Le bulletin - Diocèse de Sherbrookediocesedesherbrooke.org/sn_uploads/RASSAS---Automne-2015.pdf ·...

8
Automne 2015 Le bulletin CAMPAGNE DE FINANCEMENT 2015 RAPPEL Au printemps 2015, le Regroupement des Archives du Séminaire de Sherbrooke et de l’Archidiocèse de Sherbrooke (RASSAS) a lancé sa campagne annuelle de financement pour son Centre d’archives Mgr-Antoine-Racine. Le clergé diocésain, les communautés religieuses, les municipalités, les entreprises et les organismes du milieu ont été sollicités. Notre organisme a besoin de ressources supplémentaires pour bien s’acquitter de sa mission de sauvegarde du patrimoine archivistique qu’on lui confie. C’est là que prend toute l’importance de la campagne de financement. Depuis le début de cette campagne, plusieurs personnes ont déjà répondu généreusement à notre ap- pel. Nous voulons remercier ces généreux donateurs. Certains d’entre vous n’ont pas encore été en mesure de répondre à notre de- mande. Il n’est pas trop tard pour le faire. Pour nous acheminer votre contribu- tion, veuillez compléter le formulaire de don ci-joint et nous le retourner en signe d’appui à notre organisme. Le RASSAS est enregistré à titre d’organisme de bienfaisance. Ainsi, pour cha- cune des contributions reçues de nos bienfaiteurs, nous pouvons émettre un reçu pour fins d’impôt. Merci de votre générosité ! Le président du RASSAS, Michel Joncas

Transcript of Le bulletin - Diocèse de Sherbrookediocesedesherbrooke.org/sn_uploads/RASSAS---Automne-2015.pdf ·...

Automne 2015

Le bulletin

CAMPAGNE DE FINANCEMENT 2015

RAPPEL

Au printemps 2015, le Regroupement des Archives du Séminaire de Sherbrookeet de l’Archidiocèse de Sherbrooke (RASSAS) a lancé sa campagne annuelle definancement pour son Centre d’archives Mgr-Antoine-Racine. Le clergé diocésain, lescommunautés religieuses, les municipalités, les entreprises et les organismes dumilieu ont été sollicités.

Notre organisme a besoin de ressources supplémentaires pour bien s’acquitter desa mission de sauvegarde du patrimoine archivistique qu’on lui confie. C’est làque prend toute l’importance de la campagne de financement. Depuis le début decette campagne, plusieurs personnes ont déjà répondu généreusement à notre ap-pel. Nous voulons remercier ces généreux donateurs.

Certains d’entre vous n’ont pas encore été en mesure de répondre à notre de-mande. Il n’est pas trop tard pour le faire. Pour nous acheminer votre contribu-tion, veuillez compléter le formulaire de don ci-joint et nous le retourner en signed’appui à notre organisme.

Le RASSAS est enregistré à titre d’organisme de bienfaisance. Ainsi, pour cha-cune des contributions reçues de nos bienfaiteurs, nous pouvons émettre un reçupour fins d’impôt.

Merci de votre générosité !

Le président du RASSAS, Michel Joncas

MOT de la DIRECTRICEMadame Huguette Pinard–Lachance

LES TRADITIONS RELIGIEUSES DANS LE DIOCÈSE

DE SHERBROOKE AU DÉBUT DU 20e SIÈCLE

Nous vous présentons aujourd’hui le fruit du travail que l’abbé Paul-É. Paré, originaire de Saint-Camille, a produit à la suite de l’écouted’entrevues réalisées par des étudiants de l’Université de Sherbrookedans le cadre d’un projet de recherche sur la « religion populaire »,dirigé par le professeur Guy Laperrière dans les années 1970.Précisons que l’ensemble de ces enregistrements a, récemment, étéversé aux archives. Il s’agit d’une riche collection, désormaisdisponible pour consultation. Comme vous le verrez, l’abbé Paré aajouté des compléments d’information et des détails qui lui revenaienten mémoire en faisant l’audition de ces cassettes.

Tel que mentionné par l’abbé Paré lorsqu’il a remis ce texte, il voulait«tracer un tableau de la piété populaire à une certaine époque,particulièrement, celle dont j’ai été témoin. […] Je n’ambitionne pas deprésenter un travail qui soit à la hauteur de ce qui fut produit à l’époque, [parle professeur Guy Laperrière] mais j’ai pris plaisir à écouter les témoignages deces aînés et je me suis commis pour les compléter à même mes souvenirsd’enfant de chœur de 1941 à 1948 ».

Paul-E Paré, ptre, 17 mars 2015

La compilation des informations retenues suite à l’audition des cassettes et ses mémoires d’en-fant de choeur l’ont amené à regrouper le tout sous deux titres :

I - Les sacrements dans la vie chrétienne

II - L’année liturgique qui se superpose à l’année civile.

Nous vous présentons aujourd’hui la partie I de ce texte.

LES TRADITIONS RELIGIEUSES DANS LE DIOCÈSE DESHERBROOKE AU DÉBUT DU 20e SIÈCLE

LES SACREMENTS DANS LA VIE CHRÉTIENNE

LE BAPTÊME

A) Il s’administre le plus tôt après lanaissance, voire le jour même. Les parentsse présentent à l’église à toute heure dujour. Le père est accompagné d’un parrainet d’une marraine et parfois d’une porteusede l’enfant. La mère est toujours absente[jusque vers la fin des années 1960].

B) Il est d’usage d’inclure aux prénoms del’enfant Joseph pour les garçons et Mariepour les filles. Il arrive que le saint du joursoit choisi comme prénom.

Dans les cas d’urgence, le baptême peut sedonner à la maison par toute personne quiemploie la formule : « je te baptise au nomdu Père, du Fils et du Saint-Esprit ».

Si l’enfant survit, le baptême est reprissous condition à l’église avec l’ensembledes rites. Si un enfant meurt sansbaptême, on dit qu’il s’en va dans lesLimbes, un lieu où il n’y a pas desouffrance, mais qui n’est pas le ciel. Cettecroyance est tenace même si on estincapable de la justifier.

LA COMMUNION

Après 1910, la petite communion se faitdès quel’enfant al’âge deraison (6 ans).

APA1278.001

AIA197.001

La communion solennelle se fait à la fin del’école primaire. La démarche est préparéepar deux semaines d’instruction religieusedonnée par le curé à tous les enfants dumême âge. On retient de cette activité lefait de marcher au catéchisme. Pourplusieurs, c’est un point de repère dansleur vie et dans la vie des contemporains« on a marché au catéchisme ensemble ».

La solennité de l’événement est marquée,en plus de la préparation à laquelle elleoblige, par des vêtements et signesparticuliers; brassard pour les garçons etvoile pour lesfilles.

C’est unefête àlaquelleparticipetoute laparoissepuisque chaquefamille peutprésenter un de ses enfants à lacélébration qui marque un peu l’entréedans la vie chrétienne des adultes.

LES TRADITIONS RELIGIEUSES DANS LE DIOCÈSE DESHERBROOKE AU DÉBUT DU 20e SIÈCLE (SUITE)

Il arrive que la communion solennelle soitl’occasion d’une première photographie del’enfant.

Pour les adultes, il est recommandé decommunier une fois par mois. Cela se faità la grand–messe du dimanche. Il y al’exigence du jeûne depuis minuit. Pour lescultivateurs, cela exige de faire le train, i.e.traire les vaches, nourrir les animaux avantde venir à la messe. En plus de ce délai, ilfaut ajouter pour les paroissiens quihabitent la campagne, le temps pourparcourir la distance qui sépare la maisonde l’église en hiver comme en été.

LA CONFESSION

A) On ne garde pas souvenir des premièresconfessions. Il doit y avoir confessionavant la communion solennelle. On sesouvient que le catéchisme mentionne lespéchés mortels et les péchés véniels.

B) À l’âge adulte, les souvenirs concernantla confession sont plus présents. Le curéen parle souvent en chaire. Les péchésidentifiés comme mortels sont l’adultère,l’ivrognerie, les sacres, le vol, lesfréquentations trop libres entre fiancés ouentre adultes quand l’époux est absent dela maison pour des mois. Il y a les péchésvéniels de moindre malice comme parlerdes autres par médisance ou calomnie,porter des jugements et refuser de rendreservice.

Collection Desneiges Veilleux /Josaphat Lachance

C) Il y a des temps obligés pour laconfession :

La communion est obligatoire une fois parannée; elle doit être précédée d’uneconfession. C’est ce qu’on appelle faire sespâques. Le temps pour les faire court ducarême jusqu’au dimanche après Pâques.On croit que le curé tient un compte deceux qui n’ont pas fait leurs pâques. Ilspourraient être considérés comme nefaisant pas partie de l’Église.

À la Toussaint, les paroissiens sont invités àse confesser pour gagner les indulgencesapplicables aux âmes du purgatoire à lasuite de visites faites à l’église le jour de laToussaint et le lendemain, le jour desMorts. On compte autant d’indulgencesque de visites.

La retraite paroissiale n’a pas lieu tous les

ans. Le curé invite alors un Père del’extérieur, souvent un rédemptoriste, àprêcher une semaine de retraite à desgroupes séparés quand la paroisse lepermet : les hommes, les femmes, lescélibataires et les jeunes. La prédicationporte sur les devoirs du chrétien etdénonce les péchés qu’il faut se fairepardonner par le sacrement.

Occasionnellement, on fait un pèlerinage àun sanctuaire reconnu. Saint-Gérard, Saint-Antoine, Sainte-Anne à Larochelle ou àBeaupré. À Marie au Cap-de-la-Madeleineet à Joseph à Montréal. Cette activitécomprend confession, messe et prière dupèlerin.

On note que le curé est toujours disponiblepour entendre les confessions à la sacristiele dimanche avant la messe ou la veille dupremier vendredi du mois.

LA CONFIRMATION

La confirmation requiert la présence del’évêque qui visite les paroisses à tous lestrois ans. Les enfants qui ont l’âge deraison sont alors confirmés. On se souvientde Mgr LaRocque avec sa grande barbe etde la tape qu’il donnait sur la joue. C’étaitune cérémonie importante qui exigeait desvêtements particuliers comme à lacommunion solennelle, ce qui représentaitune dépense pour les parents. Comme lafamille comptait beaucoup d’enfants qui sesuivaient en âge, le costume servaitplusieurs fois pour la même cérémonie.

LES TRADITIONS RELIGIEUSES DANS LE DIOCÈSE DESHERBROOKE AU DÉBUT DU 20e SIÈCLE (SUITE)

Extrait du catéchisme pittoresque 1941

Chaqueconfirmanddevait avoirun parrainpour lesgarçons etunemarrainepour lesfilles.

LE MARIAGE

Le mariage est célébré au terme defréquentations plus ou moins longues. Lesgarçons rencontrent des filles de laparoisse, les observent et arrêtent leurchoix sur l’une d’elles. Le garçon demandealors au père la main de sa fille. Le curérencontre les prétendants au mariage etvérifie leur lien de parenté qui requiert unedispense selon les cas. Il y a publicationdes bans à trois reprises aux messes dudimanche. Une dispense tarifée permetune seule publication la semaine avant lemariage.

Pour les fiancés, c’est la cérémoniemarquante de leur vie. Elle se fait un jourde semaine à une heure matinale pour nepas imposer un jeûne trop long au curé quidoit dire la messe. La cérémonie exige unetoilette appropriée pour la mariée. Lamariée en blanc témoigne de sa virginité. Àl’église, il y musique et chant. Les mariagesrassemblent les parents des deux familleset les voisins. Pour les jeunes filles duvillage, assister au mariage est l’occasiond’observer le comportement des époux etd’inspirer leur propre mariage.

La noce suit la célébration à l’église. C’esthabituellement la famille de la mariée quireçoit les invités dont le nombre est fixé parle coût de la fête. C’est la seule occasionoù le curé tolère qu’il y ait de la danse.

LES TRADITIONS RELIGIEUSES DANS LE DIOCÈSE DESHERBROOKE AU DÉBUT DU 20e SIÈCLE (SUITE)

SPA2635.001

APA1540.005

Une obligation du mariage consiste àmettre des enfants au monde. Empêcherla famille est une faute grave. Le curé sepréoccupe particulièrement des couples quin’ont pas d’enfant. Il leur suggèrel’adoption d’un orphelin de la parenté oud’un enfant venant de la crèche.

L’éducation religieuse est assurée par lamère qui apprend très tôt les prières et lesdévotions familiales aux enfants. C’est ellequi a la responsabilité de leur faireapprendre par cœur le catéchisme qu’ilsdevront réciter à l’école souvent enprésence du curé.

Les parents éduquent leurs enfants avecune certaine fermeté. Les punitions sontadmises. Peu de gestes de tendresse de lapart des parents à l’endroit des membresde la famille. On s’embrasse au Jour del’An, aux mariages et aux funérailles etquand il y a un départ pour absenceprolongée, par exemple départ pour leschantiers en hiver.

L’EXTRÊME-ONCTION

C’est le dernier sacrement de la viechrétienne donné en danger extrême demort. Le prêtre est appelé à se rendre à lamaison du malade avec le bon Dieu (lacommunion). Son passage est souventsouligné par la cloche sonnée par l’enfantde chœur ou celui qui conduit le cheval. Latable du malade doit comporter un crucifix,un cierge bénit et de l’eau bénite. Les gensde la maison assistent et continueront lesprières pour l’agonisant.

LES TRADITIONS RELIGIEUSES DANS LE DIOCÈSE DESHERBROOKE AU DÉBUT DU 20e SIÈCLE (SUITE)

Nécessaire pour le sacrement de l’extrême-onction

Dans le bulletin du printemps 2015, il était indiqué que les travaux d’aménagement duCentre d’archives Mgr-Antoine-Racine devaient débuter au retour des vacances de laconstruction. Le déménagement de nos documents d’archives dans un entrepôt tem-poraire a été réalisé dans les délais prévus. Les travaux d’enlèvement de l’amiante ontété effectués au cours de l’été et les travaux de remplacement des fenêtres sont en

cours. Nous attendons les nouvelles fenêtres sous peu.

LES TRAVAUX D’AMÉNAGEMENT DU NOUVEAUCENTRE D’ARCHIVES

par Huguette Pinard-Lachance

La premièrephoto mon-tre l’accès ànos locauxdepuis notreretour devacances.

Pouvez-vousimaginer ve-nir en réuniondans cettesalle amé-nagée ?

Une vue del’espace quideviendra lebureau de ladirection.

Merci à Rémi L. Petit pour les photographies.