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Le Gnomonist Le Gnomoniste 4 Volume XIX numéro 2, juin 2012 Le cadran verrière de l’Île-Bizard (1995) et la théorie d’esthétique d’Arthur C. Danto (1981) par André E. Bouchard Les auteurs du cadran sont des artistes de Montréal: Michèle Lapointe et René Rioux, des sculpteurs spé- cialisés dans le traitement du verre. La théorie esthétique utilisée pour analyser le cadran est celle d’ Arthur C. Danto, un philosophe améri- cain, natif de Ann Arbor (1924) mais qui a grandi à Détroit. Son enseignement s’est exercé surtout à l’Uni- versité Columbia de New York, à partir de 1951. Son livre a été publié en 1981. «Une oeuvre d’art est un objet qu’on se représente comme ayant une signification particulière. Or, se re- présenter, tout comme interpréter, est une action com- plexe qui a, comme les autres types d’action, son fonc- tionnement propre. Il faut donc investiguer le fonction- nement du processus interprétatif (notre façon de nous représenter une oeuvre en relation avec le contexte, avec les autres oeuvres, etc.) pour avoir une compré- hension de l’art qui dépasse le stade des propriétés esthétiques des oeuvres (qui, puisqu’elles ne sont pas le propre des objets d’art, ne peuvent à elles seules servir d’assise à une théorie de l’art) ». Arthur C. Danto, La transfiguration du banal – une philosophie de l’art. (1989) la version française de l’é- dition américaine : The Transfiguration of the Com- monplace (1981). Fig. 1 Le cadran est constitué d’une verrière et se lit à l’intérieur de la bibliothèque de l’Île Bizard Un autre cadran, une autre théorie pour répondre à la question : sur quelle base s’appuie-t-on pour établir des normes de beauté d’un cadran solaire ? Si la beauté d’un cadran est dans l’oeil de la personne qui la re- garde, je propose une démarche où des artistes vont utiliser un objet banal et conventionnel (une fenêtre dans un mur d’une bibliothèque) et le transformer en oeuvre d’art ! Ce sera l’occasion de voir ce qui est in- discernable sur le plan perceptif, de considérer des idées incontournables sur les questions tournant autour de l’apparence, de la représentation, de l’illusion, bref, Fig. 2 Photo du cadran solaire de la bibliothèque de l’Île Bizard. Le style est une forme triangulaire solide. autour de notions qui sont mobilisées dans la réflexion sur la production d’une oeuvre d’art. Car si les oeuvres d’art sont par définition intentionnelles, il faut donc que ce à quoi elles se réfèrent soit pris en considération pour qu’on puisse en saisir le sens. Tout se résume à ceci : en quoi le cadran verrière de l’Île Bizard ajoute- t-il à la fenêtre du mur qui le supporte une dimension qui dépasse le visible et rend possible un modèle de réflexion entre la réalité et nos représentations? L’in- terprétation de ce cadran grâce à l’esthétique de notre philosophe devrait avoir pour effet l’éclaircissement de nos concepts, et non pas l’ajout de mystère dans notre compréhension du langage et de l’art ! Je propose de procéder en suivant les trois points suivants: a) les idées des créateurs du cadran; b) la notoriété univer- selle de l’oeuvre et c) l’interprétation que j’en fais à partir de l’esthétique d’Arthur C. Danto. André E. Bouchard

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L e G n o m o n i s tL e G n o m o n i s tee 4 Volume XIX numéro 2, juin 2012

Le cadran verrière de l’Île-Bizard (1995) et la théorie d’esthétique d’Arthur C. Danto (1981)

par André E. Bouchard

Les auteurs du cadran sont des artistes de Montréal: Michèle Lapointe et René Rioux, des sculpteurs spé-cialisés dans le traitement du verre.

La théorie esthétique utilisée pour analyser le cadran est celle d’ Arthur C. Danto , un philosophe améri-cain, natif de Ann Arbor (1924) mais qui a grandi à Détroit. Son enseignement s’est exercé surtout à l’Uni-versité Columbia de New York, à partir de 1951. Son livre a été publié en 1981.

«Une œuvre d’art est un objet qu’on se représente comme ayant une signification particulière. Or, se re-présenter, tout comme interpréter, est une action com-plexe qui a, comme les autres types d’action, son fonc-tionnement propre. Il faut donc investiguer le fonction-nement du processus interprétatif (notre façon de nous représenter une œuvre en relation avec le contexte, avec les autres œuvres, etc.) pour avoir une compré-hension de l’art qui dépasse le stade des propriétés esthétiques des oeuvres (qui, puisqu’elles ne sont pas le propre des objets d’art, ne peuvent à elles seules servir d’assise à une théorie de l’art) ».

Arthur C. Danto, La transfiguration du banal – une philosophie de l’art. (1989) la version française de l’é-dition américaine : The Transfiguration of the Com-monplace (1981).

Fig. 1 Le cadran est constitué d’une verrière et s e lit à l’intérieur de la bibliothèque de l’Île Bizard

Un autre cadran, une autre théorie pour répondre à la question : sur quelle base s’appuie-t-on pour établir des normes de beauté d’un cadran solaire ? Si la beauté d’un cadran est dans l’œil de la personne qui la re-garde, je propose une démarche où des artistes vont utiliser un objet banal et conventionnel (une fenêtre dans un mur d’une bibliothèque) et le transformer en œuvre d’art ! Ce sera l’occasion de voir ce qui est in-discernable sur le plan perceptif, de considérer des idées incontournables sur les questions tournant autour de l’apparence, de la représentation, de l’illusion, bref,

Fig. 2 Photo du cadran solaire de la bibliothèque d e l’Île Bizard. Le style est une forme triangulaire solide.

autour de notions qui sont mobilisées dans la réflexion sur la production d’une œuvre d’art. Car si les œuvres d’art sont par définition intentionnelles, il faut donc que ce à quoi elles se réfèrent soit pris en considération pour qu’on puisse en saisir le sens. Tout se résume à ceci : en quoi le cadran verrière de l’Île Bizard ajoute-t-il à la fenêtre du mur qui le supporte une dimension qui dépasse le visible et rend possible un modèle de réflexion entre la réalité et nos représentations? L’in-terprétation de ce cadran grâce à l’esthétique de notre philosophe devrait avoir pour effet l’éclaircissement de nos concepts, et non pas l’ajout de mystère dans notre compréhension du langage et de l’art ! Je propose de procéder en suivant les trois points suivants: a) les idées des créateurs du cadran; b) la notoriété univer-selle de l’œuvre et c) l’interprétation que j’en fais à partir de l’esthétique d’Arthur C. Danto.

André E. Bouchard

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A) Les idées des créateurs du cadran

«Et pourtant, elle tourne» est une création de Michèle Lapointe et de René Rioux. «La fenêtre donnait envie de la franchir et d’aller vers le Soleil… ou alors … d’utiliser la lumière solaire pour marquer le midi». Ainsi naquit l’idée du cadran solaire singulier.

-Cette idée paraissait d’autant plus intéressante que, dans un cadran solaire, l’angle du style égale la lati-tude du lieu, soit 45º 29’ à l’Île Bizard, et et que cet angle est justement celui de la pente du toit de la bi-bliothèque.

-Suite au 350e anniversaire de la mort de Galilée (1642), la verrière s’inspire de quelques notions d’his-toire de la cosmologie. La citation de Galilée qui donne son titre à l’œuvre nous rappelle que, malgré les apparences, c’est bien la terre qui tourne et se déplace autour du soleil. Tout comme le soleil est un pivot où se rattache la terre, le cadran solaire devient un centre où se rattache la bibliothèque.

Fig. 3 Maquette du cadran solaire avec son style e n rouge et la baie vitrée transformée en une verrière . L’ombre est perceptible du côté gauche du style, et se meut en indiquant les heures du matin jusqu’à midi.

Cette concordance des angles mena tout naturellement à placer le style dans le prolongement du toit, en une sorte d’ancrage de l’édifice au centre même du cadran solaire. Passant au travers du toit et dans la structure de l’édifice, le cadran solaire franchit le mur de verre et passe de l’extérieur vers l’intérieur.

On y trouve des formes géométriques simples rappe-lant les théories cosmiques pré-coperniciennes. Et à la mémoire de Galilée, la distribution des éléments de la murale ne se fait pas selon un arc de cercle, mais selon la trajectoire elliptique du mouvement de la terre.

On peut y voir des comètes, des planètes, des nébu-

André E. Bouchard

leuses, des franges d’interférences, des mésons, des quarks et … la lumière … qui, d’un point de vue eins-steinien, relativise le temps à l’espace en nous présen-tant l’heure (le temps) dans la contraction symbolique de l’espace extérieur vers l’intérieur de la bibliothèque.

Fig. 4 Représentation de la verrière avec ses ligne s ho-raires, son tracé des heures et sa trajectoire, tel s que le spectateur peut les voir à l’intérieur de la biblio thèque.

- La description du cadran

Il s’agit d’un cadran vertical de 2 m par 4,5 m, presque plein sud, dont le style (l’indicateur d’ombre de 3m de hauteur) est à l’extérieur de la fenêtre, et dont les heu-res (8-12-17) sont lues et interprétées à l’intérieur de l’édifice donnant ainsi l’heure solaire vraie de la bi-bliothèque. Un tel cadran de l’hémisphère Nord est si-tué à l’extérieur d’un édifice. Or, le cadran vitrail de cette bibliothèque contient un secret bien gardé.- Nor-malement le cadran devrait être dessiné pour être visi-ble et accessible sur le mur extérieur du bâtiment de la bibliothèque. -Il contient une table avec des lignes ho-raires et des chiffres (6-12-6) avec les heures du matin

Fig. 5 Maquette avec l’ombre du style sur les heure s d’a-près-midi se déplaçant sur la verrière.

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dessinées sont indiquées, à gauche du cadran, (6-7-8-9-10-11-12); et les heures de l’après-midi sont reprodui-tes à droite du cadran à partir de midi (12-1-2-3-4-5-6)

La maquette du mur de la bibliothèque et celle de la fenêtre transformée en verrière nous permettent d’a-voir une idée du cadran en devenir. Mais le cadran ré-alisé acquiert sa personnalité propre. Il devient un ob-jet d’art, une œuvre qui très vite sera reconnue, ici et à l’étranger. Le cadran verrière de l’Île Bizard est main-tenant devenu le cadran solaire le plus connu de notre répertoire des cadrans du Québec!

B) La notoriété universelle du cadran

La bibliothèque de l’Île Bizard abrite une œuvre fasci-nante dans sa grande fenêtre du côté sud de l’édifice: il mérite notre attention, car il est connu internationale-ment à partir de quatre situations précises:

1) depuis sa première présentation sur le site web de la Commission des Cadrans solaires du Québec (au Pla-nétarium de Montréal en 1995) 1 ;

2) puis par la diffusion au St.Anne’s College de l’Uni-versité Oxford du Royaume-Uni, la verrière est réutili-sée par un cadranier américain, John Carmichael, lors de sa communication portant sur son site de cadrans-vitraux dans le monde (en avril 2004) 2 ;

3) de plus, grâce à une autre présentation prestigieuse, diffusée dans le livre Sundials History, Art, People, Science 3 du gnomoniste britannique, Mark Lennox- Boyd (publié en 2006 aux Éditions Frances Lincoln). Comme pour montrer la valeur artistique de ce cadran, Mr Lennox-Boyd reproduit le cadran de nos artistes, comme pour nous dire de façon subliminale et symbo-lique que cette verrière est digne d’accompagner l’il-lustration du fameux tableau de Hans Holbein le Jeune, intitulé les Ambassadeurs (1553), superbement restau-ré et accroché sur un mur de la National Gallery (Londres) ;

et 4) finalement j’ai aussi repris sur internet l’idée de Lennox-Boyd sur le cadran verrière de l’Île Bizard, dans un article du Gnomoniste, (en mars 2007) , en traitant du thème de la culture québécoise et les ca-drans solaires sur notre territoire 4.

Cela se veut une manière de rappeler le critère du goût, énoncé par David Hume (au XVIIIe siècle). Le critère est celui du jugement de l’«homme de goût». Mais ce-la ne m’empêchera pas de donner ma propre analyse!

André E.Bouchard

Voyons quelques commentaires recueillis à l’étranger

-John Carmichael reprend sur son site Web (2005) des caractéristiques du cadran en ajoutant quelques données d’ordre général :

« Comment: Largest known glass sundial in the world and oldest known Canadian glass sundial. Also, it's the only sundial in our Image Archive that has both stained and etched glass. It has alternating wide and thin clear plate glass vertical sections that are sand-blasted and joined together. UV acrylic glue was used to attach brass bars and pieces of colored stained wa-terglass. Numerals are metal strips positioned beneath etched chapter ring. Arrows are hourlines. Small parts from old clocks and appliances are used. This work of modern art was named: "et pourtant, elle tourne" ("and yet, it turns"), and probably quotes Galileo recanting the recantation of his heresy follow-ing the Papal Inquisition. The simple geometrical forms point to pre-Copernican theories of the cos-mos.»

Fig. 6 Une photo du CD de John Carmichael présenté à l’Université d’Oxford en 2004, et présentant le con tenu de son site web sur les cadrans verrières..

-Mark Lennox-Boyd, dans son livre Sundials History, Art, People, Science, (2006)

« ‘Et pourtant, elle tourne’, Municipal Library Bizard Island, Quebec, 1995, by Michèle Lapointe et René Rioux. ‘And yet, it turns’: this sundial is titled after a translation of the words of Galileo, allegedly whis-pered by him to recant his earlier recantation of the correct but impious assertion that the earth revolved around the sun. It is furnished with an external rod gnomon that casts its shadow on to the library win-dow» (p.79).

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Fig. 7 Photo du livre de Mark Lennox-Boyd , SUNDIALS, (2006) avec le choix du cadran ver-rière de l’Île Bizard.

Ces deux commentai-res veulent surtout dé-crire le choix que cha-que critique retient pour justifier l’appari-tion du cadran-verrière dans leur mé-dium respectif.

Dans le cas de Carmichael, il s’agit d’une présentation d’une première compilation internationale de cadrans-verrières. Mais, dans le cas présent, ses remarques ris-quent d’être éphémères : en soulignant , en effet, qu’il s’agit du plus grand cadran-verrière au monde et du plus vieux cadran-verrière canadien connu, il appelle secrètement ses lecteurs à lui donner des informations qui contrediraient ses affirmations, tout en enrichissant sa collections de cadrans.

Le commentaire de Lennox-Boyd est à prendre à un deuxième niveau. Et pour illustrer quelques idées de la renaissance, Mr Lennox-Boyd reproduit le cadran de Lapointe et Rioux, comme pour nous dire de façon toute subliminale et symbolique que ce cadran est di-gne d’accompagner l’illustration du fameux tableau de Hans Holbein le Jeune, intitulé les Ambassadeurs (1553), superbement restauré et accroché sur les murs de la National Gallery de Londres. Cette publication magnifique se retrouva vite chez les gnomonistes du monde entier, dans les bibliothèques des universités et des grandes villes de tous les continents. Et même dans le majestueux Reading Room du British Museum de la capitale londonienne.

André E. Bouchard

Fig. 8 Reproduc-tion du tableau Les Ambassa-deurs (1553) de Holbein le Jeune imprimée dans la page opposée de celle du cadran verrière de l’Île Bizard. La compa-raison entre les deux images dans le livre du britanni-que Mark Lennox-Boyd (p.78-79) est saisissante.

C) Mon interprétation du cadran à partir de l’es-thétique de Danto

1) La fenêtre centrale du bâtiment offre un décor exté-rieur connu des utilisateurs

-Il s’agit d’une fenêtre spéciale sous forme de baie vi-trée, c’est-à-dire une fenêtre se caractérisant par la grande surface de son vitrage. La baie vitrée est donc une ouverture dans un mur d’un bâtiment, qui se dis-tingue d'une fenêtre classique par sa taille plus consé-quente. En résulte un fort gain de luminosité dans la pièce.

-Les baies vitrées se distinguent aussi en termes de ma-tériau, de type d'ouverture et de vitrage. Disponibles traditionnellement en bois, le PVC (polychlorure de vinyle) et l'aluminium sont également très prisés et dis-posent de qualités propres. Si généralement les baies vitrées sont conçues pour être coulissantes, de multi-ples adaptations sont possibles, de la fenêtre fixe à l'ouverture en battant. Tout type de vitrage s'adapte sur les supports, du simple vitrage, au plus isolant dou-ble vitrage. Robustes et personnalisables à loisir, les baies vitrées permettent un gain de lumière non négli-geable.

-Mais la baie vitrée devient aussi un point d’observa-tion hors pair, et assure une perception d’un panorama grandiose de l’espace entourant les locaux de la bi-bliothèque, et cela en toute sécurité et en tout confort. Une belle façon de découvrir la beauté d’un des paysa-ges du Québec est de s’attarder à la contempler dans toute sa splendeur, tout simplement, grâce à cette grande fenêtre aménagée à cette fin.

-L’espace environnant est composé d’éléments mi-urbain et mi-rural :- une aire de stationnement pour les autos et les bicyclettes ; - les arrangements paysagers formés d’arbres et de verdure ; - une table à pique-nique, l’arrière de l’estrade du terrain de soccer-et les trottoirs en serpentins. Tous ces détails pourront faire partie éventuellement d’une composition renouvelée du cadran, intégrant la surface de la fenêtre, avec ses espaces de verre coloré et son décor extérieur.

2) Le cadran verrière de l’Île Bizard est une variation spectaculaire d’un cadran vertical.

«Je soutiens qu’on ne saurait réduire une œuvre d’art à son support matériel, ni l’identifier à lui, car dans ce cas elle serait ce qu’est le simple objet, - un carré de toile peint en rouge, quelques feuilles de papier de riz sale … On n’a pas à chercher loin de savoir pourquoi les maîtres anciens vous réchauffent le cœur, c’est

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parce que leurs œuvres captent les gens de lumière in-térieure qui possèdent les joyaux véritables. Elles pos-sèdent un rayonnement propre qui s’ajoute à la lu-mière qu’ éventuellement elles représentent ». (Arthur C. Danto)

-Dans le cas d’un cadran vertical ordinaire et plein sud, le plan de la table du cadran qui reçoit l’ombre du style est aligné de manière verticale, et la forme tradition-nelle de la solide structure triangulaire du style est donc est aussi alignée selon l’Axe de rotation de la terre. Regardons la dimension des mathématiques.

-Si la face du cadran vertical pointe directement vers le sud, l’angle de chaque ligne horaire est décrite par la formule trigonométrique suivante :

André E. Bouchard

où le symbole grec ( prononcé lambda) « λ » est la latitude géographique du lieu du cadran,

le symbole (prononcé thêta) « Θ » est l’angle formé entre une ligne d’une heure donnée et la ligne horaire de midi,

et le symbole ( prononcé tau) « t » est le nombre d’heures avant ou après le midi du cadran.

-De façon intéressante, (je le répète) on retiendra que normalement (dans l’hémisphère Nord) l’ombre du cadran vertical se promène dans la direction du sens contraire du mouvement d’une aiguille d’une horloge, alors que l’ombre du cadran horizontal et équatorial se meut dans le même sens de la rotation d’une aiguille d’une horloge. Or, dans le cas particulier de ce cadran-verrière, nous assistons à une organisation spatiale dif-férente où les lignes horaires, les chiffres des heures et le mouvement de l’ombre du style sont disposés de manière à favoriser la lecture à partir de l’intérieur du bâtiment. Les visiteurs et les utilisateurs de la biblio-thèque suivent donc le parcours du temps solaire dans la baie vitrée, en passant de droite à gauche, selon que l’ombre indique les heures du matin ou celles de l’a-près-midi. Ce détail est important pour le créateur d’un cadran verrière. La répartition des heures se fait finale-ment comme si le visiteur consultait et admirait un ca-dran vertical calculé et dessiné pour un mur érigé dans l’hémisphère Sud.

Pourtant le visiteur ne peut pas deviner «la trajectoire elliptique du mouvement de la terre » telle que prévue par les créateurs du cadrans! Je propose une perception différente de d’autres interprétations.

«Quel que soit le statut de l’appréciation esthétique, elle dépend toujours d’une interprétation. Cette affir-mation rejoint une devise de la philosophie de la science, d’après laquelle, il n’existe pas d’observation sans théorie. Ainsi, en philosophie de l’art, il n’existe pas d’appréciation sans interprétation. Or l’interpré-tation consiste à déterminer les relations qui existent entre l’œuvre d’art et sa réplique matérielle. Rien de tel n’est nécessaire lorsqu’on est en face de simples objets : toute réaction esthétique suscitée par une œu-vre d’art présuppose un processus cognitif qui n’inter-vient pas dans une réaction provoquée par un simple objet.» (Arthur C. Danto)

3) La fenêtre plein sud devient un arc-en-ciel perma-nent dans un écran plat intégrant le décor extérieur et la projection elliptique du mouvement de la terre.

Fig. 9 Gros plan d’une partie du cadran de l’Île Bi zard, suivant la trajectoire de 9 h 00 à 13 h 00.

Fig. 10 et 11 Deux sections de la verrière: (à gau che), la trajectoire de l’ombre sur 16 h 00; (à droite) le d ébut de la trajectoire sur la ligne de 9 h 00. Le cadran in corpore aussi le contenu visuel du milieu environnant.

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Arthur C. Danto

Philosophe américain, critique d’art et auteur

Fig. 13 Photo du philo-sophe Danto.

Bien qu'il ait écrit sur de nombreux sujets (philosophie de l'action, philosophie de l'histoire et philosophie de la connaissance), il est principalement connu pour ses travaux en esthétique

Arthur Danto est né à Ann Arbor (Michigan) en 1924, et a grandi à Détroit. Après deux années dans l'armée, il étudia l'art et l'histoire à la Wayne University et poursuivit avec un cursus de philosophie à l'Université Columbia de New York. De 1949 à 1950, il étudia à Paris sous la direction du philosophe Maurice Mer-leau-Ponty, et rentra en 1951 pour enseigner à Colum-bia.

Il enseigne en tant que professeur émérite de philoso-phie à l'université Columbia (New York) depuis 1951. Il est également critique d'art pour le magazine The Nation.

Arthur Danto a obtenu de nombreuses récompenses, dont notamment deux Guggenheim Fellowship, un prix Fulbright et un prix du American Council of Learned Societies. Il a été président de l'Association philosophi-que américaine et de la Société américaine d'esthéti-que.·

Ses œuvres principales

Nietzsche as Philosopher· Mysticism and Morality· The Transfiguration of the Commonplace· Narration and Knowledge· Connections to the World: The Basic Concepts of Philosophy

Œuvres traduites en français

· Le monde de l'art, 1964· La transfigura-tion du banal, 1981· La fin de l'art, 1984 · L'assujettissement philosophique de l'art, 1993 · Après la fin de l'art, 1996 · L'art contemporain et la clôture de l'histoire, 2000· La madone du futur, 2003

Je retiens deux interprétations principales:

a-Un cadran dans une fenêtre d’une bibliothèque, quelle belle symbolique! Le cadran utilise aussi la forme de l’arc-en-ciel pour exprimer le passage du temps entre les heures.

-C’est le chemin et la médiation entre l’au-dessus et l’ici-bas, forme exemplaire utilisée dans presque tous les continents pour exprimer le lien entre les hommes et les dieux. Si l’arc-en-ciel est généralement annon-ciateur d’heureux événements, liés à la rénovation cy-clique, la représentation culturelle du cadran avec la devise «Et pourtant elle tourne» aura été l’illustration de son contraire : car pour Galilée, c’était le prélude à des troubles avec l’harmonie de l’univers et le monde romain du Vatican, gardien de l’orthodoxie de la foi. C’est le paradoxe d’un cadran de verre et de lumière, où la beauté n’est pas toujours synonyme de la béati-tude!

Même s'ils ont toujours existé, les arcs-en-ciel ne sont expliqués que depuis la fin des années 1660, suite à une expérience de Newton qui a déduit que la lumière blanche était en fait une combinaison de toutes les cou-leurs du spectre visible. Pour le visiteur du cadran de la bibliothèque, l’illusion est donc complète: tel un prisme qui reçoit les rayons du soleil, le cadran décom-pose le spectre des couleurs; c’est la simulation d’une bande continue où chaque goutte d’eau du ciel devien-drait réfraction et réflexion des rayons du soleil. Pour moi, la verrière est autant un hymne à Galilée que la célébration des idées d’Isaac Newton!

Fig. 12 La verrière qui dans quelques heures de l’a près-midi ne sera plus animée par le soleil. Il nous est loisible de l’imaginer pendant la nuit quand la lune est ple ine et reluit de tous ses reflets!

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Encore un mot. La réfraction est un phénomène naturel séparant la lumière du soleil en ses différentes cou-leurs. Quand le soleil brille dans une atmosphère claire, sa lumière apparaît blanche. La lumière blanche est composée de nombreuses couleurs.

Quand le soleil brille à travers la pluie, elle se décom-pose en de multiples couleurs: rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet, car les gouttes d'eau agis-sent comme un prisme. En passant à travers chaque gouttelette, la lumière blanche est donc réfractée et chacune des couleurs est déviée suivant un angle diffé-rent, de sorte qu'on voit diverses couleurs s'étalant comme un ruban sous la forme d'un arc majestueux.

Fig. 14 et 15 Deux photos d’arcs-en-ciel.

L'arc-en-ciel dépend ainsi du mouvement des gouttes de pluie, de la position du Soleil et de celle de l'obser-vateur au sol. Il n'y aurait donc pas deux personnes ob-servant le même arc-en-ciel, puisqu'il est produit par différentes gouttes d'eau. Chaque observateur voit un ensemble différent de gouttes d'eau. Autrement dit, chaque couleur que chacun voit provient de différentes gouttes. Évidemment, on ne peut jamais atteindre un arc-en-ciel, puisqu'il se déplace en même temps que nous et que notre angle d'observation change sans cesse.

Tôt le matin, alors que le soleil réchauffe le sol et tente de faire dissiper des formations brumeuses, un arc-en-ciel peut se former. On rappelle qu'un brouillard est un nuage au sol; quand les rayons solaires rencontrent les gouttelettes d'eau dans ce brouillard, un arc-en-ciel se produit. Il sera cependant très pâle, voire incolore, car les minuscules gouttelettes d'eau du brouillard dis-persent mal la lumière. Il faudrait voir le cadran à dif-férentes heures du jour pour apprécier ces différences.Le soir de pleine lune (ou presque), lorsqu'elle est rela-tivement basse sur l'horizon, il peut aussi y avoir des arcs-en-ciel à cause de la lumière réfléchie par la lune qui se réfracte au contact de la pluie. Ils sont alors peu colorés et plutôt blafards (couleurs pâles), avec parfois un bord rouge pâle… Pourtant le cadran solaire, deve-nu arc-en-ciel, me fait aussi penser à une autre idée: le cadran qui se mue en «enluminure».

André E. Bouchard

b-Deuxième interprétation. Le cadran-vitrail et la bi-bliothèque de l’Ile Bizard se transforment en un livre ouvert où les enluminures auraient un rôle important pour exprimer un contenu. Le cadran devient objet d’é-motions. La vue des formes et des couleurs ajoute des connaissances que les notions seules de trigonométrie et d’astronomie ne réussissent pas à traduire. Le cadran devient donc un petit résumé scientifique illustré.

Fig. 16 Recueil de traités d’astronomie et de mathé mati-ques. BM de Lyon, ms 172, folio 78, no 79.Photo de Di-dier Nicole.

Fig. 17 Photo d’un moine qui pratique la calligrap hie.

« On lui remettra un encrier, des plumes, deux pier-res ponces, deux cornes, un canif, deux rasoirs pour racler le parchemin, un poinçon ordinaire, un crayon de plomb, une règle, deux tablettes et un stylet » Cou-tumier des chartreux , Sophie Cassagnes-Brouquet, La passion du livre au Moyen Age. Éditions Ouest -France, 2008, page 14.

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L’enluminure a deux fonctions: elle est d’abord déco-rative, elle embellit l’ouvrage et le rend attrayant Mais elle joue aussi un rôle pédagogique en éclairant le texte.

Fig. 19 20 Détails du cadran-verrière de l’Île Biz ard, de-venant l’enluminure de la bibliothèque.

André E. Bouchard

Fig. 21 Autres détails du cadran verrière.

Sous le thème des " arts de la couleur", ils em-brassent des domaines apparemment très éloi-gnés : de la lettrine en-luminée aux grands cy-cles de la peinture mu-

rale, en passant par la peinture des panneaux à usage domestique ou religieux. Mais seul le vitrail semble différent puisque sa réalisation met en oeuvre trois techniques, celle de la peinture, mais aussi celle du feu et enfin celle du métal. Un vitrail qui devient mini-ature., c’est l’effervescence emblématique du procédé visuel et pictural dans le monde de l’écriture.

Si la bibliothèque était considérée comme un grand livre ouvert, le rôle pédagogique du cadran deviendrait naturellement une enluminure ou miniature, c’est-à-dire la représentation d’une scène dans un espace indé-pendant. Regardons les éléments décoratifs des parties de la verrière (les fig. 18-19-20). Il s’y dégage un sens, un goût, voire un épitomé du mouvement de la terre autour du soleil. Cet abrégé met en valeur la mesure du temps, la gnomonique, les mathématiques et l’astrono-mie.

«La beauté est un rapport au monde. La beauté est l’ouverture au monde qui resplendit dans son éclat. La beauté est une esthétique, non une «morale» mais une habitation pour les hommes afin qu’ils comprennent les liens avec le ciel.» (Arthur C. Danto).

Certes la bibliothèque d’aujourd’hui n’est plus celle du Moyen Age, réservée à un petit nombre de lecteurs. Je me vois aujourd’hui posséder ou emprunter un livre, le tenir entre mes mains, tourner machinalement les pa-ges au fil de ma lecture, m’arrêter sur les illustrations, reprendre la lecture d’un paragraphe. Ces gestes que notre époque considère comme banals étaient pourtant « des actes rares, presque solennels, réservés à quel-ques privilégiés du savoir ou de la fortune…».(Sophie Cassagnes-Brouquet, op.cit. p.49). Les autres n’avaient accès qu’aux images offertes à la mémoire collective(gargouilles, vitraux, miniatures, enluminures, tapisse-ries…).

Les cadraniers auront voulu un cadran verrière inspiré par Galilée « avec des formes géométriques pré-coperniciennes… selon une trajectoire elliptique du mouvement de la terre et… un utilisation de la lumière qui relativise le temps à l’espace…». Ont-ils réussi `transmettre toute cette symbolique?

Il est évident que le visiteur de la bibliothèque ne peut avoir une perception de cette idée spontanément. Mais c’est précisément le rôle d’une revue comme Le Gno-moniste de faire ressortir les implications culturelles d’une œuvre d’art dans son milieu. Que le cadran ver-rière soit interprété comme une enluminure ou comme un arc-en-ciel dans une fenêtre de la bibliothèque n’a pas vraiment d’importance. Tout ce qu’il faut c’est que pour pouvoir être une œuvre d’art, l’objet doit possé-der un minimum de valeur esthétique potentielle. Enfin nous pouvons dire avec Danto qu’il s’agit d’un beau cadran, car « la beauté est une exigence; elle est la force qui anime les hommes dans leur relation entre eux et avec les astres…».

Fig. 18 On peut juger des éléments décoratifs et de s re-présentations imagées dans un manuscrit des Belles heures du duc de Berry , une commandite qui date de 1405-1415.

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Conclusion

Le cadran verrière est une œuvre de fin du 20e siècle, qui ne se présente que dans un seul exemplaire, et dont l’unicité est le signe distinctif. Une œuvre qui a atteint sa maturité et qui aura profité de la reproductibilité technique de l’œuvre d’art (photo, image numérisée, site web, livre d’art, etc.) pour rejoindre des publics variés. Mais si l’œuvre est reproductible, seul l’origi-nal garde la conception initiale des créateurs et la pleine autorité de son pouvoir d’interprétation. Recon-naissons la chance de ceux qui possèdent l’œuvre ori-ginale!

Car pour savoir nous donner l’heure solaire, la verrière révèle pourtant l’influence de l’étoile polaire! «C’est elle, croit-on qui permit jadis aux Égyptiens d’harmo-niser leurs constructions funéraires entre le ciel et la terre, fixant souvent leurs angles aux quatre points cardinaux, à l’aune de la cosmogonie devinée dans l’au-delà céleste» 5. Mais lorsqu’un observateur ou un utilisateur pénètre dans les locaux de la bibliothèque de l’Île Bizard, il se sent attiré tout de suite par l’épi-phanie des couleurs et de la construction de la verrière. Bien sûr il en oublie la structure physique et utile de la baie vitrée, comme pour mieux s’arrêter aux divers ni-veaux de profondeur de l’œuvre. C’est à ce moment précis que la transfiguration du banal s’opère selon toute sa valeur esthétique potentielle.

Jusque dans ses petits détails, la trajectoire elliptique des heures du cadran solaire est en même temps ali-mentée par le décor changeant de l’extérieur de l’édi-fice, selon les saisons, et par la présence nécessaire du soleil à l’extérieur comme à l’intérieur. Mais les quali-tés esthétiques de la verrière dépendent aussi de leur identité historique et culturel, car l’œuvre est partie prenante d’un lieu de culture, de connaissance et de transfert d’expériences.

Pourtant je ne peux que raviver le souvenir de la sen-tence inaugurale du Musée imaginaire de Malraux écrivant: « Un crucifix roman n’était pas d’abord une sculpture, la Madone de Cimabue n’était pas d’abord un tableau, même l’Athéna de Phidias n’était pas d’a-bord une statue. Ils ne le sont devenus qu’une fois que notre regard a su les dépouiller de leur fonction reli-gieuse et instaurer avec eux une relation nouvelle qui les transformait en objets d’appréciation esthéti-que…» Regardons bien le cadran de l’Île Bizard...

Tout le reste n’est qu’une question d’interprétation!

Notes: 1 Présentation du cadran à la 2e rencontre annuelle de la CCSQ, au Planétarium de Montréal, en 1995. Voir le compte rendu dans le Bulletin de liaison de la CCSQ : Mé-lanie Desmeules, UN CONGRÈS SUR LES CADRANS SOLAIRES, le Gnomoniste ,Volume 2, numéro 4, décem-bre 1995, page 2. 2 Au congrès du 15e anniversaire de la British Sundial Socie-ty, le 16 avril 2004, au St.Anne’s College de l’Université Oxford, John Carmichael fit la présentation de son CD et de son site Web «Stained Glass Sundials, Website Capture and Image Archive », et il s’arrêta longuement sur le cadran-verrière de Lapointe et Rioux, car c’est le plus grand cadran de toute sa collection. 3 Mark Lennox-Boyd, SUNDIALS History, Art, People, Science , Editions Frances Lincoln, (2006), p. 79. 4 Voir André E. Bouchard, «La culture québécoise et les cadrans solaires sur notre territoire», in Le Gnomoniste, Vol. XIV Numéro 1, mars 2007, p7-17. 5 Lucie K. Morisset et Luc Noppen, «Une village sous les étoiles, une réflexion sur le Village olympique des Jeux de Montréal de 1976, dans le collectif LUC DURAND, itiné-raires d’un architecte, Productions 7e Vague (P7V) inc., Montréal, (2009).

André E. Bouchard

Michèle Lapointe:

est une artiste sculpteure de verre et enseignante. Co-auteure du cadran avec

René Rioux .

Pour connaître les détails d’une activité créa-trice bien remplie: comprenant la démarche artistique; la collection des oeuvres; les concours; les prix, les mentions et les distinc-tions; les Bourses; les expositions individuel-les; les expositions de groupes; l’Art pu-blic – avec la collaboration de René Rioux; ses autres activités dont l’enseignement à Espace VERRE , et les Publications: consul-tons les sites suivants:

http://lecanulart.com/michelelapointe/imgML/CVMLapointeEn.pdf

h t t p : / / ww w. c o n se i l d e la s cu lp tu re . ca /membres/32/Michele-Lapointe.html