Le Reflet dans l’écran -...

10

Transcript of Le Reflet dans l’écran -...

  • 2

    Le R

    eflet

    dan

    s l’é

    cran

    8.44 625208

    ----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

    [Roman (134x204)] NB Pages : 104 pages

    - Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 9.28 ----------------------------------------------------------------------------

    Le Reflet dans l’écran

    Nathalie François

    Nat

    halie

    Fra

    nçoi

    s

  • 2 2

  • 2 3

    A tous les ados, victimes ou bourreaux, A tous les parents, soyez vigilants….

  • 2 4

  • 2 5

    Je me prénomme Astrid, je suis âgée de 15 ans, je

    suis collégienne et victime d’un trouble incurable qui va bouleverser ma vie et celle de toute ma famille et plus grave encore, celle de toute une société.

    En effet, le mal dont je souffre est une véritable pandémie, ressentie à des degrés divers en fonction du malade, destructrice voire mortelle pour les plus faibles et les plus atteints.

    Il n’existe à ce jour aucun remède et il se pourrait qu’il n’y ait jamais aucun traitement car elle n’est pas explicitement médicalement reconnue.

    « L’internetémie » comme l’a nommée ma mère, est le fléau du 21ème siècle, telle la peste autrefois. Cette infection, tout d’abord aigüe, devient vite chronique mais à la différence de l’appendicite, elle ne peut être soignée par une simple intervention chirurgicale.

    Nous sommes nombreux à être porteurs de ce virus mais peu à être conscient de sa présence et de la dangerosité de son addiction car telle une drogue, on ne peut s’en débarrasser que grâce à une motivation inaltérable et malheureusement, les rechutes sont

  • 2 6

    nombreuses car la tentation est partout. Le côté pervers de cette maladie, réside dans le

    fait qu’elle se transmet à toute personne possédant un ordinateur à son domicile, ce qui correspond de nos jours, à la majorité des foyers des pays développés.

    Dans de nombreuses familles, chaque membre possède le sien, phénomène amplifié avec l’apparition de l’ordinateur portable, ce qui augmente considérablement la contamination.

    L’évolution de notre société a littéralement

    propulsé cet outil à une popularité similaire à celle de la télévision, laquelle avait déjà été accusée de polluer les esprits.

    Alors, s’éloigner de l’influence des programmes télévisés parfois jugés trop violents pour se délecter des inepties répandues sur internet, c’est comme s’administrer un anti-inflammatoire qui va soigner la douleur primaire mais à forte dose, peut déclencher des effets indésirables.

    Mais l’internet, superbe moyen de communication et d’informations, peut devenir une Intrusion Négative avec Transmissions Erronées Rapidement Nuisibles Envers Tous.

  • 2 7

    Première partie

    Les beaux jours s’installent en ce mois de juin 2007 et annoncent la fin de ma première année de collège. Ma mère s’active frénétiquement avant l’arrivée de la famille et de quelques amis. Nous ne célébrons pas mon anniversaire car j’ai déjà fêté mes 11 ans depuis quelques mois et du fait que je ne suis qu’en 6ème, nous n’avons pas non plus à nous réjouir de ma réussite à un examen.

    Certes, je ne m’en suis pas trop mal sortie durant cette année transitoire entre l’école primaire et le collège. Bien sûr, j’aurai été capable de travailler davantage mais je me maintiens au-dessus de la moyenne. Rien ne semblait devoir remettre en question mon comportement sérieux et irréprochable tout au long de ma scolarité. Je ne suis pas la première de ma classe mais j’ai les encouragements de mes professeurs, persuadés que lorsque j’aurai vaincu ma timidité, je serai une meilleure élève.

  • 2 8

    La réserve peut effectivement être un obstacle à un épanouissement scolaire mais en sortir sans en connaître les effets négatifs, peut tout au contraire mener au désastre, d’autant lorsque l’on cache cette évolution derrière un écran.

    Les invités arrivèrent enfin, installèrent pour

    certains, leurs tentes dans le jardin, d’autres, leurs valises dans les chambres qui leurs étaient attribuées dans la maison. Heureusement, elle était grande avec une capacité de loger 10 personnes, deux salles de bain, deux toilettes un grand salon séjour et une belle terrasse avec barbecue donnant sur un magnifique terrain arboré de 4800 m2. La place ne manquait donc pas et nous permettait de nombreuses parties de cachecache avec mes amies.

    J’étais surexcitée à l’idée de la super fête qui se préparait à l’occasion de ma profession de foi, cérémonie incontournable pour la famille catholique que nous sommes. Ma mère me racontait qu’à son époque, cette célébration donnait lieu à l’établissement d’une liste de cadeaux, soit religieux, soit des objets de valeur, destinés à marquer durablement cet évènement important dans la vie d’un chrétien. Mais l’évolution de la société et les besoins grandissants de notre génération, nous ont mené dans une impasse lorsque les invités nous ont demandé ce que je souhaitais comme cadeau. Bien entendu, les habituelles chaînes et médailles m’avaient

  • 2 9

    été offertes à mon baptême ou lors de ma première communion et j’avoue qu’à 11 ans, je n’étais pas encore particulièrement attirée par les bijoux, ni par le maquillage et autres accessoires de mode et de beauté.

    La question restait entière. Nous avons donc laissé libre choix à nos invités, qui eux-mêmes, ayant suivi une évolution sociale similaire, ont pour la plupart, opté pour de l’argent.

    La fête fut très réussie et dura plusieurs jours car la famille et les amis s’étaient déplacés de loin et n’avaient donc pas fait le trajet pour un week-end. Ils ont pu apprécier la chaleur de notre nouvelle région du sud-ouest où nous étions installés depuis deux ans.

    Puis, un matin, tout le monde était parti. Nous n’étions de nouveau que nous quatre, mes parents, mon frère Guillaume, de 2 ans mon aîné et moi, avec ce sentiment de solitude oppressante qui reste après le départ d’êtres chers que nous avions quitté lors de notre déménagement provoqué par la mutation de mon père.

    Je n’avais alors que 9 ans et j’avais non seulement laissé mes grands-parents mais également ma meilleure amie Céline. Nous nous connaissions depuis l’âge de 5 ans avec tout juste un mois d’écart. Nous étions inséparables et nous pouvions nous voir très souvent, même les week-ends car nos parents étaient devenus amis, sûrement portés par notre incontestable complicité.

    Ma mère était également affectée par ce vide

  • 2 10

    soudain après une semaine de festivités. Je l’avais redécouverte heureuse, riant aux éclats, enchaînant les fous rires en se remémorant les anecdotes de notre vie dans notre ancienne région des Ardennes où il fait bon vivre malgré le climat souvent moins chaleureux que les habitants.

    Pour lutter contre la déprime qui nous menaçait, ma mère m’invita à la rejoindre dans la cuisine pour ouvrir les enveloppes qui m’avaient été offertes. J’avais déjà quelque peu la notion de l’argent mais je n’avais jamais vu autant de billets de 20 et 50 euros en une fois. Ma mère m’annonça fièrement que j’avais été gâtée car le total avoisinait les 600 euros. J’avais le sentiment d’être riche et je jouais avec les billets comme je voyais faire l’onc’ Picsou dans les bandes dessinées que je lisais. Puis, ma mère reprenant son sérieux, me dit :

    – Alors, qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Je m’asseyais alors face à elle en reposant les billets.

    Je les classais avec application, les billets de 50 d’un côté, les billets de 20 de l’autre, ce qui me laissait du temps pour réfléchir. Je passais mentalement en revue mes loisirs, mes activités de prédilection pour en arriver à la conclusion que la seule chose à ce moment-là qui me tenait vraiment à cœur, c’était le rêve de posséder un cheval. J’avais commencé l’équitation dès notre arrivée dans le sud et cela me plaisait beaucoup. J’arrivais au centre équestre avant l’heure de ma leçon et je demandais à mes parents de ne venir me chercher