LE FOYER AMELIORE: UNE INNOVATION …...vent, le feu est mal protégé. La technique traditionnelle...

LE FOYER

AMELIORE: UNE

INNOVATION

PROTEIFORME Emergence et réémergence des foyers améliorés au Burkina Faso Le cas de l’évolution du Foyer Amélioré au Burkina Faso (et

plus largement dans la région du Sahel) est très intéressant car

il permet de mettre en lumière deux éléments essentiels. D’une

part les innovations peuvent être protéiformes : en utilisant

une même technologie l’on peut observer une diversité des

produits et des usages. D’autre part le succès d’une innovation

est très dépendant des mécanismes utilisés pour la diffusion de

cette innovation. Dans le cas du foyer amélioré, nous voyons

tour à tour une impulsion politique, mais aussi de projets

internationaux, l’implication des chercheurs, et aujourd’hui le

transfert vers les artisans.

Ce cas sert de matériel pédagogique aux discussions en classes plutôt que d'illustration de pratiques managériales effectives ou ineffectives. Ce cas a été réalisé à partir d'entretiens avec des chercheurs et techniciens du CNRST et de sources internet. Il a été préparé par Dr Valérie Sabatier (Grenoble Ecole de Management, France) et Dr Ignace Medah (CNRST/ IRSAT, Burkina Faso).

30/11/2014

[FOYER AMELIORÉ] 2014

| Informations sur le pays 2

LE FOYER AMELIORE: UNE INNOVATION PROTEIFORME

Emergence et réémergence des foyers améliorés au Burkina Faso

Résumé : Le cas de l’évolution du Foyer Amélioré au Burkina Faso (et plus largement dans la région du Sahel) est très intéressant car il permet de mettre en lumière deux éléments essentiels. D’une part les innovations peuvent être protéiformes : en utilisant une même technologie l’on peut observer une diversité des produits et des usages. D’autre part le succès d’une innovation est très dépendant des mécanismes utilisés pour la diffusion de cette innovation. Dans le cas du foyer amélioré, nous voyons tour à tour une impulsion politique, mais aussi de projets internationaux, l’implication des chercheurs, et aujourd’hui le transfert vers les artisans.

TABLE DES MATIERES

Informations sur le pays ............................................................................................................ 3

L’IRSAT ................................................................................................................................... 4

L’émergence et la disparition de l’innovation ........................................................................... 5

Des améliorations continues .................................................................................................... 7

La réémergence et la véritable diffusion de l’innovation .......................................................... 8

Conclusion ........................................................................................................................... 9

Annexes.................................................................................................................................. 10

Annexe 1 ............................................................................................................................. 10

Annexe 2 : Informations sur le Burkina Faso ....................................................................... 10

Annexe 3: Foyers améliorés: le projet FAFASO lance « l’éclair roumdé »............................. 11

Annexe 4 : Extrait de la fiche technique PRISME ................................................................. 12

Annexe 5 : Développements au Mali ................................................................................... 13

Annexe 6 : Développements au Cambodge ........................................................................ 14

Annexe 7: Développements au Laos ................................................................................... 16


| Informations sur le pays 3

INFORMATIONS SUR LE PAYS

Le Burkina Faso est un pays enclavé mais

pays central dans les routes

commerciales qui traversent l’Afrique de

l’Ouest (figure 11). Le Burkina Faso est

frontalier avec le Mali au nord et à

l’ouest ; le Niger au nord-est ; le Bénin au

sud-est ; et avec le Togo, le Ghana et la

Côte d’Ivoire au Sud.

D’après la banque mondiale, « Le Burkina

Faso est un pays sub-saharien enclavé, à

faible revenu (670 dollars par habitant en

2013) et aux ressources naturelles

limitées. La population, qui croît au

rythme annuel moyen de 3%, est estimée

à près de 17 millions en 2013 et se

caractérise par sa jeunesse (plus de 60%

de moins de 20 ans). L’économie est

fortement dominée par l’agriculture qui

occupe près de 80% de la population

active. Le coton est la culture de rente la

plus importante pour le pays2. Toutefois,

suite à la découverte de vastes gisements

miniers, les exportations aurifères ont

pris de l’importance dans l’activité

économique du pays. Le Burkina Faso

reste vulnérable aux chocs exogènes tels

que les variations pluviométriques, les

crises financières et pétrolières internationales et l’instabilité régionale due aux crises

politiques. »3

Concernant le développement économique du pays, le Burkina a eu un taux de croissance

économique de 5,8% en moyenne sur les quinze dernières années (données banque

mondiale) : c’est un des pays qui figure en tête des pays de l’Union Economique et Monétaire

1 Carte issue de http://www.statistiques-mondiales.com/burkina_faso.htm

2 Photo http://geopolis.francetvinfo.fr/en-pleine-tourmente-le-burkina-faso-est-lun-des-pays-les-plus-pauvres-du-monde-45463

3 Données consultés le 15/11/2014 sur la fiche descriptive du pays selon la banque mondiale

http://www.banquemondiale.org/fr/country/burkinafaso/overview

Figure 1: carte du Burkina Faso

Figure 2: Producteurs de coton lors d'un défilé célébrant les 50 ans de l'indépendance du Burkina Faso en 2010. Le coton est l'une des premières richesses du pays.


| L’IRSAT 4

Ouest Africaine. En 2013, le faible cours de l’or sur le marché international a pénalisé la

croissance économique qui a été en baisse par rapport à 2012 mais est tout de même resté

fort :6,9%. L’agriculture et les mines restent les principaux secteurs moteurs de la croissance

économique actuellement4.

Les flux d’investissements directs étrangers entrants sont tirés par le secteur minier (or, zinc

et manganèse). Les flux d’’IDE entrants ont atteint 40,09 millions USD en 2012,

essentiellement sous l’impulsion du développement minier. Les principaux pays d’origine de

ces investissements sont le Canada et la Russie5.

En 2012, les flux de capitaux sortants du Burkina Faso ont été très faibles, comptabilisés par la

CNUCED à 0,5 M USD.

Superficies total : 274.200 kilomètres carrés terre : 273.800 kilomètres carrés l’eau : 400 kilomètres carrés

Climat tropical ; hivers chauds et secs ; étés chauds et humides Altitudes le plus bas point : Fleuve Mouhoun (Volta noire) 200 m le point culminant :Tena

Kourou 749 m (près de la frontière du mali) Ressources naturelles manganèse, pierre à chaux, marbre ; traces d’or, antimoine, cuivre, nickel,

bauxite, fil, phosphates, zinc, argent Environnement – questions actuelles

sécheresses récentes et désertification affectant sévèrement des activités agricoles, la distribution de population, et l’économie ; surpâturage ; dégradation de sol ; déboisement

Environnement – accords internationaux

Adhère aux traités sur: Biodiversité, Changement de Climat, Désertification, Espèces Mises en danger, Pertes Dangereuses, Protection de Couche d’Ozone, Marécages signé, mais non ratifié : Droit de la mer

Le Burkina Faso est actuellement en phase de transition importante d’un point de vue

politique (voir en annexe 2 les dates clefs du XXème siècle). En effet, le pays connaissait une

situation politique stable depuis l'arrivée au pouvoir, lors d'un coup d'Etat, de Blaise Campaoré

en 1987.

L’IRSAT

L’institut de recherche IRSAT a été créé en 1982 par le gouvernement Burkinabé dans le cadre

de son programme d’aide au développement. L’institut porta initialement le nom d’IVE

(l’Institut Voltaïque d’Energie) puis IBE (Institut Burkinabé d’Energie) pour devenir ensuite

IRSAT (Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies).

La recherche sur les foyers améliorés a initialement commencé en 1983 à travers un projet de

coopération burkinabé-allemande nommé Programme Spécial Energie ou GTZ.

4 Source : Perspectives Economiques en Afrique, consultable http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/pays/afrique-de-louest/burkina-faso/

5 Source http://www.tresor.economie.gouv.fr


| L’émergence et la disparition de l’innovation 5

Le contexte politique du Burkina est important dans l’émergence de cette innovation : les « 3

luttes » lancées par Sankara visaient la coupe abusive du bois, la divagation des animaux et les

feux de brousse. Pendant les années de la révolution Burkinabé, de 1983 à 1987 les mariés ont

reçu en cadeau de l’Etat lors de leur célébration de mariage un foyer amélioré (ainsi qu’un

arbre à planter). Si les foyers améliorés ont été très développés dans les années 1980, leur

usage est tombé en désuétude pendant les années 1990 à 2010, pour être maintenant

fortement relancés dans les régions du Sahel.

L’IRSAT fait partie du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST)

qui est la structure en charge de la recherche scientifique et technologique au Burkina Faso.

Le CNRST assure la coordination et le contrôle de l’ensemble des activités et des structures

nationales ou étrangères opérant sur le territoire burkinabè en matière de recherche

scientifique et technologique. Le CNRST est aujourd’hui un Établissement public de l’État à

caractère scientifique, culturel et technique (EPSCT). En février 2006, le CNRST comptait 889

employés (fonctionnaires et permanents) dont 239 chercheurs, 287 techniciens et 363 agents

administratifs, de gestion et de soutien6.

L’EMERGENCE ET LA DISPARITION DE L’INNOVATION

Dès le début des travaux sur les foyers améliorés, l’IRSAT a développé un laboratoire pour

tester l’efficacité des différents prototypes de foyers améliorés (consommation de bois ou

d’autre combustible, etc.) ainsi que leur sécurité. En effet, comme précisé par les

techniciennes :

« à ce moment-là [dans les années 1980], il y avait de nombreux prototypes de foyers

améliorés, mais quand on faisait de vraies mesures de l’efficacité de ces foyers, on

pouvait se rendre compte qu’il n’y avait pas d’économie de bois. Tous les concepteurs

disaient que leur foyers étaient améliorés mais en fait non.» Technicienne IRSAT

Les techniciennes de l’IRSAT ont pu tester de nombreux produits : foyers sans cheminée, avec

une cheminée, deux cheminées, en céramique, en métal, en briquettes, etc.

L’IRSAT se donne alors deux priorités : accroître le rendement des foyers améliorés et les

rendre adaptables à leur usage dans les villages.

Le problème initial du foyer servant à faire la cuisine est que dans les villages, lorsqu’il y a du

vent, le feu est mal protégé. La technique traditionnelle consiste à utiliser trois pierres (figure

3) sur lesquelles la marmite est posée, le feu étant au centre. Les femmes utilisent bien les

pots de terre (pots de canari) pour protéger le feu, mais cela n’est pas très efficace et

consomme beaucoup de bois. Les techniciennes et les chercheurs de l’IRST s’inspirent

6 Source http://www.cnrst.bf/presentation.html


| L’émergence et la disparition de l’innovation 6

cependant de cette pratique : si les pots de

canari protègent en partie du feu, alors

pourquoi ne pas enfermer ou encercler

partiellement le foyer pour le protéger ?

Toujours en cherchant à rester en adéquation

avec les usages et pratiques rurales, les

chercheurs et techniciennes envisagent des

matériaux qui sont déjà utilisés par les villageois

et disponibles dans leur environnement. Ils

observent dans les villages des murs réalisés

avec des matériaux locaux et qui résistent à la

chaleur, au vent, au soleil, et à la pluie. C’est

ainsi qu’émerge l’idée d’utiliser un mélange de

banco (type d’argile), de bouse de vache et de

paille. Il faudra 4 mesures de banco pour une

mesure de bouse et une mesure de paille pour

réaliser le mélange (figure 4). On observe

d’ailleurs aujourd’hui dans les villages

burkinabés que parfois ce mélange est

agrémenté d’eau qui sert au travail du néré,

parmi d’autres améliorations locales, et qui

renforcent encore la construction.

Le processus de test et d’amélioration des prototypes se fait à partir de tests en laboratoire

(temps pour atteindre l’ébullition de l’eau dans la marmite, etc.), puis de tests en conditions

réelles, sur le terrain. Pendant une semaine les prototypes sont donnés à des familles et des

mesures sont faites pour faire des comparaisons avec les mesures du laboratoire et avoir un

retour sur l’acceptabilité. Les techniciennes de l’IRSAT ont particulièrement travaillé sur les

fiches de suivi élaborées par les sociologues de l’institut afin d’améliorer le produit suite aux

essais sur le terrain.

« les femmes nous disaient : normalement avec 100 Francs de bois je faisais un tau et

la sauce et j’avais encore un peu de bois ; maintenant avec le foyer amélioré je peux

faire tant de cuissons pour tant de mets » (technicienne IRST).

Le projet GTZ s’arrêtera en 1990 ; et le développement du foyer amélioré sera repris par

INZO. Un second projet international permettra d’affiner encore le foyer amélioré et de

former plus de personnes pouvant les fabriquer et les utiliser. La formation se fait « en

cascade » pour que de plus en plus de personnes apprennent à faire ces foyers améliorés et

puissent à leur tour former d’autres personnes. Mais à partir des années 1995, les foyers

améliorés ne sont plus développés ni utilisés jusque vers les années 2005.

Figure 3: Foyer traditionnel 3 pierres

Figure 4: Mélange de matières pour réaliser un foyer amélioré


| Des améliorations continues 7

DES AMELIORATIONS CONTINUES

Les foyers métalliques ont été développés après les foyers

en banco. Pour les techniciennes de l’IRSAT il s’agit de

régler le problème des femmes urbaines : elles ne voulaient

et ne pouvaient pas travailler le banco en ville. Il fallait donc

trouver un moyen d’amener à elles un équivalent du foyer

amélioré mais dans une autre matière qui ne coûterait pas

trop cher. Une designer travaillant dans le projet GTZ fit les

dessins successifs de ce qui deviendra le Ouaga métallique

(figure 5 et 6), première version du foyer amélioré avec

combustible bois et fait en métal de recyclage. Plus tard

apparaîtra le modèle Burkina mixte (figure 7) qui utilise soit

le bois soit le charbon comme combustible. Une autre

problématique de la cuisine Burkinabé est la nécessité de

faire cuire le tau et la sauce ; ou un plat et une sauce à part

dans une autre marmite. Il fallait donc pour les femmes

urbaines avoir deux foyers. Les techniciennes de l’IRSAT

développeront alors un modèle de foyer amélioré appelé le

multi-marmites pouvant accepter 3 tailles différentes de

marmites.

Les foyers améliorés sont également déclinés en version

céramique (figure 8) pour être produits par des potières.

De grands modèles de foyers améliorés sont également en

développement, par exemple à partir de briquettes et avec 4

marmites (figures 9 et 10).

Figure 6: un des prototypes du Ouaga métallique

Figure 5: le Ouaga métallique aujourd’hui


| La réémergence et la véritable diffusion de l’innovation 8

Figures 7, 8, 9 et 10 : Version céramique ; le Burkina Mixte ; briquettes servant à la

construction du foyer amélioré 4 marmites ; foyer amélioré pour 4 marmites

LA REEMERGENCE ET LA VERITABLE DIFFUSION DE L’INNOVATION

Jusqu’au lancement du projet FAFASO, le foyer amélioré était très peu exploité. Les

techniciennes de l’IRSAT ont bien continué à développer le foyer amélioré mais en marge de

tous leurs autres projets :

« La recherche ne fait pas de la vulgarisation, nous nous faisons de la recherche et de

l’innovation, mais nous n’avons pas vocation ni à commercialiser, ni à diffuser à large

échelle les produits issus de nos développements » Technicienne IRSAT.

Leurs derniers prototypes arrivent à faire économiser 40% de bois par rapport à un foyer

traditionnel. En 2006, le FAFASO relancera le projet foyer amélioré. C’est en fait le

gouvernement néerlandais qui en 2005 lancera un programme international de diffusion des

technologies énergétiques modernes avec pour objectif d’équipe en 2015 dans le monde

entier 10 millions de personnes en technologies qui économisent l’énergie. C’est dans ce

contexte qu’est créé le projet FAFASO. Et depuis 2011 le projet FAFASO fait également partie

d’un programme sous-régional, le proCEAO (Energie de Cuisson Economique en Afrique de

l’Ouest) soutenu par la communauté européenne, ce qui permet la diffusion des foyers

améliorés au Bénin, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Sénégal.

L’acceptabilité est une problématique centrale dans cette innovation. Le centre de recherche,

en partenariat avec d’autres organismes et associations, encadre des formations, assure la

diffusion de foyers dans les familles, et produit de l’information pour les utilisatrices. Le

FAFASO mettra l’accent sur la promotion et la communication autour des foyers améliorés.

Par exemple, le foyer amélioré métallique anciennement appelé Burkina Mixte sera renommé

le Roumdé qui veut dire « la femme préférée ». Le FAFASO sera également le principal

moteur de la reprise des formations pour :

− les associations d’artisans ferblantiers (foyers métalliques)

− les associations de potières (foyers céramiques)


| La réémergence et la véritable diffusion de l’innovation 9

− les associations de maçons (foyers permanents en mélange de banco)

Ces associations professionnelles sélectionnent des participants qui suivent alors une

formation de 10 à 14 jours pour maîtriser le processus de fabrication en respectant toutes les

exigences qualité. Chaque participant à une formation reçoit à la fin un kit d’outils pour

pouvoir fabriquer des foyers améliorés pour tous types de marmites (allant des marmites n°2

à 30).

Aujourd’hui, les contrôles qualités sont d’ailleurs passés des instituts de recherche aux

associations. L’IRSAT continue à évaluer la qualité et le rendement d’autres modèles

développés par de grandes entreprises mais pour le contrôle qualité sur les petits foyers

améliorés céramiques ou métalliques, ce sont les contrôleurs qualités sur les petits sites de

production qui accolent l’étiquette certifiante.

Dans les villages, comme les foyers améliorés sont faits à partir de matières locales, le coût à

l’achat est nul en termes monétaires. Ce qui est important c’est de savoir construire ces foyers

améliorés. Et comme expliqué précédemment, de nombreuses formations sont actuellement

délivrées dans les villages pour que cette innovation se diffuse.

En ville, il faut compter le prix des matériaux pour faire une version en banco : environ 3 500

CFA de terre, 2 500 CFA de boue, 1000 CFA de botte de paille. Pour la version métallique,

toujours en métal recyclé, les prix varient (tableau 1).

Types de foyers Numéros de marmite Prix (CFA) Burkina mixte 3 3 500 5 4 500 Multi Marmite 3 3 000 15 15 000 Ouaga métallique 3 2 500 10 10 000

Tableau 1 : exemple de prix observés en 2012 et fixés par les artisans

Conclusion En termes d’avenir de cette innovation du foyer amélioré, les acteurs autour du

développement de l’innovation sont confiants : il faut continuer à former, et diffuser.

L’industrialisation semble être le principal challenge à relever et déjà émergent quelques

petits producteurs de séries de foyers améliorés. Cette innovation est en train de devenir

tellement populaire que des contrefaçons apparaissent dans les boutiques de Ouagadougou !


| Annexes 10

ANNEXES

Annexe 1

Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT)

03 B.P. 7047 Ouagadougou 03, Burkina Faso

Tél. : (00 226) 50 35 60 31

Fax : (00 226) 50 35 70 29 http://www.cnrst.bf/presentation.html http://www.cnrst.bf/irsat.html

Annexe 2 : Informations sur le Burkina Faso

Données Banque Mondiale7

Population (2013) 16,93 millions PIB (2013) 11,58 $ milliards Croissance du PIB (2013) 6,5% Espérance de vie à la naissance (2012) 56 ans Inscriptions à l’école primaire (% brut ; en 2012) 85% Ratio de la population pauvre en fonction du seuil de pauvreté national (% de la population)

46,7% en 2009 51,1% en 2003

Dates clefs du XXème siècle8

1919: Naissance de la Haute Volta issue de la colonie du Haut-Sénégal-Niger. Nomination d’un

gouverneur, Edouard Hesling.

1932:Suppression du territoire de la Haute Volta

1947:Rétablissement de la Haute Volta dans ces limites initiales

1948-1959 Représentants élus dans diverses assemblées

1957: Autonomie et élection de Daniel Ouezzin Coulibaly au poste de Vice Président

1958: Création de la Communauté Franco-Africaine

1959: Adhésion au conseil de l’entente

5 août 1960: Maurice Yaméogo (remplaçant de Daniel Ouezzin Coulibaly décédé) proclame

l’indépendance de la République de Haute Volta.

Ière République:Régime parlementaire jusqu’au putsch de 1966.

1966-1969 Régime militaire du Lieutenant Colonel Sangoulé Lamizana.

Celui ci, devenu Général fait rédiger la constitution de la IIème république dont il se fait

7 http://donnees.banquemondiale.org/pays/burkina-faso page consultée le 26/08/2014

8 Source http://fasotour.fr/xxeme-siecle/ page consultée le 29/11/2014


| Annexes 11

aussitôt élire président!

1970-1974: IIème République Régime parlementaire

1974:Coup d’Etat, régime militaire jusqu’en 1978

1978-1980: IIIème République Réélection du Général Sangoulé Lamizana.

1980:Coup d’Etat Colonel Seye aux commandes.

1982-1983 Conseil du Salut du Peuple dirigé par Jean Baptiste Ouédraogo.

1983-1987 Conseil National de la Révolution, dirigé par Thomas Sankara.

1987: Chute du CNR et Front Populaire (Blaise Compaoré) jusqu’en 1991

1992: IVème République Régime parlementaire Président Blaise Compaoré

Annexe 3: Foyers améliorés: le projet FAFASO lance « l’éclair roumdé »

« Le projet foyers améliorés du Faso (FAFASO) a lancé le 6 mars 2014 à Ouagadougou, un

nouveau type de foyer amélioré dénommé le foyer éclair Roumdé.

Selon les concepteurs, depuis la sécheresse de 1974, le Burkina Faso a été résolument engagé

vers la mise en place de politique et de projet visant la préservation et la protection des

ressources pour un développement humain durable.

Mais, ils ont affirmé que 2006, le projet foyers améliorés tente de créer des canaux pour

l’adoption et l’utilisation sans condition du foyer amélioré. De nos jours, le constat est que plus

de 400 000 foyers améliorés ont été diffusés. Ils ont donc indiqué que parmi la gamme des

foyers vulgarisés, il y a la multi-marmite qui s’utilise avec le bois mais aussi le charbon.

Toutefois, lorsqu’elle est utilisée avec le charbon son rendement devient assez faible. C’est

pourquoi, sur le plan international, un autre type de foyer a été développé et appelé foyer

éclair pour pallier l’insuffisance que présentait la multi-marmite. En effet, Pour la conseillère

technique de la GIZ/programme foyers améliorés, Léocadie Traoré, ce foyer Roumdé éclair

est plus rapide que les autres foyers, il est pratique et très propre. « Nous avons fait des tests

pour les émissions à effet de serre au niveau de l’IRSAT et nous n’avons pas de crainte en ce

qui concerne le produit. Le charbon de gaz et ce foyer Roumdé éclair ont été conçus pour

diminuer tout cela », a-t-elle expliqué.

Elle a ajouté aussi que : « Nous visons pour le moment les ménages qui sont dans les grands

centres car le foyer ‘’Roumdé éclair’’ coûte 6000 F CFA actuellement comparativement à 3000,

3500, 4000 F CFA pour les autres types de foyers ». Les devanciers du foyer roumdé éclair sont

le foyer ménage multi-marmite, le foyer Burkina mixte, le foyer Ouaga métallique et le foyer

céramique.

Et aux dolotières de faire les éloges des foyers améliorés roumdé. La vice- présidente des

dolotières, Ilboudo Marie-Louise a indiqué que les foyers améliorés roumdé sont très

économiques car elles gaspillent moins le bois. Le Co-concepteur du foyer éclair, Dr Julien Mc

Hardy, a expliqué que le premier type de foyer amélioré qui existait fonctionne avec l’air

primaire et le second qui est le foyer roumdé éclair utilise l’air secondaire. Et l’air passe par les

trous qui sont à l’intérieur du foyer éclair.


| Annexes 12

Nina Zigani/Samandoulgou a fait la démonstration culinaire de l’utilisation du foyer malgache

et du foyer amélioré roumdé éclair. Elle a affirmé que la différence entre ces deux types de

foyers est très grande. Pour la préparation de son riz gras, elle a fait savoir qu’elle a utilisé 50 F

CFA de charbon pour le foyer roumdé éclair pendant que le foyer malgache en a consommé

200 F CFA. Elle a trouvé que le foyer éclair est rapide, économique, efficace et ne produit pas

de la chaleur.

Wamini Micheline OUEDRAOGO” Publié le samedi 8 mars 2014 sur Ouaga.com

http://news.aouaga.com/h/22679.html (page consultée le 15/11/2014)

Annexe 4 : Extrait de la fiche technique PRISME Les fiches techniques PRISME (Programme International de Soutien à la Maîtrise de l’Énergie)

sont publiées par l’Institut de l’Energie et de l’Environnement de la Francophonie www.iepf.org

Stratégies de mise en œuvre et résultats attendus (Novembre 2012)

STRATÉGIE MULTIDIMENSIONNELLE

La prise en considération de toutes les dimensions place le foyer amélioré dans un système complet et crée une « filière foyers améliorés », reposant sur les piliers suivants :

• Technique : mettre sur le marché des technologiques à haute performance énergétique à prix abordable. La création de normes et labels permettent de réaliser des foyers fiables, de qualité et constituent des leviers efficaces pour le relèvement des capacités et la modernisation des méthodes de production, tout en offrant une garantie pour réaliser des économies d’échelle susceptibles de baisser les prix de foyers. • Social/culturel : mettre en place des systèmes de commercialisation innovants exploitants les réseaux traditionnels d’épargne-crédits, de commerce formel (boutiques de quartiers, station d’essence) et informel (dépôts de combustibles, associations féminines de solidarité, etc.). • Écologique : donner aux ressources forestières une plus grande valeur économique, ce qui rend l’accès au bois-énergie plus coûteux et milite pour l’utilisation des foyers améliorés. Cela nécessite une stratégie de facilitation d’accès aux foyers améliorés pour les ménages pauvres. • Économique : développer un secteur socio-économique générateur d’emplois et de revenus, qui mette à la disposition des utilisateurs des équipements efficaces, à des prix acceptables et qui préservent la santé des femmes et des enfants. • Politique : élaborer une politique de développement du


| Annexes 13

sous-secteur des combustibles domestiques en accord avec les politiques économiques et sociales adossées aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD); la dimension politique est « le porteur principal » des actions de sensibilisation et de mise en place d’un cadre législatif et réglementaire et d’un environnement incitatif pour les investisseurs privés.

Ainsi, la diffusion des foyers améliorés dans une approche de marché permet de mettre en

oeuvre des projets d’envergure nationale et sous-régionale, telles que les stratégies nationales

en combustibles domestiques du Programme Régional de promotion des Energies

Domestiques et alternatives au Sahel (Predas/ Cilss) ou le Livre Blanc de la CEDEAO et de

l’UEMOA, qui a retenu comme objectif global d’accroître, à l’horizon 2015, l’accès

aux services énergétiques modernes des populations rurales et périurbaines des pays

membres. Le maître d’oeuvre est alors soit institutionnel (l'Etat via ses services techniques et

appuyé par ses partenaires au développement), soit les collectivités locales, soit les

opérateurs privés.

MÉCANISMES DE FINANCEMENT POSSIBLES

En plus des investissements institutionnels, d’autres sources et mécanismes de financements

peuvent être mobilisés, tels que les institutions de micro-finance, les mutuelles d’épargne et

de crédits, le mécanisme pour le Développement Propre (le Cambodge, le Nigéria, le Mali, le

Salvador, disposent d’un financement MDP pour les foyers améliorés).

Annexe 5 : Développements au Mali Extrait d’un projet soutenu par la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et pour l’Homme.

http://www.fondation-nicolas-hulot.org/engagement/soutien-a-

projets/projets/developpement-de-foyers-ameliores-au-mali 13/03/2013

L'association Projets Solidaires

Projets Solidaires est une association d'Aquitaine créée en 2010 à la suite de différentes

actions de solidarité internationale menées depuis 2005 par un réseau de bénévoles engagés

en particulier au Mali. L'association a mis au point un modèle de foyer amélioré qui permet

d'économiser plus de 55% de bois par rapport au foyer traditionnel.

Objectifs du projet :


| Annexes 14

Lutter contre la désertification et diminuer la vulnérabilite économique des populations ;

Mettre en place un dispositif pérenne pour la fabrication et la distribution de foyers améliorés

au Mali permettant des économies de consommation de bois.

Au Mali, le bois est la principale source d'énergie pour la cuisine, cette utilisation massive

favorise l'épuisement des ressources et de ce fait la dégradation des conditions de vie des

populations : le budget bois représente 30 à 40% du budget familial. Le projet s'est implanté

dans la commune IV de Bamako en lien avec la mairie et l'APCMM (Assemblée Permanente

des Chambres de Métiers du Mali).

Résultats obtenus à la fin du projet (14 mois) :

• 600 foyers fabriqués ;

• 500 foyers distribués représentant une économie annuelle de 105 € par famille et près

de 600 tonnes de bois économisées (en année pleine) ;

• 6 artisans formés et un atelier de production opérationnel ;

• 9 animatrices formées pour promouvoir l'utilisation des foyers par des animations

culinaires.

Ce projet a obtenu le 2ème prix du « Concours sur les meilleures pratiques de développement

durable » du Ministère de l'Environnement et de l'Assainissement du Mali.

Annexe 6 : Développements au Cambodge

Déforestation au Cambodge : les effets de l'utilisation du bois énergie 9

Au Cambodge, le bois couvre plus de 80% des besoins

en énergie. Il est notamment utilisé en zone urbaine

et rurale pour la cuisson des aliments, la production

de sucre de palme... Son utilisation intensive menace

les ressources forestières et est responsable

d'importantes émissions de CO2 dans l'atmosphère.

Elle a également des effets directs sur la santé des

habitants et en particulier sur celle des femmes

(maladies pulmonaires et oculaires causées par les fumées nocives) : selon une estimation de

9 source http://www.co2solidaire.org/fr/projets/cambodge/presentation-generale.html ; page

consultée le 15/11/2014


| Annexes 15

l'OMS, 1,6 million de personnes meurent chaque année en Asie par empoisonnement dû aux

émanations de fumées des équipements domestiques de cuisson (foyers).

Le GERES, à l'avant garde sur la diffusion des fours améliorés et fort de son expérience au

Cambodge, a rejoint l'Alliance mondiale pour les foyers de cuisson améliorés. Ce réseau a pour

objectif principal de diffuser 100 millions de foyers d'ici à 2020, notamment grâce au partage de

connaissance entre les ONG de développement. Ce site informe aussi sur la situation dans les

pays du Sud. On y apprend qu'au Cambodge près de 85% de la population utilise le bois pour

cuisiner tandis que seul 7.5% utilise le charbon, ceci dans un contexte difficile : le revenu

moyen par jour d'un Cambodgien serait d'à peine 2 euros.

Promouvoir des équipements économes en bois

Depuis 1997, le GERES conduit un programme de préservation de la biomasse au Cambodge.

Ce projet s'appuie sur la production et la diffusion d'un foyer de cuisson amélioré (économe en

bois), le New Lao Stove (NLS). Conçus en partenariat avec des associations locales et

fabriqués artisanalement, ces fours améliorés remplacent progressivement les fours

traditionnels. Ils économisent jusqu'à 30% (en laboratoire) de bois ou de charbon de bois et

l'investissement consenti par les familles cambodgiennes est amorti en moins de 3 mois.

Depuis le début du programme, ce sont plus de 2 000 000 foyers améliorés qui ont été diffusés.

42 centres de production ont été créés, soit plusieurs centaines d'emplois directs, autour

desquels une filière économique s'est développée, faisant vivre des milliers d'artisans, de

distributeurs et de vendeurs. Aujourd'hui, on compte plus de 600 000 ménages équipés du

New Lao Stove.

Le projet touche aujourd'hui près d' 1,5 million de cambodgiens, soit la moitié de la population

urbaine cambodgienne.

Le New Lao Stove et un ménage utilisateur

Un projet de développement référence


| Annexes 16

Avec 6 titres honorifiques relevant d'une reconnaissance de la communauté internationale, ce projet

fait figure de référence en matière de diffusion d'équipements domestiques à grande échelle dans un

pays en développement.

• 2006 : Agence Américaine de l’Environnement • 2007 : Ashden Award for Sustainable Development • 2008 : Honorary Energy Globe Award • 2009 : PCIA – International Net Forward Energy Award • 2011 : Partnership for Clean Indoor Air Award • 2012 : Energy Globe - National Award

En outre le projet détient le label de réference VCS (Verified Carbon Standard)

Annexe 7: Développements au Laos10 « Clean Stove Initiative » au Laos : faciliter le développement d’un marché de foyers

améliorés.

29-Aug-2014

Finaliser la phase pilote.

Dans le nord du Laos, près de 100% de la population rurale et 90% de la population urbaine

ont recours au bois comme énergie de cuisson. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé

10 Source www.stoveplus.org/fr/news-project/project/lao-clean-stove-initiative-facilitating-

the-development-of-a-clean-cookstove-market ; page consultée le 15/11/2014


| Annexes 17

(OMS), la pollution intérieure tue 4.3 millions de personnes chaque année. La cause la plus

importante provient de la combustion du bois ou du charbon avec des cuiseurs inefficaces qui

entraînent une série d’effets négatifs sur la santé des humains et sur l’environnement. La

« Clean Stove Initiative » au Laos est une initiative partagée entre la Banque Mondiale et le

Gouvernement du Laos.

La phase 1 consistait à dresser un bilan de la situation et à développer une stratégie spécifique

d’intervention.

La phase 2, qui a débuté en mai 2013, avait pour objectif principal de mettre en place la

stratégie d’intervention notamment via le renforcement des capacités, l’amélioration des

conditions propices à développer le marché dans le pays et en préparant le développement

des activités de promotion des foyers améliorés au Laos. Le support technique pour

l’implémentation de la phase 2 a été confié à StovePlus, un programme du GERES, en

partenariat avec le « Lao Institute of Renewable Energy” (LIRE).

Dans le cadre de cette intervention, StovePlus a fourni les services suivants :

- Etude de Référence :

L’étude s’est focalisée sur des échantillons de la population située dans les provinces du Nord

du Laos (Oudomxai, Luang Prabang et Xiengkhouang). D’autre part, une analyse du marché a

été réalisée pour identifier la segmentation des utilisateurs de cuiseurs et leurs préférences.

- Recherche et Développement :

Le but est d’introduire un nouveau modèle de four qui fonctionne de façon plus efficace que

celui des foyers traditionnels. Ce nouveau modèle doit être adapté à la production et à la

distribution locale. Il doit aussi être facilement accessible et répondre aux critères

d’acceptation des utilisateurs. Un laboratoire de tests a été développé en collaboration avec

LIRE pour prendre en charge ce service à l’avenir. Aujourd’hui, 2 producteurs locaux ont été

formés à la production de foyers améliorés (à la différence du foyer traditionnel). 200

appareils ont été produits parmi lesquels 50 ont été distribués aux populations afin de tester le

degré d’adoption des appareils. Ces 50 familles ont témoignées du fait qu’elles sont satisfaites

des performances des foyers qui leur permettent d’économiser du carburant et du temps et

qui répondent à leurs besoins en terme de pratiques culinaires.

- Standard et Labellisation:

StovePlus a apporté son soutien à l’équipe gouvernementale impliquée dans le projet CSI en

rédigeant une proposition pour instaurer un standard national pour les foyers améliorés. Ce

document rassemble un ensemble des critères nécessaires et minimaux pour juger la bonne

performance des foyers améliorés au Laos et il propose un schéma simple de labellisation.


| Annexes 18

L’appui apporté par StovePlus repose en grande partie sur la longue expérience du GERES au

Cambodge dans ce secteur. Par ailleurs, StovePlus vient actuellement en appui à des

initiatives en Indonésie, au Myanmar, au Sierra Leone et au Mali sur des projets de foyers

améliorés.

Nous espérons que ces résultats prometteurs conduiront à d’autres engagements de la sorte

de la part des parties investies dans le marché d’appareils de cuisson plus propres et plus

efficaces dans un avenir proche.

LE FOYER AMELIORE: UNE INNOVATION …...vent, le feu est mal protégé. La technique traditionnelle...

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