................................................... 64
1- L‟insécurité des transports routiers ................................................................................ 64
2- La constance des produits agricoles ................................................................................ 65
3- Autres contraintes de la demande routière ...................................................................... 66
4-Relations entre les modèles et les réalités du transport à Madagascar ............................ 66
CHAPITRE 2 : QUELQUES SUGGESTIONS POUR FAIRE FACE AUX PROBLEMES 68
Section 1 : Le transport de demain ......................................................................................... 68
1- Nécessité de l‟intervention de l‟Etat .............................................................................. 68
a- Pour une amélioration de l‟environnement des affaires et des règlementations ......... 69
b- Pour diminuer les coûts sociaux du transport (sécurité et environnement) ................ 71
c- Pour un appui au rôle du consumérisme et des chercheurs ........................................ 74
2- La nécessité du rééquilibrage modal ........................................................................... 76
a- L‟incontournable changement pour sauver le transport à Madagascar ....................... 76
b- Les stratégies de mise en place du transfert modal ................................................... 78
Section 2 : Autres reformes nécessaires pour soutenir le système de transport routier ......... 79
1- Développement des éthanols .......................................................................................... 79
a- Les raisons en faveur de l‟éthanol .............................................................................. 79
b- Les menaces accompagnées par la recherche de nouvelle source d‟énergie .............. 81
2 – Révision du plan financier ............................................................................................ 81
a- Le financement étatique ............................................................................................. 82
b- Les autres sources de financement ............................................................................. 83
Section 3 : Améliorer la demande pour soutenir la croissance de l’offre .............................. 83
1- Amélioration de l‟accessibilité de tous au service de transport ..................................... 84
2- Amélioration de la contribution régionale au transport national de marchandises ......... 84
3- L‟offre de transport crée la demande de transport ......................................................... 85
CONCLUSION GENERALE ...................................................................................................... 88
BIBLIOGRAPHIE
RESUME ANALYTIQUE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES ......................................................................................................................................... I
I
Annexes
Lois régissant le secteur pétrolier aval Annexe 1 : Principaux textes légaux et réglementaires du secteur pétrolier aval
- Loi n° 99-010 du 17 avril 1999 régissant le secteur pétrolier aval
- Loi n° 2004-003 du 24 juin 2004 portant libéralisation du secteur pétrolier aval et modifiant
certaines dispositions de la Loi n°99-010 du 17 avril 1999 régissant les activités du Secteur
Pétrolier aval
- Loi n° 2004-031du 30 septembre 2004 relative aux sanctions et constatations des infractions
aux lois sur les activités du secteur pétrolier aval
- Décret n° 2004-669 du 29 juin 2004 portant application de la Loi n° 2004-003 portant
libéralisation du secteur pétrolier aval et modifiant certaines dispositions de la Loi n°99-010
du 17 avril 1999 régissant les activités du secteur pétrolier aval
- Décret n° 2004-670 du 24 juin 2004 fixant les attributions de l‟Office Malgache des
Hydrocarbures
- Décret n° 2004-328 du 19 avril 2004 réglementant l‟avitaillement des navires en produits
pétrolier
- Décret n°2009-1104 du 19 août 2009 complétant certaines dispositions du Décret n°2004-669
du 29 juin 2004 portant application de la loi n°99-010 du 17 avril 1999, modifiée par la loi
n°2004-003 du 24 juin 2004, régissantles activités du secteur pétrolier aval
- Arrêté n° 2924/2000 du 24 mars 2000 fixant les Cahiers des Charges afférents aux
dispositions communes aux licences d‟exportation des Hydrocarbure, à chaque catégorie de
licences ainsi que les règles applicables à chaque activité pendant la période transitoire
- Arrêté n° 5003 /2004 du 11 février 2008 modifiant certaines dispositions de l‟Arrêté
n°2924/2000 du 24 avril2000 fixant les Cahiers des Charges afférents aux dispositions
communes aux Licences d‟exploitation desHydrocarbures
- Arrêté n° 48705/MMH du 26 octobre 2009complétant l‟arrêté n°2924/2000 du 24 mars 2000
fixant les Cahiers des charges afférents aux dispositions communes aux licences
d‟exploitation des hydrocarbures et à chaque catégorie de licence
- Arrêté n° 1317/2006 du 30 janvier 2006/MEM/OMH portant réglementation de la
construction et de l‟exploitation des stations-service
- Arrêté n° 12697/2006/MEM/OMH du 30 janvier 2006 fixant les modalités de distribution
ainsi que le mode de fonctionnement des points de vente de produits pétroliers
- Note n° 309 /08/OMH/DG/DRC du 03 avril 2008 fixant les conditions de livraison de
carburants et combustibles par camions ravitailleurs aux consommateurs et revendeurs agréés
- Arrêté n° 5412/2001 du 08 mai 2001délimitant les circonscriptions pétrolières et définissant
les obligations des titulaires des licences d‟exploitation des hydrocarbures dans les provinces
autonomes
- Arrêté n° 5413/2001/MEM/OMH du 08 mai 2001portant libre accès aux essentielles de la
chaîne d‟approvisionnement du secteur pétrolier aval
- Arrêté n° 1154/2010/MMH/OMH du 23 février 2010 fixant la carte d‟orientation des
implantations des dépôts déstockage offshore des hydrocarbures sur le territoire national
- Arrêté n° 5414/2001/MEM/OMH du 08 mai 2001 portant système de péréquation sur le
passage au système logistique
- Arrêté n° 3333/2004 du 29 janvier 2004 modifiant certaines dispositions de l‟Arrêté
n°5414/2001/MEM/OMH du 08 mai 2001 relatif au système de péréquation sur le système
Logistique
II
- Arrêté n° 19746/2005/MEM/OMH du 20 décembre 2005 fixant les modalités de perception et
de recouvrement ainsi que le régime des droits et redevances dus à l‟Office Malgache des
Hydrocarbures
- Arrêté n° 00352/2008/MEM/OMH du 10 janvier 2008 portant modification de certaines
dispositions de l‟Arrêté n° 19746/2005/MEM/OMH du 20 décembre 2005 fixant les
modalités de perception et de recouvrement ainsi que le régime des droits et redevances dus à
l‟Office Malgache des Hydrocarbures
- Arrêté n° 3356/MEM/OMH du 11 février 2008 complétant °19746/2005/MEM/OMH du 20
décembre 2005 fixant les modalités de perception et de recouvrement ainsi que le régime des
droits et redevances dus à l‟OfficeMalgache des Hydrocarbures, modifié par l‟Arrêté Arrêté
n°00352/2008/MEM/OMH du 10 janvier 2008
- Arrêté n° 52067/2010 complétant et modifiant certaines dispositions de l‟Arrêté n°
19746/2005/MEM/OMH du20 décembre 2005 fixant les modalités de perception et de
recouvrement ainsi que le régime des droits et redevances dus à l‟Office Malgache des
Hydrocarbures, modifié et complété par les arrêtés n°00352/2008/MEM/OMH du 10 janvier
2008, n° 3356/MEM/OMH du 11 février 2008 et n° 1155/2010 du 25février 2010
- Arrêté ministériel n°1155/2010/MMH/OMH du 23 février 2010 complétant les dispositions
de l‟Arrêté n°19746/2005/MEM/OMH du 20 décembre 2005 fixant les modalités de
perception et de recouvrement ainsique le régime des droits et redevances dus à l‟Office
Malgache des Hydrocarbures, modifié par les Arrêtés n°00352/2008/MEM/OMH du 10
janvier 2008 et n°3356/MEM/OMH du 11 février 2008
- Arrêté interministériel n° 49773/2009/MMH-MT du 29 novembre 2009 fixant les règles
d‟acceptation des navires de transport des hydrocarbures dans les infrastructures essentielles l
- Arrêté n° 22440/2004/MEM du 22 novembre fixant les spécifications du Pétrole Lampant
- Arrêté n°24.537 /2004 / MEM du 21 décembre fixant les spécifications du Butane
Commercial
- Arrêté n° 24540 /2004/MEM du 21 décembre 2004 fixant les spécifications de l‟Essence
Tourisme
- Arrêté n° 155/2006/MEM/OMH du 04 janvier 2006 fixant les spécifications de l‟Essence sans
plomb 91
- Arrêté n° 2724/2008 du 01 février 2008 fixant les spécifications du Gas-oil
- Arrêté n°2725/2008 du 01 février 2008 fixant les spécifications du Supercarburant sans plomb
95
- Arrêté n°6748/2009/MdE/OMH du 19 août 2009 modifiant certaines dispositions de l‟Arrêté
n155/2006/MEM/OMH du 04 janvier 2006 fixant les spécifications de l‟Essence sans plomb
91
Source : OMH, 2012
III
Annexe 2 : Route RN5A reliant Ambilobe -Vohémar pendant la saison de pluie
Source : L‟auteur, 2011
IV
Annexe 3 : Réseau routier de Madagascar
Source : FTM, 2009
V
Annexe 4 : Carte Administrative de Madagascar
Source : FTM, 2013
VI
Annexe 5 : Liaisons principales entre les 9 pôles régionaux
Source : Madagascar, PNT 2004- 2020, Avril 2004
VII
Annexe 6 : Réseau ferroviaire de Madagascar
Source : Ministère des Transport, 2010
VIII
Annexe 7 : Schéma de la chaine d’approvisionnement suivant les moyens de distribution
Source : OMH, 2012
IX
Annexe 8 : Schéma de la chaine d’approvisionnement suivant les lieux de dépôt
Source : OMH, 2012
X
Annexe 9 : Evolution des taxes sur les produits pétroliers
Source : OMH/DER/ASI, 2014
XI
Annexe 10 : Carte des Routes Nationales importantes
Source : DILAG-TOURS, Voyage à Madagascar, Septembre 2008