Le linge et les déchets dans les établissements de santé · personnel soignant. Contrôle...

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Le linge et les déchets dans les établissements de santé Partie 3 : Démarche qualité dans le traitement du linge hospitalier

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Le linge et les déchets dans les établissements

de santé

Partie 3 : Démarche qualité dans le traitement du linge hospitalier

Définition de la qualité

• Définition AFNOR : « La qualité est l’aptitude d’un produit ou d’un service à satisfaire les utilisateurs ».

• Définition ISO 8402 : « L’ensemble des caractéristiques d’une entité qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites ».

• Du point de vue du patient : « L’expression de la différence entre ce qui est attendu et ce qui est perçu ».

Pourquoi une démarche qualité

• Assurer l’hygiène des textiles : • Prise en charge du malade (prestation hôtelière);

• Chaîne de prévention de la bio contamination (lutte contre les maladies nosocomiales) ;

• Contrôler et améliorer en permanence la qualité de la prestation :

• Ajuster les qualités, les quantités de linge avec les besoins des services de santé.

• Rechercher des solutions innovantes.

• Communiquer sa capacité à anticiper les problèmes

• Sensibiliser tous les acteurs de la fonction linge

• Impliquer l’ensemble des acteurs (externe ou interne à la blanchisserie).

• Manager la fonction linge • La qualité est une démarche projet permettant un nouveau

développement du métier ainsi que les compétences des agents.

Les référentiels existants

• L’accréditation

– Procédure d’évaluation externe qui vise à s’assurer de la prise en compte des conditions de sécurité et de qualité des soins.

– L’ANAES, chargée de la mise en œuvre, établit avec les acteurs du système de santé des référentiels permettant d’apprécier l’organisation, les procédures et les résultats attendus en terme de gain de santé et de satisfaction du patient.

– Ses objectifs sont les suivants :

• Appréciation de la qualité et de la sécurité des soins ;

• Appréciation de l’amélioration continue de la qualité des soins et la prise en charge du patient ;

• La formulation de recommandation explicite ;

• L’implication des professionnels à tous les stades de la démarche qualité ;

• La reconnaissance externe de la qualité des soins dans les établissements de santé ;

• L’amélioration continue de la confiance.

Les référentiels existants

• La certification

– La certification est une procédure d’évaluation externe à une structure, une entreprise qui a pour but la vérification et la compatibilité des activités avec une norme prédéfinie.

– Ses objectifs sont les suivants :

• Le choix d’un ensemble de règle de qualité (appelé référentiel) ;

• La mise en évidence des écarts existant avec ce référentiel ;

• Définition et élaboration d’un système qualité ;

• Système d’audit permettant la vérification du système et son amélioration continue.

• Procédure d’évaluation externe qui vise à s’assurer de la prise en compte des conditions de sécurité et de qualité des soins.

La méthode RABC

• La norme NF EN 14065 décrit :

– Un système de management permettant d’assurer la

qualité microbiologique dans les secteurs

spécifiquement définis, dans lesquels la maîtrise de la

bio contamination est nécessaire.

– Un système d’analyse du risque et de maîtrise de la

bio contamination (RABC) en blanchisserie pour

permettre d’assurer continuellement la qualité

microbiologique des textiles traités.

La méthode RABC

• AVANT LA NORME

– Les textiles traités en blanchisserie doivent être sensoriellement propres. Cette propreté sensorielle est obtenue lors du cycle de traitement en blanchisserie, par des traitements physico-chimiques(action mécanique, température, produit détergents).

• AVEC LA NORME – Le besoin de prévention contre la contamination

microbiologique est croissant. Le secteur de la blanchisserie adopte de nouvelles techniques de maîtrise des processus afin de garantir la qualité microbiologique du linge traité en blanchisserie.

La méthode RABC

• Conditions préalables et principes généraux :

– Respect des bonnes pratiques

professionnelles ;

– Mise en place d’un système d’analyse du

risque et de maîtrise de la biocontamination

(RABC).

La méthode RABC

• Principe 1 : Liste des dangers microbiologiques et

liste des mesures de maîtrise ;

• Identification des dangers microbiologiques associés à chaque étape ;

• Évaluation et classification des niveaux de risque à chaque étape du processus ;

• Identification des mesures de maîtrise pour éliminer ou réduire les risques.

• Principe 2 :Détermination des points de maîtrise ;

• Détermination des points qui peuvent être maîtrisés ;

La méthode RABC • Principe 3 :Niveau cible et limites - tolérances ;

• Pour chaque point de maîtrise, détermination des limites qui ne doivent pas être dépassées ;

• Principe 4 :Système de surveillance ;

• Établissement d’un calendrier d’essais ou d’observation de surveillance des points de maîtrise;

• Principe 5 :Actions correctives ;

• Établissement des actions correctives à entreprendre lorsque le système de surveillance fait apparaître des points non maîtrisés.

La méthode RABC

• Principe 6 : Procédures de vérification du système RABC ;

• Établissement de procédures pour vérifier que le système fonctionne efficacement ;

• Principe 7 : Documentation ;

• Établissement et mise à jour de la documentation correspondante;

Application du système RABC

aux blanchisseries • Conditions préalables et action préliminaires :

• Engagement de la direction : La direction doit fournir la preuve de son engagement dans la mise au point et l’amélioration du système RABC par la conduite de revues de direction, par la mise à disposition de ressources nécessaires.

• Constitution de l’équipe RABC : Elle doit être pluridisciplinaire en ayant les connaissances et l’expérience spécifique aux processus traités et aux exigences du produit final. L’équipe RABC est responsable de la mise en œuvre et de la gestion du système RABC.

• Installation et environnement de travail : La direction doit identifier, fournir et entretenir les installations nécessaires à l’obtention de la maîtrise de la biocontamination. L’équipe RABC doit identifier les facteurs physiques et humains nécessaires à cette obtention et recommander des améliorations appropriées.

Application du système RABC

aux blanchisseries • Conditions préalables et action préliminaires :

• Détermination de l’utilisation finale du textile : L’équipe RABC doit identifier et enregistrer l’utilisation finale prévue pour le textile en tenant compte des exigences et spécifications du client.

• Diagramme des flux de la blanchisserie : L’équipe RABC doit préparer le diagramme des flux de la blanchisserie ;

• Sensibilisation à la formation et compétences : La direction doit identifier et fournir les formations permettant de satisfaire aux besoins de la lutte contre les dangers microbiologiques;

• Informations relatives aux achats : La qualité microbiologique dépend de l’utilisation de produits adéquats. Les spécifications relatives à ces produits doivent figurer dans les documents d’achats.

Diagramme des flux PP

Réception LP Collecte LS Pré Tri

Linge

non

infecté

Diagramme

Linge infecté

Conditionnement

Utilisation Stockage LP

Local Linge

Propre Non infecté

Sac

Évacuation

Local linge sale

Infecté

Ramassage et Transport LS Stockage LS

Tri des sacs par couleur

Plate-forme Blanchisserie

Accrochage sacs Stockage

Rampes Linge non trié

Ouverture des sacs

Stockage

Rampes linge trié

Tri

Lavage

Tunnel de lavage

Essorage Bon état

d’utilisatio

n ?

Séchage /Pliage

Petite calandre

Stockage

Chariots

Transport vers UF

Oui Non

Linge troué ou déchiré

Chariots Couture Raccommodage

Atelier de couture

Réforme

Atelier de couture

Rattrapage

Chariots

LAP

Laveuse

Non

MAÎTRISE POINTS CRITIQUES

• Et n

1 : Pré tri du linge dans les UF.

• Et n

2 : Collecte du linge sale

• Et n

3 : Conditionnement

• Et n

4 : Évacuation

• Et n

5 : Transport Logistique

• Et n

6 : Déchargement

• Et n

7 : Accrochage

• Et n

8 : Tri du linge

• Et n

9 : Lavage

• Et n

10 : Séchage/pliage

• Et n

11 : Transfert en distribution

• Et n

12 : Distribution

• Et n

13 : Réception linge propre dans les UF

• Et n

14 : Stockage du linge propre dans les UF

• Et n

15 : Utilisation du linge propre dans les UF

MAÎTRISE POINTS CRITIQUES

Etape

10

Danger Niveau de

risque

Point de

maîtrise

Niveau cible Mode de

surveillance

Action

corrective

Séchage/

pliage

Développement

microbiologique Modéré Taux

d’humidité

résiduelle du

linge.

A définir en

fonction du type

de linge

Enregistrement

quotidien

(doc E14) ;

Modification

des paramètres

de sécheuses

Contamination du

linge propre Élevé Lavage des

mains

A définir A définir Lavage des

mains

MAÎTRISE POINTS CRITIQUES

Étape

2

Danger Niveau de

risque

Point de

maîtrise

Niveau

cible

Mode de surveillance Action corrective

Collecte

du linge

sale

Détérioration des

machines de

blanchisserie

Élevé Objets

étrangers

présents dans

le linge

<200

objets/an

Recensement des

objets étrangers

présents dans

le linge (doc. E10).

Sensibilisation du

personnel soignant.

Contrôle détaillé du

linge.

Rapport à la CGS (au

besoin)

Contamination

des agents

Très élevé Aiguilles

présentes dans

le linge

<10

aiguilles/an

Comptage du nombre

d’aiguilles trouvées

dans le linge.

Comptage du nombre

d’AES subis chaque

année (doc. E10).

Sensibilisation du

personnel soignant.

Contrôle détaillé du

linge.

Exemples d’enregistrement

Les tests microbiologiques

• Lors de l’étape 6 : Procédures de

vérification du système RABC

– Contrôler et valider les valeurs critiques des

limites de tolérances établies;

– Analyse des réclamations de la clientèle

– Réaliser les contrôles microbiologiques des

articles textiles, des surfaces, de l’air et des

locaux;

Vérifier que le système mis en place est efficient

Prévention de la bio

contamination

• Lutte contre les infections nosocomiales

– Éviter la contamination des patients, des personnels de santé, des personnels techniques par contact avec du linge sale.

– Éviter la contamination du linge propre, par contact avec des éléments pathogènes en contact avec les mains ou des éléments contaminés (armoires, bandes transporteuses).

Prévention de la bio

contamination

• S’assurer que le linge livré ne contient pas

d’éléments pathogènes.

– Le linge est sensible à l’humidité de l’air. A partir de la

finition, il va évoluer tout au long de son parcours, y

compris lors des phases de contact avec le patient ou

le personnel soignant

– Il est donc nécessaire de contrôler le niveau

microbiologique du linge avant sa livraison.

Les tests microbiologiques

• L’objectivation des risques repose sur la connaissance de l’utilisation du linge. On identifie 4 niveaux.

– Très élevé : Bloc opératoire;

– Élevé:Services hospitaliers

– Moyen: Long séjour;

– Faible: Services non soumis à la contamination;

ET aucun germe hospitalier à l’origine d’infections nosocomiales

Les tests microbiologiques

• Méthodologie (Norme EN 1632 – 3)

– Type de surface : – Surface plane lisse et sèche;

– Modalité: – Noter les conditions de prélèvement,l’heure et le lieu;

– Matériel: – Boîte de type «count tact» avec ménisque de culture

convexe d’une surface au moins égale à 20 cm²;

– Un applicateur permettant de standardiser le

prélèvement (force d’appui de 25g/cm² pendant 10

secondes);

Les tests microbiologiques

• Méthodologie (suite)

– Délai d’acheminement : – 24 heures maximum à température ambiante;

– Milieu: – Milieu pour flore totale;

– Température et temps d’incubation: – 72 heures à température comprise entre 25

C et 30

C;

– Faire une lecture;

Les tests microbiologiques

• AFNOR G07 – 172:

Linge propre :< 12 UFC/25 cm²;

Linge de qualité maîtrisé : 12 UFC≤x≤ 5 UFC/25 cm²;

Linge stérile : < 5 UFC/25 cm²;

Le management de la qualité

Le management de la qualité

• P = PLAN (Préparer) – Établir un objectif

d'amélioration,

– Définir le plan d'actions,

– Choisir les indicateurs de mesure du succès

• D = DO (Faire, Appliquer) – Mettre en place le plan

d'actions défini en phase P.

Le management de la qualité • C = Check (vérifier)

– Vérifier que les actions ont été réalisées et qu'elles ont permis d'obtenir le résultat escompté,

– Évaluer les écarts (compare P et D)

• A =Act (agir, Réagir) – Trouver les causes des

écarts mesurés et appliquer les actions correctives

– Standardiser la pratique obtenue pour en assurer la pérennité.

– Définir les objectifs pour de nouvelles améliorations.

CONCLUSION

• Une réflexion sur la qualité de traitement

du linge est nécessaire;

• La qualité et l’efficacité financière ne sont

pas opposée.

• La qualité permet une mobilisation de tous

les acteurs.

• Elle permet aussi une approche différente

des métiers de la blanchisserie.