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«Le moment est donc venu de mettre en pratique de manière résolue la grande politique agricoleque j’ai souvent publiquement appelée de mes vœux. J’engage les départements ministériels

concernés dans cette voie, toutes affaires cessantes et je veux des résultats substantiels.»S.E. PAUL BIYA, Président de la République, Discours d’ouverture du Comice d’Ebolowa, 17 janvier 2011

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Philémon YANGPremier Ministre, Chef du Gouvernement

Henri EYEBE AYISSIMinistre de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER)

Président du Comité de Pilotage du PIDMA

Jean Claude EKO’O AKOUAFANESecrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural

Clémentine ANANGA MESSINAMinistre Délégué auprès du MINADER

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Manievel SENESpécialiste Principal en Développement RuralChargé du Projet PIDMA à la Banque mondiale

Elisabeth HUYBENSDirectrice des Opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun

Le Groupe de la Banque mondiale, principal partenaire technique et financier du Projet d’Investissement et de Développement des

Marchés Agricoles (PIDMA)

PRINCIPAUX PARTENAIRES

PARTENAIRES FINANCIERS- Groupe de la Banque mondiale ( IDA et IFC) ;

- Gouvernement du Cameroun ( Budgetd’Investissement Public) ;- Institutions financières : ( BICEC, SG CAM, Ecobank)- Sociétés Coopératives Agricoles ;- Don Japonais (PHRD)

- Agro-industries ;- Provendiers ;- Industries brassicoles ;- Grossistes, etc.

- Institut International d’AgricultureTropicale ( IITA) ;- Institut de Recherche Agronomique pourle Développement ( IRAD) ;- Autres instituts de recherche ;- Universités ;- Prestataires de service.

AGROBUSINESS

PARTENAIRES TECHNIQUES ET INSTITUTIONS DE RECHERCHE

Le PIDMA , un modèle de partenariat public-privé au service du financement de l’agriculture commerciale durable

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Conseil éditorial :Henri Eyebe AyissiClémentine Ananga Messina Eko’o Akoafouane

Directeur de publication : Thomas Ngue Bissa

Rédacteur-en-Chef :Joseph Célestin Dzokou

Conseillère à la rédaction :Odilia Renata Hebga

Comité de rédaction :Joseph Célestin DzokouKegneFélix NkapeminAndré MbairanodjiLuc NdimiChristiant KouebouRaphaël AbegaMarie José BourgesFrédéric Yongue SimouAndré Claude KoungSamuel NyoungouApollin FotsoRigobert PeyaniAnatoleTigui Fidèle Kegni Alexis Deudjui Tema

Relations publiques:Yvonne Jacky Nkott

Administration et finances:Denis Leugoue Nougoue Monique AzonfackSerge Nkolo NgahOumarouBéatrice Ayisi BeloboYannick Richard NtamakChristelle Ndong

Collaboration:Jeanne d’Arc Ebode

Montage :Rostand GhomsiTel: 696 460 [email protected]

Crédit photos :Odilia Renata HebgaElvis KehbumaBigaoula BabaleDr Appolinaire TagneAlexis Seibou BoubaNathalie Melingui

Impression:GALMA Sarl

Tirage : 5 000 exemplaires

Contact

Siége : Immeuble La Sablière,Rue du Rotary, Bastos, à 50m del’Ambassade de CoréeEmail : [email protected]

SOMMAIRE

Le PIDMA monte enpuissancepar Thomas Ngue Bissa 7

Remise du matériel roulant aux directionstechniques du MINADER 8Signature d’un Accord de Don pour le volet«Nutrition» 11

PIDMA : le point de situation 12Financement des sous-projets productifsdes coopératives : Où en est-on ? 15Le désenclavement des bassins de production enpremiere ligne 18

BAROMETREProduction et promotion des semences de maïs et maniocissues des variétés améliorées et biofortifiées 22

Acquis et défis en matière de certification de laqualité des semences 26

Expérimentation de la culture du sorgho à Ebolowa 27

Un Master II sur la demande en amidon formulée par lespressings et blanchisseries de Yaoundé 28

L’analyse du Professeur ATANGANA Ondoa Henri,Spécialiste des questions d’économie de développement,enseignant à l’Université de Yaoundé II, SOA 29

RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT

L’Institut de la Banque mondiale et le PIDMAsensibilisent sur l’agriculture intelligente face auchangement climatique 20

ENVIRONNEMENT

Création d’une société coopérative : conseils pratiques 33

Modalités de sélection des micro-projets d’agriculturesensibles à la nutrition 35

Mécanismes d’accès au financement des sous projetsproductifs 36 - 43

APPUI-CONSEIL

Un ouvrage sur le financement des chaînes devaleur agricoles 32

NOTE DE LECTURE

ESPACE PARTENAIRES

La Directrice de CROPSEC parle du plan d’affaires decette coopérative 30Rencontre avec Monsieur Kamga Ami de la Société desProvenderies du Cameroun (SPC) 31

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EDITORIAL

N° 002 octobre-novembre-décembre 2016PIDMA Agribusiness News

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EDItORIAl

Lors de son discours prononcé le 17 janvier 2011 àl’occasion du Comice agropastoral d’Ebolowa, le Pré-sident de la République, Son Excellence Paul BIYA a,fixé le nouveau cap de l’agriculture camerounaise, unsecteur sur lequel le Cameroun fonde beaucoup d’es-poir pour devenir émergent à l’horizon 2035. Après

un diagnostic sans complaisance de ce secteur, le Chef de l’Etat ajeté les bases de la nouvelle politique agricole du Cameroun, unpays où 60% de la population vit essentiellement de l’agriculture.

A bien des égards, le Projet d’Investissement et de Développe-ment des Marchés Agricoles (PIDMA), une initiative conjointe duGouvernement du Cameroun et de la Banque mondiale de parses missions, est un outil qui s’inscrit dans le cadre de la mise enœuvre de la nouvelle politique de l’agriculture de seconde géné-ration prônée par le Chef de l’Etat, Son Excellence Paul BIYA. Eneffet, il a été conçu pour assurer la transformation de l’agriculturede subsistance à faible productivité en une agriculture commer-ciale, contractuelle; notamment par l’amélioration des chaînes devaleurs compétitives des filières manioc, maïs et sorgho, dans lescinq zones agro-écologiques du pays.

Dans cette perspective, le Ministre de l’Agriculture et du Déve-loppement Rural ne ménage aucun effort pour l’exécution har-monieuse de ce projet innovant, ô combien complexe bâti autourdu partenariat public-privé pour approvisionner les agro-indus-tries locales en matières premières à partir des sociétés coopé-ratives agricoles.

Rendu à sa deuxième année de mise en œuvre, le PIDMAaffiche des résultats globalement encourageants. Ce projet a jouéun rôle décisif dans le processus ayant rendu possible la relancedepuis le 9 mai 2016 des activités d’immatriculation des sociétéscoopératives conformément aux dispositions de l’Acte UniformeOHADA. Pour la campagne agricole 2015/2016, les plans d’af-faires d’une première vague de 29 sociétés coopératives agricolesavoisinent 10 milliards de Francs CFA. Des projets productifs pources coopératives sont en cours de financement pour près de 4milliards de francs CFA.

Dans ces conditions, l’on est en droit d’envisager le démarragedes premières opérations d’approvisionnement des agro-indus-tries en matières premières à la fin du présent exercice ou endébut 2017. Il est à noter que la demande annuelle cumulée àsatisfaire exprimée par les agro-industries locales s’élève à 96000 tonnes tous produits confondus. Pour la campagne agricole2016/2017, le portefeuille du PIDMA s’enrichit de 33 nouvellescoopératives. Les études techniques en vue de la réhabilitationde 1550 km de routes rurales étant bouclées, la première phased’un vaste programme de désenclavement des bassins de produc-tion qui porte sur un linéaire de 500 km, démarre cette annéedès la fin des saisons des pluies. La même dynamique sera bientôtobservée pour le volet nutrition dont l’Accord de Don a été signéle 4 mars 2016 entre le Ministre de l’Economie, de la Planificationet de l’Aménagement du Territoire et la Directrice des Opéra-tions de la Banque mondiale en présence du Ministre de l’Agri-culture et du Développement Rural. Les tout premiers

sous-projets relevant du volet «nutrition» sont achevés et lesconditions d’une montée en puissance du financement des acti-vités relevant du Don Japonais sont définitivement réunies.

Au 30 septembre 2016, le PIDMA affiche un taux de décaisse-ment de 32 %. En fin d’exercice, ce taux devrait atteindre voiredépasser la barre de 35%. Ainsi, le taux de décaissement de 30%envisagé pour décembre 2016 sera largement dépassé. Au vu desperspectives qui se dessinent, tout porte donc à croire que leprojet devrait atteindre sa vitesse de croisière en 2017, c’est-à-dire rendu à mi-parcours de sa mise en œuvre.

Dans cette perspective, un accent tout particulier est mis sur ladensification des résultats du PIDMA, notamment ceux ayant unfort impact sur l’atteinte des objectifs du projet. Une sensibilisa-tion plus accrue des coopératives est en cours et sera intensifiéeen vue de la mobilisation de leur contribution en numéraire etdu bouclage des dossiers de financement des sous projets pro-ductifs dans les délais. Dans le cadre du PIDMA, dois-je le rappe-ler, la contribution du projet est disponible sous réserve de lamobilisation des 10 % des coopératives et l’approbation des re-quêtes de financement par les banques commerciales. La contri-bution des coopératives a souvent posé problème dans certainscas. C’est le lieu d’exhorter celles des coopératives qui traînentencore le pas à mobiliser leur quotte part dans les délais, afin debénéficier du financement de leurs sous-projets productifs.

Au demeurant, au vu du caractère innovant du projet, un dispo-sitif a été mis en place pour capitaliser les leçons apprises et lesbonnes pratiques développées dans le cadre de sa mise en œuvre.En temps opportun, les autorités compétentes pourronts’appuyer sur les données disponibles pour d’éventuels réajuste-ments.

Thomas Ngue Bissa

Le PIDMA monte en puissance

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BAROMEtRE

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Le Ministre de l’Agriculture etdu Développement Rural(MINADER), Henri EyebeAyissi, en présence de deux au-tres membres du gouverne-ment - Luc Magloire Mbarga

Atangana du Commerce et Docteur Taïgade l’Elevage, des Pêches et des Industriesanimales, a présidé le 23 Février 2016 àl’esplanade de l’hôtel de ville de Yaoundéune cérémonie solennelle de remise dematériel roulant aux directions techniquesdu MINADER. Au total, 7 véhicules 4X4 detype Land cruiser et Hilux et 40 motos

tout terrain de marque Jialing d’une valeurde 244 millions de francs CFA acquis surfinancement PIDMA ont été offerts à sixdirections techniques du MINADER impli-quées dans la mise en œuvre de certainesactivités du projet. Cette dotation, s’inscrit dans le cadre del’appui logistique de ce Projet auMINADER, dans l’exécution de ses mis-sions de structuration et d’immatriculationdes coopératives, de renforcement ducontrôle, d’inspection, de certification etde multiplication des semences de basepour le maïs, le manioc et le sorgho, de

réhabilitation des fermes semencières éta-tiques, et de suivi des coopératives parte-naires du projet telles que prévues dans lesmanuels du projet. Ainsi outillés, les services bénéficiaires, àsavoir, les directions du Développement del’Agriculture (DDA), de la Règlementationet du Contrôle de la Qualité (DRCQ), desOrganisations Professionnelles Agricoles(DOPA),du Développement Local etCommunautaire (DDLC), du Génie Ruralet de l’Amélioration du Cadre de Vie enmilieu rural (DGRCV) et des Etudes, desProgrammes et de la Coopération

Du matériel roulant flamba de 244 millions de Fcfa offe

APPUI LOGISTIQUE DU PIDMA AUX DIRECTIONS DU MINADER

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(DEPC), pourront aisément appuyer les ac-tivités du projet en relation avec les ob-jectifs de la composante B du Projet, àsavoir l’appui au système de production etdiffusion des semences, aux services pu-blics clés et au transfert de technologie.

Développer une véritable syner-gie d’actionDans son allocution de circonstance, le Mi-nistre de l’Agriculture et du Développe-ment Rural tout en saluant les résultatsatteints jusqu’ici par les services concer-

directeurs concernés.

Un cahier de charges pour unebonne utilisation du matérielLa gestion de ce matériel roulant est régiepar un cahier des charges dont copie aété remise séance tenante aux principauxutilisateurs. Une photo de famille réunis-sant les bénéficiaires autour des membresdu Gouvernement avec en arrière-plan lematériel roulant offert, a immortalisé cettecérémonie.

La Rédaction

nés, a relevé que la dotation du PIDMAallait booster leurs capacités d’interventionen matière d’accompagnement et d’appui-conseil aux coopératives. le MINADER quin’a pas manqué au passage d’engager sesservices concernés à gérer le matériel misà leur disposition en bon père et en bonnemère de famille en vue de l’atteinte des ré-sultats du projet. Après les essais démonstratifs ayant mis enévidence le très bon état du matériel rou-lant, le Ministre de l’Agriculture et du Dé-veloppement Rural et ses collègues ontprocédé à la remise solennelle des clés aux

ant neuf d’une valeur ert

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Résultats atteints avec l’appui du PIDMA par les directions concernées avant la dotation

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Le Ministre de l’Economie, de la Planifi-cation et de l’Aménagement du Terri-toire (MINEPAT), Monsieur Louis PaulMotaze et la Directrice des Opérationsde la Banque mondiale, Madame Elisa-beth Huybens ont procédé le vendredi

04 mars 2016 à Yaoundé à la signature d’un Accordde Don d’un montant de 2 700 000 (deux millionssept cent mille) dollars américains soit environ 1milliard et 350 millions de francs CFA pour le fi-nancement de la composante Nutrition au sein duPIDMA.Rehaussée par la présence du Ministre de l’Agri-culture et du Développement Rural, MonsieurHenri Eyebe Ayissi qui assure la tutelle du PIDMAet celle du Ministre de l’Elevage, des Pêches et desIndustries Animales, le Dr Taiga et de l’Ambassa-deur du Japon, la cérémonie a connu deux temps

forts.Après la signature des documents, deux allocu-tions ont été prononcées, celles de la Directricedes Opérations de la Banque Mondiale et du MI-NEPAT.Le Don Japonais adressera plus spécifiquementl’agriculture sensible à la nutrition et le renforce-ment de capacités des petits producteurs vulnéra-bles et particulièrement les femmes. Dans cetteperspective, il appuiera notamment les activités vi-sant à promouvoir un accès durable aux semencesdes fruits et légumes y compris les espèces indi-gènes à forte valeur nutritive et apportera unappui institutionnel et technique au MINADERainsi qu’à d'autres départements ministériels pourl’intégration de la nutrition dans les politiques etprogrammes agricoles. Il appuiera également lamise en œuvre des activités d'éducation nutrition-

nelle dans les zones couvertes par le projet.Les activités nutritionnelles soutenues par le DonJaponais sont conçues et mises en œuvre sur labase des leçons apprises à partir des techniquesd'optimisation de l'impact nutritionnel des pro-grammes agricoles.Le Cameroun et la Banque Mondiale ont signé endate du 15 décembre 2014, un accord de prêt d’unmontant de 100 millions de dollars US, soit environ50 milliards de francs CFA, pour le financement duPIDMA. Toutefois, ce crédit ne prenait pas encompte le volet nutrition. C’est dans ce sens que leDon Japonais intervient, pour prendre en compteles différentes préoccupations relatives aux bonnespratiques alimentaires et nutritionnelles.

La rédaction

Un Accord de Don signé pour le volet «Nutrition»

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PIDMA

LE POINTAu vu des résultats obtenus en 2015, et pre-nant en compte les difficultés et obstaclesrencontrés, les activités prioritaires en coursd’exécution sont les suivantes :1) l’immatriculation des coopératives enconformité avec l’Acte Uniforme OHADA relatif au droit des sociétés coopératives.2) le financement des investissements dessous-projets des coopératives de 1ère et 2ème

génération. 3) les travaux de réhabilitation des routes rurales et de construction d’autres infrastructures communautaires.4) la livraison aux coopératives, de semenceset engrais de qualité en quantité suffisante et àtemps.5) l’accompagnement des coopératives de 3ème

génération à la préparation des Business Plan,des contrats d’achat et des accords de parte-nariat productif et6) le démarrage des activités des Comités Ré-gionaux de Sélection (CRS) et des prestataireslocaux de services.

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L’immatriculation des coopéra-tives selon la Loi n° 92/006du 14 août 1992 relative auxsociétés coopératives et auxgroupes d’initiative commune(COOP/GIC) est devenue

caduque avec l’entrée en vigueur, le 15 mai2011, du 9ième Acte Uniforme del’OHADA en rapport avec le droit des So-ciétés Coopératives. Toutes les coopéra-tives préexistantes doivent se structurerpour se mettre en harmonie avec les dis-positions de l’Acte Uniforme. Grâce à desfinancements du PIDMA, le MINADER arévisé le Manuel de procédures d’immatri-culation et de tenue du registre des socié-tés coopératives, actualisé le Guided’élaboration de statuts et du règlementintérieur et renforcé les capacités des ca-dres de ses services centraux et déconcen-trés relativement aux nouvellesprocédures. Les documents supports del’immatriculation ont été imprimés et livrésaux services déconcentrés du registre surtout le territoire national en avril 2016. Larelance des activités d’immatriculation descoopératives a été officiellement annoncéepar le Ministre de l’Agriculture et du Dé-veloppement Rural le 9 mai 2016. Au 31août 2016, 12 coopératives bénéficiaires duPIDMA sont immatriculées.

Le financement des investissements descoopératives de 1ère et 2ème générationLe PIDMA a actuellement 62 coopérativesdans son portefeuille : 5 coopératives pi-lotes, dites de 1ère génération, appuyées parle Projet dès sa phase de préparation en2014; 24 coopératives de 2ème générationidentifiées par le Projet et appuyées en2015 pour l’élaboration de leur BusinessPlan; 33 coopératives de 3ème générationqui bénéficient actuellement d’un appui àl’élaboration de leur Business Plan. Le mo-dèle de Business Plan élaboré par le Projet,avec l’appui de la Société Financière Inter-nationale (SFI) pour les 5 coopératives de1ère génération a obtenu en 2015 l’aval desbanques commerciales avec lesquelles lePIDMA a signé des conventions de parte-nariat (ECOBANK, AFRILAND FIRSTBANK, BICEC, SOCIETE GENERALE CA-MEROUN). La plupart des business plansdes 24 coopératives de 2ème générationsont finalisés. A ce jour, 19 business planssur les 29 coopératives de 1ère et 2ème gé-nération ont été financés par le PIDMA. Lemécanisme de financement des sous-pro-jets des coopératives dans le cadre duPIDMA est particulier puisqu’il s’agit du co-

financement de leur Business Plan, appelé«Matching Grant», selon la répartition sui-vante : une contribution de la coopérative(10% minimum), une subvention du PIDMA(50%) et un prêt bancaire (40% maximum).Les activités éligibles dans le cadre du Bu-siness Plan portent sur l’acquisition d’en-grais, le financement des investissements(matériel agricole, bâtiments, unités detransformation, équipement de condition-nement, matériel roulant, etc.) et le besoinen fonds de roulement. A noter que les se-mences et boutures améliorées sont four-nies gratuitement par le PIDMA.

Réhabilitation des routes rurales et autresinfrastructures communautairesDans le cadre du PIDMA, 1 550 km deroutes rurales seront réhabilitées, en prio-

rité dans les zones des coopératives béné-ficiaires pour faciliter leur désenclavement.Pour la première phase des études, 500 kmde routes ont été identifiées et proposéesau MINADER, suite à des missions de ter-rain dans le cadre des activités du Comitéde routes, dont 250 km seront réhabilitésen 2016 et le reste en 2017. Le bureauECTA BTP a démarré, le 11 mars 2016, lesétudes techniques pour l’élaboration desdossiers de consultation des entreprisesdans un délai de huit mois en trois phasesde 500 km, sur une durée moyenne de 2,5mois chacune. Les travaux de réhabilitationdes 500 premiers km devraient commen-

cer en décembre 2016. Le contrôle et lasupervision des travaux seront assurés parle MINTP en tant que maîtrise d’œuvretechnique sur financement IDA. Le PIDMAfinancera également l’aménagement de 11sources dans 6 localités pilotes à Obala,Ndikiniméki, Ndom, Ngweï, Ngoulema-kong, Abong-Mbang; ainsi que la construc-tion de 7 entrepôts communautaires debase à Yaoundé, Batchenga, Douala, Ba-menda, Ngaoundéré, Garoua, Maroua.Enfin, 7 fermes semencières étatiques se-ront réhabilitées en infrastructures et équi-pements.Le PIDMA prend en charge 100% descoûts de fourniture des semences hybridesde maïs, de sorgho et des boutures de ma-nioc améliorées. Il est prévu en 2016 pourles besoins des coopératives de 1ère et2ème génération, l’acquisition et la mise à

leur disposition de 400 tonnes de se-mences certifiées de maïs hybride de va-riété Pannar 12; 73 tonnes de semencescertifiées de sorgho de saison pluvieuse et8 millions de boutures certifiées de ma-nioc.

Livraison aux coopératives de semences et engrais de qualitéLes engrais faisant partie du Business Plandes coopératives, ils sont financés suivantle mécanisme du matching grant. LePIDMA a appuyé la mise en place de Com-missions de Passation des Marchés dans lescoopératives de 2ème génération, leur im-

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prégnation sur les dossiers d’appel d’offrestypes respectant les procédures de laBanque mondiale et la constitution du dos-sier d’appel d’offres pour l’acquisition desengrais en fonction des besoins expriméspar chaque coopérative. Des appels d’of-fres groupés ont été lancés par les Coor-dinations régionales pour les besoins detoutes les coopératives bénéficiaires desbassins concernés. Les engrais ont été ré-ceptionnés par les coopératives et ontcommencé à être utilisés pour la 1ère cam-pagne.

Accompagnement des coopératives de 3ème générationLes 33 coopératives de 3ème génération ontcommencé à bénéficier en 2016 d’appuisidentiques à ceux apportés par le PIDMAaux 29 coopératives précédentes en ma-tière de renforcement de capacités (prin-cipes et valeurs coopératifs; leadership et

gouvernance; gestion d’une coopérativeagricole; chaîne de valeur ; passation demarchés; comptabilité, finances et élabora-tion d’un plan d’affaires; genre, développe-ment et planification stratégique; prise encompte des aspects environnementaux etsociaux; éthique et bonne gouvernance;changement climatique; lutte contre les or-ganismes nuisibles; techniques de produc-tion compétitives et durables). Descabinets spécialisés en comptabilité-finance(agréés «Business Edge» par la Société Fi-nancière Internationale, filiale de la Banquemondiale) les appuient pour élaborer leurBusiness Plan, avant un travail de mise encohérence qui sera assuré par le Projet. Pa-rallèlement, le PIDMA travaille à l’élargis-sement d’un portefeuille d’agrobusinesspartenaires pour faciliter l’établissement departenariats productifs et de contratsd’achat entre eux et ces nouvelles coopé-ratives, en particulier dans la chaîne de va-

Produits demandés Tonnage cumulé

Sorgho nettoyé 10 000 tonnes

Maïs grain séché 34 5000 tonnes

Farine de manioc de haute qualité 51 500 tonnes

Total 96 000 tonnes

Source : conventions signées entre le PIDMA et les agro industries

Besoins annuels des agro-industries

leur du manioc pour la fourniture de farinede haute qualité, d’amidon alimentaire ounon, de manioc surgelé, etc…

Les Comités Régionaux de Sélection, Experts Indépendants et Conseillers de ProximiéLa mise en place des Comités Régionauxde Sélection (CRS) et la formation de leursreprésentants a eu lieu en juin 2016. Ils se-ront responsables de l’évaluation et de lavalidation des sous-projets des coopéra-tives qui souhaitent bénéficier du PIDMA,aidés en cela par un Panel d’Experts Indé-pendants qui viennent d’être recrutés. CesComités sont constitués de représentantsdésignés par les entreprises d’agrobusinesspartenaires (2 membres votants), lesbanques commerciales partenaires (2membres votants), les faîtières d’organisa-tions de producteurs (PLANOPAC etCNOPCAM : 1 membre votant chacune)et par les ministères sectoriels impliqués(MINADER, MINEPAT, MINTP, MINEPDED: 1 membre chacun avec statut d’observa-teur), le Coordonnateur régional duPIDMA faisant office de secrétaire. Lescoopératives ont été informées sur la pro-cédure à suivre et sur les critères de sélec-tion des sous-projets lors de réunionsd’information organisées par les coordina-tions régionales dans les 34 bassins de pro-duction ciblés par le PIDMA, ledossier-type de demande leur a été fournià cette occasion. Elles bénéficieront de l’ap-pui de Conseillers de Proximité, en coursde recrutement par le PIDMA, pour lemontage de leur dossier, comprenant leurprojet de partenariat productif avec unagrobusiness et leur Business Plan. Si leurdemande est validée par le Comité de sé-lection, ces conseillers les appuieront éga-lement pour mettre en œuvre leursous-projet.

Une synthèse de Marie José Bourgeset de Félix Nkapemin

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Depuis des décennies, l’Etat cherche desmoyens pour apporter des solutions durablesaux problèmes de financement de l’agricultureau Cameroun. Les premières tentatives par lesbanques spécialisées ont montré leurs limites.De l’autre côté, Les banques classiques invo-quent plusieurs arguments pour justifier leurréticence à financer la production agricole :manque de collatéraux et de garanties, volatilitédes revenus et des prix, et incapacité à couvrirle risque lié aux fluctuations climatiques. Mêmeles Etablissements de Microfinance (EMF) n’ontpas pu faire grande chose : leur difficulté étantliée au manque de ressources de long terme.

CAMPAGNE AGRICOLE 2015/2016

Des besoins en financement des coopératives de l’ordrede 10 milliards de Fcfa

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N° 002 octobre-novembre-décembre 2016PIDMA Agribusiness News

Le magazine des chaînes de valeurs du manioc, maïs et sorgho16

Le Projet d’Investissement et de Développement des MarchésAgricoles (PIDMA) veut aujourd’hui relever le défi du finan-cement de l’agriculture au Cameroun en invitant le monderural sur la place des grands marchés agricoles. Le manioc, lemaïs et le sorgho sont des filières par lesquelles le PIDMAentend faire transiter les paysans jusqu’à ce lieu d’échanges

commerciaux où leur apport pour le développement global est attendu.Ce projet, qui se veut celui de l’accompagnement intégral des popula-tions rurales dans leur quête du bien être à travers l’agriculture s’appuiesur les sociétés coopératives, expression implicite de la solidarité, quiconstitue l’une des valeurs auxquelles le PIDMA est sensible.

Déjà, dans le premier numéro de notre magazine, PIDMA AgrobusinessNews paru en juin 2015, nous évoquions les critères d’éligibilité des So-ciétés Coopératives Agricoles au cofinancement en même temps quenous éclairions nos lecteurs sur les différentes phases qui sous-tendentle processus de sélection du sous-projet qui fait l’objet du financement.Pour la campagne agricole 2015/2016, les besoins en financement des29 sociétés coopératives agricoles du portefeuille du PIDMA avoisinent10 milliards de Francs CFA avec plus de 50% en cours de décaissementdans les différentes Régions: (i) 925 768 620 FCFA à l’Ouest et Nord-Ouest, (ii) 1 248 090 442 FCFA au Littoral et Sud-Ouest, (iii) 2 163587 250 FCFA dans le Septentrion (Adamaoua, Nord et Extrême Nord)et (iv) 779 213 65 FCFA dans le Centre, Sud et Est.

Pour la campagne agricole 2016/2017, 33 nouvelles coopératives frap-pent à la porte, preuve que le PIDMA constitue un moyen salutaire surlequel les «Seigneurs de la terre» peuvent dorénavant compter pour sefrayer un passage vers les marchés agricoles. Penser avec les 62 coopé-ratives qui sont venus à la rencontre du PIDMA que le projet changeraleur existence n’a rien de chimérique le rêve n’étant qu’une illusion àl’opposé du PIDMA qui est une réalité tangible. Les banques commer-ciales ont retourné la veste et se sont engagées à accompagner les coo-pératives aux côtés du projet Jusqu’ici, la BICEC, SG Cameroon AfrilandFirst Bank et EcoBank se sont engagées à couvrir 40% des besoins ex-primés, soit un total de près de 4 milliards de Francs FCFA pour la pre-mière campagne avec 1 521 209 276 FCFA en cours de financementdans trois banques sur quatre.

Même si le projet est conçu pour garantir la prospérité à tout bénéfi-ciaire, il faut cependant rappeler les proportions d’effort financier quirevient à chaque maillon : la coopérative elle-même déclenche le méca-nisme de cofinancement avec sa contribution de minimum 10% des be-soins, le PIDMA apporte un maximum de 50 % et les institutionsbancaires apportent un crédit pour couvrir maximum 40 % du finance-ment exprimé.

Au 31 Juillet 2016, 19 coopératives ont mobilisé 398 102 354 FCFA etont bénéficié des subventions du PIDMA pour 1 924 744 840 FCFA.Les banques se mobilisent pour débloquer les crédits pour 1 521 209276 FCFA pour couvrir 67% des besoins en cours de financement.

La confiance des banques partenaires

Kengne

Date 30 Juin 2016 30 Juillet 2016 30 Août 2016

Subvent ionPIDMA

1 523 369 690 1 924 744 840 2 056 149 760

Nombre de coopératives

15 19 22

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COOPERATIVEMontant Business PlanF. CFA

Mobilisation RessourcesCoopératives F. CFA

Subvention PIDMAF.CFA Crédit Banques F. CFA Total F. CFA

Taux de Mobilisationressources par les coo-

pératives Régions

GREEN CORN 146 618 620 14 670 000 73 309 310 58 680 000 146 659 310 100,1%

Ouest/Nord-OuestCOCENOUN 151 000 000 15 100 000 75 500 000 60 400 000 151 000 000 100%

AGORAH 200 000 000 18 000 000 90 000 000 72 000 000 180 000 000 90%

SOCOPROM 327 650 000 32 765 000 163 825 000 131 060 000 327 650 000 100%

NGOIFACOS 100 500 000 9 985 000 49 925 000 39 940 000 99 850 000 99,4%

TOTAL 925 768 620 90 520 000 452 559 310 362 080 000 905 159 310 97,8%

SOCOCCEN 300 406 000 12 000 000 60 000 000 48 000 000 120 000 000 39,9%

AdamaouaNordExtrème-Nord

CROPSEC 461 500 000 15 575 000 77 875 000 62 300 000 79 400 000 33,7%

USCOOPMBAMTI

320 776 040 31 334 874 156 674 370 125 339 496 313 348 740 97,7%

ALLAHMAOUDO

74 812 096 7 500 000 37 500 000 30 000 000 75 000 000 100,3%

USCOOP CABARKA

336 714 800 33 721 325 168 357 400 134 885 300 257 304 000 100,1%

JAWA 60 000 000 2 200 000 11 000 000 8 800 000 22 000 000 36,7%

SOCOMAD 231 348 314 21 512 877 107 564 385 86 051 508 215 128 770 93%

FEPICAM 378 030 000 37 803 000 189 015 000 145 488 875 372 306 875 100%

TOTAL 2 163 587 250 161 647 076 807 986 155 640 865 179 1 454 488 385 74,7%

SOCOOPRO-MAN

441 409 250 46 381 278 220 704 625 174 323 347 441 409 250 105,1% Centre /Sud/Est

SCOOPCAAPMAB

337 804 375 24 000 000 120 000 000 96 000 000 240 000 000 71%

TOTAL 779 213 625 70 381 278 340 704 625 270 323 347 681 409 250 90,3%

PROMACAMCOOP CA

300 000 000 14 985 000 74 925 000 59 940 000 149 850 000 50%

Littoral/Sud-OuestIKILIFROT-COOP 339 325 667 13 000 000 65 000 000 52 000 000 130 000 000 38,3%

COOP-CA PRO-MASAMAC

292 125 275 5 050 000 25 250 000 20 200 000 50 500 000 17,3%

MBASMASGRA-COOP

316 639 500 42 519 000 158 319 750 115 800 750 316 639 500 134,3%

TOTAL 1 248 090 442 75 554 000 323 494 750 247 940 750 646 989 500 60,5%

TOTAUX 5 116 659 937 398 102 354 1 924 744 840 1 521 209 276 3 688 046 445 77,8%

Tableau : Financement en cours au 31 Juillet 2016

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L’acuité du problème des in-frastructures publiquesdans les unités de produc-tion de base a été consta-tée durant la phase depréparation du PIDMA. En

effet, dans les 34 bassins de productionde maïs, manioc ou sorgho ciblés par leProjet, les faits sont implacables : difficul-tés d’accès aux exploitations agricolesdont certaines se retrouvent complète-ment isolées ou simplement abandonnéesdu fait de l’enclavement ou du piètre étatdes routes; difficultés ou presqu’impossi-bilité de transporter les produits deschamps du fait de la plus-value induite surles coûts de transport vers les structuresde stockage, les unités de transformationsou alors les circuits de commercialisation. En plus des entraves liées aux voies d’ac-

cès, il faut également relever l’insuffisanceou l’inexistence des infrastructures destockage de qualité post-récoltes. Dansles bassins de productions, des disparitésen termes d’infrastructures existentpour les mêmes spéculations. Ce besoincriard d’équipements communautaires àusage collectif est à l’origine du déclinéconomique de certains bassins, qui jadis

étaient de véritable greniers agricoles.Face à cette situation, le PIDMA se donnepour ambition de désenclaver les bassinsde production pour faciliter l’écoulementdes produits vers les agro industries.Pour résoudre cette épineuse questionde l’enclavement, la réhabilitation de plusd’un millier de kilomètres de routes ru-rales a été proposé durant la phase de

Le désenclavement des bassins de production en première ligne

Maillon incontournablepour l’accès aux unitésde production, detransformation, destockage et aux mar-ché, la réhabilitationdes routes rurales quisillonnent les bassinsde production consti-tuent le pôle majeurde la Sous-composanteA3 «Financement desinfrastructures publiquesde bas» du Projet d’Investissement et deDéveloppement des Marchés Agricoles(PIDMA).

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préparation et inscrit dans les documentsdu Projet. Il est prévu également laconstruction d’infrastructures publiquescommunautaires de base à usage collectif,telles que les magasins ou entrepôts destockage, les marchés pour la commercia-lisation des produits, etc…Réhabilitation des routes rurales : une

plus-value pour l’agriculture de se-conde génération La réhabilitation des routes rurales vapermettre entre autres, le désenclave-ment des bassins de production aveccomme corollaires : (i) l’évacuation aiséede la production agricole des champsvers les unités de stockage et de trans-

formation ainsi que les agro-industries; (ii)l’amélioration des conditions de trans-port des personnes et des biens; (iii) unregain d’activité dans les exploitationsabandonnées du fait de l’enclavement ; (iv)une amélioration du cadre de vie des pro-ducteurs en milieu rural. De même, le dé-veloppement des infrastructures destockage, des marchés et autres équipe-ments communautaires à caractère publicva accroître l’offre en termes destockage, conservation et sécurisationdes produits, offrant ainsi des structuresmodernes et adaptées aussi bien auxproducteurs qu’ aux autres acteurs deschaînes de valeurs des produits agricoles.Le PIDMA n’étant pas un projet routier,ses actions ne prétendent pas se substi-tuer aux missions régaliennes de l’Etat enmatière de développement et d’entretiendes infrastructures routières. Les inter-ventions prévues sont faites en tenantcompte du principe de subsidiarité. D’oùla forte synergie développée avec le Mi-nistère en charge des routes et la Direc-tion en charge du génie rural duMINADER. L’achèvement des études techniquespour la réhabilitation de 1550 km deroutes avec les meilleures options a ou-vert la voie à la mise en œuvre d’un vasteprogramme de réhabilitation de 500 kmdes routes dans les dix régions sur finan-cement de la banque mondiale. La pre-mière phase qui porte sur la réhabilitationd’au moins 125 km de routes rurales, dé-marre incessamment avec la fin des sai-sons de pluie. Pour les 1050 km restants,Le PIDMA est en quête de financementsadditionnels. D’ores et déjà, des négocia-tions sont avancées entre le projet et laJapan International Cooperation Agency(JICA) pour le financement conjoint decertains axes, notamment ceux desser-vant les zones d’interventions communes.

Construction des entrepôts modernesLes chantiers de construction de Sept(07) entrepôts d’une capacité de 2500 à5000 m3 à Yaoundé, Bastchenga, Ba-menda, Douala, Ngaoundéré, Garoua etMaroua sont sur le point d’être lancés.Les études techniques y afférentes étantachevées. Les conditions semblent doncréunies pour que le déploiement duPIDMA dans le domaine de la mise enplace des infrastructures atteigne sa vi-tesse de croisière dans les tout prochainsmois.

Luc Ndimi

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ENVIRONNEMENt

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Au moment où le Camerouns’engage, à travers le Projetd’Investissement et de Dé-veloppement des MarchésAgricoles, à transformerl’agriculture de subsistance

de faible productivité en une agriculturecommerciale avec des chaînes de valeurscompétitives du manioc, maïs et sorgho auprofit des petits producteurs regroupés encoopératives, l’incertitude climatique faitplaner une menace sérieuse sur les initia-tives des producteurs ruraux.A ce sujet, la recherche scientifique mon-diale sur le changement climatique émet defaçon quasi unanime de sombres prévisions.En effet les émissions de gaz à effet de serre(GES), principalement dues à la combustiondes énérgies fossiles, devraient augmenterde 52 % d’ici 2050. Ce qui se traduirait parune augmentation des températuresmoyennes mondiales de l’ordre de 1,7 – 2,4°C. Ce variation entraînera entre autres :une augmentation de la survenue des évè-nements météorologiques extrêmes telsque les vagues de chaleur, les sècheresses,les tempêtes et les inondations. De gravesdommages sur les infrastructures clés et lescultures sont donc à redouter.Au Cameroun, les producteurs agricolesressentent le changement climatique à tra-vers l’instabilité des saisons, l’augmentationde la chaleur, le caractère aléatoire de laquantité des précipitations enregistrées aucours d’une saison d’une zone géogra-phique à l’autre, etc. avec pour consé-quences, la non maîtrise du calendrieragricole par les petits producteurs et labaisse des rendements qui rendront difficilele cas échéant, le respect des engagementscontractuels souscrits par les uns et les au-tres dans le cadre d’une agriculturecontractuelle. Face à cette menace, leshommes, les femmes et les jeunes que lePIDMA cible, ne disposent d’aucune solu-tion.Le changement climatique est un phéno-mène mondial tributaire de facteurs tantnaturels qu’anthropiques mais dont l’inver-sion ne peut s’opérer à l’échelle de l’indi-vidu. Face à cette réalité, la survie des

hommes en général, et des petits produc-teurs ruraux en particulier, dépend non pasde la capacité de chacun à inverser la ten-dance climatique à son niveau, mais del’adaptation à la réalité du moment sous ré-serve de l’évolution à venir qui tend le plussouvent vers l’aggravation qu’au retour dela situation antérieure. Bref, c’est d’un chan-gement de paradigme qu’il est question, etle PIDMA en est bien conscient.Au même moment où se tenait à Paris lagrand-messe mondiale sur le changementclimatique, et dans une approche de gestionde risques dans le cadre d’une agriculturecommerciale durable, le Ministère de l'Agri-culture et du Développement Rural (MINA-DER) à travers le PIDMA, en collaboration

avec le Département du Changement Cli-matique de la Banque mondiale et des ex-perts locaux ,organisait à Douala, un atelierd’Agriculture intelligente face au change-ment climatique sur le thème : «d’atténuationet adaptation climatique par la gestion desterres et de l’eau.»Cette formation était en droite ligne avecla nouvelle stratégie agricole de la Banquepour l'Afrique intitulée «Afrique en croissance: Libérer le potentiel du secteur de l'agro-indus-trie». Elle a mis en évidence la nécessité d’in-tégrer le changement climatique dans laconduite des activités agricoles. A traverscet atélier, il était question pour la BanqueMondiale de contribuer à développer la ré-silience des petits agriculteurs face aux aléas

Le PIDMA parie pour l’agriculture intelligente

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du changement climatique. La formation aégalement permis d’apporter des réponsesà la demande croissante d’une agricultureindustrielle en lien avec le chagement clima-tique. Supervisé par M. Thomas Ngué Bissa,Coordonnateur National du PIDMA avecl’appui technique de Mmes Dr. Mei Xie etYu Huan de la World Bank Institute of Cli-mate Change, et des personnes ressourceslocales, la formation était destinée aux ca-dres du PIDMA, aux représentants des 29coopératives et aux administrations parte-naires.Les différents exposés ont édifié les parti-cipants sur des exemples de restaurationdes paysages dégradés en Chine, en Ethio-pie et en Zambie, une expérience de la ges-

tion des terres au Cameroun par le PNDP,l’agriculture de conservation en Zambie,l’agroforesterie au Cameroun avec l’exem-ple de Inga AlleyCropping, l’utilisation d’unhydro-rétenteur : la Pluie Solide, l’évaluationex ante du carbone avec EXACTOOL de laFAO.Un outil d’adaptation au changement clima-tique a particulièrement retenu l’attentiondes participants. Il s’agit de l’agriculture deconservation. L’agriculture de conservationconsiste à découvrir le sol le moins possibleen évitant de brûler la litière et à maintenirsa structure en limitant le labour au strictminimum. Cette technique procure lesavantages suivants: (i) Le sol absorbe del’eau et la conserve longtemps sans perdre

sa structure, (ii) le sol résiste aux inonda-tions mieux qu’un sol labouré, (ii) le solconserve sa fertilité, stocke le carbone etassure de bons rendements à l’agriculteur.L’agriculture de conservation disposemême déjà des outils de labour minimum.Cette technique peut bien être appliquéedans les zones de savane du Cameroun oùla biomasse est régulièrement brûlée par lesfeux de brousse tout en laissant le sol nu,exposé à une intense évaporation et sansmatière organique suffisante pour assurerde bons rendements des cultures prati-quées.L’agriculture de conservation a fortementmarqué les participants. Toutefois, un ques-tionnement a été soulevé.En effet, beaucoup participants ont émis desréserves sur sa faisabilité dans de grandesexploitations, et ont même pensé que cettetechnique nous ramerait en arrière versune agriculture de subsistance utilisant desoutils rudimentaires au lieu des tracteurs etautres équipements modernes qui caracté-risent l’agriculture industrielle.Ce questionnement n’a pas trouvé de ré-ponse au cours de l’atelier, mais l’exempled’une coopérative partenaire du PIDMA,MBASMAS GRA-COOP, à kuke kumbo quiexploite des parcelles à Kouke Kumbo surle flanc ouest du Mont Cameroun montrebel et bien que l’on peut recourir à l’agri-culture de conservation dans le cadre d’uneagriculture commerciale durable.En effet, les visites à l’occasion du screeningenvironnemental de la coopérative du 4 au5 Mars 2016 ont permis de voir de près uneformidable expérience de 120 ha de champde maïs où ni le feu ni le labour n’ont pasété utilisés pour la préparation du sol, en-core moins l’engrais chimique pour nourrirla culture. Les résultats obtenus sont im-pressionnants même si pour le moment,l’on ne dispose pas des données sur lesrendements ou des bénéfices dégagés parl’activité grâce au recours à cette technique,néanmoins l’on a pu observer un sol trèsbien couvert, de grosses tiges de maïs por-tant de gros épis de variété composite.En définitive, l’agriculture de conservationest une technique d’agriculture intelligenteface au changement climatique qui permetgrâce au maintien de la matière organiquedu sol et la préservation de la structure demieux conserver la fertilité, de stocker ducarbone dans le sol, d’assurer de bons ren-dements et de donner du travail à plusieurspersonnes au niveau rural. Comme le mon-tre l’exemple de la coopérative MBASMAS-GRA, cette technique est utilisable auCameroun dans le contexte de l’agriculturecommerciale durable.

Raphael Abega

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2,7 et 6,1 tonnes/ha. Le comporte-ment des variétés vis-à-vis des patho-logies virales et des ravageurs (foreursdes tiges) a été apprécié. Sur les 24 gé-notypes mis en culture, 18 ont un ren-dement supérieur à 4 tonnes/ha enstation. De ce lot des génotypes (openpollinated) se dégagent, notammentACR06 TZL COMP4C4 F2, et CMS8704 avec des rendements de 5,9 et5,7 tonnes/ha respectivement. Lesdeux meilleures variétés hybridesLY1001-14 et LY101-10 ont des ren-dements moyens de 6,1 et 5,7tonnes/ha.

Sélection variétale sur le maniocamélioré et bio-fortifié Les activités de recherche sur les va-riétés de manioc sélectionnées ontporté sur 18 variétés expérimentéesdans 4 zones agro-écologiques. Ces ac-tivités et les résultats obtenus au tra-vers du partenariat PIDMA-IITA sontconsignés dans le tableau 1. Après 12mois de culture, ces travaux ont abouti

Production et promotion des semences de maïs et manioc issues de variétés améliorées et bio-fortifiées

Dans la perspectived’amélioration du sys-tème de productionet diffusion des se-mences, et servicespublics clés (Sous-

composante B1), le PIDMA a entreprisde produire et fournir du matériel vé-gétal sain et de qualité aux coopéra-tives et autres cibles. Il en résulte unsystème semencier en cours d’amélio-ration avec la collaboration de la Di-rection du Développement del’Agriculture (DDA) du MINADER, del’IITA et de l’IRAD. La collaboration duPIDMA avec la recherche et le déve-loppement a permis de mener en 2015diverse activités en lien avec le secteursemencier du maïs et du manioc.

Sélection variétale sur le maïsLes expérimentations sur les variétésde maïs sélectionnées ont porté sur24 génotypes de maïs dans la Régiondu Centre (3 sites). Les essais ont ré-vélé des rendements compris entre

à 9 variétés recommandées pour leursmultiples avantages (résistance à lamosaïque, rendement, extrait sec, te-neur en caroténoïde). Les boutures demanioc ont été produites tant pour lescatégories semences de base (1 millionde boutures de base) que pour la ca-tégorie semence certifiée (2,1 millionsde boutures certifiées). Par ailleurs, unréseau de 26 multiplicateurs privés aété constitué, formé et accompagnépar l’IITA.

Sélection de variétés de maïs et ma-nioc bio-fortifiéesLes essais en milieu paysan établis

dans le Centre (Nkolbisson, Evoudoulaet Ntui) ont porté sur 5 génotypesriches en provitamine A (PVA SYN8,PVA SYN13, PVA SYN21, PVA SYN18,PVA SYN 6 F2). Deux de ces variétésriches en provitamine A se révèlent in-téressantes (PVA SYN13 et PVASYN21 avec des rendements de 4,7-4,9 t/ha).Trois (03) génotypes de ma-nioc ayant une racine jaune ont étéconsidérés pour les expérimentationsen milieu réel. La teneur moyenne encaroténoïdes dans les feuilles fraîchesest de 1,9 µg/g avec des valeurs mini-males et maximales de 1,74 µg/g (va-riété 01/0040-27) et 2,04 µg/g (variétéMM97/JW2-2) respectivement. Dansles racines jaune fraiches, la teneurmoyenne en caroténoïdes de 4,0 µg/gavec des valeurs minimales et maxi-males de 3,5 µg/g µg/g (variété01/0040-27) et 4,5 µg/g (variétéMM97/JW2-2) respectivement. Les te-neurs en caroténoïdes dans les racinessont assez stables dans les 7 sites ap-partenant aux 4 zones agro-écolo-giques. Une observation contraire estnotée en ce qui concerne les teneursen caroténoïdes dans les feuillesfraîches.

Analyse nutritionnelle des dérivésdu manioc Ces analyses ont été conduites pour

les 18 variétés de manioc expérimen-tées dans les 7 stations de recherche

RECHERCHE Et DEVElOPPEMENt

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IRAD. Dans les feuilles fraîches de ma-nioc, les teneurs moyennes ont été re-levées pour les protéines (23,6%), lecalcium (14 mg/g), le magnésium (3,8mg/g), le potassium (10,5 mg/g), lephosphore (2,7mg/g), le zinc (50.9µg/g) et le fer (186.2 µg/g). Ces nutri-ments sont beaucoup moins concen-trés dans les racines fraîches demanioc en termes de protéines (1,47%), calcium (0,7 mg/g), magnésium (0,7mg/g), potassium (7,9mg/g), phosphore(1,1 mg/g), zinc (9,24 µg/g) et fer(13,47 µg/g).

Promotion de la semence de qualité A travers l’IITA, la distribution de bou-tures certifiées a été effective dans lesRégions du Centre et de l’Est. En ontbénéficié gratuitement, 3 coopératives(607 900 boutures) ainsi que 2 pro-ducteurs privés (30 000 boutures)pour un total de 637 900 boutures ve-nant de 9 variétés. Par ailleurs, il y a eudistribution dans l’Est de boutures(115 500) des variétés résistantes à lasouche ougandaise de la mosaïque dumanioc.A travers le Programme de Dévelop-pement et de Valorisation des Racines,Tubercules et du Plantin (PDVRTP), lePIDMA a procédé à la distribution de2 778 000 boutures de manioc issuesdes parcs à bois du MINADER et deschamps semenciers des multiplicateursindividuels, en collaboration avec laDRCQ (Direction de la Règlementa-tion et du Contrôle de Qualité), laDEPC (Direction des Etudes, des Pro-jets et de la Coopération) et les Dé-légations Régionales du MINADER duCentre et Littoral. Les activités decoupes et distribution ont permis deravitailler 38 acteurs (dont 4 coopéra-tives) répartis dans 4 Régions (Centre,Littoral, Ouest et Sud). Les bouturesdistribuées appartiennent aux variétés8034, 95/0109, 92/0326, 95/0109 et96/1414. En fin 2015, un lot de près de10 millions de boutures reste disponi-ble dans les parcs à bois de l’Etat et au-près des multiplicateurs suivis par lePDVRTP dans les Région du Littoral(3,7 millions), Sud (2,6 millions), centre(3,4 millions), l’Est (700 000) et le Sud-Ouest (200 000).

Christiant Kouebou ,Apollin Fotso,

Rigobert Peyani

Activités de rechercheet développement

Résultats et produits obtenus

1 Implantation des parcelles de multiplication de semence demanioc amélioré

07 ha de multiplication de semence de base dans 7 Stations de Recherche de l’IRAD

2 Mise en place d’essais multi locaux

Essais multi locaux effectués sur 18 variétés et 7 localités

3 Formation et suivi des multiplicateurs

Réseau de 26 multiplicateurs semenciers formés

4 Essais sur les nouveaux génotypes de maïs en milieu paysan

Essai avec 8 variétés de maïs dont 2 composites et 6 variétés hybrides

5 Production de semences de base

1 039 585 boutures de base produites

6 Production de semences certifiées

2 151 804 boutures certifiées produites

7 Sélection de variétés de manioc à diffuser

Au sein de 18 variétés de manioc, 9 variétés améliorées ont été sélectionnées pour leurs multiples avantages

8 Sélection d’au moins 6 variétés de maïs

-Sur les 24 génotypes, 18 ont un rendement supérieur à 4 tonnes/ha en station.- La variété CMS 8704 observe 5,7 tonnes/ha- ACR06 TZL COMP4C4 F2 produit 5,9 t/ha

Tableau : Activités et résultats issus du PartenariatPIDMA-IITA en 2014-2015

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Le PIDMA concourt effective-ment à l’amélioration du sys-tème de production et diffusiondes semences, à travers une col-laboration de proximité avec laDirection de la Règlementation

et du Contrôle de Qualité (DRCQ) du Mi-nistère de l’Agriculture et du Développe-ment Rural. En 2015 et au début del’exercice 2016, les activités et acquis ma-jeurs se résument ainsi qu’il suit : - renforcement des capacités de 59 cadreset contrôleurs sur les techniques d’inspec-tion des parcelles semencières du manioc(21 agents), du maïs et sorgho (38 agents);- identification des multiplicateurs semen-ciers dans le nord (4) et l’Extrême-Nord(6)

- formation sur la gestion intégrée des nui-sibles du sorgho (20 coopérateurs et 04cadres de la protection des végétaux duNord et de l’Extrême-Nord);- certification des semences de sorgho depré-base (1,4 t), base (5,6 t) et certifiées(34,56 t) ; - certification en mai 2015 des semencesde manioc supervisée par l’IITA (env. 1 mil-lion de bouture de base et 2,1 millions deboutures certifiées dans quatre zonesagro-écologiques) ;.- certification en août 2015 et mars 2016des semences de manioc dans les parcs àbois et les champs semenciers privés.Dans chacune des parcelles semencières,les opérations de certification consistenttour à tour à : (i) vérifier l’effectivité de la

déclaration des cultures semencières ; (ii)vérifier les superficies effectivement embla-vées et la disponibilité qualitative et quan-titative des variétés mises en place ; (iii)vérifier l’effectivité des inspections pour lesparcelles déclarées par lesInspecteurs/Contrôleurs semenciers Ré-gionaux ; (iv) contrôler l’état sanitaire deschamps semenciers; et (v) expliquer le pro-cessus de certification des semences auxmultiplicateurs des boutures de manioc.Seulement au terme d’une vérification dela conformité des champs semenciers à laloi N° 2001/014 du 23 juillet 2001 relativeà l’activité semencière, il ressort globale-ment les constats et défis suivants : Les parcelles semencières de manioc ap-partiennent à deux catégories : boutures

Acquis et défis en matière de certification de la qualité des semences

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de base contrôlées par l’Etat (Parc à boisdu PDVRTP/MINADER, champs semen-ciers de l’IITA dans les stations IRAD) etboutures certifiées appartenant à des or-ganisations de producteurs et/ou aux mul-tiplicateurs privés encadrés par l’IITA;Les champs semenciers ne font pas l’objetd’une déclaration de culture semencière entemps opportun. Ainsi les parcelles n’ontpas été inspectées ;La majorité des producteurs ont tendanceà procéder à une déclaration par régulari-sation pendant la mission effectuéeconjointement par le PIDMA et la DRCQ;Au regard de l’origine de la semence mère,les boutures de manioc sont généralementfournies aux producteurs par les parcs àbois du PDVRTP/MINADER et les multipli-cateurs privés accompagnés par l’IITA,l’IRAD et le PDVRTP ; Un mélange de variétés est généralementrelevé dans les parcelles semencières sansque ces hors type ne soient éliminés parles acteurs semenciers privés ;Sur le plan de l’état sanitaire, les symp-tômes d’anthracnose et de mosaïque sontquelque- fois observés dans les champs àdes pourcentages très faibles. Le taux d’in-festation des plants par les maladies est lar-gement en deçà de la norme requise soit5% pour l’anthracnose et 0,1% pour la mo-saïque;Pour les parcelles de boutures certifiéesayant été implantées tardivement à la 2ecampagne, les plants sont jeunes et aucunebouture ne peut y être recepée en 1èrecampagne de l’année suivante ; A l’Est, les destructions de parcelle de96/1414 fortement infestées par la mo-saïque du manioc ont déjà été entaméespar le PDVRTP et devront continuer dansles champs semenciers privés. Les Procès-verbaux de destruction devraient rapide-ment être établis par les servicescompétents de la DRCQ/SRCQ ;Il y a nécessité pour chaque multiplicateurde se munir de fiches techniques plastifiées(identification des variétés, maladies, itiné-raire technique des variétés, règlementtechnique de production des semences demanioc) ;Les équipe de mission de certificationDRCQ-PIDMA recommande que:la déclaration de culture et d’activité se-mencière soit faite en temps opportun au-près des services compétents du Ministèrede l’Agriculture et du DéveloppementRural de la Région concernée ;une épuration systématique des culturessoit faite avant les inspections par les mul-tiplicateurs;les boutures soient mises à la dispositiondes producteurs à temps pour éviter les

multiples cas de retard de croissance ob-servés sur le terrain et dus à la sècheresse.Consciente de ces défis, la DRCQ en col-laboration avec le PIDMA envisage lesperspectives suivantes : - renforcement des capacités d'inspectionset contrôles dans les Régions ;- inspection et certification dessemences/plants produits par les multipli-cateurs semenciers;- inspection et contrôle de la récolte,conditionnement et commercialisation dessemences de sorgho, manioc et maïs ;- formation des membres des coopératives

sur la gestion intégrée des nuisibles du sor-gho et du maïs ;- appui à l'édition d'un guide relatif à la ges-tion des nuisibles ;- acquisition des kits de détection rapidedes maladies du sorgho et manioc ;- appui à la maintenance des lignées paren-tales endogames des semences de maïs hy-brides et des semences souches de sorgho.

Christiant Kouebou, Anatole Tigui,Fidèle Kegni

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Le succès des sous projets descoopératives engagées dans lePIDMA dépend en partie de lamaîtrise des maladies et rava-geurs qui, en attaquant le maïs,le manioc et le sorgho à tous

les stades de leur développement, rédui-sent considérablement les rendements. Face à cette contrainte, l’approche de lalutte intégrée que la Banque mondialesoutient, à travers sa politique opération-nelle, OP 4.09, apparaît comme une solu-tion appropriée pour relever les défis del’optimisation des rendements, la préser-vation de la santé du producteur ainsi quela protection de l’environnement.En réponse à ces défis, le PIDMA et la Di-rection de la Règlementation et duContrôle de Qualité des Intrants et desProduits Agricoles (DRCQ) du MINADERont mobilisé une équipe d’experts che-vronnés d’entomologistes, phytopatholo-gistes, environnementalistes, agronomes,vulgarisateurs agricoles, communicateurspour développer un outil didactique degestion des nuisibles à l’usage des produc-teurs du maïs, manioc ou sorgho mem-bres de coopératives partenaires duPIDMA. Ce guide est un recueil de bonnespratiques de gestion des nuisibles, un aide-mémoire pour la formation reçue dans lecadre du PIDMA dont l’usage doit amener

l’utilisateur à limiter le recours systéma-tique aux pesticides chimiques de syn-thèse. Bien utilisé, ce guide contribuera àla préservation de la santé du producteuret de l’environnement.L’élaboration de ce guide a bénéficié de lasupervision technique de la Direction duDéveloppement de l’Agriculture (DDA)du MINADER, de l’expertise scientifiquede l’IRAD et de l’IITA.Ce document qui capitalise les résultatsde la recherche scientifique, mais aussiceux des experts engagés dans la forma-tion des coopératives sur la gestion desnuisibles du maïs, sorgho et manioc ens’efforçant de rester scientifique, est for-

mulé dans un langage simple en vue de fa-ciliter la compréhension du producteur.Les nuisibles sont présentés par spécula-tion et par ordre d’importance écono-mique accompagnés de thèmestransversaux tels que la surveillance phy-tosanitaire et l’utilisation des pesticideschimiques de synthèse. Actuellement en cours d’édition, la sortiede ce guide est prévue dans les prochainessemaines. Sa diffusion sera assurée dansles bassins de production et auprès desacteurs concernés par la production et larecherche sur le manioc, le maïs et le sor-gho.

La Rédacrion

Un guide de gestion des nuisibles du maïs, du sorgho et dumanioc à l’usage des coopératives en gestation

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Le sorgho pousse àEbolowa

Vous vous êtes lancée dans la cul-ture du sorgho à titre expérimen-tal dans le Sud à Ebolowa, unproduit qui jusqu’ici est exclusive-ment cultivé dans le Grand Nord.Quelles sont les raisons qui vousont poussée à tenter cette expé-rience pour le moins inédite ? Je vous remercie pour l’opportunitéqui nous est offerte de parler de ce quenous faisons. Nous sommes là bien àNgalan, dans le village du comice dansle cadre d’une parcelle de démonstra-tion, et d’essai de variétés qui ne sontpas connues dans la région. En tantqu’organisation de la société civile encharge du développement rural au ni-veau local, nous avons estimé que le Sudétant une région forestière, et le faitqu’il y ait des graminées qui poussentun peu partout, nous a incitée à nouslancer dans l’expérimentation du sor-

gho surtout dans l’optique de pouvoiralimenter les personnes venant deszones qui consomment ce produit (ndlr: populations du Grand Nord). Les ré-sultats sont satisfaisants parce que lesorgho cultivé dans ce champ germebien, il produit bien. La saison pluvieusea permis d’avoir des produits bien ma-tures. Mais il y a un bémol, parce quec’est une variété nouvelle, nous avonsconstaté des attaques dues à l’attraitdes mouches piquantes pour cette va-riété. Nous avons également observéque n’ayant pas récolté à temps, les oi-seaux se sont bien régalés. Au vu despremiers résultats qui sont encoura-geants, nous avons convenu qu’il seraitopportun de mettre en place cetteplante en deuxième campagne pourque la période de récolte coïncide plu-tôt avec la saison sèche.Quelles sont les perspectives ?

Nous saluons la visite de toutes leséminences qui sont là, chercheurs del’IRAD etc. Nous sommes vraiment ou-vert pour que nous puissions voir com-ment promouvoir cette culture dans leSud, ce d’autant plus qu’il existe descommunautés qui consomment au quo-tidien ces céréales et qui aimeraientavoir les produits à moindre coût surplace. Il y a des consommateurs, despersonnes qui ayant vu les produits enchamp nous ont déjà approchée pourvoir dans quelle mesure on pourrait ac-croître la production afin de pouvoir lalivrer à une certaine catégorie d’acteursqui transforment ce produit de façonartisanale. Il y a un marché naissant etbeaucoup ont sollicité la semence pourla mettre en champ au niveau local.

propos reccueillis par Joseph Célestin Dzokou

Le sorgho peut-il pousser ail-leurs que dans la partie septen-trionale du Cameroun ? A cettequestion, les ressortissants duGrand Nord et ceux des autresrégions répondront par la néga-tive, exception faite sans doutedes chercheurs. Nous étions dumême avis, jusqu’à récemmentoù à tout hasard, lors d’un séjourà Ebolowa, nous avons fait la dé-couverte d’un champ de sorghocomme on en voit dans l’Ex-trême-Nord, mais sur une super-ficie bien plus réduite. L’idée decette aventure a germé dansl’esprit d’une femme ingénieuragronome qui n’a pas hésité àpasser à l’action. Pour l’instant,l’activité est menée à titre expé-rimental, mais sa promotricecompte aller bien loin, car la de-mande existe. De l’idée de ceprojet inédit à sa réalisation, Ma-dame Claire ATEBA, Coordon-natrice du Centre d’AnimationRurale et de DéveloppementDurable (CARDED) s’exprime abâtons rompus.

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Dans le cadre de l’appui aux jeunes di-plômés de l’enseigne-ment supérieur, leProjet d’Investisse-ment et de Dévelop-

pement des Marchés agricoles(PIDMA) en partenariat avec les ins-tituts de formation et les universités,donne l’opportunité à des étudiantsbrillants d’effectuer des stages acadé-miques ou d’insertion professionnelleen vue de leur permettre d’effectuerdes travaux de recherche sur le ter-rain, notamment auprès des coopéra-tives et des autres acteursintervenant sur les chaînes de valeursdu manioc, maïs et sorgho. C’est ainsique, Monsieur KOUNG André-Claude, étudiant en Master II re-cherche en Economie del’Environnement, du DéveloppementRural et de l’Agroalimentaire (EDRA)à l’Université de Yaoundé II-SOA, auterme d’un stage académique de 06(six) mois au PIDMA a soutenu sonmémoire sous le thème «Analyse de lademande en amidon de manioc despressings et blanchisseries de la ville deyaounde». Soutenance à l’issue delaquelle, le jury présidé par leProfesseur NKOA François, etcomme Rapporteur Dr.SONG NTAMACK, commeautres membres le Profes-seur ATANGANAONDOA Henri par ail-leurs directeur acadé-mique de l’étudiant et

Mons ieur

KOUEBOU Christiant encadreurprofessionnel de l’étudiant au PIDMA,lui a attribué la mention «Très Bien».Il ressort principalement de ce travailde recherche que, l’industrie du blan-chissage dans la ville de Yaoundéconsomme annuellement près de 20tonnes d’amidon, soit une consom-mation annuelle d’amidon importéplafonnée à 4 tonnes pour certainesstructures, et une consommationd’amidon de manioc produit locale-ment plafonnée à 1,536 tonne pourd’autres structures. Par ailleurs, il enressort que, les facteurs qui influen-cent principalement la demande despressings et blanchisseries deYaoundé en amidon de manioc pro-duit localement sont : le temps passépar ces entreprises dans le secteur dublanchissage, les niveaux de disponi-bilité et de différenciation de l’ami-d o n produit locale-ment, et enfin le prixd e cet amidon surl e marché domes-

tique. Parconséquent il

est recom-mandéa u xd i f -f é -

rents acteurs de la mise en œuvre del’agriculture de seconde générationdans notre pays, de promouvoir uneoffre d’amidon de manioc différen-ciée en variété et en gamme, car lesconsommateurs ont des préférencesmultiples en termes de qualité deproduits sur le marché.Ainsi, s’il est d’autant vrai que parmiles produits exclus de la libéralisationdes importations de l’UE dans lecadre des APE, figurent ceux produitspar les agro industries au Cameroun,il y a fort à parier que les pressingset blanchisseries de la ville deYaoundé seront toujours tentés soitd’importer directement de l’amidon,soit à en acheter sur le marché do-mestique. Par conséquent, cetteétude souligne l’intérêt pour lePIDMA, de développer un éventuelpartenariat productif entre les indus-tries du blanchissage et les diversesorganisations de producteurs, notam-ment les coopératives désireuses desatisfaire ce segment de marché, afinde véritablement répondre à la de-mande d’amidon de ce secteur d’ac-tivité. A cette fin, Il semble doncopportun d’étendre c e t t eétude à d’autres g r a nde svilles du Cameroun, p o u rconnaître la de- mande glo-bale de ce mar- c h ésur l’étenduedu territoirenational.

Un Master II sur la demande en amidon formulée par les pressings et blanchisseriesde Yaoundé

La Rédaction

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Que pouvez-vous nous dire sur lesconditions dans lesquelles ce travail aété réalisé?Avant de répondre à votre question, permet-tez-moi de féliciter une fois de plus mon étu-diant qui a abattu un travail exceptionnel enquelques mois. Toutefois, je voudrais dire quele travail a été réalisé dans des conditions nor-males. En effet, Monsieur KOUNG AndréClaude a effectué un stage professionnel auPIDMA et l'Université de Yaoundé lui a attri-bué un encadreur académique alors que votrestructure lui a trouvé un encadreur profes-sionnel. Je peux d'ailleurs vous dire que la col-laboration entre les deux encadreurs étaitexcellente. Le travail de l'étudiant a donc étédirigé par un académicien et par un profes-sionnel. Il y a là un bel exemple de la profes-sionnalisation des enseignements tel queprôné par les pouvoirs publics. Il faut égale-ment relever que l'étudiant a effectué des en-quêtes auprès des pressing de la ville deYaoundé, il avait accès aux grandes revues etouvrages scientifiques numérisés. Pour ces rai-sons, je peux affirmer que les conditionsétaient réunies pour effectuer un travail de re-cherche.

Quelle est la qualité académique de cetravail de recherche ?Il est tout d’abord important de souligner quece thème nous permet d'établir la véracité desnouvelles théories du commerce internationalqui expliquent les échanges des biens entre lesEtats par des facteurs tels que la différencia-tion des produits, les rendements internes etexternes. Dans ce travail, il ressort que le Ca-meroun exporte et importe l'amidon, ce quimontre que les échanges intra-branches quisont au cœur de la nouvelle théorie du com-merce international se développent enAfrique, alors que les anciennes théories ducommerce international expliquaient les

échanges entre les Etats par les avantagescomparatifs. La contribution de l'auteur à laScience est donc empirique. Ce mémoireconstitue un outil qui peut aider les décideurset les opérateurs économiques. Le projetPIDMA peut trouver en ce mémoire des re-commandations utiles pour accroître la pro-duction de l'amidon de manioc au niveau localpuisque le mémoire permet d'identifier la qua-lité de l'amidon importé. Si les recommanda-tions de ce mémoire sont appliquées, leCameroun peut accroître la production del'amidon avec toutes les conséquences posi-tives sur la création des emplois, mais aussi ilpeut réduire les importations de l'amidon.

Quelle peut être la portée économiquede cette étude pour l’agro-industrie?

Notons ensemble que l’entrée en vigueur le04 Août 2016 des APE signés par le Camerounet l’UE a exclu de la libéralisation, les produitsagroalimentaires du Cameroun. De ce fait, ilexiste une véritable opportunité pour les pro-ducteurs locaux de l’amidon, si ces derniersaméliorent leur compétitivité avec l'appui duprojet PIDMA qui peut leur proposer les qua-lités de l'amidon importé et exporté. Ainsi, ilspourront non seulement gagner des parts demarché au niveau local, mais aussi gagner desparts de marché à l'étranger par le biais ducommerce intra-branche, car ils disposerontd’un avantage comparatif sur ce produit parrapport à certains pays de la sous région.

Propos recueillis par Joseph Célestin DZOKOU

Le Professeur ATANGANA ONDOAHenri, Maître de Conférences, Ensei-gnant à l’Université de Yaoundé IISoa Spécialiste dans les questionsd’économie du Développement a étéle Directeur de mémoire de MonsieurAndré Claude KOUNG. A ce titre, il seprononce sur la pertinence des tra-vaux de recherche réalisés par cetétudiant.

L’avis du Directeur de mémoire en trois questions

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ESPACE PARtENAIRES

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Madame pouvez-vous brièvement présen-ter la confédération que vous dirigez auxlecteurs et aux internautes ?Créée en 1993 sous forme de confédération,CROPSEC a pris la forme de coopérative avecconseil d’administration en 2013. Elle regroupe àce jour 3016 membres organisés autour de laproduction, la collecte, la transformation et lacommercialisation du SORGHO. Les membresde CROPSEC sont repartis dans les régions del’Extrême-Nord et du Nord Cameroun, sonsiège étant dans la ville de MAROUA.

CROPSEC livre du sorgho à Guinness Ca-meroun S.A depuis 2009. Qu’est ce qui amotivé votre organisation à intégrer lePIDMA dans ce partenariat qui lie votrecoopérative à cette entreprise brassicoledepuis au moins cinq ans ? En effet, CROPSEC en 2009 a conclu un parte-nariat d’affaires avec GUINNESS Cameroun S.Aportant sur la fourniture du Sorgho grain. Unpartenariat très intéressant et plein d’opportu-nités pour les sorghoculteurs. Malheureusementla coopérative n’arrivait pas à satisfaire à la de-mande tant qualitative que quantitative de l’agro-industrie. Il est apparu urgent pour la coopératived’améliorer ses performances pour rester com-pétitive et garder ses parts de marché. C’estpourquoi nous avons saisi l’opportunité qu’offraitle PIDMA pour développer davantage notrechaîne de valeur du sorgho. Nous avons élaboréun business plan portant sur la « production, la col-lecte, la commercialisation du sorgho grain nettoyé».Quelles sont les grandes lignes du pland’affaires de CROPSEC dans le cadre departenariat vous liant au PIDMA, à Guin-ness SA et à la BICEC ?

Dans notre plan d’affaires, nous envisageons pro-duire et fournir chaque année 10 000 tonnes desorgho grain nettoyé, calibré et bien conditionnéà l’agro-industrie. Pour ce faire nous agirons surtrois leviers essentiels :- l’augmentation de la production : avec l’appro-visionnement en intrants de bonne qualité (en-grais et semences) et un accompagnementtechnique approprié;- l’amélioration du dispositif de collecte et destockage (construction des entrepôts, camion-nettes, pickup …);- l’amélioration de la qualité du produit avec lamise en place d’une usine de traitement du sor-gho équipée des machines, d’un laboratoired’analyse, d’un pont bascule… Le plan d’affaire se chiffre à 461 500 000 de FCFCA reparti ainsi qu’il suit:- la coopérative mobilise les 10% soit 46 150 000de F CFA- le PIDMA apporte 50% soit 230 750 000 F CFA - la BICEC accorde un crédit à la coopérative àhauteur de 40 % soit 184 600 000 F CFA.

A quelle échéance votre coopérative va-t-elle pouvoir livrer du sorgho nettoyé àGuinness Cameroun SA et quelle est lavaleur ajoutée de ce sous projet productifpour la coopérative et les producteurspris individuellement par rapport à la si-tuation actuelle ?Je pense que la mise en place de l’usine sera ef-fective d’ici 6 à 9 mois, et nous pensons qu’enmars 2017 à la récolte du sorgho de contre sai-son, nous pourrons déjà fournir du Sorgho grainnettoyé à notre acheteur.Si la mise en œuvre duplan d’affaires se passe dans les normes, la valeurajoutée sera importante pour la coopérative etses membres. Nous passerons d’une capacité delivraison de 2000 tonnes par an à une capacitéde 10 000 tonnes par an, avec des marges béné-ficiaires très intéressantes car l’amélioration dela qualité du produit impactera évidement sur lecoût de vente au KG, et ainsi tous les maillonsde la chaîne gagneront plus d’argent qu’avant etpourront ainsi améliorer leurs conditions de vie.

Dans le cadre du financement d’un sousprojet productif comme le vôtre le PIDMAmobilise 50 % de son coût, la banque com-merciale contribue à hauteur de 40 % auplus et la contribution du bénéficiaire ennuméraire est de l’ordre de 10%. L’expé-rience a montré que les coopérativeséprouvent des difficultés à mobiliser leurcontribution. Quelle est la stratégie miseau point par CROPSEC pour s’acquitterde cette obligation ?C’est une réalité, la mobilisation des 10% n’estpas facile, CROPSEC compte sur le nombre descoopérateurs assez élevé et une bonne sensibi-lisation à la base. Plus nous sommes nombreuxmoins sera difficile la mobilisation des 10%.

Dans son plan de développement, les be-soins de votre acheteur en matières pre-mières vont croître de façonexponentielle. Comment allez-vous vousorganiser pour répondre à ces exigences ?Pensez-vous que c’est avec des produc-teurs vieillissants, le matériel végétal et lessuperficies actuelles, vous allez pouvoir sa-tisfaire la forte demande en sorgho dansles années à venir ?CROPSEC est une coopérative avant gardiste quiréfléchit et anticipe sur les changements. Au ni-veau structurel nous avons un plan de renforce-ment organisationnel et institutionnel quis’assure que les structures en place suivent le dé-veloppement du volume d’activités de la coopé-rative. Au niveau du membership, nous avons unvolet dédié au recrutement des nouveaux adhé-rents et nous sommes allés plus loin en mettanten place un centre de formation agro pastoralequi forme les jeunes exploitants agricoles de de-main. S’agissant de la production, nous œuvronsdéjà avec le PIDMA et d’autres partenaires pourrendre disponibles des terres cultivables pour lacoopérative et nous testons de nouvellessemences à haut rendement.

Propos recueillis par Joseph Célestin Dzokou

Focus sur le pland’affaires d’unecoopérativePIDMA AGRIBUSINESS NEWS a rencontré Madame Mariam Haman Adama, Direc-trice de la Confédération Régionale des Producteurs de la Partie Septentrionale duCameroun (CROPSEC) qui nous parle à bâtons rompus de la coopérative qu’elle dirigeet plus particulièrement de son plan d’affaires qui porte sur la livraison du sorgho net-toyé à Guinness Cameroun SA.

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«Noussommessatisfaitsde lamise enœuvre du Projet»Monsieur Ami KAMGA, Chef de Département Achats et Logistique à la Société des Provenderies du

Cameroun(SPC) dresse un premier bilan du partenariat liant cette agro-industrie au PIDMA.

Depuis la signature de la convention departenariat PIDMA- SPC où en êtes-vous avec les contrats d’achats avec lescoopératives ?Depuis la signature de la convention de parte-nariat avec le PIDMA, nous avons déjà signé descontrats d’achat avec huit (08) coopératives:3 coopératives de l’Ouest à savoir AGORAH,COCENOUN et SOCOOPROM, deux coo-pératives du Nord-Ouest, GREEN CORN etNGOIFACOS; une coopérative du Littoral,COOPAFERLOS et deux (02) coopératives duSeptentrion, FEPICAM et SOCOMAC en l’oc-currence.

Doit-on en déduire que la mise en œuvredes contrats a débuté ? Effectivement. La mise en œuvre du contrat abel et bien débuté avec déjà deux coopéra-tives AGORAH et COOPAFERLOS. Des bonsde commande de 100 tonnes de maïs grain parcoopérative ont été envoyés à chacune desdeux coopératives et le processus tel que dé-crit dans les différents contrats d’achat est entrain de se dérouler. La coopérative AGORAHdu bassin de production des Bamboutos est à

60% de réalisation de son contrat et COOPA-FERLOS du bassin de production de la plainede Mbô est à 27% d’exécution du Bon de com-mande à ce jour et le processus de livraison sepoursuit. La mise en œuvre du contrat avec lessix (06) autres coopératives est sur le point dedémarrer.

Quelles difficultés rencontrez-vous ?Nous sommes satisfaits d’abord pour le Projetdans son ensemble parce qu’il est générateurd’emplois et réduit la fuite des devises. Le débutde toute œuvre est difficile, mais si toutes lesparties y croient comme nous, tout ira pour lemieux. L’une des rares difficultés que nousavons jusqu’alors commencé à rencontrer estrelative à l’organisation au niveau des coopéra-tives pour l’enlèvement et le groupage de laproduction. Néanmoins, des mesures ont étéprises pour que cette difficulté soit résolue àterme.

Quelles sont vos attentes envers les coopératives?La SPC comme toute structure qui se respecteaimerait, pour sa croissance et la stabilisationdes prix des produits finis, avoir un prix unique

pour une matière première disponible à toutmoment en quantité et en qualité, surtoutlorsqu’on sait que le maïs est utilisé à 60%dans la fabrication des produits finis destinés àl’alimentation animale. Si toutes les coopéra-tives honorent leurs engagements, nos appro-visionnements seront assurés sans oublier lastabilisation des prix du maïs sur toute l’annéeau niveau des marchés.

Que comptez-vous faire pour consoliderces partenariats pour que les opérationssoient pérennes.Pour consolider ce partenariat, nous comptonsrespecter les accords tripartites et les contratsd’achat signés avec les coopératives, leur don-ner les informations sur le comportement duproduit dans les différents marchés nationauxet internationaux, puis renforcer les capacitésdes producteurs de nos coopératives parte-naires pour l’amélioration qualitative et quan-titative du produit, et veiller aussi à laminimisation des pertes après récolte dans la filière maïs.

Propos recueillis par Frédéric YONGUE SIMOU

LE PIDMA VU PAR UN AGROBUSINESS

ESPACE PARtENAIRES

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NOtE DE lECtURE

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Les chaînes de valeuragricoles commen-cent peu à peu à s’in-viter dans les débatsen lien avec le déve-loppement de l’agri-

culture. Ce nouveau mode depromotion de l’agriculture mo-derne implique un ensembled’acteurs sur un segment d’acti-vités imbriquées les unes entreles autres, pour créer ainsi unevaleur ajoutée à tous les niveaux,à partir d’un produit de son étatde matière première au consom-mateur final. Le sujet est devenusi important que la littérature yrelative, jadis inexistante, com-mence à fleurir.Sur l’initiative conjointe de deuxexperts, à savoir Calvin Miller,fonctionnaire principal et res-ponsable du Groupe agribusinesset finance de la Division des in-frastructures rurales et desagro-industries à la FAO et LindaJones, consultante internationaleen développement d’entreprises,spécialiste du développementdes chaînes de valeur, l’ouvrage«Financement des chaînes de va-leur agricoles : outils et leçons » estdésormais en vitrine. D’une ac-tualité brûlante, l’ouvrage passe en revue les expériences et ensei-gnements en lien avec le vaste champ du financement des chaînesde valeur agricoles dans les pays ayant parié sur l’agriculture commel’un des principaux moteurs de la croissance. L’objectif visé par celivre est de permettre aux acteurs de mieux comprendre le conceptdu financement des chaînes de valeur agricoles, ce nouveau modèlede développement de l’agriculture qui complète fort efficacement«l’approche filière.»«Financement des chaînes de valeur agricoles : outils et leçons» se veutune tentative de réponse aux problématiques suivantes :

• Qu’est-ce que le financement d’une chaîne de valeur, commentest-il mis en œuvre et quelle est sa plus-value au développementagricole ?• Comment les systèmes, les gouvernements et les services finan-

ciers peuvent-ils se préparer face aux impératifs du financement deschaînes agro-alimentaires ?• Quelles peuvent être les retombées d’une chaîne de valeur agri-

cole sur l’intégration et plus particulièrement sur les petits produc-teurs organisés ?• Comment les agences gouvernementales et non gouvernemen-

tales doivent-elles s’organiser pour mieux soutenir une agriculturebasée sur les chaînes de valeur ?

Face à ce questionnement, lesauteurs n’ont pas trouvé mieuxque de faire parler des exem-ples bien précis vécus àl’épreuve du terrain au contactde petites et moyennes organi-sations agricoles. De ce point devue, l’ouvrage s’apparente à biendes égards à un compendium debonnes pratiques en matière definancement des chaînes de va-leur agricoles. Tous les méca-nismes de financement sontpassés au crible y compris lesoutils de financement agricolesislamiques qui sont mis en pers-pective avec les outils clas-siques. De ce point de vue,l’ouvrage éclairera le lecteursur la définition, les outils et lesmodalités du financement agri-cole islamique, ce mécanismenouveau dont l’appropriationdevient nécessaire dans toutepolitique agricole qui se veutémergente. Agréable à lire avec des sché-mas et des encadrés, cette pu-blication se décline sur sixchapitres aussi intéressants lesuns que les autres. Dans sa par-tie introductive, les auteurs enbons pédagogues, se penchent

sur la définition d’une chaîne de valeur et l’intérêt à accorder àson financement. Le lecteur comprendra par la suite au chapitre2 le concept de financement des chaînes de valeur agricoles enlui-même, avant de découvrir les modèles de chaînes de valeur quisont traités en profondeur au chapitre 3. Les chapitres 4 et 5 pré-sentent respectivement les instruments de financements deschaînes de valeur et les innovations, les enseignements au mêmetitre que les recommandations étant capitalisés au chapitre 6.Ce livre sera d’une grande utilité aux acteurs en charge de l’éla-boration et de la mise en œuvre des politiques publiques, aux étu-diants et chercheurs, sans oublier le personnel en exercice dansles projets agricoles, les coopératives, les agences et les banquesintéressées par le financement de l’agriculture commerciale.«Financement des chaînes de valeur agricoles : outils et leçons» estédité conjointement par le CTA et la FAO. En vous le conseillant,le PIDMA tient à exprimer ses vifs remerciements à Mgr SosthèneLéopold BAYEMI, Evêque d’OBALA pour avoir facilité l’accès àce livre.Cet ouvrage peut être téléchargé via le lien http://www.fao.org/do-crep/018/i846f/i0846f.pdf

Joseph Célestin Dzokou

Un ouvrage sur le financementdes chaînes de valeur agricoles

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CRÉATION D’UNE SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE

Conseils pratiques

Au commencement, une réelleprise de conscience de déve-lopper un partenariatgagnant-gagnant entre le coo-pérateur et la coopérative estnécessaire

Services attendus par le coopéra-teur : - approvisionnement en intrants, maté-riels/équipements, appui à la produc-tion, collecte, conditionnement,stockage, transformation, commerciali-sation, crédit, etc.)Raisons de positionnement (ceque le coopérateur peut mieuxfaire que la coopérative et viceversa) : - qualité et coût comparés des ser-vices, moyens de production, quantitéde produit attendue, etc.Cahier de charges des parties : Contrat et engagements réciproquesentre le coopérateur et la coopérative,pénalités en cas d’indiscipline, autressanctions, etc.

Réflexion individuelle du coopéra-teur en vue de l’engagementPour le coopérateur il est généra-lement question de s’interrogersur les points suivants :- qu’est-ce que je veux pour moi, ma fa-mille, mes amis, aujourd’hui, demain,après, etc. ?- qu’est-ce que j’ai par rapport à mesbesoins, mes envies et désirs, etc. ?- qu’est-ce qui me manque réellementou de manière précise pour réalisermon désir?- où est-ce que je peux avoir/trouver cequi me manque ?- avec qui et comment faire pour accé-der à ce qui me manque ? etc.

Engagement des coopérateursaprès une réflexion d’ensemble Il est généralement question des’interroger ensemble sur lespoints suivants :- qu’est-ce qui a changé ou qui peutchanger en étant tous ensemble ?

- qu’est-ce que nous pouvons faire demieux en étant ensemble ?- comment pouvons-nous le faire ?- qu’est-ce que chacun peut ou doitfaire pour la coopérative ? - qu’est-ce que chacun doit apporter ?etc.Conditions nécessaires à la créa-tion d’une coopérative- les problèmes ou les contraintes exis-tants ne peuvent être résolus indivi-duellement ;- les personnes concernées doivent for-mer un groupe motivé;- l’autopromotion coopérative reste laseule alternative possible;- les avantages liés à l’adhésion (accèsaux biens, intrants, crédits, services, dé-bouchés, etc.) sont supérieurs à leursobligations (ex: contribution aux res-sources en argent, en temps, en terreou en équipement, etc.);- au moins une personne dans legroupe possède des capacités de leaderet prend l’initiative de le représenter. Ilest indispensable qu’il/elle soit fiable etait du charisme pour la réussite du tra-

vail de l’entreprise.

Conditions indispensables au dé-veloppement durable des coopé-ratives- La coopérative dispose des dirigeantsmotivés, expérimentés et dynamiquesqui sont capables de planifier et d’exé-cuter des politiques économiques etcommerciales décidées par l’AssembléeGénérale (AG)- elle doit être à même de fournir desbiens et services aux membres, en te-

nant compte de la constitution des res-sources (capital, travail, produits); - les processus de prise de décisions enAssemblée Générale, les réunions desections, les comités spécialisés, leConseil d’administration, conseil desurveillance; - et les profits générés, en partageant lesurplus réalisé par la coopérative sousforme de ristournes sur le capital, oud’utilisation des infrastructures et ser-vices communs;- l’organisation et la gestion coopéra-tives doivent refléter les capacités desmembres. S’ils ont des compétences in-suffisantes et une motivation faible, ilest inutile de promouvoir des organisa-tions coopératives complexes;- les membres participent en tant quepropriétaires et usagers. Les coopéra-teurs sont copropriétaires de leur en-treprise. Ils ont à la fois le droit et ledevoir de participer à la fixation des ob-jectifs, et à la prise de décisions. Ils dé-cident également des services à offrirainsi que de leurs coûts. - Ils doivent contribuer par leurs pro-

pres ressources (capital, travail, pro-duits) au développement de lacoopérative. - ils utilisent les services offerts par lacoopérative et bénéficient des fruits ré-coltés au prorata du volume d’affairestraitées par chacun avec la coopérative;- comme les organisations écono-miques commerciales, les coopérativesdoivent être flexibles et capables des’adapter aux circonstances. Ceci peutse rendre possible à travers la conduitedes programmes d’éducation, de forma-

Les textes sont adoptés au cours d’uneAssemblée Générale Constitutive à l’issue de laquelle le groupe acquiert lestatut de Coopérative constituée.

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tion, d’information et de communica-tion à l’intention des membres.

Elaboration des statuts et du règlement intérieurLes statuts constituent l’accord, lecontrat de société ou la base formellede l'obligation des coopérateurs et desgestionnaires de travailler et de colla-borer pour une même cause. C’estaussi l’ensemble des règles internesadoptées par les membres pour régen-ter directement la vie de celle-ci ainsique les rapports de l’organisation avecses propriétaires. Ainsi, tous les mem-bres s'engagent contractuellement ensignant les statuts qui peuvent être ré-digés par acte sous seing privé ou paracte notarié.Pour la rédaction des statuts, ondistingue deux contenus à savoir :- le contenu nécessaire et obligatoiredes statuts constitué par l’ensemble desdispositions ou renvois des actes, deslois, des règlements ou autres normespour être précisés dans les statuts - le contenu divers ou l’ensemble desdispositions optionnelles que les coo-pérateurs jugent utiles d’être intégrésdans les statuts pour assurer le bonfonctionnement de leur structure.

Organisation de l’assemblée géné-rale constitutive (AGC)Adoption des textes:De préférence, rechercher le consensus

ceci signifie qu’il faut bien expliquer ouconvaincre ceux qui ne comprennentpas les textes. Cette démarche permetd’obtenir un vote à 100% de voix ex-primées et d’éviter les divisions et lesclanismes au sein des coopératives. Cestextes sont adoptés au cours d’une As-semblée Générale Constitutive à l’issuede laquelle le groupe acquiert le statutde Coopérative constituée.Les produits attendus au terme del’AGC sont:- la liste des membres initiateurs- les résolutions portant sur :

*la liste des engagements d’apports des membres,

*les actes et engagements prisavant l’AGC et au cours de l’AGC: Responsables chargésde l’immatriculation, du dépôtdes fonds en banque, etc.*l’analyse et l’adoption des statuts et du RI, *l ’élection des membres des organes (CA ou CG, et CS)*la désignation optionnelle d’un directeur et/ou d’un commissaire aux comptes le cas échéant, etc.

Stratégie de mobilisation desfonds- estimation des minima que chaquemembre doit apporter pour faire vivrela coopérative Mandat confié à la coo-pérative

- objectifs chiffrés du plan d’action- fixation des minimas des parts socialesExemple : Chaque coopérateur déter-mine, en fonction de ses capacitésréelles, la superficie minimale qu’il peutmettre en exploitation (1 ha, 2 ha, 3 ha,etc.) en début d’exercice- le montant initial libéré et échéancierde paiement du reste de capital peutêtre souscrit par:

* apport en numéraires (argent)

* apport en nature (biens ennature, mobilier, immobilier,corporel …)

* apport en industrie (main-d’œuvre, savoir-faire)

Immatriculation de la société coopérative- constitution et dépôt du dossier dedemande d’immatriculation au servicechargé de la tenue du registre des so-ciétés coopératives au Ministère de l’Agriculture et du DéveloppementRural;- Il est vivement conseillé et recom-mandé de s’approcher des services dé-concentrés du MINADER (PosteAgricole, Délégation d’Arrondisse-ment, Délégation Départementale etDélégation Régionale).

Alexis Deudjui Tema

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Modalités de sélection des micro-projetsd’agriculture sensibles à la nutrition

Le PIDMA comporte dans la sous-composante A2 dédiée au finance-ment des sous-projets, un don duGouvernement du Japon (PHRD) fa-vorable à la mise en place de “sous-projets nutrition”, principalement

ciblés aux femmes et visant à améliorer la situa-tion nutritionnelle des familles vulnérables et laréduction de la charge du travail manuel desfemmes. Il s’agira de sous-projets agro-alimen-taires en faveur d’une meilleure nutrition, et quiseront destinés aux organisations de produc-teurs bénéficiaires directes du PIDMA, mais éga-lement aux groupes et organisations descommunautés rurales n’appartenant pas auxcoopératives. Le PIDMA a prévu d’utiliser une partie de cedon japonais (PHRD) comme fonds compétitifdevant permettre d’instaurer un rapproche-ment entre (a) les organisations féminines du

secteur privé de l’agriculture et de l’artisanatalimentaire au sens large, (b) les institutions pu-bliques de l’agriculture et/ou de la santé et (c)les partenaires de la nutrition. Pour que cet ob-jectif soit atteint, les sous-projets de nutritionprésentés au financement de ce fonds serontproposés par des groupes privés constitués enmajorité de femmes rurales. Ces femmes de-vront être membres des coopératives agricolessélectionnées par le PIDMA ou appartenir à desentreprises (PME-PMI, OPA, GIE, ONGs, GICs,etc.) basées en milieu rural. De préférence, cessous-projets seront construits en collaborationavec des personnes ressources ayant des com-pétences avérées dans les domaines considérés. De réelles potentialités de développementd’une agriculture sensible à la nutrition existentau Cameroun. Un appel à propositions de sous-projet nutrition sera principalement ciblé sur lefinancement d’activités agro-alimentaires dans

deux domaines : 1) la production agro-sylvo-pastorale y compris les variétés biofortifiées/nourrissantes et 2) la transformationmécanisée et la conservation de ces produits. Ilsera question de contribuer à lever les verroustechniques ou réglementaires qui freinent l’ex-pansion et la diversification des productionsagricoles et alimentaires camerounaises par lesorganisations féminines, pénalisant de ce faitl’amélioration de la nutrition et/ou des revenusdes actrices rurales.Les soumissionnaires seront évalués sur la basedes critères indiqués dans le tableau 1 ci-des-sous. Seuls ceux qui auront totalisé une note aumoins égale au seuil éliminatoire seront retenuspour l’évaluation finale. Cette évaluation tech-nique des dossiers de micro-projet d’agriculturesensible à la nutrition sera quantitative confor-mément aux critères inscrits dans le tableau 2.

No Critères d’évaluation1 Présentation générale du soumissionnaire (champ d’activité, ressources humaines,bénéficiaires et cibles féminines,

management).

2 Capacités techniques mobilisables, en termes de ressources humaines (féminines) et d’infrastructures, en rapport avecl’objet du micro-projet nutrition à conduire et permettant un partenariat réel et équilibré avec une ou plusieurs entités asso-ciées.

3 Capacité financière du soumissionnaire (Chiffre d’affaires annuel moyen des trois (03) dernières années , trésorerie propre ou facilités bancaires ) justifiée par des documents comptables les 3 derniers exercices (si possible).

4 Références professionnelles vérifiables présentées.

Tableau 1 : Critères de qualification des soumissionnaires

N° Critères d’évaluation

1 Nature stratégique du sous-projet pour le soumissionnaire etles partenairesde l’agriculture et de la santé (nutrition) impliqués.

2 Contenu innovant ou en faveur de la nutrition.

3 Qualité et cohérence du partenariat envisagé.

4 Avantages potentiels en matière de nutrition et/ou création de valeur ou réduction de la pénibilité des tâches manuelles.

5 Crédibilité du management proposé pour la gestion du sous-projet (organisation du système de gestion, suivi comptable, compétences du staff dédié).

6 Plan de valorisation des résultats obtenus et pérennisation des acquis.

Tableau 2 : Critères d’évaluation des dossiers de micro-projet d’agriculture sensible à la nutrition

Christiant Kouebou

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