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LE NEZ DANS LE GUIDON
L E S 7 P I È G E S À É V I T E R P O U R R É U S S I R V O S P R O J E T S D I G I T A U X
LE NEZ DANS LE GUIDON - LAURE DODIER/PALTYPUS
SOMMAIRE Introduction Page 2 #1 - Qualité > Quantité Page 3 #2 - Vous êtes (sans doute) différent de votre cible Page 5 #3 - L'argent ne doit pas être bloquant Page 7 #4 - Vos cibles sont bien plus importantes que vos concurrents Page 9 #5 - Définissez vos priorités pour éviter de vous éparpiller Page 11 #6 - Sachez évoluer sans oublier vos bases Page 13 #7 - Faites-vous accompagner pour sortir le nez du guidon Page 15 Conclusion Page 17
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INTRODUCTION Connaissez-vous l’histoire de l’entrepreneur qui vise la Lune alors que ses clients vivent dans un rayon de 15 km autour de lui ? Et celle du chef d’entreprise qui veut absolument un site web orange parce que c’est une couleur qui le rend heureux ? Attendez d’entendre celle du client qui demandait à son agence de création de contenu de faire des publications... ne donnant pas trop d’informations sur lui à ses concurrents. Ces cas là, ainsi que tous les autres que vous trouverez dans ce livre blanc, je les ai rencontrés. Et ils reviennent systématiquement. Vous pouvez avoir deux réactions en lisant ces exemples : ne pas voir où est le souci, ou trouver qu’ils portent à rire. Si vous faites partie de la première catégorie, pas de panique : vous comprendrez au fur et à mesure de votre lecture pourquoi ce sont des erreurs et comment les éviter. Si vous êtes de ceux qui ont souri, prenez garde : vous pourriez finalement vous retrouver dans l’un des points abordés ! Dans tous les cas, il n’y a aucun jugement à avoir. L’univers de la communication est vaste et complexe, et sa branche digitale est loin d’être plus simple. D’ailleurs, les conseils que vous trouverez ici peuvent facilement se décliner à d’autres parties de votre stratégie globale. Parce qu’il existe aujourd’hui des outils accessibles à tous pour communiquer, nombreux sont ceux qui pensent avoir ainsi les clefs d’une stratégie efficace. Après tout, les réseaux sociaux sont inondés de méthodes miraculeuses pour développer votre business/votre présence sur les réseaux sociaux/votre site web. Et je trouve ça très bien d’ailleurs, parce que je rêve d’un Internet rempli de stratégies digitales fabuleuses et bien exécutées. Je voudrais chaque jour tomber sur des sites, des applications, des bandeaux de pubs, des publications Instagram et me dire “Bien joué !”. Si j’attends toujours, ce n’est certainement pas par manque d’outils et de formations performantes, ni même de prestataires doués. C’est parce que lors de la mise en place de stratégie ou d'outils digitaux, il y a des erreurs courantes que font de nombreux entrepreneurs. Le chantier se construit alors sur des bases bancales. Sans doute leur a-t-il juste manqué de croiser la route de quelqu’un qui aura été capable de le leur dire, sans craindre de les froisser. Quel plus beau cadeau à faire à un entrepreneur que d’oser mettre le doigt sur le piège dans lequel il est tombé pour lui permettre de remonter ? Allez, je vous emmène faire un tour !
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#1 - QUALITÉ > QUANTITÉ Reprenons notre entrepreneur qui visait la Lune. Il a participé à un atelier super boostant où on lui a dit qu’il fallait oser voir grand, et il l’a interprété ainsi : il faut qu’un maximum de gens le connaissent. Il a alors redéfini son budget et confié à plusieurs prestataires les missions de générer un grand volume de trafic sur son site et de lui apporter plusieurs milliers de fans sur Facebook et Instagram. À grand renfort de publicité en ligne, c’était fait en quelques mois. Malheureusement, son chiffre d’affaire, lui, n’avait pas tellement changé. Incompréhension totale : en augmentant le volume de personnes connaissant ses prestations, ça aurait dû augmenter le nombre de clients, c’est mathématique ! Il s’est focalisé sur la quantité et a oublié dans sa stratégie la dimension de qualité, en l'occurrence celle du public visé et de son adéquation avec ce qu’il avait à vendre.
Cette erreur est commune : même si tout le monde n'engage pas de gros budgets dans ce but, je rencontre de nombreux entrepreneurs qui sont insatisfaits de leurs chiffres en ligne. Ou qui pensent qu’il est indispensable d’avoir des statistiques de visiteurs/abonnés très élevées pour avoir des résultats. Florilège de ce que j’entends le plus souvent et ce que je réponds généralement : “J’ai payé une campagne de publicité Google et j’ai eu 1500 visites ce mois-ci sur mon site, c’est génial non ?” Ça dépend, combien de contacts qualifiés/de ventes ces 1500 visites vous ont rapporté ? Générer du trafic, c’est simple, il suffit presque de payer et de laisser tourner la machine. Ce qui est plus dur mais bien plus intéressant, c’est de générer du trafic qualifié.
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Autre variante “Il faut qu’on trouve ma boutique de vêtements en ligne quand on tape le mot “tshirt” sur Google, c’est super recherché, ça va amener beaucoup de trafic !” À moins que vous ne vous lanciez dans le commerce de textiles basiques, sans vrai positionnement différenciant - et dans ce cas vous avez raté quelques étapes - il est inutile de taper dans des mots-clefs ultra concurrentiels qui visent un très large public. Quelles sont vos spécificités ? Quelle est votre essence profonde ? Qui est, et que veut votre cible ? Répondre à ces questions vous permettra de mieux définir les mots-clefs à travailler en référencement : ils seront sans doute moins recherchés, mais ils le seront par les bonnes personnes. “Démarrer sur Instagram ? Mais ça ne sert à rien, on n'aura jamais 10.000 abonnés !” Quel serait votre objectif ? Pour les réseaux sociaux, c’est surtout ça l’important: pour certains, il s’agit d’avoir un maximum d’abonnés. Pour d’autres d’avoir un fil d’actualité qui sert leur image. Ou encore d’avoir un espace de discussion avec leurs clients. Ou bien simplement d’informer sur l’actualité de l’entreprise au lieu de le faire sur son site web. C’est ce qu’il faut définir ! “Regardez notre concurrent là, il a 5000 fans sur Facebook avec des publications nazes, mais comment est-ce qu’il fait? J’y passe du temps pour soigner mes publications, répondre aux commentaires, et j’en ai gagné que 356 en 6 mois!” 5000 fans, mais combien qui s’impliquent sur sa page ? Combien a-t-il de réactions, de commentaires, de partages ? Si son taux d’engagement est faible, ou que les réactions viennent de gens qui ne sont pas dans sa cible, ses 5000 fans ne lui servent pas à grand chose. En revanche, si de votre côté vous prenez le temps de bien travailler votre stratégie éditoriale et de créer du lien avec votre communauté, de vous axer sur la qualité, vous serez forcément gagnant. En tant qu’annonceur, si vous deviez travailler avec un influenceur pour promouvoir vos produits, vers lequel iriez-vous : le gros à 150k abonnés qui a une cible très large et dont seulement 0.5% seront intéressés par votre produit ? Ou celui à 3460 abonnés, qui est spécialisé dans votre domaine et qui a su créer un vrai lien d’influence avec son public ?
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#2 - VOUS ÊTES (SANS DOUTE) DIFFÉRENT DE VOTRE CIBLE Ce qui est à la fois beau et terrible dans la communication, c’est la part très importante de subjectivité et de contexte dans la réaction du public à une stratégie. Les goûts et les couleurs, mais aussi l’âge, le sexe, le milieu social, les centres d’intérêt, le caractère, le vécu, les aspirations, et j’en passe... Tous ces éléments font que votre positionnement, vos campagnes, vos produits, toucheront positivement, négativement ou pas du tout chaque personne qu’ils croiseront. C’est beau parce que c’est la raison d’être de la stratégie, et cette complexité, cette obligation de réflexion, ce fourmillement d’idées, ce risque de se tromper et de devoir trouver l’énergie de rebondir, cette fierté d’avoir finalement réussi à toucher sa cible, c’est ce qui m’a toujours animée dans ce métier. Et c’est aussi terrible parce qu’on cherche à toucher les gens dans ce qu’ils ont de plus primaire, dans l’émotionnel. Et on doit dans le même temps tenir compte de l’évolution des modes de pensée et de consommation. Parfois, c’est particulièrement compliqué, au point qu’on a envie de se laisser aller à la facilité.
Cette facilité, elle se caractérise souvent de la même manière : oublier qu’on cherche à toucher des gens qui sont différents de nous-mêmes. Tomber dans le piège et faire comme si notre produit ou notre service était pour nous, au lieu de se mettre à la place de sa cible. C’est plus simple, plus rassurant, plus reposant, et sacrément casse-gueule. Cette tendance, je la vois sans exception dans tous les projets sur lesquels je travaille. Il y a toujours un moment, souvent lorsqu’un blocage survient et qu’il faut prendre une décision, où mon client propose une solution dirigée par ce qui le touche lui. Et je me vois alors obligée de lui répondre que lui, on s’en fiche, parce qu’il n’est pas sa cible. Cette phase est souvent complexe, parce
que des dirigeants peuvent être ainsi amenés à faire des choix qui entrent en
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contradiction avec leurs préférences personnelles (je le vois très souvent dès qu’on touche au graphisme et au webdesign), mais c’est indispensable pour la réussite du projet. Il se doit en premier lieu d’être efficace et non de faire plaisir au maître d’ouvrage. En dehors de mon rôle de garde-fou lorsque la tentation de se prendre pour sa cible est là, je conseille deux outils à mes clients pour éviter cette erreur :
- la création de personas, au moins trois, pour se demander à chaque choix dans leur stratégie/leur outil digital s’il convient bien à l’ensemble des cibles
- la composition d’une équipe de test de confiance, composée d’autres employés de la structure non impliqués dans le projet, de partenaires et de proches, qui correspondent si possible à la cible. On leur présentent les solutions pour voir s’ils les comprennent et les apprécient.
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#3 - LE BUDGET NE DOIT PAS ÊTRE UN FREIN
Quand je travaillais en agence, ma plus grosse difficulté était d’obtenir le budget de mes clients. Soit ils avaient peur d’être ridicules, soit ils craignaient que je leur propose du coup une solution en fonction et donc la plus chère possible. Je devais insister en leur expliquant que c’était un élément dont j’avais besoin pour leur faire une proposition adaptée. En fait, tout comme un agent immobilier a besoin de leur budget pour leur proposer des biens, ou un vendeur automobile pour les orienter vers un modèle ou un autre. Aujourd’hui, j’ai beaucoup moins ce souci, sans doute parce que je suis là pour leur trouver des compétences adaptées à leurs besoins et qu’ils comprennent mieux la nécessité de me renseigner sur leur budget. En revanche, je rencontre d’autres blocages liés à l’argent, et ils sont finalement plus complexes à dépasser. Les deux sont à l’opposé : l’un concerne les entreprises qui ont peu de budget et l’autre celles qui en ont...mais ne veulent pas le dépenser.
Il y a ce pourcentage qu’on nous apprend lorsqu’on crée notre entreprise : la communication doit représenter environ 3% de votre chiffre d’affaires. Dans le cadre d’une entreprise qui démarre, ou qui a du mal à décoller, ça se résume alors à pas grand chose. Mais penser que parce qu’on a peu de budget on ne peut pas faire de la communication efficace, ou qu’on ne peut pas payer quelqu’un d’expert pour le faire est une erreur. L’erreur est partagée : beaucoup d’agences et de freelances ne veulent pas “perdre de temps” avec de trop petits budgets. Sauf qu’il ne s’agit ni de sous-payer, ni de casser ses prix, mais de réaliser une prestation à la hauteur du budget. Par exemple, une entreprise qui a un budget de 300€ maximum pour résoudre une problématique de communication (quelle stratégie adopter sur ses
réseaux sociaux ? Quel est le meilleur positionnement ? Que mettre dans une campagne emailing ? etc), peut très bien faire appel à un expert pour animer un
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groupe de travail d’une demi-journée et permettre de débloquer la situation. Plus tard, lorsqu’elle aura plus de moyens, elle pourra de nouveau faire appel à cette personne, ou à une autre compétence, pour aller plus loin. Le tout est de trouver la personne qui accepte ce mode de travail, sans se dévaluer. Il ne faut pas non plus tomber dans le piège de grapiller encore un peu plus gratuitement. C’est ce qui fait fuir les bons prestataires, qui ont tout comme vous besoin d’être payés (et non qu’on leur fasse de la “pub” contre de l’aide gratuite). Vous vous direz peut-être “si on a déjà peu de budget, pourquoi l’utiliser pour payer quelqu’un d’extérieur qui animera peut-être juste un atelier? Pourquoi ne pas le garder pour avoir une plus grosse somme plus tard ? Ou pour quelque chose de plus concret, comme des impressions, ou de l’espace publicitaire?” Parce qu’en communication, quand on a pas d’argent, il faut avoir des idées. Et les idées sortent dans la majorité des cas des échanges de groupe. En plus de ça, une personne extérieure apportera un regard neuf et différent du vôtre. Autre possibilité : utilisez votre budget pour être formé et pouvoir réaliser certaines choses vous-mêmes. Si votre formateur fait partie d’un organisme de formation, vous pouvez même sans doute vous faire financer sa prestation, renseignez-vous ! À l’opposé, on retrouve les structures qui ont du budget, mais qui ont des difficultés à le mettre dans la communication. Très souvent, entre plusieurs devis, ils vont donc prendre par défaut le moins cher, et ce n’est pas toujours une bonne idée. Ce qu’il faut regarder en ce cas, c’est à la fois le contenu du devis, et le niveau d’expertise/expérience. Comparer ce qui est comparable, et savoir si pour son besoin on serait gagnant à avoir quelqu’un de plus expert qu’un autre, ou tout simplement quelqu’un avec qui on a un meilleur feeling (primordial pour un projet qui se déroule bien!). Et si vous prenez par défaut le moins cher parce que vous avez du mal à comprendre le contenu des offres, faites-vous accompagner ! Un expert qui fait de l’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage est justement là pour vous aider dans l’analyse et la sélection de vos prestataires.
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#4 - VOS CIBLES SONT BIEN PLUS IMPORTANTES QUE VOS CONCURRENTS
On pourrait penser que j’enfonce une porte ouverte là, et pourtant… Presque à chaque projet de site web sur lequel je travaille, je l’entends cette fameuse phrase lorsque l’on aborde la question des contenus : “Il faut faire attention à ne pas trop en dire, pour ne pas donner d’informations à la concurrence!” Dites-vous bien une chose : si votre concurrent veut vraiment certaines infos, il les aura. Il lui suffit de demander à quelqu’un de son entourage de se faire passer pour l’un de vos prospects. C’est certainement ce que vous feriez également.
La bonne question à se poser lorsque vous avez un doute sur une information à mettre, c’est “est-ce qu’elle peut faire la différence pour que ma cible me contacte/achète ou non ?”. Si la réponse est oui, oubliez votre concurrent, votre cible est la priorité #1. Quel que soit votre projet digital, elle l’est toujours, avant vous-même et bien avant vos concurrents. “Oui, mais moi, quand je vais sur le site de mes concurrents, je me sers de ce que j’y ai vu pour adapter mon offre, me différencier, ou essayer de faire mieux, il pourrait faire pareil et me prendre mes clients!” Pour commencer, pensiez-vous que vous alliez pouvoir entreprendre et vous reposer sur vos lauriers ? Définir une offre, des produits, une stratégie et roule ma poule ? Évidemment que sur votre marché les uns et les autres s’observent et s’adaptent. Et heureusement, c’est ce qui permet aussi
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que chacun d’entre vous puisse avoir sa clientèle propre, et que vous vous tiriez vers le haut. Il n’y a rien de pire qu’un marché en monopole (ce qui arrive plus fréquemment qu’on le pense en local !) qui risque de stagner. Pour ces entreprises qui savent que leurs clients n’ont pas d’autre choix qu’elles et qui n’évoluent que peu, gare à l’arrivée un beau jour d’un concurrent, aussi petit soit-il ! Avec les habitudes de consommation actuelles, il est essentiel que toutes les entreprises, sans exception, soient dans une démarche de remise en question régulière de leur stratégie, pour anticiper les changements au lieu de ne faire que réagir. Et la concurrence est très utile en tant qu’indicateur dans ce cadre. Non seulement vous ne devez pas la craindre, mais vous devez la voir comme un élément indispensable à votre propre évolution. Quant à cette peur de perdre ses clients au profit du concurrent, serait-ce finalement vraiment la faute de votre rival ? Pensez à vos prestataires, fournisseurs ou même boutiques favorites. N’y en a-t-il pas qui ne sont pas forcément les plus qualitatifs, ou qui n’ont pas le meilleur rapport qualité-prix, le meilleur choix, qui ne sont pas les plus proches, mais auxquels vous restez fidèles ? Pourquoi ça ? En général, c’est parce qu’il y a un relationnel qu’on apprécie, ou un service en plus, une valeur ajoutée qui compte pour nous plus que le reste. C’est sur ce point que vous devez travailler : vos clients doivent acheter plus que votre produit ou vos prestations. Ils doivent vous choisir pour ce que vous avez et que vos concurrents n’auront jamais. Vos valeurs profondes et la raison d’être de votre entreprise peut-être ?
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#5 - DÉFINISSEZ VOS PRIORITÉS POUR ÉVITER DE VOUS ÉPARPILLER
Que vous soyez dans une jeune entreprise ou dans une structure historique, vous allez certainement avoir des projets digitaux à mener dans les années à venir, par nécessité ou pour coller à votre nouvelle stratégie. Si pour certains cela semble être une montagne dont ils retardent l’ascension, d’autres y trouvent un objet d’excitation et ont envie de mettre en place plein de choses. Après tout, les leaders de leur marché sont partout et il faut avoir l’ambition de les égaler, au minimum ! Sauf que les leaders ont généralement des budgets et des moyens humains d’un autre niveau, qu’ils n’ont pas acquis d’un claquement de doigt. Et à vouloir être partout, on reste juste moyen partout, je ne vous l’apprends pas. Il faut donc savoir définir ses priorités et s’y tenir, pour avancer étape par étape. Règle numéro 1 : ce n’est pas parce que la tendance dit quelque chose qu’il faut y coller par principe. Avant de vous lancer sur une plateforme de diffusion, ou d’entamer un chantier numérique dans l’air du temps, demandez-vous si c’est en cohérence avec votre stratégie et votre cible.
Règle numéro 2 : là encore, ce n’est pas la quantité qui compte mais bien la qualité. Si vous n’avez le temps ou le budget que pour un réseau social ou un nouvel outil digital, concentrez-vous dessus et faites-le bien. Pour le sélectionner, on se base toujours sur les mêmes éléments : votre stratégie et votre cible. Vous avez du mal à vous positionner ? Faites-vous accompagner par un expert en conseil digital, ça sera toujours moins onéreux et chronophage que d’essayer de tout faire en même temps. Qu’on se le dise : mettre en place de nouveaux outils, ça prend du temps. Ça prend du temps dans la mise en place du projet mais aussi dans l’utilisation. Et pour bien faire les choses, ça prend encore plus de temps. Bien sûr, la
technologie vous permet de ne faire qu’un post sur Instagram qui sera aussi posté
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sur Facebook et automatiquement rebalancé sur Twitter. Est-ce plus rapide ? Oui. Une bonne idée ? Non. Chaque plateforme a ses adeptes, ses codes, et une même information ne s’y diffuse pas forcément de la même manière. Il en est de même pour une application mobile et sa version web. Si les buts sont les mêmes, la navigation ne l’est pas forcément. Chaque projet doit s’adapter parfaitement à son support et à ses utilisateurs. Admettons : il est important pour votre stratégie d’être sur 3 réseaux sociaux, d’avoir un site alimenté régulièrement et une application mobile ? D’accord, mais on y va par étape pour s’assurer de faire les choses correctement et de se rajouter une charge de travail seulement quand les précédentes sont rentrées dans nos habitudes. Ou alors on paye quelqu’un pour le faire, et pour qu’il/elle le fasse bien. Non, on ne lui double pas sa liste de tâches pour un temps de travail inchangé. Choisissez vos projets prioritaires et excellez dans leur déploiement, votre cible vous le rendra !
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#6 - SACHEZ ÉVOLUER SANS OUBLIER VOS BASES
Si le plan marketing était une personne, il serait le gagnant de The Voice : au début, on n’entendrait parler que de lui. Il passerait sur toutes les radios et rassemblerait les gens. Puis petit à petit, il se ferait oublier, dépassé par les autres nouveautés musicales. Oh bien sûr, de temps en temps quelqu’un retomberait sur une de ses chansons et se dirait “waaw c’est vrai qu’on écoutait ça, mais je l’avais totalement oublié !”. On y passe du temps à définir cette base : étude de marché, diagnostic, positionnement, définition des cibles, définition des messages, et toute la stratégie qui découle de ce travail. Au départ, on ne jure que par ça, on s’y accroche fort et on en fait un fil rouge bien épais. Et puis les clients ont de nouveaux besoins, le marché se développe, la concurrence se diversifie, de nouveaux outils et opportunités apparaissent, et dans bien trop de cas, des décisions sont prises en oubliant les fondations. On se retrouve alors avec des supports de communication mal choisis, des messages qui ne passent pas, par manque de cohérence ou mauvais ciblage. Et encore, je me limite ici à parler des conséquences sur la communication...
Pourtant, il faut savoir évoluer, c’est indispensable. Le tout est de bâtir un socle solide, auquel on se rapportera régulièrement. Il vous aidera parfois à refuser certains changements, parce qu’aussi attractifs qu’ils soient, ils pourraient dénaturer votre entreprise et ses valeurs. Ce socle, il doit être construit à plusieurs niveaux :
- À l’origine, ce sont vos fondations - Pour chaque nouvel
outil/département/gamme de produit/projet, comme des paliers, et en cohérence avec le socle de départ.
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Concrètement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire poser votre stratégie de base, mais aussi, si par exemple vous refondez votre site Internet, définir une stratégie propre au projet et toujours en cohérence. Elle vous servira de référentiel tout au long du déploiement pour vous assurer que vous et vos prestataires restez sur la même ligne directrice. Avant de terminer le projet, vous devez pouvoir jeter un oeil aux cibles définies pour ce support et vous assurer que tout leur correspondra bien, du design aux contenus en passant par l’expérience utilisateur. Vous devez pouvoir reprendre la liste des objectifs et confirmer que le résultat y répond bien. Ce site doit aussi transmettre vos valeurs et votre positionnement tels que vous les aurez définis à l’origine. Pour pouvoir vous référer facilement à votre base, le mieux reste de le rédiger et de le mettre proprement en forme : ce sera plus facile pour ne rien oublier et pour le partager. Attention toutefois : garder ses bases ne veut pas dire que votre stratégie de départ est figée dans le marbre. Pour répondre aux évolutions du marché, il arrive parfois qu’il soit nécessaire d’opérer de grands virages. Cela demande toutefois plus de précautions qu’une simple évolution, et je reste convaincue qu’une chose en revanche ne doit jamais changer : vos valeurs et la raison pour laquelle vous faites ce que vous faites (coucou Simon Sinek*).
*Start with why de Simon Sinek est un livre indispensable à avoir lu quand on engrange une stratégie de communication ou de marketing. Il existe également en ligne une conférence vidéo de 20 min lors TED où il résume le sujet : How great leaders inspire action
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#7 - FAITES-VOUS ACCOMPAGNER POUR SORTIR LE NEZ DU GUIDON
En tant qu’entrepreneurs, nous avons souvent la même objectivité pour notre projet qu’une mère avec son bébé, et c’est humain. À force de baigner dedans, d’y penser jour et nuit, de parler le jargon du métier, on finit par ne plus savoir prendre le recul nécessaire à la prise de décisions. Et ça va de la décision la plus infime (comment tourner une phrase de contenu sur votre site internet pour qu’elle soit comprise par votre cible non experte ?) à d’autres plus impactantes (quelle identité visuelle choisir parmi les trois propositions de l’agence de com ?). On ne sait pas forcément par quel bout démarrer un projet, on ne se rend plus compte de l’accessibilité de notre discours. On se laisse séduire par des offres de pubs qui promettent monts et merveilles parce qu’on a tellement envie que notre projet décolle. On ne comprend pas pourquoi le message ne passe pas alors qu’on a travaillé des heures sur son contenu. Et j’en passe.
J’ai lancé mon activité de consultante parce que je suis convaincue que les plus beaux projets digitaux, aux résultats les plus aboutis, sont ceux nés d’une collaboration positive entre une entreprise et ses prestataires, qui l’aident à garder son objectivité. Je suis pour le conseil authentique et utile, qui est de savoir dire à son client, en toute transparence, ce qui
est le mieux pour lui, pour répondre à ses objectifs et toucher sa cible. Parfois, ça signifie le conforter dans ses choix et décisions. À d’autres moments c’est oser lui dire qu’il fait fausse route. Ça donne lieu à des échanges riches, à des effusions d’idées, à des propositions plus ou moins percutantes, entre le porteur du projet impliqué jusqu’à la moelle et le regard extérieur objectif. Chacun a sa place et est essentiel, l’un ne peut travailler efficacement sur le projet sans l’intervention de l’autre. Cet équilibre, c’est la condition d’un projet fiable et optimisé. Mon rôle aujourd’hui auprès de mes clients, c’est de leur permettre d’avoir cette balance, du début à la fin de leurs projets.
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Intégrer quelqu’un d’extérieur et d’expert dans votre projet ne veut pas dire que cette personne prendra les décisions à votre place : vous restez maître de cette partie, mais en étant plus avisé. D’ailleurs, il est toujours intéressant de demander des avis, même non experts, pour tester vos idées. Sans forcément dévoiler qu’il s’agit de votre produit ou entreprise, parlez d’un concept à vos proches, à votre coiffeuse, au chauffeur de taxi. Leurs avis seront à mettre en parallèle avec leur proximité avec votre cible bien entendu, mais ils vous permettront toujours de prendre la température. Vous pouvez aussi vous référer à un mentor, à une structure d’accompagnement à l'entrepreneuriat ou à d’autres chefs d’entreprise de votre entourage qui savent faire preuve de bienveillance et d’honnêteté. Un intervenant expert vous fera en plus bénéficier de ses compétences dans le domaine du digital (très utile pour décoder certains devis, trouver les solutions adaptées à vos problématiques, savoir se faire comprendre de vos différents prestataires etc.). Mais son action n’empêche pas de prendre des avis ailleurs pour les confronter, au contraire. Si le siècle des Lumières fût si prolifique, c’est en grande partie parce qu’il a vu se répandre les cafés dans les villes, dans lesquels les penseurs et scientifiques se retrouvaient pour échanger sur leurs idées, au lieu de rester isolés comme avant.
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CONCLUSION
Le digital est un domaine varié, prenant, technique, artistique et en accélération constante : il est aisé de s’y perdre. J’ai tenu ici à vous fournir des clefs, quelques lumières pour guider votre route et vous permettre de réaliser de beaux projets, efficaces et impactants. Vous connaissez désormais les 7 erreurs d’entrepreneurs que j’ai le plus croisées ces dernières années et que je continue de rencontrer à chaque projet. Je les ai vues être à l’origine de bien des échecs, et je sais surtout qu’elles sont évitables. Il y en a encore d’autres, et chacune de celles exposées dans ce recueil pourrait être développée pendant des pages et des pages, mais je sais que vous êtes quelqu’un de très occupé dont le temps est précieux. Vous vous serez peut-être retrouvé dans certains exemples. Je souhaite que les pistes que je vous ai transmises vous permettent de voir les choses différemment et de ne plus tomber dans ces pièges à l’avenir. Je vous souhaite une aventure entrepreneuriale riche de projets digitaux réussis, en parfaite adéquation avec vos valeurs.
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CONTACTLaure Dodier
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