Le CELIBAT des PRÊTRES UVEI LES PROGRÈS DU...

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DEUXIÈME A nnée - n i 5.. Le NttmAro i 3 0 OffiNTIMBS OCTOBRE imi ABONNEmVENTS : Un an .. .. .. .. .. 6 ff. Choque postal : TREGÜER Rennes 14 040 Organe mensuel de Libre Pensée d'Education et de Combat r ^ Adresser tout ce qui concerne le journal à Jean TRÉGUEB Maison du Peuple, Brest. ^ : -, Le CELIBAT des PRÊTRES N OUS continue ons notre étude sur le célibat des prêtres et des religieuses, en affirmant, bien que le fait peut étonner, que la rcligioB a en endré,dans une large me- sure, la prostitution. LesB'bylon]ennes!«ubissaientune loi très honteuse qui les obligeait,une fois dans la vie, de se rendre au temple de Vénus et de s'y livrer h uu étranger. Aus- si, non* vous laissons à penser si cette ville fascinait le monde assyrien ; oi s'y acheminait de partout, de sorte que ses votes étaient, de l'aube au soir, engoreées par un flet de races bigar- rées. Ce qui fit que Babylone étonna le monde antique par la force et la durée de ses ardeurs vicieuses. C'est li que s'opérera bi n vite, sous les auspices des desservants des tem- ples, la transformation de la prostitu- tion sacrée primitive en débauches ardentes et collectives. Ce fure t d'in- croyables dépravations qui eurent pour théfltre les bois sacrés où; étalent en- clos les temples, et même ces derniers. Les temples hindous laissaient vivre, ai.tour de leur enceinte, tout un peuple de bayadères et de danseuses voué s k une divinité dont elles devenaient les servantes impures; ces femmes for maieut une sorte de collège où elles apprenaient les olus mystérieuses res sources de corruption. Les prêtres choisissaient parmi elles leurs conçu ^Inei. Leffranetfntearponr complaire au dieu, veinficnt rompre leur hymen sur un lioga die fer destiné à cet usage, placé dans la demeure sacrée. En 805, notre pieux Charlemagne se préoccupa de la réglementation des mœurs. Par ses soins, un capitulaire fut promulgué, lequel édictalt, contre les prostituées, les peines les plus sé- vères. Ces malheureuses étaient con- traintes h parcourir les campagnes, pendant 40 jours, nues jusqu'à la cein ture, avec un écriteau accusateur sur le front. Mais le mal engendra le pire car, ainsi chargées de honte, elles se cachèrent dans des maisons basses qui E rirent, plus tard, le nom de Bordes ou ordeaux, où se pratiqua clandestine- ment la prostitution. Dans la liste des punitions infligées par l'Eglise et qui fut dressée à Worms, au XI" siècle, par l'évèque Burchart, 11 est parlé de relations sexuelles des femmes entre elles. Ainsi, l'abbesse de Chelles fut accusée de corrompre les Jeunes religieuses dont elle avait la f arde, et sa saur, la reine d'Espagne, peine Igée de seize ans, attaquait celles de ses caméristes qu'elle jugeait passionnées. Un curieux document nous est par- venu : ce sont les statuts des Bordeaux d'Avignon, rédigés par la reine Jeanne de Naples, alors qu'elle projetait de vendre au pape la propriété du comtat d'Avignon où elle s était réfugiée en 1347. Il a été publié par la Revue Ar- chéologique; en voici, d'ailleurs, quel- ques passages : « L'an 1347. Notre bonne reine Jeanne a permis les b... dans Avignon ; elle commande qu'il est son siège dans la rue Pont Troncat, près des frères Au- gustlns, jusqu'à la porte Peiré. Qu'il est une porte du même côté par où le monde entrera, mais qui sera fermée i clef, afin que les Jeunes hommes ne poissent voir les femmes sans la per mission de l'abbesse. » A l'article 4, la sainte reine écrit : « l'abbesse ne permettra à aucun homme de rentrer dans le b. . le Jour du saint vendredi et du saint samedi, qui sont Jours de Jeûne, et le bienheureux Jour de Piques, sous peine d'être cassée et d'avoirdu fouet. » L'article 11 dit que : « l'abbesse ne donne accès dans le b .... à aucun juif, et s'il se trouve qre quelque juif y soit rentré par ruse, qu'il soit emprisonné pour avoir du fouet par toute la cité » Les ordonnances des papes sur la. police des mœurs sont, assurément, le plus curieux témoignage de l'histoire de cette législation dans l'Europe du Moyen ige et du XVI* siècle : En 1510, Paul II fit protéger les pros- tituées. Clément VU, peu scrupuleux sur l'origine des ressources de l'Eglise, contraignit, par une ordonnance spé- ciale, les filles publiques h léguer la moitié de leurs biens au couvent Santa Maria délia Penitenza. En Russie, il y avait de ces malsons correspondant à toutes les religions du Saint Empire et, par conséquent, des tenancières orthodoxes, musulmanes, catholiques romaines, arméniennes, etc.. A Abbeville, l'évèque exigeait, des nouveaux mariés, une somme variant de 10 à 30 francs, faute de quoi ils de- vaient s'abstenir de faire lit commuu pendant trois jours. A Lyon, les chanoines avaient le droit de ' < mettre une cuisse » dans le lit des nouveaux époux. A Limoges, les religieux Augustins prétendaient recevoir un écu de toutes les mariées ou accouchées; un arrêt du Parlement de Bordeaux, en février 1620, leur interdit d exiger ce droit. Le docteur Gilles de Tourettes a re- laté le cas cité par Fodéré : « Un jeune religieux, étant en voyage, logea dans une maison où l'on venait d'ensevelir une jeune fille qu'on croyait morte. L'ayant découverte, dans la nuit, pour rexaminer,etayant encore trouvé, dans son visage, des restes de beauté qui éctiauffèrent sa concupiscence, il résolut de l'assouvir,^ quoique l'objet ne fut guère en état d'exciter de pareils désirs II se contenta néanmoins et partit de grand matin. Cependant, la morte ressuscita le lendemain Au bout* de neuf mois, elle fit un enfant au grand étonnement de ses parents et au sien. » Quant aux pucelles de couvent, voyez ce qu'est leur célibat : La nonne Blanbekin était constam- ment tourmentée par la pensée de ce qu'il pouvait bien en être advenu de la partie du corps de Jésus, enlevée par la circoncision. Pour faire ses dévotions h l'agneau du Seigneur, Véronique Juiiani, qui fut canonisée par le pape Pie II, prit, dans son lit, un agneau, l'embrassa et lui fit sucer ses seins tant et si bien qu'il en sortit même quelques gouttes de lait. Sainte Catherine de Gênes souffrait souvent de telles chaleurs intérieures que. pour se rafraîchir, elle se couchait )ar terre, en criant : « Amour, amour, e n'en puis plus ! » En 1582, Catherine prononça ses vœux dans un couvent de Carmélites et prit le nom de Marie-Madeleine. Grâce au jei^ne, aux mortifications et à la prière, elle tomba en catalepsie. En outre, son exaltation religieuse s'ac- compagna souvent d'exaltation ero- tique. Le feu de l'amour qui dévorait son cœur, dit son biographe, était si ardent que, ppur le supporter, elle était obligée de se mouiller avec de l'eau froide. Quelquefois, elle s'écriait : «Amour, 6 amour, donnez moi une voix que Je puisse me faire entendre, de l'Orient à l'Occident et dans toutes les parties du monde, afin que vous soyez connu et aimé partout !» Dans cet état, elle fut vite en proie aux tentations du,démon, Elle mit une ceinture armée de pointes aiguêls et se donna souvent la discipline avec une chaîne de fer. Cela ne fit qu'exalter son éréthisme. Un jour que les révoltes de la chair étaient plus violentes qu'à l'or- dinaire, elle se roula dans les ronces et les peines pour les calmer. Elle mou- rut épuisée par les privations. E. DEFÈCHE. UVEI Beité parioaalfiéc dont la mission consiste A loyer le cervean dans le divii caliee. Jouisseur effréné ^ni prêche aux nialheureox La résignation dans l'attente des elenx. Modèle de chasteté qui, 1res pieosenicat, Sur lee petits eniaats exeree ses tsloits. Imposteur «ttitré deit la fonctionsubline Est de créer iDaioB entre l'Homme et l'Abtme. Face de faux témoin à la parole abjecte, Hypoerlte, rnsntcHr, le veilà bien !• Prêtre 1 . 60UBIQ0U. DES CURES La moPBls du catéchisn» ou la fuitB ilBM.ra!iliÉ № o n Le 30, août, Le Quotidien, devan- çant tous les autres informateurs, révélait la fuite de l'abbé Pichón, desservant de Montlhéry, et annon- çait que la justice avait lancé un mandat d'amener contre cet ecclé- siastique, accuséd'actes sur lesquels h décence nous interdit d'insister. C'est avec le plus complet dé- goût et la réserve que nous impo- sait le respect dû à nos lecteurs que nous avons signalé les faits. Nous attendions bonne et prompte répression. Nous attendions aussi, avec un moindre espoir, il est vrai, la con- damnation de la « brebis galeuse », par ceux là même qui se procla- ment les gardiens de la morale chrétienne. Eh bien ! M. l'abbé Pichón court toujours. L'évèque de Versailles, dûment avi.sé, ne l'a point renié comme indigné. J Deux constatations : la police, Q souvent plus vigilant', a laissé dispar-ùtre le satyre. L'ordinaire, s'il n'a point prescrit ou, tout au molus, tavorisé la fuite du « mau- vais be-ger », s'est fait le complice de l'évasion, puisque, renonçant à le frapper lui même, il ne l'a point livré au bras séculier. Le scandale est pourtant .si grand?! qu'il est impossib e de le jacher. il rejaillit sur le clergé par une tenta-, tive d escamotage décidément trop audacieuse et vouée à l'iasuccès C'est déjà trop que nos plus fins limiers aient échoué, lorsqu'ils ,se lancèrent à la recherche du mysté- rieux assassin de l'agent des jésuites, M. Paredes ; l'opinon publique ne manquerait de voir, dans une nou velle défaillance de la police, un véritable système de collusion avec une certaine catégorie de crimi neis. Serait-il donc vrai que le moin- dre soupçon visant un maître laï- que doive aussitôt être suivi d'une action rigoureuse, souvent avec la plus grande légèreté, tandis qu'une robe noire confère aux prêtres une , inexplicable immunité : Et ces mêmes profe-iseurs de mo-' rrale auraient, en outre, toute li- ' cence pour souiller impunément des enfants ! Cela, nous nous refusons á le croire.'Mais, pour quede braves gens ne pensent pasque l'on peut être immonde impunément, si l'on est ecclésiastique, il/aut que l'abbé Pichón, fugitif, soit découvert et châtié. [Le Quotidien du 11-9 aS). « Un dPChBySquB polonais poursuivi i pour BttBntat aux mœurs Varsovie, 19 septembre. — Au- jourd'hui commence, devant le tri bunal pénal de Plock, le procès intenté à l'archevêque Kowalski, chef de la secte maryanite, pour-. suivi sous 1 inculpation d'attentats aux mœurs. Quatre-vingt-cinq té- ..r moins seront entendus. Parmi les Q avocats qui prendront la parole, on n cite M* Sviaronski. Le président de la cour d'appel de Varsovie et le procureur près de cette cour assisteront aux dé- bats, qui auront lieu à huis clos. (La Volonté, jeudi 20-9 28). ' • . Le dégoût que nous inspirent les actes immondes de ces prêtres per- vertis, ne sauraient nous inciter cependant à joindre notre voix à cele du (îuoitrfien, lorsqu'il de- mande l'arrestation du coupable. Nous ne serons jamais des pourvo- yeurs de bagne. Pour nous, le remède n'est pas là I II est dans l'éducation des pa- rents, qui, par ignorance, confient leurs enfants à ces monstres. Le remède est dans la lutte de tous les jours, contre l'hydre reli- gieuse et cléricale. LES PROGRÈS DU FilSClSME .9 Léon Daudet écrivait, avec orgueil et satisfaction, il y a cinq ou six ans, que là France était le centre de la réaction mon- diale. Depuis, il y a eu la prise du pouvoir, en Italie, par les fascistes et l'ignoble répres- sion que l'on sait, les nombreux crimes des hordes de bandits qui ont pris Mus- solini comme chef. Il y a eu aussi l'aventure qui dure encore, en Espagne, de la dictature de Primo de Rivera. Egalement les procédés féroces des dictateurs de Roumanie, de Bulgarie ;les crimes des juges américains, etc. La France n'était plus la nation la plus réactionnaire. Les gouvernants de ce pays, qui est fier d'avoir fait plusieurs révolutions, sont sans doute très pt'inés d'a»oir vu ce titre de gloire leur échapper. U essayent de rattraper le chemin perdu. Ils tentent d'instaurer chez nous des mœurs qui ne le cèdent en rien à celles d'Italie, d'Espagne, des Etats-Unis, de Roumanie el d aill-urs. Il ne se pas.se guère de semaine sans que la hberté ne subisse quelques rudes atteintes. On a vu, récemment, la mobilisation de toutes les forces policières à Saint- Denis. Les bolchevistes voulaient manifester. Les bolchevistes aiment le bruit, le bluff, c'est un moyen pour eui^ d'exhiber i ur révolutionnarisme... souvent veibal. On les laisserait manifester en paix que tout se passerait le plus tranquiUemeut du monde. Mais le gouvernement a décidé de ma- ter le mouvement bolcheviste. Histoire sans doute de faire croire a la bourgeoi- sie qu'elle esl bien gardée et de lui ins- pirer ccifiance au gouvernement actuel. Aux dernières élections, le parti bolche- viste a recueilli un million ue voix, le dixième euviron du loial des électeuis. En interdisant cette manifebtation, le gouvernement brime un dixième du pays. Voyez démocratie, respect des mi- norités, discours pour la liberté 111 Donc, des milhers de policiers se sont abattus sur la ville de Saint-Denis, l'ont mise en état de siège, arrêtant tous les passants, les interrogeant, leur deman- dant leurs papiers, les fouillant, les bousculant. La population, terrorisée par les tliCb, n'osait plus sortir. Neut cents arrestations ont élé opérées. On ne fait pas beaucoup mieux au pays de Mussolini. Ainsi, c'est décidé. On ne peut plus, en France, ni manifester, ni tenir de réunions publiques, quand on est adver- saire du gouvernemeni. D'autre part, ia propagande par affi- ches et par tracts est pour ainsi dire interdite. Nombreux sont les cas de cul- leurs d'affiches et de distributeurs de tracts qui se voient appiéhendés, menés au poste, en prison et condamnés. La liberté d exposer sou opinion au pu- blic par écrit esl, ede aussi, supprimée. Mais il y a encore pis. C'est la situa- tion des travailleurs étrangers réfugiés en France. Tous ceux qui ont fui les cruautés des fascistes italiens ou des policiers efipagnola sont venus ici, cro- yant trouver un asile. Comment? Les ouvriers d'avant-garde, traqués par la police chez eux, osent ve- nir chez nous 1 La poUce française, digne sœur des polices itaU.jnue8, espagnoles et autres, ne pouvait lolérer cela. Aussi, dep.uis plusieurs mois, assistons- nous à des arrestations el des expulsions en série. Il suffii à un tiavailleur étran- ger d'assister à une réunion pohtique ou syndicale pour être l'objet de mesures ignobles de la police. Un patron qui n'aime pas les syndicats signale à la police que tel de ses ouvriers, italien ou espagnol, s'est syndiqué. Et c'est l'expulsion Crtrtaine. Des camarades étrangers nous signa- lent, que, depuis trois mois, la police a procède à des milliers d'expul-ions. Des mouchards des polices étrangères s'in- nilrent dans les milieux d'avaut garde el signalent lous leurs compatriotes qui y viennent. C'est l'expulsion. Par contre, on peul aller à Lens, Hénin- Liétard, et autres pays miniers du Pas- de-Calais et du Nord. Il y a, la, des Polo- nais par milliers. Il y a des écoles polo- naises, des églises polonaises, des pro- cessions polonaises, des associations polonaises de toutes sortes. Les commissaires de poliee français y vont, flirtent avec le» dirigeants de ces associations el ces curés, leur facilitent la tâche tant qu'ils peuvent. Un ouvrier Italien, hbnnèle, laborieux, sobre, mais contraire au fascisme, ne posera pas longtemps en France. Mais un travailleur, polonais ou autre, qui va à l'église tous les dimanches, se saoule hebdomadairement el se bat i chaque occasion, n'a pas à craindre d'être reconduit à la frontière. II est l^bou, du moment qu'il est un esclave docile. Il n'est pas permis à un étranger d'être socialiste, syndicaliste, bolcheviste,anar- chiste. Mais il a ie droit d'être catholi- que et de participer à toutes les cérémo- nies el manifestationâ duculle. Si jamais la pohce s'avisait d'expul- ser un étranger parce qu'il s'est occupé de religion, nous entendrions un, de tin lamarre, dans la pre^se réactionoaiie e. même dans la presse dite de gauche Qu'est ce qu'elle, prendrait, la police . qu'est-ce q 1 il eniendrail, le gouverne ment! Mais pour les milliers d'expulsions de militants ou sympuhisans d'avant garde, c'est le silence le plus complet, silence approbateur. Ou, s'ils en causent, lesjour- naux, c'est pour parler d'épuralion ; c'est pour fulminer conUe ces haies étrangers indésirables qui « viennent faire de la politique chez nous ». Ah I ils sont bien loin, les sr.ldats de la révolution française de 1789-1793qui s'en allaient porler la liberté à toutes tes na- tions — ou qui croyaient la porter. Ils sonl bien morts les conventionnels qui jetaient à l'Europe royaliste «r une tête de roi en défi ». Au|ourd hui, on reçoit les rois avec foi ce cérémonies et, comme cadeau de bienvenue, on cof- fre quelques douzaines de leurs sujets qui onl l'ouiiecuidanle prétention de vouloir instalhr la republique chez eux. Parce qu'il esl bien entendu, n'est-ce )as, que, dans la République française, es étrangers qui sont républicains sont indésirables. Il sulfit à la police de chez eux de les signalera la nôtre. Réaction contre les étrangers, réaction contre les Français, réaction patronale et mercantile se refusant même à appliquer les lois sociales, régulièiemeit volées, et approuvée par la presse dite républi- caine..Réaction sur loule la ligne. . Nos gouvernants et nos policiers, à cette cadence-là, auront bientôt fait de nous mettre au même niveau que l'Italie fasciste. Nous n'y marchons pas, nous y cou- rons, nous y volons. Quand un peuple est lâche, veule, indif* féreut, il perd toutes ses libertés. Et pour les reconquérir, qu'il le veuille ou non, il faudra se battre. G. BASTIEN. La voixdela Raison ;Une longue tradition religieuse, qui pèse encore sur nous, nous enseigne que la privation, la souffrance et la douleur sont des biens désirables et qu'il y a des mérites spéciaux attachés à la privation volontaire. Quelle imposture ! C 'est en disant aux peuples qu'il faut souffrir en ce monde pour être heureux dans l'autre qu'on a obtenu une pitoyable résignation à toutes les oppressions et à toutes les iniquités. N'écoutons pas les prêtres qui enseignent que la soutfrance est excellente. C 'est la joie qui est bonne. Nos instincts, nos organes, notre na- ture physique et morale, tout notre être nous conseille de chercher le bonheur sur la terre. Il ef t difficile de le rencon. trer. Ne le fuyons pas. Ne craignons pas la joie ; et, lorsqu'une forme heureuse ou une pensée riante nous offre du plaishr, ne la 'efusons pas... A vous, travailleurs, de hausser vos esprits et vos coeurs et de vous rendre capables, par l'étude et la réflexion, de préparer l'avènement de la justice sociale et de la paix universelle. Anatole FRANCE.

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D E U X I È M E A n n é e - n i5.. Le NttmAro i 3 0 OffiNTIMBS O C T O B R E imi

ABONNEmVENTS : Un an.. .. .. .. .. 6 ff.

Choque postal : TREGÜER Rennes 14 040

Organe mensuel

de Libre Pensée

d'Education

et de Combat

r ^

Adresser tout ce qui concerne

le journal à Jean T R É G U E B

Maison du Peuple, Brest .

^ : -,

Le CELIBAT des PRÊTRES NOUS continue ons notre étude

sur le célibat des prêtres et des religieuses, en affirmant,

bien que le fait peut étonner, que la rcligioB a en endré,dans une large me­sure, la prostitution.

LesB'bylon]ennes!«ubissaientune loi très honteuse qui les obligeait,une fois dans la vie, de se rendre au temple de Vénus et de s'y livrer h uu étranger. Aus­si, non* vous laissons à penser si cette ville fascinait le monde assyrien ; oi s'y acheminait de partout, de sorte que ses votes étaient, de l'aube au soir, engoreées par un flet de races bigar­rées. Ce qui fit que Babylone étonna le monde antique par la force et la durée de ses ardeurs vicieuses.

C'est l i que s'opérera bi n vite, sous les auspices des desservants des tem­ples, la transformation de la prostitu­tion sacrée primitive en débauches ardentes et collectives. Ce fure t d'in­croyables dépravations qui eurent pour théfltre les bois sacrés où; étalent en­clos les temples, et même ces derniers.

Les temples hindous laissaient vivre, ai.tour de leur enceinte, tout un peuple de bayadères et de danseuses voué s k une divinité dont elles devenaient les servantes impures; ces femmes for maieut une sorte de collège où elles apprenaient les olus mystérieuses res sources de corruption. Les prêtres choisissaient parmi elles leurs conçu

^ I n e i . L e f f r a n e t f n t e a r p o n r complaire au

dieu, veinficnt rompre leur hymen sur un lioga die fer destiné à cet usage, placé dans la demeure sacrée.

En 805, notre pieux Charlemagne se préoccupa de la réglementation des mœurs. Par ses soins, un capitulaire fut promulgué, lequel édictalt, contre les prostituées, les peines les plus sé­vères. Ces malheureuses étaient con­traintes h parcourir les campagnes, pendant 40 jours, nues jusqu'à la cein ture, avec un écriteau accusateur sur le front. Mais le mal engendra le pire car, ainsi chargées de honte, elles se cachèrent dans des maisons basses qui

Erirent, plus tard, le nom de Bordes ou ordeaux, où se pratiqua clandestine­

ment la prostitution. Dans la liste des punitions infligées

par l'Eglise et qui fut dressée à Worms, au XI" siècle, par l'évèque Burchart, 11 est parlé de relations sexuelles des femmes entre elles. Ainsi, l'abbesse de Chelles fut accusée de corrompre les Jeunes religieuses dont elle avait la

farde, et sa saur , la reine d'Espagne, peine Igée de seize ans, attaquait

celles de ses caméristes qu'elle jugeait passionnées.

Un curieux document nous est par­venu : ce sont les statuts des Bordeaux d'Avignon, rédigés par la reine Jeanne de Naples, alors qu'elle projetait de vendre au pape la propriété du comtat d'Avignon où elle s était réfugiée en 1347. Il a été publié par la Revue Ar­chéologique; en voici, d'ailleurs, quel­ques passages :

« L'an 1347. Notre bonne reine Jeanne a permis les b... dans Avignon ; elle commande qu'il est son siège dans la rue Pont Troncat, près des frères Au-gustlns, jusqu'à la porte Peiré. Qu'il est une porte du même côté par où le monde entrera, mais qui sera fermée i clef, afin que les Jeunes hommes ne poissent voir les femmes sans la per mission de l'abbesse. »

A l'article 4 , la sainte reine écrit : « l'abbesse ne permettra à aucun homme de rentrer dans le b. . le Jour du saint vendredi et du saint samedi, qui sont Jours de Jeûne, et le bienheureux Jour de Piques, sous peine d'être cassée et d'avoirdu fouet. »

L'article 11 dit que : « l'abbesse ne donne accès dans le b . . . . à aucun juif, et s'il se trouve qre quelque juif y soit rentré par ruse, qu'il soit emprisonné pour avoir du fouet par toute la cité »

Les ordonnances des papes sur la. police des mœurs sont, assurément, le plus curieux témoignage de l'histoire de cette législation dans l'Europe du Moyen ige et du XVI* siècle :

En 1510, Paul II fit protéger les pros­tituées. Clément VU, peu scrupuleux

sur l'origine des ressources de l'Eglise, contraignit, par une ordonnance spé­ciale, les filles publiques h léguer la moitié de leurs biens au couvent Santa Maria délia Penitenza.

En Russie, il y avait de ces malsons correspondant à toutes les religions du Saint Empire et, par conséquent, des tenancières orthodoxes, musulmanes, catholiques romaines, arméniennes, etc..

A Abbeville, l'évèque exigeait, des nouveaux mariés, une somme variant de 10 à 30 francs, faute de quoi ils de­vaient s'abstenir de faire lit commuu pendant trois jours.

A Lyon, les chanoines avaient le droit de '< mettre une cuisse » dans le lit des nouveaux époux.

A Limoges, les religieux Augustins prétendaient recevoir un écu de toutes les mariées ou accouchées; un arrêt du Parlement de Bordeaux, en février 1620, leur interdit d exiger ce droit.

Le docteur Gilles de Tourettes a re­laté le cas cité par Fodéré :

« Un jeune religieux, étant en voyage, logea dans une maison où l'on venait d'ensevelir une jeune fille qu'on croyait morte. L'ayant découverte, dans la nuit, pour rexaminer,etayant encore trouvé, dans son visage, des restes de beauté qui éctiauffèrent sa concupiscence, il résolut de l'assouvir,^ quoique l'objet ne fut guère en état d'exciter de pareils désirs II se contenta néanmoins et partit de grand matin. Cependant, la morte ressuscita le lendemain Au bout* de neuf mois, elle fit un enfant au grand étonnement de ses parents et au sien. »

Quant aux pucelles de couvent, voyez ce qu'est leur célibat :

La nonne Blanbekin était constam­ment tourmentée par la pensée de ce qu'il pouvait bien en être advenu de la partie du corps de Jésus , enlevée par la circoncision.

Pour faire ses dévotions h l'agneau du Seigneur, Véronique Juiiani, qui fut canonisée par le pape Pie II, prit, dans son lit, un agneau, l'embrassa et lui fit sucer ses seins tant et si bien qu'il en sortit même quelques gouttes de lait.

Sainte Catherine de Gênes souffrait souvent de telles chaleurs intérieures que. pour se rafraîchir, elle se couchait )ar terre, en criant : « Amour, amour, e n'en puis plus ! »

En 1582, Catherine prononça ses vœux dans un couvent de Carmélites et prit le nom de Marie-Madeleine. Grâce au jei^ne, aux mortifications et à la prière, elle tomba en catalepsie. En outre, son exaltation religieuse s'ac­compagna souvent d'exaltation ero­tique. Le feu de l'amour qui dévorait son cœur, dit son biographe, était si ardent que, ppur le supporter, elle était obligée de se mouiller avec de l'eau froide. Quelquefois, elle s'écriait : «Amour, 6 amour, donnez moi une voix que Je puisse me faire entendre, de l'Orient à l'Occident et dans toutes les parties du monde, afin que vous soyez connu et aimé partout ! »

Dans cet état, elle fut vite en proie aux tentations du,démon, Elle mit une ceinture armée de pointes aiguêls et se donna souvent la discipline avec une chaîne de fer. Cela ne fit qu'exalter son éréthisme. Un jour que les révoltes de la chair étaient plus violentes qu'à l'or­dinaire, elle se roula dans les ronces et les peines pour les calmer. Elle mou­rut épuisée par les privations.

E. DEFÈCHE.

UVEI

Beité parioaalfiéc dont la mission consiste A loyer le cervean dans le divii caliee.

Jouisseur effréné ^ni prêche aux nialheureox La résignation dans l'attente des elenx.

Modèle de chasteté qui, 1res pieosenicat, Sur lee petits eniaats exeree ses tsloits.

Imposteur «ttitré deit la fonctionsubline Est de créer iDaioB entre l'Homme et l'Abtme.

Face de faux témoin à la parole abjecte, Hypoerlte, rnsntcHr, le veilà bien !• Prêtre 1

. 60UBIQ0U.

DES CURES La moPBls du catéchisn» ou la fuitB

ilBM.ra!iliÉ № o n Le 30, août, Le Quotidien, devan­

çant tous les autres informateurs, révélait la fuite de l'abbé Pichón, desservant de Montlhéry, et annon­çait que la justice avait lancé un mandat d'amener contre cet ecclé­siastique, accuséd'actes sur lesquels h décence nous interdit d'insister.

C'est avec le plus complet dé­goût et la réserve que nous impo­sait le respect dû à nos lecteurs que nous avons signalé les faits. Nous attendions bonne et prompte répression.

Nous attendions aussi, avec un moindre espoir, il est vrai, la con­damnation de la « brebis galeuse », par ceux là même qui se procla­ment les gardiens de la morale chrétienne.

Eh bien ! M. l'abbé Pichón court toujours.

L'évèque de Versailles, dûment avi.sé, ne l'a point renié comme indigné.

J Deux constatations : la police, Q souvent plus vigilant', a laissé

dispar-ùtre le satyre. L'ordinaire, s'il n'a point prescrit ou, tout au molus, tavorisé la fuite du « mau­vais be-ger », s'est fait le complice de l'évasion, puisque, renonçant à le frapper lui même, il ne l'a point livré au bras séculier.

Le scandale est pourtant .si grand?! qu'il est impossib e de le jacher. il rejaillit sur le clergé par une tenta-, tive d escamotage décidément trop audacieuse et vouée à l'iasuccès

C'est déjà trop que nos plus fins limiers aient échoué, lorsqu'ils ,se lancèrent à la recherche du mysté­rieux assassin de l'agent des jésuites, M. Paredes ; l'opinon publique ne manquerait de voir, dans une nou velle défaillance de la police, un véritable système de collusion avec une certaine catégorie de crimi neis.

Serait-il donc vrai que le moin­dre soupçon visant un maître laï­que doive aussitôt être suivi d'une action rigoureuse, souvent avec la plus grande légèreté, tandis qu'une robe noire confère aux prêtres une

, inexplicable immunité : Et ces mêmes profe-iseurs de mo-' rrale auraient, en outre, toute li-' cence pour souiller impunément

des enfants ! Cela, nous nous refusons á le

croire.'Mais, pour quede braves gens ne pensent pasque l'on peut être immonde impunément, si l'on est ecclésiastique, il/aut que l'abbé Pichón, fugitif, soit découvert et châtié.

[Le Quotidien du 11-9 aS). «

Un dPChBySquB polonais poursuivi i

pour BttBntat aux mœurs Varsovie, 19 septembre. — Au­

jourd'hui commence, devant le tri bunal pénal de Plock, le procès intenté à l'archevêque Kowalski, chef de la secte maryanite, pour-. suivi sous 1 inculpation d'attentats aux mœurs. Quatre-vingt-cinq té-

..r moins seront entendus. Parmi les Q avocats qui prendront la parole, on n cite M* Sviaronski.

Le président de la cour d'appel de Varsovie et le procureur près de cette cour assisteront aux dé­bats, qui auront lieu à huis clos.

(La Volonté, jeudi 20-9 28). ' • .

Le dégoût que nous inspirent les actes immondes de ces prêtres per­vertis, ne sauraient nous inciter cependant à joindre notre voix à c e l e du (îuoitrfien, lorsqu'il de­mande l'arrestation du coupable. Nous ne serons jamais des pourvo­yeurs de bagne.

Pour nous, le remède n'est pas là I II est dans l'éducation des pa­rents, qui, par ignorance, confient leurs enfants à ces monstres.

Le remède est dans la lutte de tous les jours, contre l'hydre reli­gieuse et cléricale.

LES PROGRÈS DU FilSClSME

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Léon Daudet écrivait, avec orgueil et satisfaction, il y a cinq ou six ans, que là France était le centre de la réaction mon­diale.

Depuis, il y a eu la prise du pouvoir, en Italie, par les fascistes et l'ignoble répres­sion que l'on sait, les nombreux crimes des hordes de bandits qui ont pris Mus­solini comme chef.

Il y a eu aussi l'aventure qui dure encore, en Espagne, de la dictature de Primo de Rivera.

Egalement les procédés féroces des dictateurs de Roumanie, de Bulgarie ;les crimes des juges américains, e t c .

La France n'était plus la nation la plus réactionnaire.

Les gouvernants de ce pays, qui est fier d'avoir fait plusieurs révolutions, sont sans doute très pt'inés d'a»oir vu ce titre de gloire leur échapper.

U essayent de rattraper le chemin perdu.

Ils tentent d'instaurer chez nous des mœurs qui ne le cèdent en rien à celles d'Italie, d'Espagne, des Etats-Unis, de Roumanie el d aill-urs.

Il ne se pas.se guère de semaine sans que la hberté ne subisse quelques rudes atteintes.

On a vu, récemment, la mobilisation de toutes les forces policières à Saint-Denis.

Les bolchevistes voulaient manifester. Les bolchevistes aiment le bruit, le

bluff, c'est un moyen pour eui^ d'exhiber i ur révolutionnarisme... souvent veibal.

On les laisserait manifester en paix que tout se passerait le plus tranquiUemeut du monde.

Mais le gouvernement a décidé de ma­ter le mouvement bolcheviste. Histoire sans doute de faire croire a la bourgeoi­sie qu'elle esl bien gardée et de lui ins­pirer ccifiance au gouvernement actuel.

Aux dernières élections, le parti bolche­viste a recueilli un million ue voix, le dixième euviron du loial des électeuis.

En interdisant cette manifebtation, le gouvernement brime un dixième du pays. Voyez démocratie, respect des m i ­norités, discours pour la liberté 111

Donc, des milhers de policiers se sont abattus sur la ville de Saint-Denis, l'ont mise en état de siège, arrêtant tous les passants, les interrogeant, leur deman­dant leurs papiers, les fouillant, les bousculant. La population, terrorisée par les tliCb, n'osait plus sortir. Neut cents arrestations ont élé opérées.

On ne fait pas beaucoup mieux au pays de Mussolini.

Ainsi, c'est décidé. On ne peut plus, en France, ni manifester, ni tenir de réunions publiques, quand on est adver­saire du gouvernemeni.

D'autre part, ia propagande par affi­ches et par tracts est pour ainsi dire interdite. Nombreux sont les cas de cul-leurs d'affiches et de distributeurs de tracts qui se voient appiéhendés, menés au poste, en prison et condamnés.

La liberté d exposer sou opinion au pu­blic par écrit esl, ede aussi, supprimée.

Mais il y a encore pis. C'est la situa­tion des travailleurs étrangers réfugiés en France. Tous ceux qui ont fui les cruautés des fascistes italiens ou des policiers efipagnola sont venus ici, c ro ­yant trouver un asile.

Comment? Les ouvriers d'avant-garde, traqués par la police chez eux, osent ve­nir chez nous 1 La poUce française, digne sœur des polices itaU.jnue8, espagnoles et autres, ne pouvait lolérer cela.

Aussi, dep.uis plusieurs mois, assistons-nous à des arrestations el des expulsions en série. Il suffii à un tiavailleur étran­ger d'assister à une réunion pohtique ou syndicale pour être l'objet de mesures ignobles de la police.

Un patron qui n'aime pas les syndicats signale à la police que tel de ses ouvriers, italien ou espagnol, s'est syndiqué. Et c'est l'expulsion Crtrtaine.

Des camarades étrangers nous signa­lent, que, depuis trois mois, la police a procède à des milliers d'expul-ions. Des mouchards des polices étrangères s'in-nilrent dans les milieux d'avaut garde el signalent lous leurs compatriotes qui y viennent. C'est l'expulsion.

Par contre, on peul aller à Lens, Hénin-Liétard, et autres pays miniers du Pas-

de-Calais et du Nord. Il y a, la, des Polo­nais par milliers. Il y a des écoles polo­naises, des églises polonaises, des pro­cessions polonaises, des associations polonaises de toutes sortes.

Les commissaires de poliee français y vont, flirtent avec le» dirigeants de ces associations el ces curés, leur facilitent la tâche tant qu'ils peuvent.

Un ouvrier Italien, hbnnèle, laborieux, sobre, mais contraire au fascisme, ne posera pas longtemps en France.

Mais un travailleur, polonais ou autre, qui va à l'église tous les dimanches, se saoule hebdomadairement el se bat i chaque occasion, n'a pas à craindre d'être reconduit à la frontière. II est l^bou, du moment qu'il est un esclave docile.

Il n'est pas permis à un étranger d'être socialiste, syndicaliste, bolcheviste,anar­chiste. Mais il a ie droit d'être catholi­que et de participer à toutes les cérémo­nies el manifestationâ duculle.

Si jamais la pohce s'avisait d'expul­ser un étranger parce qu'il s'est occupé de religion, nous entendrions un, de tin lamarre, dans la pre^se réactionoaiie e. même dans la presse dite de gauche Qu'est ce qu'elle, prendrait, la police . qu'est-ce q 1 il eniendrail, le gouverne ment!

Mais pour les milliers d'expulsions de militants ou sympuhisans d'avant garde, c'est le silence le plus complet, silence approbateur. Ou, s'ils en causent, lesjour-naux, c'est pour parler d'épuralion ; c'est pour fulminer conUe ces haies étrangers indésirables qui « viennent faire de la politique chez nous ».

Ah I ils sont bien loin, les sr.ldats de la révolution française de 1789-1793qui s'en allaient porler la liberté à toutes tes na­tions — ou qui croyaient la porter.

Ils sonl bien morts les conventionnels qui jetaient à l'Europe royaliste «r une tête de roi en défi ». Au|ourd hui, on reçoit les rois avec foi ce cérémonies et, comme cadeau de bienvenue, on cof­fre quelques douzaines de leurs sujets qui onl l'ouiiecuidanle prétention de vouloir instalhr la republique chez eux.

Parce qu'il esl bien entendu, n'est-ce )as, que, dans la République française, es étrangers qui sont républicains sont

indésirables. Il sulfit à la police de chez eux de les signalera la nôtre.

Réaction contre les étrangers, réaction contre les Français, réaction patronale et mercantile se refusant même à appliquer les lois sociales, régulièiemeit volées, et approuvée par la presse dite républi­caine..Réaction sur loule la ligne.

. Nos gouvernants et nos policiers, à cette cadence-là, auront bientôt fait de nous mettre au même niveau que l'Italie fasciste.

Nous n'y marchons pas, nous y cou­rons, nous y volons.

Quand un peuple est lâche, veule, indif* féreut, il perd toutes ses libertés.

Et pour les reconquérir, qu'il le veuille ou non, il faudra se battre.

G. BASTIEN.

La voixdela Raison ;Une longue tradition religieuse, qui

pèse encore sur nous, nous enseigne que la privation, la souffrance et l a douleur sont des biens désirables et qu'il y a des mérites spéciaux at tachés à l a privation volontaire . Quelle imposture !

C 'est en disant a u x peuples qu'il faut souffrir en ce monde pour ê t r e heureux dans l'autre qu'on a obtenu une pitoyable résignation à toutes les oppressions et à toutes les iniquités. N'écoutons pas les prêtres qui enseignent que la soutfrance est excel lente . C 'est la jo ie qui est bonne.

Nos instincts, nos organes , notre na­ture physique et morale , tout notre ê t re nous conseille de c h e r c h e r le bonheur sur l a t e r r e . I l ef t difficile de le r e n c o n . t r e r . Ne le fuyons pas. Ne cra ignons pas la joie ; et, lorsqu'une forme heureuse ou une pensée r iante nous offre du plaishr, ne l a 'efusons p a s . . .

A vous, travailleurs, de hausser vos esprits et vos coeurs e t de vous rendre capables, par l'étude et la réflexion, de préparer l'avènement de la jus t i ce sociale et de la p a i x universelle.

Anatole F R A N C E .

P O V H n o e ЖПГА'ЧТШ

N O T R E M O R A L E Nombreux sont les parents qui,

lorsqu'ils croient devoir gronder leurs enfants, les « menacent » de l'école : t< Méchant ! J e vais te mettre à l'école et, là, tu seras dressé ! » Pendant l'annéi qui précède la rentrée de l'enfant à la grande école, combien de mamans emploient cette phrase comme suprême menace. Leur faute est grave ; leurs enfants sont mal préparés à accepter Ta scolarité. Il est, en effet, une constatation : c'est qu'eu général, l'écofe ne sourit pas à 1 enfant. Et pourquoi ? Quelques-uns de ces petits ont cependant eu la chance d'avoir une mère ou un père qui ont su les préparer à leur nou­velle petite vie. Voyez-les d'ailleurs franchir, pour la première fois, le seuil decelte école, ilssontfout pleins d'exubérance naïve. Hélas, leur spon­tanéité esl vile étoufîée. « L'école est une ménagerie ; elle reçoit des petits garçons et des petites filles sauvages que la mission est de dresser ». L'allure austère de cette classe où tout marche à l'automatisme et au commandement les pétrifie. Le « nou­veau •> ne reconnaît môme plus ses petits camarades de la rue, immobili­sés à leurs bancs. U a voulu parler, mais le mattre ne l'a ni compris ni écouté (c 'est qu'il n'a pas de temps à perdre I), ses camarades ont ri et se sont moqués de lui (on ne parle pas ainsi loul haut sans permission ! ) ; fit son voisin ne lui a-t-il pas dit à l'oreille : « Tais-loi, donc, tu vas te laire punir I » (Punir, el pourquoi ? j . Et cet entant, qui venait gaiement à l'école, a peur maintenant de ce maî­tre et de cette classe et reste lui-mê­me immobile et muet. Combien de temps restera i-il ainsi ? Toutle temps qu'il faudra pour ëtoulTersa petite na­ture et lui enlever son désir de savoir.

Plus tard, ce même mattre pourra faire de belles leçons de morale sur la liberté, les horreurs de l'esclavage, mais, devenu homme, son élève n'au­ra pas davantage lecouraged* r ivre e a homme libre. Ce maître peut être dévoué, certes oui, mais son dévoue­ment a compo.Héune méthode d'escla­vage ; que veut-il enseigner la liberté?

« L e moyen de la perfection mora­le — dit AlberlThiéry -—c'est la vertu positive plus que la guerre au vice». Oui, il faut faire vivre une morale po­sitive, de mêmcque, pour taire aimer, désirer la liberté, il faut la faire com-

'prendre et la taire goûter en la faisant vivre.

Et nous imaginons volontiers ce môme petit élève qui, au lieu d'arriver dans une classe étouffée par la routi­ne, soit captivé par le bourdonnement de ruche qui s'élève de cette autre classe .

L e voilà qui, à peine entré, re­trouve ses camarades, va de l'un à l'autre, questionne à haute voix, suit le mouvement, feuillette des livres qu'il trouve à sa disposition sur des rayons, aide l'un, porte ceci à l'autre, ramasse ou range cela. Puis, tout à coup, notre bonhomme s'arrête, pen­sif et contemplatif Dans un coin, sur le plancher, au milieu du mouvement, un petit cam.irade, d'une main déjà habile, trace et retrace sur un cahier de belles lignes toutes llamboyautes de couleurs. Pourquoi ne ferait-il pas de môm*- ? Ledésjr de travail — après celui de curiosité — apparaît ; il veut créer, lui aussi. Mais, déjà, un grand camarade, qui le suivait attcntive-m* nt depuis un momi ut, l'a compris et va, souriant et affable, au-devant de ses désirs ; c'es-t le maître qui lui apporte, avec d o u c u r , un beau ca-hit'r et de magnifiques crayons de couleurs. L'enfant, surpris, lève de grands yeux reconnaissants vers ce DJenfiiiteur ; la prise de contact a été excellente. Dans celte classe, il n'y a pas de maître. Il y a cependant un pédagogue Mais ce pédagogue se conduit simplement comme un grand camarade plein de douceur et de prévenance, un camarade plus ins- i truit avec lequel on s'amuse souvent mais à qui on sait ausèi demander conseil, un camarade souvent attendu c a r c est lui ( ui sauve toujours des sjtuatiuns difficiles.

N'est-ce pas lui, l'autre jour , qui a déplacé le poêle — trop lourd —de la classe, pour laisser construire à cet­te place un magnifique four de bou­langer. (Mais un vrai, avec de la

fflaise et des pierres !) N'est-ce pas ui qui a aidé à faire tenir la voûte su­

périeure en mettant lui-même la main à la « pâte ». N'est-ce pas lui qui a

su si bien couronner ce travail, fruitl d'une quinzaine de jeunes activités combinées, par une juste récompense en sortant avec ses élèves faire une cueillette de bois mort pour allumer le four. Avec quelle joie les enfanls s'en allaient l'après-midi, chantantde plein cœur : i

Tous • n bande joyeuse. Et ron, et fon, petit pat ipoft, 7'ous en bande joyeuse, An bo'S gaiement partons, ton, ton.

Aussi, le lendemain matin, chacun apportait-il un peu de farine et pé-, trissait lui-môme sa pâte sous l'œil bienveillant, et aidé des conseils du grand camarade. Même, notre petit nouveau se barbouillait la blouse de farine comme un véritable mitron ! E t n'est-ce pas ce petit qui trouva spon­tanément — n'ayant pas réussi sa pâ-.te — que le tour pourrait bien lui rô­tir sa belle pomme rouge ? Ce qui fut d'ailleurs fait sur le champ, à la joie générale. Le feu fut vite allumé et les pains bien... brûlés 1 (mais combien délicieux) sortaient un à un du four miniature.

Л Réunir l'existence économique des

hommes à l'existence scolaire des enfants, voilà tout ce que contient notre principe. A travers ces activi­tés multiples, l'enfant s'instruit lui-môuie avec plaisir, et comme il re­tient facilement ce qu'il voit et ce qu'il touche, parce que cela I intéres­se, nous sommes assurés de satisfaire à ses besoins intellectuels. Trop sou­vent, nous ne nous préoccu|)ons pas de ce que les entants désirent connaî­tre et nous leur imposons toujours ce que nous dci^ironsqu'ils connaissent.

C'est dans cette vie scolaire, vécue avec joie, que naîtra le sentiment moral .

L'enfant est libre et les besoins sont satisfaits. L'enfantaffirme ses qualités, sa spontanéité, sa petite nature ; le maî­tre apprend à mieux le connaître, donc à mieux le guider. Le maître donne-t-il un conseil, aussitôt l'enfant )eut l'appliquer, et il l'appliquera par a suile, s'il a reconnu, par l ' e x p é ­

rience personnelle, son îffîcacitéet son bienfait. Dans cette petite vie de collaboration, d'édification en com­mun d'une môme œuvre, des heurts naissent, maisTeiifant apprend vite à reconnaître les bienfaits ae la soli­darité dans l'édification de l'œuvre commune. Un tel, autoritaire, ne vou­lant faire qu'à sa tôte, détruisant les efforts de ses camarades, est vite surpris de constater qu'il n'a pas me­né l'œuvre à bonne fin. Et le senli-mentde responsabilité, non pas seu­lement vis-à-vis de lui-môme, mais vis-à-vis de la collectivité, naît chez l'enfanL L e maître saura d'ailleurs cultiver ce sentiment de responsabi­lité en distribuant à chacun, suivant les tempéraments, des tâches appro­priées. Dans la classe, chacun aura sa petite fonction sociale. D'ailleurs, il est à constater que de tous jeunes enfanls, préparés et habitués à la li­bre discussion, savent admirablement se distribuer ces tâches. Le maître n'aura qu'à guider judicieusement les débals, mais qu'il se garde bien d'u­ser d'un droit de veto, comme les autres, il devra discuter !

Oh, il y aura cerlainemîentquelques prf^ceptes moraux qui ne seront pas effleurés dans celle classe. Les belles manières de politesse, p .r exemple, ne seront pas a [ )pr ise8 par ce libre travail, mais n'a-t-on pas assez dit de la politesse qu'elle « est un appareil indifl<'rent de franchise ou d'hypocri­sie. » D'ailleurs, l'enfant est poli en­vers qui l'aime, le comprend et l'aide. Il sera donc poli envers ses camara­des, son maître el ses parents. Mais, habitué à vivre libre, il nële sera plus envers ceux qui vou<lront s'ériger en maîtres pour étoufler cette liberté qu'il aura connue et qui lui aura été si profitable et si cbôre.

Nous ne voulons d ailleurs pas dire que, rejetant tout enseignement de la morale, nousnouslenionsdans la neu­tralité morale, neutralité morale veut souvent dire immoralité. Dans cette petite vie libre, il y aura de nombreux faits qui, commentés sur le vif et mis à l'épreuve à travers le jugement col­lectif, seront jugés nuisibles ou uti­les. Une petite loi morale naturelle, non pas de défenses, mais de permis­sions, s'érigera ainsi d'elle-même dans la classe.

« • t

On proclame souvent : « Qui tient I

la jeunesse, tient l 'humanité», « Don­nez-moi la jeunesse, je vous donne­rai l'avenir ». Mais on oublie trop souvent — c'est ce qui fait que les désillusions sont nombreuses —- que l'on équipe l'enfance pour un monde qui n'existe pas. Nous voulons que 1 on enseigne à l'enfant des préceptes en continuelle contradiction avec le milieu dans lequel on le fait vivre. « Et , peu à peu, ayant que cet enfant soit devenu l'avenir, une lente trans­formation l'aura transformé et assi­milé au vieux monde des adultes. » Que les adultes donc commencent par s'éduquer eux-mêmes, soyons quelqu'un et, de notre êtrç, émanera l'éducation. Si l'enfant grandit dans un milieu où nos « maximes » mora­les sont vécues, il ne manquera pas, peu à peu, de s'assimilera ce milieu.

L e milieu scolaire s'y prêle, disions-nous. « L'école peut devenir quelque chose de plus divers et de plus vivant qu'une école », mais l'école ne suffit pas. C'est aux grands-parents, aux parents, aux frères et sœurs, aux proches, aux voisins, aux camarades de la rue et de l'école buissonnière, aux journaux illustrés, aux spectacles imprévus, à l'église, avec ses prêtres menteurs, aux affiches et réclames placardées sur les murs, à la vie men­teuse et hypocrite, que l'entant de­mandera également des renseigne­ments et des exemples.

Et môme si nous arrivons, par l'éco­le, à faire de l'entant un être libre, ne risquons-nous pas d'en faire un mal­heureux inadapté à la vie qui l'attend ?

Malheureux, cet enfant le sera, sans doute, d'autant plus qu'il aura conscience de sa vraie misère : le m a n q u e de liberté. Ne r i s q u o n s - n o u s )as d en faire un révolté ? Révolté, il e sera peut -ê t re , s'il a le courage de

l'être, mais c'est tant pis et tant mieux ! Un révolté de ce genre, souf­frant de la b a s s e s s e de ses proehes, serait bien placé pour aider s e s frères de misère à vivre vraiment leur v ie , afin de pouvoir vivre la sienne I

G U Y .

A la Fresss indépendante de FAIgérie, du M . et de France

U LETTREJE CUGIIET

Nouvelles Perquisitions arbitraires Jeudi malin, 19 juil let 1928, La Tribune

Indigène k eu la visite de quatre inspecteurs de la sûreté, pour perquisitionner et bou­leverser, encore un« fois, tout mon domi­cile, 6, rue Pirette, à kl^er.

La réquisition du Prétet portait : « R e ­cherches de tracts.antimilitaristes, révolu­tionnaires et anarchi's'tes ».'

Or, j e n'appartiens plus a aucun groupe po itique d'avant-garde, pour faciliter mon œuvre d'éducation et d'émancipation indi­gène N. A., mais j e sympathise avec tous ceux qui m'aident dans cette tâche.

J e ne m'occupe et ne me suis jamais oc­cupa de tracts quelconques, me confín mt dans la rude tâche de dévoiler les flibus­tiers coloniaux, européens et indigènes, qui mettent l'Algérie et le N. A. en coupe réglée et compromettent l'œuvre civilisa­trice de la France .

Pour cela, j e me suis toujours appuyé sur des faits indiscutables.

Le résultat de la perquisition ? Néant ! Si, quelques organes libertaires et d'avant-garde, français et étrangers, avec lesquels |e fais échange.

J e proteste, avec la dernière énergie, contre ces manœuvres impérialistes qui portent un grave préjudice moral et maté­riel à mon œuvre et tendent simplement à la suppression delà presse indépendante nord-africaine.

Réquisition du Préfet ! Ah ! le pauvre homme, il iguore tout de l'Algérie, il ne connaît pas Spielmann. Alors ?

Alors, les ordres viennent de plus haut, viennent du gouverneur général, qui a profité de son départ pour la France pour faire cambrioler mon appartement. C'est lui que.J'en rends responsable.

Le mot i f ? La vengeance. Parce que j e signale les méfaits de ses amis,les Délégués F nanciers et autres élus, flibustiers colo­niaux qu'il reçoit à sa table, qu'il fait même nommer vice-président du Conseil supé­rieur d'Alger.

Les policiers n'ont rien trouvé parce qu'ils ont mal cherché ; car s'ils avaient bien fouillé mes dossiers, ils auraient trouvé ceux de Si-Nadir agha de Bou.sâada, qui a exproprié sa tribu de 4.600 hectares, alors que M. Bordes était préfet d'Algei.

l lsauraient trouvé le dossier des Hacnem, exproprié.^ de 50.000 hectares ; le dossier de \igné d'Octon, où la crème parlemen­taire pillait la Tunisie martyre ; le dossier d'ouchérif Ramdan,le mutilé parla chiour-me à Bordes ; le dossier des Oulcd-Dieb où Barris du Penher, délégué financier et vice-président du Conseil supérieur,extor­qua 700 hectares de terre aux Ouled-Dieb ; lo dossier de la petite Ourdia, etc. , etc.

Ce sont ces gens-là qui commettent les crimes et ce sont ceux qui les signalent qui sont taxés d'anti-françnis, perquisi­tionnes, arrêtés et emprisonnés arbitrai­rement. V. SPIELMANN.

le " Suite)

Anonyme, 5 francs ; Thiliaudon (Rhéne), 14 ir ; M'IH X. 10 Ir. ; Meurice (Wo 1 ux) 5 fr. ; Francis (Brest), 10 £r. ; J I. 1 fr. ; L. PrigenI, 2 fr. ; Ch. v„||ctle (Paris), 4 fr. ; L. Moreau (Trélazé), 5 l'r. ; Perrin (R nn^'s), 2 fr. ; Léon (Renne.-^), 2 fr. ; Léon (Rennes), 8 fr. ; Houitte (Rennes), 5 fr. ; Corr(>(Rennes), S fr. ; Bouvii (Ren­nes), 5 fr. ; Moizo (Rennes), 2 fr. (; Pucel (Chàlelaillon), 4 fr. ; B .. ('.orient), 9 5 0 ; Maurice (Lyon), 10 fr. ; Gavard-Peepo (Pans), 10 fr. ; L. Aubry (Le Man ) , 4 fr. ; Nénette Gornier (Le iVlans) 1 l'c ; Mme Lulé(Le M -ns;, 10 fr. ; A. T. (Le Mnns), 10 fr. ; Repars (Brest), 4fr ; Carré (Bresi), 2 fr. ; Ch. Anguin CReunes>. 3 fr. 50 ; R. Lochu (Brest), 5 fr.

Janvier. Deux heures du matin. Je rentre c/iez moi, près des fortifi­

cations Uatmosplihre est glaciale. Au loin, dans la rue, une voiture de vidan­geur avance péniblement. Elle vient du centre de Paris et va réintégrer son dépôt.

Je suis rentré. J'ouvre ma fenêtre. Le véhicule va passer devant la mai­son. Soudain, sur le pavé gluant, l'un des chevaux glisse et tombe.

Le cocher, une boule de suif emmi­touflée de laine et de cuir, descend de son siège et à, coups de fouet, entre­coupés d'injures, excite la bête à se ] remettre debout. Elle n'en peut plus, i se dresse sur ses pattes de devant et \ retombe. Jusqu'à ce qu'enfin son maître ] ait eu l'idée, ou le courage, de la déte­ler.

La rue est sombre, le plus proche bec de gaz est très éloigné.

— Nem de Dieu t oîi qu'elle est la lune ?

— La lune t viens chez moi, mon gros, tu la verras. .

C'est une lamentable patain qui, em­busquée sous le porche d'une maison voisine, fait ses offres de services.

Comme elle s'approche de lui : — Combien ? dit il, en fouettant k

tour de bras l'animal qui vient de se relever-

— Vingt souê... tu montes ? Il la regarde sournoisement : — T'es moche, tu sais.. Tu ne vaux

pas plus d'dix ronds .. De larges gouttes de pluie commen­

cent à tomber, espacées Le dépôt n'est pas loin En se pressant, I homme pour­rait mettre son attelage et lui même à labri.

Nom de Dieu I v'Ià la flotte qui s'annonce... dix minutes de plus et fêtais rendu...

— Eh ben ! monte pour dix sous pen­dant qu'ca tombera...

Mais la prostituée, spontanément, sans songer qu'elle risque de perdre son client :

— êui, mais tes pauv chevaux ? . — Les carcans t [m'en fous

L'homme a mis sa voiture au bord du trottoir, puis tous deux s'engouf­frent dans une ruelle au bout de la­

quelle brille la lanterne d'un hôtel —-Thôtel oh I on fait ç a .

En route pour T « amour ». Les chevaux sont seuls dans la rue,

avec, derri'ere eux, le monumental ton­neau à roues.

Dix minutes s'écoulent et, touth coup, la pluie se précipite, violente, rageuse. Elle cingle leur peau nue et ruisselle sur leurs flancs. Sous la morsure du froid,ils frisonnent et, de temps à autre, tapent du sabot dans les flaques d'eau. L'un d'eux ne cesse de hennir plainti­vement. Tous trois attendent, patients, résignés, que le maître soit revenu.

Je me couche. Le vidangeur, à l'abri quelque pari,

fait Tamour — pour dix sous. Quatre heures. La même pluie tombe.

Interminable. Au gré des rafales, elle frappe mes vitres. Je ne dors pas. La voiture est toujours là. Sans doute, le vidangeur attend t-il la tin de cette pluie en faisant l'amour, et en veut-Il pour son argent.

Quatre heures et demie. La pluie m cessé. Un Juron. Le fouet. La voiture s'ébranle et part avec des cahots, sem­blant moudre les pavés.

En route pour la mort t ...Car, ie fai su depuis, l'un de ces

trois « frères inférieurs » qui, durant des ans et des ans, véhiculèrent for-. dure, est crevé, quelques Jours plus tard, d'une fluxion de poitrine.

O prolétaire, pour qui J'écris, ae prends pas ce récit pour un conte : il est véridique.

Il est aussi symbolique. N'es-tu pas toujours, avec patience

et résignation, le cheval de mon his­toire, sacrifié au bon plaisir de son maître ?

Mais n'es-tu pas aussi irop souvent le vidangeur de mon histoire, qui pra­tique lui-même, à l'égard des plus faibles, le bon plaisir du maître ?

Ceci et cela sont également la ihaîae de ta servitude

La sagesse anarchiste te dit non seu­lement : « N'agis pas en esclave », mata encore i « N'agis pas en maître ».

Manuel DEVALDÈS. (Coûtes d'un Rebelle).

Quelqu'un admirait, devant Leclerc des Vosges, un beau ciel d'azur et s'extasiait sur l éclat argenté de la lune. Ces étoiles scintillantes, ce fir­mament, cette lune, tout cela, disait-il, prouve bien qu'il y a un Dieu t

^ Non, répondit Leclerc : tout cela prouve qu'il y a une lune et des étoiles.

Depuis la naissance h la mari, Servir d'isolents maîtres, Porter le joug des prêtres. De Thomme, hélas I voilà le sort.

PONTÀNUS. • •

Je vous ai trompé Jusqu'à ce Jour, Je ne vous ai débité que des fables ; la seule vérité est, que tout est sorti du néant, tout doit y rentrer. Je vous con» seille,cependant,de me garder le secret, de vous soumettre extérieurement à ma religion ; c'est l'unique moyen de tenir les peuples dans notre dépen­dance.

(Dernières paroles de Rama). *

» »

La géométrie et l'arithmétique ne causèrent Jamais de guerres civiles. Pourquoi des guerres entre des reli­gions ? C est que toutes sont fausses. SU y en avait une vraie, elle n'aurait besoin que d être présentée, tout le monde se rendrait.

NAIGEAN.

L'histoire de T Humanité est I histoire des idoles et de leurs règnes successifs-

Romain ROLLAND. I

VfiE LEÇOfl Entre les plantules innombrables qtii

dressent leurs frêles tiges, au début du printemps, la jalousie serait atroce si, par impossible, elles savaient que les plus éneigiques seulement continueront de vivre en automne. Dans la forêt aux pullu-lations irraisonnées s entend ; non dans le champ du labour où l'on proportionne la semence du terrain, ni dans les vergers où k s jeunes arbustes sont trop distant pour se nuire.

Une multiplication excessive, sans r a p ­port avec les ressources disponibles, rend inévitable le combat ; où une graine suf­firait, s'en trouve cent ; où une plante pour­rait vivre, on en compte dix : toutes péri­ront si nulle ne vainc. Par contre , aucune lutte fraticide sur une terre- non surpeu­plée, mais un effort de croissance capable d'aboutir aux merveilles de nos jardins ou de nos pota^rers. Horticulteurs et paysans disciplinent la fécondité d'une nature pro­digue en ivraie autant qu'en bon grain ; e l ils harmonisent les semences avec la puissance nutritive du sul .

De môme c'est en fonction des ressour­ces probables que l'éleveur accroît ou di­minue son troupeau. La ménagère dispose les couvées, pour obtenir un nombre fixe de poussins, le fermier réglemente la pro­création des veaux et, dans un haras, les naissances cessent d'être l'œuvre^du hasard pour devenir affaire de science et de r é ­flexion.

En limitant leur reproduction, l 'homme fait disparaître la lutte qui mettait aux prises plantes ou animaux ; à une concur­rence «lérile, sans profit pour personne, il substitue la paix favorable aux croissances exquises ou plantureuses. Soumises k l 'empire de la raison, elles cessent d'être cruelles, les lois qui président i l 'éclosion de la vie ; plus de jalousie chez les ani­maux, 'ant que concorrtent l'appétit des consommateurs el les ressources nécessai­res aux besoins de tous .

Dès lors, pourquoi faire fi de toute pru* dence, quand il s agit de perpétuer ln gen­re hum:un. Pourquoi s'en remettre à un un instinct dont l'aveugle fécondité d e ­vient génératrice de souffrances chez là bête non domestiquée ?

L . B A R B E D E T T E .

I

Le rian)beau ne répond-t-il pas à vos espérances, sa ligne de conduite dans la propagande vous déplaît-elle, parce que trop intransigeante, alors, n'hésitez pas, lâchez-nous !

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P a s de flanchards, à l'action !

^ironique

A U M E X I Q U E Prêtres et Nonnes président aux massacres !

L e s catholi(|ues du iMexique tien­nent il justifif'.r/une fois encore, la ré-

fmtation, déjà pourtant sinistre dans 'ilistoire de l'église romaine, des

adeptes des deux sexes dont les mau­vais coups ne peuvent toujours être dissimulés, même par l'ombre de la croix.

L'assas¡sinat du général Obrégon, nouveau président de la République mexicaine, est une preuve suftisam-meut convaincante.

Sans vouloir nous occuper ici des opinions politiques d'Oi>régon, nous pouvons affirmer, sans crainte decon-testalions sérieuses, que sa volonté opiniâtre à combattre l'épidémie qui ravage son p a y s : le cléricalisme, et, par conséquent, de continuer l 'œuvre nettement laïque de ses prédéces­seurs, avec la séparation des Eglises et de l'Etat, et, partant de la suppres­sion des honteux privilèges du clergé catholique, avait dicté son arrêt de morí .

U faut se rappeler, chez nous, la révolte de la cléricaille lors de l'ap-

filication de la loi delà séparation, et es émeutes qui faillirent se déclan-

cher, excitées par les prêtres, pour comprendre de quoi peut être capa­ble, dans un pays comme le Mexique, un clergé camouflé, gonflé de haine, organisant les guérillas, poussant au crime les malheureux fanatiques sur lesquels ils régnent par la crainte.

L'assassin J o s é de Léon Toral, simple instrument entre les mains d'une (I bonne sœur » nommée Con­ception, supérieure d'un couvent de nonnes, elles-mêmes au courant des

angéliques desseins de leur mère, émule de Villain, assassin de Jaurès , ne relève que de la pitié. Notre haine va aux responsables ensoutanés.

Rien ne nous étonne. Le catholicis­me est né dans le sang, il continue dans le sauget , sans doute, finira t il dans le sang. Le défenseur de José de Léon Toral, à l'instigation des évê-ques, a cherché à atténuer l'acte de son client en plaidant la folie ! Les médecins ont conclu à l'entière res-ponsabilitité.

Nous ne sommes pas, nous, des sanguinaires, et nous ne saurions hurler aux trousses d'un assassin, aussi hideux qu'il soit.

Nous préférons dénoncer au peuple, maintenu dans l'ignorance, l'abomi­nable et longue série rouge due aux criminels hauts-placés de l'église ca­tholique, aposto ique et romaine, à l'égard de leurs adversaires.

Quels que soient les résultats du procès de Mexico, c'est un peu plus de sang qui dégoulinera de vos autels, messieurs les représentants de la re­ligion dite « d'amour el de bonté ! ».

Malgré la profonde ignorance des peuples, méfiez-vous cependant, car vos crimes fatalement se retourneront contre vous. Votre haine atroce pour tout ce qui n'entre pas dans le gjron de votre église, finira un jour par >rovoquer de telles explosions de co -ère que vous serez anéantis.

Alors vraiment, l'humanité débar­rassée, purifiée de son horrible « chancre », s'acheminera vers la vie, vers l a m o u r .

Marius L E RENNOIT.

L ' A f f a i r e G O U R M E L O N Ce fut un réconfort pour la femme

et le fils de notre collaborateur Ma­hurec ; ce fut un plaisir pour nous, qui luttons, ici, en faveur de la libé­ration de l'innocent, que de voir le nombre important de travailleurs et de militants qui, le vendredi 21 sep­tembre, s'empressèrent autour de rinculpé et l'encouragèrent quand, après l'audience, il monta dans le c panier à salade ».

Nous ne sommes pas seufs à être convaincus, certains, que Gourmelon n'a pas commis le taux dont on l 'ac­cuse. Tous ceux qui l'ont approché suffisamment savent, comme nous, que notre camarade était incapable de piller ainsi la coopérative, à laquelle il a apporté tant de dévouement.

Il est en prison, il soufl're, il est malade, en ri^que de laisser sa peau entre les quatre murs de sa cellule ; mais, déjà, le noml)re grossit de ceux

3ui s'inquiètent d'une pareille tragé-ie. Nous comptons bien qu'avant long­

temps il y aura suffisamment de V O I X

pour réclamer la libération provisoire de Gourm-'lon, libération que h''gi i-meni son état de santé et le manque de charges, et qui ne sera que le prélude d'- Il réhabilitation complète de notre ami.

— 0 —

L'audience du 21 était provoquée )ar une modification de l'accusation, ^e crime de faux et usage de aux faisait place à un délit d'escro­

querie et de recel de carnet de chè­ques. C'était un peu osé puisqu'un faux lut commis : mais par qui ?

L e défenseur M* Lallouët, qui as ­sure, d'ailleurs, la défense de tous les militants brestois traduits devant les tribunaux, démontra brillamment que la Cour d'Assises, seule, pouvait connaître de l'afTaire. Le substitut, puis le tribunal se rangèrent de cet aviset unedéclarâtion d'incompétence renvoie Gourmelon devant les As­sises, i

Si la santé de Paulus n'était pas aussi ébranlée, si nous n'avions pas de si douloureuses craintes, nous Iriom-

fiherions et diçions : ce sera, après e large débat des Assises, l'acquit­

tement certain.

Nous en avons suffisamment ap­pris, par le court et lumineux résu­mé que lut le Président, nous en sa­vons suffisamment par ce qui se dit

autour du Palais, par la connaissan­ce que nous avons des résultats des interrogations de Gourmelon, par ce qui transperce des témoignages ; nous savons que rien, rien autre que deux rapports d'experts en écriture, n'ac­cuse Gourmelon ; nous savons que ces rapports ne sont pas du tout con­vaincants, que notre ami proteste énergiquement contre maintes affir­mations des experts ; qu'il est con­vaincu de la facilité qu'il y aura à démontrer l'inanité de leurs conclu­sions; nous savons aussi que de nom­breuses circonstances sont en faveur de Gourmelon.

Mais qu'importe bien ! Qu'importe que l'innocence de Gourmelon soit certaine pour nous, probable pour de ' nombreuses personnes et qu'elle jail-li.- se nette un jour, si ce jour est trop tardif, si Gourmelon est mort avant.

C'est pourquoi nous ne triomphons pas.

i On nous dit que les assises d'oc­tobre sonl trop proches. Que la nou­velle procédure ne permettra pas la comparution avant janvier. S'il en est ainsi, Gourmelon sera mort en prison. Tuberculeux avancé, fiévreux, n'ayant à sa disposition que les mai­gres soin^i d'une Maison d'arrêt, Gourmelon n'ira jusqu'en janvier.

• Tandis que, soigné chez lui, entou­ré de dévouement, n'ayani aucune

î envie^, aucune raison de fuite, offrant n.ôme, grâce à ses amis, caution s'il le fallait, Gourmelon afïronterait sans aucune crainte, quand on le vou­drait, le verdict des jurés, si on le li­bérait provisoirement.

Qui donc, influent, puissant et juste pourra convaincre, ouWe Parquet de Brest, ou la Cour de Rennes, ou le Ministère de la Justice, que la Justice môme exige la libération provisoire de Gourmelon ?

Car, enfin, pour connaître son in­nocence ou sa culpabilité, il faudra qu'il puisse se détendre, aller jus­qu'au jugement.

Si on le lue avant, on ne saura rien et il mourra sous le coup d'une accusation infamante l

Pour lui, d'une part ; mais pour que justice se fasse aussi, d'autre part, nous réclamons, de ceux qui dé­tiennent la liberté de Gourmelon et de ceux qui peuvent faire un appel pressant, qu ils ne tardent plus à don­ner celle satisfaction à l'inculpé.

Libérez-le provisoirement si vous voulez le juger !

ÉCtIOS C O U P S

Volonté divine Dans les archives de la ville de Moscou

est soigneusement conservé le journal intime du tsar. Quelques extraits de ce document ont 'pu'^êtb pubHés par la presse, après vérifiration quant à leur exactitude. • >

C'est ain'si que le 2 mars 1918, l 'auto­crate écrivait ceci :

<i Ces jours de l'année dernière, passés à Pskoff et dans le train, reviennent à ma mémnire (époque de son abdication). Com­bien de temps encore notre patrie sera- t -elle torturée et déchirée par les ennemis de l'extérieur ot de l'intérieur ?

« 11 semble, quelquefois, que l'on n'ait plus la force d'en supporter davantage. On ne sait plus quoi désirer, quoi espérer. Mais tout est entre les mains ae Dieu; que sa volonté divine soit fuite ! »

Ce désir a été exaucé de la façon que l'on sait, et les impérialistes n'ont qu'à s'en prendre à Dieu du meurtre de leur souverain.

Cependant, qui , tout de môme, aurait pu ero re que l 'E temel était bolchevik I

Olì est l'argent Tandis qu'i populo crève à la tâche ,

certains profitent grassement de son dou­loureux martyre. Les bénéfices réalisés l 'année derniè ie , par exemple, par les banques, sont si édifiants, que nous ne pouvons nous empêcher de les publier : Crédit Foncier de France 4'.). 594.576 Crédit Lyonnais 41.928.140 GomptoirNational d'Escompte 37.027.508 Banque do l'Indochine 3G.039.116 .Société Générale 35.053.617 Banque Nation:ile de Crédit. . 32.092.927 Crédit du Nord 26.046.339 Crédit Commercial de France. 20.057.397 Banque de l'Algérie 18.496.272 Crédit Foncier d'AIgé.-Tunisie 10.978.320 Banque de l'Afrique occident. 10.287.137

Et 'tire que les fortes réserves statu­taires ne sont pas comprises dans ces" chiffres !

Doux apôtre ! u y a quelque temps, en Allemagne,

le général pacifiste Von Schœnaid , au cours d'une réunion publique tenue к Nurdhauspn, avait flétri, c o m m e il con­vient, un aumônier militaire. Ce dernier, prêchant la sainte parole devant dés sol- < dats de la Reicl iswer, n 'avail- i l pas dé­claré que l'arnaée allemande * devait clouer les reins des Français , à coups de baïonnette » ?

Et l 'orateur ava,it déclaré «qu ' i l était scandaleux qu'une canaille pareille eût le droit de prêcher. »

Le pasteur, furieux, engagea des pour­suites conlre le général von S c h œ n a i c h , mr.is, s ins doute, a-t il réfléchi, depuis, qu'un tel pro( ès le mettait en fâcheuse posture, car le procureur du R.-ich vient d' informer le général que la plainte por­tée conlre lui est ret irée.

Combien avons-nous, dans la prètraille française, d'abbés beUiqueux du genre de ce triste sire, re jetant avec désinvol­ture les doux préceptes du Christ que leurs correl igionnaires exploitent hon­teusement?

Uu fameux roi La Voix a publié les notes suivantes

au su je t d'Ahraf-d'Eougou, devenu, de­puis lors, roi d'Albanie :

. . .Ahmed Zogou, qui connut, jadis , la pauvreté, pour ne pas dire la misère, est le fils d u n e vieille famille musulmane d'.\lbanie. Il lit des études assez rudimen taires dans un lycée turc de Salala, à Cons-tanlinople. 11 n y fut que pendant deux ans et demi.

Pendant la guerre, il s'est engagé dans l'armée autrichienne et devint le comman­dant d'un bataillon composé de volontaires albanais musulmans.

Après la guerre, notamment en 1919 et 1920, il séjournait à Vienne, vivant mibéra-bloment d'expédieiits.

Plus tard, il est devenu l'agent secret du gouvernement serbe de Belgrade, et reçut l'ordre de renverser le gouvernement dé­mocratique de Fan Novi, devenir le maître du pays et de le livrer ensuite aux Serbes qui avaient grand besoin de Durazzo, port de la mer Adriatique.

Avec beaucoup u'argent, il réussit à renverser lo gouvernement de Fan Novi, mais abandonnait immédiatement ses an­ciens prolecteurs serbes, pour se j e ter aux bras de Mussolini, dont il est, en ce mo­ment, pour ainsi direte vassal.

La petite Albanie ol son jeune roi pour­raient jouer un grand rôle dans l'histoire mondiale. Lo môme, exactement que la Serbie a joué dans la guerre de 1914-1918.

Sauvagerie L'émotion causée dans le monde scien­

tifique et philosophique, par le procèsde Dayton, est à peine calmée, qu'elle est raniraén par un,nou»eLexploit des obscu­rantistes américains'.

A l 'occasion de l 'anniversaire de l'bssas-.sinal de S a c c o e l de Vanzett i , le docteur Horace Meyer Kallon, philosophe très apprécié et professeur à 1 Université de Boston, fut amené , dans un meet ing, à prononcer ces fortes paroles :

« S i S a c c o et Vanz.F Iti étaienl des anar-« chis tes , de m ê m e l 'étaient le Christ et « S o c r a t e . »

Ce rapprochement n'eut pas l 'heur de plaire aux autorités qui, s'appuyant sur une loi vieille d'e 30 ans, inculpèrent le généreux docteur de « blasphème » et décernèrent un mandat d'an ôt contre lui.

En Amérique, c o m m e ailleurs, la vérité éblouit les sombres hiboux.

LWalilible a ehaul 11 parait que le Sa int -Père étouffe do

chaleur dans ses luxueux appartements du Vatican et qu'il serait question de lui faire quitter la résidence forcée des papes.

Celte entorse à la coutume serait ré­glée à l'amiable : le pontife passerait l'été prochain au palais de Castelgandolfo, « en for.ne privée, et jouirait, là, de l'ex--traterrilorialilé que lui reconnaît la LOI des garanties, sans que L'on puisse dire qu'il a accepté cette loi. »

Admirez a nuance 1 C'est un peu, la manière de Gorenflot qui baptisait carpes les savoureux lapins qu'il mangeait le vendredi.

Il serait POURTANT bien simple au Pé­père de demander au vieil idole de mo­dérer un peu l'ardeur des rayons de son soleil.

Mais, sans doute, est-il fixé d'avance, lui aussi, sur la stérilité de cette tenta­tive I

0 , illogisme chrétien I

Pacifisme On clame à tous les échos que la France

est pacifiste et le comn.un des mortels y ajouterait quelque crédit, n'étaient cer­taines statistiques venant, de temps à autres, incidemment, soutenir la thèse contraire :

En voici une COBCERNANT la marine : Depuis 1922, 122 bâtiments de guerre,

faisant un total de 290 ООО tonnes, ont été construits ou mis en chantier dans nos arsenaux.

En 1928, le tonnage de nés bâtiments en service dépasse 500,000 tonnes.

Nos bâtiments nouveaux, croiseurs, con-lie-torpilleurs, torpilleurs, sous-marins de haute-mer ou côliers, égalent ou sur­passent les unités les plus réussies des marines étrangères: nos grands croiseurs Duquesne et Tourville tiennent actuellement le record de vitesse et nos sous-marins, munis de torpilles de 590, tiennent le re­cord de la puissance.

Voyons, à présent, le côté «effectifs» : En 1925, on comptait 225 candidats à

l'Ecole navale pour 75 admis. En 1928, 389 candidats pour 110 admis,

L'Ecole des pupilles et les écoles d'ap­prentis passent de 669, en 1925, à 1.250, en

Les engagementsvolontaires suivent une progression identique : en 1926, nous avions 3 226 engagés, dont 884 de cinq ans ; en 1927, nous en avions 6.466 dont 2,256 de cinq ans.

Ajoutons que le budget de 1929, pré­voit (où es-tu déjà, pacie Kellogg?) une augmentation des dépenses militaires de un milliard, tandis que la lutte contre la tuberculose, le cancer, les maladies véné­rien .es bénéficiera de 12 raillions seule­ment.

Peuple, les gouvernants n'ont mis la juerre 0 hors la loi » que pour mieux te eurrer. Partout, on s'arme fébrilement,

malgré que la leçon du passé est là pour prouver que ce n'est pas en préparant la guerre qu'on fait œuvre de paix.

Puisses-tu être as«ez fort, un jour, pour subjuguer la sanglante menace qui s'approche de plus en plus sur toi 1

Céleste bonté Au cours du dernier cyclone qui lava-

gea les Antilles et qui fil des milliers de victimes, de nombreuses personnes ?e réfugièrent dans l'église de Patillas et implorèrent le Seigneur d'apaisejf les éléments déchaînés.

Le fait qui s'ensuivit fut l'effondrement du lieu saint. On relira des décombres 16 tués et 00 blessés.

Puissent les rescapés se convaincre, de ce tragique événement, de la vanité des prières et de l'absolue bêtise religieuse.

Edifiant 1 D'un rapport sur la prostitution, fourni

à la S. D. N., il appert qu'à Buenos-Ayres (Agentine), le nombre des prosti­tuées françaises a toujours été supérieur à celui des prostituées étrangères. C'est ainsi qu'au c.-urs des trois dernières an­nées, i| y a eu 58,99 et 102 Françaises nou­vellement inscrites chaque année, respec-livemeut alors que le chi lire des femmes argentines s'élevaient à 21, 88, % .

Le nombre de Françaises dépassait ain­si les chiffres totaux de tous les autres pays des conlinents américains (13,14, 8), et ceux des femmes venant de tout autre pays d'Europe : en trois années, 259 Françaises contre 155 Italiennes, les­quelles occupent le second rang.

A Montevideo (Uruguay), il y a eu, pendant une période de onie ans, 403 prostituées françaises par comparaison avec 131 Argentines, 63 Espagnoles et 44 Italiennes. Au cours de ces leux der­nières années, le nombre des Françaises avait dépassé celui de toutes les nationa­lités étrangères et s'accroissait rapide­ment.

A La Havane (Cuba), à Rio de Janeiro (Brésil), à Alexandrie (Egypte), au Por­tugal, et un peu partout dans le monde entier, les enquêteurs ont trouvé un nombre surprenant de Françaises.

Rien de diôle à cela, car, EN France, l'honnête ouvrière, honteusement ex­ploitée, ne peut P A S vivre décemment de son travail. Et puis, films, Uvres, chan­sons, spectacles, glorifiant la câlin et son marlou, se soûl ils pas en vogue chez nous, ET n^ jouissent-ils pas et d'une émouvante et d'une intrépide renommée près de la jeunesse ?

Braves gens 1 La Revue des Vivants du 6 septembre

donnait une information d'après laquelle un grand conseil aurait eu lieu pour la

défense de Paris, en cas d'émeute. A c e conseU aurait pris part : Chiappe, préfet de police, Floch, maréchal, des généraux et officiers supérieurs de toutes armes.

Tous ces pacifistes auraient décidé, au cas ou l'émeute serait maîtresse delà rue, de ne défendre que l'Elysée et les minis-tè.-es, puis de fuir à Versailles.

Ensuite, ayant suffisamment rassemblé de forces des diflérentes garnisons de province, d'écraser et massacrer les ré­volutionnaires parisiens — nouvelle Com­mune.

Nous ne doutons pas que ces « braves gens » soient impatients de renouveler les sanglants exploits du sinistre Thiers ; seulement, voilà, pourront-ils, en cas d'émeute, compter sur leurs esclaves en uniforme, même en province, pour se livrer à cette iniâme besogne ? Et les révolutionnaires, les ouvriers ne sauront-ils tirer profit des erieurs du passé ? Sa­voir !

Encore l'intolérance religieuse Il est venu à notre connaissance que

des membres de « l'Association catho­lique des pères de famille » se sont livrés, sur des buralistes et libraires de Brest, à un intolérable chantage, dans le but d'obtenir de ceux ci, par la crainte, le . retrait de leurs vitrines de livres éduca­tifs qui, par leur science, contribuent puissamment à débarrasser les cerveaux de croyance en un dieu inexistant.

La démarche de ces intolérants était ' accompagnée de cette menace : « Si vous n'acceptez pas nos propositions et ne vous exécutez pas, nous vous ferons re­tirer votre bureau de tabac. »

Nous ne regrettons qu'une chose : c'est que partout où ce sont présentés ces vi­lains oiseaux, il ne se fût pas trouvé un homme ou une femme assez énergique pour leur botter lortement le derrière.

D ' toute façon, nous ne les perdons pas de vue, et ferons tout notre possible, le cas échéant, pour établir la liaison entre les godillots et le postérieur de ces messieurs.

Vous allez fort, madame i ...C'est quand vous osez affirmer, dans

votre article du Quitidien du 6 septembre sur la « mutuelle familiale » du 32" régi­ment d'artillerie de Vincennes, que l'ar­mée est vraiment une.., grande famille.

Que vous vous épanouissiez sur les vertus du colonel, libre à vous, mais que vous ayez la prétention de donner à vos lecteurs, assidus ou bénévoles, des'Ieçons en chantant les louanges de l'armée, alors, oui, vous bousculez sérieusement le pot de fleurs 1

Vraiment madame, il faut ignorer tout de celle institution et de son rôle, il faut vouloir méconnaître l'histoire, pour oser écrire que « l'armée, avec ses facilités de contact entre les diverses classes sociales, avec sa discipline, avec son organisation si spéciale, peut être un merveilleux ins­trument de progrès social ».

Permettez-nous, à nous qui connaissons l'armée, de vous rappeler (en plus de no­tre connaissance) la belle apostrophe du maître Anatole France :

L'armée est l'école du vice et du crime 1 Au nom de toutes les victimes de l'ar­

mée, nous, nous crions : de grâce ma­dame, rentrez votre ignorance el t-iisez-vous !

Egalité républicaine L'accident d'aviaiion d^ Toul a fait

cinq vi-times : le pilote Hanin, le mé­cano Vidal, le téléerraphiste Willins, le repré-ienlftnl de la Compagnie Aérienne de navii^ation Lefranc et le ministre Bokauowski.

Les braves gens de citoyens, auraient cru, les pôvres, que la mort qui faucha d'un seul coup ces cinq hommes, régle­rait l'égalité dans la tombe.

Ces mêmes braves gens de citoyens, à la naïveté irt's robuste, ont été CT-pen-danl quelque peu bouleversés. Pensez-donc, nos maîtres ont osé faire une dé­marcation très nette, entre un pauvre mécano ou télégraphiste et un ministre, à l'occasion des obsèques, par un déploie­ment burlesque, bruyant, pompeux pour l'un, el effacé, expédié à la bâte et sans pompes, pour les autres.

Les privilégiés, les maîtres, n'accepte­ront jamais 1 égalité, même dans ta mort, entre eux et des travailleurs.

Qu'elle prenne garde 1 Nous avons déjà parlé, dans Le Flam­

beau, de l'aventure sui venue, en Espa­gne, à une jeune femme qui, au cours d'une conservation dans la rue, fut dé­noncée pour avoir osé prétendre que Marie donna le jour à plusieurs enfants et que, par conséquent, Jésus avait eu des frères et des sœurs.

Carmen Padin fut jetée en prison et condamnée, à l'instigation des prêtres et ' des moines, à deux et six mois d'empri­sonnement, I

Mais l affaire eut de la répercussion ' usquen Angleterre, où l'Alliance évangé-ique espagnole a des ramifications.

Il fallut pas mal d'interventions et de protestations pour que l'Alphonse daigne se montrer clément.

Carmen Padin fut libérée en juillet dernier et conduite en exil.

Qu'elle prenne garde, les moines et les prêtres qui règuent en despotes sur la malheureuse Espagne, ne lui pardonne­ront jamais d'avoir osé (( discuter » un dogme, des plus ridicules d'ailleurs, de la religion calhoUque. ^

BREST LA POTENCE MAUDITE. - Des re-

ckerches d'histoire I o c h I o de M. Delour-mel, nous détachons le fait curieux ci-après, lequel témoigne, en l'occurrence

évidemment sourire, mais, hélas, com­bien de femmes, sexe faible, il est vrai, se sont laissées prendre ? Aussi, il va fal­loir que cela cesse 1 El si M. le Recteur avait un peu de pudeur, il jetterait un regard autour de lui, et, avant de vanter

du grand'cœur qui^anima la populatioir | l'écoJe et l'enseignement libres, il s'aper-cevrail que ce personnel vient, tout der-tiièrement, d'encourir I4'2 années de tra­vaux forcés pour attentats à la pudeur sur les petits garçons el petites filles. Chaque jour, le palmarès s'allonge et les parents qui onl de beaux enfants ne tien­nent pas à les voir salis par ces gens d'Eglise, possédés du démon. M. le rec-teurdevrait s'en apercevoir, car, en som­me, pour ne citer qu'un nom, Bégard n'est pas si loin pour qu'il ne s'en sou­vienne, et là, pourtant. Dieu veillail sur l'école. Mais, s'il est impuissant, ses dis­ciples ne le sont pas, et prennent, dans leur école libre, des libertés que lous les honnêtes gens con lamnent.

M. le recteur s'est aussi vanté d'être, avant un an, le mattre de la commune. Mais il a certainement compté sans les laïques décidés qui la peuplent et les pè­res de famille* écœurés de son recense­ment, qui frise plutôt l'Inquisition, car, sur un grand cahier, il marque tout, il questionne, el chucun est numéroté.

Qu'il parle de rehgion, c'est son affai­re, c'est son droit ; mais qu'il vienne je ter le trouble dans les ménages el discré­diter nos écoles, qui sont supérieures aux siennes, cela nous regarde et nous nous en occuperons. Je ne puis, ici, citer les passages des lettres reçues, mais je crois que l'orage gronde et nous conseillons à M. le recteur de s'ea tenir là.

Car s'il vient ches nous sans qu'on l'y invile, à notre tour nous pourrions aller chez lui rétorquer lous les mensonges

Su'il débile. Son vicaire du Ponl-de-uis en a vu la preuve le 5 septembre der­

nier, ч1 il doit encore s'en souvenir. Aussi un coup el populaire me revient à l'espril et je le cite à tiUe d'avertissement:

De l'Espagne en Angleterre U n'y a pat loin, [U n'y a pat loin,

De ma boUin* à un dtrriire encore moint, [encore moint

Il faut s'attendre à tout, car, dans notre commune, il y a beaucoup de décidés, et aux grands maux, les grands remèdes. Aussi, si M. le recteur, qui a soin de son poslérieur.ne veut pas le voirondommagé, tel celui du curé de Bombón, qu'il se le tienne pour dit. Quand il s'y attendra le moins, nous pourrions allerluidemander des comptes. Il n'y a qu'un moyen de léviter : c'est de ne pas sortir de la reli­gion et de ne plus débiter d'absurdités ni de mensonges. Que chacun reste chez soi. Nous n'allons pas chez vous, ne ve­nez pas chez nous, surtout lorsque per­sonne ne vous y invite. La politesse l'exige !

Emile B L A I S E , Président du Patronage laïque.

A. PniGENT, íecr^íarre. BALCON, vice-président.

brestoise C'est en 1743, le 25 janvier, qu'une po­

tence fut dressée, pour la première lois, près de la caserne Foutras, pour l'exécu-tiori du soldat Louis Gourvéol, dit La Bonté, (' chef et cause d'un tumulte arrivé au château de Mingant, par les soldats de compaenie de Poulconcq. »

Le gibet demeura en permanence après l'exécution, et son maintien provoqua des observations de la part du ministre, aux­quelles l'inteiidant répondit en ces termes :

* Çaa été après des peines infinies que j'ai fait (aire cette potence. Aucun ouvrier n'y voulait travailler, tout ça est en horreur parmi la population de ce pays.

• it a fallu la faire faire en secret et, après qu'elle a été tatte, personne ne voulait la transporter, ni la planter.

« Enfin, à force d'argent et, de nuit, on est venu i bout de la mettre en place. Il y aura autant de difficultés pour la metlre à bas et je ne puis vous répondre d'y parvenir.

« Au surplus, cette potence n'est pat vis-à-vis des casernes. Elle est dans une place, à edti, oii l'on passeparles armes les déserteurs. Ainsi, c'est uneplacsdeslinée aux exécutions. »

Ainsi, du-tumulte causé par La Bonté, en 1743, aux protestations des casernes et à l'action antimilitariste présente, bien des années se sont écoulées, mais, somme toute, la vie ne sera qu'un éternel recom­mencement, tant que les hommes de cœur ne l'auront fait dévier de son cours actuel, si sinueux.

QUELLE MISÈRE ! - L'adjoint au maire spécial de R couvranco a adressé, au quotidien local, un^ let're que nous reproduisons en partie :

Je me permets de venir attirer votre bienveilla te attention sur le cas de la fa­mille Boucher, habitant Brost-ftecouvraa ce, rue Saint-Malo, 51.

Le père, Joseph-Marie Boucher, ouvrier i rarseaal, ayant 13 ans de service, vient de déo^dcr, le 28 août dernier, laissant uue veuve et 7 entants, respectiveiueatâgés de II, 12, 9, 7, 3et 1 nn.

Mme Jacq Malvina, veuve Boucher, âgée de 33 ans, fatiguée par sus couches suc­cessives, ainsi ^ue par la maladie de son mari, est dans riccapacilé do travailler, étant enceinte de son huitième enfant, qu'elle doit mettre au monde dans les pre­miers jours d'octobre...

Jugez de la misère contre laquelle elle a à lutter pour élever sa nombreuse fa­mille.

Le même journal relatait peu après l'accident suivant :

Le 20 septembre, vers 14 h. 30, M Jean Le Bras, 47 ans, domicdié 75, rue Louis Pasteur, et employé à la maison Raguet, était occupé à placer des madriers l'un sur l'autre.

Parsuited'un faux mouvement, il tomba i la renverse, d'une hauteur de I m. 20.

Gravement blessé, le malheureux fut aussitôt transporté à l'hospice civil, où l'on constata une fracture de la colonne vertébrale.

Jean Le Bras est père de neu^ enfants. O, ignorance, inconscience, impré-

vovance humaines t Inlassablement, nous publierons tous

les exemples de ce génie, si pénibles soient-ils Puissent-ils inspirer de salu­taires réflexions aux jeunes gens et Itur donner cette expérience que l'on acquiert

PLOUGASTEL UN MIRACLE. — La pression cléri­

cale a fait merveille ici et de nombreux pèlerins se présentaient dernièrement au dépari pour Lourdes.

Il faul croire que le camion qui devait transporter plusieurs d'entre eux à Lan-derneau, pour prendre le train, n'avait pas été bénit, car, à peine avait-il dé-

le plus souvent, hélas, que trop tard el à I marré qu'il entra, à certain tournant, en ' collision avec une automobile.

En d'autres circonstances, on n'eût pas son détriment

SAINT-MARC COMME AU TEMPS DE L'INQUI­

SITION. — Devant les lettres de pro­testation qui me parviennent au sujet de la tournée que fait actuellement, dans notre commune, le recteur^ qui, non con­tent du recensement établi par la muni-ciplilé, tient à faire per>-onnellpment le sien et en profite pour tenir, contre l'école

certainement manqué de voir, dans cet accident, un avertissement de Dieu. Dans le cas présent, personne n'ayant élé bles­sé, c'est un miracle de plus à enregistrer à l'actif de l'immaculée de Lourdes.

LA MENDICITE EST INTERDITE— La saison des fraises étant passée, la moisson terminée, lé recteur, né malin,

laïque et ses maîtres des propos outra- ^ ' moment est propice géants, je crois que nous ne pouvons que Pour soulager quelque peu le bas de rtnno Âltk-rar • H a n i i Ï B n i i o f o l a tiitra «aine 0 6 SCS O U a i l l e S . nous élever ; depuis que cela'dure, nous •vous déjà montré trop de patience. Qu'il fasse,comme il l'a déjà fait, dans le dépar­tement, des croisaden avec de Casteinau el consorts, passe encore, car il s'adresse aux hommes; mais qu'il s'introduise dans u i ui . г les familles pendent l'absence des maris, fu^Hon - vraisemblablement au Folgoêt pendant que ceux-ci peinent, alors qu'il " ? , . . . , ^, se promène et profile justement de leur ^omme on le voit, on cultive très bien

Ainsi, des quête" sont organisées et, comme elles s avèrent fructueuses, il est question de faire venir le curé d'une autre paroisse, h-quel se chargerait de récolter encore quelques billets destinés à la cons-

en Occident, dans nos contrées) maints che­valiers du Temple ss déportent, chevauehan. des chevaux gris, et se reposant à l'ombre, contemplant leurs cheveux blonds ; puisque leur orgueil est ti grand qu'on ne peut les re­garder en face, dites-mot pourquoi les papes les souffrent, quand il les voit dans les près, sous la feuvllée, gaspiller honteuse­ment les richesies qu'on leur offre pour Dieu.

« Car, puisqu'ils les ont pour recevoir le Saint-Sépulcre, et qu'Unies gaspillent ; pu»»-

iju'ils trompent le peuple, en contre faisant G o-iath et Saül, je crois qu'ils onl encouru la

colère de Dieu. Puisque si longtemps eux el les chevaîiers de l'HÔpHal, ils ont souffert que la fausse gent turque restât en possmion de Jérusalem et d'Acre ; puisqu'ils sont plus fuyants que faucon saure, c'est grand tort, ce me semble, qu'on n'en purge pas le mon­de. »

RENNES FAIT REGRETTABLE: - Un fait re­

grettable s'est produit, à Rennes, lors des obsèques civiles du camarade Legrée, François, membre de la F. 0 . P. et de la Libre Pensée Rennaise.

Tandis que le cortège se dirigeait vers le cimetière de l'Est, la femme d'un dé­légué, dans une crise de fanatisme reli­gieux, li'aversa le convoi, vint relancer son mari, le priant de la suivre. Ce der­nier s'exécuta.

Nous ne protesterons iamais assez con­tre de tels actes d'intolérance. Si nous blâmons celte mystique, que penser de la lâcheté du mari ?

Nous sommes convaincus que les bra­ves gens qui suivaient les restes du ca­marade Legrée, eussent mieux compris le sieur J . . . fessant publiquement sa fem­me pour son vilain geste, que sa lâche dérobade devant celle-ci.

Que les libres-penseurs n'hésitent donc pas à purger, de leurs groupes, les couards qui pourraient s'y trouver.

Un athée. LA ROCHELLE

OBSEQUES CIVILES. - C'est avec peine que les libres-penseurs rochelais onl appris le décès, après une inexorable maladie, de Mme Laudette, l'épouse re­grettée de notre ami Gabriel Laudette, directeur du Café du Théâtre.

Les obsèques, purement civiles, onl eu lieu le mercredi 19 septembre, avec le concours d'une foule considérable d'amis qui comprenait la plupart des membres de notre groupe libre-penseur, témoi

gnant ainsi, à notre camarade, toute la

fiart qu'ils prenaient au deuil cruel qui rappail l'ami bien connu de tous pour

son dévouement à notre œuvre et sa cor­diale franchise. Avec lui, avec ses deux filles si cruellement éprouvées dans leur aQection filiale, nous pleurons l'admira­ble et douce personne qui quitte beau­coup Irop lot un foyer S I uni.

A tous trois, en cette doulouieuse cir-constan<-e, nous renouvelons, encore une fois, l'expression sincère de nos frater­nelles condoléances.

REUNION DE LA SECTION La prochaine assemblée généiale de

la Section rochelaise de la Libre-P« usée aura lieu fin octobre." Les coovocalions individuell»^s seront adressées en temps utile, en insistant sur la présence des so ciétaires.

A l'ordre du jour, notamment : Création d'une biblothèque de Libre-

Pe isée ; Exposé de la situation fédérale ; Causerie par un orateur de la Fédéra-1

tion sur « Les Congrégations ». Au cours de celle réunion, il est pos­

sible que plusieurs modifications aux statuts soient proposées, modifications applicables dès l'assemblée de janvier.

Donc, tous exacts au rendez>vous ; le Secrétaire «e tient à la disposition des camarades suceptibles de s'abonner au Flambeau. s

1д Voi;g

NOTES ET NOTULES

Il faut bien vivre I

absence pour faire pression sur les fem m>s>et les obHger à tirer leurs enfants des écoles laïques, de l'école du diable, comme il l'appelle, pour les envoyer à l'é­cole libre, ça ne va plus. El la liberté, qu'en fait-il ?

aussi la poire à Ploiigastel

COMBOURG UNE BONNE TROUVAILLE. - Dans

une maison en démolition, à Combourg, dt s ouvriers ont trouvé un pot de grès

Le diable, qu'il met toujours en avant contenant de nombreuses pièces d'argent oour influencer les consciences faibles, à l'effigie de Louis X. Ksî ïu'ïn instrument, dont il se sert On ^uppo^e que ce petit trésor sppar-pour arriver à ses fins ; cet être imagi- tenait aux T mpl.ers q">«e réfugièrent ïaire. créé el mis au monde, pourrait-on dans cet immeuble, au temps ou Phi-dire pour asseoir la domination du lippe-le-B-l, ayant dissous leur ordre re-clergé, par conséquent la sienne, esl un hgieux, les traquait. inslrumSntqu'onagilesouvent en pareille . Car ce roi, appuyé moralement par circonstance et qui a le don de faire mol- 1« pape, ne joua pas avec celle secte reli-y i r y u u B M i u v o . 1 . gieuse qui s'avéruit dangereuse par sa

puissance financière el militaire. Les chansons des troubadours de l'épo­

que étaient pleines de pointe» acérées laïque : « Madame, votre fils est sur l e I contre l'orgueil el l'avarice des Templiers ko?d du précipice ; un pas de plus, il est ' et.notammcnt, un de ces chanteurs ambu-en enfer. Vous êtes encbre à temps dt lants, Rostang Bérenguier, avait composé l'enlever I ». Pour quelqu'un qui est en- à leur adresse ce violent réquisitoire. tiiremeDt mi^Ure de ea pensée, cela fait » Puisque de ce cOH it la mer (c'est-à-dire

l ir les épouses revêehes . Ne disait-il pas, tout dernièrement, à la

mère d'un jeune homme de 30an8, lequel fait partie de la musique du Patronage

« Il faut bien vivre, Monsieur », mt di­sait, hier, un personnage' malchanceux, tus-pendu, depuis toujours, à la queue du diable, sans que le moindre petit bout de cette queue ui soit jamais resté daps les mains.

J'ai failli répondre : — Pourquoi ? Mais un reste de vieille et imbécile senti­

mentalité m'a retenu. <i II faut bien vivre »... l'humanité a fait

siennes quelques phrases et quelques mots qu'elle regarde comme son évangile de véri­tés premières et qui sont, au demeurant, vi­des de sens.

« H faut bien vivre »... avee ça, tout est permis : marcher sur les pieds el sur le ventre des autres ; lutter avec toutes les ar­mes : considérer chacun comme l'ennemi pos­sible, comme celui qu'il faut atout prix écar­ter de sa route ; ne reculer ni devant la ca­lomnie, ni devant le coup de vache, ni devant la saloperie.

Etaprès, ««•/ faut bien vivre»... les autres, qu'est-ce que ça fait

Ou encore, avaler toutes les couleuvres, ac­cepter tous les emplois, être le larbin de son patron. Sourire tovijo\№s. Etre le chien cou­chant qui supporte les humeurs du maître, dans l'espoir du a susucre ».

Ne sentir jamais se gonfler en soi la saine la merveilleuse révolté, ou simplement l'indé­pendance, le désir exquis de dire « Jf . . . / » au gens qui vous font suer, quitte à bouffer, le jour suivant, du pain sec ou des briques.

« Il faut bien vivre ». Mais non, parfois, il vaut mieux crever fout simplement quand on n'est pas assez fort, assez viril pour s'im­poser sans cochonneries.

— Dans ee cas là, mon petit monsieur, il faut être seul, ne pas avoir ni femme, ni en fant... personne à qui assurer la pâture.

C'est vrai, j'oubliais la chaîne el le heulet, (La Voix) élL.

La GRÈVE des DOCKERS

L'Homme qui a perdu SON NOM!...

Le 20 août, dans le courant de l'après-midi, les dockers, indignés que Monsieur le Président de la Chambre de Commerce refusait de repiendre les gru­tiers, parce qu'ils avaient été solidaires de leur mouvement de protestation, enva­hissaient ses bureaux, au nombre de deux cents, et, le Président, pris d'une peui inlense, consentait à recevoir la délégation du Syndicat, à discuter avec eux et à accepter la réintégration

Devant tous les patrons déch^rgeurs, il alTirma qu'il n'y aurait pas de sanction, qu'il était un brave homme, loyal et hon­nête, que, d'ailleurs, s'il était un fourbe, il pourrait les reprendre tous et les ren­voyer les uns après les autres, ajoutant qu'il .,est toujours facile de trouver un molli pour renvoyer un employé ou un ouvrier. . Nous pensions tous qu'il était de bonne foi el nous décidâmes de reprendre le travail, 21 août.

Mais, car il y a toujours un mafs.Bazile veillait dans l'ombre et, Bazile, c'esU'in-génieur de la Chambre de Commerce (l'homme qui a peidu son nom). Cet-homme intelligent, (qu'il dil), était à l'affût el préparait un coup de Janiac, tel le rôdeur qui vous guette au coin du bois.

N'étant 1 as psychologue pour deux sous, il ne se rendait pas un compte exact de l'étal d'esprit des travailleurs du Fort de Commerce el il croyait déjà que son rêve était réalisé, qu'il avait dé­moli notre Syndicat. Quelle prétention, petit Louis, oui tu es bien petit.

Aussi, sur son ordre, M. Corre, le jeudi 6 septembre, à 11 heures 30, sans aucune raison, licenciait G grutiers.

Le mouvement de réflexe fut immé­diat : et chez les grutiers qni n'étaient pas Tf-nvoyés, et chez les dockers ; moins de 10 minutes après, lout le travail était arrêté, et cela sans ordre de chef ni de de sous-chef, ce fut spontané. Ce n'esl )a3 l'esprit de discipline qui joua, ce lui e cœur des hommes qui les fil agir, ils

se rappelaient celte maxime : « Une injustice commise à autruS est une injus­tice commise à tous »

Ils ne se contentèrent pas d'arrêter le travail tout de suite, ils voulurent avoir une entrevueâveclePrésident.sedisant, avec juste raison, qu'il n'était pas possible qu'il renie âa parole. Hélas I profonde erreur ! A la Chambre de Commerce, on refusa de les recevoir, Bazile se tenant, comme un laquais, dans le couloir, vint nous en avertir et, avec un sourire jaune, nous reconduisit par l'escalier d'hon­neur.

Pressentait-il déjà que nous aUions avoir la victoire et qu'il serait obUgé de s'abaisser à reprendre les grutiers 1 Ce qui est certain, c'est que, dès que nous eûmes dil aux dockers qu'on ne voulait pas discuter avec nous, comme un seul nomme, ils voulurent envahir la Cham­bre de Commerce à nouveau, mais la police veillait et, ne voulant pas provo­quer de bagarre, les dockers décidèrent de se réunir à la Maison du Peuple et de prendre une décision. Celte décision fut une manifestation au Grand Café et en ville. Elle fut pacifique, la police n'ayant p. s été trop méchante. Les résultats ne se firent pas attendre. Dès le lendemain matin, M. le Sous-Préfet était à la Cham­bre de Commerce et voyait son ami, M. le Président qui, décida alors de nous recevoir. '

Pendant quatre heures, nous discutâ­mes sans réàuitats. On sentait bien, dans la discussion, que M. le Président était gêné, à tel point qu'à un moment, il nous dil : « Il me faul bien couvrir mes chefs de service ». C'était reconnaître que c'était son chef de service des grues qui avait provoqué la grève, el lui, le cou­vrant, prenait la responsabilité.

Ce phénomène d'ingénieur qui a l'air de croire que, s'il quittait la Cnambre de Commerce, le port de « Brest disparaî­trait, se vantait sur le port. « Je per­drais plufôl mon nom, mais les grutiers ne mettront plus les pieds ici ».

Eh bien, mon vieux Louis ! Il est temps de courir à la Dépêche, aux objets trouvés voir si on n'a pas I et rouvé ton nom. Car les grutiers, lous les grutiers, sonl re­tournés à la Chambre, el, ils y seront encore que toi tu n'y seras plus ; tu es vraiment trop prétentieux, les grues de la Chambre de Commerce ont bien tourné avant que tu y sois, et, même à ce mo-aaent il yavait beaucoup moins d'acci­dent que depuis que tu y es, les câbles ne se rompaient pas et n'écrasaient pas les dockers comme sur la Ville de Ma-junga, et ce, parce que ton prédéces­seur était toujours à son travail et s'en occupait un peu plus sérieusement que tu ne le fais.

Les travailleurs l'ont démontré, une 'ois de plus, que le bluff ne tient pas de­

vant la cohésion syndicale, el rappelles-toi que tu fus un exploité, que si, aujour­d'hui, tu es chef, peut-être que demain lu retourneras à i établi, et, qu'à ce mo­ment, tu seras heureux de trouver à tes côtés des militants courageux pour te défendre contre d'autres chefs qui auraient, comme toi actuellement, une mentalité de chaouch.

TRÊGUER.

ilh ! Qu'il est doux de ne rien faire Ereinté ! Enfin las d'avoir trop dormi. Notre ogre s'étira et bâilla joliment D'avoir ai bien ronflé, il avait des fourmis. Ceci, en pleine moisson, estéignedecompliraeiits.

« » Parvenu, cependant, à branler la sonnette. Un larbin, aussitôt, autour de lui s'empresse. Complimente son maître, de ses rêves s'inquiète, Puis iJ habille Monsieur qu'étouffedans sa graisse.

* * Devant des mets exquis, il s'attable pour deux

(heures Avec d'autres de sa trempe, sans perdre une

^bouchée. Commente la vie chère, discute le prix du beurre ; Les affaires périclitent faute de débouchés. •

• » Une virée en ant» ; un coup d'œil aux chantiers, S'enquérir du rendement du troupeau asservi, Exploiter son prochain est un noble métier (?) Fichant pas une dat«, être très bien servi !

Joseph LE FOULER.

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