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Langue: Français
Original: Français
REHABILITATION DE LA ROUTE SENOBA-ZIGUINCHOR-MPACK ET
DESENCLAVEMENT DES REGIONS DU SUD – VERSION MISE À JOUR
PAYS : SENEGAL
RÉSUMÉ DU PLAN D’ACTION DE RÉINSTALLATION ABRÉGÉ (PARA)
FÉVRIER 2018
Equipe de
préparation
du projet
Équipe du
projet
Chef de
Division
Directeur
sectoriel
Directeur
général
Mohamed El Abass WADE, Ingénieur des transports,
RDGW/COSN
Lydie EHOUMAN, Socio Economiste, PICU.1
Gisèle BELEM, Consultante Sauvegardes Sociales, SNSC
Moctar MBODJ, Consultant Economiste des Transports,
RDGW/COSN
M. Jean Noel ILBOUDO
M. Amadou OUMAROU
M. Janvier KPOUROU LITSE
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Titre du projet : PROJET DE REHABILITATION DE LA ROUTE
SENOBA-ZIGUINCHOR-MPACK ET DE
DESENCLAVEMENT DES REGIONS DU SUD
Numéro du projet : P-SN-DB0-023
Pays : SÉNÉGAL
Secteur : RDGW Catégorie du projet : 1
INTRODUCTION
Le Projet de réhabilitation de la Route Nationale 4 Sénoba-Ziguinchor-Mpack et de
désenclavement des régions Sud s’inscrit dans le cadre de la politique de réalisation
d’infrastructures structurantes en vue d’asseoir les bases d’une croissance économique et d’un
développement durable. Par ailleurs, le projet s’intègre dans la mise en œuvre du Plan Sénégal
Emergent (PSE) comme référentiel de politique économique et sociale en son axe 1 consacré
à la transformation structurelle de l’économie.
Compte tenu de l’envergure du projet (réhabilitation de 165 km de routes, aménagement de 52
km de pistes et réhabilitation de 95 km de pistes) et de la sensibilité des milieux affectés (forêts
classées et mangrove), le projet a été classé en catégorie 1 et a fait l’objet d’une étude d’impact
environnementale et sociale (EIES) approfondie. Bien que ne requérant pas un élargissement
de tracé pour la RN4, les travaux envisagés affecteront des personnes pratiquant des activités
commerciales dans les marchés permanents ou hebdomadaires le long de l’axe, notamment aux
entrées des villes. Conformément à la Politique relative au déplacement involontaire de
population mise en place en 2003 par la Banque africaine de développement, et suivant les
exigences de la Sauvegarde Opérationnelle 2, un Plan d’action de réinstallation abrégé (PARA),
pour l’indemnisation des 177 personnes affectées par le projet (PAP) a été préparé.
Le présent résumé du PARA a pour objet de présenter : (i) le contexte et les objectifs du projet ;
(ii) les critères d’éligibilité et les principes de compensation des PAP ; (iii) le mécanisme de
gestion des plaintes ; (iv) les activités de consultation ; (v) l’évaluation des indemnisations et
des mesures d’accompagnement social ; (vi) le coût total du PARA ainsi que (vii) les mesures
de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre du plan de réinstallation.
1. JUSTIFICATION ET DESCRIPTION DU PROJET
Le Projet de réhabilitation de la route Sénoba-Ziguinchor-Mpack et de désenclavement des
régions sud consiste en la réhabilitation de la Route Nationale No 4 entre Sénoba et Ziguinchor,
se poursuivant par la section Ziguinchor-Mpack à la frontière bissau-guinéenne. Le projet
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comprend également l'aménagement et le bitumage de 52 km de la boucle des Kalounayes
constituée des pistes suivantes : Tobor-Ouonk (27 km) Ouonk-Diéba (15 km) et Diéba-RN4
(10 km). Le projet comprend enfin la réhabilitation de 95 km de pistes connexes : Tenghory-
Kounabano (26 km), Silinkine-Sindian (22 km), Boukiling-Inor (7 km), Bounghari-Bona (7
km), Tobor-Niamone-Colomba (26 km) et Kandialon-CFN4 (10 km). Enfin, le projet prendra
en compte la construction et la réhabilitation d’infrastructures d’assainissement, ainsi que la
réalisation d’aménagements connexes. En résumé, les activités qui ont été identifiées ont été
regroupées en quatre (4) composantes :
A- Réhabilitation et/ou aménagement de routes et pistes : (i) Réhabilitation des 165 km
de route entre Sénoba et Mpack en béton bitumineux y compris 15 km de voiries en
pavé à Bounkiling, Bignona et Ziguinchor, aménagement d’espaces verts et appui à
la sécurisation de la zone pendant les travaux; (ii) aménagement et bitumage des 52
km de la boucle des Kalounayes; (iii) aménagement de 95 km de pistes; (iv) contrôle
et surveillance des travaux; (v) sensibilisation au VIH/SIDA, à la mobilisation
sociale, à la protection de l'environnement et à la sécurité routière; (vi) plantations
de 65 000 arbres et de 30 ha de mangrove; (vii) construction d'un poste de pesage;
(viii) insertion de jeunes ingénieurs ou techniciens supérieurs stagiaires ; et (ix)
libération des emprises et suivi de la mise en œuvre du PGES.
B- Aménagement et mesures connexes : (i) aménagement et/ou réhabilitation
d'infrastructures sociales et marchandes, de gares routières et gares gros porteurs,
gestion de déchets, forages et de bas-fonds pour la culture de riz et le maraîchage;
(ii) appui aux associations des jeunes et des femmes; (iii) appui pour le renforcement
de l'employabilité des jeunes à travers des chantiers-écoles; (iv) contrôle et
surveillance des travaux connexes; et (v) études détaillées et DAO aménagements
connexes.
C- Facilitation du transport et Sécurité routière : (i) Appui à l'Observatoire des
Pratiques Anormales (OPA); (ii) appui à la sécurité routière par la prise en charge
rapide des accidentés; (iii) appui au contrôle de la charge à l'essieu par l'acquisition
de pèses essieux mobiles.
D- Gestion du projet : (i) suivi-évaluation des impacts socio-économiques et de
facilitation du projet; (ii) audit technique et de sécurité routière ; (iii) audit comptable
et financier; (iv) audit de la passation des marchés; (v) équipements de l'organe
d'exécution; et (vi) fonctionnement de l'organe d'exécution.
1.1. Justification du projet
Le tronçon Ziguinchor-Sénoba-Mpack de 165 km est une route revêtue en enduit superficiel
dont environ 7 km en pavés autobloquants entre Tobor et Ziguinchor. Cette route qui a été
construite en deux phases entre 1992 et 1998 se trouve actuellement dans un état relativement
mauvais à moyen dans l’ensemble, sauf pour le tronçon constitué de pavés qui est en très
mauvais état, surtout pour les sections non traitées dans le cadre de l'entretien périodique. La
section Ziguinchor-Mpackest en enduit bi-couche reconstruite en 2005. L'état de la route est
moyen et présente des ornières dans les zones de rizières pouvant être considérées comme
compressibles. Les pistes connexes, notamment les sections Tobor-Koubanao-Ndiéba-RN4
comportent des tronçons dans un état de dégradation avancée, notamment entre Ounk et Diéba,
de même que la section Tenghori-Koubanao. Ces sections ne sont pas carrossables en toutes
saisons du fait de leur état de dégradation avancée.
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Le transport étant une activité primordiale à la fois pour l’offre agricole et l’accès aux marchés,
les contraintes pesant sur un système de transport routier ont une incidence économique
importante. En effet, le coût du transport, qui compte pour les deux tiers des coûts de
commercialisation, est largement influencé par l’état des routes et pistes existantes, en
particulier pendant l’hivernage. Le tourisme représente également un secteur dynamique avec
notamment avec la zone touristique par excellence de Cap-Skirring qui abrite de nombreuses
chaines hôtelières, des auberges et maisons d’hôtes. Dans ces conditions, l’évacuation des
produits agricoles en dehors des régions ainsi que l’accès aux différentes agglomérations
représentent un défi.
1.2.Travaux envisagés
Le Projet consistera en la réhabilitation des routes et pistes en suivant le tracé existant avec des
aménagements spéciaux aux traversées des agglomérations (parking de stationnement) et en
section courante (zone d’arrêt d’urgence).
La réhabilitation du tronçon Sénoba-Ziguinchor consistera en la pose : (i) d’une couche de
fondation ; (ii) d'une couche de base en latérite améliorée au ciment ; (iii) d'une couche de
liaison sur 8cm en GB et (iv) d’une couche de roulement en béton bitumineux sur 5cm.
Pour le cas particulier de la section de Tobor, des études techniques sont en cours dans le but
de confirmer l’approche suivante : (i) le rehaussement de la ligne rouge et l’élargissement par
un système de pré-consolidation ; (ii) l’installation d’une batterie d'ouvrages pour assurer
l'équilibre hydraulique et hydrodynamique des eaux de la mangrove ; (iii) la pose d’un
géocomposite sur la couche de forme ; (iv) la pose des couches de fondation et d’une base en
latérite crue et (v) la pose d'une couche de roulement en pavés autobloquants de 10cm
d'épaisseur.
Sur le tronçon Ziguinchor-Mpack, il s’agira de poser une couche de liaison en grave bitume, un
tapis en béton bitumineux et pour les zones déformées (zones de rizières), une couche de base
en latérite crue et une couche de roulement en pavés autobloquants.
Le rehaussement des pistes de la boucle des Kalounayes consistera en la pose : (i) d’une couche
de fondation de 20cm ; (ii) d'une couche de base en latérite améliorée au ciment de 20cm et (iii)
d’une couche de roulement en béton bitumineux sur 5 cm.
Finalement, la réhabilitation des pistes connexes impliquera ; (i) le traitement assiette sur une
largeur de 11 à 12m ; (ii) la pose de remblais et d’une couche de forme et (iii) la pose d’une
couche de roulement en latérite crue sur 20 cm conformément au gabarit routier.
1.3. Zone d’influence du projet
Sur le plan environnemental, la zone d’influence directe du projet est constituée par l’emprise
directe de la route concernée par les travaux. Au niveau social, la zone d’influence est plus
étendue dans la mesure où la RN 4 et le tronçon de la boucle des Kalounayes sont situés dans
les régions de Ziguinchor et de Sédhiou, particulièrement dans les départements de Bounkiling,
Bignona et Ziguinchor. Ces trois départements constituent au plan socio-économique, la Zone
d’influence Directe du Projet (ZIDP). Par ailleurs, la RN4 faisant partie du corridor routier
Transafricain N°7 Dakar-Lagos, la Zone d’Influence Élargie (ZIEP) du projet au niveau socio-
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économique couvre les régions de Dakar, Thiès, Kaolack au niveau du Sénégal, ainsi que la
Gambie et la Guinée Bissau. Dans la ZIDP, les routes et pistes permettront d’améliorer la
desserte de cinquante-deux (75) villes et villages dans le cas de la RN4 et vingt-quatre (24)
villages dans le cas de la boucle des Kalounayes. La Figure 1 présente la localisation du projet.
Figure 1 : Localisation du projet
La ZIDP est caractérisée par une abondance de la végétation et de la faune. En termes
démographiques, la population de la région de Ziguinchor est estimée à 565.940 habitants soit
environ 4% de la population du Sénégal en 2014. Cette population est répartie de la manière
suivante :
Tableau 1 : Répartition de la population de la région de Ziguinchor
Département Masculin Féminin Total
Ziguinchor 129 837 126 010 255 855
Bignona 134 880 125 396 260 275
Oussouye 25 712 24 097 49 810
Région 290 429 275 511 565 940
Compte tenu de l’importance des potentialités multiformes dont dispose la zone, les activités
principales auxquelles s’adonnent les populations sont : l’agriculture, la pêche, l’élevage,
l’exploitation forestière, le tourisme ; le commerce et l’artisanat.
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2. LES IMPACTS POTENTIELS DU PROJET
Les travaux prévus dans le cadre du projet consisteront en la réhabilitation ou construction des
routes/pistes en suivant le tracé existant, avec des aménagements spéciaux tels que des aires de
stationnement aux traversées des agglomérations ou des zones d’arrêt d’urgence en section
courante. Les travaux porteront essentiellement sur : (i) l’installation de chantier, (ii) le
dégagement des emprises, (iii) le terrassement, (iv) la construction des chaussées, (v) le
revêtement, (vi) l’assainissement et la construction de petits ouvrages, (vii) la signalisation pour
les besoins de la sécurité routière, (viii) la réalisation d’infrastructures connexes et la mise en
œuvre de mesures environnementales à prendre en compte dans le cadre du projet. Ces travaux
donneront lieu à des impacts sur les milieux biophysiques et socio-économiques.
Les EIES préparées dans le cadre du projet ont permis d’identifier les impacts tant positifs que
négatifs du projet sur l’environnement biophysique et socio-économique. Le résumé du PARA
se focalise sur les impacts négatifs relatifs à la réinstallation, tout en rappelant les impacts
positifs attendus du projet.
2.1. Impacts positifs
L’exécution du projet engendrera des retombées socio-économique positives dont les
principales sont les suivantes :
• L’accroissement des activités commerciales le long des axes concernés : la
présence des chantiers et de leurs personnels stimulera de manière temporaire
l’activité commerciale des agglomérations traversées, contribuant à
l’amélioration des conditions de vie des populations par le développement
d’activités génératrices de revenus, notamment pour les femmes.
• La création d’emploi pour les jeunes pendant les travaux: pour les besoins des
chantiers, la main d’œuvre temporaire sera embauchée dans les localités
traversées. Il est prévu la création d’environ entre 1 500 et 2 000 emplois pendant
les travaux. Pendant l’exploitation les emplois 400 et 500 emplois sont prévus.
Un accent particulier sera mis sur la création d’emplois pour les jeunes par la
mise en place de chantier-écoles pendant les travaux.
• Désenclavement des régions de Ziguinchor et Sédhiou et l’accès aux
infrastructures socio-économiques: la réhabilitation de la RN4 viendra faciliter
les échanges sous-régionaux mais également intérieurs. Un autre avantage
majeur sera la meilleure pénétration parmi les populations riveraines des
programmes de développement gouvernementaux ou non gouvernementaux
concernant notamment l’approvisionnement en eau, la santé publique,
l’éducation, les productions rurales et halieutiques et la promotion féminine.
• L’amélioration de l’accès aux zones touristiques: la réhabilitation des routes et
pistes aura un effet bénéfique sur le tourisme local et international dans la
mesure où il permettra de mieux valoriser les ressources éco touristiques des
régions de Ziguinchor et Sédhiou.
Sur le plan environnemental, la création de la route permettra de gérer le ruissellement et
d’éviter le ravinement. Par ailleurs, les ouvrages de franchissement auront un impact indirect
sur la gestion des bassins versants et la zone des rizières.
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2.2. Impacts négatifs
Le projet donnera lieu à divers impacts négatifs sur le plan social, qui ont été pris en
considération dans l’étude d’impact environnemental et social. Dans le cas spécifique de la
libération des emprises routières, l’occupation du chantier et les structures auxiliaires du projet
auront des impacts sur le milieu humain.
L’identification des impacts du projet en termes de réinstallation a été effectuée en suivant la
méthodologie suivante : (i) visites de terrain et enquêtes auprès des Personnes Affectées par le
Projet (PAP) avec prise de points GPS ; (ii) prise de vue avec illustration des impacts et (iii)
cartographie des différents points et objets affectés.
L’identification des impacts a été effectuée le long des axes routiers connaissant une
prédominance des occupations périodiques lors des marchés hebdomadaires appelés loumas.
S’ajoute à cette occupation périodique des occupations permanentes notées le long des axes
routiers. Au moyen d’illustrations photographiques, les occupations de la zone d’emprise ont
été relevées aux endroits suivants :
• Sur l’axe Sénoba-Ziguinchor-Mpack : la localité de Sénoba, le louma de Saré Al Kali,
le louma de Touba Mouride (tous les samedis), la commune de Médina Wandifa, le
louma de Bounkiling ; le louma de Bounghary, le village d’Antenne de Kamonguone,
la commune de Oulampane, le village de Badiouré, la commune de Bignona, le village
de Tobor, la commune de Ziguinchor et le village de Mpack ;
• Sur la Boucle des Kalounayes : la commune de Ounk, le village de Sindialo et le village
de Diéba.
Les impacts sociaux sont exclusivement identifiés sur la RN4, notamment aux entrées des villes
et se traduisent par des déplacements temporaires ou définitifs de commerçants, entraînant des
pertes de revenus et de structures. Il s’agit principalement de :
• La perte de 4 bâtiments à usage d’habitation et de commerce (boutiques) ;
• La perte de 166 places commerciales (tables avec hangars) dans les marchés ;
• La perte de 7 cantines.
Il faut noter que les inventaires entrepris dans le cadre de ce PARA n’ont pas identifié de perte
de terres ou autre biens le long des pistes à réhabiliter, notamment la boucle des Kalounayes.
Cependant, en dehors des pertes sus-indiquées il convient de noter que, durant l’exécution des
travaux, il est probable que des pertes d’arbres et de parcelles agricoles soient enregistrées lors
de la création de déviations ou de l’exploitation des zones d’emprunt. Ces pertes potentielles
seront prises en charge par l’entrepreneur.
3. OBJECTIFS ET PRINCIPES DU PARA
Les objectifs poursuivis par le présent Plan d’action de réinstallation abrégé (PARA) sont les
suivants :
• minimiser, dans la mesure du possible, la réinstallation involontaire en étudiant toutes
les alternatives possibles durant la conception du projet ;
• procéder à un recensement exhaustif des personnes touchées et un inventaire exhaustif
des biens par projet ;
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• s’assurer que les personnes affectées soient consultées et aient l’opportunité de
participer à toutes les étapes charnières du processus d’élaboration et de mise en œuvre
des activités de réinstallation involontaire et de compensation ;
• s’assurer que les indemnisations soient déterminées en rapport avec les impacts subis
afin de vérifier qu’aucune personne affectée par le projet ne soit pénalisé de façon
disproportionnée ;
• s’assurer que les personnes affectées (incluant les personnes qui seront identifiées
comme étant vulnérables) soient assistées dans leurs efforts pour améliorer leurs
moyens d’existence et leur niveau de vie, ou du moins les rétablir à leur niveau d’avant
le déplacement ou à celui d’avant la mise en œuvre du Projet, selon le cas le plus
avantageux pour elles ;
• s’assurer que les activités de réinstallation involontaire et de compensation soient
conçues et exécutées en tant que programme de développement durable, fournissant
suffisamment de ressources d’investissement pour que les personnes affectées par le
projet aient l’opportunité d’en partager les bénéfices.
4. CADRE JURIDIQUE
Le cadre juridique fait référence aux dispositions légales et réglementaires applicables au
déplacement de populations :
• le Code civil et le décret du 26 juillet 1932 qui s’appliquent au domaine des particuliers ;
• la loi n° 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national ;
• le décret N°64-573 du 30 juillet 1964 fixant les conditions d’application de la loi relative
au domaine national ;
• le décret N° 72-1288 du 27 octobre 1972 relatif aux conditions d’affectation et de
désaffectation des terres du domaine national comprises dans les communautés rurales ;
• la loi n° 76-66 du 2 juillet 1976 portant Code du Domaine de l’Etat ;
• la loi N°76-67 du 02 juillet 1976 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique
et aux autres opérations foncières d’utilité publique ;
• la loi n° 96-06 du 22 mars 1996 portant Code des collectivités locales ;
• la loi N°2011-O7 du 10 mars 2011 portant régime de la propriété foncière ;
• la loi de 2014 portant axe 3 de la décentralisation avec la communalisation intégrale ;
Au-delà des procédures nationales qui régissent le déplacement de populations, il existe au plan
international des politiques applicables à la réinstallation involontaire, à l’instar de la politique
opérationnelle de sauvegarde de la Banque Africaine de Développement OS2.
Les principales exigences de cette politique sont les suivantes :
• la réinstallation involontaire doit autant que possible être évitée ou minimisée, en
envisageant des variantes dans la conception du projet ;
• les personnes déplacées doivent être consultées et doivent participer à la planification
et à l'exécution des programmes de réinstallation ;
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• lorsqu'il est impossible d'éviter la réinstallation, les actions de réinstallation doivent être
conçues et mises en œuvre en tant que programmes de développement durable, en
mettant en place des ressources suffisantes pour que les personnes déplacées par le
projet puissent profiter des avantages du Projet ;
• les personnes déplacées doivent être assistées dans leurs efforts pour améliorer leur
niveau de vie, ou au moins pour le restaurer à son niveau d'avant le déplacement ;
La comparaison entre le cadre juridique national et la sauvegarde opérationnelle 2 de la BAD
fait ressortir des points de convergence et des points de divergence. Les points de convergence
portent sur l’éligibilité à une compensation, la date limite d’éligibilité et le type de paiement.
Les points de divergence sont relatifs à la participation des PAP, à l’assistance aux groupes
défavorisés, à l’occupation irrégulière et à la réhabilitation économique. En cas de divergence
entre le cadre juridique national et la politique de sauvegarde opérationnelle, l’approche la plus
avantageuse pour les PAP est retenue.
5. CONSULTATION ET PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE
L’organisation de l’information et la communication avec les autorités villageoises a été faite
au cours de réunions de sensibilisation. Les échanges sur le projet se sont déroulés de manière
participative. Les points abordés ont porté sur la nature et la durée des travaux, le début des
travaux et l’employabilité des jeunes résidant dans les localités concernées par le projet. Les
personnes affectées par le projet ont également demandé des informations sur la date prévue
pour le démarrage des travaux. Compte tenu de l’information fournies sur les modalités de la
politique de sauvegarde définies par la BAD dans le cadre d’un PAR, leur adhésion a été totale
et spontanée.
Environ 250 personnes dont environ 40% de femmes ont été rencontrées lors des consultations
relatives à la préparation du plan d’action de réinstallation. Outre les PAP, les catégories
d’acteurs consultés sont les suivantes :
• Les populations des localités traversées ;
• Les groupements de femmes ;
• Les occupants des gares routières ;
• Les délégués de marchés ;
• Les chefs de villages ;
• Les autorités administratives régionales et nationales ;
• Les services techniques de l’État (Environnement et établissements classés,
eaux et Forêts ; Élevage, Hydraulique, Urbanisme et habitat, Travail et sécurité
sociale, Développement Rural etc.).
La participation communautaire a également concerné les séances de restitution sur le PARA
qui ont été organisées à Bounkiling le 12 février. Au cours de l’audience publique de validation
de l'EIES des Kalounayes organisée à Coubanao le 14 février, les informations sur le PARA et
plus précisément sur l’accompagnement social, ont été partagées.
Enfin, les séances de restitution et de validation du 15 février et du 20 au 23 mars 2018 à
Ziguinchor et à Bounkiling ont permis de confirmer aux populations que le projet
d’aménagement et de bitumage de la boucle des Kalounayes et de Bignona, est devenu une
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réalité. Par ailleurs, les différents arrêtés portant sur la constitution des comités de pilotage du
PARA, de la mise en place des Commissions Départementales d’Evaluation des Impenses, ont
été pris entre le 22 et le 29 janvier par les autorités de Ziguinchor, Bignona et Bounkiling. Les
thèmes abordés lors de ces consultations ont porté sur les aspects suivants : (i) la présentation
du projet, (ii) les impacts potentiels, (iii) les objectifs du PARA et du mesures sociales, (iv) les
résultats des enquêtes socio-économiques, (v) l’éligibilité à la compensation (types de pertes,
principes et barèmes de compensation), (vii) les principales mesures de réinstallation, (viii) la
structure organisationnelle du projet et (ix) le processus de gestion des litiges. Un enjeu
particulier ressorti des discussions est le calendrier prévisionnel de la réinstallation surtout pour
les cantines de Bignona qui sont trop proches de la route. Il en est de même sur certains marchés
hebdomadaires surtout celui de Touba Mouride qui a tendance à occuper totalement l’axe de la
RN4. Ces préoccupations seront prises en considération par le calendrier du projet qui
s’assurera de la fonctionnalité des nouvelles plateformes de marché avant le début des travaux.
6. ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES
6.1. Recensement
Le recensement effectué a permis de dénombrer 177 personnes impactées par les projets
localisés uniquement le long de la RN4. Conformément aux études de l’ANSD, la
représentation ethnique sur l’axe Sénoba- Ziguinchor-Mpack est composée de Diolas,
Mandingues et Mancagnes. Par contre, la Boucle des Kalounayes est essentiellement habitée
par les Diolas. Parmi les personnes recensées, on constate une prédominance des femmes.
Historiquement, ce sont les femmes qui s’adonnent au petit commerce des produits locaux le
long du corridor de la RN4. Ce commerce de proximité permet d’avoir des compléments de
revenus, tout en étant peu éloigné de la résidence familiale. En raison du développement des
cantines, les carrefours sont devenus de petits marchés non autorisés (cas de Bignona).
Le tableau ci-après met en exergue la répartition du recensement des PAP par département et
par sexe.
Tableau 2 : Répartition des PAP
Les PAP sont donc composés de 60 % de femmes et de 40 % d’hommes dont les moyens de
subsistance sont essentiellement constitués des revenus de leur commerce. Dix-huit personnes
vulnérables sont à priori identifiées parmi les PAP, notamment des femmes chef de ménages
(veuves et divorcées).
Département Nombre Homme Femme
Ziguinchor 14 03 11
Bignona 101 43 58
Bounkiling 62 25 37
TOTAL 177 71 106
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6.2. Eligibilité
En matière de réinstallation involontaire, la SO2 identifie trois groupes de personnes déplacées
qui ont droit à une indemnité ou à une assistance de réinstallation pour la perte de terres ou
d’autres biens en raison du projet :
a) Celles qui ont des droits légaux formels sur les terres ou autres biens reconnus en vertu
des lois du Sénégal. Cette catégorie inclut les personnes qui résident physiquement à
l’emplacement du projet et celles qui seront déplacées ou pourraient perdre l’accès ou
subir une perte de leurs moyens de subsistance à la suite des activités du projet. On a
constaté tout au long des axes routiers un nombre important d’activités commerciales
mobiles. La contrainte pour les fixer dans des marchés structurés pose problème ;
b) Celles qui n’auraient pas de droits légaux formels à la terre ou à d’autres actifs au
moment du recensement ou de l’évaluation, mais peuvent prouver qu’elles ont une
réclamation qui serait reconnue par les lois coutumières du pays. Cette catégorie
comprend les personnes qui ne résideraient pas physiquement à l’emplacement du projet
ou des personnes qui ne disposeraient pas d’actifs ou de sources directes de subsistance
provenant du site du projet, mais qui ont des liens spirituels ou ancestraux avec la terre
et sont reconnus par les collectivités locales comme les héritiers coutumiers. Selon les
droits coutumiers d’utilisation des terres du pays, ces personnes peuvent également être
considérées comme titulaires de droits, si elles sont métayers, fermiers, migrants
saisonniers ou familles de nomades qui perdent leurs droits d’utilisation.
c) Celles qui n’ont pas de droits légaux ou de réclamation reconnaissables sur les terres
qu’elles occupent dans le domaine d’influence du projet, et qui n’appartiennent à aucune
des deux catégories décrites ci-dessus, mais qui, par elles-mêmes ou via d’autres
témoins, peuvent prouver qu’elles occupaient le domaine d’influence du projet pendant
au moins 6 mois avant une date butoir établie par l’emprunteur ou le client et acceptable
pour la Banque. Ces catégories ont droit à une assistance à la réinstallation en lieu et
place de l’indemnisation pour la terre afin d’améliorer leur niveau de vie antérieur
(indemnité pour perte d’activités de subsistance, de ressources foncières communes, de
structures et cultures, etc.).
6.3. Date butoir
La date limite d'éligibilité arrêtée correspond à la date d’achèvement des opérations de
recensement au-delà de laquelle aucune perte ou activité n’est éligible à une compensation. A
ce titre, il incombe à l’autorité administrative de fixer la date officielle qui consacre la fin du
recensement à travers un arrêté qui fera l’objet d’une large diffusion auprès des PAP. Le
recensement a été fait avant la publication des arrêtés. Mais, la communication sur l’étude PAR
a défini comme date butoir le 01 janvier 2018.
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7. ÉVALUATION ET INDEMNISATION DES PERTES
7.1.Principes d’indemnisation
Le PAR est adossé sur les principes directeurs suivants :
• les personnes affectées doivent être consultées et participer à toutes les étapes
charnières du processus d’élaboration et de mise en œuvre du PAR ;
• les barèmes d’indemnisation doivent être fixés pour permettre aux PAP de ne
pas subir un préjudice et de se retrouver dans des conditions similaires ou
meilleures à celles d’avant-projet une fois la réinstallation achevée ;
• toutes les personnes affectées doivent être indemnisées sans discrimination de
nationalité, d’appartenance ethnique, culturelle ou sociale ou de genre à moins
que ces facteurs n’accroissent la vulnérabilité des PAP et justifient alors des
mesures d’appui bonifiées ;
• les indemnisations doivent faciliter l’intégration économique et sociale des
personnes ou des communautés déplacées dans les communautés d’accueil en
évitant de créer des conflits entre les deux groupes ;
• les personnes affectées doivent être indemnisées avant leur déplacement effectif
soit au moment de l’expropriation des biens et des terres qui s’y trouvent ou du
démarrage des travaux du projet, le premier à survenir de ces évènements étant
retenu ;
• le processus d’indemnisation et de réinstallation doit être équitable, transparent
et respectueux des droits humains des PAP.
Les principes d’indemnisation sont déclinés dans le tableau suivant :
Tableau 3 : Principes d’indemnisation retenus
Types de pertes Catégorie de PAP Principe d’indemnisation
Pertes foncières Propriétaire de
bâtiment-boutique
Indemnisation en espèces calculée sur la
base du prix en cours du marché plus les
coûts de transaction
Pertes de structures
bâtiment/boutique
Propriétaires de
bâtiment-boutique
Indemnité en espèces calculée en
fonction du coût de remplacement à neuf
Pertes de tables Propriétaire d’une place
d’affaire avec table
Indemnité en espèces calculée sur la
base d’un forfait
Pertes de cantines Propriétaire d’une place
d’affaire avec table
Indemnité en espèces calculée sur la
base d’un forfait
Perte de revenus
Propriétaire d’une place
d’affaire avec des biens
tables
Indemnité calculée sur la base d’un
forfait journalier pendant 45 jours plus
une assistance à la relocalisation Propriétaire d’une place
d’affaires avec des
cantines
Propriétaire d’une place
d’affaire avec bâtiment-
boutique
13
7.2. Evaluation des indemnisations
Les ménages affectés n’ont pas de titre d’occupation formelle et s’appuient sur le droit
coutumier. Le droit coutumier étant reconnu selon les principes de ce PARA, l’indemnisation
des bâtiments a été calculée sur la base d’un estimatif. La perte a été calculée sur la base d’un
m2 de foncier équivalent à 15 000 F CFA. La superficie indemnisée est de 200 m2 par bâtiment
correspondant à la taille maximale des bâtiments affectés. Selon la Direction du cadastre,
comité ad hoc du Ministère des finances, les bâtis sont indemnisés selon le barème suivant
correspondant au coût du m2 :
• 19 000 F CFA pour le bâti en banco (argile stabilisé) avec enduit ciment et toiture en
zinc,
• 7 000 FCFA si la toiture est en chaume,
• 100 000 FCFA pour le bâti en dur avec dalle,
• 140 000 FCFA pour le bâti avec dalle carrelage (source).
La Direction du cadastre pour un acte de bail estime le barème du foncier en milieu rural à 7
500 le m2. Dans le cadre de ce PAR, le m2 du foncier dans le cadre du marché actuel en milieu
rural a été fixé à 60 000 F CFA, le prix du foncier ayant connu une inflation du fait du retour
des migrants. Le tableau suivant estime les pertes de terrains et de bâtis. Les quatre bâtiments
perdus ont une superficie d’environ 15 m2 chacun. Le montant de l’indemnisation pour la perte
de bâtiments sera donc de 3 600 000 FCFA.
Le coût de remplacement des tables perdues a été calculé sur la base d’un forfait de 10 000 F
CFA par unité. Mais, les pertes de revenus sont estimées pour les tabliers à 15 000 F CFA par
jour de vente. Sur la base des données du recensement, ce forfait journalier sera accordé
systématiquement à tous les PAP et pourra être ajusté à la hausse si une personne affectée
démontre des revenus journaliers supérieurs. Les travaux routiers pourraient avoir des
incidences sur la vente des produits pour le temps d’intervention de l’entreprise sur cette portion
du tronçon. Les pertes de revenus qui en découlent, sont calculées sur la base d’un arrêt de 45
jours. Pour ce qui concerne les cantines, le forfait sur l’équipement est estimé à 200 000 F CFA
sur la base des prix du marché. Les tableaux suivants évaluent les indemnisations.
Tableau 4 : Evaluation des pertes de revenus
Perte journalier
en FCFA
Nombre de
personnes
indemnisées
par catégorie
Montant indemnité
unitaire en FCFA
Montant
indemnité sur 45
jours en FCFA
[0-5000] 111 10 000 49 950 000
[6000-10000] 57 15 000 38 475 000
[11000-15000] 4 20 000 3 600 000
[16000-20000] 2 25 000 2 250 000
[21000-25000] 0 30 000 0
[26000-30000] 0 35 000 0
[31000-35000] 3 400 000 5 400 000
Totaux 177 148 275 000
14
Tableau 5 : Evaluation des pertes de tables
Département Nombre de tables Forfait /j Pertes de tables
Sédhiou 57
10 000
570 000
Bignona 100 1 000 000
Ziguinchor 14 140 000
Total 171 10 000 1 710 000
Tableau 6 : Evaluation des pertes de cantines
Département Nombre de
cantines Forfait cantine Total perte cantine
Sédhiou 4
200 000
800 000
Bignona 3 600 000
Total 7 200 000 1 400 000
Le coût total des indemnisations est estimé à 156 785 000 F CFA.
8. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE
La cadre institutionnel regroupe les acteurs institutionnels qui contribuent à la mise en œuvre
du PARA à savoir :
• L’AGEROUTE : en tant que maître d’ouvrage, l’AGEROUTE assure la coordination et
la supervision des activités liées à l’élaboration et à la mise en œuvre du Plan Abrégé
de Réinstallation. Il lui incombe de mobiliser les ressources financières et humaines
idoines en vue d’une mise en œuvre efficace du présent PARA. L’AGEROUTE, à
travers sa cellule environnement dédiera un responsable en charge de la supervision du
présent projet.
• Les structures de l’administration décentralisée et déconcentrée comme l’administration
territoriale et locale, la Commission Départementale de Recensement et d’Evaluation
des Impenses(CDREI), la Commission de Conciliation et les Comités Locaux de
Médiation ;
• L’Administration Territoriale et Locale : l’Administration territoriale assume des
fonctions régaliennes et de contrôle de légalité. Elle est chargée de veiller à la sécurité
des biens et des personnes et à la conformité des opérations de déplacement et de
réinstallation des populations avec les lois et les règlements en vigueur.
L’Administration locale veillera à l’équité et à l’effectivité des opérations
d’indemnisation et au suivi de l’exécution des mesures d’accompagnement destinées à
15
améliorer les conditions de vie des populations affectées par les travaux de la
réhabilitation de la RN4 et du bitumage de la Boucle des Kalounayes.
• La Commission Départementale de Recensement et d’Evaluation des Impenses
(CDREI). Elle est composée de 12 membres représentant les structures administratives
et techniques au niveau régional. La CDREI est mise en place dans le cadre du présent
PARA, et a pour missions de : (i) arrêter les évaluations techniques et financières de
toutes les installations se trouvant dans l’emprise de la route RN4 ; (ii) recueillir et
arrêter de manière définitive, le mode de compensation des PAP après choix définitif de
ces dernières ; (iii) calculer sur une base technique et sur des paramètres à l’échelle des
valeurs financières actuelles, les montants justes à allouer à chaque PAP dans le cadre
de la compensation des pertes de revenus financiers et (iv) établir un rapport final
d’exécution à l’issue des opérations de libération des emprises.
• La Commission de Conciliation comprend les instances administratives et techniques
régionales, mais également un représentant de chacune des communes affectées par le
projet. Elle aura pour mission d’évaluer les compensations qui seront allouées aux PAP
sur la base des barèmes fixés par la CDREI. L’accord conclu ente ladite commission et
la PAP concernée est matérialisé à travers un acte.
• Les Comités Locaux de Médiation : les Comité Locaux de Médiation (CLM) seront des
structures locales de proximité à créer dans le cadre de la mise en œuvre du PAR au
niveau des départements ou des arrondissements situés dans la zone d’influence du
projet.
• La société civile à travers les ONG et les Organisations Communautaires de Base
(OCB).
9. MECANISME DE REGLEMENT DES RECOURS
Dans le cadre de la mise en œuvre du présent PAR, il est prévu la mise en place d’un dispositif
de gestion des réclamations et conflits qui peuvent résulter entre autres, des cas de figure
suivants :
• erreurs dans l'identification des PAP et l'évaluation des biens ;
• conflit sur la propriété d'un bien ;
• désaccord sur l'évaluation d'un bien ;
• autres problèmes familiaux ayant pour résultat des conflits entre héritiers ou membres d'une
même famille sur la propriété ou sur les parts d'un bien donné ;
• conflit sur la propriété d'une activité artisanale/commerciale (propriétaire du fonds et
exploitant différents, donc conflits sur le partage de l'indemnisation) ;
Le mécanisme de règlement des recours repose sur le principe de subsidiarité tel que décliné
dans le schéma suivant :
16
Figure 2 : Processus de gestion des plaintes
PAP
CDREI
Traitement et
Vérification
(2 Jours)
Non
Confirmation
Confirmation
et Intégration
Saisine Comité
Régional de la
médiation
Tribunal
17
Au regard du dispositif ci-dessus, la Commission départementale de recensement et
d’évaluation des impenses (CDREI) constitue la première instance chargée de la résolution des
réclamations et litiges. En cas de désaccord, le recours est soumis pour instruction au Comité
Régional de Médiation. Ce Comité recevra et traitera les plaintes et devra favoriser leur
règlement à l’amiable. En cas de désaccord au niveau du Comité Régional de Médiation, le
recours est transmis au Tribunal Régional ou de Grande instance qui constitue la dernière étape
de la procédure de règlement des recours.
10. SITES DE REINSTALLATION ET INTEGRATION AVEC LES COMMUNAUTES
D’ACCUEIL
De manière générale, le dispositif de réinstallation des personnes impactées ne nécessite pas un
déplacement éloigné. Des réunions ont été tenues avec les populations résidentes et les chefs
de village afin d’identifier des sites de réinstallation des loumas. Pour les loumas de Saré Alkaly
et de Touba mouride les sites choisis par les autorités locales sont confinés au centre de l’habitat
à une distance moyenne de 30 m par rapport à la RN4. Cette proximité était une des conditions
majeures pour que les personnes affectées acceptent de quitter le corridor de la RN 4. Pour le
marché de Bignona les occupants de la route ont opté pour un déplacement vers le site de
l’actuelle gare routière, avec l’idée de transférer la gare routière et celle des gros porteurs vers
la limite sud de la commune précisément à la lisière de la commune de Niamone. Le site choisi
pour les commerçants de Tenghory est localisé à 2 km de la nationale sur un espace contigu au
poste de santé. La proximité de ces deux entités constitue pour la commune la naissance d’un
quartier central ou toutes les infrastructures sociales de base seront installées.
Ces orientations ont été retenues au cours des rencontres et discussions avec les autorités locales
(Préfet et sous-préfet) les autorités communales (Maire et conseillers), les représentants des
marchés (marché de Tenghory et marché de Bignona) et enfin avec les responsables des
transporteurs. La confirmation de ces choix sera effectuée par la commission départementale
de recensement et d’évaluation des impenses. La recommandation retenue est la réalisation de
ces infrastructures dès le démarrage des travaux et avant tout déplacement.
11. MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Conformément aux directives de la sauvegarde opérationnelle, le PAR doit être exécuté comme
un programme de développement. C’est ainsi qu’il est prévu la mise en œuvre de mesures
d’accompagnement dans une optique d’amélioration des conditions de vie des populations
impactées. C’est ainsi que les PAP pourront bénéficier de différentes formes
d’accompagnement.
• Aide à la réinstallation
Une aide forfaitaire de 250 000 FCFA sera allouée aux PAP au titre de l’assistance à la
réinstallation. Pour les PAP perdant des bâtiments ce montant facilitera leur réinstallation et la
formalisation des titres de propriété. Pour les autres PAP, cette aide sera utile pour la
formalisation de leur activité commerciale. Le montant total pour l’assistance à la réinstallation
est de 44 250 000 FCFA.
18
• Appui à la construction de murs de clôture
Lors de visites de terrain, il a été constaté que certains établissements scolaires situés sur le long
des axes routiers ne disposent pas d’un mur de clôture. Il est donc envisagé la construction de
murs de clôture pour des mesures de sécurité lors de l’exécution des travaux. Afin d’harmoniser
l’état des infrastructures, les écoles retenues pour la réfection de leurs clôtures seront également
réhabilitées dans le cadre des aménagements connexes. Ces travaux sont estimés à 10 millions
FCFA.
• Appui administratif à la constitution des dossiers individuels
La structure chargée de la mise en œuvre du PARA prépare les dossiers individuels des PAP
en vue du paiement de leur indemnisation. Si la PAP ne dispose pas de ces documents
administratifs, il revient à la structure chargée de la mise en œuvre du PARA de fournir un
appui pour l’obtention des pièces administratives dans les délais requis.
• Sensibilisation sur l’utilisation rationnelle des compensations
Dans une perspective de sécurisation des compensations perçues par les PAP, il s’avère indiqué
d’organiser des séances de sensibilisation pour une utilisation à bon escient des indemnisations.
Cette démarche obéit au souci d’inciter les PAP à effectuer des investissements productifs de
leur compensation.
• Appui à l’identification et à la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus
L’un des objectifs du PAR est l’amélioration des conditions de vie des PAP pour leur permettre
de bénéficier des retombées du Projet. Des lignes de crédit en faveur des femmes pratiquant
des activités commerciales le long du corridor, visant le soutien d’activités rémunératrices sont
prévues. Un montant de 15 millions CFA financé par l’AGEROUTE est prévu à cet effet.
• L’assistance à la vulnérabilité par l’entremise d’appuis spécifiques pour la mise
en œuvre de microprojets porteurs
A cet égard, il s’agira d’identifier les groupes défavorisés parmi les personnes impactées par le
Projet sur la base de critères pertinents. Il revient à la structure chargée de l’exécution du PARA
d’élaborer des micro-projets à l’intention des groupes défavorisés. Un montant de 5 millions
est mis en réserve pour cette assistance.
• Le renforcement des capacités techniques et de gestion des PAP
Pour permettre aux PAP de mener à bien leurs activités, il se révèle pertinent d’organiser des
séances de formation pour le renforcement de leurs capacités techniques et managériales.
Quatre séances de formation visant à chaque session une cohorte de 20 femmes sont prévues.
Ces activités seront financées par l’Ageroute. Un montant de 4 460 000 F CFA est mis en
réserve pour cette activité.
Le tableau suivant résume les coûts et la responsabilité institutionnelle des mesures
d’accompagnement :
19
Tableau 7 : Coûts des mesures d’accompagnement
Mesure d’accompagnement Coût(en
FCFA)
Responsable
Assistance à la réinstallation 44 250 000 AGEROUTE pour le
financement
Appui à la construction de murs de
clôture d’établissements scolaires
10 000 000 AGEROUTE pour le
financement
Appui administratif à la constitution
des dossiers individuels
Non
applicable
Consultant chargé de la mise en
œuvre du PAR
Sensibilisation sur l’utilisation
rationnelle des compensations
Non applicable Consultant chargé de la mise en
œuvre du PAR
Appui à l’identification et à l’exécution
d’activités génératrices de
revenus(AGR)
Mise en place de ligne de crédit pour les
femmes (fonds de garantie)
15 000 000
Consultant chargé de la mise en
œuvre du PAR pour
l’identification des AGR
AGEROUTE pour le
financement des AGR
Assistance à la vulnérabilité
5 000000 F
Consultant chargé de l’exécution
du PAR pour l’élaboration des
micro-projets
AGEROUTE pour le
financement
Renforcement des capacités techniques
et de gestion (4 séances de cohorte de
20 femmes) 4 460 000
Consultant chargé de la mise en
œuvre du PAR pour
l’organisation des séances
AGEROUTE pour le
financement des séances
La construction de nouvelles plateformes de marchés hebdomadaires est prévue pour les
marchés suivants :
• Sare Alkali situé sur le corridor ;
• Touba Mouride situé sur le corridor ;
• Médina Wandéfa situé sur le corridor ;
• Bounkiling hors corridor ;
• Bounghary situé sur le corridor.
Le coût de reconstruction de ces marchés est estimé à deux cent millions de francs FCFA (200
000 000 FCFA). La sélection des sites de reconstruction de ces marchés sera effectuée en
collaboration avec les autorités locales et les communautés pour la mise à disposition de terrains
communaux. Les coûts de ces marchés sont pris en compte dans les activités connexes du
PGES.
20
12. COUTS DU PARA
Le budget du PARA est synthétisé dans le tableau suivant.
Tableau 8 : Coûts du PARA
RUBRIQUES MONTANTS (en F CFA)
Budget des compensations
Pertes de bâtiment-boutiques 3 600 000
Pertes d'équipements Tables et Cantines 3 110 000
Pertes de revenus 148 275 000
Accompagnement
Accompagnement social 29 460 000
Aide à la réinstallation 44 250 000
Assistance à la vulnérabilité 5 000 000
Mise en œuvre et suivi du PAR
Budget de mise en œuvre 35 000 000
Suivi du PAR 21 700 000
Sous-total 290 395 000
Imprévus 10% 29 039 500
TOTAL 319 434 500
Le budget estimatif de ce PAR Abrégé est de l’ordre de 319 434 500 F CFA pour 177 Personnes
Affectées par le Projet.
13. CALENDRIER D’EXECUTION
Le calendrier d’exécution du projet est basé sur un estimé par le projet d’un démarrage des
travaux en début de l’année 2019. Ces dates sont sujettes à changement en fonction du
calendrier de mise en œuvre du projet.
21
Tableau 9 : Calendrier d’exécution du PARA
Activité Sous-activité Dates
Validation du PAR
Séances de validation du rapport PAR à travers
des consultations publiques avec les PAP
10-02-2018
Séance de restitution du PAR avec les acteurs
institutionnels
14/02/2018
Séances de restitution du PAR avec les PAP 15/02/2018
20-23/03/2018
Processus de
libération des
emprises
Actualisation des données du recensement Mai 2018
Constitution des dossiers individuels Mai 2018
Négociation et signature des ententes Mai 2018
Paiement des compensations Juillet 2018
Notifications des sommations Novembre 2018
Libération des emprises Décembre 2018
Identification des sites de réinstallation des
plateformes commerciales
Décembre 2018
Mécanisme de
gestion des recours
Recueil et enregistrement des recours Mai 2018
Traitement des recours avec les instances de
résolution
Juin 2018
Mise à jour de la base de données pour les recours
concluants
Décembre 2018
Mise en œuvre des
mesures de
réinstallation
Identification des PAP vulnérables Mai 2018
Appui à la réinstallation physique et économique Septembre 2018
Appui à l’identification d’AGR pour les PAP
vulnérables
Octobre 2018
Appui à la mise en œuvre des AGR Janvier 2019
Suivi-évaluation de
l’exécution du PAR
Suivi des activités de mise en œuvre du PAR Mars 2019
Evaluation de la réinstallation des PAP
Mars 2019
Clôture de la
réinstallation
Elaboration d’un rapport final de la réinstallation Avril 2019
14. SUIVI-EVALUATION
Le suivi sera effectué au moyen d’indicateurs sur les activités ci-après afférentes à la mise en
œuvre du PAR :
• l’information et la consultation ;
• la signature des accords avec les PAP ;
• le paiement des compensations ;
• la libération des emprises ;
• la participation des PAP ;
• l’accompagnement des PAP.
Le tableau suivant synthétise les activités, indicatrices et responsables du suivi de la mise en
œuvre du PARA.
22
Tableau 10 : Suivi de la mise en œuvre du PAR
Activités Mesures de
suivi
Indicateurs
de suivi
Période et
fréquence
Responsable
Information et
consultation
-mesurer le
niveau de
connaissance et
d’information
- stratégie
d’information et
de
communication
-nombre de
réunions de
restitution du PAR
-nombre
d’activités
d’information
comportant sur
une composante
du PAR
- nombre de
personnes
informées et
sensibilisées
-pendant
l’exécution
du PAR sur
une base
hebdomadaire
-Consultant
chargé de la
mise en œuvre
du PAR
Signature des
accords avec les
PAP
-vérifier
l’acceptation et
l’adhésion par
rapport aux
barèmes
d’indemnisation
-vérifier que les
documents
d’accord
individuels ont
été produits
-vérifier la
signature des
accords
-pourcentage et
nombre d’accords
individuels
obtenus
-pourcentage et
nombre de PAP
passées en
Commission de
Conciliation
-pendant
l’exécution
du PAR sur
une base
hebdomadaire
-Commission
de
Conciliation
Paiement des
indemnités et
libération des
emprises
-vérifier que les
indemnités
allouées aux
PAP ont
effectivement
été reçues
-vérifier que les
indemnités ont
été payées avant
tout
déplacement
physique
-vérifier que les
PAP ont libéré
les emprises à la
date prévue
-pourcentage et
nombre de PAP
homme et femme
ayant perçu leurs
indemnités par
catégorie
-date de réception
des indemnités par
rapport à la date
de sommation de
libération des
emprises pour
chaque PAP
-pourcentage et
nombre de PAP
homme et femme
ayant libéré les
emprises par
catégorie
-après la
signature des
ententes sur
une base
hebdomadaire
-AGEROUTE
-Autorités
administratives
-Structures
financières
23
Activités Mesures de
suivi
Indicateurs
de suivi
Période et
fréquence
Responsable
Gestion des
réclamations
-vérifier que les
personnes qui
se sentent lésées
peuvent
présenter une
réclamation
-vérifier
l’acceptation et
l’adhésion par
rapport aux
barèmes
d’indemnisation
-nombre de
réclamations
enregistrées par
type
-pourcentage et
nombre de
réclamations
résolues
- délais moyen de
traitement et de
résolution
-pendant
l’exécution
du PAR sur
une base
hebdomadaire
-Autorités
administratives
-Consultant
chargé de la
mise en œuvre
du PAR
-AGEROUTE
Accompagnement
des PAP
-vérifier que les
PAP sont
sensibilisées à
sécuriser leurs
indemnités
-vérifier que les
PAP ont reçu
leur appui pour
se réinstaller
(propriétaires et
locataires)
-vérifier que les
PAP ont reçu un
appui pour
trouver un
emplacement
équivalent à
leur place
d’affaire
-vérifier que les
PAP ont
bénéficié d’un
appui pour
trouver un
terrain
équivalent
-vérifier que les
PAP ont été
dirigées vers les
services
techniques ou
autres structures
-nombre de
rencontres
effectuées dans le
cadre de
l’accompagnement
social
-nombre de PAP
qui sollicitent un
appui par
catégorie
-nombre de PAP
qui ont pu se
réinstaller
-nombre de PAP
qui ont trouvé un
emplacement
équivalent pour
leur place d’affaire
-nombre de PAP
référées aux
services
techniques ou
autres structures
- Types d’appui
accordé
-pendant
l’exécution
du PAR sur
une base
hebdomadaire
-Consultant
chargé de la
mise en œuvre
du PAR
Appui aux
groupes
défavorisés
-vérifier que
tous les groupes
défavorisés sont
visitées pour
-pourcentage et
nombre de
personnes
vulnérables ayant
-pendant
l’exécution
du PAR sur
-Consultant
chargé de la
mise en œuvre
du PARA
24
Activités Mesures de
suivi
Indicateurs
de suivi
Période et
fréquence
Responsable
planifier avec
elles leur
réinstallation
-vérifier que les
personnes
vulnérables
peuvent
compter sur un
appui
personnalisé
pendant la
période de
transition
bénéficié d’un
appui
- Types d’appui
accordé
une base
mensuelle
-AGEROUTE
Participation des
PAP
-vérifier que les
PAP ont pu
contribuer à la
mise en œuvre
du PAR
-nombre de PAP
homme et femme
ayant participé aux
réunions
d’information
pendant
l’exécution
du PARA sur
une base
hebdomadaire
AGEROUTE-
-PAP et
Consultant du
PARA
15. RÉFÉRENCES ET CONTACTS
Plan d’action de réinstallation abrégé du projet de réhabilitation de la route Sénoba-Ziguinchor-
Mpack et le désenclavement des régions Sud.
Pour de plus amples informations, veuillez prendre contact avec :
POUR LA BAD :
• Mohamed El Abass WADE, Ingénieur des transports : [email protected]
• Gisèle BELEM, Consultante Sauvegardes Sociales : [email protected]
• Moctar MBODJ, Consultant Economiste des Transports :
Pour l’AGEROUTE :
• Alioune Mané, Coordonnateur du projet : [email protected]