LE BARREAU COURT LES 20 KM DE BRUXELLES … · 2015-03-23 · connaissent de réelles difficultés...

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Le Journal du Carrefour des stagiaires Les Pas Perdus Avril 2015 LE BARREAU COURT LES 20 KM DE BRUXELLES AVEC NATIVITAS SÉANCES DE COACHING Inscription et informations supplémentaires sur www.carrefourdesstagiaires.com NATIVITAS NATIVITAS rassemble depuis quarante ans des bénévoles qui assurent un soutien quotidien aux plus démunis, et ce, par le biais de diverses actions : restaurant social, service et suivi social, activités musicales et artistiques, permanences juridiques, logement de transit, etc. L’argent récolté grâce à vos nombreux kilomètres servira principalement aux sorties culturelles. Pour plus d’informations : http://www.fondationnativitas.be/fr/

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Le Journal du Carrefour des stagiaires

Les Pas PerdusAvril 2015

LE BARREAU COURT LES 20 KM DE BRUXELLES AVEC NATIVITAS

SÉANCES DE COACHING

Inscription et informations supplémentaires surwww.carrefourdesstagiaires.com

NATIVITAS

NATIVITAS rassemble depuis quarante ans des bénévoles qui assurent un soutien quotidien aux plus démunis, et ce, par le biais de diverses actions : restaurant social, service et suivi social, activités musicales et artistiques, permanences juridiques, logement de transit, etc.L’argent récolté grâce à vos nombreux kilomètres servira principalement aux sorties culturelles.Pour plus d’informations : http://www.fondationnativitas.be/fr/

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Mes Chers Confrères, Chers amis,Le voila, le voici, vous ne l’attendiez plus… le nouveau numéro des Pas Perdus est (enfin sorti). Entre nous, on n’y croyait pas non plus. Mais qu’à cela ne tienne ! Le plus important c’est qu’il soit là.

Avant de vous laisser commencer la lecture de ce nouveau numéro, un petit mot sur l’état de santé actuel du Carrefour des stagiaires et inutile de vous dire qu’il est très bon.

Vous êtes de plus en plus nombreux à nous rejoindre et cela nous réjouit (même si la Commission Pas Perdus semble échapper à ce mouvement de foule…mais passons, je ne suis pas là pour me plaindre).

Le Carrefour vous propose de plus en plus d’activités et à chaque fois, vous êtes nombreux à répondre présents! Que ce soit pour nos Afterworks, pour nos différents carrefours de la formation, pour notre week-end ski mais également pour nos autres activités juridico-juridiques ou juridico-culturelles, vous vous déplacez en nombre et cela nous fait à chaque fois plaisir.

Tout le mérite revient en réalité à une équipe jeune et dynamique (mais oui) qui n’hésite pas, entre deux audiences et deux dépôts de conclusions, à se remuer les méninges afin de mettre en lumière la place des stagiaires au sein du Barreau de Bruxelles.

Paradoxalement, malgré ce constat plus que positif de notre action, nous devons observer que nous sommes de plus en plus contacter par des stagiaires qui connaissent de réelles difficultés par rapport aux obligations de stage et à leur maître de stage (c’est d’ailleurs un des points qui ressort du sondage effectué l’année passée et fait d’ailleurs l’objet d’une analyse de la part de la Commission Aide aux stagiaires du Carrefour, je vous renvoie à ce propos à l’article de Maxime Chomé). Est-ce un effet de la crise ? Du passage à la TVA ? Ou plutôt d’un nouveau choc des générations ? Le problème est trop vaste pour que nous puissions identifier clairement toutes les causes.

Toutefois, le Carrefour tenait à réaffirmer que le délégué des stagiaires, mais pas uniquement, tous les membres du Carrefour sont là pour vous aider dans ces moments difficiles. N’hésitez donc pas à nous contacter personnellement ou à nous écrire à l’adresse suivante : [email protected]

Le Carrefour des stagiaires reste particulièrement attentif au statut des stagiaires. Cette question est d’ailleurs fortement d’actualité en raison des possibles réformes du stage discutées récemment au sein d’Avocats.be. Le Carrefour des stagiaires est prêt et n’hésitera pas à mettre certains points sur la table, quitte à déranger les ordres établis.

Nous vous tiendrons prochainement au courant des différentes discussions, donc n’hésitez pas à nous suivre sur Facebook et à consulter souvent notre bon vieux site Internet.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et n’oublions pas que nous sommes tous Charlie.

EDITORIAL Rédacteur en chef:Mathieu DEKLEERMAKER

Rédacteurs:Maxime Chomé

Anthony BochonLiola de Furstenberg

Joelle JablanMathieu Dekleermaker

Panagiota Baloji

Couverture:Martin Adriaensen

Contact:[email protected]

Editeur responsable:Pierre Bourgeois

Les articles signés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Pour le reste, la rédaction assume pleinement la responsabilité de la publication. Toute reproduction des Pas Perdus, même partielle, nécessite l’accord préalable des auteurs et de l’éditeur.

Sommaire• Analyse du sondage sur l’évaluation du stage....4

• La Banque Carrefour des entreprises : outil ou piège

pour l’avocat......................................................................6

• Vie de stagiaire.................................................................9

• La plaidoirie : les conseils d’un Juge de Paix........10

• Tu cherches un plan sympa sur la Capitale?.........14

• Jurisprudence..................................................................15

• La Commission Fonds d’aide aux stagiaires.........16

• The Escape Hunt Experience......................................18

• En attendant l’appel du rôle.......................................19

• L’agenda du Carrefour...................................................20

Les Pas Perdus Journal du Carrefour des stagiaires du Bar-

reau de Bruxelles

3Pas Perdus Avril 2015

Par Mathieu Dekleermaker

4 Pas Perdus Avril 2015

Analyse du sondage sur l’évaluation du stage

CAPTION: sumquunt adi aut aut atis quiscia pro ini-mos que di dus conecuptas as maximo que n quiscia

Analyse du sondage sur l’évaluation du stage et de la formation reçue par le stagiaire

Attention, le Carrefour des stagiaires tient à souligner que la présente note vise essentiellement à mettre en évidence les aspects négatifs qui posent questions et qui mériteraient éventuellement d’être débattus. Cette note occulte, dès lors, les nombreux aspects positifs de ce sondage, à savoir le réel intérêt des stagiaires pour leur dossier et leur métier, une très bonne vision des cours à option dans la formation CAPA, la rémunération minimum des stagiaires qui serait globalement respectée... Enfin, cette analyse tient compte d’une partie non négligeable des sondés, mais le Carrefour n’oublie pas que l’autre partie de ces sondés est globalement satisfaite.

1. Méthode de sondage

Tout d’abord, le Carrefour se félicite de la démarche de sonder les stagiaires pour pouvoir analyser, de manière générale, la « santé » du stage d’avocat.

A l’avenir, un nouveau sondage pourrait faire usage non d’un logiciel gratuit et générique, entraînant de réelles difficultés à lire les résultats, mais d’un logiciel professionnel qui permettrait d’améliorer l’analyse.

Il n’existait, par contre, aucun contrôle, de telle manière que n’importe quelle personne pouvait compléter ce sondage, même plusieurs fois, remettant l’exactitude des résultats en question.

Le Carrefour regrette le manque de représentativité de l’échantillon des sondés, étant donné que seulement 33,23% des sondés ont répondu au questionnaire.

2. Fiches judiciaires

La manière de remplir les fiches judiciaires pose question. Dans ce cadre, il serait primordial de mieux définir ses contours, dans l’intérêt des stagiaires. Cette nouvelle obligation pose également la question de la charge supplémentaire de travail qu’elle occasionne pour les stagiaires, malgré leurs horaires déjà extrêmement

conséquents. De la même manière que la nomenclature générale du BAJ, la fiche judiciaire semble préférer le contentieux à l’accord amiable, ce qui s’inscrit en totale contradiction avec la promotion et la nécessité de faire usage des modes alternatifs de règlement des conflits.

3. Rémunération et charge de travail

Malgré les très nombreux contrôles, il subsiste encore des avocats payés en dessous du barème minimum. Le Carrefour trouve cette situation intolérable. Les instances ordinales devront prêter une attention particulière à cette problématique, qui s’accroît avec le déséquilibre entre l’offre et la demande, certains stagiaires étant prêts à tout accepter pour trouver une place.

Il apparait également que 73% des stagiaires sont rémunérés de manière forfaitaire. Ce nombre est à mettre en perspective avec le fait que 31% des stagiaires travaillent de 161 à 200 heures par mois et 12% plus de 200 heures par mois. Ainsi, même dans l’hypothèse d’une rémunération élevée, un telle charge de travail relativise grandement la rémunération réelle. En l’espèce, le tarif horaire réel dénote d’un sérieux problème de « retour sur investissement ». En réalité, même si la rémunération est globalement égale ou supérieure au barème, elle reste extrêmement faible par rapport aux heures réellement prestées.

Enfin, cette charge de travail a un impact direct sur la vie privée du stagiaire, pour qui la semaine de 7 jours n’est pas un tabou, étant donné que 11% travaillent presque tous les week-ends et 25% un week-end sur deux. Autres chiffres très inquiétants, 55% des stagiaires se sont déjà sentis plus ou moins régulièrement découragés et 56 % ont déjà craqués nerveusement.

Par Maxime Chomé

Le 3 février dernier, lors de la visite annuelle du Carrefour des stagiaires aux membres Conseil de l’ordre, le Carrefour a décidé d’innover en présentant au Conseil de l’ordre ses propres conclusions sur le fameux sondage par lequel les stagiaires ont été interrogés sur l’évaluation du stage et de la formation reçue. Dans une précédente « Lettre du barreau de Bruxelles », les membres du Conseil de l’ordre en charge de ce sondage ont présenté leur rapport au Conseil de l’Ordre. Il apparaissait dès lors évident pour le Carrefour des stagiaires de publier également ses constatations.

5Pas Perdus Avril 2015

Une profonde réflexion doit, dès lors, être entamée sur la question de la charge de travail des avocats stagiaires, qui va actuellement à l’encontre, pour une grande partie de ceux-ci, de la recherche du bien-être et de l’épanouissement au travail

4. Maîtres de stage

La première réflexion devrait porter sur la charge de travail qu’ils imposent au stagiaire.

Il ressort également du sondage qu’il existe de réelles carences dans le chef des maîtres de stage pour la formation de leur stagiaire. Les chiffres suivants peuvent être mis en évidence :

•1/3desstagiairesconsidèrenepasêtreformé au métier , alors que les stagiaires attendent à 91% que le maître de stage remplisse ce rôle en priorité ;

•37%desmaîtresdestagen’expliquentjamais ou rarement aux stagiaires leurs erreurs ;

•60%desstagiairesnesesententpassoutenus par leur maître de stage ;

•54%desmaîtredestagenerépondent « jamais ou parfois » aux questions de leur stagiaire ;

•25%desstagiairesassurentavoirétévictimes de violences morales ;

•42%desstagiairesconsidèrentqueleur charge de travail est continuellement trop élevée ;

•41%desstagiairesrapportentaccomplirdes tâchesdesecrétariatet/ouapporterlecafé.

Au vu de ces chiffres, il semblerait que la question, sans cesse débattue, de la formation du stagiaire devrait également porter sur la formation du maître de stage. Aucun cours ne remplacera la formation sur le terrain d’un stagiaire par un maître de stage.

Une réflexion devrait également être menée sur cet aspect, qui entraîne très certainement un profond mal-être chez le stagiaire.

5. Formation CAPA

80% des stagiaires sont globalement insatisfaits de « la période de cours et son adéquation avec les besoins et objectifs de la formation », de telle manière que la satisfaction des stagiaires sur cette formation semble toute relative, au contraire du rapport de la commission du stage. De la même manière, 66% des stagiaires se sentent peu ou pas du tout formés par les cours CAPA.

L’utilité des cours CAPA nous semble remise en question. Ce débat comporte un intérêt actuel, en raison de la volonté d’encore augmenter la durée de la formation CAPA, lors la nouvelle réforme du stage.

De plus, 24% des sondés considèrent les cours ICBB comme étant inutiles, alors qu’ils devraient eux aussi augmentés dans la dernière réforme du stage.

D’un point de vue pratique, 2/3 des stagiairessouhaiterait avoir les examens CAPA un mois après avoir suivi les cours.

6. Conclusions

Il ressort de l’analyse du Carrefour que le constat plutôt positif émis par la commission du stage sur la situation générale du stagiaire doit être nettement nuancé.

Même s’il n’est pas contestable qu’une partie des stagiaires ressort globalement satisfaite de leur stage et de leurs conditions de travail, une partie non négligeable soulève de nombreuses problématiques, qui ne peuvent pas être oubliées, mais qui doivent même être combattues.

Les axes d’amélioration qui sont identifiés et qui doivent être débattus sont :

- la surcharge de travail du stagiaire et l’adéquation avec sa rémunération ; - la vision du maître de stage de son stagiaire; - la formation du maître de stage ; - les cours CAPA et leur utilité, sous quelle forme.

Analyse du sondage sur l’évaluation du stage

6 Pas Perdus - Avril 2015

LA BANQUE CARREFOUR DES ENTRE-PRISES : OUTIL OU PIÈGE POUR

L’ AVOCAT ?

Voici près de douze ans jour pour jour, la Belgique se dotait d’une Banque Carrefour des Entreprises (B.C.E.) gérée par le SPF Economie. Bien plus ancienne de Facebook ou Twitter, est-elle pour autant bien connue des jeunes praticiens ? Rien n’est moins sûr.

Par Anthony BOCHON

A peine évoquée à l’université, le législateur a pourtant rappelé son rôle centralisateur lors de l’adop-tion du Code de droit économique. Ce dernier rappelle la vocation de la B.C.E. à simplifier l’échange d’informations dans le cadre de l’avènement de l’administration électronique – mieux connue sous le vocable « e-government ».

La législation relative à la B.C.E. est-elle pour autant simple ? A s’y pencher de plus près, la B.C.E. fait tout de même l’objet de 59 articles dans le livre III du Code de droit économique. De quoi entrevoir l’existence de quelques subtilités qui piègeront plus d’un avocat. Petit tour d’horizon de la B.C.E., tantôt outil, tantôt piège pour l’av-ocat.

QUI DOIT S’INSCRIRE A LA BCE ?

Toutes les personnes morales de droit belge sont tenues de s’in-scrire à la B.C.E. Il est indifférent qu’il s’agisse, par exemple, d’une société commerciale ou d’une association sans but lucratif. De

même, les personnes morales de droit étranger ou international sont tenues de s’y inscrire si elles ont leur siège en Belgique ou sont tenues d’y procéder en raison d’une obligation légale particu-lière. Certains établissements, or-ganismes ou services relevant de l’exercice de la puissance publique sont également soumis à cette ob-ligation d’inscription.

Les données relatives à ces per-sonnes morales sont inscrites dans le registre des personnes morales (R.P.M.) qui est un répertoire de la B.C.E. Les personnes morales qui répondent à la qualification d’en-treprise commerciale ou artisana-le sont, en sus, inscrites dans le registre de commerce (R.C.) qui est l’autre répertoire créé au sein de la B.C.E.

Il en résulte que l’on trouvera sur le site Internet de la B.C.E. des rensei-gnements relatifs à toute personne morale de droit belge, qu’elle ait ou non la qualité de commerçant et que les deux registres, devenus des répertoires de la B.C.E., con-

tiennent en partie des données relatives mêmes personnes.

La situation est quelque peu dif-férente en ce qui concerne les per-sonnes physiques. Seules doivent s’inscrire celles qui, comme entités autonomes, exercent une activité économique et professionnelle, en Belgique, de manière habitu-elle, à titre principal ou à titre com-plémentaire ou celles qui y sont obligées en vertu d’une obligation légale.

Le Code de droit économique opère toutefois une distinction entre les entreprises commercia-les ou artisanales et les entreprises non commerciales de droit privé. Ainsi, seule les données relatives à aux personnes physiques répon-dant à la qualité d’entreprise com-merciale ou artisanale figurent dans le R.C. Si on excepte les con-troverses liées à leurs régime, les professions libérales et intellec-tuelles ne sont donc pas inscrites dans le R.C.

La Banque Carrefour des entreprises

Par Anthony BOCHON

Enfin, on notera que des associations de fait peuvent être tenues de s’inscrire si une législation particulière les y oblige. Tel est le cas des associations d’avocats non dotées de la personnalité juridique.

QU’EST-CE QU’UNE UNITÉ D’ÉTABLISSEMENT ? QUAND FAUT-IL L’INSCRIRE À LA B.C.E. ?

Une unité d’établissement est une adresse à partir de laquelle ou à laquelle une entreprise exerce tout ou partie de son activité. Il peut s’agir d’un magasin ou d’un bureau distinct du siège social. Toute unité d’établissement d’une entreprise doit être inscrite à la B.C.E.

Le numéro d’inscription d’une unité d’établissement à la B.C.E. est différent du numéro d’inscription de l’entreprise elle-même. Son premier chiffre est toujo-urs compris entre 2 et 8.

COMMENT UNE ENTREPRISE S’INSCRIT-ELLE À LA B.C.E. ?

Une entreprise s’inscrit à la B.C.E. uniquement par le biais d’un guichet d’entreprise. Il existe actuellement 186 bureaux relevant de l’un des huit guichets d’en-treprise agréés par le SPF Economie.

QUELLES DONNÉES RELATIVES À UNE ENTRE-PRISE PUIS-JE TROUVER SUR LE SITE INTERNET DE LA B.C.E. ?

Le site Internet de la B.C.E. consacre à chaque en-treprise inscrite une page individuelle qui reprend sa dénomination sociale, son statut d’activité, son statut juridique (faillite, réorganisation judiciaire, liq-uidation), son adresse de siège social, ses dates de début et de fin d’activité, sa forme juridique, le nom de ses représentants légaux.

Il faut toutefois être attentif au fait que pour les plus anciennes entreprises, le nom de leurs administra-teurs, gérants, commanditaires et autres mandataires n’apparaîtront pas systématiquement. Il faut, à cet égard, profiter des hyperliens figurant au bas de la

page individuelle, lesquels renvoient vers les pages consacrées à la même entreprise :

• aux annexes du Moniteur belge : les per-sonnes morales sont tenues de publier certains actes aux annexes du Moniteur belge, en particulier leurs statuts et les décisions relatives à la nomination, la modification et la démission des membres des or-ganes de gestion des personnes morales (gérants, administrateurs). Le Moniteur belge est publié sous l’égide du SPF Justice ;

• dans la Centrale des Bilans : les comptes an-nuels des entreprises tenues d’en déposer copie sont publiés en ligne dans la « centrale des bilans » qui est administrée par la Banque Nationale de Belgique ;

• dans le dossier d’employeur ouvert auprès de l’ONSS : le répertoire ONSS contient des données rel-atives aux nombres d’employés. Ce répertoire est mis en ligne par le SPF Emploi.

A terme, des hyperliens vers des registres d’entrepris-es étrangers seront également disponibles. Le but de cette intégration progressive d’hyperliens vers d’au-tres bases de données publiques est de simplifier les recherches sur le statut juridique (réorganisation judiciaire, faillite) et la santé financière d’une entre-prise à partir de la page consacrée à celle-ci sur le site Internet de la B.C.E. L’article III. 33 CDE autorise désormais la réutilisation des données contenues dans la Banque Carrefour des Entreprises à des fins non commerciales, notamment par des ASBL et des universités.

A ce titre, le Code de droit économique a complété l’ancienne loi du 16 janvier 2003 en précisant que la page individuelle de chaque personne s’inscrivant auprès de la B.C.E. mentionnera désormais les au-torisations dont elle dispose mais aussi celles faisant l’objet d’une demande et éventuellement d’un refus ultérieur. Par ailleurs, toute personne sollicitant son inscription doit désormais obligatoirement indiquer les coordonnées d’au moins un compte bancaire. Cette obligation existait déjà avant l’entrée en vi-gueur du Code de droit économique pour les entre-prises commerciales et non commerciales de droit privé.

La Banque Carrefour des entreprises

Pas Perdus - Avril 2015 7

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L’extension de cette obligation par le Code de droit économique place désormais toute personne ins-crite à la B.C.E. sur un pied d’égalité, notamment face à la possibilité d’une saisie-arrêt conservatoire pratiquée par un créancier sur le compte bancaire communiqué.

On attirera également l’attention sur l’importance de la désignation des activités de l’entreprise. La B.C.E. utilise la nomenclature NACEBEL. Cette nomenclature a été initialement établie à des fins de statistique publique au niveau de l’Union européenne. Elle segmente en marchés et sous-marchés l’ensemble des activités économiques. A l’instar de la détermination d’un objet social d’une personne morale, il importe de désigner l’activité de l’entreprise non seulement en fonction des be-soins immédiats au moment de l’inscription mais aussi des besoins futurs, notamment si l’entreprise envisage d’élargir son champ d’activités.

QUELS SONT LES PIÈGES LIÉS AU DÉFAUT D’IN-SCRIPTION À LA B.C.E. OU À L’ABSENCE D’IN-SCRIPTION D’UNE ACTIVITÉ ?

L’absence d’inscription à la B.C.E. entraîne d’office l’irrecevabilité de la demande en justice introduite par la personne tenue de s’y inscrire. Si ce piège semble peu rencontré dans la pratique, un plus courant concerne l’absence d’inscription d’une ou plusieurs activités de l’entreprise dans la B.C.E. En effet, ce défaut d’inscription de l’activité peut s’avérer fâcheux si la demande principale, recon-ventionnelle ou en intervention de l’entreprise impliquée dans une procédure judiciaire se fonde sur une activité pour laquelle l’entreprise n’est pas inscrite ou sort de l’objet social pour lequel elle est inscrite. L’avocat qui oublie de vérifier les activités pour lesquelles son client est inscrit à la B.C.E. pour-

ra toujours espérer que son adverse ne soulève pas cette exception in limine litis et, par cette négli-gence, couvre l’irrecevabilité de la demande.

OÙ DOIS-JE MENTIONNER LE NUMÉRO D’IN-SCRIPTION À LA B.C.E.? QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES EN CAS D’OUBLI?

Le numéro d’inscription à la B.C.E. comme toujours par 0 ou 1 et est le même numéro que celui de l’in-scription de l’entreprise à la TVA. Cette similitude n’est pas anodine quand on sait que les concepts d’entreprises au sens du droit économique et du droit fiscal convergent fortement. Elle procède sur-tout de la volonté de simplifier l’identification des entreprises.

Tous les actes, factures, annonces, communica-tions, lettres, ordres et autres pièces émanant des entreprises commerciales ou artisanales doivent toujours mentionner le numéro d’entreprise. L’ou-bli de cette mention peut entraîner l’imposition d’une amende de 26 à 5.000 euros.

Par ailleurs, tout exploit d’huissier signifié à la demande d’une entreprise commerciale ou arti-sanale doit mentionner le numéro d’entreprise, à peine d’irrecevabilité de la demande. L’oubli de la mention n’est néanmoins pas fatal : la juridiction saisie de la demande accordera, selon les termes du Code de droit économique, une remise au de-mandeur afin qu’il prouve son inscription à la B.C.E. à la date de la demande. Passé le délai imparti par la juridiction, l’absence de preuve d’inscription en-traîne l’irrecevabilité de la demande.

La Banque Carrefour des entreprises

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VDS ... VIE DE STAGIAIRE

Les VDS au contrôle sécurité :

- La pauvre stagiaire qui s’est vue confisquer sa four-chette au contrôle et qui a été obligée de manger son tupperware avec une cuillère à café du vestiaire ;

- Grosse plaidoirie au vieux Palais, je mets mon tout nouveau costume que je n’ai pas eu le temps de faire raccourcir d’une taille. Arrivé au contrôle de sécurité, je me déshabille et ma vieille ceinture (ma préférée) décide de me lâcher et tombe en morceaux devant les policiers. Résultat, j’ai passé toute ma plaidoirie la main accrochée sur mon pantalon.

- Avant de passer le portail de sécurité, je regarde le militaire surarmé qui surveille la fille… je le regarde… il me regarde… je le regarde…il me regarde…je lui dis : « Monsieur… vous me faites peur » !

Exercice final du séminaire de prise en parole en public,

un confrère doit lire le discours un discours du Roi Albert,

avant de commencer il nous dit en rigolant : « ah mais

il me faut la branbançonne pour commencer » ! Pas de

bol pour lui, certains avaient répété pour le mondial l’été

dernier… Le CAPA, la loi, la liberté.

Non ça n’arrive pas qu’aux autres ! La Carrefour est là pour vous soutenir dans vos mésaventures : N’hésitez pas à contacter notre ligne d’urgence : [email protected] (anonymat garanti).

Aujourd’hui un de mes clients client Pro deo a confondu la boite aux lettres du cabinet avec le cendrier... Dois-je en rire ou en pleurer ?

Mail reçu d’un client ce matin : « Maître, je n’ai pas su venir au rendez-vous car je fais une gastronomie et j’ai dû aller chez le médecin. Pourrais-je vous re contacter la semaine pro-chaine pour re fixer un autre rendez vous ? »

Entendu lors d’une réunion agenda :

« Je serai pas là demain car j’ai un enterrement à Jemappes ? »« C’est loin ça ? »« Ben oui quand même ! »« Et tu ne sais vraiment pas te faire substituer par un confrère du barreau local ? »

Les Pas Perdus : Un avocat doit-il préparer sa plaidoirie de la même façon lorsqu’il plaide devant un juge de paix ou lorsqu’il plaide devant une autre juridiction ?

Juge Georges Lambert : Le juge de paix est sans doute un magistrat plus accessible que ses collègues des autres juridictions.

Le contact entre celui-ci et les membres du barreau est donc, en principe, plus aisé et la distance (au propre et au figuré !) entre eux est plus réduite.

Néanmoins, je ne vois pas ce qui justifierait que l’on adoptât une attitude différente devant les magistrats cantonaux : le débat judiciaire répond aux mêmes caractéristiques devant TOUTES les juridictions et, dès lors, pendant son déroulement, les mêmes principes sont applicables, ici comme ailleurs.

Pas plus que devant les autres tribunaux, la plaidoirie ne peut dégénérer en conversation « du café du Commerce », sous le prétexte que l’on se trouve devant le juge de proximité.

Ce qui n’exclut pas les échanges cordiaux et parfois « off the records », à l’issue dudit débat….

En résumé, la préparation de la plaidoirie doit répondre aux mêmes critères de rigueur devant la justice de paix, comme devant toutes les autres juridictions ; je me plais à dire que ce c’est pas parce que l’on est devant le juge cantonal que….. le droit ne s’applique pas !

P.P.: Combien de temps doit durer idéalement une plaidoirie?

G.L.: Réponse laconique mais qui semble aller de soi : le temps nécessaire.

Ne pas bâcler mais, certainement ne pas faire durer inutilement le plaisir : certains plaideurs aiment s’écouter mais ils ne doivent pas oublier que le temps est compté (ne serait-ce qu’en raison du nombre d’affaires fixées) et que certains magistrats (c’est mon cas mais je suis certain qu’il y en a d’autres) ont la faiblesse de préparer leurs dossiers, à telle enseigne qu’il est inutile….. d’en faire trop !

Il ne faut pas oublier que le juge n’est qu’un être humain et qu’il faut éviter qu’il ne décroche « par ennui» à raison d’exposés trop longs et trop lourds.

Conseillez-vous aux avocats d’amener leurs clients lors des audiences de plaidoiries?

Disons le tout net : je ne la recommande pas (réaction se fondant principalement sur mon expérience d’avocat).

La liberté de manœuvre de l’avocat est entravée par la présence du client et le conseil doit assez souvent jouer les « casques bleus » pour maintenir la sérénité des débats et empêcher les manifestations intempestives du client, surtout pendant la plaidoirie de la partie adverse, moment toujours pénible pour le justiciable moyen.

Combien de fois n’ai-je pas vu le client interrompre son avocat pendant son exposé pour compléter ses arguments ou les modifier, à haute voix ou en aparté, au point de déstabiliser complètement le plaideur.

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La plaidoirie : les conseils d’un Juge de Paix

10 Pas Perdus - Avril 2015

Par Mathieu DEKLEERMAKER

Dans le cadre du projet audience, j’ai eu la chance de rencontrer le juge Georges Lambert qui préside la Justice de Paix du deuxième canton d’Anderlecht (qui est l’une des plus belles salles d’audience de Belgique). Lors de ma visite, j’ai pu y découvrir un magistrat amoureux des langues mais surtout un juriste doté d’une vision pragmatique de la Justice. Durant l’audience que j’ai passée à ses côtés, le juge Lambert n’hésitait pas à me donner son avis sur les plaidoiries auxquelles nous venions tout juste d’assister. Or, si les stagiaires reçoivent le plus souvent des conseils d’autres avocats sur la question de savoir comment plaider, il est plus rare d’avoir l’avis et les conseils d’un magistrat sur cette question, alors que celui-ci est justement le public « cible» de nos plaidoiries. C’est pourquoi, profitant du cadre projet audience, je me suis permis de l’interroger et de recueillir ses conseils à l’attention des stagiaires.

Les conseils d’un Juge de Paix

Au demeurant, j’ai souvent été le témoin de situations navrantes à l’issue desquelles l’édifice argumentaire minutieusement monté par un avocat était détruit en quelques instants par une observation inopportune de son client, au point qu’il m’est parfois arrivé d’inviter ce dernier à ne pas poursuivre, s’il souhaitait ne pas déforcer sa position.

Si le client insiste pour assister à l’audience (et c’est son droit le plus strict !), il faut, à mon sens, que son conseil lui rappelle que c’est lui qu’il a mandaté pour « porter la parole » en son nom et qu’il ne lui est pas permis de prendre part au débat sans l’autorisation du juge, à peine de donner une impression très défavorable.

Il faut particulièrement lui recommander le silence pendant la plaidoirie de l’adversaire et, tant qu’à faire, lui rappeler qu’il n’est pas de mise de prendre celui-ci à partie.

Ceci requiert, évidemment, que l’avocat ait une autorité certaine sur son client.

P.P.: Lors d’une audience de plaidoirie, quelles sont les premières informations que vous vérifiez ?

G.L.: Je rappelle qu’avant que l’audience ne commence, j’ai déjà étudié le dossier, essentiellement par l’examen des conclusions des parties (pour autant qu’il y en ait !).

J’ai donc pris des notes qui serviront de base aux éventuelles questions que j’aurais à poser aux plaideurs.Dans le cadre de ce travail de préparation, je procède évidemment selon une sorte de « check-list » :

- Vérification de la compétence (n’oublions pas, par exemple, que la compétence ratione summae est d’ordre public et qu’il appartient au juge, en ce cas, de soulever l’exception d’incompétence d’office, même si les parties ne le font pas).

- Idem pour la recevabilité (exemple : une opposition qui serait introduite hors-délai).

- Le dispositif des conclusions des parties retient particulièrement mon attention ; ne perdons pas de vue qu’il détermine ce qui est demandé au juge.

Celui-ci doit être attentif à ne pas statuer ultra petita et il doit toujours se poser la question fondamentale : « l’huissier chargé d’exécuter mon jugement comprendra-t-il ce que j’ai voulu dire et pourra-t-il exécuter les condamnations sans ambiguïté, par rapport à ce que j’ai écrit ».

J’ai ainsi été confronté récemment à un dispositif de conclusions qui, si je l’avais suivi à la lettre, était parfaitement inexécutable, tant il faisait appel à des éléments subjectifs : condamner le défendeur à fournir des décomptes précis…. ; comment un huissier pourra-t-il apprécier si l’exécution fournie par le défendeur présente la « précision » nécessaire, telle que voulue par le juge ?

- J’examine ensuite chaque argument des parties, en fait et en droit, ce qui me conduit à prévoir différentes questions, voire à les inviter à rencontrer des moyens soulevés d’office.

Vous en concluerez dès lors que les plaideurs doivent s’attendre à être….réactifs lors des débats et avoir l’assurance nécessaire afin de ne pas être démontés par….l’ imprévu (étant entendu que le but n’est pas de « coincer » le malheureux plaideur, surtout s’il débute dans la carrière mais bien de rechercher « au plus près » la vérité pour aboutir à une décision cohérente et motivée).

P.P.: Quels sont les grands pièges de la plaidoirie ?

G.L.: Vaste question…… je distinguerai la forme du fond.

Il faut évidemment employer une langue, claire précise et, autant que possible, exempte de fautes (en Français ou en Néerlandais) ; on n’imagine pas le nombre d’accords douteux, de liaisons « dangereuses » ou de recours à l’argot qui ne renforcent pas la force de conviction des plaideurs.

La plaidoirie doit également être exempte de l’emploi systématique d’adverbes inutiles replacés toutes les deux ou trois phrases : je connais ainsi des avocats qui sont littéralement « accrocs » à effectivement ou évidemment, au point que l’attention du juge est focalisée sur le moment de son….. prochain emploi, sans ne plus penser au reste !

Il s’agit peut-être d’un tic, mais il convient de tout faire pour le corriger.

La plaidoirie doit répondre à un plan clair et structuré (le juge doit comprendre où vous voulez en venir !), ce qui ne veut pas dire qu’il faut « coller » aux conclusions : le langage écrit n’est pas identique au langage parlé et, en outre, si c’est pour se borner à paraphraser « mot pour mot » les conclusions, pourquoi ne pas s’en remettre tout simplement à la procédure écrite ?

11Pas Perdus - Avril 2015

Les conseils d’un Juge de Paix

³12Pas Perdus - Avril 2015

Il faut également donner au juge l’impression que l’on a préparé le dossier : l’impréparation, « l’à peu près » et l’amateurisme se sentent immédiatement et déforcent sensiblement l’efficacité que l’on recherche (au demeurant ces négligences ne sont guère honnêtes à l’égard du justiciable que l’on représente, au point qu’il m’arrive de me concerter avec ma greffière pour convenir qu’il est suicidaire de confier un dossier à tel ou tel avocat….)

Il y a, à l’évidence des erreurs « énormes » à ne pas commettre :

- Interrompre l’adversaire, polémiquer avec lui, s’énerver et se laisser emporter par sa fougue.

- Sortir du sujet

- Se répandre en longueurs et en répétitions : combien de fois n’a-t-on pas à déplorer qu’un plaideur revienne trois à quatre fois au même argument ; le juge est doté d’une intelligence moyenne : normalement, après UN exposé, il a compris (encore faut-il que l’argument ait été expliqué clairement !).

- Il faut encore éviter d’asséner au juge un cours de droit en donnant lecture de références jurisprudentielles, longues, ennuyeuses et évidentes ; je puis vous rassurer : les juges ont quelques notions de droit, du moins dans la plupart des cas ; il est donc préférable de se référer à ses conclusions à ce sujet, à moins que l’on veuille insister sur un arrêt particulièrement important qui constituerait par exemple, un revirement de jurisprudence mais rappeler DE PAGE ou le R.P.D.B. est normalement….. superflu !

- Les affirmations « sans filet » : certains avocats n’hésitent pas à ériger en principe (en fait et en droit) des éléments qu’ils n’ont pas pris la peine de vérifier ; si, par malheur, leur assurance un peu légère se heurte à….. une réalité différente – exprimée par l’adversaire ou par le juge – il va sans dire qu’un coup fatal est porté à leur crédibilité ; il est donc déconseillé de s’engager en terrain…. inconnu.

- D’un même contexte, le plaideur incapable de répondre aux questions (de fait mais rarement de droit) posées par le juge s’expose à des difficultés : il faut donc qu’il ait une connaissance parfaite du dossier et « anticipe » les questions qui pourraient être posées. Il est évidemment encore pire…. d’improviser n’importe quelle réponse (en matière de contributions alimentaires – compétence qui nous échappe à présent -, combien de fois n’avons-nous pas été confrontés à

des avocats qui ne pouvaient nous communiquer des données pourtant élémentaires et essentielles en ce domaine : budget de l’enfant, montant des allocations familiales, revenus et charges des parties, etc), ce qui est assez consternant.

P.P.: Un avocat doit-il lire son dispositif à la fin de sa plaidoirie?

G.L.: A première vue, il s’agit d’un rituel désuet et inutile (à la condition, toutefois, que je juge ait étudié le dossier).Je crois que cet usage peut être éliminé sans inconvénient.

P.P.: Quels sont les habitudes, les tics ou les comportements que vous ne supportez pas de la part des avocats, lorqu’ils plaident devant vous ?

G.L.: J’ai déjà parlé des tics ; je ne pense pas avoir été souvent irrité par le comportement des membres du barreau avec qui, je crois pouvoir le dire, j’entretiens les meilleurs rapports.

Ce qui aurait tendance à me déranger – mais c’est assez rare – c’est l’avocat flatteur et servile à l’excès : ce n’est vraiment pas utile à la défense des intérêts de son client.

P.P.: Quels sont les points faibles des plaideurs actuellement? Plaidait-on mieux avant ?

G.L.: Je ne tomberai certainement pas dans le travers du « de mon temps, c’était mieux ».

Il n’y a pas de grandes différences quant à la manière de plaider aujourd’hui par rapport à ce qui se pratiquait il y a, disons, trente ans.

Peut-être utilise-t-on aujourd’hui une langue moins châtiée ou moins élégante.

Le point faible majeur se situe davantage au niveau de la rigueur juridique qui tend à s’affaiblir et qui, pourtant, à mes yeux, demeure la pierre angulaire du métier d’avocat.

Il existe malheureusement une tendance non négligeable à s’écarter de la « science du droit », ce qui nuit, par essence, à l’efficacité de la plaidoirie.

Mais ce défaut est évidemment également présent dans les conclusions et explique sans doute la prolifération de procédures inutiles, dans la mesure

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Les conseils d’un Juge de Paix

13Pas Perdus - Avril 2015

où on en arrive, de plus en plus (en demandant ou en défendant) à « plaider n’importe quoi » alors que « les jeux étaient faits » d’avance, si les règles de droit applicables avaient mieux été appréhendées et interprétées.

Mais je pense que ces dernières considérations s’écartent un peu du sujet de « la plaidoirie » proprement dite.

P.P.: Comment doit se comporter un avocat quand il plaide ?

G.L.: J’ai la faiblesse de croire que tous les membres du barreau savent à peu près comment se comporter devant un tribunal.

Je suis parfois étonné de la tenue vestimentaire adoptée par certains avocats (le port de la toge n’étant pas d’usage devant ma juridiction), au point qu’il devient assez souvent très difficile de distinguer un avocat d’un justiciable mais, passons, et vous excuserez, je l’espère, cette remarque un peu….. réac !

Plus sérieusement, il paraît indispensable de rappeler que l’ambiance d’un prétoire n’admet ni familiarité ni désinvolture (encore qu’un trait d’humour léger, placé au bon moment, permet de « rattrapper » l’attention d’un auditoire qui aurait tendance à se relâcher).

Je pense également que « les effets de manche » doivent être proscrits (a fortiori quand on ne porte pas la toge !): je me souviens d’avoir plaidé une affaire devant la Cour d’Assises de Versailles ; les avocats français ne pouvaient s’empêcher de déclamer dans un style proche de RUY BLAS ou du CID et cela donnait réellement une impression de « vieux théâtre » un peu ridicule.

On ne convie pas impunément Victor HUGO ou CORNEILLE à la barre, et encore moins devant les juridictions civiles où la technique doit primer l’émotion.

Je me suis donc toujours appliqué à demeurer dans la simplicité.

Alors, de grâce, de la retenue et de la mesure dans les péroraisons, même s’il faut admettre que ce travers semble en régression à l’heure actuelle.

J’ajouterai encore un point auquel je fus particulièrement sensible pendant mon stage : il est vrai qu’à l’audience, les jeunes avocats doivent montrer du respect à l’égard de leurs aînés et c’est très bien ainsi. Toutefois, j’entends rappeler que TOUS les avocats, stagiaires ou chevronnés, jouissent des mêmes droits devant les tribunaux, ce que certains anciens semblent oublier avec une certaine facilité.

S’il n’y a pas lieu de verser dans l’arrogance, il n’y a pas lieu non plus de « s’aplatir » devant l’ancienneté surtout pendant les plaidoiries : dites-vous bien que le fait d’être inscrit au tableau avec un petit numéro ne confère aucun avantage au niveau des arguments ; en d’autres termes, pas de complexe de supériorité mais pas davantage… d’infériorité et, quant, à moi, je ne prête jamais la main aux comportements de ceux qui auraient tendance à abuser de la jeunesse ou de l’inexpérience de leurs confrères.

P.P.: Comment doit se comporter un avocat lorsque son adversaire plaide ?

G.L.: Je pourrais résumer ma réponse en un seul mot : ZEN

Je pense que le mieux est de rester assis tout en étant attentif et prendre des notes en vue d’une éventuelle réplique.

Il ne faut certainement pas se tenir prêt à….. bondir ou à mordre à chaque occasion, même si ce que dit votre adversaire à l’heur de vous déplaire.

De même, évitez de tomber dans le piège de la provocation (qui risque de vous faire perdre le fil de votre propre plan de plaidoirie).

Interrompre l’adversaire me semble être une attitude à proscrire absolument ; il est vrai qu’à l’heure du « débat inter-actif », lorsque le juge intervient pendant les plaidoiries, on ne sait plus trop bien qui a la parole mais, dans ce cas précis, limitez-vous à vous maintenir dans le champ du point soulevé par le juge et, ensuite, rendez la parole à votre adversaire.

Il est superflu de dire que la courtoisie doit rester de mise en toute circonstance, ce qui exclut les interpellations et…. les invectives (cela s’est déjà produit), même si votre adversaire n’est pas le confrère que…… vous préférez.

Les conseils d’un Juge de Paix

Idées sorties

Par Liola de Furstenberg

Pas Perdus - Decembre 201414

TU CHERCHES UN PLAN SYMPA SUR LA CAPITALE?

Top 3 des Bistro comme on les aime

• EMILE BISTRO - Av. Emile de Beco 22, 1050 Bx • L’HÉRITIER - Rue du Prince héritier,56, 1200 Bx • CHEZ MOEDER LAMBIC - Rue de Savoie 68, 1060 Bx

Top 3 des meilleures Pizze de Bruxelles

• LA BOTTEGA DELLA PIZZA - Avenue Ducpétiaux 39, 1060 Bxl (faut réserver !) • PIZZA SACO - Avenue Milcamps 54, 1030 Bxl • LA BELLE ÉQUIPE – Rue Antoine Dansaert, 202, 1000 Bruxelles

Top 3 des fingers food • MO MO - rue Defacqz, 27, 1060 Saint-Gilles (vive le Tibet libre !) • MANHATTN'S BURGERS, Avenue Louise 164, 1000 Bx (les meilleurs de la ville !) • KNEES TO CHIN - Rue de Livourne, 125, 1000 Bx (la déco est dingue !)

Top 3 des concept stores stylés • HUNTING AND COLLECTING - Rue des Chartreux 17, 1000 Bx • JOHN AND ROSE Art Café - Rue de Flandre 80, 1000 Bx (on peut aussi y manger !) • SMETS - Chaussée de Louvain 650, 1030 Bx (mais faut casser la tirelire !)

Top 3 des cooking class

• MMMMH ! - Chaussée de Charleroi, 92, 1060 Bx • LA CUISINE DE FLORE - Rue du Berger 45, 1050 Bruxelles • LES FILLES, PLAISIRS CULINAIRES - Rue du Vieux Marché aux Grains, 46, 1000 Bx (et pour bruncher!)

Top 3 pour un Brunch sympa

• BAGELS : ATELIER EN VILLE - Rue Haute 64, 1000 Bx (surtout le week-end) •MAKI CALIFORNIA ROLL : MAKISU - Chée de Vleurgat 123, 1000 Bx (mieux à emporter !) • CUISINE BIEN DE CHEZ NOUS : OMA – Rue Jourdan, 1060 Bx

Pas Perdus - Avril 2015

Qu’est-ce qu’un acte de notoriété ?

L’acte de notoriété est un acte dressé par un notaire ou un juge de paix et par lequel des témoins attestent leur connaissance personnelle et la notoriété publique de l’existence ou de la non-existence d’un fait.

Ainsi par exemple, il arrive que des personnes d’origine étrangère, ou qui ont été adoptées en Belgique ne puissent pas ou ne puissent que très difficilement obtenir leur acte de naissance. Il peut donc arriver qu’elles doivent recourir à l’acte de notoriété, ce qui, dans la pratique, engendre parfois des difficultés.

L’acte de notoriété contiendra la déclaration faite par deux témoins des prénoms, nom, profession et domicile du futur époux et de ceux de ses père et mère, s’ils sont connus; le lieu et, autant que possible, l’époque de sa naissance et les causes qui empêchent d’en rapporter l’acte (article 71 du Code civil).

Certains tribunaux exigeraient que les témoins soient originaires du pays d’origine de l’intéressé. Pour celui-ci, trouver ces témoins n’est toutefois pas chose aisée lorsqu’il n’a plus aucun lien avec son pays d’origine ce qui est généralement le cas.

PAR CES MOTIFS,

LE CONSEIL DU DESORDRE DU CARREFOUR DES STAGIAIRES,

Vu la loi du 15 juin 1935 sur l’emploi des langues en matière judiciaire;

Statuant sans contradicteur, de façon complètement contradictoire;

Accueille :

- La dernière réception du bâtonnier… mhhmm cronch slurp… les desserts etaient délichieux !

- Les stripteases improvisés au contrôle sécurité du Palais… c’est un peu comme 50 nuances de Grey après tout;

- Le dernier stage en en altitude du Carrefour des stagiaires ;

Rejette :

- Certains agents de sécurité affectés à la surveillance du Palais de Jus-tice… ce n’est plus un Palais de Justice mais un saloon !

- Les réductions budgétaires de la justice… un vrai casse-dette !

- Les plats du jour du Chalet du Laerbeek ;

- Les vols de toges au vestiaire… comme quoi parfois ce n’est pas le client qui le moins honnête dans l’histoire;

S’interroge :

- Sur la présence du Ministre de la Justice, Koen GEENS, dans la cellule Frank Van Den Bleeken, enfin quoique après tout… c’est quand même le garde des sots !

- Toujours sur la visite du Ministre de la Justice dans une cellule à la prison du Turnhout… mais c’est vrai qu’il a toujours sa carte d’avocat… Cher Confrère, j’ai un client à Saint-Gilles, vous ne voulez pas me rem-placer ?

- Sur la nouvelle application mobile à la mode : Allô alerte à la bombe ?

Compense les dépens ;

Déclare le jugement exécutoire par défaut ;

Ainsi jugé et prononcé à l’audience publique de l’Assemblée générale du Carrefour des stagiaires, le 4 mars 2015.

* **

Jurisprudence

Pas Perdus - Avril 2015 15

LE SAVIEZ-VOUS?

Pas Perdus Décembre 2014

La Commission d’aide aux stagiaires

Ce n’est un secret pour personne, devenir avocat coûte cher et malheureusement tous les stagi-aires ne sont pas égaux financièrement. Réunir les fonds nécessaires au commencement d’une carrière d’avocat peut s’avérer être un véritable parcours du combattant. C’est pour remédier à ces situations que le Fonds d’aide aux stagiaires a été institué. La Commission Fonds d’aide aux stagi-aires est une des nombreuses commissions du Carrefour des stagiaires qui a pour but d’apporter un soutien financier aux stagiaires du barreau de Bruxelles qui sont en proie à des difficultés fi-nancières.

L’aide apportée par la Commission peut se décliner de deux manières.

Premièrement, sous la forme d’un prêt : en fonction des ressources du stagiaire, la commission peut prêter 50% ou 75% de la somme que le stagiaire doit assumer dans le cadre de sa formation et de son inscription au barreau ou dans le cadre d’un problème ponctuel (paiement de cotisa-tions sociales,…). Le prêt consenti n’est pas assorti d’intérêts.Quant au remboursement, celui-ci doit s’effectuer dans les 6 ou 12 mois selon les ressources et la rémunération du stagiaire.

Deuxièmement, dans des cas particuliers, la Commission peut également octroyer un don.

Il est vrai qu’il peut être difficile d’exposer ses problèmes financiers dans milieu tel que le nôtre. C’est pourquoi le traitement de toute demande d’aide adressée à la Commission est intégrale-ment confidentiel et ce même au sein du Carrefour des stagiaires.

Afin d’examiner la situation du stagiaire, la commission demande une copie des documents suiv-ants :

•lecontratdestage; •lesautresrevenusmensuelsmoyens(remplacements,collaborationsexternes,…); •unedéclarationsurl’honneurdelaréalitédesrevenusdéclarés; •unecompositiondeménage; •unedescriptionsuccinctedelasituation financière du stagiaire justifiant l’octroi d’un prêt par la commission. Le dossier ne pourra être valablement examiné qu’une fois que la commission sera en possession de ces dif-férents documents.

Pour introduire une demande ou avoir un complément d’informations, n’hésitez pas à contacter la Commission Fonds d’aide aux stagiaires via l’adresse mail [email protected].

La Commission Fonds d’aide aux stagiaires

Par Panagiota Baloji

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Afterwork, Nuit des stagiaires, Pas Perdus, Aide aux stagiaires, Carrefour de la formations,...

Rejoins-nous au Carrefour des stagiaires :

[email protected]

Intriguée par un canapé Chesterfield qui trônait dans une vitrine de la rue de Livourne, c’est par le plus grand des hasards que je découvrais le jeu idéal pour entretenir mes amis le temps d’une soirée.

Le jour J, mes convives furent intrigués à leur tour par la décoration de ce lieu insolite. Les rideaux en velours bordeaux rappelaient étrangement les bars et autres établissements de la rue... Non, au plus grand désarroi de certain nous n’étions pas dans un endroit de ce type, ni dans l’appartement du 221b Baker Street à Londres mais bien au coeur de Bruxelles dans une pièce manifestement inspirée par Sherlock Holmes.

Le Game Master éclaircit vite le mystère.

Les joueurs, par groupe de 2 à 5 personnes, sont enfermés dans une des 8 salles de jeux. Ils ont alors une heure (pas une minute de plus !) pour résoudre une énigme plus au moins complexe et trouver le code qui leur permettra de s’échapper.

Trois intrigues différentes sont proposées : « Vol du Manneken Pis », « Bombe au Palais royal » et « Kidnapping à l’opéra ».

Lorsque la porte se referme sur le groupe, le compte à rebours s’enclenche. La salle est meublée et remplie d’objets. Les participants peuvent (et doivent) alors fouiller chaque recoin de l’espace aux fins de trouver des indices.

En cas de blocage, le Game Master, qui observe les joueurs via une vitre teintée, intervient par parlophone pour les guider.

Certain faux indices glissés dans le décor peuvent dérouter les joueurs. Mais les plus perspicaces parviendront à lever le voile sur l’intrigue avant l’écoulement de l’heure, et pour les meilleurs il faudra battre le record de 47 minutes.

Si vous parvenez à vous échapper, il est d’usage que le Game Master offre un verre de whisky à chaque participant. C’est l’occasion idéale pour qu’il vous fasse part des nombreuses anecdotes, pour la plupart hilarantes, qu’il a pu observer discrètement derrière sa vitre.

L’aventure est pleine de surprise, et il est plus sage de ne pas dévoiler plus de détails de peur de vous gâcher le plaisir de l’enquête !

Adresse: 13-15 Rue de Livourne, 1060 - Bruxelles.Téléphone (+ 32 (0)2 850 15 10)

http://brussels.escapehunt.com/

The Escape Hunt ExperiencePar Joëlle JABLAN

N’AVEZ-VOUS JAMAIS RÊVÉ DE VOUS METTRE DANS LA PEAU D’UN CÉLÈBRE DÉTECTIVE ANGLAIS ? LE CARREFOUR DES STAGIAIRES VOUS PROPOSE D’ESSAYER UN ENDROIT POUR LE MOINS.... MYSTERIEUX!

Idées sorties

18 Pas Perdus - Avril 2015

EN ATTENDANT L’APPEL DU RÔLE

En attendant l’appel du rôle

NIVEAU: MOYEN

N I V E A U : DIFFICILE

Quand? Quoi? Où? Inscription?

Le 19 mars 2015 Concours Reine Elisa-beth - Concert pour les jeunes

à Flagey [email protected]

Le 23 mars 2015 Activité dégustation de Whiskys

Avenue Emile de Mot, 19 à 1000 Bruxelles

25€ par stagiaires (nombre de places est limité (inscription obligatoire à [email protected]

Le 1er avril 2015 SOUS LA ROBE - NATHALIE PENNING

Théâtre de la Toison d’or

15 € pour les stagiaires ; 19 € pour les non-stagiaires - [email protected]

Le 31 mai 2015 Le Carrefour court pour les 20km de Brux-elles

20km de Bruxelles Inscription en ligne - voyez la page Facebook

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AG E N D A