L'Astrologie

Claire Ross et Annie Paquet

L'Astrologie Comprendre,

apprendre,

enseigner

le thème astral

Albin Michel

@ Éditions Albin Michel SA, 1994 22, rue Huyghens, 75014 Paris

ISBN : 2-226-06869-4

c

e livre est dédié à tous ceux, astrologues chercheurs, qui nous ont précédées et enseignées. A tous ceux qui veulent poursuivre. A Isoline Agenet-Pagni dont la lucidité sans complaisance et la

tranquille bonté nous ont guidées dans notre démarche d'astrologue, à Philippe Granger, chercheur toujours à l'affût qui a su découvrir et manier avec rigueur les correspondances étroites entre la psychologie freudienne et l'astrologie, notre ami trop tôt disparu. Avec eux nous avons compris que nous ne savons plus rien dès lors que nous cessons d'apprendre.

Merci à Jean-Claude, merci à Félicie,

pour leur infinie patience, leur dévouement efficace

et leurs suggestions judicieuses qui nous ont aidées

à construire notre ouvrage.

AVANT-PROPOS « Mais comment es-tu venue à l'astrologie ? »

Une question que l'on me pose souvent dans mon entourage. Avec en sous- entendu : «Mais comment en es-tu venue là ? », ou : « Qu'est-ce qui t'a pris ? Enfin!... » Tant, d'une part, l'astrologie est méconnue, marginalisante et dépréciée, et tant l'on connaît mal ceux que l'on aime...

Choisir la sévère discipline d'une recherche insatiable, y sacrifier un bon- heur domestique enviable, mener la vie austère, dévalorisée qu'exige un tra- vail contraignant... et y trouver un tel bonheur! Pourquoi ?

Je réponds en souriant que c'était à cause d'un transit d'Uranus sur mon Saturne natal, au départ, et qu'on ne résiste pas à cela... ( Mon Dieu, quel langage !) Ce qui est une dérobade bien sûr, tant la formulation est obscure. Même si c'est exact.

Comment vient-on à l'astrologie ? Comme j'y suis venue moi-même, par la souffrance.

Le jour où le cœur se brise, où, vacillant de douleur, le fils de la terre hurle son désespoir vers le ciel vide,

le jour où, lentement accumulées par strates superposées au fond de la mémoire, toutes les frustrations, toutes les misères d'une vie mal-aimée débor- dent enfin, submergeant les forces vitales elles-mêmes qui vont sombrer dans un infini de noirceur,

le jour où, clamant une révolte dérisoire vers une divinité qui se dérobe, l'enfant de la terre, dans un sursaut de dignité, exige de comprendre : Pour- quoi ?

Prêt, comme Faust, à vendre son âme au diable. Quel diable ? Une âme honnête de citoyen du monde, simplement débordée par une souffrance deve- nue incontrôlable ? Vendre contre quoi ? Quel sera le prix à payer ?

Ici la réflexion intervient, la quête se raisonne, têtue : c'est la quête du savoir. L'enfant perdu que nous sommes tous cherche alors s'il trouverait quelque part un pont entre le monde visible et le monde invisible, un chemin qui mènerait à une justification de sa condition et de sa bourbeuse condam- nation à vivre ici-bas. Et s'il essayait l'astrologie ?

Je crois que c'est toujours sur un malentendu que l'on vient à l'astrologie. Elle n'explique ni Dieu ni le diable. Elle n'exerce aucun pouvoir magique non plus. Sa faculté d'apaisement, la sérénité qu'elle apporte ne sont pas dues à une réponse à ces questions obsédantes. Mais elle permet d'accéder à la paix intérieure dont découle la compréhension de sa propre vie, en autorisant la distanciation. En décrivant, tout simplement, une face cachée du monde, de notre monde intérieur.

L'astrologue est un déducteur, pas un sorcier : il apprend à raisonner, par déductions successives, sur une somme de connaissances précises. Seul le Prix à payer existe bien : un travail opiniâtre, jamais achevé. L'astrologue est un quêteur, un laborieux, un insatisfait du savoir.

Un véritable astrologue doit tout connaître : il s'agit du cœur de l'homme. La justesse de sa vision inquiète parfois. On lui attribue alors des pouvoirs qu'il n'a pas, et qui effraient. Mais gare à lui s'il succombe à la tentation d'emprise sur l'autre : s'il cherche à mystifier, il se perd, entraînant dans sa chute celui qu'il devait éclairer, ainsi que l'astrologie tout entière.

Le but de ce livre est donc, aussi modestement que ce soit, de propager l'enseignement de l'astrologie, afin de la rendre accessible à ceux qui cher- chent.

Les progrès dus aux techniques actuelles ont permis la simplification extrê- me des calculs qui autrefois prenaient tant de temps. Nous utilisons des tables établies par des spécialistes grâce à des calculs informatisés. Il reste à en com- prendre le fonctionnement, à assimiler le symbolisme astrologique, à apprendre à raisonner par analogie et déduction; ensuite, à mettre cette technique au service d'une relation d'aide à l'autre : il faut apprendre à s'aimer soi-même suffisamment pour savoir se faire aimer, et finalement être capable d'aimer l'autre.

La pratique de mon métier d'astrologue m'apprend chaque jour que, quel- le que soit l'interrogation du début, c'est de manque d'amour que nous dépé- rissons tous.

Claire ROSS

INTRODUCTION Il s'agit de repérer les grands courants invisibles, sans doute liés au cos- mos, qui orientent notre tempérament, notre caractère. Les reconnaissant, nous saurons mieux nous guider dans cet espace aveugle, angoissant, que constitue notre vie. Nous y gagnerons la liberté liée à la connaissance. Nous cheminerons vers une lumière appelée aussi lucidité. Nous ne saurons tou- jours pas « pourquoi » tout cela, mais nous saurons mieux « comment » nous y prendre pour vivre avec nous-mêmes, avec les autres et pour supporter les coups du sort dans ce monde que nous traversons.

Notre enseignement sera pratique, concret, nous le voulons accessible. Mais la Connaissance ultime sera toujours à chercher, toujours plus loin. Peut-être, pour certains, la réponse au « comment? » débouchera-t-elle sur une réponse au « pourquoi ?» : ce serait la récompense suprême.

Nous apprendrons à « monter le thème », le nôtre ou celui de quiconque, en partant de deux propositions préalables : 1. Nous allons supposer que, puisque nous sommes installés en un point précis de la terre, il va devenir un point fixe. Nous allons être « géocen- tristes » : nous stoppons cette terre sous nos pieds et nous observons alors que tout bouge autour d'elle dans le ciel. 2. Nous allons supposer qu'au moment de la naissance, à l'instant où l'air emplit les poumons du petit d'homme pour la première fois, quand reten- tit son cri de souffrance et de vie, tout s'arrête. Que dans ce moment unique de l'avènement d'une nouvelle créature ici-bas, le cosmos fait silence, sus- pend son souffle, juste le temps d'arrêter dans le ciel le mouvement uni- versel afin que nous puissions en relever l'empreinte. Cette empreinte, bien réelle, sera calculée, dessinée puis étudiée au moyen de nos symboles. Nous aurons ainsi notre thème astrologique individuel qui signe chaque créature vivante sur la terre, qu'elle soit homme, animal ou plante. Mais nous n'étudierons ici que les thèmes des êtres humains.

Remarque : On s'étonne souvent de ce que « l'astrologie ne dise pas tout », qu'elle ne puisse, par exemple, renseigner sur le sexe d'un enfant à naître. L'astrologie explique ce qui existe déjà sur terre. Ainsi, après avoir monté le thème de votre chaton, vous pourrez savoir s'il sera vif ou apathique,

casanier ou indépendant. Mais quel que soit son thème il restera un chat. Pour nous, êtres humains, l'astrologie concourt efficacement à une meilleu- re compréhension de nous-mêmes et des autres. Mais, sauf à commettre des erreurs de jugement irrémédiables, il faut toujours tenir compte des origines, du sexe, du milieu socioculturel du consultant : il est évident qu'un thème s'interprète différemment selon qu'il s'agit d'une Indienne ou d'un Européen, d'un Africain ou d'une Américaine, etc.

Et, après avoir compris le thème, il faut encore savoir transmettre ce que l'on a lu... Cela s'apprend aussi. Note : Le signe (*) renvoie au glossaire pour l'explication des termes techniques et des mots difficiles. Les chiffres entre parenthèses correspondent à des références bibliographiques don- nées en fin d'ouvrage.

REMARQUE SUR LA LUNE NOIRE La notion de « Lune Noire » est récente, je ne la connaissais pas il y a dix ans. J'ai suivi avec un intérêt passionné les premières conférences puis les publications de Joëlle de Gravelaine sur la Lune Noire, et j'ai commencé à l'expérimenter moi-même. Puis Philippe Granger, psychologue praticien et universitaire, en a fait l'objet de recherches personnelles approfondies. Grâce à lui nous en avons compris l'influence considérable sur l'approche psychologique et psychanalytique de chaque thème astrologique, et nous avons appris à en faire usage. Elle est devenue pour nous une source d'infor- mations supplémentaires irremplaçable dans nos analyses de thèmes, comme elle le sera, plus tard, pour le maniement des transits. Note : Nos expériences portant sur la Lune Noire dite « moyenne » dans les calculs indiqués par les éphémérides, c'est donc celle que nous utilisons.

REMARQUE SUR LES PLANÈTES TRANSSATURNIENNES Ce sont Uranus, Neptune et Pluton. Planètes découvertes depuis peu de temps par les astronomes, elles ne bénéficient pas d'un passé astrologique aussi long que les planètes du septénaire : les anciens, de qui nous tenons notre tradition, les ignoraient. Elles représentent pour nous l'« inconscient collectif », c'est-à -dire aussi, bien sûr, l'inconscient individuel dans chaque thème. Nous y attachons donc une grande importance. Je dois ici exprimer ma gratitude à André Barbault qui a bien voulu répondre à mes questions et s'intéresser à mon exposé sur « Pluton en signes ».

Figure 1.

CHAPITRE 1

Les bases Il s'agit pour vous d'une écriture nouvelle à apprendre. Quand vous sau- rez la manier, le tempérament, le caractère et plus tard la destinée de Napoléon Bonaparte (figure 1) vous apparaîtront de plus en plus claire- ment.

Nous allons vous expliquer comment y parvenir. Le dessin d'un thème est coloré ; il doit être propre, clair, beau. Il faut le

tracer avec précision et le conserver avec soin. Vous aurez vite plusieurs thèmes, vous les classerez et vous aurez plaisir à les manier, à les regar- der, à les comparer, à les comprendre de mieux en mieux. Vous les pro- tégerez sous une feuille transparente, ils constitueront votre bibliothèque vivante.

L'astrologie est une école de rigueur. Elle commence avec la netteté de l'écriture.

Remarque : L'heure exacte de la naissance de Napoléon a été discutée : - La légende dit : « midi », avec un Soleil exactement conjoint au Milieu de Ciel. - Certains disent : 10 heures, mais la base historique de cette version est légère, et elle a été réfutée par les astrologues qui ont étudié ce problème en historiens. - L'heure couramment admise se situe « autour de 11 heures » selon le conseiller Nasica dont le témoignage est corroboré par plusieurs contem- porains. C'est l'heure retenue notamment par André Barbault 1 et Bernard Krivine2. 1. Traité pratique d'astrologie, Paris : Seuil, 1961, 360 p. 2. Thèmes astrologiques, Paris : Éd. Traditionnelles, 1988, 250 p.

Notons à ce propos qu'en astrologie, nous nous heurtons souvent à l'imprécision de l'heure de la naissance - heure pourtant nécessaire pour établir la domification*. Dans certains cas, comme celui de Napoléon Bonaparte qui a eu une vie publique émaillée d'une grande quantité d'événements datés, un astro- logue confirmé peut, par recoupements successifs, resituer l'heure de naissance avec une bonne chance de succès. C'est une recherche patiente, minutieuse, ingrate.

1 POUR ÉTABLIR LE THÈME : DONNÉES ASTRONOMIQUES LONGITUDE ET LATITUDE Il faut commencer par rappeler quelques connaissances simples de géo- graphie, celles dont nous avons besoin pour comprendre de quoi il s'agit.

Voici le dessin de la Terre (figure 2). La situation précise d'un lieu à la surface de la terre est définie par sa

longitude et sa latitude. f

L'Equateur : c'est un cercle fictif qui se situe à mi-distance du pôle Nord et du pôle Sud. Il coupe la terre en deux moitiés, l'hémisphère Nord et l'hémisphère Sud. La latitude d'un lieu est sa distance en degrés par rapport à l'Equateur : on parle de latitude Nord pour les lieux situés au nord de l'Equateur (hémisphère Nord) et de latitude Sud pour les lieux situés au sud de l'Équateur (hémisphère Sud).

Comme la terre est une sphère, on compte 180° du pôle Nord au pôle Sud. L'Équateur est à 0° de latitude, le pôle Nord à 90° de latitude Nord, le pôle Sud à 90° de latitude Sud.

Notre lieu de naissance se situe entre ces deux extrémités : de 0° à 90° de latitude Nord ou Sud. Notons que la France se situe à mi-chemin entre l'Equateur et le pôle Nord, sa latitude moyenne est de 45° Nord. Note : Le lieu est un rapport Terre-Terre : il est déterminé à la fois par sa latitude et par sa lon- gitude.

La longitude d'un lieu est sa distance en degrés dans le sens de l'ouest vers l'est, calculée à partir d'un méridien d'origine choisi arbitrairement, le méridien de Greenwich (du nom de l'observatoire de Londres).

Les méridiens sont des demi-cercles fictifs allant du pôle Nord au pôle Sud qui permettent de déterminer l'heure. Un régime international divise * Les astérisques renvoient au glossaire, p. 373.

Figure 2. La Terre Longitude et latitude

le globe en 24 fuseaux horaires, espacés de 15 en 15° et correspondant chacun à une heure de temps : la longitude donne l'heure du lieu.

On parle donc de longitude Est pour les lieux situés à l'est du méridien de Greenwich et de longitude Ouest pour les lieux situés à l'ouest de ce même méridien.

Le méridien de Greenwich est à 0° de longitude. Notons que la longitude de la France se situe entre 4° Ouest et 7° Est.

Note : L'heure est un rapport Soleil-Terre, à cause de la course apparente du Soleil dans le ciel.

LA CEINTURE ZODIACALE Il existe dans le ciel des constellations de planètes qui portent les noms de nos signes du zodiaque, bien connues des astronomes et des marins.

Nous avons, de la Terre, une vue géocentrique de l'univers, c'est-à-dire que, pour nous, tous les astres tournent autour de la Terre - ce qui est totalement inexact (bien sûr) puisque c'est la Terre qui tourne autour du Soleil.

Dans l'espace, le plan suivant lequel s'effectue cette course autour du Soleil se nomme « plan de l'écliptique ». Il passe par le centre du Soleil et par le centre de la Terre. Ce plan est incliné par rapport à notre Équateur et fait avec lui un angle de 23° 27', ce qui est la latitude des deux Tro- piques.

C'est le long du plan de l'écliptique que se déplacent nos signes du zodiaque et nos planètes.

Notre zodiaque astrologique est solaire. Cela signifie qu'il suit le trajet apparent du Soleil autour de la Terre qui s'effectue en 365 jours 1/4 le long du plan de l'écliptique.

Regardez maintenant la figure 3 : la ceinture zodiacale est large de 17°. Elle a été divisée en 12 parties égales de 30° chacune et qui portent les noms des signes du zodiaque que nous connaissons. Le Soleil, lui, est à un endroit précis de la ceinture et, comme il se déplace de plus ou moins 1° par jour, il met à peu près un mois pour traverser chaque signe (appa- remment bien sûr).

L'Equateur céleste, trace du plan équatorial de la Terre sur la voûte céleste, et le plan de l'écliptique se coupent en deux points qui correspon- dent aux équinoxes : le « point vernal » à l'équinoxe de printemps au degré 0° du Bélier et l'équinoxe d'automne au degré 0° de la Balance. Le jour et la nuit ont alors la même durée.

Perpendiculairement à l'axe déterminé par les équinoxes se trouve celui des deux solstices, le solstice d'hiver et le solstice d'été. Aux solstices, le jour et la nuit ont la durée la plus différente l'un de l'autre : par exemple, le 21 décembre, c'est le solstice d'hiver dans l'hémisphère Nord : la nuit

Figure 3. La ceinture zodiacale (vue géocentrique)

est la plus longue de l'année, le jour le plus court. C'est en même temps le solstice d'été dans l'hémisphère Sud : le jour y est le plus long de l'année, la nuit la plus courte.

Les éphémérides fournissent à l'astrologue la place exacte des pla- nètes, non pas telles qu'elles se trouvent dans le ciel un jour donné, mais par rapport à nos signes du zodiaque. Ce calcul a été effectué à partir des tables fournies par la NASA Il replace les planètes dans la ceinture zodia- cale.

LES MAISONS Elles se rapportent au cycle de la journée terrestre.

Le plan horizon coupe la sphère céleste en une moitié visible (le ciel au- dessus de nous) et une moitié invisible ; le plan méridien la partage en Est et Ouest.

Ces deux axes fixent les quatre phases de la journée : - à minuit (heure locale), le Soleil passe au point le plus bas de la moitié invisible de son trajet; il correspond au Fond du Ciel; - dans la matinée, à une heure variable selon la latitude du lieu et la sai- son, il se lève à l'horizon oriental : ASCendant (à gauche sur le dessin) ; - à midi, il culmine : Milieu de Ciel ; - le soir, il se couche à l'horizon occidental : Descendant (à droite sur le dessin).

Ces quatre points de la sphère sont privilégiés : ce sont les coins du ciel de la carte.

Mais de ce découpage en quatre parties, les astrologues en sont venus au découpage en douze parties, comme pour la division du zodiaque en douze signes. Ainsi, la sphère est partagée en douze tranches (égales à l'Equateur mais inégales sous nos latitudes) ou secteurs, appelés Mai- sons.

Dans notre système, il s'agit d'un découpage horaire qui attribue deux heures à chaque Maison à la latitude de l'Equateur : - le point ASCendant, lieu de l'intersection du plan de l'écliptique avec celui de l'horizon à l'Orient, correspond, selon l'usage, à l'entrée ou « cus- pide » (*) de la Maison 1 ; - le Fond de Ciel ou FC à la cuspide de la Maison IV ; - le Descendant ou DSC, au couchant, à la cuspide de la Maison VII ; - le Milieu de Ciel ou MC, au zénith, à la cuspide de la Maison X.

L'attribution du numéro de chaque Maison se fait dans le sens du mouvement diurne, c'est-à-dire dans le sens inverse des aiguilles de la montre. Note : Pour une explication scientifique détaillée de l'établissement des Maisons, se reporter à l'ouvrage de Max Duval cité en bibliographie.

Figure 4. Les angles du thème

Résumé : Vision géocentrique 1. Le trajet apparent du Soleil le long du plan de l'écliptique. 2. Le long de ce plan se placent les douze signes du zodiaque : c'est la ceinture zodiacale. 3. La ceinture zodiacale, comme le Soleil, fait apparemment le tour de la Terre en 24 heures. 4. Le Soleil se déplace de plus ou moins 1° par jour, il reste environ un mois dans chaque signe.

Le tableau ci-dessous est valable pour notre époque : Bélier 0 à 30° du zodiaque 21 mars au 20 avril Taureau 30 à 60° du zodiaque 21 avril au 20 mai Gémeaux 60 à 90° du zodiaque 21 mai au 21 juin Cancer 90 à 120° du zodiaque 22 juin au 22 juillet Lion 120 à 150° du zodiaque 23 juillet au 22 août Vierge 150 à 180° du zodiaque 23 août au 22 septembre Balance 180 à 210° du zodiaque 23 sept. au 22 oct. Scorpion 210 à 240° du zodiaque 23 oct. au 21 nov. Sagittaire 240 à 270° du zodiaque 22 nov. au 20 déc. Capricorne 270 à 3000 du zodiaque 21 déc. au 19 janv. Verseau 300 à 3300 du zodiaque 20 janv. au 18 févr. Poissons 330 à 360° du zodiaque 19 févr. au 20 mars

5. Sur la Terre, au point où nous nous trouvons, quelle que soit l'heure de la journée : - le zénith, ou Milieu de Ciel, est en haut; - le nadir, ou Fond de Ciel, est en bas ; - la ligne ASCendant-DSCendant est horizontale. 6. L'ASCendant se détermine au moment précis où le plan de l'écliptique coupe la ligne d'horizon, donc au moment où un signe zodiacal donné coupe la ligne d'horizon. Le point exact est déterminé avec précision selon l'heure de la journée et selon les coordonnées géographiques du lieu. 7. Les Maisons sont douze secteurs, égaux à l'Équateur et de taille de plus en plus inégale à mesure qu'on se rapproche des pôles.

2 LA TECHNIQUE : CALCULS POUR MONTER LE THÈME NATAL Il faut : - la date de la naissance : le jour, le mois, l'année ; - son heure exacte ; - son lieu, à convertir en latitude et longitude.

LE PROBLÈME DE L'HEURE Vous avez l'heure de l'état civil, ou l'heure donnée par la famille en heure civile.

Il faut trouver l'heure GMT (Greenwich Mean Time, c'est-à-dire Temps moyen de Greenwich) ou T.U. : « temps universel ».

Consultez le guide horaire qui donne les conventions horaires de chaque pays, afin de trouver l'heure GMT. Attention à l'heure d'été pour les pays et les années où elle est en vigueur.

CALCUL DE LA DOMIFICATION*, C'EST-À-DIRE DES MAISONS Il faut :

a) Trouver l'heure solaire locale Avec l'heure GMT, utiliser la longitude du lieu donné : 1° de longitude est égal à environ 4 minutes de temps.

Pour un lieu situé en longitude Est : ajouter les minutes de longitude à l'heure GMT de naissance.

Pour un lieu situé en longitude Ouest : retrancher les minutes de longi- tude de l'heure GMT de naissance.

On obtient alors l'heure locale.

Exemple : Pour 12 heures à Greenwich : - à Strasbourg, située à 13°44' de longitude Est, soit 0 h 31 mn 5 s Est, l'heure solaire locale est 12 h 31 mn 5 s. - à Brest, située à 4°29' de longitude Ouest, soit Oh 18 mn Ouest, l'heure solaire locale est 11 h 42 mn. Note : Certaines indications d'heure sont données en heure locale, notamment souvent pour des naissances anciennes. Le guide l'indique. Utiliser alors l'heure locale telle quelle.

b) Consulter l'éphéméride Il donne en général pour 0 heure (à vérifier) le temps sidéral du jour de naissance. Le temps sidéral dépend de l'inclinaison de l'axe de la Terre.

c) Faire une addition Heure solaire locale + temps sidéral (en heures et en minutes) + les minutes d'interpolation intercalaires (4 minutes pour un jour ; 1 minute par quart de jour, c'est-à-dire pour 6 heures).

d) Regarder le résultat S'il dépasse 24 heures, les enlever. Il reste un temps compris entre 0 et 24 heures.

Pour l'hémisphère Nord Consulter les tables de domification* en cherchant dans les pages la lati- tude du lieu de naissance, donnée en degrés, et l'heure que vous avez cal- culée. Copier alors la liste des Maisons.

Utiliser la ligne du haut des tables des Maisons.

Pour l'hémisphère Sud : Ajouter 12 heures à l'heure sidérale de naissance.

Consulter les tables de domification* en inversant les résultats : la Mai- son I devient la Maison VII, le MC devient le FC, etc.

Utiliser la ligne du bas des tables des Maisons.

CALCUL DES PLANÈTES La position des planètes est indiquée dans l'éphéméride en heure GMT. Il faut donc revenir à l'heure GMT de naissance.

Dans les éphémérides récents, les chiffres sont donnés pour 0 heure. A vérifier. Les anciens donnent les chiffres pour 12 heures.

Il s'agit de trouver la place de chaque planète au moment de la nais- sance. Pour cela, il faut : - calculer « le pas de la planète » c'est-à-dire son déplacement entre le jour de la naissance à 0 heure et le lendemain à 0 heure. Faire une soustraction entre sa position en degrés le lendemain et sa position en degrés le jour de la naissance. Le résultat s'obtient en minutes ; - convertir l'heure de naissance en minutes ; - savoir qu'un jour est égal à 24 heures, soit 1440 minutes de temps (24 fois 60 minutes) ; - faire une règle de trois :

- ajouter ce trajet (en minutes) au chiffre de l'éphéméride du jour. On obtient la place exacte de la planète. Note : Se souvenir que 10 = 60'. Il faut faire la conversion. Ce calcul est indispensable pour le Soleil et la Lune, quelquefois aussi pour Mercure qui est rapide. Remarques : 1. Pour la lecture des tables de domification* et des éphémérides, atten- tion ! dans une même colonne, il peut y avoir un changement de signe zodiacal. Vous remarquerez quelquefois dans les colonnes des éphémérides la pré- sence des lettres R et D : - R signifie « rétrograde » : lorsque la planète se rapproche de la Terre, elle « fait une boucle » et semble alors se déplacer vers l'arrière. C'est une illu- sion d'optique, comparable à celle que l'on connaît lorsque, d'un train, on suit le trajet d'une voiture sur une route. Parfois, la voiture semble avan- cer moins vite qu'auparavant, ou même reculer, ce qui n'est bien entendu pas le cas dans la réalité ; - D signifie « directe » : la planète a repris sa course normale. 2. Penser aux calendriers. Nous utilisons le calendrier grégorien, mais avant 1582, c'était le calendrier julien qui était en vigueur dans notre pays. Les ouvrages qui traitent du régime horaire expliquent la concordance des divers calendriers (du nôtre avec le calendrier julien ou le calendrier musulman par exemple). 3. Pour utiliser l'ordinateur, il suffit de trouver l'heure GMT de la nais- sance, la longitude et la latitude du lieu de naissance. La machine calcule le reste.

MONTONS LE THÈME NATAL - Prendre un zodiaque (un tampon à encrer ou, à défaut, une feuille déjà imprimée). - Mettre le signe ASCendant à gauche. - Tracer les Maisons, c'est-à-dire leur cuspide*, en vert, en insistant sur les coins du ciel : ASC - DSC - MC - FC. Indiquer leur numéro en chiffres romains. - Placer les planètes selon la position chiffrée en degrés que vous avez trouvée pour chacune. - Tracer les aspects, c'est-à-dire les angles des planètes entre elles.

Par convention, les arcs de 90° et de 180° : carrés et oppositions, aspects dysharmoniques, sont tracés en rouge (en trait pointillé pour les thèmes non colorés).

Les arcs de 60° et de 120° : sextiles et trigones, aspects harmoniques, sont tracés en bleu (en trait plein pour les thèmes non colorés).

L'arc de 150° : quinconce, aspect ambivalent, plutôt difficile à vivre, est tracé en pointillé bleu et rouge (en tirets pour les thèmes non colorés).

Dans les thèmes non colorés, les aspects « bleus » sont dessinés en trait plein, les aspects « rouges » en pointillé et les aspects « rouges et bleus » en tirets.

Les angles de ces planètes entre elles sont rarement exacts. On admet quelques degrés de décalage, appelés orbe. Ce sont : 6 à 7° pour le carré, en + ou en - ; 10° pour l'opposition, en + ou en - ; 4 à 5° pour le sextile, en + ou en - ; 8° pour le trigone, en + ou en -.

Pour les quinconces, on admet entre 1° et 2° d'orbe. La conjonction admet 10° d'orbe. Elle se dessine en hachurant l'angle

compris entre les planètes concernées.

Exemple : Dans le thème de Napoléon Bonaparte : - il y a une opposition entre Jupiter et Uranus avec 4° d'orbe ; - il y a un sextile entre Neptune et Vénus avec 10 d'orbe.

Exemple : le thème de Georges Brassens.

Il est né le 22 octobre 1921 à 18 heures, heure de l'état civil, à Sète (Hérault) en France. Le lieu Nous regardons dans notre atlas (le petit atlas Larousse par exemple) et trouvons pour Sète :

3° 42 de longitude Est et 43° 25 de latitude Nord. Nous notons.

L'heure Nous consultons notre guide des régimes horaires au chapitre « France ».

Du 11 mars 1911 au 16 septembre 1945, l'heure française est celle du méridien de Greenwich. Il reste donc à consulter la table des heures d'été. En 1921, l'heure d'été (GMT + 1 h) est en vigueur du 14 mars au 25 octobre. Le 22 octobre est donc soumis à l'horaire d'été qui attribue une heure d'avance à la France par rapport à l'heure de Greenwich. Il faut enle- ver cette heure pour obtenir l'heure GMT : 18 - 1 = 17 h.

Nous notons en haut et à droite de notre feuille : Georges Brassens : 22 octobre 192118 heures E.C., 17 heures GMT 3° 42 (de longitude) Est et 43° 25 (de latitude) Nord.

Nous allons maintenant établir la domification du thème. 1. Chercher l'heure solaire locale. Elle dépend de l'heure GMT obtenue auparavant et de la longitude du lieu de naissance.

Nous savons que 1° de longitude équivaut à 4 minutes de temps. Donc, 3° 42 se convertissent en 0 h 14 mn et 52 s. (Certaines tables donnent la longitude en heures de temps, ce- qui économise ce calcul.)

Le Soleil se lève 14 mn 52 s plus tôt à Sète qu'à Greenwich. Il faut donc les ajouter à l'heure GMT pour obtenir l'heure locale, soit : 17 h 14 mn 52 s.

Nous consultons les éphémérides au jour du 22 octobre 1921. A 0 h, le T.S. (= temps sidéral) est de 1 h 59 mn 31 s.

Le temps sidéral progresse de 4 mn par jour, soit de 1 mn toutes les 6 heures. Comme 17 heures est très proche de 6 x 3 = 18 heures, nous allons rajouter 3 mn d'interpolation, ce qui fait :

Le total ne dépasse pas 24 heures, il n'y a rien à retrancher. Nous consultons les tables de domification à la page de : Latitude Nord

43°. Sur la colonne de gauche, à « Sidéral Time », nous cherchons l'heure la plus proche de celle que nous venons de calculer : c'est 19 h 18 mn.

Nous copions les Maisons correspondantes, en faisant attention aux changements de signes dans les colonnes, et obtenons ceci :

Maison X (MC) = 18 Capricorne Maison XI =11 Verseau Maison XII = 14 Poissons ASCendant = 4° 04 Taureau Maison II = 6 Gémeaux Maison III = 28 Gémeaux

Les tables ne nous donnent que la moitié des Maisons. L'autre moitié est symétrique :

Maison IV =18 Cancer Maison V = 11 Lion Maison VI =14 Vierge

Maison VII = 4 Scorpion Maison VIII = 6 Sagittaire Maison IX = 28 Sagittaire

Nous posons notre tampon du zodiaque sur la feuille en mettant à gauche le début du signe du Taureau puisque, pour Georges Brassens, il est son signe ASCendant. Et nous marquons les cuspides* des Maisons en vert.

Calcul des planètes Dans les éphémérides, les planètes sont calculées à partir de l'heure GMT, nous y revenons donc : 17 heures pour Georges Brassens.

Le jour commence à 0 heure parce que nos éphémérides sont récents. (Il faut le vérifier une fois pour toutes ; les éphémérides anciens font com- mencer le jour à 12 heures). • Le Soleil: le 22 octobre 1921, il est en Scorpion à 28°02'52", le 23 octobre, il est à 29°02'36".

Pour calculer son « pas », c'est-à-dire son trajet en un jour, il faut faire une soustraction.

Convertir en minutes les deux chiffres : 1742'36" - 1682'52". On peut abandonner les secondes. Le résultat fait 60', soit 1°.

Convertir l'heure de naissance en minutes : 17 heures = 1020 mn. Un jour de 24 heures = 1440 mn. Il faut faire une règle de trois pour connaître le trajet du Soleil depuis

0 heure jusqu'à l'heure de naissance de Georges Brassens :

Nous arrondissons à 43'. Place du Soleil à 17 heures : 1682 + 43 = 1 725 mn Convertissons en degrés :

Ce chiffre de 75 signifie 75/100e de degré. Il faut donc obtenir son équi- valent en minutes :

28° x 60 = 1 680'. 1 725 - 1680 = 45'. On les ajoute aux 28°.

Le Soleil de Georges Brassens se trouve en Balance à 28°45'. Nous le plaçons sur notre dessin.

e La Lune : le 22 octobre 1921 à 0 heure, elle se trouve à 29°41'34" dans le signe des Gémeaux. Puis elle change de signe puisque le 23 octobre, elle est dans le signe du Cancer à 13°32'38".

Chaque signe représente 30°, soit 1800'. Nous reprenons la place de la Lune à 0 heure : 29°41'34" = 1 781'34".

Nous arrondissons à 1782'. Pour arriver au signe du Cancer, la Lune a progressé de : 1800' - 1782'

= 18'. En Cancer, elle est à 13°32'38", soit 812'38", que nous arrondissons à

813'. Le pas de la Lune du 22 au 23 octobre est de : 813' + 18' = 831'. Nous reprenons la règle de trois :

Nous arrondissons à 589'. En degrés :

9° x 60' = 540'. 589' - 540' = 49' que l'on ajoute à 9° = 9° 49'. Ce calcul placerait la Lune à 9° 49' du Cancer si elle n'avait pas déjà effec-

tué 18' en Gémeaux. On soustrait ce trajet, soit: 9° 49' - 18' = 9° 31' du Cancer.

La Lune de Georges Brassens se trouve en Cancer à 9°31'. Nous plaçons la Lune sur le dessin.

. Mercure : c'est une planète rapide dont nous pouvons calculer la posi- tion de façon précise.

Ici, Mercure est rétrograde, c'est-à-dire que, vue de la Terre, la planète paraît se déplacer vers l'arrière.

Mercure est en Scorpion : le 22 octobre à 0 h, à 16° 02', et le 23 octobre à 0 heure, à 15° 41'.

« Pas » de Mercure après conversion en minutes : 962 - 941 = 21'. Reprenons la règle de trois :

ce qui peut s'arrondir à 15'. Comme il s'agit d'une planète rétrograde, nous allons retrancher le tra-

jet parcouru depuis sa position de départ : 962' - 15' = 947'.

Convertissons en degrés : 947 = 60

15 x 60 = 900. Il reste : 947 - 900 = 47', qu'il faut ajouter à 15°.

Mercure dans le thème de Georges Brassens se trouve à 15°47' du Scorpion. Nous l'y dessinons.

e Ensuite, en suivant les éphémérides, nous plaçons les autres planètes en calculant les minutes par approximation : il y a peu de différence entre deux jours et la précision est ainsi suffisante.

Nous plaçons les planètes sur le dessin au fur et à mesure, inscrivant soigneusement les chiffres et en indiquant les planètes rétrogrades par un R

e Enfin, nous consultons les tables de la Lune Noire : elle est à 21° du signe du Verseau. Nous l'indiquons sur notre dessin.

Il faut maintenant tracer les aspects que forment entre elles les planètes : - hachurer les conjonctions pour bien les marquer :

Lune conjointe à Pluton et triple conjonction Saturne/Vénus/Jupiter

- indiquer en rouge les aspects de tension : Neptune opposé Lune Noire, Neptune carré Mercure et Lune Noire carré Mercure : on dit « au double carré de Mercure » (6° d'orbe) le carré de Jupiter à la conjonction Lune/Pluton (5° d'orbe) le quinconce (sans orbe) de Jupiter à Uranus.

- indiquer en bleu les aspects harmoniques : le trigone d'Uranus à la conjonction Lune/Pluton le trigone du Soleil à Uranus le trigone du Soleil à la Lune Noire (7° d'orbe) le trigone de Mercure à la conjonction Lune/Pluton (4° et 5° d'orbe) le sextile de Mercure à Mars (5° d'orbe) : c'est un peu loin mais,

connaissant l'activité mentale de Georges Brassens, nous sommes tentés de l'inscrire ;

les sextiles se manifestent souvent jusqu'à 5° d'orbe ; - les aspects à l'ASC et au MC :

le sextile d'Uranus à l'ASCendant (1° d'orbe) le trigone de Mars au MC et le sextile de Mercure au MC (3° et 2° d'orbe).

Puis, nous remplirons le petit rectangle qui résume les éléments et la dynamique des signes du thème quand nous aurons lu les chapitres cor- respondants : « Les Eléments » et « La Dynamique des Signes ».

Ouvrages indispensables 1. Éphémérides The Rosicrucian Ephemeris 1900-2000 Oh TDT (Midnight), Paris : Mai-

son Rosicrucienne, 1984. ou The American Ephemeris for the 20th Century, 1900 to 2000 at Midnight, Neil F. Michelsen, San Diego : ACS Publications, 1983.

2. Tables de la Lune Noire Tables du Nœud lunaire, de Lilith et du Soleil Noir de 1900 à 2050, Max Duval et Jean-Marc Font, Paris: Dervy-Livres, coll. «La Roue Céleste », 1988.

3. Tables des Maisons Tables des Maisons, lat. 0° à 66°, Aubenas : Maison Rosicrucienne édi- teur, 1987.

4. Pour calculer l'heure Régimes horaires pour le monde entier, Henri Le Corre, Paris : Éd. Tra-

ditionnelles, 1987. ou Problèmes de l'heure résolus en astrologie, Françoise Schneider-Gauque-

lin, Paris : Ed. de la Grande Conjonction, Guy Trédaniel, 1987.

5. Pour trouver la longitude et la latitude du lieu de naissance Atlas de poche, Georges Reynaud-Dulaurier et W. Willett, Paris : Réfé-

rences Larousse, 1982. Matériel 1. Un tampon du zodiaque. 2. Des stylos de couleur.

Résumé de la méthode 1. Calculer la domification (voir p. 26) et la dessiner. 2. Calculer la position des planètes (voir p. 27) en commençant par les plus rapides : le Soleil et la Lune, et les placer. 3. Tracer les aspects. Note : Le fait d'avoir à sa disposition un ordinateur pour les calculs ne dispense pas de l'acqui- sition des ouvrages « indispensables ».

3 LES ORIGINES DE L'ASTROLOGIE Dès la haute Antiquité, l'astrologie a été pratiquée en Mésopotamie où le ciel est presque toujours limpide. Les premiers documents qui en témoi- gnent remontent au IIe millénaire avant l'ère chrétienne, alors que le pre- mier « thème » connu date seulement de 419 avant J.C.

Ses précurseurs sont les bergers qui, allongés chaque soir auprès de leur troupeau, regardaient le ciel et y trouvaient matière à leurs médita- tions. Ces observations permirent de reconnaître peu à peu des planètes et des constellations qui reçurent un nom, et de remarquer les coïnci- dences entre le retour régulier de certains corps célestes et certains évé- nements qui se déroulaient sur la terre : rythme des saisons, époque des amours, de la mise bas des agneaux par exemple. Ces constatations éta- blirent aussi le lien entre le cycle de la lunaison et le cycle intime féminin, ce qui explique que la Lune soit considérée dès l'origine comme l'astre féminin par excellence.

L'astrologie a évolué : sa plus ancienne forme est l'astrologie religieuse qui existait chez les Sumériens vers le IIIe millénaire avant J.C. Puis à l'époque babylonienne - IIe millénaire -, elle prit des formes plus caracté- ristiques et la divination s'effectua au bénéfice des souverains. Enfin, l'astrologie devint mystique et mythique, écho d'un sentiment religieux individualisé et d'une liberté d'esprit nouvelle à partir du ve siècle avant J.C.

Il s'agissait de prévoir l'échéance et le développement d'un ensemble de données. Pour cela, on analysait et on interprétait analogiquement la posi- tion, les aspects angulaires et la progression des sept planètes jusqu'à Saturne compris par rapport à des repères : les douze signes du zodiaque et les douze Maisons de l'horoscope.

En Mésopotamie déjà, on attribuait une importance particulière aux deux « luminaires » : le Soleil et la Lune. Par ailleurs, chaque planète por- tait un nom : « l'Enflammé » pour Mars, « Ishtar » pour Vénus (Ishtar était aussi la déesse de l'amour), « le Mouflon » pour Mercure, « l'Astre blanc » pour Jupiter et « le Constant » pour Saturne.

Nous utilisons à présent d'autres symboles mais, curieusement, ils racontent la même histoire... Vous les découvrirez en avançant dans la connaissance de l'astrologie 1.

1. Encyclopaedia Universalis, Paris : 1990, vol. 3, p. 279 et suiv. ; L'Histoire, n° 141, février 1991, p. 24-32.

LES SIGNES DU ZODIAQUE ET LEUR SYMBOLIQUE Il est important de retenir le chiffre correspondant à chacun des signes : il détermine sa position sur la roue zodiacale. Par exemple, la Balance est le 7e signe du zodiaque.

Savoir ces chiffres sans hésitation permet de raisonner par analogie, l'un des principaux modes de raisonnement en astrologie.

1. LE BÉLIER Les cornes de l'animal, la masse crânienne en avant. C'est le chef du troupeau. On dit aussi que ce sont les deux tiges qui sortent de la graine qui germe. C'est un jaillissement. Dans le corps, c'est la tête, le nez.

2. LE TAUREAU La tête du taureau avec ses cornes. Il faut penser à la vache sacrée de l'Inde. C'est aussi la coupe : la coupe du Graal. Le calice de la fleur. Le « vase d'élection », c'est-à-dire le corps humain. Une masse avec une idée de lenteur, et non plus le jaillissement. Dans le corps, c'est le cou, les mâchoires, les oreilles.

3. LES GÉMEAUX Ils sont deux pareils : deux jumeaux, garçon et fille. C'est un signe androgyne. Deux personnes en une. Une constante dualité. Un rythme rapide. Dans le corps, ce sont les poumons et les mains.

4. LE CANCER Le crabe. En grec, carkinos signifie « écrevisse ». L'enveloppe protectrice : le foyer. Il s'enroule : c'est à la fois la naissance avec deux éléments en germe et la fin de la vie. La carapace dans l'eau féconde : l'intime, le complexe maternel. La mémoire. Il marche à reculons : il se réfugie dans le passé. Dans le corps, c'est l'estomac.

5. LE LION La tête du lion, le dos du lion, la queue du lion. Le lion, c'est moi : le roi des animaux. Il a des problèmes de cambrure. Il a mal au dos.

Je. Dans le corps, c'est le cœur; et le dos.

6. LA VIERGE C'est Déméter, la Terre-Mère. En hébreu, m signifie « mère », et la « manne » est l'aliment céleste. Principe féminin formateur. Elle a un côté évolutif : le choix, la logique, et un côté involutif : le repli sur soi-même. Le passage au crible jusqu'à la pureté parfaite, l'analyse ; elle est donc redoutable analyste et critique parce qu'elle trouve l'impureté. Elle a mal au ventre, elle se retient, elle est constipée. Dans le corps, c'est l'intestin.

7. LA BALANCE Peser juste. Osiris pesait les âmes des morts (Egypte ancienne). Au Tibet, on pesait les bonnes et les mauvaises actions avec des cailloux blancs et noirs. « L'air subtil de la Balance » : elle sourit toujours et ne rit jamais. Son but: rechercher son équilibre, trouver son équilibre avec l'Autre. Dans le corps, c'est la vessie, les reins quelquefois, l'appareil uri- naire.

8. LE SCORPION 1 Encore le m, avec le dard. Les mânes sont les âmes des morts. En latin, scrupulus signifie « épine, petite pierre pointue ». On évoque à propos du scorpion les mots : scrupule, scorie, secret, scruter. Il a un dard pour l'attaque : la souffrance, donnée et reçue. Damnation et rédemption. Signe de la rédemption après le passage de la mort. Dans le corps, c'est le sexe, les organes génitaux et aussi le gros intestin.

9. LE SAGITTAIRE De sagitta, en latin « flèche ». C'est la flèche que le centaure va tirer. La sagaie ou flèche du primitif. Il faut une visée juste. Caractère double : la ligne oblique, la croix, le triangle. Le regard tourné vers le haut, le lointain. Le centaure aime la terre (ses quatre sabots sont posés dessus)

parce qu'il y exerce son pouvoir ; mais il a le regard tourné vers les étoiles. Dans le corps, c'est le foie, les hanches, les cuisses, les articulations.

10. LE CAPRICORNE Il y a plusieurs sortes d'écriture pour le désigner mais de toute façon, il y a une corne, la tête vers les cimes et un processus d'invo- lution : un retour de la pensée sur elle-même. La tête vers les cimes : un sommet pour un pouvoir sur les autres et une emprise sur soi. Une corne têtue. Un dynamisme et un recul. Un départ et une stagnation. Dans le corps, c'est le squelette, l'ossature, la peau.

11. LE VERSEAU L'onde. Dieu dit : « Qu'il y ait un firmament au milieu des eaux et qu'il sépare les eaux d'avec les eaux » (Genèse I, 6). C'est le sigle égyptien de l'eau. Des ondes d'énergie. Ce qui compte, c'est l'invisible entre les deux traits, c'est l'air qui conduit les ondes. C'est le signe de l'intuition du futur. Il a sa propre logique. Il déverse sans distinction, c'est le signe de la communauté spiri- tuelle. L'ange ou l'aventure. L'humanitaire ou le marginal. Dans le corps, c'est l'influx nerveux, les coronaires, la colonne ver- tébrale.

12. LES POISSONS Ils sont dessinés verticalement et non horizontalement : Deux poissons qui nagent en sens inverse, un fil les lie. Ils ne montrent pas la droite et la gauche qui sont des directions ter- restres mais ils montrent le haut et le bas qui sont des directions célestes, spirituelles. Ichtus veut dire « poisson » en grec, le signe de reconnaissance des premiers chrétiens: Iesous Christos Theou Uios Sauter («Jésus- Christ fils de Dieu sauveur »). Dans le corps, ce sont les pieds ; et le psychisme.

LES SYMBOLES DE BASE DES PLANÈTES Les symboles désignant les planètes utilisent des formes géométriques de base : point, ligne, courbe, cercle, dont nous allons voir la signification. Il s'agit d'une forme d'écriture.

LE CERCLE : le principe premier. Le cercle est une figure parfaite, sans commencement ni fin. C'est le fini et l'infini, le mouvement circulaire parfait. L'Absolu.

LE DEMI-CERCLE: c'est une courbe orientée vers l'infini, donc réceptive. LE POINT: le centre. LA LIGNE : formée par une succession de points en extension. LE TEMPS : dynamisant. L'ESPACE : qui s'étale. LA CROIX : l'Espace et le Temps. La croix a un sens cosmique : elle donne la direction des quatre points cardinaux. Elle rappelle l'Épreuve : la souffrance sur la Terre. On la retrouve dans le symbole de tous les astres. Elle évoque la crucifixion du Christ. LA TERRE : la croix de la souffrance domine le cercle parfait.

LA SYMBOLIQUE DES PLANÈTES LE SOLEIL L'association du limité et de l'illimité. Un absolu.

LA LUNE Deux demi-cercles : l'un dans l'autre. Il y a toujours une face cachée. Réceptive. MERCURE Le cercle surmonte la croix de la Terre. En haut : une hyperbole qui représente la réceptivité à l'illimité et les ailes du casque de Mercure, le dieu ailé. Participe du masculin et du féminin. VENUS L'« étoile du berger » dans notre ciel.

Le cercle surmonte la croix de la Terre. Il représente l'âme. Peut dominer par l'amour la souffrance dans laquelle se débat tout être incarné. MARS Le cercle, entraîné par la croix de l'incarnation modifiée en flèche : principe dynamique mâle. Un élan.

JUPITER Un demi-cercle : la courbe orientée vers l'infini et aussi le zigzag de l'éclair du dieu Jupiter dans le ciel. En bas, la croix de la Terre. Il y a donc un rapport entre le ciel et la terre : tentative d'évasion rete- nue par la matière. La dimension « Espace » domine la dimension « Temps ».

SATURNE Le dieu grec Cronos et la faucille du Temps qui fauche nos vies. Le Temps et la faux sont dominés par la croix du sacrifice : Saturne nous crucifie sur cette Terre, c'est l'épreuve, la souffrance. La dimension « Temps » domine la dimension « Espace ».

URANUS La planète a deux regards : l'un tourné vers nous, l'autre vers les galaxies. La croix au milieu. Les manifestations antérieures et futures s'opposent, reliées par la croix de l'Espace et du Temps sur le cercle.

NEPTUNE Le Trident, emblème du dieu Neptune, fait à partir du demi-cercle. Il y a là toute la symbolique du nombre 3 : l'inspiration, la fusion. Et toujours le cercle.

PLUTON Plusieurs formes symboliques sont admises : Pluton n'est pas une planète que l'on puisse encore cerner. Un regard vers notre système solaire, un regard vers les galaxies. Vers l'au-delà. La clé qui ouvre les deux serrures. Puis la croix et le cercle. Ou bien :

Le demi-cercle tourné vers l'infini contenant le cercle de l'absolu et qui surmonte la croix de la matière. Ou bien : Le P de Pluton pris dans la dimension de 1 Espace et du Temps. L'énergie essentielle.

Ajoutons aux planètes : LA LUNE NOIRE Le demi-cercle, orienté vers l'infini de la mémoire inconsciente, domine la croix de l'incarnation.

et les nœuds de la Lune : LE NŒUD NORD Une image dynamisante. Le but de vie, la direction à prendre.

LE NŒUD SUD Le vase qui reçoit. D'où l'on vient, le stade à dépasser.

LES RÉFÉRENCES MYTHOLOGIQUES DES PLANÈTES Les planètes tirent leur nom de celui des dieux du panthéon romain, lui- même hérité de celui des Grecs. Les dieux y ont forme humaine. Ils vivent sur le mont Olympe et ont chacun leur caractère, leurs attributions et leurs aventures. C'est à la mythologie grecque qu'il est fait référence.

LE DIEU-SOLEIL était adoré sous trois formes : 1. Soleil Hélios, qui fait mûrir les fruits de la matière; 2. Soleil Apollon, dieu des songes, de la sagesse, de la force et de la beauté, de l'harmonie intérieure ; il fait mûrir les fruits de l'âme ; 3. Soleil Dionysos ou Bacchus : l'influence du Soleil est pervertie. C'est l'ivresse, l'incendie.

Apollon, c'est la mesure, la clarté, l'objectivité, l'art et l'harmonie. Dionysos, c'est l'excès, la passion. Il brûle.

LA LUNE: c'est Séléné, sœur d'Hélios.

VENUS : c'est Aphrodite, déesse de la beauté et de l'amour. Fille de Zeus, elle est née de l'écume de la mer.

MERCURE: c'est Hermès. Il est fils de Zeus. C'est le messager des dieux aux sandales ailées, il est rapide et agile.

Astucieux, c'est le dieu des commerçants et des voleurs. Parfois mal connu : son nom a donné le mot « hermétique » qui signifie

secret, occulte.

MARS: c'est Arès. Il est fils de Zeus et c'est le dieu de la guerre.

JUPITER: c'est Zeus, le seigneur du ciel. C'est un dieu tout puissant mais ni omnipotent, ni omniscient. Il est l'époux de Junon, ou Héra pour les Grecs, qu'il trompe par toutes sortes de ruses. Il demande aux mortels une « bonne conduite ». Il règne sur les dieux et les hommes et manie la foudre, donc la colère.

SATURNE : c'est Cronos (KPONOL). Il est le premier des Titans, le père des dieux de l'Olympe : Zeus, Poséi- don, Hadès... Il règne sur l'univers jusqu'à ce que Zeus le détrône. Note : Le Temps, lui, s'écrit en grec Chronos (KPONOI).

URANUS: c'est Ouranos. Il est le Ciel, époux de Gaia, la Terre. Il existe bien avant les dieux de l'Olympe, il est le père des Titans, donc

de Saturne.

NEPTUNE: c'est Poséidon. Frère de Jupiter (Zeus), il est le second dieu en importance. Il règne sur la mer, gouverne la tempête et les eaux calmes. Il est toujours représenté tenant à la main un trident à trois pointes avec lequel il peut tout bouleverser.

PLUTON: c'est Hadès, le second frère de Jupiter. Le sort lui attribue le monde souterrain et le royaume des morts.

Il est aussi le dieu des métaux précieux enfouis dans la terre. (Son nom a donné le mot « ploutocratie » : le pouvoir par l'argent).

C'est un dieu terrible mais qui n'est pas malfaisant. D'après E. Hamilton1.

1. La Mythologie, Verviers : Marabout, 1978, 415 p.

4 LA DOMIFICATION : LES MAISONS DANS LE THÈME LES MAISONS De même qu'il y a 12 signes du zodiaque et 12 fonctions planétaires, il y a 12 Maisons dans un thème, numérotées dans le sens inverse des aiguilles de la montre. Le point de départ en est l'ASCendant. Leur place dépend de l'heure de la naissance.

Elles représentent le rapport aux autres - qui peut changer le com- portement de l'individu - et aussi la vie quotidienne.

C'est la façon d'exprimer ce que l'on est. On les indique toujours en chiffres romains (voir le dessin du thème de

Georges Brassens).

Les Maisons angulaires ou « angles du thème » Ce sont les plus importantes. Elles occupent les quatre angles du thème. Ce sont les Maisons I, IV, VII et X.

MAISON 1: Comment les autres nous voient. ASC Elle représente notre personnalité telle qu'elle se manifeste et

caractérise souvent le type physique mieux que ne le fait le signe solaire.

MAISON IV: C'est le lieu de la filiation, de la lignée, des racines mêmes du FC sujet. C'est la Maison du père.

En astrologie traditionnelle, « le berceau et la tombe ».

MAISON VII : Lieu de la rencontre avec l'autre : c'est ici que se forment les DSC alliances, les associations - en particulier le choix du partenaire

principal - mais c'est aussi le lieu des conflits. C'est le lieu de l'échange. Enfin, celui du premier regard de la mère sur son enfant.

MAISON X: C'est le lieu des plus hautes ambitions sociales, morales MC et éthiques. C'est aussi la Maison de la mère dans le thème.

Les quatre angles du thème sont en quelque sorte ses points cardi- naux: l'axe ASC - DSC son axe de vie ou horizon. l'axe MC - FC est le méridien du thème.

Figure 6. La domification. Partage du thème 1

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