Le chancre de lavocatier proo ue Phytophthora cinnamomi v...

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- 33 9 Fruits - vol . 30, n°5, 197 5 Le chancre de l'avocatier pro v o q u e par Phytophthora cinnamomi RANDS . Le symptôme le plus habituel du parasitisme de P . cinna- momi sur avocatier (Perses americana) est un dépérissement généralisé de l'arbre, provoqué par une destruction de s radicelles puis du système racinaire, mais généralemen t différent de ce que l'on observe sur Citrus où le dépérisse - ment est lié à un «chancre» au niveau du collet qui provo - que la mort de l'arbre par destruction du système conduc- teur libérien . Le dépérissement lié à la destruction du système racinair e est connu dans la plupart des zones de culture de l'avocatie r et sur certains types de sols il prend un faciès catastrophique : Californie, Côte d'Ivoire (en dehors des sables tertiaires) , Martinique, etc . Les attaques caractérisées par des lésions chancreuses su r avocatiers sont connues depuis longtemps . FAWCETT rapporte en 1916 (1) un cas signalé par K .A . RYERSON e n 1914 ; plus récemment HORNE, KLOTZ et ROUNDS (2 ) signalent que de fréquents cas de chancres ont été signalé s sur avocatiers et que P . cactorum, P . citrophthora, P . cinnamomi ont été isolés de ces chancres ; enfin, ZENT- MYER, JEFFERSON, HICKMAN et YUNG-CHANG-H O signalent que P. citricola peut provoquer des chancres quan d il est inoculé dans le bois . Mais, dans les régions que nou s * - Institut Français de Recherches fruitières Outre-Mer (IFAC ) 6, rue du Général Clergerie - 75116 PARIS J . BRU N LE CHANCRE DE L'AVOCATIER PROVOQUE PA R PHYTOPHTHORA CINNAMOMI RANDS J . BRUN (IFAC) Fruits, mai 1975, vol . 30, n°5, p . 339 . 344 . RESUME - On a assisté au Cameroun et en Côte d'Ivoire au dévelop- pement de chancres sur les troncs d'avocatiers, provoqués pa r Phytophthora cinnamomi. Ces chancres se sont développés trè s rapidement, faisant peser, surtout au Cameroun, une très grav e menace sur les vergers . Des traitements curatifs ont permis de stoppe r l'attaque . Des différences nettes de sensibilité semblent exister, ce qu i permet d'envisager la lutte au moyen de variétés résistantes . avons l'habitude de prospecter : Antilles, Côte d'Ivoire , Cameroun, nous n'avions jamais observé que quelques ca s isolés . En 1970, P . FROSSARD signale en Côte d'Ivoire, à Anguédédou, des chancres sur des avocatiers des variété s 'Lula' et 'Booth 8' . Lors de notre passage au Cameroun e n février-mars 1971, nous avons observé une attaque en cour s excessivement brutale, puisque dans un verger pilote IFAC , sur des arbres âgés de huit ans, le pourcentage d'infectio n variait entre 12 et 71 p . cent selon les variétés (tableau 1) ; l'année précédente, aucun symptôme n'avait été observé su r ces 'mémes arbres ; la gravité et la soudaineté de cette atta- que étaient d'autant plus surprenantes que, en ce qu i concerne le Cameroun, le type de sol sur lequel est implant é le verger (sol volcanique léger en surface sur un sous-sol d e pouzzolane, donc drainant très bien) ne semble pas propic e au Phytophthora . SYMPTÔMES La maladie se présente sous forme de lésions chancreuse s pouvant atteindre de très grandes dimensions (photos 1 e t 2) et s'étendront fréquemment du point de greffe jusque su r les grosses branches charpentières . La progression peut égale-

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Le chancre de l'avocatier provoque

par Phytophthora cinnamomi RANDS .

Le symptôme le plus habituel du parasitisme de P . cinna-momi sur avocatier (Perses americana) est un dépérissementgénéralisé de l'arbre, provoqué par une destruction de sradicelles puis du système racinaire, mais généralemen tdifférent de ce que l'on observe sur Citrus où le dépérisse -ment est lié à un «chancre» au niveau du collet qui provo -que la mort de l'arbre par destruction du système conduc-teur libérien .

Le dépérissement lié à la destruction du système racinair eest connu dans la plupart des zones de culture de l'avocatie ret sur certains types de sols il prend un faciès catastrophique :Californie, Côte d'Ivoire (en dehors des sables tertiaires) ,Martinique, etc .

Les attaques caractérisées par des lésions chancreuses suravocatiers sont connues depuis longtemps. FAWCETTrapporte en 1916 (1) un cas signalé par K .A . RYERSON e n1914 ; plus récemment HORNE, KLOTZ et ROUNDS (2 )signalent que de fréquents cas de chancres ont été signalé ssur avocatiers et que P. cactorum, P. citrophthora, P .cinnamomi ont été isolés de ces chancres ; enfin, ZENT-MYER, JEFFERSON, HICKMAN et YUNG-CHANG-H Osignalent que P. citricola peut provoquer des chancres quan dil est inoculé dans le bois . Mais, dans les régions que nou s

* - Institut Français de Recherches fruitières Outre-Mer (IFAC )6, rue du Général Clergerie - 75116 PARIS

J. BRUN

LE CHANCRE DE L'AVOCATIER PROVOQUE PA RPHYTOPHTHORA CINNAMOMI RANDS

J . BRUN (IFAC)Fruits, mai 1975, vol . 30, n°5, p . 339 . 344 .RESUME - On a assisté au Cameroun et en Côte d'Ivoire au dévelop-pement de chancres sur les troncs d'avocatiers, provoqués pa rPhytophthora cinnamomi. Ces chancres se sont développés trèsrapidement, faisant peser, surtout au Cameroun, une très gravemenace sur les vergers . Des traitements curatifs ont permis de stoppe rl'attaque . Des différences nettes de sensibilité semblent exister, ce qu ipermet d'envisager la lutte au moyen de variétés résistantes .

avons l'habitude de prospecter : Antilles, Côte d'Ivoire ,Cameroun, nous n'avions jamais observé que quelques ca sisolés .

En 1970, P . FROSSARD signale en Côte d'Ivoire, àAnguédédou, des chancres sur des avocatiers des variété s'Lula' et 'Booth 8' . Lors de notre passage au Cameroun e nfévrier-mars 1971, nous avons observé une attaque en cour sexcessivement brutale, puisque dans un verger pilote IFAC ,sur des arbres âgés de huit ans, le pourcentage d'infectio nvariait entre 12 et 71 p . cent selon les variétés (tableau 1) ;l'année précédente, aucun symptôme n'avait été observé su rces 'mémes arbres ; la gravité et la soudaineté de cette atta-que étaient d'autant plus surprenantes que, en ce qu iconcerne le Cameroun, le type de sol sur lequel est implant éle verger (sol volcanique léger en surface sur un sous-sol d epouzzolane, donc drainant très bien) ne semble pas propic eau Phytophthora .

SYMPTÔMES

La maladie se présente sous forme de lésions chancreuse spouvant atteindre de très grandes dimensions (photos 1 e t2) et s'étendront fréquemment du point de greffe jusque su rles grosses branches charpentières . La progression peut égale-

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N

Photos 3 à 7. Aspect d'une même lésion à

différentes profondeurs dans l'écorce .

3 - Apparenc e extérieure d'une jeune lésion .

4 - Lésiom superficielle .5 à 6 . plus profonde .7 . Dimensions de la lésion au niveau du bois .

Photos 1 et 2 . Chancres sur troncs .0n noter a

(photo 2) le développement du chancre au -

dessus du point de greffe . Remarquer également

la présence de feuilles mortes sur le sol .

c.

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Photo 8. Chancre cicatrisé après traitement .

Photo 9 . Façon dont l'écorce doit être enlevé eavant traitement .

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TABLEAU I - Relevé des avocatiers atteints en 1971 et 1972 (plantation IFAC Nyombé - Cameroun )

Variétés Nombre total Arbres atteints `/o arbres arbres atteints `% arbres atteints nouveaux arbres arbres guéris aprèsarbres en 1971 atteints gravement gravement atteints en 1972 traitement (1972 )

hall 32 23 71 12 37 4 0Simpson 31 4 12 0 0 8 1Luta M 31 I

I 35 2 6 4 8lIieksou 30 4 13 0 0 ' 2Peterson 29 11 37 0 0 9 6Booth 7 42 21 50 12 28 8 1 1Pollock 34 21 61 3 9 1 1 5Collinson 22 II 50 4 18 4 1

ment s'observer du point de greffe vers les racines mai sbeaucoup plus rarement. On note la présence d'une exsuda-tion brunâtre et d'efflorescences blanchâtres (cristaux d edulcitol sucre en C7 propre à l'avocatier) que l'on retrouvesur toutes les blessures des tissus : plaies de taille, dégât sd'insectes, etc . Si l'on gratte ces tissus atteints, l'écorce es tmolle, entièrement décomposée et les tissus du bois présen-tent souvent une coloration brune qui peut s'étendre su rplusieurs millimètres d ' épaisseur . A noter que cette zonecolorée du bois est souvent beaucoup plus développé eque les symptômes extérieurs ne le laissent supposer .

Les lésions se développent très rapidement puisqu einexistantes ou en tout cas peu visibles en 1970 au mois d ejanvier-février ; certaines lésions s'étendent sur une longueu rde plus de un mètre, douze mois plus tard .

Les premiers symptômes externes sont parfois difficiles àdéceler . La maladie débute par une tache humide (photo 3) ;si l'on enlève la partie la plus externe de l'écorce, on aper-çoit une zone marron-rouge de quelques centimètres d elongueur (photo 4 ), la lésion apparaît de plus en plu simportante au fur et à mesure que l'on pénètre plus profon-dément dans l'écorce (photos 5, 6)pour atteindre, dans l ecas observé ici, une trentaine de centimètres de longueur a univeau du bois (photo 7) . Contrairement à ce qui se produi tpour les Citrus,le chancre sur avocatier semble se développersurtout en longueur, beaucoup plus rapidement qu'en lar-geur ; on observe donc des lésions allongées plutôt qu ecirculaires . Cependant, dans le cas de chancres très dévelop-pés, le tronc peut être entièrement ceinturé, ce qui amèneévidemment la mort de l'arbre . Pour des chancres de grandesdimensions, on assiste à un jaunissement d'une partie plu sou moins importante du feuillage et à une chute prématuréedes feuilles (photo 2) .

AGENT CAUSA L

Comme nous l'avons déjà vu (1, 2, 3), plusieurs Phytoph-thora ont été isolés dans le monde à partir des chancres su rtroncs et rameaux . Cependant, aussi bien dans le cas d eprélèvements effectués en Côte d'Ivoire qu'au Cameroun ,c'est seulement P . cinnamomi qui a été isolé par P . FROS -

SARD . Les premières observations effectuées ne permetten tpas de différencier les souches isolées de chancre de celle sisolées des radicelles et provoquant un dépérissemen tgénéralisé de l'arbre .

VARIETES SENSIBLES

Nous avons effectué en 1971 et 1972 des observation ssur la totalité des arbres du verger pilote 1973 de la Statio nde Nyombé au Cameroun ; elles sont résumées dans l etableau I. On considère comme des cas graves ceux où l edéveloppement important des chancres provoque un jaunis-sement et la chute d'une partie du feuillage . Les arbre sguéris sont ceux où, après les traitements (que nous envisa-geons plus loin), les chancres se sont parfaitement cicatrisé s(photo 8) .

D'autres observations ont également été effectuées su run verger plus jeune au Cameroun . En 1971 on notait le sattaques suivantes (uniquement des attaques faibles) :

- ' Luta '

2 pieds atteints sur 7- 'Pollock'

1 pied atteint sur 1 2- 'Peterson'

1 pied atteint sur 9- 'Booth 8'

2 pieds atteints sur 1 9- 'Nabal'

0 pied atteint sur 1 6

En 1972, la plupart de ces attaques étaient stoppées à l asuite de traitements ; on notait cependant un cas sur'Nabal ' .

Enfin, il faut signaler qu'en Côte d'Ivoire en 1971-1972 ,seules les variétés 'Lula' et 'Booth 8' présentaient de schancres, les autres étaient indemnes .

Il n'est pas possible de tirer des conclusions définitives d eces observations trop limitées en nombre et dans le temps .On peut toutefois essayer de dégager quelques idées généra -les.

a) 11 existe apparemment des grandes différences desensibilité, par exemple entre 'Ilall' et 'Booth 7', deu xvariétés sensibles et 'Simpson' et 'llickson' qui semblen tplus résistantes .

b) Certaines variétés présentent un très grand pouvoir d erégénération des tissus : 'Lula, 'Booth 7', cc qui perme t

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d'envisager une lutte curative efficace .

c) Quoique n'apparaissant pas dans ce tableau, uneobservation est également très intéressante, c'est que s il'attaque débute souvent au niveau du point de greffe, dan sla plupart des cas elle progresse vers le haut, ce qui laisserai tsupposer que les porte-greffe utilisés (noyau provenant devariétés ((locales» anciennement implantées au Cameroun )montrent en général une résistance plus grande au développe-ment des chancres que les variétés récemment introduites .

A partir de ces premières observations cl des connaissan-ces que l'on possède sur P. cinnamomi, on peut essayer d edégager des méthodes de lutte .

LUTTE PREVENTIV E

La première mesure préconisée consistait en un badigeon -nage des troncs avec un produit fongicide . I)e bons résultat savaient été obtenus en Côte d'Ivoire sur agrumes avec u nmélange d'oléocuivre : 1 kg et de 5 litres d'eau . Cett eméthode a été appliquée au Cameroun en 1971 (une appli-cation avant la saison des pluies - une application à la fin) .Les résultats semblent bons ; en plus, cette technique al'avantage de permettre une détection plus facile des pre-miers symptômes ; après badigeonnage, les petites lésion sdifficilement décelables deviennent plus visibles sur le fon dde couleur rouille que présentent les troncs après letraitement .

On peut également préconiser de greffer plus haut ; cettetechnique sera valable quand des porte-greffe plus résistant sauront été sélectionnés .

il faut éviter le départ des branches charpentières tro pprès du sol et dans la mesure où le port de l 'arbre le permet ,éviter les grosses branches horizontales dans les crevassesdesquelles l'eau de pluie a tendance à séjourner, ce qu ifavorise la germination des zoospores . Enfin, il faut éviter a umaximum l'enherbement au pied même des arbres, qu imaintient une humidité favorable au développement de schampignons . Il y a intérêt à utiliser un désherbant chimi-que pour maintenir le sol nu, car les blessures des troncs ,souvent provoquées par les outils lors du désherbage ,peuvent être des voies de pénétration pour le champignon .

Les précautions normalement utilisées en pépinière pou robtenir des plants indemnes de Phytophthora doivent êtreévidemment appliquées . Rappelons ces précautions .

a) n'utiliser que des noyaux récoltés sur des fruits cueilli ssur les arbres . Les fruits tombés à terre peuvent êtrecontaminés .

b) effectuer les semis dans une terre désinfectée (vapeur o uproduits chimiques), des pots étant isolés du sol .c) utiliser pour l'arrosage une eau contenant un fongicide defaçon à éliminer toute contamination possible .d) protéger par une clôture l'ensemble de la pépinière etprendre des précautions pour éviter toute contamination àpartir de la terre qui peut être amenée de l'extérieur (sou-liers, bottes, outils de travail) .

LUTTE CURATIVE

La lutte curative consiste à cureter soigneusement toutesles parties atteintes en débordant largement sur l'écorcesaine et en s'efforçant d'enlever toutes les parties de boi satteintes . Après cette élimination des tissus nécrosés (phot o9), on badigeonne la plaie à la bouillie bordelaise épaisse ,ou à la pâte d'oléocuivre et on recouvre de canker-tox o ude flint-cot .

Les observations que nous avons effectuées à Nyombéen 1972 et 1973 montrent que si cette technique est bie nappliquée, les résultats sont très satisfaisants, surtout su rcertaines variétés ('Pollock' - 'Booth 7 ' ) qui présenten tun pouvoir de régénération des tissus très importan t(photo 8) .

Il est bien évident que la lutte curative sera d'autant plusfacile et plus efficace que les soins devront être apporté splus tôt . On doit effectuer une surveillance très soigneuse e ttrès fréquente de la plantation afin de délecter les nouveau xchancres de façon la plus précoce possible .

L ' expérience acquise à Nyombé en 1971-1972 permet d edire que sur avocatier la lutte contre les chancres de l'écorc edus à Phytophthora cinnamome est. efficace et parfaitementréalisable au niveau d'une plantation industrielle, et cecid'autant plus que les curetages et les badigeonnages son teffectués sur de jeunes lésions .

RECHERCHE DE VARIETES RESISTANTE S

Il semble, d'après les premières observations effectuées ,que les chances de réussite soient plus grandes pour obteni rdes variétés résistantes aux chancres que pour obtenir de svariétés résistantes aux attaques sur racines . Cependant, d etels travaux sont toujours longs et difficiles .

Il faut tout d'abord mettre au point un test de sensibilité .Ce test doit être différent de celui de ZENTMYER qu iconcerne la résistance des radicelles . On peut imaginer u nsystème d'inoculation par blessure au niveau de l'écorce ,s'apparentant à celui utilisé pour tester la résistance de snoyers utilisés par I ' INRA A Clermont-Ferrand . Si un teltest s'avère valable, il faudra, après avoir déterminé de sporte-greffe résistants, d'une part les multiplier par boutur eafin de pouvoir effectuer le plus rapidement possible de sessais en verger, et d'autre part tester la résistance de sdescendants à partir de semis, car il est bien évident que l enoyau reste le moyen le plus pratique pour l'établissemen tde pépinières de porte-greffe . Il semble que si l'on obtien tdes porte-greffe résistants, il sera possible de greffer sur eu xdes variétés commerciales intéressantes, même si elles son tsensibles au chancre, en respectant les règles élémentaire sque nous avons énumérées pour la lutte préventive : pointde taille suffisamment élevé au–dessus du sol, port dresséde l'arbre .

Ce programme de recherches sur l'utilisation d'éventuelle svariétés résistantes sera de toute façon très long ; il est doncnécessaire d'une part de le débuter aussitôt que possible et

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de ne pas attendre des résultats concrets pour démarrer le sautres méthodes de lutte préventive et curative .

Le fait que l'on puisse déceler des variations très sensible sde la sensibilité tant des variétés commerciales que de sporte-greffe locaux est toutefois un indice encouragean tpour entreprendre l'étude des variétés résistantes .

Il faut toutefois envisager les faits avec objectivité . Laprésence du chancre de l'avocatier en zone équatoriale o utropicale humide, aussi bien en basse Côte d'Ivoire qu edans la région du Mungo au Cameroun, représente un alé ade plus pour la culture de l'avocatier dans ces régions, aléa

qui s'ajoute aux problèmes de protection des fruits su rl'arbre et aux problèmes de dépérissement par destructio ndes racines . Ces zones très humides, si elles permettent undéveloppement végétatif et une mise à fruit très rapide, c equi représente un avantage commercial non négligeable, son tpar contre très défavorables sur le plan phytosanitaire e tnécessitent des traitements . abondants et onéreux, avec enplus, dans le cas du «dépérissement» une impossibilit éactuelle de lutte . Des zones plus sèches, irrigables, avec de ssols drainant bien, doivent permettre d'obtenir des culture sbeaucoup plus saines .

BIBLIOGRAPHI E

FAWCETT (H .S .) . 1916 .A Phythiacystic on avocado treePhytopathology, 6, 433-435 .

HORNE (W .T .), KLOTZ (L .J .) et ROUNDS (M .B .) . 1941 .Avocado trunk canke rC.A.S . Year book, 1941, p .47 .

ZENTMYER (G .A.), JEFFERSON Laura, HICKMAN (C .J .) an dYUNG CHANG HG .Studies of Phytophthora citricola, isolated from Persea americana .Mycologia, vol . 66, 1974, p . 830-845 .

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