Le chant… une Voie naturelle...dhisme, à l’enseignement de Graf Dürckheim et de G. I....

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Le chant… une Voie naturelle Par le chant, l’instrument étant en soi-même, toutes les dimensions de l’être, jusqu’aux plus élevées, peuvent être sollicitées. Ce qui en fait l’art à la fois le plus complet, le plus naturel et le plus universel. Chanteuse et compositrice, Catherine Braslavsky a exploré de nombreuses traditions musicales, comme cette célébration de l’instant qu’est l’improvisation. Elle y a découvert qu’une même vibration parcourt et anime les chants sacrés. C’est pour- quoi elle propose aujourd’hui, dans un bouquet de langues anciennes et modernes, un chant intemporel, avec un esprit d’ouverture et de rencontre entre les traditions spirituelles et musicales de la Méditerranée. – 1 – entretien avec Catherine Braslavsky extrait de la revue Sources n°15

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Le chant…une Voie naturelle

Par le chant, l’instrument étant en soi-même, toutes les dimensions de l’être, jusqu’aux plusélevées, peuvent être sollicitées. Ce qui en fait l’art à la fois le plus complet, le plusnaturel et le plus universel. Chanteuse et compositrice, Catherine Braslavsky a exploré denombreuses traditions musicales, comme cette célébration de l’instant qu’est l’improvisation.Elle y a découvert qu’une même vibration parcourt et anime les chants sacrés. C’est pour-quoi elle propose aujourd’hui, dans un bouquet de langues anciennes et modernes, un chantintemporel, avec un esprit d’ouverture et de rencontre entre les traditions spirituelles etmusicales de la Méditerranée.

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entretien avec Catherine Braslavsky

extrait de la revue Sources n°15

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Pourriez-vous retracer votre parcours, quelquepeu atypique, qui vous a conduit à renoncer à

une brillante carrière scientifique et à choisir celle dechanteuse soliste ?

A l’âge de sept ans, je suis allée au Conservatoire demusique et, comme beaucoup d’enfants, j’ai mal vécules cours de solfège. Quelques années plus tard, j’aimême été renvoyée ! Certaines pratiques, dans l’ensei-gnement de la musique, me paraissaient aberrantes. EnOccident, on vous enseigne le solfège avant de joueravec les sons. Jusqu’à l’âge de vingt-six ans, j’ai conti-nué à pratiquer la guitare et à chanter du Bob Dylan. Acette même époque, je faisais des études scientifiques.Comme j’étais douée en science, mon entourage m’en-courageait à poursuivre dans cette voie. Pourtant, moninconscient ne semblait plus être en accord avec cechoix, car à la troisième dépression, il m’a été impossi-ble de prendre le métro pour me rendre à la fac. J’ado-rais la science, mais c’est une chose de faire des études,et une autre de devenir mathématicienne ou biologiste.Pendant l’année qui a suivi cette crise, j’ai donné descours de mathématiques pour gagner ma vie. A ce mo-ment-là, je ne pensais pas du tout m’orienter vers unecarrière musicale. Puis, un jour, j’ai « entendu » un mor-ceau de Monteverdi, « Le vent tourne ». Là, mes oreillesse sont littéralement ouvertes ! Pour la première fois,j’ai compris à l’intérieur de moi ce qu’était la musiquepure. J’ai été profondément touchée. C’était vraimentquelque chose de neuf. Lorsque j’étais une jeune scien-tifique, je sentais que je n’avais pas de vocation, mais enécoutant ce chant de Monteverdi, j’ai eu envie de chan-ter. Une passion s’éveillait, une vocation naissait… Jeme suis alors lancée à corps perdu dans cette voie. J’aisuivi tous les cours possibles. Je chantais assez juste,mais je n’avais pas de voix. Il m’a fallu six années detravail musical pour devenir soliste. J’ai eu de nombreuxet excellents professeurs, mais aucun ne pouvait vrai-ment m’apporter « ma » voix. En France, les professeursont tous une formation de chant lyrique… Le problèmeétait que je n’avais pas une voix lyrique, ni l’envie de

l’acquérir. Je les remercie malgré tout de m’avoir aidéeà placer mon souffle.

Très jeune, déjà, j’improvisais à la guitare et, avec lechant, l’envie d’improviser est revenu spontanément :je voulais chanter le moment présent. Comme le dit lepsychanalyste James Hillman, je crois que l’enfant,avant l’âge de douze ans, porte en lui et exprime legerme de son futur don d’adulte et apparemment, ce dond’improvisation était en germe au fond de moi. Je mesuis donc mise à improviser seule dans ma chambre.Mais comme je n’avais pas de voix, cela ne donnait rien.Je me suis alors tournée vers les chants sacrés du MoyenAge, car j’avais lu que l’improvisation y était une pra-tique courante. Malheureusement, dans aucun des nom-breux cours de chants médiévaux, on ne m’enseigna àimproviser. Cependant, je suis devenue une « mordue »de ce répertoire qui me rappelait la beauté de l’artroman.

Aviez-vous, parallèlement à votre pratique musi-cale, une recherche spirituelle ?

Je m’intéressais beaucoup au soufisme, au boud-dhisme, à l’enseignement de Graf Dürckheim et de G. I.Gurdjieff. J’avais une pratique de méditation. Je diraisque ma quête spirituelle et le chant se sont nourris l’unl’autre. A mes yeux, le chant sacré est une voie spiri-tuelle en soi, mais j’ai toujours pensé que ma voix pour-rait s’arrêter un jour. Aussi, n’ai-je jamais mis le chantau premier plan de ma recherche. Ce que j’apprends surle plan spirituel, je le mets dans mon chant. Je dois ad-mettre que c’est beaucoup plus facile d’incarner les va-leurs spirituelles à travers le chant que dans la vie. Parexemple, si on prend la valeur du « don » : il est normal,pendant un concert, de « donner » au public, ou, dansun cours, à un élève. Dans le quotidien, c’est beaucoupplus délicat à cause de nos résistances. J’observe aussique les émotions fortes comme la colère ou le désespoir,qui peuvent nous dépasser dans la vie, disparaissent mi-raculeusement sur scène. Le chant est pour moi une oc-casion de rappel à la sagesse.

LE CHANT... UNE VOIE NATURELLE

Le chant est pour moi une occasion de rappel à la sagesse.

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gogiques et m’a inspirée pour créer une musique ac-tuelle et sacrée. Quelque temps après notre rencontre, ilm’a invitée à chanter dans le Chœur Harmonique. Lescompositions étaient très structurées mais basées surl’improvisation, ici en groupe. C’était une expériencemerveilleuse. Improviser seule ou à plusieurs est trèsdifférent. En chœur, la grande difficulté est d’écouter lesautres et de s’entendre soi. C’est à la fois plus difficileque de chanter en soliste, car il faut avoir une oreille dé-doublée, et plus facile, car nous sommes portés par lesautres, et la responsabilité est collective. On peut même,à certains moments, reposer sa voix ou se taire.

Américain d’origine, Joseph visitait souvent laFrance qu’il aimait beaucoup depuis qu’elle l’avait ac-cueilli en 1968, lui évitant ainsi d’être incorporé pour laguerre au Vietnam. Ce jour-là, Joseph est venu à une ré-pétition du Chœur Harmonique, dans la petite église ro-mane de Brétigny-sur-Orge. Là, il a, dit-il, « entenduune voix remarquable », alors que je ne faisais que tes-ter l’acoustique. Une belle histoire... Joseph avait étu-dié la musique aux Etats-Unis avec Hamza El Din, unmaître du luth arabe, de chant et de percussions. Mais ilconnaissait très bien aussi les musiques soufie, africaineet afro-brésilienne. Nos formations étaient très complé-mentaires.

Tout art est un archétype de la vie. Et le chant encoreplus ! Je serais tentée de dire que le chant est l’art le pluscomplet. Dans le sens où l’instrument est en soi.Lorsque l’on chante, le corps, les émotions, l’intellectet « l’au-delà » sont présents et sollicités.

Continuons à dérouler le fil de votre vie. Vousfaites deux rencontres déterminantes. L’une musi-cale, en 1989, avec David Hykes, et l’autre, à la foismusicale et amoureuse, en 1991, avec Joseph Rowe,écrivain, compositeur, metteur en scène et comé-dien…

David Hykes est un musicien américain qui est connupour avoir composé « A l’Ecoute des Vents Solaires »et popularisé le chant diphonique sous la forme qu’ilnomme Chant Harmonique. Ma rencontre avec lui m’aouvert une grande porte ! Un jour, un ami m’a fait écou-ter un de ses morceaux. J’ai aussitôt ressenti uneconnexion spirituelle avec sa musique. Pendant uneannée entière, j’ai essayé de trouver sa trace, sans suc-cès, pour que finalement un ami m’annonce qu’il habi-tait à cinq cents mètres de là où nous étions ! AvecDavid, j’ai appris la musique directement à l’oreille. Ilavait très bien compris comment « entrer » dans le son,et le faire vivre. Il m’a donné de précieux outils péda-

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Catherine Braslavsky et Joseph Rowe lors d’un concert au Forum Terre du Ciel (Novembre 2009)

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LE CHANT... UNE VOIE NATURELLE

Vous créez avec Joseph Rowe votre premier en-semble, et commencez une carrière de compositrice.En 1995, après plusieurs années de recherche, vousenregistrez votre premier album, Alma Anima. De-puis, vous avez donné naissance à cinq autres al-bums, dont Chartres, le Chemin de l’Ame, DeJérusalem à Cordoue et Hildegarde de Bingen, le ma-riage du ciel et de la terre…

Chartres, le Chemin de l’Ame est un ensemble de mu-siques et de chants sacrés du Moyen Age et de compo-sitions originales. Elles ont été enregistrées sur lelabyrinthe de la Cathédrale de Chartres, qui est un es-pace de pérégrination intérieure et de méditation par ex-cellence. Depuis 1997, nous avons le privilèged’accompagner de notre musique les groupes de pèle-rins qui viennent parcourir le labyrinthe de Chartres,avec Lauren Artress. C’est grâce à cette femme excep-tionnelle, prêtre épiscopal à la Grace Cathedral de SanFrancisco, ainsi qu’aux recteurs de la cathédrale deChartres, que le labyrinthe est réouvert à un large publicune fois par semaine. Du bord du labyrinthe, où nousnous installons avec nos pupitres et nos instruments, iln’est pas difficile de s’émerveiller de ce que nousvoyons. Que des gens des XIIe et XIIIe siècles aient mistoute leur énergie à bâtir un tel patrimoine pour lemonde, cela témoigne d’une humanité que nous avonspresque perdue, comme une preuve de ce dont noussommes capables. En ce lieu hautement sacré, tout vousinvite au silence, comme une paix retrouvée. C’étaitsans doute le but de l’architecture sacrée au Moyen Ageet celui de la musique qu’on y jouait. C’est en ce sensque pour ces soirées au labyrinthe, nous choisissons desmusiques parmi les plus belles mélopées médiévales,souvent contemporaines des débuts de la cathédrale.Nous y ajoutons quelques compositions qui ont étéécrites dans un esprit œcuménique, avec des influencesmoyen-orientales et indiennes.

Lorsque nous avons lancé nos voix dans le labyrinthepour la première fois, une autre surprise a été le son decet immense instrument. La voix ne s’y perd pas,comme dans la plupart des grands espaces gothiques.Elle est comme soutenue et fait son chemin jusque trèsloin. Nous avons tenté de capter, dans la mesure du pos-sible, cette acoustique à la fois large, profonde et fine.

Le spectacle De Jérusalem à Cordoue, est lui unvoyage dans le temps et l’espace par le chant, la mu-sique et la parole sacrée. Au fil des traditions musicales,au son des langues de la Méditerranée et de ces textes degrands mystiques, on a voulu transmettre cette mêmevibration qui anime tous les chants sacrés. Ce spectaclea pour vocation de faire découvrir et célébrer les tradi-

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tions sacrées de la Méditerranée dans un esprit œcumé-nique. Le voyage se déroule au fil de chants en huitlangues et de textes sacrés. Le répertoire va de la Grèceantique à nos jours en passant par le Moyen-Orient,l’Egypte antique, l’Andalousie arabe, juive et chrétienne(Ibn ‘Arabi, Yehuda Halevi), les troubadours et Hilde-garde de Bingen, la célèbre abbesse bénédictine du XIIe

siècle. L’accompagnement instrumental comprend despercussions moyen-orientales, du luth arabe, du doulci-mer, des bols chantants, de la tampura, et de la mbira,qui est un piano à pouce.

De Jérusalem à Cordoue est un spectacle que nousavons joué plus de quatre cents fois. Faire se rencontrerles traditions abrahamiques, c’est un peu notre œuvrepolitique, notre rêve de paix. Ibn’Arabi, dans un poèmeécrit il y a huit cents ans, nous dit : « Ma religion, c’estl’amour ». Pour moi, entendre un poète musulman direcela est très important. L’islam souffre trop des imagesdes extrémistes, par ailleurs très minoritaires. C’est in-juste, car cette civilisation a apporté à l’Occident d’ex-traordinaires joyaux culturels et des sages de très hautsniveaux…

Une troisième rencontre, cette fois-ci féminine, abeaucoup compté pour vous, celle avec Hildegardede Bingen ?

La première fois que j’ai entendu un chant de Hilde-garde de Bingen, c’était à la radio Ici et Maintenant. J’aieu un flash total ! Je me suis dit : « Une femme a com-posé comme je rêve de composer ! ». C’était la grandechanteuse anglaise Emma Kirkby qui interprétait Go-thic Voices. Le lendemain, j’ai couru acheter le disque.Et quelque temps plus tard, la vie m’a offert un autre ca-deau. Mon professeur de chant grégorien à l’universitéde Strasbourg m’a photocopié l’ensemble du répertoirede Hildegarde de Bingen. Je n’avais pas le souffle ni lavoix pour le chanter. A cette époque, mes professeursme décourageaient même de chanter ! Mais ces mélo-pées furent pendant des années comme une lumière auloin à atteindre.

Qu’est-ce qui vous a particulièrement touchéechez Hildegarde de Bingen ?

J’ai ressenti une liberté et une voix incroyables.J’avais une immense admiration pour cette abbesse quiavait osé composer. De plus, ses compositions ne res-semblaient à aucun autre chant que je connaissais. C’estmagnifique ! C’est spirituel, voluptueux, féminin.Lorsque j’ai commencé à travailler ses partitions, j’airetrouvé toutes ces sensations. Ses textes en latin sontextrêmement sensuels. Hildegarde parle avec une

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grande beauté de l’Esprit Saint, de la Vierge Marie ou dela Nature. Ses compositions sont pour moi une très belleexpression de la féminité. C’est un personnage incroya-ble avec, bien sûr, une part d’ombre… Je me retrouvaisdans son parcours, car elle n’a pas décidé de chanter. Lechant est un talent qui lui a été donné. Je pense que beau-coup de femmes peuvent se reconnaître en elle. Inter-préter ses chants m’a aidée à développer ma propreféminité. A la fois dans ma voix et dans ma vie.

Cette rencontre m’a encouragée à improviser et àcomposer mes propres musiques et textes. A vrai dire,pendant mon enfance, j’ai souvent entendu mon pèreimproviser en jazz et la chose ne m’intimidait pas, maisil me fallait maintenant trouver mon son. Dans le chantgrégorien ou chez Hildegarde de Bingen, la mélodie suitle texte et j’utilise beaucoup ce savoir-faire dans mescompositions. Une grande partie de mon inspirationvient des musiques traditionnelles, des cultures judéo-espagnole, arabe et méditerranéenne. Par ailleurs, j’aimeaussi composer sur des poèmes antiques ou médiévauxet parfois sur mes propres textes. Chaque langue porteune énergie particulière et j’aime les explorer. Meschants sont le plus souvent dédiés au divin féminin, à laDéesse Mère, à l’énergie de guérison...

Outre les concerts, vous enseignez le chant, et plusparticulièrement le « chant naturel ». Pourriez-vousnous parler de votre pratique d’enseignement ?

J’aime beaucoup enseigner parce que les cours et lesstages sont un moment où une synergie de connaissancepeut rendre tout le monde plus intelligent, le professeuraussi bien que les élèves. En chant, la transmission sefait beaucoup par mimétisme, c’est un processus mys-térieux d’échange. J’ai le souvenir merveilleux d’uncours de chant avec la chanteuse indienne Sheila Dhar,qui était le maître de David Hykes. Elle avait une ma-gnifique voix indienne. Je me trouvais à un mètre d’elleet j’avais l’impression que les perles qui sortaient de sa

voix sortaient ensuite de ma propre bouche, alors queseule j’étais très limitée.

J’utilise le terme de « chant naturel » pour exprimerdeux choses essentiellement. D’une part, par oppositionau chant lyrique, parce qu’en France, qui dit cours dechant dit cours de chant lyrique (une déviance culturellebizarre mais c’est ainsi !). D’un point de vue technique,la voix naturelle est celle que tout un chacun utilisespontanément pour parler ou chanter, alors que la voixlyrique a une technique propre à l’opéra. Mais d’autrepart, le terme de chant naturel suppose que nous allonsvers la musique comme un art absolument naturel àl’homme. La musique est l’art d’exprimer l’harmoniedans le temps et nous avons un sens inné pour sentir etexprimer cette harmonie. Cela, nous l’avons générale-ment oublié dans notre éducation. La musique est aussiun don qui nous permet d’explorer toutes nos dimen-sions, jusqu’aux plus élevées.

Dans les stages que Joseph et moi animons ensem-ble, lui enseigne le rythme, les vocalisations, et les mou-vements à travers les traditions arabe et africaine, et moile chant naturel, bien que nos domaines s’entrecroisentsans cesse. Le chant et le rythme sont très complémen-taires parce qu’ils font la base de la musique et des sons.Dans son approche, Joseph s’intéresse particulièrementaux aspects méditatifs et psychothérapeutiques qui peu-vent émerger. Notre but dans les stages est de vivre lamusique et les sons comme un outil de changementd’état de conscience, et il y a beaucoup à vivre ! L’art etla musique en particulier sont là pour nous élever.

Propos recueillis par Nathalie Calmé

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D’où êtes-vous ? Nous sommes nés de la Lumière,Là où la Lumière naît d’elle-même.Elle se tient droite et se révèle dans notre image.Qui êtes-vous ? Nous sommes ses fils,les bien-aimés du Vivant.Quel est le signe qui est en vous ?C’est un mouvement et un repos.

Évangile de Thomas (Logion 50)

Texte mis en musique par Catherine Braslavsky

dans son spectacle De Jérusalem à Cordoue.