Le jeune patron qui dépoussière la Brasserie Georges ......de la place Beauvau plutôt que rester...

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Date : 13/19 JUIL 17 Pays : France Périodicité : Hebdomadaire OJD : 3742 Page de l'article : p.1,26,27,28,...,3 Journaliste : ANTOINE COMTE Page 1/7 SAINT-LUC 8002881500503 Tous droits réservés à l'éditeur Le jeune patron qui dépoussière la Brasserie Georges N°605 DU JEUD113 AU MERCRED119 JUILLET 2017 1,50 € TRIBUNE DE LYON Finance : la génération i Bientôt une nouvelle vie qui secoue Lyon I pour le stade Gerland Georges Képénékiai Qui est vra nouveaun I récupère lundi ; le fauteuil de * j Gérard Collomb. I R 28223-0605-F 1,50 euro

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Le jeune patron qui dépoussière la Brasserie GeorgesN°605 DU JEUD113 AU MERCRED119 JUILLET 2017 1,50 €

TRIBUNE DE LYONFinance : la génération i Bientôt une nouvelle viequi secoue Lyon I pour le stade Gerland

Georges Képénékiai

Qui est vranouveaun I

récupère lundi ;le fauteuil de * jGérard Collomb.

I

R 28223-0605-F 1,50 euro

Date : 13/19 JUIL 17

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Képénékian,l'ambitieuxque personnen'avait vu venir

« Ne rien demander, maisne rien refuser non plus. »Cette devise très personnelleque s'applique GeorgesKépénékian depuis toujoursdevrait encore lui porterchance. Lundi 17juillet, saufénorme surprise, l'ex-urologuestar de l'hôpital Saint-JosephSaint-Luc enfilera l'écharpe denouveau maire de Lyon pourremplacer Gérard Collomb.Une promotion pas prévueau programme mais que cefidèle du nouveau ministrede l'Intérieur a su provoqueren s'imposant discrètementcomme le meilleur desprétendants au trône.DOSSIER RÉALISÉ PAR ANTOINE COMTE)f a AntoineCOMTE

n début de semaine dernière, d'impo-santes piles de dossiers encombraientencore son bureau d'adjoint à la Cultureà l'Hôtel deville. « C'est un peu la pagaille,mais je vais tout vider pour m'installerdans mon nouveau chez moi la semaine

prochaine », lance Georges Képénékian, sourire en coin.Son nouveau chez lui? C'est le bureau du maire de Lyonqu'occupait Gérard Collomb depuis 16 ans. La date dudéménagement a été fixée à lundi prochain. Logique,c'est le jour où le Conseil municipal doit se réunir enséance exceptionnelle pour élire le successeur du pre-mier des macronistes, qui a finalement cédé aux sirènesde la place Beauvau plutôt que rester à Lyon. Le nouveauministre de l'Intérieur, qui avait d'abord annonce DavidKimelfeld, le maire de la Croix-Rousse, pour le rempla-cer à la Ville à partir de 2020, a finalement choisi sonadjoint à la Culture pour reprendre le flambeau muni-cipal. Un petit jeu de chaises musicales lié au départun peu précipité de Collomb pour Paris qui ne semblepas avoir perturbé les 73 conseillers municipaux. Saufénorme coup de théâtre, ces derniers devraient en effetapporter lundi leurs suffrages au Monsieur Culture delaville de Lyon que tout le monde a pris l'habitude desurnommer « Képé ». Cette promotion - qui ne se refusepas-, le principal intéressé n'avait visiblement pasprévu de l'ajouter si vite à son CV déjà bien garni. « Cettepossibilité de devenir maire de cette ville qui m'a toutdonné, je l'explique comme toutes ces choses qui voustombent miraculeusement sur le coin de la tête », tented'analyser Georges Képénékian, encore presque sonnépar le choix de Collomb.

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Figure incontournable. La bonnenouvelle, il l'a apprise en mai,quèlques jours avant l'annonceofficielle de la nomination deson mentor au gouvernement.« Ça faisait deux ou trois mois queGérard me faisait des petits clinsd'œil en me disant: "Georges, ilfaut que tu te prépares... Tu nevas jamais être prêt..." Mais moi,je croyais que c'étaient des blagues !Et puis, devant tout le monde, enpleine réunion du groupe socia-liste à la Ville, il annonce que cesera moi. Comment voulez-vousrefuser ? », rigole-t-il encore. Avantd'ajouter : « Mais si on me proposede prendre la suite, c'est aussi parceque je ne suis pas non plus tombéde la planète Mars. J'ai mes acquiset ma fidélité à Gérard Collombquand même. »Pièce maîtresse de la galaxie col-lombiste depuis 2008, Képénékianest parvenu à s'imposer discrète-ment comme une figure incon-tournable de la politique locale.

« Sous ses apparences débonnaires, je peux vousdire qu'il mené bien sa barque et qu'il sait très bienoù il va. C'est sa façon à lui de parvenir à ses fins »Sa méthode? Ne jamais dire dumal de Collomb (même en off).Sa devise ? « Ne rien demander,mais ne rien refuser non plus. »Sa technique? Montrer de l'em-pathie envers ses interlocuteurset distiller un humour corrosif,voire clownesque. Comme pro-poser à l'auteur de ces lignes unepetite poire juste après le repas,c'est-à-dire avant l'interview. « S'ilen est là, c'est que c'est aussi unhomme très intelligent, et un grosbosseur. Mais il faut être toujoursen éveil avec Georges. Sous sesapparences débonnaires, je peuxvous dire qu'il sait où il va. C'est safaçon à lui de parvenir à ses fins »,commente Myriam Picot, la mairedu 7e arrondissement de Lyon,qui le côtoie beaucoup en tantque vice-présidente en charge

de la Culture à la Métropole. Unefaçon bien à lui de faire de la poli-tique, qui a jusqu'à présent tou-jours fait mouche. Après avoir éténommé adjoint à la Culture enrécompense de son bon travailde codirecteur de la campagne deCollomb lors des élections muni-cipales de 2008, celui qui est déjàconsidéré à l'époque comme l'undes fidèles du maire est promupremier adjoint cinq ans plus tard.Une ascension politique superso-nique que personne n'avait vuevenir. Mais qui n'étonne pas sescollègues du Conseil municipal.« Comme vous le savez, ce n'est pastoujours facile de travailler avecGérard Collomb... Mais Georgesa su faire preuve de diplomatieet avaler des couleuvres quand ilfallait. Comme lorsqu'il a fallu

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annoncer des mauvaises nouvellesdécidées parfois dans son dos, parexemple avec les baisses de sub-ventions dans la culture. Après,il est médecin comme moi et onsait tous les deux qu'annoncer demauvaises nouvelles, ça fait partiedu métier», ironise Thierry Philip,le maire du 3e arrondissement,qui évoque « un professionnel dela santé pas comme les autres, carengagé dans la société ».

La culture à l'hôpital. C'est, làencore, justement grâce à safaçon bien à lui d'exercer ses fonc-tions de médecin que Képénékianse fait remarquer par le micro-cosme politique lyonnais. Aprèsdes études à linserm de Lyon etl'intégration (à l'âge de 25 ans)d'une équipe testant les toutespremières greffes cardiaquesen France, le jeune Képénékiandevient formellement docteur enmédecine en 1980 et obtient sonhabilitation chirurgicale en uro-logie trois ans plus tard. Mais c'estsuitout à l'hôpital Saint-JosephSaint-Luc que « Képé » va faire sespreuves. Grand artisan de la muede cet établissement public pourlequel il deviendra chef du ser-vice d'urologie, et directeur de lastratégie et du développement, ledocteur Képénékian va imposersa propre vision. Il décide notam-ment de faire rentrer la cultureà l'hôpital. Des concerts et desexpositions de peintures y sontalors organisés dès le début desannées 2000 et ses initiatives nepassent pas inaperçues. «La pattede Georges, ça a été de démocrati-ser la culture dans des lieux oil elleétait absente. Grâce à lui, l'hôpitalSaint-Joseph Saint-Luc -qui estsur mon arrondissement- est qua-siment chaque année partenairede la Fête des Lumières », rapporteMyriam Picot. C'est donc logi-quement que Collomb le repèreet lui propose de le rejoindre dès2001. «À l'époque, comme j'étaisen pleine refonte de Saint-Jo, je luiai dit non. Maîs, c'est sûr que ce quej'ai fait dans cet hôpital m'a permisde me faire connaître », se souvientle praticien qui, à 67 ans, poursuitses consultations.

Ministre arménien de la Santé.Mais les liens étroits qu'il a sucréer avec Collomb et qui lui per-mettent aujourd'hui de décrocherle Graal remontent en fait à beau-coup plus longtemps. Ce pèrede trois enfants, dont deux sontmédecins (comme son épouseet sa petite sœur), fait partie dela première génération d'Armé-niens nés en France, plus préci-sément à l'IIôtel-Dieu. En effet,ses parents, fuyant le génocide,arrivent à Marseille en 1922 puiss'installent à Grand Trou (Lyon 8e),oil son père devient coiffeur. Unhéritage culturel et un drame poursa patrie que Georges Képénékiana inscrit dans son A.D.N. L'étu-diant en médecine, membre trèsjeune du Parti socialiste arménien,s'engage dans la bataille pour lareconnaissance du génocide etc'est à l'occasion d'un meetingpour cette cause qu'il rencontreGérard Collomb pour la pre-mière fois. « C'est en 1972 et je nel'ai jamais quitté depuis 40 ans »,raconte celui qui est déjà fascinépar la politique, à l'époque. «Jeme souviens des discours de Jos-pin, Badinter et de Rocard lors duCongrès du PS de 1985 à Toulouse,j'étais émerveillé», raconte-t-il.Jean-Pierre Claveranne, le pré-sident de la fondation Bullukian

-dont Képénékian a été adminis-trateur avant d'être élu- décritun homme «juste et habité parses origines ». « II s'est tellementinvesti pour cette "patrie" qu'ilaurait pu être ministre de la Santéen Arménie. C'est un homme adulélà-bas. Surtout après les vies qu'ila sauvées sur place lors du trem-blement de terre de 1988 », racontece dernier, qui se souvient de sonrôle précieux en tant qu'adminis-trateur de la fondation en chargedes questions de culture.

Drôle et cultivé. La culture ausens large du terme, c'est l'autrefacette de la personnalité deGeorges Képénékian. Ce dernierla considère même « consubstan-tielle » à son identité et ses enga-gements. Décrit par ses prochescomme « très cultivé», mais aussicapable de « parler d'un spectacletrès pointu et du mercato de IOLdans la même soirée », son bilanen tant qu'adjoint à la Culture estplutôt salué par le monde cultu-rel lyonnais. «Je crois que dansnotre domaine, le respect pour letravail du bonhomme est relative-ment partagé. En tout cas, ila uneénorme qualité: quand il vientdans un festival, il n'est pas là pourse montrer et boire des cocktails.Ce qu'il veut, c'est d'abord com-

Le sosiede DSKGeorges Képénékiana beaucoup d'humourmaîs il n'apprécie pasqu'on le compare aDominique Strauss-Kahn Pourtant,sa ressemblancephysique plus quefrappante avecl'ex-patron du FMIlui vaut aujourd'huile surnom de« DSK lyonnais »Un mimétisme quiaurait ete remarquepar les infirmières dubloc-opératoire deSaint-Jo ou il officiedepuis 1974.

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prendre. Sur European Lab, il estlà du matin au soir, par exemple »,applaudit Vincent Carry, le patrondes Nuits sonores. Un bilan entant qu'adjoint à la Culture que lesacteurs concernés jugent « bon »,en raison surtout de la volonté del'élu de faire travailler ensembletoutes les institutions culturelleslyonnaises. «Avant, tout le mondebossait dans son coin. Maintenantl'ONL travaille avec la Maison dela danse, l'Opéra avec le Thêâtre dela Croix-Rousse. Tous ces échangeset ces partenariats sont devenustrès naturels », témoigne un finconnaisseur du monde culturellyonnais.

« Mauvais gestionnaire ». Maiscertains sont quand même beau-coup moins élogieux quant à sesneuf années passées à la tête dela délégation Culture. En causenotamment: la mauvaise ges-tion de la Villa Gillet et les notesde frais exorbitantes de SergeDorny, le directeur de l'Opéra deLyon. « Sur ces deux dossiers, ils'est pris de vrais scuds. J'attendsde voir à l'usage, mais je penseque ce genre de problèmes, qu'iln'a pas su gérer en tant qu'adjoint,ne se reproduiront pas quand ilsera maire », tacle Stéphane Guil-land, le président du groupe LR etapparentés au Conseil municipal.Des critiques balayées d'un revers

de manche par Képénékian, quipréfère énumérer ses princi-pales réussites comme la miseen œuvre d'une charte de coopé-ration culturelle, l'ouverture denouvelles bibliothèques ou encorela préservation des scènes décou-vertes. « Cela ne se voit pas trop del'extérieur, mais on a fait tout celamalgré une baisse de 7% du bud-get de la culture dans les margesde manœuvre. Il me semble quec'est une vraie contre-preuve debonne gestion, non?», lance-t-il,en dégainant sa meilleure arme :le sourire.Mais, si tous saluent « un huma-niste, souvent très drôle et avec quion peut discuter », les critiquestiennent avant tout à sa relative

inexpérience en politique. « Enchoisissant Képé, je comprends lechoix humain de Collomb, maisje ne comprends pas la stratégiepolitique. Franchement, il nousouvre un boulevard à nous ladroite pour préparer les munici-pales de 2020. C'est vrai, Képé, c'estun mec bien, mais son avenir poli-tique est plus derrière que devantlui quand même. Collomb auraitpu nous envoyer des élus plusjeunes, comme Fouziya Bouzerdapar exemple », raille StéphaneGulli and.

Pas une bête politique. Ils sontnombreux aussi à s'interroger surses capacités à manager un exécu-tif municipal. « Je pense qu'en tant

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qu'adjoint, il peut être bon, maisen tant que maire, j'ai des doutes.Il n'a jamais été tête de liste et doncjamais été élu sur son nom. Et puis,c'est loin d'être un leader et unebête politique à la Collomb », croitsavoir un autre elu dc l'opposition.Des critiques qui n'inquiètent pasl'intéressé. «J'ai déjà expliqué quela vraie succession de Gérard Col-lomb, c'était en 2020. Aujourd'hui,U s'agit d'un accommodement telque le prévoit la loi. Je vais conti-nuer le travail engagé depuis 2014,mais je ne suis pas tout à fait un

Georges Képénékian assure quele premier flic de France lui faitpleine confiance. Il devra tout demême faire ses preuves et imposerun style propre pour ne pas qu'onlui reproche sans cesse d'être lamarionnette de Collomb. « Onva se voir très régulièrement avecGérard, c'est normal. ]e vois malcomment je pourrais me passerde l'expertise du numéro deux dugouvernement et de ses 16 annéesd'expérience à la tête de la Ville.Mais, je peux vous assurer qu'il melaissera une totale indépendance.

« Ça va être l'épreuve du feu. Passer derrièreCollomb, ce n'est pas facile. On ne s'improvise pasmaire comme ça dès le premier jour »

gamin, je sais gérer des équipes,ça a été mon métier pendant desdizaines d'années à l'hôpital»,répond-il. Des attaques sur sonmanque de leadership naturel queDavid Kimelfeld démonte éga-lement. « Georges, que je connaisbien, aussi bien en politique quedans la vie, est un leader qui saittrancher. ll a eu une vie profession-nelle très dense durant laquelleil a été un animateur d'équipesperformant et très respecté », ledéfend le nouveau président de laMétropole de Lyon, qui se réjouitde pouvoir « travailler en lien trèsétroit » avec son collègue de lavillede Lyon.Un sentiment partage par PierreClaveranne, qui met quand mêmeen garde son ami. « Ça va êtrel'épreuve du feu pour lui. Pas-ser derrière Collomb, ce n'est pasfacile. On ne s'improvise pas mairecomme ça dès le premier jour »,assure le patron de la FondationBullukian. Surtout si Gérard Col-lomb, à seulement deux heuresde TGV de Lyon, ne lui laisse quetrès peu d'indépendance. «Lesmauvaises langues disent qu'il esttrop consensuel et qu'il ne sait pasdécider, mais moi j'ai envie de luiaccorder du crédit car je sais com-ment il fonctionne. Après, si Col-lomb l'a choisi et ria pas mis un éluplus jeune, ça veut dire qu'il voudrarevenir », analyse Thierry Philip.

Je travaille avec lui depuis 2008 etje sais comment il fonctionne, ll nevientpasdans mon bureau chaquematin pour me demander où j'ensuis », explique Képénékian.

L'ombre du patron Collomb. Unejustification qui a bien du malà convaincre. Même dans sonentourage. « Collomb ne sera pas làphysiquement. Mais, on le connaît,il suffira qu'il passe un coup de filpour que Képé s'exécute. Ça doit

être tellement frustrant d'avoir tou-jours l'ombre du patron qui planeau-dessus de la tête », regrette unde ses proches. D'autant plus quesi Gérard Collomb venait à quitterle gouvernement, Képénékian saitdéjà qu'il devra céder sa place à sonmentor. « Comme Collomb ne vou-dra jamais rester simple conseillermunicipal, ils ont déjà acte qu'ilreferait voter le conseil municipalpour lui permettre de retrouver sonfauteuil de maire. Comme Estrosià Nice », peste un élu du Conseilmunicipal. Une situation qui neformalise pas Képé plus que ça.«Non, ce n'est pas frustrant. Ça l'estsi vous êtes en permanence en trainde vous dire, "Ça y est, j'ai le putainde pouvoir entre mes mains". Maismoi, ce n'est pas mon cas, je répondssimplement à la mission que Gérardme confie ». Reste à savoir quel serale rôle de ce dernier lors des élec-tions municipales de 2020.Gérard Collomb, qui semble bienparti pour rempiler dans trois ans,devra forcément lâcher laville deLyon pour siéger à la présidencede la Métropole. «Je vais déjà fairecette course et après on verra. Maisvous savez, si j'avais fait des calculspour prendre la place du Gégé,je neserai pas là aujourdhui », assure-t-il. Ça, on veut bien le croire. •

GeorgesKépénékian etGérard Collombau Sucre, lorsd'une soirée desNuits sonores.