Le filtre de la réalité
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Transcript of Le filtre de la réalité
Un outil d’intervention pour comprendre et illustrer les distorsions cognitives chez l’adulte
iltref de la
réalité
Le
Jean-Pierre Robin, psychoéducateurAnnie Girard et Isabelle Banville, psychoéducatrices
Les Consultants en Réadaptation du Québec
Un outil d’intervention pour comprendre et illustrer les distorsions cognitives chez l’adulte
iltref de la
réalité
Le
Jean-Pierre Robin, psychoéducateurAnnie Girard et Isabelle Banville, psychoéducatrices
Les Consultants en Réadaptation du Québec
Dans ce document, l’emploi du masculin pour désigner des personnes n’a d’autres fins que celle d’alléger le texte.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Robin, Jean-Pierre, 1955-
Lefiltredelaréalité:unoutild’interventionpourcomprendreetillustrerlesdistorsionscognitiveschezl’adulte
ISBN 978-2-923520-28-5
1.Cognition,Troublesdela.2.Cognition,Troublesdela-Traitement.3.Perception.4.Réalité.I.Girard,Annie,1977-.II.Banville,Isabelle.III.Titre.
BF311.R622007 153.7 C2007-941153-3
Auteurs : Jean-Pierre Robin, Annie Girard et Isabelle Banville Illustratrice : Nadia BerghellaÉditrice : Nadia BergeronConceptrices graphiques : Michèle Blondeau et Marianne TremblayRéviseur : François Roberge
Première éditionISBN : 978-2-923520-28-5Dépôt légal : 4e trimestre 2007Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada
Imprimé en Chine
Pour son programme de publications, Impact! Éditions reçoit l’aide de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC). Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités.
Tousdroitsdetraduction,d’édition,d’impression,dereprésentationetd’adaptation,entotalitéouenpartie,réservéspourtouslespays.Lareproductiond’unextraitquelconquedecetouvrage,parquelqueprocédéquecesoit,tantélectroniquequemécanique,notammentparphotocopieouparmicrofilm,eststrictementinterditesansl’autorisationécritedelamaisond’édition.
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Le filtre de la réalité | 3
av
an
t-p
rop
os
Monsieur D vivait reclus dans son logement. Il n’aimait pas aller dehors. Il avait développé une
véritable phobie sociale et craignait par-dessus tout le regard des gens. Il croyait qu’on se moquerait
de lui s’il sortait. À la maison, les rideaux étaient tirés en permanence, les fenêtres fermées pour
étouffer les bruits de l’extérieur. Monsieur D se sentait coupable de ce qu’il imposait à sa famille
et se sentait de plus en plus incompris. Il vivait péniblement son isolement...
Monsieur D est un homme dans la quarantaine, en dépression majeure depuis près de cinq ans. Sa conjointe,
qui l’avait connu plus joyeux et plus épanoui dans le passé, se plaignait qu’il ne trouvait plus rien de beau
dans la vie et que tout était « gris » chez lui.
Jusqu’alors, nos tentatives pour l’amener à COMPRENDRE ce qui lui arrivait s’étaient avérées inefficaces,
car il ne VOYAIT pas les choses de la même manière que nous et son entourage. L’idée du Filtre de la
réalité a germé alors que nous vivions avec lui une impasse thérapeutique.
Nous avons créé pour lui quelques fiches sur lesquelles se trouvaient des phrases clés ainsi que des
dessins dont certains éléments « positifs » étaient reproduits exclusivement en rouge. Nous avons ensuite
confectionné une petite fenêtre de carton entourant un acétate rouge. Le principe était fort simple : nous
lui avons proposé de tenir ce « filtre » devant ses yeux et de prendre connaissance des fiches.
L’histoire de Monsieur D
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Ainsi, dans un premier temps, les phrases qu’il lisait se trouvaient incomplètes, l’assiette remplie de belles
fraises apparaissait vide, les jolies fleurs lui étaient invisibles. Son épouse assistait à l’exercice, sans dire
un mot.
Lorsque nous avons invité Monsieur D à déposer le filtre et à commenter ce qu’il voyait à présent, sa
surprise fut totale. Du coup, il saisissait – sans recours à des explications savantes – ce que ses distor-
sions cognitives l’avaient empêché de voir jusqu’à maintenant. Cette prise de conscience lui fut salutaire.
Parce qu’il savait encore faire confiance à ceux qui l’entouraient, il accepta de s’engager dans un
programme de désensibilisation grâce auquel il recommença à sortir de chez lui… et se remit à « voir du
positif » dans sa vie! Par le simple exercice du filtre, l’impasse avait été dénouée.
D’autres expériences du genre allaient être tentées par notre équipe et le succès obtenu nous poussa vers
le développement et la réalisation du Filtre de la réalité que vous tenez entre les mains.
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Les distorsions cognitives sont des processus de transformation de l’information ou de la réalité,
prenant souvent la forme de pensées automatiques. Elles visent à confirmer les croyances fondamen-
tales de la personne ou sont utilisées afin de confirmer une interprétation. « Ce sont des lunettes qui
biaisent la vue de la personne et modifient sa perception de la réalité. » (Pascale Brillon, 2004)
Une distorsion cognitive apparaît lorsque la lecture de la réalité s’éloigne de la réalité elle-même.
Elles sont souvent considérées comme des raccourcis de la pensée qui font appel à l’intuition plutôt qu’au
raisonnement logique. Ce sont des pensées erronées, considérées parfois comme des mécanismes de
défense, qui permettent à la personne de se protéger. Les distorsions peuvent aussi permettre à un indi-
vidu de se justifier, parfois même maintenir ou intensifier des troubles de comportements. En fait, ce sont
des pensées qui « filtrent » l’information.
Une réalité déformée…La pratique clinique nous a maintes fois confrontés à des situations où un client présentait une perception
de « SA » réalité, laquelle nous apparaissait fort différente de la nôtre ou de celle de ses proches. Dans
certaines situations, l’identification des objectifs thérapeutiques pouvait alors se trouver compromise.
Manifestement, le client, obnubilé par ses symptômes, déformait la réalité. Comment lui faire « VOIR »
les choses différemment sans qu’il ait l’impression que nous le jugions à travers ses perceptions non
crédibles? L’utilisation du Filtre de la réalité répond à cette question.
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rod
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Qu’est-ce qu’une distorsion cognitive?
� | Le filtre de la réalité
La personne ayant de fausses croyances devient susceptible d’agir de manière inappropriée, que ce soit
vis-à-vis d’elle-même, des autres ou de son environnement. Elle interprète faussement l’information.
Le schéma suivant illustre le phénomène des distorsions cognitives :
Raisonnement sain
« Je n’ai pas eu d’augmentation de salaire. »
« Les temps sont durs et personne
n’a eu d’augmentation ces temps-ci. »
=
PERCEPTION JUSTE DE LA RÉALITÉ
Décodage
de l’information
SANS distorsion
Raisonnement avec distorsion
« Je n’ai pas eu d’augmentation de salaire. »
« Je suis un mauvais travailleur, mon patron
ne m’aime pas. Je vais démissionner. »
=
PENSÉES AUTOMATIQUES
=
FAUSSES CROYANCES
Décodage
de l’information
AVEC distorsion
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Nous avons répertorié 15 types de distorsion cognitive pouvant être abordés par le Filtre de la réalité.
Les définitions sont tirées ou adaptées des travaux de différents auteurs : Pascale Brillon (2004),
David D. Burns (1994 et 2005), Jean Cottraux (2001) et Nicolas Sarrasin (2005). Vous trouverez une
liste exhaustive de tous les auteurs qui ont contribué à alimenter cet ouvrage dans les Références
bibliographiques.
Attention sélectiveUne personne ignore certains aspects importants d’une situation et centre son attention sur le côté négatif
des choses (par exemple, un détail), ce qui contamine l’ensemble de la situation et la transforme en une
expérience négative.
Exemple | « J’ai vu aux nouvelles qu’une dame s’est fait voler son sac à main au centre-ville. Plus jamais
je n’irai là, c’est trop dangereux! »
CatastrophisationUn individu surestime les probabilités qu’une situation se reproduise ou en amplifie les répercussions
négatives.
Exemple | « Ça fait deux mois que je ne vais pas bien, mon conjoint va sûrement me quitter. »
Types de distorsion cognitive
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Conclusion hâtiveCe type de distorsion consiste à tirer des conclusions, faire des interprétations négatives ou imaginer des
scénarios sombres sans preuve suffisante, et y accorder de la valeur.
Exemple | « Je suis sûr que tout le monde se rend compte que je suis anxieux. »
Il existe deux sous catégories :
› Erreur de voyanceUne personne fait des prédictions pessimistes et estime qu’elles sont véridiques.
Exemple | Lors d’une crise d’anxiété, une personne se dit : « Je vais devenir folle! Je vais
m’évanouir! »
› Lecture des pensées d’autruiUn individu présume connaître les pensées des autres en s’appuyant seulement sur quelques indices.
Exemple | « Il ne me parle pas, donc il est fâché contre moi. »
Disqualification du positifSe définit par la conversion systématique d’une situation neutre ou positive en une expérience négative,
ou encore par le rejet de l’ensemble des expériences favorables.
Exemple | Alors qu’une personne obtient du succès pour un projet à son travail, elle se dit : « Ça ne compte
pas, la chance était de mon côté. »
DramatisationUne personne exagère l’importance de ses erreurs et accorde davantage de valeur à ses échecs (événe-
ments négatifs) qu’à ses réussites (événements positifs).
Exemple | « Je me suis trompé! C’est épouvantable! C’est inconcevable! Les gens vont penser que je suis
incompétent! »
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ÉtiquetageSe caractérise par des jugements très sévères et émotionnellement chargés, qu’une personne porte à son
égard ou à son entourage. Elle s’étiquette comme étant une perdante, tout comme le monde qui l’entoure.
Exemples | « Je suis un mauvais parent! » ; « L’enfant de la voisine n’écoute jamais ce qu’on lui dit! »
Fausses obligationsUne personne tente d’atteindre des buts déterminés arbitrairement, elle s’impose inutilement une pression
ou des obligations en se répétant des phrases de ce type : « Je dois… » ou « Je devrais… » ; « Il faut
que… » Cette distorsion peut également viser l’entourage : « On me doit… »
Exemples | « Je dois réussir! » ; « Il faut absolument que j’assiste à cette réunion. »
GénéralisationL’adulte arrive à une conclusion à partir d’un ou de plusieurs petits événements isolés et l’étend à
l’ensemble des situations. La généralisation minimise les aspects positifs de la vie.
Exemple | « Je ne serai jamais en sécurité nulle part! »
JustificationProcessus par lequel un sujet vient excuser ou banaliser des comportements, actions, valeurs ou croyances.
La personne se ment envers elle-même.
Exemple | « Si je bois, c’est juste pour être moins gêné. »
NégationUn individu contredit ou refuse la réalité alors qu’il choisit, de façon consciente ou non, de laisser tomber
certains aspects de cette même réalité.
Exemple d’un alcoolique | « Je peux très bien me contrôler si je veux. »
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Pensée dichotomiqueUne personne interprète sans nuances et de façon extrême la réalité en termes de tout ou rien, de noir
ou de blanc.
Exemple | « Je n’ai pas réussi mon examen, je suis donc un zéro. »
PersonnalisationLorsqu’un individu a tendance à se sentir personnellement concerné et responsable d’une situation (cause
ou conséquence) alors que, dans les faits, il y est peu lié ou qu’aucun élément ne vient confirmer cette
interprétation.
Exemple | « Partout où je vais, il arrive quelque chose de grave! »
Raisonnement émotionnelL’adulte tire une conclusion à partir de ses émotions, il se sert de ses sentiments en tant que preuves ou
croit que ses émotions reflètent la réalité.
Exemple | « J’ai eu peur, donc c’est dangereux. »
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Les auteurs ont mis à contribution le talent et la créativité de tous leurs collègues chez Les Consultants en
Réadaptation du Québec, afin de développer les thématiques et les énoncés contenus dans Le filtre de la
réalité. L’ensemble du travail produit a ensuite fait l’objet d’une étude de validité. Ainsi, il a été soumis à
la critique d’un comité expert de 20 professionnels de différentes disciplines (psychoéducateurs, psycho-
logues, neuropsychologues, travailleurs sociaux, orthophonistes, conseillers en réadaptation) et provenant
de divers milieux de pratique (centres de réadaptation, centres jeunesse, organismes publics (IVAC, SAAQ,
CSST), organismes communautaires, milieu hospitalier, etc.).
Les experts se sont prononcés individuellement sur la clarté des énoncés et la représentativité des
distorsions.
Un travail de spécialistes...
Jean-Pierre RobinPassionné de la vie en général, mais aussi par son travail et les clientèles
complexes, M. Robin s’intéresse aux approches qui redonnent du pouvoir aux
individus et favorisent leur participation sociale. Fondateur des Consultants en
Réadaptation du Québec, il œuvre en réadaptation depuis 1974 et exerce en
pratique privée depuis 198�.
Annie Girard L’un des grands intérêts professionnels de cette femme dynamique, et toujours
à l’écoute de sa clientèle, est le développement d’outils d’intervention afin de
perfectionner sa pratique et soutenir celle de ses collègues.
Isabelle Banville Cette professionnelle engagée croit en l’importance du développement du
réseau social. Elle privilégie une approche écologique et écosystémique dans
ses interventions, c’est-à-dire en misant sur les capacités adaptatives de ses
clients, sollicitant la participation des familles et des proches, mais surtout en
les accompagnant en situation réelle, dans leur milieu de vie spécifique.
... et de passionnés!
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C’est un excellent moyen d’illustrer le phénomène des distorsions cognitives chez une personne, pour la
recentrer sur elle-même et favoriser une prise de conscience. Il constitue un mode d’intervention dont
l’objectif est de faire comprendre à la personne visée :
› le phénomène des distorsions cognitives que nous percevons chez elle ;
› la façon dont elles peuvent l’empêcher de voir la réalité telle qu’elle est ;
› l’impact que les distorsions cognitives peuvent avoir dans sa vie.
Cet outil peut aussi être utilisé lorsque le professionnel se bute à une impasse thérapeutique, lorsque
plusieurs interventions ont été tentées et que peu de succès a été observé. Comme il s’agit d’un outil
visuel et différent, il peut avoir un impact positif et favoriser le processus de changement.
À qui s’adresse cet outil visuel?Différents intervenants peuvent l’utiliser et en tirer profit : ceux œuvrant dans les CLSC, en réadaptation,
en milieu scolaire, communautaire ou hospitalier, en cabinet privé (…). Les psychoéducateurs, les
éducateurs spécialisés, les travailleurs sociaux, les psychologues et autres intervenants du domaine
psychosocial peuvent donc intégrer cet outil innovateur dans leur pratique.
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ide
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À quoi sertle filtre de la réalité ?
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Comment l’utiliser?Tout d’abord, avant d’utiliser le Filtre, il importe de prendre connaissance de toutes les fiches comprises,
car certaines peuvent être utilisées pour plus d’une problématique. Par exemple, il est possible d’utiliser
une fiche tirée de la section « estime de soi » auprès d’une personne avec qui nous travaillons plus spéci-
fiquement la « dépression ».
Chaque fiche illustre, par un énoncé ou une illustration, un ou plusieurs types de distorsion cognitive
(notés sur le côté de la fiche) décrits dans l’introduction. En se référant à ces définitions, il est possible d’y
trouver des pistes d’intervention.
Le thérapeute utilisant le Filtre devra garder à l’esprit que le matériel proposé ici vise à soutenir son interven-
tion pour amener un client à conscientiser une difficulté particulière. Il s’agit d’un outil d’accompagnement
à une démarche exploratoire ou thérapeutique. EN AUCUN CAS, il ne devra considérer qu’il s’agit d’un outil
diagnostique ou de dépistage. Son utilisateur peut l’adapter selon sa pratique et les particularités et les
besoins de sa clientèle.
On peut l’utiliser à deux…Selon la problématique ciblée, il suffit de présenter les fiches sélectionnées au client en lui demandant de
tenir lui-même le filtre devant ses yeux. Notons qu’il symbolise le mécanisme de distorsion cognitive ou
les « lunettes » qui transforment la réalité.
Ensuite, il faut demander au client de nommer ce qu’il voit sur la fiche. Si l’outil est utilisé avec une tierce
personne, demandez-lui ensuite de dire si elle voit la même chose (elle répondra non). L’impact de la prise
de conscience sera d’autant plus percutant si l’outil est utilisé de cette façon.
À la toute fin de l’exercice, montrez les fiches dans leur intégralité, sans le filtre, et demandez au client de
nommer tout ce qu’elles comportent. Il verra alors que le filtre devant ses yeux masque des informations bien
présentes aux autres, donc que SA réalité n’est pas la même que celle de son entourage (tierce personne).
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…ou seulCet outil peut également être utilisé dans le cadre d’une rencontre individuelle. Dans ce cas, après avoir
demandé à la personne de tenir le filtre devant ses yeux et de dire ce qu’elle voit sur chacune des fiches
sélectionnées, demandez-lui dans un deuxième temps de déposer le filtre, puis de nommer à nouveau ce
qu’elle voit. Elle constatera alors la différence.
Questions!Pour chaque fiche, le thérapeute peut demander à la personne ce qu’elle voit, ce qu’elle lit, et ce qu’elle
comprend. (Exemples : « Que voyez-vous sur cette fiche? » ; « Comment interprétez-vous cette illustra-
tion? » ; « Est-ce qu’il vous arrive de vivre ce qui est illustré sur la fiche? » ; « Est-ce que vous avez déjà
vécu une situation semblable? »)
Si elle omet certains éléments jugés importants par le thérapeute, il est possible de la diriger afin qu’elle
les prenne en considération. Une fois le filtre retiré, le thérapeute peut poser à nouveau les mêmes ques-
tions et diriger la personne dans sa prise de conscience. (Exemples : « Que voyez-vous maintenant sur
cette fiche? » ; « Comment expliquez-vous le fait que la fiche soit différente quand le filtre est posé devant
vos yeux? »)
1� | Le filtre de la réalité
Il est aussi suggéré d’utiliser ce que la personne nomme en cours d’application de l’outil et de lui refléter
ce qui est observé. (Exemples : « À partir de ce que vous me dites, si je comprends bien, vous arrive-t-il
de voir votre environnement comme s’il y avait un filtre devant vos yeux? » ; « Vous me dites que vous
comprenez maintenant la fiche d’une façon différente, alors comment expliquez-vous ce phénomène? »)
Le filtre de la réalité doit laisser place à la créativité et doit prendre la couleur du thérapeute.
Est-ce long avant d’observer des résultats?La prise de conscience chez le client peut être instantanée, comme elle peut nécessiter une période
de réflexion de sa part. C’est donc au thérapeute d’observer et de juger si plus d’une utilisation s’avère
nécessaire.
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Quand je parle, tout le monde m’écoute. Je ne vois pas que les gens ont peur de moi, alors je pense que je suis respecté.
18 | Le filtre de la réalité
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Parler ? C’est difficile pour moi, alors je garde tout en dedans. Pourtant, ça ne sert à rien d’attendre jusqu’à ce que j’explose !
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Quand je me fâche, je ne pense pas ce que je dis et ça blesse les autres...
Just
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20 | Le filtre de la réalité
C’est normal d’être en colère, mais c’est nécessaire d’apprendre à bien la gérer.
Just
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Le filtre de la réalité | 21
M’affirmer... Oui, mais sans agresser les autres !
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icho
tom
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22 | Le filtre de la réalité
J’éclate et après, c’est fini ! Sauf pour les autres qui peuvent longtemps se sentir bouleversés...
Just
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tion