Le judaïsme. Doctrines et préceptes

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LE JUDAÏSME DOCTRINES ET PRÉCEPTES

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DU MÊME AUTEUR

Table des matières de la Revue des Etudes Juives, t. L à C bis, Paris (Durlacher), 1936 [épuisé].

Manuel religieux pour le Camp (éd. E. I. F.), Alger, 1944. Introduction à la Bible, Alger, 1946. Précis d'Instruction religieuse, Alger, 1947. Pourquoi rester Juifs ? Paris (Fondation Séfer), 1948 [épuisé].

EN PRÉPARATION Hizouk émouna hé-hadach ou Défense du Judaïsme.

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MYTHES ET RELIGIONS Collection dirigée par P.-L. COUCHOUD

LE JUDAÏSME DOCTRINES ET PRÉCEPTES

par

I.-M. CHOUCROUN Rabbin de Dijon

PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE 108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS

1951

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DÉPOT LÉGAL 1 édition 1 trimestre 1951

TOUS DROITS de traduction, de reproduction et d'adaptation

réservés pour tous pays COPYRIGHT

by Presses Universtaires de France, 1951

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A la mémoire bénie ? de l'inoubliable Grand-Rabbin de Paris

JULIEN WEILL.

« Une doctrine de vérité s'est rencontrée dans sa bouche Aucune iniquité ne s'est trouvée sur ses lèvres ; Il a cheminé devant Moi en paix et en droiture, Et beaucoup par lui sont revenus du péché... Car il était un messager du Seigneur-Tzebaoth. »

(MALACHIE, II, 6-8.)

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ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES DANS CET OUVRAGE

Ab. : Aboth. Ab. zara : Aboda zara. Ap. : après (l'ère chré-

tienne). Av. : avant (l'ère chré-

tienne). B. : Baba, ben (fils). Berakh. : Berakhot. Cant. : cantique. Cf. : confer (comparer). Ch. : chapitre. Chab. : chabbat. Com., comment. : com- mentaire. Dan. : Daniel. Deut. : Deutéronome. E. ch. : ère chrétienne. Ecclés. : Ecclésiaste. Ed. : éditeur, édition. Eroub. : Eroubin. Exod. : Exode. Ezéch. : Ezéchiel. Gen. : Genèse. Guit. : Guitin. Hil. : Hilkhoth. Hag. : Hagiga. Houl. : Houlin. Ib. : ibidem (indiquant la

même source que pré- cédemment). Is. : Isaïe.

Introd. : introduction. Jér. : Jérémie. Jérus. : Jérusalmi (Tal-

mud). Jug. : Juges. Ketoub. : Ketouboth. Kid. : Kiddouchin. Lév., Lévit. : Lévitique. Mala. : Malachie. Matth. : Matthieu (Evan-

gile). Meg. : Megila. Nid. : Nidda. Nomb. : Nombres. P. : page. Pessah. : Pessahim. P. ex. : par exemple. Prov. : Proverbes. Ps. : Psaumes. R. : Rabbi, quelquefois

Rabban (rabbin). R., Rab. : Rabba (Mi-

drach). R. H. : Roch Hachana. S. : siècle, sur. Sam. : Samuël. Sanh. : Sanhédrin. Souc. : Soucca. V. : voir. Yebam. : Yebamoth. Zach. : Zacharie.

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AVANT-PROPOS

Deux événements ont particulièrement attiré l'at- tention sur la question juive à notre époque : la persécution antisémite par les nazis qui a abouti à l'extermination de 6 millions d'êtres humains, persé- cution sans précédent par sa cruauté dans l'histoire juive, et l'extraordinaire renaissance de l'Étatd'Israël, dix-neuf siècles après que les légions de Rome crurent avoir à jamais effacé la Judée de la carte du monde...

Les problèmes d'ordre historique, politique et économique ont acquis dans notre civilisation une telle prépondérance qu'on ne doit pas s'étonner que les questions spirituelles soient quelque peu reléguées à l'arrière-plan. Pourtant on ne saurait oublier que le judaïsme est aussi une religion dont se réclament des millions de fidèles et qu'il continue de prendre rang à côté des autres confessions qui se partagent la population du globe.

Présenter, en un seul volume, et sous une forme accessible aux plus profanes, les enseignements fondamentaux et les préceptes essentiels de la foi d'Israël, tel est le but que se propose cet ouvrage, appelé, croyons-nous, à combler une fâcheuse lacune : combien de fois n'est-on pas sollicité par des per- sonnes, juives ou non juives, pour leur conseiller le

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choix d'un bon ouvrage de vulgarisation sur le judaïsme, sans pouvoir pratiquement leur indiquer d'autre lecture que d'élémentaires catéchismes pour la jeunesse ou de rebutants travaux d'érudition qui n'intéressent que les seuls spécialistes (1) ?

Nous osons donc espérer que cette initiation métho- dique au judaïsme que nous présentons aujourd'hui recevra le meilleur accueil et qu'elle contribuera à répandre plus de lumière sur une grande religion qui poursuit une vocation spirituelle commencée il y a quatre mille ans et dont maints enseignements gui- dent toujours la marche de centaines de millions d'hommes.

Qu'il nous soit ici permis d'exprimer notre pro- fonde reconnaissance envers MM. les grands-rabbins Liber et Kaplan pour leurs précieuses suggestions dont a bénéficié ce travail et que la « Fondation Séfer » et son administrateur, notre ami M. R. Sommer, veuillent bien aussi trouver l'assurance de notre gra- titude pour leurs efforts dévoués qui ont abouti à l'heureuse publication de ces pages.

(1) Quelques écrits de valeur ont bien vu le jour avant-guerre, notamment la Foi d'Israël (1926) et le Judaïsme (1931) dus à la plume autorisée de M. J. Weill, grand-rabbin de Paris. Malheu- reusement ces deux ouvrages sont aujourd'hui épuisés.

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

LE JUDAISME DES ORIGINES A NOS JOURS

Sans vouloir écrire ici, même sous une forme condensée, l'histoire des Juifs depuis ses origines (1) parce qu'elle coïncide en fait avec l'histoire de leur religion, il peut être utile de rappeler dans les grandes lignes comment est née et s'est développée la foi d'Israël et comment s'est constituée sa littérature sacrée.

L'ÉPOQUE BIBLIQUE Selon la Bible, c'est avec Abraham que commence

l'histoire de la religion et du peuple d'Israël (vers 2000 av. l'è. ch.) puisque c'est avec ce patriarche que Dieu conclut une alliance qui l'engageait également dans sa postérité, à qui fut promise la Terre de Canaan. On connaît la suite des événements : les des- cendants de Jacob, le petit-fils d'Abraham, s'installè-

(1) Consulter les histoires juives de GRAËTZ, RENAN, MARX et MARGOLIS (Payot, 1930), et la récente Histoire du peuple juif de ROTH (éd. Terre Retrouvée, Paris, 1948) ou l'élémentaire Précis d'hisloire juive de DOUBNOV (éd. Kyoum, Paris, 1946). V. également : LIBER, Le Judaïsme, dans l' Histoire générale des Religions (Quillet). ED. FLEG, Anthologie juive [textes].

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rent en Égypte où ils se multiplièrent considérable- ment. Effrayés par cet accroissement, les Égyptiens les soumirent à un dur servage. Après de longues souffrances, Moïse apparaît et, sur l'ordre de Dieu, délivre les Hébreux du joug des Pharaons pour les conduire vers la Terre Promise ( 1450 ?). Mais entre l'Égypte et Canaan se dresse le Sinaï. C'est là que « l'homme de Dieu » arrête son peuple pour recevoir les Dix Commandements (ou Décalogue) que voici, promulgués sur la montagne fumante :

I. — Je suis le Seigneur, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, d'une maison d'esclavage.

II. — Tu n'auras point d'autre dieu que Moi. Tu ne te feras point d'idole. III. — Tu n'invoqueras point le nom du Seigneur

ton Dieu, à l'appui du mensonge. IV. — Souviens-toi du jour du Sabbat pour le sanctifier. V. — Honore ton père et ta mère.

VI. — Tu ne tueras pas. VII. — Tu ne seras pas adultère. VIII. — Tu ne voleras pas.

IX. — Tu ne porteras pas un faux-témoignage contre ton prochain. X. — Tu ne convoiteras rien de ce qui est à ton

prochain (1).

Par la scène du Sinaï, le pacte des Patriarches était renouvelé : Israël devenait « le peuple de prêtres », l'élu du Seigneur. Mais Moïse ne devait pas fouler le sol de Canaan. A sa mort il confia à Josué le comman- dement des Israélites tandis qu'il leur laissait la

(1) Exode, XX, 1-17. Deut., V, 6-18.

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Tora, ce code de lois qui demeure jusqu'à l'heure présente le premier fondement de la foi juive.

L'installation en Canaan suivit alors. Cependant les « Juges », qui succédèrent à Josué, ne surent maintenir ni la cohésion nationale ni le pur mono- théisme, obscurci par la contamination des popula- tions païennes. Après le règne de Saül, David, soldat prestigieux et poète sacré (des « Psaumes » lui sont attribués) fit de Jérusalem la capitale d'Israël (v. 1000). Son fils Salomon, « le roi sage », qui y bâtit le Temple, porta à l'apogée la puissance de son état. Mais à sa mort, un schisme divisa le pays en deux fractions : le royaume d'Israël qui devait disparaître à jamais de la scène du monde (722) et le royaume de Juda. Puis le royaume de Juda succomba à son tour (586). Le Temple de Jérusalem fut détruit et les Israélites amenés captifs en Babylonie. Ainsi s'accomplissait le châtiment d'Israël infidèle à Dieu, annoncé par les Prophètes. Pendant plusieurs siècles, ces orateurs inspirés avaient fustigé l'idolâtrie, condamné les vices avec âpreté, tandis qu'ils se faisaient, sans ménager les princes et les prêtres indignes, les défen- seurs de tous les opprimés.

Mais les prophètes avaient aussi prédit qu'un « reste fidèle » subsisterait : l'état de Juda se releva de ses ruines après le retour de Babylonie des premiers exilés, qui rebâtirent le Temple, appelé désormais « Second Temple » (515).

LA BIBLE Les événements que nous venons de résumer,

depuis les origines du peuple d'Israël jusqu'à la construction du Second Temple, sont rapportés dans

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la Bible, ou Écriture Sainte (1), qui embrasse une période de plus de quinze siècles. A côté de ces écrits historiques, la Bible nous offre une importante légis- lation, la « Tora » (le Pentateuque ou la Loi de Moïse). La Loi est suivie, dans les éditions hébraïques, par les Prophètes, ouvrages narratifs qui vont de Josué à l'invasion babylonienne et collections de discours prophétiques — puis par les Hagiographes où figurent notamment les « Psaumes » de David, et les « Pro- verbes » de Salomon.

La Bible a été écrite en hébreu (2) par différents auteurs ; elle contient des textes de prose et de poésie en proportion à peu près égale. C'est au I s. de l'è. ch. que les rabbins ont définitivement clos le « canon » de la Bible, en excluant les ouvrages qui ne devaient pas trouver place dans le recueil sacré et appelés « Apocryphes » (3).

L'ÉPOQUE DU SECOND TEMPLE L'époque du Second Temple (515 av.-70 ap.)

nous fait assister à la deuxième et dernière phase de l'existence d'Israël sur son sol. Dans le domaine politique, les Judéens jouirent d'une indépendance souvent précaire, placés qu'ils étaient dans les « sphères d'influence » des grands empires d'alors : Perse, Grèce, Rome. Dans le domaine religieux, cette époque marque un tournant. Trempé par les souf-

(1) La Bible, pour les Juifs, ne comprend que les livres hé- braïques dont le recueil est appelé par les Chrétiens « Ancien Testament ». (2) A l'exception de quelques passages en araméen. (3) Pour plus de détails, voir notre Introduction à la Bible (1946).

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frances de l'exil, Israël a définitivement triomphé de l'idolâtrie ; il prend conscience que c'est autour de la Loi divine que doit s'opérer le regroupement qui le rendra invulnérable.

C'est Ezra qui, le premier, fit du judaïsme la reli- gion de l'Écriture tandis que ses successeurs dévelop- pèrent son œuvre, en interprétant la Tora en fonction de tous les besoins de la vie. A côté du Temple, jadis centre unique de la vie religieuse, s'élèvent mainte- nant des synagogues et des écoles où s'élaborent une civilisation à base religieuse, qui résistera victo- rieusement aux cultures païennes, à l'hellénisme, en particulier. Quand la catastrophe survint, que le Second Temple fut détruit définitivement, et la Judée rayée de la carte des nations par les Romains (70-135) le judaïsme était suffisamment affermi pour surmonter une si terrible épreuve, la pire qui puisse frapper un peuple ; la Loi était déjà devenue « sa patrie spirituelle ».

LE TALMUD Répandues dans les pays du bassin méditerranéen

— car la Dispersion avait commencé plusieurs siècles avant la ruine de l'État judéen — les communautés juives, notamment en Terre sainte et plus tard, dans la Babylonie parthe, intensifièrent l'étude de la Tora : celle qu'avait écrite Moïse, mais aussi celle qui s'était, de façon parallèle, transmise verbalement de génération en génération (1) et qui s'était ainsi

(1) La « loi écrite » (de Moïse) n'indique pas toujours les modalités d'application de ses préceptes. P. ex. faut-il appliquer le précepte du talion à la lettre ? Que faut-il entendre par

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considérablement enrichie au cours des âges. C'est la masse de ces traditions orales qui constituent le fond du Talmud.

Le Talmud comprend deux parties : la Michna (II s. ap.), code de lois religieuses et civiles, et la Guémara, commentaire de la Michna, dont il existe deux versions, l'une dite « de Jérusalem », l'autre, la plus importante, « de Babylone » (499).

La Guémara déroute le lecteur non initié par son allure en apparence désordonnée ; on n'y trouve pas seulement la discussion de la Michna, mais encore une foule de digressions portant sur la théologie, le folk-lore, les us et coutumes du temps, etc.

La Guémara étant en quelque sorte le procès-verbal de plusieurs siècles de pensée juive, il convient de distinguer attentivement deux éléments dans le Talmud : l'un, la « Halakha », qui s'impose comme règle de conduite à l'Israélite, l'autre, la « Hagada » qui, embrassant l'ensemble de ces digressions, ne saurait avoir force de loi. (A la Hagada se rattachent les nombreux Midrachim, commentaires homilétiques de l'Écriture) (1).

LE JUDAÏSME AU MOYEN AGE Bible et Talmud constituent les sources essentielles

du judaïsme. Désormais le rôle des Rabbins se bornera « travail » interdit le sabbat ? La nécessité d'explications complé- mentaires apparaît ici nettement. Ces interprétations, la tradition juive les fait en partie remonter à Moïse lui-même. Elles forment « la loi orale » (Tora ché-beal pé). (1) Consulter : Le Talmud par A. COHEN (Payot, 1933); A. DARMESTETER, Le Talmud (Revue des Etudes Juives, 1889) ; J. DERENBOURG, art. Talmud dans le suppl. du Dictionnaire des Sciences relig. de LICHTENBERGER,

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à en propager l'enseignement et à en assurer l'applica- tion en fonction des possibilités et de la situation des Juifs (1). Ceux-ci, au Moyen Age, se répandirent dans toutes les contrées de l'univers connu, tandis que la Palestine cessait d'être le centre du judaïsme. Succes- sivement ou simultanément, la Babylonie, l'Afrique du Nord, l'Espagne, la France, l'Allemagne, la Polo- gne, devinrent les foyers principaux où la Tora et le Talmud furent étudiés avec ardeur. Mais comme le Talmud est un véritable « océan », le besoin se fit sentir d'y mettre de l'ordre ; des codes virent le jour. Le dernier en date, le Choulhan Aroukh (XVI s.) dirige toujours la vie de l'Israélite en matière religieuse (2).

Le statut des Juifs au Moyen Age fut celui d'étran- gers, souvent cruellement persécutés et soumis à des régimes d'exception ; le judaïsme se vit donc contraint de se replier sur lui-même. Mais le ghetto n'arrêta pas complètement les contacts avec les grands courants de civilisation. Une liberté relative, parfois même des périodes de réelle prospérité, comme l'âge d'or du judaïsme espagnol (X-XII s.) favorisèrent le dévelop- pement de la poésie hébraïque, qui a laissé des chefs- d'œuvre dans la liturgie, et celui de la philosophie religieuse. Des théologiens éminents, Saadia, Juda Hallévi et Maïmonide (« l'Aigle de la Synagogue ») examinèrent la foi à la lumière de la raison (3). Les

(1) Les lois agricoles et foncières de la Terre Sainte, le culte du Temple n'étaient plus applicables dans la Diaspora. D'autre part, les Etats chrétiens et musulmans ne permettaient pas aux Juifs d'appliquer leur législation criminelle. (2) Et même en matière civile, dans les pays (Maroc, Tunisie) où les Juifs sont régis par un « statut personnel ». (3) Thomas d'Aquin chez les Chrétiens, Avicenne chez les Musulmans devaient en faire autant. Déjà au I s., Philon le

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doctrines du judaïsme ont pu ainsi être approfondies et précisées, et ces tentatives devaient frayer la voie aux penseurs juifs de l'époque moderne.

Mais ce n'est pas seulement le rationalisme qui influença le judaïsme. Les spéculations mystiques ont également fécondé la pensée religieuse d'Israël. Elles sont contenues dans la Kabbale, dont l'ouvrage le plus connu, le « Zohar » se présente comme un commentaire ésotérique du Pentateuque, d'une lec- ture difficile, compris seulement par de rares initiés (1). Cependant le mysticisme n'est pas exclusivement orienté vers l'ésotérisme. Les « Devoirs des cœurs » de Bahya (XI s.) p. ex. constituent un admirable guide de vie intérieure (2).

LES TEMPS MODERNES

La Révolution française, dont l'exemple fut conta- gieux, en amenant l'écroulement des ghettos et en proclamant les droits civiques des Israélites, modifia profondément la situation du judaïsme. Si « l'émanci- pation » apporta aux Juifs d'incontestables bienfaits, elle n'en contribua pas moins à un sensible affaiblisse- ment du sentiment religieux (3). N'oublions pas Juif d'Alexandrie avait fait la synthèse de la pensée grecque et de la sagesse hébraïque. Consulter : G. VAJDA, Introduction à la pensée juive du moyen âge (1947, Vrin, éd.). Le Guide des Egarés de MAÏMONIDE a été traduit en français par S. MUNK (Paris, 1856). Un choix d'extraits en a été publié chez Rieder (1930). (1) V. Pages classées du Zohar (Chant Nouveau, Paris, 1946) ; SCHOLEM, Les grands courants de la mystique juive (Payot, 1950). (2) On en lira avec fruit la belle traduction d'A. CHOURAQUI (Desclée de Brouwer, éd., 1950). (3) V. B. HAGANI, L'émancipation des Juifs (Rieder, 1928) ; J. JÉHOUDA, Les cinq étapes du judaïsme émancipé (Synthesis, Genève, 1942).

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1951. — Imprimerie des Presses Universitaires de France. — Vendôme (France) ÉDIT. N° 22.589 IMP. N° 12.458

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