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54 PHARMACEUTIQUES - OCTOBRE 2016 F ort d’un héritage de 128 ans, AbbVie est résolument tourné vers l’avenir, la science et l’inno- vation. Son ambition : demeurer à la pointe du progrès en découvrant des molécules novatrices. Le groupe entend ainsi offrir au patient un bé- néfice indiscutable, une performance clinique réelle et une valeur écono- mique certaine, en vue d’améliorer la qualité des soins et de répondre à des besoins médicaux insatisfaits. Signe de son engagement en faveur de l’inno- vation, AbbVie ne lésine pas sur la dépense en consacrant 19 % de son chiffre d’affaires à la R&D. La conju- gaison de ses ressources internes et de ses accords et partenariats contribue à étoffer le pipeline d’AbbVie. La clé de son succès résiderait ainsi de cette col- laboration constante entre les équipes impliquées en interne et celles issue de ses partenariats. Conforter sa place en immunologie Dans les aires thérapeutiques sur les- quelles AbbVie est particulièrement actif figure en bonne place l’immuno- logie. Aujourd’hui, dans ce domaine historique, le groupe développe cinq molécules, sans compter les nouvelles indications d’Humira® espérées. Des candidats médicaments destinés à assurer la relève dans les années à ve- nir. Le groupe se prépare activement à l’expiration des brevets protégeant son super blockbuster, prévue partiel- lement en décembre 2016 aux Etats- Unis et en octobre 2018 en Europe (voir interview Esteban Plata). Avec ses nombreuses indications en der- matologie, rhumatologie, gastro-en- térologie et ophtalmologie (14 sont disponibles en France), cet anti-TNF pesait, l’an dernier, un chiffre d’af- faires mondial de quelque 14 milliards de dollars, soit 61 % des facturations totales. Il s’agit du médicament le plus vendu au monde. Autant dire qu’il attise les convoitises des fabricants de génériques. Ainsi, pour contrer les velléités d’Amgen, dont le biosimilaire vient d’obtenir l’AMM américaine dans sept indications d’Humira®, AbbVie a déposé, en août dernier, une plainte auprès de la cour fédérale du district du Delaware afin d’en bloquer la commercialisation. Il se montre confiant dans la protection intellec- tuelle d’Humira® et ce, jusqu’en 2022. De grandes ambitions en oncologie Pour AbbVie, l’onco-hématologie est devenue une aire thérapeutique straté- gique. Le laboratoire a pour ambition de rentrer dans le top 5 du secteur, en misant sur sa propre recherche mais aussi sur des collaborations et des acquisitions très ciblées. Reflet de son engagement : sur la cinquantaine des composés que compte actuellement son portefeuille en développement, 19 appartiennent à l’onco-hématologie. Particulièrement actif dans les tu- meurs solides, AbbVie a réalisé des rachats significatifs. Ainsi, Pharmacy- clics et son Imbruvica® (commercialisé par Janssen, groupe Johnson & John- son) pour traiter les hémopathies ma- Essai transformé pour la société biopharmaceutique née le 1 er janvier 2013 à la suite de sa séparation d’avec Abbott. Pour préparer son avenir, AbbVie mise sur la R&D dans ses trois domaines de prédilection, et plus particulièrement en oncologie. Un labo au crible AbbVie Stratégie Un nouvel élan Une recherche productive en oncologie « Le groupe compte quatre sites de R&D, dont trois en Californie, qui travaillent en oncologie, y compris celui de Stemcentrx. Partenaire de Roche depuis 2006-2007, nous avons conclu des partenariats avec de nombreuses autres sociétés dans plusieurs domaines thérapeutiques. Nous voulons continuer à nouer des alliances, notamment pour mener de concert des essais cliniques sur des molécules innovantes et prometteuses », explique Gary Gordon, vice-président de Discovery Oncology. « Pour certains composés, nous avons déjà une très bonne idée de la cible et attendons tout pro- chainement des preuves du concept. Pour d’autres candidats, nous menons une exploration plus poussée. Depuis dix ans, notre approche est devenue plus sophistiquée. Nous avons désormais une meilleure compréhension des cibles et de leur expression. Nous essayons d’être sûrs que tous les projets que nous découvrons puissent atteindre leur cible et si c’est le cas, de pouvoir suivre dans la foulée le processus qui nous intéresse. » « Dans notre portefeuille en développement, nous croyons en l’approche de la réponse immuni- taire. Nous travaillons sur de nouvelles générations de molécules et nous nous appuyons sur une expertise dans l’ingénierie des protéines, pour les combiner et viser de plus en plus de cibles. En oncologie, notre connaissance des protéines, de leur structure et de leurs cibles nous différencie de nos pairs. C’est un grand avantage. L’apport de Stemcentrx vient compléter notre expertise interne déjà existante. »

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pharmaceutiques - octobre 2016

Fort d’un héritage de 128 ans, AbbVie est résolument tourné vers l’avenir, la science et l’inno-vation. Son ambition : demeurer

à la pointe du progrès en découvrant des molécules novatrices. Le groupe entend ainsi offrir au patient un bé-néfice indiscutable, une performance clinique réelle et une valeur écono-mique certaine, en vue d’améliorer la qualité des soins et de répondre à des besoins médicaux insatisfaits. Signe de son engagement en faveur de l’inno-vation, AbbVie ne lésine pas sur la dépense en consacrant 19 % de son chiffre d’affaires à la R&D. La conju-gaison de ses ressources internes et de ses accords et partenariats contribue à étoffer le pipeline d’AbbVie. La clé de

son succès résiderait ainsi de cette col-laboration constante entre les équipes impliquées en interne et celles issue de ses partenariats.

Conforter sa place en immunologieDans les aires thérapeutiques sur les-quelles AbbVie est particulièrement actif figure en bonne place l’immuno-logie. Aujourd’hui, dans ce domaine historique, le groupe développe cinq molécules, sans compter les nouvelles indications d’Humira® espérées. Des candidats médicaments destinés à assurer la relève dans les années à ve-nir. Le groupe se prépare activement à l’expiration des brevets protégeant son super blockbuster, prévue partiel-

lement en décembre 2016 aux Etats-Unis et en octobre 2018 en Europe (voir interview Esteban Plata). Avec ses nombreuses indications en der-matologie, rhumatologie, gastro-en-térologie et ophtalmologie (14 sont disponibles en France), cet anti-TNF pesait, l’an dernier, un chiffre d’af-faires mondial de quelque 14 milliards de dollars, soit 61 % des facturations totales. Il s’agit du médicament le plus vendu au monde. Autant dire qu’il attise les convoitises des fabricants de génériques. Ainsi, pour contrer les velléités d’Amgen, dont le biosimilaire vient d’obtenir l’AMM américaine dans sept indications d’Humira®, AbbVie a déposé, en août dernier, une plainte auprès de la cour fédérale du district du Delaware afin d’en bloquer la commercialisation. Il se montre confiant dans la protection intellec-tuelle d’Humira® et ce, jusqu’en 2022.

De grandes ambitions en oncologiePour AbbVie, l’onco-hématologie est devenue une aire thérapeutique straté-gique. Le laboratoire a pour ambition de rentrer dans le top 5 du secteur, en misant sur sa propre recherche mais aussi sur des collaborations et des acquisitions très ciblées. Reflet de son engagement : sur la cinquantaine des composés que compte actuellement son portefeuille en développement, 19 appartiennent à l’onco-hématologie. Particulièrement actif dans les tu-meurs solides, AbbVie a réalisé des rachats significatifs. Ainsi, Pharmacy-clics et son Imbruvica® (commercialisé par Janssen, groupe Johnson & John-son) pour traiter les hémopathies ma-

Essai transformé pour la société biopharmaceutique née le 1er janvier 2013 à la suite de sa séparation d’avec Abbott. Pour préparer son avenir, AbbVie mise sur la R&D dans ses trois domaines de prédilection, et plus particulièrement en oncologie.

un labo au crible AbbVie

Stratégie

Un nouvel élan

Une recherche productive en oncologie

« Le groupe compte quatre sites de R&D, dont trois en Californie, qui travaillent en oncologie, y compris celui de Stemcentrx. Partenaire de Roche depuis 2006-2007, nous avons conclu des partenariats avec de nombreuses autres sociétés dans plusieurs domaines thérapeutiques. Nous voulons continuer à nouer des alliances, notamment pour mener de concert des essais cliniques sur des molécules innovantes et prometteuses », explique Gary Gordon, vice-président de Discovery Oncology. « Pour certains composés, nous avons déjà une très bonne idée de la cible et attendons tout pro-chainement des preuves du concept. Pour d’autres candidats, nous menons une exploration plus poussée. Depuis dix ans, notre approche est devenue plus sophistiquée. Nous avons désormais une meilleure compréhension des cibles et de leur expression. Nous essayons d’être sûrs que tous les projets que nous découvrons puissent atteindre leur cible et si c’est le cas, de pouvoir suivre dans la foulée le processus qui nous intéresse. » « Dans notre portefeuille en développement, nous croyons en l’approche de la réponse immuni-taire. Nous travaillons sur de nouvelles générations de molécules et nous nous appuyons sur une expertise dans l’ingénierie des protéines, pour les combiner et viser de plus en plus de cibles. En oncologie, notre connaissance des protéines, de leur structure et de leurs cibles nous différencie de nos pairs. C’est un grand avantage. L’apport de Stemcentrx vient compléter notre expertise interne déjà existante. »

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lignes, sont tombés dans son escarcelle en mai 2015. Quant à Stemcentrx, il a été repris en juin dernier, et avec lui, sa molécule rovalpituzumab tesirine (Rova-T), laquelle fait actuellement l’objet d’un dossier d’enregistrement dans le cancer du poumon non à pe-tites cellules (CBPC). Fin septembre, AbbVie a annoncé le dépôt d’une demande d’extension d’AMM d’Im-bruvica® aux Etats-Unis dans le trai-tement du lymphome de la zone mar-ginale, une forme lente du lymphome non hodgkinien. Cet anticancéreux est actuellement autorisé outre-Atlan-tique dans le traitement de la leucé-mie lymphoïde chronique/lymphome lymphocytaire à petites cellules (CLL/SLL), le lymphome à cellules du man-teau (MCL) en deuxième ligne et la maladie de Waldenström.« S’agissant des acquisitions en onco-logie, nous saisissons les opportunités qui vont pouvoir consolider et accé-lérer notre capacité à développer des thérapies innovantes qui auront un impact visible sur la vie des patients. Nous observons puis agissons en fonction », indique explique Gary Gordon, vice-président de Discovery Oncology (voir encadré).

Maintenir le cap sur la virologie et l’hépatite CAbbVie commercialise actuellement l’association d’antiviraux d’action di-recte (AAD) sur le virus de l’hépatite C (VHC), Viekirax® (ombitasvir + parita-prévir + ritonavir)/Exviera® (dasabuvir). D’ailleurs cette association s’est montrée virologiquement efficace dès huit se-maines chez les patients chroniquement infectés par un VHC de génotype 1b, non cirrhotiques et naïfs de traitement. C’est en tout cas ce qu’ont montré les résultats de l’essai de phase IIIb GAR-NET, présentés fin septembre lors d’un colloque organisé à Paris par l’European Association for the Study of the Liver (EASL) et l’American Association for the Study of Liver Diseases (AASLD). En outre, la Food and Drug Administration (FDA) américaine vient d’accorder le sta-tut de breakthrough therapy à son asso-ciation glécaprévir (ABT-493) + pibren-tasvir (ABT-530) dans le traitement du virus de l’hépatite C (VHC) chronique et ceci, chez les patients de génotype 1 en échec de traitement antérieur.

Des acquisitions stratégiquesL’intégration de Pharmacyclics et de sa molécule Imbruvica® a permis

d’accélérer la présence d’AbbVie dans le domaine de l’oncologie, de conso-lider son pipeline, et de positionner le groupe comme nouvel acteur ma-jeur dans ce domaine. Aujourd’hui, le laboratoire continue d’étudier les opportunités d’acquisitions complé-mentaires à son portefeuille même s’il n’est plus en quête d’une opération d’envergure.Parallèlement, il poursuit les parte-nariats. Ainsi a-t-il signé un accord en septembre dernier avec BioArctic, filiale de Karolinska Development portant sur la commercialisation de son portefeuille d’anticorps ciblant la protéine alpha-synucléine (traitement de la maladie de Parkinson et d’autres potentielles indications).

Une stratégie digitale au plus près des médecins et des patientsPour AbbVie, le numérique n’est pas une fin en soi mais un moyen qui ouvre des possibilités supplémentaires. Sa vision consiste à adopter un “digi-tal pragmatique” qui va répondre à des besoins concrets. Ainsi, en France, des discussions avec les professionnels de santé ont débouché sur le déve-loppement de l’application Carmelia (CARnet MEdical de LIAison) à des-tination des patients atteints de Mala-dies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Celle-ci permet de mieux suivre sa maladie au quotidien et, le cas échéant, de rendre accessibles ces données à son médecin.

Des résultats à la hauteur des espérancesAprès une excellente année 2015, 2016 s’annonce dans la même veine. La publication des résultats du deu-xième trimestre (à l’heure où Phar-maceutiques était mis sous presse, les résultats du troisième trimestre 2016 n’étaient pas encore connus) a été l’oc-casion de relever légèrement les esti-mations de résultats pour l’ensemble de l’exercice. AbbVie vise désormais un résultat par action, hors éléments exceptionnels, compris entre 4,73 et 4,83 dollars (contre 4,62 à 4,82 dol-lars, résultat escompté auparavant), soit une progression de 11,4 % en milieu de fourchette. n

Christine Colmont

Le siège d’AbbVie à Chicago (Illinois).

DR

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pharmaceutiques - OctObre 2016

Quelles sont les orientations du groupe ?

● Au cours des prochaines années, AbbVie axera ses efforts sur la décou-verte de traitements dans les domaines de l’immunologie, l’oncologie, la virologie et les neurosciences. Son pipeline diversifié et robuste com-porte aujourd’hui plus de cinquante programmes cliniques en cours, dont plus de vingt en stade avancé de dé-veloppement ou en cours d’examen réglementaire. Le groupe s’apprête à lancer plus de vingt médicaments ou indications d’ici à 2020 pour le trai-tement de la polyarthrite rhumatoïde, des cancers, de l’hépatite C chronique, de l’endométriose et des fibromes uté-rins. Notre objectif vise à faire avancer la recherche et le développement de médicaments innovants qui offriront un bénéfice réel au patient, une per-formance clinique hors normes et une valeur économique. D’un point de vue sociétal, AbbVie souhaite participer à l’efficience et à la pérennité du sys-tème de santé, en tentant d’apporter des réponses concrètes dans les actions qu’elle entreprend. Le monde a besoin d’adopter de nouvelles approches pour pouvoir répondre aux enjeux de santé actuels, aux besoins des patients et aux exigences du système dans son ensemble. C’est ainsi que nous avons mis en place, depuis plus de trois ans dans nos filiales européennes, le pro-gramme “Recipes for a sustainable healthcare”. Plus de trente activités

sont aujourd’hui déployées autour de trois thématiques spécifiques : la prévention et le diagnostic précoce ; l’autonomisation des patients ; la réor-ganisation des soins.

Comment allez-vous gérer l’impact de l’expiration du brevet d’Humira® ?

● Plus d’un million de patients dans le monde ont bénéficié ou bénéficient aujourd’hui d’une prise en charge médicale avec Humira®. L’expiration d’un brevet fait partie de la vie d’un médicament. Notre portefeuille en développement recèle d’autres molé-cules prometteuses, qui ciblent des maladies immunitaires répondant à des besoins médicaux majeurs. A titre d’exemple, nous avons notamment signé cette année un partenariat avec Boehringer Ingelheim afin de dévelop-per et de commercialiser un anticorps monoclonal anti-IL-23 en phase III de développement dans le psoriasis. Nous étudions également ensemble l’efficacité de cette biothérapie dans la maladie de Crohn, le rhumatisme psoriasique et l’asthme. En parallèle, AbbVie a aussi obtenu les droits de l’anticorps anti-CD-40, actuellement en phase I de développement. Autre exemple : notre investissement sans précédent dans l’ABT-494, un agent expérimental oral qui inhibe de manière sélective JAK1, une protéine qui joue un rôle important dans le processus inflammatoire de maladies chroniques. Un essai de phase II est

actuellement en cours dans le traite-ment de la maladie de Crohn et en phase III dans la polyarthrite rhuma-toïde.

Quelles sont vos ambitions dans le domaine de l’oncologie ?

● Nous travaillons en collaboration avec des chercheurs, des experts en santé, nos pairs dans l’industrie et aus-si avec les représentants des associa-tions de patients. Notre objectif est de découvrir et développer des molécules qui vont révolutionner le traitement du cancer. Pour cela, nous encou-rageons la créativité afin d’explorer d’autres voies dans le traitement du cancer, et développer des classes de médicaments first-in-class à même de faire évoluer la prise en charge. Les scientifiques et chercheurs d’AbbVie mettent en œuvre leur expertise en matière de chimie pharmaceutique, développement de protéines théra-peutiques, biologie translationnelle et développement clinique dans l’explo-ration de mécanismes inédits d’action et d’administration pour freiner la croissance et le développement de la maladie dans divers types de tumeurs.Notre laboratoire est ainsi à l’origine de la découverte de thérapies ciblées dont l’action bloque les processus nécessaires à la survie des cellules can-céreuses. Nous misons sur nos points forts pour développer des thérapies combattant les formes de cancer les plus difficiles à traiter.

La conjugaison de la recherche interne, d’accords de partenariats et d’acquisitions ont musclé le portefeuille en développement du groupe biopharmaceutique. Son pipeline compte aujourd’hui vingt programmes en stade avancé de développement ou en cours d’examen règlementaire.

un labo au crible AbbVie

Esteban Plata, vice-président AbbVie Europe de l’Ouest et Canada :

« Vingt lancements d’ici à 2020 »

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OctObre 2016 - pharmaceutiques

Comment gérez-vous la concurrence dans le domaine de l’hépatite C ?

● Nous sommes fermement convain-cus de l’efficacité de notre offre théra-peutique. Nous sommes fiers de pou-voir annoncer que chez des patients présentant des génotypes du virus de l’hépatite C (VHC) particulièrement difficiles à traiter, nous avons obtenu un taux de guérison de 100 %. Notre approche est précise et technique de façon à obtenir les meilleurs résultats possibles pour les patients et les pro-fessionnels de santé. A terme, nous voulons parvenir, aux côtés des méde-cins, à éradiquer l’hépatite C chro-nique. C’est pourquoi AbbVie conti-nue à innover et investir dans la R&D. Nos chercheurs œuvrent à la mise au point d’une génération de traitements pangénotypiques, avec des durées de prise en charge médicale optimisées.

L’innovation fait partie intégrante de votre ADN ?

● Nous disposons d’une solide or-ganisation de notre R&D interne, laquelle constitue le socle de l’engage-ment pérenne d’AbbVie dans l’inno-vation de pointe et dans le progrès scientifique. Nous réalisons, chaque année, d’importants investissements pour construire notre position de lea-der dans nos domaines thérapeutiques

de prédilection : l’immunologie, l’oncologie, la virologie et les neuro-sciences. Nous avons aussi recruté et engagé des scientifiques de renom-mée internationale, tout en mettant en œuvre des technologies de pointe dans nos domaines d’expertise. Le groupe dispose aussi d’un bureau de stratégie d’entreprise qui joue un rôle crucial dans l’identification d’innova-tions développées en externe et sus-ceptibles de compléter notre recherche interne. Notre capital innovation s’appuie, d’une part, sur notre exper-tise en matière de R&D interne, sur notre capacité à identifier des sources d’innovation externes, et d’autre part, sur nos partenariats, alliances et col-laborations stratégiques avec des insti-tutions universitaires et des sociétés de biotechnologies.

Prévoyez-vous d’effectuer des acquisitions ou de nouer des accords avec d’autres sociétés ?

● Nous ne sommes pas en mesure d’évoquer d’éventuelles décisions à venir, mais je peux vous dire que le groupe saisit les opportunités d’ac-quisitions qui lui permettront de développer des médicaments dans ses domaines de prédilection. C’est dans ce but que notre laboratoire a acquis en avril dernier la société Stemcentrx

et, avec elle, sa molécule – le roval-pituzumab tesirine (Rova-T) – qui fait actuellement l’objet d’un dos-sier d’enregistrement dans le cancer du poumon non à petites cellules (CBPC). Rova-T est une thérapie novatrice reposant sur l’utilisation de biomarqueurs ; elle est dérivée des cellules souches du cancer et cible la protéine DLL3 (delta-like 3), laquelle est exprimée dans plus de 80 % des tumeurs des patients CBPC et absente des tissus sains. Cette acquisition offre une plate-forme unique dans le do-maine des tumeurs solides et renforce notre position d’acteur majeur dans l’oncologie-hématologie. Avec cette acquisition, nous sommes convaincus que nous allons consolider et accélérer notre capacité à proposer aux patients des thérapies innovantes qui auront un impact visible sur leur vie.

Avez-vous des projets de partenariats avec des universités ou organismes publics ?

● Nous estimons que le tissage de collaborations et partenariats externes est un moteur d’innovation. Notre entreprise a participé à plus d’une douzaine de partenariats avec diverses sociétés de biotechnologies et institu-tions universitaires au cours de l’année passée. Ainsi, AbbVie et la Science Foundation Ireland (SFI) ont investi conjointement 10 millions d’euros dans deux collaborations de recherche en Irlande. Ce projet se concentre sur la recherche de marqueurs patholo-giques et de cibles potentielles pour lesquelles des médicaments pourraient être développés dans des maladies graves comme la maladie de Crohn, la polyarthrite rhumatoïde, le psoria-sis et la sclérose en plaques. Ce pro-jet unit les forces des scientifiques de notre groupe à celles des chercheurs de l’University College Cork et du Trinity Biomedical Sciences Institute du Trinity College Dublin. Par ail-leurs, nous participons actuellement à un partenariat avec Calico (dans le giron du groupe Google) pour accélé-rer la découverte et la mise au point de thérapies contre le vieillissement et les maladies liées à l’âge, dont la neurodé-générescence et le cancer.

Propos recueillis par Christine Colmont

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pharmaceutiques - OctObre 2016

Quelles sont vos priorités en France ? ● Notre priorité est de conforter

notre place d’acteur majeur en immu-nologie et en virologie, en particulier dans l’hépatite C. Nous souhaitons également proposer aux patients, à très court terme, de nouvelles solu-tions thérapeutiques en oncologie. AbbVie France constitue un pilier essentiel de la stratégie d’innovation et de R&D conduite par le groupe. A la fois parce que nous participons acti-vement à cette dynamique, mais éga-lement parce que nous en bénéficions très directement et, à travers nous, les patients. Concrètement, nous avons multiplié par deux le nombre de pa-tients inclus dans nos essais cliniques en trois ans. La France est ainsi le pays le plus impliqué en nombre d’études de phase I en oncologie, juste après les Etats-Unis. En hépatite C, plus de 10 % des patients enrôlés dans le vaste programme de développement clinique mondial l’ont été en France. Notre savoir-faire, notre implication et notre leadership dans les essais cli-niques sont mondialement reconnus et essentiels. Développer notre R&D en France constitue un levier essentiel pour permettre aux patients en échec thérapeutique d’accéder concrètement à l’innovation et aux professionnels de santé de rester à la pointe. D’ailleurs, les collaborateurs travaillant au sein de

nos activités médicales, de recherche et de développement clinique repré-sentent près du quart de nos effectifs dans l’Hexagone.

Comment participez-vous au débat public ?

● En tant qu’entreprise biopharma-ceutique, notre mission est d’accélérer radicalement la recherche scientifique et d’apporter une contribution déci-sive à l’intérêt général en mettant à la disposition des malades des solutions thérapeutiques innovantes, efficaces et accessibles à tous. Ce que nous souhaitons par-dessus tout, c’est de continuer à innover pour permettre à chacune et à chacun de vivre plei-nement sa vie. Or le climat actuel est délétère. Que ce soit sur les questions liées aux prix des médicaments, à la transparence ou tout simplement aux progrès de la science, nous sommes très décriés. Les pouvoirs publics nous imposent des mesures qui, paradoxa-lement, portent atteinte à notre capa-cité d’innovation. Il nous faut démon-trer notre contribution, expliquer que l’industrie pharmaceutique n’est pas le problème mais la solution, engager des relations sincères et fécondes avec l’ensemble des parties prenantes…AbbVie est très engagé sur ces ques-tions au sein du Leem (présidence de la commission des affaires scien-

tifiques). Nous participons égale-ment, au sein de groupes de travail et de think tanks, à de nombreuses réflexions sur l’innovation, la réforme de notre système de santé, l’accès à l’innovation et la pérennité de notre système de soins. Par ailleurs, et c’est essentiel, nous travaillons de façon très étroite avec les associations de patients que nous avons placées au cœur de notre fonctionnement et de notre développement. Nous menons avec elles un dialogue sincère respectueux de leur indépendance et des actions qu’elles conduisent. Cette approche est cruciale et ce n’est pas un hasard si, en mars 2016, une étude Patient View nous a placés deuxième laboratoire le plus reconnu au monde – notamment en termes d’éthique – par les associa-tions de patients.

Quid de votre troisième axe prioritaire ?

● Il s’agit du développement de nos collaborateurs, ce qui nous tient par-ticulièrement à cœur. En 2015, 12 % d’entre eux ont pu bénéficier d’une mobilité interne. C’est un indicateur qui révèle notre capacité à faire évoluer les individus au sein de notre struc-ture. De même, nous avons remporté en 2016, pour la deuxième année consécutive, les prix Top employeur et Best place to work en France et

L’entreprise biopharmaceutique se concentre, dans l’Hexagone, sur le développement et l’innovation au sein de son portefeuille de médicaments existants ou à venir, notamment en immunologie, hépatite C, neurologie et oncologie-hématologie.

un labo au crible AbbVie

Jérôme Bouyer, président France d’AbbVie :

« La France, une place de choix sur l’échiquier mondial »

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OctObre 2016 - pharmaceutiques

en Europe. Ces distinctions reflètent l’engagement, la fierté et la satisfaction de nos collaborateurs.

Quelle est la place d’AbbVie France au niveau européen et international ?

● AbbVie France est une filiale im-portante pour notre entreprise. Elle figure dans le top 5 européen. La ville de Rungis accueille le siège d’Abb-Vie France mais également les sièges sociaux d’AbbVie Europe de l’Ouest & Canada et d’AbbVie Europe de l’Est, Moyen-Orient et Afrique. Ces trois structures comptent plus de 700 employés. A cet égard, AbbVie est l’un des derniers groupes étrangers à avoir conservé un siège européen dans l’Hexagone. Nous tenons à garder cette spécificité. Cette proximité donne l’oc-casion aux collaborateurs d’évoluer de la filiale française vers le siège Europe et inversement. Nous comptons aussi un site de distribution dans l’Eure, à La-Madeleine-de-Nonancourt, ce qui nous permet de gérer de façon opti-male nos activités de distribution.

Que pensez-vous du débat sur le prix des médicaments ?

● Je pense que ce débat a été pris dans le mauvais sens. Le médica-ment ne pèse que 15 % des dépenses de santé alors qu’il représente 50 % des économies à réaliser dans le cadre de l’Ondam. On ne pose jamais la question de la valeur du médicament et de son impact sur l’ensemble de l’écosystème, notamment des éco-nomies qu’il permet de réaliser dans la prise en charge des patients. Avec les nouveaux médicaments contre l’hépatite C chronique par exemple, l’impact est majeur. Les patients ne sont aujourd’hui plus autant, voire plus du tout, obligés de s’arrêter de travailler pendant leur traitement. Ces aspects ne sont jamais valorisés. D’une ma-nière générale, sur le plan du système de soin, l’impact économique n’est pas reflété dans les discussions sur le prix du médicament. Nous, les industriels, ne demandons pas que l’ensemble des économies soit répercuté mais au moins qu’elles soient prises en compte ! Enfin, certains aspects, comme l’ob-servance, sont complètement occultés. Pourtant ce sujet majeur peut s’avérer très vertueux pour l’ensemble du sys-tème de soins. Des solutions existent, par exemple l’éducation thérapeutique ou les programmes d’observance. Et nous sommes sur ce terrain très en retard par rapport aux pays voisins. Les délais pour faire valider certains de ces programmes d’éducation thérapeu-tique sont très longs, supérieurs à un an, voire à dix-huit mois. Ils sont pour-tant fondamentaux dans la prise en charge du patient, la compréhension de sa maladie et de son parcours de soins. En résumé sur tous ces sujets, AbbVie préconise une plus grande ouverture au débat avec l’ensemble des acteurs du sec-teur. Cela serait sans doute plus efficient qu’une régulation souvent aveugle et, finalement, contraire à l’intérêt général.

Le problème du financement se pose aussi…

● Oui. Dans l’hépatite C notam-ment, nous avions rencontré les pou-voirs publics en apportant une solution novatrice. Nous proposions de traiter les patients qui en avaient besoin sans attendre et de lisser la charge financière des traitements sur plusieurs années, c’est-à-dire, en quelque sorte, d’accorder des facilités de paiement à l’assurance

maladie sur une période plus longue. Même si elle a semblé séduisante, cette idée n’a pas eu d’écho concret. Dans les faits, la France a préféré réguler en créant une taxe. La conséquence a été de retarder le traitement de cer-tains patients. Certes, une enveloppe de 700 millions d’euros a été définie et les patients les plus sévères ont eu accès aux nouveaux traitements. Mais d’autres pays, comme l’Allemagne, ont ouvert le traitement à tous les stades de fibrose dès le début. La France aurait pu étudier de nouveaux modes de financement, de manière collégiale et collective.

Après votre croissance à deux chiffres en 2015, comment voyez-vous l’exercice 2016 ?

● Nous avons jusqu’ici un exercice 2016 en ligne avec nos prévisions et nous envisageons l’avenir avec séréni-té. Notre pipeline prometteur va nous permettre de continuer à progresser, alors même que tout est mis en place, en externe, pour stopper cette crois-sance… Nous restons confiants et optimistes.

Quelles sont vos ambitions dans le domaine de l’oncologie et l’hématologie ?

● Notre objectif est simple, clair et ambitieux : entrer à terme dans le cercle très fermé du Top 5 des acteurs de l’oncologie-hématologie. Cette ambition n’en est pas moins raisonnable eu égard à notre pipeline particulièrement bien fourni. Nous comptons à ce jour dix-neuf molé-cules en développement en oncolo-gie et hématologie, dont certaines en phase III. Nous venons d’obtenir l’opinion positive du CHMP pour Vénétoclax dans la leucémie lym-phoïde chronique. D’autre part, nous avons des premiers résultats d’études cliniques très prometteurs dans le glioblastome multiforme – cancer du cerveau – où l’on ten-drait vers la fin de la chimiothérapie, grâce à la découverte d’un anticorps (new companion strategy) qui vient se fixer sur la cellule tumorale pour libérer sa toxine. Le démarrage des phases III est en cours.

Propos recueillis par Christine Colmont

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pharmaceutiques - octobre 2016

RadioscopieAbbVieDepuis trois ans, le laboratoire biopharmaceutique a augmenté ses investissements en recherche et développement. Il consacre désormais 19 % de son chiffre d’affaires à sa R&D.

Les grandes étapes

1888 : création d’Abbott par le médecin Wallace C. Abbott, M.D. Début de production de granules dosimétriques dans un apparte-ment au-dessus d’une pharmacie à Chicago. Les premières ventes atteignent 2 000 dollars.

1915 : la société Abbott Alkaloidal prend le nom des Laboratoires Abbott pour mieux refléter l’orientation de plus en plus grande vers la recherche et en direction des composés de synthèse.

1923 : développement de Butyn, un anesthésique basé sur l’alcool de butyl, qui marque le début de l’engagement du laboratoire dans les anesthésiques.

1930 : lancement de l’anesthésique Nembutal qui devient le pro-duit du groupe le plus connu pendant une très longue période.

1936 : l’anesthésique Pentothal est lancé. Les chercheurs du groupe, Ernest Volwiler et Donalee Tabern, sont distingués par le National Inventors Hall of Fame pour la découverte de ce composé.

1941 : le groupe devient l’un des cinq pionniers engagés par le gouvernement américain pour produire à large échelle un nouvel infectieux, la pénicilline.

1965 : nouveau siège social, toujours à Chicago.

1977 : création d’une joint-venture avec Takeda, nommée TAP Pharmaceuticals au Japon.

1988 : le groupe fête son centième anniversaire.

2001 : acquisition des laboratoires Knoll, pôle pharmaceutique de BASF, qui permet de compléter le dispositif de R&D par une exper-tise pointue dans les anticorps monoclonaux et aboutit au médica-ment phare Humira®. Création de la division immunologie.

2002 : approbation d’Humira® (adalimumab) par la FDA pour l’arthrite rhumatoïde, la première des quatorze indications au-jourd’hui disponibles en France. Début d’une véritable success story.

2003 : AMM européenne pour Humira®.

2007 : Humira® reçoit le prix Galien du meilleur produit de la biotechnologie. Il obtient son AMM européenne pour le traitement du psoriasis et de la maladie de Crohn.

2008 : lancement du stylo d’Humira®, autorisé en Europe pour le traitement de l’arthrite juvénile idiopathique (AJI).

2010 : rachat de l’activité pharmaceutique de Solvay et de Facet Biotech Corporation, une société de biotechnologies spécialisée en immunologie et en oncologie.

2012 : nouvelle extension d’indication d’Humira® en Europe pour le traitement de la rectocolite hémorragique et de la spondyloarthrite axiale non radiographique. Lancement de sa forme pédiatrique, en flacon, dans le traitement de l’arthrite juvénile idiopathique.

2013 : création d’AbbVie (spin-off avec Abbott), société biophar-maceutique orientée vers la recherche et l’innovation. Introduction sur la Bourse de New York.

2015 : en mai, annonce du rachat de Pharmacyclics et de sa molé-cule Imbruvica® (ibrutinib), traitement révolutionnaire dans la prise en charge des hémopathies malignes.

2016 : en juin, acquisition de Stemcentrx et avec lui de sa molé-cule, le rovalpituzumab tesirine (Rova-T), qui fait actuellement l’objet d’un dossier d’enregistrement dans le cancer du poumon non à petites cellules (CBPC).

Source : AbbVie

Brésil 1,60 %

Canada 2,40 %

Etats-Unis59,30 %

Royaume-Uni3 % Espagne

2,70 % Japon2,65 % France

2,60 %Italie2 %

Pays-Bas1,50 %

Reste du monde17,50 %

Allemagne4,75 %

RÉPARTITION DE L’ACTIVITÉ...(en %, données 2015)

...PARZONE

GÉOGRAPHIQUE

un labo au crible AbbVie

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octobre 2016 - pharmaceutiques

Les chiffres

● Fort d’un chiffre d’affaires de 22,86 milliards de dollars (en progression de 14,5 % en 2015), le groupe américain a dégagé l’an passé un bénéfice net de 5,14 milliards de dollars, en quasi-triplement. Dans le même temps, ses dépenses de R&D ont bondi de 30 % pour s’établir à 4,28 milliards de dollars en 2015. Elles représentent désormais 19 % du chiffre d’affaires. Quelque 6 500 chercheurs et scientifiques travaillent ainsi dans les neuf sites de R&D d’AbbVie. Plus particulièrement en Europe, 8 600 personnes sont employées par le groupe, qui dispose d’un centre d’excellence en R&D en Allemagne et de six sites de fabrication européens en Allemagne, Pays-Bas, Italie et Irlande.

CHIFFRE D’AFFAIRES (en milliards de dollars)

2015201420132012

18,38

Source : AbbVie

18,79 19,9622,86

LES PRINCIPAUX PRODUITS (ventes 2015 en millions de dollars)

Humira®)

Viekira®

Lupron®

Synthroid®

Imbruvica®

Synagis®

Kaletra®

AndroGel®

Creon®

Sevoflurane®

Source : AbbVie

14012

1639

826

755

754

740

700

694

632

474

RÉSULTAT NET (en milliards de dollars)

2015201420132012

5,275

4,128

1,774

5,144

Source : AbbVie

RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT(en milliards de dollars)

(e)

201520142013

2,855

Source : AbbVie

3,297

4,285