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éditorial > par Dany Guérin Présidente de l'URPS ML Aquitaine Force est de constater la dégradation de nos conditions d’exercice pour des raisons multiples : - la difficulté de trouver des remplaçants et des successeurs surtout en milieu rural, - l’incessante augmentation de la charge de travail administrative et des tracasseries qui en découlent, - le peu de reconnaissance à l’égard du médecin généraliste bien qu’on lui donne le rôle de pivot du système de soins, - l’opprobre jeté sur les médecins spécialistes qui ne seraient qu’intéressés par des dépassements d’honoraires alors qu’on s’obstine à ne pas reconnaître le coût d’une technicité de pointe et d’un savoir-faire de plus en plus complexe, - la menace accrue de la judiciarisation des soins par les patients et les Caisses. On sent monter le découragement mêlé d’exaspération chez nos confrères, en particulier, en zones difficiles. Pourquoi après la disparition des bureaux de postes et des épiceries, les médecins seraient-ils les seuls à résister à la désertification des zones rurales ? Toutes ces problématiques sont au cœur des préoccupations des élus de votre Union qui, soit en commissions internes, soit en délégations auprès des instances locales et régionales, ne cessent de défendre des propositions concrètes grâce à leur connaissance du terrain et dans le respect de notre profession. Le calendrier maya revu par l’URPS ML Aquitaine S elon le calendrier maya, la fin du monde aurait dû avoir lieu le 21 décembre 2012. Si les médecins ne sont pas étonnés d’être encore vivants, ils ont bien compris à quel point le système de santé, en pleine mutation, va modifier en profondeur leur vie professionnelle. Cette nouvelle année encore, comme les précédentes, l’URPS des Médecins Libéraux d’Aquitaine s’engage à rester au plus près des médecins libéraux, pour les accompagner dans cette évolution n 2013, malaise ? > 1 ères Rencontres e-santé p2-3 retour en images > L'Urps ML Aquitaine p4-5 à la rencontre des internes en spécialité > La charte p5 de l'automédicamentation lancée lors de la Semaine de la Sécurité des Patients > Landes p6 le tiers payant élargi aux spécialistes > Interview de Michel Laforcade p8-9 analyse et priorités Une nouvelle ère pour la médecine libérale ? A lire dans ce numéro > Numéro 55 4 er Trimestre 2012 L’UNION 105 rue Belleville CS 71241 33074 Bordeaux cedex Tél. 05 56 56 57 10 Fax. 05 56 56 57 19 Web : www.URpsMLA.org Courriel : [email protected] > Le Journal des Médecins Libéraux d'Aquitaine D’AQUITAINE La fin du monde n’a pas eu lieu !

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éditorial> par Dany GuérinPrésidente de l'URPS ML Aquitaine

Force est de constater la dégradation denos conditions d’exercice pour des raisonsmultiples :- la difficulté de trouver des remplaçants

et des successeurs surtout en milieu rural,

- l’incessante augmentation de la chargede travail administrative et des tracasseries qui en découlent,

- le peu de reconnaissance à l’égard du médecin généraliste bien qu’on lui donne le rôle de pivot du système de soins,

- l’opprobre jeté sur les médecins spécialistes qui ne seraient qu’intéressés par des dépassements d’honoraires alors qu’on s’obstine à ne pas reconnaître le coût d’une technicitéde pointe et d’un savoir-faire de plus en plus complexe,

- la menace accrue de la judiciarisation des soins par les patients et les Caisses.

On sent monter le découragement mêléd’exaspération chez nos confrères, en particulier, en zones difficiles.

Pourquoi après la disparition des bureauxde postes et des épiceries, les médecinsseraient-ils les seuls à résister à la désertification des zones rurales ?

Toutes ces problématiques sont au cœurdes préoccupations des élus de votreUnion qui, soit en commissions internes,soit en délégations auprès des instanceslocales et régionales, ne cessent dedéfendre des propositions concrètesgrâce à leur connaissance du terrain etdans le respect de notre profession.

Le calendrier maya revu par l’URPS ML Aquitaine

S elon le calendrier maya, la fin dumonde aurait dû avoir lieu le 21 décembre 2012.

Si les médecins ne sont pas étonnés d’être encore vivants, ils ont bien compris à quel point le système de santé,en pleine mutation, va modifier en profondeur leur vie professionnelle.

Cette nouvelle année encore, comme les précédentes, l’URPS des MédecinsLibéraux d’Aquitaine s’engage à resterau plus près des médecins libéraux, pour les accompagner dans cette évolution n

2013, malaise ?

> 1ères Rencontres e-santé p2-3retour en images

> L'Urps ML Aquitaine p4-5à la rencontredes internes en spécialité

> La charte p5de l'automédicamentationlancée lors de la Semaine de la Sécurité des Patients

> Landes p6le tiers payant élargi aux spécialistes

> Interview de Michel Laforcade p8-9 analyse et priorités

Une nouvelle ère pour lamédecine libérale ?

A lire dans ce numéro

> Numéro 554er Trimestre 2012L’UNION

105 rue Belleville • CS 71241 • 33074 Bordeaux cedex • Tél. 05 56 56 57 10 • Fax. 05 56 56 57 19 • Web : www.URpsMLA.org • Courriel : [email protected]

> Le Journal des Médecins Libéraux d'Aquitaine

D’AQUITAINE

La fin du monde n’a pas eu lieu !

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Evènement

Retour en images sur les 1ères Re Les 1ères Rencontres e-santé organisées par l’URPS des Médecins Libéraux d’Aquitaine se son En attendant la synthèse des travaux qui sera diffusée prochainement et la seconde édition

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encontres e-santé à Bordeaux nt tenues au Palais des Congrés de Bordeaux du 9 au 11 novembre. n prévue fin 2013, un florilège des meilleurs moments de cette manifestation.

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L’URPS ML à la rencontre des internes en spécialité

L a loi HPST a permis la création de terrains de stages pour les internesen établissement privés, et l’arrêté

du 4 février 2011 a modifié la constitutionde la Commission d’Adéquation des stagesd’internes, introduisant des représentantsdes médecins libéraux, et donc la présenced’élus de URPS-ML.Malgré les réticences initiales du corps professoral universitaire, et grâce, il faut lereconnaître, au soutien de l’ARS d’Aquitaine,plusieurs équipes libérales en établisse-ment privé ont rempli le cahier des chargeset obtenu un agrément. Lors de la dernièreCommission d’Adéquation, en septembre2012, sur 16 terrains de stages agréés, 9 ont été ouverts aux choix, et ont tous étéchoisis par les internes aquitains.

Exigeant mais… encourageantCette ouverture au privé est fondamentale.Elle met un terme à l’aberration constituéepar le fait que la plupart des internes enspécialité feront leur carrière en secteurlibéral, mais n’y mettent pas les pieds aucours de leur formation ! Elle permet ainsiaux internes de découvrir le fonctionne-ment du monde libéral dont ils ont souventune vision caricaturale. Elle permet ausside démontrer que les structures privéesont un niveau de technicité et de connais-sance qui n’a rien à envier aux CHU, et desprofessionnels d’expérience parfaitementcapables de faire de l’enseignement. Le cahier des charges à remplir est tout demême exigeant, et l’accueil d’un internedemande un engagement sans faille,

parfois difficilement compatible avec lerythme d’une activité libérale avec un co-financement de l’établissement accueillant.Les premières expériences s’étant biendéroulées, le nombre de stages agréés etd’internes accueillis devraient cependantaller crescendo.On attend aussi impatiemment que les cabi-nets de spécialités cliniques de ville puissentà leur tour accueillir des internes, au mêmetitre que les médecins généralistes.

Les Premières RencontresInternes-Chefs-de-Cliniques-AssistantsLa connaissance du monde libéral ne peutcependant pas s’arrêter à ces stages. Lacommission « hospitalisation » de l’URPS-ML a donc décidé de rencontrer les repré-sentants des internes et chefs de cliniqueaquitains afin d’organiser les PremièresRencontres Internes-Chefs-de-Cliniques-Assistants (CCA)/URPS-ML Aquitaine. Lebut étant, sur la base de témoignages de la« vraie vie » de médecins et chirurgienslibéraux, de démystifier le monde libéralaux yeux des internes, encore source detrop de clichés responsables de réticencesà l’installation.La première réunion a eu lieu le 11 octobre,en présence d’une trentaine d’internes etd’une dizaine de « témoins » exerçant enétablissement et en cabinet de ville, repré-sentants la plupart des spécialités. Cette rencontre a été riche d’échanges,permettant de répondre à des questions« basiques », mais importantes, car touchant à la vie quotidienne : combien

d’heures travaillez-vous ?, combiengagnez-vous ?, quels types de patientsrecevez-vous ?, Disposez-vous des tech-niques récentes ? Exercez-vous seul ?...Nous avons convenu de renouveler aumoins annuellement ce type de rencontre,mais aussi évoqué la possibilité quel’URPS-ML Aquitaine mette à la dispositiondes internes une liste de médecins disposésà accueillir de façon informelle un(e) inter-ne qui souhaiterait partager quelques heu-res ou quelques jours la vie professionnelled’un spécialiste libéral d’une spécialitédonnée, à l’heure notamment de faire son choix de carrière n

Dr Frédéric Cordet

Pratique médicale

Depuis maintenant deux ans, l’URPSML Aquitaine accompagne le Collègedes Géné ra l i s t e s Ense ignant sd’Aquitaine (CGEA) dans plusieursactions : l’organisation des formationsde maîtres de stages universitaires enmédecine générale (MDSU en MG), enfinançant un forfait formation ; et lefinancement des prix de thèses enmédecine générale avec remise desprix aux lauréats lors de son assembléegénérale de fin d’année.

Plus exceptionnellement, en 2010, ellea subventionné à hauteur de 25 000euros l ’organisation du Congrès national du CNGE.

En 2013, le partenariat va prendre unenouvelle forme, car la convention pré-voit désormais, outre la reconductiondu forfait formation des MDSU en MGet du financement des prix de thèses, lasignature d’un accord de convention deformation professionnelle. Cet accordpermet au CGEA de bénéficier d’unagrément auprès d’organismes de formation médicale continue, comme le FAF PM, au titre de ses propres formations régionales.

Véronique Chrigui

Maître de stage en médecine générale(MDSU) :un partenariat qui dure

Échanges autour des premiers stages en établissements privés

L'URPS-ML Aquitaine a été partenaire du séminaire « Jeunes internes en médecinegénérale » organisé par le collège des médecins généralistes enseignants à la facultéde médecine de Bordeaux, le 18 octobre dernier.

Les internes, au travers d'un sondage préalable, avaient eux-mêmes choisi les thèmesqu'ils voulaient voir aborder sous forme d'ateliers : comptabilité et fiscalité, gestion ducabinet médical, exercice en groupe, en maisons de santé pluridisciplinaire…

Cette journée a remporté un franc succès, avec une forte participation de nos jeunesconfrères qui semblent avoir apprécié l'approche très concrète de la médecine géné-rale de terrain qui leur a été présentée.

Dr Jean-Luc Delabant

Du concret pour les futurs généralistes

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• Quelle est l’opinion des premiersinternes ayant bénéficié d’un stageen établissement privé au cours dusemestre dernier ?- Globalement, les premières impressionssont bonnes. D'après les retours que j'ai,les internes ont été bien accueillis, bienencadrés et sont satisfaits de leur stage.Les internes sont contents de découvrir unmonde qu'ils ne connaissaient pas, et sur-tout de découvrir que la pratique de lamédecine en établissement privé peut êtreaussi intéressante, dynamique, techniquequ'au CHU, contrairement à certainesidées reçues. D'ailleurs, aux dernières com-missions d'adéquation, les internes réfé-rents poussaient à ouvrir un maximum destages dans le privé. Lors du dernier choix,les stages en établissement privé n'étaientpas les derniers choisis, bien au contraire,ce qui corrobore le sentiment que cesstages sont formateurs.

• Il se dit que les internes sont plusattirés par les carrières salariées.Pensez-vous que les clichés véhiculéssur l’exercice libéral constituent unfrein à l’installation en privé ?- Il y a effectivement une certaine peur du

monde libéral, sans doute par pure mécon-naissance. À contrario, les carrières sala-riées hospitalières, que nous connaissonsmieux, paraissent plus confortables.Il faut noter que dans certaines spécialités,notamment chirurgicales, les internes sontplus facilement attirés par le monde libéralque dans d'autres spécialités, médicalespar exemple. Mais dans le contexte actuel de protesta-tion du corps médical, indépendammentdes opinions de chacun, on voit bien quel'exercice libéral est quelque chose quiintéresse les internes.

• Cette première rencontre organiséepar l’URPS-ML avec des spécialistes« de terrain » vous paraît-elle utilepour lutter contre cette méconnais-sance ?- Tout à fait. Découvrir l'exercice libéral àtravers des exemples de praticiens instal-lés est à mon avis le deuxième meilleurmoyen pour le faire connaître aux internes(le premier étant les stages ouverts enprivé). A ce stade de leur formation, lesinternes s'inquiètent à mon avis peu desdétails techniques juridiques et financiersd'une éventuelle installation, mais surtout

des conditions de travail et du quotidien del'exercice : détails très triviaux, mais quiont une importance pour nous. C’est pourquoi, et malgré un nombre relati-vement faible d'internes présents, la soiréedu 11 octobre a été une réussite, puisquetous ont pu échanger, poser des questions.

• Quels sont pour vous les élémentsdéterminants pour choisir une installation en privé ?- Il est très difficile de répondre à cettequestion. La peur des internes vis-à-vis del'installation libérale est sans doute liée àl'investissement à faire, tant financier quepersonnel. Le travail "solitaire" en cabinetest aussi quelque chose qui inquiète, nousqui sommes formés dans un environne-ment ultra-protégé.Chaque interne à une personnalité et desenvies différentes. Néanmoins, même si cesont des clichés, je pense qu'un interne"type" cherche avant tout à avoir un travailqui l'intéresse, une rémunération décente,et une qualité de vie satisfaisante. En cesens, la rencontre du 11 octobre a permisaux internes présents de découvrir des pro-fessionnels qui semblaient avoir réussi àconjuguer ces exigences n

Stanislas de Guillebon, représentant des internes bordelais, anesthésiste

“Tous ont pu échanger, poser des questions”

Retour sur la soirée du 11 octobre

La Charte de l’automédication, réalisée à l’initiative de l’URPS MLAquitaine, a été présentée à l’occasion de la semaine de la sécurité dupatient, du 26 au 30 novembre.

Une conférence de presse a lancé sadiffusion, organisée dans les locauxde l’URPS le 26 novembre.

Fin 2011, dans le cadre de l’organisation de «La semaine de la sécurité du patient», l’URPS Médecins Libéraux a été sollicitéepar l’ARS Aquitaine pour organiser undébat sur une thématique de son choix.Le 21 novembre, elle avait réuni plusieursacteurs incontournables de la santé enrégion : l’ARS, l’OMEDIT, le CISS Aquitaine,l’URPS des pharmaciens, l’URPS des infir-miers, l’AMOC 33…. au cours d’une soirée-débat sur le thème de l’automédication.A l’issue de ce débat, l’URPS ML Aquitainedécida la rédaction concertée d’une chartesur l’automédication autour d’un principe

commun : «l’automédication est incontour-nable, œuvrons pour qu’elle soit responsa-ble et sécurisée». Ce travail abouti a faitl’objet d’une présentation à l’occasion del’édition 2012 de «La semaine de la sécuritédu patient».

Cette charterappelle desgrands princi-pes de l’auto-médicamentation, explique le rôle des pro-fessionnels de santé et conseille le patientnotamment en lui proposant une pharma-cie familiale de base.

Le document a vocation à être affiché dansles cabinets médicaux et les établissementspublics et privés de la région afin d’aider lepatient dans son automédication.

Un exemplaire est joint à ce journal et il estégalement téléchargeable sur notre sitewww.URpsMLA.org n

Véronique Chrigui

Zoom

La charte de l’automédication :une des dernières réalisations de l’Union

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I l est apparu que certainspatients, ne pouvant relever de la CMU

pour des questions de seuilsde revenus, avaient tendan-ce à différer des soins pourraisons financières.

En 2009, à l'initiative desmédecins siégeant à laCommiss ion Par i ta i reLocale (CPL) de la CPAM desLandes, un tiers-payantsocial a été mis en place,destiné aux landaises et lan-dais séjournant en EHPAD,aux majeurs protégés del'UDAF, aux enfants rele-vant de l'aide sociale à l'en-fance (ASE) ainsi qu’auxassurés rencontrant des dif-ficultés financières passagè-res et sur demande de leurmédecin traitant.Cette mesure, réservée auxmédecins généralistes dansun premier temps, vient d'ê-tre étendue aux médecinsspécialistes, dans le cadredu parcours de soins.Concrètement, le médecintraitant ou le médecin spé-

cialiste en accès direct dansle parcours de soin, inscrit lepatient sur un formulairepar l'intermédiaire ducompte AMELI, le patient leprésente ensuite au méde-cin consulté.

Si le patient n'a pas demutuelle, il paie 6,5 eurospour une consultation, lapart obligatoire est régléeen tiers-payant au praticien,de même pour les actestechniques inférieurs à 120euros.Cette mesure a été mise enplace pour 1985 patientslandais, il n'y a pas eu d'in-

flation d'actes, ni d'abus,témoignant ainsi du sérieuxdes médecins.

Il faut noter que cette initia-tive a fait tache d'huile puis-qu’elle a été reprise dans lanouvelle convention médi-cale.

Il s'agit d'une avancée per-mettant un accès aux soinsaux personnes fragilisées,nous espérons qu'elle ferades émules dans les autresdépartements n

Dr Jean-Claude Darracq-Pariès, élude l’URPS ML

Président de la CPL des Landes

Ses missions :• Rassembler et analyser l'ensemble desdonnées disponibles concernant l'activitédes structures d’urgences de la région.

• Proposer aux établissements membres del'observatoire un accompagnement etsoutien logistique à la production ou l'échange d'information.

• Mettre en place un dispositif de veille etd'alerte non seulement sur l'activité desurgences mais aussi sur les capacitésd'hospitalisation dans les établissementsmembres du réseau territorial des urgences.

• Coordonner les réseaux territoriaux desurgences.

Cet observatoire est constitué de représen-tants des établissements de santé habilitésà recevoir les urgences : 18 établissementsprivés sur 37 membres de droit. A côté deses membres de droits, l'URPS ML Aquitainedispose d’une voix consultative portée par un médecin généraliste et un médecinspécialiste, les Dr Nicolas Brugère etFrédéric Cordet.

Cet observatoire opérationnel le 1er janvier2013 répond aux objectifs du SROS-PRS(Schéma Régional d'Organisation des Soins– Projet Régional de Santé) 2012 – 2016.L’observatoire des urgences a été créé le 15novembre lors de son assemblée généraleconstitutive.

Laëtitia Pubert

Zoom

Le Dr Fabrice Lakja, médecinanesthésiste réanimateur,Président du groupe AquitaineDouleur et président de laLigue contre le cancer Girondesigne une BD « Burn-out, chimè-res du carabin, burn-out dumédecin ».

L’ouvrage a pour vocation desensibiliser les jeunes méde-cins (et les autres) à cette affec-tion, en décrivant son évolu-tion insidieuse et en apportantles conduites à tenir pour la

contrecarrer. Originalité, cetteBD tirée à 1000 exemplaires,n’est pas à vendre. Elle sera remise pour touteadhésion ou tout don au profitde la Ligue contre le cancer etprésentée lors de certainesmanifestations de préventionou dépistage organisées par lecomité.

Un groupe de travail, au seinde l’Union des médecins libé-raux d’Aquitaine, avait permisau Dr Fabrice Lakja d’effectuer

une étude sur l’épuisement pro-fessionnel des médecins libé-raux d’Aquitaine, en 2008,résultats rendus publics auCongrès national de la douleurà Paris l’année suivante. Le Dr Lakdja a continué sesrecherches et anime des EPU etdes formations sur le sujet. Plusrécemment, il a assuré la direc-tion de deux thèses, ciblant lesinternes girondins dans cecontexte de trouble de la rela-tion au travail n

Gironde : une BD sur le burn-out

Une initiative landaise a été reprise dans la nouvelleconvention médicale.

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Les urgences à la loupe :création d’un observatoirerégional des urgences(ORU)

A C’EST EN AQUITAINE JOURNAL DE L’UNION N° 55

(*) Il suffit de se rendre au siège de la Ligue girondine, 6 rue Terrasson à Bordeaux.

Zoom

Landes :

le tiers payant social élargi aux spécialistes

Le but de cet observatoire régional desurgences est d'avoir une meilleureconnaissance de l'activité des établis-sements de santé qui disposent d'unservice d'urgences.

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« Communication Ville-Hôpital en géria-trie : évaluation d’une ligne d’appel direc-te pour les médecins libéraux, expériencedu CHU de Bordeaux et de l’URPS MLAquitaine »est le sujet de thèse choisi, pré-senté et soutenu par Leïla Diallo, le 28 juin2012, à Bordeaux 2, pour l’obtention deson diplôme d’Etat de docteur en médecine.L’URPS ML s’est fortement mobilisée danscette expérimentation qui fonctionnedepuis novembre 2010.

Objectif : améliorer les liens entre la Ville etl'Hôpital, au bénéfice des patients. Grâce àune ligne directe ouverte du lundi au vend-redi de 9h à 19h, les médecins libérauxgirondins peuvent joindre directement unmédecin gériatre senior du pôle de géron-tologie clinique du CHU de Bordeaux(Hôpital Xavier Arnozan).

Au cas par cas, en cas de doute ou de diffi-culté avec un patient âgé, ils obtiennent unavis, un conseil médical spécialisé, l'organi-sation d'une consultation ou d'une hospita-lisation...

Ce numéro unique, dédié à la médecine libé-rale, est le 05 57 82 22 22 (coût d’un appellocal).

Les médecins libéraux ont été avertis del’ouverture de la ligne par un courrier del’URPS ML contenant une plaquette d’infor-mation. L’initiative a été relayée sur lessites internet de l’Union et du CHU.

Leïla Diallo a évalué le dispositif, analyséles appels et les motifs des appels desmédecins libéraux pendant 7 mois, l’orien-tation des patients, et complété son travailpar une étude prospective de satisfaction.L’UPSL ML a participé à ses recherches et àl’envoi du questionnaire auprès des méde-cins libéraux concernés.

Un exemplaire de cette thèse est à la dispo-sition des médecins qui voudraient ensavoir plus. On peut le consulter sur place,dans les locaux de l’Union, 105 rueBelleville à Bordeaux.

Communication Ville-Hôpital en gériatrie : une thèse sur le N° 05 57 82 22 22

Publication

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La polémique sur le dépistage du cancer du sein a étérelancée par une publication de l’UNC Que Choisir, justeavant la campagne 2012 d’Octobre Rose : le dépistageorganisé a-t-il un intérêt, sauve-t-il vraiment des vies ?Les moyens mis en jeu ne sont-ils pas « démesurés » ?

Tribune

A propos de la polémique sur le dépistage du cancer du sein

L e dépistage organisé des cancers dusein sauve des vies. Les 14 méta-analyses des différents essais réalisés

démontrent que le dépistage par la mam-mographie réduit la mortalité par cancerdu sein de 20 % dans la population de fem-mes invitées.

Un groupe d’experts indépendants manda-tés par l’Institut du Cancer britanniquevient de publier la revue de 12 étudeseuropéennes et américaines avec un reculd’au moins 20 ans. Il retrouve une réduc-tion de mortalité de 20 % et évalue le sur-diagnostic à long terme à 11 % des cancersdiagnostiqués. Il conclut que dans lesconditions de qualité d’un programmeorganisé, les bénéfices sont supérieurs auxrisques. En France, on a pu réduire le surdia-gnostic en contrôlant le taux de biopsies etde cancers in situ, en imposant aux radiolo-gues un système unique de classificationdes images mammographiques, et enconseillant d’en surveiller certaines plutôtque de les prélever.

La méta-analyse danoise publiée en 2000(considérée comme défavorable au dépis-tage) montre le même bénéfice que lesautres études, après une réanalyse métho-dologiquement adaptée de ses donnéespar un panel d’experts.

Ces données doivent être modulées enfonction de l’âge. Plus les femmes sontâgées, plus le dépistage est performant(moins de faux négatifs et de faux positifs),mais moins le bénéfice en années de viesauvées est important. La réduction demortalité est de 30 % pour les femmes de55 à 65 ans, contre 20 % pour l’ensemblede la population de 50 - 75 ans. Chez lesfemmes de 40-49 ans il existe un bénéficeplus faible, difficile à mettre en évidence.

L'équilibre avantages/inconvénients ne jus-tifie pas, en l'état actuel de nos pratiques, demettre en place une action de santépublique. Les femmes qui réalisent ce dépis-tage à titre individuel doivent en être infor-mées. Chez les femmes de plus de 75 ans laproposition d’un dépistage individuel varie

en fonction de la comorbidité et de l’espé-rance de vie, sans que l’on puisse attendre debénéfice significatif en années de vies sau-vées. La pratique régulière de l’examen cli-nique des seins est à privilégier, complétéepar une mammographie le cas échéant.

Ce ne sont pas les mêmes femmes quiencourent les effets délétères du dépistageet qui en recueillent les bénéfices. Les pre-mières sont plus nombreuses, les dernièresbénéficient beaucoup puisqu'elles ont lavie sauvée. Ainsi, pour que certaines fem-mes soient sauvées, il faut que les autres,plus nombreuses, acceptent de ne recueillirdu dépistage que des inconvénients, dont laplupart sont mineurs (sensation désagréa-ble au moment de l’examen, angoisse …),d’autres sont délétères (faux négatifs, fauxpositifs, biopsies inutiles, surdiagnostic).

Cette notion de solidarité, sans certitudeque l’on puisse soi-même espérer desretombées positives, doit faire partie del’information claire et loyale dispensée auxfemmes, sans céder à la tentation d’unedémarche purement incitative. Le fait deprendre en compte les effets délétères neveut pas dire que l'on est « contre la mam-mographie », mais montre qu’un dépistagemal fait, appliqué sans limite d’âge, sansassurance de qualité, sans évaluation, peutêtre plus nuisible qu'utile. Les femmes sontcapables de comprendre cette informationet lorsqu’elles adhèrent, le font en touteconnaissance de cause n

Dr Marie-Hélène Dilhuydy et Dr Nicolas Brugère

L’UNION EN DIRECT JOURNAL DE L’UNION N° 55

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Michel Laforcade :

« La médecine de premier recours priorité, en Aquitaine »

• Un souvenir marquant de votre carrière, Michel Laforcade ?- Dans les Landes, dans les années 92-95,nous avions demandé aux principaux hôpitaux de créer de postes d’animateursde santé publique. Les hospitaliers sortaient des établissements, ils étaientchargés d’aller sur le territoire pour développer des démarches de prévention,de promotion de dépistage, d’éducationthérapeutique. C’est un excellent souvenir.L’expérience s’est soldée par une évaluationpositive. Ce n’est pas une oeuvre concep-tuelle remarquable, mais c’est une façontrès concrète de réorganiser l’égalité aucœur du territoire. Dans les années à venir,nous y travaillerons avec l’ensemble despraticiens, libéraux et hospitaliers. Nous ymettrons des moyens. La prévention et laréduction des inégalités, c’est essentiel enmatière de santé.

• Une grande priorité pour l’Aquitaine ?- La priorité des priorités : tout ce qui estinscrit dans le marbre du Projet Régionalde Santé Aquitain 2012-2016. C’est notrefeuille de route à tous et je me situe com-plètement dans cette feuille de route. Lecadrage est d’une clarté absolue. Et au seinde cet ancrage, il y a des priorités que j’aiplus particulièrement envie de conduire :la permanence des soins, la lutte contre lesdéserts médicaux… Nous avons la chance,en Aquitaine, d’avoir une situation globa-lement bien plus favorable que d’autresrégions, même si le Lot-et-Garonne et laDordogne font exception. C’est le devenirmédical qui est en jeu. Anticipons pour stabiliser les médecins qui sont là et pourdonner le goût à d’autres d’y venir.

• Comment vous y prendrez-vous ?- Par une politique systémique. Il n’y a pasune solution mais plusieurs briques qui doivent être posées pour construire l’édifice,des briques très imbriquées. Aucune neporte la solution, aucune n’est négligeable.Nous les prendrons toutes, avec une énergiesans borne : contrats d’engagement de service public des médecins, maisons desanté pluridisciplinaires, une autre grandepriorité qui répond aux demandes de nouvelles générations qui viendront tra-vailler en milieu rural… Tous les modesd’exercice, tous les nouveaux modes de

tarification, si on trouve des volontaires, on les expérimentera. Ici où là des centresde santé où participeront des médecinslibéraux et des salariés, pourquoi pas, s’il ya des volontaires. La médecine de premierrecours sera une vraie priorité enAquitaine. Autre piste, les consultationsavancées de spécialistes : les médecinsspécialistes sont très inégalement répartissur le territoire, avec une hyperconcentra-tion. La seule solution, pour les zones défavorisées, c’est de proposer des consul-tations ancrées à partir de cliniques etd’hôpitaux, de médecins libéraux, salariésou mis à disposition. Que les plus volontairesse fassent connaître ! Cela doit contribuerà réduire les délais pour obtenir un rendez-vous. Je pense à la population rurale, auxpersonnes âgées éloignées et isolées...Ophtalmo, ORL, cancérologie, dermato,psy, neurologie : presque toutes les spécia-lités sont concernées.

• Où en est-t-on du PRSA ?- Sa mise en oeuvre concrète passe par l’utilisation de l’outil des contrats locaux desanté. Un outil très opérationnel qui, surun territoire prédéterminé, permet deconcentrer des forces, des moyens et desinterventions supplémentaires, en réponseà des besoins clairement identifiés. L’ARS,les élus, les administrations de l’Etatconcernées – travail, éduction, industrie…,se mobilisent. L’hôpital par exemple créedes actions très concrètes de santépublique, les médecins libéraux peuvent

expérimenter de nouveaux modes derémunération, les associations de santés’associer à des actions de prévention :addictions, etc. Tout repose sur des élémentstrès objectifs, les indicateurs de mortalité etde morbidité pour faire de la discriminationpositive, et sur des bonnes volontésd’acteurs qui ont envie de travailler ensem-ble, dans la concertation, la mobilisation.Ce ne sont pas que des bonnes paroles maisdes espèces sonnantes et trébuchantes. Il faut que tout le monde s’y mette !

• Des particularités, dans la région ?- La population est un peu plus âgéequ’ailleurs. Les professionnels de santé doivent s’adapter à ce qu’ils vivent déjà etse préparer à ce qui va se passer. 40% desséjours à l’hôpital aujourd’hui concernentdes personnes âgées. Je viens d’une région,le Limousin, qui sur ce plan a pris beaucoup d‘avance. Que ce soit à domicileavec les médecins libéraux et les infirmiers,dans les Ehpad, à l’hôpital, aux urgences, ilfaut travailler avec toutes les équipes surdes choses très concrètes, sur toute ladimension du parcours de vie et de soins, semettre autour d’une table, et se poser lesbonnes questions. Quels sont les points àanalyser, à améliorer ? La personne âgée,les malades chroniques avec l’explosion deces pathologies qu’on porte toute sa vie,induisent des accompagnements spéci-fiques, coordonnés. Le parcours de santéest aussi notre grande priorité, pour les personnes âgées et pour toute la population.

Nouveau directeur général de l’Agence Régionale de Santé Aquitaine, Michel Laforcade, a des Landes en 1991, de la Dordogne en 2004-2009, il dirigeait précédemment l’ARS du Limou

ACTUALITÉ JOURNAL DE L’UNION N° 55

“Je suis très attaché à cette région que je connais bien”

Photo C.R.

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s sera une vraie

• Quid de la place des médecins libéraux dans le système de santé ?- Ils sont au front. C’est eux qui croisenttous les jours l’ensemble de la population,des patients. Le médecin généraliste estun formidable agent de la santé publique.Avec à la fois un rôle d’éclaireur - c’est euxqui voient les pathologies, les difficultéssociales et sanitaires… - et un rôle de syn-thétiseur, de médecin référent qui fait l’a-nalyse de toutes les problématiques. Lemédecin généraliste, capable d’écouter, depalper, de poser les bonnes questions surl’environnement familial, travail, psy…,reste pour moi, et je ne fais pas de déma-gogie, le haut lieu de la clinique. Nousavons besoin de cet art de la synthèse. Lamédecine est généraliste.

• Etes-vous favorable à l’ETP ?- C’est un des vrais challenges, avec l’explo-sion de maladies chroniques dont onmourrait autrefois et qu’on va porter toutesa vie, aujourd’hui : ça renvoie au parcoursde soin et au médecin traitant qui doit surveiller l’hygiène de vie, conseiller, suivreet accompagner pendant des années.L’ETP par les médecins libéraux ne demandequ’à se développer. Nous avons déjà validéplusieurs dizaines de programmes quenous finançons, en Aquitaine.

• L’URPS ML a organisé à Bordeauxles 1ères rencontres e-santé, ennovembre… Votre sentiment ?- J’ai été formé à la pensée de Jacques Ellul,mon fantastique professeur à l’IEP Bordeaux,qui nous parlait du bluff technologique :« ne pas se laisser fasciner par principe ».Cette pensée, je l’ai faite mienne : la technique n’a de sens que si elle répond à

un vrai besoin. En cela, la e-santé est unoutil remarquable. Le DMP, le dossiermédical personnel, moi j’aime dire et penser « partagé », ce n’est pas une idéologie« soyons frères travaillons ensemble » : çase développe, ça fonctionne. La téléradio-logie, la télétransmission sont une façonde sécuriser, de lutter contre les désertsmédicaux… La e-santé est vraiment unoutil qui a du sens…

• Un souhait, pour conclure, Michel Laforcade ?- L’alliance convergente de tous les profes-sionnels de santé, la prise en charge globa-le de la santé en mode coordonné, aussibien à la ville qu’à la campagne. Les éta-blissements de santé ne sont pas très bonssur la relation fluide avec le médecin libéral,par exemple : le coup de téléphone, la préoccupation sociale (est-ce que la per-sonne est toute seule ?), la lettre de sortie,toutes ces choses à améliorer… Mettons-nous autour d’une table pour organiser laprise en charge, appuyons-nous sur ce quia été expérimenté, qui fonctionne, etavançons tous ensemble. Le travail coor-donné, c’est pour moi le meilleur critèred’évolution. Aucun professionnel n’a lanostalgie de l’exercice tout seul, dans soncabinet. Nous avons l’impérieuse nécessitéde travailler la notion de proximité, avectous les gens de bonne volonté : les méde-cins libéraux et hospitaliers, les profession-nels de santé, les élus, les institutions. Il y va de l’intérêt du patient dans son parcours de prise en charge et d’accompa-gnement, tout le long de sa vie n

Chantal Renaux

« J’aime être en empathie ! »Parlez-nous un peu de vous, Michel Laforcade : une qualité ? Une force, je crois : j’aime bien être enempathie avec le territoire sur lequel jetravaille. Les manuels de managementprônent plus de détachement ! Mais cul-turellement, je pense que participer auxhabitudes, aux rites, aux codes sociauxd’une population, ça aide. J’aime être enempathie.

Heureux d’être de retouren Aquitaine ?Avec mon pedigree aquitain, - Droit àPau, l’IEP de Bordeaux, plus de 30 ans decarrière passés en Aquitaine, en Poitou-Charentes et Limousin, la plupart dutemps en réponse à mes souhaits…, ouibien sûr : je suis très attaché à cetterégion que je connais bien.

L’amour de la tauromachie vous a inspiré maints ouvrages…Quand on est né dans une ville qui s’ap-pelle Mont-de-Marsan, c’est culturel ! Latauromachie est une formidable méta-phore de la vie : se mettre en danger, s’ex-poser, la ruse, la force, et l’on voit sedérouler la mort de l’animal qui est aussicelle de l’homme… C’est une vraie pas-sion pas si éloignée que ça de monmétier. J’ai ça chevillé au corps : commeles médecins, cette métaphore de la vieme rappelle combien il est important deprendre soin des hommes.

Et si vous n’aviez pas fait carrière dans la santé publique, Michel Laforcade, quelle autre activité auriez-vous choisi ?J’aurais écrit des livres et élevé des tau-reaux, au fin fond de l’Andalousie ! n

a pris ses fonctions le 17 septembre. Directeur de la DDASS usin depuis sa création le 1er avril 2010. Rencontre…

ACTUALITÉ JOURNAL DE L’UNION N° 55

Côté perso

Zoom

CV en brefLandais, 56 ans, Michel Laforcade, assurait précédemment la direction de l'ARS du Limousin depuis 2010. Il a fait toute sa carrièredans l'administration des affaires sociales : économe de l'Institut national des sourds de Bordeaux en début de carrière puis inspecteur principal, directeur départemental et secrétaire général de plusieurs Ddass et Drass en Aquitaine et Poitou-Charentes.Depuis 2004, il dirigeait la Ddass de la Dordogne puis fut nommé directeur de l’ARS du Limousin le 1er avril 2010.Diplômé de l'Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux et titulaire d'un DEA en droit public fondamental et en droit de la santé,ancien élève de l'Ecole nationale de la santé publique (ENSP, devenue EHESP), Michel Laforcade est l’auteur de quelques ouvrages sur les politiques sociales et de santé et... sur la tauromachie n

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Depuis 2008, près de 23 000 cas de rougeole ont été déclarés en France. Cette épidémie estliée à un taux de couverture vaccinale insuffisant pour éliminer la maladie.

P our interrompre la circulation duvirus de la rougeole, la couverture vaccinale à 24 mois pour la première

dose devrait être d’au moins 95 % (tauxcible fixé par l’Organisation mondiale de lasanté). Or, d’après les dernières donnéesdisponibles en France, le taux de couverture estde 89,1 %.

En Aquitaine, de septembre 2008 à septembre 2012, environ 750 cas ont étédéclarés, dont près de la moitié en 2011.L’incidence est passée de 0,5 cas pour 100 000 habitants en 2008 à 10,1 pour

100 000 en 2011. C’est dans le départe-ment du Lot-et-Garonne que l’incidenceétait la plus élevée avec 22,4 cas pour 100 000. Bien que le nombre de cas diminue depuis janvier 2012, le virus conti-nue à circuler dans la région.La rougeole n’est plus uniquement unemaladie de l’enfance mais elle touche aussiles jeunes adultes. Dans la moitié des cas,ce sont des jeunes âgés de 15 à 30 anspour lesquels les complications liées àcette maladie sont plus fréquentes. Près d’un cas de rougeole sur trois a été hospitalisé. La pneumopathie est la

principale complication rencontrée. Environ 80 % des cas n’avaient pas été vaccinés.

Pour se protéger de la rougeole, la seuleprévention est la vaccination, avec deuxdoses de vaccin, des enfants dès 1 an et detous les jeunes adultes nés depuis 1980.Quel que soit le département d’Aquitaine,le taux de couverture vaccinale contre larougeole chez les enfants de 24 mois estinférieur à 90 %, le taux le plus faible étantobservé dans le département du Lot-et-Garonne (81,8%) n

Aquitaine : la rougeole sous surveillance

Figure 1. Evolution du nombre de cas de rougeole déclarés en région Aquitaine, septembre 2008 à septembre 2012 (Source : maladie à déclaration obligatoire, InVS).

Rappel du schéma vaccinalpour la rougeole, oreillons etrubéole (Calendrier vaccinal20121)- Enfants âgés de 12 à 24 mois : unedose du vaccin contre la rougeole, lesoreillons et la rubéole à 12 mois et une2ème dose entre 13 et 24 mois.

1 : BEH Calendrier des vaccinations et les recommanda-tions vaccinales 2012, 10 avril 2012, n°14-15

La rougeole : une des 31 maladies à déclaration obligatoire (MDO)Le dispositif de surveillance des MDO repose sur le signalement et la notification des caspar les professionnels de santé, médecins et biologistes. Le signalement permet la mise en place rapide des mesures de gestion et de préventionautour des cas, et si nécessaire, de déclencher les investigations pour identifier l’originede la contamination. Les MDO justifiant une intervention urgente, exceptées l'infectionà VIH, le sida, l'hépatite B aiguë, le tétanos et le mésothéliome, sont à signaler immédia-tement à la plateforme de veille et d’urgences sanitaires au 05 57 01 47 90 ou sur [email protected] (voir coordonnées sur carton ci-joint).La notification permet quant à elle d’analyser et suivre l’évolution des MDO au sein de lapopulation afin de mieux cibler les actions de prévention locales et nationales. Toutes lesMDO sont à notifier en adressant à la plateforme de veille et d’urgences sanitaires unefiche spécifique, disponible sur www.invs.sante.fr, rubrique Maladies infectieuses.

A C’EST EN AQUITAINE JOURNAL DE L’UNION N° 55

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Journal trimestriel édité par l'Union Régionale des Professionnels de Santé Médecins Libéraux Aquitaine

- Décembre 2012 -ISSN 16378989 - Dépôt Légal : 163 789 89

105 rue Belleville - CS 71241 - 33074 Bordeaux cedexTél. 05 56 56 57 10 - Fax : 05 56 56 57 19

Web : www.urpsmla.org Courriel : [email protected] de la publication :

Dany GUÉRIN, Présidente de l’URPS - ML AquitaineComité de rédaction :

Jean-Luc DELABANT - Dany GUÉRINBruno SARDA - Chantal RENAUX

Ont participé à la rédaction du Journal :Nicolas BRUGÈRE - Véronique CHRIGUI

Frédéric CORDET - Jean-Claude DARRACQ-PARIÈSJean-Luc DELABANT - Marie-Hélène DILHUYDY

Dany GUÉRIN - Laetitia PUBERTChantal RENAUX

Coordination : Véronique CHRIGUIDessins : Philippe TASTET

Graphiste : www.junglecactus.frImprimeur : Graphits, Bègles

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L’UNION EN DIRECT JOURNAL DE L’UNION N° 55

AgendaInitiative

19 avril 2013 : Journée Réseaux et PatientsL’URPS ML Aquitaine organise la 9ème Journéedes réseaux de santé et des associations depatients en Aquitaine, le vendredi 19 avril2013, de 9h00 à 17h15 à la Maison desAssociations de Mérignac (55 av. Maréchalde Lattre de Tassigny).Cette journée permet aux différents acteursdu système de santé de se rencontrer et dedébattre sur les grands sujets d’actualité.

Déroulement de la journée : 4 ateliers simul-tanés de 9h30 à 10h45 et de 14h00 à15h15.Atelier 1 : "La coordination des soins dans lessituations complexes"Atelier 2 : "MAIA, CLIC : complémentarité ?"Atelier 3 : "Maisons de santé pluridisciplinai-res, Pôles de santé : rôle dans la permanenceet la continuité des soins"Atelier 4 : "Les structures de répit : difficultéd'accès"Plénière 1 : 11h30-12h30 : "Les nouvellesorientations des réseaux : 1 an après"Plénière 2 : 16h00-17h00 : "Le respect desdroits du patient dans son parcours de soins"

Contacts et inscriptions : inscription avantle 5 avril 2013 à l'URPS ML Aquitaine parmail ([email protected]), par fax(05.56.56.57.19) ou par courrier (105 rueBelleville - CS 71241 – 33074 BordeauxCedex).

AG URPS ML AquitaineL’URPS ML Aquitaine a tenu son assembléegénérale le jeudi 29 novembre. Les élus ontvalidé le travail réalisé par les différentescommissions et les ont reconduites pour2013. Le budget prévisionnel proposé par leBureau a été adopté. Devant le succès des 1ères Rencontres e-santé, ladécision de renouveler les Rencontres e-santépour l’année 2013 a été votée à l’unanimité.

Dossier unique d’admission en EHPAD :généralisation d’une initiative de l’URPSML Aquitaine et de la FFAMCO Sud-Ouest

Pour sa première journée décentralisée, la HAS a choisi de réunir les principaux acteurs dumonde de la santé des régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et du Limousin à Bordeaux, le 5 octo-bre. La veille, l’URPS ML Aquitaine avait organisé une soirée d’information réunissant tout lestaff de la HAS, ses élus et l’ensemble des autres URPS aquitains. Les élus de l’URPS-MLAquitaine en présence de Michel Laforcade, directeur général de l’ARS Aquitaine, ont réaffir-mé leur volonté d’être informés en amont de tout projet de coopération interprofessionnelle.

La Haute Autorité de Santé en région

27 octobre, Place Pey Berland à Bordeaux : journée phare dans le cadre des actions organi-sées par l’ARS dans chaque département pour soutenir la campagne de sensibilisation sur lerepérage et la conduite à tenir devant une personne susceptible de présenter un AVC. Cette manifestation a été inaugurée entre autres par Michèle Delaunay, la ministre déléguéeaux personnes âgées, Michel Laforcade, le directeur général de l’ARS et par Véronique Fayetde la Mairie de Bordeaux. L’URPS-ML, partenaire de projet et représentée par les Dr Delabantet Ohayon, a participé à cette action notamment en prenant la tension de la population.

Campagne AVC : l’URPS ML à Pey Berland

De nous à vous

E n 2008, La commission « Personnesâgées » de l’URPS-ML Aquitaine en collaboration avec des médecins

coordonnateurs en EHPAD et leurs représen-tants au sein de la FFAMCO Sud-ouest(Fédération Française des Associations deMédecins Coordonnateurs en EHPAD) a réalisé un dossier médical unique de pré-admission en EHPAD.Cette initiative a été reprise en avril 2012 au niveau national dans la circulaire

n°DSS/MCGR/DGCS/2012/162 datée du20 avril dernier. Ce dossier d'admissionunique, qui comporte un volet administratifet un volet médical, a fait l'objet d'une généralisation par voie réglementaire (décret n°2012-493 et arrêté du13/04/12), et est homologué et enregistrésous le n° Cerfa 14732*01 ; il est donc opposable aux gestionnaires d'établisse-ments depuis le 1er juin 2012 n

Véronique Chrigui

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