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© (EDUCI) 2018 Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n°1, 2018 91 L’EXPLOITATION MINIÈRE, FACTEUR DE RÉCESSION DE L’ACTIVITÉ AGRICOLE À HIRÉ WATTA EN CÔTE D’IVOIRE YOBO Judith [email protected] NASSA Dabié Désiré Axel [email protected] Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire RÉSUMÉ L’agriculture est depuis l’indépendance, le pilier de l’économie ivoirienne et la principale source d’emploi. Cependant, dans le souci de pallier la fragilité de ce secteur et de diversifier les ressources économiques, la Côte d’Ivoire a décidé d’exploiter ses réserves minières. C’est dans ce cadre que la sous-préfecture de Hiré, grenier agricole de la région du Lôh-djiboua, abrite à elle seule deux sites d’extraction industrielle d’or, minerai le plus exploité dans le pays. Cet article se propose alors de rendre compte des effets induits de cette activité minière sur le développement agricole de la localité. L’hypothèse qui en découle est que l’essor des activités minières constitue un facteur de périclitation de l’agriculture dans la sous-préfecture de Hiré. La méthodologie mise en œuvre pour la vérification de cette hypothèse a été faite autour de l’usage de la télédétection, qui a permis de montrer l’évolution de l’occupation du sol. Nous avons également eu des données relatives à l’évolution de la production agricole par des recherches documentaires auprès des ministères des mines, de l’agriculture et de l’ANADER. Les enquêtes de terrain ont été ponctuées par des entretiens, des focus groupes et des enquêtes par questionnaires menées dans les six villages et les cinq hameaux de la zone d’étude. Ceci afin de nous imprégner des réalités liées à la disponibilité des terres cultivables, de la main d’œuvre et de la prolifération de l’orpaillage dans les plantations. Mots-clés : Hiré Watta (Côte d’Ivoire), exploitation minière, récession, activité agricole. ABSTRACT Agriculture has been since independence, the mainstay of the Ivorian economy and the main source of employment. However, in order to mitigate the fragility of this sector and to diversify economic resources, Côte d’Ivoire has decided to exploit its mineral reserves. It is in this context that the sub-prefecture of Hiré, agricultural granary of the Lôh-Djiboua region, is home to two industrial gold extraction sites, the most exploited ore in the country. This article then proposes to report on the induced effects of this mining activity on the agricultural development of the locality. The resulting hypothesis is that the boom in mining activities is a factor in the decline of agriculture in the Hire sub-prefecture. The methodology implemented for the verification of this hypothesis was made around the use of remote sensing, which allowed to show the evolution of the land use. We also have surveys of ministries of mining, agriculture and ANADER had data on the evolution of agricultural production. The field surveys and focus groups that we initiated in the different villages and hamlets of the study area, allowed us to absorb the realities related to the availability of land, labor and proliferation gold panning in the plantations. Key words: Mining, recession, agricultural activity, Hiré Watta, Côte d’Ivoire

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L’EXPLOITATION MINIÈRE, FACTEUR DE RÉCESSION DE L’ACTIVITÉ AGRICOLE À HIRÉ WATTA EN CÔTE D’IVOIRE

YOBO [email protected]

NASSA Dabié Désiré [email protected]

Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire

RÉSUMÉL’agriculture est depuis l’indépendance, le pilier de l’économie ivoirienne et la principale source d’emploi. Cependant, dans le souci

de pallier la fragilité de ce secteur et de diversifier les ressources économiques, la Côte d’Ivoire a décidé d’exploiter ses réserves minières. C’est dans ce cadre que la sous-préfecture de Hiré, grenier agricole de la région du Lôh-djiboua, abrite à elle seule deux sites d’extraction industrielle d’or, minerai le plus exploité dans le pays.

Cet article se propose alors de rendre compte des effets induits de cette activité minière sur le développement agricole de la localité. L’hypothèse qui en découle est que l’essor des activités minières constitue un facteur de périclitation de l’agriculture dans la sous-préfecture de Hiré. La méthodologie mise en œuvre pour la vérification de cette hypothèse a été faite autour de l’usage de la télédétection, qui a permis de montrer l’évolution de l’occupation du sol. Nous avons également eu des données relatives à l’évolution de la production agricole par des recherches documentaires auprès des ministères des mines, de l’agriculture et de l’ANADER. Les enquêtes de terrain ont été ponctuées par des entretiens, des focus groupes et des enquêtes par questionnaires menées dans les six villages et les cinq hameaux de la zone d’étude. Ceci afin de nous imprégner des réalités liées à la disponibilité des terres cultivables, de la main d’œuvre et de la prolifération de l’orpaillage dans les plantations.

Mots-clés : Hiré Watta (Côte d’Ivoire), exploitation minière, récession, activité agricole.

ABSTRACTAgriculture has been since independence, the mainstay of the Ivorian economy and the main source of employment. However,

in order to mitigate the fragility of this sector and to diversify economic resources, Côte d’Ivoire has decided to exploit its mineral reserves. It is in this context that the sub-prefecture of Hiré, agricultural granary of the Lôh-Djiboua region, is home to two industrial gold extraction sites, the most exploited ore in the country. This article then proposes to report on the induced effects of this mining activity on the agricultural development of the locality. The resulting hypothesis is that the boom in mining activities is a factor in the decline of agriculture in the Hire sub-prefecture. The methodology implemented for the verification of this hypothesis was made around the use of remote sensing, which allowed to show the evolution of the land use. We also have surveys of ministries of mining, agriculture and ANADER had data on the evolution of agricultural production. The field surveys and focus groups that we initiated in the different villages and hamlets of the study area, allowed us to absorb the realities related to the availability of land, labor and proliferation gold panning in the plantations.

Key words: Mining, recession, agricultural activity, Hiré Watta, Côte d’Ivoire

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INTRODUCTION

La Côte d’ivoire a choisi de faire de l’agriculture le pilier de son économie, au lendemain de l’indépendance en 1960. Cette agriculture, composée de cultures pérennes et vivrières s’est développée dans l’ensemble du pays. Elle contribue à 22 % du PIB et constitue la source de revenus des deux tiers des ménages. Elle procure environ 75 % des recettes d’exportation non pétrolière et occupe 46 % de la population active (INS, 2012, p2).

Cependant, elle reste soumise aux aléas du marché international. Cette donne caractérisée par une ins-tabilité des cours mondiaux du binôme café-cacao a été à l’origine de profondes crises socio-économiques au début des années1980. Eu égard à cette situation, l’Etat s’est engagé dans la diversification de ses bases économiques. Pour se faire, l’une des options envisagées a été la mise en valeur des ressources minières. A cet effet, des permis d’exploitations miniers ont été octroyés à des entreprises nationales et multinationales. Plus de 172 permis d’exploration et douze permis d’exploitation ont été délivrés à ce jour, avec une prédominance du minerai aurifère (DGMI, 2014, p1). Ce sont au total, neuf permis d’exploitation aurifère qui sont en cours d’exécution en Côte d’Ivoire, dont deux dans la seule sous-préfecture de Hiré.

Localité de la région aurifère Dida, Hiré concentre 33% du potentiel aurifère national en exploitation (DGMI, opcit). Cette région regorge également de potentialités agricoles. En 2006, la production agricole de Hiré était estimée à 5 milles tonnes pour le cacao, mille tonnes pour l’hévéa et 2 milles tonnes pour le riz (ANADER, 2015, p1). Aussi, cette sous-préfecture abrite depuis 2008, une compagnie minière qui y exploite l’or. Cependant, loin d’impulser la dynamique économique tant espérée par les populations, l’exploitation minière industrielle entraine directement ou par l’orpaillage qu’elle a revitalisé, une périclitation de l’agriculture, pilier de l’économie locale. Cette réalité pose la question de la cohabitation entre l’agriculture et l’exploitation minière aurifère dans la localité de Hiré. De ces constats découle une interrogation : comment l’exploitation minière impacte-t-elle l’activité agricole dans cette sous-préfecture? De cette question principale, découlent les interrogations suivantes : Quelles sont les zones occupées par l’exploitation minière ? Comment s’opère le recul agraire localement ? Quels en sont les effets induits sur les activités socio-économiques et le cadre de vie des populations ? Pour répondre à ces interrogations, la méthode suivante a été adoptée.

1- MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL ET CADRE GÉOGRAPHIQUE DE L’ÉTUDE

1.1- L’APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

L’atteinte des objectifs fixés, a combiné l’analyse spatiale, la recherche documentaire et les enquêtes de terrain. S’agissant de l’analyse spatiale, les images satellites de la zone d’étude de 2002 et 2016, une carte administrative de la sous-préfecture de Hiré obtenu au BNETD/CCT, ont servi de support d’analyse. Une image quikbird de google earth a été aussi utile pour mener la lecture spatiale de la zone. Ainsi dans le but de générer une carte d’occupation du sol, les capteurs du satellite Landsat ont été choisis.

Aux images satellites, ont été adjointes des données démographiques de l’Institut Nationale des Sta-tistiques (INS) notamment les Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 1988, 1998 et 2014. Celles-ci ont été combinées aux données agricoles de l’Agence Nationale d’Appui au Déve-loppement Rural (ANADER) qui nous ont permis d’étudier l’évolution des exploitations et de la production agricole. Des données de la Direction générale des mines du ministère de l’industrie et des mines de Côte d’Ivoire ont été aussi utiles pour suivre l’évolution des périmètres dédiés aux mines en 2002 et 2016. Après cette étape, la collecte des données primaires a été menée auprès des autorités administratives et coutu-mières de Hiré. A ce titre nous avons eu recours à des focus groupes discussions avec les populations de chaque localité, afin de nous imprégner de leurs réalités. Le choix de cette technique répond au souci de collecter des informations susceptibles de décrire et de comprendre la perception des communautés elles-

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mêmes et le sens qu’elles donnent à la dynamique socioéconomique amorcée localement. Au total onze (11) focus groups ont été réalisés avec les chefs de village et leur notabilité, les communautés villageoises, les groupes de jeunes et les groupes de femmes dans les 11 localités visitées. Chaque focus group a vu la participation d’au moins huit (8) personnes.

Nous avons également administré un questionnaire aux orpailleurs et aux agriculteurs. Concernant le choix des orpailleurs, nous avons de façon aléatoire choisi d’en enquêter dix sur chacun des huit sites visités, ce qui porte à 80 le nombre total d’orpailleurs enquêtés (tableau I). Toutefois, le choix des dix orpailleurs à enquêter par site s’est fait en tenant compte des différentes catégories d’activités sur le site, de l’âge et du sexe. Ceci dans le but de déterminer leurs nationalités, leurs professions d’origine et les motivations de leur reconversion en orpailleur. Tableau I: Répartition des orpailleurs enquêtés dans la sous-préfecture de Hiré par site d’activité

Sites d’orpaillage visités Nombre d’orpailleurs enquêtéAssayè1 10Assayè 2(Doum) 10Bouakako 1 10Bouakako 2 10Assonguisso 10Akississo 10Petit Bouaké 10Total 80

Source : Nos enquêtes 2016

L’enquête auprès des exploitants agricoles s’est faite dans l’ensemble des onze localités de notre zone d’étude. Nous avons de façon aléatoire choisit d’interroger vingt paysans par village et dix par hameau. Ce qui porte au total à 170 paysans interrogés tout en tenant compte de l’âge, du sexe et de la durée de la présence sur le territoire sous-préfectoral de Hiré.

Ainsi, après ces investigations, cet article se propose de montrer les effets induits de l’exploitation minière sur l’agriculture dans la sous-préfecture de Hiré. Pour ce faire, nous analysons l’occupation spatiale des terres agricoles par l’activité minière, la disponibilité de la main d’œuvre agricole, l’impact des activités minières sur la déstructuration du potentiel naturel et l’évolution de la production agricole dans la zone.

1.2- CADRE GÉOGRAPHIE DE L’ÉTUDE

Hiré est une sous-préfecture de la région du Lôh-Djiboua dans le centre-sud de la Côte d’Ivoire (voir figure 1). Elle est située à environ 225 km d’Abidjan sur l’axe Divo-Oumé précisément à 45Km de Divo chef-lieu de région et à 25Km de Oumé.

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Figure 1 : Localisation de la Sous-préfecture de Hiré

Hiré a été érigée en sous-préfecture en 1976, par le décret n°76-877 du 22 décembre 1976. Suite au découpage administratif de 2012, cette sous-préfecture s’étend désormais sur une superficie de 396km2. Elle englobe les villages du canton Watta au nombre de six: Bouakako, Douaville, Gogobro, Kagbé, Zaroko, Hiré-village, chef-lieu de sous-préfecture. Cette sous-préfecture compte également 200 campements dont seulement cinq concernés par l’étude. Il s’agit de : Bonikro, Bandamakro, Chantier-Konankro, Petit Bouaké et Koutouklou-konankro.

Le climat de Hiré est de type équatorial de transition, caractérisé par deux saisons sèches et deux saisons de pluies. La température moyenne annuelle est de 28°C, dont un maximum de 29°C et un minimum de 20,4°C.

2. RÉSULTATS

2.2 UNE COLONISATION DES TERRES AGRICOLES PAR L’ACTIVITÉ MINIÈRE

La relative bonne humidité de la région fait de Hiré une zone propice à l’expansion de l’agriculture. Le niveau de production agricole de la sous-préfecture et de toute la région de Divo, a fait d’elle une zone de

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forte production agricole (K N Kouadio, 2009, p5). On y trouve des cultures pérennes et vivrières. Cependant, les cultures dominantes sont le binôme Café-cacao, pour lesquelles Hiré fut avec la région du Lôh-djiboua alors région de Divo troisième front pionnier. Elle reste toujours une zone de concentration des cultures de café et de cacao. Le palmier à huile, l’hévéa, le teck d’introduction récente ainsi que la banane plantain, le manioc, le riz, l’igname, le maïs, au titre des cultures vivrières sont également produits dans cette zone. Toutefois, l’activité minière y connait un regain d’intérêt depuis 2006, avec l’ouverture de la mine de Bonikro. A la tête de cette mine, se sont succédés les groupes Equigold, LGL (Lihir Gold Limited) et aujourd’hui Newcrest Mining Limited, compagnie minière Australienne. Cependant, cette activité minière s’est faite au détriment des terres agricoles. L’exploitation minière inexistante en 2002, a par le premier permis d’exploi-tation minière de 2008, occupé 860 ha. Cette superficie s’est étendue avec le second permis minier sur lequel la compagnie minière exploite 740 ha, emmenant ainsi le total des terres occupées par l’exploitation minière à 1600 ha, soit un accroissement de 54%. A ces superficies officielles détenues par les industriels, s’ajoute les superficies occupées par l’orpaillage. L’analyse de ces images met en exergue, une évolution de l’occupation du sol avant et pendant l’exercice de l’activité minière (Figure 2).

Figure 2 : Dynamique de l’occupation des sols à Hiré de 2002 à 2016 (source : YOBO J, 2016)

Une analyse des images de 2002 montre à cette période, une quasi-inexistence de l’activité minière industrielle dans la localité de Hiré. Par contre, celle de 2016 atteste de l’existence de superficies d’exploi-tation minière disséminées à travers la sous-préfecture. L’occupation des terres par l’activité minière a pour corollaire la réduction des superficies autrefois destinées à l’agriculture, car l’extraction minière se fait sur les terres destinées à l’agriculture. Cette occupation du sol par les activités minières crée des externalités sous forme de juxtaposition entre mine et agriculture au détriment des superficies agricoles. Ces terres agricoles sont pour l’essentiel occupées par les cultures pérennes notamment le cacao tel qu’illustré par la figure 3.

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Figure 3 : Dynamique de l’occupation des sols à Hiré de 2002 à 2016 (source : YOBO J, 2016)

Au regard de cette figure, deux phases dans l’occupation des aires agraires de la cacao-culture se dis-tinguent. La première phase part de 2006 à 2009 et est marquée par une dynamique lente des superficies culturales cacaoyères. C’est une phase qui correspond à une légère hausse des superficies à hauteur de 2,54%. Cela s’explique par les prix incitatifs pratiqués par les opérateurs du secteur au niveau national. En cette période le prix bord champ du cacao était maintenu à 1000 FCFA, soit 1,5€ le kilogramme. Cette situation maintien l’engouement des populations pour le cacao culture qui se traduit à travers le renouvel-lement de vieilles plantations ou la création de nouvelles plantations.

Quant à la deuxième phase, elle s’étend de 2009 à 2015. Elle est caractérisée par une décroissance des superficies cacaoyères. Cette décroissance de l’ordre de 26% traduit un abandon de la cacao-culture au profit de l’activité minière qui connait parallèlement une expansion de 10% au cours de cette même période. Cette tendance à la fois baissière pour les superficies cacaoyères et haussière pour l’activité minière, traduit un effet de snobisme pour l’économie extractive en milieu agricole.

Au total, l’introduction de l’exploitation minière à Hiré a entrainé la déconstruction de la structure agraire locale dominée par la cacao-culture au profit de l’exploitation aurifère. Cette donne induit une reconversion de la main d’œuvre agricole ainsi qu’une fuite des agriculteurs en direction des zones à disponibilité foncière agraire pour la mine, et une déconstruction des équilibres environnementaux.

A ces terres occupées par la compagnie minière, s’ajoutent les terres occupées par l’orpaillage. Celles-ci bien que de petites superficies réduisent les terres agricoles par leur caractère progressif. En effet, les orpailleurs se déplacent d’un site à un autre lorsque le site exploité est épuisé ou lorsque celui-ci a un faible rendement. Aussi, le nombre de ces sites d’exploitation en accroit les impacts sur les terres agricoles. Le caractère clandestin de l’orpaillage à Hiré ne permet pas une connaissance totale des sites d’orpaillage. Cependant, huit sites ont été recensés lors de nos enquêtes de terrain de 2016.

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2.1- RARÉFACTION DE LA MAIN D’ŒUVRE AGRICOLE

Le développement de l’activité minière dans la sous-préfecture de Hiré transforme les habitudes éco-nomiques agricoles qui ont longtemps régi le fonctionnement et favorisé le rayonnement de la zone. Cette donne se traduit par une reconversion des acteurs agricoles du monde rural en acteurs d’extraction minière. En effet, l’existence de l’exploitation minière cristallise les espoirs de tous les jeunes qui ne pensent leur avenir qu’au travers d’activités spécifiques en rapport avec l’exploitation minière. Les activités à la mine demandant des profils professionnels précis auxquels les jeunes de Hiré ne répondent pas, ceux-ci se tournent vers l’orpaillage qui offre des niveaux de gratifications aussi intéressants. Eu égard à cette situa-tion, l’agriculture autrefois pilier de l’économie locale, s’est démembrée à la suite de l’apparition du nouvel effecteur régional qu’est l’activité minière. A cet effet, dès l’entame des projets miniers, la population agri-cole, qui en 1998 était estimée à 27423 habitants, soit 46% de la population de 1998 est passée à 6856 habitants, soit 14% de la population totale de 2014 (INS, 2014). Cette tendance baissière de la population agricole locale au profit des mines trouve son explication dans la forme de représentation qu’elle se fait de cette nouvelle activité économique. Ainsi pour ces populations, l’activité minière reste-t-elle aussi rentable que l’agriculture à plus d’un titre. Elle l’est par l’avènement d’emplois salariés dans les mines offrant la garantie d’un revenu régulier, contrairement à l’économie agricole qui offre des spéculations soumises aux aléas des fluctuations des cours mondiaux, auxquels s’ajoutent les tracasseries et le manque d’organisation dans certaines filières agricoles. Puis, elle est perçue ainsi par l’opportunité économique que représente l’orpaillage pour les populations à travers l’importance des rémunérations qu’elle offre. En effet, les ouvriers agricoles dont le revenu moyen annuel variait entre 200 000 et 300 000F CFA, se retrouvent dans les mines avec un revenu journalier fixé entre 3000 et 3500F/J pour le contractuel et un revenu mensuel de 250000 F CFA à 350000f CFA, pour les ouvriers permanents. Cette situation a favorisé au sein du monde agricole local, des velléités de reconversion dans l’économie minière. Cela est perceptible à travers la construction d’une économie artisanale d’extraction aurifère et le greffage des populations aux activités connexes. Les exploitations agricoles sont soient occultées soient englouties par les galeries d’extractions artisanales et industrielles. Cela a eu pour conséquence que les ouvriers agricoles et les paysans se retrouvent sans terre et sans emploi ou avec moins de travail n’ayant d’autres choix que de se reconvertir dans l’extraction de l’or ou d’opter pour une diversification de leurs activités. Tel est le cas de 40% des orpailleurs disant être d’anciens ouvriers agricoles contre 23%, à cheval entre l’orpaillage et l’agriculture.

Cette attractivité de l’activité minière dans la zone s’est traduite aussi par la montée de la surenchère exercée par les ouvriers restés fidèles au travail agricole, en dépit du phénomène de l’extraction minière. Désormais, cette main d’œuvre y offre ses services à hauteur de 400 000 FCFA voir 500 000 FCFA l’année. Alors que précédemment celle-ci s’appréciait entre 150 000 FCFA et 200 000 FCFA l’année. Cela suscite un coût supplémentaire aux charges agricoles, auxquelles les planteurs n’ont pas toujours les moyens de faire face. Alors, le recours à la main d’œuvre familiale est vu comme une alternative. Cependant, elle reste non maitrisée, volatile et incertaine à cause de la scolarisation et de l’attrait de l’orpaillage. En outre, l’alternative que constituait la main d’œuvre itinérante comme réponse à ce déficit s’est trouvée inopérante, car elle aussi, attirée par l’activité minière.

On assiste en outre à la migration de certains exploitants agricoles vers des régions qui offrent des disponibilités foncières. La déstructuration des terres agricoles est l’élément catalyseur du départ de ces planteurs vers des zones à disponibilité foncière, pour la recherche de nouvelles terres agricoles.

Cela est perceptible dans les campements relocalisés par la société minière. Les populations de ces campements sont généralement des allochtones Baoulés. Ces derniers, n’étant pas détenteurs coutumiers du foncier local sont poussés au départ faute de terres agricoles. Le déficit de terres agricoles pour les cultures pérennes résultant de cette donne est le reflet d’un accaparement des terres récupérées par la

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mine. De cette situation duale s’ensuit une forte spéculation foncière animée par la confrontation d’enjeux pour l’économie locale entre secteur minier et agricole.

Il en ressort aussi que les destinations prisées par ces planteurs en manque de terres agricoles se loca-lisent de préférence dans les départements d’Oumé et de Gagnoa. Le choix de ces localités se justifie par leur proximité d’avec Hiré et par la similarité agro-écologique et culturelle.

En somme, l’activité minière introduite à Hiré loin de permettre une imbrication entre agriculture et activité des mines, a plutôt favorisé une déstructuration de l’agriculture locale auréolée par une raréfaction de la main d’œuvre. Par ailleurs, cette réalité s’accompagne aussi d’une action sur la disponibilité des ressources naturelles.

2.2- ACTIVITÉ MINIÈRE COMME FACTEUR DE DESTRUCTION DES RESSOURCES NATURELLES

L’exploitation minière à l’instar des fabriques reste consommatrice et polluante des ressources en eau de surface et souterraines. Tel est le cas de l’exploitation minière à Hiré. Dans cette localité, l’existence de différents types d’exploitations aurifères (artisanales et industrielles) a modifié le potentiel hydrique et la structure des sols. Cette dégradation intervient à travers deux principaux mécanismes, à savoir le rejet des produits issus de l’étape de purification (au niveau du complexe industriel ou du parc à résidu) et le lessivage des surfaces exploitées (M Aubertin et al ; 2002, p3). En effet, les eaux chargées de ces produits polluants se retrouvent dans les plantations voisines comme le décrit un de nos interlocuteurs : « Mon champ est situé à 100 mètres de l’usine de la société Newcrest. Les eaux polluées provenant du traitement des mine-rais stagnent durant plusieurs mois dans mon champ et ne me permettent pas de faire mes cultures ». Les techniques d’extractions et de traitement du minerai aurifère telles que pratiquées à Hiré, sont basées sur l’utilisation de produits chimiques. En effet, Newcrest traite le minerai par lixiviation en cuve. Une méthode basée sur l’utilisation du cyanure et du mercure qui permet d’extraire plus de 95% de l’or contenu dans le minerai. Le mercure élémentaire et d’autres métaux lourds et substances toxiques que l’on trouve dans les réserves de gaz sont rejetés dans le lac de boue ou lac à cyanure. Ces produits chimiques utilisés pour le traitement du minerai, polluent les terres agricoles voisines à la mine et les cours d’eau de la région. Cette pollution entraine un déséquilibre écologique qui impacte l’agriculture. L’utilisation sans précaution du cyanure et du mercure par les orpailleurs lors du traitement des minerais, entraine une contamination de la nappe phréatique des sols. Celle-ci se trouve alors non seulement polluée mais impropre à l’usage agricole. Par ailleurs, le creusage et l’enlèvement des morts-terrains entrainent une propagation de poussière qui pollue l’air. Ensuite, cet air se répand et se fixe sur les végétaux et singulièrement les cultures, en les empêchant de se développer de façon optimale.

En somme, la matérialité de l’activité minière à Hiré telle que décrite, met en exergue des effets sur la qualité des ressources naturelles. Les sols et l’eau inhérents à l’activité agricole s’en trouvent également affectés. De cette donne s’ensuivent des conséquences sur la production agricole locale.

2.3- UNE PRODUCTION AGRICOLE PONCTUÉE PAR DES PERTES

Hiré, anciennement localité agricole et bassin de production vivrière et de cultures de rente, est devenue à la faveur de l’introduction de l’activité minière, une zone de déclin agricole. Celui-ci est matérialisé par un recul des superficies agricoles cultivables et la perte de la main d’œuvre agricole. Ce qui induit une baisse de la production agricole (figure 4).

L’agriculture à Hiré étant une agriculture extensive, une baisse des terres agricoles entraine une baisse de la production. Avec l’installation de la mine de Bonikro, ce sont environ 150 paysans initialement pro-priétaires de ces terres qui ont été partiellement ou totalement expropriés. L’emprise des opérations de la mine de Hiré quant à elle, a nécessité l’expropriation de plus de 1000 exploitants. Cette expropriation des paysans de leur terres, leur fait perdre leur source de revenu principal et les obligent à acheter la nourriture

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au quotidien. Selon Kouadio (2016, P6), ce sont « 44,4% des paysans expropriés de leurs terres en partie ou entièrement, qui achètent de la nourriture pour satisfaire leurs besoins alimentaires ». Leur stratégie de sécurité alimentaire se trouvant ainsi limitée par la perte des terres. Les populations qui produisaient pour se nourrir et nourrir la population de la sous-préfecture, sont dans l’obligation d’acheter des vivres. La dynamique démographique de Hiré, ainsi que le pouvoir d’achat des mineurs, rend la production locale insuffisante et en accroit les coûts. Les commerçants venant des localités voisines affluent dans la commune pour approvisionner le marché local.

Figure 4 : Courbes d’évolution de la production vivrières de 2006 à 2015 (Source : ANADER 2016)

Le constat global qui se dégage de cette figure 4 est qu’il y a une baisse générale de la production des cultures vivrières à Hiré. Trois phases se dégagent, la première de 2006 à 2008 est marquée par une crois-sance de la production. C’est une phase qui correspond au début de l’activité minière industrielle avec la construction de la mine de Bonikro. A cette époque, les campements n’étaient pas encore déplacés donc le travail agricole suivait son cours normal. La deuxième phase de 2008 à 2011, correspond à une phase de stagnation de la production vivrière, qui s’explique par le fait que l’exploitation de l’or prend de l’ampleur et par manque de terre agricoles, de nouvelles parcelles ne sont pas défrichées. Quant à la troisième phase de 2011 à 2015, elle correspond à la baisse de la production des cultures vivrières. C’est une période mar-quée par la délimitation de la zone du moratoire de la mine de Hiré. Ce qui a donné plus tard le périmètre de la mine de Hiré Est. Les cultures vivrières étant pour la plupart pratiquées à la périphérie urbaine, non loin des habitations, l’ouverture de la mine de Hiré Est a eu plus d’impact sur celles-ci. A cela s’ajoute le fait que les terres autour de la mine de Bonikro, par les impacts subits, connaissent une baisse de rendements.

DISCUSSION

Le débat autour de la cohabitation mine-agriculture est à l’ordre du jour dans les pays sous-développés, notamment ceux pour lesquels l’agriculture représente une activité essentielle. Perçue comme une oppor-tunité de diversification des ressources du pays, l’exploitation minière à l’échelle locale de Hiré bouleverse

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l’agriculture, pourtant pilier de l’économie ivoirienne. Ce bouleversement induit par effet de boule de neige, des répercutions socio-économiques qui amenuisent les bénéfices que pourraient apporter l’extraction de l’or. La présente étude a permis de montrer que l’exploitation minière entraine la perte des terres de cultures, l’abandon de l’agriculture par les populations qui, en quête d’un mieux-être, se tournent vers le travail de l’or et des répercussions environnementales sur les terres et les populations agricoles. Elle corrobore le constat fait par M’bodj (2009, p 10-11) quand elle dit que « la production minière industrielle constitue un moteur de bouleversement des relations agriculture-exploitation minière (artisanale) ». Cependant, à la différence du constat que fait M’bodj, dans la sous-préfecture de Hiré, les effets négatifs sont induits par les deux types d’exploitation. La difficile cohabitation mine-agriculture à Hiré traduit la perception qu’ont Sachs et Warner (1995, cité par Philippot L-M 2009, p3-5) de l’activité minière. Pour ces auteurs, posséder des ressources minières est une malédiction car elles auraient un effet négatif sur les performances économiques des pays et singulièrement des localités qui les abritent. L’assertion de Thune (2011, p5) selon laquelle « l’emprise foncière du site minier rend impossible la pratique des activités exploitant auparavant le sol et le sous-sol essentiellement l›agriculture et l›orpaillage sur les collines de Kalsaka », est aussi une réalité à Hiré. Les terres agricoles sont massivement occupées aussi bien par l’exploitation industrielle que l’exploitation arti-sanale de l’or, réduisant ainsi les terres désormais consacrées à l’agriculture. Cet état de fait combiné à la recherche de rente, menace profondément le développement économique (Krueger, 1974 cité par Aknin A, 2009. P17). Dans la mesure où l’agriculture, pilier de l’économie ivoirienne est mise à mal à l’échelle de Hiré, la perception de l’activité minière comme secteur d’avenir pouvant contribuer à sortir la Côte d’Ivoire de la pauvreté et du sous-développement, prôné par la banque mondiale, est mise à mal.

CONCLUSION

La question de la cohabitation mine-agriculture est une préoccupation de premier ordre pour la Côte d’Ivoire dont l’agriculture est le pilier de l’économie et les mines comme une autre mamelle à traire. En effet, l’exploitation des ressources minières est l’un des choix pour la diversification des bases de l’économie nationale. Ce choix donne lieu depuis 2000 à une multiplicité de permis miniers.

L’exploitation industrielle et artisanale de l’or dans la sous-préfecture de Hiré, débuté depuis 2008, entraine des répercutions multiples et variées sur l’activité agricole. L’exercice de cette activité mobilise de grandes super-ficies de terre qui sont majoritairement des terres agricoles. L’opportunité d’emploi que représente cette activité captive l’intérêt des populations qui se détournent de l’agriculture pour se tourner vers le travail de l’or. Certains paysans dont les terres ont été cédées à la compagnie minière se résolvent à partir de Hiré à la recherche de la terre agricole. Les méthodes d’extraction et de traitement de l’or utilisées aussi bien par les industriels que par les artisanaux contribuent à la dégradation de la terre, de la biodiversité et de l’eau dont la qualité influence fortement la production agricole. Ainsi, l’ensemble de ces actions contribue-t-il à la baisse de la production agricole dans la sous-préfecture de Hiré, pourtant doté de potentialités naturelles propice à l’agriculture.

La situation de l’agriculture dans la sous-préfecture de Hiré fait naitre le problème l’avenir de l’agriculture face à l’émergence de l’exploitation minière qui devrait faire l’objet d’une étude dans l’ensemble des localités ivoiriennes qui accueillent cette activité.

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© (EDUCI) 2018 Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n°1, 2018 101

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