Le chef de l’armée suisse, André Blattmann l’a déclaré · 2 C’est pas pour direRubrique !...

9
VENDREDI 19 MARS 2010 N o 11 Fr. 3.– / Abonnement annuel Fr. 140.– www.vigousse.ch Justice Un bon coup de Valais p. 2 Polices romandes « Engagez-vous, qu’y disaient... » p. 4 Carrés musulmans Une affaire loin d’être enterrée p. 11 Presse romande Le petit jeu des chaises musicales p. 12 Avis mortuaires p. 17 Le seul canard à deux balles qui ne coûte que 3 francs ! JAA CH–1025 Saint-Sulpice PP/Journal Les banquiers genevois sont soulagés, la prison de Champ-Dollon est surchargée « L’ennemi, c’est comme le sexe. Faut tirer dessus de temps en temps pour avoir la paix. » [Pierre Desproges] Le chef de l’armée suisse, André Blattmann l’a déclaré : C’est pas pour dire p.2

Transcript of Le chef de l’armée suisse, André Blattmann l’a déclaré · 2 C’est pas pour direRubrique !...

VENDREDI 19 MARS 2010 No 11 Fr. 3.– / Abonnement annuel Fr. 140.– www.vigousse.ch

Justice Un bon coup de Valais p. 2

Polices romandes « Engagez-vous, qu’y disaient... » p. 4

Carrés musulmans Une affaire loin d’être enterrée p. 11

Presse romande Le petit jeu des chaises musicales p. 12

Avis mortuaires p. 17

Le seul

canard à deux

balles qui

ne coûte que

3 francs !

JAA CH–1025 Saint-Sulpice PP/Journal

Les banquiers genevois sont soulagés, la prison de Champ-Dollon est surchargée

« L’ennemi, c’est comme le sexe.

Faut tirer dessus de temps en temps pour avoir la paix. »

[Pierre Desproges]

Le chef de l’armée suisse, André Blattmann l’a déclaré :

C’est pas pour dire p.2

Vigousse vendredi 19 mars 2010

3

Vigousse vendredi 19 mars 2010

Avec le temps va, tout s’en va...Voici une affaire typique « traitée » par l’Office du juge Pitteloud. En 2000, la Caisse cantonale valaisanne de chômage dépose plainte pour violation de la loi sur l’assurance chômage, escroquerie et faux dans les titres à l’encontre de personnes travaillant pour une société qui, depuis, a fait faillite (mais qui a rem-boursé). Certains avaient touché des indemnités pour réduction d’horaires alors qu’ils bossaient à plein-temps, sur la base de faux contrats établis par des administrateurs. Parmi eux, un homme de loi, par ailleurs administrateur d’une banque valaisanne. L’affaire s’est soldée par un non-lieu en février dernier, pour cause de prescription. Question : si le dossier n’avait impliqué que des gens modestes, aurait-il som-meillé dans les tiroirs du juge jusqu’à la prescription ?

Vigousse

Point VDes enfants de chœur gérontophiles provoquent un nouveau scandale : un prêtre brésilien de 82 ans victime d’une fellation.2 RubriqueC’est pas pour dire ! 3

Vigousse Sàrl, Rue du Simplon 34, CH-1006 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected] Tél. +41 21 612 02 50 > Fax +41 21 601 11 75 > Directeur rédacteur en chef : Barrigue > Rédacteurs en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef d’édition : Roger Jaunin > Secrétaire de rédaction : Monique Reboh > Abonnements : [email protected] > Tél. +41 21 695 95 81 > Publicité : Inédit Publications, Jordils 40, CH-1025 Saint-Sulpice [email protected] > Layout et production : www.unigraf.com > Imprimé en Suisse chez Courvoisier-Attinger SA/Bienne > Tirage : 15 000 ex.

Victime de l’épidémie de burn-out qui semble frapper l’Office du juge cantonal valaisan, Yves Cottagnoud est momentané-ment hors service. C’est mieux pour tout le monde.Le juge d’instruction valaisan Yves Cottagnoud travaille sous les ordres du juge Pitteloud. Et en parfaite symbiose manifestement : lui aussi se trouve être en congé maladie, et pour burn-out aussi selon ses dires, même si ce n’est pas officiel. Un homme à terre, donc. Enfin pas tout à fait, puisqu’il a été surpris aux commandes d’un avion. Une activité commerciale qui permet à ce malheureux d’arrondir ses fins de mois : il est vrai qu’il ne gagne que 12 000 balles par mois, contre 22 000 pour son boss Pitteloud. « Un pilote atteint de burn-out ne peut pas voler ! », affirme l’Office de l’aviation civile, clair et net. Mais cette règle, sans doute, ne s’applique pas au juge Cottagnoud. Lequel, amusante précision, est justement responsable de la sécurité du groupe de vol à moteur de Sion ! Mais passons, car Cottagnoud est un gentil gars. Assez beau gosse, 39 ans, calme et pondéré, un peu effacé, un côté vieux garçon… Bref, tout le contraire de Jo Pitteloud. Et surtout, il est très à l’écoute des gens. Il est tellement gentil qu’il lui arrive de leur promettre des choses en totale contradiction avec son rôle de juge, voire avec la réalité des faits. Il est même aimable au point de verser une avance pour frais de 50 000 francs à un expert qu’il sait contesté. Une somme non récupérable, et donc à la charge de l’Etat. Ce brave type est pourtant redouté des flics qui, au gré des affaires, travaillent sous ses ordres. C’est qu’ils craignent les emmerdes que leur vaut son côté tête en l’air. Par exemple, il fait arrêter un présumé pédo-phile mais oublie de faire fouiller immédia-tement son domicile, ou alors il oublie un prévenu en prison préventive…On l’aura compris, ce juge d’opérette fait plutôt mal son travail, et beaucoup sont d’avis qu’il mérite la suspension. Le hic, c’est que le Tribunal cantonal ne peut dessaisir un juge de ses dossiers tant qu’il est en arrêt maladie ! Souhaitons-lui donc un prompt rétablissement.

Vigousse

On trouvera ci-contre deux portraits de juges d’ins-truction cantonaux valai-

sans pas piqués des hannetons. Quand on voit comment ces gens conçoivent leur métier, on ne peut souhaiter à personne de tomber entre leurs pattes.Dans la nouvelle procédure pénale donc, les procureurs, qui dépen-dent directement de l’Etat, seront chargés d’instruire les affaires cri-minelles « à charge et à décharge ». Ce qui pose juste deux petits pro-blèmes. D’abord leur indépen-dance. Fonctionnaires, nommés par les autorités politiques can-tonales, ils auront une légère ten-dance à ne pas désobliger ceux qui les nourrissent. Leur résistance aux pressions ne dépendra que de la force de leur caractère. Un peu mince, comme garde-fou.

Le juge d’instruction est mort,

vive le procureur !Instruction à charge Dès 2011, ça va drôlement bouger dans les arcanes de la Justice. Nouvelle procédure pénale fédérale oblige, les vénérables juges d’instruction vont laisser la place à des procu-reurs. Juge ou proc’, dira-t-on, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Sauf que pas forcément.

Connu comme le Pitteloud blancRenommée Jo Pitteloud a été le principal juge d'instruction cantonal du Valais. Jo Pit' faisait dans la démesure, l’extravagance et la dépression. Il a fait aussi beaucoup de conneries.

Cottagnoud, le juge qui vole

Le vice de la vertu Laurent Flutsch

Les top managers d’UBS se sont accor-dés en 2009 une rémunération globale sept fois supérieure à celle de l’année d’avant, et alors ? 700% d’augmenta-tion, c’est presque rien. C’est même un

sacrifice. Presque une sanction. C’est bien parce que les résultats 2009 ont été très mauvais.Les dirigeants en exercice ont donc perçu 68,7 millions de salaire au total. Peanuts ! Heu-reusement qu’il y a les bonus en sus. S’y ajoutent 41 millions versés à ceux qui sont partis. Ainsi Peter Kurer, débarqué l’an dernier, a-t-il reçu 1,8 million d’indemnités et honoraires, plus 3,3 millions pour sa caisse de pension. Car on ne badine pas avec le social, à UBS, et c’est tout à son honneur.Le plus étonnant, voire le plus écœurant, c’est qu’il y ait des responsables politiques pour s’en offusquer. Car ça n’a pas raté : une fois de plus, à peine annoncés ces 700% d’augmentation, le chœur des Vierges effarouchées a fait part de sa surprise, de son agacement, de son incom-préhension, et patati et patata. Même la droite. Même les radicaux. Pauvres banquiers, comment veut-on qu’ils s’y retrouvent ? Durant des années, ils ont été choyés par les partis bourgeois, radicaux en tête. Comme des enfants prodigues, ils ont été bénis, encouragés, protégés, couvés, couverts. Recon-naissants, ils offraient chaque année aux partis amis de jolis cadeaux sonnants et trébuchants. Tant d’amour, tant de connivence émouvante... Et tout à coup, sans avoir rien fait d’autre que ce qu’ils ont toujours fait, voilà qu’ils se font enguirlander ! C’est trop injuste.Les banquiers suisses sont cohérents et fidèles à eux-mêmes : ils se comportent comme des ban-quiers suisses, ce n’est pas de leur faute. En revanche, l’attitude soudainement vertueuse de leurs anciens amis politiques est vraiment à gerber.

Ensuite, il y a la nature même de leur job. Le procureur représente le Ministère public, autrement dit l’accusation. Son boulot est de réu-nir des charges contre un prévenu et si possible de le faire condam-ner. Gageons donc que les futurs procs’ auront plutôt tendance à charger qu’à décharger. Et même si les avocats pourront entrer plus tôt dans la procédure, certains in-culpés auront peu de chances de faire entendre leur point de vue.Suppositions malveillantes que tout cela ? A voir ce qui se passe déjà aujourd’hui, alors que la ré-forme n’est même pas entrée en vigueur, il y a de quoi s’inquiéter un brin.

Patrick Nordmann

Cour

euil

Guzn

ag

« Je suis payé par les contribuables du Valais pour boire des verres ! »

Ainsi parle le ventripotent super juge qui fréquente beaucoup les pintes et n’hésite pas à s’y compor-ter comme un malotru.Le chef de l’Instruction pénale du Valais porte fièrement ses 63 ans. Réputé excellent tacticien et fin juriste, quand il est ivre, plus rien ne l’arrête. Il boit dans les verres des clients et se permet de leur cas-ser la gueule s’ils osent émettre la moindre protestation. Et il lui ar-rive aussi, quand il est bien chaud, de se foutre à poil dans les estami-nets et même d’uriner sur les tables.

Toujours plein de prévenance, il n’hésite pas, devant témoins, à rudoyer un confrère avec lequel il n’est pas d’accord : « C’est toi, l’es-pèce de sale pute qui a rendu cette décision? » « Vous oreilles? Vous pas en-tendre ? », a-t-il lancé un jour à un prévenu qui ne pigeait pas grand chose à l’accent de Jo Pit’.Dans les affaires qu’il traite, il peut être parfaitement imprévisible, au point de laisser traîner des dos-siers jusqu’à prescription.Le drôle de juge et son Of-fice gaspillent aussi l’argent du contribuable. Dans une affaire internationale, il avait envoyé un

avocat assister à une audition à Lyon, alors qu’il savait parfaite-ment que celui-ci ne pourrait y assister. L’avocat, refoulé à l’au-dience, lui réclame aujourd’hui en-core des milliers de francs pour ses frais, somme qui sera sans doute puisée dans les caisses de l’Etat. Jo Pitteloud traîne tellement de casseroles du même genre qu’on pourrait y mijoter une gigantesque soupe à la grimace. Pour s’en dé-barrasser, les PDC valaisans, Christophe Darbellay en tête, ont essayé de le propulser au Tribu-nal pénal fédéral à Bellinzone. Le groupe démocrate chrétien à Berne l’a retoqué et il s’est retrouvé à la case départ, d’où son spleen actuel.On pourrait se réjouir à l’idée que dès l’année prochaine les juges d’instruction seront remplacés par des procureurs, mais manque de bol, Jo Pit’ a repris du service à 20%, pour faire quoi ? Pour an-noncer sa démission à la date du 31 aôut 2010 !

Jacques Musy

4

Vigousse vendredi 19 mars 2010

5

Vigousse vendredi 19 mars 2010

Faits divers et variés « Ces croix n’ont rien à faire sur les sommets. » Un certain J. de Nazareth avait dit pareil.

Samedi dernier à Saint-Mau-rice, l’Académie de police valdo-valaisanne organisait

sa journée d’information, destinée avant tout aux jeunes gens dési-reux d’embrasser la carrière. Les aspirants aspirants ont ainsi pu visiter le centre d’entraînement de Savatan : des installations naguère classées secret militaire, et qui dé-sormais permettent de former les apprentis flics dans un décor re-constitué de rues, de magasins et d’habitations.La campagne de recrutement des polices vaudoise et valaisanne a été lancée à la mi-février, notam-ment à coups de pubs radio et télé. Et dans quelques semaines se dérouleront les examens d’entrée, réservés aux jeunes Suisses de 15 à 32 ans et titulaires d’un CFC. Ils devront se soumettre à une série d’épreuves dont une dictée, un test de condition physique et des ques-tions de connaissance générale. En moyenne, 10% des candidats seront retenus pour combattre le

Il doit y avoir un truc avec les impôts des vedettes. Elles ont dû morfler avec la taxation de 2009

et il a fallu méchamment arrondir les fins de mois. Vous avez vu le nombre de spots, sur France Télé-visions ou TF1, avec une tronche connue ? Bernard Farcy, acteur dont on ignore le nom mais dont on connaît bien la gueule (c’est le commissaire zinzin dans la série des Taxi) interprète le directeur dans les spots de la Maaf. Une pub qui détourne, pompe ou recycle la série Palace, si impertinente en 1988. Un humour comme tou-jours récupérable et banalisé par le marketing. Il y a pire. Jean Roche-fort, qui semble avoir de la peine à payer le fourrage de ses chevaux, se vautre dans une dantesque pres-tation de mongolien pour la firme Amaguiz.

côté obscur de la force. Ces heu-reux élus commenceront les cours en mars 2011, passeront leur bre-vet de policier une année plus tard et crâneront dans leur voiture avec des Ray-Ban à partir de 2013.Samedi dernier donc, Vigousse s’est levé à 6 heures du matin pour se rendre à la journée d’informa-tion. Un effort considérable à bien des égards, mais scientifiquement payant puisqu’on a pu mesurer le degré de subtilité des potentiels futurs superflics de la région. Trois exemples, garantis 100% authen-tiques.Echantillon numéro 1 : « Est-ce qu’on apprend à faire la différence entre un dealer et un vrai Suisse ? » Sans commentaire. Echantillon numéro 2 : « On peut savoir com-ment former les aspirants de la sû-reté dans le secteur comptabilité en engageant une formation parallèle dans les plongeurs ou en circula-tion?» En voilà un qui a intérêt à assurer dans l’épreuve sportive. Echantillon numéro 3 :« La publi-

Le summum, toujours depuis sep-tembre 2009, c’est Allianz qui a su convaincre Charlotte Rampling. L’actrice incarne « La Raison », sorte de directrice qui préside une assemblée de tarés. De quoi écor-

Police Academy

Les fils de pub rentabilisent le trottoir

Elevage de poulets Lors de la journée d’informa-tion des futurs flics, la relève ne relève pas le niveau.

Epidémie Les stars cachetonnent de plus en plus dans les pubs télés. Depuis l’automne passé, c’est une pandémie bien plus importante que la porcine H1N1.

cité disait que policier ça offrait une vie plus variée. Pourquoi ? » Réponse d’un instructeur : « Ben on fait plein de choses, la police c’est 100 mé-tiers, et même comédien, parce que lors de simulations de crime, cer-

ner une image si « british ». Char-lotte qui cachetonne pour Allianz, on se dit qu’elle évite de justesse l’ANPE. Cela bousille les fantasmes de tous les portiers de nuit. Pour-quoi je râle ? Ces stars jouent avec

Pour les ensoutanés sour-cilleux d’Ecône, le voisinage d’un stade flambant neuf

équivaut aux flammes de l’enfer : du bruit, des voitures, des foules animées, le culte païen du Ballon Rond. Le Diable, quoi.Et pourtant. La sainte Fraternité Saint Pie X pourrait tirer grand profit de cet édifice impie. Imaginons, par exemple, que les supporters viennent confesser leurs péchés après avoir englouti des litres de bière, beuglé des torrents d’injures et d’obscénités, voire bastonné les demeurés adverses : à dix balles l’absolution, les caisses d’Ecône déborderaient très vite. Et tous les grigris hétéroclites que la Fraternité possède en magasin et qui s’empoussièrent en attendant le bigot gogo ? La Vierge magnétique qui brille dans la nuit, le flacon plastique d’eau bénite en forme de cœur de Jésus, le cierge à effigie de Pie X et autres bondieuseries pourraient se vendre comme des petits pains ; il suffirait de dire qu’ils vont porter chance

au FC Sion. D’autant que dans sa situation, l’intervention du Tout-Puissant représente l’ultime espoir. Au-delà du business, la communauté d’Ecône pourrait bénéficier des avantages liturgiques d’un grand stade. Pour l’heure, elle ordonne ses prêtres sur la Grande Prairie du Séminaire, un terrain franchement mal plat où l’autel

Le foot : du beurre dans les Ecônards LIGA MISSA EST Le Tribunal cantonal valaisan a débouté la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, qui s’opposait au projet de stade de Christian Constantin à Riddes. Au lieu de jeter l’anathème sur le stade, les intégristes devraient louer ce miracle divin : la pelouse, c’est du blé.

Le petit chat n’est pas mort Samedi passé, à Lausanne, suite à une périlleuse opération de sauvetage, un chat a été sorti vivant de sous les rails du M2. Le syndic Daniel Brélaz regrette : « Dommage, ça m'aurait fait une jolie cravate. »

Ach, le pon temps !Un Allemand sur quatre regrette le Mur de Berlin. Les autres ne sont pas d’anciens Vopos.

Parties finesCalvin Klein rachète Tommy Hilfiger. Dans ce cas, on ne parle pas d'alliance, mais de pacs.

Pêche aux électeursAbstention préoccupante aux élec-tions régionales françaises. Aucune excuse pour les pêcheurs du dimanche de la côte Atlantique : la tempête Xynthia a amené de l’eau jusque dans les bureaux de vote.

Les rèves

tains jouent les emmerdeurs. » Ma-nifestement, il y en a beaucoup qui peinent ensuite à sortir du rôle.

Le Histrio

Pigr

Caro

la sympathie que nous leur accor-dons en dehors de la pub. Cela se révèle aussi jouasse qu’un pote, agent d’assurances, qui vous paie plein de verres et vous fait signer un contrat à la fin de l’apéro. Cela laisse la gueule de bois d’une légère trahison.Il n’y a d’ailleurs pas que les vedettes françaises pour passer au broyeur leur image. En Suisse, cela a frisé le pathétique avec Martina Hingis qui, voici peu, faisait de la retape pour une marque de machine à laver Zug. Cela a laissé des traces. Durant le tournage, on n’a même pas pris le temps de lui expliquer où se situait le compartiment pour mettre de la poudre (celui avec II). On a vu le résultat…Tout cela génère un engrenage. Ces prestations mercantiles, gras-sement payées, car j’espère qu’une image de star se négocie haut le compte en banque, sont taxées. Les impôts de nos vedettes vont grim-per en conséquence et il leur faudra continuer dans la pub. Entre deux, elles auront bien du temps pour un film.

Pierre-Pascal Chanel

Pitch

Mar

et

Selon le fameux palmarès éta-bli par le magazine Forbes, c’est désormais le Mexico-

Libanais Carlos Slim qui est l’homme le plus riche du monde. Doué en arithmétique, Slim a bâti son empire comme beaucoup de ses camarades multimilliardaires en profitant d’une crise financière et de ceux qu’elle avait mis sur la paille. C’est ainsi qu’il a pu racheter des petits commerces à vil prix. En 1990, ses accointances politiques, notamment avec le président Car-los Salinas, lui permettent de ra-cheter avec ses alliés, et pour une

bouchée de pain, un gros paquet d’actions de la télécom locale, Tel-mex, au moment de sa privatisa-tion. Aujourd’hui, elle capitalise à plus de 60 milliards.Passons sur le dauphin, Bill Gates. Non seulement parce qu’il faut protéger les dau-phins, mais en plus parce que tout le monde connaît son système d’exploitation, dans tous les sens du mot. Il suf-fit pour s’en rendre compte de ne pas travailler avec des logiciels Mi-

crosoft (ou de travailler avec eux).Passons aussi sur le troisième et médaille du bonze inoxydable, Warren Buffet. En quatrième et cinquième position se pointent deux Indiens, Mukesh Ambani et Lakshmi Mittal. Etonnante, cette percée des multimilliardaires dans un pays où le revenu par habitant est de 3 francs par jour, non ? La fortune Ambani vient du père, très tôt trafiquant de pièces de monnaie, puis actif dans l’import-export d’épices et de fibres en po-

lyester, à la base de ses propres fabriques de tex-tiles. En 1977, l’introduction en Bourse de sa so-

ciété Reliance fut un succès miro-bolant grâce au soutien mystérieux de sociétés de l’île de Man. Qu’il contrôlait, naturellement. Il n’a ja-

Pourris de milliardsGrands requins Le classement des personnages les plus riches de la planète confirme que l’argent n’a pas d’honneur.

mais caché avoir corrompu politi-ciens et fonctionnaires tout au long son existence. Quant à Lakshmi Mittal, il applique scrupuleusement les préceptes de sa caste : « Extrais le profit où qu’il soit et achète la loi si nécessaire. » Pour lui, le profit maximum est une obligation religieuse majeure. Normal donc que Mittal rachète méthodiquement des sociétés afin de les démanteler, en rapatriant richesses et brevets sous des cieux plus exploitables.Ce petit tour d’horizon pour rap-peler (mais était-ce bien néces-saire ?), que le sens moral est un sérieux handicap pour entrer dans le clan des sacrés « veinards » qui occupent la tête du classement de Forbes. Ou la tête du classement de fourbes.

Vital Sven

chancèle et où la pieuse assistance doit jouer les dahuts. Ça fait désordre, vis-à-vis des richissimes familles françaises venues assister à l’élévation spirituelle de leurs rejetons à crâne rasé. Alors qu’au milieu d’un stade de 20 000 places, la foi aurait une tout autre allure. Et le latin, dans les haut-parleurs de l’édifice, emplirait la vallée et prendrait une dimension à convertir sur-le-champ le plus vorace des bouffeurs de curés. Plutôt que de s’obstiner et de déposer un recours au Tribunal fédéral, les grands prêtres d’Ecône devraient se rendre à l’évidence : le foot et la religion c’est kif-kif. Amen.

Pierre-Pascal Chanel

Le sens moral ? Un sacré handicap !

6

Vigousse vendredi 19 mars 2010

7

Vigousse vendredi 19 mars 2010

Révélation du Matin (15.03.2010) : « Les adultes boivent aussi ».

Haïtiens ont déjà perçu bien assez pour rebâtir leurs trois cabanes en torchis, et qui fera donc taire la première rumeur. – Si enfin il s’avère qu’aucune de ces méthodes ne fonctionne, mal-gré le fait que l’on soit innocent, il est toujours possible de se livrer réellement aux actes qu’on nous prête. Du moment qu’on a les em-merdements, autant profiter des bons côtés qui vont avec. Moi par exemple, lorsqu’il a com-mencé à se murmurer que j’avais une relation avec Miss Suisse ro-mande, je n’ai pas nié. Au contraire, j’ai séduit cette gourgandine et l’ai prestement mise dans mon lit. Où elle est peut-être d’ailleurs en-core, ça fait un moment que j’ai plus regardé. Toujours est-il que lorsque la presse m’a questionné sur le sujet, j’ai pu rougir non d’in-dignation mais à cause de souve-nirs coupables. Ce qui est tout de même plus satisfaisant du point de vue de l’ego.

Professeur Junge

Comme vient de le démontrer la mésaventure du couple Sarkozy-Bruni, personne

n’est à l’abri des rumeurs les plus folles, qui peuvent partir de rien et se répandre à la vitesse de l’éclair. Voici quelques astuces pour les combattre.– La solution la plus simple est de ne rien accomplir de marquant et de rester inconnu du public. Il est alors peu probable que le bruit cir-cule que Carla Bruni vous trompe avec un chanteur à la mode. D’au-tant que les chances d’épouser préalablement Carla Bruni en étant anonyme sont nulles.

Alexandre Brélaz, fils de*, se lance lui aussi dans le militantisme en s’agitant sur son groupe Facebook : Pour que les jeunes

sans-papiers puissent faire leur apprentissage. Et c’est tout à son honneur de régler son pas sur le pas de son père, ce héros. En revanche, on constate sur le profil Facebook de ce jeune Helvète, fils d’institutrice et de prof

– On peut arguer du fait que l’on ne dispose pas d’un temps suffi-sant pour accomplir ce dont on est accusé. (Sauf si l’on est chômeur et

que la rumeur prétend justement que l’on n’en fout pas une rame !) Nicolas Sarkozy est allé plus loin en affirmant que la charge de pré-sident de la République ne lui laissait même pas le loisir de com-

menter ces affabulations. Et il est indéniable qu’il a pas mal de bou-lot à rattraper après avoir négligé sa fonction durant une année avec son divorce et son remariage.– Il est possible de décrédibiliser la rumeur en en créant une encore plus énorme. A force de révéla-tions fantaisistes, l’intérêt du pu-blic s’évanouira. Sarkozy pourrait ainsi lancer le bruit que Carla Bru-ni et Benjamin Biolay ont couché

ensemble dans le cadre d’un film porno à but caritatif tourné par la baronne de Rothschild, et dont les bénéfices seront reversés aux vic-times du séisme d’Haïti. Ce qui est bien entendu stupide, puisque les

de maths devenu syndic imposant, que l’ortho-graphe n’est pas son fort.Mais nous ne nous arrêterons pas à ce détail, car si ses écrits sont abscons, ses photos elles, sont éloquentes: Alexandre en hélico, Alexandre à table, Alexandre en voyage d’études, le papa d’Alexandre qui prononce son discours du 1er Août…Nous proposons donc au jeune Alexandre de lancer en parallèle un nouveau groupe : Pour que les jeunes « sans lettres » puissent apprendre à écrire correctement.

Vigousse* Nom connu de la rédaction.

Pour Blattmann comme pour Brélaz, l’ennemi, c’est la Grèce.

bénéficierez de l’appui de véritables professionnels de la spiritualité. Vous êtes rongé de l’intérieur par une soif d’« écoute », d’« em-pathie » et de « compassion » ? Lytta Basset, coordinatrice de la formation, se fera une joie de vous en fournir à la louche.

Bien connue du grand public, la fa-meuse théologienne mettra en pra-tique son talent pour interpréter à sa guise ses contes de fée préférés et leur faire cracher les poncifs bien-

Une révolution à l’Université de Neuchâtel ! Pour tous ceux qui ne trouvaient pas

leur compte dans les formations pointues en biologie, hydrogéo-logie, psychologie, archéologie et autres fadaises qui ignorent que l’homme est le centre de l’univers, un tout nouveau « Certificate of Advanced Studies » vous permet-tra, pour la modique somme de 4000 francs, de suivre une forma-tion en « accompagnement spiri-tuel ». Youpi !Qui n’a pas envie d’en savoir plus sur le « sens de la vie », sur les « va-leurs qui transcendent la personne », sur l’« Autre qui se tient au plus insu de l’humain » ? Qui ne souhaite offrir à son prochain la « guérison intérieure », l’« accomplissement de soi », et « partager » le « chemin » de la « quête de sens », en partena-riat, cela va de soi, avec le « Tout-Autre » ? Si en plus vous ressentez le besoin impérieux de vous dé-sencombrer de votre temps et de votre intelligence, n’hésitez plus, allez à l’Université de Neuchâtel ! A défaut de réponses claires, vous

Bondieuseries Quand une institution sérieuse, publique et laïque propose d’enseigner des contes à dormir debout.

Bien profond dans l’actu !

Enfin, après de longs mois de frimas et de paysages en noir et blanc, la vie se teinte

de douceur et de couleurs. Les parterres se parent de fleurs bi-garrées, les champs troquent leur manteau brunâtre contre une ca-peline d’herbe tendre, les oiseaux gazouillent leurs chants têtus et les doux rayons de l’astre des astres réchauffent les corps et les cœurs. Gnagnagna.Sauf que le printemps, ce n’est pas que ça. Voilà que les garden-centres ressortent les meubles en tressé synthétique, les balançoires aux couleurs criardes et les sacs de terreau en 300 variétés au moins : universel, spécial fleurs, fleurs des

champs, herbacées, rosiers, gazon, plantes grasses, plantes exotiques, cactées, enrichi, maigre, au crottin, azoté, oxygéné, spécial brillance, anticalcaire, au bifidus actif, sans bouillir, enfin on mélange peut-être un peu mais bon. Et les tondeuses. La tendance 2010 de la tondeuse est au modèle triple lame, sac en fibre bio, bras escamotable pour un encombrement minimum et « mo-teur silencieux ». C’est ça, c’est ça. On y croit. Le samedi à 7 heures du matin, quand le voisin sortira son engin, on verra comme il est silen-cieux, ce moteur.Et s’il n’y avait que ça. Mais le prin-temps, c’est aussi le thermomètre qui joue au yoyo, un jour on gre-

lotte, le lendemain 28 degrés, pas moyen d’arrêter le chauffage mais il faut ouvrir les fenêtres, quadra-ture du cercle, gaspillage et pa-gaille de fringues entre écharpe et shorts. Le printemps, c’est encore ces saloperies de pollens qui font l’œil en eau et la narine en feu. C’est Pâques, ses œufs couleur de Sugus et ses hordes de lapins en chocolat refondu de l’année d’avant. C’est l’Ascension qui porte mal son nom, puisque l’entier de l’hémisphère nord n’a qu’un but ce jeudi-là : descendre vers le Sud. Plus tard, en juin, c’est le casse-tête organisationnel, quand le corps en-seignant entre déjà dans sa phase d’acclimatation aux vacances, tan-dis qu’au bureau, il s’agit justement de boucler les dossiers de l’année en cours, et tenez, de la suivante aussi, tant qu’à faire. Alors à tout prendre, vivement l’hiver pro-chain !

Catherine Avril

Merde, voilà le printemps...Mars et ça repart Entre tondeuses garanties silen-cieuses et thermomètre yoyo, c’est carrément l’enfer.

Fils de...Tel Vert, tel fils Quand Brélaz junior milite, ça donne ça.Sur Facebook,

bonjour les ennemis !L’autre jour, l’armée israélienne a annulé un raid en Palestine à cause de Facebook. Un soldat fe-jui (que j’ai ajouté hier, mais il a toujours pas accepté d’être mon ami) avait mis sur son profil des infos sur le raid qu’ils allaient faire et à cause de ça, son commandant adjudant-chef général de mes deux s’est dit que, pour finir, ils allaient pas défoncer ces Arabes aujourd’hui. Annulé, le raid ! Donc je me suis rendu compte que Facebook pouvait contrôler l’armée. C’est un truc de malade ! Imagine que si Barack Obama met comme statut « I will destroy France » et que Nicolas Bruni le voit, il peut envoyer un message inbox au centurion caporal de lieutenant de son armée en lui disant de faire pire gaffe et que les Etats-Unis d’Amérique Noire vont jeter des bombes sur la Tour Eiffel ! Et comme ça, vu que tout le monde est chaud, on peut faire une putain de guerre mondiale avec des explosions et des morts et, surtout, on aura congé à l’école. Les gars, Facebook, c’est une arme !Et même en Suisse, hein ! La preuve, l’autre jour, je mâtais Mise au Point sur la chaîne de ma grand-mère, la TSR, et y avait un reportage sur David L’Epée, le boss du Mouvement citoyens neuchâte-lois. Ben lui, sur Face, vu qu’il s’est senti accusé par l’émission d’avoir été dans un gang de fachos, il a écrit : « Après des années de lutte antifasciste, ça fait quand même chier, vraiment. » Il a pu argu-menter sa défense. Et hyper bien, en plus !

Les vieux sont consPatricio, 13 ans

Accompagnement spiritueuxL’opium du peuple à l’Uni de Neuchâtel

pensants dont elle a le secret. Le dialogue inter-religieux sera sans nul doute de la fête. En revanche, on n’abordera pas la nécessité d’une plus grande écoute entre le bacille de la peste et le virus Ebola. C’est qu’on ne peut pas résoudre tous les problèmes à la fois.Au cas où vous ignoreriez toujours comment « accepter ce qui est », ou « lâcher prise », ou encore « trouver du sens » là où il n’y en a pas for-cément, l’experte mondiale de ces questions importantes ne manque-ra pas de vous édifier. Oui, Rosette Poletti en personne sera de la partie. Elle vous apprendra sans doute à tenir compte des messages de votre « ange gardien », et vous rappellera que, dans le fond, « communiquer » et « écouter », c’est juste capital. De même, une argumentation serrée montrera que « donner » c’est telle-ment mieux que « recevoir », ainsi que bien d’autres perles de sagesse dominicale. On se réjouit.Bref, voilà enfin un peu de sur-naturel et de supplément d’âme dans nos écoles ! Gageons que ce mélange inattendu des croyances de l’âge du bronze et du New Age californien ne restera pas une expé-rience isolée au sein de nos inhu-maines institutions académiques. Sinon, qui expliquera d’où nous venons, et où nous allons ? Et qui mesurera jusqu’à quel point Jésus nous aime ? Et surtout, qui me ré-vélera où diable sont passées mes clés ?

Sebastian Dieguez

Gorce

Décrédibiliser la rumeur en en créant une plus énorme.

Le petit Vigousse de la langue françaiseGadget [gadGEt] n. m. Dispositif ou objet dépourvu d’utilité, superflu, oiseux, frivole, vain. Négligeant le nécessaire, cette pauvre demeurée dépensait des fortunes colossales en gadgets dont elle tentait désespéré-ment, et sans le moindre succès, de justifier l’utilité. (J.-P. de Monther-lant) ♦ Syn. Bricole, bidule, machin, Armée suisse.

Rumeurs malignesLa vie c’est pas compliqué Le profes-seur Junge, phare de la pensée contem-poraine, nous donne ses recettes pour sortir le monde du marasme. Cette semaine : comment faire taire la rumeur.Pi

tch

Vigousse vendredi 19 mars 2010 Vigousse vendredi 19 mars 2010

9Payez-vous un dessinateur sur www.vigousse-dessine.ch8 Traits percutants Le Pen reprend les voix que Sarko lui avait volées : œil pour œil, douze pour cent !

11

Vigousse vendredi 19 mars 2010

Tim Phelps, le héros de Mission Impossible nous a quittés. Il s’est autodétruit en 83 ans.Bien profond dans l’actu !

Les bricolages de Tonton Pierrick

O. & D.

VIVE LE PAPEOrdre et Discipline en a plus que marre des

religions, de la place qu’elles occupent dans la société et des guerres et dégâts inutiles qu’elles provoquent (ex : le 11 sept. 2001).Des religions, il y en a trop. Personne n’ose

le dire mais c’est bien cette abondance qui crée le désordre et la discorde au sein

des populations. Nous savons déjà que certains vont rouspéter mais nous devons

prendre des mesures drastiques et ne garder q’une seule religion. Nous avons choisi

la meilleure: La catholique, qui est nette-ment supérieure aux autres et surtout, qui a un Chef : Le Pape Benoît XVI. Et nous aimons savoir qui commande, à Ordre et Discipline.Pour les gens réfractaires au catholicisme

(il paraît que ça existe) nous les autorisons à rejoindre l’Eglise de Scientologie ou à

devenir bouddhistes, pour ceux qui n’ont pas peur du ridicule.

Vigousse vendredi 19 mars 2010

1 Pour bien réussir ton magnifique musée d’art contemporain non subventionné, il te faudra : un

poste de télévision passant en boucle des images de guerre, de sexe et de concours hippique commentées en polonais, de l’herbe à chats, un poussin mort depuis trois jours et une poupée gonflable.

Hé oui, que les arabophobes de base se rassurent, les mu-sulmans finissent par mou-

rir et pourrir dans un trou rempli de terre et d’asticots, comme eux. Sauf que (n’en déplaise aux mêmes arabophobes de base) nous, bons chrétiens, avons nos rituels funé-raires, et eux les leurs. Le président de la Coordination des organisa-tions islamistes de Suisse réclame donc un cimetière musulman par canton, et je ne sais pas pourquoi mais j’ai comme l’impression que cette histoire sent déjà un peu la merde (une odeur qui, comme cha-cun sait, parle à tout le monde sans distinction de couleur, de langue ou de confession). A en juger aux nombreuses réac-tions indignées et mâtinées de xé-nophobie à peine masquée, glanées au hasard de la grande toile, le su-jet risque bien de réveiller certains vieux démons. A propos, tentons donc d’illustrer nos illustres propos avec à-propos: sur le site du Matin (15 mars 2010, 10 h 19), tout le monde se contrefout des capsules Nespresso biodégradables de Jean-Paul Gaillard (1 commentaire), la

plèbe se bat les couilles du coma éthylique des adultes (4 commen-taires), la nation se désintéresse intégralement de la mort de Jean Ferrat (2 commentaires), et la mul-titude ignore carrément la victoire de Federer contre Hanescu (1 com-mentaire). Mais les gens, les vrais, ceux avec un cerveau, s’entre-dé-chirent déjà au sujet de l’ignoble réclamation de Farhad Afshar (31 commentaires) ! Mais pourquoi ne lâcherions-nous pas quelques hectares où tous les musulmans pourraient moisir tranquilles, entre eux, tour-nés vers la Mecque, et sans être dérangés par les odeurs de couronnes du voisin de gauche, ou les gémisse-ments du voisin de droite qui ressuscite dans l ’ indifférence générale ? Il est grand temps de penser à la terre de nos en-

fants. D’ici à quelques décennies, il ne fait aucun doute que la tourbe immonde de nos charniers chré-tiens s’asphyxiera sous les tonnes de prothèses mammaires de nos femmes adultères. Les cafards et les rats feront leurs nids des cadavres de nos fils homosexuels, malades, drogués, obèses, alcooliques et tel-lement bourrés de médicaments qu’ils ne se décomposeront plus. Même les vers n’en voudront pas ! Le salut jaillira alors peut-être de là où on ne l’attendait plus. De la terre de nos cimetières musulmans, pa-

tiemment fertilisée au fil des ans par les cadavres sains

de corps et d’esprit de nos amis arabes, rejailli-ra l’épi de blé nécessaire à la vie.

Fort de cette consta-tation, je nous pro-pose de considérer

les réclamations de Farhad Afshar comme du pain bé-nit.

Tonton Pierrick

Supplique pour être enterré sur la plage de TamanrassetReligion Les musulmans de Suisse réclament des cimetières.

Abo Vigousse | Case postale 74,

1025 Saint-Sulpice | 021 695 95 81

[email protected] | www.vigousse.ch

*s’ils ressortent frustrés, dis-leur sur un ton suffisant qu’ils ne comprendront jamais rien à l’art et que de toute façon ça t’aurait bien fait mal que ça leur plaise !

2 Commence par disposer tous

tes objets n’importe comment dans une pièce vide.

Fabrique tout seul un magnifique musée d’art contemporain non subventionné !

3 Et voilà ! Tu peux maintenant faire

payer tes œuvres très cher à des gens*.

Larg

e

MUSéE

MUSéE

12

Vigousse vendredi 19 mars 2010

13

Vigousse vendredi 19 mars 2010

Au feu, les journalistes !Reconnaissance. Les journalistes au cul d’un sondage de confiance. Selon l’étude toute fraîche du Reader’s Digest, les pompiers représentent, avec une cote de confiance de 92%, la profession la plus estimée des Suisses, juste derrière les infirmières. Avec leurs 28%, les journalistes sont en fin de clas-sement, loin derrière les policiers, les météorologues ou les pasteurs, juste devant les conseillers financiers. Il n’y a que les footballeurs, les vendeurs de voitures et, en queue de classement, les hommes politiques pour être moins bien considérés. Encore un petit effort, amis journa-listes. Soit vers le bas, en vendant des salades encore plus faisandées que celles des politicards. Ou alors vers le haut, en coiffant les sapeurs au poteau dans la manière de faire des pompiers !

Camille

Georges Kleinmann, une figure de la TSR, s’est éteinte. Prière de ne pas rallumer.

Cours toujours !Selon une étude commanditée par l’Association caritative britannique Sue Ryder Care, les hommes qui pratiquent régulièrement la course à pied ont une vie sexuelle beaucoup plus active que ceux qui demeurent sagement assis dans leur fauteuil. Menée auprès de 2000 personnes, l’étude montre que 10% des adeptes du jogging font l’amour une fois par jour, 5% deux fois, tandis que 25% des non pratiquants reconnaissent ne commettre l’acte de chair qu’une fois par mois. C’était bien la peine de déranger tant de monde pour, au final, découvrir qu’un homme qui aime les femmes n’est rien d’autre qu’un coureur !

Poupée gonflanteEn Coupe d’Angleterre, un supporter de Stoke City a eu la bonne idée de brandir au nez de l’infidèle John Terry une poupée gonflable sur les seins de laquelle on pouvait lire : « Je ne suis pas une femme facile, je ne couche pas avec Terry ». L’attaquant de Chelsea ne s’est pas dégonflé, qui a d’abord offert un véritable « caviar » à Frank Lampart avant de marquer lui-même personnellement. Et Chelsea a battu Stoke deux-zéro ! Pffft…

Buts en or !Wayne Rooney n’en finit plus de marquer des buts. L’attaquant vedette de Manchester United en est à 32 réussites toutes compétitions confon-dues, et sera l’une des attractions de la prochaine Coupe du monde. A tel point que le journal britannique News of the World s’est engagé à lui offrir 500 000 £ (plus de 800 000 fr.) s’il quittait l’Afrique du Sud avec le titre de meilleur buteur. Les habitants des townships de Johannesburg et de Soweto croisent les doigts.

Et ce sera tout pour cette semaine.Roger Jaunin

Le cahier des sports

Pas comme d’hab’A ceux que cela intéresse, les dirigeants de la F1 ont promis « un spectacle différent » de celui, parfaitement ennuyeux, de ces dernières années. C’est réussi : dimanche dernier s’est couru le premier GP de la saison, à Bahreïn, et Michael Schumacher n’a pas gagné !

Les journaux abondent en Suisse romande, c’est bien connu. Pour autant, la plu-

ralité des titres ne fait pas forcé-ment celle de l’information. Entre grands groupes, fusions, rachats, actionnaires et annonceurs, la sa-lade aux feuilles de choux baigne dans une sauce au goût industriel. D’un titre à l’autre et retour, la ronde de quelques rédenchefs interchangeables ne change rien. La seule chose qui évolue vraiment, c’est le nombre des journalistes, photo-graphes et autres salariés débar-qués. Rapide passage en revue.A la tête de L’illustré, occupée tem-porairement par Daniel Pillard après le départ de Christophe Passer (lequel, officiellement, sou-haitait se recentrer sur le grand reportage, et défense de rire), c’est Michel Jeanneret, ci-devant rédenchef adjoint du Matin, qui vient d’être nommé. Au Matin justement, soulagé depuis le dé-part d’Ariane Dayer au Matin Di-manche, c’est le grand reporter Christophe Pas-ser qui est le mieux placé dans la course au sacre. Au grand dam du person-nel de la rédaction, qui ne pensait pas avoir à su-bir pire qu’Ariane Dayer. Au Temps, la guerre de succes-sion consécutive au départ de Jean-Jacques Roth (nommé chef de l’information à la RTS) fut longue et acharnée. Cinq candi-dats étaient en lice : Pierre Veya, Joëlle Kuntz, Jean-Claude Péclet, Serge Michel et Alain Jeannet. Ce dernier, qui rêvait de quitter son poste de rédenchef de L’Hebdo, s’est livré durant quatre mois à un lobbying intense, mais vain : c’est Pierre Veya, jusqu’alors rédenchef adjoint du Temps et donc candidat naturel, qui a décroché la timbale. A noter que la procédure de sélec-tion a été confiée à un consultant externe, la boîte Pro Mind à Lau-sanne. Il faut croire qu’il fallait ce

Il n’empêche. Après la démission de deux têtes pensantes de la sta-tion valdo-fribourgeoise, après

les coups de gueule des syndics de Vevey et d’Yverdon qui regrettent leurs chaînes locales d’antan, après l’aveu que les recettes commer-ciales sont très inférieures aux pré-visions, on peut juste se dire que si ce n’est pas la crise, ça sent tout de même sa petite récession !Le fond du problème ne serait-il pas que La Télé pète plus haut que

Mass merdia Le Matin adopte un poussin. Manquerait-il de plumes ?

Un journal qui engage de nouveaux collaborateurs, en

2010, et qui ne compte que mar-ginalement sur la pub: bien joué Vigousse !Je faisais partie des sceptiques. Un satirique sur le micro-marché romand semblait relever du pari impossible. Les risques étaient nombreux. Il y avait celui de som-brer dans l’amicale des « ils-nous-ont-fait-rire-jadis », de régler des comptes dont le lecteur se fout éperdument, de faire du sous-Ca-nard Enchaîné, d’être plus vulgaire que nécessaire, etc. Sans compter l’omniprésent ouèbe et ses réseaux où l’humour se diffuse et se dis-sout plus vite que la capsule Nes-presso de la machine à café.J’avais dit ces doutes à Barrigue, tout en sachant l’énergie qu’il mettait dans ce projet. Of course, il l’avait mal pris. Comme j’aime bien vivre dangereusement, je réi-tère ici ma moue à propos du titre, un brin nunuche à mon goût.Mais c’est un détail, il suffit qu’on

Presse purée

mandat privé, sans doute coûteux, pour aboutir en fin de compte au couronnement logique du dau-phin en titre… La tendance est d’ailleurs nette au Temps : on n’y fabrique pas un journal, on y vend une marque. Un produit multi-média. L’heure est à la stratégie « entrepreneuriale », comme l’in-dique la récente nomination de la directrice adjointe Valérie Boagno, nettement plus proche du marke-ting et de l’édition que du journa-lisme. De leur côté, Joëlle Kuntz, Claude Torracinta et Guillaume Chenevière s’agitent pour créer une « certification », qui ferait du Temps un produit garanti « de qua-lité » certifié label authentique.

On dirait qu’il s’agit de vendre du Temps en boîte.Au Nouvelliste, ce sont les requins de la finance qui créent des re-mous en eaux troubles. D’abord, on entendit que le groupe français Hersant s’était emparé de la majo-rité des actions. Suivit un démenti maison, selon lequel ce géant ne serait qu’un candidat potentiel au rachat du titre, sans plus. En réa-lité, il semble que le Nouvelliste soit bel et bien en passe d’être phago-cyté par l’empire Hersant. Le ré-denchef Jean-François Fournier a déjà fait l’objet de pressions en dé-cembre dernier, direction la porte. Craignant que le journal ne se mue en un avatar valaisan de la presse provinciale française, où le contenu se limite aux échos des tournois de pétanque, aux concours de Miss

locales et à la pub de supérette, la classe politique du Valais se mobi-lise pour défendre sa tribune favo-rite. C’est la guerre dans le Vieux Pays.Signalons tout de même un ultime îlot d’indépendance dans ce vaste marigot, puisque Le Courrier ré-siste encore et toujours.Hormis cette salutaire exception, rien de nouveau : les éditeurs ven-dent du papier journal aux lec-teurs, pour vendre des lecteurs aux annonceurs, afin d’enrichir des actionnaires. Le journalisme et l’information sont en option, selon la stratégie marketing. Au besoin, quoi. Et à voir le contenu de la plupart des journaux, ce n’est pas un besoin qui presse.

Laurent Flutsch

Daube de canard La presse écrite romande marine dans son jus, avec un fort arrière-goût d’oseille.

La Télé région râle

son cul ? Les ex-stars de la SSR qui la dirigent n’ont tout simplement pas compris qu’une chaîne régio-nale n’avait qu’une seule raison d’être : la proximité avec son pu-blic local.Il faut les voir, c’t’équipe, se la jouer Canal+, grands plateaux et talk show prestigieux ! Mais à la mesure de la Suisse romande. Car le drôle dans l’histoire, c’est que lorsque Fathi Derder et Pascal Décaillet causaient encore dans

le poste de la Première, ils se pre-naient déjà pour les phénix des ondes, gonflant la moindre infor-mation, ronflants de leur propre importance.Déjà, à l’époque, ils se la pétaient, certains que le Monde, et la Suisse, sans eux, allaient s’arrêter.Les auditeurs ne pouvaient être que le réceptacle admiratif de leur dévouement à la cause pres-tigieuse de l’Information et jamais il n’aurait pu traverser l’esprit de ces messies qu’on s’emmerdait à les écouter.Concentrés sur leur propre glo-riole, nos pédants n’ont fait que reproduire cette suffisance dans une télé régionale qui n’attendait qu’une chose, que l’on s’intéresse vraiment à ceux qui vivent sur son territoire. Evidemment, c’est moins prestigieux et pour ces messieurs, ce serait vraiment déchoir.

Patrick Nordmann

La grenouille aussi grosse que le bœuf On cause beaucoup de La Télé, ces temps-ci, même si les méchants bruits qui courent sont démentis par un Philippe Sordet, président du conseil d’administra-tion et par un Christophe Rasch, directeur, qui s’exclament en chœur : « La Télé n’est pas en crise ».

Un vrai journaliste nous aime !

retienne un titre, ce qui est le cas pour Vigousse. Le plus important, c’est que dès le premier numéro, le journal nous a fait découvrir en première page une jeune des-sinatrice au talent mordant – il y en a eu d’autres depuis. Le plus important, c’est qu’on y soulève de bonnes histoires qui se pas-sent ici, et que les autres médias traitent nonchalamment, ou pas du tout. Le plus important, c’est qu’on semble s’y marrer autour de la grande table de rédaction, qu’on y bondit en meute sur l’actualité. L’esprit d’équipe, antidote à l’in-formation aseptisée. J’avais sous-estimé cela, je suis ravi de m’être trompé.Vigousse tiendra-t-il la distance ? Comme répondait Chou En-lai à qui on demandait son avis sur la Révolution française : « Il est trop tôt pour juger... » En attendant, c’est déjà devenu un rendez-vous. Pas mal, en dix numéros.

Jugement sévère Jean-Claude Péclet, ancien rédacteur en chef de L’Hebdo et actuel journaliste au Temps nous a fait parvenir ce petit mot.

Mix

& Re

mix

Mix

& Re

mix

Le Temps certifié produit de qualité

»

«

Jean-Claude Péclet

14

Vigousse vendredi 19 mars 2010 Vigousse vendredi 19 mars 2010

Cinq mille personnes aux obsèques de Jean Ferrat. Le poète a toujours oraison.

Encore un film de Bosch...Après Animal, science-fiction indigeste sur l’homme, le mal et la génétique, Roselyne Bosch s’attaque à l’Histoire vraie en racontant la rafle du Vel’ d’Hiv une nuit de 1942. Sortez vos mouchoirs.C’est vrai que le Vélodrome d’Hiver rempli à craquer de familles juives en instance de déportation, ça fout des fris-sons. C’est vrai aussi que la barbarie des nazis et de la flicaille de Vichy, ça met les foies. Que l’héroïsme d’une infirmière, d’un médecin et de quelques goys, ça ar-rache des larmes. Que des petits enfants adorables séparés de leurs parents pour être conduits à la mort, ça fait éclater en sanglots. C’est vrai aussi ce qu’a dit Rousseau dans sa Lettre à d’Alembert (1758) sur la mauvaise pitié tragique : « J’entends dire que la tragédie mène à la pitié par la terreur ; soit, mais quelle est cette pitié ? Une émotion passagère et vaine, qui ne dure pas plus que l’illusion qui l’a produite (...), une pitié stérile qui se repaît de quelques larmes, et n’a jamais produit le moindre acte d’humanité. » Frissons, peur, larmes et sanglots. Voilà toute la contribution de cette grande reconstitution obscène et lacrymale qui nous manipule avec autant de talent et d’inventivité qu’un journal de 20 heures sur TF1 en période de raz-de-marée.

Milou

La rafle, réalisé par Roselyne Bosch. Avec Gad Elmaleh, Mélanie Laurent, Jean Reno. 1 h 55. En salles.

L’enfance au grand air a très souvent bénéficié d’une image idyllique représen-

tant un type parfait d’éducation. Malheureusement, la réalité n’est pas toujours en accord avec cette conception et passer son enfance dans les Alpes était loin de res-sembler à une balade consistant à courir librement dans les champs. Totalement inclus dans le tissu so-cial, l’enfant commençait très tôt son apprentissage pour devenir adulte. C’est ce chemin de vie que propose de découvrir l’exposition photographique Grandir dans les Alpes à la Médiathèque Valais de Martigny.A travers un chemin balisé explo-rant différentes facettes de l’en-fance dans les Alpes que sont la Petite enfance, l’Ecole, la Religion et le Travail, l’exposition dresse, au moyen de photos d’archives et de travaux réalisés par des élèves, un tableau passablement éloigné de l’image de rêve construite dans

Le personnage de l’icono-graphe est formel. Cette Vé-nus n’est qu’une pin-

up. Un de ces posters que le routier placarde dans sa cabine pour s’oc-cuper les mains quand il ne conduit plus. Elle est nue, nous fixe hardi-ment, sa main blanche et délicate posée sur « le morceau de roi de son anatomie ». Sauf que là, il s’agit d’une grande huile peinte en 1538, et que le commanditaire l’a accrochée dans la

Tordons donc le cou à Heidi

l’imaginaire citadin. Etre un en-fant à la montagne, c’est apprendre très tôt le sens des responsabili-tés et être incorporé rapidement dans le tissu social de la vie au village. Garder les bêtes par tous les temps, servir la messe, aller à l’école et apprendre le futur mé-tier qui permettra de vivre plus tard, on est bien loin de l’image de cette gourde de Heidi se baladant librement dans les champs en at-tendant que la journée se termine.La photo choisie comme affiche résume bien à elle seule le message de cette exposition. Le regard des enfants qui y posent en dit long

chambre de son palais, voilà tout. Cette entrée en matière gentiment

blasphématoire sur la sacro-sainte peinture

sur leur quotidien et leur peau tan-née témoigne de leur participation aux rudes travaux de la campagne en dépit de leur jeune âge. Donc, pour tordre le cou à Heidi et sa peau laiteuse une bonne fois pour toutes, une visite de cette exposition très intéressante s’im-pose.

Xavier Lambercy

Grandir dans les Alpes (1910-2010). Médiathèque Valais-Martigny jusqu’au 30 mai. Av. de la Gare 15, 1920 Martigny, tél. 027 722 91 92, www.mediatheque.ch/mediatheque-martigny

du maître vénitien donne le ton. On reconnaît la touche d’Arasse dans ce dialogue piquant entre deux historiens de l’art (un homme et une femme) qui tentent d’éluci-

Portrait de groupe qui résume à lui seul la dureté de la vie dans les Alpes, vers 1925.

Clichés Loin des images idylliques, la Médiathèque Valais de Martigny propose de redécouvrir ce que fut réellement la vie des enfants élevés dans les Alpes.

Une pièce pi(g)mentée La compagnie de L’Organon adapte un texte de l’historien de l’art Daniel Arasse, sur l’interprétation du mystérieux tableau de Titien, La Vénus d’Urbin. 

Pin-up ou Vénus ?

© Je

an So

mon

not

der l’identité du modèle et l’inten-tion du peintre. Lui se méfie de la surinterprétation, elle l’entraîne doucement vers des pistes insoup-çonnées et séduisantes... Un peu voyeurs, on se rince l’œil en regardant cette Vénus ambiguë se déployer sur des tentures ou de grands panneaux de bois, tantôt tronquée, tantôt dévoilée, comme une image mouvante propice à tous les fantasmes et les élucubrations.Une belle preuve que la masturba-tion ne rend pas aveugle : ici, elle nous en fait voir de toutes les cou-leurs.

Milou

La femme dans le coffre, extrait de Daniel Arasse On n’y voit rien – Descriptions, mise en scène Simone Audemars. Pulloff Théâtres, Lausanne jusqu’au 28 mars. Musée historique de Vevey du 14 au 18 avril 2010.

Culture et déconfiture

Béné

dict

e

16

Vigousse vendredi 19 mars 2010

La suite au prochain numéro Max Göldi ne va pas bien. Son médecin lui déconseille de sortir.

Pêche au thon rougeLe Japon se fait des sushis

Le Proche-Orient dans la merdeEncore un problème de colon

Dalaï-LamaLe Conseil fédéral chinoise

Prêtres abuseursL’Eglise forme des enfants de corps

C’est arrivé la semaine prochaine(ou du moins, ça se pourrait bien)

Tête de Truc

son cas. Et sans doute, son drôle de trouble n’existe dans aucun ma-nuel.Si on a de la chance, on peut ap-procher la bête, mais brièvement. Le reste du temps, il vole. Son nid, ce sont les aéroports et les grands hôtels anonymes. Semaine après semaine, il traverse la planète de Ouagadougou à Valparaiso, en passant par Gdansk et Perth. Tout cela d’un seul voyage, épuisant la dévouée secrétaire qui doit lui dé-gotter des correspondances.Personne ne sait vraiment pour-quoi il a décidé un jour qu’Edi-presse allait se vendre à Tamédia. Pour nous, la Julie, la Feuille, la Tribune et tous les autres titres sont autant de phares qui ont éclairé nos générations. Et pour lui, aussi. Mais son pouvoir de s’abstraire de la vie et son sens des affaires ont fait qu’il a lâché tout cela sans le moindre battement de cœur et sans partager la moindre émotion.Pierre Lamunière lit beaucoup et écrit très bien. En fait, il devrait une fois écrire son journal.

Patrick Nordmann

Pierrot lunaire

Pierre Lamunière est un type formidable. Il a succédé à son père, Marc, qui est en-

core plus formidable, et il a fait d’Edipresse un empire aussi bien suisse qu’international. Espagne, Portugal, Mexique, Hongrie, Rus-sie et autres pays exotiques, il a créé des centaines de titres et de magazines, achetant des imprime-ries, des organes de presse et tout ce qui fait qu’on devient un jour un honnête Citizen Kane.C’est dans les gênes de la famille, cet homme-là adore la presse, l’imprimerie et il n’a pas de plus grand plaisir que de voir naître un journal.Bon père de famille, mari par-fait (ou presque, comme tout le monde), il est l’archétype du gars bien et ce portrait pourrait s’ar-

rêter là, si Pierre Lamunière n’était pas le type le plus

énigmatique du monde.

Cet homme s’apparente plus au cou-

rant d’air qu’à un être de chair

et de sang. Dans sa vie, il est seul et il en est ravi.Et cela a toujours été ainsi, même en famille. Il est là, et en même temps absent. Non pas par vanité ou par mépris des autres, mais tout simplement parce que son propre univers lui suffit et l’enri-chit bien assez.Pour un homme de communica-tion, avouez que c’est curieux ! Les milliers de journalistes qui ont travaillé dans sa boîte n’ont, pour la plupart, jamais eu de contacts avec leur boss. Et ce n’est pas de l’indifférence, ce n’est pas la mor-gue du patron qui regarde de haut ses subalternes. Au contraire. Pour lui le respect humain passe par la discrétion.On ne sait pas si un psychiatre aurait dû une fois se pencher sur

Coco

& B

arrig

ue