Le fils du la concierge - Dossier CNC

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Une histoire de HADRIEN KRASKER et JULIEN LEMORE Un scénario écrit par HADRIEN KRASKER Dialogues de HADRIEN KRASKER et JULIEN LEMORE Un film réalisé par JULIEN LEMORE Produit par MILLION PIXELS Version 4 - 21/01/2013 AIDE AVANT RÉALISATION CNC LE FILS DE LA CONCIERGE

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Mise en page d'un dossier de CM pour le CNC Scénariste : Hadrien KRASKER

Transcript of Le fils du la concierge - Dossier CNC

Une histoire de HADRIEN KRASKER et JULIEN LEMORE Un scénario écrit par HADRIEN KRASKER

Dialogues de HADRIEN KRASKER et JULIEN LEMORE Un film réalisé par JULIEN LEMORE Produit par MILLION PIXELS Version 4 - 21/01/2013

AIDE AVANTRÉALISATION

C N C

LE FILS DE LA CONCIERGE

mais vous ne connaissez pas Vous le trouvez sympa,

mais vous ne connaissez pas sa mère...

L E F I L S D E L A C O N C I E R G E

Pitch

Le fils de la concierge est un projet de court métrage de fiction d'environ quarante-cinq minutes qui em-prunte les codes de la comédie criminelle.

Franck, trentenaire timide et sans histoire, vit chez sa mère malade Joséphine, concierge d'un immeuble et l'aide dans ses tâches quotidiennes. Un soir, leurs vies basculent lorsque Franck commet un meurtre par ac-cident. Pour ne pas perdre son fils de vue, Joséphine prend une décision radicale : ils vont essayer de se déba-rasser du corps en faisant porter le chapeau à quelqu'un d'autre...

L E F I L S D E L A C O N C I È R G E

scénario

S C E N A R I O

S C E N A R I O

D O S S I E R A D M I N I S T R A T I F

Notes des auteurs

Pendant ma dernière année d'étude, j'effectue un stage chez Jérémy Durand, jeune pro-ducteur de vingt-quatre ans, avec qui je développe la branche fiction de sa société, Tsabana Films. Jérémy me parle d'un projet de court métrage qui tient sur un mélange de genres assez différents : un western hip-hop.

Jérémy veux développer le scénario avec un réalisateur et essayer de le tourner. C'est ainsi que je rencontre Julien Lemore, également ami de Jérémy, dont il avait remarqué les travaux une année auparavant.

Nous partons sur ce projet de western hip-hop mais nous finissons par l'abandonner : Jérémy décide de fermer sa société et de déménager en Ecosse. Julien me montre un scéna-rio de court-métrage nommé "Le concierge" et m'envoie regarder une fausse bande annonce décalée qu'il a réalisée.

Je lis le scénario, l'histoire d'un tueur en série persécuté par une de ses victime. On est dans le revenge movie, un poil gore. C'est trop juste pour être tourné et ça ne me séduit pas plus que ça. Je lui fais mes remarques qu'il entend. Il me propose de l'écrire avec lui. J'accepte à la condition qu'on reprenne tout depuis le début. C'est ma première co-écriture, je ne sais pas où tout ça va me mener.

N O T ED ' I N T E N T I O Ndu scénariste

Le conciège de Julien Lemorewww.julienlemore.com/pages/fiction/le-concierge-bande-annonce.html

Nous nous inspirons également de nos relations avec nos PROPRES génitrices.

(x)

Les jours passent. Julien et moi visionnons des films : Le locataire de Polansky, pour l'ambiance, Serial mother de John Waters et Animal Kingdom de David Michôd pour les personnages des mères et After hours de Martin Scorsese, pour la construction de son scé-nario et sa temporalité exigüe. Nous regarderons à plusieurs reprises La machination du concierge, un épisode de la série Faites entrer l'accusé, fascinés par la personnalité complexe de Jean-Luc Cayez qui, en septembre 2005, viole et tue Audrey Jouannet, une jeune locataire de la résidence dont il est concierge. Nous nous inspirerons de ce fait divers pour construire l'intrigue du film ainsi que la psychologie des personnages.

Parisiens de longue date et amateurs de films de genre, les concierges et leurs représen-tations nous inquiètent ; ils nous connaissent plus que nous ne les connaissons... Mais c'est le propos du film Malveillance réalisé par Jaume Balagueró et qui sort au même moment. Nous devons nous en détacher, aller vers quelque chose de plus personnel.

Les recherches et les échanges s'intensifient, le projet évolue. Nous abandonnons peu à peu le revenge movie et la brute sanguinaire. Notre concierge s'appelle désormais Franck et nous décidons de créer un personnage qui nous ressemble d'avantage : un fils à maman, la trentaine, timide, solitaire, médiocre, frustré sexuellement et qui n'est pas épanouit dans sa vie. Nous inventons également Joséphine, sa mère possessive, son miroir. Au lieu de faire de Franck un meurtrier, nous le mettons dans une situation plus ambigüe : il tue, malgré lui, Lætitia, une voisine d'une vingtaine d'années à l'aide d'une asphyxie érotique qu'elle lui demande. Avec un corps sur les bras, tout bascule pour nos deux personnages qui vont rapi-dement faire tomber leurs masques. Comment réagir face à une situation aussi dramatique que l'homicide involontaire  ?

A partir de cette première interrogation, nous construisons la relation étrange, fu-sionnelle, un brin incestueuse entre Joséphine et Franck. En parallèle, je découvre Julien, comme il me découvre et nous apprenons à nous connaître. Je replonge dans les histoires complexes de ma famille. Ma grand-mère était si manipulatrice et destructrice que mon père a coupé les ponts avec elle depuis plus de vingt six ans. Mon oncle, quant à lui, habite toujours près d'elle et est encore sous son emprise. Nous nous inspirons également de nos relations avec nos propres génitrices. Aîné d'une famille nombreuse, j'ai, pour ma part, eu du mal à me libérer de l'emprise de ma mère aimante mais surprotectrice. De son côté, Julien a vécu avec une mère possessive qui n'hésitait pas à lui faire du chantage affectif. Nous touchons enfin le propos de notre film : l'ascendant d'une mère sur son fils et comment ce dernier essaye peu à peu, de s'en libérer. Le lien qu'une mère peut avoir avec ses enfants est

Le locataire de Polansky

Référenses visuels

Animal Kingdom de David Michôd

Excursion into philosophyPennsylvania Coal Town,

de Hopper

La conciège aux lunettes de Robert Doisneau

fort et il nous paraît important de s'en libérer pour avancer. Il faudra un meurtre pour que Franck, qui est dans une situation critique, en prenne conscience. Pour autant, nous n'avons pas fait de Joséphine un personnage manichéen et son enjeu, est celui d'une mère malade prête à tout pour ne pas perdre son fils de vue et ne pas rester seule. Mais jusqu'où une mère peut-elle aller pour garder son fils auprès d'elle ?

Notre principale intention lorsque nous avons commencé ce projet était d'écrire un film du point de vue des criminels et non des enquêteurs. Ainsi, en invitant les spectateurs à soutenir nos deux anti-héros, nous jouons sur leurs désirs profonds d'enfreindre la loi sans être pris. La fin du film laisse sous entendre que la police n'est pas prête d'élucider l'affaire. Nous rappelons qu'aujourd'hui, malgré les nombreuses enquêtes, certains homi-cides restent non élucidés.

Nous n'avons pas voulu écrire un drame. Nous avons teint notre récit d'un humour noir qui nous caractérise. Cet humour est palpable dans les personnages principaux et secondaires, les situations, les décors et les accessoires. Ainsi, nous nous détachons de la morale en usage afin de mieux saisir l'absurdité de cette histoire sordide.

Le format du film peut surprendre mais il nous semblait nécessaire, d'un point de vue dramaturgique, de l'étirer au maximum pour raconter l'histoire crédible sans nous limiter dans la durée.

Pour intensifier le suspens, nous avons créé un immeuble fictif, véritable huis-clos dans lequel nous confinons nos personnages. Ce lieu est commun à beaucoup de citadins mais parle à tous. Un immeuble abrite bon nombre d'histoires et de secrets. Que se passe t-il derrière la façade, lorsque l'on pousse la porte d'entrée, au delà des apparences ?

Oui, Le fils de la concierge est un film subversif où se mêle violence, mort et sexualité. L'érotisme y est très présent ; il permet d'évoquer les frustrations des personnages et de rendre l'absent présent. Nous avons choisi de le décrire sans artifice et de façon crue. Ce propos nous paraît intéressant, nous qui vivons aujourd'hui dans une société violente où les corps sont des marchandises comme les autres.

Après avoir écrit une première version du scénario, nous rencontrons Claudio Dinapoli, producteur de Million Pixels, société de production née en 2007. Intéressé par le projet, il s'en empare et nous guide dans son développement et sa réécriture.

QUE SE PASSE T)ILDERRI7RE LA FACADE, LORSQUE L’ON POUSSE LA PORTE D’ENTRÉE, AU DELÀ DES APPARENCES ?

Hadrien Krasker

MAIS JUSQU'OÙ UNE MÈRE PEUT-ELLE ALLER POUR GARDER SON FILS AUPRÈS D'ELLE ?

The devil's rejects de Rob Zombie

Une fois le casting achevé, il me paraît essentiel de travailler en profondeur la relation entre Franck et Joséphine qui forme le duo central du scénario. La qualité de ce rapport est déterminante pour la crédibilité du film. Mon intention est de les guider dans la construc-tion de leurs personnages et dans l'invention de leur histoire commune par l'intermédiaire d'exercices d'écriture et d'improvisation. Mon expérience dans le théâtre m'est très utile pour parler aux comédiens, comprendre le mécanisme d'assimilation du personnage et de la situation auquel ils sont confrontés. Même si « Le fils de la concierge » est une comédie criminelle, je ne souhaite pas basculer dans le registre clownesque. Contrairement à d'autre films du même genre (« Le crime Farpait » d'Álex de la Iglesia), je tiens à ce que tous les acteurs conservent un jeu naturaliste. Avant toute chose, l'objectif est de mettre en avant le sérieux du propos dans l'absurdité de la situation.

La dimension du réel a une importance plus que fondamentale. Aussi, l'authenticité doit transparaître autant dans le jeu que dans la direction artistique. J'envisage donc une mise en scène simple et intimiste, dont l'esprit se rapproche des films noirs des années 50. (« Rebecca » d'Alfred Hitchcock, « M le maudit » de Fritz Lang). Ici, pas de noir et blanc mais un traitement qui donne l'impression que les couleurs sont délavées, comme ternies par le temps. J'aimerais accentuer les contrastes des images afin de renforcer la dualité qui émane du film, avec une prédisposition pour le clair obscur, des éclairages directs de type tungstène et néon.

Pour les séquences d'action et de suspens, je tiens à mettre l'accent sur l'esthétique de l'urgence avec des plans en caméra à l'épaule afin que les spectateurs partagent la peur des protagonistes. À contrario, pendant les temps calmes, j'opte pour un rythme beaucoup plus lent, des plans séquences et des mouvements de caméra fluides. « Le fils de la concierge » adopte le point de vue de Franck qui est dominé par sa mère jusqu'à la dernière séquence. L'emploi de focales longues permettra d'accentuer ce côté étouffant, une caméra au plus proche des protagonistes pour capter au mieux les émotions.

N O T E D E R É A L I S A T I O N

de l 'auteur-réalisateur ✑

A mon sens, la musique d'un film doit se ressentir, et non être omniprésente. Je compte travailler d'avantage sur l'ambiance qui agira comme une chape de plomb pour coller avec la réalité sans fard du film.

Les personnages sont plongés dans une histoire où la temporalité, l'urgence et le mou-vement ont leur importance. Toutefois, les décors et les costumes des deux personnages principaux inspirent l'immobilisme, ils doivent avoir l'air d'être restés sous cloche depuis une trentaine d'années. La loge est le refuge de Franck et Joséphine. Aussi, chaque chose y a sa place, depuis toujours. Pas une poussière ne traîne, les meubles et bibelots semblent tout droit sortis des années 80, Franck porte les mêmes vêtements qu'il portait à l'âge de huit ans. Les personnages secondaires sont les seuls éléments qui les relient avec le monde contemporain.

« Le fils de la concierge »est une tragicomédie, une étude de caractère qui explore les rapports humains dans leur complexité. Mon point de vue de mise en scène entend conser-ver cette réalité dans les moindres détails pour explorer nos pulsions, nos faiblesses et nos limites.

Julien Lemore

S T O R Y B O A R D

© H a d r i e n K r a s k e r & J u l i e n L e m o r e

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