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Le Festival au quotidien INFO SERVICES +41 (0)27 775 24 44 BILLETTERIE +41 (0)848 771 882 PUBLICATION OFFICIELLE DU VERBIER FESTIVAL 2016 | VERBIERFESTIVAL.COM dimanche 24 juillet © NICOLAS BRODARD *BIENVENUE À VERBIER! Entre la Russie et le Verbier Festival, c’est une longue histoire d’amour. Pour l’anecdote, saviez-vous que Martin T:son Engstroem, le Directeur du Verbier Festi- val, avait obtenu un diplôme universitaire de russe lors de ses jeunes années ? Un tropisme slave présent dès la création du Festival, en 1994, avec la présence d'Evgeny Kissin, Maxim Vengerov, bientôt suivis de Mischa Maisky, Yuri Bashmet ou Natalia Gutman, et qui culmina pour Martin en 2015 avec l’attribution du prestigieux Prix Chostakovitch, faisant du Fondateur du Festival le premier lauréat non musicien de son histoire. Certes, il faut se méfier des généralisations et des idées préconçues, mais l’école russe en musique brille par son parfum si authen- tique et ses génies de la composition comme de l’interprétation. Mais qu’est-ce qui rend un musicien russe si unique ? Pas le poids d’une histoire encombrante, puisque la musique russe est relativement jeune, le Conservatoire de Saint-Pétersbourg ayant été créé par Anton Rubinstein en 1862. Pas non plus une identité nationale arc-boutée sur ses positions, vu que le génie de l’école russe a été précisément de s’ouvrir aux influences extérieures. Il n’y a qu’à énumé- rer les ascendances françaises, polonaises et allemandes de Rubinstein pour comprendre l’esprit qui présida au Conservatoire de Saint-Pétersbourg où enseigna également le grand Leopold Auer qui eut pour élèves des musiciens aussi mythiques que Jascha Heifetz, Nathan Milstein et indirectement David Oistrakh. Ainsi va la musique russe, à la fois terreau d’influences et férocement nationale. Les migrations liées à la Révolution de 1917, à la Seconde Guerre mondiale, puis à la chute du Mur de Berlin propageront en outre l’école russe dans le monde entier, avec un succès toujours renouvelé. On s’en convaincra aisé- ment avec le parcours d’un des chouchous absolus du Festival, Daniil Trifonov, qui joue ce soir à la Salle des Combins. Après des études à l’Académie Gnessine de Mos- cou, le jeune prodige se forma à Cleveland où enseigne désormais Sergeï Babayan (qui se produira à Verbier le 30 juillet), pianiste formé à l’école soviétique. Impossible de citer tous les grands moments que nous ont offerts les musiciens russes à Verbier. Nombre d’entre vous se souviennent sans doute encore de l’extraordinaire Boléro dirigé par Valery Gergiev en hommage à Maïa Plissetskaïa l’an dernier. C’est que les musiciens russes brûlent d’un feu intérieur toujours crépitant. Un pianiste comme Grigory Sokolov (en concert le 26 juillet) allie un poignet de fer à une générosité sonore qui fait de chacun de ses concerts une expérience inoubliable. Car un musi- cien russe ne se contente pas seulement d’interpréter le texte musical, il vous empoigne, vous effraie, vous bouleverse ! Bien sûr, leur technique, parfois atypique – avec un jeu moins près de l’archet que d’autres écoles banniraient vigoureuse- ment –, est la garantie d’une liberté absolue par rapport au texte musical. La posture, le corps, le geste, tout n’est là qu’au ser- vice de l’émotion et de la plénitude sonore, offrant des interprétations exceptionnelles, frémissantes d’humanité. Cette année encore, la délégation russe amène un fort contingent. Dans l’Aca- demy, le légendaire Zakhar Bron donnera une master class très attendue. Quant aux concerts, outre les musiciens déjà cités, on se précipitera aux récitals du pianiste Lukas Geniušas et du violoniste ukrainien formé à Moscou, Roman Simović. Et la relève est déjà assurée, puisque la Fonda- tion Neva renforce cette année son soutien, devenant Sponsor Principal du Festival au même titre que Nespresso et Julius Baer. Elle offre, à l’issue de l’Academy, un prix important destiné à récompenser le musi- cien russophone le plus prometteur. Spasibo à tous ! Laurent Vilarem

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publication officielle du verbier festival 2016 | verbierfestival.com dimanche 24 juillet

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*bienvenue à verbier!Entre la Russie et le Verbier Festival, c’est une longue histoire d’amour. Pour l’anecdote, saviez-vous que Martin T:son Engstroem, le Directeur du Verbier Festi-val, avait obtenu un diplôme universitaire de russe lors de ses jeunes années ? Un tropisme slave présent dès la création du Festival, en 1994, avec la présence d'Evgeny Kissin, Maxim Vengerov, bientôt suivis de Mischa Maisky, Yuri Bashmet ou Natalia Gutman, et qui culmina pour Martin en 2015 avec l’attribution du prestigieux Prix Chostakovitch, faisant du Fondateur du Festival le premier lauréat non musicien de son histoire.

Certes, il faut se méfier des généralisations et des idées préconçues, mais l’école russe en musique brille par son parfum si authen-tique et ses génies de la composition comme de l’interprétation. Mais qu’est-ce qui rend un musicien russe si unique ? Pas le poids d’une histoire encombrante, puisque la musique russe est relativement jeune, le Conservatoire de Saint-Pétersbourg ayant été créé par Anton Rubinstein en 1862. Pas non plus une identité nationale arc-boutée sur ses positions, vu que le génie de l’école russe a été précisément de s’ouvrir aux influences extérieures. Il n’y a qu’à énumé-rer les ascendances françaises, polonaises et allemandes de Rubinstein pour comprendre l’esprit qui présida au Conservatoire de

Saint-Pétersbourg où enseigna également le grand Leopold Auer qui eut pour élèves des musiciens aussi mythiques que Jascha Heifetz, Nathan Milstein et indirectement David Oistrakh.

Ainsi va la musique russe, à la fois terreau d’influences et férocement nationale. Les migrations liées à la Révolution de 1917, à la Seconde Guerre mondiale, puis à la chute du Mur de Berlin propageront en outre l’école russe dans le monde entier, avec un succès toujours renouvelé. On s’en convaincra aisé-ment avec le parcours d’un des chouchous absolus du Festival, Daniil Trifonov, qui joue ce soir à la Salle des Combins. Après des études à l’Académie Gnessine de Mos-cou, le jeune prodige se forma à Cleveland où enseigne désormais Sergeï Babayan (qui se produira à Verbier le 30 juillet), pianiste formé à l’école soviétique.

Impossible de citer tous les grands moments que nous ont offerts les musiciens russes à Verbier. Nombre d’entre vous se souviennent sans doute encore de l’extraordinaire Boléro dirigé par Valery Gergiev en hommage à Maïa Plissetskaïa l’an dernier. C’est que les musiciens russes brûlent d’un feu intérieur toujours crépitant. Un pianiste comme Grigory Sokolov (en concert le 26 juillet) allie un poignet de fer à une générosité sonore qui fait de chacun de ses concerts

une expérience inoubliable. Car un musi-cien russe ne se contente pas seulement d’interpréter le texte musical, il vous empoigne, vous effraie, vous bouleverse ! Bien sûr, leur technique, parfois atypique – avec un jeu moins près de l’archet que d’autres écoles banniraient vigoureuse-ment –, est la garantie d’une liberté absolue par rapport au texte musical. La posture, le corps, le geste, tout n’est là qu’au ser-vice de l’émotion et de la plénitude sonore, offrant des interprétations exceptionnelles, frémissantes d’humanité.

Cette année encore, la délégation russe amène un fort contingent. Dans l’Aca-demy, le légendaire Zakhar Bron donnera une master class très attendue. Quant aux concerts, outre les musiciens déjà cités, on se précipitera aux récitals du pianiste Lukas Geniušas et du violoniste ukrainien formé à Moscou, Roman Simović. Et la relève est déjà assurée, puisque la Fonda-tion Neva renforce cette année son soutien, devenant Sponsor Principal du Festival au même titre que Nespresso et Julius Baer. Elle offre, à l’issue de l’Academy, un prix important destiné à récompenser le musi-cien russophone le plus prometteur.

Spasibo à tous !

Laurent Vilarem

au progr amme aujourd’hui

Fest’oFF Montagne !

Deuxième soirée jazz au Hangar ! Clément Grin ( batterie), Jules Martinet (basse) et Daniel Roelli (piano) étudient tous trois dans les Hautes Écoles de Musique de Lausanne et Bâle. Formé en 2014, le trio a été l’invité des festivals Jazz in Fort l’Écluse et Rive Jazzy en 2015, et il s'est produit en concert dans de nombreux clubs vaudois. Il propose ses compositions originales, dont certaines semblent planer dans les brumes d’un lac avant de descendre à pic dans une vallée… Ce trio lau-sannois teinte son jazz d’influences pop-rock et de discrètes couleurs classiques, privilégiant l’échange et l’improvisation.

Aujourd’hui, 20h30 | Le Hangar

La sonate proustienne de césar Franck

Impossible de résister à la tentation de citer À la Recherche du temps perdu de Marcel Proust: «Cette fois, [Swann] avait distingué nettement une phrase s’élevant pendant quelques instants au-dessus des ondes sonores. Elle lui avait proposé aussi-tôt des voluptés particulières dont il n'avait jamais eu l'idée avant de l'entendre, dont il sentait que rien d'autre qu’elle ne pourrait les lui faire connaître, et il avait éprouvé pour elle un amour inconnu.» (Du côté de chez Swann). Cette phrase qui s’élève, cette sonate de Vinteuil qui accompagne Swann tout au long de son périple, véri-table madeleine sonore, serait-elle tirée de la Sonate pour piano et violon de César Franck ? Bien sûr, impossible de le dire avec certitude, mais une vérité demeure incontestable: la beauté de cette musique frémissante. Écrite en 1886, par un compositeur de 64 ans au zénith de son inspiration, l’œuvre fut composée pour être déposée dans la corbeille de mariage du violoniste Eugène Ysaÿe. Le pianiste Alfred Cortot raconte: «J’ai su par Ysaÿe lui-même, avec quelle hâte fiévreuse, avec quel enthousiasme émerveillé avait été déchiffré le manuscrit dont l’encre était encore toute fraîche… Il est émouvant de se figurer le jeune artiste passant fébrilement du violon au piano, questionnant d’une

attention passionnée les secrets de ces pages dont les sublimes émanations semblaient peupler d’une vie miraculeuse et quasi pro-phétique un logis presque vierge de meubles, mais déjà tout empli de l’attente de la gloire.»

Dédicataire de la partition, Ysaÿe en assu-rera la création le 16 décembre de cette même année à Bruxelles. Le premier mouvement, Allegretto ben moderato, est une douce rêverie, qui exige poésie et mys-tère, le piano proposant une introduction tendre, à laquelle le violon répond avec chaleur. Tout d’abord simple ligne à peine esquissée, presque aérienne, la mélodie (la phrase proustienne ?) se fait de plus en plus dense, jusqu’à devenir un chant poignant et romantique. Le piano ouvre la danse une fois encore dans l’Allegro qui suit, tumultueux et profondément rhap-sodique. Puis le premier thème rageur reprend, de façon moins dramatique toutefois, se dissolvant dans une fausse douceur pareille à un horizon d’attente.

Le mouvement lent, presque improvisé, est empreint d’une beauté douloureuse. Fil fragile, la phrase principale apparaît comme un moment de répit doublé d’une nostalgie de plus en plus présente. Le vio-lon ponctue son discours de trilles fébriles, d’arabesques délicatement ébauchées et de phrases suspendues, simplement sou-tenues par le piano. Le mouvement final fait enfin exulter le motif initial lumineux, mais teinté de ferveur. Franck présente ensuite le thème en un geste fugué, repris quatre fois, le piano assumant une fois de plus le rôle de guide. Entre ces passages, le motif initial est repris de façon toujours plus insistante, jusqu’à ce que le discours déborde aux deux instruments.

Aucun doute, la Sonate de Franck propose bien les «voluptés particulières» chères à Proust.

Laurent Vilarem

Aujourd’hui, 11h00 | Église

événement academy

Dans les pierres centenaires de l’Ab-baye de Saint-Maurice, aujourd'hui à 15h30, Lilya Tymchyshyn (alto) et Elia Cohen Weissert (violoncelle), partici-pantes de l'Academy, vous offriront un moment musical particulier avec Bach, Ligeti et Beethoven. Une belle occasion de découvrir un haut lieu du patrimoine européen. (Entrée libre)

NOUVEAUENVIVO LUNGONotre Lungo le plus intense –à déguster en grande tasse

110 ml pour un plaisir intense en grandetasse.

Intensité 9

DIMANCHE 24 JUILLET

3 | le festiva l Au quotiDien

jeunes talents en formation

acadeMy vLad Maistorovici, reaching outAs a solo violinist, composer and producer, this is the most nourishing program I have ever taken part in. In previous Verbier Festival editions I have had life-changing musical training from trendsetting teach-ers, such as Ana Chumachenko, Boris Kuschnir or Ferenc Rados, to name just a few. Equally mind-altering was the privilege to witness unique performances (Brahms String Quintet in G major op.111 by Joshua Bell, Sayaka Shoji, Julian Rachlin, Kim Kashkashian and Gary Hoffman springs to mind!).

This year, the Verbier Festival offers me another unique opportunity to grow further, beyond artistic excellence. In less than a week, I have had the opportunity to work on my stage presence with top English actors, to study some of the most successful social projects involving music with experts from London and Philadelphia, to discuss industry realities with branding and marketing spe-cialists, and to be challenged to think about diversity in our world by the US Ambassador to Switzerland! These incredibly stimulat-ing encounters will enhance the way I design

my projects around the world or my recently founded festival in Transylvania.

Through Reaching Out, the Verbier Festival Academy offers its alumni a chance to go "beyond", and face the 21st century in classical music. Reaching Out empowers me to bring my musical vision into the lives of as many people as possible. A visionary programme!

orchestras saMueL goLdscheider, responsabLe des orchestres

Fraîchement arrivé dans l’équipe perma-nente du Verbier Festival, Samuel, jeune britannique diplômé en musicologie, affiche, à 27 ans, un parcours brillant, qui l’a déjà mené du Royal Philharmonic Orchestra à la maison de disques Sony à Berlin, après un passage dans une agence artistique londonienne.

Né à Londres, de parents tchèques, le jeune homme est arrivé en Suisse il y a trois mois pour occuper le poste devenu vacant de Responsable des orchestres, un travail qu’il qualifie humblement d’intense, mais qui s’avère sans doute l’un des plus chargés

du Festival : «C’est un environnement très stimulant. Si j’ai surtout eu l’occasion de travailler avec des orchestres profession-nels jusqu’à présent, le fait de côtoyer de jeunes musiciens est très agréable, car tous débordent d’un enthousiasme communicatif, qui se voit autant qu’il s’entend.»

Rencontré à quelques jours du concert d’ouverture le nouveau manager, qui s’ex-prime dans un très bon français, doit avoir recours à sa langue maternelle pour qualifier avec justesse l’état d’esprit dans lequel il se trouve : «Je suis ‘excited’ ! Pour le moment, je n’ai entendu que des répétitions – certes très prometteuses déjà !- mais j’ai hâte de voir com-ment les musiciens vont gérer les concerts. C’est encore plus intense pour eux que pour nous. Ils ont six concerts, des programmes lourds et ambitieux. Je pense même qu’ils pourraient m’apprendre des choses sur l’endurance»

Quant aux qualités requises pour assumer la lourde charge que représente ce poste qu’il résume comme celui de «résolveur de problèmes», Samuel réfléchit, puis énu-mère : «Être diplomate, multitâches, réactif et surtout avoir du sang froid. Mais vous me reposerez la question à la fin du Festival !»

discovery conversation with

Quatuor ébène Le quatuor Ébène est célèbre dans le monde entier pour avoir redonné vie à la musique de chambre par sa vision directe et ouverte du répertoire. Ces quatre jeunes musiciens français abordent la musique avec humilité et respect. Peu de quatuors jouent avec autant de conviction et de passion. Ils changent de style avec facilité, tout en restant fidèles à ce qu’ils sont. Aucun mot ne peut décrire leur style car ils ont créé le leur.

En 2007, le Quatuor Ébène a été le premier quatuor à corde à participer à l’Academy et a quitté les montagnes avec notre Prix d’Honneur en poche cette année-là. Dix ans plus tard, il est devenu l’un des plus importants quatuors de la planète, intégrant un nouveau membre, Adrien Boisseau, lui aussi, ancien académicien.

Rendez-vous au Chalet orny aujourd’hui à 14h00 pour écouter la conversation entre le Quatuor Ébène et Charles Sigel. Cette conversation sera enregistrée pour une future retransmission sur la Radio Espace 2.

aujourd’hui

Ensoleillement 40% Risque d’orage assez élevé Précipitations 1,3 mm/h

températures

Minimum 11° Maximum 19°

lundi

Nuageux et éclaircies Température 21°

météo

coup de cœur

daniiL triFonov ressuscite L’âge d’or du piano russeIl est tombé dans la marmite. A l’âge de cinq ans, Daniil Trifonov – arrière-petit-fils de facteurs d’accordéon, petit-fils d’une chef de chœur et fils d’un compositeur et d’une professeure de théorie musicale - pose ses mains pour la première fois sur le synthé-tiseur de son père et révèle immédiatement des atomes crochus avec le clavier. La suite ne se fera pas attendre: quelques prix raflés, dès huit ans, à la barbe de pianistes pour-tant plus matures dans son pays d’origine, la Russie, un passage remarqué au prestigieux Concours Chopin de Varsovie et le Graal, en 2011, lorsque le jeune homme remporte le premier prix du Concours Tchaïkovski à Moscou, où jury et public découvrent avec émerveillement ce phénomène pia-nistique à peine sorti de l’adolescence. Le monde musical frémit d’excitation devant la grâce de son jeu et la profondeur de son timbre, les engagements internationaux se dessinent et les médias, toujours friands de nouveaux prodiges, s’empressent de mettre la lumière sur ce frêle musicien aux joues encore rondes.

Mais le Russe, discret et humble, reste insaisissable. Un musicien «comparable à nul autre» pour Martha Argerich, qui retiendra l’attention de Sergei Babayan

– en récital le 30 juillet à l’Église – devenu son professeur en 2009, bien que le jeune homme eut osé se présenter à lui en baskets !

Pour le public du Festival, qui l’accueille avec enthousiasme depuis cinq étés déjà, Daniil Trifonov a pourtant accepté de livrer une facette moins connue de sa personnalité fascinante en planifiant la création de son Concerto en mi bémol mineur à la Salle des Combins le 31 juillet prochain, pour une soirée entièrement

russe, au cours de laquelle son nom côtoiera ceux de ses illustres compatriotes : Tchaïkovski et Chostakovitch. Un véri-table cadeau offert aux festivaliers par le jeune artiste pour ce dernier rendez-vous d’une série de trois concerts à Verbier, car s’il compose depuis qu’il a posé les mains sur un clavier, ce n’est que timidement qu’il accepte peu à peu, notamment lors de bis de concerts, de laisser le public entrer dans son univers propre ; une écriture à l’ins-piration très romantique, et évidemment typiquement russe, peuplée des fantômes de ses aînés : «Mon style est très influencé par ce que je joue. Pas difficile d’y recon-naître l’influence de Rachmaninoff, Prokofiev, Stravinsky ou Scriabine.»

Avant cet évènement, le pianiste accom-pagnera ses aînés Gautier Capuçon et Leonidas Kavakos dans un programme de musique de chambre à l’Église le vendredi 29 juillet et livrera ce soir l’un des réci-tals les plus attendus de l'édition, inter-prétant Brahms, Schubert, mais aussi Rachmaninoff, bien sûr, car avec Daniil Trifonov, c’est toujours un peu de l’âme russe qui voyage.

Albina Belabiod

ils vous font rêver

raphaËL MerLin – nouveauX horiZonsÀ 34 ans, Raphaël Merlin, a exploré la musique de chambre jusque dans ses plus beaux recoins. Membre fondateur du Quatuor Ébène, au sein duquel il brille depuis 1999 sur les plus grandes scènes du monde, le jeune violoncelliste à l’archet solide et aux convictions artistiques bien trempées aspire depuis quelques années à élargir ses horizons.

S’échappant régulièrement du groupe avec lequel il a construit une carrière de cham-briste et obtenu les plus hautes distinc-tions – notamment un Gramophone Award, un ECHO Klassik et une Victoire de la Musique en 2010 – l’Auvergnat partage le peu de temps libre que lui laisse son poste de quartettiste entre la composition et la direction d’orchestre, et fonde en 2014 son propre orchestre de chambre, Les Forces majeures, au sein duquel il retrouve des musiciens issus, comme lui, de grandes for-mations chambristes internationales. Avec cet ensemble à géométrie variable, ce pas-sionné de la baguette aborde un répertoire encore plus large et interprète enfin cette musique symphonique et lyrique qu’il aime tant. Un premier disque Rossini est d’ailleurs

paru cette année chez Aparté avec la mezzo- soprano Karine Deshayes, lui permettant, grâce à des critiques superlatives, de s’ins-crire définitivement au rang des jeunes chefs les plus prometteurs de sa génération.

Favorisant depuis toujours l’éclectisme – adepte du cross-over, le Quatuor Ébène aborde aussi bien le jazz et la musique contemporaine que le répertoire classique –, s’il aime multiplier les expériences, Raphaël Merlin n’en oublie pas pour autant ses premières amours et poursuit une carrière de violoncelliste lui permet-tant de collaborer, au sein de son quatuor ou en solo, avec les plus grands interprètes du monde : Gautier Capuçon, Matthias Goerne, Nicholas Angelich, Menahem Pressler ou encore Michel Portal comptent parmi ses partenaires.

Amateur notamment de ces Rencontres Inédites qui lui permettent d’aborder de nou-velles pages de cette musique de chambre qui le passionne, le jeune homme – habitué du Verbier Festival depuis un Prix d’honneur de l’Academy en 2007 - retrouvera ce soir cinq autres musiciens de sa génération autour

d’un programme qui explorera la transi-tion entre le 19e et le 20e siècle, de Fauré à Shchedrin, en passant par Enesco. Un pro-gramme éclectique et exigeant, à son image.

Albina Belabiod©

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4 | le festiva l Au quotiDien

DIMANCHE 24 JUILLET

en concert demain

découvrez la région

un soListe iMpeccabLe !En Suède, Roland Pöntinen est une véri-table star. Loin de Stockholm, le pianiste est avant tout connu pour son remarquable travail d'accompagnateur auprès des chan-teurs, comme Barbara Hendricks. Mais le concert de demain après-midi à 14h30 va rendre justice à l'impeccable soliste qu'est Pöntinen. Invité par tous les plus grands orchestres du monde, son répertoire est d'une diversité stupéfiante. Aussi à l'aise dans Rachmaninoff, la musique contem-poraine ou l'intégrale des Sonates de Beethoven, il donnera à l'Église un récital à la mesure de ses dons prodigieux. Chopin (déchirante Polonaise-Fantaisie où passe le souvenir de George Sand), Liszt (les torrentiels Jeux d'eau à la Villa d'Este !), quelques Études de Debussy et Albéniz (le brûlant El Albaicín tiré d'Iberia) s'associe-ront pour déployer l'univers aussi inclas-sable qu'exaltant d'un pianiste au toucher de poète.

Demain, 14h30 | Église

live

Live sur Medici.tv Récital de Kyung Wha Chung et Kevin Kenner, Église, 11h00Récital de Daniil trifonov, Salle des Combins, 19h00

Live sur espace 2 Récital de Daniil trifonov, Salle des Combins, 19h00

initiation au deuX-roues

Pour faire découvrir les pistes de Cross-Country et de descente de la région, les instances touristiques et leurs parte-naires lancent un nouveau forfait au prix de CHF 50.-. Il comprend la location du vélo (descente, Cross-Country ou E-Bike,

équipement de protection compris), le pass pour les remontées mécaniques, l’accompagnement par un guide de la Verbier Bike School et l’apéritif au Médran Café en fin de journée pour tous les participants.

Chacune des six sessions restant au programme peut accueillir jusqu’à 40 personnes, toutes disciplines confondues. Ouverte aux jeunes, l’offre est accessible dès l'âge de 12 ans. L’inscription et le paiement se font auprès de l’Office du Tourisme, au plus tard la veille de l’activité.

Les dates des après-midis «découverte»: • Lundis 8 et 22 août • Lundis 5 et 26 septembre • Lundis 3 et 17 octobre informations et inscriptions: Office du Tourisme de Verbier/Val de Bagnes T. +41 (0)27 775 38 88 verbier.ch

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discovery enfants

Le temps de cet interlude participa-tif, les enfants vivront les coulisses de l’opéra à travers le prisme de deux artistes: un chanteur et son pianiste ! Qui sont-ils et à quoi servent-ils ? De la naissance de la voix lyrique au travail d’interprétation d’un rôle en passant par une réflexion sur la mise en scène, ils pénètreront l'univers de Carmen ! Ils chanteront le chœur des gamins accompagné par les musiciens du programme Reaching Out.

Atelier MAKinG oP'Lundi 25 et mardi 26 juilletÉcole de la Comba - (Fanfare).Enfants tous â[email protected]

WE LOVE NOTES AS MUCH AS WE LOVE NUMBERS.

IS THAT MUSIC TO YOUR EARS?

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Julius Baer is the leading Swiss private banking group and present in some 50 locations worldwide. From Dubai, Frankfurt, Geneva, Guernsey, Hong Kong, London, Lugano, Monaco, Montevideo, Moscow, Mumbai, Nassau, Singapore to Zurich (head office).

Julius Baer is proud to be the main sponsor of the Verbier Festival.

nos partenaires et amis

Le MagaZine MusicaL d’espace 2 prend ses Quartiers à verbier !

Magma s’installe une semaine à Verbier pour partir à la rencontre des plus grands noms du classique. En direct de l'Hôtel Nevaï qui accueille le studio radio d’Espace 2, Charles Sigel invite à son micro quelques-uns des hôtes pres-tigieux du festival, mais aussi des musiciens au talent très prometteur, membres du Verbier Festival Orchestra.

Le temps d’une interview ou d’un moment musical partagé en direct, les artistes se confient sur leur passion pour la musique.

Magma en direct de Verbier, du 25 au 29 juillet à 12h00, à l’Hôtel Nevaï, route de Verbier Station 55.

rts.ch

FranZ LisZt, «tout Le cieL en MusiQue: pensées inteMpestives»

«Les virtuoses doivent montrer au public un peu de

maigreur – passe pour les pro-fesseurs d’être replets !» Ce n’est

pas Franz Liszt que l’on imaginerait assassi-nant ainsi ses pairs. Et pourtant… Long, pâle et tourmenté, suprêmement romantique, le compositeur et pianiste hongrois (1811-1886) jouissait en effet d’un sens aigu de la formule, d’un style élégant et érudit, d’une discipline de réflexion et d’un humour grin-çant ! Sa plume qui, durant tout le cœur du 19e siècle, aura couru entre les lignes des

partitions lui était également chère pour la rédaction. Et cela ne fut ni prétexte ni coquetterie, comme en témoigne le choix de Pensées intempestives proposé par le musicologue Nicolas Dufetel. La musique y donne, bien sûr, le la, mais à ce thème attendu en succèdent d’autres, allant des femmes à la religion en passant par «le siècle»: société, littérature, arts, histoire, géopolitique. Constant, le souci de se situer dans son temps, de prendre part, révèle un autre Liszt, homme du monde au sens premier du terme.

Franz Liszt, «Tout le ciel en musique: Pensées intempestives», Le Passeur, 2016, 247 pages, CHF 29.50

bienvenue à La pLage | welcome to the beach

Découvrez une plage animée, idéale pour les familles, les amateurs de sport, les fans de plage et les gastronomes. Participez aux sessions de yoga les vendredis et dimanches à 10h00, jouez au beach-volley, football de plage, ping-pong ou au babyfoot, puis déten-dez-vous à l’ombre des palmiers en profitant de la musique lounge, sirotez des cocktails et dégustez les mets de notre carte estivale.

Cet été, la Plage @ Place Blanche est un lieu unique à découvrir. Et ne manquez pas notre Menu d’été au Restaurant Arola, ouvert tous les soirs jusqu’à 23h00. wverbier.com

Uncover a white sandy beach at altitude, ideal for families, active sport enthusiasts, beach fans and gourmets. Sign-up to the yoga sessions every Friday and Sunday from 10am, bring your friends along for a game of beach volleyball, beach soccer, table tennis or foosball. Enjoy lounge music while sipping cocktails in the sun and savor tantalizing burgers and salads on the menu.

The Beach @ Place Blanche is a one-of-a-kind location to experience this summer.Don’t miss our Summer Menu at Arola Restaurant, every night until 11pm.

Le livre du jour

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A U R AY O N N E M E N T D U V E R B I E R F E S T I VA L

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DIMANCHE 24 JUILLET

concert d'ouverture du verbier festival, kyung wha chung, vendredi 22 juillet 2016

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Le FestivaL au Quotidien

Publication officielle du Verbier Festival 2016

coordination

Marion Grossiord, Florence Dozol

rédaction

Laurent Vilarem (rédacteur en chef ) Albina Belabiod Michèle Larivière

photographie

Aline Paley, Nicolas Brodard

conception

Blossom Communication, Genève

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Imprimé à Verbier par Publiprint

7 | le festiva l Au quotiDien

points forts

des rendeZ-vous incontournabLes

Une journée où chant et piano sont sous les projecteurs !

A l’Église, deux pianistes magistraux vous invitent à la fantaisie et au rêve. Marc-André Hamelin (11h00) et Roland Pöntinen (14h30) joueront des pièces du grand répertoire roman-tique: Schubert, Liszt, Chopin…

Charles Dutoit aime les défis ! Le Verbier Festival orchestra, dix solistes internationaux, dont la mezzo-soprano américaine Kate Aldrich qui triomphe actuellement dans le rôle de la cigarière, et trois chœurs donneront vie à Carmen. À 19h00, Salle des Combins, un rendez-vous incontournable de cette édition !

A 20h00 à l’Église, la poésie de La Belle Maguelone, chantée par Matthias Goerne, avec Yuja Wang au piano, vous envoûtera avec douceur.

matthias goerne

Lundi 25 JuiLLet

Last MinuteCe soir, concert de 19h00 Salle des Combins

Séance exceptionnelle de dédicace CDs avec Daniil trifonov à l'issue de son concert, organisée par le disquaire du Festival, Discofeel. CDs en vente sur l'Esplanade des Combins.

kate aldrich

Des billets pour la plupart des concerts sont encore disponibles !

• Billetterie principale du Festival Route de Verbier Station 88 9h30-12h00 et 14h00-19h00

• verbierfestival.com site sécurisé• +41 (0)848 771 882 9h30-12h00 et 14h00-19h00

Un guichet du soir vous attend égale-ment entre 18h00 et 19h00 à la Salle des Combins

infoservices: +41 (0)27 775 24 44

09h30 | HÔteL De LA PoSte * ACADeMY Master class d'alto avec Lawrence Power

09h30 | tÉLÉVeRBieR * ACADeMY Master class de violoncelle avec torleif thedéen

09h30 | CHALet oRnY * ACADeMY Master class de piano avec Klaus Hellwig

10h00 | CinÉMA * ACADeMY Master class d'opéra avec Dan ettinger

10h00 | ÉCoLe De LA CoMBA DiSCoVeRY Découverte de l’opéra et atelier vocal autour de Carmen (gratuit)

11h00 | ÉGLiSeMarc-André HAMeLin Pianofranz schubert (1797-1828)franz liszt (1811-1886)Fin du concert à 12h45

13h30 | BAGneS JunioR oRCHeStRARépétition publique du Verbier Festival Junior Orchestra au collège de Bagnes au Châble (entrée libre)

13h30 | CinÉMA * ACADeMY Master class d'opéra avec Dan ettinger

14h00 | CHALet oRnY DiSCoVeRY Conversation: Claudio Desderi with Stephen Johnson (in English, free entrance)

14h30 | ÉCoLe De LA CoMBA DiSCoVeRY Découverte de l’opéra et atelier vocal autour de Carmen (gratuit)

14h30 | CHALet D’ADRien * ACADeMY Master class de musique de chambre avec Gábor takács-nagy

14h30 | ÉGLiSe Roland PÖntinen Pianofrédéric chopin (1810-1849)franz liszt (1811-1886)claude debussy (1862-1918)isaac albéniz (1860-1909)Fin du concert à 15h30 (sans entracte)

16h30 | CinÉMA * ACADeMY «La Verbier Festival Academy Présente»

18h00 | CAFÉ CHoPin DiSCoVeRY Pre-concert talk with Stephen Johnson (in English, free entrance)

18h00 | CAFÉ SCHuBeRt DiSCoVeRY Présentation du programme de la soirée avec Michèle Larivière (entrée libre)

19h00 | SALLe DeS CoMBinS VeRBieR FeStiVAL oRCHeStRACharles Dutoit DirectionKate ALDRiCH (Carmen)Dmytro PoPoV (Don José)Laurent nAouRi (Escamillo)Sylvia SCHWARtZ (Micaëla)Julie PAStuRAuD (Mercédès)Florie VALiquette (Frasquita)Francis DuDZiAK (Le Dancaïre)François PioLino (Le Remendado)Jean-Luc BALLeStRA (Moralès)David SHiPLeY (Zuniga)CHŒuR «MASteRVoiCeS»(Direction musicale, Ted Sperling)CHŒuR «CAntiAMo» De L’ÉCoLe De CHAnt Du HAut-VALAiS(Direction musicale, Hansruedi Kämpfen)georges Bizet (1838-1875)CarmenFin du concert à 22h00 (avec entracte)Ce concert est sur-titré en français

20h00 | ÉGLiSeMatthias GoeRne BarytonYuja WAnG PianoCaroline De Bon Récitantejohannes Brahms (1833-1897)Fin du concert à 21h30 (sans entracte)

20h30 | HAnGAR FeSt’oFF Florian Favre (Jazz explosif, entrée libre)

23h00 | ÉGLiSe oRCHeStRASConcert «Fenêtre sur Orchestre» (entrée libre)

* Accès sur présentation du Learning Pass ou entrée libre pour les Amis du Verbier Festival, les détenteurs d’un billet de concert du jour et les jeunes de moins de 16 ans.

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