lacan-nevroseobsessionnelle.doc

7/24/2019 lacan-nevroseobsessionnelle.doc

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Le Mythe individuel du nvros ou posie et vrit dans la nvrose est une confrencedonne au Collge philosophique de Jean Wahl. Le texte ronotyp fut diffus en !"#$sans l%accord de Jacques Lacan et sans avoir t corrig par lui$ &cf. 'crits$ p. ()$ note n*+. La prsente version est celle transcrite par J. ,. Miller dans la revue -rnicar n* (/0$ 1euil$ !(0$ pages )!2/#2(.

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(291)Je vais vous parler dun sujet quil me faut bien qualifier de nouveau, et qui omme tel estdiffiile!

"a diffiult# de et e$pos# ne lui est pas tellement intrins%que! &lle tient au fait quil traite dequelque 'ose de nouveau que mont permis daperevoir tant mon e$p#riene analtique quela tentative que je fais, au ours dun enseinement dit de s#minaire, dapprofondir la r#alit#fondamentale de lanalse! &$traire ette partie oriinale 'ors de et enseinement et 'ors deette e$p#riene, pour vous en faire sentir la port#e, omporte des diffiult#s tout * fait

sp#iales dans le$pos#!

+est pourquoi je vous demande * lavane votre indulene, si peut-tre quelque diffiult# vavous appara.tre dans la saisie au moins au premier abord de e dont il sait!

/

"a ps'analse, je dois le rappeler en pr#ambule, est une disipline qui, dans lensemble dessienes, se montre * nous ave une position vraiment partiuli%re! n dit souvent quellenest pas une siene * proprement parler, e qui semble impliquer par ontraste quelle esttout simplement un art! +est une erreur si on entend par l* quelle nest quune te'nique,une m#t'ode op#rationnelle, un ensemble de reettes! ais e nen est pas une, si on emploiee mot, un art, au sens o on lemploait au moen3e quand on parlait des arts lib#rau$ 4vous en onnaisse5 la s#rie, qui va de lastronomie * la dialetique, en passant parlarit'm#tique, la #om#trie, la musique et la rammaire!

/l nous est diffiile assur#ment dappr#'ender aujourd'ui, de es dits arts lib#rau$, lafontion et la port#e dans la vie et dans la pens#e des ma.tres m#di#vau$! 6#anmoins, il estertain que e qui (292)les arat#rise et les distinue des sienes qui en seraient sorties, estquils maintiennent au premier plan e qui peut sappeler un rapport fondamental * la mesurede l'omme! &' bien 7 la ps'analse est atuellement la seule disipline peut-tre qui soit

omparable * es arts lib#rau$, pour e quelle pr#serve de e rapport de mesure de l'omme *luim-me 4 rapport interne, ferm# sur luim-me, in#puisable, lique, que omporte pare$ellene lusae de la parole!

+est bien en quoi le$p#riene analtique nest pas d#isivement objetivable! &lle impliquetoujours au sein dellem-me l#merene dune v#rit# qui ne peut -tre dite, puisque e qui laonstitue est la parole, et quil faudrait en quelque sorte dire la parole ellem-me, e qui est* proprement parler e qui ne peut pas -tre dit en tant que parole!

6ous voons par ailleurs se d#aer de la ps'analse des m#t'odes qui, elles, tendent *objetiver des moens dair sur l'omme, lobjet 'umain! ais e ne sont l* que des

te'niques d#riv#es de et art fondamental quest la ps'analse en tant quelle estonstitu#e par e rapport intersubjetif qui ne peut, je vous lai dit, -tre #puis#, puisquil est equi nous fait 'ommes! +est pourtant e que nous sommes amen#s * essaer de$primer


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quand m-me dans une formule qui en donne lessentiel, et est bien pourquoi il e$iste au seinde le$p#riene analtique quelque 'ose qui est * proprement parler un mt'e!

"e mt'e est e qui donne une formule disursive * quelque 'ose que ne peut pas -tretransmis dans la d#finition de la v#rit#, puisque la d#finition de la v#rit# ne peut sappuer que

sur ellem-me, et que est en tant que la parole proresse quelle la onstitue! "a parole nepeut pas se saisir ellem-me, ni saisir le mouvement da%s * la v#rit#, omme une v#rit#objetive! &lle ne peut que le$primer 4 et e, dune fa8on mt'ique! +est en e sens quon

peut dire que e en quoi la t'#orie analtique onr#tise le rapport intersubjetif, et qui est leomple$e ddipe, a une valeur de mt'e!

Je vous apporterai aujourd'ui une s#rie de faits de$p#riene que jessaierai de$emplifier *propos de es formations que nous onstatons dans le v#u 'e5 les sujets que nous prenonsen analse, les sujets n#vros#s par e$emple, et qui sont onnues de tous eu$ * quile$p#riene analtique nest pas tout * fait #tran%re! +es formations n#essitent dapporterau mt'e :dipien, en tant quil est au :ur de le$p#riene analtique, ertaines

modifiations de struture qui sont orr#latives au$ pror%s que nous faisons nousm-mesdans la ompr#'ension de le$p#riene analtique! +est e qui nous permet, au seond der#,de saisir que la t'#orie analtique est toute enti%re soustendue par le onflit fondamental qui,

par (29;)linterm#diaire de la rivalit# au p%re, lie le sujet * une valeur smbolique essentielle 4mais e, vous alle5 le voir, toujours en fontion dune ertaine d#radation onr%te, peut-treli#e * des ironstanes soiales sp#iales, de la fiure du p%re! "e$p#riene ellem-me esttendue entre ette imae du p%re, toujours d#rad#e, et une imae dont notre pratique nous

permet de prendre de plus en plus la mesure, et de mesurer les inidenes 'e5 lanalste luim-me, en tant que, sous une forme assur#ment voil#e et presque reni#e par la t'#orieanaltique, il prend tout de m-me, dune fa8on presque landestine, dans la relationsmbolique ave le sujet, la position de e personnae tr%s effa# par le d#lin de notre'istoire, qui est elui du ma.tre 4 du ma.tre moral, du ma.tre qui institue * la dimension desrelations 'umaines fondamentales elui qui est dans linorane, et qui lui m#nae e quon

peut appeler la%s * la onsiene, voire m-me * la saesse, dans la prise de possession de laondition 'umaine!

que! +ela peut apr%s tout se soutenir si on sone au$ pror%s que nous avons faits en

prenant onsiene de la relation intersubjetive, et en ninterpr#tant qu* travers les relations

qui s#tablissent entre le sujet et nous dans latualit# des s#anes! ais mon interlouteurdevaitil pousser les 'oses jusqu* dire que les as de =reud #taient mal 'oisis ? n peutdire, ertes, quils sont tous inomplets, que pour beauoup e sont des ps'analses arr-t#es


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en route, des moreau$ danalse! ais ela m-me devrait nous initer * r#fl#'ir et * nousdemander pourquoi e 'oi$ a #t# fait par =reud! +ela, bien entendu, si lon fait onfiane *=reud! &t il faut lui faire onfiane!

(29@)+e nest pas tout de dire, omme poursuivait elui qui #mettait les propos que je vous ai

rapport#s, quassur#ment ela a au moins e arat%re enouraeant de nous montrer quilsuffit dun tout petit rain de v#rit# quelque part pour quil arrive * transpara.tre et * surir end#pit des entraves que le$pos# lui oppose! Je ne rois pas que e soit l* une vue juste des'oses! &n v#rit#, larbre de la pratique quotidienne a'ait * mon onfr%re la mont#e de lafor-t qui a suri des te$tes freudiens!

Jai 'oisi * votre intention A lHomme aux rats B, et je rois pouvoir * ette oasion justifierlint#r-t de =reud pour e as!


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/l sait dune n#vrose obsessionnelle! Je pense quauun de eu$ qui sont venus entendre la

pr#sente onf#rene nest sans avoir entendu parler de e quon onsid%re omme la raine etla struture de ette n#vrose, * savoir la tension aressive, la fi$ation instintuelle, et! "epror%s de la t'#orie analtique a mis * loriine de notre ompr#'ension de la n#vroseobsessionnelle une #laboration #n#tique e$tr-mement omple$e, et sans doute, tel #l#ment,telle p'ase des t'%mes fantasmatiques ou imainaires que nous avons l'abitude de toujoursrenontrer dans lanalse dune n#vrose obsessionnelle, se retrouvent * la leture deA lHomme aux ratsB! ais e Ct# rassurant 4 quont toujours pour eu$ qui lisent ou quiapprennent, les pens#es famili%res, vularis#es, masque peut-tre au leteur loriinalit# deette observation, et son arat%re sp#ialement sinifiatif et onvainant!

+e as emprunte son titre, vous le save5, * un fantasme tout * fait fasinant, lequel a dans la

ps'oloie de la rise qui am%ne le sujet * la port#e de lanalste, une fontion #vidente ded#len'ement! +est le r#it dun supplie qui a toujours b#n#fii# dun #lairae sinulier,voire dune v#ritable #l#brit#, et qui onsiste dans lenfonement dun rat e$it# par desmoens artifiiels, dans le retum du supplii#, au moen dun dispositif plus ou moinsin#nieu$! +est sa premi%re audition de e r#it qui provoque 'e5 le sujet un #tat d'orreurfasin#e, qui non pas d#len'e sa n#vrose, mais en atualise les t'%mes, et susite lanoisse!Doute une #laboration sensuit, dont nous aurons * voir la struture!

+e fantasme est ertainement essentiel pour la t'#orie du d#terminisme dune n#vrose, et il seretrouve dans de nombreu$ t'%mes au ours de lobservation! &ste * dire que est l* e quien fait tout lint#r-t ? 6on seulement je ne le rois pas, mais je suis sEr (29F)qu* toute letureattentive on saperevra que son int#r-t prinipal vient de la partiularit# e$tr-me du as!

+omme toujours =reud la soulin#, 'aque as doit -tre #tudi# dans sa partiularit#,e$atement omme si nous inorions tout de la t'#orie! &t e qui fait la partiularit# de e asi, est le arat%re manifeste, visible, des rapports en jeu! "a valeur e$emplaire de e as

partiulier tient * sa simpliit#, * la fa8on dont on peut dire quen #om#trie un as partiulierpeut avoir une #blouissante sup#riorit# d#videne par rapport * la d#monstration, dont lav#rit#, en raison de son arat%re disursif, restera voil#e sous les t#n%bres dune lonue suitede d#dutions!

Goil* en quoi onsiste loriinalit# du as, et qui appara.t * tout leteur un peu attentif!

"a onstellation 4 pourquoi pas ? au sens o en parlent les astroloues 4 la onstellationoriinelle qui a pr#sid# * la naissane du sujet, * son destin, et je dirais presque * sa

pr#'istoire, * savoir les relations familiales fondamentales qui ont strutur# lunion de sesparents, se trouve avoir un rapport tr%s pr#is, et peut-tre d#finissable par une formule detransformation, ave e qui appara.t le plus ontinent, le plus fantasmatique, le plus

parado$alement morbide de son as, * savoir le dernier #tat de d#veloppement de sa randeappr#'ension obs#dante, le s#nario imainaire auquel il parvient omme * la solution delanoisse li#e au d#len'ement de la rise!

"a onstellation du sujet est form#e dans la tradition familiale par le r#it dun ertain nombrede traits qui sp#ifient lunion des parents!


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/l faut savoir que le p%re a #t# sousoffiier au d#but de sa arri%re, et quil est rest# tr%sA sousoffiier B, ave la note dautorit#, mais un peu d#risoire, que ela omporte! Hneertaine d#valuation laompane de fa8on permanente dans lestime de ses ontemporains,et un m#lane de braverie et d#lat lui ompose un personnae onventionnel quon retrouve* travers l'omme smpat'ique d#rit par le sujet! +e p%re sest trouv# dans la position de

faire e quon appelle un mariae avantaeu$ 4 sa femme appartient * un milieu beauoupplus #lev# dans la 'i#rar'ie boureoise, et lui a apport# * la fois les moens de vivre et lasituation m-me dont il b#n#fiie au moment o ils vont avoir leur enfant! "e prestie est dondu Ct# de la m%re! &t une des taquineries les plus fr#quentes entre es personnes qui en

prinipe sentendent bien et semblent m-me li#es par une affetion r#elle, est une sorte de jeuqui onsiste en un dialoue des #pou$ 4 la femme fait une allusion amus#e * un vifatta'ement de son mari, juste avant le mariae, pour une jeune fille pauvre mais jolie, et lemari de se r#rier et daffirmer en 'aque oasion quil sait l* de quelque 'ose daussifuitif que lointain, (29I)et oubli#! ais e jeu, dont la r#p#tition m-me implique peut-tre quilomporte une part dartifie, a ertainement impressionn# profond#ment le jeune sujet quideviendra plus tard notre patient!

Hn autre #l#ment du mt'e familial nest pas de peu dimportane! "e p%re a eu, au ours desa arri%re militaire, e quon peut appeler en termes pudiques des ennuis! /l na fait ni plus nimoins que de dilapider au jeu les fonds du r#iment, dont il #tait d#positaire au titre de sesfontions! &t il na dE son 'onneur, voire m-me sa vie, au moins au sens de sa arri%re, de lafiure quil peut ontinuer * faire dans la soi#t#, qu* lintervention dun ami, qui lui a pr-t#la somme quil onvenait de rembourser, et qui se trouve ainsi avoir #t# son sauveur! n parleenore de e moment omme dun #pisode vraiment important et sinifiatif du pass#

paternel!

Goil* don omment se pr#sente la onstellation familiale du sujet! "e r#it en sort moreaupar moreau au ours de lanalse, sans que le sujet ne le raorde dauune fa8on * quoi quee soit qui se passe datuel! /l faut toute lintuition de =reud pour omprendre que e sont l*des #l#ments essentiels du d#len'ement de la n#vrose obsessionnelle! "e onflitfemmeriche / femme pauvre sest reproduit tr%s e$atement dans la vie du sujet au moment o son

p%re le poussait * #pouser une femme ri'e, et est alors que sest d#len'#e la n#vroseproprement dite! pportant e fait, le sujet dit presque en m-me temps K AJe vous dis lquelque chose qui na certainement aucun rapport avec tout ce qui mest arriv . lors=reud aper8oit aussitCt le rapport!

+e qui se voit en effet au survol panoramique de lobservation, est la strite orrespondane

entre es #l#ments initiau$ de la onstellation subjetive, et le d#veloppement dernier delobsession fantasmatique! +e d#veloppement dernier, quel estil ? "imae du supplie adabord enendr# 'e5 le sujet, selon le mode de la pens#e propre * lobsessionnel, toutessortes de raintes, * savoir que e supplie puisse -tre un jour infli# au$ personnes qui luisont les plus '%res, et nomm#ment soit * e personnae de la femme pauvre id#alis#e *laquelle il voue un amour dont nous verrons tout * l'eure le stle et la valeur propre 4 est laforme m-me damour dont est apable le sujet obsessionnel 4 soit, plus parado$alementenore, * son p%re, qui est pourtant * e momentl* d##d#, et r#duit * un personnae imain#dans laudel*! ais le sujet sest enfin trouv# men# * des omportements qui nous montrentque les onstrutions n#vrotiques de lobs#d# finissent parfois par onfiner au$ onstrutionsd#lirantes!

/l est dans la situation davoir * paer le pri$ dun objet quil nest pas indiff#rent de pr#iser,une paire de lunettes lui appartenant, quil a laiss# perdre au ours des randes man:uvres


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pendant (29L)lesquelles lui a #t# fait le r#it du supplie en question, et o sest d#len'#e larise atuelle! /l demande le remplaement durene de ses lunettes * son optiien deGienne 4 ar tout ela se passe dans lanienne utri'eMonrie, avant le d#but de la uerre1@ 4 et par ourrier e$pr%s eluii lui adresse un petit olis ontenant lobjet! r, le m-meapitaine qui lui a appris l'istoire du supplie, et qui limpressionne beauoup par une

ertaine parade de oEts ruels, linforme quil en doit le remboursement * un lieutenant ,qui soupe des affaires de poste, et est ens# avoir d#bours# la somme pour lui! +est autourde ette id#e de remboursement que la rise onna.t son d#veloppement dernier! "e sujet sefait en effet un devoir n#vrotique de rembourser la somme, mais dans ertaines onditions

bien pr#ises! +e devoir, il se limpose * luim-me sous la forme dun ommandementint#rieur qui surit dans le ps'isme obsessionnel, en ontradition ave son premiermouvement qui s#tait e$prim# sous la forme A ne pas payer . "e voil* au ontraire li# * luim-me par une sorte de serment, payer B! r, il saper8oit tr%s vite que et imp#ratifabsolu na rien dad#quat, ar e nest pas qui soupe des affaires de poste, mais unlieutenant N!

+e nest pas tout! u moment m-me o toutes es #luubrations se produisent en lui, le sujetsait parfaitement, on le d#ouvre par la suite, quen r#alit# il ne doit pas non plus ette sommeau lieutenant N, mais tout bonnement * la dame de la poste, qui a bien voulu faire onfiane *N, monsieur 'onorable qui est offiier et se trouve dans les environs! 6#anmoins, jusquaumoment o il viendra se onfier au$ soins de =reud, le sujet sera dans un #tat danoissema$ima, poursuivi par un de es onflits si arat#ristiques du v#u des obsessionnels, et quitourne tout entier autour du s#nario suivant 4 puisquil sest jur# quil rembourserait lasomme * , il onvient, afin que narrivent pas * eu$ quil aime le plus, les atastrop'esannon#es par lobsession, quil fasse rembourser par le lieutenant la #n#reuse dame de la

poste, que devant lui ellei reverse la somme en question au lieutenant N, et que luim-merembourse alors le lieutenant , aomplissant ainsi son serment * la lettre! Goil* o le m%ne,

par ette d#dution propre au$ n#vros#s, la n#essit# int#rieure qui le ommande!

Gous ne pouve5 pas ne pas reonna.tre, dans e s#nario qui omporte le passae duneertaine somme darent du lieutenant * la #n#reuse dame de la poste qui a fait fae au

paiement, puis de la dame * un autre personnae masulin, un s'#ma qui, ompl#mentairesur ertains points, suppl#mentaire sur dautres, parall%le dune ertaine fa8on et inversedune autre, est l#quivalent de la situation oriinelle, en tant quelle p%se dun poids ertainsur lesprit du sujet et sur tout e qui fait de lui e personnae ave un mode de (29O)relationstout sp#ial envers les autres, qui sappelle un n#vros#!

Nien entendu e s#nario est impossible * suivre! "e sujet sait parfaitement quil ne doit rienni * , ni * N, mais * la dame de la poste, et que si le s#nario #tait r#alis#, e serait elle en finde ompte qui en serait pour ses frais! &n fait, omme est toujours le as dans le v#u desn#vros#s, la r#alit# imp#rative du r#el passe avant tout ela qui le tourmente infiniment 4 quile tourmente jusque dans le train qui lemm%ne dans la diretion stritement ontraire * ellequil aurait dE prendre pour aller aomplir aupr%s de la dame de la poste la #r#moniee$piatoire qui lui para.t si n#essaire! Dout en se disant * 'aque station quil peut enoredesendre, 'aner de train, retourner, est vers Gienne quil se dirie, o il va se onfier *=reud, et il se ontentera tout bonnement, une fois ommen# le traitement, denvoer unmandat * la dame de la poste!

+e s#nario fantasmatique se pr#sente omme un petit drame, une este, qui est pr#is#mentla manifestation de e que jappelle le mt'e individuel du n#vros#!


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/l refl%te en effet, dune fa8on sans doute ferm#e au sujet, mais non pas absolument, loin de l*,la relation inauurale entre le p%re, la m%re et le personnae, plus ou moins effa# dans le

pass#, de lami! +ette relation nest #videmment pas #luid#e par la fa8on purement fatuelledont je vous lai e$pos#e, puisquelle ne prend sa valeur que de lappr#'ension subjetivequen a eue le sujet!

Pueste qui donne son arat%re mt'ique * e petit s#nario fantasmatique ? +e nest passimplement le fait quil met en s%ne une #r#monie qui reproduit plus ou moins e$atementla relation inauurale qui s trouve omme a'#e 4 il la modifie dans le sens dune ertainetendane! Qune part, nous avons * loriine une dette du p%re * l#ard de lami 4 ar jaiomis de vous dire quil na jamais retrouv# lami, est bien l* e qui reste mst#rieu$ dansl'istoire oriinelle, et quil na jamais pu rembourser sa dette! Qautre part, il a dansl'istoire du p%re substitution, substitution de la femme ri'e * la femme pauvre! r, *lint#rieur du fantasme d#velopp# par le sujet, nous observons quelque 'ose omme un#'ane des termes terminau$ de 'aun de es rapports fontionnels! "approfondissementdes faits fondamentau$ dont il sait dans la rise obsessionnelle montre en effet que lobjet

du d#sir tantalisant qua le sujet de retourner * lendroit o est la dame de la poste nest pas dutout ette dame ellem-me, mais un personnae qui, dans l'istoire r#ente du sujet inarne lafemme pauvre, une servante daubere quil a renontr#e au ours des man:uvres, danslatmosp'%re de 'aleur '#ro>que qui arat#rise la fraternit# militaire, et ave laquelle il sestlivr# * quelquesunes de es op#rations de pinefesses o s#pan'ent volontiers essentiments #n#reu$! Rour #teindre la dette, il faut en (299)quelque sorte la rendre, non * lami,mais * la femme pauvre, et par l* * la femme ri'e, que lui substitue le s#nario imain#!

Dout se passe omme si les impasses propres * la situation oriinelle se d#pla8aient en unautre point du r#seau mt'ique, omme si e qui nest pas r#solu ii se reproduisait toujoursl*! Rour bien omprendre, il faut voir que dans la situation oriinelle telle que je vous laid#peinte, il a une double dette, il a dune part la frustration, voire une sorte de astrationdu p%re! /l a dautre part la dette soiale jamais r#solue qui est impliqu#e dans le rapport au

personnae, en arri%replan, de lami! +est l* quelque 'ose de tr%s diff#rent de la relationtrianulaire onsid#r#e omme tpique * loriine du d#veloppement n#vrosant! "a situation

pr#sente une sorte dambiu>t#, de diplopie 4 l#l#ment de la dette est pla# sur deu$ plans *la fois, et est pr#is#ment dans limpossibilit# de faire se rejoindre es deu$ plans que se

joue tout le drame du n#vros#! S essaer de les faire se reouvrir lun lautre, il fait uneop#ration tournante, jamais satisfaisante, qui narrive pas * bouler son le!

+est e qui se produit en effet dans la suite des 'oses! Pue se passetil quand l'omme au$

rats se onfie * =reud ? Qans un premier temps, =reud se substitue tr%s diretement dans sesrelations affetives * un ami qui remplissait un rCle de uide, de onseil, de proteteur, detuteur rassurant, et qui lui disait r#uli%rement, apr%s avoir re8u onfidene de ses obsessionset de ses anoisses 4 Tu nas amais fait le mal que tu crois avoir fait! tu nes pas coupa"le!ne fais pas attention . =reud est don mis * la plae de lami! &t tr%s vite se d#len'ent desfantasmes aressifs! /ls ne sont pas li#s uniquement, loin de l*, * la substitution de =reud au

p%re, omme linterpr#tation de =reud luim-me tend sans esse * le manifester, mais plutCt,omme dans le fantasme, * la substitution du personnae dit de la femme ri'e * lami! Dr%svite en effet, dans ette esp%e de ourt d#lire qui onstitue, au moins 'e5 les sujets tr%s

profond#ment n#vros#s, une v#ritable p'ase passionnelle * lint#rieur m-me de le$p#rieneanaltique, le sujet se met * imainer que =reud ne d#sire rien de moins que lui donner sa

propre fille, dont il fait fantastiquement un personnae 'ar# de tous les biens de la terre, etquil se repr#sente sous la forme asse5 sinuli%re dun personnae pourvu de lunettes de rottesur les eu$! +est don la substitution au personnae de =reud dun personnae ambiu, * la


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fois proteteur et mal#fique, dont les lunettes qui laffublent marquent asse5 par ailleurs lerapport narissique ave le sujet! "e mt'e et le fantasme ii se rejoinent, et le$p#riene

passionnelle li#e au v#u atuel de la relation ave lanalste, donne son tremplin, par le biaisdes identifiations quelle omporte, * la r#solution dun ertain nombre de probl%mes!

(;00)

Jai pris l* un e$emple bien partiulier! ais je voudrais insister sur e qui est une r#alit#linique, qui peut servir dorientation dans le$p#riene analtique 4 il a 'e5 le n#vros# unesituation de quatuor, qui se renouvelle sans esse, mais qui ne$iste pas sur un seul plan!

Rour s'#matiser, disons que saissant dun sujet de se$e m3le, son #quilibre moral etps'ique e$ie lassomption de sa propre fontion, 4 de se faire reonna.tre omme tel danssa fontion virile et dans son travail, den assumer les fruits sans onflit, sans avoir lesentiment que est quelquun dautre que lui qui le m#rite ou que luim-me ne la que parraro, sans que se produise ette division int#rieure qui fait du sujet le t#moin ali#n# desates de son propre moi! +est la premi%re e$iene! "autre est ellei 4 une jouissanequon peut qualifier de paisible et dunivoque de lobjet se$uel une fois quil est 'oisi,

aord# * la vie du sujet!

&' bien 7 * 'aque fois que le n#vros# r#ussit, ou tend * r#ussir, lassomption de son proprerCle, * 'aque fois quil devient en quelque sorte identique * luim-me, et sassure du bienfond# de sa propre manifestation dans son onte$te soial d#termin#, lobjet, le partenairese$uel, se d#double 4 ii sous la formefemme riche ou femme pauvre. +e qui est tr%s frappantdans la ps'oloie du n#vros# 4 il suffit dentrer, non plus dans le fantasme, mais dans la vier#elle du sujet, pour le tou'er du doit 4 est laura dannulation qui entoure le plusfamili%rement le partenaire se$uel qui a pour lui le plus de r#alit#, qui lui est le plus pro'e,ave lequel il a en #n#ral les liens les plus l#itimes, quil saisse dune liaison ou dunmariae! Qautre part un personnae se pr#sente qui d#double le premier, et qui est lobjetdune passion plus ou moins id#alis#e poursuivie de fa8on plus ou moins fantasmatique, aveun stle analoue * elui de lamourpassion, et qui pousse dailleurs * une identifiationdordre mortel!


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tou'e * un sujet dun autre ordre 4 * la po#sie, ou * la fition litt#raire! /l sait dun #pisodede la jeunesse de Toet'e, que eluii nous narre dans A#osie et $rit . Je ne vouslapporte pas arbitrairement 4 est en effet un des t'%mes litt#raires les plus valoris#s dans lesonfidenes de l'omme au$ rats!

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Toet'e a vintdeu$ ans, il vit *


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tout le trajet! ais il se trouve bien entendu tr%s ennu# * partir du moment o la r#alit# de las#dution #vidente, #latante, de la jeune fille, surie sur le fond de ette atmosp'%refamiliale, lui fait appara.tre que sil veut se montrer dans son beau et dans son mieu$, il luifaut 'aner au plus vite l#tonnant ostume, qui ne le fait pas para.tre 3 son avantae!

"es justifiations quil donne * e d#uisement sont tr%s #tranes! // n#voque rien de moinsque le d#uisement que les dieu$ prenaient pour desendre au milieu des mortels 4 e qui luipara.t, luim-me le souline, marquer assur#ment, dans le stle de ladolesent quil #taitalors, plus que de linfatuation 4 quelque 'ose qui onfine * la m#alomanie d#lirante!


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Rourquoi Toet'e aitil ainsi ? +est tr%s sensiblement quil a peur 4 omme le manifestera lasuite, ar ette liaison nira quen d#linant! "oin que le d#sen'antement, led#sensorellement de la mal#dition oriinelle se soit produit apr%s que Toet'e eut os# enfran'ir la barri%re, on saper8oit au ontraire par toutes sortes de formes substitutives 4 lanotion de substitution est indiqu#e dans le te$te de Toet'e 4 que ses raintes ont #t# toujours

roissantes * l#ard de la r#alisation de et amour! Doutes les raisons quon a pu en donner 4d#sir de ne pas se lier, de pr#server le destin sar# du po%te, voire m-me diff#rene de niveausoial 4 ne sont que formes rationalis#es, 'abillement, surfae du ourant infiniment plus

profond qui est elui de la fuite devant lobjet d#sir#! Qevant le but, nous voons se produire *nouveau un d#doublement du sujet, son ali#nation par rapport * luim-me, les man:uvres parlesquelles il se donne un substitut sur lequel doivent se porter les menaes mortelles! Q%s quilr#int%re e substitut en luim-me, impossibilit# datteindre le but!

Je ne peu$ vous donner e soir que la t'#matisation #n#rale de ette aventure, mais sa'e5quil a l* une s:ur, le double de =r#d#rique, qui vient ompl#ter la struture mt'ique de lasituation!


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"a relation narissique au semblable est le$p#riene fondamentale du d#veloppementimainaire de l-tre 'umain! &n tant que$p#riene du moi, sa fontion est d#isive dans laonstitution du sujet! Pueste que le moi, sinon quelque 'ose que le sujet #prouve dabordomme * luim-me #traner * lint#rieur de lui ? +est dabord dans un autre, plus avan#,

plus parfait que lui, que le sujet se voit! &n partiulier, il voit sa propre imae dans le miroir *

une #poque o il est apable de laperevoir omme un tout, alors que luim-me ne s#prouvepas omme tel, mais vit dans le d#sarroi oriinel de toutes les fontions motries et affetivesqui est elui des si$ premiers mois apr%s la naissane! "e sujet a toujours ainsi une relationantiip#e * sa propre r#alisation, qui le rejette luim-me sur le plan dune profondeinsuffisane, et t#moine 'e5 lui dune f-lure, dun d#'irement oriinel, dune d#r#lition,

pour reprendre (;0I)le terme 'eideerien! +est en quoi dans toutes ses relations imainairesest une e$p#riene de la mort qui se manifeste! &$p#riene sans doute onstitutive de toutesles manifestations de la ondition 'umaine, mais qui appara.t tout sp#ialement dans le v#udu n#vros#!


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/l ne faudrait pas beauoup me pousser pour me faire dire que e qui fait m#diation dansle$p#riene analtique r#elle, est quelque 'ose qui est de lordre de la parole et dusmbole et qui sappelle dans un autre lanae un ate de foi! ais assur#ment, e nest ni eque lanalse e$ie, ni non plus e quelle implique! +e dont il sait est bien plutCt dureistre de la derni%re parole pronon#e par e Toet'e dont e nest pas pour rien, roe5le,

que je lai amen# e soir * titre de$emple!

Qe Toet'e on peut dire quil a, par son inspiration, sa pr#sene v#ue, e$traordinairementimpr#n#, anim#, toute la pens#e freudienne! =reud a avou# que est la leture des po%mes deToet'e qui la lan# dans ses #tudes m#diales et a du m-me oup d#id# de sa destin#e, maisest l* peu de 'ose aupr%s de linfluene de la pens#e de Toet'e sur son :uvre! +est donave une p'rase de Toet'e, la derni%re, que je dirai le ressort de le$p#riene analtique, avees mots bien onnus quil a pronon# avant de senfoner, les eu$ ouverts, dans le trounoir 4ehr 0icht 1plus de lumi&re2.

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