Le Poiscaille #3

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aurore le sergent major mensuel 1 ère année avril 2010 n°3 http://lepoiscaille.blogspot.com Lorsque les trains déraillent, ce qui me fait de la peine, ce sont les morts de première classe. salvador dalí Embourbé dans une affaire de faux et de blanchiment, Modrika- men esquive les coups. page 3 Des chercheurs britanniques met- tent au point l’antidépresseur et l’anxiolytique pour chiens. page 3 Geert Bourgeois continue de mettre de l’huile sur le feu de la querelle linguistique. page 4 Le globe est envahi par des méduses immortelles. Elles sont paraît-il communautaristes. page 2 SOMMAIRE

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Webzine satirique aux dents dures

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mensuel ● 1ère année ● avril 2010 ● n°3http://lepoiscaille.blogspot.com

Lorsque les trains déraillent, ce qui me fait de la peine, ce sont les morts de première classe. salvador dalí

Embourbé dans une affaire de faux et de blanchiment, Modrika-men esquive les coups. page 3

Des chercheurs britanniques met-tent au point l’antidépresseur et l’anxiolytique pour chiens. page 3

Geert Bourgeois continue de mettre de l’huile sur le feu de la querelle linguistique. page 4

Le globe est envahi par des méduses immortelles. Elles sont paraît-il communautaristes. page 2

sommaire

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le poiscaille ● avril 2010 ● n° 3

édito

La clé sous le paillassonL’ oseille est décidément roi

dans ce monde. Malgré des chiffres de vente tout à fait convenables en cette période de vaches maigres, le journal sati-rique Siné Hebdo a été contraint de mettre la clé sous le paillasson. Le dessinateur Siné et son équipe de saltimbanques ont pourtant remué ciel et terre pour tenter de garder l’esquif à flot. En vain. Né en septembre 2008, Siné Hebdo a sonné le glas de son aventure à la fin du mois de mars.

Dommage, Éliane. Une poi-gnée d’étudiants en journalisme de l’Université de Liège était sur le point de visiter la rédaction du canard et signaler l’existence d’émules en Cité ardente. Le der-nier numéro de Siné Hebdo sort le 28 avril prochain — ruons-nous dessus ! Sur Facebook, n’hésitez pas à rallier le groupe « Pour que Siné Hebdo continue ! » Si ça peut faire bouger les choses ...

Malgré cette nouvelle au goût amer, Le Poiscaille reste aux aguets et continue de battre en brèche la crétinerie qui ronge à petit feu notre société.

En France, alors que le débat politique touche littéralement le fond (on en vient à s’envoyer dans les roses sur base de rumeurs ...) et que les personnes sinistrées de la tempête Xynthia se font jeter de chez eux comme des mal-propres, Éric Zemmour, Stéphane Guillon ou encore Damien Saez subissent quant à eux les foudres des bien-pensants simplement parce qu’ils osent l’ouvrir.

Par chez nous, n’en parlons même pas. Mischaël Modrikamen est emberlificoté dans une sombre affaire de faux, usage de faux et de complicité de blanchiment, le tout dans le cadre de la faillite (encore !) de la société Donaldson. Marmoréen, « Mic-Mod » conti-nue de jouer les souffre-douleurs, mais n’a rien perdu de sa maestria lorsqu’il s’agit de se défendre. Avocat quand même, le gars.

Quant à Geert Bourgeois, ministre flamand des Affaires intérieures et flamingant jusqu’aux ongles, il continue d’alimenter cette satanée querelle entre Wal-lons et Flamands.

N’en jetez plus la cour est pleine ! Avec tout ça, ce sont les clébards qui trinquent. Bah tiens, v’là qu’on leur invente des anxio-lytiques ... •

séba le barracuda

Q uand votre quotidien manque de surprise et quand vous rêvez d’aventures dangereuses, eh bien

faites comme moi  : prenez le train en ce moment. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il arrive parfois que ce fier et endetté moyen de transport arrive en retard. Il ne vous reste alors qu’une chose à faire : hési-ter entre la presse de haut vol, celle qui vous demande un euro pour prix de l’élévation de votre esprit et celle qui ne requiert de vous qu’un simple effort physique en se baissant vers le fond de la boîte verte qui la contient.

Cette « sous presse » possède évidement des manquements par rapport aux vrais jour-naux. Un exemple ? L’absence malheureuse d’article sur la relation en péril du couple Bruni-Sarkozy ... L’inverse est également vrai car, dernièrement, j’y ai trouvé un article qui m’a bouleversé et je le fus encore plus ne voyant pas le reste de la presse s’en faire le relais. Il y était question d’un animal qui aurait été identifié comme le premier être vi-vant potentiellement immortel ! Son nom, la Turritopsis nutricula. Un peu indigeste pour ce qui est une méduse de jouvence. Une fois arrivé à un stade de vie trop avancé, elle est capable d’inverser le court du temps et de revenir à l’état de polype. Comment cette information capitale a-t-elle pu être ignorée par nos journalistes professionnels ? À leur décharge, il est vrai que l’article n’a pas circulé sur Facebook ni sur Twitter ...

Imaginons un instant le bouleversement qu’une telle découverte peut avoir sur notre société si, par malheur, la science lui trouvait une application pour l’homme. Bien sûr, au

début tout le monde crierait au génie car sa première utilisation serait pour les hommes d’Église qui s’en serviraient pour revenir à l’âge d’enfant de chœur. Le prétexte d’abus de mineur serait balayé puisqu’il s’agirait d’anciens adultes, déjà pénétré par le Saint-Esprit. Plus question donc de piéger ces braves gens en les « infiltrant » avec des ca-méras pendant leurs séances de drague.

Il ne semblera s’agir que d’une bonne chose et pourtant se dévoilera alors un autre fléau que nous annonce déjà, à juste titre, ce journaliste qui surgit hors de la nuit du samedi. Son nom, il le signe à la pointe de ses chroniques polémiques d’un Z qui veut dire  ... Plus grave donc que l’amour hono-rable qui peut exister entre un homme et un enfant, c’est le communautarisme qui poin-tera encore plus le bout de son nez dans notre société. Il est déjà là chez nos amis musul-mans qui affublent leurs femmes du voile en signe de leur endogamie comme peut l’être la transmission de génération en génération du secret de leur complot mondial chez les juifs. « La plupart des cathos étant pédophiles », ils vont eux aussi se communautariser.

Réfléchissons-y donc un instant : l’éter-nité vaut-elle vraiment la peine, si c’est pour la passer dans des villes divisées en quartiers hallal, kasher et clérical  ? Si comme moi cette situation vous révolte, alors chassons la méduse et soyons exogames en prostituant nos enfants. Après tout, ça fonctionne bien en Thaïlande et ça favorise le tourisme. •

raie gury

La plupart des médusessont communautaristes

babel fish

Pour illustrer ses pages, Le Poiscaille re-cherche toujours activement des dessina-teurs et des caricaturistes liégeois désireux de participer, sporadiquement ou de façon plus régulière, à la réalisation des numéros prochains. Que les férus des Idées noires de Franquin, les émules de Cabu, Reiser, Siné, Kroll, Vadot et des autres se mani-festent au plus vite ! Envoyez vos œuvres à [email protected]. Promis, on dépouillera tout ça et on vous recontactera.

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les dents de l’amer

pauvres clebs !

D ernièrement, en surfant sur Internet afin de noyer mon

ennui dans un océan de bê-tises, je suis tombé sur une info qui me piqua littéralement les yeux. Ce n’était pas une recette de cuisine turque chargée en oignons, mais plutôt une preuve à charge du gouffre sans fond qu’est l’égocentrisme humain. Saviez-vous que des scientifiques britanniques ont inventé l’antidépresseur et l’anxiolytique pour chiens ? Pourquoi pas, me direz-vous. On peut dire que, sur le papier, c’est assez empathique de se soucier de leur équilibre men-tal. Bien qu’à mon avis, si cet animal pouvait voir la vie en noir, le chihuahua en tutu rose de Paris Hilton se serait déjà coupé les veines avec du papier de verre à force de ridicule. Je vais plutôt vous révéler ce que ces chères blouses blanches considèrent comme un signe de dépression.

Les troubles obsession-nels compulsifs tels qu’aboyer souvent, se ronger les ongles ou vouloir se mordre la queue. Des tocs « Dans ta gueule », en jargon scientifique. Il faut avoir un flegme typiquement British pour ne pas rigoler

quand tu annonces ce genre de choses. Imaginez une seconde que votre compagnon poilu ressemble à Droopy. Les filles, je parle toujours de chiens et non pas de votre mec ! Le regard donc vide, les joues jusqu’à terre et la marche nonchalante. C’est marrant et mignon à la fois. Dieu, ce que j’aime ce personnage de cartoon. Je vous assure qu’un chien stone n’est pas du tout rigolo à voir et ceci en connaissance de cause.

Plus jeune, j’avais un ami dont le shitzu maternel était une pustule au milieu de la fesse à force de mauvaise éducation féminine. Seul avec lui, le bougre pour être tran-quille, le droguait au valium. L’hideuse boule de poil dans cet état, si elle avait pu se chier dessus comme le suggère son nom, elle l’aurait fait. Le tou-tou était pitoyable ! Et il est certain qu’à l’instar de Droopy, il n’aurait pas pu attraper un loup braqueur de banques même s’il se présentait devant lui menottes en main. Malgré l’immoralité de son geste, mon ami était heureux et satisfait. La seule différence entre lui et les scientifiques de sa majesté était un diplôme universitaire. Bien que ce médicament-miracle soit certainement

mieux adapté dans sa posologie à la mor-phologie canine, je doute que l’effet soit très éloigné de son équivalent humain.

Qu’a donc fait le meilleur ami de l’homme pour méri-ter cela ? Alors que la responsabilité de ce genre de comportements dits « anormaux » doit revenir de droit au maître. Une mauvaise ou une absence d’éducation peut facilement créer un chien qui en dégou-terait Brigitte Bardot de sa cause. Un remède pour traiter un mauvais maître : voilà un brevet qui vaut de l’or ! Au lieu de ça, par facilité, nous essayons de « guérir » ce qui nous dérange et non pas ce qui dérange le chien.

Bientôt on trouvera une solution pour que sa merde sente le Channel n°5 ou qu’il ne défèque plus du tout. Pour plus de tranquillité. Après le chat hypoallergénique et l’an-tidépresseur canin, pourquoi pas ? •

selim le merlan frit

ont collaboré à ce numérosélim abdallaouidimitri brulmansbenoît fraikinraie guryflorian mélonsébastien varverisdessinsaurore lefèvresébastien varverismise en pagesébastien varverissite internethttp://lepoiscaille.blogspot.com

[email protected]

le grondin gronde

C’ est — peut-être — la marque des grands hommes de droite. C’est en tout cas l’adroite signature des moins gauches de nos politiciens. Savoir rebondir lorsque l’on

est acculé, savoir attaquer lorsque l’on est attaqué, savoir éviter pour mieux achever. Car la politique est un ring de boxe : on attaque, on esquive, on tombe, on se relève. Si Sarkozy en a encore fait preuve le mois passé après la (lourde) défaite de la droite aux régionales (L’es-quive : « Il en faut plus pour m’abattre ...  » La contre-attaque : « Elec-tions régionales, conséquences régionales »), Silvio Berlusconi en a fait un vrai modus operendi. Mieux, un modus vivendi. Si on l’accuse de frico-ter avec la mafia, il réplique en accusant ce « complot de la gauche et des magistrats ». Si on l’accule en parlant de conflits d’intérêts, l’homme esquive et assène un (inédit) « complot de la gauche et des magistrats ». Du grand art.

Une pratique qui a fait des émules jusque dans notre plat pays : accusé de blanchiment d’argent, Mischaël Modrikamen réplique en se plaçant en victime d’un complot politico-judiciaire visant à nuire à son nouveau parti, le Parti Populaire. Sans jamais le dire, sans l’assu-mer, sans jamais se mouiller, l’homme détourne l’attaque (judiciaire) pour mieux contre-attaquer (politiquement) : « Nous savions que nous allions déranger beaucoup de monde ... Je souhaite que les citoyens de ce pays

L’art de rebondir sachent que ce type de méthode employée à mon encontre ... les personnes qui poussent cette affaire, l’instrumentalisent ... » (L’Écho, 24/03/2010).

L’accusation est grave car elle insinue que la séparation des pou-voirs n’est pas effective en Belgique. Le complot, l’arme préférée de Berlusconi, est ainsi mêlée avec une argumentation frisant l’extrême droite : celle d’un système corrompu par des politiciens pétochards. Sans en arriver au bling bling de Sarkozy, Me Modrikamen fait déjà preuve d’un certain sens du show médiatico-politique, rempli de phrases lissées au Pepsodent et de « Moi je, moi je ».

Mais à force de vouloir mettre la droite à gauche et une droite à la gauche, Me Modrikamen baisse sa garde et ouvre le flanc à la critique. À force de vouloir représenter une droite décomplexée, une droite plus à droite que la droite, c’est avec l’extrême que frise le P.P. À force de dévier les attaques en piédestal pour son Parti Populaire, c’est dans le populisme que tombe l’avocat des petits Mickey de Fortis. Et à force de taper sur le clou qui dépasse plutôt que d’abattre ses cartes, Modrikamen prend le risque de se retrouver lui même dans les cordes. Car Modrikamen parle, Modrikamen accuse, Modrika-men attaque, mais au final, Modrikamen ne parle que rarement de politique. En boxe comme en politique, celui qui réplique sans jamais rien proposer se retrouve bien vite éjecté des rings. Et comme n’est pas Mohamed Ali qui veut, reste à voir si le maître à penser de la nouvelle droite ne va pas s’en prendre une, de droite, justement. •

mélon le diodon

Pour illustrer ses pages, Le Poiscaille re-cherche toujours activement des dessina-teurs et des caricaturistes liégeois désireux de participer, sporadiquement ou de façon plus régulière, à la réalisation des numéros prochains. Que les férus des Idées noires de Franquin, les émules de Cabu, Reiser, Siné, Kroll, Vadot et des autres se manifestent au plus vite ! Envoyez vos œuvres à [email protected]. Promis, on dépouillera tout ça et on vous recontactera.

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bonne Prise ! strip pêché sur http://www.explosm.net

N ous sommes en 50 après J-C.V.D. ; toute la Flandre est occupée par les Flamands ... Toute ? Non ! Car

trois villages peuplés d’irréductibles Gaulois résistent encore et toujours à l’envahisseur. Et autant dire que pour ces trois petits bon-hommes qui les dirigent, l’espace de vie res-semble fort à un aquarium ...

Il semble évident que pour faire de la politique dans cette région, il vaut mieux avoir une assurance tout risque si l’on ne veut pas finir bâillonné à l’heure du buffet maïoral. En effet, celui qui gère les Affaires intérieures de la Région ne badine pas avec la discipline. On dit de lui que plus il devient vieux, plus il devient ... on dira bête.

Pour Geert Bourgeois, être élu dans sa commune par 70 à 80 % des électeurs n’est pas suffisant pour prétendre au poste de bourgmestre en terre flamande. Il a en effet signé, le mardi 30 mars, un arrêté rejetant pour la troisième fois de-puis 2006 la candidature des bourgmestres de trois com-munes à facilités de la péri-phérie : Crainhem, Linkebeek et Wezembeek-Oppem. D’ailleurs dans le village, il est fort à parier que le nom de « Porquépix » lui colle à la peau.

Offrons-nous encore un moment de bonheur à frapper sur le Bourgeois avec un grand « B ». Ici, le bourgeois ne domine pas parce qu’il possède les moyens de produc-tion, il est souverain parce qu’il est dans une région Unilingue. Ces trois bourgmestres

Idée fixe en Flandrebabel fish les siPhonnés du bocal

Qui veut gagnerun ovule ?C hers lecteurs du Poiscaille,

ce mois-ci j’ai décidé d’écrire un papier ou je n’attaquerais personne. Après les déboires de Stéphane Guillon suite à un pa-pier, pourtant très sympathique, à l’intention d’Eric Besson, je n’ai pas envie de prendre de risques. L’humour est trop mal compris de nos jours. La preuve avec les propos d’Eric Zemmour sur le plateau de Thierry Ardisson. Le brave Eric avait déclaré : « Les Français issus de l’immigra-tion sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes ... C’est un fait. » Ah ! Eric Zemmour, le mec pour qui Patrick Sébastien a écrit cette magnifique chanson intitulée Ah, si tu pouvais fermer ta gueule ! A moins que ce ne soit pour le petit bonhomme nerveux de l’Elysée ... D’ailleurs en parlant de Sébastien il ne devait pas sortir son D.A.R.D. au printemps ? Avec le retour du soleil, des oiseaux qui chantent, des filles en décolletés plongeants. Ah, c’est fait ? Autant pour moi ! Mais revenons à nos moutons. Un papier sans méchan-ceté. Ainsi aucun commentaire sur les braqueurs du Cora de Rocourt, ce qui pourrait étayer les propos de monsieur Zemmour.Le sujet du mois nous vient de Grande-Bretagne. On le sait, les Anglais ont un humour bien à eux. Une question de climat sans doute. D’ailleurs si le climat est effectivement la cause de cet hu-mour si particulier et inimitable, il se pourrait bien qu’il finisse en victime collatérale du réchauf-fement climatique. Mais, une fois de plus, je m’égare. Là n’est pas le sujet du jour. La clinique de fertilité britannique, Bridge Centre, a créé le scandale outre-Manche. Cette clinique propose à ses clientes un concours avec un ovule à gagner, afin de promou-voir ses services qui permettent de sélectionner « le profil » d’un futur bébé, a indiqué l’établis-sement. Une sorte de Qui veut gagner un ovule ?, en somme. Par contre, rien ne dit que si le bébé ne répond pas aux attentes des heureux parents, ils puis-sent utiliser le célèbre switch et changer de rejeton. La prochaine étape étant d’ouvrir une grande surface du bébé, ou les futurs parents désireux de procréer et de participer au renouvellement des générations pourront choisir « le » bébé de leur rêve. L’être parfait : beau, grand, fort, intelligent. Pour le coup, si un jeune devient un délinquant notoire, on pourra vraiment tout mettre sur le dos des géniteurs ! À moins qu’il ne lise en cachette le manifeste du D.A.R.D. •

ben le fishstick

sont en Flandre, ils doivent parler le flamand, même si la quasi totalité de la population de leurs communes parle le français. Et ça aussi,

Geert, ça le tracasse. Pour lui, le fait que certains bourg-

mestres de la périphérie bruxelloise concluent des arrangements avec les pro-moteurs immobiliers pour

que les nouveaux loge-ments soient vendus en priorité à des néerlan-dophones ça n’a rien de choquant. Au contraire,

ça «  stimule le caractère flamand de leur com-mune ».

On murmure que dans ce grand vil-

lage qu’est la Flandre, le meilleur ami de Bourgeois se nomme Segrégationnix.

Pour lui, on ne badine pas avec l’Identité. La Flandre c’est son Territoire, son Etat, sa Nation ; et il n’est pas question qu’on remplace Vondel par Molière. Et ne lui dites surtout pas qu’il est fier comme un coq, sans quoi il faudra l’en-

voyer plusieurs semaines dans le village voisin (Lauda-num) pour le

calmer. Oui, il faut quand même le

dire, ce Bourgeois, plus il devient vieux, plus il devient ...

Mais j’y pense, avec toutes ces majus-cules, Bourgeois, Unilingue, Identité, Terri-toire, Etat, Nation ; ces Flamands, ils n’au-raient pas comme une idée fixe ? •

dimi le dollar argenté

« quand on est con ... » (air connu)