Juillet 2013n°19

synergieLE magazinE du gROuPE

> Partageons nos valeurs

Bruno Cavagné, vice-président de la Fédération nationale des travaux publicsL’invité PAGE 10

eiffage relève le défi du grand international L’événEmEnt PAGE 12

En PAGE 15

Grands proJets:aveC l’art

et la manière

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12-14

synergiedirecteur de la publication : Pierre Berger. Rédactrice en chef : Sandra Weigand. Rédactrice en chef adjointe : Sophie Sanchez. Ont participé à ce numéro : Frédérique Alary, Marion Bentz, Maud Breheret, Amélie Chevance, Pascale Chastras, Hélène Grimaldi, Régine Knecht, Jean-Claude Roeland, Alix de Saint André, Gaspard Sibi. Conception - Réalisation : agence@spherepublique.com. Crédits photos : Archidev, Gaël Arnaud, Ateliers 111 Architectes, Alex Béraud, Régis Bouchu/Actophoto, Philippe Dontot, Barbara Dumont, Jean-Luc Girod, Vincent Leloup, Caroline Louvet, Mohamed Khalfi, Lawrence Perquis, Philippe Pouvreau, Léonard de Serres, Gérard Tordjman, Eddie Young & Chabanne. Photothèques : APRR, Clemessy, Eiffage, Eiffage Construction, Eiffage Métal, Eiffage Énergie, Eiffage Sénégal, Eiffage Travaux Publics, Pradeau & Morin. imprimé sur Novatech Satin certifié FSC.

En page de couverture, les travaux de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire.

synergie LE MAGAZINE DU GROUPE2

4-6 EntREtiEn cRoiséstéphane abry, directeur général d’Eiffage construction métallique,

et nicolas andrivon, directeur général d’Eiffel industrie

7-9 tEmPs FoRts

10-11 L’invitéBruno Cavagné,vice-président de la FntP (Fédération nationale des travaux publics).

12-14 L’événEmEntle défi du grand internationalEiffage va se développer en Afrique et dans certains pays d’Asie.

juiLLEt 2013n°19synergie

15-20dossiER

La gestion des grands projetsEn quelques années, le groupe Eiffage s’est positionné auprès des donneurs d’ordre comme un interlocuteur pouvant apporter des solutions globales à tous leurs projets. Peu importe leur taille et leur complexité. Mais la gestion de telles opérations ne s’improvise pas. Paroles d’experts et bonnes pratiques de chantier à l’appui.

21-23 24-25

30-31

21-23 FocUstravaux dans le nucléaire : eiffage se met en ordre de marcheEdF doit mener près de 55 milliards d’euros d’investissements dans ses dix-neuf centrales françaises. Eiffage entend conforter ses positions dans ce secteur d’activité.

24-25 Un chAntiER En imAGEsCure de jouvence pour le Carreau du temple, à paris

26-29 nEWs

30-31 EnGAGEmEntsdes déchets mieux valorisésLa réduction des déchets générés par les chantiers constitue un enjeu environnemental et économique majeur. nos entreprises s’adaptent et trouvent des solutions.

32-35 initiAtivEs

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sommaire

ÉditoBon voyage sur vos autoroutesPour partir en vacances cet été et en revenir, vous emprunterez peut-être les 2 263 kilomètres du réseau aPRR & aREa, les deux grandes sociétés d’autoroutes qui font partie intégrante du groupe Eiffage. Ces deux sociétés gèrent non seulement l’a5, l’a6 et l’a39 entre Paris et Lyon ainsi que l’a31 et l’a36 en Bourgogne, mais aussi les auto routes rhônalpines (dont l’a41 et l’a43) ou encore l’a77 et l’a71 dans le centre de la France. Elles ont enregistré, l’an passé, 272 millions de passages aux péages, l’équivalent de six par seconde !Les mois de juillet et août sont évidemment une période privilégiée pour rencontrer nos clients. Les 3 et 4 août prochains, le trafic total devrait atteindre, sur l’a6, 150 000 véhicules à la barrière de péage de Fleury, en région parisienne, et près de 250 000 à celle de Villefranche-Limas, au nord de Lyon. Les 3 300 salariés du groupe aPRR affectés à l’exploitation sont particulièrement mobilisés à l’approche de ces nombreux chassés-croisés. Leurs missions sont multiples : entretien, maintenance électronique, perception du péage et gestion du trafic. Le réseau est sous haute surveillance et, au moindre signalement d’un client en difficulté, les agents autoroutiers interviendront sans délai. avec nos équipes, les entreprises s’activent afin de terminer à temps la réfection des chaussées et, à cet égard, la collaboration des branches travaux d’Eiffage est particulièrement appréciée !Plus que jamais, aPRR & aREa font de la sécurité un combat quotidien. Faut-il le rappeler, la somnolence et la fatigue sont en cause dans plus d’un accident sur trois. Le non-respect des règles élémentaires de sécurité est encore patent puisque 30 % des tués n’avaient pas bouclé leur ceinture. aussi, pour inciter les automobilistes à faire des pauses régulières, plus d’une centaine d’animations gratuites seront organisées cet été dans des espaces dédiés, tandis que de grandes enseignes de restauration proposeront de nouveaux choix. En outre, le groupe aPRR multiplie les informations sur l’état du trafic et les conseils de prudence à travers la radio autoroute info 107.7, le site mobile m.aprr.fr et l’application pour smartphones SOS autoroute tout en contribuant au système d’informations géolocalisées Coyote. alors, bon voyage sur vos autoroutes… en toute sécurité.

philippe nourryPRésidEnt-diREctEUR

GénéRAL d’APRR

Synergie : Quel est votre regard sur la branche Métal, une des grandes spécificités d’Eiffage ?

Stéphane Abry. La fierté d’appartenance à l’ex-Eiffel, dont la création remonte au célèbre constructeur de la tour Eiffel, est très grande. Bouygues et Vinci ne disposent pas d’une branche équivalente. Et nos autres grands concur rents dans le secteur à l’international en sont dépourvus. Or, Eiffage Construction Métallique symbolise « la haute couture » dans le BTP dans la mesure où nos ingénieurs sont capables de réaliser des structures métalliques très élaborées. Nous travaillons presque uniquement sur des prototypes et nous disposons de notre propre outil de production.

Nicolas Andrivon. Eiffel Industrie a elle aussi une forte histoire – l’entreprise est née en 1936 –, et une forte culture d’intervention sur les marchés privés industriels (tuyauterie, chaudronnerie, mécanique, etc.) qui peuvent constituer un important relais de croissance. Nous ne sommes pas affectés par les difficultés de financement des collectivités locales ou du marché immobilier ! Et nous sommes leaders dans nos métiers de services et adeptes du sur-mesure.

Synergie : Quels sont les axes d’amélioration et de développement de la branche ?

N.A. : À partir du moment où nous exerçons des métiers qui exigent souplesse, réactivité et proximité, il faut faire plus que par le passé preuve d’anticipation

« nous devons être force de proposition auprès de nos clients »

Stéphane Abry, directeur général d’Eiffage Construction Métallique, et Nicolas Andrivon,

directeur général d’Eiffel Industrie, souhaitent que la branche Métal soit plus offensive

sur le plan commercial et monte en puissance à l’export.

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entretien CroisÉ

Stéphane Abry Nicolas Andrivon

et de capacité d’adaptation dans un monde qui ne connaît pas une simple crise, mais une complète refonte industrielle. Il est aussi nécessaire de mieux vendre notre savoir-faire d’ensemblier et nos services d’ingénierie souvent remarquables. S.A. : Nous devons être plus offensifs en matière commerciale où nous sommes trop dans l’attente, au lieu d’être force de proposition auprès de nos clients. Et, dans le même temps, nous devons être vigilants pour nous faire dûment et intégralement payer quand il y a lieu.

Synergie : Quels types de synergies la branche Métal peut-elle générer ?

S.A. : D’abord, des synergies intra-branches. Eiffage Construction Métallique travaille avec Eiffel Industrie sur les plates-formes pétrolières offshore, avec le façadier Goyer sur les ouvrages spéciaux et avec les filiales européennes comme Eiffage Deutschland Stahltechnologie. Des synergies très fortes existent aussi entre les branches, notamment avec Eiffage Travaux Publics : notre usine de Lauterbourg s’investit à 100 % sur le très grand chantier de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire où elle réalise 14 viaducs. De même, il y a des complémentarités importantes avec Eiffage Construction dans les bâtiments.

À la différence d’Eiffage Construction et d’Eiffage Travaux Publics, Eiffage Construction Métallique ne dispose pas d’un maillage dense sur l’ensemble du territoire. Créer des synergies avec Eiffel Industrie et avec les autres branches du Groupe est essentiel pour assurer son développement. Nous devons mener un vrai travail de VRP tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du Groupe pour mieux valoriser nos compétences et notre positionnement prix. N.A. : Eiffel Industrie a beaucoup de contacts avec l’ensemble des compo santes de la branche Énergie et notamment avec la société Clemessy. Pour assurer une meilleure complémentarité entre les hommes, les sites industriels et les organisations, qui sont aussi vecteurs de gains de productivité, favoriser la fluidité des échanges est judicieux. À Bordeaux, le Groupe compte quatre sites différents situés à moins de 15 km les uns des autres ! Rassembler les équipes sur un seul établissement pourrait créer de la valeur pour tous.

Synergie : Se développer à l’international est aujourd’hui un axe stratégique pour Eiffage. Comment la branche Métal entend-elle se positionner ?

S.A. : Pour bien travailler à l’export, où Eiffage Construction Métallique réalise d’ores et déjà 45 % de son chiffre d’affaires, il faut mener un important travail commercial pour nous faire connaître auprès des donneurs d’ordre et des décideurs, tout en cultivant nos relations avec les partenaires locaux. Les risques étant plus importants qu’en France, nous ne pouvons pas nous permettre de sacrifier nos marges. La gestion contractuelle doit être menée au cordeau – en particulier dans les pays de culture anglo-saxonne rompus à ce genre d’exercice.

À nous aussi de suggérer de nouveaux projets à nos clients en mettant en avant les atouts du métal. Le nom d’Eiffel constitue d’ailleurs une excellente carte de visite à l’étranger ! Nous allons aussi miser sur le montage de financements qui permettent de s’exonérer des appels d’offres. N.A. : Eiffel Industrie est déjà présent dans trente-deux pays en dehors de la France. Toutefois, l’export ne représente que 3 % du chiffre d’affaires. Désormais, nous visons 10 % en 2015 et 20 % en 2017. Il nous faut poursuivre les pistes ciblées communes, ce que nous avons déjà fait en Côte d’Ivoire, en Libye ou encore au Nigeria, et proposer des « offres packagées » à nos clients industriels.

« Créer des synergies

avec eiffel industrie et

avec les autres branches du

Groupe est essentiel »stéphane Abry

Maison climatique en Allemagne.

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Synergie : Au-delà de la maintenance, quels services Eiffel Industrie peut apporter ?

N.A. : Fin 2012, le comité de direction d’Eiffel Industrie a été réorganisé et, début 2013, un projet de développement a été défini à l’horizon 2015-2017. Nous souhaitons équilibrer le portefeuille d’activités de manière à être présent pour un tiers dans les métiers de l’énergie (nucléaire, pétrochimie), pour un tiers dans l’industrie traditionnelle (chimie, sidérurgie, papeterie) et pour un tiers dans l’industrie de haute technologie (pharmacie, aéronautique, industrie navale). Nous ne serons plus polarisés comme aujourd’hui sur la maintenance. Nous allons remonter en amont de la chaîne de valeur pour intervenir davantage en conception-construction, sur l’ensemble des segments du process industriel. C’est là un vrai changement de culture qui doit nous conduire à devenir l’entreprise générale de référence dans les services à l’outil industriel.

Synergie : Pierre Berger met l’accent sur l’exécution et la gestion des projets et sur la recherche de productivité. Comment la branche Métal peut-elle décliner ces objectifs ?

S.A. : La bonne gestion des projets est d’abord une question d’hommes. Les directeurs de projets doivent fédérer les équipes autour d’eux tout en menant un véritable management des contrats et de la production. Une per-sonne en charge de la gestion contrac-tuelle a été nommée. En ce qui concerne la productivité, la marge de progression est importante : à l’usine de Lauterbourg (Bas-Rhin), nous avons identifié 15 % à 20 % de gains poten-tiels. Aux collaborateurs d’optimiser leur temps, leurs déplacements et l’usage des installations.

« eiffel industrie doit devenir l’entreprise générale de référence dans les services à l’outil industriel »nicolas Andrivon

Ingénieur TP, Stéphane Abry débute sa carrière en 1991 chez Sogéa Afrique. En 1997, il devient chef de centre au sein de la

direction régionale Sogéa Sud. En 2000, il intègre la Compagnie Générale des Eaux. Il rejoint en 2005 Vinci Construction Grands Projets. Il est promu en 2010 directeur du secteur Proche & Moyen-Orient, Asie et directeur des pôles métiers hydraulique internationale et LNG (gaz naturel liquéfié). En 2011, il devient directeur opéra-tionnel et membre du comité directeur de VCGP pour l’Afrique, le Proche & le Moyen-Orient, l’Asie, Tchernobyl et les pôles métiers hydraulique internationale et LNG. Le 8 octobre 2012, il est nommé directeur général d’Eiffage Construction Métallique.

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N.A. : Il ne faut pas seulement prendre des risques mais aussi les maîtriser. Nous sommes trop concentrés sur la technique. C’est pourquoi nous allons renforcer l’encadrement sur les chantiers, l’ingénierie – les bureaux d’études devant être capables de penser aussi finance et pas uniquement solutions techniques –, et la maîtrise des risques. Côté productivité, comparer les performances des différents sites, faire bouger les hommes, et s’ouvrir à l’international va faire apparaître en creux

beaucoup de marges de progression dans nos usines et nos ateliers. En ce qui concerne les contrats de service conclus sur le long terme, l’amélioration de la productivité passe par la diminution des temps morts et l’augmentation de la satisfaction, donc de la pérennité des clients. Elle doit profiter également aux résultats de l’affaire et aux conditions de travail des collaborateurs. Enfin, nous avons évidemment beaucoup à partager au niveau Groupe en ce qui concerne la gestion des chantiers dont les problématiques sont souvent similaires, quelles que soient les branches. —

Diplômé de l’École Centrale Paris et titulaire d’un Executive MBA de HEC, Nicolas Andrivon débute sa carrière en

1994 chez Bouygues Construction comme conducteur de travaux, puis directeur de travaux dans l’Ouest et le Nord de la France. En 2002, il rejoint Bouygues Bâtiment International en tant que directeur de projet à Cuba. De retour en France, il intègre ETDE, filiale Énergie Services du groupe Bouygues, à Lyon, puis devient, en 2008, directeur régional de la filiale GET France Sud (Génie électrique, mécanique et thermique). Il a pris la direction générale d’Eiffel Industrie le 2 juillet 2012.

Unité préflash livrée par Eiffel Industrie (Haute-Normandie).

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entretien CroisÉ

Ici, des stocks de matériaux rocheux sont concassés pour être réutilisés. Plus loin, une tranchée parfaitement linéaire est largement creusée. À quelques kilo mètres, des « scraps » circulent en boucle. Le plus important chantier d’Eiffage, la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire (3 milliards d’euros) entre Rennes (Ille-et-Vilaine) et Le Mans (Sarthe), atteindra un pic d’activité à l’été 2013. Sur le tracé, plus de 600 engins s’activent ! Le nombre de personnes engagées sur le chantier suit la même cadence : elles étaient 3 045 à la fin avril, à comparer à 1 700 fin 2012. « 5 millions de m3 de matériaux ont déjà été terrassés sur 26 millions, précise Michel Oléo, directeur du groupement CLERE (Construction de la ligne Eiffage Rail Express). L’objectif  est d’atteindre au moins 15 millions de m3 cette année, ce qui, compte tenu des 2 millions terrassés en 2012, portera  le volume total à au moins 17 millions en 2013. En parallèle, 70 ouvrages sont en cours d’édifi cation en même temps, sur les 238 que comptera la LGV. » À cet égard, Eiffage Construction Ouest s’est vu confier 22 ouvrages d’art courants ainsi que des bâtiments d’exploitation et de maintenance, tandis qu’Eiffage Construction Métallique réalise 14 viaducs.

« Cette montée en régime marque l’aboutissement de la phase préparatoire où toutes les autorisations administratives ont été obtenues et l’avant-projet détaillé remis à Réseau Ferré de France (RFF) dans les délais requis. En outre, 98,5 % du foncier a été libéré, rappelle Loïc Dorbec, directeur opéra-tionnel d’ERE (Eiffage Rail Express), société titulaire du contrat de partenariat. Côté environne ment, nous avons réduit au maximum les emprises techniques et, avec elles, l’impact sur la biodiversité. 650 ha de mesures compensatoires seront mises en place pour 2 275 ha d’emprises ».BPL constitue un triple défi. Un défi géotech-nique et logistique d’abord : non seulement la LGV s’étend sur 182 km, mais certains terrains sont compressibles et hétérogènes. La conception de certains viaducs a été modi-fiée pour tenir compte de la transmission d’efforts d’accélération. Côté signalisation ferroviaire, Eiffage a conclu un partenariat avec la société spécialisée Ansaldo, trois systèmes devant être mis en place en parallèle, afin d’assurer à la fois les transports de voyageurs et de fret, tout en favorisant l’inter opérabilité au niveau européen.Un challenge humain ensuite. Le Groupe recrute et doit former localement une grande partie des compagnons, en raison du manque de main-d’œuvre qualifiée sur un projet d’une telle envergure. Un challenge en termes de

gestion ensuite : la ligne traverse trois départements et deux régions. Les relations avec les représentants de l’État, des collecti-vités locales comme avec les riverains sont particulièrement soignées.La fin des travaux est attendue pour 2016 et la mise en service pour le 15 mai 2017. RFF finance la LGV pour 1,8 milliard d’euros et Eiffage pour 1,2 milliard d’euros, à raison de 125 millions d’euros de fonds propres et de 1,075 milliard d’euros de concours bancaires (qui seront refinancés à hauteur de 800 millions à la mise en service). Eiffage touchera, pendant les vingt-cinq ans du contrat, des loyers fixes de RFF qui exploitera la ligne. Le Groupe s’étant engagé à assurer la maintenance jusqu’en août 2036, ERE a d’ores et déjà recruté le futur directeur de la société qui en sera chargée. —

LE CHANTIER DE LA LIGNE À GRANDE VITESSE BRETAGNE-PAyS DE LA LOIRE PROCHE DU PLEIN RÉGIME

zoom

repères182 km

26 millions de m3 de terrassement

238 ouvrages d’art

3 milliards d’euros

Sur le tracé, plus de 600 engins s’activent.

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temps Forts

LA PLUS GRANDE ÉCLUSE DU MONDE PREND FORME À ANVERSUn chantier d’envergure se déroule près de l’écluse de Berendrecht à Anvers, en Belgique, depuis novembre 2011. Une nouvelle écluse est en cours de construction avec l’ambition d’être, dès 2016, la plus grande du monde avec 500 mètres de long et 68 mètres de large. Elle atteindra 17,80 mètres en dessous du niveau de la mer.Ces travaux, auxquels participent deux filiales d’Eiffage Benelux, Antwerpse Bouwwerken et Herbosch-Kiere, nécessitent le déblaiement de 7,2 millions de m³ de terre et l’emploi de 795 000 m³ de béton armé, 55 000 tonnes de ferraillage, 22 000 tonnes de charpente métallique et 57 000 m² de palplanches. 255 personnes sont mobilisées sur ce chantier dont le coût est estimé à 340 millions d’euros. Deux portes coulissantes, ainsi

que deux ponts à bascule mobiles pour le trafic ferroviaire et routier vont aussi être édifiés.Ce projet phare des autorités flamandes s’inscrit dans le cadre de la réalisation des objectifs du Pacte 2020 qui vise notamment à faciliter l’accès aux ports maritimes de Flandre. Et, en confortant l’activité maritime et industrielle, à soutenir l’emploi dans la région. —

7,2 millions de m³ de terrassement

795 000 m³ de béton armé

55 000 tonnes de ferraillage

22 000 tonnes de charpente métallique

57 000 m² de palplanches

repères

615 nouveaux lits, 25 blocs opératoires, 14 salles numé ri sées dont 3 IRM et deux scanners : le

nouveau CHU de Dijon (Côte-d’Or), livré en avril 2013, a été l’un des plus impor tants chantiers

d’Eiffage Construction. Deux établis sements ont été

regroupés sur un seul site sous la conduite

des architectes de

l’agence Groupe-6. Le projet, scindé en deux phases, a débuté en septembre 2006 : trois bâtiments d’une superficie de 96 000 m² Shon ont d’abord été construits pour 200 M€. Près de 600 personnes ont été mobilisées pour cette première tranche. Le nouvel édifice a été édifié en contrebas de l’hôpital d’origine, ce qui a nécessité des soutènements importants et des reprises en sous-œuvre. La seconde phase, lancée en février 2011, a permis notamment de rénover une aile du bâtiment initial pour un montant total de près de 46 M€, grâce à l’enga-gement de 200 compagnons. La réception du chantier s’est effectuée dès l’achèvement des corps d’état techniques et secondaires et des travaux supplé men-taires demandés par le maître d’ouvrage. —

UN NOUVEAU CHU POUR LA CAPITALE DE LA BOURGOGNE

• 126 500 m² de planchers et de dallages

• 50 000 m3 de béton • 2 700 tonnes

d’acier • 179 000 m3 de terre évacuée

lors des terrassements

repères

La nouvelle écluse atteindra 500 mètres de long et 68 mètres de large.

Le nouveau CHU de Dijon (Côte-d’Or) a été l’un des plus importants chantiers d’Eiffage Construction.

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TEMPS FORTS

MISE EN SERVICE DU PONT POLAIRE TAïSHAN 2 Le pont polaire de la centrale nucléaire epr chinoise dite Taïshan 2 (située dans la province de Guangdong, au sud de la Chine) avait été livré en avril 2012. Eiffage Construction Métallique entre à présent dans la phase de mise en service. Ce pont situé sous le dôme du bâtiment réacteur permet la manutention de charges lourdes. L’impressionnant dôme a précisément été posé en septembre 2012. Désormais, il faut commencer le « commissionning », autrement dit la réception de l’installation qui comprend la vérification de la conformité et des performances de l’appareil. Cette étape va durer entre six mois et un an avant le montage des gros composants. Après Olkiluoto 3, Eiffage Construction Métallique avait déjà mis en service le pont polaire Taïshan 1. Ce dernier avait permis l’installation de la cuve et des quatre générateurs de vapeur courant 2012. —

UNE NOUVELLE jEUNESSE POUR LA BIBLIOTHèqUE DE LA SORBONNELa bibliothèque de la Sorbonne a ouvert ses portes le 3 décembre 1770. Plus de 240 ans plus tard, une vaste opération de réhabilitation à laquelle ont participé Pradeau & Morin, filiale d’Eiffage Construction spécialisée dans la réhabilitation du patrimoine, et Eiffage Énergie Île-de-France, a été financée par la Ville de Paris, propriétaire des lieux depuis 1821. Tout a été repensé pour assurer une meilleure circulation des usagers et faciliter la consultation des ouvrages. Les bureaux, salles de lecture et zones de stockage des livres (sur 11 niveaux, dont 3 en sous-sol) ont été refaits. La distribution basse tension et les courants faibles de la plupart des locaux ont été remis à neuf, le système de sécurité incendie unifié avec celui des autres bâtiments universitaires de la Sorbonne. Les électriciens d’Eiffage Énergie ont été souvent obligés d’avancer à tâtons, car les plans fournis ne correspondaient pas aux installations rencontrées. Les livraisons des travaux se sont échelonnées d’octobre 2012 à avril 2013. —

repères

2 M€ de travaux

800 prises RJ 45 installées

Le pont polaire, situé sous le dôme du bâtiment réacteur, permet la manutention de charges lourdes.

Tout a été repensé pour assurer une meilleure circulation des usagers et faciliter la consultation des ouvrages.

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l’invitÉ

manière, nous sommes dans un système où tout le monde attend tout le monde ! Pourtant, des messages clairs permettraient de redonner confiance aux entreprises et de soutenir l’activité économique.Il n’y a, en tout état de cause, pas une véritable dynamique au niveau des

→ Bruno Cavagné,

vice-président de la Fédération nationale des travaux publics

Synergie : Comment l’activité dans les travaux publics est-elle orientée en ce premier semestre 2013 ?

Bruno Cavagné. Si l’on considère le volume global annuel de travaux réalisés, qui a atteint 39,9 milliards d’euros sur l’année 2012, nous avons quasiment perdu dix ans : la profession est revenue au niveau de 2002. En outre, des différences très importantes apparaissent entre les zones urbaines et les zones rurales. Sur les dix dernières années, l’activité dans les travaux publics en Île-de-France a progressé de 25 % alors qu’elle a diminué de 25 % dans le Limousin. Certaines régions et certaines métro-poles ont lancé de très grands projets, dont les lignes ferroviaires à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux et Le Mans-Rennes. À l’inverse, tout un pan de territoires ruraux ou de petites villes réduisent leurs investissements car les dotations de l’État et les subventions des Conseils généraux diminuent. Le corollaire de cette situation est la guerre des prix dont pâtissent particulièrement les PME. Les grands groupes comme Eiffage peuvent à travers les concessions ou les partenariats public-privé mieux lisser leur activité sur le moyen ou le long terme.

Synergie : Le démantèlement de la banque Dexia avait suscité de grandes inquiétudes concernant le financement des collectivités locales. Sont-elles à présent derrière vous ?

B.C. : Le premier projet qui visait à sup-pléer la disparition de Dexia ne répondait pas à nos attentes car de nombreux maîtres d’ouvrage et des sociétés d’éco-nomie mixte se retrouvaient exclus du péri mètre pris en compte. La situation est réputée aujourd’hui réglée et la Banque Postale semble prendre la place de l’ex-établissement franco-belge. Mais l’atten-tisme qu’a suscité cette crise apparaît toujours de mise. D’ordinaire, les années qui précèdent les élections municipales génèrent un véritable boom en termes de travaux. Or 2013 s’annonce, en la matière, comme l’année pré-électorale la plus basse depuis trente ans !

En outre, si les taux d’intérêt sont modérés, ils restent plus élevés qu’ils ne l’étaient par le passé, ce qui retarde d’autant certains projets. L’acte III de la décentralisation, qui va rebattre les cartes entre les régions et les agglomérations, accroît encore le manque de visibilité. D’une certaine

« l’entretien et la modernisation du patrimoine représentent un potentiel de travaux très important »

Le vice-président de la FNTP fait le point sur l’activité du secteur. Il appelle de ses vœux un plan de relance sur dix ans qui apporterait aux entreprises la visibilité qui leur fait défaut. Au-delà des atouts que génèreraient de nouvelles infrastructures, il met en exergue tout le potentiel que représentent l’entretien et la rénovation du patrimoine.

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collectivités locales pour lancer des travaux. En revanche, dernièrement, lors des Assises des petites villes de France qui ont regroupé 350 élus, certains se sont dits prêts à réduire leurs dépenses de fonctionnement pour maintenir leurs investissements. C’est là un signe très positif.

Synergie : La profession des travaux publics s’interroge sur les grandes affaires qui prendront le relais des projets en cours après 2016-2017…

B.C. : Nous souffrons d’un manque de financements pérennes et dédiés. L’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) devait être le bras armé de l’État dans ce domaine. Mais son avenir même ne semble pas assuré. Si nous ne parvenons pas à obtenir des moyens sanctuarisés sur le long terme pour le secteur, nous nous heurterons toujours aux mêmes difficultés. C’est pourquoi nous sommes très vigilants sur les effets d’annonce. La question des financements est centrale pour nous.

« Les travaux publics manquent de financements pérennes et dédiés »À cet égard, il serait temps de clarifier le débat : soit on considère que les travaux publics doivent être financés par de l’argent public, auquel cas on définit un programme d’investissements dans les infrastructures sur dix ans doté des moyens nécessaires, sans devoir légiférer ensuite chaque année. Soit on accepte de faire appel à l’argent privé. Les partenariats public-privé ne sont, à cet égard, ni une pierre d’achoppement, ni la panacée. Dans les travaux publics, le recours aux PPP n’a représenté que 3,5 % des affaires menées – ce au vu des dernières données disponibles qui remontent à 2011, autrement dit avant le lancement de la LGV Tours-Bordeaux et de la LGV Le Mans-Rennes. Il n’y a pas

d’excès en la matière. Au demeurant, le PPP est le seul modèle de dévolution de contrat qui permette de réserver une partie des travaux aux PME et donc de préserver le tissu économique régional.

Synergie : Dans ce contexte, qu’attendez-vous de la refonte du Schéma national des infrastructures de transport ?

B.C. : Le SNIT, dans sa version d’origine, constituait à bien des égards un inventaire à la Prévert : il recensait 245 milliards d’euros de projets dont aucun n’était financé. Nous suivons à présent avec beaucoup d’attention le travail mené par le député du Calvados, Philippe Duron, à travers la commission Mobilité 21 dont les résultats devaient être dévoilés fin juin.Cette commission est chargée de hiérarchiser les projets prioritaires parmi les 70 qui ont été identifiés et donc de faire des choix entre, par exemple, l’interconnexion des LGV au sud de Paris, le contournement ferroviaire de Lyon par l’ouest, le doublement de l’A31 entre Toul et le Luxembourg, la LGV Paris-Orléans-Clermont-Ferrand- Lyon, etc. Le projet du Canal Seine-Nord Europe ne devrait pas se dérouler selon le schéma initial et la liaison ferroviaire Lyon-Turin devrait être retardée. L’hypothèse de l’abandon de la LGV Bordeaux-Toulouse nous a inquiétés mais elle a été démentie par le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier. En tout état de cause, définir un plan de relance des infrastructures sur dix ans permettrait d’apporter la visibilité qui fait défaut aux entreprises et, ainsi, de répondre efficacement à la crise, si tant est que les financements soient là.Il apparaît déjà acquis, et nous nous en félicitons, qu’au-delà de la construction de nouvelles infrastructures, le plan envisagé comprendra des travaux d’entretien et de moderni sa tion du patrimoine. De fait, sa rénova tion devient une nécessité pour le pays et peut constituer un vrai relais d’activité. Sur les 120 000 ponts en béton que compte l’Hexagone, 20 % ont besoin de réparations. 130 000 litres d’eau sont perdus toutes les 30 secondes, tandis que les coupures d’électricité atteignent 73 minutes par an et par personne ! Il y a là un potentiel de

travaux très important à mener sans avoir pour autant à mobiliser des milliards d’euros.

Synergie : Dans ce contexte économique difficile, la construction des 200 km du métro automatique du Grand Paris est, elle, bien confirmée. Quel va être l’impact pour le secteur ?

B.C. : Nous nous félicitons que le Grand Paris soit désormais gravé dans le marbre. Ce projet représente 20 milliards de travaux qui seront lancés dès 2015 et qui comprendront notamment la réalisation de 100 km de tunnels et de 72 nouvelles gares. Le Grand Paris générera 10 000 emplois non délocalisables et 750 000 heures de formation supplémentaires. C’est une aubaine pour l’ensemble du secteur. En revanche, ce super-métro risque d’accentuer encore les écarts entre la région parisienne et la province. Il ne faut pas oublier le reste du territoire qui, dans certains cas, souffre beaucoup. —

« Le grand mérite d’un plan de relance des infrastructures sur dix ans serait d’apporter de la visibilité »

Bruno Cavagné, 50 ans, a été nommé vice-président de la FNTP en octobre 2012. Il dirige à Toulouse le groupe Giesper, actif dans le gros œuvre, les canalisations, le génie civil, la peinture, le recyclage, l’hôtellerie et la promotion dans le Sud de la France, mais aussi en Guadeloupe et en Martinique. Il était jusqu’alors administrateur et

membre du bureau de la FNTP, et préside, depuis 2008, la Fédération régionale des travaux publics de Midi-Pyrénées.

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Eiffage va se développer en Afrique et dans certains pays d’Asie, pauvres en infrastructures.

le défi du grand international

E iffage International, filiale internationale d’Eiffage Travaux Publics, va réaliser les travaux des

terre-pleins portuaires du programme de modernisation et d’agrandissement du terminal à conteneurs du port de Lomé, au Togo. Le contrat s’élève à plus de 26 millions d’euros. À travers cette opération, le groupe Eiffage se renforce en Afrique de l’Ouest, où sa filiale Eiffage Sénégal, implantée depuis 1926, est déjà très active à l’instar des nombreuses représentations de RMT-Clemessy dans cette partie du continent. Monter en puissance à l’international est l’un des axes stratégiques fixé par Pierre Berger, le président-directeur général d’Eiffage. Dans les années soixante-dix à quatre-vingt-dix, le Groupe était pré-sent sur tous les continents. Il s’agit de recréer la dynamique qui existait sachant qu’Eiffage compte une tête de pont de premier plan au Sénégal où il est implanté depuis 87 ans. Précisément, le Groupe vise principale-ment l’Afrique, mais aussi certains pays d’Asie riches en ressources naturelles et minières mais pauvres en infrastructures. Le potentiel est très important. Sur le continent africain, qui compte 52 villes de plus d’un million d’habitants, on ne dénombre que six systèmes de transports en commun en site propre, tandis que le ratio d’équipement routier ne dépasse pas 1,8 km pour 100 km2. Le déficit éner-gétique est criant : 22 % seulement de la population a l’électricité. De même, en Asie, la part de l’eau produite retraitée atteint seulement 27 %. Le développe-ment des transports urbains ou semi-urbains et l’accès à l’électricité constituent autant de priorités.« En Afrique, où la croissance moyenne annuelle dépasse 5 %, les infrastructures existantes de production et de distribution d’énergie ne suffisent déjà plus à couvrir les besoins de la population ni ceux des entre­prises implantées à l’image des exploitants

de gisements miniers », renchérit Mustapha Kamar, directeur commercial Eiffage Énergie Transport et Distribution.

ComitÉ stratÉGiQueD’ores et déjà, Eiffage s’est mis en ordre de bataille. Un comité stratégique a été constitué. En outre, la branche Travaux Publics et la branche Métal se sont dotées d’une direction du développement inter-national, tandis que la branche Construction a institué une structure simi-laire, intitulée Eiffage Construction Grand International (voir ci-contre). Les branches misent sur les projets complexes à haute valeur ajoutée. Pour sa part, Eiffage Énergie, déjà présente depuis trente ans à l’export à travers sa division systèmes, ne demande qu’à pro-gresser encore. « Nous comp tons faire passer notre chiffre d’affaires annuel à l’export de près de 120 millions d’euros aujourd’hui à 200 millions d’ici 2015 », précise Mustapha

Kamar, qui indique qu’en trente ans, la branche n’a subi aucun impayé. « Nous sommes déjà très présents au Maroc et en Algérie. Nous allons nous étendre au Ghana où nous avons décroché la réalisation de deux lignes de transport d’énergie pour 90 millions d’euros, ainsi qu’au Sénégal, où nous sécu­risons l’approvisionnement éner gétique de la capitale, Dakar, pour 32 millions d’euros. Nous ciblons les postes à haute tension, les postes blindés de transformation, les lignes de trans­port d’énergie et les centrales de production, ainsi que les énergies renouvelables. »

L’autoroute Dakar-Diamniadio au Sénégal.

Pont modulaire Unibridge® en Irak.

synergie LE MAGAZINE DU GROUPE12

l’ÉvÉnement

le tÉmoiGnaGe des eXperts

Synergie : Quelle est la stratégie d’Eiffage Travaux Publics à l’international ?

C.C. : Nous visons onze pays en Afrique et trois en Asie. Nous postulerons en priorité sur des projets complexes à forte valeur ajoutée que les entreprises locales ne sont pas en mesure de mener seules. À l’image, par exemple, de ceux lancés par des opérateurs miniers qui impliquent non seulement de développer des infrastructures de transport (port, voie de chemin de fer, etc.), des infrastructures de production d’eau et d’énergie, mais aussi des cités minières. L’exploitation des gisements, qui s’apparente souvent à du terrassement, peut également constituer un débouché attrayant. Par ailleurs, nous sommes aussi très intéressés par les grands projets de construction de ponts, de viaducs, de tunnels, ainsi que les projets complexes clés en main réalisés avec les autres branches du Groupe.

Synergie : Comment ferez-vous la différence sur des marchés très concurrentiels ?

C.C. : Eiffage dispose avec son implan-tation au Sénégal d’un bel atout : cette présence nous donne une crédibilité certaine en Afrique d’autant que l’opération de partenariat public-privé sur Dakar-Diamniadio, qui est un cas d’école, peut être dupliquée ailleurs sur le continent. Pour autant, à l’export, Eiffage n’a ni la notoriété ni la présence dont disposent ses grands concurrents. Aussi, démarcherons-nous davantage les clients privés –  à l’instar des opérateurs portuaires, miniers et pétroliers qui nous connaissent bien – que les clients publics. Notre stratégie s’appuie également sur des partenariats avec des entreprises de taille moyenne bien implantées et riches de références. C’est, à mon avis, le moyen le plus efficace pour accélérer notre redéploiement international. —

→ Christian Combes, directeur du développement international, Eiffage Travaux Publics

→ François Jullemier, directeur général adjoint d’Eiffage Construction

Synergie : Quelle est la stratégie de la branche Construction à l’international ?

F.J. : Ce serait vain d’es sayer de concur-rencer les sociétés chinoises ou turques sur de grands chantiers de logements. Aussi, nous avons décidé d’intervenir en conception-construction sur des marchés de gré à gré – autrement dit, de ne proposer que des bâtiments clés en main où notre valeur ajoutée est la plus importante. En outre, nous nous mobilisons sur trois secteurs : le tourisme, avec les hôtels de luxe et les clubs de vacances ; la santé, et notamment les hôpitaux ; la culture au travers des universités. Nous travaillons aussi sur de grands projets emblématiques

où nous pouvons pleinement tirer parti de notre positionnement de major du BTP, promoteur de la « haute couture » dans le bâtiment.

Synergie : Quels sont vos objectifs financiers ?

F.J. : Nous souhaiterions porter le chiffre d’affaires d’Eiffage Construction hors d’Europe à plus de 100 millions d’euros dès 2015. Nous nous concentrons sur l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest. Au-delà du Sénégal, nous venons d’ouvrir une agence au Gabon. Nous avons reconstitué à notre siège de Vélizy (Hauts-de-Seine) une équipe d’ingénieurs spécialisés dans les études de prix, capables de connaître les spécificités des différents pays et des différents marchés. —

proJets CompleXesDe son côté, la branche Métal, déjà très tournée vers l’export à travers l’offshore mais aussi les infrastructures, les équi-pements, et les spécialités telles que les turbomachines, et forte de son savoir-faire dans la maîtrise des enveloppes, des structures et des ouvrages d’art, compte bien capitaliser sur ses belles références. « Nous nous positionnons sur les ouvrages emblématiques à forte valeur ajoutée en terme d’ingénierie comme la réalisation d’un musée aux Émirats Arabes Unis ou des futurs stades de football pour la Coupe du monde 2022 au Qatar, détaille Vincent Papait, directeur du déve loppement international d’Eiffage Construction Métallique, comme Alain Baruc. Nous ciblons aussi les infrastructures de transport routier et ferroviaire en Afrique qui seront réalisées dans le cadre de l’aména­gement de réseaux urbains ou de réseaux ferrés. À cet égard, de nombreux ponts métal­liques, souvent construits par l’ex­Eiffel, doivent être rénovés. Nous interviendrons dans le cadre de partenariats en consortiums ou comme sous­traitants de contractants géné­raux. » L’entreprise entend aussi monter en puissance sur les marchés du pétrole et du gaz sachant qu’elle a construit en 2012 une plate-forme pétrolière offshore au Gabon pour Total et doit en livrer une seconde à l’automne 2013 au Nigeria. Aussi, l’activité para-pétrolier et énergie dirigée par Arnaud de Villepin a désor-mais des implantations commerciales en Algérie et en Libye. Enfin, Eiffage Concessions apportera son soutien aux branches, particulièrement dans le domaine du financement et du montage de projets complexes. —

Quartier d’habitation de la future plate-forme pétrolière Ofon (Nigeria).

synergie #19

Juillet 2013 13

l’ÉvÉnement

s’ouvrir à d’autres culturesCertains collaborateurs de Clemessy sont de véritables globe-trotters. ils sont intervenus au maroc, en russie, ou encore au Brésil. mais, à la mi-mai, de retour d’un déplacement professionnel en Chine, où il a mené des négociations avec l’équipementier automobile valéo, philippe Guédon, le directeur de Clemessy ouest-atlantique, prévient : « Tout le monde ne peut pas faire de l’export. Il faut avoir plaisir à échanger avec les personnes avec lesquelles on va travailler et ne jamais se montrer condescendant. » il faut aussi savoir faire preuve de tenacité. philippe Guédon se souvient de ces dix-sept signatures qu’il lui avait fallu obtenir en russie pour un simple procès-verbal de réception d’un banc de tests, ses partenaires faisant preuve d’un attachement un rien tatillon aux formalités. la barrière de la langue n’est pas, non plus, aisée à franchir, et le recours à des interprètes est parfois nécessaire.

« Patience, persévérance, pugnacité »→ Le témoignage de Gérard Sénac, président-directeur général d’Eiffage Sénégal

Synergie : À quoi faut-il être attentif lorsque l’on travaille avec des partenaires d’une autre culture ?

G.S. : La première des choses, c’est le respect de toutes les cultures et de leurs spécificités. Par exemple, au Sénégal, j’évite de programmer les réunions à certaines heures, de façon à ne pas interférer avec les moments de prière. Pendant la période du Ramadan, il faut éviter d’organiser des soirées et respecter ceux qui pratiquent le jeûne.

Synergie : Pourriez-vous nous donner quelques conseils simples afin de s’adapter ? G.S. : L’une des clés consiste à écouter ses interlocuteurs pour les comprendre, et à être pertinent dans ses réponses. Il faut également de la continuité. Ne pas avoir peur d’oublier certains avantages liés au confort de la vie de famille, ou des horaires. Par exemple, ici, la parole est très importante, c’est le principe des palabres. On peut vous appeler n’importe quand, même la nuit. Il faut être présent et attentif. En un mot, pour réussir son intégration, trois qualités sont nécessaires : patience, persévérance et pugnacité. —

Ligne électrique réalisée au Sénégal.

synergie LE MAGAZINE DU GROUPE14

Clemessy offensif à l’exportBrésil, Cameroun, Chine, Congo,

Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Guinée Équatoriale, Indonésie,

Malaisie, Maroc, Russie… : le groupe Clemessy est déjà très présent à l’export. L’entreprise, spécialiste du génie électrique et mécanique, génère près de 121 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’international sur un volume d’activité total de 635 millions d’euros. « Nos premières affaires remontent aux années soixante­dix où nous avons suivi les grands industriels pour lesquels nous travaillions à l’époque. Depuis, nous continuons d’accompagner nos clients français à l’étranger. Nous nous sommes aussi implantés directement dans certains pays à travers des agences, établissements et filiales », précise Jean-Martin Meyer, qui assure la coordination commerciale de Clemessy pour ses clients dans l’énergie tout en dirigeant la filiale allemande, RMT. Cette dernière réalise l’ensemble de son chiffre d’affaires sur le continent africain, soit près de 65 millions d’euros.« Très actif dans l’automobile, le groupe Clemessy a suivi Renault et Peugeot à l’étranger et a pu, de la sorte, absorber la crise du marché français », souligne Philippe Guédon, responsable Clemessy

Ouest-Atlantique. Ses équipes ont livré des bancs d’essais pour Renault en Roumanie et accompagné le constructeur français dans son installation au Maroc. Les équipes Clemessy sont aussi bien introduites chez l’américain General Motors et l’allemand Volkswagen. Deux nouvelles filiales viennent d’être créées en Chine et en Russie, pour accompagner la stratégie de développement de l’entreprise auprès de l’industrie automobile. Le groupe Clemessy s’est également développé dans les infrastructures de transport et conçoit, par exemple, les gares de péage, ainsi que les systèmes de détection automatique des véhicules et de vidéosurveillance de l’autoroute Dakar-Diamniadio construite par Eiffage au Sénégal.Autres faits d’armes, Clemessy est présent dans la pétrochimie – où il fournit des équipements d’analyse des gaz pour les plates-formes pétrolières. L’énergie reste néanmoins son premier marché à l’international : l’entreprise installe des centrales diesels de 30 à 50 MW, des postes de transformation électrique haute tension et des réseaux de distribution électrique basse et moyenne tension. En la

matière, Clemessy, qui emploie près de 150 collaborateurs en Afrique mais fait travailler plus de 500 personnes localement, opère en collaboration avec Eiffage Énergie et mène, par exemple, des actions communes de prospection en Côte d’Ivoire. Last but not least, l’entreprise a percé dans l’industrie du cacao et construit des lignes de traitement des fèves de Côte d’Ivoire jusqu’en Indonésie. —

Gestion des grands projets

avec l’art et la manière

En quelques années, le groupe Eiffage s’est positionné auprès des donneurs d’ordre

comme un interlocuteur pouvant apporter des solutions globales à tous leurs projets.

Peu importe leur taille et leur complexité. Mais la gestion de telles opérations ne

s’improvise pas. Paroles d’experts et bonnes pratiques de chantier à l’appui.

dossier

15Juillet 2013

Cité sanitaire de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

La tendance est là et elle paraît bel et bien irréver-sible. Désormais, pour continuer à exister parmi les grands du monde du BTP, il faut être capable de

répondre de façon globale aux don-neurs d’ordre. Ces derniers, publics ou privés, sont à la recherche d’interlocu-teurs aptes à mener de A à Z la conduite d’opérations où l’on retrouve bien sou-vent associées des compétences rele-vant des travaux publics, de la construction, de l’électricité et du génie climatique. Du « clés en main » qui, selon le type de marché, peut aller de

la seule conception-réalisation jusqu’à des projets incluant également le finan-cement, la maintenance et l’exploita-tion, comme dans le cas des partenariats public-privé ou des concessions. Conséquence : la conduite de ces pro-grammes demande un mode de ges-tion et un management adaptés, et ce quelle qu’en soit la taille. Qu’il s’agisse du déploiement et de la maintenance d’une boucle haute tension à l’hôpital de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) pour 5 millions d’euros ou de la réali-sation de la ligne à grande vitesse (LGV) Bretagne-Pays de la Loire dont le montant atteint 3 milliards d’euros,

Eiffage dispose de toutes les cartes pour se positionner en tant qu’ensem-blier auprès des maîtres d’ouvrage. En effet, à lui seul, le Groupe possède en interne la quasi-totalité des expertises requises. Reste à ce que les synergies inter-branches se mettent en place dès la phase de conception. « Pour cela, il faut que le patron de l’opération abandonne sa casquette “branche”, oublie les intérêts particuliers et agisse dans le seul but de faire gagner Eiffage », renchérit Jean-Claude Mutel, directeur Grands Projets, Eiffage Travaux Publics. Un principe

GEstion dEs GRAnds PRojEts : AvEc L’ARt Et LA mAnièRE

…16 synergie LE magazinE du gROuPE

dossier

mAssy cAmPUs : six soUs-chAntiERs PoUR Un PRojEt

Eiffage construction s’est vu confier en entre-prise générale par le groupe carrefour la réalisation de son siège social situé au sud de la banlieue parisienne à massy-Palaiseau (Essonne). son nom ? massy campus, l’un des plus vastes ensembles immo biliers actuel-lement réalisés en France avec 180 000 m² de planchers à couler en 28 mois seulement. Pour tenir des délais particulièrement serrés, une organi sation en mode projet intégrant également les compétences d’Eiffage énergie, d’Eiffage énergie thermie et de Goyer (Eiffage métal) a été mise en place très en amont de l’opération.dès la préparation du chantier, la collabo ration inter-branches a été totale, ce qui a permis d’écrire en détail la feuille de route du chantier. Une fois passés en phase d’exécution, les inter-venants disposaient des informa-tions nécessaires pour trouver leur place dans le chemin critique d’avan cement des travaux.Parallèlement, afin de « casser »

le gigantisme de l’opération, cette dernière a été divisée en six sous-chantiers disposant de leurs propres équipes et de leurs propres comptes de résultat. des conducteurs de travaux aux compagnons, cette organisation a permis à chacun d’être totalement respon-sabilisé quant aux tâches qui lui étaient assignées. sous l’autorité du directeur de projet, des réunions d’interface regrou pant les patrons de sous-chantier ont été prévues chaque semaine. de quoi assurer la bonne circulation des informations ainsi que la cohésion des travaux.

Futur campus de Carrefour à Massy-Palaiseau (Essonne) (Groupe-6).

Jean-Philippe Galhardo, directeur de projet, Eiffage Construction Grands Projets

“ chacun a déroulé sa feuille de route

tout en tenant compte de l’intérêt général du projet. ”

Jean-Claude Mutel, directeur Grands Projets, Eiffage Travaux Publics

“ il faut que le patron de l’opération abandonne

sa casquette “branche”, oublie les intérêts particuliers et agisse dans le seul but de faire gagner Eiffage. ”

Robert Janvrin, directeur de projet, Eiffage Construction

“ n’oublions pas que ce

sont les hommes qui font nos chantiers. ”

synergie #19

Juillet 2013 17

Lycée de Jarny (Meurthe-et-Moselle) (Chabanne et Partenaires).

Synergie : Quelle est la différence de fond entre la gestion des chantiers « classiques » et les projets clés en main ?

P.L. : Le transfert de la prise en charge des risques des maîtres d’ouvrage vers les entreprises est un élément nouveau. Comme simples constructeurs, nous ne portions ni les risques de conception, ni les risques environnementaux, ni – dans le cas de projets autoroutiers – les risques de trafic. Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus souvent amenés à nous engager sur les performances des ouvrages réalisés et, dans le cas des partenariats

Patrick Laboureur, conseiller, Eiffage

trois Questions à …

GEstion dEs GRAnds PRojEts : AvEc L’ARt Et LA mAnièRE

incontournable qui va de pair avec une organisation bien définie.

moBiliser les CompÉtenCesMobiliser les compétences et créer une organisation à sa main repré-sentent les deux principaux points auxquels s’attachera en priorité tout responsable d’opération complexe. « N’oublions pas que ce sont les hommes qui font nos chantiers, rappelle Robert Janvrin, directeur de projet, Eiffage Construction. C’est ainsi que pour constituer la structure d’encadrement en vue de la construction de la Cité sanitaire à Saint­Nazaire (Loire­Atlantique), j’ai souhaité rencontrer personnellement sur leur lieu de travail les douze conducteurs de travaux dont j’avais besoin. Cela m’a permis de voir comment ils se compor­taient au milieu de leurs équipes. Ensuite, le noyau dur du personnel de terrain doit être composé au moins à 50 % de compa­gnons d’Eiffage. Ce sont eux qui possèdent la connaissance du métier, le savoir­faire ainsi que la culture du Groupe. Dernier point : une place particulière sera attribuée aux cellules structures et synthèse. » Sans oublier toute l’importance accordée à la coordination des études d’exécution. Tout devra être fait pour que chacune des personnes concer-nées dispose, en temps et en heure, et quoi qu’il arrive, de la bonne ver-sion des plans nécessaires à l’avan-cement des missions à exécuter. Pas

question de prendre du retard pour un simple « papier » manquant. « Près de 90 % des problèmes d’avancement de chantier peuvent être résolus par une parfaite définition des tâches, poursuit Robert Janvrin, établie avant même le démarrage des travaux. Sur la CSN, un document de 35 pages définissait exacte­ment les rôles de chacun. » Une métho-dologie gagnante qui a permis d’établir un « qui fait quoi » et de fixer les périmètres d’intervention du mandataire, des sous-traitants et des corps d’état.

veiller à GÉrer les interFaCes

Tous ceux qui ont eu la responsabilité des grands projets ou des projets clés en main confiés à Eiffage semblent unanimes. Les difficultés rencontrées dans leur gestion vont bien au-delà

de la seule résolution de problèmes d’ordre technique. À un titre ou à un autre, ces derniers ont la plupart du temps d’ores et déjà été rencontrés sur d’autres opérations. Pour Pierre Guilleminot, directeur de projet adjoint du groupement d’inté-rêt économique CLERE créé pour la réalisation de la LGV Bretagne-Pays de la Loire, les écueils à éviter se situent à d’autres niveaux. Ils portent sur la gestion des interfaces, la veille organisationnelle, la bonne intégra-tion du projet entre tous les interve-nants et le management des risques. « De façon générale, chacun sait ce qu’il a à faire, explique-t-il. Mais c’est au niveau des interfaces, par exemple entre l’entreprise mandataire et les sous­trai­tants ou entre les différents corps d’état, qu’il y aura des frictions engendrant du

public-privé et des concessions, à en assurer l’exploitation ainsi que la maintenance. Toute la gestion du projet s’en ressent, puisqu’elle est indissociable de la notion de « temps long ».

Synergie : Ce qui change totalement le positionnement des entreprises…

P.L. : En effet ! Nous sommes passés du statut de spécialiste de la construction à celui de gestionnaire global de projet avec des responsabilités allant largement au-delà de la seule réalisation des ouvrages. La culture d’un homme « projets clés en main » se veut radicalement différente de celle d’un directeur de travaux habituel. Il doit posséder

une grande sensibilité aux risques, ainsi que la volonté d’intégrer toutes les compétences requises pour mener de telles opérations.

Synergie : Le groupe Eiffage est-il armé pour faire face à ces nouveaux défis ?P.L. : Oui, car nous disposons de toutes les compétences en interne. Nous avons fait le nécessaire pour acquérir de nouveaux savoir-faire (maintenance, exploitation…) venant compléter nos métiers traditionnels. Soyons également conscients que la capacité des équipes à développer des synergies est un gage de compétitivité par rapport à la concurrence. —

synergie LE MAGAZINE DU GROUPE18

DOSSIER

LA cRoix-nivERt misE sUR L’EFFicAcitéUn projet, un coût, un délai. Lorsqu’ils sont me nés sur le mode « clés en main », les pro-jets – petits et grands – doivent respecter ces trois critères qui riment avec un maître-mot : efficacité. « Depuis 2012, et en phase avec la stratégie d’Eiffage, nous menons une réflexion sur la façon d’amé-liorer la productivité sur nos chantiers, résume François Gandon, directeur technique, Eif fage construction. Un premier test a été effectué sur l’opéra tion de logements de la rue de la Croix-Nivert, dans le XVe arrondissement à Paris. Dépla ce ments, organisation, trans port de matériel, prises de poste, cycles journaliers de production… : le chantier a été observé à la loupe, ce qui nous a permis de supprimer bon nombre de tâches non-productives et de remettre en avant certains fonda-mentaux du métier. Aujourd’hui, nos régions ont adhéré à cette démarche en l’appliquant sur au moins un chantier par établissement. » Avec un objectif : produire mieux, plus vite et dans de meilleures conditions de sécurité.

Ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire.

retard ! À quatre ou cinq sur un petit chan­tier, c’est déjà compliqué, mais imaginez ce que cela peut donner lorsqu’on est cent ou plus… Cela demande un décloisonne­ment des structures entre les corps de métier ainsi qu’une communication et une organisation extrêmement pointues, orga­nisation qui doit pouvoir être remise en question afin de “coller” à l’avancement du projet. » Écoute et discussion avec les gens de terrain sont indissociables de cette veille organisationnelle, faute de voir progressivement apparaître des ten-sions au sein des équipes et entre les corps d’état. « À mon avis, la porte du bureau du directeur de projet doit toujours

rester ouverte, soutient Robert Janvrin. La gestion des grands projets passe éga­lement par ce que j’appelle un “manage­ment par la cafétéria”. » Rien de tel pour fédérer les équipes – et ce, quelle que soit la taille du projet – de se retrouver autour de la machine à café ou d’un repas afin d’écouter ses collaborateurs et prendre la température du chantier.

antiCiper, maître-mot de la rÉussite

Si gouverner c’est prévoir, piloter un projet, c’est anticiper les risques. « En tant que responsable de ces grosses opérations, à nous de lever la tête du guidon

FoRmAtion

dEs PAtRons PoUR dE GRAnds PRojEtsLes grands projets, souvent assimilés aux projets clés en main, représentent un axe de développement majeur d’Eiffage, tant en France qu’à l’international. Aussi, une formation spécifique de directeur de projet a-t-elle été créée au niveau du Groupe. vingt-quatre collaborateurs issus de toutes les branches et ayant déjà été concernés par de telles opérations participent à la première session lancée fin 2012. celle-ci est placée sous la responsabilité de Robert janvrin, Patrick Laboureur et jean-claude mutel, trois « grands témoins » qui ont piloté les opérations phare confiées à Eiffage ces dernières années, et de xavier Lanthiez, directeur du développement des ressources humaines d’Eiffage. technique, juridique, management, achats, commercial... sont les principaux points abordés avec l’aide d’intervenants extérieurs. devant le succès rencontré, cette formation sera renouvelée en 2014.

…

François Gandon, directeur technique, Eiffage Construction.

synergie #19

Juillet 2013 19

GAbon : Un tRAvAiL d’éqUiPEétudes de détails, achat du matériel, exé-cution des travaux, installation et démar rage en mer : l’organisation des tâches définie par Eiffage construction métallique lors de la réalisation de la plate-forme pétrolière pour le champ gabonais Anguille a suivi une logique ayant fait ses preuves de longue date. « Pour mener ce genre d’opération, il s’avère primordial de ne pas lésiner sur les ressources en hommes, affirme dominique bellegy, responsable gestion contractuelle. Disposer d’un staff ultra-compétent et suffisamment dimensionné afin d’agir avec le maximum de réactivité. C’est pri mor dial pour s’adapter en permanence aux exigences du client, en l’occurrence Total. Si je veille personnellement à la coordination des équipes, je fais néanmoins en sorte que les personnes en place assurent le suivi

complet de leur mission. Ainsi, par exemple, les acheteurs vérifient la confor mité des produits, la bonne application des tarifs et le respect des délais de livraison. Pas question pour eux de se contenter d’un coup de fil pour passer leurs commandes… et d’attendre ! Autre exemple : le volet ”équipements mécaniques” de la plate-forme. Le responsable désigné participe aux études, fait ses préconisations de commandes et suit la fabrication des équipements jusqu’à leur mise en service en mer. » En cas de dérapage éventuel dans les délais, toute l’équipe projet peut compter sur les autres usines de la branche pour sous-traiter certaines parties des travaux afin de revenir au planning initial. L’assurance pour le client d’une livraison conforme en temps et en heure.

et de ne pas attendre d’être au pied du mur pour réagir, confirme Jean-Claude Mutel. Il convient donc de mettre en place une orga­nisation spécifique afin de gérer ces risques le plus en amont possible. » Un manage-ment des risques qui, d’une part, se traduira dans les faits par la tenue régulière de réunions ad hoc regroupant des représentants issus de tous les métiers présents sur le chantier, et, d’autre part, par des pouvoirs pleins et entiers attribués au patron de projet pour décider de la conduite à tenir face à un risque identifié. Là encore, une bonne communication de terrain don-nera l’occasion au responsable de pro-jet de détecter d’éventuels risques jusque-là non identifiés... et parfois bien loin du BTP pur et dur ! C’est ainsi que les équipes du chantier de la LGV Bretagne-Pays de la Loire ont pris conscience qu’elles devaient réserver dès 2013 les trains d’essais nécessaires pour valider la conformité de l’infras-tructure... en 2017 ! Sous peine de devoir reculer l’ouverture de la ligne, ces trains étant en effet trop peu nom-breux pour être à la fois disponibles sur le chantier mené par Eiffage et sur celui réalisé en parallèle par Vinci entre Tours (Indre-et-Loire) et Bordeaux (Gironde). —

Témoignage → Philippe Domagala,

directeur Eiffage Énergie Thermie-Grand Est & Eiffage Énergie Lorraine Marne Ardennes

« Agir pour l’intérêt général du chantier »Le métier de chef de projet est incontournable dans le cadre d’affaires gagnées en macro-lots associant génie électrique et génie climatique. À ce titre, il est le « patron » de la structure momentanée créée pour la durée du chantier, une entité au sein de laquelle chacun à l’obligation d’oublier

l’agence dont il est issu pour se fondre dans le projet. Agissant en chef d’orchestre d’équipes possédant des expertises différentes, le chef de projet est porteur d’un seul discours et suit une seule ligne directrice : l’intérêt général du chantier. En cas de problème, c’est à lui qu’il revient de transmettre aux équipes la solution qui doit y être apportée. Cela évite toute confusion dans les consignes à appliquer et les messages « brouillés ». De quoi avancer vite et bien.

Dominique Bellegy, responsable gestion contractuelle, Eiffage Construction Métallique

“ disposer d’un staff ultra-compétent et suffisamment dimensionné afin d’agir

avec le maximum de réactivité. ”

synergie LE magazinE du gROuPE20

dossier

Plate-forme pétrolière offshore Anguille au Gabon.

Tour aéro-réfrigérante, centrale nucléaire de Civaux (Vienne).

21Juillet 2013

FoCus

travaux dans le nucléaire :

eiffage en ordre de marcheEDF doit réaliser près de 55 milliards d’euros d’investissements dans ses dix-neuf centrales françaises. Eiffage entend conforter ses positions dans ce secteur d’activité.

C’est un challenge exceptionnel, un marché d’envergure. EDF a prévu de réaliser d’ici à 2025 près de 55 milliards d’euros d’investissements à l’échelle

hexagonale. Avec deux objec tifs principaux. Premier défi, prolonger de deux fois dix ans la durée de vie des centrales nucléaires tout en améliorant leur performance et leur fiabilité – ce que l’opérateur public appelle le « grand carénage ». Ce premier volet représente, à lui seul, 45 milliards d’euros d’inves tis sements, sachant qu’EDF gère 58 tranches de production (dont 50 de même type) réparties sur dix-neuf sites. De fait, une grande partie des composants clés des centrales nucléaires – générateurs de vapeur, transformateurs principaux, alternateurs, condenseurs, câblages, systèmes de contrôle-commande – doivent être remis à neuf ou remplacés. En parallèle, suite à l’accident survenu au Japon dans la centrale de Fukushima, l’autorité de sûreté nucléaire a prescrit une liste de travaux établie après l’audit des sites qui vise à mieux protéger les installations de production face à diverses agressions (inondations, séismes, etc.). Une partie devra

être impérativement soldée en 2020. Il s’agit, en particulier, des groupes électrogènes à moteur diesel dits d’ultime secours situés dans des locaux parfaitement étanches, qui compléteront les diesels de secours existants, du rehaussement des digues, du renforcement des dispositifs de contrôle-commande, ou encore de l’installation de circuits d’alimen-tation en eau dits d’appoint ultime. Des investissements évalués, pour leur part, à près de 10 milliards d’euros. La déconstruction des anciennes centrales ouvre aussi des opportunités.Dans cette perspective, Eiffage, qui a participé à la réalisation de près de 30 % du parc nucléaire français jusque dans les années quatre-vingt-dix et en assure en partie sa maintenance, se met en ordre de marche. Un comité stratégique visant à coordonner les travaux nucléaires interbranches se réunit tous les trimestres, sous la présidence de Pierre Berger, président-directeur général du Groupe, et de Jacques Huillard, président d’Eiffage Métal. Trois référents l’animent : Philippe Dubuisson, directeur de Clemessy Nucléaire, division dédiée de Clemessy ; Étienne Royer, directeur du développement nucléaire d’Eiffage Métal ; et Thomas Tiberghien, chef de département structure génie civil et nucléaire chez Eiffage Travaux Publics.

deuX à trois Fois plus de travauX

« Nous cherchons à développer l’activité nucléaire du Groupe, à susciter des synergies et à élaborer des outils communs, explique Étienne Royer. Si chaque

entreprise se prépare individuellement pour les futurs appels d’offres liés au “grand carénage”, nous travaillons ensemble sur certains champs spécifiques comme les problèmes d’alimentation en eau mis en lumière par l’accident de Fukushima », poursuit-il.« Les volumes de travaux attendus représentent de deux à trois fois ceux des années précédentes, pré-cise Thomas Tiberghien. Nous connaissons bien les exigences d’EDF, et sommes, dès lors, prêts à mener des études lourdes et à déployer des moyens

Le Groupe Eiffage intervient à de nombreux niveaux du process nucléaire.

Centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche).

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FoCus

ressources de l’entreprise sous la direction de Clemessy Nucléaire », fait-il valoir.

partenariats

De son côté, Eiffage Travaux Publics, qui a réalisé environ 25 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le nucléaire en 2012, a conclu un partena-riat avec une entreprise de forage pour la construction de dispositifs additionnels d’ali-mentation en eau. La branche apporte égale-ment son soutien à Eiffage Construction Métallique sur l’installation de générateurs de vapeur. « Nous sommes déjà prêts à répondre en partenariat avec Clemessy au premier appel d’offres qui vise à mettre en place un centre de crise local sur le site de Flamanville [la centrale EPR de troisième génération]. Nous postulons sur différents marchés cadres de génie civil et de voiries et réseaux divers et nous venons de remporter un marché de 10 millions d’euros pour un contrat multi­sites de parc à gaz », ajoute Thomas Tiberghien.Pour sa part, la branche Métal, avec plus de 70 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le nucléaire en 2012, compte bien tirer profit du leadership de son usine spécialisée, Munch, et de son activité « mécanique et systèmes » sur trois niches de marché : la maintenance des condenseurs situés au cœur des centrales, le remplacement des générateurs de vapeur et, dans sa composante mécanique et systèmes, la construction et la rénovation des ponts roulants. Eiffel Industrie participe, elle, à la maintenance de certains sites – en intervenant au niveau de la tuyauterie, de la robinetterie, et de la mécanique. —

d’encadrement conséquents. Les écoles d’Eiffage Travaux Publics seront mobilisées pour former des coffreurs ou des conducteurs d’engin. Mais les appels d’offres lancés par EDF ne devraient pas se traduire en travaux avant mi­2014, voire pas avant 2015 », prévient-il.Chacun a en tout cas de belles cartes à jouer. Clemessy, au premier chef, leader en la matière au sein de la branche Énergie puisque l’entre-prise est partenaire d’EDF depuis quarante ans et compte plus de 450 intervenants dans le nucléaire sur 5 000 collaborateurs : « Nous som­mes présents sur les dix­neuf sites d’EDF, détaille Philippe Dubuisson. Clemessy Nucléaire, qui dis­pose de l’ensemble des qualifications imposées par l’énergéticien, intervient sur l’ensemble des installa­tions électriques générales (contrôle­commande, éclai­rage, incendie, etc.) et de sécurité (protection de site, vidéosurveillance, télécommunications et fibres optiques). Nous sommes aussi très bien positionnés dans le domaine des automatismes et de l’instrumen­tation nucléaire, c’est­à­dire de l’ensemble des équi­pements qui permettent de gérer et contrôler les débits, pressions, vibrations et températures des fluides gaz du process nucléaire. » Clemessy Nucléaire a porté son volume d’en-trées de commandes de 18 millions d’euros en 2005 à 87 millions en 2012. « À présent, nous visons les 100 millions cette année et les 150 millions à l’horizon 2016­2017, poursuit Philippe Dubuisson. Nous avons déjà remporté le rempla­cement des tableaux de distribution dans neuf cen­trales pour 40 millions d’euros. Nous avons, par ailleurs, remis deux offres pour l’instrumentation électrique générale et les moteurs d’ultime secours, des marchés qui avoisinent ensemble le milliard d’euros. Clemessy saura faire face aux délais de réponse des appels d’offres parfois très courts, ainsi qu’aux travaux en faisant appel à l’ensemble des

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Opération de tubage, retubage (Munch).

Pont polaire de la centrale d’Olkiluoto (Finlande).

repères

950 m3 de béton

24 000 m3 de terres à évacuer

35 000 heures de travail

100 tonnes d’acier

Cure de jouvence pour le Carreau du temple

Situé en plein cœur du IIIe arrondis-sement à Paris, le Carreau du Temple, l’une des grandes halles signées Eiffel construites à Paris au XIXe siècle, est entièrement

rénové par Eiffage Construction Métallique en groupement avec Pradeau & Morin, filiale d’Eiffage Construction spécialisée dans la réhabilitation du patrimoine. Et ce, sous la conduite du studio d’archi-tecture Jean-François Milou. Cet ancien marché couvert vaste et élégant, édifié en 1863, va devenir un véritable complexe sportif et culturel. Des défilés de mode et des concerts y seront organisés, ainsi que des expositions et des salons.« Au rez­de­chaussée, un auditorium de 250 places et un espace polyvalent de 1 800 m2

ont été aménagés et, au sous­sol, trois grandes salles de sport et des studios d’enregistrement et de musique. L’ensemble des dispositifs tech­niques prend place à l’entresol », explique Romain Chiesa, conducteur de travaux chez Pradeau & Morin. « Nous avons eu le plaisir

de mettre en valeur ce lieu qui était totalement oublié des habi­tants du quartier sans le dénatu­rer », se félicite Yann Laurent, responsable commercial de la division montage-réhabilitation d’Eiffage Construction Métal-lique. Les lots réalisés par

Eiffage représentent globalement 30 % du budget du projet, à raison de près de 20 mil-lions d’euros sur un montant total de 68 millions. La fin du chantier, qui court depuis juin 2010, est prévue en décembre 2013 et l’ouverture du Carreau du Temple au public au premier trimestre 2014.

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un Chantier en imaGes

Vue générale du chantier du Carreau du Temple (Paris).

8 000 m2 de nouvelles surfacesL’édifice lui-même a été profondément remodelé. Deux niveaux de sous-sols ont été créés de toute pièce au point que l’emprise au sol est passée de 4 000 m2 à 12 000 m2. Les travaux se sont déroulés parallèlement aux fouilles archéologiques qui ont duré un an et ont mis au jour les fondations d’un ancien marché mais aussi la

baga telle de 600 squelettes. 24 000 m3 de terre ont été évacués en plein cœur de Paris. Puis, les murs périphériques ont été repris en sous-œuvre. Les murs en sous-sol ont, pour leur part, été réalisés dans des bétons archi-tectoniques dont la finition est telle qu’ils n’ont pas besoin d’être peints. 12 000 m2 de planchers ont été coulés.

unE ChaRPEntE mÉtaLLiQuE REmiSE à nEuF

La charpente métallique, classée monument historique, a d’abord été décapée pour la débarrasser de l’an-cienne peinture au plomb qui la recouvrait. Puis, les pièces cassées ou trop corrodées de cette véritable dentelle de fer et de fonte ont été remplacées. Cent tonnes d’acier ont été mobilisées. « Nous avons refait tous les calculs dans la mesure où des charges supplémentaires devaient être appli­quées sur la structure, ce qui imposait de renforcer l’ouvrage », précise Yann Laurent. Ensuite, l’immense verrière et la toiture ont été restaurées et des panneaux photovoltaïques posés sur le toit.

unE gRuE danS un mOuChOiR dE POChELa mise en place des trente poutres en béton précontraint de 16,50 mètres de portée et de 11 tonnes chacune qui composent le plafond des futures salles de sport a constitué un des moments clé du chantier. « Vu l’étroitesse des rues adjacentes et la présence de la charpente, il a fallu faire passer les poutres dans le sens de la longueur puis les mettre en place à l’aide de vérins hydrauliques. Ensuite, une grue automotrice, installée spécialement sur le chantier, nous a permis de réaliser les voiles en béton architectonique sur une hauteur de 6 mètres », détaille Romain Chiesa. Pour empêcher la propagation des sons de l’auditorium vers les salles de sport, les poutres reposent sur des boîtes à ressort. Un chantier qui aura mobi lisé près de 80 personnes. —

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Mise en place des poutres en béton.

La grue automotrice.

Réaménagement du sous-sol.

La nouvelle résidence universitaire Jean-Jouzel à La Rochelle (Charente-Maritime), qui rassemblera 120 logements d’étudiants, doit être livrée par Eiffage Construction fin août 2013, après seulement neuf mois de travaux. Le bâtiment, qui porte le nom du prix Nobel de la Paix récompensé en 2007 pour ses travaux sur le réchauffement climatique, sera 40 % plus économe que le niveau retenu par la RT 2012. Les modules qui la constituent, pré fabriqués à l’usine de Fresnay-sur-Sarthe (Sarthe) et commercialisés par Eiffage Construction sous le nom de Concept Lignum®, sont capables de stocker 150 kg eq CO2 par m2 Shon. Ils combinent le bois massif qui garantit un stockage élevé du carbone, la légèreté de l’ouvrage, une modularité aisée et une chape en béton qui apporte le confort thermique et la robustesse d’usage. Cette gamme se distingue aussi par sa rapidité de mise en œuvre : en janvier et février, Eiffage Construction Poitou-Charentes a réalisé les terrassements et les élévations en béton tandis qu’Eiffage Construction Industries lançait la préfabrication. Sitôt le gros œuvre achevé, les premiers modules ont commencé à être livrés puis posés au rythme de quatre unités par jour. —

« Changer le visage » des collèges de Seine-Saint-Denis, c’est l’objectif du plan exceptionnel d’investissement du Conseil général sur 2010-2015. Depuis la signature du contrat de partenariat en avril 2012, les équipes d’Eiffage sont engagées dans une course contre la montre. Objectif : livrer huit établissements (Aubervilliers, Aulnay-sous-Bois, Blanc-Mesnil, Bondy, Clichy-sous-Bois, Noisy-le-Grand, Le Raincy, Saint-Denis/Saint-Ouen) pour la rentrée 2014. Tous les permis de construire ont été obtenus et tous les chantiers ont démarré. Sous la houlette d’Eiffage Concessions, maître d’ouvrage, les travaux réalisés par les différentes filiales d’Eiffage Construction se déroulent de front. Le Groupe s’est engagé à faire appel à des PME pour 45 % des travaux. Les collèges comporteront des espaces ouverts au public afin de permettre leur utilisation en dehors des heures de cours, dont notamment trois gymnases et une piscine. —

eiffage se dote d’une nouvelle organisation en pologneRendre homogène la structure d’Eiffage en Pologne : c’est l’un des objectifs du changement de raison sociale du Groupe dans ce pays, devenu le 10 mai dernier Eiffage Polska. Désormais, l’entreprise compte trois métiers principaux : - Eiffage Polska Budownictwo (entreprise générale de

construction) ; - Eiffage Polska Koleje (construction, modernisation et

entretien des voies ferrées et de l’infrastructure ferroviaire) ;

- Eiffage Polska Instalacje (étude, montage et maintenance d’installations).

Dans cet ensemble, Eiffage Polska Budownictwo a, à son actif, 500 réalisations – des hôtels aux immeubles de bureaux. Actuellement, la filiale réalise une cité résidentielle Italie verte à Varsovie, l’hôtel 4 étoiles Hilton Garden à Cracovie ou encore le centre commercial Amber à Kalisz (au centre du pays). Eiffage est aussi présente en Pologne près de Poznan à travers Defor, filiale de Goyer pour les façades haut de gamme. —

ConstruCtion

la Cité des sciences et de l’industrie s’agranditÀ l’automne 2014, la quatrième travée de la Cité des sciences et de l’industrie à La Villette (Paris), accueillera Vill’up, un pôle de loisirs et de commerces de 24 000 m2. Développé par l’opérateur immobilier Apsys, ce projet, signé par les agences d’architecture Scau et Alain Farel et remporté par Eiffage Construction, représente un investissement de 110 millions d’euros. Eiffage Construction Métallique réalisera près de 2 000 tonnes de charpente métallique – dont un tiers permettra la réhabilitation des structures existantes.

Resté sans affectation depuis l’origine, l’espace aménagé de 63 m de large sur 100 m de long et 40 m de haut, comportera 24  000 m2 de surface commerciale utile avec, pour loco motives, un cinéma Pathé de 16 salles et un simulateur de chute libre iFLY. S’y ajoute ront un espace enfants, un complexe multi-loisirs techno logiques Moov’box, 5 moyennes surfaces, 25 boutiques, des cafés et des restaurants. —

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NEWS

une résidence bois-béton

Collèges de seine-saint-denis :

une course contre la montre

les berges de seine en beautéLe réaménagement des berges de Seine à Courbevoie (Hauts-de-Seine) vise à ouvrir la ville sur le fleuve. De mars 2012 à juin 2013, Eiffage Travaux Publics Réseaux et Eiffage Travaux Maritimes et Fluviaux ont aménagé des espaces piétons et paysagers, créé des encorbellements et construit un escalier surplombant la RD7 entre les berges et la dalle du front de Seine. Un contrat de 16,5 millions d’euros. —

40 000 tonnes de céréalesAprès la livraison en 2008 d’un bâtiment phyto sanitaire au groupe de négoce agricole Carré, les équipes d’Eiffage TP Nord se sont vu confier par ce même client la réalisation d’un silo de stockage de céréales d’une capacité de 40 000 tonnes, à Rouvignies, près de Valenciennes (Nord). Ce deuxième contrat prévoyait aussi la construction d’une unité de séchage composée de deux séchoirs, d’un ensemble de bureaux, d’un local de stockage des poussières, de deux ponts bascules, d’une plate-forme de déchargement, l’ensemble à la charge de génie civilistes. Les terrassements, la réalisation de deux bassins de rétention, ainsi que l’aménagement et VRD du projet, ont été réalisés par les équipes routières d’Eiffage Travaux Publics. L’installation permettra d’expédier, à partir de la fin 2013, 400 tonnes de céréales à l’heure, tant vers la région parisienne que vers la Belgique. —

une dalle d’accès à la tour majungaÀ Puteaux (Hauts-de-Seine), les équipes d’Eiffage Travaux Publics ont débuté le chantier d’aménagement des abords de la tour Majunga en février 2012 pour le terminer en juin dernier. Pas moins de 2 000 m3 de polystyrène ont été mis en œuvre pour la réalisation du remblai allégé. Cet aménagement donne un coup de jeune à ce secteur du parvis de la Défense avec la mise en place d’un escalier métallique qui fait appel au BSI® (béton ultra-hautes performances développé par l’entreprise), d’un escalator et d’un revêtement intégral en granit. —

400 tonnes poussées au-dessus de l’a43 Une impressionnante opération de poussage d’un pont de 400 tonnes s’est déroulée dans la nuit du 16 avril au croisement de l’A43 (Lyon-Albertville) et de l’A432 (Miribel-Saint-Laurent de Mure) à Grenay (Isère) sur le réseau APRR. L’autoroute a été fermée pour la mise en place par les équipes d’Eiffage Travaux Publics de cet ouvrage long de 85 mètres et large de 13 mètres, constitué d’une charpente métallique de 200 tonnes et d’une dalle en béton de 500 m³. La charpente, façonnée en usine à Verdun (Meuse), est composée de deux poutres de 1,4 m de hauteur solidarisées par des poutrelles transversales – les entretoises. Les différentes pièces du tablier ont été acheminées par convoi exceptionnel sur la culée Nord, où elles ont été assemblées. —

travauX puBliCs

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Les locaux historiques de la Bibliothèque Nationale de France, situés au 38, rue Richelieu, à Paris, sont en pleine rénovation. Ce chantier lancé par l’Oppic, gestionnaire du patrimoine immobilier du ministère de la Culture, touche bon nombre de bâtiments classés. Eiffage Énergie a accordé une attention particulière à la mise en œuvre des nouvelles installations électriques. Tout doit être masqué, passé dans les faux planchers ou dans des goulottes en bois pour se fondre dans les rayonnages existants, ce qui impose des études d’exécution très précises. La fin des travaux (11 millions d’euros) est prévue en juin 2015. —

un palace couvert d’étoilesLa rénovation du célèbre hôtel Ritz, place Vendôme à Paris, bat son plein. Après un curage et une mise à nu totale de l’intérieur du bâtiment, les locaux seront réaménagés en vue de décrocher l’appellation recherchée de « palace » ! Les équipes d’Eiffage Énergie Île-de-France, pôle Grands Travaux, seront sur le site de mai 2013 à fin 2014. Elles procéderont au déploiement de l’ensemble des courants forts, du poste de distribution aux luminaires et aux prises de courant. Outre les communs, 137 chambres seront équipées de matériel haut de gamme. —

Clemessy confirme son implication sur le programme embraer KC390Après une commande importante du groupe Goodrich (devenu UTAS) début 2012 pour la réalisation de 29 bancs de validation des commandes de vols primaires dans le cadre d’un nouveau programme d’avion militaire brésilien, le groupe Clemessy vient de remporter un nouveau contrat avec l’équipementier Hispano Suiza du Groupe Safran. Objectif : fournir le système de validation de la distribution électrique de l’avion. Ce projet est l’occasion de mettre en œuvre un investissement Clemessy fondé sur une évolution de son système de test TestInView, cofinancé par l’Union européenne. —

mission exomars : Clemessy au rendez-vous La planète Mars attise toujours autant la curiosité des scientifiques. Deux missions sont planifiées en 2016 et 2018 sous le nom d’ExoMars – un programme d’exploitation de la planète rouge initié par l’Agence spatiale européenne. ThalesAlenia Space, filiale conjointe de Thales et de Finmeccanica, et son client ont choisi Clemessy pour réaliser les

systèmes de tests des deux projets. Pour chacune des deux missions, deux modules seront réalisés : TGO (Trace Gas Orbiter) qui a pour objectif de rester en orbite martienne et EDM (Entry and Descend Module) qui se posera sur le sol de Mars. Pour le sous-système TGO, Clemessy réalisera deux baies afin d’alimenter et tester les deux modules au sol, ainsi que

deux simulateurs de panneaux solaires, puis un système de test pyrotechnique. Concernant le sous-système EDM, deux baies seront construites pour alimenter et tester ce module au sol, deux autres pour tester les initiateurs pyrotechniques et une troisième pour charger les batteries avant le lancement. —

France-espagne : le courant passeAvec ses 65 km de long en technologie souterraine, la ligne à courant continu de 320 kV (2 x 1 000 MW) reliant les postes de Baixas, près de Perpignan (Pyrénées-Orientales) et de Santa Llogaia, à proximité de Figueras (Catalogne), sera opérationnelle en 2014. Elle renforcera l’approvisionnement énergétique régional et permettra une meilleure intégration des énergies renou velables sur le réseau. Ce chantier complexe représente un challenge exceptionnel pour Eiffage Energia dans le tunnel édifié par Eiffage Travaux Publics : il s’agit de la première interconnexion européenne mise en service depuis 30 ans. Financée par l’Union européenne à hauteur de 225 millions d’euros, elle contribuera à la création du marché européen de l’électricité. —

Chantier historiqueau quadrilatère richelieu

ÉnerGie

synergie LE MAGAZINE DU GROUPE28

NEWS

Les équipes d’Eiffage Construction Métallique terminaient début juin le montage des voiles de verre de la Fondation Louis Vuitton pour la création, qui abritera, à compter du second semestre 2014, la collection de Bernard Arnault, le président du groupe LVMH. Ce bâtiment d’exception, situé dans le bois de Boulogne à Paris, compte 13 500 m2 de voiles vitrées qui ont nécessité 3 430 panneaux verriers cintrés tous différents ! Ingénieurs travaux et compagnons mettaient notamment la touche finale à la plus grande verrière qui s’étend sur 3 000 m2 et à la plus petite qui atteint 600 m2. Les intempéries ont retardé la mise en œuvre des joints de silicone par les sous-traitants spécialisés et leurs cordistes. Mais la mobilisation sur le chantier où les équipes se relaient de 6 heures à 22 heures et le samedi matin ont permis de parer à ces contretemps. Enfin, début juin, le premier test d’étanchéité à l’eau réalisé en présence du maître d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre a été concluant. La partie la plus technique, la plus complexe et la plus emblématique de la Fondation Louis Vuitton était en passe de s’achever, avant la phase d’opération préalable à la réception et ses levées des réserves. —

1, 2, 3… pause !En 2012, APRR avait proposé aux automobilistes circulant sur son réseau de découvrir l’art culinaire des régions. Pour garder le cap, APRR et AREA ont préparé, pour leur « 25e Festival aires d’été », un programme de détente et de bien-être à découvrir sur ses

aires. Y seront proposés des massages pour une relaxation du corps et de l’esprit, des siestes dans des espaces dédiés en intérieur comme en extérieur, des dégustations de produits bio pour les gourmands et des activités physiques pour des moments de détente en famille. Le parcours complet de l’autoroute du bien-être en direction des vacances est consultable sur le nouveau site mobile m.aprr.fr. —

douze voiles de verre sur la Fondation louis vuitton

mÉtal

aprr la prévention des accidents du travail, un combat quotidienLa prévention des accidents du travail des salariés du groupe APRR reste une priorité. Le concessionnaire autoroutier a enregistré en 2012 un taux de fréquence en la matière (nombre d’accidents du travail avec arrêt par million d’heures travaillées) de 6,91, alors qu’il avait toujours été supérieur à 10. Un record pour l’entreprise et pour le monde autoroutier ! Mais la mobilisation doit rester entière. À presque vingt ans d’existence, la démarche de management de la prévention est l’affaire de tous, grâce à une appropriation impulsée par le management. Enrichie au fil des années, elle s’élargit aujourd’hui vers une responsabilisation de chacun qui implique toutes les directions du groupe et à tous les niveaux. Comité d’orientation et de suivi, comités régionaux et locaux de prévention, quart d’heure prévention, analyse systématique des accidents du travail, études, formations, « Rubans de la prévention » qui récompensent chaque année les initiatives visant à réduire les risques professionnels – tous ces dispositifs tendent à rappeler que la prévention est une exigence de chaque instant. —

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enGaGement

des déchets mieux valorisésLa réduction des déchets

générés par les chantiers

constitue un enjeu

environnemental et

économique majeur.

Les branches s’adaptent

et trouvent des solutions.

P rès d’1,6 million de tonnes de déchets ! C’est le volume qu’Eif-fage a traité en 2012. Il s’agit là

d’un enjeu environnemental et écono-mique majeur. Avec, pour chaque branche, des spécificités.Pour Eiffage Travaux Publics, le recy-clage des enrobés est l’un des princi-paux enjeux. « Notre objectif est de porter notre taux de recyclage de 11 % aujourd’hui à 15 % à l’horizon 2015, indique Charlotte Valancogne, ingénieur environnement. Il s’agit d’une problématique complexe, qui nécessite de lourds investissements dans les outils de production. Ces derniers s’avèrent rentables au bout de quelques années en raison de la double économie réalisée sur la réduction de la mise en décharge et sur l’achat des granulats et du bitume présents dans les agrégats d’enro­bés (1) », poursuit-elle.

rÉutilisation des Gravats

Plus en amont, un important travail de tri est accompli. Métaux, embal-lages, cartons, bois... rien n’est laissé au hasard. « Le tri est de plus en plus fin sur nos chantiers, et nous développons de nouvelles filières, par exemple pour recycler le plâtre ou la moquette, précise François Dapilly, chef de projet au sein du ser-vice qualité environnement innovation développement durable d’Eiffage Construction. De plus, nous menons actuellement une étude sur le recyclage du verre. » Des synergies se développent aussi entre les branches. Œuvrant de concert, la branche Travaux Publics et Eiffage Construction Val-de-Seine ont

mis en place une filière de valorisation interne au Groupe. Cette idée, portée notamment par Corinne Michelot, res-ponsable qualité environnement d’Eif-fage Construction Val-de-Seine, et Sylvie Jacob, responsable environne-ment chez Eiffage Travaux Publics, concourt pour les trophées de l’inno-vation 2013 – manifestation interne organisée par le Groupe – après avoir été plébiscitée par le Conseil régional d’Île-de-France. Elle repose sur la réu-tilisation des gravats inertes générés par les chantiers de construction.Eiffage Travaux Publics peut en effet substituer, au sein des couches de chaussées qui le permettent, ce type de matériau recyclé en lieu et place des granulats naturels traditionnels pro-duits par les carrières. Il a fallu une période de discussion préalable impor-tante et l’implication de nombreux intervenants afin de mettre en place l’organisation dédiée qui a permis de

créer la passerelle entre les deux métiers. Les matériaux en question doivent faire l’objet d’un tri à la source afin d’assurer leur « recyclabilité ».Par ailleurs, une organisation spécifique a dû être définie afin d’acheminer les déblais d’un chantier à l’autre ou pour trier parfaitement les gravats pour la plate-forme. Avec, à la clé, trois bénéfices importants : énergétique, en raison de la limitation des distances de transport ; économique, grâce à des coûts de trai-tement moindres pour la Branche Construction et d’approvisionnement minorés pour la Branche Travaux Publics ; écologique, par la limitation de l’exploitation des ressources naturelles et la réduction des émissions de CO².

rÉduCtion à la sourCe

Cependant, si les déchets sont mieux valorisés au sein du Groupe, il reste un challenge à relever, comme le précise

Le tri est de plus en plus fin sur les chantiers.

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enGaGement

Charlotte Valancogne : « L’idéal serait de réduire la production de déchets initiale, afin de limiter le coût de son traitement. » En filigrane, une gestion administrative simplifiée pour tous les acteurs (du pro-ducteur de déchets à l’éliminateur, en passant par le maître d’œuvre des chantiers), qui seraient alors dispensés des bordereaux de suivi de déchets. Ce travail de compression à la source passe nécessairement par un meilleur dia-logue entre les partenaires, notamment les fournisseurs : « Les palettes de bordures arrivent parfois filmées, ce qui génère des déchets supplémentaires du type non dan­gereux (2), avec un surcoût additionnel. En outre, certains produits liquides sont livrés en bidons ou en containers qui doivent être ensuite nettoyés, puis évacués vers un lieu de recyclage ou de réutilisation. La livraison en vrac permettrait de réduire drastique­ment les volumes de déchets et les coûts de

traitement et de gestion, pour le fournisseur comme pour l’utilisateur », détaille Charlotte Valancogne. Un point de vue partagé par François Dapilly : « Il faut notamment insister auprès des fournisseurs pour limiter ce qui produit du déchet. C’est une problématique semblable au surembal­lage des produits agro­alimentaires. » —

(1) Lors des opérations de rabotage des chaussées, ou de déconstruction mécanique d’une route, les constituants des diverses couches sont récupérés et acheminés vers des installations de recyclage où ils sont triés, concassés puis calibrés afin de devenir un nouveau matériau utilisable dans les futures productions : l’agrégat d’enrobés.(2) Les déchets non dangereux comprennent les emballages, mais aussi le plâtre, le bois, le métal et la plupart des plastiques. Le coût d’élimination de ce type de déchets est très supérieur à celui des déchets inertes.

Eiffage Travaux Publics et Eiffage Construction Val-de-Seine mettent en place une filière de valorisation des déchets interne au Groupe : les gravats générés par les chantiers de construction sont réutilisés en couche de chaussées.

Témoignage → Damien Cercueil, responsable expertise et contrôle à la direction

des grands investissements et du développement chez APRR.

Certains riverains utilisent les containers de déchets d’APRR pour y déverser leurs ordures. Pourquoi ? Ces pratiques sont liées à la politique de certaines communes en matière de gestion des détritus. Pour réduire la quantité de déchets et responsabiliser les riverains, les poubelles leur sont facturées au poids. Or, pour payer moins cher, certains riverains déversent leurs ordures dans des containers situés hors péage, par exemple sur des sections d’autoroute en libre circulation. C’est l’effet pervers d’une politique vertueuse.

Quel est, pour vous, le grand défi en matière de déchets ? D’une part, l’impossibilité, pour le moment, de recycler certains déchets d’autoroutes,

comme les boues de bassin de décantation (sachant qu’APRR exploite 1 200 bassins). Ces éléments ne sont pas très dangereux en soi, mais il n’y a pas encore d’alternative à l’enfouissement. Il faut donc trouver une manière de les traiter sans nuire à l’environnement. Par ailleurs, et c’est un problème auquel nous nous attelons depuis longtemps, nous sommes confrontés à la pollution engendrée par les usagers : 95 % des déchets sur notre réseau sont liés aux automobilistes. C’est pour cette raison que nous menons d’importantes campagnes d’information, car en plus de leur coût et de leur nocivité, ces déchets mettent en danger la sécurité de nos collaborateurs, qui nettoient les bords des autoroutes et prennent, pour ce faire, des risques liés à la circulation.

La future campagne de sensibilisation d’APRR met en lumière les risques que représentent les déchets jetés sur les autoroutes.

« 95 % des déchets sur notre réseau sont liés aux automobilistes »

synergie #19

Juillet 2013 31

Formation et reCrutement

eiffage « partenaire premium » de l’École CentraleEiffage et l’École Centrale Paris ont conclu le 31 mai un « partenariat premium » qui implique toutes les branches. Cet accord, signé par Nicolas Andrivon, directeur général d’Eiffel Industrie et lui-même Centralien, et Hervé Biausser, président de Centrale, vise à offrir à Eiffage des contacts personnalisés, privilégiés et organisés avec les 400 élèves de 3e année présents sur le campus de

Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). L’image du Groupe sera mise en valeur, tandis qu’une adéquation optimale des enseignements des options et filières choisies par Eiffage sera recherchée. L’établissement constitue une cible pour les futurs recrutements de cadres ayant un potentiel d’évolution en termes de responsabilités. Ainsi, plusieurs options (aménagement et construction durables, énergie, génie

industriel, mécanique, aéronautique) et deux filières (management de projets à l’international, management opérationnel) de 3e année seront accompagnées par Eiffage qui désignera des chefs de file pour chacune d’entre elles. Eiffage participera, en outre, au « Club Time Plus » en vue de recrutements internationaux en doubles diplômes, aux mini-forums ciblés et tables rondes métiers des étudiants de 2e année, et accompagnera les élèves de 1ère année dans la découverte des grands enjeux du XXIe siècle. En parallèle, Eiffage parraine la promotion 2015 de l’ESTP (École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie), et parrainera la promotion 2016 de l’École des Ponts et Chaussées. Le Groupe a aussi des contacts étroits avec l’École Poly technique et l’École nationale supérieure des arts et métiers. —

De gauche à droite : Paul Carcagno (Eiffage Construction), Mounia Bekkat (Eiffage Énergie), Cécile Kleiner (Eiffage Travaux Publics), Xavier Lanthiez (Eiffage), Hervé Biausser (Centrale Paris), Nicolas Andrivon (Eiffel Industrie), Philippe Kermorgant (Eiffage Construction), Pascal Billard (APRR), Valérie Péron (Eiffage Métal).

Bien gérer le recours à l’intérimLe recours aux travailleurs intérimaires ne doit pas être la solution de facilité. Il est le fruit d’une analyse préalable afin de vérifier qu’il n’y a pas de solutions internes. De fait, il est possible de moduler les horaires sur un chantier, de faire jouer la solidarité via des conventions de prêts de main-d’œuvre entre établissements, voire de régions à régions, etc.Précisément, le déploiement de Sextant Intérim, progiciel intégré au système d’information Eiffage, permet à tous les responsables opérationnels d’avoir une

vision claire des intérimaires au sein du Groupe. Les échanges entre Eiffage et les agences de travail temporaire sont simplifiés et automatisés. Dans ces conditions, l’appel à la main-d’œuvre externe s’inscrit dans un processus rigoureux qui sécurise la démarche pour toutes les parties. « Nous nous efforçons d’optimiser les ressources au sein de la région et de privilégier le personnel d’Eiffage, confirme Thierry Machaux, secrétaire général de la région Eiffage Travaux Publics Sud-Ouest.

Sextant Intérim nous permet de sécuriser le choix de l’agence d’intérim, d’avoir une connaissance actualisée de l’état de l’emploi des intérimaires et, ainsi, une meilleure réactivité dans leur gestion ». À ce jour, Sextant Intérim, dont la première mise en place remonte à novembre 2010, est utilisé par 34 directions régionales du Groupe sur les 45 concernées, soit par 4 200 collabo ra teurs d’Eiffage et 4 300 agences d’intérim. Les 11 directions régionales restantes doivent y accéder d’ici fin 2013. —

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initiatives

perFormanCes

les trophées de l’innovation valorisent la créativitéValoriser et récompenser la créativité et l’innovation, partager les savoir-faire et échanger les idées, améliorer l’offre, l’image et l’attractivité d’Eiffage : tels sont les objectifs clés des trophées de l’innovation Eiffage 2013. Le comité de sélection du Groupe se réunira en octobre 2013 et le jury en novembre. Les trophées visent à impliquer tous les services de l’entreprise – opérationnels, R&D, fonctions support comme les achats ou les services commerciaux – et tous les domaines d’activité – en favorisant l’amélioration des procédés et des techniques de terrain, la promotion de la R&D, mais aussi la prévention de l’environ nement et de la biodiversité, ou encore la préservation de la santé au travail. Plusieurs prix seront décernés, à l’image du prix spécial biodiversité, du prix cœur de métier qui porte sur les innovations de terrain tandis que le prix R&D cherchera à promouvoir, pour sa part, les projets de recherche et développement. Le Grand Prix Eiffage récompensera le projet le plus innovant et le plus transversal. —

eiffage immobilier fait peau neuve sur le webLancé à l’occasion du Salon national de l’immobilier, le nouveau site Eiffage-immobilier.fr vise à mieux faire connaître l’enseigne et ses produits sur Internet tout en capitalisant sur l’appartenance du promoteur au groupe Eiffage. Les pages web facilitent la prise de contact. Tous les contenus du site sont optimisés pour être reconnus au mieux par les moteurs de recherche. Des actions marketing sont également prévues pour renforcer le trafic (e-mailings, liens sponsorisés, etc.). Tous les appartements disponibles à la vente et leurs caractéristiques sont dûment détaillés. Un module de cartographie permet de calculer un trajet jusqu’au programme immobilier et de visualiser les points d’intérêt du secteur. —

eiffage Construction primé pour avoir réduit sa facture énergétiquePlusieurs entités d’Eiffage Construction ont été distinguées pour avoir réalisé des rénovations ou des constructions mettant l’accent sur les économies d’énergie et l’optimisation de la consommation. Elles ont bénéficié de primes liées à l’obtention de certificats d’économies d’énergie. Ainsi, le siège d’Eiffage Construction à Vélizy-Villacoublay (Yvelines) a touché 38 000 euros. Un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes a valu 58 000 euros à Eiffage Construction Val-de-Seine, tandis qu’Eiffage Immobilier Méditerranée a été gratifiée de 9 000 euros pour l’une de ses opérations. —

synergie #19

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L’établissement de Lauterbourg (Bas-Rhin) d’Eiffage Construction Métallique vient de lancer un projet baptisé Efel 2015 – l’acronyme d’Efficience des flux chez Eiffage Lauterbourg – avec l’aide du cabinet de conseil et formation en organisation et management Belier Associés. Ce projet fondé sur le principe de l’excellence opérationnelle doit permettre au métier Ponts et Ouvrages d’art d’améliorer sa performance globale en termes de sécurité, de qualité et de coûts.

Trois principes ont été définis :

• éliminer les travaux sans valeur ajoutée pour les clients (attentes, recherche, manu tentions, déplacements, chargement, etc.) pour ne retenir que les travaux qui en apportent (concevoir, calculer, dessiner, couper, assembler, souder, peindre, transporter, monter) ;

• faire des employés le moteur du système collectif qui est mis en place ;

• réaliser selon les besoins des clients.

Efel 2015 se décline dans tous les services de l’établissement et touche l’ensemble du personnel. Quatre premiers groupes de travail trans versaux ont été créés fin mars afin d’atteindre ces objectifs.

Ils portent sur la structuration des affaires, la planifi ca tion de la production, les flux de production ainsi que la recherche de la qualité, de la sécurité et de l’environnement. —

l’usine de lauterbourg vise l’excellence opérationnelle

première certification iso14001 pour le groupe ClemessyAprès l’obtention en 2012 d’une première certification environnement sur trois sites pilotes, le groupe Clemessy vient d’être certifié pour la première fois ISO 14001. Cette norme repose sur le principe d’amélioration continue de la performance environnementale d’une entreprise par la maîtrise des impacts liés à son activité. De nombreux domaines sont pris en compte, dont la communication, la sensibilisation des employés, les pratiques environnementales et les programmes de planification des urgences et d’intervention. —

eiffage travaux publics se positionne sur les travaux spéciauxVia-Pontis a rejoint Eiffage Travaux Publics début 2013. Cette acquisition permet le renforcement de la branche dans le domaine hautement technique des travaux spéciaux. Forte d’une trentaine de collaborateurs situés à Étampes (Essonne) et à Roissy (Val-d’Oise), l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires dépassant 5 millions d’euros en 2012. Via-Pontis exerce son activité dans toute l’Île-de-France et ses savoir-faire complètent ceux existant dans plusieurs filiales et départements du Groupe. Le développement de synergies sur les marchés de la rénovation d’ouvrages de génie civil se révèle plus que jamais nécessaire pour répondre aux attentes des donneurs d’ordre. —

synergie LE MAGAZINE DU GROUPE34

initiatives

…soutient treize nouveaux projets

FCpe eiffage actionnariat :

une nouvelle étape prometteuse28 379 salariés d’Eiffage ont souscrit par l’intermédiaire du FCPE Eiffage Actionnariat à l’augmentation de capital réservée, qui avait été lancée début mars en France. Celle-ci s’élève à près de 60 millions d’euros. Le capital du Groupe a été porté à 357 754 320 euros. Le FCPE Eiffage Actionnariat détient 2,55 % du capital d’Eiffage. Cette opération qui s’inscrit dans la continuité de l’étroite association des salariés du Groupe au capital d’Eiffage marque une nouvelle étape prometteuse pour la 22e année consécutive. —

La Fondation Eiffage a décidé, au premier semestre 2013, d’apporter un concours total de 117 000 euros à treize projets différents d’aide à l’insertion dans l’emploi et de soutien à la formation professionnelle, à la mobilité, au respect de l’environnement ou encore à l’éco-construction. Ainsi, elle contribuera pour 10 000 euros au budget d’une association lilloise (Nord)

qui conduit des chantiers d’insertion en bâtiment et espaces verts, pour 15 000 euros à la création d’une entreprise de restauration qui accueille des travailleurs handicapés à Bordeaux (Gironde) (voir maquette ci-contre du futur restaurant) ou encore pour 10 000 euros à

l’association Habitat et Humanisme afin de participer aux coûts de réhabilitation d’une résidence sociale à Lyon (Rhône). Sur cinq ans, la fondation a soutenu 110 projets dont 104 portés par les collaborateurs. —

aprr « joue les coyotes »C’est une première en matière de sécurité routière : grâce à un partenariat entre Coyote et la société d’autoroutes APRR, les automobilistes équipés d’un assistant d’aide à la conduite Coyote peuvent recevoir, depuis mai dernier, une alerte géo-localisée pour les prévenir d’un événement grave intervenu sur autoroute. Les messages envoyés par APRR les informeront de la nature de l’événement et indiqueront, le cas échéant, la sortie conseillée ou l’itinéraire alternatif. —

eiffage métal soutient La LuneVéritable « Pompéi sous-marine » située à quelques milles nautiques de Toulon (Var), le navire La Lune sombra lors d’une expédition décidée par le jeune roi Louis XIV en 1664. Le bâtiment s’était heurté à de redoutables corsaires régnant sur la Méditerranée. La branche Métal d’Eiffage finance, à l’invitation du Département des recherches archéologiques sub-aquatiques et sous-marines (DRASM) du ministère de la Culture, la mise au point d’une machine essentielle à la préservation des objets retrouvés sur l’épave. Les restaurateurs pourront traiter les pièces sans attendre des mois, voire des années, et participer au processus de présentation au grand public du patrimoine archéologique de La Lune à l’horizon 2013-2014. —

enGaGement soCial

la Fondation eiffage récompensée...La Fondation Eiffage s’est vu remettre, le 22 avril 2013, l’un des onze trophées du mécénat d’entreprise pour l’environnement et le dévelop pement durable par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie pour le programme de recherche Corecol. Il s’agit de préserver les corridors écologiques pour les espèces végétales. La Fondation a obtenu ce prix, dans la catégorie Espaces naturels, en partenariat avec les associations Lestrem Nature et RéAgir, actives dans la région Nord-Pas-de-Calais. —

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163 quai du Docteur-Dervaux - 92600 Asnières-sur-SeineTél. : +33 (0)1 41 32 80 00 - Fax : +33 (0)1 41 32 80 10Capital Social de 357 754 520 euros (89 438 630 actions de 4 euros)RCS Nanterre 709 802 094 – SIRET 709 802 094 01130 – Code APE 7010 Z

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