LE DOSSIER

Ouvert le 5 février dernier, le Centre de Médecine Ambulatoire (CMA) de la Cavale Blanche s’appuie sur une nouvelle organisation qui permet de programmer l’accueil des patients d’hôpital de

jour de médecine. Coordonné par le Pr Véronique Kerlan depuis 2012, puis par le Pr Emmanuel Sonnet, ce projet permet de regrouper 10 spécialités médicales, les examens se déroulant sur une journée ou une demi-journée. Installé dans de vastes locaux à la décoration soignée, le CMA est équipé de 33 chambres avec diff érents types de supports (lits, brancards ou fauteuil de soins) pour plus de

confort pour les patients. L’équipe comprend une cinquantaine de spécialistes qui partagent leurs compétences et travaillent en synergie. De même, les infi rmières ont été formées progressivement

à de nouvelles spécialités afi n de devenir polyvalentes. Objectif prioritaire pour le CMA : améliorer la fl uidité avec la médecine de ville pour un meilleur suivi du patient.

Pour une prise en charge optimale des patients

Le Centre de médecine Ambulatoire

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LES PATIENTS ET LEUR FAMILLE ACCUEILLIS DANS DES LIEUX AGRÉABLES. UNE ÉQUIPE DE SPÉCIALISTES ISSUE DE DIFFÉRENTES DISCIPLINESTRAVAILLANT DE CONCERT. DES INFIRMIÈRES ET DES AIDES-SOIGNANTESPOLYVALENTES PRENANT EN CHARGE L’ENSEMBLE DU PARCOURSDU PATIENT. TELS SONT LES ATOUTS DU CMA, UN CONCEPT D’AVENIRQUI VIENT DE VOIR LE JOUR AU CHRU DE BREST.

Centre de médecine Ambulatoire : UN CONCEPT D'AVENIR

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Le CMA se situe à la Cavale Blanche, au rez-de-chaussée du pôle 2, et dispose d’un parking attenant.

PARTAGE DES COMPÉTENCESAccueillant 10 spécialités médicales, le centre regroupe des praticiens issus de ces différentes disciplines. Hier, les patients se rendaient en hôpital de jour au sein d’un service du CHRU. Aujourd’hui, ce sont les médecins qui sortent de leur service pour accueillir les patients dans une seule et même unité.

“Travailler dans un même lieu permet une véritable synergie entre professionnels, améliorant la prise en charge des patients”, explique le Dr Emmanuel Sonnet, endocrino-logue et médecin coordinateur du CMA.

LE DOSSIER

“Ce qui fait la force du CMA, c’est le partage des compétences”, renchérit la Dr Marie-Claire Pouliquen, cardiologue au CMA. Pour le Dr Fabien Zagnoli, neurologue libéral qui adresse certains de ses patients au CMA, “des regards complémentaires donnent de la souplesse dans les avis médicaux et permettent, si nécessaire, de réorienter le patient.”

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LE DOSSIER

10 SPÉCIALITÉS MÉDICALES

> Cardiologie> Centre

antidouleur> Endocrinologie-

diabétologie> Explorations

fonctionnelles neurologique

> Gériatrie> Maladies

infectieuses> Médecine

interne> Neurologie> Pneumologie> Rhumatologie

Au CMA, le lien avec les médecins traitants est ainsi renforcé. En gériatrie, ils disposent d’un numéro d’appel unique pour organiser l’admission de leurs patients. Ici, le maître mot, c’est la fl uidité du parcours du patient. Un objectif qui nécessite beaucoup d’anticipation pour organiser l’ensemble des rendez-vous de consultations, d’examens ou de gestes techniques. Un nouveau métier est né : infi rmières de programmation, afi n d’organiser dans le moindre détail la venue des patients.

Au CMA, tout a été pensé pour que les patients, admis en hospitalisation de jour, se sentent à l’aise, pratiquement comme chez eux. “Le maître d’ouvrage du CHRU nous avait demandé de faire bouger les lignes”, explique Etienne Cassier, architecte de l’Atelier Espinosa. Une réalisation originale eff ectuée avec la participation de l’équipe soignante : “Nous avons réfl échi ensemble sur les parcours cliniques et avons été consultés sur le choix du mobilier”, commente Caroline Coat, cadre de santé au CMA.

UNE RÉALISATION ORIGINALEAu CMA, tout a été pensé pour que les patients, admis en hospitalisation de jour, se sentent à l’aise, pratiquement comme chez eux. “Le maître d’ouvrage du CHRU nous avait demandé de

faire bouger les lignes”, explique Etienne Cassier, architecte de l’Atelier Espinosa. Une réalisation originale eff ectuée avec la participation de l’équipe soignante : “Nous avons réfl échi ensemble sur les parcours cliniques et avons été consultés sur le choix du mobilier”, commente Caroline Coat, cadre de santé au CMA.

1 NOUVEAU PARKING VISITEURS DERRIÈRE LE CMA

2 600 m2

SURFACE TOTALE DU CMA SOUS LE PÔLE 2

PAR SECTEUR

2 SECTEURS 3 INFIRMIÈRES

ET 1 AIDE-SOIGNANTE

PLUS DE

50 MÉDECINS SPÉCIALISTES

33 PLACES EN 21 CHAMBRES

SEULES ET 4 DOUBLES

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La programmation est la pierre angulaire du CMA.

LE MAGAZINE DU CHRU DE BREST

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DR EMMANUEL SONNET ENDOCRINOLOGUE ET COORDINATEUR DU CMA

Quelle est la caractéristique principale de votre activité ?

Elle est double :> Pour les patients, un accès aux examens de façon réservée et privilégiée.

> Pour les médecins, la pluridisciplinarité et la transversalité. Les différents spécialistes travaillent dans un même lieu, avec les mêmes outils, notamment informatiques, et le même personnel. Cela permet une véritable synergie entre professionnels, améliorant la prise en charge des patients. C’est une pratique d’avenir.

LE DOSSIER

“Une véritable synergie entre professionnels”

avec Docteur Emmanuel Sonnet

La médecine EN PARTAGE

DISCUSSION

PLUS PROCHE DU MODE DE VIE HABITUELLa prise en charge en éducation thérapeutique des personnes diabétiques s’effectue aussi au CMA. Autour d’une équipe pluriprofessionnelle, les patients viennent une ou plusieurs fois à la journée et disposent de salles et d’une salle de self où ils sont pris en charge par une diététicienne. “C’est très profitable car ils se sentent mieux ici car plus proches de leur mode de vie habituel”, explique le Dr Emmanuel Sonnet.

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Quels sont vos objectifs ?

Notre objectif, c’est d’abord de faire aussi bien qu’avant en termes de volumes et prises en charge tout en améliorant la fluidité avec la médecine libérale pour un meilleur suivi du patient. Nous espérons entre 33 et 45 passages par jour et nous n’en sommes déjà pas loin. Nous avons ouvert le 5 février et nous avons d’ores et déjà de bons retours des patients. Ensuite, nous comptons développer davantage les relations avec la médecine libérale et la transversalité des prises en charge autour du patient.

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CAROLINE COAT, CADRE SUPÉRIEURE DE SANTÉ AU CENTRE DE MÉDECINE AMBULATOIRE

La programmation, PIERRE ANGULAIRE

Comment vous êtes-vous approprié le CMA ?

Pour ma part, j’ai été recrutée en mars 2017 pour préparer l’ouverture du Centre de Médecine Ambulatoire avec le Dr Emmanuel Sonnet. L’équipe paramédicale a, quant à elle, été recrutée en décembre dernier. Nous avons effectué un important travail avec les médecins et les infirmières référents de chaque spécialité pour définir les parcours de soins des patients accueillis au CMA. Les soignants ont été intégrés dans des groupes de travail pour préparer l’ouverture du service. Ils ont notamment participé au choix du mobilier, de la décoration, mais aussi à la rédaction de la procédure d’accueil des patients. Nous avons eu la chance d’intégrer un service tout neuf.

Comment fonctionne-t-il aujourd’hui ?

Le CMA a une capacité de 33 places et est organisé en deux secteurs de soins. Les chambres sont équipées de lits, brancards ou fauteuils de soins ce qui permet d’orienter le patient dans une chambre en fonction de ses besoins, de son autonomie. Trois infirmières et une aide-soignante sont présentes quotidiennement dans chaque secteur. L’équipe du CMA comprend aussi

des infirmières de programmation, chargées de coordonner les rendez-vous des patients. Leur objectif est de programmer l’ensemble des examens du patient sur une seule journée, en lien avec les différents plateaux techniques. La programmation est la pierre angulaire du CMA et pour les infirmières, un nouveau métier.

LE DOSSIER

“Infirmière de programmation, un nouveau métier”

INTERVIEW

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Est-ce un mode de fonctionnement diff érent de celui d’un service classique ?

Oui, car le CMA accueille 10 spécialités avec chacune de nombreuses spécifi cités. Les infi rmières ont des compétences dans leurs spécialités d’origine et ont développé leurs compétences dans les autres spécialités grâce à des sessions de formation.

RENDRE LE PARCOURS AGRÉABLETout au long de la conception du CMA, l’équipe d’architectes a travaillé en symbiose avec les soignants. “Nous avons mûrement réfl échi au parcours des patients mais aussi à celui de leurs accompagnants”, explique Etienne Cassier de l’Atelier Espinosa. L’idée-force étant de mettre de la vie, de la couleur et de la lumière au cœur du centre et d’off rir une ambiance plus hôtelière qu’hospitalière.

Le hall d’accueil est vaste, irrigué de lumière par un grand lustre aux abat-jours blancs. La salle d’attente ressemble plutôt à un coin détente, avec ses fauteuils confortables, ses murs de couleur aux illustrations graphiques. Au fond, une salle à manger où les patients peuvent prendre leur repas en famille, avec au choix plusieurs menus présentés sur une carte. Les rayons du soleil y sont fi ltrés par un moucharabié reprenant les motifs de la faïence de Quimper. On déambule à l’intérieur du centre, en longeant une large fresque qui représente une forêt enchantée, digne d’un conte de fées. Ici, un coin bulle où les patients peuvent venir s’isoler avec leur ordinateur portable. Là, une sculpture représentant une licorne fuchsia, au centre d’un patio extérieur. Pas de néons dans les couloirs ni dans les chambres mais des éclairages doux. Pas de revêtements passe-partout aux tons incertains mais des couleurs franches : orange, vert, bleu ou rose.

LE DOSSIER

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Les chambres sont équipées en fonction des besoins et de l’autonomie du patient.

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Comment les patients de gériatrie sont-ils adressés au Centre de

Médecine Ambulatoire ?

Il existe deux modes d’entrée. D’une part, par la consultation mémoire, ce qui se faisait déjà antérieurement. Mais d’autre part, le service rendu supplémentaire est que le médecin traitant peut adresser directement ses patients au moyen d’un numéro d’appel unique. Nous discutons alors ensemble des examens à réaliser chez le patient.

Quels types de patients sont admis au CMA ?

Nous les recevons pour effectuer un bilan cognitif mais aussi un bilan de chutes, de la fragilité ou d’altération de l’état général et de perte d’autonomie. Nous organisons également des transfusions, ce que l’on ne pouvait pas faire jusqu’ici en hôpital de jour.

DR PAUL TOUCHARD, GÉRIATRE AU CMA

Qu’est-ce que le CMA a changé pour vous ?

Avant, chacun se répartissait les patients. Il y a une amélioration sur le plan organisationnel dans la mesure où, en tant que médecin référent, je suis dédié à 50 % au CMA. J’ai facilement accès aux autres spécialistes, ce qui permet d’obtenir rapidement des avis, si nécessaire. Pour le patient, l’ensemble des examens et des soins se déroule beaucoup plus vite. Ce qui est important pour nous, c’est de pouvoir élargir notre offre de soins proposée aux patients. Quant aux familles, elles apprécient l’accueil et le cadre qu’elles trouvent très apaisant.

LE DOSSIER

Plus de temps POUR LE PATIENT

avec Docteur Paul Touchard

“Un plan de soins personnalisé est proposé, sur la base d’une évaluation globale des problèmes psycho-médico et sociologiques du patient” CONTACT : 02 30 33 77 93

ENTRETIEN

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CONTACT : 02 98 14 53 52

DR MARIE-CLAIRE POULIQUEN, CARDIOLOGUE AU CMA

Comment êtes-vous arrivée au Centre de Médecine Ambulatoire ?

C’est ma première affectation en tant que praticien hospitalier. J’ai effectué toutes mes études à Brest, mon internat et mon clinicat au sein du service de cardiologie.

En quoi ce lieu est-il différent ?

Dans le service de cardiologie, nous avions auparavant des lits d’hospitalisation de jour. Grâce au CMA, le lieu est dédié et adapté à cette modalité de prise en charge. Il s’agit d’un très bel outil de prise en charge des patients dont le développement est motivant pour les praticiens. Plusieurs objectifs sont réunis  : partager nos compétences, raccourcir les durées d’hospitalisation, essayer de prévenir les hospitalisations itératives, faire de l’éducation thérapeutique et assurer un meilleur suivi en lien avec les médecins libéraux.

Quels types de patients allez-vous accueillir ?

En cardiologie, nous recevons des patients pour bilans de cardiopathie ischémique, valvulaires, mais également pour des bilans préopératoires (avant pontage coronaire par exemple) ou pour adaptation thérapeutique

dans l’insuffisance cardiaque. Nous réalisons aussi des actes ambulatoires tels que la coronographie et des gestes invasifs de rythmologie.

En quoi la prise en charge dans ce centre est-elle un plus pour les patients ?

Ce qui fait la force du CMA, c’est le partage de compétences. Par exemple, nous partageons l’échographie avec les pneumologues. La proximité géographique facilite les échanges entre médecins de différentes spécialités ainsi que la discussion pluridisciplinaire du dossier d’un patient pour améliorer sa prise en charge.

NOTRE FORCE, C'EST LE PARTAGE DES COMPÉTENCES

“Le CMA est un très bel outil de prise en charge des patients”

avec Marie-Claire Pouliquen

LE DOSSIER

INTERVIEW

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LE DOSSIER

L’avis du Libéral

les avis médicaux. Par exemple, j’adresse un patient qui a fait un malaise, il béné-ficiera d’un électroencéphalogramme mais aussi d’un électrocardiogramme. En fonction des résultats, le médecin peut tout de suite réorienter le bilan, ce qui est très dynamique.

Quels types de patients adressez-vous au CMA ?

J’adresse des patients qui ont besoin d’un examen, par exemple un électroencépha-logramme, d’un geste technique, comme une ponction lombaire, ou d’une prise en charge thérapeutique.

Que pensez-vous du regroupement des spécialités en hôpital de jour sur un même site ?

Le principe ne m’était pas tout à fait inconnu. Avant de m’installer en cabinet de groupe à Brest il y a 3 ans, j’étais chef de service de neurologie à l’HIA où j’ai exercé pendant 25 ans. Il y a une dizaine d’années, nous avions créé un lieu commun pour l’hospitalisation de jour. Au départ, j’étais un peu réticent. L’hôpital de jour nécessite une organisation plus complexe. Mais apprendre à travailler avec d’autres spécialistes et soignants est très enrichissant.

Quels bénéfices le CMA apporte-t-il aujourd’hui au patient ?

La proximité de différents spécialistes permet d’apporter des regards complé-mentaires et donne de la souplesse dans

Un regard complémentaire

sur le patient

DR FABIEN ZAGNOLI, NEUROLOGUE LIBÉRAL, ATTACHÉ AU CHRU DE BREST

APPRENDRE À TRAVAILLER AVEC D'AUTRES SPÉCIALISTES ET SOIGNANTS EST TRÈS ENRICHISSANT

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