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PiccoLo Le PiccoLo Le PiccoLo Le PiccoLo Le international Italie : le spectacle jeune public en crise > Quelles indications donner aux enseignants ? LA LETTRE DES PROFESSIONNELS DU JEUNE PUBLIC E n mars dernier, tandis que la première de Nabucco pro- grammé à l’opéra de Rome s’achève, le chef d’orchestre Riccardo Muti, s’exprime : «Je suis peiné par ce qu’il se passe actuellement en Italie. Si l’on continue à assassiner la culture sur laquelle notre histoire est fondée, no- tre patrie deviendra belle mais perdue, ainsi que le chante Verdi». Puis il invite le public à reprendre le célè- bre Va pensiero, d’une seule voix avec le chœur. L’image forte, relayée par les médias, marque la fragilité de la si- tuation culturelle italienne, en particulier celle du spec- tacle vivant. Dans ce climat, qu’en est-il de la culture pour les jeunes publics ? Du théâtre «per l’infanzia e la gioventù» qui, des années 1970 à 2000, s’est exporté avec des compagnies «sto- riche», en France et à l’international ? Les compagnies et lieux phares qui subsistent portent souvent avec eux l’histoire. Prenant appui sur le rôle fondateur qu’ils ont joué, ils tentent aujourd’hui d’être fédérateurs. La plupart d’entre eux, labellisés «Teatro Stabile d’Innovazione per l’Infanzia e la Gioventù» (l’équivalent des anciens CDNEJ/centres dramatiques pour l’enfance et la jeunesse), gardent une force emblématique, même si les moyens nécessaires au soutien de leur statut et au développement de la création ne semblent plus suffisants. à Turin, La Fondazione Teatro Ra- gazzi e Giovani, après de nombreuses années de rayonnement sans être rattachée à un théâtre, s’est vue dotée d’un lieu en 2006 : la Casa del Teatro Ragazzi e Giovani. Beau, gigantesque, cet espace pourrait être un lieu de recherche repéré mais, seulement cinq ans après son ouverture, moyens et potentiel ne paraissent pas être en corrélation. lieux Une éclaircie pour le Théâtre Massalia Lire page 15 rencontres pro Le parcours jeune public aux BIS Lire page 6 festivals Ré-génération mise sur l’émergence Lire page 9 CAROLINE BIGRET D. R. MENSUEL N°15 JANVIER 2012 (Lire la suite page 2) Longtemps considéré comme une référence, le secteur jeune public tente de traverser la crise économique. GIORGIO SOTTILE La Casa del Teatro Ragazzi e Giovani à Turin Le rêve de la Joconde, Anima Théâtre D. R. Les Constructeurs, compagnie Les Transformateurs

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international

Italie : le spectacle jeunepublic en crise

> Quelles indications donner aux enseignants ?

LA LETTRE DES PROFESSIONNELS DU JEUNE PUBLIC

E n mars dernier, tandis que la première de Nabucco pro-grammé à l’opéra de Rome

s’achève, le chef d’orchestre RiccardoMuti, s’exprime : «Je suis peiné par ce qu’il se passe actuellement en Italie.Si l’on continue à assassiner la culturesur laquelle notre histoire est fondée, no-tre patrie deviendra belle mais perdue,ainsi que le chante Verdi». Puis il invitele public à reprendre le célè-bre Va pensiero, d’une seulevoix avec le chœur. L’imageforte, relayée par les médias,marque la fragilité de la si-tuation culturelle italienne,en particulier celle du spec-tacle vivant. Dans ce climat, qu’en est-ilde la culture pour les jeunespublics ? Du théâtre «per l’infanzia e la gioventù» qui,des années 1970 à 2000, s’estexporté avec des compagnies «sto-riche», en France et à l’international ?Les compagnies et lieux phares quisubsistent portent souvent avec euxl’histoire. Prenant appui sur le rôlefondateur qu’ils ont joué, ils tententaujourd’hui d’être fédérateurs. Laplupart d’entre eux, labellisés «TeatroStabile d’Innovazione per l’Infanzia e la

Gioventù» (l’équivalent des anciensCDNEJ/centres dramatiques pourl’enfance et la jeunesse), gardent une force emblématique, même si les moyens nécessaires au soutien de leur statut et au développementde la création ne semblent plus suffisants.à Turin, La Fondazione Teatro Ra-gazzi e Giovani, après de nombreuses

années de rayonnement sans être rattachée à un théâtre, s’est vue dotée d’un lieu en 2006 : la Casa delTeatro Ragazzi e Giovani. Beau, gigantesque, cet espace pourrait être un lieu de recherche repéré mais, seulement cinq ans après sonouverture, moyens et potentiel ne paraissent pas être en corrélation.

lieux

Une éclaircie pour le ThéâtreMassalia Lire page 15

rencontres pro

Le parcours jeune publicaux BIS Lire page 6

festivals

Ré-génération mise sur l’émergence Lire page 9

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MENSUEL N°15JANVIER 2012

(Lire la suite page 2)

Longtemps considéré comme une référence, le secteur jeune public tente de traverser la criseéconomique.

GIOR

GIO SOTTILE

La Casa del Teatro Ragazzi e Giovani à Turin

Le rêve de la Joconde, Anima Théâtre

D. R. Les Constructeurs, compagnie Les Transformateurs

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La situation économique influe sur les esthétiques… Les spectacles présentés développent des formes divertissantes, colorées, enjouées mais la capacité d’invention et de profondeur esthétique dont sait faire preuve la création italienne semble étouffée. Les compagnies paraissentcontraintes d’écarter de la création cer-tains éléments. Elles se risquent elles-mêmes à l’écriture ou à la réécriture de récits et contes, excluant la figure de l’auteur. Laissant de côté dialogue et parfois mise en scène (probablementfaute de pouvoir répéter ou réunir à la fois metteur en scène et comédiens),elles développent le théâtre de narration.Choisissant de se passer de décor, ellesmettent en jeu l’évocation...

Qu’en est-il de la recherche ?Certaines compagnies dressent une ana-lyse très dure de la situation, mais gar-dent la conviction qu’elles continuent«pour exercer leur rôle d’artiste, [à] proposerun regard personnel, une réponse différenteà la vision de la société qui les entoure». Elles rêvent de s’éloigner d’un «systèmeoù l'apparence semble prendre le pas sur le sens, où l’imaginaire et le dialogue vien-nent à manquer»(1). à travers leurs créa-tions, elles posent encore un regard surla politique, les faits de société, la philo-sophie… D’autres restent classiques dans les thèmes qu’elles abordent maiscontinuent de défendre une vraie qualitéesthétique. Certains lieux phares suiventaussi la ligne de recherche qui a fait leur

reconnaissance, tel que La Baracca/Teatro Testoni Ragazzi à Bologne, expert notam-ment en matière de spectacles pour latoute petite enfance. Si les régions du Nord sont plus accessi-bles pour nous et que leurs structures sontsûrement mieux connues, les compagniessudistes ou insulaires produisent égale-ment de beaux bijoux. Certains grandsnoms en témoignent : la compagnie et lieu-théâtre Teatro Kismet à Bari, par exemple, ou la metteuse en scène sicilienne Emma Dante.

Un problème : tourner... Le principe est celui de l’échange entredes lieux ou festivals (fréquemment derégions proches) qui ont chacun leur propre compagnie.

Pour exister, une des alternatives est de travailler davantage en échange avecles établissements scolaires. Le théâtre jeune public italien se développe souvent à travers des expérimentations et ateliersmenés auprès des élèves... Cette tendance,au-delà d’être un processus de création, devient un mode de diffusion. D’après Loredana Perissinotto, déléguée générale de l’association Agita (équivalent de l’Anrat), même si le secteur éducatif est lui aussi, en crise et que ce chiffre a diminué, il y a quatre ans, on pouvaitrepérer en Italie une centaine de festivalsde spectacles scolaires et amateurs qui,développés par des artistes profession-nels, prenaient place dans les théâtres.Les structures elles-mêmes donnent la priorité à la programmation dans uncadre scolaire, il n’est pas systématiquequ’elles ouvrent leur programmation autout public.Pour rayonner, certaines compagnies ontune véritable démarche d’ouverture à l’international. Elles recherchent nonseulement une possibilité d’être diffuséesmais aussi de se confronter à d’autres pu-blics et contextes. Beaucoup se tournentvers la France. Pour nous, leurs spectaclesont l’avantage de l’accessibilité. Ils néces-sitent souvent peu de traduction oud’adaptation : leur énergie, leur pouvoirévocateur, peuvent suffire… �

mAUdE LéonARd-VinCEnT

(1) Citation Beppe Rizzo, metteur en scène et directeur d’Oltreilponte Teatro, jeune compagniethéâtrale et marionnettique présentée à Avignonen 2007.

a la une

Tour d’horizon : spectacle jeune public en Italie (Suite de la première page)

,le piccolo I janvier 2012 I numéro 15 I 2

Parmi les compagnies historiques et connues à l’international� Accademia Perduta, à Ravenne, avec Claudio Casadio, Marcello Chiarenza ; � le Teatro dell’Angolo qui, avec Nino D’Introna (aujourd’hui en France), Graziano Melano (aujourd’hui directeur de la Casa del teatro à Turin) et Giacomo Ravicchio (aujourd’hui au Danemark), a donné naissance à la Fondazione Teatro Ragazzi à Turin ; � La Baracca / Teatro Testoni, à Bologne, avec notamment Valeria Frabetti ;� Le Teatro delle Briciole, à Parme ; � Le Teatro Kismet, à Bari ; � La compagnie Piccoli Principi avec Alessandro Libertini à Florence ; � Quelli di Grock, à Milan…

Quelques «Vitrines»...En février, le festival de La Baracca à Bologne (toutes formes pour les 0 à 6) ; en avril, le festival Il Gioco del Teatro, par la Fondazione Teatro Ragazzi à Turin (toutes formes, enfants, adolescents) ; en novembre, le Festival Segni d’Infanzia à Mantoue (arts vivants et plastiques, pour les 0 à 16)…

��

D. R.Capuccetto rosso, compagnie Coltelleria Einstein

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L’ÉVÉNEMENT DES PROFESSIONNELS

DU SPECTACLE ET DES ACTEURS CULTURELS

18-19 JANVIER 2012 I NANTES CI

TÉ DES CONGRÈS

www.bis2012.com

GRANDS DÉBATS | EXPOSANTS | SPECTACLES | ATELIERS

PARCOURS JEUNE PUBLICPour la première fois, les BIS accueillent un «parcours jeune public». Trois débats, une dizaine d’intervenants.

• Manifeste du jeune public : premières propositions • Le théâtre pour les adolescents • Les spectacles pour les bébésAvec Dominique Bérody (CDN de Sartrouville), Christian Duchange (Compagnie L'artifice), Valérie Charland

(Théâtre Bluff – Québec), Geneviève Lefaure (Scènes d'enfance et d'ailleurs), Christian Mousseau-Fernandez (Le Quai – Forum des arts vivants), Joël Simon (Nova Villa / Méli'môme)... Le 18 janvier, à partir de 15 heures.

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«Tout d'abord il convient de préparer la sortie au spectacle sous toutes ses formes :informer les enfants du type de spectacleauquel ils vont assister (danse, théâtre ges-tuel, marionnette, cirque...). Voir un specta-cle de danse, par exemple, qui présente par-fois des actions plus abstraites qu'une autreexpression artistique, nécessite de donnerquelques clefs de lecture. Pour cela, il est intéressant de prendre connaissance, lorsqu'ilexiste, du dossier pédagogique fournit par la compagnie invitée et de ses contenusthématiques, iconographiques, photogra-phiques et musicaux. Dans la mesure dupossible, l'enseignant suscite et active l'in-térêt des élèves en tissant des liens dans sonenseignement avec des éléments théma-tiques rencontrés lors des sorties culturelles.Il faut aussi inciter les enseignants à s'ins-crire dans des dispositifs d'aide à l'éducationartistique et l'action culturelle proposés par l’inspection académique, le rectorat et la DRAC, afin de bénéficier d'ateliers depratiques artistiques et de rencontres avecles équipes artistiques en amont et après les représentations vues avec les classes. Ces expériences qui rapprochent les élèveset les enseignants des artistes et de leurs projets sont souvent très riches - échanges,partages des connaissances des intérêts -pour voir le monde d'une autre façon, vivrel'école différemment...Au moment du spectacle, je m’attache à tranquilliser les enseignants car un publicd'enfants qui s'expriment pendant la représen-tation est parfois moins gênant qu'un grouped'adultes qui répète «chut !» sans cesse.Les artistes ont aussi besoin d'avoir des retours, d'entendre les expressions de joie,

de surprise, de sentir et de comprendre com-ment le jeune public réagit à la propositionspectaculaire.Autant que possible, prévoir une rencontreentre les classes et les artistes dans la sallede théâtre à l'issu du spectacle c'est aussipermettre un échange «à chaud» qui com-plète l'expérience et favorise l'envie de renouveler la sortie au théâtre, en dehors de la seule idée de consommer le spectacle.Il faut donc penser à faire attendre un peules bus scolaires.»

«Faut il vraiment parler de consignes ?Dans le cadre des relations complémentairesque nous avons avec les équipes éducatives,chacun est à sa place. Il n'est pas questionde se substituer au travail de l'enseignant.Cependant, il est important de mainteniravec eux une relation fondée sur l'écoute,l'échange et la convivialité tout en gardantpour socle, les fondamentaux de l'éveil et de l'éducation artistique.En amont des spectacles, nous marquonstoujours un point d'honneur à organiser desmoments simples d'échanges et de rencon-tres avec les artistes ou les médiateurs, les élèves et les enseignants. Pour que lesenfants, lors du temps venu de la représen-tation, ne soient pas totalement dans l'inconnu, qu'ils soient disponibles, dans unclimat propice à la découverte, à l'imaginaireet à l’émerveillement.Accompagner simplement l'enfant dans son cheminement intérieur face aux ques-tions et interrogations que doit susciter le spectacle.» �

PRoPos RECUEiLLis PAR CyRiLLE PLAnson

la question du mois

Avant une représentation, quellessont les indications à donner aux enseignants ?

Il faut un échange «à chaud» qui complètel’expérience.

Virginie mirbeauDirectrice artistique de la compagnie Arts Fusion au Havre (76)

D. R.

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initiatives

Festival Amarelles en Dracénie

La scène conventionnée «dès l’enfance et pour la danse»,

Théâtres en Dracéine, proposeson festival annuel Amarelles

familial du 7 au 25 janvier. Ce sera l’occasion pour le publicde revoir quelques unes des trèsbelles productions des dernières

années, comme Oh Boy !, mis en scène par Olivier Letellier, ou

encore Une Belle, Une Bête(Chantier Théâtre–Compagnie Florence Lavaud) et Terres !

(TNG-CND de Lyon). www.theatresendracrenie.com

ErratumUne erreur s’est glissée dans la chronique de Jean-Gabriel

Carasso, parue dans le numéro de décembre du Piccolo.

Le Théâtre Le Carousel présen-tait bien, au Tarmac la pièce

Nuits d’orages. Mais son auteurest Michèle Lemieux, et non

Suzanne Lebeau. Il est adapté et mis en scène par Gervais

Gaudeault.

Site Internet pourScènes d’enfance

et d’ailleursL’association nationale a ouverten toute fin d’année 2011 unsite Internet. Il est désormais

possible d’y suivre les chantiersmenés dans la plupart des

régions, de disposer de quelquesressources et textes fondateurs.L’ensemble est appelé à s’étoffer

dans les semaines à venir. www.scenesdenfance.com

Mouvements� Espace 600. Lucie duriez,

administratrice de l'Espace 600 à Grenoble (38), qui assurait

la direction par intérim suite audépart de Laure-Anne Legrand,

a été confirmée à ce poste.

� Armada Productions. Alice Lemonnier et marina Filomar

remplacent Anne-Claire Andraultà la diffusion chez Armada Productions, à Rennes (35).

Il n’est pas question dese substituer au travailde l’enseignant.

Grégory VandaëleDirecteur du Centre culturel André Malraux à Hazebrouck (59)

D. R.

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en production

skappa ! sur les pas de GulliverComme à l'accoutumée, le festival Théâtreà tout âge, à Quimper (29), proposaitdes temps de présentation de projets en cours de production, destinés à êtreprogrammés en décembre 2012, lors dela prochaine édition du festival. C'étaitle cas, notamment de la compagnieSkappa !, qui a présenté Swift !, premiervolet d'une trilogie «sur le thème du voyage,de la rencontre, de l'étranger». Elle s'achè-vera, pour ces étapes de création, à l'automne 2013, à l'occasion du temps fort jeune public inscrit dans Marseille-Provence 2013. Le Swift ! de Skappa !partira sur les traces de Gulliver, pourun travail sur la notion d'échelle, de pro-portion, «le grand et le petit». «Nous voulonsproposer un voyage par épisodes, d'île en île,dans des états différents», explique PaoloCardona, qui se réjouit d'avance de renouer, à travers ce spectacle avec leThéâtre d'ombres, une technique qu'ilavait fait beaucoup usage avec la com-pagnie italienne Gioco Vita, à ses débutsprofessionnels. Son travail de recherchephotographique servira aussi de matière,ou de support, à cette «histoire inracontable,sinon avec ce qui se déroulera sur le plateau».Le comédien y sera seul, au centre d'undispositif scénique très particulier,puisqu'il sera entouré d'un rail circulaire.Sur ce rail, un «engin de transport» permettra de faire circuler lumière, vidéo-projecteur, objets, caméras… «Nous souhaitons travailler avec une matièrepauvre, explique Paolo Cardona. Nous allons créer des ombres. Nous avons déjà fait quelques essais, et les canettes font detrès jolis châteaux». La recherche photo-graphique du comédien et metteur enscène de la compagnie Skappa ! portesur les petits détails du quotidien, objetset signes relevés dans les rues commeautant de signes d'autres vies et destraces qu'elles impriment dans le sol, sur les murs. Aussi, dans Swift !, PaoloCardona, Isabelle Hervouët (pour la scé-nographie et la mise en scène) et FabrizioCenci (pour la régie et l'interaction avecPaolo Cardona sur le plateau) envisagentde jouer de ces signes, et notamment

des panneaux de signalisation et de leurs fameux «petits bonshommes». «Pour nous,explique Paolo Cardona, ce sera commeun petit peuple qui descendra sur le plateau».Autour du personnage de Gulliver, la compagnie tissera son propos sur lesdifficultés à s'adapter à un univers quel'on estime pas toujours fait pour soi, où l'on se sent différent, inadapté aumonde qui nous entoure. Susceptibled'être joué dans des lieux assez divers,Swift ! requiert le noir absolu. Deuxautres projets suivront, dont l'un aurapour thème l'histoire imaginaire d'unamérindien réalisant, avant ChristopheColomb, la traversée de l'Atlantique pourdevenir le découvreur d'un nouveaucontinent… l'Europe. Pour ses différentsprojets, la compagnie est toujours à larecherche de coproducteurs et préache-teurs potentiels.

Tro-Héol, l'éloge du vivantPendant l'été, la compagnie Tro-Héol n'apas chômé. Elle a remis sur le métier sa création 2010, Mon père, ma guerre, quiavait fait l'objet de nombreuses critiqueslors de sa présentation. Le spectacle a été raccourci, «passant de 1h40 à 1h10»,la compagnie a repensé son utilisationd'un imposant dispositif scénique et a

souhaité donner «une tonalité moins sombre au spectacle», expliquent ses deuxco-metteurs en scène Martial Anton etDaniel Calvo-Funes. Un projet à redé-couvrir… Fin 2012, Tro- Héol créera Loop, un spec-tacle de théâtre visuel pour les enfantsde 5 à 6 ans. Pour ce voyage dans l'infi-niment grand, et dans l'infiniment petit,éloge du renouvellement permanent du vivant, les deux compères se sontinspirés de nombreux ouvrages dontceux de l'astrophysicien Hubert Reeves.Si pour Mon père, ma guerre la compagniea travaillé sur un dispositif scéniquecomplexe, parfois pesant, elle souhaiterevenir «à quelque chose de l’ordre de l'artisanat, sans vidéo, avec une large placeaccordée à la musique électronique de Def».Une structure autonome (100 places) sera conçue pour accueillir le public et les artistes. Ce travail de dramaturgievisuelle mettra en scène des miroirs, avecou sans tain, des lanternes magiques,des superpositions d'images. Tout ceciest encore à l'étude, l'équipe débutantprochainement son travail de recherche.Le noir total sera requis et l'espace d'im-plantation du dispositif (aire de jeu et gradins) est d'environ 8 mètres par 12mètres. à l'automne 2013, la compagnieachèvera la création de Marie M., récitde la vie de Marie Masure qui, dans lesannées 1960 était la «femme la plus grossedu monde» à la Foire du trône. Ce spectaclequi s'annonce très troublant s'adresseraà un public de jeunes à partir de 10 ou14 ans (à préciser). Il traitera bien sûr du corps, de la féminité, du regard del'autre, mais aussi de ces deux universétranges, «sources de nombreux fantasmes»que sont la fête foraine et les institutionsreligieuses dans lesquelles étaient placéesde jeunes filles «qu'il convenait de redresser».Deux étapes importantes de la vie deMarie Masure. Ricardo Monteserrat, auteur du texte de Mon père, ma guerre,travaille actuellement à l'écriture de cenouveau projet. Deux très jolis projets qui seront doncprogrammés pour l’édition 2012 du fes-tival Théâtre à tout âge. Et ailleurs... �

CyRiLLE PLAnson

Swift !, Skappa

Tro-Héol et Skappa ! en pleine recherche

PAOLO CA

RDON

A

Les deux compagnies ont en projet des spectacles dont les dispositifs scéniques s’annoncent originaux.

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rencontres professionnelles

Spectacles en recommandé en Eure-et-Loir

Monstres#1, Cie Banded’art et d’urgence

s pectacles en recommandé est un rendez-vous annuel qu’organise laLigue de l’enseignement. L'édition 2012 de cet événement national se

tient comme chaque année fin janvier (du 16 au 20). Les choix artistiquessont concertés au sein de la Ligue, «portés par le Groupe national spectaclevivant de la Ligue de l’enseignement». La programmation de cette manifestation,organisée cette année en Eure-et-Loir (entre Chartres, Mainvilliers, Dreux…)réunit notamment Arsène & Coquelicot (L’Yonne en scène, à partir de 6 ans),Un petit soldat de plomb (Compagnie Arts et Couleurs, à partir de 5 ans), Mildiou, l’enfant du champ de patates (Le Bazar mythique, à partir de 7-8 ans)ou encore Mademoiselle Pas Assez (Compagnie du Jabron rouge, à partir de 3 ans). Le programme est accessible sur le site dédié : www.laligue.org/spectacles-en-recommande � C. P.

n é de la rencontre entre l’auteur québécoisPascal Brullemans et Corinne Méric (Com-

pagnie Bande d’art et d’urgence), le projet Mons-tres sera présenté, sous la forme d’une premièreétape de travail, lors du Festival Ré-Génération,à Lyon. Auteur de théâtrepour le jeune public, maismetteuse en scène sur cespectacle, Karin Serres ne tarit pas d’éloges sur ce«court texte formidable écritpour Corinne Méric, une odeenthousiaste, profonde et drôleà la richesse et à la complexitéde nos mondes intérieurs, spécialement à l'adoles-cence». Un texte fort et une approche, originale,teintée d’humour, de questions importantescomme les tourments de l’adolescence, la dé-couverte de la sexualité et les maternités pré-coces. La restitution de cette recherche est trèsattendue et la compagnie entend préserver lafragilité du texte, la qualité du moment qu’elles’apprête à partager avec les adolescents. «L'at-tention a été portée sur  l'interprétation et l'espacede jeu comme espace intime, celui de la chambre dela jeune fille, Nelly, héroïne de notre Monstres, explique Geneviève de Vroeg-Bussière, chargéede production et diffusion de la compagnieBande d’art et d’urgence. Cette jeune fille, qui pen-dant la minute qui la sépare du résultat de son testde grossesse, s’invente un futur où la réalité côtoie lerêve et l’absurde et où chaque seconde est une histoirepossible.» La création définitive de Monstres, danssa version définitive, est prévue à l’automne 2012au Théâtre de Villefranche. La compagnie Banded’art et d’urgence a pour habitude de créer ses spectacles de cette façon, par étape, faisantse succéder les chantiers mis en partage avec le public. «C’est un choix qui permet de s’accorderl’espace et le temps nécessaire pour fabriquer le spec-tacle que nous avons rêvé, poursuit Geneviève de Vroeg-Bussière. Pour finaliser la production,nous cherchons encore des partenaires avec lesquelspartager les préoccupations et les désirs artistiquesqui traversent Monstres». Le spectacle est proposéà partir de 12 ans. � C. P.

P our la première fois, les Biennales internationales du spectacles (BIS)accueillent un «parcours jeune public» construit autour de trois rendez-

vous de 45 minutes chacun. à Nantes (44), le 18 janvier, à partir de 15 heures,les acteurs du jeune public sont invités à découvrir les premières propositions

issues des nombreux chantiers ou-verts, un peu partout en France, parScènes d’enfance et d’ailleurs et sespartenaires (Anrat, Festival mondialdes théâtres de marionnettes…) dansla perspective de la rédaction d’unmanifeste du spectacle jeune publicen France. Organisée autour des in-terventions de Dominique Bérody(CDN de Sartrouville), Christian

Duchange (compagnie L'Artifice), Geneviève Lefaure (Scènes d'enfance etd'ailleurs), Maude Léonard-Vincent (Scènes d'enfances et d'ailleurs), cetterencontre doit permettre une première mise en perspective de ces travauxauprès des responsables des politiques publiques. François Deschamps, pré-sident de la Fnadac, portera son regard sur ces travaux. Deux autres tempsd’échanges suivront. Un échange sur le théâtre et les adolescents (les écritures,les esthétiques, les modes de relations à ce public spécifique…) sera conduitavec la participation de Christian Mousseau-Fernandez (Le Quai – Forumdes arts vivants), Valérie Charland (Théâtre Bluff - Québec) et Magali Fasula(Le Préau, CDR de Vire). Puis, une table ronde sur les spectacles pour les bébés(les spécificités de ces créations, la construction de projets avec les personnelspetite enfance, la relation au territoire…)réunira Céline Schnepf (CompagnieUn château en Espagne) et Joël Simon(Nova Villa/Méli'môme). Sur chaquetable ronde, un temps d’échange avecle public d’une quinzaine de minutessera proposé. Les BIS se déroulent les18 et 19 janvier à la Cité des congrès de Nantes. Elles ont accueilli lors deleur dernière édition, en janvier 2010,quelques 9 800 participants. � C. P.

Un «parcours jeune public» aux BIS le 18 janvier

en production

D. R.

� 11 et 12 janvier : Festival Ré-Génération au TNG :Monstres #1.

� mars : Monstres #2 dans le cadre du festivalMéli’môme (51).

� Août : Monstres#3 Tournée dans les centres de laCCAS du personnel des industries électrique et gazière

� Automne 2012 : Création Monstres au Théâtre de Villefranche (69).

le piccolo I janvier 2012 I numéro 15 I 6

scènes d’enfance et d’ailleurs aux BisL’association professionnelle Scènes d’enfance et d’ailleurs, disposera d’un stand sur les BIS. Elle y accueil-lera ses membres, informera pluslargement la profession de ses activités et y diffusera des élémentsd’information sur le manifeste en cours d’élaboration.

VALÉRY JO

NCH

ERAY

Le calendrier de la production�

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projet

d epuis 21 ans, la Ville de Sevran (93)propose un rendez-vous de spectacle

vivant destiné à la petite enfance, pourles 3 à 6 ans. Les Rêveurs éveillés est proposé dans une dizaine de salles de laville. «Des maisons de quartier, salles desfêtes ou bibliothèques car en termes d’équi-pements, nous ne disposons pas véritablementde théâtre, mais de lieux équipés pour les re-présentations», précise évelyne Massoutre,déléguée du festival. Danscette ville où une part impor-tante de la population connaîtdes difficultés économiques etsociales, le festival s’attachedepuis sa création à dévelop-per des projets avec les écoles.Il s’étendra sur trois semaines,cette année du 28 janvier au 17 février, de manière à sedérouler à chaque édition surdu temps scolaire. «Le projetest parti de l’école de musique pour favoriserles rencontres des musiciens avec les classesde grande section. Nous accueillons au-jourd’hui 106 classes de maternelle, maisaussi des centres de loisirs, indique évelyneMassoutre, insistant sur la coorganisationdu projet par l’ensemble des services municipaux. Le festival fait également despropositions qui s’inscrivent sur le territoiresevranais.» Cette année, le chanteur AlainSchneider a travaillé avec des élèves del’école maternelle François Villon de Se-vran, qui participeront au spectacle Dans

ma rue prévu en clôture du festival. LesRêveurs éveillés programmera plusieurscréations comme Je Vois (ou mon petit cinéma), de la compagnie Les Arrosoirs,Detskaya/Aller-retour, de la compagnieIota, et Tic tac tic tac de l’italien AntonioCatalano. La programmation du festivala pu se développer au fil des annéesgrâce au soutien complémentaire du Département de Seine-Saint-Denis, de

l’Office national de diffusionartistique et de la DRAC Île-de-France. «C’est l’un des évé-nements les plus importants de la ville si l’on considère le nombrede compagnies qui se succèdentsur le territoire de la ville en troissemaines», remarque la délé-guée des Rêveurs éveillés.Cette année, elles seront onze à se produire pour 63 représentations au total,

majoritairement programmées sur de petites jauges. Mais le festival entend proposer une approche globale des artspour la petite enfance avec plusieurs expositions et ateliers, en partenariat notamment avec les bibliothèques. «Nousentendrons aborder la question culturelle partoutes les approches possibles, intervientévelyne Massoutre. Il s’agit de favoriserl’éveil culturel par la dimension poétique de l’art et de profiter de cet événement pourfavoriser les rencontres avec les adultes accompagnateurs.» � TiPHAinE LE Roy

U ne nouvelle édition du festival Big Bang des Arts se prépare dans

le Tarn-et-Garone, à l’initiative del’ADDA 82 et de ses nombreux parte-naires sur tout le territoire du départe-ment. On notera, outre la programma-tion de spectacle vivant, la collabora-tion engagée avec le musée Calbet, à Grisolles, autour de la projection du documentaire Le corps amazone,d’Anja Unger, qui traite du cancer et de ses conséquences sur la féminité. Ce travail sur le corps, accessible auxenfants à partir de 14 ans, est accom-pagné d’une médiation. Une séancesera animée par l’association «Le Fondet la Forme» en présence de la réalisa-trice. «Avec l’aide du photographe améri-cain Art Myers, le film questionne, au-delàde la maladie, cette réappropriation ducorps qui est aussi un retour à la vie, expliquent les organisateurs. Par ce jeude regards et de représentations, “le corpsamazone“ interroge la vision de la femmeet de la beauté féminine soumises auxnormes de la société». Une façon d’abor-der avec les jeunes les arts visuels et de permettre au musée de mettre en valeur toutes les actions qu’il meten œuvre en direction des enfants etdes familles à l’année (visites-atelierspour les scolaires, visites ludiques pourles familles…). Le temps du festival se déroulera du 6 mars au 7 avril. � C. P.

La programmation complète est à découvrirsur www.adda.cg82.fr

Les Rêveurs éveillés, trois semainespour la petite enfance à Sevran

Le Big Bang des Arts s’inviteau musée

le piccolo I janvier 2012 I numéro 15 I 7

Detskaya/Aller-retour, compagnie iota

COMPAGN

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en projet

D. R.

D. R.

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d ouze créations, de compagniesRhône-alpines mais aussi venues

de l’étranger, constituent l’affiche dusixième festival Ré-Génération organisépar le Théâtre Nouvelle Génération(TNG) de Lyon, centre dramatique natio-nal. Le festival ne prévoit pas de théma-tique afin de s’ouvrir le plus largementpossible à la diversité des sujets propo-sés par les compagnies émergentes. «Jene souhaite pas prendre de fil conducteur pour élaborer la programmation mais aucontraire partir de rencontres pour proposerdes esthétiques très différentes et un pano-rama international avec des créations, et des reprises», remarque Annick Bajard,conseillère artistique du festival. La diversité des formes est aussi là, avec du théâtre, du théâtre d’ob-jets, du cirque et du cabaret.La compagnie Les Transfor-mateurs, «fer de lance» de lacréation dans la région, selonAnnick Bajard, ouvrira le festival avec les spectacle Les Constructeurs, mêlant l’ab-surde et le décalage pouraborder le thème de l’habitat. Parmi lesautres compagnies de la région Rhône-Alpes figurent notamment la Compagniedes Gentils, pour Des cendres sous les toiles,la compagnie Bande d’art et d’urgence,pour Monstres #1. Mise en scène par Karin Serres d’après un texte de PascalBrullemans, la pièce avait déjà fait l’objetd’une présentation de projet au festivall’an dernier. Sa programmation, cette

année, traduit bien la volonté de Ré-Génération de créer des rendez-vous pourrendre compte au public les étapes et laprogression d’une création.

de Lyon au Québec… en passant par saint-BrieucComme les années précédentes, le festivalmet l’accent sur des créations étrangèresdans le cadre des partenariats noués par la Région avec le Bade-Wurtemberg(Allemagne), la Catalogne (Espagne) etla Lombardie-Piémont (Italie). Le Québecqui a des liens forts avec la Ville de Lyonest aussi à l’affiche. Ce sera l’occasion de découvrir l’histoire du Petit Chaperonrouge revisitée par les Italiens de la compagnie Coltelleria Einstein. Dans

Cappuccetto Rosso et le Loup solitaire, le Petit Chaperonrouge devenu grand, revientsur son passé si célèbre à la faveur d’une interview, met-tant en parallèle le point devue de l’héroïne et du loup.Le Theater Mummpitz pré-sentera Les Aventures gran-

dioses de la vaillante Johanna Epédbois, une fable sur une enfant passionnée parl’époque médiévale, et la compagnie québécoise Théâtre Bluff interpréteraS’Embrasent, autour du premier amour.Le festival, proche des scolaires, afficheracertaines représentations de spectaclesétrangers en langue originale, la demandedes enseignants allant de plus en plusdans ce sens selon Annick Bajard. Capses,

de la compagnie Laitrum, bénéficiera dequelques séances en castillan, de mêmeque Cappuccetto Rosso et le Loup solitaire,en italien. Aujourd’hui, le festival entend aussi s’ouvrir à quelques créations françaiseshors Rhône-Alpes. «Nous avons choisi de programmer la compagnie AK entrepôt[établie à Saint-Brieuc, NDLR], pourMille Morceaux de moi, car c’est une compagnie qui tourne peu dans la région, etil nous semble intéressant que des program-mateurs puisse la découvrir», indique laconseillère artistique. Dans les trois jours consacrés à la présentation de projets émergents, du 11 au 13 janvier, Ré-Génération proposera dans cettemême optique d’élargissement Absurdus,de la compagnie étant donné (Rouen),une création produite par le festival Momix de Kingersheim (68). Le festival fonde sa billetterie sur un système de pass afin de favoriser la cir-culation des publics entre les différentsspectacles. En 2011, il s’en était vendu3 223. Cette année, les spectateurs paie-ront 3 € supplémentaires pour chaquespectacle, un léger surcoût par rapportaux années précédentes «mais nous veillonsà rester sur une base très accessible, car nousnous adressons à des publics scolaires et intergénérationnels», insiste Anne Robin,administratrice du TNG. Ce système detarification permettra aux organisateursdu festival de faire un constat précis du nombre de spectacles vus par chaquedétenteur d’un pass. � TiPHAinE LE Roy

festival

RÉ-GÉNÉRATION

Douze créations pour un regard sur l’émergence à l’international

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D. R.

BENOIT BECA

M

D. R.

Les Constructeurs, compagnie Les TransformateursMille morceaux de moi, compagnie AK entrepôt

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ecouter, lire

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Impossible de ne pas saisir dans cet album une référence décalée au conte musical de Prokofiev. Bénéficiant de l’humour de Vincent Malone, les animaux même lesplus terrifiants comme le loup – qui est iciun loup-garou – perdent de leur caractère inquiétant. Vincent Malone nous promène

de digressions en jeux de mots, sans que l’on perde jamais le fil.Les références musicales semblent bien présentes également, de Boby Lapointe à Georges Brassens, aussi bien détournées que l’histoire de Pierre et le Loup.

Des voix pour la planète est un encourage-ment pour les enfants à prendre consciencede la nature qui les entoure. Le message ici vise à leur faire prendre conscience de la beauté et de la richesse de ce qui lesentoure. Du recyclage au poisson carré dans l’assiette, Dominique Dimey s’intéresse

au quotidien. Si le chant est prédominant, l’autrice, entourée de ses musiciens porte un soin particulier à l’accompagnement. CD : 17 €

L’association Mandarine s’est spécialiséedans l’animation musicale à destinationde la petite enfance. Ce carnet reprendune partie du répertoire constitué par lastructure. On y retrouve les partitions etparoles des chansons. Certains titres sontaccompagnés d’indications pour des jeux

de mains et de doigts. Un disque est fourni, sur lequel figurentles versions chantées de chaque morceau. Livre-disque : 24,90 €

Vincent Delerm est parti des interrogationsinnocentes des enfants telles que «C’est quoi les avantages d’avoir une sensibilité degauche ?» pour livrer un album drôle et touten dérision, à plusieurs niveau de lecture.Il est accompagné par JP Nataf, Mathieu Boogaerts et Albin de la Simone au chant ;

Jean Rochefort interprète le grand-père de Léonard, grâce à quil’on apprendra que si le poulet du dimanche est de gauche, la gaufrette, elle, est de droite. Allégations étonnantes, mais argumentées ! Livre-disque : 23 €

éCRiTUREs THéâTRALEsÉcrire du théâtre pourêtre joué par des jeunesCollectif, Lansman éditeur, 10 €Cet ouvrage réunit les points de vue de huit auteurs surl’écriture pour la jeunesse :Laurent Contamin, LaurenceDespezelle-Pérardel, Régis Duqué, Christine Ergo, LucMalghem, Stéphanie Mangez,Antoinette Rychner et ThierrySimon. Certains s’attellent àl’exercice de manière ludique,sous forme d’abécédaire, d’au-tres ont une approche plus pédagogique. Tous se fondentsur leur expérience et ces témoi-gnages enrichissent le regard dulecteur sur l’adolescence et lamanière de s’adresser à cet âge.

PAGE RéALiséE PAR TiPHAinE LE Roy

PHOTOS

: D. R.

Le Carnaval des animauxPépito mateoDIDIER JEUNESSE

www.didierjeunesse.com

Didier jeunesse a proposé au conteur PépitoMatéo de narrer à sa manière la suite musi-cale de Camille Saint-Saëns. La partition musicale est entrecoupée d’historiettes ani-malières. Les anecdotes sur les éléphants,poissons, kangourous ou ânes sont chacunematière à introduire une pièce de l’œuvre

de Saint-Saëns. Jouant tant sur les sonorités que sur les tempéra-ments présumés de chaque animal, Pépito Matéo permet à l’ima-gination de véritablement s’envoler à l’écoute des dix solistes qui interprètent la partition. CD : 23,50 €

Carnet de bal Benoît ViquesnelASSOCIATION MANDARINE

http://assomandarine.chez-alice.fr

Des voix pour la planètedominique dimeyVICTORIE MUSIC

www.club-tralalere.com

Pierre et la tortueVincent maloneNAÏVE JEUNESSE

www.naive.fr

Léonard a une sensibilitéde gaucheVincent delermTÔT OU TARD

www.totoutard.com

THéâTRELa Fille aux oiseauxBruno de Castan, Théâtrales jeunesse, 8 €Une jeune femme dont le pèrese remarie avec une femmetrès antipathique mère de deux filles aussi horribles l’une que l’autre, ça ne vousrappelle rien ? Dans La Filleaux oiseaux, Bruno de Castanréinterpète le conte de GrimmCendrillon, comme il avait déjà proposé des variations de la Belle et la bête dans Belledes eaux, et de Barbe bleue dansCoup de bleu. C’est auprès desoiseux et de la nature que cetteCendrillon trouvera du récon-fort. En attendant l’arrivée de son prince, bien entendu !

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C 'est le 19 décembre, dans les locauxde l'ONDA, qu'une trentaine d'ac-

teurs du jeune public en France (artistes,programmateurs, représentants d'asso-ciations et de fédérations…) se sont réu-nis et ont constitué la nouvelle associa-tion Assitej(1) France, chargée de repré-senter la France, et ses artistes, auprèsd'Assitej International. Rappelons quequelques mois plus tôt, la France, alorsreprésentée par l'ATEJ(2), avait été radiéepar Assitej International. La France setrouvait alors sans représentation au seinde cette ONG. Un groupe de travail s'étaitattaché à l'automne à rédiger les projetsde statuts d'Asitej France, qui ont été dis-cutés et finalement approuvés à l'una-nimité moins une abstention. Une pre-mière assemblée générale d'AssitejFrance se réunira au Théâtre national deChaillot, le 6 février à 13 heures. Elle seranotamment chargée d'élire un conseild'administration composé de 17 mem-bres répartis au sein de quatre collèges

(associations professionnelles, artistes etcompagnies, structures de création et dediffusion, personnalités qualifiées). Cetteassemblée générale est ouverte à tousles acteurs du jeune public en France. Il est possible d'adhérer dès à présent àl'association, via un site Internet créépour l'occasion. Les candidats au conseild'administration sont également invitésà se faire connaître. Présent à Paris lorsde l'assemblée constituante d'AssitejFrance, le secrétaire général d'Assitej International, IvicaSimic, a félicité lesparticipants pour ce «bel exercice démo-cratique», expliquant que le comité exé-cutif d'Assitej International pourrait seprononcer très rapidement sur la recon-naissance d'Assitej France comme inter-locuteur au sein de l'organisation inter-national. Ce comité se réunira, en effet, du20 au 25 février en Azerbaïdjan. � C. P.

(1) Association internationale du théâtre pour l’enfance et la jeunesse. (2) Association du théâtrepour l’enfance et la jeunesse.

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international

La programmation du Focus ONDAà Angoulême

L ’ONDA et le Théâtre d’Angoulême coorganisent du 22 au 24 mars pro-

chain un Focus jeune public inscrit dansle cadre du festival La tête dans lesnuages. Une quarantaine de profession-nels étrangers devraient se déplacer à Angoulême (16) pour découvrir onze productions françaises coprogramméespar les deux partenaires. Cette action de promotion des équipes artistiques françaisesa pour but de permettre une meilleure identification de leurs projets par les pro-grammateurs étrangers et de leur ouvrir ainsi de nouvelles perspectives de tournéeà l'étranger. En 2013, le Focus de l'ONDA sera organisé à Nantes (44), dans le cadrede la seconde édition du festival Petits et Grands (10-14 avril 2013). � C. P.

Assitej France : assemblée généralele 6 février à Chaillot

� Azuki, Athénor - à partir de 6 ans� Oripeaux, Atelier Bonnetaille - à partir de 3 ans

� Morceaux en sucre, Pascal Ayerbe, Johanne Mathaly - à partir de 4 ans

� L'Après-midi d'un foehn, CompagnieNon Nova - à partir de 5 ans

� Ali Baba et les Quarante voleurs, La Cordonnerie - à partir de 6 ans

� Nosferatu, Bob Théâtre - à partir de 8 ans

� Pan Pot, Collectif Petit Travers - à partir de 8 ans

� Les Yeux de Lilith, Compagnie Les Yeux Gourmands - à partir de 8 ans

� Une belle, une bête, Compagnie Chan-tier Théâtre - à partir de 9 ans

� Enfants du monde, Groupe ClaraScotch - à partir de 9 ans

� Les Moulins de Monsieur Noël, OPUS -à partir de 10 ans

La programmation�

Arrêtons de pleurer...Reims Scènes d'Europe en décembre...Je fais une escapade de 48 heures à Questembert, en Bretagne, pour fairele bilan du festival Festi’mômes. Pourpréparer l'édition 2012, une réunion de travail s’est tenue avec le comité de pilotage, des bénévoles des treizecommunes du Pays de Questembert. Audétour d'une discussion, une questionanodine : «Pourquoi programmes-tu desspectacles européens, tu ne trouves pas enFrance suffisamment de compagnies, ici,dans la région. Il y en a pourtant...» Pourmoi, c'est le grand écart. La veille, j'aiprogrammé des artistes polonais de Cracovie, l'Europe a traversé Reims ence mois de décembre... Au delà de l'aga-cement face à cette question récurrente,il faut faire preuve de patience, d'humi-lité, de pédagogie... Expliquer, encoreexpliquer le projet artistique.

Habiter un territoire ne donne aucunelégitimité artistique. Intervenir dans lesécoles ne donne pas plus de légitimitéartistique. Expliquer combien, dans le domaine culturel, nous devons êtreouverts au monde, vivre l'Europe aucœur de nos programmations, susciterdes créations entre artistes européens...L'éducation nationale nous donne desleçons de ce côté-là. Mes deux enfants,pendant leurs années «collège et lycée»,ont vécu des échanges européens,voyages compris.

L'idée de l'Europe n'habite pas le quo-tidien de tout un chacun. Ce soir-là, à Questembert, c'était une réalité loin-taine... Nous devons être militants, forcede propositions pour l’Europe. Retourvers Reims. Dans le TGV, je lis La Scène.Et l'interview de Jean-Claude Paréjam'agace. «Le jeune public reste toujoursdéconsidéré», dit-il. Mais quand allons-nous arrêter de pleurer ? Je mesure machance de travailler à Reims. Le festivaleuropéen, dont nous ne sommes quel’un des rouages, est significatif d'uneévolution et de la place que le «jeunepublic» peut trouver sur un territoireculturel. Je vous souhaite de belles créations en 2012. �

ailleurs

LA CHRONIQUE DE

JOEL SIMON D. R.

D. R.Azuki, Athénor

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festivals

Momix : trois jours pour les professionnels

C ette année, Momix propose aux professionnelsprésents du 27 au 29 janvier de découvrir treize

spectacles jeune public, dont sept créations. Un peuplus tard, le 4 février, une rencontre professionnelleest organisée autour d’un projet de guide d’accom-pagnement du (jeune) spectateur. Cinq structuresculturelles ont initiée une réflexion commune sur ce

thème : Le CREA, scèneconventionnée jeune public de Kingersheim ;le Théâtre Nouvelle Gé-nération, centre drama-tique pour l’enfance etla jeunesse de Lyon ; leThéâtre Jeune Public,centre dramatique pourl’enfance et la jeunessede Strasbourg ; le CentreWallonie Bruxelles, cen-tre dramatique pour

l’enfance et la jeunesse ; La Filature, scène nationalede Mulhouse. Cette coopération, coordonnée parémile Lansman, directeur d’émile et Cie et de Lans-man éditeur. Elle aura pour finalité, à terme, l’éditiond’un guide d’accompagnement du (jeune) spectateur.à noter également, pendant les journées profession-nelles, un temps de présentation de projets offertaux compagnies En attendant, pour O (un projetpour les 3 ans et plus) et Rêve Général pour Roulezjeunesse ! (à partir de 13 ans). Toutes les informationssont sur le site du festival, www.momix.org � C. P.

27 janvier� Compagnie Les compagnons de Pierre Ménard (France) - Les contes-dits-du-bout-des-doigts - à partir de 5 ans.

� Compagnie David Dimitri (Suisse) - L’homme cirque - à partir de 6 ans.

� Compagnie La Cordonnerie (France) - (Super) Hamlet - à partir de 8 ans.

� Soirée cabaret

28 janvier� El Teatre de l’Home Dibuixat (Espagne) - Pierre à pierre - à partir de 2 ans.

� Compagnie Actémobazar (France) - À belles dents - à partir de 3 ans.

� Compagnie Tof Théâtre (Belgique) - Piccoli Sentimenti - à partir de 3 ans.

� Compagnie Flash Marionnettes (France) - Qui est cet inconnu dans mesbras ? - à partir de 7 ans.

� Compagnie Les Nuits claires et Agnello Crotche (France/Belgique) - Le Voyage égaré - à partir de 11 ans.

� Soirée cabaret.

29 janvier� Compagnie Le Clan des songes (France) - Fragile - à partir de 3 ans.

� Compagnie 36,37, etc (Belgique) - Zazie et Max - à partir de 6 ans.

� Compagnie Thalias Kompagnons (Allemagne) - Le petit soldat de plomb -à partir de 5 ans.

� Compagnie de la Casquette (Belgique) - Amour et jambe cassée - à partir de 6 ans.

� Theater Mummpitz (Allemagne) - Die grandiosen abenteuer der TapferenJohanna Holzschwert - à partir de 8 ans

Le programme des journées pros�

festivals

Temps forts dans le Morbihan et à HazebrouckJ anvier est toujours un mois faste pour

les festivals jeune public. Ils sont trèsnombreux à être organisés courant jan-vier-février. Parmi ceux-ci, on noteraProm’nons nous (27 janvier-11 février), lefestival jeune public organisé «entre Golfeet Vilaine» dans le Morbihan (56). Projetatypique, il est porté par sept structuresculturelles associées dans l’organisationde ce temps fort : La Lucarne à Arradon,Le TAB à Vannes, Le Dôme à Saint-Avé,L’Hermine à Sarzeau, Le Vieux Couventà Muzillac, Le Forum à Nivillac et L’As-phodèle à Questembert. Quatorze spec-tacles sont au programme, pour 87 repré-sentations. Tous les âges sont concernés,des tout-petits (avec Ma Forêt, de MathildeLechat, ou encore Fanfan l’éléphant, pro-duit par Nid de Coucou) aux plus grands

(avec notamment TAM, un spectacle par-ticulièrement émouvant que joue dans unbus la compagnie belge TAM). Autresprogrammation événementielle dans le Nord, cette fois, à Hazebrouck (59) avec un «Week-end Poil à gratter» (du 20 au 22 janvier). Grégory Vandaële,

le directeur du Centre culturel André Malraux et programmateurde la manifestation, a souhaitédonner libre court aux «formesthéâtrales ludiques pour tous». Surcette entrée résolument conviviale,on retrouve à la fois les entresorts marionnettiques de Scopitone etcompagnie (avec Ze Patrècatho-dics), le théâtre d’objets décapantde la Compagnie à (avec Ma foi, librement inspiré du Concile

d’amour d’Oscar Panizza) ou le jonglagevirtuose du facétieux Nikolaus. à noter,également, à la présentation de Ronan Tablantec, spectacle de Sébastien Barrier,«bonimenteur, tchatcheur en résidence désin-volte» pendant quelques jours à Haze-brouck. Tout un programme… � C. P.

D. R.

D. R.

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ComPAGniE LE FiL RoUGE THéâTREL’ÉTÉ OÙ LE CIEL S’EST RENVERSÉTexte Claudine Galea. Conception ève Ledig,sabine siegwalt, Jeff Benignus.L’été où le ciel s’est renversé, spectacle de théâtre chanté, est le second volet d’undiptyque thématique. Après Embrasser laLune, créé à l’automne 2010 pour les pluspetits, à partir de 18 mois, cette nouvellecréation s’adresse aux adolescents à partirde 11 ans. Le questionnement de la com-pagnie porte depuis 2009 sur la façon

dont se façonnela personne, «sonidentité, sa rela-tion au monde etaux autres. Ce quise joue dans la pe-tite enfance puis,plus tard, à l’aubede l’adolescencenous renvoie à unepart essentielle etparfois enfouie de

nous-mêmes qui, de ruptures en passages etde chagrins en victoires, sommes devenusadultes». Sur le plateau, Ève Ledig a réunitrois femmes et deux hommes, «un chœurde cinq acteurs-chanteurs pour saisir ce mo-ment de la vie où l’on est en exil entre l’en-fance et l’âge adulte.» Ici, ce sont les adultesqui se souviennent.EN TOURNÉEJanvier > Création le 17, puis du 19 au 21, Théâ-tre jeune public de Strasbourg (67) ; du 25 au26, La Méridienne à Lunéville (54). Février >Les 2 et 3, La Filature à Mulhouse (68), dans le cadre du festival Momix  ; les 16 et 17, L’Hippodrome, scène nationale de Douai (59).Avril > Les 3 et 4, Grand Théâtre à Reims (51),dans le cadre du festival Méli’môme. Mai > Les 3 et 4, Grand Théâtre, scène conventionnée de Lorient (56) ; du 8 au 11 à Bienne (Suisse),pour le festival Spot (à confirmer).www.lefilrougetheatre.com

ComPAGniE CATERinA & CARLoTTA sAGnACUISSES DE GRENOUILLEChorégraphie de Carlotta sagna. musique d’Arnaud sallé.Carlotta Sagna entend conter ici une histoire simple, celle «d’une jeune fille quivoudrait devenir danseuse et qui pour y ar-river passe par différentes épreuves, rencontredes personnages improbables : un maître japonais d’Aïkiki qui a peur que son arme serebelle contre lui, une vieille danseuse russequi perd son postiche pendant les pirouettes,un danseur de tango qui fume le cigare et

enfume sa partenaire, une danseuse en tutuunijambiste…». Cette initiation à l’univers du spectacle lui fait découvrir «ce qu’estle théâtre, avec sa machinerie, ses supersti-tions et les différentes personnes qui le fontvivre et, plus que tout, sa magie». Spectacle chorégraphique tout public à partir de 5 ans. Pièce pour 3 interprètes.EN TOURNÉEJanvier > Création les 12 et 13, Théâtre Brétigny, scène conventionnée du Val d’Orge(91) ; du 27 au 30, L’Avant-Seine, Théâtre deColombes (92). Février > Les 9 et 10, Triangle,Cité de la danse à Rennes (35) ; du 14 au 18,Grand Bleu à Lille (59). Mars > Les 6 et 7 à Scène Vosges, à Épinal (88)  ; les 9 et10, Centre culturel André Malraux, scène nationale de Vandœuvre-lès-Nancy (54). Avril > Du 2 au 4, Pôle Sud, scène convention-née danse et musique à Strasbourg (67) ; les 10 et 11, Théâtre, Scène conventionnéed'Auxerre (89). Mai > Du 13 au 16, Centred’animation de Beaulieu – Poitiers (86) ; du 29 mai au 1er juin, Théâtre du Beauvaisis, à Beauvais (60).caterina-carlotta-sagna.org

EnsEmBLE TéLémAQUEJEKYLLConception Raoul Lay, Catherine marnas et François FlahaultL’ensemble Télémaque nous promet,pour sa nouvelle création, un «opéra phi-losophique et terrifiant». Le fil directeur duprojet est bien l’histoire du docteur HenryJekyll, un scénario original emprunté à Stevenson. Mais le philosophe FrançoisFlahaut «apporte son éclairage, sa lecture du mythe Jekyll, sous la forme d’intermèdesmétaphysiques à la portée de tous. Jekyll estl’occasion pour Télémaque et Parnas de pour-suivre l’aventure commencée il y a dix ans».Le travail de recherche de l’ensemble a porté sur les confluents de la théorie,de la fiction et de la musique. Tout publicà partir de 10 ansEN TOURNÉEJanvier > Création du 19 au 21 au Théâtre Les Salins, scène nationale de Martigues (13) ;

le 31 au ThéâtreLa Passerelle,scène nationalede Gap (05).Mars > le 23 àla Maison des Comoni, Pôlejeune public auRevest-les-Eaux(83). Mai > le11 à la Scène

nationale de Saint-Quenton-en-Yvelines (78).www.ensemble-telemaque.com

nidAL QAnnARiCONTES DE PRISCILEde nidal Qannari«En Priscile, on raconte qu'au tout début dumonde, explique Nidal Qannari, il n'y avaitqu'une vieille femme et beaucoup de vent. Elles'est enrhumée, et son nez s'est mis à couler.On dit que c'est en ayant sans arrêt la goutteque la vieille femme a créé la mer par son nez. Mon père, qui a grandi en Priscile, m'a ra-conté que près de chez lui il y avait une vieillefemme qui vivait un peu à l'écart. On disaitdans la famille, que cette vieille femme étaitcelle de la légende, la même qui avait créé lemonde, les hommes et la mort.» Tout publicà partir de 8 ansCRÉATIONJanvier > Premières étapes publiques de lacréation dans le cadre du Festival Les PetitesFormes se font une scène, du 20 janvier au 5 février, à Champigny-sur-Marne (94).www.icimeme.fr

THéâTRE noUVELLE GénéRATion/ Cdn dE LyonLE PAYS DES AVEUGLESd’après le récit de Herbert George WellsAdaptation, mise en scène et jeu nino d’intronaCette nouvellecréation marque le retour de NinoD’Introna surscène, accompa-gné en direct parle groupe rock ita-lien Supershock.Elle aura pourthème une vieillelégende évoquantun lieu retiré du monde dont tous les habitants sont privés de la vue. «C’estl’histoire, très simple, d’un homme voyantqui arrive dans un pays d’hommes nonvoyants depuis quinze générations, expliqueNino D’Introna. Ils ont perdu toutes les liaisons philosophiques et réelles avec la vue,ils ne savent donc plus ce que signifie voir.Ils sont habitués à vivre dans le noir, ils ontaiguisé le sens de l’ouïe, l’odorat, le toucheret vivent très bien ainsi. Quand cet hommeréalise qu’ils sont tous aveugles, il pense qu’ilest supérieur et qu’il va pouvoir démontrerla puissance de ce qu’est voir à des gens quine voient pas. Or ce qui est extraordinairedans ce conte, c’est qu’il n’arrivera jamais àdémontrer sa supériorité». à partir de 9 ans.

D. R.

D. R.

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le piccolo I janvier 2012 I numéro 15 I 13

EN CRÉATIONFévrier > Création et premières dates du 3 au10 février, à Lyon (69), au Théâtre Nouvelle Génération, centre dramatique national de Lyon.www.tng-lyon.fr

ComPAGniE LEs émUsL’ÉCHAPPÉETexte de Valérie Briffod et Catherine Verlaguetde et avec Valérie BriffodDeux regards extérieurs ont accompagnéla création de ce spectacle usant du théâ-tre d’ombres et d’objets, Christian Carri-gnon et Guillaume Servely. Ce joli projetest avant tout l’histoire d’une passion quiréunit, plus que les mots, un père et safille. Le vélo comme lien, et une petite fillequi, en cachette, s’immisce dans l’atelier,se glisse sous l’établi et regarde son pèrepréparer son vélo. Elle enregistre lesmoindres détails car, elle aussi, un jour,elle partira vers les grands espaces, versles grands sommets. «Deux mondes danslesquels le père et sa fille se rencontrent ; celuide l’atelier, du travail, du geste précis, de l’effort et celui des grands espaces, du plaisiret de la liberté». à partir de 8 ansEN TOURNÉEJanvier > Création les 19 et 20 janvier au Stra-pontin, à Pont-Scorff (56) ; du 25 au 28, Centreculturel de Chevilly-Larue (94). Février > Du 15au 17, Théâtre Jean Arp à Clamart (92) ; les 28et 29, Espace Jean Vilar à Ifs (14). Mars > Le 13(sous réserve) avec la FOL 41, à Montoire-sur-le-Loir (41). Avril > le 3 avec la FOL 18 à Bourges(18) ; le 5 aux Bains-Douches à Lignières (18).Mai > du 2 au 5 mai avec le Cap du Pays du RoiMorvan au Faouët (56).www.agence-sinequanon.com

ComPAGniE L’ExPLiQUE sonGEPACAMAMBOde Wajdi mouawadmise en scène de Valérie Castel JordyLa compagnie L’Explique Songe porte sur scène un texte désormais «classique»de Wajdi Mouawad, Pacamambo. «Julie,douze ans, fait le deuil de sa grand-mère bienaimée et rêve du pays de Pacamambo, terre dejustice et de tolérance où elles se sont donnéesrendez-vous. Suivant la démarche douce et fermedu thérapeute, le public est invité à comprendrepourquoi elle s’est cachée pendant trois se-maines, loin des siens et des regards, en compa-gnie de son chien et du corps de sa grand-mère.Peu à peu, la parole se libère et la douleur laisseplace à l’apaisement.» à partir de 10 ans.EN TOURNÉEJanvier > Les 19 et 20, puis le 22, Théâtre Simone Signoret à Conflans-Sainte-Honorine

(78). Février > Les 16 et 17, Théâtre des Sourcesà Fontenay-aux-Roses (92). Avril > Le 17, Théâtre du Briançonnais, à Briançon (05). Mai> Du 15 au 17 au Studio à Asnières (92) ; les29 et 31, Théâtre de Chelles (77).www.agence-sinequanon.com

ComPAGniE dU JoUR AU LEndEmAinLA FARCE DE MAÎTRE PATHELINmise en scène Agnès RégoloDans cette farce anonyme du XVe siècle,il est curieusement question d'argent etde profit... Toutes les excuses sont bonnespour manigancer, exploiter et escroquerles autres : Monsieur Pathelin, avocat sansle sou, promet à sa femme de lui rappor-ter de la foire, de belles étoffes. Pour

revenir les bras pleins,il dupe et vole... Danscette pièce, il n'est pasquestion de morale. LaFarce de Maître Pathelinest une joyeuse écolede friponnerie univer-selle, une suite de ruseset de fraudes prétextes

à réveiller nos appareils jubilatoires.EN TOURNÉEJanvier > Création le 11, puis les 12 et 13 auThéâtre du Jeu de Paume, à Aix-en-Provence(13) ; du 31 janvier au 2 février au Théâtre des halles à Avignon (84), dans le cadre du Festiv’Her. Avril > du 10 au 14 au Théâtre Gyptis, à Marseille.

ComPAGniE ARTs FUsionLA BEAUTÉ DEVANT MOI FASSE QUE JE MARCHE…Chorégraphie de Virginie mirbeauHuit courtes histoires extraites des contescélébrant la culture de certains peuplesamérindiens comme les Apaches,Cheyennes et Navajos. à partir de 6 ans.EN TOURNÉEJanvier > Du 4 au 6 au Théâtre de l’Hôtel de Ville, au Havre (76). Avril > Le 3 à l’Espace

culturel Beaumarchais de Maromme (76).www.arts-fusion.fr

ComPAGniE didAsCALiEDANS LE VENTRE DU LOUPTexte de marion Aubert. Chorégraphie de marion Lévy.

Une histoire dansée des trois petits cochons, portée sur scène par MarionLévy, qui «pose son regard aiguisé sur leconte le plus moralisateur qui soit, Les TroisPetits Cochons». Parmi les thèmes sous-jacents de cette histoire bien inoffensive,en apparence seulement : «la peur de l’ex-térieur, le désir de sécurité, la tentation del’insouciance». Son parti pris de mise enscène conduit Marion Lévy à faire inter-préter les cochons par trois femmes sym-bolisant différentes étapes de la vie.EN TOURNÉEJanvier > du 4 au 13, Théâtre national de Chaillot à Paris (75). Avril > du 4 au 6, Théâtre7 à Malakoff (92).marionlevy.com

ComPAGniE PiPA soLL’ENFANT SAUVAGEd’après Jean itard. marionnettistes : AgnèsGaulin Hardy, Christine delattre, didier Welle.La compagnie, créée en 1996, reprend iciun spectacle fort ancien (2003), qu’elle n’aplus joué depuis plusieurs années. Uneoccasion de redécouvrir cette étrange histoire que François Truffaut, en 1970, a porté à l’écran en s’inspirant du rapportde Jean Itard. C’est en 1800 que des chas-seurs de l’Aveyron découvrent un enfantmarchant à quatre pattes, ne sachant pasparler et poussant des grognements. Le garçon a environ douze ans et semblen'avoir jamais vécu ailleurs que dans la forêt. On le fait venir à l'Institut des sourds et muets de Paris. Mais l’en-fant ne s'habitue pas à sa nouvelle vie.à partir de 6 ans.EN TOURNÉEJanvier > Le 24 à l’Espace Julien Green d’Andrésy(78). Février > Le 1er, Salle municipale de Limay (78). Mai > Le 11, Espace Louis Armandde Carrières-sous-Poissy (78). Juin > Le 6 auThéâtre Octave Mirbeau de Triel-sur-Seine (78).www.pipasol.fr

PAGEs RéALiséEs PAR CyRiLLE PLAnsonOLLIVIER LEBOU

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D. R.

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Page 14: Le MENSUEL N°15 JANVIER 2012 PiccoLo · Le rêve de la Joconde, Anima Théâtre D. R. Les Constructeurs, ... mêmes à l’écriture ou à la réécriture de récits et contes, excluant

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L’ANNÉE DUJEUNE PUBLIC

2011PICCOLO

LE

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lieu

L ancée en décembre, la pétition lancée parles salariés du Théâtre Massalia, à Marseille

(13), a réuni près de 2 200 signatures. Celle-cifaisait suite à l’inquiétude des salariés de cethéâtre créé en 1987 par Philippe Foulquiécomme projet initiateur de la Friche La Belle de mai. L’affaire a fait grand bruit au festivalTrès Tôt Théâtre, à Quimper (29), où ChristianCarrignon (Théâtre de Cuisine) a invité les pro-fessionnels du jeune public présents à témoi-gner de leur soutien à l’équipe du ThéâtreMassalia. Parmi les craintes, une perted’indépendance du théâtre vis-à-vis deSystème Friche Théâtre (SFT), associationsupervisant les activités de La Belle demai. Sa direction ayant elle aussi récem-ment changée, Philippe Foulquié ayantété remplacé par Alain Arnaudet en juillet,et la Friche étant en pleine rénovation enpréparation de Marseille-Provence 2013,capitale européenne de la culture, la Villesemblait vouloir redéfinir de projet duMassalia. «Le projet du directeur adjoint du ThéâtreMassalia, Patrice Laisney, pour sa direction avaitété écarté et il avait été question à titre provisoired’une direction par Alain Arnaudet, qui aurait étéépaulé pour la programmation artistique. Nous crai-gnions alors une perte d’effectifs et que le théâtre nesoit plus qu’un prestataire de service », indiquepour le contexte Jany Cianferani, secrétaire gé-nérale du Théâtre Massalia. L’équilibre restefragile, mais des décisions allant dans le sensde l’équipe de l’établissement jeune public ontété prises fin décembre en conseil d’adminis-tration. L’équipe du théâtre assumera la direc-tion de manière collective jusqu’en juin afin de

définir le nouveau projet de Massalia au seinde la Friche, et d’établir l’appel à candidaturespour le poste de directeur. Celui-ci ou celle-cidevrait pouvoir être en poste en septembre.«L’institution nous a fait confiance sur ce sujet.Pour nous, il est important de conserver la nomi-nation dans le cadre d’un appel à projet», note JanyCianferani qui insiste sur le fait que cette étudesur l’évolution du théâtre se fera en concertationavec la direction de SFT. Douze personnes com-

posent l’équipe du Massalia, pour la périoded’autogestion quatre cadres ont été nommés enson sein, mais des réunions avec l’équipe aucomplet se tiendront de manière «très régulière»,affirme la secrétaire générale. Ces changementsinterviennent à moins d’un an de Marseille- Provence 2013 dont Jany Cianferani précise quela programmation aura déjà été très avancéelorsque la nouvelle direction prendra ses fonc-tions. Si elle signale qu’une petite inquiétudepersiste, les salariés veulent rester optimistes.«Nous sommes vraiment heureux de conserver notrevocation de producteurs de projets, de la petite en-fance aux jeunes adultes», insiste-t-elle. � T. L. R.

Une éclaircie pour le Théâtre Massalia

CARO

LINE BIGR

ET

Le rêve de la Joconde, Anima Théâtre