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151 E-PaperWorld Magazine canada Le Canada qui luttait contre son retard grace à une organisation spécifique en se développant autour d’une plate-forme unique tend à devenir la référence dans les normes et les formats associés aux eBook et eReaders divers grâce à l’International Digital Publishing Forum 1 qui milite pour le développement du format ouvert ePub créé par Adobe. Son siège est à New York mais son directeur, Michael Smith, est canadien et vit à Toronto. Deux acteurs de poids, Apple et Google viennent de rejoindre ce consortium. Le Canada est aussi devenu une référence dans le secteur des téléphones intelligents multifonctions avec le BlackBerry du groupe canadien Research in Motion (RIM) après l’avoir été dans celui des Personnal Digital Assistant (PDA). Les deux ruptures technologiques les plus marquantes et les plus récentes des (PDA) 2 de la fin 2010 concernent le iPhone 4, prolongement du 3, de la société américaine Apple. Pour le Canada, c’est le nouveau BlackBerry Torch de la société canadienne Research in Motion (RIM) qui remplace le Blackberry Storm. L’autre rupture qui fait l’objet d’une vraie guerre technologique et commerciale, c’est la concurrence entre la technologie LCD (iPad de première génération), survivance d’une télévision qui s’apprête à disparaître au profit du « téléordinateur » 3 et de la technologie e-ink (papier électronique/e-paper). La nouvelle tablette Adam sera équipée d’un écran Pixel Qi mais utilisera la technologie e-paper comme le kindle, le sony ou le Cybook de Bookeen. Elle devrait être la seule, pour l’instant, à concurrencer l’iPad 4 . Le nombre de tablettes cependant explose sur le marché en ce moment copiant l’iPad. Chacun sur tous les continents y va de sa solution et de son langage pdf, ePub. Le modèle dominant vient d’Apple mais le système d’exploitation qui 1 Clément S, « Apple et Google rejoignent l’IDPF », ebou- quin_fr, 16-07-10 2 Les Personnal Digital Assistant (PDA) disparaissent au profit des Smartphones, du papier et du livre électronique (E-Ink) et les tablettes type iPad (LCD). 3 George Gilder, « Y a-til une vie après la télé ? Les autoroutes de l’information », Paris, Éditions Dagorno, 1994 (1990 et 1992 pour la version anglaise) 4 L’actu des ebooks, le blog, 13 aout 2010. http://www. facebook.com/home.php?#!/notes/lactu-des-ebooks/4-versions- pour-la-tablette-adam-de-notion-ink/144805805540188 progresse et qui prend même le dessus parfois sur celui d’Apple est le système d’exploitation Android que l’on retrouve par exemple sur la tablette Olive Pad VT100 lancée en Inde le 22 juillet 2010 5 . Research in Motion présente elle aussi sa tablette informatique tactile baptisée PlayBook et qui se veut « la première tablette professionnelle » 6 . PlayBook est attendu sur le marché américain début 2011 et dans d’autres pays au deuxième trimestre. Le BlackBerry s’adressait plus aux professionnels alors que l’iPhone s’adressait plutôt au grand public. La concurrence entre l’iPhone 4 et le nouveau BlackBerry a pour conséquence que les PDA s’adressent aujourd’hui autant aux particuliers qu’aux professionnels. La convergence multimédia et la mobilité sont le nouveau mot d’ordre pour l’ensemble des produits qui se développent sur ce marché du PDA. Le développement de liens avec les réseaux sociaux pour rester en contact avec son twitter, son facebook et son carnet d’adresse en lien avec son blog ou son site Internet, est une orientation du marché inéluctable. Les réseaux sociaux deviennent le cœur de la communication contemporaine… Dans ce domaine aussi le Canada rattrape son retard mais plus lentement. Souvent, explique Marie-Eve Morasse, “les produits arrivent au Canada quelques semaines, voire quelques mois après être débarqués aux États-unis ou en Europe. Un retard, ajoute-t-elle, qui donne une certaine assurance aux acheteurs précoces” 7 . Pour Jean-françois Guertin, professeur de marketing à l’Université de Sherbrooke “les acheteurs précoces sont des gens qui n’ont pas peur du risque, qui vont acheter un produit avant qu’il ne soit confirmé comme performant. Ici, on a souvent des échos de l’expérience américaine. Si ça s’est vendu à des millions d’exemplaires, on 5 Le gadget peut servir de portable tactile pour la navigation Web, le multimédia, la messagerie texte et le réseautage social. Sa puce GPS sert à l’orientation et à se situer sur des cartes et la tablette peut faire office de console de jeu vidéo, de lecteur de livres électroniques, de téléviseur et, contrairement au iPad d’Apple, de téléphone intelligent permettant les appels voix et la vidéoconférence. La tablette devrait se détailler à moins de 25000 roupies (550$). 6 Agence QMI, « Research in Motion présente sa tablette PlayBook », Canoë /Techno, 27-09-2010 7 Marie-Eve Morasse, « Early adopters » : assurés, mais taxés !, La Presse, 14mai 2010. Le marché canadien de l’eBook eric Le RaY octobre 2010

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rentrée d’argent régulière. Cependant, le chiffre d’affaire mensuel moyen par utilisateur et par terminal est faible. Pour l’instant, ces opérateurs ne sont pas susceptibles de distribuer des ebook en direct. Mais cela peut changer, comme en témoignent les résultats d’une enquête sur le marché américain, où l’on constate que les trois-quarts des adolescents américains80 âgés de 12 à 17 ans ont désormais un téléphone portable, contre 45 % en 2004. Cela peut changer aussi avec le nouveau BlackBerry de la société canadienne RIM, ou le projet de tablette d’Orange, par exemple, en France pour l’Europe.Ces opérateurs sont pour l’instant plus tentés par la presse car les contenus sont réguliers et plus volumineux. En outre, on a appris en mars 2010 que soixante et onze pour cents des internautes, soit 53 % des adultes américains, s’informent en ligne, selon une étude réalisée à partir de données fournies par l’institut Nielsen NetRatings81. En 2009, toujours d’après cette étude, les recettes publicitaires ont fondu de 26 % dans les journaux et de 8 % à la télévision. A la radio, la chute est de 22 % et de 17 % dans la presse magazine. Mais même la publicité en ligne, qui devait sauver le secteur, a vu ses recettes reculer de 5 %.D’autre part, dominé par Apple, le marché des applications sur téléphones mobiles suscite de vives convoitises tant du côté des fabricants concurrents que des opérateurs. On a vu ainsi en février 2010 vingt-quatre opérateurs82, pour contrer le groupe américain, s’unir pour developper une plateforme ouverte d’applications. On y trouve China Mobile, Orange, l’espagnol Telefonica, le britannique Vodafone ou encore le japonais NTT Docomo. Les 24 opérateurs dont le projet est soutenu par l’association mondiale des opérateurs GSMA et trois constructeurs de telephones (LG, Samsung et Sony Ericsson), représentent plus de 3 milliards de clients à travers le monde.Le modèle Wholesale, comme le définissent les chercheurs de l’IDATE, qui a été mis en place dès

80 AFP, « Les adolescents inondent le monde de SMS », Technaute.ca, 20 avril 201081 AFP, « Les Américains aiment l’info en ligne mais pas la pub », Technaute.ca, 15 mars 201082 AFP, « Les applications mobiles, objets d’une guerre féroce », Technaute.ca, 15 février 2010

l’origine du marché, est remis en cause. L’éditeur fixait un prix de liste et accordait une remise au libraire ou à l’agrégateur.Le libraire fixait lui même un prix de vente final. Avec la numérisation,ce modèle ne convient plus. La vente se fait le plus souvent à perte pour les libraires lorsque les prix sont fixés à 9,99 U$D (comme chez Amazon par exemple) payés entre 12 U$D et 13 U$D aux éditeurs. Les éditeurs craignent à juste titre une repercussion sur le marché du livre imprimé (relié ou de poche). On le constate dans la concurrence que se font Amazon et Walmart, avec des prix toujours en baisse.L’arrivée d’Apple change la donne en développant un modèle d’agence avec son App Store qui permet de partager les revenus avec l’éditeur qui fixe un prix entre 10 et 15 $. L’éditeur prend 60 % du prix de vente et Apple 30 %. Cela permet d’éviter de cannibaliser les ventes de livres reliés. Les éditeurs en profitent pour rétablir l’équilibre des forces, à l’exemple du bras de fer qu’il y a eu entre Amazon et l’éditeur Macmillan qui sortit gagnant de cette confrontation. Mais il semble que ce modèle soit à double tranchant pour les éditeurs car il y a un risque de frein du développement du marché, du fait que le prix soit l’élément déterminant d’achat, donc du chiffre d’affaire. Les éditeurs perçoivent moins et doivent fixer eux même un tarif appelé à évoluer, comme dans le papier, si on est dans un marché libre à la concurrence. Ce n’est pas le cas en France, par exemple, avec la Loi Lang qui régit le marché depuis le 10 août 1981 dans ce pays, en fixant un prix unique pour la vente des livres83. L’objectif d’Amazon, qui offre aujourd’hui 685 380 livres électroniques qui sont téléchargeable84, reste d’atteindre un million de titre d’ici 2011 et de permettre aux utilisateurs du Kindle de lire en numérique n’importe quel livre papier.z

83 Dans ce système les éditeurs et les importateurs doi-vent fixer un prix pour chaque ouvrage édité ou importé. Le prix unique signifie que le même livre sera vendu aumême prix par tous les détaillants, quelle que soit la période de l’année concernée à concurrence cependant de la remise légale de 5% que tous les détaillants peuvent pratiquer.84 Clément Monjou, « Amazon : un million de titres d’ici 2011 ? », ebouquin.fr, 9 septembre 2010

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Le Canada qui luttait contre son retard grace à une organisation spécifique en se développant autour d’une plate-forme unique tend à devenir la référence dans les normes et les formats associés aux eBook et eReaders divers grâce à l’International Digital Publishing Forum1 qui milite pour le développement du format ouvert ePub créé par Adobe. Son siège est à New York mais son directeur, Michael Smith, est canadien et vit à Toronto. Deux acteurs de poids, Apple et Google viennent de rejoindre ce consortium. Le Canada est aussi devenu une référence dans le secteur des téléphones intelligents multifonctions avec le BlackBerry du groupe canadien Research in Motion (RIM) après l’avoir été dans celui des Personnal Digital Assistant (PDA). Les deux ruptures technologiques les plus marquantes et les plus récentes des (PDA)2 de la fin 2010 concernent le iPhone 4, prolongement du 3, de la société américaine Apple. Pour le Canada, c’est le nouveau BlackBerry Torch de la société canadienne Research in Motion (RIM) qui remplace le Blackberry Storm. L’autre rupture qui fait l’objet d’une vraie guerre technologique et commerciale, c’est la concurrence entre la technologie LCD (iPad de première génération), survivance d’une télévision qui s’apprête à disparaître au profit du « téléordinateur »3 et de la technologie e-ink (papier électronique/e-paper). La nouvelle tablette Adam sera équipée d’un écran Pixel Qi mais utilisera la technologie e-paper comme le kindle, le sony ou le Cybook de Bookeen. Elle devrait être la seule, pour l’instant, à concurrencer l’iPad4. Le nombre de tablettes cependant explose sur le marché en ce moment copiant l’iPad. Chacun sur tous les continents y va de sa solution et de son langage pdf, ePub. Le modèle dominant vient d’Apple mais le système d’exploitation qui

1 Clément S, « Apple et Google rejoignent l’IDPF », ebou-quin_fr, 16-07-102 Les Personnal Digital Assistant (PDA) disparaissent au profit des Smartphones, du papier et du livre électronique (E-Ink) et les tablettes type iPad (LCD).3 George Gilder, « Y a-til une vie après la télé ? Les autoroutes de l’information », Paris, Éditions Dagorno, 1994 (1990 et 1992 pour la version anglaise)4 L’actu des ebooks, le blog, 13 aout 2010. http://www.facebook.com/home.php?#!/notes/lactu-des-ebooks/4-versions-pour-la-tablette-adam-de-notion-ink/144805805540188

progresse et qui prend même le dessus parfois sur celui d’Apple est le système d’exploitation Android que l’on retrouve par exemple sur la tablette Olive Pad VT100 lancée en Inde le 22 juillet 20105. Research in Motion présente elle aussi sa tablette informatique tactile baptisée PlayBook et qui se veut « la première tablette professionnelle »6. PlayBook est attendu sur le marché américain début 2011 et dans d’autres pays au deuxième trimestre.Le BlackBerry s’adressait plus aux professionnels alors que l’iPhone s’adressait plutôt au grand public. La concurrence entre l’iPhone 4 et le nouveau BlackBerry a pour conséquence que les PDA s’adressent aujourd’hui autant aux particuliers qu’aux professionnels. La convergence multimédia et la mobilité sont le nouveau mot d’ordre pour l’ensemble des produits qui se développent sur ce marché du PDA. Le développement de liens avec les réseaux sociaux pour rester en contact avec son twitter, son facebook et son carnet d’adresse en lien avec son blog ou son site Internet, est une orientation du marché inéluctable. Les réseaux sociaux deviennent le cœur de la communication contemporaine… Dans ce domaine aussi le Canada rattrape son retard mais plus lentement.Souvent, explique Marie-Eve Morasse, “les produits arrivent au Canada quelques semaines, voire quelques mois après être débarqués aux États-unis ou en Europe. Un retard, ajoute-t-elle, qui donne une certaine assurance aux acheteurs précoces”7. Pour Jean-françois Guertin, professeur de marketing à l’Université de Sherbrooke “les acheteurs précoces sont des gens qui n’ont pas peur du risque, qui vont acheter un produit avant qu’il ne soit confirmé comme performant. Ici, on a souvent des échos de l’expérience américaine. Si ça s’est vendu à des millions d’exemplaires, on

5 Le gadget peut servir de portable tactile pour la navigation Web, le multimédia, la messagerie texte et le réseautage social. Sa puce GPS sert à l’orientation et à se situer sur des cartes et la tablette peut faire office de console de jeu vidéo, de lecteur de livres électroniques, de téléviseur et, contrairement au iPad d’Apple, de téléphone intelligent permettant les appels voix et la vidéoconférence. La tablette devrait se détailler à moins de 25000 roupies (550$).6 Agence QMI, « Research in Motion présente sa tablette PlayBook », Canoë /Techno, 27-09-20107 Marie-Eve Morasse, « Early adopters » : assurés, mais taxés !, La Presse, 14mai 2010.

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sait que le risque est moindre”8. Alors que c’est le 19 novembre 2007 que le Kindle fut lancé par Amazon, il faudra attendre le 19 octobre 2009 pour qu’il soit disponible en France et le 17 novembre 2009 au Canada, bien après le Sony qui est arrivé sur le marché canadien à l’été 2008 à Toronto.En février 2008, l’Association of Canada Publishers a annoncé la mise en œuvre d’une vaste initiative visant à explorer les possibilités de collaboration en matière de numérisation et de commercialisation numérique pour le bénéfice de ses membres éditeurs9. Les fournisseurs de publication sur demande, comme BookSurge, une filiale d’Amazon, Lulu.com, Lightning Source ou Ingram, offrent un format plus viable et moins cher aujourd’hui pour les maisons d’édition professionnelles. Elles sont devenues à part entière des distributeurs dans l’industrie du livre comme les autres et elles tendent même à prendre le dessus par rapport aux distributeurs traditionnels.Le commerce en ligne stimule les ventes de livres papier, à la demande ou sous forme uniquement numérique. En 2009, 80% des canadiens10 âgés de 16 ans et plus, soit 21,7 millions de personnes, utilisaient Internet à des fins personnelles en hausse par rapport au 73% observée en 2007. Cette tendance se retrouve également, comme nous allons le voir, dans les dépenses des bibliothèques. Le marché canadien reproduit les clivages linguistiques avec un marché du livre numérique très modeste qui émerge dans un marché global de l’édition qui stagne avec -0,8% entre 2005 et 2007. Les principaux éditeurs canadiens sont Thomson Reuters, Harlequin, les éditions Québécor. Les canaux de ventes des livres imprimés au Canada sont les grandes chaînes de librairies pour 44%, les libraires indépendants pour 20%, les distributeurs non spécialisés pour 20% les institutions pour 7%, la vente en ligne pour 4% et enfin les autres canaux de ventes pour 5%. Même si les éditeurs

8 idem9 La distribution du livre au Canada anglais – 6.0. Distribution numérique http://www.pch.gc.ca/pc-ch/org/sectr/ac-ca/pblctns/bk_dstrbtn_lv/dst_eng/107-fra.cfm10 Enquête canadienne sur l’utilisation d’internet : http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/100510/dq100510a-fra.htm Pro-portion de Canadiens qui ont utilisé Internet pour 2007 et 2009, au Canada 73 et 80 %, Terre-Neuve-et-Labrador 61 et 69 %, Île-du-Prince-Édouard 69 et 77% , Nouvelle-Écosse 69 et 76% , Nouveau-Brunswick 65 et 73% , Québec 69 et 77% , Ontario 75 et 81% , Manitoba 70 et 77% , Saskatchewan 73 et 79%, Alberta 77 et 85 % , Colombie-Britannique 78 et 85%,

sont dynamiques on assiste à une concentration des libraires avec Indigo et Archambault.Le marché du numérique au Canada anglophone est le plus souvent à la traîne des États-Unis mais il progresse. En 2002, les bibliothèques publiques canadiennes ont affecté 82% de leur budget d’acquisition de documents imprimés, alors qu’en 2006, le pourcentage de ce budget passait à 74%11. La tendance est donc de se diriger vers le numérique. Grâce à l’impulsion du libraire Indigo, qui a sorti dans un premier temps son lecteur logiciel “Shortcovers” pour les livres électroniques, l’Amazon canadien a sorti un autre lecteur électronique qui se nomme Kobo eReader pour le Canada mais aussi pour l’Angleterre12 et l’Australie13 avec un catalogue de 2 millions de titres. Née en décembre 2009, la société Kobo était au départ uniquement un magasin de livres électroniques et est venue remplacer l’offre “Shortcovers”. L’application gratuite est téléchargeable sur PC, iPhone, iPad, BlackBerry et on peut proposer le Kobo eReader pour le système d’exploitation Android14. À son lancement le lecteur d’ebook de Kobo était un des appareils les moins cher du marché à 149$ mais le Nook de Barnes & Noble se vend aujourd’hui au même prix et le Kindle Wifi à 139$. On veut descendre en dessous les 100$. On vise les 50$15.Pour avoir accès au catalogue de livres électroniques appelé “Shortcovers”, nul besoin à l’époque, d’acheter un lecteur, nous explique Sophie Cousineau. Vendu entre 10 et 15$, le téléchargement se faisait sur des téléphones dits intelligents comme le iPhone ou le BlackBerry avant l’arrivée du Kobo. Le catalogue fin 2009 devait être de plus de 600 000 titres; il dépasse largement aujourd’hui les estimations. Heather Reisman, classée par le Financial Times de Londres comme une des 50 femmes d’affaires les plus influentes du monde, “ ne croit pas que le livre va disparaître de la même façon que

11 La distribution du livre au Canada anglais – 6.0. Distribu-tion numérique http://www.pch.gc.ca/pc-ch/org/sectr/ac-ca/pblctns/bk_dstrbtn_lv/dst_eng/107-fra.cfm12 Cécile Mazin, « Kobo Books débarque du Canada vers l’Angleterre »,ActuaLitte.com,23-02-10.13 Clément S, « L’environnement Kobo arrive en Australie : lecteur et ebookstore : lecteur et ebookstore », ActuaLitte, 19-05-1014 Nicolas Gary, « Kobo eReader maintenant sur Android », ActuaLitté, 20-06-201015 Mario, « Kobo mise sur le contenu, le prix de son lecteur ebook baisserait », ActuLitte.com, 20-08-10.

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la musique ou les vidéos. Les gens aimeront toujours avoir des livres dans leur maison”. C’est pour cette raison, précise Sophie Cousineau, qu’Indigo, est devenue par la force des choses une librairie internationale dans le monde anglo-saxon et continue d’étendre son réseau de 96 librairies à travers le Canada et le Québec16.Annoncé en juin 200917 et confirmé dans les prédictions pour 2010 par le patron de Kobo, M.Serbinis18, cet offre est devenue réalité en avril 201019 ; elle est la plus dynamique du marché du ebook au Canada avec plus de 2 millions de titres distribués par une boutique Shortcovers d’Indigo, après avoir signé un accord avec Internet Archive et BookServe20. On y trouve des livres dans 180 langues, obtenus des 200 (et plus) bibliothèques partenaires à travers cinq pays. Des logiciels y sont déployés sur des terminaux mobiles, un partenariat avec Internet archive, qui lui permet d’avoir plus 1,8 millions de titres et un partenariat, enfin, avec Borders qui est en même temps son actionnaire et partenaire de Kobo pour la distribution d’ebooks21, et qui vient de lancer son site Internet de vente de titres numérisés en juillet 2010.

Michael Tamblyn, de Kobo Books, lors du BookNet Canada’s Technology Forum 2010, a résumé une année de développement dans le secteur du livre numérique en soulignant les erreurs commises par leur service mais aussi les réussites et les découvertes sur les comportements des

16 Sophie Cousineau, « La librairie branchée », lapresseaffaires.cyberpresse.ca, 10-10-2009 : « 96 boutiques qui comptent aussi 151 petites boutiques sous les bannières Indigo, Chapters et Co-les. Pour Sophie Cousineau, la recette Indigo semble fonctionner au Québec, où les ventes au pieds carrés des quatre boutiques de grande surface sont de 25% supérieures à la moyennes natio-nale. Le magasin de Pointe-Claire est le plus rentab ;e au pays, ce qui n’est pas pour déplaire à Heather Reisman, qui a grandi à Mont-Royal et a étudié en psychologie à McGill ». Heather Reisman contrôle près de 71% des actions d’Indigo avec son mari, Gerry Schwartz, le grand patron du conglomérat Onex.17 Clément S, « Canada : Indigo lancera un lecteur d’ebook, pas le Sony Reader », ActuaLitte, 04-06-1018 Alexis Jaillet, « Les prédictions pour 2010 par le patron de Kobo », ActuaLitte, 02-03-1019 Mario, « Kobo lance un lecteur d’ebooks dédié exclusive-ment à la lecture », ActuaLitte, 12-04-1020 Clément S, « Indigo signe avec Internet Archive pour 1,8 million d’ebooks et BookServer », ActuaLitté, 15-12-0921 Cléments S, « Borders partenaire de Kobo, pour la distribu-tion d’ebooks », ActuaLitté.com, 16-12-09

consommateurs22. La première erreur “a été de promouvoir les formes courtes, de découper les œuvres sous forme de chapitres et d’épisodes (d’où l’ancien nom de la société: Shortcovers). Les formes longues sont les contenus les plus lus en numérique car la lecture est immersive, du moment que le contenu plait”. La deuxième erreur “est venue de la structure de l’entreprise pas assez adaptée au monde du numérique qui nécessite de l’agilité en agissant comme des start-up avec la sortie régulière et rapide de nouveaux produits, avec des équipes plus transversales, capables de travailler sur toutes les étapes d’un projet”, afin de gagner du temps et d’économiser des ressources. Toujours d’après Michael Tamblyn, la fiction domine les autres genres dans les téléchargements d’ebook. “Le lecteur cherche à s’échapper par la lecture qui est une pratique de fin de journée. Le matin est dédié à la lecture d’informations, tandis que le soir reste le moment de la lecture plaisir” 23.

L’entreprise Indigo Books & Music telle qu’on la connaît aujourd’hui est le fruit d’une fusion, avec Chapters, le plus grand libraire du pays, avalé en 1996 suite à une offre d’achat hostile. Indigo Books & Music détient la majorité du capital de Kobo, dont Borders est également actionnaire ainsi que l’australien RED Group Retail et le hong-kongais Cheung Kong Holdings24. Heather Reisman, la fondatrice d’Indigo, a songé à acquérir Borders, le numéro deux de la librairie aux États-Unis en difficulté, mais s’est abstenue. Après le Canada, le Kobo eReader, le concurrent canadien du Kindle, devrait cependant être disponible aux États-Unis chez le libraire Borders au prix de 149$25. Le Kobo eReader est dédié exclusivement à la lecture26. Il ne sait faire qu’une chose: afficher des ebooks. Il ne peut pas se connecter au Net, ni lire de fichiers musiques, et encore moins des fichiers de jeux videos. Il est équipé d’un écran e-Ink avec 1 Go de mémoire, soit 1000 livres, avec une autonomie de deux semaines, soit 8 000 pages affichées.”Le livre électronique nous force à revoir notre

22 Clément Monjou, « Kobo : un an après, retour d’expérience d’une professionnel », ebouquin.fr, 21-04-1023 Clément Monjou, « Kobo : un an après, retour d’expérience d’une professionnel », ebouquin.fr, 21-04-1024 Baptiste Rubat du Mérac, « Kobo, le concurrent canadien du Kindle », techno.branchez-vous, 25-03-1025 Clément Monjou, « Kobo ereader : un logiciel indépendant et un reader à 149 $ », ActuaLitte, 25-03-1026 Mario, « Kobo lance un lecteur d’ebooks dédié exclusive-ment à la lecture », ActuaLitte.com, 12-04-10.

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sait que le risque est moindre”8. Alors que c’est le 19 novembre 2007 que le Kindle fut lancé par Amazon, il faudra attendre le 19 octobre 2009 pour qu’il soit disponible en France et le 17 novembre 2009 au Canada, bien après le Sony qui est arrivé sur le marché canadien à l’été 2008 à Toronto.En février 2008, l’Association of Canada Publishers a annoncé la mise en œuvre d’une vaste initiative visant à explorer les possibilités de collaboration en matière de numérisation et de commercialisation numérique pour le bénéfice de ses membres éditeurs9. Les fournisseurs de publication sur demande, comme BookSurge, une filiale d’Amazon, Lulu.com, Lightning Source ou Ingram, offrent un format plus viable et moins cher aujourd’hui pour les maisons d’édition professionnelles. Elles sont devenues à part entière des distributeurs dans l’industrie du livre comme les autres et elles tendent même à prendre le dessus par rapport aux distributeurs traditionnels.Le commerce en ligne stimule les ventes de livres papier, à la demande ou sous forme uniquement numérique. En 2009, 80% des canadiens10 âgés de 16 ans et plus, soit 21,7 millions de personnes, utilisaient Internet à des fins personnelles en hausse par rapport au 73% observée en 2007. Cette tendance se retrouve également, comme nous allons le voir, dans les dépenses des bibliothèques. Le marché canadien reproduit les clivages linguistiques avec un marché du livre numérique très modeste qui émerge dans un marché global de l’édition qui stagne avec -0,8% entre 2005 et 2007. Les principaux éditeurs canadiens sont Thomson Reuters, Harlequin, les éditions Québécor. Les canaux de ventes des livres imprimés au Canada sont les grandes chaînes de librairies pour 44%, les libraires indépendants pour 20%, les distributeurs non spécialisés pour 20% les institutions pour 7%, la vente en ligne pour 4% et enfin les autres canaux de ventes pour 5%. Même si les éditeurs

8 idem9 La distribution du livre au Canada anglais – 6.0. Distribution numérique http://www.pch.gc.ca/pc-ch/org/sectr/ac-ca/pblctns/bk_dstrbtn_lv/dst_eng/107-fra.cfm10 Enquête canadienne sur l’utilisation d’internet : http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/100510/dq100510a-fra.htm Pro-portion de Canadiens qui ont utilisé Internet pour 2007 et 2009, au Canada 73 et 80 %, Terre-Neuve-et-Labrador 61 et 69 %, Île-du-Prince-Édouard 69 et 77% , Nouvelle-Écosse 69 et 76% , Nouveau-Brunswick 65 et 73% , Québec 69 et 77% , Ontario 75 et 81% , Manitoba 70 et 77% , Saskatchewan 73 et 79%, Alberta 77 et 85 % , Colombie-Britannique 78 et 85%,

sont dynamiques on assiste à une concentration des libraires avec Indigo et Archambault.Le marché du numérique au Canada anglophone est le plus souvent à la traîne des États-Unis mais il progresse. En 2002, les bibliothèques publiques canadiennes ont affecté 82% de leur budget d’acquisition de documents imprimés, alors qu’en 2006, le pourcentage de ce budget passait à 74%11. La tendance est donc de se diriger vers le numérique. Grâce à l’impulsion du libraire Indigo, qui a sorti dans un premier temps son lecteur logiciel “Shortcovers” pour les livres électroniques, l’Amazon canadien a sorti un autre lecteur électronique qui se nomme Kobo eReader pour le Canada mais aussi pour l’Angleterre12 et l’Australie13 avec un catalogue de 2 millions de titres. Née en décembre 2009, la société Kobo était au départ uniquement un magasin de livres électroniques et est venue remplacer l’offre “Shortcovers”. L’application gratuite est téléchargeable sur PC, iPhone, iPad, BlackBerry et on peut proposer le Kobo eReader pour le système d’exploitation Android14. À son lancement le lecteur d’ebook de Kobo était un des appareils les moins cher du marché à 149$ mais le Nook de Barnes & Noble se vend aujourd’hui au même prix et le Kindle Wifi à 139$. On veut descendre en dessous les 100$. On vise les 50$15.Pour avoir accès au catalogue de livres électroniques appelé “Shortcovers”, nul besoin à l’époque, d’acheter un lecteur, nous explique Sophie Cousineau. Vendu entre 10 et 15$, le téléchargement se faisait sur des téléphones dits intelligents comme le iPhone ou le BlackBerry avant l’arrivée du Kobo. Le catalogue fin 2009 devait être de plus de 600 000 titres; il dépasse largement aujourd’hui les estimations. Heather Reisman, classée par le Financial Times de Londres comme une des 50 femmes d’affaires les plus influentes du monde, “ ne croit pas que le livre va disparaître de la même façon que

11 La distribution du livre au Canada anglais – 6.0. Distribu-tion numérique http://www.pch.gc.ca/pc-ch/org/sectr/ac-ca/pblctns/bk_dstrbtn_lv/dst_eng/107-fra.cfm12 Cécile Mazin, « Kobo Books débarque du Canada vers l’Angleterre »,ActuaLitte.com,23-02-10.13 Clément S, « L’environnement Kobo arrive en Australie : lecteur et ebookstore : lecteur et ebookstore », ActuaLitte, 19-05-1014 Nicolas Gary, « Kobo eReader maintenant sur Android », ActuaLitté, 20-06-201015 Mario, « Kobo mise sur le contenu, le prix de son lecteur ebook baisserait », ActuLitte.com, 20-08-10.

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la musique ou les vidéos. Les gens aimeront toujours avoir des livres dans leur maison”. C’est pour cette raison, précise Sophie Cousineau, qu’Indigo, est devenue par la force des choses une librairie internationale dans le monde anglo-saxon et continue d’étendre son réseau de 96 librairies à travers le Canada et le Québec16.Annoncé en juin 200917 et confirmé dans les prédictions pour 2010 par le patron de Kobo, M.Serbinis18, cet offre est devenue réalité en avril 201019 ; elle est la plus dynamique du marché du ebook au Canada avec plus de 2 millions de titres distribués par une boutique Shortcovers d’Indigo, après avoir signé un accord avec Internet Archive et BookServe20. On y trouve des livres dans 180 langues, obtenus des 200 (et plus) bibliothèques partenaires à travers cinq pays. Des logiciels y sont déployés sur des terminaux mobiles, un partenariat avec Internet archive, qui lui permet d’avoir plus 1,8 millions de titres et un partenariat, enfin, avec Borders qui est en même temps son actionnaire et partenaire de Kobo pour la distribution d’ebooks21, et qui vient de lancer son site Internet de vente de titres numérisés en juillet 2010.

Michael Tamblyn, de Kobo Books, lors du BookNet Canada’s Technology Forum 2010, a résumé une année de développement dans le secteur du livre numérique en soulignant les erreurs commises par leur service mais aussi les réussites et les découvertes sur les comportements des

16 Sophie Cousineau, « La librairie branchée », lapresseaffaires.cyberpresse.ca, 10-10-2009 : « 96 boutiques qui comptent aussi 151 petites boutiques sous les bannières Indigo, Chapters et Co-les. Pour Sophie Cousineau, la recette Indigo semble fonctionner au Québec, où les ventes au pieds carrés des quatre boutiques de grande surface sont de 25% supérieures à la moyennes natio-nale. Le magasin de Pointe-Claire est le plus rentab ;e au pays, ce qui n’est pas pour déplaire à Heather Reisman, qui a grandi à Mont-Royal et a étudié en psychologie à McGill ». Heather Reisman contrôle près de 71% des actions d’Indigo avec son mari, Gerry Schwartz, le grand patron du conglomérat Onex.17 Clément S, « Canada : Indigo lancera un lecteur d’ebook, pas le Sony Reader », ActuaLitte, 04-06-1018 Alexis Jaillet, « Les prédictions pour 2010 par le patron de Kobo », ActuaLitte, 02-03-1019 Mario, « Kobo lance un lecteur d’ebooks dédié exclusive-ment à la lecture », ActuaLitte, 12-04-1020 Clément S, « Indigo signe avec Internet Archive pour 1,8 million d’ebooks et BookServer », ActuaLitté, 15-12-0921 Cléments S, « Borders partenaire de Kobo, pour la distribu-tion d’ebooks », ActuaLitté.com, 16-12-09

consommateurs22. La première erreur “a été de promouvoir les formes courtes, de découper les œuvres sous forme de chapitres et d’épisodes (d’où l’ancien nom de la société: Shortcovers). Les formes longues sont les contenus les plus lus en numérique car la lecture est immersive, du moment que le contenu plait”. La deuxième erreur “est venue de la structure de l’entreprise pas assez adaptée au monde du numérique qui nécessite de l’agilité en agissant comme des start-up avec la sortie régulière et rapide de nouveaux produits, avec des équipes plus transversales, capables de travailler sur toutes les étapes d’un projet”, afin de gagner du temps et d’économiser des ressources. Toujours d’après Michael Tamblyn, la fiction domine les autres genres dans les téléchargements d’ebook. “Le lecteur cherche à s’échapper par la lecture qui est une pratique de fin de journée. Le matin est dédié à la lecture d’informations, tandis que le soir reste le moment de la lecture plaisir” 23.

L’entreprise Indigo Books & Music telle qu’on la connaît aujourd’hui est le fruit d’une fusion, avec Chapters, le plus grand libraire du pays, avalé en 1996 suite à une offre d’achat hostile. Indigo Books & Music détient la majorité du capital de Kobo, dont Borders est également actionnaire ainsi que l’australien RED Group Retail et le hong-kongais Cheung Kong Holdings24. Heather Reisman, la fondatrice d’Indigo, a songé à acquérir Borders, le numéro deux de la librairie aux États-Unis en difficulté, mais s’est abstenue. Après le Canada, le Kobo eReader, le concurrent canadien du Kindle, devrait cependant être disponible aux États-Unis chez le libraire Borders au prix de 149$25. Le Kobo eReader est dédié exclusivement à la lecture26. Il ne sait faire qu’une chose: afficher des ebooks. Il ne peut pas se connecter au Net, ni lire de fichiers musiques, et encore moins des fichiers de jeux videos. Il est équipé d’un écran e-Ink avec 1 Go de mémoire, soit 1000 livres, avec une autonomie de deux semaines, soit 8 000 pages affichées.”Le livre électronique nous force à revoir notre

22 Clément Monjou, « Kobo : un an après, retour d’expérience d’une professionnel », ebouquin.fr, 21-04-1023 Clément Monjou, « Kobo : un an après, retour d’expérience d’une professionnel », ebouquin.fr, 21-04-1024 Baptiste Rubat du Mérac, « Kobo, le concurrent canadien du Kindle », techno.branchez-vous, 25-03-1025 Clément Monjou, « Kobo ereader : un logiciel indépendant et un reader à 149 $ », ActuaLitte, 25-03-1026 Mario, « Kobo lance un lecteur d’ebooks dédié exclusive-ment à la lecture », ActuaLitte.com, 12-04-10.

Page 4: Le marché canadien de l’eBook · de première génération), survivance d’une télévision qui s’apprête à disparaître au profit du « 3téléordinateur » et de la technologie

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stratégie d’affaires et à repenser le concept de nos boutiques” explique Heather Reisman qui estime qu’avec la numérisation, les ventes de livres de papier chûteront de 15% d’ici cinq ans”27. Sophie Cousineau s’appuie en outre aussi sur les analyses de Sarah Rotman Epps, analyste des consultants Forrester Research de Cambridge, au Massachusetts, pour expliquer qu’avec la chute des prix des lecteurs d’Amazon et de Sony, il devait s’écouler non pas 2 millions mais 3 millions d’unités en 2009; il est à noter qu’il se vendait déjà la même année, pour 14 millions US de livres numériques par mois, selon l’Association américaine des éditeurs. Pour Sarah Rotman Epps, les libraires vont connaître le même sort que les magasins de disques et les clubs vidéo qui pensent que seules les meilleures librairies pourront se maintenir, si elles intégrent le livre électronique dans leur catalogue avec un service à la demande sous forme papier ou électronique.

Le Reader connecté est arrivé tardivement sur le marché canadien à cause d’une infrastructure générale insatisfaisante. Kindle International est le seul eReader connecté du marché mais il y a des coûts pour l’itinérance. On ne dispose pas encore de statistiques officielles sur les ventes d’ebooks mais on peut dire que c’est encore un marché en retrait de celui des États-Unis. Chez Kobo, 60% des ventes se font pour une lecture sur smartphone et 40% pour d’autres appareils (dont les lecteurs dédiés)28.

L’offre d’ebooks bénéficie de l’avantage linguistique d’être anglophone mais il reste un problème d’exploitation géographique des droits. On voit plusieurs joueurs apparaître du côté du Canada anglophone avec Indigo et son application Shortcovers et son lecteur Kobo en association avec le libraire américain Borders en difficulté en Angleterre et Internet Archive. Mais on va voir que du côté francophone, au Québec en particulier, toute une industrie se met aussi en place.

Amazon a poursuivi son développement au Canada en proposant en janvier 2010 la version grand écran de son lecteur de livres électroniques, le Kindle DX29, pour un peu moins de 600$, incluant

27 Sophie Cousineau, « La librairie branchée », lapresseaffai-res.cyberpresse.ca, 10-10-200928 Clément Monjou, « Kobo : un an après, retour d’expérience d’une professionnel », ebouquin.fr, 21-04-1029 AP, « Amazon offre le Kindle DX au Canada », réseau Canoë, 06-01-2010

les taxes et les frais de livraison. Le Kindle régulier est disponible pour environ 330$, livraison incluse. Le 27 janvier, Amazon Fulfillment Services Canada, qui collaborait jusqu’à présent avec Postes Canada, demande à James Moore30, ministre du Patrimoine, l’autorisation d’être présent physiquement sur le territoire canadien afin de réduire ses coûts de livraison. Amazon n’a qu’une présence virtuelle au Canada depuis le lancement en 2002 du site Amazon.ca. Il s’agit d’un entrepôt à partir duquel Amazon pourrait distribuer les produits achetés sur son site, sans avoir recours à un service d’expédition, ce qui permettrait aussi de créer des emplois au Canada. Cette requête a donné lieu à des oppositions importantes venant, pour le Canada, de l’Association canadienne des libraires. Dans une lettre adressée au ministre du Patrimoine, le président de l’association début 2010, Stephen Cribar, « s’est dit inquiet face à la menace que le vendeur de livres en ligne représenterait pour les libraires canadiens – les mieux placés pour faire la promotion de la culture et des auteurs canadiens »31. M. Cribar ajoute que « la venue d’Amazon aurait un impact dévastateur sur les libraires indépendants qui ont toujours joué un rôle de premier plan dans la promotion des auteurs canadiens et la culture canadienne et présenterait une menace grave pour les industries culturelles »32. M. Cribar a par ailleurs souligné que l’acceptation de la demande d’Amazon par Ottawa remettrait en question la Loi sur Investissement Canada qui protège le secteur culturel canadien, en exigeant que les investissements étrangers dans le secteur de l’édition et de la distribution de livres doivent être compatibles avec les politiques culturelles canadiennes et doivent être effectués par des co-entreprises sous contrôle d’intérêts majoritairement canadiens. Le Globe And Mail du jour souligne pour sa part que « la décision du gouvernement dans cette affaire risque de modifier fondamentalement la législation canadienne en matière d’investissement étranger et de protection de la culture ».

Le 10 mars, le vice-président de la politique d’Amazon, Paul Misener, répondant aux critiques de Cribar, s’est dit d’avis que « cette installation s’avérerait avantageuse

30 Marie-Noëlle Reyntjens, « Amazon.ca : les libraires cana-diens montent aux barricades », branchez-vous.com, 09-03-201031 idem32 AP, « Des libraires s’opposent à la venue d’Amazon au Canada », lapresseaffaires.cyberpresse.ca, 09-03-2010

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pour le Canada (…) et que cela donne aussi des occasions pour développer la culture canadienne, tant au pays qu’à l’étranger »33. Pour Paul Misener, « en huit ans d’existence, Amazon.ca a effectué bien plus pour la promotion de la culture canadienne au pays et à l’étranger que tout autre détaillant ». Misener a en outre expliqué « qu’Amazon proposait une variété plus étendue d’auteurs canadiens et qu’elle offrait à des détaillants plus petits de proposer leurs produits aux internautes visitant Amazon.ca ». Le Canada semblait par ailleurs être le seul pays où Amazon vendait des livres sans toutefois disposer d’un centre de distribution. En avril le gouvernement fédéral donna son autorisation pour qu’Amazon se dote d’un centre de traitement des commandes au Canada en échange d’une promesse du détaillant américain de promouvoir la culture du pays et d’embaucher ses premiers employés canadiens34. Malgré la Loi Investissement Canada qui ne permet pas à des intérêts étrangers d’accéder à la propriété dans le secteur de la vente de livres au pays parce qu’il relève de l’industrie culturelle, l’entente prévoit qu’Amazon investira plus de 20 millions $, dont 1,5 millions $ pour des activités et des promotions au Canada, ainsi que pour la promotion des livres d’auteurs canadiens sur les marchés internationaux. Toujours d’après cette entente, « Amazon aura également le mandat de créer de nouveaux emplois pour les Canadiens, d’améliorer les services offerts à ses clients canadiens, de donner une plus grande visibilité aux livres canadiens dans le site amazon.ca et d’accroître l’accès aux produits culturels canadiens de langue française (…) la société américaine embauchera également du personnel à temps plein pour soutenir les éditeurs canadiens et autres fournisseurs de produits culturels, et accroître le contenu canadien disponible via le lecteur de livre électronique Kindle »35.

Cette entente est combattue par l’association qui représente les détaillants de livres au Canada par l’intermédiaire de sa directrice-générale, Susan Dayus, qui lutte contre l’invasion de propriétaires étrangers au Canada, mais aussi par l’Association

33 PC, Sunny Freeman, « Amazon réaffirme les aspects positifs de sa proposition », réseauCanoë, 11-03-201034 PC, « Amazon aura son propre centre de traitement des commandes au Canada », réseauCanoë, 13-04-201035 idem

des libraires du Québec36 qui considère que l’arrivée d’Amazon au Canada est une menace pour les libraires nationaux.

Pour la plateforme d’Apple, l’iBookstore, il aura fallut attendre juillet 2010 pour voir la version dédié au marché canadien37. Trois des cinq grands, Hachette, Simon&Schuster et Harper Collins, qui sont des partenaires d’Apple, offrent aux lecteurs canadiens l’ensemble de leurs titres numériques dans le catalogue de l’iBookstore dédiée au Canada avec des ouvrages vendus entre 12$ et 18$ CA. Jusqu’à présent l’application iBooks était disponible sur l’iPad des acheteurs canadiens mais uniquement dédiés aux titres libres de droits. Sans accès au catalogue américain. l’arrivée de l’iBookstore a été suivie par l’arrivée de l’iPhone, fin juillet38, sur le territoire canadien après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et le Japon.

De son côté Google Canada annonçait, en août dernier, l’embauche de personnes supplémentaires pour consolider sa marque de commerce au pays dans les services de l’ingénierie, des ventes, de la mise en marché et de la politique39. Google compte 150 employés au pays, dans ses bureaux situés à Toronto, à Montréal, à Ottawa et dans la région de Kitchener et de Waterloo, en Ontario. Selon le nouveau dirigeant de Google Canada situé à Toronto, Chris O’Neill, pour redonner du souffle au commerce électronique au Canada et être plus présent dans la communauté d’affaires « compte s’assurer que les entreprises canadiennes utilisent davantage les produits et services de Google et ne se contentent pas d’y faire de la publicité »40. D’après ce canadien d’origine, il faut que Google multiplie les efforts pour inciter les entreprises

36 Marie-Noëlle Reyntjens, « Amazon.ca s’installera au Ca-nada », branchez-vous, 13-04-201037 Clément S, « L’iBookstore arrive enfin au Canada, avec trois gros éditeurs », ActuaLitte.com, 02-07-201038 « Le iPhone 4 arrive le 30 juillet au Canada », réseaucanoë,16-07-2010. Dis-sept pays des dix-huit pays prévus, à l’exception donc de la Corée du Sud, verront arriver le nouveau téléphone intelligent d’Apple le 30 juillet : l’Australie, l’Autriche, la Bel-gique, le Canada, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, Hong Kong, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Nor-vège, la Nouvelle-zélande, Singapour, la Suède et la Suisse sont donc les prochains à accueillir le iPhone 4.39 PC, « En bref – Google Canada compte embaucher », Le Devoir.com, 16-08-201040 PC, « Google Canada embauche pour consolider sa marque de commerce », lapresseaffaires.cyberpresse.ca, 15-08-2010

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stratégie d’affaires et à repenser le concept de nos boutiques” explique Heather Reisman qui estime qu’avec la numérisation, les ventes de livres de papier chûteront de 15% d’ici cinq ans”27. Sophie Cousineau s’appuie en outre aussi sur les analyses de Sarah Rotman Epps, analyste des consultants Forrester Research de Cambridge, au Massachusetts, pour expliquer qu’avec la chute des prix des lecteurs d’Amazon et de Sony, il devait s’écouler non pas 2 millions mais 3 millions d’unités en 2009; il est à noter qu’il se vendait déjà la même année, pour 14 millions US de livres numériques par mois, selon l’Association américaine des éditeurs. Pour Sarah Rotman Epps, les libraires vont connaître le même sort que les magasins de disques et les clubs vidéo qui pensent que seules les meilleures librairies pourront se maintenir, si elles intégrent le livre électronique dans leur catalogue avec un service à la demande sous forme papier ou électronique.

Le Reader connecté est arrivé tardivement sur le marché canadien à cause d’une infrastructure générale insatisfaisante. Kindle International est le seul eReader connecté du marché mais il y a des coûts pour l’itinérance. On ne dispose pas encore de statistiques officielles sur les ventes d’ebooks mais on peut dire que c’est encore un marché en retrait de celui des États-Unis. Chez Kobo, 60% des ventes se font pour une lecture sur smartphone et 40% pour d’autres appareils (dont les lecteurs dédiés)28.

L’offre d’ebooks bénéficie de l’avantage linguistique d’être anglophone mais il reste un problème d’exploitation géographique des droits. On voit plusieurs joueurs apparaître du côté du Canada anglophone avec Indigo et son application Shortcovers et son lecteur Kobo en association avec le libraire américain Borders en difficulté en Angleterre et Internet Archive. Mais on va voir que du côté francophone, au Québec en particulier, toute une industrie se met aussi en place.

Amazon a poursuivi son développement au Canada en proposant en janvier 2010 la version grand écran de son lecteur de livres électroniques, le Kindle DX29, pour un peu moins de 600$, incluant

27 Sophie Cousineau, « La librairie branchée », lapresseaffai-res.cyberpresse.ca, 10-10-200928 Clément Monjou, « Kobo : un an après, retour d’expérience d’une professionnel », ebouquin.fr, 21-04-1029 AP, « Amazon offre le Kindle DX au Canada », réseau Canoë, 06-01-2010

les taxes et les frais de livraison. Le Kindle régulier est disponible pour environ 330$, livraison incluse. Le 27 janvier, Amazon Fulfillment Services Canada, qui collaborait jusqu’à présent avec Postes Canada, demande à James Moore30, ministre du Patrimoine, l’autorisation d’être présent physiquement sur le territoire canadien afin de réduire ses coûts de livraison. Amazon n’a qu’une présence virtuelle au Canada depuis le lancement en 2002 du site Amazon.ca. Il s’agit d’un entrepôt à partir duquel Amazon pourrait distribuer les produits achetés sur son site, sans avoir recours à un service d’expédition, ce qui permettrait aussi de créer des emplois au Canada. Cette requête a donné lieu à des oppositions importantes venant, pour le Canada, de l’Association canadienne des libraires. Dans une lettre adressée au ministre du Patrimoine, le président de l’association début 2010, Stephen Cribar, « s’est dit inquiet face à la menace que le vendeur de livres en ligne représenterait pour les libraires canadiens – les mieux placés pour faire la promotion de la culture et des auteurs canadiens »31. M. Cribar ajoute que « la venue d’Amazon aurait un impact dévastateur sur les libraires indépendants qui ont toujours joué un rôle de premier plan dans la promotion des auteurs canadiens et la culture canadienne et présenterait une menace grave pour les industries culturelles »32. M. Cribar a par ailleurs souligné que l’acceptation de la demande d’Amazon par Ottawa remettrait en question la Loi sur Investissement Canada qui protège le secteur culturel canadien, en exigeant que les investissements étrangers dans le secteur de l’édition et de la distribution de livres doivent être compatibles avec les politiques culturelles canadiennes et doivent être effectués par des co-entreprises sous contrôle d’intérêts majoritairement canadiens. Le Globe And Mail du jour souligne pour sa part que « la décision du gouvernement dans cette affaire risque de modifier fondamentalement la législation canadienne en matière d’investissement étranger et de protection de la culture ».

Le 10 mars, le vice-président de la politique d’Amazon, Paul Misener, répondant aux critiques de Cribar, s’est dit d’avis que « cette installation s’avérerait avantageuse

30 Marie-Noëlle Reyntjens, « Amazon.ca : les libraires cana-diens montent aux barricades », branchez-vous.com, 09-03-201031 idem32 AP, « Des libraires s’opposent à la venue d’Amazon au Canada », lapresseaffaires.cyberpresse.ca, 09-03-2010

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pour le Canada (…) et que cela donne aussi des occasions pour développer la culture canadienne, tant au pays qu’à l’étranger »33. Pour Paul Misener, « en huit ans d’existence, Amazon.ca a effectué bien plus pour la promotion de la culture canadienne au pays et à l’étranger que tout autre détaillant ». Misener a en outre expliqué « qu’Amazon proposait une variété plus étendue d’auteurs canadiens et qu’elle offrait à des détaillants plus petits de proposer leurs produits aux internautes visitant Amazon.ca ». Le Canada semblait par ailleurs être le seul pays où Amazon vendait des livres sans toutefois disposer d’un centre de distribution. En avril le gouvernement fédéral donna son autorisation pour qu’Amazon se dote d’un centre de traitement des commandes au Canada en échange d’une promesse du détaillant américain de promouvoir la culture du pays et d’embaucher ses premiers employés canadiens34. Malgré la Loi Investissement Canada qui ne permet pas à des intérêts étrangers d’accéder à la propriété dans le secteur de la vente de livres au pays parce qu’il relève de l’industrie culturelle, l’entente prévoit qu’Amazon investira plus de 20 millions $, dont 1,5 millions $ pour des activités et des promotions au Canada, ainsi que pour la promotion des livres d’auteurs canadiens sur les marchés internationaux. Toujours d’après cette entente, « Amazon aura également le mandat de créer de nouveaux emplois pour les Canadiens, d’améliorer les services offerts à ses clients canadiens, de donner une plus grande visibilité aux livres canadiens dans le site amazon.ca et d’accroître l’accès aux produits culturels canadiens de langue française (…) la société américaine embauchera également du personnel à temps plein pour soutenir les éditeurs canadiens et autres fournisseurs de produits culturels, et accroître le contenu canadien disponible via le lecteur de livre électronique Kindle »35.

Cette entente est combattue par l’association qui représente les détaillants de livres au Canada par l’intermédiaire de sa directrice-générale, Susan Dayus, qui lutte contre l’invasion de propriétaires étrangers au Canada, mais aussi par l’Association

33 PC, Sunny Freeman, « Amazon réaffirme les aspects positifs de sa proposition », réseauCanoë, 11-03-201034 PC, « Amazon aura son propre centre de traitement des commandes au Canada », réseauCanoë, 13-04-201035 idem

des libraires du Québec36 qui considère que l’arrivée d’Amazon au Canada est une menace pour les libraires nationaux.

Pour la plateforme d’Apple, l’iBookstore, il aura fallut attendre juillet 2010 pour voir la version dédié au marché canadien37. Trois des cinq grands, Hachette, Simon&Schuster et Harper Collins, qui sont des partenaires d’Apple, offrent aux lecteurs canadiens l’ensemble de leurs titres numériques dans le catalogue de l’iBookstore dédiée au Canada avec des ouvrages vendus entre 12$ et 18$ CA. Jusqu’à présent l’application iBooks était disponible sur l’iPad des acheteurs canadiens mais uniquement dédiés aux titres libres de droits. Sans accès au catalogue américain. l’arrivée de l’iBookstore a été suivie par l’arrivée de l’iPhone, fin juillet38, sur le territoire canadien après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et le Japon.

De son côté Google Canada annonçait, en août dernier, l’embauche de personnes supplémentaires pour consolider sa marque de commerce au pays dans les services de l’ingénierie, des ventes, de la mise en marché et de la politique39. Google compte 150 employés au pays, dans ses bureaux situés à Toronto, à Montréal, à Ottawa et dans la région de Kitchener et de Waterloo, en Ontario. Selon le nouveau dirigeant de Google Canada situé à Toronto, Chris O’Neill, pour redonner du souffle au commerce électronique au Canada et être plus présent dans la communauté d’affaires « compte s’assurer que les entreprises canadiennes utilisent davantage les produits et services de Google et ne se contentent pas d’y faire de la publicité »40. D’après ce canadien d’origine, il faut que Google multiplie les efforts pour inciter les entreprises

36 Marie-Noëlle Reyntjens, « Amazon.ca s’installera au Ca-nada », branchez-vous, 13-04-201037 Clément S, « L’iBookstore arrive enfin au Canada, avec trois gros éditeurs », ActuaLitte.com, 02-07-201038 « Le iPhone 4 arrive le 30 juillet au Canada », réseaucanoë,16-07-2010. Dis-sept pays des dix-huit pays prévus, à l’exception donc de la Corée du Sud, verront arriver le nouveau téléphone intelligent d’Apple le 30 juillet : l’Australie, l’Autriche, la Bel-gique, le Canada, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, Hong Kong, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Nor-vège, la Nouvelle-zélande, Singapour, la Suède et la Suisse sont donc les prochains à accueillir le iPhone 4.39 PC, « En bref – Google Canada compte embaucher », Le Devoir.com, 16-08-201040 PC, « Google Canada embauche pour consolider sa marque de commerce », lapresseaffaires.cyberpresse.ca, 15-08-2010