Le patrimoine culturel matériel et immatériel et ses...
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Thomas HUBERT Master 2 Médiation du
Patrimoine en Europe Université Rennes 2
Le patrimoine culturel matériel et immatériel et ses acteurs sur le territoire du projet de Parc naturel régional Rance-Côte d’Émeraude :
quelle politique dans le cadre de la création du PNR ?
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Table des matières
Introduction : un écrin culturel à préserver et à valoriser .................................................................... 3
I- État des lieux ................................................................................................................................... 4
A - Les patrimoines culturels matériels et immatériels sur le territoire du projet de PNR .............. 4
1/ Aperçu de la richesse patrimoniale matérielle et immatérielle du territoire Rance-Côte
d'Émeraude ................................................................................................................................... 4
2/ Des travaux d’inventaire menés de longue date ...................................................................... 8
B - Le réseau du patrimoine culturel sur le territoire ....................................................................... 9
1/ Les acteurs locaux… ................................................................................................................ 9
2/ ...et leurs interactions ............................................................................................................. 13
C - Analyse des forces, points faibles, défis à relever et opportunités pour le territoire en matière
culturelle......................................................................................................................................... 15
1/ Les forces ............................................................................................................................... 15
2/ Les points faibles .................................................................................................................. 16
3/ Les défis à relever .................................................................................................................. 16
4/ Les opportunités ..................................................................................................................... 17
D - Les enjeux pour le territoire ..................................................................................................... 17
II- Quelle organisation de ces acteurs dans le cadre du Parc? ........................................................... 19
A - Ce que les acteurs du patrimoine culturel et historique attendent du Parc et comment ils
souhaitent y être intégrés: .............................................................................................................. 19
B - Les interactions entre acteurs du patrimoine culturel (professionnels et amateurs) ................ 23
1/ Pour la sauvegarde/transmission des patrimoines.................................................................. 24
2/ Pour la valorisation des patrimoines ...................................................................................... 25
3/ Pour un dynamisme culturel .................................................................................................. 26
4/ Pour un accès à la Culture facilité : ....................................................................................... 27
III- Le syndicat mixte : des pistes d’actions pour demain ................................................................ 28
A - Actions de connaissances ......................................................................................................... 28
B - Appui en ingénierie .................................................................................................................. 29
C - Actions de sauvegarde, d'entretien, de restauration ................................................................. 29
D - Actions de valorisation............................................................................................................. 30
E - Actions pour une vitalité/ un dynamisme culturel .................................................................... 30
IV- Projets/Idées de préservation/valorisation/médiation .................................................................. 31
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Introduction : un écrin culturel à préserver et à valoriser
Le projet de Parc naturel régional Rance-Côte d’Émeraude engage, autour de la Charte, 66 communes et 8
intercommunalités du nord-est de la Bretagne : Communauté d’agglomération de Saint-Malo, Dinan Communauté,
Communautés de communes Côte d’Émeraude, Rance-Frémur, Plancoët-Plélan, du Pays de Matignon, du Pays de
Caulnes, Bretagne Romantique, à cheval sur les départements des Côtes d’Armor et de l’Ille-et-Vilaine.
Sur ce territoire se rencontrent paysages maritimes, fluviaux et terrestres. Cette diversité paysagère et
écologique constitue une chance et donc un patrimoine naturel à protéger. De plus, on ne peut nier les liens qui
existent entre l'Homme et son environnement : la spécificité paysagère du territoire Rance-Côte d'Émeraude façonne
l'Histoire de ses habitants depuis des millénaires. Le territoire jouit ainsi de la présence d'un grand nombre de
témoignages (patrimoines matériels ou immatériels) issus de diverses époques : architecture typique, pratiques
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spécifiques au territoire, mémoire, langues, traditions...
Ces témoignages du passé font bel et bien partie de notre présent et de notre futur: leur sauvegarde et leur
mise en valeur font partie intégrante de la pérennité d'une identité culturelle forte et propre au territoire et
constituent un atout majeur pour le tourisme et par là, pour le développement économique de la région. Il est donc
nécessaire de tenir compte de toutes les caractéristiques historiques et patrimoniales du territoire Rance-Côte
d'Émeraude afin d'obtenir une vision précise des enjeux de la Culture sur ce même territoire, des interactions
possibles entre les différents acteurs de la mosaïque territoriale et de mieux comprendre les composantes de l'identité
territoriale, du sentiment d'appartenance à une aire culturelle particulière de chacun de ses habitants.
Par ailleurs, on remarque que ce territoire jouit d'une vitalité culturelle intéressante grâce notamment à
l'impulsion des trois grandes villes que sont Saint-Malo (la corsaire, au Nord) et Dinan (la médiévale, au Sud) et Dinard
la balnéaire qui bénéficie du label « Ville d'Art et d'Histoire ». Ces deux villes, qui constituent un patrimoine historique
et culturel d'une importance considérable, sont animées et valorisées par un grand nombre de structures associatives
et d'événements culturels et festifs tout au long de l'année. Dinan bénéficie même du label « Ville d’Art et d’Histoire »,
qui a permis la création d’un Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine (CIAP) en 2011. Il n'en va pas
forcément de même pour toutes les villes faisant partie du territoire Rance-Côte d’Émeraude. En effet, toutes ne
disposent pas d'un réseau associatif développé ou dynamique, les associations mêmes peuvent se trouver confronter
à des problèmes de communication auprès du public, de gestion de leur propre organisation, liés à une
méconnaissance des activités et initiatives déjà mises en place sur territoire...
Comment alors faire face à tous ces problèmes rencontrés par chacun des acteurs de la sphère patrimoniale
et historique du territoire ? De quelle manière le Parc Naturel Régional Rance-Côte d'Émeraude pourra être utile, une
fois créé, pour assurer la pérennisation de l'activité de toutes ses associations de passionnés d'Histoire et de
patrimoine, la diffusion de la connaissance auprès des habitants du territoire et des touristes ainsi que le
développement de cette vitalité culturelle nécessaire à la sauvegarde et la valorisation des patrimoines ?
Il s'agira dans cette étude de mettre en évidence tous les patrimoines locaux dont ceux représentatifs de l'identité
culturelle du territoire, d'identifier les acteurs (du patrimoine ou non car ce dernier peut s'appuyer par exemple sur
l'action culturelle, les associations d'activités culturelles comme la danse, le chant, le théâtre...), les pôles de forte
activité autour du patrimoine et de l'Histoire afin d'imaginer des interactions possibles entre tous les acteurs du
patrimoine culturel et Historique ainsi que des actions possibles du syndicat mixte du futur Parc Naturel Régional
Rance-Côte d'Émeraude allant dans le sens d'une sauvegarde et d'une valorisation des patrimoines pérennes.
Le patrimoine culturel matériel et immatériel et ses acteurs sur le territoire du projet de Parc naturel régional Rance-
Côte d’Émeraude : quelle politique dans le cadre de la création du PNR ?
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I- État des lieux
A - Les patrimoines culturels matériels et immatériels sur le territoire du projet de PNR
1/ Aperçu de la richesse patrimoniale matérielle et immatérielle du territoire
Rance-Côte d'Émeraude
Le patrimoine culturel matériel et bâti du territoire Rance-Côte d’Émeraude se révèle particulièrement riche :
vestiges archéologiques, sur terre comme en mer ; patrimoine fluvial et maritime original (dont 18 moulins à marée
représentant 13% du patrimoine national) ; architecture marquée par la défense (forts Vauban notamment) ;
patrimoine bâti unique (dont les malouinières du Clos Poulet, l’architecture de Dinard et des stations balnéaires, les
châteaux et manoirs en grand nombre, l’architecture typique des faluns…) ; patrimoine religieux de toutes les époques ;
patrimoine artisanal et industriel lié à la terre comme à la mer ; génie civil autour de l’eau ; riche patrimoine rural…
Le patrimoine culturel immatériel constitue également un vecteur d’identité territoriale et un support
pédagogique, ainsi qu’une source de dynamisation et d’attractivité touristique.
Sans être exhaustive, la liste descriptive ci-après a pour objectif de faire entrevoir le caractère exceptionnel du
patrimoine culturel du territoire Rance-Côte d’Émeraude.
L'Homme présent sur le territoire à différentes époques
Néolithique : Les hommes du
Néolithique, présents sur les
bords de Rance depuis le VIIIème
millénaire avant notre ère,
utilisent des outils constitués
de pierre polie, cultivent les
champs, élèvent toutes sortes
d'animaux et pratiquent la
navigation, que ce soit pour le
commerce ou pour la pêche,
activités qui marquent leur
sédentarisation. Aujourd'hui
encore, on retrouve divers
témoignages de ces activités
ainsi que plusieurs monuments
érigés datant de cette époque
(alignement des Roches de
Pleslin-Trigavou, menhirs de Dol et de Saint-Samson-sur-Rance...).
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Age du bronze: Les débuts de l'âge du bronze sont datés aux alentours de 2000 avant notre ère. Le début de cette
période est marqué par une utilisation importante du cuivre pour la réalisation d'armes. C'est au contact de
marchands venus de Méditerranée que les habitants de Bretagne (région riche en étain, élément nécessaire pour la
constitution du bronze) ont pu développer la fabrication d'outils en bronze. Bien que très peu de vestiges de la
présence des hommes de l'époque aient subsisté (habitations par exemple), on a retrouvé de cette période de
nombreux dépôts de haches dont celui de la Vicomté-sur-Rance.
Antiquité Gallo-romaine : Achevée en 56 avant notre ère, la conquête de la péninsule armoricaine par les armées
romaines (début d'une longue période de paix pour la région) a laissé de nombreuses traces tant dans la société de
l'époque, qui se romanise très rapidement, dans l'organisation nouvelle de l'activité agricole, que dans les méthodes
de construction adoptées. Citons par exemple Corseul, la capitale romaine des Coriosolites, dont on peut encore
admirer les vestiges.
Moyen-Âge : La période médiévale en Bretagne est marquée par les guerres d'indépendance et de succession. Lorsque
meurt Louis Le Pieux, Nominoë (son protégé) tente de gagner l'indépendance de la Bretagne sur le Royaume franc. Lui
et son fils y parviendront. Cette émancipation marque le début de l'Histoire de la Bretagne en tant que telle. Par la
suite, leurs successeurs s'entre-déchireront pour la succession au duché et ce même au cours de la Guerre de Cent Ans
qui verra le duché, toujours en proie aux guerres de succession, s'allier périodiquement au royaume d'Angleterre ou
au royaume de France.
Les temps modernes: En Bretagne, cette période est marquée par la figure d'Anne de Bretagne, puissante souveraine,
par le rattachement définitif de la région au royaume de France ainsi que par le développement économique de Saint-
Malo. C'est alors pour la ville le temps des armateurs, des corsaires et des explorateurs. Dinan, ville comptant alors de
nombreux tisserands, fournit un grand nombre de voiles de bateaux aux navigateurs de la cité d'origine de Duguay-
Trouin.
XIXème
et XXème
siècle: C'est au début du XIXème
siècle que démarre la villégiature anglaise. Partis d'Avranches et de
Dinan, les premiers colons s'installent sur la Côte d'Émeraude, plus précisément à Dinard, en face de Saint-Malo, pour
des raisons médicales (on prêtait alors aux bains de mer des vertus thérapeutiques). De nombreuses villas sont alors
construites par les riches personnalités d'alors, à Dinard mais aussi Saint-Lunaire, Saint-Briac (Ker ar Gonid, la propriété
de la célèbre famille Romanov pour ne citer qu'elle). De nombreux casinos, golf et autres installations touristiques et
de plaisance voient également le jour, pour le bon plaisir de tous les hôtes de marque qui arrivent dans la région.
Le XXème
siècle est marqué par deux guerres mondiales : la première met un point final à la riche fréquentation et aux
activités fastueuses de Dinard tandis que la deuxième touche gravement Saint-Malo notamment lors de
bombardements.
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Patrimoine bâti
Les mégalithes (du grec megas qui
signifie « grand » et lithos qui
signifie « pierre »): La Bretagne est
l'une des régions françaises les
plus riches de ces vestiges érigés à
des époques différentes de la
préhistoire. Le territoire du projet
de Parc naturel régional abrite
plusieurs de ces témoins du passé.
Citons par exemple les
alignements de Pleslin-Trigavou,
l'alignement de la Ricolais à Évran...
Vestiges gallo-romains (sanctuaire
des Coriosolites...) : Corseul,
capitale des Coriosolites à partir
du Xème
siècle avant notre ère, constitue à elle seule un incroyable témoin de la période gallo-romaine en Bretagne.
L'architecture de défense de Vauban (tours, forts, villes fortifiées...) : Ingénieur et architecte de Louis XIV, Vauban
entreprend un vaste plan de défense du littoral français et de certaines villes. Le littoral breton, constituant à cette
époque une zone stratégique, se voit alors doté de ce type d'installations : on compte, entre autres réalisations, le Fort
National et le Fort du Petit Bé à Saint-Malo.
Remparts de Dinan : Construites entre le XIIIème
et le XVème
siècle autour d'une ville occupant une position stratégique,
ces fortifications de granit sont aujourd'hui menacées.
Architecture des Faluns : Héritage de l'ancienne mer qui isolait autrefois la Bretagne du reste du continent, la pierre
des Faluns, minéral composé de débris de coquillages, fait aujourd'hui partie intégrante du paysage architectural des
bords de Rance.
Châteaux et manoirs : Le territoire du projet de PNR Rance-Côte d'Émeraude abrite un grand nombre de châteaux du
Moyen-Age ainsi que plus de 30 manoirs construits, pour les plus anciens, au XVème
siècle.
Malouinières : Vastes habitations du XVIIème
et XVIIIème
siècles qui, à l'origine, étaient destinées à la plaisance des
armateurs du Saint-Malo - d'où leur nom -, on en dénombre une centaine aujourd'hui, dispersées sur le territoire. Ces
édifices constituent un patrimoine unique au monde.
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Bâti religieux (églises, chapelles, abbayes, calvaires, prieurés...) : Qu'il s'agisse d'églises, de chapelles, de calvaires, ...
les monuments religieux présents sur le territoire du projet de Parc naturel régional sont issus d'époques très diverses,
de la période romane jusqu'à la fin du XIXème
siècle.
Moulins à marée: Comme son nom l'indique, un moulin à marée utilise la force des marées pour moudre le grain. Le
territoire Rance-Côte d’Émeraude compte aujourd'hui 18 de ces édifices soit 13% des moulins à marées de France.
Cales sèches : Bassin servant à la restauration à sec d'un bateau, ce type d'aménagement constitue un témoignage du
passé de la Rance, tourné vers la navigation fluviale et maritime. La cale de la baie de la Landriais, située au Minihic-
sur-Rance et dont la restauration s'est terminée en 2008, est l'un des représentants d'une pratique aujourd'hui
disparue.
Bateaux typiques (doris, bateau-carrelet, gabarre, chaland, canot de rivière...) : Qu'il s'agisse de bateaux de pêche ou
de bateaux de plaisance, la Rance et la Côte d'Émeraude en compte de nombreux modèles : les doris, les gabarres, les
chalands...
L'architecture balnéaire: Le tourisme balnéaire commence dans les années 1830-1850 : les anglais viennent surtout à
Dinard, d'où la présence dans ces villes, encore aujourd'hui, d'un grand nombre de villas d'époque. Cette dernière
fréquentation, par certains aspects, influence encore aujourd'hui la programmation culturelle de la côte d'Émeraude.
Cabanes à carrelets : Témoignages de la pêche des bords de Rance de la deuxième moitié du XXème
siècle, il ne reste
aujourd'hui que très peu de ces édifices, menacés de disparition.
Autres patrimoines maritimes : Chantiers navals, murets de retenue, petits appontements, ports vernaculaires...
Pratiques et manifestations
Des fêtes traditionnelles concourent à faire vivre l’histoire de la région. L’image de cité médiévale attachée à
la ville de Dinan atteint son apogée au cœur de l’été à l’occasion de la « Fête des remparts » dont les spectacles
programmés par le Comité de la Fête des Remparts font revivre la vie du Moyen-âge, tous les deux ans. A Pléboulle, la
foire de la Montbran relève d’une tradition séculaire et marque la fin des moissons. « Saint-Suliac il y a cent ans »
retrace l’histoire de la vallée de la Rance. Chaque année, Quévert célèbre la « Fête de la pomme », grâce à l’association
« Les Mordus de la Pomme », sur un thème donné. Bien d’autres manifestations sont encore organisées tout au long
de l’année.
Parmi les manifestations liées au patrimoine maritime, « La fête des doris » est un rassemblement attendu qui
a lieu tous les ans en Rance fin août. Il précède de quelques jours « la Route du cidre » qui voit se regrouper plus de
100 vieux gréements en aval de Dinan. Les participants à la « Régate des Zèbres », qui a fêté sa 20ème
édition en 2012,
se doivent de virer la tourelle des zèbres à proximité du barrage de la Rance. La « Fête de la Margate » a pour objectif
de mettre tous les ans à l'honneur la Rance, la seiche -appelée aussi « margate» sur le territoire-, et les yoles de Bantry.
Le passage à Saint-Malo de la flotte de la Tall ships’race, course de grands voiliers venus du monde entier, est un
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événement médiatique de grande renommée. Tous les quatre ans est sonné le départ de la Route du Rhum, et une
foule se rassemble sur la Pointe du Grouin et le Cap Fréhel pour profiter du spectacle. Dans l’arrière-pays, beaucoup
plus confidentiel, « un dimanche au canal » permet de valoriser les voies d’eau intérieures.
Côté festivals, la Route du rock (musique rock), à Saint-Père-Marc-en-Poulet et Saint-Malo, présente l’intérêt
de se dérouler à la fois en hiver et en été. Le festival de littérature « Étonnants voyageurs » réunit tous les ans à Saint-
Malo, au mois de mai, des auteurs venus du monde entier pour échanger sur un thème ciblé. En automne, le festival
du film britannique de Dinard est à l’image de l’imprégnation de la station balnéaire par la culture britannique. Citons
encore Quai des bulles, Théâtre en Rance, le Festival international de musique de Dinard, le Festival de Bobital
« L’Armor à Sons Festival »…
La culture bretonne : langues et représentations/pratiques traditionnelles
Le territoire Rance-Côte d’Émeraude compte deux écoles primaires d’enseignement bilingue français-breton.
Au quotidien, la présence de la langue bretonne et du gallo reste limitée. A noter dans les initiatives locales la tenue
chaque année du festival des « Gallèseries » malouines, destiné à mettre en lumière et en valeur les différentes
facettes du gallo et de sa culture.
Au-delà de la langue bretonne et du gallo, les pratiques culturelles traditionnelles de la musique (bagadoù),
de la danse (cercles celtiques, fest-noz, fest-deiz) et du théâtre, les savoir-faire anciens de l’artisanat, du mobilier, du
costume, de la gastronomie, les savoir-faire agricoles (émonde des arbres), et maritimes (techniques de pêche et de
navigation)… constituent autant de témoignages de la richesse du patrimoine culturel immatériel du territoire Rance-
Côte d’Émeraude.
La mémoire des événements du passé est encore bien présente : mémoire des terres-neuvas, des
explorateurs, des corsaires, de la seconde guerre mondiale, mémoire rurale…
Patrimoine culinaire/gastronomique
Les traditions culinaires bretonnes se perpétuent sur le territoire de la Rance et la Côte d’Émeraude : galettes,
crêpes, gavottes de Dinan, craquelins de Saint-Malo, variétés locales de pommes et production cidricole… ne sont que
quelques exemples de la richesse des produits de qualité que les locaux et les touristes peuvent trouver en Rance-Côte
d’Émeraude. Certaines villes, comme Cancale avec les huîtres plates, trouvent même leur renommée dans leurs
produits de terroir et dans leur cuisine.
Patrimoine artistique récent
Possédant de nombreuses richesses, tant patrimoniales (au sens historique, architectural...) que naturelles, le
territoire Rance-Côte d'Émeraude a été et est encore aujourd'hui une source d'inspiration pour de nombreux artistes
et artisans. De nombreux peintres, sculpteurs et dessinateurs reproduisent les paysages maritimes, fluviaux,
champêtres et architecturaux typiques du territoire. L'occasion pour les touristes de découvrir, ou pour les habitants
de redécouvrir ce territoire si particulier au travers de visions d'artistes nouvelles et originales. Parmi les artistes qui
ont participé à la renommée de la Côte d'Émeraude, on peut citer Yvonne JEAN-HAFFEN, Geoffroy DAUVERGNE, Pierre
MANOLI, Léon HAMONET...
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2/ Des travaux d’inventaire menés de longue date
Le chiffre élevé des 233
éléments classés ou inscrits au titre des
Monuments Historiques sur l’ensemble
du territoire résulte du patrimoine
majeur contenu dans les villes. Le
littoral et les bords d’estuaires forment
également une ligne discontinue de
protection au titre des Monuments
Historiques qui est relayée par la
protection de nombreux sites. On
recense également sur le territoire
Rance-Côte d’Émeraude deux ZPPAUP,
sur Dinard et Saint-Malo. Le centre
historique de Dinan est quant à lui
classé « secteur sauvegardé » dans le
cadre du Plan de Sauvegarde et de
Mise en Valeur de la ville. Un projet d’AVAP est actuellement étudié par la ville.
Élément essentiel du cadre de vie des habitants -qui lui vouent par ailleurs un très grand attachement -, le
patrimoine matériel et bâti constitue également un véritable outil de promotion et de développement du territoire
Rance-Côte d’Émeraude.
L'une des opérations phares menées dans le cadre du projet de Parc est l'inventaire du patrimoine bâti, réa-
lisé à l’ouest du territoire par le Conseil Départemental des Côtes d’Armor et plus globalement à l’échelle du territoire
par le Service de l’Inventaire du patrimoine culturel de la Région Bretagne. Jusqu’à présent, les opérations d’inventaire
ont principalement été menées sur la côte d’Émeraude et sur la partie sud, plus rurale, du territoire. Un ouvrage de
valorisation du patrimoine bâti du secteur des Faluns a d’ailleurs vu le jour suite à cette dernière opération. Les com-
munes des bords de Rance, porteuses d’une importante partie de ce qui fait le caractère identitaire du territoire, sont
en cours d’étude. L’ambition est de poursuivre le travail de recensement du patrimoine bâti du territoire dans son
ensemble, notamment par des approches thématiques identifiées par la Région Bretagne pour le territoire Rance-Côte
d’Émeraude et qui sont « le lien terre-mer » et « la diffusion du style des Ingénieurs du Roi1 », qui pénètre le bâti à la
campagne. Depuis 2012, la Ville de Dinan mène également une politique de recensement thématique dans le cadre de
son label Ville d’Art et d’Histoire. Aux côtés de ces inventaires scientifiques, quelques associations locales mais égale-
ment des particuliers se lancent dans des inventaires participatifs.
1Le développement important des « Malouinières » dans le territoire du Clos-Poulet a permis la diffusion du style des Ingénieurs du Roi hors de la
ville de Saint-Malo. Ces premières villégiatures vont servir de modèle à une élite rurale, désireuse d'affirmer elle aussi son enrichissement et son poids social. C'est par cette élite que va se faire la diffusion du style, à la fois vers l'est, de Paramé jusqu'à la baie de Cancale, et vers le sud, tout le long des berges de la Rance maritime.
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B - Le réseau du patrimoine culturel sur le territoire
On compte un grand nombre d'acteurs du patrimoine culturel matériel et immatériel (associatifs,
institutionnels ou particuliers) sur le territoire du projet de PNR et de nombreuses initiatives ont déjà été entreprises
au niveau de la valorisation de ce patrimoine. Tous les éléments nécessaires à une vitalité culturelle affirmée sont
présents. Il ne manque plus qu'une réelle synergie entre les différents acteurs et leurs niveaux d'intervention. Cette
synergie pourra passer par l'organisation commune d'événements, la coopération entre associations...
Par ailleurs, parmi les 66 communes composant le territoire du projet de Parc Naturel Régional, certaines se
démarquent des autres, peuvent être vues comme les moteurs de la Culture sur le territoire du Parc de par leur forte
activité dans ce domaine, leur passé, leur nombre d'associations de patrimoine culturel et historique, le nombre
d'événements qu'elles organisent... : Dinan, cité médiévale remarquablement conservée, ses remparts, théâtres d'une
fête médiévale tous les deux ans et de bien d'autres manifestations... ; Saint-Malo la cité corsaire, point de départ de
nombreux explorateurs et pêcheurs, lieu stratégique fortifié par Vauban et Garangeau ; Dinard station balnéaire de
renom et fréquentée par la haute bourgeoisie anglaise au XIXe siècle.
1/ Les acteurs locaux…
Aux côtés des services culturels des collectivités dont les deux services d’animation du label « Ville d’Art et
d’Histoire » de Dinan et de Dinard, on compte plus de 250 associations attachées au patrimoine culturel et historique,
plus de 20 musées, 12 Offices de Tourisme et 4 syndicats d’initiatives, et un grand nombre de particuliers,
passionnés ou érudits locaux. Cela dit, il ne faut pas se limiter aux seuls acteurs présents sur le territoire du projet de
PNR : d'autres situés en-dehors partagent des centres d'intérêt avec ceux situés à l'intérieur des limites, certaines
structures (hors et à l'intérieur du périmètre du projet de PNR) entretiennent parfois des relations, mènent des projets
communs, peuvent se révéler utiles pour la sauvegarde du patrimoine grâce à leur expertise (les universitaires par
exemple)...
Les collectivités
Le rôle des communes et intercommunalités est essentiellement de définir un projet culturel, de gérer et
trouver les financements nécessaires et de suivre la réalisation des événements inclus dans ce projet.
Dispositifs législatifs, labels et inventaires :
« Monuments Historiques » : 233 (classés et inscrits)
« Ville d'Art et d'Histoire » : Dinan et Dinard
« Petites cités de caractère » : Léhon
« Communes du patrimoine rural en Bretagne »: Guenroc, Saint-Juvat, Tréfumel
« Plus beaux villages de France » : Saint-Suliac
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Les musées et Centre d'Interprétation de l'Architecture et du Patrimoine
On compte plus de 20 musées sur tout le territoire du projet de PNR. Il s'agit aussi bien de structures
attachées à la préservation et à la valorisation du patrimoine historique régional (bâti, mémoire, pratiques...) que de
structures ayant pour but la sensibilisation aux questions environnementales et présentant le patrimoine naturel
(flore, faune, minéraux...), par le biais d'expositions permanentes ou temporaires. Certaines de ces structures, à
proposent régulièrement des rendez-vous culturels sous forme d'animations, de spectacles, de conférences...
Parmi ces structures, trois abordent des thématiques complémentaires et représentatives de l'identité du
territoire. Ces structures, par ailleurs, sont particulièrement actives et utilisent des méthodes modernes de médiation
du patrimoine: il s'agit de Coriosolis (Centre d'Interprétation du Patrimoine de Corseul et spécialisé dans l'archéologie
gallo-romaine), de la Maison des Faluns (situé à Tréfumel et spécialisé dans la présentation du patrimoine lié à la
géologie locale) et de la Maison de la Rance (situé à Dinan/Lanvallay et spécialisé dans le patrimoine naturel et
écologique).
Les équipements muséaux du territoire sont les suivants (liste non exhaustive tiré du Diagnostic du patrimoine réalisé
par les services de l'inventaire de la Région Bretagne) : la Maison de la Rance (Dinan/Lanvallay), la Maison des Faluns
(Tréfumel), Coriosolis (Corseul), le château de Dinan, la maison d'artiste de la Grande Vigne (Dinan), le musée du rail
dinnanais (Dinan), la maison de la Rance (Dinan), le château de Fort-la-Latte (Fréhel), le musée de la source Sassay-le-
Griffon (Plancoët), le musée de la pomme et du cidre (Pleudihen-sur-Rance), le musée des arts et tradition populaires
( Cancale), la musée d'Histoire et du Long Cours caphorniers (Saint-Malo), le mémorial de 1939-1945 (Saint-Malo), le
musée Jacques Cartier (Saint-Malo)...
Offices de Tourisme et syndicats d'initiatives
On compte 12 Offices de
Tourisme et 4 syndicats
d’initiatives sur le territoire du
projet de PNR. Certains offices de
tourisme se sont regroupés au sein
de l’association Terre Émeraude.
Leur rôle est essentiellement
informatif : ils s'occupent de la
diffusion de l'information relative
aux événements du territoire et à
l'offre culturelle.
Les associations
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Plus de 250 associations patrimoniales et
d'Histoire sont actives sur le territoire du projet
de PNR. La majeure partie des associations
patrimoniales qui agissent sur ce territoire a pour
objectif la sauvegarde et/ou la valorisation du
patrimoine matériel bâti (moulins à marées,
mégalithes, patrimoine bâti religieux, patrimoine
bâti maritime...).
D'autres associations, légèrement moins
nombreuses, s'intéressent à la préservation et à
la valorisation du patrimoine immatériel régional
(la danse et la musique traditionnelle, la pratique
du gallo ou du breton...).
Enfin, on compte au moins autant
d'associations d'activités culturelles comme le
théâtre, la danse, le chant...
Carte représentant le nombre d'associations patrimoniales et d'Histoire par communes (cercle blanc = aucune ou NSP ;
jaune = entre 1 et 5 ; orange = entre 5 et 15 ; rouge = plus de 15)
Villes Nombre d'associations patrimoniales et culturelles
Aucaleuc 1
Bobital 1
Brusvily ?
Calorguen 1
Dinan 39
Le Hinglé 5
Lanvallay 1
Léhon 1
Pleudihen-sur-Rance 6
Quévert 2
Saint-Carné 1
Saint-Hélen ?
Saint-Samson-sur-Rance 1
Taden 2
Trélivan 1
Trévron ?
La Vicomté-sur-Rance 2
Vildé-Guingalan 1
Les Champs-Géraux 1
15
Evran 2
Le Quiou 1
Saint-André-des-Eaux 6
Saint-Judoce 2
Saint-Juvat 1
Tréfumel ?
Guenroc 1
Guitté 1
Saint-Maden ?
Corseul 2
Créhen 6
Languenan 4
Plancoët 4
Saint-Jacut-de-la-Mer 6
Saint-Lormel 1
Fréhel 4
Matignon 3
Pléboule 1
Plévenon 1
Saint-Cast-le-Guildo 8
Langrolay-sur-Rance ?
Pleslin-Trigavou 10
Plouër-sur-Rance 7
Trémereuc ?
Plouasne 2
Lancieux 1
Plessix-Balisson ?
Ploubalay 3
Trégon 1
La Minihic-sur-Rance 6
Pleurtuit 5
La Richardais 6
Saint-Briac-sur-Mer 7
Saint-Lunaire 4
Cancale 11
Chateauneuf-d'Ille-et-Vilaine ?
Miniac-Morvan 2
Saint-Coulomb 2
Saint-Malo 56
Saint-Père-Marc-en-Poulet 3
Saint-Suliac 4
16
La Tronchet 1
La Ville-Es-Nonais 2
Saint-Pierre-de-Plesguen 5
Tressé ?
Saint-Jouan-des-Guerets 5
Dinard 10
Aux vues de la carte et du tableau ci-dessus, on remarque que les villes les plus actives au niveau associatif dans le
domaine de l'Histoire et du patrimoine sont Saint-Malo (56 associations) et Dinan (39 associations). Ces deux villes
comportent à elles seules un tiers de ce type d'associations sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional.
Par ailleurs, certaines associations sont plus actives que d'autres et rassemblent un grand nombre d'adhérents. C'est le
cas des associations suivantes : Histoire et Patrimoine du Pays de Dinard/Rance/Émeraude (310 adhérents –
publication de brochures, organisation de nombreuses sorties, conférences, expositions...) ; la Société d'Histoire et
d'Archéologie de l'Arrondissement de Saint-Malo (540 adhérents – conférences...) ; le Comité de la fête des remparts
de Dinan; Dinan Patrimoine (263 adhérents donateurs – événements pour la récolte de fonds servant à l'entretien du
patrimoine bâti...) ; l'Université du Temps Libre (550 membres – expositions, conférence, visites guidées...);
Patrimoine de Pleurtuit en Pays de Poudouvre ( - conférences...) ; Association des Descendants des Capitaines
Corsaires (700 adhérents).
Les autres associations culturelles (théâtre classique, tous chants, toutes danses...)
Ces associations, n'ont pas pour objectif la sauvegarde du patrimoine mais plutôt la pratique d'une activité
théâtrale, de danse, de chant... Celles-ci pourraient participer à l'impulsion d'une dynamique culturelle au territoire et
à sa vitalité ou même à valoriser les patrimoines matériel (bâti par exemple) ou immatériel lors d'événements festifs.
Les Universités
Établissements situés à proximité du territoire du projet de PNR : Université de Haute-Bretagne, Université de
Bretagne Occidentale et Université de Bretagne Sud. Ces structures pourraient intervenir à plusieurs niveaux.
Professeurs et étudiants mènent déjà des travaux de recherche, étude, expertise, ateliers de rénovation... Expertise
et étude des solutions pour la restauration des patrimoines (exemple du Master « Restauration et réhabilitation du
patrimoine bâti » de Rennes 2 qui a conduit une étude sur la restauration des moulins à marée de la Rance).
Les particuliers : passionnés et érudits locaux
Certains particuliers constituent une ressource considérable. Mémoire des événements, des pratiques, des
traditions, collecte de documents ou d'objets anciens... D'autres encore ont une relation particulière au patrimoine
car étant à l'origine de la restauration et/ou de la valorisation de certains sites architecturaux (exemple de Fort
17
Vauban). Certains de ces acteurs œuvrent déjà pour la diffusion du savoir et la valorisation du patrimoine au travers de
visites guidées par exemple.
2/ ...et leurs interactions
On distingue deux pôles culturels :
- les collectivités, centres d’interprétation du patrimoine, musées et offices de tourisme, qui forment le
moteur de la Culture institutionnalisée et professionnelle du territoire, tout au long de l'année ou pour des
événements de longue durée ;
- le pôle formé par les associations et particuliers, qui se concentre surtout sur de petits rendez-vous et
événements. Les associations, érudits locaux ou encore habitants agissent très souvent en marge ou sont en
général peu sollicités dans la constitution d'un programme culturel ou pour la valorisation des patrimoines.
Si quelques structures associatives sont aujourd'hui liées (peu en réalité), dans des logiques de mise en
commun des savoirs, de mutualisation des matériels et d'organisation commune d'événements (ces partenariats
concernent surtout les structures associatives aux objets et objectifs communs et restent, même entre ces structures,
très occasionnels), il n'existe aujourd'hui que très peu de réelles coopérations, entre les différents acteurs associatifs
et entre ceux-ci et les acteurs du secteur institutionnel du patrimoine recensés. On remarque tout de même que
cette tendance est aujourd'hui à nuancer: les
communes et communautés de communes
laissent de plus en plus le soin au secteur
associatif de s'occuper de la thématique
culturelle. Ces associations agissent par
l'organisation de conférences, d'événements
festifs (parfois depuis longtemps comme c'est
le cas pour l'association de la fête des
remparts de Dinan), d'expositions... Par
ailleurs, ces mêmes collectivités aident
parfois les associations dans l'exercice de leur
activité : on peut citer, à titre d'exemple,
l'association Histoire et Patrimoine du Pays de
Dinard/Rance/Emeraude hébergée
gratuitement par la ville de Dinard à la villa
Eugénie.
Schéma représentant les
affinités/coopérations actuelles entre les
divers acteurs de la Culture sur le territoire
Les quelques interactions qui existent déjà entre acteurs du patrimoine sur le territoire Rance-Côte d'Emeraude sont
les suivantes:
18
Rapprochements/Coopération entre diverses associations dans le cadre de festivités car possédant des
intérêts communs (exemples : des Plaisanciers de Pleurtuit ; restauration d'un maquerautier entre
l'association Un Défi Pour La Rance et l'association des Amis De La Baie De La Landriais ; participation de La
Chalemie à la Fête des remparts de Dinan;
Prêts de matériel et des collections entre associations (Histoire et Patrimoine du Pays de
Dinard/Rance/Émeraude pour Les Amis de la Baie de la Landriais) ;
Interventions auprès d'autres associations (Centre Régionale d'Archéologie d'Alet et Société d'Histoire et
d'Archéologie de l'Arrondissement de Saint-Malo), liens amicaux (Histoire et Patrimoine du Pays de Dinard
Rance Émeraude avec l'association Lord RUSSELL) ;
Mise à disposition de matériel et de locaux aux associations par les communes (malouinière de la Ville bague
et Villa Eugénie mise à disposition de l'association Histoire et Patrimoine du Pays de Dinard/Rance/Émeraude),
Partenariat entre associations/villes/OT... (prêt d'objets de la malouinière ville bague en échange de
publicité) ;
Mutualisation de certaines dépenses de fonctionnement (Amis du rail dinnanais et Musée 39-45 de Léhon) ;
Objectifs/chantiers/projets communs (Exemple : Organisation commune des journées du patrimoine entre
Amis de la Baie de la Landriais et Histoire et Patrimoine du Pays de Dinard/Rance/Emeraude) ;
Mutualisation des savoirs et documentations (Exemple : Société d'Histoire et d'Archéologie de
l'Arrondissement de Saint-Malo qui abrite certains ouvrages d'autres associations) ;
Participation d'érudits locaux à l'animation de visites guidées de certaines associations ;
La mise en réseau de l’ensemble de ces acteurs et une meilleure coopération entre eux permettrait
l'impression d'une dynamique, d'un élan dans le paysage culturel du territoire, dynamique allant dans le sens de la
sauvegarde des patrimoines matériels et immatériels, la transmission des savoirs régionaux et la création artistique
dans et autour du territoire Rance-Côte d’Émeraude.
C - Analyse des forces, points faibles, défis à relever et opportunités pour le territoire en matière
culturelle
1/ Les forces
Les traces matérielles de l’occupation humaine sur le territoire Rance-Côte d’Émeraude traversent le temps, du
néolithique jusqu’à aujourd’hui, et se caractérisent par leur diversité : le patrimoine archéologique est riche et
emblématique (mégalithes, traces multiples de la civilisation des Coriosolites, patrimoine médiéval…), tout comme le
patrimoine maritime (13% des moulins à marée français, présence de carrelets…), le patrimoine architectural (forts
Vauban et de ses successeurs, malouinières, villas balnéaires, châteaux forts, architecture des faluns…) et le
patrimoine religieux (présence de nombreux oratoires, calvaires, édifices religieux…).
Le recensement du patrimoine bâti sur le périmètre du projet de PNR Rance-Côte d’Émeraude est organisé par le
19
Service de l’Inventaire de la Région Bretagne depuis 2009. Un document de synthèse « Diagnostic du patrimoine
bâti » est paru cette année-là. Jusque-là, les opérations d’Inventaire ont principalement été menées sur la côte
d’Émeraude et sur la partie sud, plus rurale, du territoire. A côté de l’« approche traditionnelle » d’Inventaire, des
approches thématiques « Terre et mer, l’eau et les activités humaines » et « Diffusion du style des Ingénieurs du Roi
sur le territoire Rance » sont développées. En 2012, une publication grand public a vu le jour : « En Haute-Bretagne, le
Pays des Faluns : géologie, archéologie et patrimoine bâti ».
L’Histoire du territoire Rance-Côte d’Émeraude est extrêmement riche, et présente aujourd’hui encore dans le
quotidien, par le biais des manifestations autour de la Grande Pêche, des manifestations en langue gallèse…
Se déroulent sur le territoire toute l’année de multiples manifestations, dont certaines de très grande renommée,
tels le festival de littérature « Étonnants voyageurs » qui réunit tous les ans à Saint-Malo, au mois de mai, des auteurs
venus du monde entier ; le festival du film britannique et le Festival international de musique de Dinard…
Le monde associatif, sur le territoire Rance-Côte d’Émeraude, forme un tissu dense qui participe pour une grande
partie à sa vitalité culturelle. La grande majorité des communes laisse le monde associatif prendre à son compte le
développement culturel des territoires communaux et intercommunaux. Ce désengagement des collectivités en faveur
du monde associatif encourage la création d’une multitude d’associations locales prenant statutairement des
compétences en matière culturelle.
Les associations culturelles du territoire se caractérisent par leur diversité : associations musicales, théâtrales, de
danse, de cirque, d’arts plastiques, de lecture, de cinéma…
Les nombreux événements forment une saison culturelle dense et attractive.
Les collectivités territoriales s’impliquent en matière culturelle et apportent un important soutien pour pérenniser
les actions culturelles associatives. Ce soutien peut être d’ordre financier, mais il peut également s’agir de mise à
disposition de matériels…
2/ Les points faibles
Malgré les inventaires, les connaissances en matière de patrimoine culturel sur le territoire Rance-Côte d’Émeraude
restent hétérogènes. Bien meilleures sur les communes faisant parti du Pays de Dinan, le niveau de connaissance des
ressources patrimoniales devra être homogénéisé.
Le patrimoine maritime n’est ni suffisamment préservé ni suffisamment valorisé : digues, moulins à marée, perrés…
Le patrimoine culturel immatériel s’efface peu à peu, faute de valorisation suffisante : la mémoire de la « Grande
pêche » est encore peu valorisée malgré les efforts des associations, la pratique de la langue gallèse se perd…
Le patrimoine culturel de l’arrière-pays reste encore peu connu des habitants et des visiteurs, malgré l’ouverture de
20
la Maison des Faluns.
Un manque de coopération entre les deux département 22 et 35 quant à la préservation et la valorisation des
patrimoines culturels.
Les associations ne parviennent pas toujours à se professionnaliser, ce qui entrave la continuité de l’action culturelle.
Bien que certaines associations emploient des professionnels, la grande majorité d’entre elles ne peuvent compter que
sur du bénévolat. Si cet état de fait encourage sans nul doute l’engagement des populations dans le développement
culturel, cela induit également des difficultés de pérennisation de l’activité associative.
Les associations font rarement appel aux subventions régionales. En cause, une méconnaissance des possibilités de
financements ce qui nuit donc à la continuité de l'action culturelle.
3/ Les défis à relever
Le tissu culturel doit faire face à plusieurs défis :
Un risque d’altération du patrimoine maritime bâti si aucune restauration n’est réalisée. Néanmoins cette question
sera complexe à traiter, car la problématique de la continuité écologique pourrait être exacerbée par certaines
opérations de valorisation du patrimoine (moulins à marée, moulins, canaux…).
Une baisse des moyens financiers publics alloués à la culture et aux associations spécialisées, d’autant qu’il existe
souvent un manque de compréhension entre le mode artistique, les collectivités, et les publics locaux.
Des collaborations sont souvent difficiles entre les professionnels et les bénévoles.
4/ Les opportunités
L’attachement des habitants pour leur patrimoine culturel, qui se matérialise par l’importance du tissu associatif en la
matière, constitue une opportunité pour la préservation, la protection, et la valorisation du patrimoine matériel et
immatériel.
De nouveaux équipements, tels que le Centre d’interprétation du Patrimoine de Plancoët-Plélan, et la Maison des
Faluns, centre d’interprétation et de médiation culturelle à Évran, vont venir consolider la sensibilisation au patrimoine
culturel du territoire Rance-Côte d’Émeraude. Une mise en réseau des grands équipements du territoire serait
opportune.
Une meilleure coordination de la vie culturelle, entre les associations/ structures poursuivant des objectifs
similaires ou complémentaires, et à l’échelle des Pays voire à l’échelle inter-Pays, serait opportune. Il s’agirait de
mener des réflexions permettant la mise en commun des moyens et la création de partenariats.
21
Une communication à plus grande échelle améliorerait la visibilité des actions des associations.
D - Les enjeux pour le territoire
1/ Sauvegarder et valoriser le patrimoine culturel matériel et immatériel
1) Le recensement du patrimoine bâti sur le périmètre du projet de PNR Rance-Côte d’Émeraude est organisé par le Service
de l’Inventaire de la Région Bretagne depuis 2009. Néanmoins, malgré les inventaires, les connaissances en matière de pa-
trimoine culturel sur le territoire Rance-Côte d’Émeraude restent hétérogènes.
Défis à relever !
- L’identification, la connaissance et la reconnaissance du patrimoine matériel et bâti du territoire, en perspective
d’actions d’entretien, de restauration, et de valorisation
- L’organisation du partage des connaissances
1) Les traces de l’occupation humaine sur le territoire Rance-Côte d’Émeraude traversent le temps, du néolithique jusqu’à
aujourd’hui, et se caractérisent par leur diversité. Pour autant, un risque d’altération des patrimoines bâtis existe si les res-
taurations nécessaires ne sont pas réalisées.
Défis à relever !
- L’identification des enjeux patrimoniaux sur le territoire pour organiser la protection : patrimoines matériel et bâti à
restaurer/ à conserver/ pouvant être modifiés…
- L’entretien des patrimoines matériel et bâti publics
- La restauration des patrimoines matériel et bâti publics quand leur conservation est menacée
1) Le patrimoine culturel immatériel s’efface peu à peu, faute de valorisation suffisante : la mémoire de la « Grande pêche »
est encore peu valorisée malgré les efforts des associations, la pratique de la langue gallèse se perd…
Défis à relever !
- Le recensement des patrimoines immatériels et la collecte de la mémoire
- La transmission des patrimoines culturels immatériels locaux de génération en génération
1) De nombreuses associations et particuliers agissent en faveur de la préservation des patrimoines culturels matériel et
immatériel. Néanmoins, les collaborations sont souvent difficiles entre les professionnels et les bénévoles.
Défis à relever !
- La mise en réseau des associations, des particuliers et des collectivités ; l’expérimentation de pratiques innovantes et
de dynamiques de projets plus globaux et partagés
2/ Vivre et partager notre culture terre-mer
1) Si les patrimoines majeurs du territoire sont globalement bien identifiés des habitants et des visiteurs, ils ne sont pas pour
autant toujours bien connus. Qui plus est, la Rance-côte d’Émeraude et ses environs recèlent d’autres sites d’intérêt plus
confidentiels à révéler au grand public.
Défis à relever !
22
- L’amélioration de la connaissance du territoire par ses habitants et ses visiteurs, en s’appuyant sur le réseau fort des
structures existantes
- La consolidation du sentiment d’appartenance au territoire
- Le renforcement de la sensibilisation et de l’éducation à l’environnement et au développement durable
1) Malgré les initiatives des collectivités ou de particuliers, on constate un manque de lisibilité globale de l’offre
d’événementiels proposée au public, et un manque de visibilité d’un certain nombre d’événements culturels se déroulant
sur le territoire ou à proximité. D’autre part, la majeure partie des événements culturels se déroule dans les villes ou sur la
côte d’Émeraude, principalement pendant la période estivale.
Défis à relever !
- Une lisibilité globale et une plus grande visibilité des manifestations culturelles du territoire
- L’étalement de la programmation dans le temps et dans l’espace, au profit de l’arrière-saison et du territoire rétro-
littoral
1) La vie culturelle locale, riche et de qualité, souvent patrimoniale – bagads, cercles celtiques…-, offre une image positive du
territoire, et peut permettre de mieux le connaître et le comprendre. Elle donne aux habitants un motif de fierté,
d’identification positive, est source d’une meilleure cohésion sociale. Elle est encore un des facteurs lié à l’installation
d’entreprises.
Défis à relever !
- L’appui sur l’action culturelle pour permettre aux habitants et aux visiteurs de découvrir le territoire et ses richesses pa-
trimoniales et les sensibiliser aux valeurs du développement durable
- Le renforcement sur le territoire des conditions pour la conception, la réalisation et la diffusion d’actions culturelles in-
novantes et mutualisées
- L’accès de tous à la culture
II- Quelle organisation de ces acteurs dans le cadre du Parc?
A - Ce que les acteurs du patrimoine culturel et historique attendent du Parc et comment ils
souhaitent y être intégrés:
Retours bruts d’entretiens avec un panel d’acteurs associatifs culturels :
Les associations rencontrées dans le cadre de la constitution de portraits de territoire sont les suivantes :
- Les Amis de la baie de la Landriais ;
- Les Cap'Horniers de la Rance ;
- Le Centre Régional d'Archéologie d'Alet ;
- Dinan Patrimoine ;
- Histoire et Patrimoine du Pays de Dinard/Rance/Émeraude ;
- La Chalemie ;
- L'association du Moulin du Prat ;
23
- La Société d'Histoire et d'Archéologie de l'Arrondissement de Saint-Malo ;
- L'Art au fil de la Rance
- Association de Sauvegarde des Sites Archéologiques et Monuments Isolés de Rance
- Association des amis de Saint-Bartholomew
Ces « portraits de territoire » faits des associations, n'ont pas pu être réalisés auprès de tous les acteurs de ce milieu.
1/ Association des Amis de la Baie de la Landriais
Quelles sont vos principales attentes par rapport au projet de PNR ?
Mise en place d'un outil de communication pour les divers rendez-vous des associations, informations
relatives au patrimoine et à la culture
Aide à la mutualisation des moyens (contrats de groupes, obtention de tarifs conventionnés, mutualisation
des supports administratifs)
Facilitation de la mise en commun des savoirs et informations
Création de règlements/chartes opposables
S'assurer que tout l'estran est concédé aux communes riveraines sous forme d'A.O.T.
Le PNR fait passer l'information, se fait le relais entre l'État et les associations
Comment souhaitez-vous participer à la vie au sein du Parc ?
Participation/Intégration aux discussions
Le PNR nous confie des tâches à effectuer
2/ Association de Sauvegarde des Sites Archéologiques et Monuments Isolés de Rance
Quelles sont vos principales attentes par rapport au projet de PNR ?
Intérêt d'un circuit des moulins entre Évran et Léhon
Gratuité des visites
Chargé de mission ou centre d'information du PNR pour pédagogie auprès du public
Comment souhaitez-vous participer à la vie au sein du Parc ?
Prêt à s'investir personnellement pour faire des visites guidées
3/ Dinan Patrimoine
24
Quelles sont vos principales attentes par rapport au projet de PNR ?
Fédérer les associations locales autour du PNR
S’assurer de la préservation des patrimoines
Amener une vision plus globale du territoire
Faciliter les partenariats
Comment souhaitez-vous participer à la vie au sein du Parc ?
Être intégrés au PNR dans une logique de plus grande coopération entre les porteurs de projets et les
décideurs.
4/ Histoire et Patrimoine du pays de Dinard/Rance/Émeraude
Quelles sont vos principales attentes par rapport au projet de PNR ?
Développer un volet culturel basé sur la médiation du patrimoine, sous forme de guides-conférenciers par
exemple
Créer une structure type CIAP sur le thème du balnéaire
Faire de la restauration du patrimoine bâti une priorité
Sensibiliser la population aux problèmes liés au patrimoine bâti et au patrimoine immatériel
Faciliter les échanges entre collectivités/ institutions et monde associatif, à l'écoute des attentes des
associations et de la population
Comment souhaitez-vous participer à la vie au sein du Parc ?
Que l’Association agisse comme un organe de
réflexion/incitation/créativité/catalyseur/concertation/compétence (mots clés), donne des idées et passe
ensuite le relais aux institutions compétentes
Intégration de l'association au Conseil scientifique et prospectif
Rôle de passeur de mémoire
5/ Société d'Histoire et d'Archéologie de l'Arrondissement de Saint-Malo
Comment souhaitez-vous participer à la vie au sein du Parc ?
Souhait de constituer un référent culturel au niveau du Parc
Souhait de participer aux réunions de réflexion sur le volet culturel du PNR (faire partie d’un comité
scientifique et culturel)
Mettre à disposition des savoirs, connaissances, documents dans le cadre de parcours de valorisation des
25
patrimoines par exemple
6/ Les Cap'Horniers de la Rance
Quelles sont vos principales attentes par rapport au projet de PNR ?
– Création d'une « Maison des associations » pour plus de clarté entre les acteurs culturels et pour le public,
une meilleure communication
– Matériel mis à disposition des associations (imprimantes, papier...) pour impression de supports de
communication gratuits ou à moindres frais
– Mise à disposition d'une liste de bonne « références », d'entreprises pour de possibles partenariats
Comment souhaitez-vous participer à la vie au sein du Parc ?
– Participation possible lors des Fête du Parc : concerts...
7/ L'Art au fil de la Rance
Quelles sont vos principales attentes par rapport au projet de PNR ?
– La Parc comme relais de l'information des associations, de leurs événements
– Facilitation de la création de liens entre associations pour initiatives ou projets communs
Comment souhaitez-vous participer à la vie au sein du Parc ?
– Organisation d'expositions avec d'autres associations
8/ Centre Régional d'Archéologie d'Alet
Quelles sont vos principales attentes par rapport au projet de PNR ?
– Permettre une institutionnalisation de l'archéologie
– Faciliter la recherche de financements pour la recherche archéologique et scientifique autour de cette
thématique
– Organisation d'événements autour de la thématique de l'archéologie
– Création d'une transversalité entre les disciplines de terrain, les croiser
– Susciter des partenariats
Comment souhaitez-vous participer à la vie au sein du Parc ?
– Veille archéologique et architecturale pour identifier les identifier les patrimoines en danger
26
9/ La Chalemie
Quelles sont vos principales attentes par rapport au projet de PNR ?
– Faire bénéficier les associations d'une meilleure communication et donc leur apporter une meilleure visibilité
afin qu'elles puissent se faire connaître du public mais également entre elles : constitution d'un annuaire des
associations du territoire...
– Mutualisation des informations, des moyens...
Comment souhaitez-vous participer à la vie au sein du Parc ?
– Participation aux événements et manifestations qui en feraient la demande
10/ L'association du Moulin du Prat
Quelles sont vos principales attentes par rapport au projet de PNR ?
– Mettre en évidence les moulins à marées et plus particulièrement celui du Prat par une communication
diversifiée
– Faire en sorte que le moulin devienne propriété publique et non plus propriété privée
11/ Association des amis de Saint-Bartholomew
Quelles sont vos principales attentes par rapport au projet de PNR ?
– Faire de la publicité pour les divers événements
– Aider à trouver des fonds pour les diverses actions de restaurations
B - Les interactions entre acteurs du patrimoine culturel (professionnels et amateurs)
Le schéma d'organisation des acteurs de la Culture dans le cadre du Parc (ci-dessous) est réalisé à partir des
interviews de ces différents acteurs et après comparaison avec les pratiques au sein des PNR déjà existants.
Les mots et expressions clés concernant l'action relative au patrimoine culturel pour le projet de PNR
devraient être les suivants : sauvegarde, valorisation, dynamisme culturel, accessibilité. Il faut penser à l'organisation
et à la coopération de tous les acteurs de la Culture autour de ces 4 thématiques. La sauvegarde et la valorisation des
patrimoines culturels sont des préoccupations communes à tous les PNR. Il n'en va pas de même pour ce qui est de
l'expérimentation, du dynamisme culturel et de l'accessibilité.
La sauvegarde des patrimoines doit bien évidemment constituer une priorité en ce que le territoire Rance-
Côte d'Émeraude tire une grande partie de son identité d'un bâti, d'une Histoire et de traditions uniques. Selon le type
de patrimoine concerné, les méthodes de conservation ne seront pas forcément les mêmes, les acteurs et personnes
27
ressources à solliciter seront différentes... Le préalable indispensable à cette sauvegarde des patrimoines est bien
évidemment la poursuite de l’inventaire des patrimoines (matériels comme immatériels) du territoire – en partenariat
avec le Service de l’Inventaire de la Région Bretagne notamment, à l'origine du document « Diagnostic du
patrimoine », daté de 2009 et poursuivi depuis, relatif au patrimoine bâti – et l’identification fine des menaces et
opportunités liées à ceux-ci afin de concevoir les moyens et techniques de conservation et de médiation adaptés,
travail également effectué par le service de l'inventaire de la Région Bretagne.
La valorisation des patrimoines est elle aussi une thématique majeure puisqu'elle constitue une double
problématique: la conservation de ce qui fait patrimoine (en ce qu'une attention toute particulière est portée aux
patrimoines « utilisés » et qui suscitent l'intérêt, ce qui facilite par exemple la recherche de financements) et sa mise
en valeur par divers types de médiations. Cette valorisation devra passer par une réflexion sur la médiation du
patrimoine, c'est à dire sur les moyens et supports pédagogiques adaptés à chaque élément du patrimoine. On peut
notamment penser à la constitution de parcours du patrimoine (moulins à marées ou chantiers navals) en coopération
avec les associations (structures encore peu sollicitées pour les actions de culture institutionnelle et pourtant
détentrices de savoirs certains et faisant preuve d'une grande motivation) ou les musées et autres structures plus
institutionnelles. Il est à noter qu'aujourd'hui les collectivités financent moins la construction de CIAP ou ceux déjà
existant que les événements ponctuels et temporaires. Il serait donc intéressant de réfléchir à des solutions,
protocoles de médiation et interactions, entre acteurs culturels, allant dans ce sens.
L'accessibilité à la culture doit être envisagée à plusieurs niveaux. On pense instantanément à l'accessibilité
des personnes en situation de handicap et donc à l'adaptation des installations patrimoniales et moyens de médiations
à ces publics, à leurs conditions d'accès: ceci doit effectivement constituer une priorité. En revanche, on pense moins
aux autres publics dits « empêchés » car se trouvant en prison, à l'hôpital, trop éloignés des lieux de Culture, ... Par
ailleurs, il n'est pas naturel pour certaines personnes de se rendre dans un musée, structures parfois vues comme
inaccessibles car élitistes, délivrant un message parfois flou. Ce facteur psychologique constitue un réel obstacle à la
transmission des savoirs et des patrimoines pour certaines personnes.
En ce sens, il serait intéressant de penser à des supports de médiation nouveaux, adaptés aux nouvelles
technologies (très répandues et facile d'utilisation) ou aux arts de la scène (très attractifs) par exemple. La distance
constitue elle aussi une cause très importante de « désertion » des structures et événements culturels. Ce problème
de distance concerne également les publics dans l'incapacité de se rendre dans ces lieux culturels car hospitalisés,
emprisonnés... En ce sens, il serait pertinent de concevoir un système d'exposition itinérante ou la mise en place d'une
structure muséale supplémentaire sur le territoire ce qui, de plus, permettrait d'équilibrer l'offre culturelle de ce
dernier.
Pour résumer, cette notion d'accessibilité est très importante : il ne suffit pas de proposer des activités ou
événements et d'attendre le public mais bel et bien d'adapter les supports et discours à celui-ci et d'aller à sa
rencontre pour assurer la réussite du programme culturel et la diffusion de la Culture et des savoirs.
Par « dynamisme culturel » enfin, on entend toutes les actions permettant la pérennisation des associations
et de leurs actions ainsi, la coopération de ces structures entre elles ainsi que la mise en place d'un calendrier culturel
étoffé. Les objectifs sont essentiellement la constitution d'un maillage culturel solide et pérenne basé sur le dialogue
28
entre tous ses acteurs, la valorisation des structures culturelles existantes et particulièrement les structures
associatives et enfin la constitution d'un calendrier culturel annuel.
1/ Pour la sauvegarde/transmission des patrimoines
Associations > Musées/Institutions compétentes: Objet = Actions de restauration et d'étude et de sauvegarde des savoirs
Prêts ou dons d'objets pour aider la recherche et ainsi faciliter la compréhension et la sauvegarde des savoirs
Musées > Associations: Objet = Introduction du professionnalisme dans la sphère associative
Expertise de la part des professionnels de l'Histoire et du patrimoine sur les objets/collections : techniques de
conservation, datation... Les musées disposent des compétences nécessaires pour la sauvegarde et la
restauration d'objets ou de documents anciens
Aide à la restauration
Redirection vers des organismes spécifiques pour la conservation de patrimoines particuliers
Musées/Associations > Particuliers: Objet = Assurer la survie des pratiques et techniques anciennes
Transmission des pratiques et savoirs par le biais d'ateliers d'apprentissage ouverts au public
Collectivités > Associations : Objet = Facilitation d'exercice et gestion raisonnée/professionnelle des collections
Redirection vers des organismes professionnels de restauration des patrimoines
Mise à disposition de lieux pour l'exercice de l'activité (exemple de la villa Eugénie mise à disposition de
l'association Histoire et Patrimoine du Pays de Dinard/Rance/Émeraude par la mairie de Dinard) et adapté à
l'entreposage des objets et documents
Universités > Associations: Objet = Intervention d'un œil extérieur et spécialisé, au fait des nouveautés
Sensibilisation aux enjeux de la conservation d'éléments des collections (exemple : manuscrits de la villa
Eugénie...)
Information sur les pratiques culturelles actuelles et adaptées aux types de patrimoine
Universités > Collectivités/Structures culturelles: Objet = Intervention d'une main d'œuvre spécialisée à moindre frais
Expertise des professeurs et élèves. Exemple : Master 2 Arts « Restauration et réhabilitation du patrimoine
bâti » de Rennes 2 qui a réalisé une étude pour la réhabilitation des moulins à marées de la Rance. Les
associations et collectivités pourraient se servir d'études similaires, demander régulièrement à des
universitaires de réaliser des opérations du même genre
Étudiants comme aides lors de travaux de restauration
Particulier/Associations > PNR/Musées/Collectivités: Objet = « Veille patrimoniale »
Signaler des édifices en mauvais état : sensibiliser la population aux problématiques du patrimoine afin
qu'elle signale d'elle-même les priorités de conservation
29
Faire don des patrimoines les plus rares ou les plus abîmés pour assurer leur remise en état et leur
conservation
2/ Pour la valorisation des patrimoines
Association > Association: Objet = Partages et échanges
Partage des savoirs, documentations et objets d'époque dans le cadre d'expositions thématiques
Échanges d'expériences et de compétences
Dans le cas d'une association disposant d'un fonds ou de collections qu'elle peine à conserver dans les
conditions adéquates > remise aux soins d'une autre association, mieux lotie et disposant de l'espace et des
compétences nécessaires
Associations d'activités > Association/Musées/Lieux patrimoniaux: Objet = Faire naître des approches nouvelles et de
nouvelles visions et interprétations du patrimoine
Les associations de théâtre/danse/musique..., bien que n'ayant pas comme objectif la sauvegarde/valorisation du
patrimoine régional matériel ou immatériel, peuvent se révéler d'une grande aide pour la valorisation de certains
monuments ou pratiques dans le cadre de partenariats/événements/… On pourrait imaginer par exemple un cycle de
visites loufoques, théâtralisées ou musicales. Exemple des « Mardi curieux » avec les Champs Libres de Rennes
Association > Musée: Objet = Restitution complète des savoirs en révélant les trésors cachés et par le biais de
partenariats
Prêt/Mise à disposition de documents et d'objets d'époque dans le cadre d'expositions ou d'événements
temporaires
Interventions au cours de rendez-vous culturels : certaines associations disposent de documents précieux ou
de savoir spécifiques, sont spécialisés dans un domaine et possèdent le discours adapté à leur
présentation/restitution
Musée > Association: Objet = Professionnalisation du milieu associatif
Collaboration dans le cadre d'événements communs : appui logistique et scientifique sur la gestion et la
présentation des collections (dans le cas d'expositions présentées par les associations)
Collectivité > Association: Objet = Aide logistique
Mise à disposition de structures (salle des fêtes, salle de concerts) dans le cadre de rendez-vous et
événements culturels
Association > Particulier: Objet = Restitution des savoir et présentation des trésors cachés
Permettre l'accessibilité de documents et supports d'époque afin de faciliter leur accessibilité et la
recherche : « mise à disposition » des collections...
Transmission des savoirs par le biais de conférences, sorties culturelles...
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Universités > Associations: Objet = Aide logistique et de méditation professionnelle
Aide d'étudiants, dans le cadre de stages, pour l'actualisation des techniques de communication, production
de supports, organisation de conférences...
Information sur les pratiques culturelles actuelles et adaptées aux types de patrimoine
Universités > Musées: Objet = Aide logistique et médiations originales
Accueil de étudiants stagiaires en tant que médiateurs (production de supports publicitaires, de supports de
médiation, visites guidées...)
Avis sur la gestion et la pertinence de la médiation (professeurs et étudiants)
Organisation de visites « curieuses » ou d'événements en lien avec des lieux patrimoniaux par des étudiants
en Médiation du Patrimoine ou en cursus artistique
3/ Pour un dynamisme culturel
Association > Association : Objet = création d'un réseau collaboratif d'associations
Mutualisation des infrastructures et dépenses de fonctionnement pour une réduction des coûts et donc
moins de difficultés pour les associations à subsister
Mutualisation/Partage des informations type listings d'adhérents
Musées > Musées : Objet = création d'un réseau des musées du territoire Rance-Côte d’Emeraude pour une facilitation
de leur activité
Mutualisation/partage des informations (programmation, fonctionnement...)
Organisation d'expositions thématiques sur plusieurs sites, dans plusieurs musées
Associations d'activités (théâtre, danse, chant) > Musées : Objet = Fréquentation élevée et continue des musées, en
faire des lieux de vie
Événements et partenariats = visites curieuses et originales (exemples : présentation théâtralisées d'œuvres,
participation du public, jeux de piste...)
Collectivités > Associations : Objet = faciliter l'existence des structures associatives
mise à disposition de lieux d'exercice
ouverture ou prêt de lieux adaptés à la présentation d'expositions
PNR > PNR (en particulier ceux de Bretagne): Objet = Valoriser le territoire Rance-Côte d’Émeraude en tant que PNR de
Bretagne, réseau qualitatif
Organisation commune d'événements (par exemple : PNR de Bretagne : événements autour de la culture
bretonne...)
Mutualisation des moyens humains et financiers pour ces événements
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4/ Pour un accès à la Culture facilité :
Particuliers possédant un patrimoine/ collectivités disposant d'un patrimoine « inaccessible » >
particuliers/musées/associations: Objet = « Révélation » et étude
Ouverture et « mise à disposition » des propriétés privées disposant d'un patrimoine aux chercheurs et au
public
Musées/CIAP > particuliers/public: Objet = Accessibilité des structures et du savoir
– Rendre les structures accessibles aux personnes en situation de handicap : munir les installations muséales de
rampes d'accès pour personnes en situation de handicap moteur...
– Mettre en place des ateliers de médiation particulière ouverts au public
– Proposer des tarifs abordables dans le cadre d'événements
Musées/CIAP/Associations > Hôpitaux/Prisons/...: Objet = La Culture et le Patrimoine
– Se rendre dans les lieux privés de Culture afin de la rendre accessible aux publics empêchés
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III- Le syndicat mixte : des pistes d’actions pour demain
A - Actions de connaissances
On doit différencier deux catégories d'actions du Parc en termes de connaissances des patrimoines : les actions visant
à collecter ces connaissances, et les actions visant leur restitution/présentation au public.
1/ Actions scientifiques
Pour la collecte des connaissances :
Actions larges :
Accompagner et faciliter l'inventaire de tous les patrimoines matériels et immatériels
Encourager les communes à compléter l'inventaire des patrimoines bâtis, en s'ouvrant à tous les types de
patrimoines dont les patrimoines immatériels
Recenser les documents de valorisation des patrimoines existants par commune
Faciliter la réalisation d’ouvrages de valorisation (ex : Le Pays des Faluns en Haute-Bretagne, Ouest France)
Pour la restitution des connaissances :
Organiser une série de rencontres et conférences culturelles du PNR régulières sur des thèmes précis
Mettre à disposition du public, toutes les informations et documents de présentation des patrimoines (qu'ils
soient graphiques, textuels... et de toutes les époques et relatifs à la mémoire du territoire...).
Concevoir un atlas du patrimoine, recensant tous les patrimoines du territoire Rance-Côte d’Émeraude et
destiné à être mis à la disposition de tous
Mettre en place un système de géo-référencement/géolocalisation accessible au public par le biais d'internet >
cartographie du patrimoine avec système de sélection par intérêts pour faciliter la recherche et la
compréhension
Participer au référencement des patrimoines matériels bâtis sur les outils et sites internet déjà existants :
topictopos, bretania.bzh…
2/ Actions participatives
Pour la collecte des connaissances :
Initier et mettre en place des inventaires participatifs, organiser des sondages participatifs afin de participer à
l’inventaire des patrimoines matériels et immatériels du territoire
Collecter la mémoire (histoire du territoire, légendes, pratiques, savoir-faire...). Informations comprises =
localisation/datation/état sanitaire/si langue, nombre de personnes qui la parlent... >>> Utiliser le document
ainsi constitué pour définir des priorités de conservation, des parcours ou des programmes de médiation,
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accompagner la révision des documents d'urbanisme, établir des conseils en matière d'architecture...
Accompagner la collecte et la numérisation de photographies
B - Appui en ingénierie
Accompagner les acteurs locaux dans leurs projets culturels s’inscrivant dans le territoire et traduisant ses
enjeux : aide à la conception de dossiers de demandes de subventions régionales, aide dans la réponse à
appel à projets…
Accompagner les collectivités et associations qui se lancent dans la rédaction d'ouvrages thématiques/
l’organisation d’événements… sur le patrimoine destinés au grand public
Animer une commission « Patrimoine Culturel ». Cette commission serait composée d'élus, de techniciens,
d'organismes partenaires, d'associations, d'artistes... Lieu d'échange et de réflexion sur les différents projets
du Parc / Instance de proposition à travers des groupes de travail thématiques (Exemple PNR de la Haute
Vallée de Chevreuse)
Apporter un soutien par l'image « Parc naturel régional » aux associations culturelles et patrimoniales dans
la réalisation de leurs projets (dont l’utilisation de la marque Parc, comme gage de qualité ou de soutien aux
événements mis en place autour d'une thématique primordiale pour le territoire...)
Accompagner/Conseiller les élus et les habitants pour leur permettre de disposer d’outils et de
connaissances susceptibles d’innover tout en respectant le caractère du territoire : conseil sur les supports
de médiation les plus adaptés, les plus utilisés dans le monde de la médiation (de plus en plus d'applications
mobiles...), aide à la rédaction de guide de bonnes pratiques, sur les savoir-faire...
C - Actions de sauvegarde, d'entretien, de restauration
Accompagner les collectivités et les particuliers dans leurs démarches de restauration du patrimoine dans
le respect de l'environnement et des techniques traditionnelles de construction
Exemple : Participation à la rédaction d'un guide de prescriptions architecturales, pour la restauration du patrimoine
bâti.
Attirer l'attention des usagers/touristes et collectivités sur la nécessité de préserver tel ou tel élément
patrimonial par le biais de communications dans la presse, sur les réseaux sociaux, lors
d'événements/manifestations...
Initier la mise en place de contrats et de Chartes du patrimoine, entre les différents acteurs de la Culture
(collectivité, associations, musées...) et sur des points précis car urgents/sensibles...
Exemple : Charte de la rénovation du patrimoine incluant des matériaux à utiliser obligatoirement, des matériaux à
proscrire...
Faire coïncider les actions de restauration du patrimoine bâti avec les enjeux liés à
l'environnement/l'écologie, avec les objectifs du PNR liés à cette thématique.
Exemple : Utilisation de matériaux à la fois écologiques et se rapprochant le plus de possible de ceux utilisés dans la
construction des bâtiments ; faire appel à des médiateurs ou des spécialistes des matériaux pour expliquer les
propriétés de chaque matériau utilisé, expliquer pourquoi tels matériaux sont bons et pourquoi tels autres ne le sont
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pas...
D - Actions de valorisation
Grand principe : Faire de la médiation du patrimoine une priorité pour une valorisation réfléchie/adaptée et donc
efficace.
Mener une réflexion globale relative à la médiation du patrimoine culturel et naturel du territoire
Exemples :
Initier une réflexion, avec les acteurs culturels régionaux, sur la création de parcours du patrimoine : parcours des
moulins à marée, parcours des chantiers navals, parcours des malouinières, parcours des constructions de défense de
Vauban...).
Réflexion sur l'utilisation des documents et savoirs rassemblés à travers des plateformes internet.
Mettre en valeur les patrimoines méconnus du territoire
Mettre en valeur le patrimoine non monumental parfois caché et donc moins connu du grand public
« Ouvrir » les lieux patrimoniaux fermés aux publics par des actions de valorisation originales : utilisation des
réseaux sociaux ; mise à disposition de films ou photos par le biais de la plate-forme Bio-Scène ; mise en place de
chasse au trésor (exemple du géocaching) ; utilisation de la plate-forme Guidigo...
Organiser/Favoriser la rencontre des arts et des médias (comme médiation) pour valoriser/présenter le
patrimoine de manière originale.
Exemple : visites loufoques avec la participation de compagnies théâtrales, spectacles en lien avec l'Histoire ou le
patrimoine local
E - Actions pour une vitalité/ un dynamisme culturel
Initier la réflexion sur la création de dispositifs facilitant les relations entre les acteurs, la réalisation des
projets et la communication auprès des habitants/visiteurs et mise en place de ceux-ci.
Exemples :
Rédaction et publication d'un annuaire culturel thématique qui recense les acteurs et les lieux culturels du territoire
Guider les associations dans leurs démarches de demande d'aide, de soutien et de partenariats
Fédérer un réseau d'animateurs et de partenaires sur le territoire et hors de ses frontières pour
l'organisation et la participation à des événements festifs, culturels...
Exemple : Partenariats entre les PNR bretons dans le cadre d'une « Fête de la Culture bretonne »
Proposer des actions culturelles concrètes et participatives afin d'impliquer les habitants dans les
problématiques patrimoniales de leur territoire et à son Histoire et d'encourager les actions innovantes
Exemples :
Organiser des concours ayant pour objectif la préservation/valorisation du patrimoine
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Mise en place de chantiers archéologiques participatifs en lien avec les associations locales (dont le CeRAA)
Œuvrer pour une meilleure répartition de l'offre culturelle et l'accessibilité de celle-ci à tous.
Exemples :
Encourager les tarifications différenciées de toutes les prestations et initiatives, qu'elles soient muséales ou
associatives
Adapter les structures culturelles pour l'accueil des publics en situation de handicap
Amener la culture auprès des gens défavorisés ou empêchés
Encourager l'utilisation des réseaux sociaux et NTIC auprès de toutes les structures (associations surtout),
outils de communication indispensables aujourd'hui pour se faire une place et se rendre visibilité
IV- Projets/Idées de préservation/valorisation/médiation
Création d'un espace modulable destiné à accueillir des expositions temporaires. Ces expositions pourraient
être réalisées par les associations, la réalisation serait supervisée par les CIAP et musées (professionnels). Ces
espaces accueilleraient une exposition, des ateliers proposant aux visiteurs de pratiquer une activité en lien
avec le thème de l'exposition, ateliers tenus par des professionnels ou des associations de passionnés. Le
thème serait choisi/voté à l'avance (un an?). Un thème = 4 mois ?/ 6 mois ? Voir exemple de l'écomusée de la
Bintinais. Espace coordonné par un ou plusieurs médiateurs.
Système d'expositions itinérantes géré par un médiateur : Exposition sur un thème précis et constituée avec
les différentes pièces prêtées par les associations du territoire. Associations et musées participent au
montage de l'exposition avec le médiateur et les responsables de cette thématique au sein du Parc
Utilisation de la plate-forme Guidigo (plate-forme permettant la création de parcours et de jeux à partir de
ces parcours, sur internet et sur smart phones) : Un médiateur créerait les parcours en collaboration avec les
associations, érudits locaux. Participation des particuliers et scolaires : pleine participation de ceux-ci à la
valorisation du patrimoine du territoire Parc. Création de visites originales. Aspect participatif très important.
Création d'une bibliothèque/d'un fonds regroupant les publications culturelles de tous les acteurs du
territoire (associations, musées...) : mise à disposition des documentations et consultation sur place. Système
itinérant de prêt aux particuliers ou bornes/boîtes à livres permettant à un particulier de prendre un livre en
échange d'un autre, de diffuser l'information sur le Parc...
Création d'une plate-forme de mise en relation des acteurs de la Culture et des entreprises ayant un intérêt
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proche ou lointain pour le patrimoine. But = favoriser la vitalité culturelle, l'organisation d'événements...
organisation d'événements communs; recherche de financements (aide financière en échange de publicité,
mécénat, sponsoring....)...
Mise en place d'une plate-forme ou d'un espace sur le site du PNR visant à recueillir les avis et idées des
habitants du Parc. Cet outil serait divisé en catégories reprenant les thématiques fortes du projet, dont le
patrimoine. But = impliquer les habitants dans les thématiques du Parc dont le patrimoine...
Utiliser la plate-forme Bio-Scène pour rendre accessibles des lieux patrimoniaux interdits/fermés au public :
vidéos/photos/sons. Visites interactives depuis chez soi.