david gautier

le petitramoneur

ditions Boule de neige - savoie

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la collection

pour les gens qui aiment les rgions alpines, voici une collection de petits livres jeunesse qui sentent bon le reblochon et nous racontent la Savoie avec un regard original: une dose de vrit, un peu de culture, une touche d'humour et un petit grain de folie.

2009 ditions Boule de neige

ISBN : 978-2-918735-00-7

Texte et illustrations : david gautierRemerciements : Franois Gautier, Maud HuntingdonPhotos : Eduard Puertas AnfrunsImprim en Espagne

ditions Boule de neige149 chemin de la Combe du Fat73190 Saint Baldoph (France)Tl: +33 (0)4 79 28 37 16www.editions-bouledeneige.com

Tous droits rservs pour tous les pays.Dpt lgal : novembre 2009Loi du 16/7/1949 sur les publications destines la jeunesse.

Ce livre a bnfici du soutien du Parc naturel rgional du Massif des Bauges Laurat de la Bourse Envie d'Agir - Dfi jeunes 2009

le petitramoneur

ditions Boule de neige - savoie

Il s'appelait Franois Teylaz, mais au village Champagny, tout le monde l'appelait le p'tit Teylaz.

Teylaz tait un petit garon modeste qui vivait dans un petit village au cur du Massif de la Vanoise

... l'poque de nos arrire - arrire - arrire - grands-parents.

Dans la petite ferme familiale, il y avait une vache, deux chvres, une dizaine de poules, un chat noir, un chien boiteux ...

... et une marmotte que Teylaz avait domestique en lui donnant des bouts de pain manger. Elle s'appelait Miam-Miam disait Teylaz, c'est cause du bruit qu'elle fait quand elle mchouille.

Teylaz et Miam-miam taient toujours ensemble. L't, quand Teylaz aidait son pre aux travaux des champs, Miam-miam se mettait debout sur un rocher et chantait des chansons pour lui donner du courage.

L'hiver, quand il faisait trop froid et que Teylaz avait le bout des pieds gel, Miam-Miam s'allongeait sur ses orteils pour lui tenir chaud.

cette poque, les hivers taient trs rudes. Il n'y avait pas de chauffage lectrique, ni d'isolants thermorgulateurs sur les murs en pierre brute, ni mme de four micro-ondes pour rchauffer le chocolat au lait. D'ailleurs, il n'y avait pas de choco-lat et le lait tait congel.

Enfin donc, il faisait trs froid et tout le monde se rassemblait autour de la chemine pour ne pas tre congel comme le lait.

Une anne, au dbut de l'hiver, un homme vint frapper la porte. Il se prsenta comme Monsieur Bonaventure . Il tait la tte d'un petit groupe d'enfants.

Il expliqua Monsieur et Madame Teylaz que tout le monde se plaignait au village des mauvaises rcoltes de crales cette anne, qu'il n' y avait presque rien manger dans les rserves et que l'hiver allait tre dur passer pour les petits garons. C'est pour a, que, lui, avait runi un groupe d'enfants pour aller la grande ville, Lyon. L bas, ils pourront travailler comme ramoneur, gagneront un peu d'argent, seront nourris-logs et ils pourront mme apprendre lire et crire.

Monsieur Bonaventure ajouta que le p'tit Teylaz avait beaucoup de chance et qu'il reviendrait au printemps en pleine forme. Pour finir de convaincre les parents, M. Bonaventure sortit un billet de 100 francs qu'il glissa dans la poche du papa.

M. Bonaventure donna Teylaz tout l'quipement du parfait petit ramoneur: des genouillres, un bonnet rouge, une raclette, un hrisson, une corde, une petite chelle

... et un passeport. En effet, l'poque, la Savoie ne faisait pas partie de la France, il fallait donc avoir des papiers officiels pour passer la frontire.

C'est ainsi que le petit Teylaz partit vers Lyon, au milieu d'une colonie d'enfants trs sales ...

... avec Miam-miam qui courait derrire.

... avec Miam-miam qui courait derrire. En chemin, M. Bonaventure se montra trs cruel. Il tirait les oreilles des enfants qui n'avanaient pas assez vite,

il faisait dormir les petits mme le sol, sans couverture, en plein hiver ! Parfois, il fallait mme mendier pour avoir un morceau de pain.

Arriv Lyon, le matre ramoneur, dispersa les enfants travers la ville. On les entendait au loin qui poussaient le cri du mtier pour attirer la clien-tle A ramona. A ramona. La chemina du haut en bas .

Le petit Teylaz qui avait l'habitude de grimper dans la montagne, tait habile pour monter et descendre le long des chemines. Il s'aidait avec les genoux et enlevait la suie avec sa raclette. Mais il toussait beaucoup, ressortait tout noir ... et il risquait tout moment de se rompre le cou en tombant.

Le soir, les petits ramoneurs fatigus allaient se coucher sur les quais de la Sane ...

.. tandis que M. Bonaventure cumait les bistrots et les bouchons lyonnais avec l'argent rcolt.

Les jours passaient et Teylaz s'puisait au travail...

Mais un jour, alors qu'il grattait l'intrieur d'une chemine dans un appartement luxueux, il fit une dcouverte

Cache entre deux briques, il y avait une petit bote en fer dor avec une tte d'indien grave sur le couvercle.

Teylaz dissimula la bote sous son pull. Il tait tout excit l'ide qu'il avait peut-tre dcouvert le trsor d'un pirate des Carabes

Malheureusement, quand Teylaz sortit de la maison, il ouvrit la bote et ne trouva qu'un petit sac de graines l'intrieur.

Ce qu'il ne savait pas, c'est que c'tait des graines magiques ayant appartenu un sorcier indien de la tribu des Quichuas. Ces graines avaient t ramenes d'Amrique par un explorateur franais qui avait parcouru des milliers de kilomtres depuis la lointaine fort amazonienne, jusqu' cet apparte-ment bourgeois au centre de Lyon.

Le soir venu, tandis que Teylaz dormait profond-ment, Miam-Miam fouilla dans le sac et elle croqua une petite graine.

Le lendemain matin, la grosse voix de M. Bonaven-ture retentit pour rveiller les enfants: Allez debout les gosses, au boulot et que a saute !

Puis soudain une petite voix rpondit: Oh c'est pas la peine de crier comme a, gros plein de soupe, on n'est pas sourd !.

Tout le monde s'arrta de bouger, personne n'osa dire un mot de plus... car cette petite voix insolente, c'tait celle de Miam-Miam.

C'est ce moment-l que Teylaz comprit que les graines taient magiques. Il les mit dans sa poche et demanda Miam-Miam de se taire pour ne pas se faire remarquer. Mais celle-ci n'avait pas sa langue dans sa poche !

Bein quoi ?!!

Oh l l! Moi j'en ai marre de faire ce travail, on est toujours tout sale! J'ai envie de rentrer la maison, j'aimerais bien me prendre un bain moussant la gentiane pour me relaxer... tu sais dans la petite source qui sort de la montagne sous le glacier... et aussi me faire un shampooing la camomille pour tre belle... en plus, la camomille c'est ma fleur prfre, a fait le poil brillant et j'adore l'odeur.

On ferait mieux de rentrer en Savoie, ici c'est nul, a sent mauvais, 'y a mme pas de neige, et c'est tout gris! Maintenant qu'on a des graines magiques, il faudrait les planter dans le jardin pour voir qu'est-ce qui s'passe... Peut-tre qu'il va pousser un grand sapin avec des pommes de pin en or ou bien un mlze avec des aiguilles en chocolat !

Une nuit, aprs s'tre fait tirer les oreilles pour n'avoir pas ramen assez d'argent, Teylaz tait tout triste et Miam-Miam se mit en colre.

Allez a suffit, arrte de pleurer comme un bb! Viens, on s'en va, on rentre Champagny et on va enfin pouvoir se laver et se reposer un peu. Tu es fatigu et moi je suis lessive !

Je suis lessive ...et pourtant je suis toute sale.

Teylaz accepta, et les deux compagnons s'en allrent en direction des montagnes l'Est de Lyon.

Aprs plusieurs jours de marche, Teylaz et Miam-Miam arrivrent extnus au village.

Quand le petit Teylaz passa la porte, il s'croula de fatigue aux pieds de ses parents.

Puis il dormit pendant trois jours entiers.

son rveil, il dcouvrit avec stupfaction que tous les animaux de la ferme parlaient. Le chat parlait mme en anglais et le chien boiteux avait l'accent du midi de la France.

Oh bonne mre, il est vivant l'asticot!

Bhh C'est pas trop tt !

Oh, il se rveille !Commeeeuhh je suis contente !

That's right my dear !

Bhh C'est pas trop tt !

Ils ont tous mang les graines! dit Miam-Miam. Heureusement, j'ai russi en sauver une et je l'ai plante dans le jardin, ajouta-t-elle.

Tu vas voir c'est

in-croy-able!

Teylaz se redressa doucement et il suivit Miam-Miam dehors dans le jardin.

Moi j'aimmeeeuhhbien ce petit jardin !

Isn't it my dear.

Bh oui !

Bh oui !

Dehors, il y avait un magnifique manguier d'Amrique croulant sous les fruits juteux, et tout le jardin tait plein d'une vgtation luxuriante et tropicale.

partir de ce jour, quand l'hiver arrivait et que le froid des montagnes s'abattait brutalement sur le village, tout le monde venait se rfugier dans le jardin tropical.

Oh peuchre, c'estle jardin d'Eden ici !

My god !This is sodelicious !

Je me demande si les mangues sont aussi juteuses que les papayes ?!

Bh oui !

Et le petit Franois Teylaz, perch sur le manguier, disait pour rigoler : Ici on mange bien, et il ne nous mangue rien ! et la marmotte ajoutait, en dgus-tant un citron vert, Miam-Miam citron bon!

Fin

Fin

La vritable histoire des petits ramoneurs

Autrefois, dans les villages des montagnes savoyardes, les hivers taient longs et rudes. Dans les familles nombreuses, nourrir tous les enfants devenait trs difficile. Il fallait donc trouver du travail et souvent les enfants partaient pied ramoner les chemines Lyon, Paris, parfois mme en Italie. Il faut dire qu'en ces temps anciens, la plupart des gens poss-daient une chemine pour se chauffer ou faire la cuisine. Il fallait donc nettoyer les conduits de fume pour qu'elles fonctionnent bien.

On prenait des enfants de 6 12 ans en raison de leur petite taille et souvent des Savoyards car, venant de la montagne, ils taient rputs pour tre habiles grimper. Ainsi, les petits ramoneurs partaient en groupe, au dbut de l'hiver, sous la conduite d'un patron charg de recueillir l'argent et de nourrir les enfants. Mais, souvent, le matre les traitait durement et ils taient obligs de mendier. Les enfants revenaient au printemps dans leur famille, pour aider leurs parents aux travaux des champs.

noter !

De nos jours, les petits savoyards grimpent encore aux arbres mais seulement pour samuser et ils ne se proccupent jamais de la chemine (sauf peut-tre la nuit de Nol). Le petit ramoneur est devenu au fil du temps un personnage emblmatique de la rgion. On le retrouve souvent sous forme de peluche, statuette ou carte postale dans les magasins de souvenirs.

La marmotte

La marmotte est un rongeur typique des rgions alpines. Elle vit dans un grand terrier qui peut faire plus de 3 mtres de long. On la dit siffleuse car, quand il y a un danger, elle siffle pour donner lalerte aux autres marmottes, qui vont se rfugier dans leur terrier. La marmotte hiberne. Elle passe tout lhiver recroqueville dans le fond de son terrier

sans bouger (presque 6 mois), do lexpression dormir comme une marmotte . Autrefois, les montagnards la chassaient pour sa fourrure et sa chair. Certains la domestiquaient comme un animal de compagnie et dautres la prsentaient dans les grandes villes comme une attraction foraine.

De nos jours, elle est retourne dans son habitat naturel et on peut parfois la voir qui sifflote debout sur un rocher.

Champagny en Vanoise

Champagny est une petite commune de 500 habitants situe au coeur du Parc de la Vanoise, dans une ancienne valle glaciaire. Autrefois, on y vivait essentiellement de lagriculture, llevage et la culture de crales. Aujourdhui, cest un petit village touristique faisant partie du domaine skiable de La Plagne et le point de dpart de nombreuses randonnes dans le massif de la Vanoise.

noter !

Dans la mme collection

1. Le petit ramoneur 2. Un lutin sur la route d'Annecy 3. Le monstre du lac du Bourget* 4. Oups, j'ai fait tomber le Mont Granier*

* livres paratre

* livres paratre

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www.editions-bouledeneige.com

et voil !

david gautierlauteur

il a grandi en Savoie, l'ombre du Mont Granier, il a dcouvert le film d'ani-mation Annecy, on le voit parfois se balader prs des lacs avec son carnet de dessin, ou bien simplement allong dans lherbe des alpages...

ISBN: 978-2-918735-00-7 9

9 7 8 2 9 1 8 7 3 5 0 0 7

Les petits ramoneurs sont devenus au fil du temps lemblme des rgions alpines, mais connaissez-vous vraiment leur histoire ? Dcouvrez dans ce petit conte, lhistoire de lun dentre eux, Teylaz, un petit ramoneur savoyard lpoque de nos arrire-arrire-arrire-grands-parents, toujours accompagn de sa fidle amie Miam-Miam la marmotte.

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